dick whittington et son chat - le cartable fantastique · le texte les mots difficiles les faits...
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DICK WHITTINGTON
ET SON CHAT
Une conte traditionnel de Grande-Bretagne
Raconté par Flora Annie Steel traduit de l’anglais par Marie-Line Périllat
Illustrations diverses du domaine public
Adaptation: Marie-Laure Besson et
Marie-Line Périllat
pour « Le Cartable Fantastique »
Il y a plus de cinq cents ans, il y avait un
petit garçon qui s'appelait Dick Whittington,
et voici sa vraie histoire. Comme son père
et sa mère étaient morts et qu’il était
encore trop jeune pour travailler, le pauvre
petit Dick se retrouva dans une situation
très difficile. Il était heureux quand il
pouvait manger des épluchures de pommes
de terre ou parfois une croûte de pain
sec, et la plupart du temps, il ne trouvait
rien de mieux, car le village où il vivait
était très pauvre et les voisins n’avaient
pas grand-chose à lui donner.
Les gens de la campagne, à cette époque,
pensaient que les habitants de Londres
étaient tous de belles dames et de beaux
messieurs, qu'ils chantaient et dansaient
toute la journée, et qu’ils étaient si riches
que les rues, disaient-ils, étaient pavées
d'or. Dick prenait plaisir à écouter ces
histoires étranges qu’on racontait sur les
richesses de Londres, et ça lui donnait
envie d’aller y vivre, d’avoir de quoi bien
manger et de beaux vêtements à porter,
au lieu des guenilles et de la dure vie qui
étaient son lot à la campagne.
Alors un jour, quand une grosse carriole
attelée à huit chevaux s'arrêta au village,
Dick sympathisa avec le cocher et lui
demanda de l’emmener avec lui à Londres.
L'homme eut pitié du pauvre petit Richard
quand il entendit qu'il n'avait ni père ni
mère pour prendre soin de lui, qu’il vit
dans quel état il était et qu’il comprit que
Dick avait vraiment besoin d’aide. Aussi, il
accepta de le prendre avec lui et ils
repartirent ensemble.
Je ne sais pas si Londres était loin de là,
ni combien de jours dura le voyage, mais
Dick finit par se retrouver dans la ville
merveilleuse dont il avait tant entendu
parler et qu’il imaginait si grandiose. Mais
il fut bien déçu quand il fut sur place.
Comme c’était sale ! Et les habitants ! On
était bien loin de la joyeuse compagnie, de
sa musique et de ses chants dont Dick
avait rêvé ! Il erra dans la ville, arpentant
une rue après l'autre, jusqu'à ce qu'il soit
fatigué, mais il n’en vit pas une seule qui
fut pavée d'or. De la poussière partout, ça
il pouvait la voir, mais pas un gramme de
l'or qu'il avait cru pouvoir ramasser
facilement pour s’en remplir les poches.
Le petit Dick marcha jusqu’à épuisement.
La nuit tombait. Il finit par s’asseoir dans
un coin et s'endormit. Le matin venu, il
avait froid et faim, et il eut beau demander
à tous les passants de l'aider, seulement
un ou deux lui donnèrent un sou pour
acheter du pain. Pendant deux ou trois
jours, il vécut ainsi dans la rue, avec juste
de quoi survivre, puis il réussit à trouver
du travail dans un champ, ce qui lui
permit de subsister un peu plus longtemps,
jusqu'à ce que les foins soient finis.
Après cela, il se retrouva dans la même
situation qu’avant, sans savoir vers qui se
tourner. Un jour dans ses pérégrinations, il
se coucha sur le seuil de la maison d'un
riche marchand appelé Fitzwarren. Mais la
cuisinière le vit. C’était une méchante
femme acariâtre et elle lui hurla de
déguerpir. Elle le traita de « Voyou de
fainéant » et lui dit qu'elle allait
l’ébouillanter avec de l’eau de vaisselle
sale s'il ne partait pas. C’est à ce moment
que M. Fitzwarren lui-même rentra pour
dîner, et quand il vit ce qui se passait, il
demanda à Dick pourquoi il était couché
là.
