creuse-citron n°26

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    6 la gueule toute verte

    Creuse-Citron a essay dy voir un peu plus clair sur le dossier des mines duranium et des dchets en

    Limousin. Mais il faut dire que les informations sont difficiles obtenir et que le travail des associa-

    tions qui ont un il critique sur ce sujet est rendu difficile car tout cela est encore largement couvert

    par le secret dfense .

    Dans lradon, tout est bon !

    La Clis

    Une Commission locale dinformation et de surveillance (Clis) devrait exister depuis juillet 2008 dans tous les dpartements de Franceo il y a danciennes mines duranium. Mais a nest pas appliqu correctement partout, il y a des endroits o le pouvoir est confisqupar le Prfet, par Areva et par les administrations charges de faire respecter la loi ; ce qui fait que les associations nont dautres moyensque de faire des manifestations, de mettre des panneaux daffichage

    Des Clis ont t mises en place en Limousin. Au sein de la Clis, une commission restreinte paritaire de six ou sept personnes a tcres : un ou deux conseillers gnraux, un ou deux maires, les reprsentants dAreva et deux associations (en Creuse, Oui lave-nir et Sources et rivires du Limousin ).

    Certaines Clis ont relev des manquements la rglementation qui ont entran des pnalits pour Areva. Ces pnalits peuvent entra-ner une inscription au casier judiciaire dune personne nominative.

    IL FAUT SAVOIRquau dpart cest le gnralDe Gaulle qui a dcid, en 1945, la crationdu CEA (Commissariat lnergie atomi-que). Ctait une rponse politique aux tats-Unis qui avaient construit un racteur

    nuclaire des fins militaires. Ces recherchesavaient un cot important etsimultanment on a cherch uti-liser lnergie nuclaire des finsciviles. Ce nest quen 1958 quat mis en service le premier rac-teur nuclaire produisant dellectricit. Et cest en 1960 quaeu lieu la premire explosiondune bombe atomique. Dautresracteurs ont t construits, maiscest la suite du choc ptrolierde 1973, que M. Mesmer adcid, sans consulter le parle-ment, la construction dune batte-rie de 19 centrales nuclaires, lafois pour assurer une indpen-dance nergtique la France,et la fois pour rduire les cotsdu nuclaire. Un leurre puisquau-jourdhui la totalit de luraniumest importe. Mme si les activi-ts civiles et militaires du CEAont t officiellement spares en1981. Le nuclaire est marqu parson histoire militaire et couvertpar le secret-dfense. Lopacit de linforma-

    tion fait partie du nuclaire et de son indus-trie. Le plutonium produit comme dchet parle pseudo-nuclaire civil est retravaill avec

    des centrifugeuses pour servir llaborationdarmes nuclaires. Nimporte o dans lemonde, tout projet de production dlectricit partir du nuclaire est un projet guerrier.

    Oui lavenir

    POUR ESSAYERdy voir plus clair sur ce dos-sier, nous avons rencontr en particulierJean-Pierre Minne de lassociation Oui

    lavenir . Lassociation Oui lavenir (qui fait partie du rseau Sortir du nuclaire)sest dabord cre contre les projets den-fouissement des dchets radioactifs enCreuse (cf. Creuse-Citron, n 1, septembre

    2004), qui pour le moment nont pas t ra-liss, de mme qu Bure lesdchets ne sont toujours pas des-cendus. Ce combat, qui est mendepuis sept ans, continue.

    Aujourdhui Oui lavenir mne un autre combat pour larhabilitation des mines dura-nium, car il faut savoir quil y a215 ou 220 mines duranium enFrance, dont une trentaine enCreuse.

    Ces mines ont t abandonneset elles mettent en danger la santdes gens. Le problme est que lesmines duranium creusoises negnent personne sur le plan co-nomique. Il ny a aucune utilisa-tion des sites (et des alentours), niindustrielle ni agricole : donc ilny a pas dintrt conomique sen occuper : la pression ne peutse faire que sur lenvironnementet la sant, parce que ce sont lesseuls enjeux. Limpact environne-mental nest pas visible, il faut le

    mettre en vidence pour pouvoir obtenir du

    nettoyage et de la rhabilitation. Celle-ciconsiste souvent enlever les caillouxradioactifs dun endroit pour les mettre dans

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    un autre Mais la question demeure, cest Areva de trouver la solution, puisque de laradioactivit est reste, il faut sen dbarras-

    ser. Les premires mesures durgence consis-tent signaler les sites, empcher les gensdy aller et, dans les endroits qui sont lessi-vs par des ruisseaux, il faut dvier leaupour que les ruisseaux ne passent pas sur lamine, autant de travaux promthens qui nesont pas prts dtre raliss

    Dans le code de lenvironnement, Areva ahrit des mines duranium dun tas de petitessocits. Ces socits taient cres unique-ment pour lexploitation dun site. Et quandlexploitation de ces mines tait termine, cessocits disparaissaient. Ltat a fait en sorteque ces socits disparues sont devenues

    Cogma, puis cest Areva qui en a hrit.Un citoyen qui se pose des questions doit

    sadresser la Dreal Limousin (Directionrgionale de lenvironnement, la recherche,lamnagement et le logement) qui aupara-vant sappelait la Drire (Direction rgionale lindustrie, la recherche et lenvironne-ment). la Dreal, il y a un secteur minier,compos de deux personnes qui ont autoritpour effectuer des contrles de radioactivit,y compris des contrles inopins.

