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Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc ain Centre pour la Liberté des Médias au Moyen Orient et en Afrique du Nord Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc Septembre 2006 CMF MENA Septembre 2006

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Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc

ain

Centre pour la Liberté des Médias au Moyen Orient et en Afrique du Nord

Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc

Septembre 2006

CMF MENA Septembre 2006

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Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc

Le Centre pour la Liberté des Médias présente ses remerciements à toute

personne ayant contribué dans l’élaboration de cette étude : Omar

L’bachirt, Said Salmi. Le centre remercie également Mme Naoual Bennani

et Amina Regragui qui se sont occupées du traitement des résultats du

questionnaire et Mme Argina Dor Geeva, qui a aidé à la collecte des

informations préliminaires de cette étude.

Le Centre présente ses remerciements au Programme d’Information de

l’Institut International « Open Society Institute » à Londres.

Le présent rapport n’adopte pas l’approche de l’interdiction et de la

censure, portant atteinte à la liberté d’expression et de la circulation des

informations, mais plutôt celle de la sensibilisation et de l’instauration d’un

débat entre toutes les parties concernées, et notamment l’incitation des

institutions de la société civile à s’intéresser à ce sujet et à tirer profit des

expériences associatives étrangères.

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Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc

Préambule……………………………………………………………………………………

Introduction…………………………………………………………………………………

Propositions…………………………………………………………………………………

Crimes cybernétiques : Cas enregistrés au Maroc. ……………………………..

Résultats du questionnaire d’enquête………………………………………………

Qu’est-ce qu’un crime cybernétique ?.....................................................

Genre de crimes portant atteinte aux victimes………………………………….

Guide pour les parents, les enfants et les jeunes………………………………

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Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc

Préambule

Il est vrai que la technologie de l’information connaît actuellement une

évolution qui montre crescendo et a révolutionné le monde de la

communication et de l’échange de l’information et du savoir. Mais il est

aussi vrai que cette évolution présente de nombreux désavantages du fait

qu’elle ait donné naissance à une nouvelle criminalité. Les experts

reconnaissent aujourd’hui que pour certaines bandes criminelles, Internet

est devenu le moyen privilégié pour perpétrer des toute sorte de délits,

dont les plus graves tournent autour de l’exploitation sexuelle des enfants,

l’arnaque des grandes firmes, le vol d’informations bancaires ou encore la

destruction de systèmes d’information.

Le crime via Internet a outrepassé les frontières géographiques et

commence à utiliser des techniques très développées, difficilement

contrôlables même par les pays qui disposent d’une technologie de pointe.

Parmi les crimes le plus dangereux qui suscitent une attention particulière,

il y a lieu de citer ceux dont sont victimes les mineurs. De nombreux

rapports élaborés de par le monde, dont certains émanant d’organismes

comme le Centre National Américain des Enfants Kidnappés et portés

disparus, signalent que le taux d’exploitation sexuelle des enfants via

Internet devient de plus en plus important et que les sites dédiés à la

pédophilie ont enregistré entre 2004 et 2005 une hausse de 400%.

Cette profusion alarmante de la cybercriminalité s’est vue accompagnée

par la mise en place de tout un arsenal juridique en la matière, ainsi que

l’adoption de politiques éducatives et pédagogiques destinées aux

enfants, parents et éducateurs. Par ailleurs, dans de nombreux pays, des

associations civiles ont vu le jour dans le but de sensibiliser les enfants et

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Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc

les parents quant aux dangers de la cybercriminalité et de préconiser les

moyens susceptibles de les contrecarrer.

Ceci dit, le Maroc n’a pas été à l’abri de ce genre de crimes, du fait que de

nombreux cas ont été enregistrés ces dernières années.

Malheureusement, l’approche des autorités pour traiter ce problème s’est

limitée à l’aspect sécuritaire, sans pour autant inciter la société civile et

les médias pour la mise en places de programmes visant à identifier les

risques engendrés par ces crimes et à sensibiliser les mineurs et les

jeunes.

Ce rapport aussi modeste soit-il, ne se propose pas d’adopter une

approche d’interdiction et de censure portant atteinte à la liberté

d’expression et à la circulation de l’information, mais plutôt de tirer la

sonnette d’alarme, d’instaurer le dialogue entre toutes les parties

concernées, de susciter notamment l’intérêt de la société civile en la

matière et de tirer profit des expériences associatives étrangères.

Said Salmi

Directeur Exécutif du Centre de la Liberté des Médias

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Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc

Introduction

Au cours d’une seule année et dans mois de deux mois, entre juillet et

septembre 2005, l’opinion publique marocaine a été branlée par deux

affaires scandaleuses qui ont fait couler beaucoup d’encre et mis le Maroc

au-devant de la scène médiatique et des conférences internationales. Il

s’agit du jeune marocain Farid alias ‘’Diablo’’ qui a pu secouer le FBI en

parvenant à mettre hors marche le réseau informatique d’importantes

chaînes de télévision, sociétés américaines et aéroports. Cette affaire a

été suivie par celle des CD-Rom d’Agadir, connue par le scandale du

journaliste « Servaty », qui a publié sur le net des photos pornographiques

de jeunes filles, dont une mineure. Ces deux scandales qui ont défrayé la

chronique sur les plans national et international, ont ainsi permis à

l’opinion publique de découvrir, peut-être pour la première fois, l’existence

d’une nouvelle criminalité liée au Web.

L’affaire « Diabolo » ou « Zotob » et celle dite « Servaty », entre autres

qu’ont connu ultérieurement certaines villes marocaines, ont attiré

l’attention sur les dangers que l’Internet, notamment auprès des enfants

et des jeunes, pour lesquels l’espace du Net est devenu une nouvelle

tendance en sus des activités éducatives et des loisirs. Mais, cet espace

n’est pas à l’abri des dangers et de l’utilisation illégale, surtout en

l’absence de la prise de conscience et de la sensibilisation.

Le Maroc a connu ces dernières années environ 7 affaires liées à l’Internet,

dont ont été victimes ou encore auteurs des enfants. Tarik Saâdi, l’auteur

du site « emarakech », estime que l’Internet « a mis à la portée de tout le

monde la permissivité sous toutes ses formes (photos, vidéos, etc.). Ceci

est d’autant plus grave pour une société conservatrice et complexe

comme la société marocaine. Il ajoute que le scandale des CD-Rom

pornographiques d’Agadir et ceux des autres villes marocaines, ainsi que

les sites pornographiques marocains, sont autant d’éléments qui

témoignent du caractère réel de ce type de criminalité.

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Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc

Najat Anwar, Présidente de l’association ‘’ Touches pas à mon fils’’,

affirme qu’Internet présente de nombreux aspects positifs, mais le

problème réside dans la difficulté d’éviter les risques. Elle ajoute

qu’Internet offre en matière de crimes sexuels, la possibilité d’établir une

communication rapide et confidentielle, ce qui fait en sorte que les enfants

et les jeunes deviennent une proie facile pour les personnes qui

s’adonnent à ce genre de crimes.

Abdelkader Elaine, rédacteur en chef de ‘’ Casanet’’, confirme, quant à lui

que le Maroc à l’instar des autres pays n’est pas à l’abri de la

cybercriminalité. Ce qui s’est passé avec le jeune marocain qui a crée le

virus « Zotob » est une preuve concluante que la menace peut également

émaner du Maroc. Pat ailleurs, ces crimes peuvent affecter la relation

qu’entretient l’administration marocaine avec la population via Internet,

dans le cadre de sa politique d’ouverture.

