dans cette édition -...
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Les locaux de Droits et recours Laurentides seront fermés
du 23 décembre 2016 au 8 janvier 2017 inclusivement.
Richard Petitclerc ………………..…………
Manon Cyr ………………..……………………
Judith Cayer-Ostigny …………………….
Manon Guillemette ……………………….
Danielle Boivin ……………………………….
Lynda ……………………………………………..
Monique Beaudry ……………………………
Dominic Proulx ……………………………….
Rolande Nadon ……………………………..
Diane Lebeau …………………………………
Marthe Lévesque …………………………..
Denise Brouillard …………………………..
Lut Van Acker ……………………………….
Suzanne Labrecque ……………………...
Catherine Fortin ……………………………..
Johanne Roy ………………………………….
Cher Père Noël ……………………………….
Pourquoi se compliquer la vie ? ……
Droits et recours Laurentides ……….
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Dans cette édition
Comme à chaque année, l’ÉDITION SPÉCIALE de
décembre est uniquement consacrée aux textes et vœux
que nous recevons des membres et amis de Droits et recours Laurentides.
Toutes les personnes qui ont participé reçoivent une MAGNIFIQUE édition entièrement imprimée en couleur.
Vous aussi, vous pouvez voir et télécharger cette édition couleur
sur notre site Internet :
www.droitsetrecourslaurentides.org
Merci à tous et à toutes !
Page 2 Édition spéciale
Merci!
En tant que vice-président du conseil d’administration de Droits et recours
Laurentides, j’aimerais souhaiter de très Joyeuses Fêtes à tout le monde des Laurentides
et une Bonne et Heureuse Année 2017.
Que la nouvelle année vous apporte bonheur, paix et prospérité et
j’espère que vos souhaits seront réalisés pour l’année qui vient.
Richard Petitclerc
Le bulletin d’information Le Voilier de Droits et recours Laurentides est publié 3 fois par année, plus une édition spéciale du temps des Fêtes. Chaque numéro est distribué :
aux membres de Droits et recours Laurentides;
à plus de 150 organismes, établissements, maires,
députéEs, dans la région des Laurentides;
aux personnes et organismes qui supportent les
actions de Droits et recours Laurentides;
à d’autres groupes de promotion et de défense des
droits en santé mentale.
Page 3 Le Voilier
Et Audrey et Elisabeth, le coeur
gros, grimpent dans leur lit !
Pendant ce temps, Oliver
cherche toujours son chemin.
Il rencontre un oiseau. Il ne
pense pas à l'attraper. L'oiseau est
si heureux qu'il propose au chaton de
lui montrer le chemin de la maison...
Ouf ! La fenêtre de la véranda est
restée ouverte ! Vite, le petit chat
rentre dans sa maison... épuisé, il
s'endort sous le sapin.
C'est là qu'Audrey et Elisabeth le trouvent le
matin de Noël... Jamais, jamais, elles n'ont eu
un si beau cadeau de Noël!
Conte de Noël transmis par
Manon Cyr
Ce jour là, la neige, sou-
dain, se met à tomber ! Des
milliers de flocons dansent
dans le ciel. C'est la pre-
mière fois qu'Oliver voit cela...
Et, tout fou, il sort dans le jardin
et court à droite, à gauche... es-
saie d'attraper les flocons.
Notre petit chat s'amuse tellement
qu'il s'éloigne de la maison....loin,
encore plus loin... Et le voilà dans les
champs... Soudain, le chaton, s'arrête, re-
garde autour de lui....
Il comprend qu'il s'est perdu. Et comme il a
froid ! A la maison , Audrey et Elisabeth at-
tendent inquiètes, leur petit chat…
- Allons, les filles! dit Chou-
chou, il est l'heure d'aller
au lit... Demain c'est
Noël... Je vous promets
une belle surprise !
La nuit du 24 décembre
Source :
http://
fr.hellokids.com/
c_1470/lecture/
contes-pour-
enfant/contes-de-
noel/la-nuit-du-24-
decembre
Page 4 Édition spéciale
Je vous souhaite
à toutes et à tous un
Très joyeux temps des fêtes!
Mon passage ici fut bref, mais je
repars avec la tête remplie
d’apprentissages précieux.
L’un d’eux concerne la valeur du
travail d’équipe et la force
de changement que
représente l’union
des potentiels de chacun.
Prenez bien soin de vous et au
plaisir de recroiser votre route!
Judith Cayer-Ostigny
Le Voilier Page 5
Chers lecteurs,
chères lectrices,
Merci de nous accueillir dans votre
demeure année après année avec notre
édition spéciale des fêtes.
Cette année, plusieurs personnes ont mis la main à la
pâte pour vous concocter une superbe édition. Je me
joins à elles afin de vous souhaiter une période des
fêtes des plus chaleureuses et surtout un début
d’année 2017 à la hauteur de vos aspirations. Qu’elle
vous apporte joie, santé et bonheur et surtout que
vous soyez entouré des gens que vous aimez. Profitez
de chaque moment.
Je vous souhaite tout plein de petits bonheurs autant
qu’il y a de flocons de neige durant le plus gros des
hivers.
Manon Guillemette
Page 6 Édition spéciale
voyages, leur vie sociale
vécue intensément les te-
naient très souvent éloignés
de leur demeure et aussi de
leur fils. Heureusement que, d’après eux,
ils avaient les moyens de compenser leur
absence pour l’achat de spectaculaires
présents. L’enfant devait en être si heu-
reux.
Mais en cette veille de Noël, Henri n’avait
qu’un seul souhait : la présence, l’affec-
tion et l’attention de ses parents pour
quelques heures. Il le désirait de tout son
cœur. Malheureusement, ils lui avaient
dit quelques jours auparavant qu’une de
ses gardiennes lui tiendrait compagnie,
ce soir-là : ils n’avaient pu refuser une
importante invitation. Mais Henri espérait
encore qu’ils changeraient d’avis.
Quelques heures avant leur départ, ils
apprirent que la gardienne était malade
et ils ne purent en trouver une autre, en
cette veille de Noël. Il n’était pas ques-
tion qu’ils soient privés de leur sortie et
ils ne pouvaient amener l’enfant avec
eux. Ils pensèrent alors l’envoyer chez
ses grands-parents. Ils firent part de leur
Le Noël du petit Henri
Henri était un petit
garçon de six ans. Ce soir-là
c’était veille de Noël. Le
cœur du jeune Henri était rempli d’es-
poir : peut-être que sa mère et son
père auraient enfin le temps de passer
les prochaines heures avec lui. Quelles
joies il pourrait vivre avec eux! Il les
anticipait déjà : le beau réveillon, les
cadeaux, tous plus beaux les uns que
les autres, les fous rires, les jeux par-
tagés et la tendresse se communiquant
les uns aux autres. Le cœur lui débat-
tait, tellement il avait hâte à tous ces
beaux moments-là.
Henri était enfant unique; ses parents
étant riches, il avait pu bénéficier de-
puis sa naissance des meilleurs soins.
Il avait été toujours entouré de très
bonnes gardiennes; il fréquentait
maintenant la meilleure école privée.
Les jours de fête se vivaient remplis de
cadeaux de toutes sortes.
Le seul regret qu’Henri éprouvait, lors
de ces événements si importants dans
la vie d’un jeune enfant, était l’absence
habituelle de ses parents. Leurs nom-
breuses sorties, leurs multiples Suite à la page suivante
Le Voilier Page 7
lèrent, soulagés, le re-
conduire et promirent
de revenir le chercher le
lendemain dans la journée.
Mais avant de partir, Henri
eut une autre bonne idée : il
apporterait un de ses jeux préférés, jeu
qu’il n’avait encore jamais partagé avec
personne, mais peut-être le ferait-il avec
eux. C’était une petite valise de magicien,
rempli de ses trucs, qu’il connaissait par
cœur, un de ses plus beaux trésors.
