dossier flottes automobiles - géolocalisation de véhicules · modifier la physionomie et la...

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CHALLENGES Date : 14/20 AVRIL 16 Pays : France Périodicité : Hebdomadaire OJD : 229211 Page de l'article : p.78,79,80,82 Journaliste : Alexandre Zalewski Page 1/4 MAPPINGCONTROL 9765267400505 Tous droits réservés à l'éditeur Dossier flottes automobiles Télématique embarquée French connexion La télématique embarquée est en train de révolutionner la gestion des flottes automobiles tout comme l'offre des constructeurs, notamment français. A tel point qu'elle pourrait complètement modifier la physionomie et la définition même du parc automobile des entreprises. L e diable se cache dans les détails. Et en ce qui concerne la gestion de flotte, les économies aussi. Si les gestion naires ont depuis longtemps intégré la problématique du Total Cost of Ownership (TCO, ou coût global de détention), qui prend en compte la facture globale d'un véhicule (coût d'achat ou loyer de location longue durée, prix de l'assurance, du carbu- rant, de l'entretien, etc.), ils s'inté- ressent de plus en plus à la notion de Total Cost of Mobility (TCM, ou coût global de mobilité), qui ajoute notamment Ic paramètre du com- portement du conducteur. Et les chiffres sont éloquents, puisque le style de conduite d'un collaborateur peut, selon les estimations dc l'Ob- servatoire du véhicule d'entreprise, « majorerde20à50%lanote ». En effet, le comportement au volant d'un salarié a une influence directe sur la consommation, l'entretien du véhicule, les pneumatiques (qui re présentent 3 % en moyenne du TCO), les frais de remise en état et de restitution d'une voiture de loca- tion, le coût de gestion des amendes ou encore le montant des primes d'assurance, calculé en fonction du taux de sinistralité d'un parc. Et l'at- titude au volant des collaborateurs peut même avoir des effets insoup- çonnés, si l'on en croit les résultats d'une enquête réalisée par TomTom Telematics : 47 % des Français se- Dossier coordonné par Caroline Brun Agence Forum News Rédaction Alexandre Zalewshi raient moins enclins à traiter avec les entreprises dont les chauffeurs adoptent une conduite peu pru- dente et incivile Remonter les informations sur la manière dont le véhicule est utilisé devient donc un enjeu crucial pour les gestionnaires. La généralisation des systèmes de géolocalisation a apporté une première réponse. « C'est une demande très ancienne des entreprises qui utilisent des vé- hicules de service ou des utilitaires pour optimiser les tournées », ex- plique Fabrice Dénouai, directeur général adjoint stratégie et dévelop- pement d'ALD Automotive, un des leaders de la location longue durée. « Et cela se justifie notamment pour la protection des marchan- dises transportées, ou pour savoir si un véhicule de société est

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CHALLENGESDate : 14/20 AVRIL 16Pays : France

Périodicité : HebdomadaireOJD : 229211

Page de l'article : p.78,79,80,82Journaliste : Alexandre Zalewski

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MAPPINGCONTROL 9765267400505Tous droits réservés à l'éditeur

Dossier flottes automobiles

Télématique embarquée

Frenchconnexion

La télématique embarquée est en train de révolutionner la gestion des flottes automobiles toutcomme l'offre des constructeurs, notamment français. A tel point qu'elle pourrait complètement

modifier la physionomie et la définition même du parc automobile des entreprises.

Le diable se cache dansles détails. Et en ce quiconcerne la gestion deflotte, les économiesaussi. Si les gestion

naires ont depuis longtemps intégréla problématique du Total Cost ofOwnership (TCO, ou coût global dedétention), qui prend en compte lafacture globale d'un véhicule (coûtd'achat ou loyer de location longuedurée, prix de l'assurance, du carbu-rant, de l'entretien, etc.), ils s'inté-ressent de plus en plus à la notionde Total Cost of Mobility (TCM, oucoût global de mobilité), qui ajoutenotamment Ic paramètre du com-portement du conducteur. Et leschiffres sont éloquents, puisque lestyle de conduite d'un collaborateurpeut, selon les estimations dc l'Ob-servatoire du véhicule d'entreprise,« majorerde20à50%lanote ». Eneffet, le comportement au volantd'un salarié a une influence directesur la consommation, l'entretien duvéhicule, les pneumatiques (qui représentent 3 % en moyenne duTCO), les frais de remise en état etde restitution d'une voiture de loca-tion, le coût de gestion des amendesou encore le montant des primesd'assurance, calculé en fonction dutaux de sinistralité d'un parc. Et l'at-titude au volant des collaborateurspeut même avoir des effets insoup-çonnés, si l'on en croit les résultatsd'une enquête réalisée par TomTomTelematics : 47 % des Français se-

