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TRANSCRIPT
Dossier pédagogique
Manque
©Alain_Hatat
texte Sarah Kane mise en scène Simon Delétang
Dans le cadre des « Beaux Jours de juin » à la Comédie de Reims
Dossier pédagogique réalisé par Rénilde Gérardin, service éducatif de la Comédie de Reims : [email protected]
Contacts relations publiques : Margot Linard : [email protected] Jérôme Pique : [email protected]
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avec
Mohand Azzoug
Constance Larrieu
Déborah Marique
Sylvain Sounier
scénographie Antoine Vasseur
lumière Sébastien Michaud
création son Nicolas Lespagnol-Rizzi
costumes Fanny Brouste
assistante à la mise en scène Chloé Brugnon
assistante à la scénographie Élodie Dauguet
L’Arche éditeur – agent théâtral
Production La Comédie de Reims – CDN avec la participation du Jeune Théâtre National, le soutien du Fonds d’insertion pour jeunes artistes dramatiques, DRAC et Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, la participation du Théâtre National de Bretagne et du Théâtre Les Ateliers-Lyon
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Manque Dossier pédagogique
Sommaire LE PROJET ARTISTIQUE
Note d’intention page 4
LA PROPOSITION PEDAGOGIQUE
Problématique page 5
Extraits de la pièce page 5
Texte en parallèle :
Extrait d’Existence, d’Edward Bond
page 7
Echo dans la presse page 8
Biographie de l’auteure et biographie de l’auteure par elle-
même
page 11
Pistes pédagogiques page 12
L’EQUIPE ARTISTIQUE
Le metteur en scène page 14
Les acteurs page 15
Jeune metteur en scène et jeunes acteurs page 17
LE LIEU DE LA REPRESENTATION page 17
Bibliographie, Webographie page 18
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LE PROJET ARTISTIQUE
NOTE D’INTENTION
Sarah Kane est un météore dans le théâtre du XXe siècle. L’évocation de son seul
nom suffit à poser des enjeux. Terrifiants pour certains, essentiels pour d’autres.
J’appartiens plutôt à la deuxième catégorie. Dans Manque, l’avant-dernière pièce
écrite avant son suicide, nous sommes confrontés à quatre solitudes, quatre voix en
prise avec l’amour et la mort. Mais qui dialogue avec qui ? Tandis que dans ses
précédentes pièces Sarah Kane nous montrait la violence du monde, ici ce n’est
plus l’irreprésentable qui est convoqué mais bien plutôt l’absence même d’un désir
de représentation. Je crois au pouvoir vivant du théâtre. À l’incarnation. Un mot sur
une page, pour moi, ce n’est pas du théâtre. Comment fabrique-t-on alors du
théâtre avec Manque ? Tout est à inventer. Le défi est là. Il est aussi dans l’envie de
faire entendre son humour et sa vitalité. La biographie d’un auteur est une chose, ce
qui demeure de son œuvre en est une autre. Manque parle d’amour, de possession,
mais surtout du besoin d’amour dont on finit par mourir.
Aimer à ce point est être malade. Et j’aime être malade.
Georges Bataille. L’Impossible.
L’aventure que m’a proposée Ludovic Lagarde de rejoindre le projet de l’Atelier,
avec des auteurs réunis pour l’occasion et les collaborateurs artistiques de son
équipe ne peut que déplacer mon champ habituel de travail. C’est pourquoi j’ai eu
envie de le pousser plus loin encore en m’attaquant à cette œuvre énigmatique,
poétique et ouverte.
Simon Delétang
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LA PROPOSITION PEDAGOGIQUE
Titre original : Crave. Texte publié en 1998, traduit et publié en France en 1999.
Créé par la troupe Plaines Plough, dirigée par Vicky Featherstone, le 13 août 1998,
au Traverse Theatre à Édimbourg.
Créé en France, mis en scène par Daniel Benoin, le 19 novembre 1999, à la
Comédie de Saint-Étienne.
PROBLEMATIQUE
Pourquoi les pièces de Sarah Kane font-elles scandale au moment de leur création
et de leur publication ?
LISTE DES PERSONNAGES
PERSONNAGES
C
M
B
A
Sarah Kane, Manque, © L’Arche, (1999).