La soirée se déroula tel qu’anticipée : de
la bonne bouffe, quelques cadeaux, des
jeux à profusion et surtout beaucoup de
gaieté. Les enfants se couchèrent très
tard, morts de fatigue, mais tellement
contents de leur veille de Noël. Henri avait
tout particulièrement brillé par ses tours
de magie, qu’il s’était décidé à leur mon-
trer. Il avait appris à manipuler tous ces
trucs, tout seul chez lui, durant les
longues absences de ses parents. Ce soir-
là, il avait reçu maintes félicitations; il en
était fier comme un jeune paon. Il avait
vu briller les yeux des jeunes et même
des parents, devant ses tours de passe-
passe. Tous semblaient heureux de sa
présence; ils lui avaient donné de l’atten-
tion, de la tendresse. C’était le plus beau
Suite à la page suivante
décision à leur fils,
mais à ces mots l’enfant fré-
mit d’angoisse. Il aimait bien
ses grands-parents, mais il
savait par expérience que s’il allait chez
eux, en cette belle veille de Noël, on ne
mangerait qu’une soupe claire, on re-
garderait un peu la télévision et on se
coucherait tôt.
Pour échapper à ce cauchemar, le petit
Henri eut alors une idée : il pensa à son
ami Hector, chez qui il était invité à
chacun de ses anniversaires. Cette fa-
mille comptait six enfants; les cadeaux
étaient modestes, mais on rigolait
comme des fous. Il y avait toujours des
hot-dogs à manger, un énorme gâteau
de fête, des bougies à souffler et sur-
tout on s’amusait durant des heures à
toutes sortes de jeux. Les deux parents
demeuraient toujours avec eux et parta-
geaient tout avec leurs enfants et leurs
jeunes invités. Ça, c’étaient de vraies
fêtes comme Henri les aimait.
Aussi ce soir-là, c’est là qu’il voulait
vraiment aller célébrer. Il le voulait de
toutes ses forces. Il réussit à convaincre
ses parents et devant l’accord chaleu-
reux des parents du jeune Hector, ils al-
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Le Noël du petit Henri (suite)
Page 8 Édition spéciale
de ses propres
parents, qui auraient
préféré un mariage plus
prestigieux pour leur unique
fils.
Lorsqu’Henri devint père à son tour, il fit
tout ce qu’il put pour être un merveilleux
papa et un époux attentionné. Avec l’aide
d’Alexandra, il s’efforça de donner à ses
enfants une enfance heureuse. Sa vie se
déroulait, depuis qu’il était adulte,
comme il l’avait tant souhaité : être enfin
entouré d’amour par les siens et avoir un
travail passionnant.
Aussi ne s’attendait-il pas à ce que tout
basculât soudainement lorsqu’il atteignit
ses quarante ans. Au début, il ne
s’inquiéta pas; son manque de sommeil,
d’appétit, ses fréquents cauchemars, une
fatigue et une irritabilité grandissantes
furent mis au compte d’un surcroît de
travail. Il diminua ses heures au bureau,
planifia des vacances avec tous les siens
et se convainquit que tout rentrerait
bientôt dans l’ordre.
Mais au bout de quelques mois, il dut se
rendre à l’évidence : rien ne s’améliorait;
au contraire, des angoisses de plus en
cadeau qu’il pouvait
recevoir, celui dont il avait
tellement besoin, depuis
toujours. En se couchant, il
en avait les larmes aux yeux et s’en-
dormit avec un grand sourire aux
lèvres.
Devenu adulte, Henri fit une brillante
carrière dans le monde des finances; il
était très doué dans le domaine des
chiffres. Ses parents étaient très fiers
du succès de leur fils. Mais malgré tous
les efforts qu’Henri déploya, durant son
adolescence et sa vie d’adulte, pour
leur plaire, ils n’eurent que très peu de
temps à lui consacrer. Le jeune Henri
grandit avec un manque de plus en
plus grand d’affection et de reconnais-
sance pour ce qu’il était, de la part de
ses parents.
À l’âge de vingt-trois ans, il épousa
Alexandra, une jeune sœur d’Hector
pour qui il avait toujours eu beaucoup
d’affection. Il avait toujours été bien
accueilli par cette famille si chaleu-
reuse, depuis le premier Noël vécu
avec eux. C’est tout naturellement qu’il
devint amoureux de la jeune Alexan-
dra. Il l’épousa malgré les réticences Suite à la page suivante
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Le Noël du petit Henri (suite)
Le Voilier Page 9
à développer davan-
tage son talent de ma-
gicien.
Lorsqu’il était parvenu à l’âge
adulte, Henri avait longtemps
hésité sur la carrière qu’il voulait pour-
suivre. Il avait, depuis l’enfance, continué
à perfectionner les tours de magie, qui lui
procuraient tant de plaisir. Il aurait pu en
faire une brillante carrière; il était vrai-
ment doué dans ce domaine aussi. Mais il
avait décidé de garder cette passion pour
la partager avec ceux qu’il aimait, avec
des groupes restreints de personnes où il
se sentait vraiment apprécié. Il se faisait
alors plaisir et faisait plaisir aux autres.
Voir la surprise, la joie dans leurs yeux,
petits et grands, par sa façon de les amu-
ser, était pour lui le moyen de les remer-
cier pour ce qu’ils lui donnaient. Ce que
ses parents n’avaient pas su lui témoi-
gner, il allait le chercher ailleurs et le re-
donnait à son tour, en appréciant de plus
en plus chaque beau moment de sa vie,
avec ceux qui, eux, l’aimaient
vraiment.
Danielle Boivin
Cercle des Porte-Lune
plus envahissantes
survenaient à toute heure
du jour ou de la nuit. Ne sa-
chant plus quoi faire pour se
sentir mieux, il décida de se faire aider.
C’est alors que toute son enfance re-
monta à la surface; tout ce qu’il avait
enfoui tout au fond de lui-même pour
cesser d’avoir mal, pour cesser d’at-
tendre l’amour qui n’était jamais venu,
de ses parents. Il découvrit le gouffre
sans fond qui était en lui et qu’il avait
essayé de combler par toute cette re-
cherche de tendresse, de présences
dans sa vie. Il captait tout ce qu’il pou-
vait et le jetait dans cet immense
gouffre qu’il espérait voir enfin rempli; il
essayait seulement de se sentir bien
dans sa peau.
Il apprit alors que ces manques ne se-
raient jamais comblés; il devrait doré-
navant, pour se sentir bien avec lui-
même et avec les autres, oublier cette
enfance malheureuse. Il devrait ap-
prendre à vivre le jour présent. Il de-
vrait en goûter les joies et les faire
siennes, ne plus les gaspiller dans une
quête inutile. Il devrait s’en entourer,
comme un grand voile protecteur;
c’était sa survie. C’est ainsi qu’il se mit
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Le Noël du petit Henri (suite)
Page 10 Édition spéciale
Le temps des Fêtes… souvenirs d’avoir été quelqu’un pour quel-
qu’un, du bon temps passé ensemble, de la
tendresse, de l’écoute durent toute une vie.
Je vous souhaite donc beaucoup de bons sou-
venirs de ce temps des fêtes et bien sûr au
moins une belle pensée emballée sous le sapin
mais surtout de réaliser que le plus beau ca-
deau se trouve souvent debout à vos côtés.
Le secret du bonheur c’est d’apprécier ce
qu’on a. Si vous êtes déprimés à cette période
de l’année, je vous suggère ce qui m’a été
suggéré il y a beaucoup d’années :
Faites une liste de gratitude de tout
ce que vous avez et non un inventaire
de vos biens matériels.
Joyeux Noël et Bonne Année.
Lynda
Hélas pour certaines personnes cela
signifie nostalgie, solitude, isolement et
désespoir.
Les médias et les magasins se servent du
temps des fêtes pour utiliser les émotions
des gens afin de vendre leur produit.
Souvent les gens qui sont moins favorisés
arrivent même à vivre de la culpabilité et
de la peine de ne pas pouvoir offrir à ceux
qu’ils aiment ce qu’ils désirent.
