deuxieme partie sociologie generale et sociologie politique chapitre 5 contrôle social et déviance
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DEUXIEME PARTIE
SOCIOLOGIE GENERALE ET SOCIOLOGIE POLITIQUE
CHAPITRE 5
Contrôle social et déviance
Section 1
Comment le contrôle social s’exerce-t-il aujourd’hui ?
Section 1
Comment le contrôle social s’exerce-t-il aujourd’hui ?
INTRODUCTION : QU’EST-CE QUE LE CONTRÔLE SOCIAL ?
Au sens large, le contrôle social vise à édicter des normes sociales et
juridiques fondées sur un ensemble de valeur et à les faire respecter. En ce sens la
socialisation des individus au sein d’un groupe ou d’une société en fait partie.
Au sens étroit, le contrôle social correspond à l'ensemble des moyens dont
dispose une société pour amener ses membres à se conformer aux normes et aux
valeurs et à sanctionner la déviance et ce afin de maintenir l'ordre social.
I. L’évolution des formes du contrôle social
Il existe tout d’abord un contrôle social interne lié à l’auto-consentement des
individus à se conformer aux règles prescrites.
Il existe un contrôle social externe qui implique les sanctions de la
transgression des normes (que ces sanctions soient positives ou négatives) on distingue
alors le contrôle social formel et le contrôle social informel
A. Un contrôle social qui change de nature au cours du temps
1) Le contrôle social formel
On parle de contrôle social formel
lorsque celui-ci procède de l'activité d'agents et
d'institutions spécifiques (justice, police, école,
église, armée, ordres professionnels,
entreprises).
Le contrôle formel repose sur des lois
et des règlements, édictés par des
gouvernements ou des organismes reconnus et
les sanctions s’énoncent le plus souvent sous la
forme écrite et impersonnelle.
2) Le contrôle social informel
Le contrôle social informel procède des interactions sociales de la vie
quotidienne ou encore des contact continus entre individus et groupes d'individus. Il
est assumé par l’ensemble des membres du groupe qui font en quelque sorte pression
sur chacun d’entre eux pour que les règles en usage dans le groupe soient respectées.
Ainsi, le contrôle informel est exercé par la société, sans explicitement décrire
ces règles. Elles sont mises en pratique par les normes sociales, comme le regard des
autres, la critique, les sentiments de culpabilité ou de honte.
Dans les sociétés traditionnelles le contrôle social est principalement
informel. Ainsi, c’est à travers leur culture propre, et les habitudes sociales que les
membres assurent collectivement la cohésion sociale et établissent l’ordre social.
Le rôle des communautés primaires y est essentiel.
Dans les sociétés traditionnelles plus rigidement structurées le contrôle formel
prend une place plus importante mais les communautés demeurent centrales. Dans ce type
de société, la religion a souvent un rôle dans ce contrôle social (France de l’Ancien Régime).
Enfin, dans les sociétés modernes et démocratiques,
avec la mise en œuvre de la division du travail social, le
développement de l’Etat Providence et la montée de
l’individualisme, le rôle des communautés primaires décline et
les buts et les mécanismes du contrôle social sont déterminés
par la législation, votés par des gouvernements élus, et cette
législation bénéficie ainsi d'une acceptation et d'un large soutien
de la population.
3) Du contrôle social informel au contrôle social formel
Ainsi, un droit répressif se développe ainsi dans des domaines où autrefois les
coutumes er la morale suffisaient à régir les manières de vivre ensemble. Au final on
assiste à une extension du volume du droit dans tous les domaines de la vie quotidienne :
- Loi sur l’interdiction de fumée dans les lieux publics
- Pénalisation des violences familiales
- Sanctions financières pour lutter contre l’absentéisme
B. Un contrôle social formel qui élargit son champ
Force est donc de constater que le contrôle social effectué par des instances
spécialisées ne concerne pas les seuls crimes et délits, mais s’étend de plus en plus dans
les sociétés modernes à d’autres formes de déviances.
Le Parlement français a définitivement adopté, le 29 juin 2011, une proposition de loi PS-UMP destinée à renforcer la lutte contre les violences conjugales. Parmi les mesures les plus innovantes du texte , figurent une "ordonnance de protection" pour les victimes * , la création d'un délit de "violence psychologique" et l'expérimentation pour trois ans du bracelet électronique destiné à maintenir à distance le conjoint violent.
(*) UNE ORDONNANCE DE PROTECTION pourra être délivrée en urgence par le juge aux affaires familiales lorsque les violences d'un conjoint "mettent en danger la personne qui en est victime, ainsi qu'un ou plusieurs enfants". L'ordonnance permettra d'organiser l'éviction de l'auteur des violences du domicile familial, ou, si la femme décide de quitter ce domicile, d'organiser son relogement pour la mettre hors de portée de son conjoint et de statuer provisoirement sur la garde des enfants. Seront concernés par cette ordonnance l'auteur de violences "exercées au sein du couple ou par un ancien conjoint, un ancien partenaire lié par un Pacs ou un ancien concubin".
