diversions bourgogne novembre 2011

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Bourgogne Culture, tourisme et actualité #38 Parcours artistique « D’un point à l’autre » dans la ville de Quetigny - La rentrée de l’atheneum Festival TGV Génériq sur l’axe Rhin-Rhône Aucan à La Péniche de Chalon-sur-Saône Instances 9 à l’Espace des Arts - Du fond des gorges au TDB - Macbeth à la Scène nationale de Mâcon - Exposition Félix Ziem à Beaune + l’agenda du mois p.4 / chroniques CD Livres Sorties Cinéma

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Page 1: Diversions Bourgogne novembre 2011

BourgogneCulture, tourisme et actualité

#38

Parcours artistique « D’un point à l’autre » dans la ville de Quetigny - La rentrée de l’atheneumFestival TGV Génériq sur l’axe Rhin-Rhône Aucan à La Péniche de Chalon-sur-SaôneInstances 9 à l’Espace des Arts - Du fond des gorges au TDB - Macbeth à la Scène nationale de Mâcon - Exposition Félix Ziem à Beaune+ l’agenda du mois p.4 / chroniques CD Livres Sorties Cinéma

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L’AGENDA - 4La rentrée de l’atheneum

MUSIQUES - 8Festival TGV GénériqAucan à La Péniche

DANSE - 9Instances 9 à l’Espace des Arts

THÉÂTRES - 10Du fond des gorges au TDBMacbeth à la Scène nationale de Mâcon

Les Sorcières au Nouveau Théâtre de Besançon

OUVREZ LES YEUX - 12Exposition Félix Ziem à Beaune

CHRONIQUES CD - 13

CINÉMA - 14Festival Lumières d’Afrique à Besançon

Diversions - Edition BourgogneJournal d’information gratuit 1, rue de Vittel25000 Besançon03 81 87 40 05 - 06 34 12 01 [email protected] : SARL DiversionsRCS : 508 184 934Directeur de la publication : Boban Stanojevic03 81 87 40 05 / 06 34 12 01 [email protected]

Rédacteur en chef : Dominique [email protected]

Rédaction : Gilles Bloin, Aurélie Choley, Frédéric Dassonville, Dominique DemangeotSamuel Effin, Manu Gilles, Simon Grangereau, Bruno Kolanek, Sébastien MaraisFlorian Antunes Pires, Paul Sobrin, Boban Stanojevic, Marc Vincent, Caroline Vo Minh

Comité de relecture : Dominique Demangeot, Caroline Vo Minh

Régie publicitaire : Boban Stanojevic - 03 81 87 40 05 / 06 34 12 01 91- [email protected]

Dépôt légal : novembre 2011© Diversions 2011Imprimé en Espagne - RotimpresISSN : en cours

valeur : 1,15 euros offertDiversions est diffusé gratuitement sur la Bourgogne Franche-ComtéProchaine parution : lundi 28 novembre 2011

QuetignyRÉTROSPECTIVE

Soirée d’ouverture Tribu Festival

Montbéliard - MA Scène NationaleRÉTROSPECTIVE

Week-end d’ouverture

Orchestre Philharmonique de StrasbourgCONCERT DU 10 NOVEMBRE

Rencontre avec le choeur

La sélection du mois

SélestatRÉTROSPECTIVE

Sélest’Art 2011

Dijon - TDBCRÉATION

Du fond des gorges

Le premier week-end d’octobre, la ville de Quetigny proposait une restitution du travail effec-tué par l’artiste Emmanuelle Flandre durant deux ans avec les enfants.Un parcours a été instauré dans la ville afin d’exposer les nom-

breux travaux menés durant ces deux années de résidence. Expositions dans des écoles élé-mentaires, salles municipales, centre social, mairie ou à ciel ouvert, ce parcours « D’un point à l’autre » a permis aux enfants de prendre conscience de ce

qu’est une exposition, de ma-nière très concrète. Emmanuelle Flandre, qui vit à Lille, a initié les élèves à plu-sieurs disciplines : peinture, collage, dessin... Un accueil avait été mis en place à la salle Fontaine aux

Jardins durant ce week-end pour pouvoir aiguiller parents, enfants... et simples curieux !

Retrouvez un reportage vidéo sur www.museesetgaleries.tv

#26

culturessortiessociété

© D

iversions

Parcours artistique dans les écoles et les rues de Quetigny

Bourgognenovembre 2011

diversions-magazine.com

#38

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4Diversions - L’Agenda du mois

CHENÔVE

Complexe L. Curel19 novembre à 20h et 20 novembre à 15h: Concert de Sainte-Cécile avec la Musique municipale de Chenôve

Espace Culturel François MitterrandEn novembre : Mois du Film documentaire

Salle des Fêtes15 novembre à 15h : Coloricocola avec Brice Kapel - Spectacle jeune public22 novembre à 20h : Zig Zaton et les classes des conservatoires de Chenôve, de Dijon etdu Pôle d’enseignement Supérieur dela Musique de Dijon - Concert

BEAUNEMusée des Beaux-ArtsDu 18 novembre 2011 au 28 février 2012 : Félix Ziem - Voyages, impressions et para-doxes

Théâtre de Beaune15 novembre à 20h30 : Mon pantalon est décousu - Spectacle musical et familial26 novembre à 15h : Luna et le P’tit Bon-homme - Marionnettes

DIJONABC (au Théâtre des Feuillants)4 novembre : La nuit d’Elliot Fall – Théâtre 8 novembre : Journal d’un curé de campagne – Théâtre 15 novembre : Dhoad, les gypsies du Rajas-than – Musique du monde (Maison de Marsannay)18 et 19 novembre : Moi Caravage – Théâtre24 et 25 novembre : H7O – Cirque29 novembre : Hymne au soleil, Lionel Belmondo – Jazz

atheneum4 novembre à 19h : Apero-Polar #7 - Marin Ledun9 novembre à 20h30 : Dominique A + Laetitia Velma - Chanson/Pop17 novembre à 20h30 : Hélène Mathon, Poé-sie Sonore - Théâtre18 novembre à 20h30 : Festival Labomatique - The Cryonic Chants (concerto) - Sociètas Raffaello Sanzio 23 novembre à 19h : Résidence d’Hervé Chaussard :La boîte blanche 1.2.3.4. - DanseDu 30 novembre au 1er décembre : Hélène Mathon, Babeltut ! - Performance sonore pour deux voix et guitare

Bistrot de la Scène3 novembre à 20h30 : Dis à ma fille que je pars en voyage – Théâtre4 et 5 novembre à 20h30 : Violaine, Création 2011 – Théâtre9 novembre à 10h30 et 15h : La balle au bond – Jeune publicDu 10 au 12 novembre à 20h30 : Carte blanche à la compagnie Cirko Senso10 novembre à 20h30 : Madjica – Cirque11 novembre à 20h30 : Un cirque dans une valise – Cirque12 novembre à 20h30 : L’Envers du décor – CirqueDu 17 au 19 novembre à 20h30 : Yves Jamait et Daniel Fernandez – Chanson23 novembre à 10h30 et 15h : Contes glacés – Jeune public25 et 26 novembre à 20h30 : Fanny and The Jurassic Bluesmen – Blues30 novembre à 10h30 et 15h : Contes glacés – Jeune public

Cathédrale Saint-Bénigne18 novembre à 20h30 : Ensemble Gilles Binchois, Les Traversée baroques, Maîtrise de la Cathédrale de Dijon interprètent des oeuvres de Pierre Colin (16e siècle), Annibal Gantez et Charles d’Ambleville (17e siècle)- Musique baroque

ConsortiumJusqu’au 10 novembre : Exposition d’ouverture « Deep Comedy »

FRAC BourgogneJusqu’au 14 mai 2015 : exposition In Situ

Théâtre Dijon BourgogneDu 8 au 25 novembre : Du Fond des gorges, création – (salle Jacques Fornier)11 novembre à 15h : Patti Smith – Concert lecture (Parvis St jean)

La Vapeur11 novembre : Patti Smith - Rock16 novembre : Joey Starr – Rap18 novembre : Archimède – Chanson30 novembre : Herman Dune - Folk

Latitude 21 Jusqu’au 31 décembre : Exposition balades urbainesJusqu’au 30 novembre : Exposition Latitude 21, Hémisphère Sud

MJC Bourroches-Valendons Du 3 au 30 novembre : Exposition Huiles, pas-tels et aquarelles par Sandrine Vittu-Bartet

Musée des Beaux-ArtsJusqu’au 16 janvier 2012 : La Sulamite dévoi-lée - Genèse du Cantique des Cantiques par Gustave Moreau

Jardin des SciencesJusqu’au 31 décembre : Exposition « Pachy-derme que ça »

Opéra de Dijon3 novembre à 20h : Les Origines du concerto Grosso 5 novembre à 16h : Goûter Patrick Ayrton 5 novembre à 20h : Touchemoulin, Mozart 9 novembre à 20h : Philarmonia Orchestra 11 novembre à 20h : Bartok, Bruckner 16 et 17 novembre à 20h : Bartokiades 1, People – Danse18 novembre à 15h : Bartokiades 1, Bartok pour les enfants 18 novembre à 20h30 : Bartokiades 1, Varjon, Grimal19 novembre à 18h : Bart. 1, Quauor Keller19 novembre à 20h30 : Bartokiades 1 Perenyi, Grimal 20 novembre à 15h : Bart. 1, Tchetuev, Fou-chenneret 24 novembre à 20h : Concerti Napoli 25 novembre à 20h : Qutuor Fine Arts 26 novembre à 16h : Goûter Les Fables de la Fontaine

Orchestre Dijon Bourgogne23 novembre : toute la journée : A la décou-verte de l’orchestre (Chapelle de l’Hôpital Général)

Parc des ExpositionsDu 1er au 13 novembre : Foire Internationale et Gastronomique de Dijon 20116 novembre : Spectacle irish Celtic – Danse20 novembre : Bourse aux livres et BD22 novembre : Spectacle musical Do you speak Djembe ?

