diversions alsace septembre 2012

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UNE RENTRÉE 2012 / Rencontres Pot’Arts à Tagolsheim La Filature de Mulhouse - La Coupole de Saint-Louis Orchestre philharmonique de Strasbourg - Théâtre national de Strasbourg - Renaud Herbin, nouveau directeur du TJP - Opéra national du Rhin Les Tanzmatten - Le Maillon - Pôle Sud - L’Illiade Echo of the Moon / I wish Blue could be Water - Max Klinger et Tomi Ungerer à Strasbourg - Ouverture du Moloco à Audincourt... + Agenda + chroniques Albums, Livres, Cinéma... Alsace mensuel gratuit Culture, tourisme et actualité septembre 2012 #45

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Page 1: Diversions Alsace septembre 2012

UNE RENTRÉE 2012 / Rencontres Pot’Arts à Tagolsheim La Filature de Mulhouse - La Coupole de Saint-Louis Orchestre philharmonique de Strasbourg - Théâtre national de Strasbourg - Renaud Herbin, nouveau directeur du TJP - Opéra national du Rhin Les Tanzmatten - Le Maillon - Pôle Sud - L’IlliadeEcho of the Moon / I wish Blue could be Water - Max Klinger et Tomi Ungerer à Strasbourg - Ouverture du Moloco à Audincourt... + Agenda + chroniques Albums, Livres, Cinéma...

Aire Urbaine

Alsace

mensuel gratuit

Culture, tourisme et actualité

septembre 2012

#45

Page 2: Diversions Alsace septembre 2012
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Diversions - Edition AlsaceJournal d’information gratuit 1, rue de Vittel25000 Besançon03 81 87 40 05 - 06 34 12 01 [email protected] : SARL DiversionsRCS : 508 184 934Directeur de la publication : Boban Stanojevic03 81 87 40 05 / 06 34 12 01 [email protected]

Rédacteur en chef : Dominique [email protected]

Rédaction : Florian Antunes Pires, Gilles Bloin, Frédéric DassonvilleDominique Demangeot, Bertrand Demornieux, Manu Gilles, Simon GrangereauBruno Kolanek, Amandine Mannier, Sébastien Marais, Sara Notarnicola, Paul Sobrin Marc Vincent, Caroline Vo Minh

Comité de relecture : Dominique Demangeot, Caroline Vo Minh

Régie publicitaire : Boban Stanojevic - 03 81 87 40 05 / 06 34 12 01 [email protected]

Dépôt légal : septembre 2012© Diversions 2012Imprimé en Espagne - RotimpresISSN : en cours

valeur : 1,15 euros offertDiversions est diffusé gratuitement sur la Bourgogne Franche-ComtéProchaine parution : 27 septembre 2012

AGENDA - 4

UNE RENTRÉE 2012 - 5La Filature de MulhouseRencontres Pot’Arts à TagolsheimLa Coupole de Saint-LouisOuverture du Moloco à AudincourtOrchestre philharmonique de Strasbourg

Théâtre national de StrasbourgRenaud Herbin, nouveau directeur du TJPOpéra national du RhinLa Comédie de l’EstLes TanzmattenLe MaillonPôle SudL’Illiade

OUVREZ LES YEUX - 18Animaux et autres étrangetés dans les Musées de StrasbourgEcho of the Moon / I wish Blue could be Water au CRAC AlsaceDeux temps forts au Musée de l’Aventure Peugeot à Sochaux

CHRONIQUES CD - 21

CHRONIQUES LIVRES - 22

SORTIES CINÉMA - 23

#45

septembre 2012

diversions-magazine.com

Festival de musique Besançon Franche-ComtéEn septembre le Festival de Musique Besançon Franche-Comté fête sa 65ème édition. A cette occasion, l’équipe réaffirme sa volonté de proposer un festival à la fois exigeant et tourné vers le grand public. Il se déroulera dans la capitale comtoise et en région - Baume-les-Dames, Salins-les-Bains, Belfort, Luxeuil, Arc-et-Senans, Baume-les-Messieurs -, du 14 au 23 septembre.

C’est dans cette optique d’élargissement du public que le premier week-end du festival se tiendra autour de la place Granvelle à Besançon. Une ambiance de festival règnera dans la Boucle, et même au-delà puisque dès le matin du vendredi 14 septembre, l’opération « L’orchestre ne tient pas en place » sera renouvelée. Des musiciens de l’Orchestre Victor Hugo Franche-Comté se rendent en petite formation dans une quinzaine de lieux sur différents quartiers de la ville, pour inciter le public à venir le soir à la traditionnelle inauguration en plein air.

Cette année, ce grand concert d’ouverture, assuré par l’Orchestre de Besançon Montbéliard Franche-Comté, ne se déroulera pas sur la place de la Révolution, pour cause de travaux, mais sur une esplanade à proximité de la Rodia, avec la Citadelle en toile de fond. Samedi et dimanche, les concerts se succéderont au Théâtre et au Kursaal. Des harmonies se produiront également sous le kiosque Granvelle. Notons l’attention toute particulière portée aux plus jeunes cette année. A cette occasion, l’Orchestre Victor Hugo Franche-Comté présentera Anna, Léo et le gros ours dans l’armoire au Kursaal, conte musical écrit par Bernard Friot et composé par Jean-François Verdier. La mise en espace sera assurée par le nouveau directeur du Centre Dramatique National de Besançon Franche-Comté, Christophe Maltot.

L’enfance de l’artLa thématique cette année fait donc référence à l’enfance et à la jeunesse en général. Pour l’artiste associé, le chef d’orchestre Gerd Albrecht, il devient en effet

plus que nécessaire, voire urgent, pour la musique classique de se tourner vers les jeunes. Celui qui remportait en 1957 le Concours de jeunes chefs à Besançon, se désole de la « monotonie désastreuse » de la musique classique aujourd’hui, militant pour un renouvellement profond des habitudes, ainsi que des programmes des festivals. A Besançon, Gerl Albrecht dirigera entre autres formations l’Orchestre des jeunes du Land de Hesse, le dimanche 16 septembre à 11 heures au Théâtre. Il invitera aussi le Musée sonore qu’il a fondé, proposant au public de venir prendre en main un instrument, conseillé par des musiciens professionnels. Le Musée sonore sera le 15 septembre à la mairie de Salins-les-Bains et le 16 au Musée du Temps de Besançon. Des séances scolaires sont également prévues dans plusieurs villes. Le directeur musical a souhaité aussi donner toute sa place dans la programmation à la musique contemporaine.

Misato MochizukiC’est d’ailleurs le domaine du compositeur en résidence au festival cette année, qui

nous vient du Japon. Misato Mochizuki souhaite rendre la musique contemporaine plus accessible auprès du grand public. Elle s’est ainsi rendue six fois à Besançon durant l’année pour donner des cours et rencontrer lycéens et étudiants en conservatoire. Elle leur a parlé de musique bien sûr mais aussi de culture japonaise. Elle rejoint Gerd Albrecht sur l’attention portée à la jeunesse, déplorant que la musique contemporaine se soit marginalisée au XXe siècle, souffrant parfois d’une image par trop « cérébrale ». La compositrice croit au contraire en une musique contemporaine créant du lien social. Misato Mochizuki présentera plusieurs de ses oeuvres lors du festival, dont un ciné-concert, Le fil blanc de la cascade le 18 septembre, et une oeuvre pour quatuor à cordes, Terres rouges, les 20 et 21 septembre, avec laquelle Misato a souhaité revenir à une musique plus primitive. La compositrice a déclaré apprécier être jouée dans des programmes conviant d’autres styles et d’autres époques, ce qui sera le cas à Besançon puisque ses oeuvres côtoieront celles de Mozart, Schubert, Beethoven, entre autres grandes références de la musique classique.

Magic MirrorLe fameux Magic Mirror se poursuit en septembre 2012 avec une fois encore une programmation apportant d’autres musiques le soir à 21 heures, des musiques venues du Mali, d’Espagne, de la Réunion, du Cameroun... Les apéros concerts de 18h30 convieront quant à eux les musiciens qui joueront le soir-même à 20 heures au Théâtre ou au Kursaal. L’occasion aussi de rencontrer les musiciens et échanger avec eux dans un cadre convivial.

Mais aussi...Deux expositions seront organisées durant le festival, l’une à la billetterie du festival au Kursaal, en partenariat avec l’Institut Supérieur des Beaux-Arts de Besançon, l’autre en plein air avec Yves Petit qui présentera une rétrospective en photos des dix ans du Magic Mirror.

www.festival-besancon.comGerd Albrecht

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Orchestre de chambre de Zurich

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4Diversions - L’Agenda du mois

HAUT-RHIN

ALTKIRCHCRAC AlsaceJusqu’au 16 septembre : I Wish Blue Could Be Water / Echo Of The Moon - Sculpture

COLMAR Espace d’art contemporain André MalrauxJusqu’au 13 octobre : Michel Chevalier« Power Pixel 2012 »

Théâtre Municipal 29 septembre : Simplement complexe - Théâtre

Parc des Expositions 29 et 30 septembre : Salon des oiseaux exotiques

KINGERSHEIMEspace Tival20 septembre à 14h30 et 17h : Répétition publique de la compagnie Théâtre à Cru, en résidence au CREARéservation au 03 89 57 30 57

MULHOUSEKunsthalleDu 13 septembre au 11 novembre : Exposition « Tchernobyl on tour » d’Elena Costelian et « ... et s’en aller » de Chourouk Hriech

La Filature Du 18 septembre au 28 octobre : Photographes en Alsace 2012 - Paysages intimes – Exposition18 septembre à 20h : This is a Velvet Underground Song that I’d like to sing… and to dance - Rodolphe Burger, Mathilde Monnier & Guests21 et 22 septembre à 20h : Stravinsky, Ravel - Concert symphonique28 septembre à 20h : Thanks To My Eyes - Opéra

Noumatrouff28 septembre : Benjamin Francis Leftwish - Folk

Parc des expositions7 septembre : Moovijob - Salon de l’emploi8 septembre : 67ème Bourse Internationale de voitures miniatures et jouets anciens de collection15 et 16 septembre : Salon Babé Family15 et 16 septembre : Salon Animalia

SAINT-LOUIS Caveau du Café Littéraire25 septembre à 20h30 : Domino_e - Rock28 septembre à 20h30 : Concert conférence dans le cadre du 20e anniversaire du GECA Brass - El Tango avec Gustavo Beytelmann

La Coupole29 septembre à 20h30 : Concert du GECA Brass30 septembre à 15h : Concert du Brass Band de l’Armée de l’Air

Forum de l’Hôtel de VilleDu 29 septembre au 9 décembre : L’été photographique de Lectoure - Photographie

Fondation Fernet Branca Du 16 septembre au 9 décembre : Philippe Pasqua - Peinture/DessinDu 29 septembre au 4 novembre : L’été photographique de Lectoure - Photographie

BAS-RHINHAGUENAU

Musée historique, Chapelle des AnnonciadesJusqu’au 14 octobre : Exposition Simon Lévy - Peinture

Théâtre de Haguenau6 et 7 septembre à 20h : Présentation de saison : Living ! par la Compagnie Décalée - Jazz, cirque, magie

ILLKIRCH GRAFFENSTADENL’Illiade18 et 19 septembre à 20h30 : Les GarSon - Répétition publique - Humour23 septembre à partir de 14h30 : Ouverture de saison – Spectacles, musique...

OBERHAUSBERGENLe PréO29 septembre à 20h : Ouverture de saison

OSTWALDLe Point d’Eau15 septembre à 19h30: Soirée de présentation de saison avec Samarabalouf

SÉLESTATFrac Alsace et Chapelle Saint-Quirin Jusqu’au 30 septembre : Exposition Nicolas Boulard - « La suspension d’incroyance »

Les Tanzmatten11 septembre à 20h30 : Ronald Baker Quintet feat. Michele Hendricks - Jazz14 et 15 septembre à 20h30 : 4 secrets - Mentalisme/Humour

SCHILTIGHEIMSalle des Fêtes14 septembre à 19h30 : Ouverture de la saison de l’Echappée Belle

STRASBOURGLe KafteurDu 27 septembre au 6 octobre : Antonia de Rendinger - Humour

La LaiterieLa sélection de DIVERSIONS21 septembre : Aqmé + invité – Rock métal28 et 29 septembre : Les Nuits électroniques de l’Ososphère : SebastiAn, Brodinski, Naïve New Beaters... - Electro

Le Maillon4, 13 et 14 septembre à 19h : Apéros de présentation au Gobelet d’Or, 28 rue de la Broque - Réservation indispensable au 03 88 27 61 716 septembre à 19h : Cité de la Musique et de la Danse - Auditorium

Opéra National du Rhin20 septembre à 20h : Requiem de Verdi (au Zénith de Strasbourg) – Opéra21 septembre à 20h30 : Moses und Aron (au PMC, Salle Erasme, dans le cadre du festival Musica) - Opéra

Pôle Sud29 septembre : Les Europhonies – Parades urbaines dans les rues de Strasbourg

TJPDu 21 au 23 septembre : Week-end d’ouverture de saison:– Marionnettes, Théâtre d’objets

Musées de StrasbourgMAMCSJusqu’au 19 septembre : Max Klinger -Le théâtre de l’étrange - Gravures

Musée Tomi Ungerer Jusqu’au 11 novembre : Le Zoo de Tomi Ungerer - Dessin

Musée zoologiqueJusqu’au 6 janvier : Croquer à belles dents - Exposition de crânes d’animaux

Autres ExpositionsLa ChambreDu 31 août au 7 décembre : Hotspot Junge Deutsche Fotografie

StimultaniaDu 14 septembre au 11 novembre : « Avancée de la fiction sur le réel, vents forts et perturbations à l’Est », photographies et vidéos des artistes russes Viktoria Sorochinski et Tim Parchikov

Aqmé à La Laiterie le 21 septembre

Benjamin Francis Leftwich le 28 septembre au Noumatrouff

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La cie Non Nova les 22 et 23 septembre au TJP de Strasbourg

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Les sorties du mois en un clin d’oeil

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5 Diversions Une rentrée 2012

La Filature de MulhouseDepuis janvier 2012, la Filature de Mulhouse a une nouvelle directrice. Monica Guillouet-Gélys présentait en juin dernier la nouvelle programmation de la scène nationale de Mulhouse, entre « oeuvres de référence et création contemporaine émergente ». Une programmation particulièrement ouverte cette année sur l’international.