"En cas d'absentéisme scolaire (au moins quatre demies journées sur un mois, ndlr), le directeur de l'organisme débiteur de prestations familiales est tenu de suspendre, sur demande de l'inspecteur d'académie, le versement de la part des allocations familiales dues au titre de l'enfant absentéiste", est-il précisé en introduction. Le décret, qui va entre en vigueur lundi, précise "les modalités de calcul de la part des allocations familiales suspendues ou supprimées en cas d'absentéisme scolaire". Journal Officiel du 23/01/2011
Le contrôle social formel va même jusqu’à protéger l’individu par rapport à lui-
même contre des comportements à risque
C. Et que les nouvelles technologies permettent de renforcer
Les nouvelles technologies sont utilisées pour prévenir la délinquance
Les nouvelles technologies sont utilisées pour renforcer le contrôle social par des moyens toujours plus perfectionnés
Il est évident que les nouvelles techniques permettent de renforcer le contrôle social
Toutefois certains sociologues dénoncent les dangers que ce contrôle
permanent peut représenter un danger pour les libertés individuelles notamment
Le contrôle social peut s’exercer par le biais de sanctions tant négatives que
positives.
1) Définition
Les sanctions négatives pénalisent ceux qui ne savent pas, ne peuvent pas
ou ne veulent pas se conformer aux normes sociales. Elles varient selon la gravité du
manquement aux normes.
II. Quelles sanctions et quels effets ?
A. Les sanctions négatives
Les sanctions négatives peuvent émaner des institutions spécifiques dans le cadre
de l’ordre social formel. On peut distinguer :
-Les sanctions morales
-sanctions pénales
-sanctions religieuses
-Sanctions économiques
Les sanctions négatives peuvent être également prises dans le cadre du contrôle
social informel :
-Les sanctions morales
-Sanctions économiques
- Sanctions physiques
(avertissement, blâme, rappel à l’ordre)
(amende, prison, peine de mort).
(pénitence, excommunication),
(embargo, appel au boycott)
(mise à l’écart, moquerie, rejet, stigmatisation)
(appel au boycott)
(gifles, fessées)
2) Exemples
Les sanctions positives visent à récompenser les individus qui se sont
conformés aux normes attendues ; elles peuvent être prises également pour inciter
les individus à se conformer aux attentes de la société
Sanctions positives émanant du contrôle social formel
Décorations et distinctions ; titre honorifique ; promotion
Sanctions positives émanant du contrôle social informel
Estime, considération, applaudissement, ovation, accord de responsabilité au sein
d’un groupe
1) Définition
B. Les sanctions positives
2) Exemples
Selon cet auteur, la pression de la société s’exerce, en fait, beaucoup plus
à travers les sanctions positives qu’à travers les sanctions négatives. Les sanctions
d’ordre juridique paraissent plus habituelles, mais elles sont purement négatives et
agissent plus fréquemment par la crainte qu’elles suscitent que par une application
directe, tandis que le jeu social se trouve mis en action par les sanctions positives
dont disposent les différents groupes sociaux pour pousser les individus à remplir
leurs rôles comme ils doivent le faire.
C. Quel type de sanctions ?
Selon H. Mendras, les attentes nécessaires comportent des sanctions
négatives graves en cas de manquement mais ne comportent pas de récompenses,
elles sont obligatoires et par conséquent, en s’y conformant on ne fait que son devoir.
En revanche, les attentes facultatives sont essentiellement réglées par des
sanctions positives.
D. Les sanctions négatives, quelle efficacité ?
La sanction doit avoir un effet de dissuasion. Selon
Maurice Cusson (professeur de criminologie) , cet effet
repose principalement sur trois éléments :
- La certitude de la sanction
- La rapidité avec laquelle elle s’applique
- La sévérité de la peine encouru (rôle moindre)
1) Les sanctions négatives sont efficaces lorsqu’elles amènent à la dissuasion et /ou évite la récidive
De la stigmatisation à la délinquance, il n’y a qu’un pas (Section 2)
Quand les peines de prison fabriquent des délinquants
2) Quand les sanctions négatives sont un échec
Section 2
Quels sont les processus qui conduisent à la déviance ?
Section 2
Quels sont les processus qui conduisent à la déviance ?
I. Qu’est-ce que la déviance ? Quelles formes peut-elle revêtir selon les sociétés ou les groupes sociaux ?
A. Qu’est-ce que la déviance ?
Tout comportement jugé non conforme aux normes sociales d'un groupe est
un comportement déviant. Ainsi, la déviance c'est l'écart durable par rapport aux
normes socialement établies, pouvant susciter la réprobation de la collectivité.