Dossier coordonnépar Caroline Brun

Agence Forum News

Rédaction

Alexandre Zalewshi

raient moins enclins à traiter avecles entreprises dont les chauffeursadoptent une conduite peu pru-dente et incivileRemonter les informations sur lamanière dont le véhicule est utilisédevient donc un enjeu crucial pourles gestionnaires. La généralisationdes systèmes de géolocalisation aapporté une première réponse.« C'est une demande très ancienne

des entreprises qui utilisent des vé-hicules de service ou des utilitairespour optimiser les tournées », ex-plique Fabrice Dénouai, directeurgénéral adjoint stratégie et dévelop-pement d'ALD Automotive, un desleaders de la location longue durée.« Et cela se justifie notammentpour la protection des marchan-dises transportées, ou pour savoirsi un véhicule de société est

CHALLENGESDate : 14/20 AVRIL 16Pays : France

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Page de l'article : p.78,79,80,82Journaliste : Alexandre Zalewski

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Les françaises donnentle la de la data

C TROEN DS5 BLUEHDI 150

Si la Peugeot 508 respecte tous lescodes de la berline statutaire, sa cousinela DS5 préfère jouer la carte del'originalité, au moins pour le design.Pour ce qui est des équipements, onretrouve l'aide au stationnement, lesrétroviseurs rabattables électriquement,la DS Connect Box (l'appel d'urgence dugroupe PSA, qui sera obligatoire sur tousles modèles neufs en 2018) et le CitroenConnect Fleet Management, qui a lesmêmes particularités que sonhomologue de chez Peugeot.33 700 euros, 103 g/COj/km.

PEUGEOT 508 2.0 BLUEHD 150

La référence française du moment en matièrede berline est aussi une des premieres voiturespensées pour les flottes avec le systèmePeugeot Connect Fleet Management. Il s'agitd'un boîtier directement branche au busController Area Network (CAN) qui contienttoutes les données électroniques du véhicule.Le gestionnaire peut ainsi avoir accès à toutesles informations utiles de base (kilométrage,consommation, alertes mécaniques,maintenance, etc.) ainsi qu'à celles sur laconduite et sur la géolocalisation du véhicule.32 550 euros, 105 g/C02/km.

RENAULT TALISMAN DCI HO

Avec sa nouvelle berline, le constructeurau losange, qui vend pratiquement lamoitié de ses véhicules aux flottesd'entreprise, n'a pas seulement cherchéà choyer le conducteur. Il a aussi penséau gestionnaire de flotte, avec lesystème Pro* Board, un boîtierdirectement branche au bus CAN.Comme chez le concurrent PSA, legestionnaire peut ainsi avoir accès àtoutes les données réelles du véhicule(kilométrage, consommation, etc.), avecune option supplémentaire : il peutacheter les données brutes, sans utiliserl'interface du constructeur, pour lesexploiter sur son propre système (oucelui d'un loueur).31300 euros, 97 g/C02/km.

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bien utilisé uniquement pen-dant les heures dè travail, poursuitRémy Josseaume, avocat en droitroutier. Mais la géolocalisation posedes problèmes concernant la vieprivée du collaborateur et est encoretrès souvent assimilée au "flicage"des salariés. » Pour l'avocat, la géo-localisation ne pose pas réellementde problème, « dès lors qu'elle n'estpas utilisée à l'insu des salariés ets'il y a eu une déclaration à la Cnilainsi qu'aux représentants du per-sonnel ».Mais la problématique de la vie pri-vée « reste encore aujourd'hui unfrein majeur à l'adoption de sys-tèmes connectés au sein des entre-prises », analyse Fabrice Dénouai.Les lignes commencent à bougerpuisque, désormais, les éditeurs desolutions Gefleet management s'ap-puient sur des données sans géolo-calisation. « La géolocalisation nes'adresse qu'aux 10 à 15 % desflottes qui ont besoin de faire del'optimisation de tournées », dé-taille Daniel Vassallucci, dirigeantde Mappmg Control. Plutôt que deconnaître à un instant précis où sesituent leurs véhicules, les gestion-naires ont besoin de données quivont permettre de réduire les coûts.« Prenez la problématique du kilo-métrage. C'était une donnée quiremontait au gestionnaire parmode déclaratif : le conducteurtransmettait lui-même son relevékilométrique, avec toutes les er-reurs et les oublis que cela peut in-duire sur une flotte qui comprendplusieurs centaines de véhicules,poursuit Daniel Vassallucci.Pourtant, cette donnée de base per-met de savoir si une berline en loca-tion longue durée est sous ou suru-tihsée, ce qui, dans les deux cas,coûte de l'argent à l'entreprise. »