Je ne sais pas si c’est mon âge qui fait
qu’aujourd’hui je suis convaincue que les
plus beaux cadeaux à offrir à ceux qu’on
aime ne viennent pas dans de beaux em-
ballages. On les retrouve dans un sou-
rire, une caresse, du temps passé en-
semble, de l’écoute, du plaisir de se voir,
de se taquiner.
Les cadeaux sont éphémères et se démo-
dent très vite de nos jours alors que les
Le Voilier Page 11
Ce matin-là les couleurs de
l’automne s’étaient envolées
pour faire place à l’hiver, qui
pointait le bout de son nez. Il
neigeait à plein ciel, la valse des
flocons enchantait les enfants,
qui jouaient à se rouler dans la neige.
Leurs cœurs battaient très fort c’était
pure folie. Le vent et le froid avaient rosi
leurs joues et leurs nez. Les arbres dé-
garnis de leurs feuilles retenaient géné-
reusement les flocons de neige qui des-
cendaient paresseusement d’un ciel gris,
qui laissait paraître, de temps en temps,
des espaces d’un bleu azur.
Pour les enfants, le 24 décembre était le
jour le plus beau de l’année. Ils étaient
fébriles. Leurs rires s’entendaient jus-
qu’au coin de la rue. Excitée, Daisie, la
chienne des Brunet, ne cessait de courir
autour des enfants qui s’amusaient à
former un bonhomme de neige, muni
d’une carotte pour le nez, de deux gros
boutons noirs pour les yeux et d’un
vieux foulard bigarré autour du cou.
Dans la cour arrière, monsieur Brunet
avait installé des colliers de lumières
multicolores autour du sapin quasi cen-
tenaire. Ce vieil arbre donnait l’impres-
sion d’être une sentinelle qui veillait sur
la famille Brunet.
Le soleil se cachait len-
tement derrière la forêt, et
le jour semblait faire ses
adieux. Sur la rue princi-
pale, les vitrines étaient il-
luminées de mille feux. Les
passants de dernières minutes, de
moins en moins nombreux, étaient
à la recherche du dernier cadeau.
Les vendeurs, moins patients qu’au
début de la journée, regardaient ap-
procher l’heure de la fermeture avec
impatience.
Chez les Brunet, les enfants étaient
entrés dans la maison ivres de gaie-
té. Leurs vêtements avaient une
odeur de mitaines mouillées. Daisie,
étendue devant le foyer, mendiait
un peu de chaleur. Le souper termi-
né, on se prépara pour le réveillon
et pour la messe de minuit, aux-
quels les grands-parents étaient
conviés. C’était pour eux une
grande joie de pouvoir célébrer une
fête aussi importante avec leurs pe-
tits-enfants. Marie-Reine, la mère
de la famille, mit de l’ordre dans
la cuisine et termina la préparation
du repas pour le réveillon : la dinde
moult fois arrosée embaumait la
maison, les pâtés à la viande étaient
Un cadeau inattendu
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Page 12 Édition spéciale
déposés dans le four de la cuisi-
nière, à basse température,
avec la dinde que l’on gardait au
chaud, les tartes au sucre préfé-
rées des enfants, l’exquise tarte aux
bleuets que Bernard, le maître de la
maison, dégustait avec un plaisir non
feint, la bûche confectionnée maison, jo-
liment décorée, la favorite de grand-
papa. Marie-Reine remisa tous les des-
serts dans le garde-manger, à l’abri de
la gourmande Daisie. Grand-maman ap-
portait tous les ans de moelleux carrés
aux dattes qui faisaient le plaisir de
tous.
Ce soir là, les enfants allèrent au lit, tôt
quêter quelques minutes d’un sommeil
qui n’en finissait plus de se faire at-
tendre. Ils savaient depuis toujours que
les cadeaux étaient offerts par les pa-
rents. Leurs cœurs vibraient de recon-
naissance, bien avant d’être en posses-
sion de leurs étrennes. Derrière les
vitres habillées de givre, la lune
blanche, entourée d’un halo laiteux,
glissait dans la chambre un regard in-
discret, que les enfants endormis ne vi-
rent pas.
On réveilla les enfants
à dix heures. Les grands-
parents étaient arrivés,
les enfants débordaient de
joie. Ils aimaient beaucoup
leurs grands-parents ma-
ternels, qui ne manquaient jamais
une occasion de les choyer. Les
grands- parents paternels étaient
visités au jour de l’an. C’était aussi
l’occasion de rencontrer cousins et
cousines, qui demeuraient si loin
qu’on ne les visitait qu’une fois l’an.
Le départ pour la messe de minuit
se fit dans l’excitation. Il fut difficile
aux parents de calmer leur monde.
Même Daisie avait un comporte-
ment étrange, elle se faufila aussitôt
la porte ouverte et disparut dans la
nuit.
Sur le coup de minuit, les cloches
de l’église sonnèrent à toute volée,
des sons harmonieux habitaient
l’espace. Dans l’église, Marie-Reine
sentit son âme vibrée d’allégresse
mais elle n’en connaissait pas la rai-
son.
Un cadeau inattendu (suite)
Suite à la page suivante
Suite de la page précédente
Le Voilier Page 13
Pendant que la famille assistait
à la messe de minuit, Daisie,
qui avait suivie ses maîtres de
loin, s’était approchée du perron
de l’église. À l’offertoire, il se produisit
un phénomène étrange. Daisie fut enve-
loppée d’une nuée lumineuse et reçut le
don de la parole pour la durée de cette
nuit sainte. Elle convia Minet le chat er-
rant, qui s’était approché du parvis de
l’église, intrigué par la lumière qu’il
voyait se diriger vers lui. Doté de la pa-
role lui aussi pour la durée de la nuit, il
en était subjugué. Friponne, la petite
chienne du presbytère, accourut vers
ses amis à quatre pattes, abasourdie
par ce qui lui arrivait
elle pouvait parler elle
aussi. L’apprentissage de
cette nouvelle façon de
communiquer se fit instan-
tanément pour chacun
d’eux.
« Venez avec moi, implora Daisie.
J’ai découvert, dissimulé derrière
une colonne, un enfant emmailloté
dans de pauvres couvertures qui
laissent passer le froid.
« Que pouvons-nous faire? deman-
da Friponne.
« Mais oui, supplia Minet. Dis-nous
ce qu’il faut faire.
« Plaçons-nous tout au-
tour de l’enfant pour le
réchauffer, suggéra Dai-
sie.
Ensemble, grâce à Daisie
qui l’avait flairé, ils dé-
couvrirent l’enfant vagis-
sant faiblement, telle-
ment Il avait faim et
froid. Pour le réchauffer,
Un cadeau inattendu (suite) Suite de la page précédente
Suite à la page suivante
Page 14 Édition spéciale
ils se placèrent tout autour,
très près de lui. Une femme
avait abandonné l’enfant qu’elle
ne pouvait pas aimer. Une femme,
dont on avait forcé les entrailles à con-
cevoir dans la violence, un être qui sem-
blait ne pas avoir de place en ce monde.
La lune éclaboussa de sa lumière l’es-
pace et baigna l’enfant pour qui l’amour
semblait être absent, en cette nuit de la
communion des âmes.
À la sortie de l’église, la joie transportait
les cœurs. On s’offrait des vœux, on
s’invitait à venir célébrer et partager ce
jour qui naissait à peine. Daisie s’appro-
cha doucement de Marie-Reine et l’invita
à la suivre. Stupéfaite de l’entendre par-
ler, elle se laissa tout de même con-
duire. Elle reconnut en elle le sentiment
d’allégresse qui habitait son âme depuis
la lecture de la parole qui relatait la ve-
nue de l’enfant Dieu sur terre. La famille
s’était approchée. Ils aperçurent Minet
et Friponne allongés le long du corps
d’un petit être et qui chantonnaient une
berceuse à l’enfant pour le rassurer. Ma-
rie-Reine le prit dans ses bras, le pressa
sur son cœur pour lui transmettre sa
chaleur, son amour. Elle
jeta un regard vers Ber-
nard, qui était aussi ému
qu’elle. Elle vit dans ses
yeux la joie qu’ils parta-
geaient ensemble. Regardant
ses enfants, elle leur dit :
« Voici, pour nous, un cadeau inat-
tendu.