Mohamed Bahaj, conseiller du ministre de l’éducation nationale, précise

que, selon une enquête menée par l’université de Lancashire, un sur cinq

salons de Chat sont fréquentés par des enfants de 9 à 16. Il ajoute que le

problème majeur réside dans le fait que ces enfants entretiennent une

discussion personnelle à l’insu de leurs tuteurs.

La plupart des cas enregistrés au Royaume jusqu’à présent, tel qu’il sera

exposé en détail, confirment que les mineurs sont les premiers victimes de

ce genre de crimes et démontrent la défaillance de la législation

marocaine et l’absence d’une prise en conscience et d’une sensibilisation.

Les tuteurs des mineurs, qui ont été impliqués or victimes de ce genre de

crime, ne le connaissent pas. Tariq Essaadi dit que le plupart des victimes

sont des enfants, que de nombreux cas qui ne sont pas encore signalés et

que les victimes elles- même ne savent pas qu’elles ont été dupées.

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Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc

Le nombre des internautes au Maroc a fortement augmente. Pour

atteindre plus de 4,6 millions en 2005. Ce chiffre s’est multiplié par cinq

ces cinq dernières années, alors que le nombre des abonnes de l’Internet

au Maroc a atteint environ 262,000, alors qu il était seulement de l’ordre

de 31,000 en 2001.

L’utilisation accrue de l’Internet a fait en sorte qu’il y est de plus en plus

de cybercafés à travers le Royaume. Leur nombre serait actuellement

d’environ 10650 cybercafés, fréquentés essentiellement par des jeunes et

des mineurs.

Abdelkader Elaine affirme que faute d’une protection et d’un contrôle

rigoureux par les tuteurs, les enfants pourront être exploités à travers

l’Internet pour commettre des vols bancaires et adhérer à des bandes

criminelles organisées. Abdelmaksoud Rachidi, président de l’association

Achouâla pour l’éducation et la culture, confirme quant à lui que les

enfants et les mineurs sont exposé à l’exploitation via Internet,

notamment a travers des photos, des vidéos pornographiques, des sites

de jeux et de divertissement véhiculant des idées extrémistes ou racistes.

Selon Tarik Saadi, parmi les crimes que les enfants et les mineurs

pourraient commettre ou être victimes, il y a lieu de citer la publication de

la permissivité et du sexe par le biais de l’Internet ou l’ordinateur. Et

d’ajouter que des criminels spécialisés n’hésitent pas à entraîner et abuser

de la confiance des enfants ou des jeunes à travers le Net pour parvenir à

leurs fins, comme il se peut que ce soit les enfants et les jeunes qui se

mettent dans la peau du criminel, sachant qu’Internet permet de cacher la

vraie identité de l’auteur.

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Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc

Propositions

Le centre demande à ce que les autorités lancent une campagne nationale

à travers tous les moyens médiatiques publics, les secteurs de

l’enseignement, des jeunes, de l’enfance et de la famille, pour sensibiliser

les mineurs, les jeunes et les parents sur les dangers de la

cybercriminalité et le moyen d’y faire face.

Former des cadres sur la méthode de sensibilisation dans les milieux de

l’enseignement, des jeunes, de l’enfance et de la famille pour mener des

campagnes au sein des écoles, des campings et les maisons de jeunes.

Mettre en place des clubs d’Internet et des salles multimédias dans les

écoles.

Créer un site Internet gouvernemental spécialisé dans la sensibilisation en

matière des dangers de la cybercriminalité et des moyens d’y faire face.

Inciter les associations qui oeuvrent dans le domaine des enfants a

s’intéresser davantage de la sensibilisation en matière des dangers de

l’Internet dont sont victimes les jeunes et les enfants.

Le centre demande à l’Etat de financer les associations désireuses de

mener des activités dans ce sens, de fournir l’expérience et de poser les

jalons de la communication avec d’autres associations internationales

oeuvrant dans ce domaine.

Obliger les cybercafés à aménager des salles destinées aux mineurs,

dotées d’ordinateurs utilisant des logiciels de protection.

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Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc

Cybercriminalité (Cas enregistrés au Maroc)

Les habitants du quartier Yacoub Mansour à Rabat ne savaient que le virus

dénommé ‘’Zotub’’ s’est déclenché à partir d’un cybercafé situé dans leur

cité. Ce virus qui a été développé par un jeune marocain de 18 ans, a

atteint mis hors fonctionnement le site des deux chaînes américaines CNN

& ABC, et celui du journal New York Times, du Boeing, et de l’aéroport de

San Francisco.

Zotob qui a été lancé à partir d’un quartier populaire de Rabat a amené la

société ‘’MICROSOFT’’ à décréter l’état d’urgence, du fait que le virus ait

visé les plus importants des sites américains utilisant le système Windows

2000. Saisi par la société de Bill Gates, le FBI a découvert que ‘’Diablo’’

surnom de Farid au sein des cybercafés, a été signalé par les

investigateurs qui guettaient la source du virus « Maytob » que Farid

développera par la suite pour en faire le virus « Zotob ».

L’enquête américaine a abouti à la boite électronique de Farid alias

‘’Diablo’’. Les enquêteurs seront surpris d’apprendre que le virus a été

envoyé à partir d’un cybercafé et que son créateur n’est qu’un jeune

marocain de 18 ans, qui s’apprêtait à passer en deuxième année du

baccalauréat, série sciences expérimentales. Pour Farid, il s’agissait

uniquement d’une aventure passionnante. Il n’appartenait à aucune bande

criminelle et n’avait pas amasser une fortune grâce à son aptitude à

falsifier les cartes de crédit. Il pensait pouvoir pénétrer des sites sensibles,

développer des virus et les envoyer à partir d’un cybercafé sans faire

l’objet d’aucune poursuite.

Le cas de ce jeune de Rabat démontre comment l’on peut exploiter

l’intelligence des enfants dans la cybercriminalité. Farid qui avait un faible

pour l’Internet a pu joindre les clubs privés des hackers (pirates

informatiques) où il s’est initié aux méthodes d’infiltrations et de

falsifications ; son intelligence l’a énormément aidé à se connecter aux

réseaux de falsifications en Asie, à développer le virus « zotop » et à

contrefaire les cartes de crédit.

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Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc

Deux mois après le procès de « Diablo », un autre scandale à Agadir allait

défrayé la chronique et faire la une des médias internationaux. Il s’agit

d’un crime d’un autre genre commis également via Internet. Le journaliste

économique de l’hebdomadaire belge « Le Soir » a visité à maintes

reprises la ville d’Agadir où il séduisait des jeunes filles pauvres en leur

promettant le mariage et l’immigration. Le journaliste belge prenait des

photos pornographiques de ses victimes chaque fois qu’il visitait le Maroc

et les publiait dans un site pornographique. Parmi ces photos, il y avait

des prises montrant des filles mineurs et d’autres d’un jeune garçon avec

sa mère, cette dernière était en plein rapport sexuel avec le journaliste

belge. Ces photos ont été téléchargées sur CD et reproduites pour ainsi

envahir la ville et ensuite d’autres villes du royaume. A la suite de cette

affaire, les victimes ont été arrêtées jugées, le site sur lequel ces photos

ont été publiées fut fermé, et tout cela sans que le journaliste belge qui se

promène en toute liberté ne soit jamais inquiété.