1) Définition
- prohibition de l’inceste
2) La déviance est un phénomène universel mais relatif
La déviance est un phénomène que l’on rencontre dans toutes les sociétés.
Plus précisément toutes les sociétés sont confrontées à des phénomènes déviants
puisque toutes les sociétés produisent des normes sociales. Dans certains cas,
l’universalité de la déviance est renforcée par des normes universelles :
- ne pas tuer
- ne pas voler
certaines conduites, jugées autrefois déviantes, ne le sont plus de nos jours
2) La déviance est un phénomène universel mais relatif
La déviance est un phénomène relatif dans le temps.
la cohabitation juvénile et le divorce.
Force est de constater que les modifications de normes dues aux progrès techniques ou à l’évolution des
croyances religieuses et politiques proclamées sont flagrantes.
Mais derrière ces processus très généraux, on peut apercevoir des évolutions qui touchent à des comportements
que nos ancêtres pouvaient croire " naturels " et qui pourtant se révèlent être des normes qui ne s’imposaient à eux qu’en vertu
d’une représentation construite par la société. Ainsi, dans nos sociétés occidentales, il y a encore seulement un siècle ou deux,
la remise en cause de la suprématie sociale, morale, juridique (propriété, mariage, succession, etc.) et intellectuelle des hommes
sur les femmes était une déviance intolérable tandis que c'est aujourd'hui son affirmation qui l'est. L’avortement était un crime
jugé particulièrement immoral et sévèrement puni tandis que l'on réprime aujourd'hui les catholiques intégristes qui contestent
la liberté d'avorter. L’homosexualité était considérée comme une perversion haïssable et méritant de sévères châtiments tandis
que c'est aujourd'hui une revendication identitaire largement perçue comme légitime et sans doute bientôt reconnue par le
droit. La mendicité était un délit qui pouvait conduire un clochard aux travaux forcés à vie dans un bagne tandis qu'elle fait
aujourd'hui l'objet d'une compassion et d'une prise en charge croissantes. L’obéissance des enfants était une obligation
indiscutable et les punitions corporelles la sanctionnaient légitimement en famille comme à l’école tandis que le non respect du
" droit de l'enfant " est aujourd'hui regardé comme un abus d'autorité odieux . D’après L. MUCCHIELLI
le vagabondage et la mendicité
Inversement, l’évolution des sociétés modernes conduit à pénaliser des
comportements jadis tolérés voire considérés comme normaux :
certaines formes de corruption,
certaines formes d’atteinte à l’environnement (chasse, pollution),
certaines formes de violences psychique (le harcèlement sexuel, moral, les propos racistes).
le fait de fumer dans un lieu public
le fait de téléphoner au volant
les normes ne sont pas les mêmes d'un espace géographique ou social à l'autre.
2) La déviance est un phénomène universel mais relatif
La déviance est un phénomène relatif dans l’espace
Le port de la mini jupe admis chez nous est sévèrement puni en Iran.
L’homosexualité est un crime dans certains pays alors que d’autres reconnaissent la légalité des unions homosexuelles
La consommation, la possession et la culture de Cannabis sont interdites en France alors que dans certains pays comme l’Allemagne l’usage n’est pas pénalisé (mais sa possession et sa culture est une infraction) ou encore les Pays-Bas où l'usage et la revente de cannabis sont règlementés mais non légalisés ; il peut être acheté dans les coffee shops
Le mode de vie de la tribu des Moso (Sud-Ouest de la Chine)
B. Déviance et Délinquance : quelles différences ?
La délinquance ne représente qu'un aspect de la déviance. Elle se
définit comme un comportement déviant vis à vis de la loi (normes juridiques) qui
est réprimé par l'application de sanctions formelles négatives. Le domaine des
normes sociales est donc bien plus large que celui des normes juridiques et
toutes les normes juridiques ne sont pas des normes sociales
1) Définition de la délinquance
Normes Sociales
Normes juridiques
Les crimes qui relèvent d'une juridiction
pénale et sont passibles de lourdes
sanctions (plus de 10 ans ou 75 000€
d'amendes). Les crimes sont jugés en cours
d'assise (assassinat, viol, vol avec
violence...).
2) La délinquance du point de vue juridique
D'un point de vue juridique, la délinquance englobe :
Les délits qui relèvent des tribunaux correctionnels
et dont les peines sont plus légères (moins de 10 ans
de prison et plus de 3750€ d'amendes). Ils concernent
des faits moins graves (recel, vol, rixe...).
2) La délinquance du point de vue juridique
D'un point de vue juridique, la délinquance englobe :
Les incivilités sont des actes qui dérangent la vie quotidienne. Certaines sont
sanctionnées par la loi sous la forme de contraventions distribuées par le tribunal de police
(tapage nocturne, non respect du passage piéton…).
D’autres ne sont pas du domaine de la loi mais du simple respect des autres (la
sonnerie du portable au cinéma…).