Ils s’approchèrent de plus près pour
mieux le regarder. Il était si petit.
Ils s’empressèrent de regagner la
maison. Marie-Reine improvisa un lit
de fortune. Un tiroir fut débarrassé
de son contenu, elle bourra le fond
d’une douce couverture de flanelle.
Elle dénicha, dans une malle remi-
sée au sous-sol, des vêtements
d’enfants. Même les plus petits flot-
taient autour de son petit corps
amaigri. Elle gava l’enfant du mieux
qu’elle put, en se servant d’un
compte-gouttes. Il fallut peu de lait
pour le rassasier. Il s’endormit lové
dans son cou.
Marie-Reine servit le réveillon, en-
veloppée d’une douceur angélique.
Des chants de Noël emplissaient la
Un cadeau inattendu (suite)
Suite à la page suivante
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Le Voilier Page 15
maison. On se régala des mets
qu’elle avait cuisinés avec
amour. Le repas terminé, les
enfants furent les premiers à
gagner le salon. Ils vibraient tous d’im-
patience. Lorsque la remise des
étrennes fut terminée, on s’étreignit
avec chaleur, les mercis fusaient de
toutes parts, la joie régnait dans le cœur
de chacun. On se souhaita bonne nuit.
Marie-Reine décida que l’enfant dormi-
rait dans sa chambre au pied de son lit,
le tiroir déposé sur son coffre de cèdre,
malgré l’insistance de
ses enfants qui dési-
raient que bébé partage
leur intimité. Chacun
regagna sa chambre,
les yeux lourds de som-
meil. Bernard fit le tour
de la maison, éteignit
lustres et lumières. À la
fenêtre du salon, de son
museau, Daisie cogna
pour attirer son atten-
tion. Entrée, elle s’em-
pressa d’aller s’étendre
devant le foyer, son lieu
de prédilection, se ré-
chauffer après avoir
passé plusieurs heures
dans un froid intense.
Noël, nuit mystérieuse où
l’impossible devient réalité,
où la vie triomphe de ses
morts. Ce soir-là, l’amour habitait le
cœur de chacun et le ciel, d’un noir
d’ancre, parsemé d’étoiles, envelop-
pait la terre.
Monique Beaudry Cercle des Porte-Lune
Un cadeau inattendu (suite) Suite de la page précédente
Page 16 Édition spéciale
L’amour déchainé L’eau sous les ponts s’est écoulée
Je me permets de rêver
À cette nuit passée
Sous le ciel étoilé de la Voie lactée
Les chansons ont murmuré
Tous les mots enchantés
Puisque je ne peux oublier
Ce doux moment passé où j’ai dansé
À tes côtés pour partager
L’amour du monde entier
Les fleuves de nos âmes se sont jetés
Dans les mers déchainées
Mais nos liens tissés
Ne peuvent être brisés
Car nous sommes enchainés pour l’éternité
Car rien ne peut diviser
L’univers qui ne fini jamais de tourner
Poète dans le sang
15 mai 2016
Dominic Proulx
Le Voilier Page 17
Plus l’automne avançait, plus
le bonhomme Hiver se sentait
perplexe. Bon an mal an, depuis des
millénaires, il était resté fidèle au poste
et, vers la mi-décembre, il faisait son
apparition au grand plaisir des enfants,
petits et grands, des fondeurs, skieurs,
raquetteurs et motoneigistes, pour ne
mentionner qu’eux. Il s’affairait alors à
sortir tout son attirail composé d’une
bonne somme de neige poudreuse ou
floconneuse, selon son caprice, de
grands vents du nordais, de quelques
pluies verglacées et d’impressionnantes
congères. Durant quatre mois, il faisait
étalage de tout son gréement dans le
paysage québécois. Tout le monde l’at-
tendait impatiemment, lui semblait-il.
Oh, il y avait bien ces éternels chiâleux
qui, dès la première chute de feuilles
commençaient à se lamenter de son ap-
proche, sans compter les autorités qui
lui attribuaient leur déficit budgétaire. Il
lui fallait fuir ces ingrats qui le regar-
daient d’un si mauvais œil et le trai-
taient en intrus, sinon en indésirable.
Par les temps passés, la
population s’adaptait à lui
malgré les maigres moyens dont
elle disposait pour l’affronter et s’en
protéger. Il faisait partie d’elle.
Mais, plus le modernisme progres-
sait, plus les outils se sophisti-
quaient, plus la vie prenait une vi-
tesse vertigineuse, moins la majori-
té des gens appréciait son arrivée.
Alors, il en eut assez, décida qu’il
méritait plus de reconnaissance et
laissa germer en lui l’idée de pren-
dre la poudre d’escampette pour al-
ler offrir ses joyaux dans un lieu
plus accueillant. C’est en Floride
qu’il passerait les prochains mois. Il
suivrait tous ces Québécois, sur-
nommés les Snow Birds, qui, vers la
fin novembre – début décembre,
quittaient le pays pour cette terre
inconnue.
Par un beau matin de décembre, il
partit donc, direction Miami, sans
aviser quiconque de son départ,
sauf le vent du nord, son ami de
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La grogne du bonhomme Hiver
Page 18 Édition spéciale
toujours. Il riait dans sa
barbe en imaginant la tête de
tous les météorologistes qui an-
nonçaient un des hivers les plus
rigoureux de l’histoire. Par contre, son
absence satisferait sûrement ces pro-
phètes de malheur qui prédisaient la fin
imminente de la période hivernale liée
au réchauffement climatique. Ce n’est
pas sans un pincement au cœur toute-
fois qu’il pensa au désarroi des enfants
qui attendaient impatiemment son arri-
vée depuis un certain temps. Bon, mais
ne fallait pas se laisser attendrir, allez.
Et c’est ainsi que le bonhomme Hiver
quitta le Québec quelques jours avant
Noël avec tout son barda
de ouate, de givre, de
capes d’hermine et de
pluie de cristal. Compte
tenu de tout ce qu’il avait
comme bagages, pas
question de prendre
l’avion, ni aucun autre
moyen de locomotion. Il
fit donc appel à son ami,
le vent du nord, afin de
l’aider à se rendre à des-
tination. Ce dernier
ayant acquiescé à sa de-
mande, le bonhomme Hi-
ver se laissa glisser vers le
sud avec la complicité d’un fort
vent, qui lui souffla dessus à pleins
poumons durant tout le voyage.
Traversant les états voisins, il ne fit
pas grande sensation puisqu’on
était habitué à ses caprices. Mais
plus il descendait vers le sud, plus
son passage suscitait la surprise,
car certains États ne connaissaient
ni la beauté, ni les caprices, ni la ri-
gueur du phénomène. Il arriva en
Floride la veille de Noël et décida de
s’installer au bord de la mer. Dans
son pays, il y avait bien un fleuve
majestueux, mais la vue
de cette immensité bleu-
tée bordée de sable fin
sans fin suscita sa curio-
sité. Il l’imaginait trans-
formée en une patinoire
infinie où les touristes
pourraient s’amuser sans
risquer de se faire bouf-
fer par les requins. Oui,
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La grogne du bonhomme Hiver (suite)
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Le Voilier Page 19
ce serait un amusement ga-
ranti et sans danger. Il pourrait
laisser aller sa folie de poudrerie
sur les plages et ne pas craindre
d’embarrasser les travailleurs, qui
chaque matin luttaient contre elle sur la
route du bureau; il pourrait ainsi s’amu-
ser sans le moindre souci. Décidément,
il avait fait le bon choix, il en était con-
vaincu. Il imaginait déjà les palmiers
transformés sous les dentelles ouvra-
gées déposées sur leurs branches, les
bancs de neige à perte de vue le long de
la mer gelée, et le coloris des arbres
gorgés de fruits recouverts d’une légère
pellicule de givre. Ce serait
maaaaagniiiiifique !