Si ces deux affaires ont préoccupé l’opinion publique nationale et tiré la

sonnette d’alarme sur l’utilisation d’Internet pour perpétrer des crimes

économiques, tel est le cas du jeune Farid, ou des crimes sexuels comme

l’affaire d’Agadir, il existe bien d’autres qui n’ont pas été mises en

exergue et dont les victimes sont des mineurs marocains.

A ce sujet, un procès a été intenté devant le tribunal de première instance

de Marrakech contre le directeur de l’opéra à Paris qui a été pris en

flagrant délit en train d’abuser sexuellement d’un mineur selon les

rapports de police. Les faits démontrent le danger de l’Internet qui réside

dans l’exploitation sexuelle et le détournement de mineurs. Cet enfant

mineur de Marrakech a déclaré devant la police judiciaire qu’il a fait la

connaissance du citoyen français sur Internet ; le tribunal de première

instance de Marrakech a condamné l’accusé à 4 mois avec sursis après

l’avoir déclaré coupable d’homosexualité sans pour autant l’inculper

d’abus sexuel sur la personne d’un enfant mineur.

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Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc

Dans la même ville toujours, un touriste français prénommé Irvey a été

condamné à 4 ans de prison après avoir été arrêté en flagrant délit, en

train de prendre des photos d’enfants mineurs dans des positions

sexuelles. La police a trouvé dans son appareil 117 milles photos

pornographiques d’enfants parmi lesquels 50 d’enfants marocains

mineurs. Des militants associatifs de Marrakech affirment que ces photos

pornographiques d’enfants sont destinées à la publication sur Internet, du

fait que les forums de ce genre d’exploitation sexuelle exigent un

minimum de 150 milles photos pour pouvoir y adhérer ou bénéficier des

services offerts. Ce touriste français a écopé de 4 ans de prison, mais il

sera libéré après avoir bénéficié d’une grâce, ce qui a provoqué la colère

et la récrimination des associations civiles de la ville.

Dans une affaire similaire à celle de ce touriste français, trois procès ont

été intentés devant les tribunaux d’Agadir impliquant deux allemands et

un hollandais. Ils ont tous été condamnés à des peines de 3 ans

d’emprisonnement. Les autorités avaient trouvé chez eux des CD-Rom

contenant des photos pornographiques d’enfants mineurs marocains.

Même si les accusés avaient avoué avoir pris ces photos pour leur

utilisation personnelle, les connaisseurs en la matière savent très bien que

ces photos allaient être publiées sur Internet. Ni la police, ni le tribunal n’a

procédé à une enquête approfondie pour savoir si ces photos étaient ou

pas destinées à la publication. Traquer ces sites s’avère être une tache

difficile, ajoute un militant associatif, eu égard aux mesures de précaution

prises par leur auteurs, sans parler de leur nombre qui augmente sans

cesse.

Par ailleurs, hormis ces affaires criminelles qui ont défrayé la chronique et

qui ont été jugées par les juridictions, il existe d’autres affaires qui n’ont

pas connu le même dénouement, et qui n’ont ni été déférées devant les

tribunaux ni fait l’objet d’une enquête policière. Il s’agit de plusieurs

étudiants à Casablanca, Oujda et El Jadida qui se sont servis de photos de

leurs camarades étudiantes, par le biais du logiciel Photoshop, pour les

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Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc

publier sur Internet après les avoir truqué. Ces actes ont porté à ces filles

un grand préjudice moral et terni leur réputation au sein de l’école et de

leur famille. Rabat a également connu une affaire d’exploitation de photos

d’étudiantes, avec leur publication sur un site pornographique. Il s’agissait

en fait de photos personnelles de filles prises à la plage ou à l’intérieur de

chambres d’étudiantes. Ces photos ont été soit volées, soit prises par

téléphone portable. De tels actes est une nouvelle façon de nuire à la

réputation d’autrui, et démontrent aussi comment les jeunes peuvent être

amenés à commettre ou être victimes de crimes cybernétiques.

Le tribunal de première instance d’Inezgane a entendu une affaire

concernant le viol d’une fille mineure, âgée de 12 ans, par le responsable

d’un cybercafé. La fille a déclaré à la police qu’elle fréquentait ledit club

pour chater sur Internet pour 3 dirhams de l’heure ; quant elle n’arrivait

plus à payer, le responsable lui a dit qu’elle pouvait continuer à chater

gratuitement. C’est ainsi qu’il a pu en fin de compte abuser d’elle

sexuellement.

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Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc

Résultats du questionnaire d’enquête

Le Centre pour la Liberté des Médias a mené une enquête à base d’un

questionnaire portant sur un échantillon de 106 enfants et jeunes de

Casablanca âgés entre 10 et 17 ans. Le centre estime que cet

échantillonnage reste insuffisant pour permettre de tirer des conclusions

scientifiquement fiables, et préconise d’élargir l’enquête à l’échelon

national. Cependant, les résultats de cette enquête offrent des indices

importants sur les tendances des internautes mineurs. Le questionnaire a

été rempli directement par les interviewés au sein des écoles, des

cybercafés, et des maisons de jeunes. Les interviewés ont été

répartis ainsi qu’il s’ensuit: 34 mâles et 72 femelles, dont 62 âgés entre 14

et 16 ans, 27 âgés entre 12 et 14, 16 âgés de plus de 16 ans, et 4 entre 10

et 12 ans. Pour ce qui est du niveau d’études des interviewés, 46

poursuivent leurs études au lycée, 53 au collège et 6 sont encore au

primaire.

En effet, 75 ont affirmé avoir reçu des courriels de la part de personnes

étrangères, 83 ont déclaré avoir chater avec des personnes étrangères, et

27 ont admis avoir reçu des offres et des cadeaux via Internet allant des

demandes en mariage, rendez-vous, et l’offre de cadeaux y compris des

offres de voyage à l’étranger. Ces chiffres nous amènent à réfléchir sur les

risques d’exploitation qu’encourent les internautes parmi les enfants,

surtout si l’in sait que la plupart des interviewés ont déclaré n’avoir reçu

aucune information ou sensibilisation en matière des crimes

cybernétiques.

Cette étude a démontré que 50 jeunes parmi les interviewés utilisent

l’Internet depuis leurs maisons, que la majorité est âgée entre 12 et 16

ans, comparé à 63 jeunes hommes qui se servent d’Internet depuis les

cybercafés. Selon la répartition d’âge des interviewés, on trouve que 50%

des jeunes âgées entre 12 et 16 ans se servent d’Internet à partir des

cybercafés. Les garçons demeurent ceux qui fréquentent le plus Internet

avec un pourcentage de 70%, en comparaison aux filles, dont 54% ont

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Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc

déclaré fréquenter les cybercafés, alors que 54% utilisent Internet à

domicile.

77 ont soutenu que leurs parents leur permettent d’utiliser Internet, alors

que 27 ont recours au Web sans la permission des parents, aussi bien les

filles que les garçons.

De même, les résultats de l’enquête ont confirmé que 99 des interviewés

disposent du service du « chat », dont 58 de la catégorie âgée entre 14 et

16. Tous les interviewés âgés entre 12 et 14 ans, 16 ans et plus disent se

servir du « chat ». Ce qui est intéressant à ce sujet, c’est que 83 des

interviewés affirment discuter avec des personnes étrangères, 55 filles et

28 jeunes hommes. C taux devient plus élevé quant il s’agit de la

catégorie des 16 ans et plus, dépassant les 98%, et de la catégorie des 12

à 14 ans, dépassant les 70%.

Ce qui est alarmant c’est que 75 des interviewés, aussi bien filles que

garçons, reçoivent des courriers électroniques de personnes étrangères.