    Oui lavenir a dnombr 14 ancienssites qui ne sont pas recenss par Areva.

    Lassociation a alert la Dreal qui va dclen-cher des contrles inopins sur ces lieux osont convoqus le directeur rgional dArevaet ses techniciens. Le contrle est fait par unlaboratoire, souvent la Criirad (Commissionde recherches et dinformations indpendan-tes sur la radioactivit) et tous les frais sont la charge dAreva. Si les analyses confirmentla prsence dune radioactivit anormale, laDreal, via le prfet, met en demeure Arevadeffectuer des travaux de dpollution souspeine de sanction.

    Combien de mines

    LINSTITUT DE RADIOPROTECTION et de sretnuclaire (IRSN) a publi deux bilans inti-tuls Mimausa (Mmoire et impact desmines duranium), 2004-2005 et 2007-2008.Sur la Creuse, le premier inventaire comptait16 mines duranium ; le deuxime en arelev 20. La dernire mine ayant ferm en2001, comment se fait-il quun institutretrouve dans lintervalle 4 mines ? Les 4mines nauraient pas t des mines, il nyaurait pas eu dexploitation

    Le sous-sol ntant jamais une propritprive, pour toute exploitation de type minieril faut obtenir un permis dexploitation et derecherche, qui est publi auJournal officiel. Oui lavenir a pluch un stock devieux Journaux officiels des annes 1950

    Bessines et le retour

    du stockage des dchets

    Quand on fait une installation classedans le cadre de la protection de lenvi-ronnement (ICPE), par exemple pourun stockage de dchets, il y a uneenqute publique, puis aprs il faut unpermis de construire : cest le maire quile dlivre ou le prfet pour cause duti-lit publique. Quand Areva a voulustocker nouveau des dchets Bessines son discours a t le suivant : Vous avez des trous, on va vousremettre de luranium, le mme que cequil y avait auparavant, enfin presquece nest plus de luranium 235, cest du

    238, et puis il y a du csium, du stron-tium, du polonium, ce sont des trucs quiviennent des centrales Enfin, cest lamme chose, cest dans la terre.

    On vote au conseil municipal et ilaccepte.

    Donc luranium appauvri revientactuellement Bessines, sauf quil y aun problme lgal : le permis destockage est attribu pour une quantitprcise et le seuil sera vite atteint car aulieu de stocker 10 % des dchets ici etden exporter 90 % en Russie,aujourdhui tout arrive ici. Dans un an

    ou un an et demi, il ny aura plus laplace. Alors que va-t-on faire de cesdchets ?

    1975 et a crois les mentions de permis dli-vrs avec la base de donnes du Bureau derecherches gologique et minier (BRGM) olon trouve les coordonnes prcises de cha-que site. Puis, munis dun compteur Radex , les membres de lassociation ontfait des mesures sur les sites dcouverts : 31lieux en Creuse ont donn lieu exploitation,et un bon nombre na pas fait de dclarationde fin dexploitation. Les mines sont toujoursconsidres en activit !!

    Le problme de leau

    OUI LAVENIR souhaite demander laClis quune fois par an il y ait une analyse dela radioactivit de leau distribue aux parti-culiers dans les anciens secteurs miniers.

    Tous les mois il y a un affichage en mairie dela qualit de leau (coliformes fcaux, nitra-tes, sels daluminium, etc.), mais il ny a pasde mesures de la radioactivit. Dans la revuedu rseau Sortir du nuclaire, il y a un articlesur les mines duranium avec photos de lamine dHyverneresse (sur la commune deGioux), qui est ciel ouvert et en souterrain.Pour ce site, la socit Areva a t mise endemeure : elle a commenc faire des cltu-res, gratter ; elle a rachet des terrains. Celasest amlior, mais a nest pas fini et leauqui descend de la mine va directement dans laCreuse. Les sdiments sont 30 50 fois plus

    radioactifs que les striles qui sont prs de lamine, car les sels duranium sont lessivs ;parmi les minraux ce sont les plus solubles,presque aussi solubles que le sel. Les mesuresfaites par Areva et la Criirad au mmeendroit, ne sont pas toujours les mmes : oest la vrit ?

    La mine de Montagaud, sur la commune deRoches, est une ancienne mine ciel ouvertdevenue un tang. Cet tang est non cltur,situ sur un terrain priv (la Cogma arevendu la mine aux gens du coin) et leau estradioactive. Les vaches boivent de leauradioactive ; une bouse de vache a t analy-se 3 000 becquerels (unit de mesure de laradioactivit) alors que la radioactivitnaturelle est de 200. On a trouv des tas debois radioactifs. Le bois pompe des nutri-ments dans le sol, mais il pompe galementdes radio-actinides ; puis il les vaporise, maisen plus de faire du gaz carbonique et deloxygne, il met du radon. Quand on coupece bois et quil brle dans la chemine, il y aune partie de ces actinides qui se dcomposedans latmosphre (radon).