Péniche Cancale3 novembre à 19h : Concert FourchetteIstebna – Jazz manouche4 novembre à 22h : Dj setsFestival Résonances « Bateau Ivre » : Kosme + Mr Hyde – Electro House18h30-21h30 : Apero Soul Food « Bateau Ivre » - Accès libre et clapiotte offerte5 novembre à 16h : Spectacle jeune publicPatrick Girot & Etienne Grebot « Les aventu-riers de l’aventure »17h00 : Goûter équitable avec Equimax et Artisans du Monde5 novembre à 21h : Dj setsLes Suzettes - Boum anniversaire19h : Apéro équitable avec Equimax et Arti-sans du Monde6 novembre à 17h30 : Spectacle jeune publicPatrick Girot & Etienne Grebot « Les aventu-riers de l’aventure »10 novembre à 21h : Concert & Dj setSola Rosa + Maze Go Groove – Electro Hip Hop & Soul Funk11 novembre à 20h : SpectacleAnne-Sybille Coubert « Attifa de Yambolé »Conte africain - À partir de 14 ans11 novembre à 22h : Dj setBuena Vibra – Latin Groove12 novembre à 20h : SpectacleAnne-Sybille Coubert « Attifa de Yambolé »12 novembre à 22h : Dj setBoum Koulgraoul – Dakar Sound System13 novembre à 17h30 : SpectacleAnne-Sybille Coubert « Attifa de Yambolé »17 novembre à 21h : LiveFestival Résonances « Dubbage » : Fullfridge – Dubstep18 novembre à 22h : Dj setsBoolimix invite Chylo – Funk & more18h30-21h30 : Apero Soul Food19 novembre à 21h : Concert & Dj setBebey Prince Bissongo + L’Afric c’est chic– Afro Groove18h : Projection Rencontre avec l’association Sô Kôno

Herman Dune à La Vapeur le 30 novembre

Moi Caravage les 18 et 19 novembreau Théâtre des Feuillants

Stranded Horse le 27 novembre àLa Péniche Cancale

Les sorties du mois en un clin d’oeil

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20 novembre de 12h00 à 19h00 : Repas & Jeux, Brunch du Dimanche – Sucré salé24 novembre à 20h30 : Live radio & ConcertCanal Cancale : Michalon – Rock 60’sVendredi 25 novembre à 22h : Dj setsCampus goes funk !Festival Migrant’Scène18h : Projection« Montbéliard » d’Armand Gatti - Cinéma en-gagé - Documentaire / 43 minutes / 197621h : ConcertKèlè Kèlè « Power to the people ! » - Afro-beat militant27 novembre à 17h30 : Stranded Horse – Folk

[email protected]

Théâtre Mansart3 et 4 novembre à 20h30 : Chronique des sentiments - Théâtre18 et 19 novembre à 20h30 : Le SAS - ThéâtreDu 21 au 25 novembre à 20h30 : La Contro-verse de Valladolid - ThéâtreJusqu’au 21 décembre : Exposition Alexandre Horn

Zénith4 novembre à 20h : Charles Aznavour 5 novembre à 20h30 : Soprano7 novembre à 20h : Florent Pagny16 novembre à 20h30: Mickael Gregorio – Humour17 novembre à 15h et 20h30 : Le grand ballet de Cuba – Danse18 novembre à 20h30 : Nolwenn Leroy 19 novembre à 20h30 : Hubert Félix Thiefaine 26 novembre à 20h : Soirée La Rue Ketanou / Les Ogres de Barbak / Zebda – Musique du monde27 novembre à 16h : Le boléro de Ravel30 novembre à 15h et 20h30 : Les valses de Vienne - Danse

CHALON-SUR-SAÔNEAuditorium du Conservatoire8 novembre à 20h : En quête d’Orient – Concerts, dégustationDu 22 au 26 novembre : Instances 9 – Danse30 novembre à 20h : C’est - à -dire - Théâtre

Espace des Arts 3 novembre à 20h : J’aurais voulu être égyp-tien – Théâtre4, 5 et 9 novembre : PinKPunk Cirkus– Théâtre Jeune Public15, 16 et 19 novembre : L’avare – ThéâtreDu 22 au 26 novembre : Instances 9 – Danse (voir article p.9)

Musée Nicéphore Niépce Jusqu’au 22 janvier 2012 : Exposition Yuki Onondera : La photographie en apesanteurJusqu’au 22 janvier 2012 : Exposition André Steiner : L’amour et la photographieJusqu’au 22 janvier 2012 : Exposition Ane Pery : Chuchotements / Whispers / zept

La Péniche5 novembre à 20h30 : 20 ans de Les Totors, soirée gala gala gala – Humour cirque11 novembre à 21h : Dÿse / Stig Noïse / TV Buddahs – Noise19 novembre à 22h : Freud / Akerontia / Lu-natic Asylum / LowKey vs Kardinal / Vizual Invaders - DJ Set26 novembre à 21h : Jokari Players / Kaktus Groove Band / ExE – Pop Electro

LE CREUSOTL’arc Scène nationale3 novembre à 20h30 : Petit mal - Cirque10 novembre à 20h30 : Dernier thé à Baden Baden - Théâtre Vidéo17 novembre à 20h30 : Ivanov - Théâtre23 novembre à 19h30 : Miche et Drate - Théâtre25 novembre à 20h : Salves - Danse26 novembre à 20h30 : Le poète comme boxeur - Théâtre Concert

MÂCONLe Crescent5 novembre à 21h : Soirée jeunes talents : carte blanceh à Thibaud Saby17 novembre à 21h30 : Jam Session19 novembre à 18h30 : Quinze têtes apéro concert

La Cave à Musique 10 novembre : Andy Hayes / Blitz The Ambas-sador – Hip Hop11 novembre à 21h : Ben Barock / Raoul Petite – Pop Rock, Rock carton12 novembre : Monsieur Fraize – Humour18 novembre : Francesca Lago /Syd Matters /Peanuts – Pop Rock, folk19 novembre : Kilékan / Mamani Keita – Musique du monde25 novembre : What’s the folk / Moriarty – Country Blues rock30 novembre : Compagnies songes – Jeune Public

Mâcon Scène nationale8 novembre à 20h30 : Symfonia – Danse13 novembre à 16h : Symphonies d’automne – Musique16 novembre à 15h : Boucle d’or et les 33 variations – Théâtre musical18 novembre à 20h30 : Mac Beth – Théâtre22 novembre à 20h30 : Sur la route – Cirque

MONTBARDEspace Paul Eluard8 novembre à 20h30 : Le clan des héritiers - Théâtre de Boulevard

QUETIGNYBibliothèque municipale18 novembre à 20h30 : « Ils étaient 29.000 » de Juliette Speranza par le Théâtre de l’Esca-lier - Lecture

Espace Mendès-France15 novembre à 20h30 : Debout sur le Zinc- Chanson

Hubert Félix Thiéfaine au Zenithde Dijon le 19 novembre

Moriarty le 25 novembre à La Cave à Musique

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6Diversions Edition Bourgogne

La rentrée de l’atheneumUne nouvelle saison à l’atheneum a été inau-gurée le 13 octobre dernier sur le campus de l’Université de Bourgogne. A Dijon, on pour-ra retrouver comme chaque année des propo-sitions artistiques diverses : concerts, perfor-mances, résidences donnant un bel aperçu de la création contemporaine aujourd’hui.

Après des visites des oeuvres à l’occasion du 60ème anniversaire du 1% artistique en octobre, ponctuées par des déambulations dansées et des conférences, et la déferlante Novosonic qui s’est abattue sur Dijon du 20 au 25, en ce mois de novembre l’atheneum a concocté plusieurs propositions dans des domaines divers.

Le 9 novembre Dominique A sera l’invité de l’atheneum. Il ne sera pas seul, accompagné de Laetitia Velma. La jeune chanteuse s’était vue emprunter deux de ses compositions sur l’album L'horizon de Dominique A en 2006. Le début d’une amitié musicale qui se poursuit par la venue du chanteur sur son premier al-bum. Un opus inaugural enregistré à Bruxelles par Dominique Brusson (Miossec, Tiersen...), conviant plusieurs grands noms de la pop belge, de Pierre Jacqmin (Venus) à Julien Paschal (Sharko). On a connu pires

débuts dans une carrière ! Laetitia Velma y raconte ses expériences des dernières an-nées, accompagnée par Dominique A. Sur ce premier album, l’artiste est arrangeur, producteur et musicien. Son envie de s’inves-tir est allée jusqu’à suivre sur scène la chan-teuse et son piano. Un piano qui se fait sou-vent aérien sur ces Eaux profondes, premier opus entièrement écrit et composé par Lae-titia, baigné cependant de l’univers sonore de Dominique.