PREMIERES REPLIQUES
C Pour moi tu es morte.
B Lecture de mes dernières volontés, Fous ça en l’air putain et je te hante tout le
restant de ta putain de vie.
C Il me suit.
A Qu’est-ce que tu veux ?
B Mourir.
C Quelque part en dehors de la ville, j’ai dit à ma mère Pour moi tu es morte.
B Non ce n’est pas ça.
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C Si je pouvais me délivrer de toi sans pour autant te perdre.
A Ce n’est pas toujours possible.
M Je raconte partout que je suis enceinte. On me dit Mais t’as fait comment, qu’est-
ce que tu prends ? Et moi je dis J’ai bu une bouteille de porto, fumé pas mal de
clopes et baisé un inconnu.
B Que de mensonges.
C Il lui faut un secret, mais il ne peut pas s’empêcher de le dire. Il pense qu’on ne
sait pas. Crois-moi, on sait.
M Une voix dans le désert
C Lui là derrière.
M Il y quelque chose qui coince.
A Encore là.
C Il y a trois étés j’étais en deuil. Personne n’est mort mais j’ai perdu ma mère.
A Elle l’a repris.
C Je crois aux anniversaires. Et qu’on peut retrouver l’émotion d’avant même si la
cause en est triviale ou oubliée. Ce qui là n’est pas le cas.
M Et je vais vieillir et je vais, et ça va, je ne sais quoi
B Je fume à m’en rendre malade.
A Noir blanc bleu.
C Quand je me réveille je me dis que c’est le début de mes règles ou plus
exactement qu’elles se prolongent puisqu’il n’y a que trois jours qu’elles viennent de
se terminer.
M De moi part la chaleur.
C Et moi je pars du cœur.
B Je ne sens rien, rien.
Je ne sens rien.
M Est-ce possible ?
B Pardon ?
A Je ne suis pas un violeur.
M David ?
Un temps
Sarah Kane, Manque, © L’Arche, (1999).
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TEXTE EN PARALLELE : extrait d’Existence, d’Edward
Bond
Rumeurs assourdies de la ville dans la nuit.
Dans la rue, x s’approche.
Il siffle mélodieusement mais sans exubérance.
S’arrête.
x marche vers la porte d’un immeuble.
Entre par la porte et la ferme.
Les rumeurs de la ville s’arrêtent.
Sons paisibles dans le hall d’entrée.
x monte les escaliers en pierre.
S’arrête.
Actionne doucement une poignée de porte.
Pousse doucement la porte.
La porte ne s’ouvre pas.
x insère une barre de métal entre la porte et le chambranle.
Fait levier avec précaution.
Craquement.
x, récriminant contre lui-même. Hrgh
Actionne le levier.
La porte tremble.
Cède.
x, bas, froid. Hrgh.
Silence.
x ouvre la porte avec précaution. Elle racle.
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x, bas, sourd. Hsss.
x ferme la porte avec précaution. Elle racle.
x parcourt à tâtons un côté de la pièce.
Ses mains tâtonnent les meubles.
Les tapotements s’arrêtent soudainement – x trouve un tiroir.
x ouvre le tiroir.
Sa main farfouille parmi ce qui se trouve dans le tiroir.
Il ferme à moitié le tiroir.
Il ouvre le tiroir en dessous.
S’arrête.
Il tâtonne en avançant plus loin dans la pièce.
Collision.
Violente bagarre.
Un corps jeté contre une table.
Les pieds de la table raclent le sol.
Silence à part l’essoufflement de l’effort.
Soudaine attaque.
Un coup.
Lutte.
Un corps jeté contre un mur.
Il glisse sur le sol.
x. Où t’es - ?
Début de la pièce, traduction de l’anglais par M. Vittoz, © L’Arche (2003).