    Leau du robinet Limoges est radioactive,elle contient du strontium, du tritium (voir le

    filme TV dlise Lucet). Le Prfet de rgiona considr que cette histoire portait prju-dice limage touristique du lac de Saint-Pardoux ; il a donc t demand Cogma de

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    nettoyer le lac. En fait les dchets ont tdplacs ( Bellezane et ailleurs). Il existedes photos dune pelleteuse faisant un trou ety dversant un peu de ces saloperies quidevaient disparatre et qui donc ntaienttransfres que de 20 30 mtres !

    Si on mesure le thorium qui se trouve dansle ruisseau du Vincou prs du lac de Saint-Pardoux, on a 1 500 becquerels alors que lebruit de fond est de 200 (bruit ordinaire surun carreau de mine duranium), soit 7 fois ladose. Et en plus, il y a du radon (5 fois la

    dose), du plomb radioactif, du potassium etdu csium (impliqu dans certains cancers).Ce qui veut dire quil y a sans doute eu desstockages, sur Compreignac (Haute-Vienne), de luranium de la mine deMargnac, mais aussi srement des chosesramenes dailleurs aprs enrichissement.

    Le problme des remblais

    DUNE MANIRE GNRALE les cailloux quonretirait dune mine et qui ntaient pas suffi-samment radioactifs pour tre traits, res-taient sur le carreau de la mine, et ce qui estgrave cest quils ont t utiliss pour faire

    des remblais ailleurs. Vous vous promenezsur une route en Limousin avec un compteurGeiger et tout dun coup a mesure 5 000becquerels !

    Thoriquement ilne devrait pas yavoir de produitsrayonnants fortedose. Mais enCreuse et dans leLimousin, on en atrouv, parce que leminerai, qui est lui-mme radioactif des doses importan-tes, a t enrichi. Ily avait des endroitso on procdait lalixiviation : on les-

    sive luraniumextrait du sol avecde lacide sulfuri-que pour lenrichir.Ce procd gnredes rsidus : pour5 kg duranium unpeu enrichi, on a95 kg de rsidus.Ces rsidus ont tutiliss pourempierrer la N 145ou un stade Gueugnon, ou on en

    a donn des parti-culiers pour empier-rer leur route ou leur jardin ! Onnenrichissait pas luranium dans toutes lesmines duranium du Limousin (une soixan-taine), il y avait des lieux de regroupement :deux ou trois en Haute-Vienne et la Ribire Domeyrot en Creuse.

    Areva a t mis en demeure, par la circu-laire Borloo de juillet 2009, daller recenseret faire des mesures l o il y a des striles.Un hlicoptre est pass et repass au-dessusde la Creuse et de la Haute-Vienne, pourdresser une cartographie des striles. Mais

    cette cartographie na pas t publie.Comment se fait-il que ces relevs par hli-coptre ne soient pas communiqus ? Quesont-ils devenus ?

    Il faut savoir quen Creuse une trentainede municipalits sont concernes. Qui vabouger pour exiger une information qui estdue chacun ? Parfois on peut se demanderdans quelle mesure on souhaite connatre lavrit

    Noublions pas tous les chauffeurs rou-tiers qui ont transport dans la benne de leurcamion le minerai duranium (aprs avoirbien respir la poussire sous la trmie), etbien sr sans aucune protection. Tous ceschauffeurs sont morts et pas de vieillesse.Par exemple ceux des mines du BourgdHem en Creuse.

    Mthodes de traitement des dchets

    LE PRINCIPE nest pas compliqu : vous pre-nez un bloc duranium, vous le mettez sur latable ; et vous repassez 24 millions dannesaprs, il a perdu la moiti de sa radioactivit(luranium a une priode de demi-vie de24 millions dannes). Luranium a desenfants : le radium, le radon (le fils duradium), et au bout de la chane on a duplomb.

    Il suffit de laisser les minerais o ils sontet les dchets en particulier : les dchets, onles a faits, il ne faut pas les balader ! Si vousles mettez ailleurs, vous les transportez, vousmultipliez le risque.

    Il y a plusieurs procds pour diminuer laradioactivit des dchets. Un procd chimi-que ; un autre procd qui consiste, pour cer-taines radiations, tendre un film spcialempchant les remontes et recouvrir par-dessus ; un troisime procd encore est lelagunage : on met les boues lair dans unfoss et elles perdent leur radioactivit,essentiellement par dcomposition desradio-actinides et par vaporation en radon.videmment, il faut alors empcher laccsaux promeneurs. Les cltures poses parAreva sont parfois des cltures vaches,mais ce genre de clture na jamais empch

    les gens de passer, les chasseurs pour aller ausanglier et les promeneurs pour aller auxchampignons !