Les contraventions qui relèvent des tribunaux
de police ou des juridictions de proximité et
dont les peines sont les moins graves (moins
de 1 500€ d'amendes). Elles concernent les
faits les moins graves (injures, menaces, non
respect du code de la route...).
II. La déviance : Quelles explications ? Entre anomie et étiquetage
A. Les approches déterministes de la déviance
1) La déviance, comme résultat de l’anomie. L’approche de DURKHEIM
Pour Émile Durkheim, les problèmes
de déviance et de délinquance résultent d’un
défaut d’intégration et de régulation sociale.
Selon son analyse, le développement
économique des sociétés s'accompagne d'une
individualisation croissante, d’un
affaiblissement des intégrations intégratrices et
du contrôle social qui peuvent favoriser
la délinquance.
Plus précisément alors que dans les sociétés traditionnelles, le contrôle social
était fort. En effet, le sentiment d'appartenance au groupe était si fort que l'expression de
toute individualité était difficile. Toute déviance était alors réglée à l'intérieur du groupe
(au sein de la famille, du quartier, du village) sans intervention d'institutions extérieures.
Dans les sociétés modernes, le contrôle social est plus relâché. Ainsi, dans les
grandes villes, le contrôle social est moins pesant que dans les petites villes rurales. De
même, l'affaiblissement des institutions intégratrices rend l'intégration et la régulation des
individus plus difficiles. Les crises supposées de la famille (montée des divorces des familles
monoparentales, absence du père), de l'école (échec scolaire, baisse du rendement des
diplômes), du travail (montée du chômage, de la précarité) de l’encadrement idéologique
(déclin de l’Eglise, du Parti communiste) et de la ville (ghettos urbains, crise des banlieues)
provoquent un affaiblissement de la socialisation, des normes et des valeurs traditionnelles.
Les individus ne sont plus guidés par des normes claires et contraignantes. Ils sont en
situation d'anomie. Leurs désirs ne sont plus bornés. Il en résulte une frustration qui est
d'autant plus forte que les inégalités économiques, culturelles et sociales sont importantes.
Ainsi, pour Durkheim, les actes délinquants surviennent quand le sentiment d’appartenance à la collectivité est trop ténu, le lien social trop lâche et l’encadrement moral insuffisant, quand les instances de socialisationet de contrôle sont défaillantes.
Dès lors, les individus se trouvent livrés à eux-mêmes et les barrières normatives tombent ; la société ne parvient pas à limiter les pulsions des individus, elle souffre d’une absence de repères (anomie). Les thèmes récurrents de la démission parentale, de la démobilisation éducative, de l’inefficacité policière et du laxisme judiciaire illustrent dans le débat public cette idée de crise morale. Elle peut expliquer la croissance des vols, les émeutes urbaines, les bandes délinquantes.
Passage d’une société traditionnelle à une société moderne
Montée de l’individualismeMontée de l’individualisme
Affaiblissement des liens sociaux
Moindre intégration sociale et affaiblissement de la socialisation
Moindre intégration sociale et affaiblissement de la socialisation
Affaiblissement du contrôle social
Recours à des instances spécialisés (police, justice) plus éloignées de
l’individu (famille, voisinage, église)
Recours à des instances spécialisés (police, justice) plus éloignées de
l’individu (famille, voisinage, église)
Moindre régulation,Comportements anomiques et déviants
C'est le cas des jeunes des banlieues qui subissent la «
galère » selon François Dubet. Les grands ensembles
périurbains paraissent propices à cette représentation
des conduites violentes juvéniles. On sait que les
grands ensembles sont caractérisés par leur
hétérogénéité. Personne ne connaît suffisamment ces
jeunes pour être en mesure d'intervenir, personne ne
connaît assez leurs parents pour en prévoir les
réactions.
2) La déviance : le résultat d’une frustration relative
La déviance : le résultat d’un échec de la socialisation et de difficultés d’intégration
Selon les sociologues du courant fonctionnaliste la déviance est définie simplement comme le fait objectif de ne pas se conformer aux normes. Ainsi, R. K. Merton (1910-2003) précise que la déviance existe lorsqu'il n'y a pas ou plus correspondance dans une société donnée entre les buts valorisées par cette dernière et les moyens dont disposent les individus pour les atteindre.
Plus précisément, pour Merton, la déviance résulte de la discordance entre les buts culturels qu'une société propose à ses membres (par exemple, dans la société américaine la réussite financière est un objectif très largement accepté par tous) et les moyens institutionnels légitimes dont ils disposent pour y parvenir (dans notre exemple la réussite financière provient du travail). La structure sociale est telle qu'une partie des individus, ne disposant pas de moyens légitimes pour atteindre cet objectif, vont adopter un comportement déviant (chercher à réussir financièrement par des procédures délictueuses). C'est une contradiction entre des valeurs de référence et l'impossibilité de les satisfaire par des moyens légitimes qui caractérise, pour R. K. Merton la déviance.