L’atheneum est aussi un lieu de création, ac-compagnant les artistes tout au long de l’an-née. Nous aurons notamment un aperçu du travail d’Hélène Mathon, qui avec sa compa-gnie La Langue Ecarlate nous fera découvrir la poésie d’Eugène Savitzkaya interrogeant notre monde, sur une musique du prolifique Rodolphe Burger. Hélène Mathon fait partie d’un collectif transdisciplinaire, dont l’objec-tif est d’inscrire la recherche artistique dans le quotidien et le réel. C’est cet intérêt pour le monde qui a par exemple poussé Hélène

Mathon à recueillir les témoignages de retrai-tés du monde agricole, en vue de son spec-tacle Les restent.On retrouvera Hélène Mathon les 30 no-vembre et 1er décembre pour la création de Babeltut !, performance sonore pour deux voix et deux guitares, entre théâtre et mu-sique.Création toujours en novembre avec la ré-sidence d’Hervé Chaussard qui a préparé à l’atheneum sa nouvelle chorégraphie La Boîte Blanche 1.2.3.4, pièce allant du solo au quatuor pour quatre danseurs.

N’oublions pas en février prochain le rendez-vous Actions, autour de la performance et des nouvelles formes de création. Nous re-viendrons l’année prochaine sur cet événe-ment dans Diversions.

- Marc Vincent -

Programmation complète : http://atheneum.u-bourgogne.fr

Hélène Mathon interviendra pour deux spectacles à l’atheneum cet automne

La Boîte Blanche 1.2.3.4le 23 novembrepar Hervé Chaussardet sa compagnie The Will Corporation

© François D

esautels

© JC

Carbonne

Dominique Aet Laetitia Velma

Page 7: Diversions Bourgogne novembre 2011

La Foire gastronomique de Dijon présente sa 81ème édition. Toujours très appréciée des visiteurs, elle accueille en 2011 l’Ile Maurice comme invité d’honneur. De nombreux ex-posants toutes catégories confondues seront présents. Un espace de restauration raffinée, une ferme et des animations sur le thème de la cuisine et de la ferme seront proposées. La Foire de Dijon, qui se classe parmi les six pre-mières de France, est estampillée « Foires de France » ce qui constitue un label de qualité pour les exposants et les visiteurs.

ExposantsPrès de 600 exposants vous accueillent comme chaque année. De nombreux pro-duits et service sont représentés avec une grande place offerte aux produits alimen-taires et du vin avec près de 200 exposants.D’autres secteurs seront présents : ameuble-ment, habitat, équipement ménager, artisa-nat, mode, beauté, loisirs… Des produits iné-dits seront en outre présentés.

Le Quartier des saveursAfin de souligner le dynamisme de la filière agricole en Bourgogne, le « Quartier des sa-veurs » sera présent pour la 4ème année. Il s’agit de présenter les métiers de bouche, les industries alimentaires et le monde agricole de la région. Une trentaine d’exposants ré-pondra aux questions des visiteurs. Anima-tions pour adultes et enfants sont proposées.

Le Restaurant des saveursL’espace de restauration a été entièrement rénové pour cette nouvelle édition. Une cui-sine raffinée sera servie par 13 chefs étoilés de Bourgogne Franche-Comté.

La Ferme Côte d’OrDurant quatre jours du 10 au 13 novembre, la Ferme Côte d’Or fera découvrir les filières de la région : élevage, viticulture entre autres à

travers des démonstrations comme la traite des vaches ou la tonte des moutons. De nombreux ateliers pour les enfants accom-pagnent cet espace. Ces derniers pourront s’amuser et prendre la pose grâce à un stu-dio photo aménagé pour l’occasion.

Les animationsDe nombreuses animations seront proposées aux visiteurs, situées au cœur du stand de la Ferme et du Quartier des saveurs.D’autres ateliers culinaires comme les Ren-contres gourmandes de Lucullus feront dé-couvrir l’univers de la cuisine au public. Des dégustations, des animations gourmandes, des ateliers culinaires, des démonstrations, des concours seront organisés par des pro-fessionnels des métiers de bouche. L’occa-sion pour les amateurs de cuisine de se per-fectionner dans le domaine, de déguster des plats et d’admirer le savoir-faire des profes-sionnels.

« Les Toqués du Goût » seront à nouveau pré-sents pour la deuxième année. Cet atelier permet de valoriser la cuisine traditionnelle familiale et ses qualités nutritives.

L’Ile MauriceAprès la Grèce en 2009 et la Hongrie en 2010, la Foire de Dijon accueille l’île Maurice en in-vité d’honneur. Cette île, éloignée de 10.000 km de la France, est située sur l’archipel des Mascareignes. Des paysages enchanteurs - plages de sable blanc, mer bleue turquoise, des forêts immense - et une nature préservée plairont aux amateurs de vie sauvage.

Le caractère cosmopolite de sa population lui confère une richesse supplémentaire. In-diens, créoles, chinois cohabitent et parta-gent leur culture en parfaite harmonie.La gastronomie constitue aussi un attrait pour les touristes. Provenant de diverses cultures : indienne, chinoise, créole et européenne, elle garde cependant comme ingrédients de base les fruits de mer et le poisson. Les épices telles que le curry, le gingembre et la coriandre sont très utilisées. Le légume princi-pal est le riz.Sur le plan économique, la canne à sucre, l’industrie textile et le tourisme constituent les principaux secteurs d’activité.L’île Maurice possède donc de nombreux atouts qui justifient le choix de ce pays comme hôte d’honneur de la prochaine Foire internationale et gastronomique de Di-jon. Préparez vos papilles ! - Caroline Vo Minh -

Foire gastronomique de Dijon, Parc des Exposition de Dijon Congrexpo, du 1er au 13 novembrewww.foirededijon.com

© O

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Page 8: Diversions Bourgogne novembre 2011

Musiques 8

TGV Génériq 2011 sur l’axe Rhin-RhôneLe festival d’hiver situé sur l’axe Rhin-Rhône, de Dijon à Mulhouse - et même au-delà puisque TGV Génériq s’étend à présent jusqu’en Suisse – reprend ses droits du 1er au 11 décembre 2011. Cette année une nouvelle ville s’est ralliée à l’aventure TGV Génériq : Epinal. Cette cinquième édition se veut tou-jours axée sur une programmation exigeante qui privilégie la découverte et propose cer-tains des concerts dans des lieux atypiques tels des appartements ou des bibliothèques.

TGV Génériq joue toujours des contrastes, réunissant sur une même affiche la pop da-daïste au féminin de Brigitte et la folk plus in-timiste d’un autre duo : June & Lula. Camille donnera quant à elle par deux fois, les 9 et 10 décembre, son nouveau spectacle au Grand Théâtre de Dijon. Elle y présentera son nouvel album enregistré dans une abbaye, Ilo Veyou.

La scène canadienneDans la programmation, notons par exemple un focus sur la jeune scène canadienne. TGV Génériq présentera ainsi Duchess Says, re-présentants d’un electro rock pour le moins alternatif, d’un « moog rock » tissé de riffs punk rock qui ont forgé leur réputation sur scène lors de concerts rageurs et hallucinés. The Pack AD forment quant à eux un duo

rock garage, tandis que Saidah Baba Talibah évolue du côté de la soul. D’autres forma-tions venues de la Belle province sont à dé-couvrir à TGV Génériq. Ouvrez l’oeil !

La création à l’honneurParmi les temps forts du festival cette année, notons une résidence de Cascadeur qui sera accompagné d’un rock band et d’élèves des écoles de musique du Territoire de Bel-fort et de Delémont en Suisse. TGV Génériq traverse les frontières pour une aventure col-lective et créative à voir le 7 décembre au Grand Théâtre de Dijon.Cascadeur, on l’a découvert l’an dernier lors de la quatrième édition de Génériq, ce jeune artiste originaire de Metz nous faisait pénétrer avec son premier album The Hu-man Octopus dans un univers intimiste et feu-tré, qui révèle bien des mystères à l’image du casque de pilote de chasse arboré constam-ment par l’artiste. Il lèvera un peu le mystère en partageant son art de la mélodie avec les élèves d’écoles de musique.Création toujours avec le rappeur Orelsan qui préparera son retour sur scène à La Va-peur le 8 décembre. L’occasion pour Orelsan de mettre les dernières touches à sa nou-velle tournée après une première salve de concerts débutés en 2009. On pourra ainsi vérifier si les « chroniques d’un névrotique » comme il le disait sur son premier album ont évolué. A entendre Le chant des sirènes, l’ar-tiste a fait du chemin mais la plume demeure acide – Suicide social -.

En matière de lieux atypiques, TGV Géné-riq poursuit son exploration des chapelles et des églises. A suivre notamment sur Dijon les concerts à l’Hôtel de Voguë, qui proposent

notamment cette année le crooner pop Baxter Dury, les canadiens de Mark Berube & The Patriotic Few ou encore le rock de Su-nayuk.