En plus, un quart des interviewés ainsi que la moitié âgée entre 10 et 12

ans admettent recevoir des offres et des cadeaux via Internet.

Pour ceux qui ont admis avoir reçu des offres et des cadeaux via Internet,

huit ont affirmé que ces offres consistaient en des rendez-vous à deux, et

6 ont déclaré qu’elles consistaient dans des demandes en mariage. 6

autres interviewés ont dit que ces offres étaient sous forme d’habits, de

rencontres aux maisons, de cartes de voeux, de cadeaux et d’invitations

au Macdonald’s. D’autres encore disent avoir reçu des offres de voyage à

l’étranger.

Ces résultats démontrent les risques d’exploitation d’enfants et de

mineurs via Internet. Le fait que 75 interviewés aient déclaré avoir reçu du

courrier électronique anonyme et que 83 avoir chater avec des personnes

étrangères mérite toute notre réflexion. Les experts en matière

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Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc

d’éducation et de crimes cybernétiques mettent en garde contre les

dangers de chater avec des personnes étrangères dont on ignore l’âge et

l’identité. Ces experts affirment que les criminels cybernétiques

détiennent une technologie sophistiquée et traquent leurs victimes jours

et nuit. Le fait de recevoir des offres et des cadeaux reste toutefois est

inquiétant, sachant que les mineurs sont attirés par des moyens similaires.

Le pourcentage de ceux qui ont déclaré avoir reçu des offres de rendez-

vous, de voyage à l’étranger et de demandes en mariage reste alarmant

et nécessite une sensibilisation en matière des crimes et des gangs qui

exploitent les mineurs sexuellement.

Le fait que 99 interviewés ont déclaré avoir recours au « chat » et que 83

engagent des discussions avec des personnes étrangères est une autre

question qui suscite également toute notre attention. Nous sommes

devant le cas d’enfants mineurs désireux de nouer de nouvelles relations

et de communiquer loin de toute supervision. La majorité ignore toutefois

que la plupart des criminels cybernétiques fixent leurs objectifs au sein

des sites de « chat » dans le but de faire tomber les mineurs.

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Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc

Qu’est-ce qu’un crime cybernétique ?

Le rapport publié par le Centre National Américain pour les Enfants

Kidnappés et Portés Disparus montre une augmentation des cas

d’exploitation sexuelle d’enfants via Internet dans le monde entier, selon

la Station Radio Britannique. Le rapport publié en août 2000 révèle que le

nombre des sites pornographiques visant les enfants a connu une flambé

de 400% comparé à l’année dernière; et ce, après que les sites

commerciaux encourageant l’exploitation des enfants et publiant leurs

photos contre des sommes d’argent versées par cartes visas se sont

multipliés. Selon le Centre, l’exploitation des enfants est devenu une vraie

industrie internationale qui dégage des bénéfices juteux pour ses

propriétaires. La présidente du centre Irine Aline a déclaré au journal

« Christian Science Monitor » que  l’exploitation est un problème dont

souffre le monde entier et notamment les Etats Unis.

Un sondage effectué récemment auprès des élèves des écoles en

Bretagne a révélé qu’au moins 1 sur 10 a utilisé le courrier électronique ou

les messages du téléphone portable pour se moquer des autres. Une autre

étude menée par « Microsoft » a indiqué que 1 personne sur 20 ayant fait

l’objet de l’étude a déclaré avoir harcelé autrui par des moyens

électroniques.

Cet état de fait, sans parler d’autres affaires où des jeunes ont infiltré des

sites et des systèmes informatiques sensibles et où les victimes étaient

des enfants exploités sexuellement via Internet, démontrent l’ampleur du

phénomène des crimes cybernétiques. Le magazine international

spécialisé « ECPAT » considère que l’espace d’Internet est devenu un

domaine de violence.

Face à cette augmentation du taux des crimes cybernétiques, il existe

aujourd’hui une réelle difficulté de trouver une définition générale et

unifiée à ce genre de crimes. L’ordinateur ainsi que le web ont

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Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc

énormément contribué en l’apparition de ces délits et à la perpétration

des crimes traditionnels en utilisant la nouvelle technologie. Ces crimes

sont devenus transcontinentaux comme le virus envoyé à partir du Maroc

pour atteindre des sites américains sensibles situés à des milliers de

kilomètres. La révolution informatique a ainsi permis aux criminels de

commettre leurs méfaits tout en restant à distance des lieux ciblés. Le

chef de la police des crimes graves en Europe (europole) Dolf Hegel a

déclaré devant la conférence (comissique) pour la sécurité informatique

au titre de l’année 2002 tenue à la capitale britannique que « nous avons

perdu la bataille des crimes cybernétiques avant même que nous ayons à

commencer la guerre ».

Le besoin de protéger les mineurs et d’assurer leur liberté et leur droit

d’accéder à l’information est devenu une nécessité impérieuse, d’autant

plus qu’Internet se présente aujourd’hui comme un nouvel espace où les

enfants et les mineurs passent leurs temps ; c’est un espace différent eu

égard à la possibilité d’accès depuis et vers tous les lieux (maison, école,

cybercafés, clubs).

Les définitions et les spécifications concernant les crimes cybernétiques

divergent en fonction de ceux qui les lient à l’acte commis, à l’arme du

crime, ou encore ceux qui se basent sur la définition donnée aux différents

crimes et les relient à la manière à laquelle le crime a été commis. Par

ailleurs, les pays et organisations, qui ont adopté des législations relatives

aux crimes cybernétiques, ont mis l’accent essentiellement sur les crimes

qui violent la confidentialité, la sécurité, la sûreté et la disponibilité des

données et systèmes informatiques.

Tarik Saadi, expert en Internet et auteur du site emarrakech, estime que

les crimes cybernétiques sont « le genre de crimes qui exigent une

connaissance approfondie des techniques et systèmes informatiques aussi

bien pour les commettre, que pour y mener des enquêtes ou juger ses

criminels ». On peut aussi les définir comme étant « les crimes perpétrés

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Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc

si une personne use de ses connaissances informatiques pour commettre

un acte illégal. » D’autres experts ont donné la définition suivante « tout

acte illégal dans lequel on se sert d’un ordinateur comme arme ou objet

du crime». La présidente de l’association « Touche pas à mon enfant »

Najat Anwar approuve cette définition d’arme du crime et ajoute que le

point commun entre ces crimes consiste dans l’utilisation d’Internet pour

atteindre un objectif illégal. Elle affirme en outre qu’Internet est le moyen

le plus utilisé dans les dossiers traités par l’association.

Par ailleurs, Mohamed Bahaj, conseiller du ministre de l’éducation

nationale considère que le crime cybernétique est comme « tout acte

inclus dans la catégories de crimes pénaux, à savoir l’escroquerie ou tout

risque matériel ou moral qu’encourt une personne qui utilise des services

d’Internet. » A ce propos, le rédacteur en chef du portail casanet, M.

Abdelkader Elaine, défini le crime cybernétique comme étant « tout acte

illégal destiné à exploiter et s’accaparer des biens d’autrui ; ainsi que tout

acte illégal portant préjudice à autrui sur les plans économique, social,

éthique ou culturel.

On peut différencier ici entre les crimes qui se produisent sur le web ou via

Internet, mais aussi entre les actes visant les données pendant leurs

traitements et sauvegarde, et ceux visant les informations transférées à

travers le web ou le web lui-même.