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ECHO DANS LA PRESSE
Rage de vie et de mort
Belle initiative que cet Atelier de la Comédie, qui permet à de jeunes metteurs
en scène de créer des spectacles dans des conditions de confort maximum. Un
écrin moderne -les anciens ateliers de décor du théâtre de la Comédie de Reims - ;
une équipe aguerrie et créative -le collectif artistique de Ludovic Lagarde, directeur
des lieux -, une semaine de représentation face au public rémois… de quoi mettre
en relief et affermir des talents, à un moment où le théâtre français a soif de
renouvellement. Au menu de cette saison 2009, trois jeunes pousses invitées par
Lagarde : Emilie Rousset, qui s'est attelée en février à un texte d'Anne Kawala ;
Guillaume Vincent -metteur en scène d'un Eveil du printemps très controversé à la
Colline -, qui s'attaquera à Fassbinder fin mai ; et en ce moment même, Simon
Delétang, « orchestrateur » du noir poème de Sarah Kane Manque.
Monter l'oeuvre de la dramaturge anglaise est un défi. Surtout cette pièce :
l'avant-dernière écrite avant son suicide en 1999. Un texte essentiellement abstrait,
émaillé d'images flash et de souvenirs amers, dit par quatre personnages - deux
hommes, deux femmes - répondant aux doux noms d'A, C, M et B. C'est un genre
de choeur mais qui ne parle pas d'une même voix - quatre âmes perdues - déjà
mortes ? - qui dialoguent ou le plus souvent soliloquent, crient leur manque
d'amour.
Simon Delétang n'a pas choisi la voie du minimalisme, de l'oratorio dépouillé
ou seule la voix du comédien porte le texte. Il a fait le pari plus risqué d'une mise en
scène ardente, spectaculaire où le geste, le son et la lumière soulignent les effrois
de Sarah Kane. Tout commence par un anniversaire devant un micro, où, comme
dans une ouverture d'opéra, les quatre créatures en manque déclinent les thèmes
de leur misère - un anniversaire en tenue de soirée, style cocktail d'entreprise.
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Tombeau de marbre
Puis le décor se dévoile : un espace de bureaux tout blancs, lieu anonyme et
froid, où l'amour n'a pas droit de cité. A la fin, quand A, C, M et B ont craché leurs
derniers feux, que leur être semble consumé, le plateau, vidé de ses dossiers et de
ses « ordis » devient tombeau de marbre.
Delétang utilise brillamment l'espace et les objets comme cette machine à
café qui déclenche des slows de Mike Brant. Mais il excelle surtout dans les
mouvements très chorégraphiés : comédiens main dans la main ou enlacés à deux,
à trois ou à quatre, scènes de genre suggestives ou simplement tendres - la
tendresse du désespoir. Le metteur en scène introduit de la compassion dans cette
danse de mort et de sexe - il la rend supportable, farouchement humaine.
©Alain_Hatat
« L'alphabet » de quatre lettres devient presque mot doux, dans les moments
de silence épuisé où il se tient serré dans la pénombre : Mohand Azzoug (A),
Constance Larrieu (C) Deborah Marique (M), Sylvain Sounier (B) jouent avec brio
cette alternance de colère et de résignation, comme s'ils étaient enfantés par les
mots eux-mêmes.
Portés par la mise en scène, ils conservent à Manque son mystère, ses
possibles, évitent au texte délicat de Sarah Kane de sombrer dans le mortifère :
c'est la rage de vivre et non la rage de mort de la dramaturge disparue qui irradie au
final la scène de l'Atelier.
PHILIPPE CHEVILLEY, Les Echos, lundi 29 mars 2010
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BIOGRAPHIE DE L’AUTEURE Sarah Kane (1971-1999)
Sarah Kane est née à Brentwood dans le comté d'Essex (Royaume-Uni). Tout d'abord comédienne,
elle étudie le théâtre à l'Université de Bristol, puis à l'Université de Birmingham et devient metteur en
scène et écrivain. En 1995, elle écrit sa première pièce Blasted (Anéantis) qui est aussitôt créée au
Royal Court Theatre de Londres et fait scandale dans la presse britannique. Elle est l'auteur de
Phaedra's Love (L'amour de Phèdre), Cleansed (Purifiés), Crave (Manque ) et de 4.48 Psychosis. Elle
a écrit un scénario, Skin (Peau), réalisé et présenté par Channel Four. Sarah Kane s'est suicidée à
Londres en 1999.