    MAP & S

    Le Radon

    Dans les lments chimiquesradioactifs nomms actinides il y atrois familles : alpha, bta, gamma. Leradon est dans les alphas ; en troisjours il perd la moiti de sa radioacti-

    vit ; il disparat rapidement ; il suffitdarer sa maison. Ds quil y a duradon, mme si les doses ne sont pasimportantes, il faut se mfier ; danscertaines coles de la rgion, une VMCa t installe qui gnre un courantdair permanent. Par contre, le radonest dangereux ingrer car il attaqueles cellules, les gens peuvent en inha-ler, ou en absorber, car il peut tre dis-sous. En Creuse il ny a pas eu dtudepidmiologique, les cancers sontimputs la boisson, au tabac ou laradioactivit naturelle mais il sem-

    ble bien, en fait, quil y ait une surre-prsentation de certaines affectionscancreuses.

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    Les fils du vent la rengaine !

    LA RENGAINE, il ny a que a qui reste sur leslvres et dans les oreilles. On en fredonneencore les paroles longtemps aprs que leursens est tomb comme une feuille morte dansle vaste pourrissoir de la terre. La mlodieminimaliste nous fait danser au pas. Il fau-drait couter ce que murmure la rumeurdocile des foules, sous la baguette du bouchermlomane : si elles sentendaient, les foulesmoutonnires, peut-tre ne fredonneraient-elles pas avec tant dentrain lhymne patrioti-

    que de labattoir. Car quand on dit : lesRomanichels nous sucent le sang, les Arabesnous menacent, les immigrs nous pourris-sent la vie, il faut entendre : malheur auxvaincus, mort aux plus pauvres, quils brlentdans la fournaise tisonne par les charo-gnards milliardaires. la lumire du feu lepass se projette, une image muette et synco-pe, sur le mur du futur rig par nos matresen travers de tous les chemins confisqus.Shoah, Samudaripen. Lhorreur de lextermi-nation aurait pu tre dnonce dans les mca-nismes qui conduisirent liminer tous ceuxqui, pour des raisons diverses, portaient

    atteinte au fantasme psychopathe de lapuret : Juifs, Tsiganes, homosexuels, com-munistes, asociaux, rsistants. Ce rve mons-trueux dune socithomogne consti-tue de clones que lenazisme porta auxnues demeure. Depuis,la manipulation de masseest devenue un art magistrale-ment exerc par la classe politi-que et les mdias, marionnettedroite et marionnette gauche duneploutocratie cupide. Les bronzsfont tache, les nomades introdui-sent du flou dans la photo degroupe, les immigrs dpareil-lent. De faon trs habile, lhor-reur gnre par lholocauste at capitalise au profit dungroupe important, mais non exclu-sif de victimes. Lextermination estdevenue lextermination des Juifs.Lanalyse dun systme conomico-militaire fond sur lexploita-tion mort de tous les groupeshumains diffrents est lude. Et

    pourtant Ce quil aurait peut-tre falluretenir de cet pisode, ce sont les fortunescolossales quil permit ddifier sur lin-dustrialisation du travail forc (un ouvrier

    sur cinq pendant le IIIe Reich). Ces fortunes,aujourdhui, nont cess de prosprer. Pourles puissants, la haine des peuples est uneaffaire juteuse. LHolocauste est devenu unetragdie juive, alors que ctait un choix desocit global poussant jusquau dlire lesmcanismes discriminatoires sur lesquelssont assises nos socits.

    La France hait la diversit, et cest bienpratique pour se procurer une chiourme,ainsi que pour noyer le poisson chaque fois

    que la cupidit des riches devient obscne.Quand on est aux manettes, pour manipulerle populo, on na pas besoin dimagination,lHistoire nen a aucune. Depuis six sicles,depuis leur arrive en Europe de lOuest, lesTsiganes sont perscuts. La culturenomade, base sur les liens de parent et nonsur une identit gographique, fascine etrvulse les sdentaires. Pour remdier cettegne, il est plus simple de sattaquer auxGitans qu nos sentiments. La haine, quinous est consubstantielle, est videmment leproblme en soi, peu importe ce qui lexcite.Renoncer la nourrir, lidentifier avant

    quelle passe pour ce quelle nest pas uneopinion devrait tre lobjectif de touthumain qui na pas envie de passer sa vie se replier sur ses rancurs comme une hutremalade. Mais cela ne servirait pas lintrt

    des puissants.

    Donc rallumons le feu ! Reprenons lesmmes, ils sont toujours l. Malgr les mas-sacres, malgr cinq sicles desclavage, mal-gr lextermination, malgr une esprancede vie de quinze ans infrieure celle desautres nationaux et des taux de mortalitinfantile comparable ceux des pays dits envoie de dveloppement, ils sont toujours l.Leurs rangs sont mme grossis par les mou-vements de migration rcents, dailleurslimits : autour de 15 000 Rroms venus

    dEurope centrale ou orientale. Sajoutantaux quelque 130 000 gens du voyage ,euphmisme visant dsigner les Kal,Sint, Yniches franais compltement itin-rants, ils commettent lexploit de saturer lesmissions de tl et les rapports de policedans des proportions absurdes si on se rfre leur nombre. Et comme toujours, le pro-blme essentiel est lud : celui des droitsdes plus pauvres, et particulirement le droitau logement.