Monica Guillouet-Gélys a souhaité s’inscrire dans la continuité de certains projets mis en place par Joël Gunsburger. C’est notamment dans cette optique que les deux temps fort Trans(e) et Dans(e) sont à présent réunis en un seul festival en mai. Si le nom n’a pas encore été arrêté, on sait déjà que ce festival tournera autour de la jeune création européenne, pour mettre en lumière d’autres manières de faire du théâtre ou de la danse, proposer d’autres esthétiques au public alsacien. Ce temps fort est organisé en partenariat avec plusieurs structures européennes. La programmation complète sera connue dans le courant de la saison. Deux spectacles sont d’ores et déjà programmés, dont celui de Joël Pommerat, La réunification des deux Corées. Le metteur en scène garde pour l’instant le slience sur cette nouvelle création dont la première aura lieu en janvier prochain au Théâtre de l’Odéon à Paris.

Artistes associésJoël Pommerat est l’un des deux nouveaux artistes associés de la Filature à partir de cette saison. Parallèlement à la présentation de ses spectacles - dont le premier, l’opéra Thanks To My Eyes, est à voir dès le 28 septembre -, il mènera donc différentes actions culturelles sur le territoire durant l’année. Une véritable convention de partenariat sera définie durant la saison 2013-2014. Le second artiste associé est David Lescot qui propose cette année deux spectacles. Les jeunes, en février prochain, tournera autour de l’adolescence et de la musique rock. Les préoccupations seront toutes différentes en avril avec Tout va bien en Amérique. David Lescot traitera ici de la question ouvrière aux Etats-Unis. Le spectacle prend la forme d’un oratorio auquel participeront notamment la comédienne Irène Jacob et un slammeur. En sa qualité d’artiste associé, David Lescot proposera lui aussi de petites interventions et des ateliers durant l’année.

Ouverture de saison le 18 septembreComme le veut la tradition, la saison s’ouvrira en septembre sur une grande soirée. Une ouverture éclectique puisque la Filature a invité le projet de Rodolphe Burger autour du Velvet Underground. Avec la chorégraphe Mathilde Monnier, l’ex-chanteur de Kat Onoma a eu carte blanche, et tous deux inviteront des artistes pour un hommage à la célèbre formation new-yorkaise qui a réinventé la pop et le rock à la fin des années 60.

Les VagamondesAutre temps fort de l’année à voir au coeur de l’hiver du 15 au 19 janvier, Les Vagamondes seront consacrés aux cultures méditerranénnes dans toute leur diversité. Là encore la programmation n’est pas achevée, mais Monica Guillouet-Gélys exprime déjà sa volonté de susciter des rencontres avec des artistes venus de tout le pourtour méditerrannéen. Des oeuvres souvent en phase avec l’actualité politique, avec là encore des manières différentes de produire les spectacles, des difficultés financières parfois, qui ne brident pourtant pas la création, bien au contraire...

L’un des spectacles, Orient mon amour, est d’abord une rencontre. Une rencontre entre divers artistes, de Bratsch à Kamilya Jubran, en passant par le poète Salah Al Hamdani. Les Vagamondes verront aussi la venue du danseur Andrés Marín, véritable référence de la danse flamenca en Espagne, qui viendra fouler les planches de la Filature le 18 janvier prochain.

Aperçu de la programmationLa Filature en 2012-2013, ce sont 47 spectacles - hors temps forts -, dont 15 créations. Pluridiscipinaire en tant que scène nationale, la Filature proposera théâtre, musique, danse, cirque... véritable panorama de la création contemporaine. La scène nationale mulhousienne recevra notamment des artistes confirmés dont la réputation n’est plus à faire. Ainsi Stéphane Braunschweig viendra présenter, une fois n’est pas coutume, la mise en scène d’un auteur italien, Pirandello, avec Six personnages en quête d’auteur, créé en Avignon cet été. Jacques Vincey, qui s’est illustré récemment avec sa mise en scène des Bonnes, revient à Mulhouse présenter cette fois La Vie est un rêve de Calderón, entre tragédie et comédie. La jeune garde dramatique européenne sera aussi mise en lumière, que ce soit avec le russe Vladimir Pankov et sa Noce de Tchekhov, sous le signe d’un cabaret décadent mobilisant 40 artistes sur scène, ou Anne Théron qui avec L’Argent, redonne

chair aux mots du poète Christophe Tarkos en recourant notamment aux nouvelles technologies.

La danse sera toute aussi métissée et internationale, entre Vertical Road d’Akram Khan mêlant tradition kathak - danse du nord de l’Inde - et esthétiques contemporaines, et Puz/zle de Sidi Larbi Cherkaoui, à la croisée des cultures libanaise et corse.

Programme contrasté également en matière de concerts puisque la Filature a mis en place un panel très large d’artistes aussi divers que Vincent Delerm, qui viendra présenter Memory, du théâtre musical le 1er décembre, et Manu Katché au sein d’un quartet de jazz en fin de saison. Olivier Py se présentera seul en scène pour interpréter Miss Knife, chanteuse de cabaret reprenant les propres textes de l’ancien directeur du Théâtre de l’Odéon. De la chanson enfumée d’Arthur H aux envolées jazzy de Madeleine Peyroux, la saison musicale de la Filature s’annonce pour le moins éclectique elle aussi.

- Dominique Demangeot -

www.lafilature.org

Rodolphe Burger a carte blanche pour l’ouverture de saison, en compagnie de Mathilde Monnier le 18 septembre

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Thanks To My Eyes, l’opéra de l’artiste associé à La Filature Joël Pommerat, à découvrir le 28 septembre

Autre artiste associé, David Lescot présentera notamment Les jeunes en février prochain

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6Diversions Une rentrée 2012

Les Rencontres Pot’Arts Les amateurs de musique ont pris l’habitude de chercher du regard dans le ciel le grand chapiteau qui se dresse depuis onze ans à Tagolsheim. La Communauté de communes du secteur d’Illfurth dans le Haut-Rhin organise une fois encore ses rencontres Pot’Arts.

Sur le parking de la piscine, du 13 au 22 septembre, le chapiteau de cirque - chauffé ! accueillera plusieurs concerts, qui feront une bonne place aux artistes de la région en début ou en fin de soirée, parallèlement à la programmation. L’occasion notamment de terminer les soirées dans une atmosphère conviviale, où il n’est pas rare que les artistes fassent le boeuf avec d’autres musiciens. L’association Colauquinte assurera quant à elle buvette et petite restauration.

Premier week-end

La programmation fait une nouvelle fois place au métissage musical. La soirée d’ouverture du jeudi 13 septembre sera ainsi un hommage à Mito Loeffler. Le frère et les fils du guitariste alsacien feront honneur à la mémoire du musicien. Rocky Gresset, Antonio el Titi et Louis Winsberg parcourront quant à eux le répertoire manouche avec leurs six cordes, entre jazz, musique tzigane et flamenco.

Le lendemain place au tango avec José Luis Barreto et Tanguisimo. Le tango argentin viendra réchauffer le chapiteau de Tagolsheim. Autour du baryton, bandonéons, violons, piano et contrebasse s’animeront.

Samedi 15 septembre, place à l’humour avec une soirée qui offre carte blanche à Eric Bouvron. L’humoriste qui a présenté Afrika ! cet été à Avignon, a choisi de convier plusieurs artistes qui mêlent l’humour - dont Sophie Forte - à d’autres disciplines. Chanson, cirque, live painting... Le chapiteau de Pot’Arts prendra des airs de music-hall...

Second week-end

Vendredi 21 septembre, Pot’Arts reçoit un invité de choix en la personne de Piers Faccini. D’origine italo-écossaise, vivant en France, Piers Faccini est ce que l’on appelle un songwriter, au sens noble du terme. Un véritable « créateur de chansons » qui tire son inspiration du folk traditionnel américain, y ajoutant une bonne dose de blues. Il y a un an tout juste, Piers Faccini sortait son nouvel opus, l’album d’un voyageur comme l’illustre

le patchwork de cartes sur la pochette. Le musicien nous invite à nous évader avec lui. Car en effet si la base de ses compositions est folk (comme le premier titre No Reply ou encore And Still The Calling, certainement le morceau se rapprochant le plus de sa précédente production), les arrangements de My Wilderness proviennent résolument de la musique orientale. Celle-ci était d’ailleurs déjà présente sur Two Grains Of Sand mais ne prenait pas autant d’ampleur que sur ce nouvel opus. Trouvant l’alchimie parfaite pour ne pas tomber dans un vulgaire album estampillé «musique du monde», il nous envoûte avec ses rythmes lancinants (The Beggar & The Chief) et même sa voix prend parfois des accents ensoleillés (Three Times Betrayed). Une chaleur émane de chaque composition, des plus dansantes (Tribe, Dreamer) aux plus posées (Say But Don’t Say) ou même dans les moments plus sombres (The Branches Grow).

Le samedi 22 suivra tout naturellement avec une Nuit du Blues. String for Two est un duo piano et rythm’machine qui retrace plusieurs courant du blues. Big Daddy Wilson, bluesman originaire de Caroline du Nord, poursuivra la soirée.

- Manu Gilles, Florian Antunes Pires -

Rencontres Pot’Arts, Tagolsheim, du 13 au 22 septembre - Renseignements :03 89 08 45 40 et 03 89 08 45 41Exposition «La passion du cirque » à la Bibliothèque d’Illfurth du 7 au 28 septembre. Lors des journées européennes du patrimoine, les 15 et 16 septembre, la communauté de communes propose une exposition et un jeu de piste (avec prestation musicale et conte) sur le thème «les  patrimoines cachés » à Heidwiller.www.cc-secteurdillfurth.fr/loisirs/pot-arts.htm

Piers Faccini le 21 septembreà Pot’Arts

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8Diversions Une rentrée 2012

La Coupole de Saint-LouisNouvelle saison pour le Théâtre La Coupole de Saint-Louis qui poursuit son exploration d’une scène pluridisciplinaire, en renforçant cette année les collaborations avec d’autres structures culturelles alsaciennes.

La saison s’ouvrira le 6 octobre avec un classique de la comédie-ballet, Le Bourgeois Gentilhomme, qui fera se côtoyer dans sa distribution le couple atypique François Morel des Deschiens - qui jouera Monsieur Jourdain - et Alain Pralon de la Comédie Française. Notons que François Morel sera présent à la Médiathèque de Saint-Louis l’après-midi du 6 octobre à 16 heures pour présenter son dernier livre L’air de rien - chroniqué en p.22 -. De l’humour toujours mais dans un registre bien différent le 18 octobre avec Claudia Tagbo, une ancienne du Jamel Comedy Club qui mène aujourd’hui sa propre route avec succès.

ThéâtreC’est à une saison éclectique, tant sur les sujets abordés que sur les disciplines présentées, que nous invite La Coupole. Théâtre de l’absurde avec Les Chaises de Ionesco, marionnettes avec la compagnie strasbourgeoise Flash Marionnettes, l’art dramatique sera très présent cette année à Saint-Louis, d’autant plus que La Coupole a engagé des partenariats avec des structures comme la Comédie de l’Est à Colmar. Elle accueillera ainsi en décembre la dernière création de son directeur Guy-Pierre Couleau, co-produite avec la Coupole, Maître Puntila et son valet Matti. Citons encore une collaboration avec le réseau Quint’est réunissant plusieurs structures sur le Grand Est. Cette saison La Coupole

parrainnera ainsi la compagnie bourguignonne La Tribu d’Essence à l’occasion de son spectacle Tohu Bohu Provisoire présenté en janvier.

Fusions musicales en novembreLa Coupole reconduit son festival Rencontres avec les musiques d’ailleurs, histoire de réchauffer l’automne. Cette année du 16 au 23 novembre, le festival portera bien son nom puisque dès l’ouverture le 16 novembre, le groupe Danù nous transportera sur les

terres d’Irlande, tandis que le lendemain c’est un groupe de Gospel qui se présentera sur les planches de la Coupole. Le festival se poursuivra avec des couleurs yiddish et tziganes, et sur la musique traditionnelle portugaise : le Fado.

Les autres concerts proposeont un programme riche en musique classique : récital de piano, Kammerorchesterbasel ainsi que des collaborations avec les forces vives locales. L’Orchestre Symphonique de Saint-Louis se produira tout d’abord les

5 et 6 janvier pour le traditionnel concert de Nouvel An, un programme mêlant airs d’opérette et répertoire traditionnel des fêtes (valses viennoises). La formation accueillera également en avril 2013 la soprane Vannina Santoni à l’occasion d’un programme autour de Haendel, Bach et Brahms. En mai prochain, les professeurs du Conservatoire de Saint-Louis proposeront quant à eux un programme autour de Saint-Saëns, spécialement créé pour le jeune public et la famille : Le carnaval des animaux.