BIOGRAPHIE IMAGINAIRE DE L’AUTEURE PAR
L’AUTEURE rédigée par Sarah Kane à l'occasion de la première
lecture publique de Manque qu'elle avait choisi de présenter sous le
pseudonyme de Marie Kelvedon
« Marie Kelvedon a 25 ans. Elle a grandi en Allemagne dans un logement de fonction de l'armée
britannique pour revenir à 16 ans achever ses études en Grande-Bretagne. Elle a été renvoyée du St
Hilda's College d'Oxford avant la fin de sa première année à cause d'un acte d'un dadaïsme
innommable commis dans le réfectoire de l'université. Elle est l'auteur de contes publiés dans
diverses revues littéraires en Europe et son recueil de poésie Onzuiver (Impure) est publié en
Belgique et en Hollande. En 1996, elle a fait ses débuts dans le Off d'Edimbourg avec un happening
improvisé pour un seul spectateur à travers un monte-plat. Après être sortie de Holloway, elle a
travaillé comme chauffeur de taxi non agréé, régisseur pour The Manic Street Preachers, et
présentatrice des programmes sur la BBC Radio World Service. Elle vit actuellement dans le comté
de Cambridge, avec son chat Grotowski. » rédigée par Sarah Kane à l'occasion de la première
lecture publique de Manque qu'elle avait choisi de présenter sous le pseudonyme de Marie Kelvedon
: « Marie Kelvedon a 25 ans. Elle a grandi en Allemagne dans un logement de fonction de l'armée
britannique pour revenir à 16 ans achever ses études en Grande-Bretagne. Elle a été renvoyée du St
Hilda's College d'Oxford avant la fin de sa première année à cause d'un acte d'un dadaïsme
innommable commis dans le réfectoire de l'université. Elle est l'auteur de contes publiés dans
diverses revues littéraires en Europe et son recueil de poésie Onzuiver (Impure) est publié en
Belgique et en Hollande. En 1996, elle a fait ses débuts dans le Off d'Edimbourg avec un happening
improvisé pour un seul spectateur à travers un monte-plat. Après être sortie de Holloway, elle a
travaillé comme chauffeur de taxi non agréé, régisseur pour The Manic Street Preachers, et
présentatrice des programmes sur la BBC Radio World Service. Elle vit actuellement dans le comté
de Cambridge, avec son chat Grotowski. »
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PISTES PEDAGOGIQUES
Niveau
d’enseignement
Discipline Objets d’étude
Classes de lycée Français Étude du texte théâtral contemporain
Classe de première Français Le théâtre : texte et représentation
Séquence : représenter l’extrême / la
violence au théâtre
ð Une pièce contemporaine
Mise en relation des textes de Sarah Kane et d’Edward Bond.
Dans le droit fil d’Antonin Artaud, la scène n’hésite pas, aujourd’hui, à redevenir le « théâtre
de la cruauté » : la scène devient le lieu d’expression de fantasmes morbides qui étaient
jusqu’alors dissimulés.
Le théâtre contemporain prés ente un regain de violence et montre les aspects les plus
atroces de la société actuelle. Rien ne doit plus être censuré.
Il s’agit aussi d’explorer les limites de la forme théâtrale.
Des dramaturges comme Sarah Kane ou Edward Bond placent souvent le spectateur dans
une situation inconfortable, à la limite du soutenable. Ses certitudes et ses attentes sont
bouleversées. Pour ces choix artistiques, ces dramaturges divisent la critique.
ð Sur la parole théâtrale et sur la structure de l’intrigue : la
transgression des conventions
Forme peu commune qui renvoie aussi bien au théâtre qu’à la poésie. La poésie joue un rôle
capital dans le travail de la dramaturge. L'influence principale de Manque, aussi bien dans
sa forme que dans son contenu, est d'ailleurs un poème de T.S. Eliot : Terre Vaine.
Les didascalies sont peu nombreuses.
Impossibilité de travailler sur l’exposition (absence d’informations sur le lieu et l’époque de
l’action, le fait que Sarah Kane ne donne pas de noms spécifiques à ses personnages, le
refus de l’intrigue) et difficulté de définir l’énonciation (comment savoir qui parle à qui et
dans quelle intention).
On pourrait presque parler de représentation autobiographique dans laquelle la confusion
entre la vie et le théâtre est un principe d’écriture dramaturgique qui remplace l’intrigue.
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ð Sur le style
Réflexion sur la langue, sur la ponctuation, sur ses caractères poétiques.