Ainsi, la société capitaliste moderne valorise l'enrichissement, le pouvoir, la réussite sociale, la mobilité sociale ascendante (buts valorisés) par la réussite scolaire, le travail, l'épargne et l’investissement (moyens légitimes) alors même que les individus des milieux défavorisés ont des difficultés pour y parvenir. Malgré ce que l'on appelle la crise, le chômage, la marginalisation, les jeunes des banlieues populaires vivent dans une société de masse dans laquelle les modèles d'accomplissement des classes moyennes s'imposent à la plupart. Or ceux-ci se sentent exclus de mille façons : par l'échec scolaire l'absence d'emploi, la mauvaise réputation des cités, le racisme, alors que les modèles de la consommation et de la réussite sont à portée de main dans la publicité, le supermarché et la télévision. D’où un sentiment d’injustice et une frustration relative. La délinquance apparaît comme une manière de réduire cette tension. Le vol et la violence sont les seules issues trouvées par les individus qui veulent se conformer au mode de vie dominant mais qui ne disposent pas des moyens pour y parvenir et qui ne sont plus guidés par les normes sociales légitimes. On comprend ainsi pourquoi les délinquants sont issus principalement des classes populaires. Mais s’ils recourent à des moyens illégitimes, c’est bien parce qu’ils adhèrent au modèle culturel dominant, dans le but de s’y conformer.
En ce sens, la délinquance peut s’apparenter à un mode d’adaptation innovateur pour pallier les inégalités sociales.
Buts valorisés :Enrichissement, Pouvoir,
ConsommationRéussite socialeMobilité sociale
ascendante
Réussite scolaireTravail
EpargneInvestissement
Capital culturel et social
Echec scolaireAbsence d’emploi
Stigmatisation
Délinquance,Viol, Violence
B. Les approches interactionnistes de la déviance comme le résultat d’un étiquetage ou d’une stigmatisation
1) L’approche fondatrice de H. S. BECKER : la déviance comme le résultat d’un étiquetage
Dans Outsiders, le sociologue américain Howard
Saul Becker construit une théorie interactionniste de la
déviance, en réaction à la tradition fonctionnaliste de
Merton qui définit la déviance comme la transgression
d’une norme définie d’un commun accord.
Il refuse, en particulier, du déterminisme l'idée
que la déviance soit le produit de facteurs sociaux pesant
sur les individus.
L'acte déviant est pour lui le résultat d'un double
processus qui se construit dans l’interaction entre les
individus.
Premièrement, l'acte doit être défini comme déviant par la société.
Il faut donc se poser la question de savoir qui a produit la norme.
Becker s'intéresse ainsi à ce qu'il nomme les entrepreneurs de morale,
c’est-à-dire aux acteurs qui se mobilisent pour qu'une activité donnée soit
catégorisée socialement comme déviante. Selon cette conception, le pouvoir est
à la fois la condition et l'enjeu de la création de déviance. Il faut occuper une
position dominante pour réussir à imposer sa propre conception du bien et du
mal, du normal et du pathologique. Or, l'accès au pouvoir est inégal. Certains
groupes sociaux ont plus de "chances" d'y accéder que d'autres.
Ainsi, Becker cherche ainsi à montrer que la marijuana n'est devenue
illégale aux États-Unis qu'à la suite d'une campagne menée par des entrepreneurs
de morale.
Il montre ainsi que le Bureau des narcotiques joue un rôle actif pour faire considérer la consommation de marijuana comme un délit grave dans les années 30 (jusque là, la marijuana était uniquement consommée par des immigrants mexicains mais, à cette époque elle commence à se répandre dans le public anglo-saxon). Pour ce faire le Bureau lance une campagne de sensibilisation auprès des grands magazines en faisant passer des informations pour nourrir des articles et il se sert ensuite de la publication de ces articles pour faire pression auprès des représentants au congrès en attirant leur attention sur une question qui fait la une de nombreux journaux.
Cette campagne connaît un écho favorable parce que la consommation de marijuana heurte plusieurs traits essentiels de la culture anglo-saxonne américaine : premièrement, l’éthique protestante affirme que l’individu ne devrait jamais perdre le contrôle de soi. Deuxièmement, « la grande importance accordée au pragmatisme et à l’utilitarisme dans la culture américaine explique peut-être le malaise et l’ambivalence qu’éprouvent généralement les américains vis à vis de toutes les formes d’exaltation », surtout si l’exaltation est recherchée pour elle même, ce qui constitue un « plaisir défendu ». Enfin, la loi doit viser à défendre les individus contre eux-mêmes ainsi que contre les risques qu’ils font encourir à leurs proches.
Toute étude de la déviance, pour
Becker, ne doit pas penser les actions comme, en
soi, déviantes, mais comme ayant été définies
comme telles par des entrepreneurs de morale.