Cela a provoqué l’apparition de législations privatives au niveau

international comme la protection du droit des données personnelles, puis

d’autres condamnant les crimes cybernétiques comme la violation des

systèmes informatiques, ainsi que les législations protégeant la propriété

intellectuelle, et les crimes d’agression comme l’abus sexuel des mineurs.

Avec l’évolution technologique, les informations ont pris la forme d’une

entité morale ayant la même valeur que les entités économiques et

matérielles et bénéficiant de la même protection prévue dans les lois

relatives à la propriété économique.

CMF MENA Septembre 2006

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Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc

Les définitions des crimes cybernétiques établis jusqu’aujourd’hui se

basent sur l’objet du crime, le comportement incriminé, le moyen utilisé,

ou encore la connaissance technique du criminel. Il existe des définitions

fondées sur l’objet du crime, sa nature, ses mécanismes, son

environnement et les caractéristiques des coupables.

La convention européenne sur les crimes cybernétiques, ratifiée par le

conseil européen à Budapest le 23 novembre 2001 a énuméré et défini

neuf crimes qui ont été classés selon 4 catégories : - les crimes affectant

la confidentialité, la sécurité, la sûreté et la disponibilité des données et

systèmes informatiques comme l’accès illégal, l’interception illégale,

l’interférence dans les données et l’interférence illégale dans le système.

Le mauvais usage des équipements : comme l’escroquerie et la

contrefaçon au moyen de l’outil informatique. – Les crimes

pornographiques : l’usage d’enfants pour la production des scènes

pornographiques. - Les crimes de violation des droits d’auteurs.

La législation marocaine en matière des crimes cybernétiques reste quasi

inexistante. Le Maroc ne possède qu’un seul texte de loi relatif aux

infractions portant sur les systèmes d’informations stockées. Il s’agit en

effet de la loi 07-03 portant complément au Code Pénal. Le Gouvernement

se prépare à lancer une nouvelle loi relative au commerce et à la

signature électroniques. En outre, la loi sur la lutte contre le terrorisme

comprend des dispositions en la matière bien que celles-ci restent peu

explicites.

En général, la législation marocaine ne prévoit aucune définition claire et

précise du crime cybernétique. Certaines législations se sont intéressées à

l’aspect sécuritaire et commercial de ce domaine. Le président de

l’association Chouâla, M. Abdelmaksoud Rachidi estime que l’Etat ne

dispose d’aucune législation claire pour contrôler ce domaine. Abdelkader

Elaine, quant à lui, partage le même avis et précise qu’au jour

CMF MENA Septembre 2006

Page 21: Crime Internet Fr

Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc

d’aujourd’hui il n’existe aucune réglementation incriminant ou

sanctionnant les auteurs de ces crimes, et que même en cas de

promulgation d’une loi, celle-ci restera flexible et au dessous des

espérances pour pallier à ce fléau. De son côté, la présidente de

l’association « touche pas à mon enfant » Najat Anwar précise que si la

législation marocaine n’est pas parvenu à accompagner ce genre de

criminalité c’est qu’il existe un manque au niveau des spécialistes et que

le législateur reste incapable de comprendre et d’assimiler ce genre de

crimes. Najat préconise que le législateur devra se faire assister par

acteurs compétents de la société civile pour actualiser les lois en la

matière.

Lors du déroulement des affaires déférées devant les tribunaux, il y a eu

une interprétation de certains articles du Code Pénal dans une tentative

d’adaptation, mais l’absence des législations propres aux crimes

cybernétiques continue à poser des problèmes, dont certains liés à

l’absence des réglementation protégeant les mineurs et sanctionnant les

auteurs, notamment ceux qui abusent sexuellement des enfants. La

défaillance de la législation marocaine à cet effet pose des difficultés

judiciaires en ce qui a trait à la maîtrise et la constatation de ce genre de

crimes.

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Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc

Genres de crimes portant atteinte aux mineurs

En plus de l’intérêt que suscitent les crimes relatifs aux systèmes

informatiques et à la falsification des données, les législations ont accordé

une importance particulière aux crimes sexuels commis via Internet sur la

personne d’enfants mineurs ; sachant que ces délits peuvent parfois être

perpétrés par les mineurs eux-mêmes.

La Convention Européenne, ratifiée par le Conseil Européen à Budapest le

23 novembre 2001, a défini les crimes se rapportant à la pornographie

d’enfants à savoir: la production de photos d’enfants en vue d’une

distribution via Internet, l’exposition de photos pornographiques d’enfants

via Internet, la distribution et la diffusion de ces photos via Internet, et

l’achat de ces photos sur Internet.

La Convention Européenne a défini les photos pornographiques d’enfants

comme suit: tout objet permettant de visualiser un mineur pendant un

acte ou un comportement sexuel évident – tout mineur faisant ou ayant un

acte ou un comportement sexuel évident - des photos réels et effectives

exposant un mineur perpétrant un acte sexuel ou ayant un comportement

sexuel explicit.

Tarik Saadi, expert en matière d’Internet affirme que les crimes

cybernétiques « se multiplient selon la diversité et la complexité des

nouvelles technologies, ainsi que leur disponibilité au grand public, et

notamment aux criminels. » Il ajoute que parmi les crimes commis via

Web, il y a lieu de citer « l’imposture, le détournement de mineurs, la

diffamation et la calomnie de victimes qui sont souvent des individus ou

des entreprises commerciales.

Pour sa part, Abdelkader Elaine, rédacteur en chef de casanet, estime que

les crimes cybernétiques consistent dans l’abus sexuel d’enfants, le

harcèlement, la falsification de cartes de crédit, les crimes relatifs au

CMF MENA Septembre 2006

Page 23: Crime Internet Fr

Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc

plagiat des technologies, au piratage, à l’espionnage, au chantage, à

l’escroquerie, aux menaces et au détournement de mineurs. Moulay Driss

Rahmani, conseiller du secrétaire d’Etat chargé de la jeunesse, ajoute à

cette liste les crimes relatifs à l’incitation d’enfants à commettre des actes

illégaux pouvant mettre en danger leurs vies ou celles d’autrui, la

publication et la distribution des messages à caractère violent ou

pornographique que les mineurs peuvent voir.

Mohamed Bahaj, conseiller du ministre de l’éducation nationale dans le

domaine de l’informatique, ajoute pour sa part à ladite liste des crimes

relatifs au vol de données, l’interception des courriers électroniques,

l’infiltration d’autres ordinateurs, l’endommagement des systèmes

d’exploitation, le lancement de virus, ainsi que les actes des pirates

informatiques (hackers), les saboteurs (crackers) et les arnaqueurs

(spoofers).

Il est évident donc que surfer sur Internet peut nous exposer à de

nombreux dangers, et causer des ennuis et des préjudices à des

personnes qu’elles soient physiques ou morales. Les mineurs peuvent être

particulièrement impliqués dans ce genre de crimes ou encore en être les

victimes.

En général, on peut identifier les crimes cybernétiques en se basant sur

les législations internationales, les jurisprudences des experts d’Internet et

les législations en matière informatique, et ce, ainsi qu’il s’ensuit :

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Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc

1- les crimes visant la confidentialité et la sécurité des données et des systèmes

L’accès illégal - l’interception illégale - la destruction des données - l’interception des systèmes – le mauvais usage des équipements - la contrefaçon par ordinateur - l’escroquerie par ordinateur - la violation des droits d’auteur et d’autres droits - le piratage des programmes.