CirqueLa Coupole a mis également en place une programmation de cirque, des rendez-vous familiaux à prendre en novembre avec Alice au pays des merveilles, le texte de Lewis Caroll étant adapté par le jeune auteur de théâtre Fabrice Melquiot qui transporte l’univers d’Alice en Chine. Un deuxième temps fort autour du cirque se déroulera en février, la compagnie Virevolt s’inspirant ici du handicap (en partenariat avec Momix).

DanseTrois spectacles de danse seront proposés, nous invitant à découvrir différentes chorégraphies : Alonzo King et le Lines Ballet de San Francisco, Giselle par le Ballet de l’Opéra National Tchaïkovski de Perm, et Ce que le jour doit à la nuit par Hervé Koubi entre France et Algérie, capoeira et hip hop. Trois propositions chorégraphiques contrastées, du ballet classique à la danse urbaine.

- Bertrand Demornieux -

La Coupole de Saint-Louiswww.lacoupole.fr

Ouverture du Moloco, espace des musiques actuelles du Pays de MontbéliardOn l’attendait depuis longtemps dans le Pays de Montbéliard et sur l’Aire urbaine en général. Le nouvel Espace des musiques ac-tuelles du Pays de Montbéliard ouvrira enfin ses portes le 20 septembre prochain. A cette occasion, quatre jours de concerts et autres animations sont prévus à Audincourt.

Le Pays de Montbéliard bénéficiera d’une programmation musicale éclectique entre rock et reggae, hip hop et soul. D’ici décembre sont attendus notamment le poids lourd du blues new-yorkais Popa Chubby - le 11 octobre - et Youssoupha le 28 octobre, deux artistes qui reflètent bien l’éclectisme musical souhaité par l’équipe du Moloco. Citons encore quelques rendez-vous à ne pas manquer comme la cinquième soirée Keep The Faith dédiée à la Soul le 29 de ce mois, mais aussi la prestation du trop rare Matt Elliott le 9 novembre. Mais avant cela, quatre jours d’inauguration se tiendront donc du jeudi 20 au dimanche 23 septembre.

Jeudi 20 septembre à 20h30Premier pas dans la salle du Moloco pour les spectateurs et premier concert assuré par le groupe 65 Mines Street, formation en résidence sur la saison 2012-2013. Les cinq membres des 65 se voient rejoints sur scène par quatre autres musiciens qui ajoutent une section cuivre à l’attirail sonore de la formation. Reprises et compositions réarrangées du groupe sont au programme. Quant à A.S.M. (A State Of Mind), ils apporteront leur dimension hip hop funk à cette soirée d’inauguration.

Vendredi 21 septembre à 20h30 Après l’ouverture gratuite du 20, le Moloco entre dans le vif du sujet avec une soirée de concerts oscillant entre l’électro pop de Yuksek, et la pop sous UV de The Bewitched

Hands. Les deux formations sont originaires de Reims et ont d’ailleurs déjà collaboré ensemble. A voir aussi ce 21 septembre ALB et Hibou.

Samedi 22 septembre à 20h Carte blanche est donnée au collectif « Rien n’a encore changé », actif depuis près de dix ans dans le domaine des musiques actuelles sur le Pays de Montbéliard - organisation de concerts et soutien aux groupes locaux -. Le collectif a convié une belle brochette de besogneux de la six cordes, tendance psychobilly. Les Allemands de Mad Sin, référence berlinoise du psychobilly, partageront la scène avec le non moins Punk dans l’âme Powersolo. Une soirée qui sera

aussi l’occasion de retrouver sur scène les Hellbats qui reviennent en force et réintègrent un contrebassiste. On retrouvera aussi le rockabilly à haute dose radioactive de The Irradiates, ainsi que The Napoleons - originaires de Montbéliard, exilés à Nancy -, et leur son penchant vers le blues et le rock sudiste qui tache.

Dimanche 23 septembre à partir de 11h Le dimanche, le Moloco ouvre ses portes pour des visites guidées des lieux, histoire de se familiariser avec cette nouvelle salle qui a élu domicile dans les murs de l’ancien cinéma Lumina d’Audincourt.

- Dominique Demangeot -

www.lemoloco.comPopa Chubby le 11 octobre

Mad Sin le 22 septembreYuksek le 21 septembre

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RLa programmation du Moloco sera trimestrielle, constituée de 50 concerts par an en production propre ou locale. Deux festivals seront également inscrits à l’affiche: Impetus et Generiq, ainsi que des soirées thématiques avec des concepts atypiques comme les soirées Keep The Faith.

Le directeur du Moloco David Demange souhaite également établir des actions culturelles en milieu scolaire comme ce fut le cas avec les Barcellades et le chanteur de Psykick Lyrikah. Des séances pour enfants, baptisées ‘‘Molokids’’, seront également mises en place très prochainement.

François Morel interprétera Monsieur Jourdain le 6 octobre

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Page 9: Diversions Alsace septembre 2012

9 Diversions Une rentrée 2012

Après une année de transition la saison der-nière, suite au départ de Marc Albrecht, le nouveau directeur musical de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg, Marko Le-tonja, peut enfin proposer au public alsacien sa première programmation pour la saison 2012-2013, un nouveau voyage entre mu-sique symphonique et musique de chambre.

Signe de la volonté d’accroître encore le rayonnement de l’OPS, l’orchestre se pro-duira le 20 septembre prochain au Zénith de Strasbourg, sous la direction de Marko Le-tonja. Il y interprètera le Requiem de Verdi, en compagnie du Choeur de l’OPS, de celui de l’Opéra national du Rhin et de l’Ensemble vocal du Conservatoire.

Notons également en ce début de saison, toujours en matière d’ouverture, la tenue le 23 septembre, dans le cadre du festival Musica, d’un ciné-concert qui devrait en intéresser plus d’un, puisqu’il s’agit du long-métrage incontournable de 2012 : The Artist avec Jean Dujardin, qui sera revisité en mu-sique par l’OPS. Il s’agira de la première dif-fusion française de la version ciné-concert.

Marko Letonja sera évidemment très présent cette année à la direction d’orchestre, ou-vrant la saison des abonnements les 4 et 5 octobre en compagnie du soliste pianiste Cédric Tiberghien. Le tonitruant Manda-rin merveilleux de Bartók se fera entendre, suivi du nom moins énergique Concerto en sol majeur de Ravel. Après une partition contemporaine d’Eric Tanguy, Ravel sera de retour avec la Suite n°2 de l’un de ses chefs- d’oeuvre : Daphnis et Chloé.

Cette saison l’OPS initie un nouveau projet consistant à accueillir un artiste en résidence. En 2012-2013, c’est le pianiste Serbe Dejan Lazić qui a été convié par Marko Letonja. On le retrouvera pour la première fois le 18 no-vembre dans le cadre d’Orchestres en Fête autour d’un programme Haydn, Chtche-drine et Chostakovitch. Dejan Lazić partage-ra aussi la scène avec le chef international Walter Weller fin novembre - Suk, Beethoven, Schumann - avant de se produire seul en ré-cital en février prochain. Un programme mul-ti-facettes où musiques baroque et moderne seront mises en regard à travers des pièces de Scarlatti et Bartók, Bach et Britten.

Parmi les nombreux concerts, citons - sans viser l’exhaustivité ! - le retour du chef Mu-hai Tang qui sera cette fois accompagné en novembre du jeune violoniste virtuose Feng Ning, ou encore un autre virtuose, du piano cette fois, le russe Evgeny Kissin qui donnera, en décembre, un programme autour de Grieg.

Les actions culturelles sont bien sûr renou-velées cette saison, avec notamment des concerts éducatifs dans les jardins d’enfants, crèches et maternelles, mais aussi à l’Univer-sité

- Marc Vincent -

Programme complet :www.philharmonique-strasbourg.com

Orchestre philharmonique de Strasbourg

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10Diversions Une rentrée 2012

C’est sur la reprise du Dom Juan de Julie Brochen que s’ouvrira la nouvelle saison du TNS le 3 octobre. La directrice du Théâtre national de Strasbourg a revu sa mise en scène en l’adaptant pour une configuration cette fois frontale, resserrant l’attention autour de l’intimité des personnages. Cette nouvelle saison sera également émaillée de nombreuses créations, menées notamment en coproduction.

Du 13 au 30 novembre, la première de ces créations mettra en scène un texte de l’auteur Gildas Milin. Toboggan nous met en présence d’un drame de société peu connu en France. Face à la crise à laquelle la société japonaise n’échappe pas, de plus en plus de personnes âgées se voient contraintes de commettre des vols pour s’en sortir. Si la noirceur du propos est atténuée par un humour que Gildas Milin souhaite bien présent, ce « Gang des vieux » nous sensibilise pourtant à un problème très actuel, consistant à savoir comment nous traitons nos anciens dans un monde en perte de repères familiaux, et au bord du chaos financier.

Autre création avec Sallinger, Catherine Marnas mettant ici en scène la pièce de Bernard-Marie Koltès. Dans le New-York des années 60, l’auteur explore le passage à l’âge adulte, se plaçant, via le titre de la pièce, sous le patronage de J.D. Salinger, l’auteur du mythique Attrape-coeurs. Dans le cadre de cette création, Patrice Chéreau, qui a été le premier à monter le travail de Koltès, devrait être présent à l’occasion d’une conférence-débat.

La troisième création de la saison se déroulera du 10 janvier au 2 février. Après le classique Molière, Julie Brochen nous fait découvrir cette fois le travail de l’écrivain irlandais Sebastian Barry. L’auteur arrange une rencontre entre deux personnages de l’histoire britannique, deux femmes, l’une infirmière, l’autre chirurgien, qui ont fait avancer la médecine moderne notamment dans les colonies anglaises. Deux femmes fortes, dont une - le docteur Barry - s’est faite passer pour un homme sa vie durant afin de pouvoir exercer la médecine -. L’histoire de deux engagements forts.

En janvier également, on pourra suivre la nouvelle création de l’ancien directeur du

CDN de Besançon Sylvain Maurice. Il retrouve le chemin des planches avec Métamorphose, adaptation « très librement inspirée » de l’oeuvre de Kafka. « L’inquiétante étrangeté » que Sylvain Maurice souhaite mettre en scène, selon ses propres termes, il l’avait déjà explorée en adaptant notamment La chute de la maison Usher.

La dernière création de la saison sera le troisième volet du Graal Théâtre, qui se penche cette fois sur l’histoire du chevalier Gauvain. Du 21 mai au 7 juin, le TNS accueillera donc la suite de la sage arthurienne, portée par le TNS et le TNP de Villeurbanne. Une fois encore, les troupes de comédiens des deux théâtres sont réunies sur scène.

Le TNS alternera cette saison entre les grands classiques revisités - Gorki, Brecht, Tchekhov - et des auteurs modernes comme Dylan Thomas avec Au bois lacté. Eric Vigner proposera ainsi en février deux spectacles, l’une comédie en vers classiques de Pierre Corneille, l’autre, pièce dont la thématique ultra-contemporaine - le centre de détention de Guantanamo - aborde un sujet d’une actualité brûlante. Un autre metteur en scène sera accueilli à deux reprises cette année. Il s’agit d’Attila Vidnyánszky, dramaturge d’origine hongroise qui présentera une adaptation des Trois soeurs de Tchekhov et du Fils devenu cerf de Ferenc Juhász, poète hongrois né en 1928.

- Paul Sobrin -

www.tns.fr

© Franck Beloncle

© Fréd

éric Iovino

Au bois lacté en décembre

Dom Juan au TNS dans une nouvelle mise en scène dès le 3 octobre

Théâtre national de Strasbourg

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11 Diversions Une rentrée 2012

En poste à la direction du TJP depuis janvier 2012, Renaud Herbin a mis cet été les dernières touches à la nouvelle saison.

Formé à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts de la Marionnette de Charleville-Mézières, évoluant au sein de la compagnie LàOù, le nouveau directeur du TJP travaille depuis plusieurs mois à assurer la transition avec Grégoire Callies, dans ce théâtre qui possède son histoire propre. « Je ne définis pas mon travail exclusivement autour de la marionnette ou d’un public », explique Renaud Herbin. Ce dernier envisage en effet l’art de la marionnette au croisement du théâtre, de la danse, des arts visuels... C’est dans cette optique que seront organisées tous les deux ans des rencontres internationales des écoles d’arts en général. En juin 2013, élèves des écoles de Charleville-Mézières, de Stuttgart, du TNS et de l’ESADS se retrouveront pour échanger autour de leurs disciplines respectives, tout en essayant de créer ensemble lors d’ateliers.

Les trois mots clés de cette nouvelle saison au TJP sont ainsi Corps, Objet et Image, trois pistes de réflexion que suivront les artistes cette année. En tant que Centre dramatique national, le TJP remplit des missions de diffusion, mais il doit aussi favoriser la création ainsi que les rencontres artistes / public.

Artistes en résidencePlusieurs artistes assureront une présence régulière au TJP, d’une part pour présenter bien sûr leurs spectacles, et d’autre part pour mener diverses actions culturelles sur Strasbourg. On retrouvera ainsi notamment Jean-Pierre Larroche et Jacques Templeraud plusieurs fois dans la saison.