Une conduite ne devient pleinement
déviante qu’à partir du moment où elle est
publiquement désignée et traitée comme telle.
EN RESUME
D'autre part, il faut que l'acteur entreprenant une action déviante soit étiqueté
comme tel lors d'une interaction sociale. Pourquoi applique-t-on à tel comportement et à
tel individu l'étiquette de déviant ? Il est possible de commettre des actes déviants et de
ne pas être considéré comme déviant. Il est aussi possible de ne commettre aucun acte
déviant et d’être taxé comme déviant (les Noirs aux Etats-Unis). Le processus d'étiquetage
répond à des logiques sociales qui rendent plus probable le fait que certains acteurs
soient définis comme délinquant (comme l'illustre par exemple le comportement
différent de la police envers les consommateurs de stupéfiant en fonction de leur milieu
social). Tout dépend donc de la façon dont les groupes sociaux et les institutions
réagissent dans l’interaction. Quatre situations sont possibles :
Obéissant à la norme Transgressant la norme
Perçu comme déviant
Non perçu comme déviant
Accusé à tort
Conforme
Pleinement déviant
Secrètement déviant
Pour H. S. Becker, "La déviance n'est pas une qualité de l'acte commis (…).
Le déviant est celui auquel cette étiquette a été appliquée avec succès". Ainsi, pour
les sociologues inter-actionnistes la déviance n’est ainsi qu’un rôle « endossé » par
celui qui est victime de la stigmatisation des autres. Et, s’il persiste, ce rôle peut
entraîner une modification de la personnalité de l’individu, ainsi qu’une
modification de ses relations sociales. Il entre alors progressivement dans une
carrière de déviant.
Ainsi, la déviance est définie comme étant la conséquence d'une étiquette
qui est collée au dos du déviant par ceux qui le repèrent. Dès lors, on a compris que H.
BECKER met moins l'accent sur les transgressions et les motivations des intéressés que
sur les mécanismes par lesquels la collectivité écarte certains de ses membres en les
désignant comme déviants.
Ainsi, cette stigmatisation peut faire entrer l'individu dans un processus de déviance secondaire (il va commettre de nouveaux délits) qui induit une nouvelle réaction de la société...On entre ainsi dans une spirale, dans laquelle chaque délit appelle une réaction sociale qui contribue elle-même à favoriser l'accomplissement de nouveaux délits. Ce processus a pour effet d'amplifier la déviance et d'enfermer un comportement déviant occasionnel dans une véritable culture délinquante : l'individu entre dans la carrière déviante et il va ainsi apprendre au contact d'autres délinquants plus chevronnés à bien faire son nouveau métier. La délinquance est donc le résultat d'un processus d'apprentissage social, qui passe par une redéfinition de son identité sociale.
Becker pense, enfin, que la délinquance se construit à travers une carrière. La stigmatisation de certaines catégories de la population (qui portent un « stigmate ») va avoir pour effet de les faire « entrer dans la carrière ». En effet, La stigmatisation du déviant va produire deux effets :
- D'une part, elle peut amener l'intéressé à intérioriser l'image de soi qui lui est renvoyée par la société et ainsi à se définir lui-même comme déviant.
- D'autre part, elle limite ses possibilités de continuer à agir dans le cadre légal : il est difficile, par exemple, pour un ancien détenu de retrouver un travail honnête.
- La déviance : une carrière
A l'étiquetage, le sociologue américain Erwin
Goffman va ajouter le processus de stigmatisation. Pour
Goffman, chaque individu est doté d’une identité sociale
possédant deux dimensions :
- l’identité sociale réelle (les attributs de l’individu) ;
- l’identité sociale virtuelle (ce qu’on attribue à un individu en
fonction de son apparence).
- L’approche de E. GOFFMAN : la déviance comme le résultat d’une stigmatisation
Si un attribut (identité sociale réelle) ne correspond pas à
ce qui est attendu (identité virtuelle), il s’agit d’un stigmate c'est-à-
dire attribut qui jette un discrédit sur celui qui le possède (couleur de
peau, maladie, difformité corporelle, homosexualité...) et s’enclenche
alors un processus de stigmatisation : processus au cours duquel un
individu va être qualifié de déviant, identifié comme tel.
Ce qui rend le stigmate si difficile à vivre, ce ne sont pas
tant ses caractéristiques objectives que le regard que la société a
dessus, qui se matérialise dans chaque interaction avec des «
normaux ». La stigmatisation peut conduire à la marginalisation, à
l’exclusion.
Mais, dans l'interaction, l'individu stigmatisé ne va rester
inerte. Il va chercher dissimuler les attributs qui le stigmatisent en
exerçant un autocontrôle sur sa propre image.