2- les crimes visant les personnes

Le meurtre par ordinateur - l’incitation au suicide - l’incitation au meurtre prémédité via Internet - le harcèlement via Internet, la menace via Internet, le préjudice émotionnel par des moyens techniques, la traque par des moyens techniques, la consultation illégale des données personnelles, les bombes du courrier électroniques, le courrier électronique indésirable, la diffusion d’informations leurrantes ou fausses, la violation personnelle 69069 de l’ordinateur, l’accès sans autorisation, les messages électroniques gênants (spam), le chantage, l’arnaque, la menace et le détournement.

3 les crimes sexuels et les abus sexuels sur les enfants

L’incitation des mineurs à la pornographie, la corruption des mineurs par des scènes pornographiques par des moyens techniques, la tentative du détournement ou le détournement de mineurs pour commettre des actes pornographiques, la réception ou la diffusion d’informations sur des mineurs pour des fins pornographiques, le harcèlement sexuel des mineurs via Internet, la diffusion et la facilitation de la diffusion et la réception d’articles pornographiques sur des mineurs via Internet, diffusion de scènes de corruption et atteinte à la pudeur, atteint à la réputation par Internet, photographie ou exposition de mineurs dans des scènes pornographiques, usage d’Internet pour promouvoir la corruption ou pour diffuser des articles pornographiques, l’obtention illégale de photos et d’identités à des fins pornographiques.

4- les crimes de violation de propriété incluant 69069, l’infiltration et le sabotage

La violation de ou l’accès sans autorisation aux systèmes informatiques, au web ou aux données, le sabotage des données, des systèmes et de toute propriété ; la violation de la propriété, le sabotage de l’ordinateur, la création de programmes contaminés, le transfert des programmes contaminés via les systèmes et le web, l’usage de la marque, du nom ou du domaine d’autrui sans autorisation, l’introduction de données fausses ou falsifiées dans les systèmes, la modification sans autorisation des programmes informatiques, le sabotage sans autorisation des systèmes informatiques, les activités de dénégation des services, interception ou interruption du fonctionnement des systèmes ou des services, activités portant atteinte à la vie privée, divulgation du mot de passe d’autrui.

5- les crimes d’escroquerie, de vol et de contrefaçon

L’arnaque par la manipulation des données et des systèmes, l’usage d’Internet pour l’obtention ou l’utilisation de cartes de crédit d’autrui sans autorisation, le détournement de fonds par ou via ordinateur et web, le piratage des programmes, la contrefaçon du courrier électronique, la menace de la sécurité

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Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc

publique, le terrorisme électronique, les jeux illégaux (les jeux de hasard)

Guide pour les parents, les enfants et les jeunes

La sécurité et la protection des enfants au cours de leur utilisation de

l’Internet présente un problème sérieux pour les parents, les spécialistes

de le domaine de l’éducation et les professionnels de l’informatique. En

effet, le marché de l’informatique offre de nombreuses techniques pour

protéger les enfants, bien que les experts de l’éducation et de l’Internet

insistent sur l importance de combiner entre la liberté de l’accès à

l’information et la protection des enfants. C’est pourquoi, ils proposent au

lieu de recourir à l’interdiction et à la censure, d’accompagner les enfants

dans leur utilisation d’Internet, de partager avec eux le plaisir de surfer sur

le Net, de leur donner confiance en eux-mêmes, de discuter avec eux des

problèmes qu’ils rencontrent et de leur expliquer les préjudices qu’ils

peuvent subir et faire subir aux membres de leur famille en cas de

mauvais usage de l’Internet. Les experts de l’éducation préfèrent que

l’utilisation de l’Internet devienne une occupation familiale à laquelle tout

le monde participe et tire profit.

Moulay Driss Rahmani, conseiller au cabinet du secrétaire d’Etat chargé de

la jeunesse, considère que l’éducation et la sensibilisation sont parmi les

moyens les plus importants pour une utilisation positive de l’Internet par

les enfants et les jeunes. Il précise à cet effet que le secrétariat d’Etat a

mis en place dans le cadre de son plan d’action un programme visant à

faciliter l’accès à la technologie de l’informatique dans diverses espaces et

maisons de Jeunes, en partenariat avec ‘’Microsoft’’ et le Programme des

Nations Unies pour le Développement. Moulay Driss ajoute que le

secrétariat d’Etat veille à assurer une formation intensive en faveur des

animateurs de ces clubs et à mettre à leur disposition les moyens

techniques et pédagogiques pour encadrer cette catégorie d’enfant. Le

secrétariat d’Etat chargé de la jeunesse a mis à la disposition des jeunes

un portail sur le dite du ministère pour leur fournir des renseignements et

des liens importants. www.secj.gov.ma.

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Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc

Mohamed Bahaj, conseiller du ministre de l’éducation nationale, affirme

que le ministère joue un rôle stratégique en matière de la protection des

enfants et des jeunes contre les dangers de l’Internet, et la garantie du

droit à l’accès à l’information. Il ajoute que le programme du ministère

visant à aménager et à connecter tous les établissements d’enseignement

à l’Internet, a mené une étude sur la protection des enfants et les jeunes

cotre les dangers et les crimes cybernétiques. Le programme a adopté

une stratégie basée sur: - la mise en place d’un système efficace pour

contrecarrer toute infraction ; - l’éducation des enfants en matière des

utilisations pédagogiques de l’ensemble des services de l’Internet ; -

généralisation d’un système au sein des salles multimédias visant à

l’éducation en matière des utilisations pédagogiques de l’Internet.

Pour sa part, Abdelkader Elaine, rédacteur en chef de ‘’casanet’’, estime

qu’il est indispensable de surveiller les enfants pendant leur utilisation

d’Internet, qu’il fait également déterminer les sites auxquels les enfants

pourront avoir accès et ceux qui leur sont interdits. Il ajoute qu’il est

nécessaire de sensibiliser les enfants sur les crimes auxquels les enfants

pourraient être victimes. Selon Abdelkader Elaine, l’Etat doit promulguer

des lois répressives sanctionnant avec sévérité la cybercriminalité.

Najat Anouar et Abdelmaksoud Rachidi insistent sur l’aspect de la

sensibilisation et de la répression de la part de l’Etat. Najat ajoute que ce

problème doit être lié aux problèmes sociaux qui l’ont engendré, qu’il faut

traiter avec tous les intervenants de manière transparente. Abdelmaksoud

Rachidi, insiste quant à lui sur le rôle de la société civile à travers

l’organisation de campagnes de sensibilisation et l’encadrement des clubs

de l’Internet situés dans les établissements de l’enseignement et les

sièges des associations. Il considère que le rôle de la famille est

déterminant en matière du suivi de l’enfant et de sa relation avec

l’Internet.

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Page 27: Crime Internet Fr

Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc

Tarik Saadi estime que le moyen le plus efficace consiste dans l’éducation

et l’enseignement. Il ajoute que l’Etat doit se doter de tout un arsenal

juridique afin d’exercer ses contrôles selon les techniques de pointe, sans

pour autant porter atteinte à notre droit d’usage de l’Internet. Il ajoute que

la société civile marocaine doit en premier lieu être utilisatrice de

l’Internet et améliorer ses moyens de contrôle à travers la créations de

cellules de suivi des infractions et les abus de pouvoirs, et ce, afin

d’éclairer l’opinion public sur toute défaillance et la tenir informée de

manière électronique. Tarik Saadi n’oubli pas de souligner le rôle

important de la famille dans l’incitation des enfants à l’usage rationnel et

pragmatique d’Internet.

