DSIR DE RVOLUTIONPrsentationMichel Surya

Editions Lo Scheer | Lignes

2001/1 - n 4pages 7 10

ISSN 0988-5226

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http://www.cairn.info/revue-lignes1-2001-1-page-7.htm--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Pour citer cet article :--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Surya Michel, Dsir de rvolution Prsentation, Lignes, 2001/1 n 4, p. 7-10. DOI : 10.3917/lignes1.004.0007--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

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DSIR DE RVOLUTION

Prsentation

Cette question tait sans doute invitable (appeleaussi bien par tout ce que Lignes a pens dj que parle fait que la situation semble, autrement, sans issue) :la question de la rvolution. Entre toutes, la moinsfaite, selon toute apparence, pour prtendre au srieuxintellectuel ou politique. Au srieux, du moins, ainsique lopinion la tabli (la presse, etc.). Et auquel il nya plus personne, ou presque, qui ne se plie.

Proposer quon ne sy plie plus, et quon le dise djcontre ce que (presque) tout le monde dit, quon diseau moins pourquoi, quand bien mme on ne sait pasencore comment dire comment (quand bien mmenul ne sest encore srieusement concert quand aux comment ), voil qui tait fait pour susciter la per-plexit de la plupart. De nous-mmes, les tout pre-miers, qui lentreprenions. De quelques-uns de ceux-lmme qui rpondent ici, cest--dire qui donnent cette question des rponses quon ne savait pas mmeattendre, et qui craignaient dtre seuls, et davoir de

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vieux dsirs, des dsirs quil ny aurait eu plus personnepour partager avec eux, des dsirs presque honteux.On reprend les choses de si loin, depuis un oubli si par-tag, et si profond, que la question de la rvolution nepouvait pas aller sans celle du dsir. Quil fallait poserla question du dsir pour que poser celle de la rvolu-tion ne semble pas ntre adresse quaux seuls rvolu-tionnaires dclars. Dautres pourraient vouloir sedclarer aussi, pour peu quon les y invite.

Une enqute devenait ds lors ncessaire. Quiles y inviterait. Qui les inviterait nous dire commentil ny a pas que pour nous que ce dsir na pas disparu.Quun nombre reprsentatif le partage. Un nombrereprsentatif dintellectuels, dabord, puisque cest eux que cette enqute sadresse. Lesquels diraient ledsir quils en ont et les reprsentations que celui-ci lesfait former.

Une enqute, cest--dire une question. Pour tous lamme, pose un nombre de fois suffisamment grand,auprs dun nombre significatif de destinataires, pourque la publication des rponses suscites par elle des-sine quelque chose comme un paysage inattendu (donton ne pourrait plus ne pas tenir compte).

Comme toujours dans ces cas-l, les termes de cettequestion devaient tre choisis pour ncarter a prioriaucune des rponses que nous cherchions provoquer. quelques-uns, le mot dsir a paru pouvoir trom-per (de peu de rigueur thorique, ou dat) ; mais cettepossibilit doit tre carte : cest--dire il tait fait pourque ceux que le mot rvolution employ seul et faitfuir (on se serait par exemple attendu ce quunnombre plus grand lui oppost le mot rvolte ) se lerapproprient, le fassent leur. Si peu fait quil soit pour

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voquer la rigueur thorique ou programmatique, ilnest pas douteux quil a servi beaucoup de marche-pied. La preuve en aurait t pour eux que la questionde la rvolution se posait, que celle de son dsir ne lais-sait plus de doute. Cest un point quon ne saurait tropmarquer dj avant quon ne doive marquer ceux qui enrsulteront. Mais ce mot prsente cet avantage en outre :il cherche solliciter des reprsentations distinctes detoutes celles dont le dogmatisme rvolutionnaire apniblement accouch. En dautres termes, un telnumro na de sens aux yeux de ceux qui en ont eulide que lu en regard de cet autre numro, rcent,consacr celui-ci David Rousset. Il en est le corollaire.

Les termes de cette sollicitation taient les suivants : Ils sont bien quelques-uns encore (de moins en

moins nombreux cependant) croire que la rvolutionest possible, et avoir pour elle un programme.

Cette enqute sadresse moins eux qu ceux qui,faute de savoir si elle est encore possible, encore moinsquel programme lui donner, ne cessent pas pour autantde penser quelle est dsirable.

Cest de ceux-ci que cette enqute sollicite lopinion.Cest ceux-ci quelle demande quel dsir est le leur,cest--dire ce qui les justifie ne pas renoncer ce dsirou, si la tentation de renoncer existe, comment ce dsirlemporte. tant entendu que nous donnerons ici aumot rvolution le sens le moins prcis possible, cest--dire un sens seulement susceptible de servir de pluspetit commun dnominateur ; que nous dsignerons parlui ce que Berl dsignait (dans Mort de la morale bour-geoise) comme : refus pur et simple oppos par lespritau monde qui lindigne .

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Vous tes de ceux dont nous aimerions connatrelopinion ; dont lopinion nous parat de nature nousaider mesurer lopportunit (ou lintempestivit) de laquestion. tant entendu que, si notre but est plutt derunir des textes abondant dans le sens de ce dsir (oce dsir abonde), nous ncarterons pas par principe lesplus intressants, ou les mieux fonds, de ceux par les-quels sen formulerait le refus ou le renoncement.

cette question adresse quelque quatre-vingtspersonnes, un peu moins de cinquante dentre ellesnous ont dit vouloir rpondre. Faute dy parvenirtoutes dans les dlais (question trop vaste, trop diffi-cile, trop personnelle, si ce nest intime), ils sont trente-six, la fin, avoir rpondu, que nous publions ici.

chacun il tait demand deux pages au minimum,six au maximum. Nous navons pas, la fin, tenu uncompte trop rigoureux des dimensions que chacun crutdevoir donner la rponse quil a apporte.

Michel Surya

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