« Tu es en âge de travailler, mon garçon,
dit-il. Tu dois être bien paresseux ! ».
« Monsieur, répondit Dick, ce n'est
vraiment pas le cas ».
Et il lui raconta comment il avait essayé
de trouver un travail, et à quel point il
était malade, faute de nourriture. Le pauvre
Dick était maintenant si faible qu’au
moment où il tenta de se relever il dut se
recoucher : il n’avait rien mangé du tout
depuis plus de trois jours. Le généreux
marchand donna alors des ordres pour
qu'on emmène Dick à l’intérieur et qu’on
lui donne un bon dîner puis il ajouta qu'on
allait le garder pour aider aux cuisines.
Là, Dick aurait été assez heureux dans
cette bonne famille s’il n'y avait pas eu la
méchante cuisinière, qui faisait de son
mieux pour lui rendre la vie infernale. Soir
et matin, elle était là à le gronder. Rien
de ce qu'il faisait n’était assez bien. C’était
des « Fais donc attention » par-ci et des
« Dépêche-toi » par-là, et rien de ce qu’il
faisait ne lui convenait. Et il prit plus d’une
raclée, à coups de manche à balai, de
louche, ou de tout autre objet qu'elle avait
sous la main.
Mlle Alice, la fille de M. Fitzwarren, finit
par entendre parler des mauvais
traitements infligés au pauvre Dick par la
cuisinière. Et elle lui dit qu'elle perdrait
rapidement sa place si elle ne le traitait
pas avec plus de bienveillance, car la
famille aimait bien Dick.
Après cela, le comportement de la
cuisinière s’améliora, mais Dick avait
encore un autre gros problème. Il dormait
dans un grenier où il y avait tant de trous
dans les murs et le plancher que chaque
nuit, quand il était couché, la chambre
était envahie par les rats et les souris, et
parfois il ne pouvait fermer l'œil.
Un jour qu'il avait gagné un sou pour le
nettoyage des chaussures d'un
gentilhomme, il rencontra une petite fille
avec une petite chatte dans ses bras. Il lui
demanda si elle ne voulait pas la lui
vendre. Elle accepta, bien qu’elle regrettât
un peu de se séparer d’un chat qui
chassait si bien les souris. C’était
exactement ce qu’il fallait à Dick, qui garda
la chatte dans son grenier, la nourrissant
chaque jour des restes de son propre
dîner. Peu de temps après, Dick n'eut plus
de souci avec les rats et les souris :
Pussy s’en occupait et Dick dormait
profondément.
Peu de temps après, un des bateaux de
M. Fitzwarren fut prêt à mettre les voiles,
et comme il était d’usage de donner à
tous les employés de maison l’occasion de
faire aussi quelque profit, il les fit tous
venir au comptoir et leur demanda s’ils
avaient des marchandises à vendre.
Ils avaient tous quelque chose qu'ils
étaient prêts à risquer, sauf le pauvre
Dick, qui n'avait ni argent ni biens et ne
pouvait donc rien placer à bord du bateau.
C’est pourquoi il ne rejoignit même pas les
autres serviteurs au comptoir. Mais Mlle
Alice devina pourquoi Dick n’était pas là et
demanda qu’on le fît venir. Elle dit alors :
« Je vais lui prêter une petite somme sur
mon argent à moi », mais son père lui dit
que c’était impossible, car il fallait que ce
soit quelque chose qui appartienne
vraiment à Dick.
Lorsque Dick entendit cela, il dit : « Je
n'ai rien d’autre qu’une chatte que j'ai
achetée pour un sou il ya quelque
temps. »
« Bon, va la chercher, mon garçon, on va
l’embarquer », dit son maître.
Dick monta au grenier et prit la chatte
mais il eut les larmes aux yeux quand il
la donna au capitaine. « Les rats et les
souris vont me réveiller toutes les nuits
maintenant ». L’assemblée se mit à rire
entendant cela mais Mlle Alice eut pitié de
lui et lui donna un peu d'argent pour
acheter un autre chat.