En arrivant dans ce lieu paradisiaque, il
se sentit bien accueilli. Bon nombre de
Québécois s’apprêtaient à fêter ce grand
moment, cette période de réjouissance
qu’est la fête de Noël. Il fut ébahi par le
fourmillement de la plage. Il n’avait ja-
mais vu autant de monde agglutiné
dans un même espace, même durant le
carnaval de Québec. Mais, rapidement, il
se rendit compte que les gens se reti-
raient peu à peu quoi-
qu’il comprit pourquoi :
Les baigneurs sont vrai-
ment vêtus trop légèrement et
leur accoutrement n’est pas conve-
nable en ma présence. Ils vont de-
voir trouver un habillement plus ap-
proprié à ma personnalité. La plage
désertée, il resta seul devant l’im-
mensité de la mer qui entamait sa
remontée. Les vagues se gonflèrent,
se mirent à rugir et s’élancèrent fu-
rieusement sur les rives. Normale,
cette colère, se dit-il, lorsque l’on
est dérangé dans ses petites habi-
tudes.
Les touristes, persuadés que sa pré-
sence était accidentelle, prirent
donc le parti de faire contre mau-
vaise fortune bon cœur et d’inviter
le bonhomme Hiver à leurs récep-
tions du temps des Fêtes. Le réputé
climat de ce coin des USA ne les
laisserait pas tomber et il aurait sû-
rement le dessus sur ce caprice de
dame Nature. Mais ils ignoraient en-
core de quelle opiniâtreté ce vieux
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La grogne du bonhomme Hiver (suite)
Page 20 Édition spéciale
bougre était capable. Se mé-
prenant sur la nature de leur
accueil, il déploya sa panoplie de
flocons sur les toits de chaume et les
parasols abandonnés sur les terrasses et
les plages, s’attarda au portique des
condos et des luxueux hôtels, multiplia
les congères sur la grève. Il s’en fut en-
suite visiter les parcs de roulottes et y
rencontra bien des visages connus. Tou-
tefois le soleil ne lâchait pas prise et
s’affairait à transformer les bancs de
neige en slotch.
Une fois le Nouvel An célébré, la cla-
meur monta et on commença à réen-
tendre des propos si souvent émis au
cours des hivers québécois. Les récoltes
de fruits étaient détruites, les roulottes
se mirent à déguerpir et les villégiateurs
prirent d’assaut l’aéroport et les auto-
routes. Le bonhomme Hiver ne pouvait
se tourner vers le regard enjoué des en-
fants pour l’encourager, car ils étaient
absents de cet univers de vacanciers
dont certains étaient très âgés. Malgré
ses efforts acharnés qui le faisaient suer
à grosses gouttes, c’était le désastre !
Il se sentit de plus en
plus seul et devint très
songeur. Est-ce que dans
ma déprime et mon désœu-
vrement, je n’aurais pas amplifié la
réaction des Québécois envers moi ?
Il est évident que, certaines années,
j’ai un peu, pas mal exagéré et que
je n’ai pas tenu compte des limites
des gens de mon milieu. Ce disant,
il se remémora la fameuse crise du
verglas de 1998, et cette autre in-
croyable tempête dans les années
soixante-dix. Cette dernière avait
rendu toutes les rues de Montréal
impraticables, sans parler des auto-
routes où des personnes s’étaient
retrouvées prisonnières de leur auto
durant de longues heures, au péril
de leur vie.
Fin février, après mûres réflexions,
le bonhomme Hiver prit conscience
qu’il n’avait fait que changer son
mal d’être de place. Le problème ne
provenait pas des grommellements
des Québécois mais bien de son dé-
sir d’être reconnu. Et, pour ce faire,
il souhaitait plaire à tout le monde
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Suite de la page précédente
La grogne du bonhomme Hiver (suite)
et rendre tous les gens heu-
reux, ce qui, il le réalisait bien,
s’avérait une mission impossible.
Il plia donc bagages et revint au Qué-
bec, début mars.
Avant l’arrivée du printemps, il désira
offrir aux gens de son pays une de ses
magnifiques giboulées. Doucement, il
étendit un long manteau de flocons du-
veteux sur le sol frileux, transforma les
rameaux des sapins et des épinettes en
d’énormes pattes d’ours polaires, dépo-
sa un voile de mousseline sur les mé-
lèzes rouillés qui frissonnèrent de plaisir
et mit une épaisse nappe d’apparat aux
haies de cèdre toutes enorgueillies. Dé-
Le Voilier Page 21
bordant de créativité,
des feuillus il orna les
membres décharnés d’une
mante liliale aux motifs
ajourés, suspendit de miniatures
boules blanches aux arbrisseaux, et
dessina une myriade de fleurs gi-
vrées et d’étoiles fines aux fenêtres
des habitations. Après une première
exclamation de joie, les gens se re-
cueillirent devant autant de magnifi-
cence étalée sous leurs yeux exorbi-
tés. Bon Dieu, qu’il est beau notre
hiver ! Quelle chance nous avons de
pouvoir profiter de son art inéga-
lable! pensèrent les Québécois éba-
his par cet instant qu’ils n’étaient
pas près d’oublier.
Le bonhomme Hiver, éreinté, fourbu
après une aussi longue journée, se
retira heureux, confirmé sur son
identité. Avant de s’endormir, il
s’entendit dire : Décidément, il faut
parfois établir une distance entre
nous pour mieux nous retrouver.
Rolande Nadon Cercle des Porte-Lune
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La grogne du bonhomme Hiver (suite)
Page 22 Édition spéciale
À tous les membres de
Droits et recours Laurentides.
Santé, bonheur et
compréhension.
Respect et liberté pour l’année 2017
Diane Lebeau qui vous aime
beaucoup XX
Le Voilier Page 23
Dans son lit, l’autre soir,
Gustave avait entendu ses pa-
rents dire que Julien, son grand
-père, avait perdu la boule. Fal-
lait pas en parler à Gustave, il se-
rait trop triste. Gustave ne savait
pas trop ce que ça voulait dire, mais la
voix de ses parents était grave, mysté-
rieuse. Ça l’inquiéta. Son grand-père
qu’il aimait tellement! Ensemble, ils fai-
saient plein de jeux, allaient à la pêche,
bricolaient même dans son atelier avec
ses outils. C’était son seul grand-papa.
L’autre, le paternel, était mort avant sa
naissance. Ce soir-là, il parvint difficile-
ment à s’endormir. Le lendemain, il en
parlerait avec son amie et confidente,
Zazou, qui connaissait beaucoup de
choses malgré ses six ans.
Quand il descendit déjeuner, papa lui
parla de la neige qui était tombée du-
rant la nuit et qui ferait un beau bon-
homme. Maman pelait déjà des oignons
pour la tourtière du réveillon de Noël,
chez les grands-parents, comme à tous
les ans. Mais on ne dit mot au sujet du
grand-papa. Gustave ne
parla pas de la nouvelle
entendue la veille. Il man-
geait et regardait furtive-
ment ses parents.
Une Zazou emmitouflée et
joyeuse frappa soudain à la porte.
— On joue dehors?
Gustave s’habilla rapidement. Mais
dans la neige, il marchait lente-
ment, les bras le long du corps.
— On en fait un bonhomme de
neige? T’as pas l’air content.
— T’as vu, maman a les yeux tout
rougis, ce matin. Son père a perdu
la boule. J’ai entendu mes parents
dire ça quand j’étais couché, hier
soir.
Zazou arrêta net de rouler sa neige.
— C’est très grave, Gustave.
— Tu connais ça?
Gustave de Noël
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Page 24 Édition spéciale
— Oui, oui. J’ai entendu sou-
vent des adultes parler de ça.
— C’est quoi?