L'équipement télématiqueà 3 euros par moisConséquence logique : le marché dela télématique embarquée et de larestitution de données commence àse structurer. D'un côté, les indé-pendants, comme Mapping Control,Masternaut ou Infoparc, qui pro-posent des solutions globales auxgestionnaires. « Notre offre est baséesur plusieurs modules, qui ré-pondent à des problématiques dif-férentes, détaille Daniel Vassallucci.

Le tableau de bord 2015Le marché des véhicules d'entrepriseest en pleine effervescence. Après uneannée 2015 record - hausse desimmatriculations de 6,3 %, à730 763 unités, utilitaires compris -, lepremier trimestre 2016 a confirmé ledynamisme enregistré l'an dernier, avecune hausse des immatriculations de11,1 %, à 196 812 unités.

Dans ce contexte, le match diesel-essence reste largement favorable audiesel, dont la part de marché atteint84,89 % au total (véhicules utilitaires etvéhicules particuliers) et même 77,14 %pour les véhicules particuliers. Maîsl'hégémonie sans partage du diesel estlentement maîs sûrement remise encause, alors même que la fiscalité luireste très avantageuse, avec la TVAdéductible sur ce type de carburant. Leparc essence continue de grignoter desparts de marché. Pour les véhiculesparticuliers, les immatriculations essencesont en hausse de 37,7 % sur les troispremiers mois de l'année et dépassentpour la première fois les 18 % de partsde marché. Entre la convergenceprogrammée des prix de l'essence et dudiesel et les nouvelles motorisations

développées par les constructeurs,l'essence séduit de plus en plus lesgestionnaires dont les véhicules roulentmoins de 15 DOO kilomètres par an.

L'électrique fait également partie desénergies gagnantes de ce débutd'année. Après une hausse de 20 % desimmatriculations en 2015, le nombre devéhicules électriques immatriculés sur lestrois premiers mois de 2016 a progresséde 35,4 %, même si la « tee électricité »ne représente encore que I % du total duparc de flottes en France.

Les grands perdants de 2016 sont lesvéhicules hybrides. Le gouvernement aen effet décidé de réduire drastiquementles bonus accordés jusque-là. Le bonuspour une hybride rechargeable est ainsipassé de 4 DOO à 1000 euros, celui pourune hybride non rechargeable de 2 DOO à750 euros, et les bonus sur l'hybridationdiesel ont complètement disparu. Ladécision a eu des effets immédiats,ralentissant la hausse desimmatriculations à 11,5 % sur les troispremiers mois de l'année, contre 63,5 %au dernier trimestre de 2015.

Economies decarburant

estimées avec lesoutils de

télématiqueembarquée.

o/

Part desconducteurs

souhaitant pouvoirarrêter l'envoi dedonnées s'ils le

souhaitent.

Cela va du suivi technique, qui per-met de prévoir en amont les révi-sions et l'entretien du véhicule, à lagestion des contrats de location, enpassant par l'écoconduite et l'auto-partage. Chaque gestionnaire choi-sit le service dont il a besoin. » Unmarché juteux qui intéresse d'autresacteurs, et notamment les poidslourds de la location longue durée.Arval, qui gère ainsi 300 000 véhi-cules en France et près de I milliondans le monde, a adopté une poli-tique agressive en la matière, avecune offre à 3 euros par mois et parvéhicule. « Nous pensons que d'icià 2020 tous les véhicules serontconnectés, explique Arnaud Villeger,directeur marketing d'Arval France.Et si nous avons décidé de baisserles prix, c'est parce que nous, entant que loueur, avons tout à gagnerà connecter nos véhicules. » Ainsi,Arval estime compenser le manqueà gagner sur le prix de l'équipementtélématique (la solution ArvalActive Link était auparavant factu-