Entrepreneurs de morale
Définissent la norme sociale
Définissent la norme sociale
Acte considéré comme déviant
L’individu intériorise sa déviance
L’individu intériorise sa déviance
Processus de stigmatisationProcessus de
stigmatisation
Processus d’étiquetageProcessus d’étiquetage
L’individu rentre dans la carrière de déviant
L’individu est perçu comme déviant
L’individu est perçu comme déviant
Approche de H. BECKER
Approche de E. GOFFMAN
Section 3
Comment mesurer le niveau de la délinquance ?
Section 3
Comment mesurer le niveau de la délinquance ?
I. Des statistiques produites par la police et la justice …
A. Le mode de construction des statistiques produites par la police et la justice
1) Analyse des faits
1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010 2011
Vols et recels, atteintes aux biens 187 346 691 1 625 2 305 2 820 2 184
2 146
Crimes et délits contre la personne 58 53 77 103 134 316 467 468
Infractions économiques et financières 43 72 251 533 552 352 354 350
Immigration clandestine, stupéfiants, autres 285 217 116 369 501 283 359 382
TOTAL des délits et crimes 573 688 1 135
2 630 3 492 3 771 3 364
3 346
Population française au 1er janvier 41 830 45 700 50 760 53 730 56 620 58 858 62 793 63 136
Taux de délinquance pour 1000 habitants 13,7 15,0 22,4 48,9 61,7 64,0 53,6 53,0
Les statistiques de la délinquance enregistrent des faits composites
1 er groupe , Vols et recels, atteintes aux biens : ce sont des infractions qui font des victimes directes mais sans violences contre des personnes physiques. (Vol de véhicule, cambriolage, dégradations volontaires de biens privés –hors incendie et attentat- )
2 ème groupe , Crimes et délits contre la personne : ce sont des infractions avec violence directe envers les victimes. Y figurent les atteintes physiques caractérisées (violences intrafamiliales, violences dans le milieu professionnel etc), les agressions sexuelles, les homocides volontaires ou involontaire (lors d’un vol ou d’une bagarre par exemple) mais aussi les vols avec violence
3 ème groupe , Infractions économiques et financières : ce sont des infractions constatées avec (escroqueries, abus de confiance, falsifications et usages de cartes de crédit, usages de chèques volets ) ou sans victime directe (fraude fiscale)
4 ème groupe, immigrations clandestine, stupéfiants, autres : ce sont des infractions diverses à la législation.
2) Comment sont recueillies ces statistiques ?
Les statistiques de la délinquance publiées par la
comprennent les faits « constatés » par la police et la gendarmerie et transmis à la Justice (connu sous le terme « état 4001 »)
Atteintes aux biens signalés par les victimes
Atteintes volontaires à l’intégrités physiques
signalées par les victimes
Escroqueries et infractions économiques et financières signalées par les victimes ou identifiées par les services
Infractions à la législation sur les stupéfiants, sur les
étrangers et autresRévélées par l’action des
services
Infractions à la législation sur les stupéfiants, sur les
étrangers et autresRévélées par l’action des
services
Chiffres
publiés
Chiffres de la délinquance publiés
Les faits constatés sont très différents des faits élucidés
1 er groupe , Vols et recels, atteintes aux biens
2 ème groupe , Crimes et délits contre la personne
3 ème groupe , Infractions économiques et financières
4 ème groupe, immigrations clandestine, stupéfiants, autres
Très majoritairement ces faits sont enregistrés comme plaintes contre auteur inconnu (plainte contre X)
Très majoritairement ces faits sont enregistrés comme plaintes contre auteur inconnu (plainte contre X) ou connu.
Leur détection dépend de dépôts de plainte mais également de l’intensité de l’action policière (investigations)
L’enregistrement ne dépend ici que de l’intensité de l’action policière ou de gendarmerie (on parle d’actions des services)
Les statistiques de la délinquance publiées
ne comprennent que les faits « constatés » par la police et la gendarmerie et transmis à la Justice (connu sous le terme « état 4001 »)
De ce fait cette statistique est partielle
Certaines victimes ne se
manifestent pas
Certains faits signalés ne sont pas transmis au
parquet (ils demeurent de simples mains courantes)
Certaines infractions ne seront jamais
découvertes
Les infractions de circulation routière ne sont pas comptabilisées
Les contraventions de la 1ère à la 4ème classe
ne sont pas comptabilisées
Les infractions traitées par des services spécialisés : inspection du travail et Douane
ne sont pas comptabilisées
B. Des chiffres qui ne couvrent pas toute la délinquance
Classification des contraventionsGravité de l'infraction
(exemples de contraventions contre des personnes)
1re classe Diffamation et injure non publiques
2e classe Atteinte involontaire à l'intégrité physique n'ayant entraîné aucune ITT
3e classe Menaces de violences
4e classe Violences légères ou lourdes sur l'animal ou l'homme
5e classe Violences volontaires ayant entraîné une ITT inférieure ou égale à 8 jours.