Spectacles pour tous« Tous les spectacles peuvent être vus par des adultes », tient à souligner Renaud Herbin. Le changement de l’appellation - de « Théâtre Jeune Public » à « Toujours Jamais Peut-être » - doit ainsi servir à signifier que la marionnette n’est pas un art cantonné aux jeunes spectateurs, loin s’est faut. Des thématiques entreront certes particulièrement en résonance avec certains publics. Ainsi Kindertotenlieder, de Gisèle Vienne, « pièce paysage sur l’identité, le rapport à l’autre » comme l’explique Renaud Herbin, parlera aux adolescents en particulier. Sirènes, par Eve Ledig et Le Fil Rouge Théâtre, s’inspirant de La petite sirène d’Andersen, retiendra particulièrement l’intérêt des enfants. Très attentif à la diversité des disciplines, Renaud Herbin a donc constitué sa première

saison en mêlant aussi les formats. Avec Jacques Templeraud, le public alsacien rencontrera l’un des fondateurs du théâtre d’objets en France, qui jouera notamment dans Le Chant du Bouc au TJP du 18 au 20 octobre. Autre référence, Isabelle Hervouët, ancienne élève de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts de la Marionnette de Charleville-Mézières, cultive depuis longtemps la pluridisciplinarité elle aussi, côtoyant sur scène comédiens, musiciens, théâtre d’ombres et d’objets, peinture... comme dans Uccellini qu’elle présentera en octobre. Certains spectacles ne feront pas appel à la marionnette à l’image de Molin Molette de Pierre Meunier, qui retrouve ses chères mécaniques et lois de la physique. Car au-delà de l’art de la marionnette, c’est le

rapport de l’artiste à la matière que souhaite questionner Renaud Herbin durant son mandat au TJP.

Ouverture de saison du 21 au 23 septembreLe nouveau TJP accueillera le public l’avant-dernier week-end de septembre. Plusieurs spectacles seront proposés dont celui de Julika Mayer, en résidence au TJP en mars 2013. Quatre autres week-ends de ce type suivront dans l’année, un rendez-vous régulier de fin de semaine que Renaud Herbin souhaite instaurer - en novembre, janvier, mars et mai prochains -. Des week-ends « pour accéder à la matrice du projet Corps Objet Image, un espace de retour des laboratoires ».

- Dominique Demangeot -

TJPwww.tjp-strasbourg.com

Renaud Herbin, nouveau directeur du TJP

En mai dernier, l’Opéra national du Rhin présentait sa nouvelle saison 2012-2013. Parallèlement à la danse et aux récitals, ce sont neuf nouvelles productions lyriques qui émailleront la saison, alors que l’OnR fête en 2012 ses 40 ans.

A la rentrée, l’OnR bouscule les habitudes en programmant son opéra d’ouverture le 20 septembre au Zénith de Strasbourg. Ce dernier accueillera 100 musiciens et 160 choristes, pour 8.500 spectateurs attendus à l’occasion du Requiem de Verdi, oeuvre humaniste par excellence, hommage au poète italien Alessandro Manzoni. Le défi est de porter l’art lyrique vers un nouveau public.

Une fois encore, les spectacles présentés seront divers dans les thèmes et les formes. C’est ainsi Stéphane Braunschweig, ancien directeur du TNS, qui reviendra à Strasbourg mettre en scène l’opéra impressionniste Der ferne Klang de Franz Schreker. Cette oeuvre post romantique peu connue est à découvrir à partir du 19 octobre à Strasbourg, et du 9 novembre à Mulhouse. De l’opéra d’esthétique contemporaine, marquée par l’écriture sérielle de Schoenberg - Moses und Aron le 21 septembre - à l’emblématique pièce de Puccini Tosca, oeuvre foisonnante, histoire d’amour sur fond de bouleversements politiques, l’OnR nous fera entendre une fois encore l’art lyrique sous de multiples facettes. Mariame Clément sera de retour avec, dès le 7 décembre, une nouvelle mise en scène de La Flûte enchantée. La jeune metteuse en scène que l’on a pu voir ces dernières années à l’OnR avec La Belle Hélène, Werther et Der Rosenkavalier, se consacre à présent au dernier opéra composé par Mozart, l’une des oeuvres lyriques les plus jouées au monde.

L’OnR continue de jouer les contrastes et traverser les époques, puisque l’on pourra aussi entendre l’avant-dernier opéra de Benjamin Britten. Avec Owen Wingrave, créé à l’origine pour la télévision en 1971, le compositeur anglais, farouchement pacifiste, dénonçait la guerre du Vietnam. A découvrir également, en mai et juin prochains, une oeuvre peu connue de Georges Bizet, éclipsée par le succès de Carmen. Les Pêcheurs de perles est là encore une histoire d’amour et de jalousie ayant pour théâtre l’île de Ceylan, une oeuvre que Bizet compose alors qu’il n’a que 25 ans.

Le jeune public n’est pas oublié avec deux productions, l’une concernant l’oeuvre emblématique de Leoš Janáček, La petite renarde rusée, et l’autre d’un jeune compositeur contemporain, Marius Felix Lange, qui s’est penché sur l’histoire de Blanche-Neige.

Le Ballet de l’OnRLe chorégraphe italien Ivan Cavallari, formé au Ballet de la Scala de Milan, prend la suite de Bertrand d’At. Cette saison, la programmation du Ballet de l’ONR mêlera les générations, avec notamment la venue en octobre et novembre du grand chorégraphe suisse Heinz Spoerli qui travaillera sur les Variations Goldberg, et du jeune Rui Lopes Graça confrontant sa chorégraphie à celle du maître de ballet Marius Petipa, mort en 1910. Le sujet sera ici Don Quichotte. Ivan Cavalli a invité également Mathieu Guilhaumon, membre du Ballet de l’ONR, qui revisitera le fameux Peer Gynt de Grieg. Dans le cadre du programme « La Folie dans la danse » en mars 2013, le nouveau directeur présentera sa dernière création Dolly. Sur le tumultueux Concerto pour piano n°2 de Prokofiev, le chorégraphe questionne les conséquences des avancées scientifiques et du clônage en particulier.Cette saison le Ballet collaborera également avec l’OnR à l’occasion de la création de Tannhäuser de Wagner en mars et avril prochains.

Les métiers du spectacle à découvrir à La Filature de Mulhouse le 6 octobreLa Scène nationale de Mulhouse accueillera artistes et techniciens de l’OnR le samedi 6 octobre prochain. L’occasion d’en apprendre plus sur les nombreux corps de métiers qui font vivre une maison d’opéra comme les décors, les costumes, le maquillage et bien d’autres choses encore. Ateliers et répétitions publiques seront aussi de la partie.

- Bertrand Demornieux-

www.operanationaldurhin.eu

Opéra national du Rhin

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Le Chant du Bouc mis en scène par Jacques Templeraud

Pygmalion miniature par Renaud Herbin

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Ivan Cavallari

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L’OnR nous fera entendre une fois encore l’art lyrique sous de multiples facettes.

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12Diversions Une rentrée 2012

C’est en faisant apporter un imposant gâteau sur la scène de la Comédie de l’Est que Guy-Pierre Couleau fêtait en juin le 65ème anniversaire de la création du Centre dramatique national d’Alsace par Jeanne Laurent, première structure de décentralisation dramatique en France. L’occasion aussi de fêter l’obtention du label de centre dramatique national, qui permettra au directeur de poursuivre ses actions en faveur de l’art théâtral à Colmar et en région.

Ces actions, Guy-Pierre Couleau entend les mener d’abord en gardant le cap de la création. Ce sont quatre spectacles qui seront créés cette année à Colmar, dont deux par le directeur du CDN autour de Bertolt Brecht. Dès octobre, il mettra en scène Maître Puntila et son valet Matti, qui conviera onze acteurs sur scène. Guy-Pierre Couleau s’est inspiré ici d’une scène des Lumières de la ville de Chaplin pour cette pièce que Brecht écrit en 1940, alors que les troupes nazies poursuivent leur inexorable avancée en Europe. Mêlant théâtre et musique, Maître Puntila et son valet Matti propose une réflexion sur l’engagement, démarrée avec Sartre et Camus quelques années plus tôt. En mai prochain, la saison s’achèvera sur un autre spectacle brechtien, mais d’une forme particulière cette fois puisque Guy-Pierre Couleau a demandé à sa comédienne chanteuse fétiche, Nolwenn Korbell, de venir interpréter, seule en scène, un répertoire de chansons écrites par Brecht. Ce Cabaret Brecht qui se situe « entre le manga japonais et Nina Hagen » pour reprendre les termes de Guy-Pierre Couleau, devrait proposer une forme théâtrale pour le moins originale...

Les deux autres créations à suivre en 2012-2013 à Colmar auront pour metteurs en scène Pauline Ringeade et Guillaume Delaveau. La première plongera dans l’univers absurde et décalé de Boris Vian, en mettant en scène sa dernière pièce Les Bâtisseurs d’empire ou Le Schmürz. Le Schmürz, c’est un mystérieux personnage, souffre-douleur d’une famille. Une pièce qui oscille entre « une grande drôlerie et des rapports sociaux très codés », explique Pauline Ringeade. Guillaume Delaveau remontera le temps pour nous présenter Torquato Tasso, pièce inspirée de la vie du Tasse, poète italien du XVIème siècle qui finira sa vie interné pour folie. En prenant pour exemple ce grand poète, le metteur en scène s’interroge sur les relations entre art et pouvoir, le Tasse ayant exercé sous la protection du Duc de Ferrare.

Cartes blanchesCette année, Guy-Pierre Couleau a décidé d’accorder des cartes blanches à trois acteurs en octobre, mars et mai. La première est dédiée à Pierre Barrat qui nous fera entendre l’histoire troublante du Horla de Guy de Maupassant. La comédienne Anne Le Guernec nous emmènera quant à elle dans l’oeuvre de Giacometti, tandis que François Kergourlay nous présentera quelques extraits de textes du poète russe Daniil Harms.

Théâtre... en appartementsCitons encore une initiative originale de la Comédie de l’Est cette année, qui vous propose d’inviter chez vous, lors d’une soirée, l’acteur Pascal Durozier qui viendra interpréter l’un des plus beaux textes de Jean

Giono, L’homme qui plantait des arbres, court essai qui dit tout l’amour que l’écrivain de Manosque portait à la nature et aux arbres en particulier.

La Comédie de l’Est, en 2012-2013, ce seront aussi de nombreuses autres propositions théâtrales, dont les reprises des créations Le Pont de pierres et la peau d’images ainsi que Le Monte-Plats. Théâtre dansé, poétique et nostalgique, par la troupe Dromesko, théâtre contemporain avec Tendre et cruel d’après Martin Crimp ou classique avec Quatre-vingt-Treize de Victor Hugo, la Comédie de l’Est balaiera un large spectre théâtral cette saison.La venue d’Héritages en avril prochain nous mettra également en contact avec le théâtre en langue des signes, par l’International Visual Théâtre d’Emmanuelle Loborit qui met en scène la pièce. Les enfants ne seront pas oubliés avec deux spectacles qui leur sont spécialement dédiés: La Loba en décembre sur la transmission mère-fille et Rumba sur la lune, spectacle de marionnettes à partir de deux ans nous contant l’histoire d’une petite souris... sur la lune ! Décollage le 16 janvier...

- Dominique Demangeot -

www.comedie-est.com

Dès septembre, la saison culturelle des Tanzmatten est de retour à Sélestat. Une nouvelle saison qui doit, selon son directeur Jean-Paul Humbert, à la fois divertir et interroger le public.

En prélude à la saison, un premier spectacle aura lieu le 11 septembre, dans le cadre du festival de Jazz de Colmar. Les Tanzmatten s’associent en effet à l’événement musical en invitant le Ronald Baker Quintet. Digne représentant du Bop, Ronald Baker a convié la chanteuse Michele Hendricks. En matière de musique, la palette cette année sera fortement colorée puisque se succéderont des formations aussi diverses qu’Accroche Note le 6 octobre - musique contemporaine -, Malted Milk fin janvier dans un registre Soul Blues et Fatoumata Diawara en février, entre

Afrique et Occident. Citons encore la venue d’Albert Lee le 16 mars prochain, légende vivante de la guitare blues rock, et de La Grande Sophie en avril dans un registre pop rock cette fois.

Les 14 et 15 septembre, l’ouverture officielle de la saison des Tanzmatten se fera sous le signe de la magie avec 4 Secrets, spectacle hybride entre théâtre et illusionnisme, orchestré par le mentaliste Julien Labigne. Les Tanzmatten, ce sont aussi d’autres rendez-vous avec une place importante faite au théâtre. Là encore, l’éclectisme est de rigueur. Théâtre d’objets, conte, opéra bouffe avec Le mariage de Figaro en mars prochain... des spectacles pour « divertir » ou « interroger » pour reprendre les termes

du directeur des Tanzmatten. Citons à ce sujet Inconnu à cette adresse à voir le 12 février prochain, pièce adaptée du roman épistolaire de Kressmann Taylor autour de la montée du nazisme dans les années 30, une ascension observée des deux côtés de l’Atlantique. On notera aussi le soutien à la création à travers l’accueil en résidence de compagnies de théâtre. Cette année c’est la compagnie Indigo qui mettra les dernières touches à son spectacle La Ménagerie de verre, donné du 11 au 13 octobre, et bénéficiant de l’aide technique des Tanzmatten.

La danse jouera elle aussi les contrastes, entre l’art conceptuel d’Octavio de la Roza - Kaos le 2 février - et la danse initiatique destinée au jeune public - Le petit chaperon rouge le 8 mars -. En mai place au hip hop avec la compagnie AlexandraN’Possee et son spectacle Anima.

Cette saison les Tanzmatten iront également explorer d’autres chemins artistiques, qu’il s’agisse de cirque acrobatique - Capas en novembre - ou clownesque - Pss Pss en mars -, de cabaret humoristique avec l’inénarrable Revue Scoute ou d’humour musical - le quatuor pour le moins décalé de PaGaGnini -.

