des ouvriers …aux étudiants blois, auguste poulain, … · mise en page: , d’après la charte...
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«Samedi dernier, le personnel de la
chocolaterie Poulain était en fête :
on inaugurait un buste en bronze
du créateur de cette industrie à
Blois, Auguste Poulain, au centre
de la cour de l’usine.»
Blois
Extrait du journal La vie blésoise du 20 août 1904.
Blois appartient au réseau national des Villes et Pays d’art et d’histoire
Le ministère de la Culture et de la Communication, direction
de l’Architecture et du Patrimoine, attribue l’appellation Villes
et Pays d’art et d’histoire aux collectivités locales qui animent
leur patrimoine. Il garantit la compétence des guides
conférenciers et des animateurs du patrimoine et la qualité
de leurs actions.
À proximité,
Vendôme, Bourges, Chinon, Loches, Tours, Orléans, les pays
Loire-Touraine et Loire-Val d’Aubois bénéficient de l’appellation
Villes et Pays d’art et d’histoire.
Documentation et rédaction : Aurélien Chazelas.Mise en page : www.creaxis.fr, d’après la charte graphique de LM CommuniquerImpression : Numeri’scann 37
Blois Ville d’art et d’histoire
Château royal de Blois - Place du château
41 000 Blois - Tél. 02 54 90 33 32
www.ville-blois.fr
Blois Ville d’art et d’histoire
Château royal de Blois
Place du château
41 000 Blois
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Poulain et la publicitéEn 1847, ils étaient cinq confiseurs à fabriquer leur chocolat à Blois. Le 25 juin 1850, faisant face à la concurrence, la première publication Poulain paraît dans le Journal de Loir-et-Cher. En 1865, Auguste Poulain crée le slogan «Goûtez et comparez» qui remporte un formidable succès à travers toute la France. Vingt ans plus tard, son fils a l’idée de joindre en cadeau dans ses boîtes un petit soldat en fer blanc et une chromolithographie à collectionner. Les séries changent tous les mois ; les jeunes collectionneurs échangent leurs images qui s’apparentent à de véritables enluminures, tandis que leurs parents exposent leur calendrier Poulain : la publicité moderne était lancée ! Le chocolat qui était alors considéré comme un médicament devient objet de gourmandise. Pour toucher une population toujours plus grande, la marque innove : les commerçants reçoivent des pannonceaux à installer dans leurs vitrines. En 1911, l’illustrateur italien Capiello crée le symbole de la marque : le célèbre petit cheval orange.
Des ouvriers...Si les cadences s’accélèrent, l’usine qui vient d’adopter un système de retraite jouit d’une bonne réputation. Au début du XXe siècle, alors que les grèves marquent bon nombre d’usines françaises, la société comptabilise seulement une journée de grève !
Le vendredi 26 novembre 1892, une grève éclate. Les ouvriers réclament la suppression totale des corvées gratuites (nettoyer les machines, décharger les sacs, etc), la suppression de la bonne (une réserve sur leur salaire en compensation des pertes de chocolat) et surtout le renvoi du
tyrannique contremaître Duffier. Ce dernier est alors placé à la réception du cacao et les autres revendications sont en grande partie accordées.Le 27 novembre 1892, la grève est terminée et le journal Le Progrès conclut son article : «De même qu’hier personne ne s’est présenté au travail, de même ce matin personne n’a fait défaut».
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✃…aux étudiantsDès la fermeture de la chocolaterie, la ville pense à la reconversion de cet espace à mi chemin entre le centre-ville et la gare. Un vaste plan de démolition est alors nécessaire pour créer un quartier ouvert et dynamique où le château et l’atelier nord, désormais Monuments historiques, ont une place centrale. En plus de la création de logements, une école d’ingénieur est construite, tandis que dans l’atelier nord réhabilité s’installent l’École du Paysage et l’Université. Après les ouvriers, ce sont désormais les étudiants qui se présentent chaque matin sur la place Auguste-Poulain.