II. …. aux enquêtes de victimation à la réalité du chiffre noir !
A. Des enquêtes de victimation …
1) Définition et multiplicité
L'enquête de victimation désigne une technique assez simple dans son principe :
interroger des gens, échantillonnés de façon à représenter la population, sur ce qu’elles ont
pu éventuellement subir sur une période de temps déterminée.
L'enquête de victimation est donc de nature différente des statistiques
administratives. En effet, elles n’interrogent pas l’activité des administrations mais
directement le vécu et/ou le ressenti de la population.
C’est le CESDIP qui s’est lancé le premier au début des années 1980 dans un programme suivi d'enquêtes de victimation nationales et locales. Plus précisément un long travail de recherche basé sur une enquête qualitative en 1982 a permis de servir de base à un questionnaire administré et utilisé en 1986 au cours de la première enquête nationale sur une large gamme de victimations.
En 1996, l'INSEE mène la première enquête permanente sur les conditions de vie des ménages (EPCV), qui inclut des modules de victimation sur un petit nombre d'atteintes aux biens et aux personnes. Ces données ont pu être comparées avec l'enquête réalisée en 1986. Pour la première fois en France, on avait les moyens de tenir un discours sur l'évolution de la délinquance qui ne soit pas fondé sur les seules statistiques policières.
Depuis 2007, l’Observatoire Nationale de la Délinquance, placé sous la tutelle du Ministère de l’intérieur publie sa propre enquête.
2007 (1) 2008 2009
Personnes victimes d'au moins un acte de violences physiques ou sexuelles 1 122 1 171 1 177
dont au moins un acte de violences physiques 951 1 048 1 002
dont :
au moins un acte au sein du ménage 353 379 349
au moins un acte hors ménage 640 710 692
dont au moins un acte de violences sexuelles 243 207 244
dont :
au moins un acte au sein du ménage 82 89 85
au moins un acte hors ménage 170 135 192
dont au moins un acte de violences physiques ou sexuelles au sein du ménage 408 415 405
Personnes victimes de violences physiques ou sexuelles
1) : données imputées à partir des taux d'atteintes 2006/2007.
Note : les personnes peuvent avoir déclaré plusieurs types d'atteintes sur un an, c'est pourquoi les nombres estimés de victimes ne s'ajoutent pas pour former le total afin d'éviter le "double-compte".
Champ : France métropolitaine ; personnes de 18 à 75 ans.
Sources : Insee ; ONDRP, enquêtes Cadre de vie et sécurité.
2) Exemples d’enquête
Les enquêtes de victimation permettent donc de mesurer assez finement la fréquence et l’évolution réelle des comportements indépendamment de l’action des administrations et de l’évolution du droit.
B. A la découverte du chiffre noir !
L’on s’aperçoit que le taux de plainte des victimes varie considérablement selon le genre d’infractions : il est ainsi très fort pour les cambriolages et les agressions physiques les plus graves
mais au contraire très faible (entre 5 et 10 % selon les enquêtes) pour les agressions verbales et par ailleurs pour les agressions sexuelles qui sont principalement intrafamiliales
1) Toutes les victimes ne portent pas plainte …
L’on peut ainsi évaluer le fameux « chiffre noir » qui a hanté
pendant des décennies les commentateurs des statistiques administratives.
Comme le montre le tableau ci-dessous, le comportement des victimes
n’est pas le même selon les types de délinquance. Dès lors, les enregistrements
policiers fondés sur les seules plaintes ont un rapport plus ou moins important
avec la réalité. Si les agressions physiques les plus sérieuses, les vols avec violence
et les cambriolages sont assez fortement déclarés, les violences verbales et les vols
simples le sont beaucoup moins. Le comportement des victimes tient donc compte
d’une échelle de gravité. Il tient parfois compte également de raisons pratiques
telles que les nécessités de la déclaration aux assurances.
2) …. et donc il existe un chiffre noir de la délinquance
Pour obtenir ce chiffre, les criminologues demandent à des échantillons de
population d'indiquer, de manière anonyme, les crimes et délits dont ils ont été victimes,
sans pour autant porter plainte.
Le chiffre noir indique donc la marge entre la délinquance « réelle » et la
délinquance « connue ».
« Selon l’enquête de victimation « cadre de vie et sécurité » de 2009, environ une personne sur cinq estime avoir été victime d’au moins une agression au cours des deux dernières années.
Seulement 24 % de ces personnes font une déclaration à la police et seulement 16 % vont jusqu’à porter plainte.
Un peu plus de la moitié de ces atteintes sont des injures, une sur cinq des menaces, autant de vols et tentatives de vols avec ou sans violence et moins d’une sur dix sont des violences physiques. Plus de neuf injures sur dix ne sont pas déclarées parce que les victimes ont jugé majoritairement l’atteinte peu grave, alors que la moitié des vols sont déclarés. » SOURCE : INSEE