Sarah Kane, pour qui le rythme et la musicalité sont primordiaux, propose une langue
souvent concise, directe, poétique dans laquelle le jeu sur les sonorités et les répétitions est
important.
(Note de l’auteur : la ponctuation cherche à indiquer une scansion, et non à se conformer
aux règles de la grammaire. Le signe / indique l’instant où le cours du dialogue connaît une
interruption).
ðSur les thèmes développés dans la pièce
La perte de soi mais aussi, l'extrême solitude, la difficulté de communiquer, le manque de
l'autre que peuvent impliquer l'amour sont autant de thèmes omniprésents dans l'ensemble
de l'œuvre de Sarah Kane.
Proche d'Howard Barker et Edward Bond, son œuvre frappe par sa violence et son
désespoir. En un lieu et un temps indéfinis, quatre personnes qui de prime abord ne
semblent pas se connaître, parlent de leurs désirs, de leurs manques, du mal-être qui les
consument. Leurs quatre voix se répondent avec l'obsession d'un ressac. Amour. Mort.
Enfance. Maternité. Suicide. S'ils sont quatre sur scènes, le texte ressemble plutôt à un
soliloque à quatre voix. Chacun poursuit dans sa sphère mentale le constat amer et
désespérant de son Manque d'amour.
ð Sur l’histoire des arts
Jean-Michel Basquiat, Autoportrait , New York.
Mise en relation du texte et d’une peinture
de Jean-Michel Basquiat (1960-1988),
artiste américain, mort lui aussi
prématurément.
Son style est qualifié de nerveux,
énergique et violent. Ses œuvres montrent
divers motifs récurrents : squelettes et
masques exprimant son obsession de la
mort, éléments urbains tels que voitures,
immeubles, jeux d’enfants, graffitis…
L’EQUIPE ARTISTIQUE
LE METTEUR EN SCENE
Simon Delétang , né en 1978
Simon Delétang débute par une Licence en études théâtrales à l’Université Paris III –
Censier. Il fait ensuite partie de la 61ème promotion de l’École nationale supérieure
des Arts et Techniques du Théâtre (ENSATT) à Lyon dont il sort en 2002 (il y met en
scène La Chair est triste, hélas..., et Roberto Zucco de Bernard-Marie Koltès) puis
intègre ensuite l’unité nomade de mise en scène du Conservatoire national supérieur
d’Art dramatique entre 2005 et 2007.
Comédien, il joue dans les spectacles de Claudia Stavisky, Michel Raskine, Richard
Brunel, Philippe Delaigue, France Rousselle, Eric Vautrin.
Depuis 2002, il a mis en scène : Fairy Queen d’après Olivier Cadiot (2002), Woyzeck
de Georg Büchner (2003), Petit camp d’après Pierre Mérot (2005).
À présent co-directeur du Théâtre Les Ateliers à Lyon, il y a créé Shopping and
Fucking de Mark Ravenhill (2006 et 2007), On est les champions de Marc Becker
(2008), Froid de Lars Norén (2009) et For ever Müller d’après Heiner Müller (2009).
Il a également dirigé la 66ème promotion de l’ENSATT en 2007 dans Trop compliqué
pour toi de Cédric Bonfils, Toute cette neige d’Olivier Mouginot et Le chat de
Schrödinger en Tchétchénie de Marie Dilasser.
Il a réalisé de nombreuses mises en espace : Electronic City de Falk Richter (2003),
Notre pain quotidien de Gesine Danckwart (2004), Le poil pubien de Wilfrid Happel
(2006), Le test de Lukas Bärfuss (2007), ADN de Dennis Kelly (2008), Le 20
novembre de Lars Norén (2009).
Il intervient régulièrement à l’ENSATT dans les départements Scénographie et
Costumes, ainsi qu’au Conservatoire national de région de Lyon.
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LES ACTEURS
Mohand Azzoug
Mohand Azzoug suit la formation de l'École d'art dramatique du Théâtre National de
Bretagne de 2003 à 2006. Sous la direction de Stanislas Nordey, il joue dans Gênes
01 et Peanuts de Fausto Paravidino, ainsi que dans Nothing Hurts, 7 secondes,
Hôtel Palestine de Falk Richter. Il a également été l'assistant de Stanislas Nordey
pour sa mise en scène d’Incendies de Wajdi Mouawad.