Ce geste de Mlle Alice et d'autres
marques de bonté de sa part rendirent la
méchante cuisinière jalouse de notre
pauvre Dick et elle se montra plus cruelle
que jamais en plaisantant sur le sort de
son chat dans l’expédition. « A ton avis,
combien vont-ils en tirer de ton chat ? Le
prix du bâton qu’il faut pour te rosser ? »,
lui demandait-elle.
Le pauvre Dick finit par ne plus pouvoir
supporter d’être harcelé ainsi, et il décida
de s’enfuir. Il fit son balluchon, il n’avait
pas beaucoup d’affaires à y mettre, et
partit très tôt le matin. C’était le jour de la
Toussaint, le 1er Novembre.
Il marcha jusqu’au quartier de Holloway, et
là, il s'assit pour se reposer sur une
pierre, qui à ce jour est encore appelée
« la pierre de Whittington », et réfléchit au
chemin qu’il allait prendre.
Alors qu’il se demandait ce qu'il devait
faire, les cloches de l’église de St-Mary-le-
Bow dans le quartier de Cheapside se
mirent à sonner, et dans leur carillon, Dick
crut entendre :
« Whittington, retourne d’où tu viens,
Et Maire de Londres tu deviens. »
« Maire de Londres ! » se dit-il. « Ça,
pour sûr, je ferais n’importe quoi
maintenant pour être Maire de Londres et
rouler en carrosse plus tard ! Bon, je vais
faire demi-tour, et tant pis si je dois
supporter les remontrances et les mauvais
traitements de cette vieille mégère de
cuisinière si ça peut me permettre de
devenir Maire de Londres au bout du
compte. »
Il fit donc demi-tour, et il eu la chance de
rentrer dans la maison et de se mettre au
travail avant que la cuisinière ne descende.
Mais maintenant voyons un peu ce qui est
arrivé à la petite chatte pendant tout ce
temps.
Le navire ‘la Licorne’, sur lequel elle était,
fut longtemps en mer, et Pussy se rendit
utile, c’était prévisible, en s’occupant des
rats indésirables qui se trouvaient à bord.
Enfin, le navire fit escale dans un port sur
la côte de Barbarie, où vivent les Maures.
Ils n'avaient jamais vu de navire en
provenance d’Angleterre, et ils vinrent en
grand nombre pour observer les marins,
tout étonnés de leur couleur de peau et
de leurs vêtements.
Ils furent bientôt désireux d'acheter les
marchandises dont le navire était chargé et
on fit parvenir au roi une sélection d’objets
qui pouvait l’intéresser. Il en fut enchanté,
aussi demanda-il au capitaine de venir au
palais et lui fit l’honneur de l’inviter à
dîner.
Mais à peine étaient-ils assis, comme c'est
la coutume là-bas, sur les beaux tapis qui
couvraient le sol, qu’un grand nombre de
rats et de souris vint en trottinant. Ils
envahirent les plats et croquèrent dans
toutes les bonnes choses qu’il y avait à
manger. Le capitaine était éberlué et
demanda si ses hôtes ne trouvaient pas
cela insupportable.
« Oh ! Si !, répondirent-ils, c’est tout à fait
insupportable, et le roi donnerait la moitié
de son trésor pour s’en débarrasser, car
non seulement ils gâchent ses repas, mais
ils vont jusqu’à l'attaquer dans son lit la
nuit ! Du coup, il faut monter la garde
pendant qu'il dort, de peur que les rats ne
viennent. »
Le capitaine se réjouit : il pensa
immédiatement à ce pauvre Dick
Whittington et à son chat et dit qu'il avait
une créature à bord du navire qui viendrait
rapidement à bout de ces rongeurs si elle
était là. Bien sûr, quand le roi entendit
cela, il fut impatient de posséder cet
animal merveilleux.
« Qu’on me l’apporte sur le champ ! »,
dit-il. « Ces rats et ces souris sont
épouvantables et si cette créature fait
vraiment ce que vous dites, je vais charger
votre navire d'or et de bijoux en
échange. »
Le capitaine, qui connaissait son métier,
prit soin de ne pas dévaloriser le chat de
Dick. Il expliqua au roi que se séparer du
chat allait poser problème, vu que, une
fois le chat parti, les rongeurs pouvaient
détruire les marchandises à bord.
Cependant il allait rendre ce service au roi
et aller chercher le chat.