    Pour les nomades, cest un casse-tte : leslois Besson (lautre) qui prvoyaient desaires daccueil dans toutes les communes de

    plus de 5 000 habitants, servent de papier-cul la plus grande partie des municipalits.Quand elles existent, ces aires daccueil,elles sont souvent minimalistes. Donc les iti-nrants sinstallent comme ils le peuvent, oils le peuvent. Les possibilits dexpulsionssont conditionnes par lexistence ou pas

    desdites aires, mais aussi dun risqueavr datteinte la salubrit, la scu-

    rit et la tranquillit publiques. Lesgroupes de grands passages, gn-ralement, connaissent bien la loiet rappliquent dans toutes lesaires o ils sinstallent illgale-

    ment avec des liasses de formulai-res faire remplir par les municipaux.

    Ds que le moindre rififi se profile, ilssont prompts faire valoir leurs droits

    devant les tribunaux, qui dans lensembledboutent les communes. Mais tout lemonde na pas le bonheur dtre aussi bienorganis. Contrairement aux ides reues, lagrande majorit des voyageurs bosse, exer-ant selon les opportunits et les saisons desmtiers variables qui vont de lartisanat et ducommerce ambulant aux travaux agricoles.Ils sont nombreux vendanger, par exemple.

    Toutes ces activits suffisent les faire vivreet payer les carrosses qui font grincerdaigreur le populo. Quant aux Rroms issusde lesclavage, qui ont t mancips plus

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    Et le vrai problmepos par les gens duvoyage sous couvertdu faux problme li leur marginalit passe la trappe : peut-on,dans ce pays dit desdroits de lhomme,mener la vie quonveut ? Se loger selonses moyens ? Refuserle salariat, le consum-

    risme, la contraintegographique et tem-porelle ? Car comme lerelve lassociationHalem, si les Tsiganessont 150 000, les habi-tants de lieux mobiles,de cabanes, de squats,approchent les 2 mil-lions dans notre pays.Pour beaucoup dentreeux, il sagit dun

    choix de vie dlibr : travaillermoins, consommer moins pour vivre

    mieux. Avoir de petits besoins et degrands espaces de libert. Prfrer laprcarit la lobotomie dune viesacrifie au salariat. Se foutre de lascurit, chrir la libert. Fuir lagrise alination dune existence o il fautpenser la retraite ds lge de 15 ans.Pourquoi les Tsiganes ne peuvent-ils campero bon leur semble ? Pourquoi ont-ils tantde mal faire valoir les droits quils ontpourtant, pourquoi les autorits singnient-elles leur rendre la vie impossible ?Pourquoi une caravane nest-elle pas unlogement ? Pourquoi ne peut-on se domici-

    lier sur un terrain non constructible, mmesil est nous ?

    Comme dit le snateur Hrisson, Je nepense pas que le gouvernement veuille allerdans le sens dune reconnaissance de lacaravane comme logement, car cela auraitdes consquences incalculables. Un peu,mon neveu ! Si les Romanichels ntaientpas perscuts, a pourrait nous donner unemchante envie de vivre comme eux. Oncomprend mieux les cacas nerveux du gou-vernement. Toutes ces manuvres ne visentpas qu nous dsigner des boucs missai-

    res. Elles cherchent aussi, en victimisant lesfils du vent, nous dissuader de choisir leurmode de vie.

    LAURENCE BIBERFELD

    tard que les Juifs en France (1864 !) et trim-ballent toujours un stigmate ct duquel

    celui de nos indignes ressemble unepiqre de moustique (depuis 1500, le mot tsigan est synonyme desclave), ils ten-tent tout simplement une survie rendue acro-batique par limpossibilit lgale detravailler comme de se loger, et quoiquecitoyens europens, on trouve que leursbesoins constituent pour ltat franais unecharge insupportable. Pourtant les besoins detous seraient largement satisfaits avec uneponction dun centime peine de la fortunedun seul des vautours qui prsident nosdestines, mais il est inconvenant de se poserla question en ces termes. Pour bien montrer

    que le gouvernement nest pas raciste et nedemande qu aider les plus mritants, il ainstitu des villages dinsertion pour lesRroms qui acceptent de ne plus faire le yo-yoentre la Roumanie et la France, de se plieraux desiderata dun essaim de personnelssociaux, de rentrer dans le salariat comme onrentre dans les ordres. Inutile de dire que laproportion de Rroms jouissant de ce privi-lge est modeste. On peut penser qutrequasiment assign rsidence, fliqu dansses moindres mouvements, dpossd de sonlibre arbitre pour le privilge dhabiter unmobile-home quon paye 10 % de ses reve-nus donne lintgration un got de dsint-gration, mais cest pur mauvais esprit. LaFrance est un pays daccueil, la preuve.

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    Si cela sest produit, alors cela se reproduira !

    PRIMO LEVI.