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Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc

Conseils pour tuteurs

L’ordinateur doit être installé au salon ou dans un endroit ouvert et non pas derrière des portes fermées. L’utilisation d’Internet deviendra ainsi l’apanage de toute la famille et les enfants sentiront votre présence.

Internet est une invention fabuleuse. Laissez vos enfants apprendre à y naviguer sur leurs sites préférés et exploiter les informations qu’ils estiment intéressantes.

Profiter de l’Internet sur le plan familial. Organisez vos vacances et choisissez vos films. Participez tous dans l’élaboration d’un exposé ou d’un mémoire et l’envoi d’un message électronique à toute la famille. Contribuez tous dans la création d’une bibliothèque des principaux sites. Partager avec d’autres parents le même intérêt porté à l’Internet. Échanger vos expériences dans les cybercafés et les lieux publics d’Internet.

Ne donnez jamais vos renseignements personnels. Ne répondez jamais à un message électronique choquant. Quittez rapidement tout site pouvant vous vexer. Ne fixez jamais des rendez-vous avec des personnes dont vous avez fait la connaissance à travers le « Chat ».

Donnez l’exemple en tant que navigateurs responsables sur Internet. Il existe plusieurs possibilités techniques pour vos jeunes enfants, comme le logiciel de filtrage ou les portails accompagnant les enfants à utiliser sainement Internet.

Suivez le niveau scolaire des enfants de manière continue. Notez si leur niveau a enregistré des indices positifs ou négatifs après l’usage de l’Internet.

Notez les changements de comportement sur les enfants, comme l’utilisation démesurée de l’Internet, le renfermement et l’isolement.

Faites attention aux cadeaux que peuvent ramener les enfants offerts par des personnes étrangères au milieu familial et aux communications téléphoniques de la part des dites personnes.

Encourager vos enfants à vous parler de ce qui pourrait les déranger. Discutez avec eux à cet effet. Montrez les en revanche votre confiance en eux en respectant leurs secrets.

Pacte Familial

Vous pouvez mettre au point un pacte familial, qui vous permettra de faire face à ce qui pourrait advenir, qu’il soit permis, toléré ou interdit, lors de l’utilisation de l’Internet au domicile. Ce pacte est à même de vous éviter la mésentente ou la confrontation. Ce pacte peut également contenir certains conseils cités ci-dessus, en plus d’autres mesures comme l’emplacement de l’ordinateur, l’horaire de connexion à l’Internet, l’utilisation en l’absence des parents, l’organisation de l’utilisation avec d’autres activités, comme la préparation des devoirs scolaires, le sport et les repas…etc. Laissez vos enfants participer dans la rédaction des clauses du pacte et discutez leurs propositions.

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Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc

Conseils pour les enfants et les jeunes

Ne donnez jamais des renseignements vous concernant ou concernant votre famille, sans parler et consulter vos parents, comme par exemple votre noms, numéro de téléphone du domicile, numéro de téléphone personnel, l’adresse de la famille ou de l’école.

Si vous recevez ou regardez quelque chose qui vous cause une gêne, n’essayer pas d’en savoir plus par vous-mêmes. Déconnectez-vous rapidement et informez vos parents. Ils en sauront quoi faire.

Essayez de savoir plus sur l’identité et la légalité de vos forums préférés.

Si vous prenez la décision de rencontrer une personne que vous avez connue sur Internet, faites-vous accompagner par un ami ou l’un de vos parents et organisez la rencontre dans un lieu public. Conseillez à celui que vous souhaitez rencontrer de prendre les mêmes précautions. En général, il faut aviser les parents de cette rencontre.

Débarrassez-vous des courriels, sans les ouvrir, si vous n’avez pas demandé la réception ou s’ils ont été envoyés par des personnes dans lesquelles vous n’avez pas confiance.

Informer votre famille de toute menace que vous recevez via Internet. Vos parents ont les moyens ‘y faire face avant que les choses ne deviennent graves et passe à la phase du chantage.

N’envoyez jamais vos photos ou votre mot de passe, si une personne étrangère vous le demande.

N’acceptez jamais une offre de cadeaux en provenance de personnes étrangères.

Participez avec les membres de votre famille dans l’élaboration d’une charte familiale sur l’utilisation de l’Internet et veuillez sur son respect.

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Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc

Les signes du danger

Si l’enfant passe un long moment connecté à l’Internet notamment pendant la nuit. C’est les enfants qui passent de longs moments devant l’écran de l’ordinateur, particulièrement lors de la consultation des salons de chat, qui représentent une proie facile. L’enfant peut terminer à manger rapidement pour se caquer à l’Internet. Il peut également passer la fin de semaine devant son ordinateur. La tentation commence lorsqu’il fait connaissance de nouveaux amis et échange avec eux des fichiers de nouvelles chansons et des utilitaires.

Les enfants les plus exposés aux dangers sont ceux qui utilisent Internet pendant la nuit. Les cybercriminels passent nuit et jour sur Internet et savent très bien comment faire tomber les enfants à travers l’exposition de photos pornographiques gratuites.

Vous pouvez trouver des photos pornographiques dans les postes de vos enfants, car les pédophiles s’arrangent pour faciliter l’accès des enfants à ces photos pour leur montrer que le rapport sexuel entre mineurs et adultes est un acte normal. Il ne faut pas oublier qu’il se peut que les enfants cachent ces photos.

Si vous constatez que les enfants reçoivent des appels téléphoniques venant de la part d’adultes étrangers à la famille, ou qu’ils effectuent des appels lointains avec des personnes étrangères, sachez que les pédophiles cherchent à entretenir une communication sexuelles pouvant même aboutir à une rencontre directe. Les enfants sont souvent pris au piège lorsqu’on leur donne un numéro de téléphone pour identifier celui à partir duquel ils appellent. Il s’agit là d’une méthode utilisée dans de nombreux cas pour faire tomber les mineurs.

Si les enfants reçoivent des messages par e-mail ou par courrier, c’est un signe qu’ils sont pris au piège.

Si vous remarquez que les enfants changent subitement les sites de navigation, ou qu’ils éteignent leur poste dés que vous vous approchez d’eux, il se pourrait qu’ils aient été en tarin de regarder des photos pornographiques ou d’entretenir une discussion indécente.

Si vous remarquez que l’enfant s’est renfermé sur lui-même ou qu’il se met à l’écart des membres de sa famille, sachez que les pédophiles mettent tout en œuvre pour faire en sorte que l’enfant s’isole de son milieu familial et exploiter par là même l’altercation de sa relation avec les membres de sa famille pour qu’il devienne une proie facile. De même, les enfants victimes de l’exploitation deviennent de plus en plus renfermés sur eux même.

Si vous remarquez que l’enfant utilise un mot de passe ou un code secret pour accéder à des sites nécessitant une cotisation financière ou un abonnement spécial ou encore permettant un lien direct.

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Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc

Pour chater en toute tranquillité

Le Chat permet d’entretenir un dialogue entre deux individus se trouvant à une certaine distance l’un de l’autre, sans que personne ne puisse connaître l’objet de leur discussion. Toutefois, il existe deux cas où l’objet du chat devient accessible à tous les internautes : le premier cas est celui où le salon du chat public est ouvert à toute personne désireuse d’y participer ; et le second est celui où l’on invite d’autres internautes à prendre part de la discussion dans le même salon. Il faut cependant se méfier lorsqu’on chat avec des personnes étrangères et surtout ne pas donner son nom, son adresse ou son numéro de téléphone et refuser les invitation aux rencontres.