A Dijon, TGV Génériq c’est aussi un concert sur glace à la Patinoire le 8 décembre avec une soirée « Ice Popcorn » avec les bien connus Mr Duterche, Maze Go Groove et Alcor, mais également des concerts au Consortium, à la Nef...

- Seb Marais, Manu Gilles -

www.generiq-festival.com

Le 3 décembre, La Péniche à Chalon-sur-Saône recevra deux groupes à la pointe de l’électro, deux formations qui devraient nous concocter une soirée pour le moins fiévreuse.

AucanAucan sont les représentants d’un post rock versant dans l’électronique, à base de gui-tares, claviers, batterie et programmation, pour une musique qui oscille entre synthé-tique et organique, pesanteur d’une véri-table batterie et caractère éthéré des progs. Le trio italien s’est fait une spécialité d’un broken beat hybride, entre électro et dubs-tep, mâtiné de hip hop et d’une touche de noise apportée par les guitares. Le son de ces dernières ne sort généralement pas par des amplis et se rapproche donc plus du syn-thétique. Ces fans d’Aphex Twin commencent à prendre de la bouteille comme on dit, et leur musique semble s’enrichir d’une jolie complexité qui a su évoluer. Leur nouvelle production studio Black Rainbow publiée en février dernier avance un mélange savam-ment dosé de gros beats électroniques et de riffs (gros également) particulièrement effi-caces. Sur scène la formation n’hésite pas à sortir des sentiers battus de leurs albums pour amener leur musique ailleurs, vers des terres plus sauvages… Raison de plus pour aller les voir en live !

PicorePicore proposera quant à lui une musique tout aussi hybride mais avec une instrumen-tation plus variée : theremin, guitare, voix, cuivres, harmonium, percussions, machines,

clarinette, le tout accompagné de visuels vi-déo. Un répertoire éclectique, une musique à tiroirs que le groupe a eu tout loisir de faire mûrir durant une décennie. Il viendra présen-ter son troisième album, Assyrian Vertigo, un nouvel opus qui sait installer des ambiances multiples, au profit d’une musique sans éti-quette aucune. Dub, trip hop, rock, indus teintées d’ambiances psychédéliques, les lyonnais de Picore font partie de l’écurie Jar-ring Effect depuis 2006.

- Manu Gilles -

www.lapeniche.org

Aucan à La Péniche

Aucan

Camille les 9 et 10 décembre au Grand Théâtre de Dijon

Baxter Dury

Cascadeur

Page 9: Diversions Bourgogne novembre 2011

Danses 9

Instances 9 à l’Espace des ArtsLa danse est à nouveau à l’honneur à Cha-lon-sur-Saône avec le festival Instances, neu-vième du nom, offrant un panorama varié de la danse contemporaine. Une fois encore ce temps fort autour de la chorégraphie nous donnera à voir des œuvres ancrées dans notre présent, montrant différentes facettes de notre société, les racines diverses de la danse, d’occident ou d’Afrique, parfois à la croisée des monde, de l’archétype de la star mon-dialisée Michael Jackson à notre moi intime, en passant par les nouveaux mondes numé-riques.

Julie Nioche, avec Nos solitudes, illustre bien cette lutte perpétuelle entre le danseur et l’apesanteur, une lutte de longue date – et de haut vol – que la chorégraphe a pris le parti de retranscrire avec fidélité sur scène. Elle évolue dans l’air, suspendue à des filins. Le guitariste Alexandre Meyer accompagne la danseuse dans cette expérience. Assisté

de complexes mécanismes ou n’ayant que son corps pour seul outil, le chorégraphe porte toujours un regard personnel sur le monde. Notons que l’on retrouvera Julie Nioche pour Voleuse, avec Virginie Mira, une étape de travail nous sera présentée.

Le monde numérique, le public s’y frottera lors de la création d‘Arco Renz, Dust, pre-mière en France qui nous transporte dans l’univers fractal et complexe des mondes virtuels. Pourtant le chorégraphe nous entre-tient finalement des relations charnelles entre deux êtres, en s’intéressant à la distance qui les sépare, une distance qui peut justement devenir source d’attraction. Avec ce der-nier volet d’une trilogie commencée en 2006 avec Bullitt et poursuivie en 2008 avec i !2, Arco Renz s’est intéressé au pole dancing et aux différentes techniques de strip tease,

langage chorégraphique que lui et ses danseurs ont détourné pour employer la séduction comme une énergie particulière. Comment les individus coexistent-ils dans un univers numérique ? Et quid de la sincérité des relations à une ère où l’individu adopte de multiples profils et autres avatars pour en-trer en contact avec ses semblables, dans l’univers du tout virtuel ?

Parmi les fleurs coupées et odorantes évolue le corps d’Annabelle Chambon dans Prepa-ratio Mortis (Jan Fabre) au son d’un orgue à la solennité liturgique, dans un spectacle par-couru des deux pulsions de vie et de mort, tandis que Raphaëlle Delauney s’attaque à l’icône Michael Jackson, nimbé dans son sta-tut de star planétaire, en n’omettant pas ce-pendant de rattacher le mythe à toute une tradition de la danse. Histoire de vie et de

..mort là encore. Dans la même soirée, après Eikon et une conférence sur les « Danses noires et danses africaines », Kettly Noël, ori-ginaire d’Haïti, malienne d’adoption, nous guidera dans les bas-fonds de Bamako à la rencontre d’une prostituée qui prend son destin en main.

Qu’il s’agisse de la danse engagée d’Alain Buffard, dénonçant une société moderne de plus en plus coercitive dans sa pièce au titre ironique Tout va bien, ou de la dernière chorégraphie de Maguy Marin pointant quant à elle le doigt sur une société où tout va trop vite, Instances 9 mettra une fois en-core la danse au diapason de notre époque contemporaine.

- Amandine Mannier -

www.espace-des-arts.com

Julie Nioche

Salves de Maguy Marin

Preparatio Mortis

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gathe Poupeney / PhotoScene

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Théâtres 10

Macbeth à la Scène nationale de MâconOn ne compte plus les adaptations de Mac-beth en particulier et de Shakespeare en géné-ral. Le public de la Scène nationale de Mâcon retrouve Eric Massé et la compagnie des Lu-mas qui étaient déjà venus en 2006 pour L'Île des esclaves. Ils s’attaquent cette fois à ce chef d’oeuvre shakespearien.

Comme toutes les pièces de Shakespeare, Macbeth est une œuvre de contrastes, ex-plorant cette frontière floue entre normalité et anormalité, entre la raison et la folie. La vengeance est l’un des ressorts majeurs de l’intrigue. Mû par son désir de devenir roi, Macbeth va se lancer dans un processus de destruction, n’hésitant pas à transgresser les lois. Il entraine son épouse dans cette course folle pour le pouvoir, l’amour qui unit les deux êtres se transformant en folie meurtrière.

Avec cette adaptation Eric Massé saisit l’op-portunité de traiter des conséquences de la guerre sur le monde. Il a privilégié la sobriété du décor, tandis que la troupe qui porte la pièce est au contraire multiple et bigarrée. Quatorze artistes de générations différentes, venus de la comédie, la musique, le chant, le slam, se côtoient et n’hésitent pas à réécrire certains passages de la pièce. Une irrévé-rence qui n’est pas si éloignée de l’époque élizabethaine. En ce temps-là les pièces de théâtre étaient des lieux de vie où le public n’hésitait pas à réagir à ce qui se passait sur scène, invectivant les comédiens, exprimant son opinion. Le troupe mise en place par Eric Massé illustre toute la violence et la tension portées par le langage de Shakespeare.

L’emploi du slam a d’ailleurs permis au met-teur en scène de retrouver l’impact phoné-tique de la langue anglaise que la traduc-tion fait souvent perdre. Le langage de cour a été notamment modernisé, employant des expressions plus contemporaines. L’objectif étant bien sûr que cette pièce, intemporelle comme beaucoup d’oeuvres de Shake-speare, fasse écho auprès d’un public d’au-jourd’hui, et notamment les plus jeunes.

- Paul Sobrin -

Macbeth, 18 novembre à 20h30, Mâcon Scène nationale - www.theatre-macon.com

Du fond des gorges au Théâtre Dijon BourgogneDu Fond des gorges est, de l’aveu de ses créa-teurs, une fabrication collective, un projet de Pierre Meunier qui tourne autour des mots, ces mots qui remontent du fond de nos gorges et expriment nos pensées, bâtissent des mondes ou les détruisent. Le metteur en scène forme ici trio avec François Chattot et Pierre-Yves Chapalain.

Lorsqu’on l’interroge sur l’origine de ce nou-veau spectacle, Pierre Meunier dresse un constat peu réjouissant : « Ca vient peut-être d’une platitude et d’une médiocrité du lan-gage, de l’usage qu’on en fait, comment le langage est tenu en peu d’estime. On lui accorde peu de pouvoir alors qu’on en a be-soin ». Les mots peuvent pourtant nous faire vibrer, nous redonner du baume au coeur, a fortori à une époque où c’est le mot crise qui s’impose à nous le plus souvent. Comment retrouver l’étincelle ?