    14 Roms attitude

    IL TAIT UNE FOIS deux petits paysnichs dans ce quil convient denommer le continent europen.

    Aujourdhui nous allons parler dedeux petits hommes que beaucoupde points rapprochent. Lun et lau-tre furent lus Chef dmocratique-ment, par une classe moyennefrileuse de perdre ses acquis, trssoutenus par une classe dirigeantefaite dindustriels et de calculateursvampiriques

    Les deux petits hommes sont deshyperactifs, sans doute est-ce l undbut dexplication quant leurobsession de vouloir diagnostiquerles troubles du comportement chezles enfants ds lge de 2 ou 3 ans.Dpistage prcoce des troublesmentaux chez lenfant et ladoles-cent. Rapport du secrtaire dtat la justice remis le 3 novembre. 2010au nabot lon. Que fait-on de(s)lenfant(s) concern(s) ? Isolement

    par enfermement, camisole chimi-que ? (coteux) limination physi-que ? (moins coteux ?)

    Ces deux psychopathes mgalo-manes sont pris de vie saine, ce quiinflue sur leur comportement rci-proque, une dtestation des boissonsalcoolises qui tourne lobsessionnel. Lunest franchement vgtarien. Pour les deuxles plaisirs de la table sont une perte detemps.

    Pour les deux la conviction profonde, che-ville au corps, est quils incarnent celui

    quattend le pays qui, grce eux, va releverenfin la tte pour aller vers son grand destin.Leur xnophobie est une chose troublantechez ces personnes prises de lide dunegrande Europe. Les grves tolres, presqueobligatoires, sont la grve gnrale de lin-telligence.

    Pour atteindre ce but suprme, chaqueChef sentoure dun aropage de conseillerset de ministres inutiles, puisque seul le Chefsait ce quil convient de dire et de faire.Lavantage que procurent ces lche-bottescest de porter haut et fort les paroles subli-mes du Chef. Nanmoins, il faut savoir

    sentourer didologues convaincus, lapense droite, juste et sans faille. Ces minis-tres vont ardemment satteler la tche laplus importante : lpuration de la popula-

    tion que le laxisme des prdcesseurs a laissgangrener par une immigration massive,incontrle, lorigine des pires troubles ettrafics. Pour se faire, on balance des petitesphrases (vite appeles des maladresses), peti-tes phrases qui ont pour but dhabituer

    loreille et les tronches aux propos nauseux,aussi de mesurer jusquo peut aller la pro-vocation, et de constater avec satisfaction, laplus totale inertie des mass mdias, qui par-fois rajoutent mme un commentaire com-plice ou pour le moins goguenard.

    Aprs avoir battu la campagne sous lergne de la peur : peur des jeunes. Peur desjeunes de banlieues. Peur des jeunes de ban-lieues, issues de limmigration. Peur delimmigration. Peur de limmigr. Ceci tantfait, maintenant il est de la plus haute impor-tance de dsigner le pire des migrants. Celuiqui, depuis toujours, effraie dans les chau-

    mires pleines desclavagiss, empatriots,avec dans lide que le pire vient du dehors.Et cest le Rom, ce privilgi. Dautant que,la plupart des citoyens stigmatisent complai-

    samment une race, un groupehumain, sans avoir la moindre idede ce quoi il sagit. Le Rom est mou-vant. Pour des sdentariss indcrot-tables il incarne le pire de tous. Cestarchaque. Alors on dveloppe cettepeur lextrme pour justifier ducomportement des sinistres encharge de ce drivatif. Nous fournis-sons le coupable de vos maux, ainsique nous montrons notre force

    mater les plus rebelles. Tremblezdans vos chaumires et cessez devous plaindre. Voyez ce que nousrservons aux cas incontrlables. Duspectacle dmolition des campsavec des bulldozers surdimension-ns et force camras pour les JTs quirelaient limmonde avec dlectation.On expulse. On avionne avec lacomplicit de compagnies ariennesbien taiseuses. Plus tard, dans lundes deux pays, on inaugure unmoyen plus radical : les camionsplombs o le pot dchappement

    finit dans la partie rserve auxsujets viss. Pour lautre pays, onnen est pas encore l, peut-treparce que lon sait que cette popula-tion bannie devient de plus en plusfragile physiquement et psychique-ment, elle meurt. Mortalit massive,en majorit jeune. On peut peiner

    croire que ce soit une volont dlibre, maisalors quon le dise si a nest pas de cela dontil est question. Quel espoir ont ces parias ?

    Dans cette petite histoire, une chose resteimpossible, puisque a nest pas une histoireimaginaire, cest le fait que les deux Chefs nese rencontrent jamais. Celui qui fit uvre depionnier en la matire a dbut sa vritableascension dans les annes 1920 pour devenirChef suprme dans les annes 1930, alors quele second dbute dans les annes 1990 pouratteindre la Chefferie suprme, courant 2007.

    Ils se marirent et eurent de nombreuxenfants FIN ? Ou suivre ?