Lors du chat, il est d’usage de se servir d’un pseudonyme. Ainsi, vous êtres sûr que personne ne puisse connaître votre identité ou celle de la personne qui chat ace vous. Ceci dit, il faut se méfier et prendre en considération que la personne qui discute avec vous peut usurper l’identité d’une autre et mentir sur son vrai âge. Ne répondez pas aux invitations vous demandant de décliner votre vraie identité, même si votre interlocuteur vous donne son vrai nom, car il n’existe aucun moyen de vérifier l’exactitude de cette identité.

Lors du chat, n’essayez pas d’user du pseudonyme pour commettre des actes illégaux, comme insulter ou donner de fausses informations sur des amis ou d’autres gens. Les législations, le recours aux fournisseurs d’Internet et les systèmes informatiques ont la possibilité de remonter jusqu’à vous.

Lors du chat n’acceptez pas de cadeaux offerts par des personnes étrangères.

Lorsqu’on est connecté à Internet, on ne peut pas toujours savoir à qui on s’adresse. La police a toutefois la possibilité d’accéder à la vraie identité de l’internaute qui commet des actes prohibés. Lors du chat, les organisateurs ne peuvent pas connaître l’identité, l’âge exact et l’adresse des participants.

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Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc

Pour naviguer sans problèmes

Vous n’avez pas le droit de publier des photos de vos amis sans demander leur avis ou celui de leurs parents, aussi bien sur votre site personnel que sur votre blog ou votre forum. Il en est de même pour les renseignements personnels concernant autrui. La loi préserve la vie privée des personnes et sanctionne quiconque ose la violer.

Dans tous les cas, vous ne pouvez copier et télécharger que les chansons, les films et les jeux réservés strictement à un usage personnel. Vous ne pouvez pas non plus les envoyer par e-mail à es amis ou les diffuser à grande échelle via Internet sans l’autorisation de leurs auteurs. En revanche, vous pouvez distribuer et envoyer les CD qui ne font pas l’objet de droits d’auteurs ou qui sont de votre propre création.

Vous avez le droit de télécharger des photos et des textes d’Internet sur votre propre ordinateur. Vous pouvez également les copier et les afficher sur votre site ou encore les proposer à vos amis. Mais, vous ne pouvez pas publier ces photos dans votre blog ou tout autre site sans une autorisation spéciale de leur auteurs ou éditeurs.

Lorsque vous êtes connecté à Internet ou que vous consultez votre courrier électronique, et surtout si vous utiliser le logiciel p2p, vous pouvez tomber sur des photos choquantes ou des textes invitant à la violence, à la haine ou au racisme. Dans ce cas, veuillez informer vos parents ou votre professeur afin qu’il puissent aviser les autorités compétentes.

Il y a des sites qui proposent des images ou des thèmes réservés aux plus de 18 ans. Il existe également es sites qui proposent des jeux de hasard qui sont évidemment interdits aux mineurs. Contrairement à la télévision, personne ne peut vous empêcher d’accéder à ces sites. Avant d’y accéder, vous devez spécifier dans une case précise que vous êtes âgé de plus de 18 ans. Si vous avez menti sur vote âge, vous n’êtes pas en infraction, mais n’oubli surtout pas que ces précautions sont prises pour votre propre protection. Les sujets de ces sites risquent d’affecter psychologiquement les mineurs. Puisque l’Internet pilule de sites du genre, vous risquez d’y accéder sans le vouloir. Dans ce cas, si vous vous sentez indisposé, parlez à vos parents ou à vos professeurs.

Si vous disposez d’un blog, vous n’avez pas le droit de publier des photos ou des textes concernant vos amis, sans demander leur autorisation ou celle de leurs parents. Vous n’avez également pas le droit de mettre des fichiers musicaux mp3, des photos, des films ou des textes obtenus via Internet, sans l’autorisation préalable de leurs auteurs, sauf si ceux-ci sont de votre propre création, au risque de vous exposer à es poursuites judiciaires.

Vous n’avez pas le droit de republier des courriels que vous avez reçu via Internet. Il s’agit là de messages privés qui vous sont destinés exclusivement et que vous ne pouvez rendre public. Il existe es sites qui peuvent vous demander de leur fournir des

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Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc

renseignements sur vos parents. Il faut consulter vos proches avant de divulguer de telles informations.

Si vous transmettez un message par e-mail à d’autres personnes contenant des propos ou des images choquantes, des insultes ou une incitation au racisme ou au meurtre, vous vous exposez à des poursuites judiciaires, si la personne ayant subi le préjudice décide de recourir à la justice. Vous n’avez pas le droit, même s’il s’agit d’une simple plaisanterie, d’envoyer un virus à l’un de vos amis ou à autrui.

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Note d’information concernant le Centre pour la Liberté des Médias

Le Centre pour la Liberté des Médias au Moyen Orient et en Afrique du Nord est un organisme indépendant à but non lucratif, sis à Londres depuis 1998 et à Casablanca depuis octobre 2005. Le Centre se consacre aux études, aux recherches et au soutien de la liberté de presse et du droit à l’information au monde arabe. Il dépend dans son financement des subventions des organisations internationales.

Le Centre a publié depuis sa création plusieurs travaux de recherche et de rapports ayant trait à la presse en relation avec les sociétés arabes. Le centre a mené depuis octobre 2005 une étude sur le droit d’accès à l’information au Maroc, une étude sur la gouvernance de l’Internet et la presse arabe et une étude sur l’accès de la femme aux postes de responsabilité au Maroc. Il travaille en collaboration avec l’Unesco pour aider l’arrondissement Bernoussi (Casablanca) à créer un site Web et un manuel de services destiné aux citoyens.

Le Centre pour la Liberté des Médias a organisé de nombreuses conférences et activités au Maroc, pour ne citer que La Conférence Internationale sur la mise en ouvre de la défense de la liberté d’expression dans le monde arabe en 2004, une journée d’études sur la gestion des affaires de la presse écrite au Maroc, deux journées d’études sur les nouvelles méthodes pour le développement de la lisibilité de la presse écrite au Maroc.

Le centre joue un rôle vital dans le débat engagé sur la réforme médiatique dans le monde arabe. Eu égard à son expérience dans le domaine, le centre est consulté par des institutions internationales publiques et privées, sur les priorités en matière de réforme du champ médiatique dans le monde arabe. C’est dans ce sens que le centre travaille avec l’Unesco et le programme européen MedMedia. Dans le cadre d’un partenariat avec l’institution américaine non gouvernementale IREX, le centre œuvre pour assister les organisations arabes non gouvernementales (Maroc, Algérie, Yémen, Bahreïn, Koweït) en matière de formation sur les moyens et le techniques de la défense de la liberté d’expression, ainsi qu’en matière de réforme des lois régissant les médias.

Pour de plus amples informations sur d’autres programmes sur lesquels travaille le centre, veuillez contacter :

95, rue Azilal, CasablancaTél. +212 (0) 22.44.04.33 Fax. +212 (0) 22.45.20.37 GSM +212 (0) 72.30.88.90E-mail : [email protected]

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Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc

Liste des interviewés

Abdelkader Elaine : Rédacteur en chef de « casanet »Tarik Saâdi : Directeur du portail emarrakechAbdelmaksoud Rachidi : Présidente de l’association « Achouâla »Najat Anouar : Présidente de l’association « touches pas à nom fils ».Moulay Driss Rahmani : Conseiller du Secrétaire d’Etat chargé de la JeunesseMohamed Bahaj : Conseiller du Ministre de l’Education Nationale

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