Les écrans d’ordinateurs et de téléphones portables ont réduit le langage à une portion congrue. L’information est avant tout utili-taire, immédiate. Le langage a perdu sa pro-fondeur. Notre capacité à appréhender le monde à travers lui s’en retrouve amenuisée. « Il faut réinsuffler quelque chose au langage, qu’il soit reconsidéré comme un porteur d’énergie et de sens fort » préconise Pierre Meunier. Le souffle est en effet un terme clé dans cette nouvelle création. Comme les machines de Pierre Meunier qui semblent douées d’une vie propre, entre étrangeté et inquiétude, le langage est un système complexe, contenant une part de magie, et qui nous accompagne constam-ment. Car les mots font partie de nous.

Le langage est facteur de lien social, relie les hommes, donne corps à nos pensées, sup-porte tout un monde d’idées et de concepts, et possède pourtant également une ma-térialité très concrète. « L'air, le souffle : élé-ments essentiels, constitutifs, de la parole. Le pneumatique, donc. L'air comprimé. Le mot est une réalité pneumatique », souligne encore Pierre Meunier. Les machines vont in-carner cette matérialité du langage, et l’air contenu dans les pneumatiques cette éner-gie nécessaire à sa formation. Pierre Meunier a choisi le caoutchouc et les pneus pour in-carner cette matérialité car « le langage ne trouve sa force que quand le corps et l’esprit sont ensemble » note encore le metteur en scène. « Cela participe aussi de cette fai-blesse contemporaine d’avoir des lèvres qui

bougent à peine, des corps immobiles ».

L’essentiel du spectacle s’est créé en répéti-tions sur la scène de la salle Jacques Fornier à Dijon , « ce lieu de naissance, de ressasse-ment, ce que Pierre appelle le fatras qui est aussi le magma » explique François Chattot. « Les chambres à air sont là en tant que ma-tière qu’on va former, transformer, soulever. Nous sommes comme des mammifères qui tentons d’essayer de soulever la matière et à travers elle de faire sortir une substance de l’ordre du souffle, de la vibration dans notre corps ».

N’oublions pas le public qui favorise aussi cette résonance, le public qui va accueillir

ces mots forgés sur scène. « Il y a la force des mots, mais avant les mots il y a aussi une énergie qui préexiste et dans laquelle on tra-vaille aussi. C’est du bégaiement, on est un peu ahuris », explique Pierre-Yves Chapalain. Le trio qui nous est présenté sur scène - le sa-vant discoureur, le rêveur et le gaffeur - va bien sûr recourir à des ressorts comiques. Trois hommes qui incarnent le langage mais aussi la notion de collectif, si importante au théâtre, trois personnages qui ont le choix de s’allier ou se défier, s’entraider ou s’entredé-chirer.

- Dominique Demangeot -

Du fond des gorges, Théâtre Dijon Bour-gogne, Salle Fornier, du 8 au 25 novembre www.tdb-cdn.com

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François Chattot, Pierre Meunier et Pierre-Yves Chapalain

‘‘ Les chambres à air sont là en tant que matière qu’on va for-mer, transformer, soulever. Nous sommes comme des mammifères qui tentons d’essayer de soulever la matière et à travers elle de faire sortir une substance de l’ordre du souffle, de la vibration dans notre corps ’’ François Chattot, comédien, directeur du TDB

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Théâtres 11

Les Sorcières au Nouveau ThéâtreSylvain Maurice donnera à nouveau en no-vembre à Besançon son adaptation des Sor-cières de Roald Dahl. Pour la première fois le metteur en scène convoquait sur scène des marionnettes en leur donnant le premier rôle. Les Sorcières, comme leur nom l’indique, est un conte fantastique, où la frontière avec la réalité n’est cependant jamais très loin. Nous avons rencontré Sylvain Maurice, directeur du Centre dramatique national de Besançon, qui nous parle des motivations qui l’ont ame-né vers cette histoire.

Un jeune garçon se retrouve orphelin. Re-cueilli par sa grand-mère, il porte le deuil de ses parents et la grand-mère va alors lui raconter des histoires pour le distraire. Selon elle, les sorcières existent bel et bien, nous côtoient chaque jour. Ce sont des personnes ordinaires même si quelques indices nous permettent de les reconnaitre...

L’histoire de Roald Dahl joue sur cette fron-tière poreuse entre rêve et réalité...On se sait pas si cette histoire que raconte la grand-mère est juste un moyen de faire oublier sa peine au petit garçon ou si c’est un fait avéré. Mais comme souvent dans ces contes, l’enfant va évidemment rencontrer la plus terrible et cruelle de toutes les sorcières. Il se verra lui-même transformé en souris mais déjouera un complot mondial des sorcières contre tous les enfants !

Les Sorcières mêle des registres différents. Oui c’est une histoire qui à la fois, possède sa part de cruauté, mais qui est aussi très drôle. La seconde partie est presque comme un film d’action.

On n’est pas dans un conte gentillet...Non, mais on n’est pas non plus dans quelque chose de glauque. Roald Dahl fait partie de cette tradition anglaise qui manie l’humour en même temps que la noirceur. Si on est complaisant avec l’émotion, les enfants ne marchent pas.

Ce travail avec des acteurs manipulateurs était nouveau pour vous.En tant que tel oui. J’ai toujours été intéressé par la marionnette, j’avais déjà utilisé des marionnettes mais plutôt comme supplétif au théâtre, tandis que là il s’agit vraiment d’un spectacle de marionnettes contemporaines. J’insiste sur le terme contemporain dans le

sens où ce n’est pas Guignol, des marion-nettes un peu désuètes... Le jeu avec les échelles, les formes, le phrasé est important. C’est du théâtre noir, c’est-à-dire qu’on ne voit pas les manipulateurs.

Comme souvent dans vos spectacles, il y a de la musique, de la magie également...Oui en plus c’est assez naturel dans un spec-tacle pour les enfants. Dans un congrès de sorcières, la Suprême Sorcière chante des chansons tout à fait méchantes et drôles ! Un musicien en live vient ponctuer les différents moments de l’action. On a aussi un numéro de casserolles dans une cuisine selon une technique de Muppet comme dans le Mup-pett Show.

Même si Roald Dahl a d’abord écrit pour les enfants, les parents peuvent y trouver leur compte...Oui c’est une oeuvre qui est suffisamment riche pour pouvoir parler aux enfants mais aussi pour apporter aux parents plaisir et ré-flexion, plaisir parce qu’on essaie de raconter une histoire intéressante et drôle, mais aussi réflexion parce que je pense que les ques-tions qui sont posées trouvent un écho un peu différent, a fortiori quand on est soi-même parent. Roald Dahl pose la question de sa propre finitude, ce qu’on transmet ou qu’on ne transmet pas à ses propres enfants, et puis aussi une autre dimension que je trouve tou-jours formidable dans des spectacles qui ne sont pas destinés qu’au jeune public, c’est qu’on retrouve la part d’enfance qu’il y a en nous. Faire de l’art c’est en permanence dialoguer avec ses propres souvenirs, avec sa propre enfance, et être spectateur c’est un peu cela aussi. C’est cette manière créa-tive de ne pas être complètement dans le présent, et de s’affranchir du passé, par la création au présent... de ce qu’on peut se souvenir du passé !

- Propos recueillis par Dominique Demangeot -

Les sorcières, Nouveau Théâtre de Besan-çon, du 7 au 19 novembrewww.nouveautheatre.fr

‘‘ Roald Dahl fait partie de cette tradition anglaise qui manie l’humour en même temps que la noirceur. Si on est complaisant avec l’émotion, les enfants ne marchent pas ’’ Sylvain Maurice

© Elisabeth C

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© Elisabeth C

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Ouvrez les yeux 12

Exposition Félix Ziem à BeauneFélix Ziem est né le 25 février 1821 à Beaune.Sa ville natale lui rend hommage en lui consa-crant une exposition qui met notamment en lumière son goût pour le voyage.

Félix Ziem étudie l’architecture et les Beaux-Arts à Dijon puis se rend à Marseille pour exer-cer le métier d’architecte. Il fait la rencontre du Duc d’Orléans qui admire son talent de peintre. Il ouvre alors une école de dessin qui rencontre un franc succès. Il séjournera en Italie quelque temps, découvrira Venise et réalisera plusieurs toiles sur la cité des Doges. De retour à Paris, Félix Ziem se lie d’amitié avec Théodore Rousseau et Jean-François Millet. Il trouve son inspiration dans la forêt de Fontainebleau et peint des scènes de la vie quotidienne, des portraits, des paysages. Il exposera à plusieurs reprises au Salon de Paris. De nature assez solitaire, l’artiste n’en-tretient que très peu de relations avec les peintres de sa génération et n’accepte au-cun élève.Durant 30 ans, il parcourera l’Europe, les Pays Bas, l’Orient et Venise, installant plusieurs ate-liers à Martigues et Nice lorsqu’il ne vit pas à Paris.Félix Ziem meurt en 1911 en laissant une pro-duction considérable : plus de 10 000 pein-tures, toiles, aquarelles… Le peintre originaire de Beaune est à ce jour le seul artiste à être entré au Louvre de son vivant.