— Mes parents racontent
qu’un monsieur Lebrun s’était
égaré plusieurs jours dans la
montagne. Il avait eu si peur qu’il
avait perdu la boule.
— Grand-papa connaît les montagnes,
lui.
— Tu connais Léa? Ben, elle m’a dit que
sa vieille vieille grand-mère l’avait per-
due, la boule. Et elle est morte.
— Grand-papa n’est pas vieux, lui!
— Aussi, ma tante Rosie, elle dit tout
bas que l’oncle Momo a perdu la boule
et tout dépensé son argent au casino.
— Arrête, Zazou, tu me fais peur! Qu’est
-ce qu’il a donc mon grand-papa?
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Inquiet, à voix presque
basse :
— Je ne sais pas s’il me
reconnaîtra au réveillon.
L’envie de jouer avait quitté
les enfants. Le bonhomme
de neige resta sans bras ni
tête.
Cet après-midi-là, Gustave suivait
ses parents dans chaque pièce de la
maison. Espérant en savoir davan-
tage sur son grand-père, il lançait
des phrases comme :
— Grand-papa sera content de ses
cadeaux?
— J’espère qu’il ne sera pas trop fa-
tigué.
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Gustave de Noël (suite)
Le Voilier Page 25
Ses parents, trop occupés aux
derniers préparatifs, répon-
daient évasivement. Gustave
pensa qu’on ne dit pas l’impor-
tant aux enfants.
Ce soir-là encore, le sommeil fut
long à venir.
Le lendemain, c’était l’excitation dans la
maison. On finissait d’emballer les ca-
deaux. Chacun essayait de cacher aux
autres les surprises qu’on déposerait
sous le sapin des grands-parents, le
soir. Gustave, curieux, vit le nom
de son grand-père. Bien sûr, il ne
fallait surtout pas l’oublier dans
ces moments difficiles.
Dans l’auto qui filait vers le
réveillon, la radio de Noël
couvrait la voix de ses pa-
rents. Au milieu des sacs
brillants et des boîtes en-
rubannées, Gustave ne
savait pas s’il avait
hâte d’arriver. À la
vue de la maison il-
luminée, son cœur
se mit à battre.
Il fut le premier à mon-
ter les marches. La
grande porte s’ouvrit.
Grand-père Julien était là
et le serra fort dans ses
bras.
-Tiens, Gustave, tu es le
premier arrivé. Tant mieux!
J’ai besoin d’aide. Tu n’es pas gros,
toi. Tu peux te glisser sous l’esca-
lier? C’est là que j’ai perdu la boule,
la belle boule de Noël que tu
m’avais donnée, l’an passé.
Avec de la poussière sur les ge-
noux et le bonheur dans les
yeux, Gustave accrocha la
boule à la branche qui l’at-
tendait. Il prit la main de
son grand-papa et tous les
deux s’assirent devant le
plus beau sapin du
monde.
Marthe Lévesque Cercle des
Porte-Lune
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Gustave de Noël (suite)
Page 26 Édition spéciale
Chères lectrices et
chers lecteurs
du Voilier,
Après une année haute
en couleur et en actions, je
profite de cette période de
l’année pour vous adresser
mes meilleurs vœux à l’occasion
de Noël et de la nouvelle année qui
s’annonce.
Je souhaite que ce temps des Fêtes vous permette un moment
de répit pour lancer le nouvel an sur une note de partage,
de solidarité et d’entraide.
Je souhaite aussi que la nouvelle année nous apporte joie,
santé et richesse du cœur. Car la richesse du cœur est
une richesse précieuse qui nous permet d’avancer vers
un monde juste, un monde sans pauvreté, un
monde inclusif et un monde respectueux des
droits de chaque personne.
Je souhaite, qu’en 2017, nos rêves d’un
monde meilleur deviennent réalité
pour chacun et chacune de nous.
JOYEUX NOËL et BONNE ANNÉE
Denise Brouillard
Le Voilier Page 27
Jamais, depuis sa longue vie, père
Noël n'avait reçu autant de courrier.
Trois équipes de douze lutins travail-
laient jour et nuit pour trier les lettres et
préparer les cadeaux.
Quand ils commencèrent à charger les
traîneaux, ils eurent vite vu que tant de
paquets pesaient trop lourd. Ça débor-
dait.
— Quoi faire? Ne pas livrer certains ca-
deaux?
— Non, - dit père Noël - nous construi-
rons d'autres traîneaux.
Et aussitôt les lutins se mirent au tra-
vail.
Cependant, mère Noël se faisait des
soucis.
— Nous n'avons pas assez de rennes
pour tirer autant de carrioles.
— Pas de problèmes, - rit père Noël, -
les jeunes vont adorer faire le voyage
avec nous.
Mère Noël, gardienne des petits rennes,
hésita.
— Les petits, seront-ils assez fort pour
tirer de si grosses charges..? braver le
vent, la neige et le grésil ? D'habi-
tude, les animaux doivent avoir at-
teint leur deuxième anniversaire
pour participer à la distribution des
cadeaux.
Les petits sautaient autour de père
Noël et criaient :
— Oui, oui, on veut y aller, on veut
y aller.
— Bien sûr, bien sûr, - rassura-il.
— Allez voir Bruno, le grand cari-
bou, il vous renseignera.
Le caribou était si vieux qu'il ne se
rappelait même plus son âge. Il
avait été un fidèle serviteur, mais
depuis deux ans, il restait au bercail
pour se reposer. Ses pattes et ses
genoux lui faisaient mal.
Il avait bien donné quelques instruc-
tions aux jeunes mais, las, il avait
fait ça court, car les jeunes excités
ne l'écoutaient pas.
Le vingt-quatre décembre, père
Noël et sa joyeuse bande démar-
raient du ciel avec un boucan d'en-
fer.
Le petit renne et le vieux loup
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Page 28 Édition spéciale
— HOHOHO !
Les lutins, tout en tenant leurs tuques,
lançaient avec beaucoup de précision les
cadeaux vers les maisons où ils savaient
les enfants endormis, rêvant au père
Noël.
Après des heures de route, l'équipage
s'arrêta au bord d'une forêt pour refaire
des forces : repos bien mérité pour
tous. Père Noël ronflait aussitôt, les lu-
tins vérifiaient les attelages, les rennes
profitaient de l'arrêt pour brouter des
mousses et des lichens. Les jeunes,
quoique essoufflés, gambadaient dans le
champs et jouaient à cache-cache der-
rière les sapins.
Quand les grelots annoncèrent la fin de
la récréation, tout le monde reprit sa
place et
— HOHOHO….
Dans cette hâte, personne ne remarqua
l'absence d'un petit renne. Celui-ci, fou-
fou et un peu étourdi s'était aventuré
beaucoup plus loin dans le bois. Quand il
entendit l'appel du rassemblement, il fut
pris d'épouvante. Il sauta et courut aus-
si vite qu'il put. Mais,
pas habitué de courir dans la
neige, il trébucha sur un tronc de
boulot blanc. Il fut incapable de se
lever. Sa patte d'avant faisait très
mal : elle était cassée. Il se mit à
bramer très fort, mais personne vint
à son secours. Quand il vit monter
les traîneaux dans le ciel, il se mit à
sangloter à fendre l'âme. Il était
seul et perdu. Il essayait bien d'ap-
peler mère Noël, restée au ciel :
— Mémé, maman...
Mais à force de crier, il n'avait plus
de voix. Le vent s'était levé, les
étoiles s'étaient cachées derrière de
gros nuages. Ce fut la tempête.
Qu'il était malheureux ! Exténué, il
sombra dans un sommeil agité
Au lever du soleil, il ouvrit les
yeux : tout était blanc et gelé au-
tour de lui. La neige lui couvrait
presque tout le corps. Il voulait se
lever, mais la douleur l'en empêcha.
Il grelottait pour se réchauffer et re-
commençait à pleurer sans bruit.