Les temps fortsLe public de Sélestat et d’ailleurs retrouvera cette saison les temps forts que les Tanzmatten mettent en place depuis quelques années. La Semaine de l’Humour est de retour, rendez-vous convivial qui se déroulera cette année du 10 au 25 novembre. Après son fameux « Grand Tremplin » en ouverture le

10 novembre, qui met en lumière humoristes débutants ou confirmés, la Semaine de l’Humour conviera quelques grands noms comme le caustique Bernard Mabille ou Wally et sa guitare, et d’autres humoristes à découvrir à l’image de Willy Rovelli qui sévit aujourd’hui dans l’émission de Michel Drucker le matin sur Europe 1.Les partenariats avec Zone 51 se poursuivent, et ce dès le 20 octobre avec l’organisation d’une soirée sous le signe du reggae - Anthony B et Red Eyes Band -. En décembre, le traditionnel concert caritatif Les Rockeurs ont du coeur revient avec comme invité de choix cette année l’Orchestre National de Barbès.

Le festival « Chante ce kil te plait » proposera sa seconde édition en mai prochain, toujours sous le signe de la chanson française, conviant notamment cette année Michel Jonasz mais aussi de jeunes espoirs tel l’étonnant Barcella, orfèvre des mots des années 2010, à découvrir absolument - voir chronique p.21 -.

Les ateliers théâtreNouveauté cette année : les Tanzmatten mettent en place des ateliers théâtre pour adolescents et adultes, offrant l’opportunité à tout un chacun de découvrir la comédie ou de se perfectionner dans la pratique de l’art dramatique. Les 13 et 14 juin, un spectacle présentant la restitution de ces ateliers sera mis en place.

- Manu Gilles -

www.tanzmatten.frLe mentaliste Julien Labigne à découvrir en septembre

Wally à la Semaine de l’Humour

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Le Pont de pierres et la peau d’images

La Comédie de l’Est

Les Tanzmatten

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14Diversions Une rentrée 2012

Le MaillonNouvelle saison pour le Maillon qui convie une fois encore artistes et compagnies venus d’Europe - voire de plus loin -. Cette année les partenariats sont reconduits, notamment avec Pôle Sud, le Maillon poursuivant son objectif de présenter un panorama de la création artistique européenne.

C’est le premier octobre que débutera la saison du Maillon, sur un spectacle mêlant cirque et théâtre d’objets. Arbeit, par la compagnie Tr’espace, c’est une rencontre entre tout un tas d’objets neufs ou anciens, et un piano à queue qui trône au milieu de la scène. La Cie Tr’espace, fondée en 2002 par Petronella von Zerboni et Roman Müller, spécialisés en jonglerie du diabolo, mêlent les arts du cirque à d’autres disciplines comme la danse, le théâtre ou la musique. D’autres troupes de cirque se produiront au Maillon durant l’année, à l’image des 7 doigts de la main, compagnie québécoise dont les jongleries et les acrobaties tentent de parer aux accidents de la vie.

Du 16 au 18 septembre, le spectacle sortira de ses murs pour aller déambuler dans les rues, à l’occasion des 20 ans de la Carte Culture. Gaëtan Bulourde proposera une performance déambulatoire dans plusieurs lieux universitaires à Strasbourg.

Le Maillon nous fera aussi voyager en musique dans plusieurs contrées, comme le 19 octobre avec le Trio Kroke, originaire de Pologne, qui proposera sa propre version de la musique Klezmer, art de contrastes. Le Maillon vous donne également rendez-vous pour des explorations musicales avec Andy Emler qui se produira en novembre dans le cadre de Jazzdor, en compagnie des Percussions de Strasbourg.

Le chorégraphe Olivier Dubois viendra pré-senter les 26 et 27 octobre sa nouvelle créa-tion Révolution, mettant en scène pas moins

de quatorze danseuses qui réalisent ici une performance particulièrement physique. La partition du Bolero de Ravel, qui dure 21 mi-nutes, a été étirée à 2 heures, les danseuses tournant autour d’une barre de Pole dance.

Le Maillon proposera une nouvelle fois un panorama de la création théâtrale euro-péenne, en passant d’abord par l’Italie les 14 et 15 novembre avec un metteur en scène fidèle : Romeo Castellucci. Avec Sur le concept du visage du fils de Dieu, ce der-nier s’intéresse, après la Divine Comédie de Dante, à la figure christique. Une nouvelle occasion d’apprécier le théâtre de ce met-teur en scène plasticien, qui a réinventé la scène de manière radicale dans les années 80. Romeo Castellucci confronte ici la figure du Christ avec la finitude de l’homme. Le metteur en scène italien nous transportera ensuite, les 20 et 21 novembre, dans l’univers

du peintre new-yorkais Mark Rothko avec The Four Seasons Restaurant.

Du 30 novembre au 2 décembre prochains, la création italienne sera une nouvelle fois à l’honneur avec la venue de Pippo Delbono et son spectacle Doppo la Battaglia mêlant danse, theâtre, musique et vidéo, un théâtre de l’engagement aussi bien physique que politique. Convoquant les fantômes de Ver-di, Kafka et d’autres, Pippo Delbono reste en prise directe avec notre époque contempo-raine.

A voir aussi cette saison, entre autres spec-tacles dansés, les nouvelles créations d’habi-tués du Maillon comme Les Ballets C de la B ou encore Emanuel Gat qui dédiera en mars 2013 une pièce hommage à la puissance créatrice du pianiste de jazz Thelonious Monk.

En ce qui concerne le théâtre, citons encore la venue de Gisèle Vienne, à la croisée des arts il est vrai - la metteur en scène étant aussi marionnettiste, chorégraphe et plasticienne -, Valère Novarina pour la mise en scène de son premier texte L’atelier volant, œuvre poétique et pleine d’humour, ou encore San-ja Mitrovic. La jeune metteur en scène avait présenté une de ses pièces au festival Pre-mières en 2009. Elle est de retour à Strasbourg avec une oeuvre pour le moins européenne, réunissant des acteurs de cinq nationalités différentes. Un spectacle on ne peut plus re-présentatif de la scène européenne qu’est le Maillon...

- Manu Gilles -

www.maillon.euArbeit

Révolution par Olivier Dubois

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16Diversions Une rentrée 2012

Pôle Sud débute sa nouvelle saison entre danse et jazz, pour une programmation une fois encore éclectique, conviant notamment cette année des artistes que le public strasbourgeois connaît bien à présent. Les ballets C. de la B., Emanuel Gat et la compagnie Mémoires Vives seront notamment de retour durant la saison 2012-2013.

La programmation DanseUne fois encore la programmation de Pôle Sud alternera entre jazz et art chorégraphique, même si les frontières entre les disciplines s’avèrent poreuses. L’une des volontés de la directrice Joëlle Smadja est en effet de confronter la danse à d’autres arts. Ainsi Alban Richard et l’ensemble L’Abrupt partageront la scène le 25 octobre avec les Percussions de Strasbourg, tandis qu’en novembre les musiciens de Zita Swoon présenteront leur nouveau concert, accompagnés d’un danseur. Dancing With The Sound Hobbyist est en effet un concert live « dansé » mis au point avec la compagnie Rosas. Anne Teresa de Keersmaeker a créé une partition pour l’un des danseurs de sa compagnie ainsi que pour les deux chanteuses danseuses du groupe.

Danse et marionnette, avec Jerk de la compagnie Gisèle Vienne, qui retrace le parcours d’un tueur en série. Le marionnettiste Jonathan Capdevielle incarne David Brooks, l’un des deux complices du serial killer devenu... marionnettiste en prison... Danse et musique avec Akosh S., Jörg Müller et Ivan Fatjo qui mêlent musique cuivrée, jonglage et danse dans Rêvolutions.

A Pôle Sud le spectacle vivant fera aussi vibrer en nous notre besoin de découverte. Ainsi Kaori Ito nous invite à un voyage sur l’île d’Isidora, lieu où la mémoire n’existe pas et où tout le monde possède les mêmes biens, vivant dans la plus pure insouciance. Trois danseurs mènent sur scène des vies parallèles, entourés de cordes qui semblent symboliser le besoin bien humain de se rattacher à des origines, un passé. Des souvenirs.

On retrouvera en janvier l’artiste associée Caterina Sagna avec Bal en Chine, où la chorégraphe accorde une fois encore une place importante à la dimension théâtrale. Ici elle nous transporte dans un immeuble de banlieue où règnent des sentiments xénophobes, une atmosphère malsaine qui empire encore lorsqu’emménage dans l’immeuble une nouvelle famille... Les nouveaux arrivants vont pourtant surprendre les habitants de l’immeuble...

La programmation musicaleLe jazz est toujours à l’honneur à Pôle Sud avec cette année encore la venue d’artistes divers représentant cette mouvance musicale qui, à l’instar de la danse, se satisfait peu de l’immobilisme. Ca bouge d’ailleurs aussi dans l’organisation puisqu’avec Jazzdor, le fidèle festival partenaire, Pôle Sud a décidé d’initier cette année une véritable collaboration sur la saison entière. Pôle Sud et Jazzdor coproduiront ainsi douze soirées sur l’année 2012-2013. Une saison jazz qui s’ouvrira le 10 novembre avec le duo Bojan Z et Nils Wogram, au sein duquel le pianiste et le tromboniste explorent de nouvelles pistes musicales. Cette rencontre se fera dans le cadre du festival d’automne Jazzdor qui conviera également cette année, entre autres artistes, Lucian Ban. Le pianiste de jazz d’origine roumaine rend ici hommage à son compatriote George Enescu, violonniste virtuose et professeur de Yehudi Menuhin, excusez du peu. Un hommage musical et métissé, entre folklore et improvisation.Le jazz cette saison nous viendra une nouvelle fois d’Europe et d’ailleurs, des Etats-Unis - John Scofield’s Organic Trio - à l’Italie - Enrico Rava -, de la France - l’incontournable Louis Sclavis - aux Pays-Bas - Tin Men And The Telephone -.

- Paul Sobrin -

www.pole-sud.fr

Pléiades le 25 octobre

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Tin Men And The Telephone à découvrir le 14 décembre à Pôle Sud, en partenariat avec Jazzdor

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Pôle Sud

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17 Diversions Une rentrée 2012

La nouvelle saison de l’Illiade, si elle recentre ses points d’intérêt sur la musique et l’hu-mour, n’en demeure pas moins pluridisci-plinaire, proposant également de nombreux rendez-vous en matière de cirque, de théâtre et de spectacles musicaux. Une saison à dé-couvrir dès le dimanche 23 septembre à par-tir de 14h30. Spectacles et présentations de saison personnalisées sont au programme de cette journée en entrée libre.

Pleins feux sur la musique...Pour inaugurer la saison de concerts de l’Il-liade, un invité de marque en la personne de Louis Bertignac vous donne rendez-vous à Illkirch-Graffenstaden. Le Grizzly Tour de l’ex-guitariste des légendaires Téléphone est sur les rails. Le musicien sortait en mars 2011 son troisième album studio Grizzly (ça c’est vrai-ment moi) dans lequel Bertignac revenait à ses premières amours : le rock !

Une fois encore l’Illiade accueillera de grands noms de la musique à l’image de l’infatigable Higelin en avril, et donnera aussi leur chance à de jeunes artistes tels Ours ou Fabrice Mauss. En 2012-2013, la musique nous fera également voyager vers la bouillon-nante Tunisie - Emel Mathlouthi - ou en Côte d’Ivoire avec Boni Gnahoré. De la trompette jazzy de Paolo Fresu à la guitare de Goun adaptant l’art de Brassens, l’Illiade nous fera voyager aussi dans les esthétiques. Citons encore la venue de Florent Marchet qui nous promet un Noël décalé avec Noel’s Songs, album de reprises publié par le chan-teur l’an dernier, à retrouver le 8 décembre prochain à l’Illiade.

Et l’humourL’autre axe fort de cette nouvelle program-mation à l’Illiade, c’est le rire. Le rire sous toutes ses formes là encore, depuis le chan-teur romantique et caustique Max Boublil

jusqu’à la plume trempée dans le vitriol de Guy Carlier le 8 novembre, même si, pour ce nouveau spectacle, l’ex-chroniqueur de Sté-phane Bern et Laurent Ruquier nous présente une facette plus intime de sa personnalité. A rencontrer aussi cette saison sur les planches de l’Illiade, Liane Foly et sa galerie de personnalités qu’elle imite à la perfection - le 17 novembre - ou encore, toujours dans le domaine de l’imitation, la voix féminine des Guignols Sandrine Alexi qui sera présente à Illkirch-Graffenstaden le 15 février prochain.

Mais aussi...D’autres arts sont à découvrir cette saison à l’Illiade, que ce soit le théâtre avec des clas-siques revisités comme le fameux Beaucoup de bruit pour rien de Shakespeare, transposé dans l’Amérique des années 50, ou encore la belle relation épistolaire entre une lectrice et un éditeur, dépeinte par Helene Hanff dans son roman à succès 84 Charing Cross Road. Huit pièces seront programmées cette sai-son, traitant de thématiques diverses. Spectacles musicaux, cirque et musique clas-sique, pièces chorégraphiques dont Roots, défendant une esthétique hip hop, à voir le 20 octobre prochain, la nouvelle program-mation de l’Illiade se compose de disciplines multiples.

Les résidencesL’Illiade poursuit son accompagnement d’artistes en proposant à des compagnies de théâtre et des musiciens de venir préparer leurs spectacles dans ses murs. Cette année, pas moins de sept artistes ou troupes seront présentes à Illkirch-Graffenstaden pour aller également à la rencontre du public. L’Illiade collabore également une nouvelle

fois avec deux artistes associés qui prépare-ront leurs derniers spectacles tout en allant à la rencontre des publics. Le comédien im-provisateur Marko Mayerl accomplira sa der-nière année de résidence tandis que le vio-loncelliste d’origine turque Anil Eraslan nous fera découvrir son instrument.