    Jusquo cela ira ? Jusquo, le silenceassourdissant de ceux qui ont la possibilitde parler au plus grand nombre va-t-il nous

    conduire ?Sur le front des grves ? Au moins il aurafait beau ! Pas pour tous, hlas !

    GABAR

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    LATTAQUE depuis cet t, par les plus hautesautorits de ltat, des Tsiganes, avec des-truction de campements, est une dangereusenouveaut : cest la premire fois, depuis lesmesures contre les Juifs de 1940, quun

    groupe ethnique est officiellement stigmatiscomme posant en tant que tel un pro-blme imposant un traitement spcifi-que. Et la prcaution oratoire consistant parler de certains parmi les gens du voyageet les Roms ne saurait faire illusion.Imaginons le toll que produirait de nos jours juste titre une phrase voquant avec lamme prcaution les problmes que posentles comportements de certains Juifs !

    De mme, la proposition dextension de ladchance de la nationalit modifie demanire radicale la conception de la nation ;

    il y aurait deux sortes de Franais : ceux quile seraient de manire essentielle, dont lanationalit ne saurait tre remise en cause etpuis les autres, dont la nationalit franaise

    serait comme un attribut temporaire etconditionnel.

    Si la politique dexpulsion de sans-papierscontinue de plus belle, nous assistonsaujourdhui un largissement de la cible :

    la frontire entre eux , les trangers ind-sirables et nous se dplace lintrieurdes frontires.

    Les populations vises par la suspicionsont franaises (cest le cas de 90 % desTsiganes et depuis longtemps), mais ontquelque chose dtranger au standard duFranais moyen : les jeunes de banlieue (etparfois les jeunes tout court), les couplesmixtes, les gens de couleur, les musul-mans Ces populations ont en quelquesorte un pied dedans, un pied dehors . Augr des vnements mdiatiques, on mettra

    au pilori lune ou lautre pour justifier unepolitique de plus en plus scuritaire etdtourner les colres des citoyens des res-ponsables de leur situation.

    Roms attitude 15

    La citation suivante, et son commentaire,donnent un bon aperu de comment fonc-tionne la dsignation de cible : ici limmigra-

    tion. Elle provient de M. Frdric Lefebvre,porte-parole de lUMP : La dlinquance, chacun sait quil y a des

    liens avec limmigration, chacun le sait.

    Cest souvent pas correct de le dire, mais

    cest une ralit que chacun connat.

    On a l une vigoureuse expression de ladoctrine qui tait jusqualors lapanage duFront national et qui vient dtre valide offi-ciellement Grenoble par le chef de ltat.On ne sait pas si le terme immigration dsi-gne les trangers qui arrivent sur notre sol oules Franais issus des immigrations plus oumoins lointaines. Mais attention, il y a biendautres messages cachs dans cette petitephrase, qui nest videmment pas un dra-page : la rptition de chacun le sait et de chacun connat en appelle bien sr au bon sens (on ne cesse dy revenir) ; maiselle prtend nous parler aussi dexprience :vous avez bien une grand-mre qui sest faitvoler son porte-monnaie, une sur qui sestfait embter dans la rue, ctait bien un Noirou Arabe, non ? Vous vous tes fait cambrio-ler rcemment ? Il y a bien un camp rom pasloin de chez vous ? Voil ce que, mine derien, nous dit, dans le climat actuel, cette

    petite phrase.Elle dit aussi autre chose. Lnonc cest

    souvent pas correct de le dire signifie :nous vivons sous un rgime de dictature desbien-pensants o il faut beaucoup de couragepour dire tout haut ce que tout le mondepense tout bas. Il est temps de librer laparole et, par lexemple que je vous donne, jevais vous y aider : allez-y, lchez-vous !Nous vous soutenons !

    Comme cela avait t tent avec le dbatsur lidentit nationale, les chiens sontlchs. Mais il faut encore sassurer que len-

    nemi est bien identifi : limmigr. Et peuimporte quil soit en fait franais ou tranger,son apparence suffira le faire reconnatre.Pour enfoncer le clou, on feint de parler peuple : Lefebvre omet soigneusement le ne , marqueur de la ngation en bonfranais . Il dit : cest pas correct au lieude ce nest pas correct . Sous entendu :nous ne sommes pas de ces lites totalementignorantes de la ralit , enfermes dansleurs beaux quartiers, qui se permettent boncompte dprouver de beaux sentiments.Nous sommes proches du peuple, conscients

    de cet enfer que vous font vivre au quotidienles dlinquants-immigrs.

    JEANcourriel :[email protected]

    Le retour de trs vieilles ombres

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    des textes sacrs, les fausses prdictionsdes prophtes, la notion guerrire de peuple lu cite dans lAncien

    Testament : Vous ne ferez point dal-liance avec les autres Peuples, et vous neleur ferez aucune grce, au contraire vousles dtruirez. Il dnonce lglise qui jus-tifie cyniquement sa richesse dans leNouveau Testament : Si nous avonssem parmi vous les biens spirituels, est-ce une grosse affaire si nous moissonnonsvos biens corporels. Se dbarrassant deDieu, il jette avec leau (bnite) du bainses thurifraires : Les ecclsiastiques,moines et abbs richement dots de reve-nus, ces diseurs de messes et de brviaires

    ridiculement dguiss nont aucune utilit,quon les mette au travail pour le biencommun. Lalliance du trne et de lau-tel est permanente : La religion soutientle gouvernement politique si mchant quilpuisse tre ; et son tour le gouvernementsoutient la religion si sotte quelle puissetre. Pour faire table rase il fait appel auxtyrannicides : O sont passs ces gn-reux meurtriers de Tyrans que lon a vudans les sicles passs ?