Quand, tout à coup, il vit, à deux
Le petit renne et le vieux loup (suite)
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Le Voilier Page 29
pas de lui, un loup, il s'arrêta net
de respirer. Le vieux caribou leur avait
bien mis en garde du danger que repré-
sentent les loups et il avait dit de se
sauver en toute vitesse si cela arriverait.
Il ne pouvait pas bouger et, devant lui,
le loup le fixait.
Le petit renne, tremblant, chevrotait :
— C'est la fin.
Après de longues minutes, il rouvrit ses
yeux : le loup n'avait pas bougé. Il était
assis là et haletait, gueule ouverte.
Son poils était gris et sale. Il semblait
très vieux.
— D'où viens-tu petit ? - dit le loup.
— Euh... euh... je viens du ciel. - répon-
dit le petit renne.
— Ah ! Oui, maintenant, je vois, tu as
un petit nez rouge. - dit le vieux loup en
s'approchant.
— Il n'a pas l'air
aussi méchant
qu'a dit le grand
caribou. - pensa
le petit renne.
— J'ai vu partir
les traîneaux;
te voilà mal
pris. - continua le loup.
La dessus, le petit renne se remit à
pleurnicher.
— Laisse-voir ta patte...
Le vieux loup dégagea la neige au-
tour du renne et doucement il se
mit à lécher le sang de la plaie. Cela
faisait un grand bien. Le petit renne
avait moins mal.
Le loup se coucha à côté du petit,
comme pour le réchauffer, et ils
dormirent un peu.
— Quand ils vont voir que tu n'es
pas là, il vont sûrement revenir sur
leurs pas pour te chercher. - avança
le loup.
— Je ne sais pas, c'est Noël, il y a
tant de maisons à visite et … s'ils ne
me trouvent pas..?
— Tut, tut, - dit le loup,
- j'attendrai avec
toi.
— Tu es tout
seul ?
- demanda le
petit renne.
Le petit renne et le vieux loup (suite)
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Page 30 Édition spéciale
Le vieux loup ne répondit pas; il re-
garda tristement au loin.
— Ma bande m'a exclu cet automne. Un
jeune mâle a pris ma place de chef de la
meute. Depuis, je vis seul. Mes forces
diminuent de jour en jour. Je vais bien-
tôt mourir. Je ne peux pas bien me
nourrir depuis que j'ai cassé deux crocs.
Le loup se redressa, entra dans le bois
et revint un peu plus tard, la gueule
pleine de verdures qu'il déposa à côté
du petit renne.
— J'avais peur que tu me dévores, - dit
le renne, après avoir mangé les herbes.
— C'est Noël, la fête de la naissance,
de la nouvelle vie. J'ai l'air féroce, mais
mon cœur est sensible.
Jamais, le jour de Noël, nous, les loups,
ne mangeons de la viande. Nous nous
contentons de gruger des os.
— Depuis que la bande m'a abandonné,
je comprends mieux la souffrance des
autres.
En te voyant, je me suis dit :
— Voilà, tu peux faire du bien.
Le petit renne avait déposé sa tête
contre le corps du loup et ils somno-
laient. La journée
s'achevait. Le petit renne com-
mençait à désespérer. Le vieux
loup, regardait le coucher du soleil à
l'ouest. La nuit s'annonçait froide.
Pendant ce temps là, père Noël, les
lutins et les rennes étaient de retour
au ciel. Un souper de fête était ser-
vi. Père Noël buvait une grosse
bière brune, les lutins se régalaient
de petites bouchées de champi-
gnons gratinés et les rennes dégus-
taient une salade d'aiguilles de pins
fraîches. Mère Noël, heureuse de
voir son monde de retour s'affairait
joyeusement. Quand tout à coup,
son regard tomba sur une chaise
vide. Un petit renne manquait. Son
petit, le plus espiègle !
Branle-bas au ciel. Tout le monde
embarquait à nouveau dans les traî-
neaux. On emmenait cinq chiens
pisteurs et deux hiboux, ceux-ci
voient bien dans le noir. On allait
faire le même chemin, les mêmes
arrêts. Il fallait retrouver le petit
coûte que coûte. Ce soir-là, on a pu
Le petit renne et le vieux loup (suite)
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Le Voilier Page 31
voir dans le ciel des éclairs et des étoiles
filantes, c'étaient l'équipage céleste
cherchant le petit renne.
Le loup, scrutant sans relâche le firma-
ment. Voyant les traîneaux faire des al-
lers et retours, il hurlait à gorge dé-
ployée et lançait des S.O.S. avec ses
yeux.
Ce ne fut pas trop long, on découvrit
l'endroit où se trouvait le petit renne et
le loup.
En voyant le loup, tous craignaient le
pire. Ils atterrissaient à une certaine
distance de la scène. Les chiens pisteurs
aboyaient, prêts à attaquer la bête. Père
Noël, imposait le silence. Le petit renne
dit :
— Le loup est mon ami. C'est lui qui m'a
sauvé. Ne lui faites pas de mal.
Après avoir immobilisé la patte cassée
avec une branche, le petit renne fut mis
sur un traîneau.
Cependant, il bramait :
— Je veux emmener mon nouvel ami
avec moi au ciel; il est vieux, il est seul.
Ici, il va bientôt mourir.
Père Noël, qui ne re-
fuse jamais rien de sensé, ac-
cepta.
C'est ainsi, qu'à côté du grand cari-
bou, le vieux loup trouva sa place.
Devenus de grands amis, ils se ra-
contaient leurs aventures d'antan,
tout en embellissant leurs mauvais
coups. Ensemble, ils enseignaient
leur savoir aux petits.
Lut Van Acker Cercle des Porte-Lune
Le petit renne et le vieux loup (suite)
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Page 32 Édition spéciale
Joyeux Noël et Joyeux Noël et Bonne AnnéeBonne Année
QueQue cette période des Fêtes vous
permette de prendre soin de vous
autant que de ceux et celles
que vous aimez.
Que l’Année 2017 vous apporte de
la Joie et des petites douceurs.
Suzanne Labrecque
Le Voilier Page 33
Il était une fois un petit sapin malade
et chétif qui s’appelait Simon. Il survi-
vait tant bien que mal dans une clai-
rière où la grosse machine qui dévore
les arbres avait passé, ne laissant der-
rière elle que débris et chicots. Aux li-
mites de ce grand champ dévasté, près
d’un ruisseau, le petit sapin Simon
avait été épargné; il avait été laissé
pour compte car trop mal en point avec
ses rameaux cassés et ses racines fra-
gilisées.
Un marcheur du dimanche l’aperçut un
beau matin et décida de l’amener chez
lui. Ce fut facile car Simon était très
déraciné et si menu, on déciderait de
son sort plus tard.
Monsieur Richard déposa l’éclopé sur
son terrain et lui dit : « Tu es un arbre
courageux, tu as survécu à plusieurs
malheurs, tu mérites mieux que de finir
dans mon foyer en bois d’allumage, je
te donne une chance; mon grand
sapin Armand a été amoché par la
tempête Irène l’an dernier et il ne
demanderait pas mieux que d’avoir
un peu de compagnie.
Et il alla planter Simon avec ses
pauvres racines abîmées et ses
branches manquantes tout près du
grand sapin.
Quand l’hiver et décembre se poin-
tèrent, Simon vit plusieurs de ses
congénères entrer dans les maisons
voisines et briller de mille feux. Un
peu avant la Noël, son tour arriva
mais il resta dehors. Monsieur Ri-
chard décora avec dévotion son
grand sapin Armand et son petit Si-
mon. Il les enrubanna solidement
de guirlandes et de lumières. Ils
étaient très beaux. Les enfants de
la maison couraient autour d’eux en
Les malheurs de Simon
le petit sapin baumier
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Page 34 Édition spéciale
jouant et en se lançant des balles de
neige.