- Bertrand Demornieux-

www.illiade.com

L’Illiade

Aurélie Cabrel à découvrir à l’Illiade le 7 novembre

Max Boublil le 25 octobre

© M

ilan Szypura

Le cirque sera aussi de la partie à l’Illiade, ici Ieto en avril 2013

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18Diversions Expositions

Animaux et autres étrangetés dans les Musées de StrasbourgLes Musées de Strasbourg jouent les contrastes en cette rentrée. Tandis que s’achève au MAMCS l’exposition consacrée aux eaux-fortes de Max Klinger, avec ses paysages cauchemardesques, le Musée Tomi Ungerer nous invite à découvrir l’univers décalé du dessinateur originaire de Strasbourg.

Le théâtre de l’étrange de Max KlingerJusqu’au 16 septembre, se déroule l’exposition dédiée au peintre, sculpteur et graveur Max Klinger. Le Musée d’Art Moderne et Contemporain expose les cycles à l’eau-forte de l’artiste, poursuivant ainsi son exploration de l’art moderne allemand. Les oeuvres de Klinger possèdent une dimension fortement onirique qui influencera les Surréalistes. Le rêve peut même être considéré, chez l’artiste, comme la matrice de ses différents travaux. Le Cabinet d’art graphique possède onze des quatorze suites - intitulées Opus en référence à la musique dont Klinger était grand amateur -. Cette première exposition française d’oeuvres de Max Klinger comporte près de 200 pièces à découvrir. Les suite gravées exposées, conçues entre 1879 et 1915, font une place importante à la sensualité. L’attraction des corps nous ramène à des temps primitifs où l’appel de la chair se montre plus fort que les bienséances sociales, les personnages féminins de Klinger frayant même, parfois, avec des animaux. Ces Opus, à travers une réelle progression narrative, nous font suivre les aventures de personnages grimaçants dans des jardins luxuriants, victimes de tortures ou faisant subir eux-mêmes des sévices. Des scènes cauchemardesques qui nous dévoilent le

côté sombre de l’homme. Klinger, mettant à profit une véritable virtuosité technique, n’en était pas moins attentif à son monde contemporain, dénonçant notamment la situation faite aux femmes, la misère sociale et la violence qui en découle.

Les animaux de Tomi UngererUne centaine d’oeuvres nous présentent le monde animalier sous l’oeil de Tomi Ungerer. Le dessinateur n’a pas oublié nos amis les bêtes durant sa carrière, que ce soit dans ses dessins satiriques, ses affiches publicitaires ou ses sculptures-assemblages. C’est en observant les oiseaux de la forêt vosgienne qu’il se forme l’oeil et la main, avant de retrouver ses bêtes à poils et à plumes durant son séjour en Nouvelle-Écosse. Souvent sous le signe de l’anthropomorphisme, les dessins

animaliers de Tomi Ungerer dissimulent une réelle critique sociale, l’artiste attribuant à ses sujets animaux des caractères physiques et moraux on ne peut plus humains. Gouache, collage, crayon... les procédés ne manquent pas pour dépeindre les animaux, du chat placide à la jeune et jolie truie habillée en dame de cour, en passant par le célèbre loup déguisé en mère-grand...

- Paul Sobrin -

Max Klinger - Le théâtre de l’étrange - Musées d’Art Moderne et Contemporain, Strasbourg, jusqu’au 16 septembreLz zoo de Tomi Ungerer - Musée Tomi Ungerer, jusqu’au 11 novembre www.musees.strasbourg.eu

Max Klinger, Opus IV, Intermezzi , 1881. Planche 3. Verfolgter Centaur (Centaure poursuivi). Eau-forte et aquatinte sur chine appliqué, 45,2 x 62,5 cm / 16,4 x 37,6 cm (hors marge). Strasbourg, Musée d’Art moderne et contemporain. Photo : M. Bertola

Tomi Ungerer, sans titre, dessin pour Das grosse buch vom Schabernack, avant 1990. Lavis d’encre de Chine et d’encres de couleur sur papier calque © Diogenes Verlag AG Zürich\ Tomi Ungerer. Photo: Musées de la Ville de Strasbourg

C’est en observant les oiseaux de la forêt vosgienne que Tomi Ungerer se forme l’oeil et la main

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19 Diversions Expositions

Echo Of The Moon / I wish Blue could be Water Jusqu’au 16 septembre, deux jeunes artistes investissent les murs du CRAC à Altkirch à l’occasion d’une double exposition. Vanessa Safavi et Luca Francesconi, qui se sont vu donner carte blanche, ont su mettre à profit l’espace du CRAC pour questionner la sculpture contemporaine, à la fois dans ses matériaux et ses influences.

Les pièces exposées empruntent en effet à des univers culturels extrêmement variés. Tous deux intéressés par les folklores, Vanessa Safavi et Luca Francesconi vont puiser leur inspiration dans des cultures diverses. On retrouve ainsi à Altkirch les figures filiformes aux allures totémiques de la suissesse, précédemment abordées dans la série Les Figures autonomes (2011). Au CRAC cependant, ces figures ont perdu leurs couleurs. Peintes en blanc, elles se confondent avec les murs du lieu. Un effacement que l’on retrouve dans d’autres oeuvres,comme ces cadres blancs dont le contenu est figuré par des plaques de silicone, blanches elles aussi, qui captent la lumière. De la même manière, les plaques de plexiglass du rez-de-chaussé semblent s’effacer sur les murs blancs. On peut pourtant distinguer, en se rapprochant, quelques motifs colorés, courbes et cercles inspirés des yantras indiens. Comme une invitation à la méditation et au recueillement.

Rentrer en soi-mêmeEcho of the Moon au CRAC Altkirch, est le deuxième volet d’une exposition que l’on peut retrouver aussi à l’Hôtel Beurnier-Rossel. Mais tandis qu’à Montbéliard, Luca Francesconi travaille autour de l’éclat lunaire, la transparence, ici il explore la face

cachée de notre satellite, son opacité. Une pénombre qui nous enveloppe d’ailleurs presque totalement lorsque nous pénétrons dans la pièce où se trouve l’oeuvre Vases. Les fruits, légumes et plantes fanés, comme placés sur des tombes, font référence à la fuite inexorable du temps et à la décrépitude. Oeuvre contemplative là encore.Vivant à proximité du fleur Pô en Italie, Luca Francesconi collecte, tel un archéologue, des fleurs séchées, pierres, coquillages, objets divers arrachés à l’oubli, auxquels il redonne vie dans ses installations. Les matériaux nobles comme le marbre, côtoient le tissu ou le bois, plus communs, au service d’un message qui n’est, en revanche, jamais anodin. Oeuvres emplies de spiritualité, souvent en lien direct avec la nature.

Variant les échelles - deux petites balles à distance l’une de l’autre figurant notre terre, grandes fleurs séchées inspirée de l’art floral japonais ikebana -, Vanessa Safavi et Luca Francesconi nous interrogent sur les limites de la sculpture. Ils bousculent nos habitudes comme lorsque le visiteur découvre, portant les yeux au sol, des oiseaux taxidermisés. Cette rencontre frontale avec la mort nous déstabilise car les oiseaux exposés, gisants, n’ont cependant pas été corrompus par la mort. Leur plumage a conservé ses couleurs vives, tout son éclat.

Sans concertation préalable, les deux artistes ont ainsi conçu des installations qui semblent dialoguer à travers les thématiques traitées et les ambiances posées. Recourant tous deux

à une économie de moyens, ils ont instauré une résonance, d’une part entre leurs productions, et d’autre part avec le lieu d’exposition. Environnées par le vide et, un peu plus loin, par la nature entourant le bâtiment du CRAC, les oeuvres respirent et nous invitent à respirer avec elles.

- Dominique Demangeot -

Echo of the Moon - Luca FrancesconiI wish Blue could be Water - Vanessa Safavi CRAC Alsace, Altkirch, jusqu’au 16 septembre 2012A l’occasion de l’exposition au CRAC Alsace, un livre d’artiste de Luca Francesconi est co-publié par le CRAC Alsace et les Musées de Montbéliard, contenant textes de l’artiste, essai de Sophie Kaplan (directrice du CRAC Alsace) et d’Aurélie Voltz (directrice des Musées de Montbéliard), et photographies (éditions Kaleidoscope) - www.cracalsace.com

A partir du 14 septembre, le Musée d’Art et d’Histoire Beurnier-Rossel présente une sélection d’icônes mycologiques dessinées et peintes par François Margaine (1900-1970).

Les Musées de Montbéliard possèdent près de 1800 dessins de François Margaine. Riches en détails et ainsi propres à satisfaire les scientifiques étudiant la mycologie, ces dessins constituent également des objets particulièrement esthétiques. Chaque champignon est représenté en coupe et en entier. On peut en admirer chaque partie mais aussi ses spores et son environnement immédiat. Au dos de chaque icône sont scrupuleusement consignés nom des récolteurs, lieu de récolte et toutes les informations nécessaire à la connaissance de chaque espèce. L'observateur prend rapidement conscience de la diversité à l'oeuvre dans la nature. Chaque espèce de champignon possède en effet ses propres caractéristiques physiques.

Plusieurs techniques sont utilisées par Fran-çois Margaine pour rendre au plus juste la composition et la beauté des champignons: gouache, encre de chine, crayon gras... Au-to-didacte, né dans les Vosges en 1900, Fran-çois Margaine part travailler en tant que des-sinateur aux usines Peugeot en 1935. Nommé professeur de dessin industriel à l'école d'ap-prentissage Peugeot à Audincourt en 1938, il met aussi ses talents de dessinateur au ser-vice de l'étude des champignons, intégrant la Société Mycophile de Montbéliard. Fran-çois Margaine a également été l’un des fon-dateurs de la Société d’Histoire Naturelle du Pays de Montbéliard.

Un livre, Oeuvre de François Margaine - Ico-

nographie mycologique, est en outre publié par les Musées de Montbéliard et les sociétés Mycologique et d’Histoire Naturelle du Pays de Montbéliard aux éditions du Belvédère, pour aller plus loin dans la connaissance du monde foisonnant des champignons.

- Bertrand Demornieux -

www.montbeliard.fr

Les icônes mycologiques de François Margaine

Amanita caesara, F. Margaine, 21x14 cm Aquarelle rehaussée de gouache,crayon de couleur et traits à la plume - Collection Musées de Montbéliard

Vanessa Safavi et Luca Francesconi nous interrogent sur les limites de la sculpture.

Vanessa Safavi, vue de l’exposition I wish Blue could be Watercourtesy de l’artiste et du CRAC Alsace

© Tous d

roits réservés

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20Diversions Expositions

Deux temps forts au musée de l’Aventure Peugeot en septembreEn septembre au musée de l’Aventure Peugeot à Sochaux, deux week-ends spéciaux se dérouleront, le premier à l’occasion des traditionnelles Journées du Patrimoine, le second en toute fin de mois pour présenter les divers métiers de l’automobile.

Journées du patrimoine les 15 et 16 septembre

A l’occasion des journées du patrimoine, le musée de l’Aventure Peugeot exposera quelques véhicules peu montrés, et notamment, pour le plus grand plaisir des petits et grands enfants, des voitures ayant participé à des publicités (ex : 206 Sculptor) et aux films « Taxi ». Le billet d’entrée sera à 50%, soit 4€ pour les adultes et 2€ pour les 7-18 ans (toujours gratuit pour les moins de 7 ans).Horaires d’ouverture : 10h – 18h samedi et dimanche.

Week-end des métiers les 29 et 30 septembreLe musée de l’Aventure Peugeot mettra à l’honneur des métiers anciens et modernes autour de la voiture et vous invite à découvrir l’envers du décor. Différentes filières du métier automobile seront présentes pour exposer leur savoir-faire. De plus, diverses animations et démonstrations étayeront ce week-end. Ce sera notamment l’occasion de voir le travail de restauration du personnel de l’atelier du musée, mais aussi de découvrir des métiers particuliers du site de Sochaux.

Tarifs : 8€ pour les adultes, 4€ pour les 7-18 ans et gratuit pour les moins de 7 ans. Pack famille (2 adultes + 2 enfants) à 20€.Horaires d’ouverture : de 10h à18h samedi et dimanche.

Quelques métiers de l’automobileL’atelier du musée de l’Aventure Peugeot regroupe quatre corps de métiers. Tout d’abord l’atelier mécanique, séparé en deux car on trouve la mécanique voiture et la mé-canique deux roues avec une personne

spécialisée dans ce domaine. Cette même personne s’occupe aussi de la documenta-tion deux roues et à ce titre, quitte l’atelier une fois par semaine pour se rendre au ser-vice documentation et renseigner le public par mail. On trouve également deux méca-niciens auto, dont un s’occupant spécifique-ment de la mise à disposition du patrimoine pour la marque Peugeot lors de salons. « On soutient ainsi l’image de marque avec notre patrimoine » souligne Philippe Cornebois, di-recteur de l’Atelier du MuséePeugeot.

Un autre corps de métier représenté est la sellerie automobile, qui a trait au travail des

sièges et de leurs matières : cuir, simili cuir, tissu, skaï...