« Oui, hâtez-vous, s'écria la reine, je suis,
moi aussi, impatiente de voir cette chère
créature. »
Le capitaine retourna au bateau tandis
qu'on préparait un autre dîner. Il prit Pussy
sous son bras et revint au palais, juste à
temps pour voir le tapis couvert avec des
rats et des souris une fois de plus.
Lorsque la chatte les vit, elle n’attendit pas
qu’on lui dise quoi que ce soit : elle
bondit des bras du capitaine, et en peu de
temps presque tous les rats et les souris
étaient morts à ses pieds. Ceux qui étaient
encore en vie avaient détalé, paniqués, et
étaient rentrés dans leurs trous.
Le roi fut très content de se débarrasser
si facilement d'un tel fléau, et la reine
demanda qu’on lui amène l'animal qui leur
avait rendu un tel service. Alors le
capitaine appela : « Pussy, Pussy ! » et
la chatte accourut vers lui. Il la présenta à
la reine, qui eut d’abord un peu peur de
toucher une créature qui avait fait un tel
ravage à coup de griffes. Toutefois, lorsque
le capitaine dit doucement, « Pussy,
Pussy ! », et se mit à la caresser, la
reine osa faire de même en disant
« Putty, Putty » pour imiter le capitaine,
car elle n'avait pas appris à parler anglais.
Le capitaine posa alors Pussy sur les
genoux de la reine, où elle se mit à
ronronner, à jouer avec la main de Sa
Majesté et finit par s’endormir.
Le roi avait vu ce que Mme Pussy pouvait
faire et quand il apprit qu’il y aurait bientôt
des chatons prêts à débarrasser son pays
des rats, il négocia d’abord avec le
capitaine le prix de la cargaison du navire
tout entier, puis lui offrit dix fois plus pour
la chatte.
Le capitaine dit alors adieu à la cour de
Barbarie, et après un voyage sans histoire,
il fut de retour à Londres avec son
précieux chargement d'or et de pierreries
intact.
Un matin, M. Fitzwarren venait d’arriver à
son comptoir et de s'installer à son bureau
pour faire ses comptes, quand on frappa à
la porte. « Qui est là ? » dit-il.
« Un ami », répondit une voix.
« Je viens avec de bonnes nouvelles de
votre bateau ‘la Licorne’. »
Le marchand ouvrit la porte en toute hâte,
et qui était là ? Le capitaine du navire et
le second, portant un coffre de bijoux et
d'un certificat de vente de marchandises.
M. Fitzwarren examina tout cela, leva les
yeux et remercia le ciel pour ce voyage
profitable.
Alors l’honnête capitaine lui raconta
l’histoire du chat, et lui montra le riche
présent que le roi avait envoyé au pauvre
Dick en échange de l’animal. M. Fitzwarren
se réjouit pour Dick autant qu'il s’était
réjoui de sa bonne fortune à lui. Il
demanda à ses serviteurs qu’on lui amène
Dick.
« Allez le chercher, et que sa fortune
résonne !
Et désormais appelons-le M.
Whittington ! »
Les serviteurs, enfin, certains d'entre eux,
ne furent pas ravis et dirent qu’un si grand
trésor était trop pour un garçon comme
Dick, mais M. Fitzwarren était un homme
de bien et il refusa de priver Jack d'un
seul penny.
« A Dieu ne plaise !, s'écria-t-il. Tout est
à lui, et il aura tout, au penny près. »
Il envoya alors chercher Dick, qui, à ce
moment-là récurait des pots pour la
cuisinière et était noir de crasse. Dick
commença à s’excuser de se présenter
dans un tel état, mais le marchand le fit
entrer et demanda aux serviteurs de lui
avancer une chaise. Dick crut qu’on se
moquait de lui. Il les pria de ne pas jouer
de mauvais tours à un pauvre garçon et
de le laisser retourner à son travail, en
bas, dans l'arrière-cuisine.