L’exposition à BeauneA l’occasion du centenaire de sa mort, la ville de Beaune propose pendant trois mois une exposition dédiée à l’artiste. A travers une centaine d’œuvres, le public découvrira son univers selon trois axes de lectures.Dans un premier temps, l’exposition s’at-tache à présenter les peintures inspirées par les divers voyages que l’artiste a effectués. L’Italie, la Russie, l’Autriche, la Hollande,

l’Egypte, la Turquie et surtout Venise où il sé-journera plusieurs fois par an ont été immor-talisées par l’artiste.Afin de traduire les impressions ressenties de-vant les paysages, Félix Ziem va s’attacher à faire transparaître les changements atmos-phériques, les relations entre la lumière, l’eau et la pierre, utilisant des couleurs spécifiques, vives et chatoyantes.

L’exposition met enfin en lumière les para-doxes de l’oeuvre de Félix Ziem. De nature solitaire, le peintre vécut de manière origi-nale, ayant notamment l’habitude de s’ha-biller à la mode orientale. Ses toiles furent néanmoins très prisées. Félix Ziem n’a jamaisintégré un style pictural particulier et l’exposi-tion devrait montrer l’éclectisme de sa tech-nique. Afin de répondre aux commandes, il réalisait de nombreuses séries mais s’essayait aussi à d’autres styles plus modernes.

L’exposition a pu bénéficier de divers prêts publics. Certaines toiles proviennent du Mu-sée du Petit Palais à Paris, d’autres du Musée des beaux-Arts de Dijon et du Musée Grobet-Labadié à Marseille. Certains particuliers ont également prêté leurs acquisitions.

Autour de l’expositionTrois conférences seront proposées les 13 dé-cembre, 26 janvier et 16 février à 18h pour en apprendre plus sur la vie et l’oeuvre de Félix Ziem.La première conférence traitera d’une œuvre restaurée avec Françoise Le Corre, restauratrice de tableaux et Marion Leuba, Conservatrice aux Musées de Beaune. La seconde conférence aura pour théma-tique Ziem et la Bourgogne, organisée par Laure Ménétrier, responsable des Musées de Beaune et co-commissaire de l’exposition. La dernière conférence abordera quant à elle

l’artiste Félix Ziem en marge des courants ar-tistiques, animée par Nicole Durand, membre du comité Félix Ziem et co-commissaire de l’exposition.Deux rendez-vous musicaux seront égale-ment proposés les 3 et 11 février à 20h.Quatre visites guidées sont programmées les 27 novembre, 18 décembre, 15 janvier et 19 février sur réservation à 15h.

- Caroline Vo Minh -

Félix Ziem, Voyages, impressions et para-doxes, Porte Marie de Bourgogne au Musée des beaux-Arts de Beaune de 10h à 18h, du 18 novembre 2011 au 28 février 2012Informations au 03 80 24 56 92www.beaune.fr

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Félix Ziem, Le reposoir Carnet de croquis - Pont Rialto

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13 Diversions Chroniques CD

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ELECTRO ROCK

The Electronic ConspiracyNuits blanches(Washi Washa / Bonsaï Music / Warner)

Premier album à la pochette étonnante d’un duo non moins étonnant, mariant electro et batterie live. Certaines personnes qui passent du temps à chercher des vidéos de batteurs surdoués sur Youtube connais-sent sûrement Vincent Girault, le fou furieux derrière les fûts de The Electronic Conspira-cy (TEC). Lui et son pote Jean-Charles Boutin alias Jésus Crie forment TEC depuis fin 2008. A l’instar de Justice et Prodigy, les deux musi-ciens manient avec grand plaisir les claviers abrasifs et les sons live, en y ajoutant bien sûr le headbanging de rigueur. On retrouve ce mélange entre sons electro cradingues et énergie punk des deux formations précitées.A travers quelques titres catchy (Sing This Song et ses accords de synthés tranchants, Do You titre à la sauce Carpenter), le duo serait bien capable de réunir les aficionados du dancefloor et les fans d’Andre Duracell. A voir en live, quoiqu’il arrive. - Simon Grangereau -

POP

Heather Nova300 Days At Sea(V2 Benelux)

C’est sa propre histoire que nous chante Heather Nova sur son nouvel album. Ré-cemment elle retrouvait l’épave du voi-lier sur lequel elle avait passé son enfance avec ses parents dans les Caraïbes. Heather Nova revient aux affaires après une pause consécutive à vingt ans de carrière. Voix emblématique de la pop dans les années 90 et 2000, la chanteuse a convoqué pour cette nouvelle production le groupe d’ori-gine sur Oyster et Siren, deux de ses albums mythiques en 94 et 98. Le retour dans ses Bermudes natales a visiblement fait du bien à l’inspiration de l’artiste qui délivre ici douze morceaux d’une pop toujours mélodique à souhait, souvent étincelante, aux textes autobiographiques. Heather Nova maîtrise ses gammes sur le bout de ses jolis doigts comme l’illustre l’impeccable Beautiful Ride d’introduction, particulièrement addictif, l’évanescent Everything Changes et l’ul-tra mélancolique The Good Ship « Moon » qui évoque le fameux voilier. D’autres mor-ceaux plus nerveux nous préservent de la re-dondance comme Stop The Fire ou encore Save A Little Piece Of Tomorrow, aux riffs plus rêches mais à la prod toujours aussi brillante. - Dominique Demangeot -

FOLK

Bon IverHolocene [ 45 R.P.M.](4AD / Jagjaguwar / Naïve)

Le second single de Bon Iver, Bon Iver suit l’identique concept du précédent extrait Calgary : le titre issu de l’album accompa-gné d’une reprise, le tout avec un artwork soigné. Face A : Holocene donc, une des plus belles réussites du LP. Une ballade folk aux arrangements savamment dosés de flûte et de synthé, sur un fond de cuivres très discrets. Face B : on savait l’influence de Phil Collins sur l’oeuvre de Justin Vernon. Quoi de plus logique maintenant que d’entendre une reprise d’une autre tête pensante de Genesis, en la personne de Peter Gabriel. Entre les mains de Bon Iver, Come Talk To Me perd son coté folklore irlandais imprégné de new wave pour se jouer au banjo et deve-nir complètement aérienne sous l’impulsion d’un chant christique qui décolle définiti-vement une fois la section rythmique en marche. Un 45 tours d’excellente facture, parfait appendice de Bon Iver, Bon Iver. - Florian Antunes Pires -

POP FOLK

GreenshapeStoryteller(Sober & Gentle / Sony Music)

On ne sait pas grand-chose de Régis Israel, si ce n’est qu’il est un jeune boxeur originaire de Lille et qu’il a posé ses valises en Suède le temps d’enregistrer son premier album. Pour le reste, c’est sa pop-folk mélancolique qui parle pour lui. Une dizaine de chansons gorgées de spleen qui envôutent par leur univers sobre et sincère. Un morceau épo-nyme qui vise haut (Storyteller), un duo avec une chanteuse suédoise non sans rappeler un autre duo choupinou signé chez Sober & Gentle (Seed & Sand).Mais, à notre grand regret, certaines des ballades crépuscu-laires - et toujours mid-tempo - de Greens-hape prennent vite le même cap que la pop acoustique mainstream de James Blunt. Pas qu’on déteste James Blunt, non, mais on a l’impression que le jeune barbu cherche à tout prix la parfaite ballade pour faire pleurer dans les chaumières au risque de s’y perdre un peu. - Simon Grangereau -

TRACK BY TRACK

ColdplayMylo Xyloto(Parlophone / EMI)

Soyons honnête, l’extrait diffusé depuis cet été et les rumeurs circulant sur le successeur de Viva La Vida Or Death And All His Friends ont fait naitre beaucoup d’à prioris. Mainte-nant que l’album complet est sur notre pla-tine, notre septicisme va-t-il être conforté ? Revue piste par piste de Mylo Xyloto.

Mylo Xyloto : Ce titre au nom de molécule de suppositoire n’est qu’une intro musicale de 40 secondes, idéale pour vanter les pro-motions de supermarché au moment des fêtes de fin d’année.

Hurts Like Heaven : Navigant entre Wham ! et Culture Club, de la pop song année 80 à la sexualité ambigüe. Si tu voulais vraiment nous blesser, Chris Martin, tu as réussi.

Paradise : Des cordes, des synthés à foison (utilisés à outrance tout au long du disque), des petits ponts au piano. Plein de «Oh Oh» en choeur qui font écho au refrain. Un titre totalement formaté pour la radio mais qui n’est pas pour autant bon, loin de là.

Charlie Brown : D’entrée on reconnait la

patte Coldplay. On revient donc à des choses plus terre à terre. Certes, ça sonne comme du «déjà entendu», mais ça passe mieux que ce qui a été proposé jusque-là.

Us Against The World : La bande à Chris Mar-tin est souvent comparée à U2. L’intro qui sent Where The Streets Have No Name ne va faire que renforcer la comparaison. Mais le reste est une simple ballade acoustique pas déplaisante mais pas non plus emballante.

M.M.I.X : Un interlude à l’orgue.

Every Teardrop Is A Waterfall : Voilà deux mois que ce morceau envahit les radios et on ne le comprend toujours pas. Cet orgue insupportable, ce chant énervant. Un mal de tête gagné à chaque écoute.

Major Minus : «Tiens, une nouvelle chanson de la bande à Bono». Tout faux, enfin pas tant que ça : la guitare sonne comme celle de The Edge, des «Ouh Ouh» à la Bono, une basse à la Adam Clayton. Mais j’ai l’impres-sion de me répèter.