La tôlerie constitue le dernier volet des acti-vités. Moins d’une dizaine de personnes tra-vaillent dans l’atelier y compris le directeur, Philippe Cornebois, mécanicien de forma-tion qui possède 22 ans de métier et gère la direction. On ne trouve pas d’atelier peinture pour des questions environnementales, des habita-tions se trouvant à proximité.

www.musee-peugeot.com

La célèbre 405 de Taxi à voir lors des Journées du Patrimoine

Travail de la tôle à l’atelier du musée de l’Aventure Peugeot

© M

usée de l’A

venture Peugeot

© M

usée de l’A

venture Peugeot

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21 Diversions Chroniques CD

Retrouvez plus de chroniques, découvertes, interviews

et infos musicales sur www.sensationrock.net

CHANSON

BarcellaCharabia(Jive Epic / Sony Music)

Dans son chapeau de magicien, Barcella possède tous les ingrédients pour nous en-chanter. Ce balladin du siècle 21 fait four-cher la langue française, et souffle à nos oreilles des histoires de « Marie honnête » et de « Cerises », prônant L’insouciance quand d’autres préfèrent reluquer la vie du côté sombre de la lorgnette. Parce qu’écouter un disque de Barcella, c’est envisager le monde à travers le regard gentiment rou-blard, doucement poétique du jeune rem-mois, quitte à flirter parfois avec la tristesse - sa délicate Symphonie d’Alzheimer -. Depuis son inaugurale Boîte à musiques, Barcella est resté le même, amoureux des mots avec un pied fermement planté dans l’enfance, époque qu’il caresse du souvenir avec une belle sensibilité dans L’Age d’Or. L’artiste uti-lise pêle-mêle accordéon, cordes et cuivres, parfois dans le même morceau - le lumineux Cahier de vacances - ou fonce bille en tête dans un rap décomplexé et mine de rien virtuose, Mixtape. Du « drôle de jeu » de la vie à deux aux Salopes, Barcella ne cesse de réinventer la relation fusionnelle entre la feuille et le stylo, magistralement relatée dans Clairefontaine. Forgeron d’une langue élastique et ludique, il fait valser les mots, et c’est tout sauf du charabia. - Dominique Demangeot -

FOLK ROCK

Angus StoneBroken Brights(Discograph)

Alors que Julia Stone fait des infidélités à son frère en s’acoquinant à Benjamin Biolay le temps d’un duo et en offrant une nouvelle production solo (By The Horns), l’aîné s’est penché lui aussi sur un album personnel. Un premier disque solo d’Angus avait déjà vu le jour il y a trois ans sous le pseudonyme de Lady Of The Sunshine. Cette fois-ci, la no-toriété aidant certainement, il assume son nom pour offrir un album naviguant entre titres folk et indie, qui transpire le goût et l’influence des illustres maîtres du genre. On a déjà pu entendre Bird On The Buffalo, un titre folk-rock dans lequel résonne un riff de guitare plein de distortion, qui immédia-tement fait penser à Neil Young. La voix si particulière d’Angus est très vite reconnais-sable, même si par moments le phrasé et le chant nasal sont très proches de Dylan. Mais à côté de ça, le chanteur hirsute démontre qu’il a une véritable patte pour écrire d’ef-ficaces chansons aux arrangements plutôt bien fichus. Si on voulait tenter la compa-raison entre l’album du frère et celui de la soeur, on pourrait dire que Broken Brights est plus équilibré. Angus Stone sert un album solo certes très référencé, c’est indéniable. Mais celui-ci révèle le talent certain de l’ai-né, qui le place en digne héritier des grands maîtres folk-rock. - Florian Antunes Pires -

SOUL

Joss StoneThe Soul Sessions Vol. 2(Warner)

Retour de la blonde craquante après un album ayant moyennement marché. Cela faisait d’ailleurs quelques disques que l’An-glaise à la voix d’or peinait à convaincre avec son propre répertoire et que leur succès était mitigé. Pour The Soul Sessions, le constat est différent. Le premier volume avait cartonné. Le son était cool (Questlove des Roots aux manettes et aux baguettes) et les reprises alléchantes (du White Stripes décalé, notamment). C’est clairement dans l’exercice de la reprise que Joss Stone est la meilleure (pour le reste, on ne demande qu’à mieux la connaitre). De retour avec de nouvelles relectures, l’Anglaise sexy met dans le mille à nouveau avec parmi les réus-sites de ce Volume II un Give More Power To The People des Chi-Lites et The High Road de Broken Bells. Graou graou, Joss ! - Georges -

FOLK

Bonnie Prince BillyNow Here’s My Plan(Domino Records)

Pour coincider avec la sortie de son livre et la réédition de six de ses albums (il en a sorti plus d’une vingtaine, tous support ou colla-borations confondus), le bon Will offre un EP d’anciens morceaux revisités avec aux ma-nettes Steve Albini - qu’on ne présente plus - et en compagnie des musiciens qui l’ont accompagné sur Wolfroy Goes To Town. Now Here’s My Plan comporte donc six clas-siques, de After I Made Love To You (sur Ease Down The Road, 2001) à I See A Darkness qui écarte le côté dark au profit d’un titre sautillant avec force choeurs féminins ou Three Questions (superbe morceau de l’al-bum Master And Everyone, paru en 2003) ici dans une version lente avec un harmonium et la jolie voix d’Angel Olsen. Il y a aussi le très beau Beast For Thee, paru en 2005 sur Superwolf, l’album en duo avec le guitariste Matt Sweeney. - Simon Grangereau -

POP ROCK

Bloc Party.Four(French Kiss / Coop / PIAS)

Ce quatrième album risque de fédérer un max de monde en raison de la distance qui le sépare d’Intimacy et son changement ra-dical de cap. So He Begins To Lie annonce d’emblée la couleur : il y aura des guitares et du bruit sur ce nouveau CD. En mélan-geant les riffs bourrins à la Rage Against The Machine et les envolées lyriques à la Muse, Bloc Party opère un changement de direc-tion au point de vue de la composition et du chant. Kele, qu’on croyait limité dans un timbre grave, s’essaie aux aigus et ça fonctionne plutôt pas mal, même si l’on ne peut s’empêcher d’imaginer Charlie Winston qui aurait pris la place de Matthew Bellamy au sein de Muse (3x3). Plus loin, le groupe retrouve le son des précédents al-bums sous l’influence Cure/Smiths. Autant le dire, ces morceaux ne présentent pas vrai-ment d’intérêt, ils ne font que reprendre la bonne vieille recette (les rythmes syncopés, les guitares acérées...) usée jusqu’à l’os. Ce sont de vraies surprises comme le bluesy Co-liseum ou Kettling, un morceau aux couplets neo-metal et au solo de guitare heavy (Van Halen, y es-tu ?) qui vont faire réagir et font la différence. - Simon Grangereau -

POP FOLK

Cat PowerSun(Matador)

L’été avait commencé en beauté. Ruin, le premier single dévoilé, écartait les nuages de juin avec ses sonorités cubaines et l’une des voix les plus attachantes de la décennie faisait son grand retour. Mixé par Zdar, celui qui a la cote ces derniers temps (Phoenix, The Rapture, Beastie Boys...), Sun, le nouvel album de Cat Power, surprend et déçoit. Chan Marshall fait partie de ces artistes qui, semble-t-il, fonctionnent par phases. Un jour chanteuse frangée délivrant un indie rock de très bon goût, le lendemain grande prêtresse rhythm ‘n’ blues, enfin interprète lascive de classiques américains pour un ré-sultat mi-figue, mi-raisin. La belle brune refait surface avec un disque qui surprend par sa production proche de l’univers hip-hop et R’n’B et déçoit par un manque d’inspira-tion. S’il y a bien les entraînants et lumineux Manhattan et Ruin (et les neuf pianos utilisés pour l’enregistrement), les envoûtants Che-rokee et Always On My Own pour sauver les meubles et bien évidemment cette voix magnifique, atout majeur que nul ne pourra lui enlever, Sun n’est pas le meilleur disque de Cat Power, qui a pourtant eu le mérite d’être quasi seule aux commandes. - Simon Grangereau -

POP

Oli & SamJust For Oliver’s Fun(autoproduction)

Just For Oliver’s Fun est le premier coup d’es-sai d’Oli & Sam. Just for Oliver’s fun, mais pas que... En effet, à l’écoute de cet album, on parie fort que de nouveaux adeptes vont rapidement adhérer à ce recueil de pop songs, parfois folk, rêveuses et rafraîchis-santes. Les rêves oui, mais aussi l’adoles-cence semblent être l’inspiration principale de cet opus sans prétention. Alvin ouvre donc le coffre à jouet d’Oliver. Avec juste l’ironie qu’il faut, cette chanson en fran-çais explique pourquoi le reste de l’album est en anglais. On découvre la formidable voix de Oli/Charlie , qui pourrait être celle d’une Tori Amos suave. Cette voix se marie parfaitement avec les mélodies inspirées, où la guitare se voit souvent accompagnée d’un piano Rhodes ou d’un orgue Ham-mond. Ainsi on passe de compos légères à d’autres plus sombres. Oli & Sam offre une véritable playlist variée, qui semble être ins-pirée des différents endroits du globe que le duo leader a pu visiter lors de ses voyages. A l’heure du tout numérique, voir un disque autoproduit avec un artwork aussi soigné, ne fait que renforcer tout le bien qu’on pense d’Oli & Sam. - Florian Antunes Pires -

POP ROCK

FleaHelen Burns(en téléchargement)

Ce n’est pas la première fois qu’on peut entendre le bassiste émancipé des Piments, mais c’est une nouveauté de voir un en-semble de compos réunies sur une même production. La plupart des titres ont été écrits après la tournée de Stadium Arca-dium et Helen Burns est disponible en télé-chargement à prix libre sur le site du Conser-vatoire de Musique de Silverlake, fondé par Flea, qui recevra les bénéfices des ventes du EP. L’ensemble des six pistes est joué par Flea, trompettiste de formation mais qui as-sure également piano et boîtes à rythme. Et autant avertir les fans, on est très loin du style Peppers. A l’exception du morceau éponyme, une ballade au piano où Patti Smith vient poser sa voix rauque, le reste du disque est instrumental et expérimental. Bal-zary semble heureux de retrouver son pre-mier instrument, et n’hésite pas à l’emme-ner vers des horizons originaux. On préfère en effet quand Flea laisse place à la rêverie ou à des moments cristallins accompagnés d’une chorale. Des morceaux peut être moins osés mais qui mettent en lumière un certain talent de mélodiste de l’Australien. - Florian Antunes Pires -

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Littératures 22

ROMANIl la regardeAlain ChopinEditions Dialogues

Un jour Antoine rencontre une mère et sa fille dans un port breton. Anne regarde sa fille qui tournoie sur un manège. Antoine regarde Anne. Ainsi commence le roman d’Alain Chopin qui nous transporte entre Lille et la Bretagne, depuis cette rencontre inau-gurale et marquante entre le journaliste et la gérante d’une salle de cinéma, d’autant qu’Antoine retrouve quelques jours plus tard Anne dans un article de journal. Il n’en faut pas plus à ce critique du 7ème art, pour partir à la rencontre de la mystérieuse inconnue. « Elle avait mis quelque chose en mouvement » dit Antoine qui ne se doute pas, à ce mo-ment, combien il a raison. Le journaliste re-noue avec un passé breton qu’il aurait voulu oublier. Le lecteur découvre quant à lui, peu à peu, les blessures enfouies d’Antoine, des souvenirs qu’il tente de ranger dans un tiroir secret de sa mémoire, comme lorsqu’il garde empilés dans ses toilettes à Lille, des cen-taines de numéros d’un quotidien breton le rattachant à ses racines. Lorsqu’il rencontre enfin Anne, les deux êtres sont irrémédiable-ment attirés l’un par l’autre. Une relation par-ticulière semble les unir. Le lecteur appren-

dra plus tard la nature de ce lien troublant. Alain Chopin brosse aussi de beaux portraits, lorsqu’il fait intervenir les personnages - fictifs, mais pourtant si fidèles - de Raymond Depar-don, son sens aigü de l’observation et une humilité large comme un océan, et Valérie Bruni-Tedeschi chez qui Antoine pressent « quelque chose qui ne se laissait pas saisir, qui ouvrait sur l’infini ». - Paul Sobrin -

CHRONIQUES RADIOPHONIQUESL’air de rienFrançois MorelDenoël

Chaque vendredi le comédien François Mo-rel, que beaucoup ont découvert lorsqu’il interprétait l’un des personnages hauts en couleur de la troupe des Deschiens sur Ca-nal +, nous régale de ses bons mots sur l’an-tenne de France Inter. L’an dernier il publiait le premier recueil de ses interventions de fin de semaine, depuis la première émission du 4 septembre 2009 jusqu’à juin 2011. Il faut dire que parmi les troupes - décimées ces derniers temps - des chroniqueurs de France Inter, François Morel n’a pas la réputation du franc-tireur le plus sulfureux. Pourtant ses chroniques n’ont pas épargné grand monde, à bien y regarder, en plus de trois années d’exercice. Derrière son patronyme et son physique de Monsieur Tout le monde,

François Morel dissimule une plume pour le moins acérée. Qu’il dresse un croustillant pa-rallèle entre Frédéric Lefebvre et un roquet gardant l’Elysée toutes mâchoires dehors, ou qu’il propose le néologisme « ericbesso-ner » comme synonyme de trahir, l’humoriste fait preuve d’une réelle verve, en particulier envers le monde politique. Eclairs tout à la fois drôles et lucides sur une actualité quo-tidienne pas toujours - voire jamais - drôle. Le faux naïf aborde l’info sous divers angles: économiques, judiciaires ou people, faisant preuve aussi, de temps à autres, d’une vrai conscience sociale. Le chroniqueur de 7h55 n’a pas son pareil pour passer à l’absurde ou au vitriol nos questions de société, du voile intégral... jusqu’au point G ! C’est dire l’éclectisme de ces billets d’humeur qui, dieu merci, ont toujours cours chaque vendredi sur France Inter, et que nous ne saurions trop vous conseiller, à l’écrit comme à l’oral. - Dominique Demangeot -