    Ouvrant des chemins quemprunterontplus tard Babuf, Kropotkine, Bakounine,

    il propose de construire un monde bas surla collectivisation des terres, la jouissancecommune des biens, lgalit communau-taire, lamour libre : Un autre abus estlappropriation particulire que les hommesfont des biens et des richesses de la terre, aulieu quils devraient tous galement les pos-sder en commun et en jouir aussi tous ga-lement en commun. La misre renforceune socit de domination : Si vous met-tez les peuples dans labondance, ils ne tra-vailleront plus, ils deviendront fiers etindociles et seront toujours prts se rvol-ter ; il ny a que la misre et la faiblesse quiles rend souples.

    voir :Le Cur Meslier. Prcurseur du Sicle des Lumires, un film dAlain Dhouailly, produit par GnralMemo Kyoko Nagasawa et les Jardins Jeudis de La Spouze 2007Voix et interprtation : Ren Bourdet. Extraits musicaux : Music for Bass viols et Songes et lments.Dvd, dure 55 mn. Envoi contre 15 euros, adhsion et frais de port compris lordre de lAssociationCentre Crations Culturelles La Spouze, 23230 La Celle-sous-Gouzon.Ou auprs dAlain Dhouailly, 7, rue de Prague, Paris 12e, Tl. : 01 43 47 01 20.

    lire galement :Lire Jean Meslier, cur et athe rvolutionnaire, introduction au meslirisme et extraitsde son uvre, par Serge Deruette, prface de Roland Desn, 2008, ditions Aden, collection Opium dupeuple.

    Cest la faute Voltaire

    Le peuple sera toujours sot et barbare, cesont des bufs auxquels il faut un joug etdu foin. Lauteur de ces fortes parolesnest autre que le symbole des Lumires,Franois Marie Arouet, dit Voltaire. Celuiqui frquenta les Grands et laissa unenorme fortune steint en disant : Jemeurs en adorant Dieu. Cest le mmequi fait imprimer en Hollande un abrg

    sa sauce duMmoire, intitulLe Testamentdu cur Meslier, prsent comme tmoi-gnage dun cur qui, en mourant, demandepardon Dieu davoir enseign le christia-nisme . Il en fait un texte diste, en effacetoute rfrence sociale. Il est vrai que, pourlui le mensonge est un vice quand il faitdu mal, cest une grande vertu quand il faitdu bien . Car ce cur voulait anantirtoute religion et mme la naturelle, aussises abrgs sont-ils purgs du poison delathisme . De toute faon la populaceest ignorante et doit le rester : Pourquoi

    adresser ce testament des hommes agres-tes qui ne savent pas lire ? Et sils avaient

    pu lire, pourquoi leur ter un joug salutaire,une crainte ncessaire qui seule peut prve-nir les crimes secrets ? La croyance des

    peines et des rcompenses est un frein dontle peuple a besoin, la religion bien pureserait le premier lien de la Socit. Lamesse est dite

    LHistoire est encombre de nombreuxintellectuels libraux qui adorent le peu-ple , tant quil reste soumis. Ds quil servolte, sunit, sautonomise, il faut viterefermer la cage. mile Zola se remet ainside sa terreur du printemps 1871 : Le bainde sang que le peuple de Paris vient deprendre tait peut-tre dune horriblencessit pour calmer certaines de ses fi-

    vres. Vous le verrez maintenant grandir ensagesse et en splendeur. Dans Germinaltranspire sa hantise dune rvolution popu-laire : Cest la vision rouge de la rvolu-tion qui les emporterait tous, par une soiresanglante de cette fin de sicle. Oui, unsoir, le peuple lch, dbrid, galoperaitainsi sur les chemins ; et il ruissellerait dusang des bourgeois. Oui ce serait la mmecohue effroyable, de peau sale, dhaleineempeste, balayant le vieux monde, sousleur pousse dbordante de barbares.

    Meslier doit, encore aujourdhui, se

    retourner dans sa tombe, car les religionsconservent tout leur parfum dopium dupeuple. Les mouvements sociaux sontcontrls, endigus, redirigs vers lesurnes et le Parti-glise soppose toutdbordement qui pourrait conduire lauto-organisation, lautogestion. Pour-tant sil est douloureux de subir ses chefs,il est encore plus bte de les choisir

    LAN NOIR

    lireLes Aventures vridiques de JeanMeslier (1664-1729), cur, athe et rvolu-

    tionnaire de Thierry Guilabert, paru auxditions libertaires en 2010.

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