U.F.O : De nouveau une petite ballade acoustique avec des cordes aiguisées pour les larmes. Un peu pleurnichard, bref, j’ai pas aimé.

Princess Of China : Du synthé qui joue un air asiatique, des beats et le featuring im-probable : Rihanna. Manquerait plus qu’on nous dise que le tout a été produit par Tim-baland. Coup de maison de disques ou réelle démarche artistique ? Si la deuxième solution est la bonne, c’est tout simplement mauvais. On ne comprend vraiment pas.

Même le fan de Coldplay le plus apte à lais-ser passer les choses moins réussies va crier au scandale.

Up In Flames : Chris Martin + un piano. Bal-lade, ballade, ballade, et là encore des cordes, qui maintenant c’est une certitude, font décidément office de remplissage.

A Hopeful Transmission : Comme son nom l’indique, voici encore un interlude. Suivant.

Don’t Let It Break Your Heart : Une compo comme il y en a sur chaque album. En temps normal, on aurait fait le reproche à Coldplay de ne pas innover. Pour le coup, on est heureux d’avoir un «déjà entendu».

Up With The Birds : De l’apaisement, c’est ce qu’il fallait pour conclure ce Mylo Xylo-to. Mais toujours ce synthé. Jusqu’au bout, il nous suivra. Sans lui, on aurait pu avoir un morceau passable.

Nos a priori sont donc confirmés. On ne casse pas Coldplay pour casser Coldplay. Et on a tous aimé Parachutes ou A Rush Of Blood To The Head. Cependant et en étant totalement objectif, avec Mylo Xyloto, le groupe de Chris Martin sort son plus mau-vais opus, complétement loupé. Démarche d’innovation ou foutage de gueule tout sim-plement, on ne le saura pas. Mais on excu-sera tous ceux qui feront l’impasse. Même le fan psychopathe risque de faire la tronche.

- Florian Antunes Pires -

ROCK

Lou Reed & MetallicaLulu(Vertigo/Warner)

Elaborée depuis 2009 et considérée par certains comme un événement interpla-nétaire, l’union des monstres du hard-rock et de papy Lou, donne naissance à Lulu. Basé sur des démos de Lou Reed inspirées de pièces de théâtre (très controversées) du début du XXè siècle écrites par le dra-maturge allemand Frank Wedekind, Lulu relate l’histoire d’un jeune danseur maltraité et débute à grands coups d’allers-retours de guitare acoustique. La machine Metal-lica entre en scène rapidement et déroule tout son savoir-faire métallique. Si on ne prête attention qu’à la musique (les textes eux aussi sont parfois très crus et bruts), on s’aperçoit que la formule se limite à des riffs costauds de guitares, une rythmique lourde et le phrasé chevrottant du co-créateur du Velvet Underground. La deuxième partie du disque est un peu différente, Lou Reed et Metallica continuant sur leur lancée mais cette fois avec des titres plus longs que pré-cédemment. Cette deuxième partie est en effet plus expérimentale et illustre bien l’obs-curité de cette oeuvre, union plutôt réussie de deux représentants d’un rock sombre et sans fard. - Simon Grangereau -

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Cinéma 14

Festival Lumières d’Afrique à Besançon

Lumières d’Afrique, festival des cinémas afri-cains à Besançon, tient sa 11ème édition. L’évènement est organisé par l’Association pour la Promotion des Arts et des Cultures d’Afrique (APACA) qui fête cette année ses quinze ans d’existence. Lumières d’Afrique marque la volonté de montrer qu’il existe en Afrique des espaces de création et de liberté. Entretien avec Gérard Marion, directeur du festival et président de l’APACA.

Le cinéma africain est véritablement le pou-mon du festival...La proposition est culture et cinéma. Elle s’est développée autour d’un festival des cinémas d’Afrique avec trois compétitions : longs-métrages de fiction, courts-métrages de fiction et documentaires. Autour de ce noyau il y a une exposition photo, il y a éga-lement ce qu’on appelle des docu-concerts, ainsi qu’un dispositif destiné au jeune public, Afri-mômes.

La compétition des documentaires est une nouveauté cette année...Oui. Nous l’avons fait car au-delà du conten-tement procuré par l’écho de leur travail, les réalisateurs de documentaires étaient frus-trés. Ils n’avaient rien eu d’autre à y gagner. Il est clair cependant que pour l’instant à Besançon, les prix ne sont pas dotés. Il faut considérer que les films arrivent bouclés, et que les récompenses seraient distribuées à des projets inconnus. A cela nous préférons remettre des titres honorifiques, qui flattent les réalisateurs en compétition. D’ailleurs nous sommes relancés de partout sur les films pour lesquels nous ne nous sommes pas pro-noncés. D’autant que le Prix est, pour eux, un label de qualité et d’exigence. Le jury aura quinze documentaires à visionner.

Peut-on dire que le seul fait de montrer le vi-sage de l’Afrique, donne à tous les films des allures de documentaire ?Non, c’est justement ce contre quoi on se bat. Le cinéma d’Afrique n’est pas du ciné-ma où l’on montre de belles histoires dans les cases. C’est avant tout du cinéma d’auteurs et de création. C’est de la fiction avec des thèmes universels, qui peuvent rejoindre des enfants et des adultes d’ici ou de là-bas.

Cette année, Lumières d’Afrique porte sur l’actualité. Est-ce parce que cette dernière vous semble plus chargée depuis un an ?Non, mais il se trouve que sur le continent africain une chose n’a échappé à personne, ce sont les révolutions du Printemps arabe. C’était important pour nous de l’apporter au festival. Là-dessus, plusieurs projets nous ont été proposés, nous en avons validé trois. Il y a un ensemble de courts-métrages intitulé 18 Jours, sur le soulèvement en Egypte. Cet en-semble est fait par des réalisateurs de renom. Ensuite il y a un documentaire qui s’appelle Tahrir, du nom de la place emblématique au centre du Caire, là où la révolution égyp-tienne s’est tenue. Et puis un documentaire appelé Plus jamais peur, réalisé en Tunisie par une jeune blogueuse. Par rapport aux images vues au moment de l’insurection tunisienne, ce dernier peut certes paraître dépassé. Il en demeure pourtant un focus intéressant, pour comprendre de l’intérieur ce qu’il a pu se dé-rouler. Sur Lumières d’Afrique, l’actualité est aussi le cinquantenaire du 17 octobre 1961. C’est la fameuse soirée pendant la Guerre d’Algérie où, à l’issue d’une manifestation pacifique, des centaines - voire des milliers, car on n’a pas les chiffres – d’Algériens ont été noyés à Paris.

Le dossier de presse parle d’un regard diffé-rent porté sur le Printemps arabe. Qu’est-ce que cela signifie ?Ce n’est pas un regard avec un commenta-teur en voix off. Les travaux sont établis par des tunisiens et des égyptiens. Il ne s’agit pas d’un regard posé de l’extérieur. Ce n’est pas de l’analyse de qui, pourquoi, comment. C’est dans l’action. Ces documentaires nous semblent intéressants en ce sens-là, ils sont au cœur des évènements.

Vous étendez Lumières d’Afrique pour la pre-mière fois au Musée des Beaux-Arts...Cela vient d’une initiative que nous avions dans les cartons depuis un certain temps. L’APACA et le festival ont le souci de mettre en valeur les facettes africaines de Besan-çon. Nous possédons notamment la statue du sculpteur dakarois Ousmane Sow, sur la place de la mairie. Le musée quant à lui pos-sède beaucoup de chefs-d’œuvre en lien avec l’Afrique. Nous leur avons donc pro-posé de mettre cela en avant. Et puis nous avons quelque chose d’assez exceptionnel avec le concert de Fayçal Salhi à 18h dans la

salle Courbet. Ce sera un moment magique où le musicien oriental sera entouré d’un vio-loncelliste et d’un saxophoniste.

L’édition 2011 s’inscrit dans l’année d’Outre-mers avec les îles : êtes-vous amenés à creu-ser l’histoire originelle de l’Afrique ?Il était judicieux que nous puissions tenter d’obtenir la labellisation de l’année des Outre-mers, parce qu’en effet, la plupart des habitants des Petites Antilles viennent d’abord du continent africain. Du reste c’est tout le travail d’Aimé Césaire avec « La né-gritude ». Faire le lien avec les Outre-mers est inhérent aux afro-racines. La tâche de l’APACA et des associations est justement de voir comment on peut faire du lien et de la connaissance, sur les racines qui sont là. Le focus passera par deux films : Rue Cases-nègres (réalisé par Euzhan Palcy en 1983 et adapté d’un roman de Joseph Zobel) sera présenté en version restaurée. L’autre film étant 1802, une épopée guadeloupéenne, qui raconte comment Napoléon a opéré juste avant l’abolition de l’esclavage, lors de sa présence en Guadeloupe. Durant cette soirée des Outre-mers, un temps particulier sera consacré à la sensibilisation auprès des enfants. Tout ceci est préparé en collabora-tion avec la consultante individuelle d’ori-gine antillaise Marie-Christine Magloire. Elle vit à Besançon, mais elle est diplômée sur les racines et les danses créoles.