« Mais M. Whittington, dit le marchand,
nous sommes tous très sérieux et je me
réjouis de tout cœur à la nouvelle que ces
messieurs ont apportée : le capitaine a
vendu votre chat au roi de Barbarie et
vous apporte en échange plus de
richesses que j’en possède dans le monde
entier. Puissiez-vous en profiter
longtemps ! »
M. Fitzwarren dit alors à ses hommes
d'ouvrir le grand coffre à trésor qu'ils
avaient rapporté avec eux, en disant :
« Maintenant M. Whittington n’a rien
d’autre à faire que de placer tout ceci en
sûreté ».
Le pauvre Dick ne savait plus quoi faire
tellement il était content. Il pria son maître
de prendre dans ce trésor la part qu’il
voulait, car il devait tout à sa gentillesse.
« Non, non, répondit M. Fitzwarren, tout
cela vous appartient, et je ne doute pas
que vous allez l'utiliser au mieux. »
Dick pria alors sa maîtresse puis Mlle
Alice d’accepter une partie de sa fortune
mais elles refusèrent et lui dirent qu’elles
étaient sincèrement ravies pour lui.
Cependant Dick était trop gentil pour tout
garder. Il donc fit un cadeau au capitaine,
au second et aux serviteurs de
M. Fitzwarren, même à sa vieille ennemie,
la méchante cuisinière.
Ensuite, M. Fitzwarren lui conseilla de faire
venir un tailleur et se faire confectionner
des vêtements de gentilhomme. Il lui dit
également qu’il pouvait continuer à habiter
chez lui jusqu’à ce qu’il se trouve une plus
belle maison.
Une fois le visage lavé, les cheveux frisés
et vêtu avec élégance, Dick Whittington
apparut comme un jeune homme tout aussi
beau et raffiné que ceux qui venaient
habituellement chez les Fitzwarren. Et la
jeune Alice Fitzwarren s’en rendit compte,
elle qui avait autrefois été si bonne pour
lui et avait eu pitié de lui. Elle pensa qu’il
était parfait pour elle, d’autant plus, sans
aucun doute, que Whittington cherchait
toujours à lui faire plaisir et lui offrait les
plus jolis cadeaux possibles.
Au bout de quelque temps, M. Fitzwarren
vit de quel côté le vent soufflait, et
suggéra bientôt qu’ils se marient, ce que
Dick et Alice acceptèrent immédiatement.
Le jour du mariage fut fixé sans attendre,
et à leur mariage à l'église assistèrent le
maire, le conseil municipal, les magistrats
et bon nombre des plus riches marchands
de Londres. Tous furent invités ensuite à
un magnifique repas de noces.
L'histoire nous apprend que M. Whittington
et sa femme vécurent dans le luxe et
furent très heureux. Ils eurent plusieurs
enfants. Dick devint magistrat et trois fois
maire de Londres, et il fut fait chevalier
par Henry V.
Après que le roi Henri V eut conquis la
France, Sir Richard Whittington le reçut à
dîner, lui et la reine, dans son manoir,
d'une manière si somptueuse que le roi
dit: « Jamais un Prince n’a eu un tel
sujet ! ». Ce à quoi Sir Richard répondit :
« Jamais un sujet n’a eu un tel Prince. »
guenilles : vieux vêtements très abimés
arpenter : marcher dans, parcourir
pérégrinations : déplacements, voyages
acariâtre : aigrie, jalouse et méchante
faute de : par manque de
expédition : lointain voyage
Mots difficiles - 1
rosser : battre
balluchon : paquet de vêtements
mégère : mauvaise femme
éberlué : très étonné
dévaloriser : faire baisser le prix de vente
Mots difficiles - 2
penny : petite monnaie anglaise, comme
un centime maintenant
récurer : frotter
Mots difficiles - fin
Richard Whittington fut un marchand et un
politicien anglais du 14e siècle. Il fut
magistrat et quatre fois maire de Londres
et il était si riche qu’il prêtait de l’argent
au roi. Il fut conseiller auprès de trois rois
anglais. L’argent qu’il légua à la ville servit
à créer une œuvre de bienfaisance et à
reconstruire des hôpitaux, des églises et
des bibliothèques. Il se maria vraiment
avec Alice Fitzwarren, mais n’eut pas
d’enfant et on ne sait pas s’il a vraiment
eu un chat.
Les faits historiques