Le grand soir de Noël arriva. A l’inté-
rieur, les gens s’affairaient à dissimu-
ler des cadeaux sous un sapin, à
échanger des regards complices. Puis il
y eut une grande activité, de la mu-
sique, des chants très beaux, un ré-
veillon. Puis on dansa et on s’amusa
ainsi très tard dans la nuit. Simon
était exclu de la fête, ce qui l’attrista
profondément. Il avait beau se dire
qu’il brillait très fort dans la nuit, il ne
comprenait pas ce qui se passait.
Laissé à lui-même après une coupe à
blanc sauvage et récupéré in extremis
par Monsieur Richard qui le replanta
tant bien que mal tout près du grand
Armand lui-même éclopé, quelle odys-
sée bizarre, se disait-il, « et je ne peux
même pas m’amuser. »
Les jours passèrent et Simon se con-
sola en apprivoisant le grand sapin qui
devint peu à peu son complice et con-
fident. Le grand Armand étant là de-
puis plus de trente ans, il en avait vu
des Noël, des tempêtes, des verglas,
des orages, des ouragans. Il se fit
rassurant et philosophe à la fois.
« Nous veillons tous les deux sur cette
maisonnée Simon, tu fais partie de la
famille maintenant puisque Monsieur
Richard a bien voulu te planter près de
moi, tu grandiras et m’aideras à re-
trouver mon équilibre en vieillissant.
Tu verras, crois-moi, tu as la meilleure
part. »
Simon ne le crût pas tout à fait mais
se dit que c’était mieux ainsi que
d’être resté tout fin seul dans la clai-
rière, abandonné et mal en point.
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Suite de la page précédente
Les malheurs de Simon
le petit sapin baumier (suite)
Le Voilier Page 35
Il était souvent très angoissé et avait
peur le soir, il y avait trop d’inconnu
dans sa vie et il ne pouvait s’imaginer
ce que l’avenir lui réservait.
Simon connaissait bien le bruit des
gros camions qui dévoraient les
arbres. Il leur avait échappé de
justesse. Aussi, lorsque le ca-
mion des ordures ou le chasse-
neige se pointaient chaque
semaine, il frémissait de
tout son être même si son
ami Armand le rassurait
chaque fois et tentait de
l’apaiser.
Simon se demandait
pourquoi on avait
cessé d’allumer les
lumières qu’il sup-
portait sur ses
branches fragiles.
Les rues étaient redevenues noires,
les nuits étaient longues.
Un matin de janvier, Simon remarqua
que l’on avait sorti ses amis sapins
des maisons et ils gisaient tous au
froid sur le banc de neige. Soudain,
un grand bruit au loin se fit entendre,
un bruit qui fait peur. C’était un
gros camion-mangeur d’arbre qui
s’avançait lentement. Des
hommes dans la rue prenaient
sans pitié ses amis et les dépo-
saient dans la déchiqueteuse
pour faire du compost. Le
bruit était horrible et trou-
blant.
On s’empara rapide-
ment du sapin déposé
devant la maison de
Monsieur Richard. Ce
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Les malheurs de Simon
le petit sapin baumier (suite)
Page 36 Édition spéciale
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Les malheurs de Simon
le petit sapin baumier (suite)
même sapin dont Simon avait été ja-
loux.
Simon comprit enfin qu’il était en sécuri-
té, qu’il avait des racines et que sa vie
était maintenant auprès d’Armand sur
le terrain bien aménagé de Monsieur
Richard. Il ne serait plus jamais triste, il
ne craindrait plus les gros camions qui
font un bruit infernal.
Simon le sapin baumier vécut très
vieux, heureux et protégea son ami Ar-
mand. Chaque année Monsieur Richard
les décora et ils firent la joie de sa fa-
mille.
Catherine Fortin Cercle des Porte-Lune
En hommage à
Richard Desjardins et
à son organisme :
L’erreur boréale
L’hiver... Le verglas, la gadoue, le pelle-
tage, les doigts gelés, le nez qui dé-
gouline, les sorties de route et…
Comment peut-on aimer l’hiver ?
Voici mes 10 commandements du
plaisir de l’hiver :
1. Les vacances du temps des Fêtes.
2. Wow ! Le nez collé dans la
fenêtre, j’aime regarder les
flocons tomber.
3. Pas de bébites.
4. Fini les nuits collantes de l’été.
5. À chaque tempête, celui que je
suis heureuse de revoir est… mon
déneigeur.
6. Après le verglas, la nature est
magnifique sous un soleil
éclatant.
7. Le neige nous redonne la clarté
perdue.
8. Le sapin que l’on décore et qui
embaume la maison.
9. Le feu dans la cheminée qui nous
réchauffe.
10. Et puis, nos Canadiens qui s’en
tirent pas si pire malgré le départ
de P.K.
Je me promets d’aller jouer dehors,
de faire un fort comme nous faisions
enfants, avec les tout petits de la fa-
mille.
Je vous souhaite de vous amuser,
d’être heureux et de prendre le
temps de vivre chaque moment de
bonheur entièrement.
Je vous souhaite tout le bonheur du
monde.
Johanne Roy
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Le Voilier Page 37
Page 38 Édition spéciale
Cher Père Noël,
Cette année, je voudrais un compte
en banque bien dodu et un corps très svelte.
Merci de ne pas confondre les
deux comme l’an passé.
Sans déconner… la paix, la santé, le partage, ce sera très bien.
Merci
Le Voilier Page 39
Quelqu’un vous manque ?
Appelez.
Vous voulez sortir, rencontrer ?
Invitez.
Vous voulez être compris ?
Expliquez.
Vous avez des questions ?
Demandez.
Vous n’aimez pas ?
Dites-le.
Vous aimez ?
Déclarez-le.
Vous voulez quelque chose ? Hé ben, réclamez.
Vous aimez quelqu’un ? Dites lui !
Personne ne peut savoir ce qui se passe
dans votre tête.
C’est bien mieux de s’exprimer plutôt
que d’espérer, supposer, extrapoler.
On n’a qu’une vie, rendez-la simple !
Pourquoi
se compliquer la vie ?
Édition spéciale Page 40
est un organisme communautaire voué à la
promotion, au respect et à la défense des droits des personnes qui ont ou qui ont eu des problèmes de santé mentale dans la région des Laurentides.
227, rue Saint-Georges, bureau 104, C.P. 501, Saint-Jérôme (Québec) J7Z 5V2
450-436-4633 1-800-361-4633 Télécopieur : 450-436-5099
[email protected] http://droitsetrecourslaurentides.org
Avoir un préjugé fa-
vorable envers la
personne.
Donner à la per-
sonne le rôle princi-pal dans la défense de ses droits.
Respecter le chemi-
nement, le rythme, les valeurs, les choix et les besoins expri-més par la per-sonne.
Développer les com-
pétences de la per-sonne afin qu’elle soit en mesure de faire valoir elle-même ses droits et de pouvoir éventuel-
lement aider ses proches à le faire.
Les actions visent à améliorer les conditions de vie des personnes et à initier un changement
de mentalité (compréhension, ouver-ture et tolérance) dans la communauté.
Promouvoir, protéger et défendre
les droits individuels et collectifs
des personnes, ou des groupes de personnes, vivant des problèmes de santé mentale dans le région des Laurentides.
Offrir l’aide et l’accompagnement
nécessaires aux personnes (ou
groupes) qui le désirent en vue
de la recherche d’une meil-leure qualité de vie et d’un
plus grand respect de la per-sonne. Le tout devant favori-ser la responsabilisation de la personne, le respect de son rythme et de sa compétence.
Organiser des rencontres, dis-
cussions ou colloques et activi-
tés dans le but de former ou d’informer en matière de dé-
fense des droits et d’accom-pagnement selon les prin-cipes de l’éducation popu-laire autonome.
Faire des recommandations
aux différentes instances po-
litiques.
Philip
pe G
elu
k,
LE C
HAT
Assemblée générale annuelle
Date : Vendredi, le 16 juin 2017
Heure : 13 h 00
Lieu : Vieille gare, 160 rue de la Gare
Saint-Jérôme
Informations : 450-436-4633 1-800-361-4633