D’autres thématiques auraient-elles pu être traitées dans l’édition 2011 de Lumières d’Afrique ?On doit faire des choix, sinon deux années entières seraient nécessaires pour traiter toute la très large palette africaine. Là, nous avons fait une petite sélection de ce qui nous semblait être le plus proche du festival. L’idée a été aussi de prendre le moins com-préhensible, puisqu’on en a déjà tellement vu et entendu ! La force des images en direct fait que l’on perd un peu le sens et le fond. Nos documentaires, eux, ils en ont.

Cela permet-il aux gens originaires d’Afrique de discuter ?Pas forcément les originaires de là-bas, mais ceux qui ont vécu avec le continent africain. C’est pour eux l’occasion de se repositionner et d’avoir une lecture actualisée de ce qu’il s’y passe.

L’organisation veille-t-elle à une objectivité des films à caractère engagé, avant de se prononcer sur leur diffusion au festival ?Un comité de deux personnes valide les courts-métrages, quatre personnes pour les longs-métrages, et trois s’occupent des do-cumentaires. Les décisions prises sont toujours collégiales. Les documents de l’actualité ont été choisis en fonction de la manière de trai-ter un sujet, et selon la pertinence des lieux d’expression. Les films peuvent tout à fait être subjectifs, du moment qu’ils nous aient tou-chés et qu’ils collent au plus près de la réalité.

Il y a des positions évidentes à prendre concernant certains évènements en Afrique : le renversement de régimes délétères ou bien les victimes du 17 octobre 1961. Mais pour le festival, serait-ce plus compliqué d’accueillir des sujets plus discutables ?A Lumières d’Afrique nous sommes unique-ment des cinéphiles, des passeurs d’images et d’émotions qui veulent transmettre ce qu’ils ont ressenti. Nous ne sommes pas là pour analyser ou faire une critique subjec-tive. Nous sommes là pour proposer des su-jets, des façons de tourner et d’appréhender ce qui nous semble pertinents. Ceci pour une meilleure compréhension. Nous ne sommes pas suffisamment spécialistes pour nous per-mettre d’avoir des positions tranchées. Ni même de faire des analyses qui pour l’instant n’ont pas de suite, puisqu’en Tunisie un co-mité intermédiaire essaie de mettre en place des élections, idem en Egypte où de surcroît, on assiste à une montée de l’islamisme, et que Moubarak est en plein jugement.

- Propos recueillis par Frédéric Dassonville -

Festival Lumières d’Afrique, Besançon, du 5 au 13 novembre 2011

Les courts-métrages regroupés dans 18 jours montrent la révolutionégyptienne éclairée par différents regards de cinéastes

‘‘ Il se trouve que sur le continent africain une chose n’a échappé à personne, ce sont les révolutions du Printemps arabe. C’était im-portant pour nous de l’apporter au festival ’’Gérard Marion, directeur de Lumières d’Afrique

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Cinéma 15

26 octobre Les Aventures de Tintin : Le secret de la Licorne De Steven Spielberg Actionavec Daniel Craig, Simon PeggTintin, Milou et le capitaine Haddock ont pour mis-sion de retrouver un trésor enfoui dans l’épave du bateau « La licorne ».

Les Marches du Pouvoir De George Clooney Drameavec Ryan Gosling, George ClooneyDurant une campagne présidentielle, un chargé de communication découvre les coulisses d’une campagne qui s’avère troublante.

Echange standard De David Dobkin Comédieavec Jason Bateman, Ryan ReynoldsDeux hommes que tout oppose : la vie maritale rangée contre le célibat mouvementé vont voir leurs vies échangées.

Poulet aux prunes De Marjane Satrapi Animationavec Mathieu Amalric, Jamel DebbouzeUn violoniste célèbre ne parvient plus à jouer de son instrument depuis que ce dernier s’est brisé.

L’Exercice de l’EtatDe Pierre Schöller Drameavec Olivier Gourmet, Michel BlancLa vie tourmentée d’un ministre des transports où jeu de pouvoir et cupidité se confondent.

De ForceDe Frank Henry Drameavec Isabelle Adjani, Eric CantonaUne commissaire se rapproche d’un prisonnier afin d’infiltrer un gang et tenter de les arrêter.

Amador De Fernando León de Aranoa Drameavec Sonia Almarcha, Celso BugalloUne jeune femme obtient un emploi d’aide à do-micile afin d’acheter un nouveau réfrigirateur pour sa famille. Une amitié se crée entre Marcel et la personne âgée nommé Amador.

2 novembre

L’Irlandais De John Michael McDonagh Comédie avec Brendan Gleeson, Don CheadleUne ville d’Irlande est le théâtre d’histoires poli-cières louches et de mœurs douteuses.

Love and BruisesDe Lou Ye Drameavec Corinne Yam, Tahar RahimUne étudiante chinoise étudie à Paris. Elle fait la connaissance de Mathieu et les deux jeunes gens tombent amoureux l’un de l’autre. Mais Hua repart pour la Chine...

Les géantsDe Bouli Laners DrameAvec Martin Niessen, Paul BartelDeux frères passent chaque été seuls. La ren-contre avec un adolescent nommé Danny cette année va transformer leur vie.

Intouchables De Olivier Nakache Drameavec Omar SyUn homme perd l’usage de ses jambes suite à une mauvaise chute. Il fait la connaissance d’un infirmier à domicile qui vit dans la banlieue.

L’Incroyable histoire de Winter le dauphin De Charles Martin Smith Drameavec Morgan Freeman, Ashley JuddWinter, un dauphin, tente de survivre sans sa queue. Un chercheur décide alors de lui venir en aide en créant une queue artificielle.

La Source des femmesDe Radu Mihaileanu Comédie dramatiqueavec Leïla Bekhti, Hafsia HerziAu Magreb, des femmes endurent la corvée de transport de l’eau péniblement. Leïla décide de faire la grève de l’amour et entraîne les autres femmes afin que les hommes décident de construire un puits pour l’arrivée d’eau au village.

EuropolisDe Cornel Gheorghita Drameavec Dorin Andone, Adina CartianuNae et sa mère apprennent la mort de Luca, l’oncle de Nae. Ces dernières vont accomplir les dernières volontés du défunt.

De Koen Mortier Thrilleravec Sam Louwyck, François BeukelaersUn agent de sécurité doit pourchasser un terro-riste à la bombe dans un monde parallèle.

Forces spécialesDe Stephane Rybojad Drameavec Diane Kruger, Djimon HounsouUne journaliste est prise en otage au Pakistan. Les forces spéciales sont chargées de la libérer dans les zones tribales.

Il était une fois en Anatolie De Nuri Bilge Ceylan Drameavec Yilmaz Erdogan, Taner BirselLa vie paisible d’une petite ville où les routes dis-paraissent dans les steppes.

Le Vilain petit canard De Garri Bardine AnimationDans une basse cour, un coq découvre un énorme œuf qu’il décide de garder pour sa poule. Mais en grandissant, le petit oisillon ne ressemble à aucun animal de la basse cour.

La Pluie et le beau tempsDe Ariane Doublet DocumentaireVoyage au cœur du marché du lin où la France et la Chine travaillent de concert afin de fournir la quantité nécessaire.

9 novembreContagionDe Steven Soderbergh Thrilleravec Matt Damon, Marion CotillardUn vorus mortel s’est propagé dans les pays du monde. Tout le personnel médical international lutte contre cette contagion.

Nos ancêtres les GauloisesDe Christian Zerbib DocumentaireLe portrait de dix femmes française d’origine étrangère qui expliquent leur point de vue sur l’identité nationale et l’éducation de leurs enfants afin qu’ils deviennent des citoyens français.

Habana EvaDe Fina Torres Drameavec Prakriti Maduro, Yuliet CruzEve est une jeune couturière de la Havane. Elle rencontre un riche homme d’affaires vénézuélien qui va bouleverser sa vie.

Toutes nos enviesDe Philippe Lioret Drameavec Vincent Lindon, Marie GillainUne jeune juge rencontre un confrère expérimen-té. Tous deux font devoir faire face au surendette-ment des personnes.

Mon pire cauchemarDe Anne Fontaine Comédieavec Isabelle Huppert, Benoît PoelvoordeAgathe fait la connaissance du père du copain de son fils : Patrick. Ce dernier a un comportement radicalement opposé à celui d’Agathe. Mais cette différence les rapprochera.

On ne choisit pas sa familleDe Christian Clavier Comédieavec Christian Clavier, Jean RenoUn concessionnaire invente un faux couple avec l’amie de sa sœur afin de partir adopter une petite fille en Thaïlande. Rebondissements et surprises les attendent.

BonsáiDe Cristián Jiménez Drameavec Gabriela Arriagada, Cristóbal BriceñoL’histoire d’un couple : Julio et Emilia qui va bas-culer lorsque l’épouse va décéder. Julio se sentait déjà seul avant la mort de sa femme...

Celles qui aimaient Richard WagnerDe Jean-Louis Guillermou Comédie dramatiqueavec Roberto Alagna, Jean-François BalmerJudith est une jeune femme qui admire l’œuvre du compositeur allemand Wagner. Elle s’invente un univers où Wagner existeencore. Deux mondes se superposent : le Paris d’aujourd’hui et le 19ème siècle.

Hors la loi, le 22 septembre

Les Aventures de Tintin : le secret de la Licorne, le 26 octobre

Contagion, le 9 novembreForces spéciales le 2 novembre

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