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Villes et Pays d’art et d’histoire
laissez-vous conter
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Né en 1825 dans une famille modeste de Pontlevoy, Auguste Poulain devient apprenti épicier dès l’âge de neuf ans. Devenu employé d’une épicerie blésoise, il part à Paris à l’âge de quatorze ans et devient rapidement commis dans une prestigieuse confiserie. C’est là qu’il va découvrir la fabrication artisanale du chocolat. À vingt-deux ans, de retour à Blois, Auguste Poulain ouvre son propre magasin au n°4, rue Porte-Chartraine. Face à la concurrence, le jeune chocolatier dépose le brevet de sa recette et lance sa marque en 1848.
En 1862, fier de ses 22 employés, Auguste Poulain fait construire sa première usine sur un terrain idéalement placé entre la Loire et la gare. En effet, avec un premier embarcadère inauguré en 1846, la gare est la porte de sortie principale pour les marchandises du quartier. À la fin du XIXe siècle, c’est notamment grâce à elle que l’usine Rousset expédie à travers l’Europe 400 000 paires de chaussures par an. En 1878, ambitieux, Auguste anticipe déjà l’extension de son usine et achète à la commune des terrains sur l’ancien couvent des Capucins devenu un cimetière désaffecté. Mais, deux ans plus tard, fatigué par une riche carrière politique (il devient maire durant la guerre franco-prussienne), il se retire des affaires.
C’est son fils, Albert Poulain, qui va alors prendre la direction de l’entreprise. Contribuant aux succès publicitaires de la marque, il se retire neuf ans plus tard pour se lancer à son tour dans la politique.
Une nouvelle ère s’ouvre alors pour la chocolaterie. Désormais société anonyme, elle poursuit son expansion sous les yeux de son créateur qui, devenu notable, vit en effet le plus clair de son temps au cœur de l’usine. En 1918, à sa mort, celle-ci compte 800 ouvriers, cinquante ans plus tard ils seront 1 200. Mais en 1981 le besoin de s’ouvrir à l’exportation aboutit à son rachat par le groupe Midial, puis en 1988 par Cadbury-Schweppes. Ne pouvant plus s’étendre, l’usine Poulain s’installe en 1991, à Villebarou (au nord de Blois) en bordure désormais de l’autoroute, dans des locaux conçus par Jean Nouvel. En 2010, Cadbury est racheté à son tour par l’américain Kraft Food. À Blois, bien loin de ces tractations, l’ancienne chocolaterie et son illustre créateur entrent dans l’Histoire…
Les fèves de cacao torréfiées sont broyées afin d’obtenir une pâte comportant 50% de beurre de cacao. Cette pâte est ensuite mélangée à du sucre ou à du lait lors de l’étape du malaxage. Pour augmenter les arômes, le conchage est alors primordial : durant 12 heures, la pâte est doucement chauffée et brassée dans les mélangeuses avant d’être versée dans les moules. Les éventuelles bulles sont ensuite éliminées de la pâte grâce à la tapoteuse.
1918
1919
En 1848, Auguste Poulain, jeune confiseur blésois, lançait sa propre marque de chocolat. Du petit atelier artisanal à l’usine, parcourez le site de l’ancienne chocolaterie Poulain, témoignage unique de l’histoire industrielle de la ville.
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Longtemps logé au premier étage de l’usine de la Villette, Albert Poulain s’installe dans cette demeure en 1895. Ses initiales sont gravées au dessus du portail et de la porte.
Les ateliers sud et nord : des constructions de la Société Poulain.
À partir de 1890, la production explose. 5 tonnes de chocolat sortent chaque jour des ateliers. En 1917, pour
satisfaire les commandes de l’armée, l’usine emballe quotidiennement 60 tonnes de chocolat ! La Société
Poulain agrandit alors l’usine.