rée 15 euros par mois et par véhi-cule) par les économies réaliséespar le loueur. « Grâce à la remontéedes données kilométriques notam-ment, nous assurons un meilleursuivi de nos véhicules et nous pou-vons prévenir les problèmes decasse », poursuit Arnaud Villeger.Même les constructeurs, pour quiles flottes représentent parfois 50 %de leure ventes, s'y sont mis et pro-posent désormais des solutions en« première monte ». Chez les fran-çais, Renault a été le premier à dé-gainer, avec sa solution Pro+ Board,lancée il y a un an et demi. « C'étaitune vraie demande de nos clients,qui cherchaient le moyen de ré-duire la, consommation de carbu-rant au sein de leur parc », expliqueThibault Paland, directeur généraladjoint de Renault Parc Entreprises.Pour lui, l'avantage de Pro+ Boardréside principalement dans le faitque les informations sont collectéesdirectement sur le bus CAN, où sontrassemblées toutes les don-

p.oliva
Texte surligné
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Un volant dans son smartphone

FORD MONDEO 2.0 TDCI 150

Ford renouvelle cette annéeson système SYNC Connect etdonne encore plus de pouvoirsà votre smartphone. Lesystème SYNC permettait auconducteur d'utiliser sontéléphone via des commandesvocales, afin d'éviter d'avoir àlâcher les mains du volant. Il lui

permettra désormais en plusde déverrouiller les portes, defaire démarrer le véhicule oud'en vérifier son niveau decarburant depuis unsmartphone. De quoi gagner deprécieuses minutes entre deuxrendez-vous.30 450 euros, 107 g/COz/km.

MERCEDES CLASSE E

Land Rover transforme lestéléphones en télécommandes.Mercedes préfère en faire desbaguettes magiques. Il suffit defaire un mouvement circulairecontinu sur l'application dédiéede son téléphone pour que lanouvelle Classe E se mette enmouvement et se gare toute

seule. Magique, tout comme leDrive Pilot qui lui permet derouler sur autoroute sans qu'onait besoin de mettre les mainssur le volant et qui préfigure lavoiture autonome de demain.A partir de 47 350 euros et 112 g/COz/km.

nées électroniques de la voi-ture, contrairement aux autres solu-tions, qui se basent soit sur desdonnées GPS, moins précises, ouqui se branchent sur la prise « OnBoard Diagnostic » du tableau debord, avec le risque d'interféreravec l'électronique du véhicule. Cequi signifie, si le système n'est pashomologué par le constructeur, quela garantie ne s'appliquera pas encas de pépin... Même chose chezPSA, qui s'est associé à Kuantic et àOcean pour proposer un boîtier depremière monte permettant de faireremonter une quinzaine d'indica-teurs. « Nous pouvons analyserprécisément le style de conduited'un collaborateur en recueillantles données sur les accélérations, lefreinage et les vitesses de passageen courbe », explique StéphaneChaussât, directeur des opérationsà Kuantic. Tous les opérateurs pro-posent ainsi des modules d'éco-conduite qui offrent la possibilitéaux gestionnaires d'organiser deschallenges entre collaborateurs. Etselon Thibault Paland, la téléma-tique ira encore plus loin dans un

avenir proche. « Aujourd'hui, latélématique sert principalement àfaire remonter des informationsau gestionnaire. Bientôt, cela seratransféré également directement àl'utilisateur, pour qu'il puisseadapter sa conduite. » L'ère de laconduite assistée a bel et bien com-mencé. .. • Alexandre Zalewski

LAND ROVER EVOQUE 2.0 TD4 150

Land Rover a fait un retour remarque sur le marché desflottes, notamment grâce à son petit Evoque, qui n'a plusrien à voir avec l'antique Defender. La marque est mêmedevenue une référence en matière de connectivité et apresente il y a quèlques mois une application qui fait d'unsmartphone une véritable télécommande permettant defaire avancer, reculer et tourner le véhicule. On pourra fairedes manœuvres sensibles sans avoir besoin d'être guidé parune tierce personne.39 800 euros, 125 g/C02/km.