ROMANEnola GameChristel DiehlEditions Dialogues

Une mère et sa fille vivent recluses dans leur maison depuis plusieurs mois. La cause ? Un énorme nuage blanc s’est abattu sur la ville et a rendu impossible toute sortie pour les

habitants. Des personnes vêtues de blanc fournissent des vivres aux pieds des maisons et ordonnent aux résidents de ramasser leurs paquets en toute hâte. D’où vient ce nuage ? Quelle est son origine ? Nul ne le sait. Les questions se bousculent dans l’esprit de la mère et les inquiétudes grandissent quant à savoir que sont devenus les autres membres de sa famille : son mari et sa seconde fille.La maman et la petite fille tentent de vivre normalement : manger, se laver, jouer, ra-conter des histoires, tout cela sans eau chaude, ni chauffage, ni électricité. Il faut s’adapter : se doucher à la hâte, se vêtir de pulls et de chaussettes ou encore chauffer l’eau à l’aide d’un poêle. Un jour, la mère décide de sortir de la maison, ne supportant plus le confinement, mais elle ne peut rester dehors car l’air est oppressant, irrespirable. « Maman raconte-moi la pâte d’amande avec mamie » demande la petite qui vient de fêter ses quatre ans la veille. Alors la mère raconte les souvenirs encore nombreux et heureux de son enfance. Des bruits sourds proviennent de l’extérieur, des éclats de voix… La mère s’inquiète et regarde par la fenêtre. Elle perçoit des ombres qui pillent les maisons voisines et abattent les habitants qui résistent. Son angoisse grandit d’autant plus que la petite s’est mise à tousser depuis quelques jours, et que sa respiration est deve-nue difficile. Quelle alternative s’offre à elle ? Laisser ces ombres vandaliser et tuer les rési-dents, ou trouver une issue de secours pour elle et sa fille ? - Caroline Vo Minh -

ROMANCharly 9Jean TeuléPocket

Le 24 août 1572 a lieu la tristement célèbre Nuit de la Saint-Barthélémy, durant laquelle sont massacrés des milliers de Protestants à Paris. Si l’ordre officiel vient de Charles IX, c’est son autoritaire mère, Catherine de Me-dicis, qui dans l’ombre tire les ficelles. Jean Teulé s’emploie à nous faire mieux connaître ce jeune roi maudit à la réputation entâ-chée de sang. Le sang est très présent dans le roman. Celui des victimes, qui va jusqu’à teinter l’hostie, celui de la chasse à cour dont les monarques étaient si friands à l’époque et aussi la maladie hémorragique qui coûte la vie au souverain, comme une malédiction pour ses crimes. L’auteur aligne des scènes fortes, comme lorsque Charles IX fait l’au-truche... en enfouissant sa tête dans le ventre encore fumant d’un cerf, ou qu’il pourchasse des lapins dans les appartements de sa maî-tresse Marie Touchet. C’est bien des démons de l’avant-dernier roi des Valois que nous entretient Jean Teulé, lent basculement dans la folie même si le roman apporte aussi son lot de scènes cocasses. Une oeuvre histo-rique - l’auteur prenant cependant quelques libertés avec les faits - aux accents tragi-co-miques, servie par l’écriture truculente de Jean Teulé. - Bertrand Demornieux -

ROMANLes fragments SolanderPierre CendorsLa Dernière Goutte

Les fragments Solender retrace l’enquête que mène l’écrivain Paul Fauster au sujet d’Endsen, poète entouré d’une aura de mys-tère. Victime d’un accident, Fauster perd la mémoire. Pour se retrouver lui-même, il re-part sur les traces du poète. Un lien mysté-rieux semble en effet unir les deux hommes, mais plus l’enquête avance, plus Endsen lui échappe. Il faut dire que l’existence de ce dernier s’apparente aux ruelles embrumées de Prague où vit Fauster. La figure littéraire semble revêtir plusieurs identités, et plus le roman avance, plus l’échevaud se densifie. Si l’intrigue prend des allures de polar - revê-tant aussi une dimension surnaturelle - nous transportant de l’Allemagne nazie à la Rus-sie stalinienne, le roman est avant tout une belle méditation sur l’essence de la littérature et la complexité de l’identité. Pierre Cendors n’épargne rien à son lecteur qui doit s’ac-crocher pour recouper les informations re-cueillies par Fauster au fil de sa quête. Les fragments Solander ne sont pas sans rappeler les errances des personnages des premiers romans de Paul (F?)Auster, lorsque polar ma-gistral et roman métaphysique ne font qu’un. - Dominique Demangeot -

RÉÉDITIONS BD CHEZ DUPUIS

Jerry Spring

Une fois de plus les éditions Dupuis nous ravis-sent avec leurs magnifiques intégrales. Cette fois-ci l’éditeur nous propose les suites chrono-logiques de Jerry Spring, l’une des meilleures séries de la BD franco-belge. Dynamique, en-levé, privilégiant les cadrages audacieux et les scènes d’ambiance, le dessin réaliste de Jijé va influencer tout le western dessiné du-rant des décennies. Jerry Spring fait preuve d’humanisme. Défenseur du peuple indien, il n’hésite pas non plus à prendre fait et cause pour la nation noire et combat les exactions du Ku Klux Klan. Dès le premier épisode, il fait la connaissance du Mexicain Pancho, qui devient dès lors son plus fidèle compagnon. Ensemble, ils vivront des aventures de 1954 à 1977. Ce tome 5 des intégrales est le dernier réunissant les ultimes aventures du héros en noir et blanc. Un magnifique ouvrage !

Les Petits HommesToujours dans la collection intégrale, retrou-vons les Petits Hommes de Seron, ce qua-trième tome nous propose les albums entre 1976 et 1978. A la suite de la chute d’une mystérieuse météorite, certains habitants du village de Ravejols se retrouvent réduits à la taille de petite souris. Ces derniers décident

alors de fonder leur propre communauté baptisée Eslapion. Parmi de nombreux per-sonnages, trois d’entre eux s’accaparent la vedette, Renaud, Lapoutre et Cédille. Seron nous offre une narration originale maîtrisant parfaitement l’art du découpage. Dans cet ouvrage, Renaud et ses acolytes poursuivent leurs aventures, qui les entraîneront 20 000 lieus sous les mers, à la découverte d’un des secrets les mieux gardés de l’humanité. Tou-jours plaisant !

SeulsEt voici une nouveauté avec ce magnifique Seuls de Gazotti et Vehlmann au scénario, la suite toujours plus passionnante et angois-sante de ce thriller haletant. Des enfants se réveillent un matin et constatent que tous les habitants de la ville ont mystérieusement disparu. Que s’est-il passé ? Où sont leurs pa-rents et amis ? Ils se retrouvent livrés à eux-mêmes dans une grande ville vide et vont devoir apprendre à se débrouiller… seuls ! Avec ce tome 7, les auteurs continuent de nous entraîner dans la zone rouge, qui, elle-même, s’enfonce dans le sol. Le temps presse, des phénomènes inquiétants se multi-plient. Une captivante aventure ! A continuer sur le site des auteurs.

www.seuls-labd.com

- Bruno Kolanek -

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Cinéma 23

29 aoûtMargaretDe Kenneth Lonergan Drameavec Anna Paquin, J. Smith-CameronUne jeune lycéenne américaine est convaincue d’avoir tué une femme lors d’un accident de la route. N’ayant aucun moyen de réparer sa faute, elle dirige sa colère sur son entourage.

Dark HorseDe Todd Solondz Drameavec Justin Bartha, Selma BlairUn trentenaire vit encore chez ses parents. Il fait la connaissance de Miranda, une jeune femme qui retourne vivre chez ses parents elle aussi.

Moi, députéDe Jay Roach Comédieavec Will Ferrell, Zach GalifianakisMarty Huggins, directeur d’un office du tourisme en Caroline du Nord, se porte candidat pour les élections. Inexpérimenté au départ, il se révélera concurrent impitoyable face à son adversaire direct : Cam Brady.

Confession d’un enfant du siècleDe Sylvie Verheyde Drameavec Charlotte Gainsbourg, Pete DohertyUn jeune libertin, Octave, rencontre une dame veuve, de dix ans son aînée. Entre eux naîtra une passion amoureuse.

David et Madame HansenDe Alexandre Astier Drameavec Isabelle Adjani, Alexandre AstierDavid, ergothérapeute, fait la connaissance d’une dame énigmatique qui mêle provocation et chagrin, insolence et détresse. Sa curiosité grandit envers sa patiente.

Hit and RunDe David Palmer Actionavec Bradley Cooper, Kristen BellCharlie, ex-chauffeur d’un gang de braqueurs, vit sous une nouvelle identité avec sa petite amie. Cette dernière doit se rendre à Los Angeles pour trouver du travail. Il décide de l’accompagner malgré les risques encourus.

SuperstarDe Xavier Giannoli Comédie dramatiqueavec Kad Merad, Cécile de FranceUn homme devient célèbre du jour au lendemain sans savoir pourquoi.

Les Enfants Loups Ame & Yuki De Mamoru Hosoda AnimationHana et ses deux enfants cachent un lourd secret : leur père est un homme-loup.

Mobile HomeDe François Pirot Comédie dramatiqueavec Arthur Dupont, Guillaume GouixUn jeune homme retourne dans son village

natal. Il retrouve julien, un ami d’enfance. Ils décident de réaliser un rêve d’adolescence : partir à l’aventure dans un camping car.

Kyss mig - Une Histoire suédoiseDe Alexandra-Therese Keining Drameavec Ruth Vega Fernandez, Liv MjönesUne famille recomposée en Suède se prépare à fêter le mariage du père avec une nouvelle fiancée. Mais la fille du père n’apprécie pas sa future belle-mère...

La Vierge, les Coptes et MoiDe Namir Abdel Messeeh DocumentaireUn jeune égyptien décide de retourner dans son pays d’origine afin d’enquêter sur les apparitions de la Vierge au sein de la communauté copte chrétienne.

5 septembreMonsieur FlynnDe Paul Weitz Drameavec Robert De Niro, Julianne MooreUn jeune travailleur social agit dans des structures recueillant des sans-abris. Il retrouve son père qui souhaite un lit pour la nuit.

Premium RushDe David Koepp Actionavec Joseph Gordon-Levitt, Jamie ChungUn coursier doit livrer un paquet pour l’Université de Columbia. Un policier véreux va tenter de lui voler par tous les moyens.

Killer JoeDe William Friedkin Drameavec Matthew McConaughey, Emile HirschUn jeune dealer doit 6000 dollars pour garder la vie sauve. Il tente alors de faire assassiner sa mère afin de toucher l’assurance vie.

The SecretDe Pascal Laugier Thrilleravec Jessica Biel, Jodelle FerlandDes enfants disparaissent de façon mystérieuse. Une jeune infirmière va connaître ce même sort : son fils disparait lui aussi. Elle décide de le retrouver à l’aide d’un agent fédéral.

Le GuetteurDe Michele Placido Policieravec Daniel Auteuil, Mathieu KassovitzUn commissaire est sur le point d’arrêter un gang de braqueurs de banques, mais l’opération échoue à cause d’un tireur d’élite qui permet au gang d’échapper à la police. Une chasse à l’homme commence alors.

Cherchez HortenseDe Pascal Bonitzer Drameavec Jean-Pierre Bacri, Isabelle CarréUn professeur de civilisation chinoise doit contacter son père haut-fonctionnaire pour aider une jeune femme serbe à obtenir une régularisation. Les relations entre père et fils sont tendues.

Monsieur LazharDe Philippe Falardeau Drameavec Monhamed Fellag, Sophie NélisseBachir Lazhar propose ses services en tant qu’instituteur après le suicide de la maîtresse d’école. Le nouveau maître découvre des enfants perturbés.

WrongDe Quentin DupieuxComédieavec Jack Plotnick, Eric JudorDolph a perdu son chien. Il soupçonne Master Chang d’être l’auteur de ce vol, et va alors s’adresser au détective Ronnie pour élucider ce mystère...

12 septembreThe we and the IDe Michel Gondry Comédieavec Michael Brodie, Teresa LynnC’est le dernier jour de classe dans un lycée du Bronx. Les élèves empruntent le bus pour la dernière fois.

Des hommes sans loiDe John Hillcoat Drameavec Tom Hardy, Gary Oldman1931, aux Etats-Unis. Les frères Bondurant vivent du trafic d’alcool. L’aîné, Forrest, fait la rencontre de Maggie et décide de la protéger.

Voisins du troisième typeDe Akiva Schaffer Comédieavec Ben Stiller, Vince VaughnQuatre habitants de Glenview dans l’Ohio créent un comité de surveillance de quartier. La ville est envahie d’extraterrestres.

LOL USADe Lisa Azuelos Comédieavec Miley Cyrus, Douglas BoothLola et ses camarades de classe vivent connectés en permanence : Youtube, Facebook… Sa mère lit accidentellement son journal intime…

OmblineDe Stéphane Cazes Drameavec Mélanie Thierry, Nathalie BecueUne jeune femme est incarcérée alors qu’elle est enceinte. Elle décide d’accoucher et de s’occuper du bébé en prison durant 18 ans, comme le veut la loi.

Camille redoubleDe Noémie Lvovsky Comédieavec Noémie Lvovsky, Samir GuesmiCamille et Eric ont une fille. Mais 25 ans plus tard, Eric la quitte. Le 31 décembre, Camille est renvoyée dans le passé lors de ses 16 ans, l’âge où elle rencontre Eric...

SparkleDe Salim Akil Drameavec Jordin Sparks, Tika SumpterSparkle est passionnée de musique. Elle tente de percer dans ce milieu mais doit faire face à des problèmes de famille.

Ce que le jour doit à la nuitDe Alexandre Arcady Historiqueavec Nora Arnezeder, Fu’ad Ait AattouYounès, 9 ans, est confié à son oncle pharmacien. Rebaptisé Jonas, il s’intègre à sa nouvelle vie et découvre l’amour avec Emilie.

Confession d’un enfant du siècle le 29 août

LOL USA le 12 septembre

Monsieur Flynn le 5 septembre

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