6 L’atelier sud (détruit en 1995).Élevé entre 1913 et 1918, le plus vaste bâtiment de l’usine devait regrouper la quasi totalité des activités et ne laisser à l’usine de la Villette que la torréfaction des fèves. Innovante, sa structure en béton armé permettait un éclairage zénithal des machines tandis que des pilastres de briques participaient en façade à l’homogénéité de l’usine.
7 L’atelier nord.Inauguré en 1920, ce bâtiment marque l’achèvement de l’usine. Nuit et jour, on y prépare et conditionne les produits avant leur expédition. Pour la première fois en France, on utilise des colonnes à évasement en béton armé. Ne faisant qu’un avec les dalles du plafond, elle évitent l’emploi de poutres. Admirées par les architectes de l’époque, elles offrent un espace ouvert à tous les agencements.
Les premiers ateliers
1 À côté d’un premier atelier de moulage (1862) est édifié un bâtiment dont il ne reste qu’une partie. Abritant la machine à vapeur, c’était également un espace de stockage où les grandes baies garantissaient une aération indispensable.
2 Construit en 1867, ce bâtiment abrita le logement d’Auguste Poulain jusqu’en 1872, puis celui de son fils. Au rez-de-chaussée, la production se poursuit autour des machines qui représentaient un quart de la valeur de l’usine (brûloirs, broyeuses, mélangeurs, tapoteuses...).
3 Le château de la VilletteEn 1872, l’architecte Poupard construit au centre de l’usine une demeure patronale qui fait écho au château royal. L’usine devient alors un véritable argument publicitaire représenté sur les emballages et les tablettes de chocolat. En 1912, la façade nord est prolongée par des bureaux et des laboratoires. Les initiales de la marque et le piédestal du buste de son créateur témoignent de ce qui fut l’ancien siège social.
… Rapidement, Auguste Poulain se retrouve à l’étroit dans sa première boutique. Il s’installe donc au 10 de la rue Porte-Chartraine, établit ses ateliers rue Lion-Ferré et sous-loue une broyeuse à vapeur au 44 de l’avenue de Verdun. Tous ces lieux de production ne facilitant pas le travail du chocolatier, il décide de les regrouper.
4 La Loire Jugeant les tarifs de la Compagnie des chemins de fer trop élevés, la Société a l’idée d’utiliser le fleuve pour le transport du cacao depuis le port de Nantes. En 1899, quarante ans après l’interruption du trafic fluvial, elle lance le FRAM. Ce bateau à vapeur capable de transporter 100 tonnes de fèves de cacao fait la navette jusqu’à ce que la Compagnie consente à baisser ses tarifs.
L’usine Beauséjour : les apports du filsEn 1884, Albert Poulain fait construire un nouveau bâtiment et réunit enfin sur le même site l’ensemble de la production. Au rez-de-chaussée, c’est l’activité de broyage et de malaxage du cacao. À l’étage, les imprimantes sortent chaque jour des milliers de boîtes Poulain. Dans la nuit du 7 au 8 juillet 1918, un violent incendie ravage l’usine Beauséjour, reconstruite dès 1919. De hautes cheminées dévoilent désormais sa nouvelle fonction : apporter l’énergie nécessaire à l’usine. Le bâtiment est démoli en 1995, seul le portail adjacent subsiste aujourd’hui.
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Malnoury, Robert © Région Centre Inventaire général - ADAGP 1994
Hermanowicz, Mariusz © Région Centre Inventaire généralADAGP 1994
Malnoury, Robert © Région Centre Inventaire généralADAGP 1994
Atelier sud
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Un cacaoyer et un navire étaient sculptés sur les pignons. Seul le voilier, rappel de la provenance exotique des fèves, subsiste sur le deuxième atelier.
Classique des constructions industrielles des années 1860, l’alliance de la brique et de la pierre influence l’ensemble de l’usine de la Villette.