Dernièrement, on a pu le voir dans Yves-Noël Genod, mis en scène par Yves-Noël
Genod et dans La Terreur du Boomerang d’Anne Kawala, mis en scène par Émilie
Rousset.
Constance Larrieu
Constance Larrieu est née en 1987. Après avoir obtenu son baccalauréat littéraire
en option théâtre, et un diplôme de violon au conservatoire populaire de musique de
Genève, elle intègre l'ERAC (École Régionale d'Acteurs de Cannes) en 2005. Durant
cette formation professionnelle, elle travaille notamment avec Ludovic Lagarde,
Laurent Poitrenaux, Youri Pogrebnitchko, Valérie Dréville, Charlotte Clamens,
Catherine Marnas, Richard Dubelski, Didier Galas, Alain Zaepffel, Simone Amouyal
ou encore Philippe Demarle. Elle participe à l'académie d'été de Teatro di Pisa en
2007. Elle met en scène Manque de Sarah Kane à la friche La Belle de Mai à
Marseille, puis à anis Gras en banlieue parisienne avec des acteurs de sa promotion.
En 2008, elle joue dans Soeurs et frères d'Olivier Cadiot mis en scène par Ludovic
Lagarde et Laurent Poitrenaux et dans Ne vous séparez pas de ceux que vous
aimez d’Antoine Volodine mis en scène par Youri Pogrebnitchko. À la Comédie de
Reims, elle joue dans La Terreur du Boomerang d’Anne Kawala mis en scène par
Émilie Rousset. Ludovic Lagarde l'engage à sa sortie de l'école dans le spectacle
Un nid pour quoi faire d'Olivier Cadiot, et elle joue également la même année dans
Calderón de Pier Paolo Pasolini avec la compagnie Les ex-citants qu'elle crée avec
d'anciens élèves de l'ERAC. Elle pratique le violon moderne et baroque, ainsi que le
chant.
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Déborah Marique
Déborah Marique est diplômée du Conservatoire National Supérieur d'Art
Dramatique en 2007. Au théâtre, elle travaille avec divers metteurs en scène tels que
Gildas Milin, Didier Ruiz, Ludovic Lagarde, Dominique Pitoiset... À la Comédie de
Reims, elle joue dans La Terreur du Boomerang d’Anne Kawala, mis en scène par
Émilie Rousset. Au cinéma, elle joue sous la direction de Jean-Paul Civeyrac dans
Malika s'est envolée , de Léa Fazer pour les Talents Cannes 2008 dans Demain
j'arrête, et de Yann Samuel dans L'âge de raison (sortie en salle en 2010). Elle
travaille aussi pour la radio avec différents réalisateurs comme Marguerite Gateau,
Etienne Vallès ou Michel Sidoroff.
Sylvain Sounier
Il suit la formation du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique (Promotion
2008) dans les classes d’Andrzej Seweryn, Dominique Valadié, Daniel Mesguich,
Laurence Roy. En troisième année, il suit les stages et intègre les ateliers d’Eric
Lacascade, Bernard Sobel, Mario Gonzalez, Hugues Leroy et Laurent Gauthier.
Dans le cadre des travaux d’élèves, il joue dans La Mouette d’Anton Tchekhov mis
en scène par Aurore Paris, La Coupe et les lèvres d’Alfred de Musset par Maxime
Kerzanet, Haute surveillance de Jean Genet par Damien Houssier. Au théâtre, il joue
par ailleurs dans Platonov d’Anton Tchekhov mis en scène par Sarah Lepicard et
Jeanne Candel, Le Café de Rainer Werner Fassbinder par Adrien Lamande, Deux
Frères de Fausto Paravidino par Fabio Alessandrini, et dans Sainte Jeanne des
Abattoirs par Bernard Sobel, La Terreur du Boomerang d’Anne Kawala, mis en
scène par Émilie Rousset à la Comédie de Reims. Au cinéma, il tourne dans À
l’instant et bonsoir d’Adrien Lamande, Don Juan en construction d’Antonio Pires-
Saboia, À cause d’elles de Lolita Chammah, Platonov, la nuit est belle de Mia
Hansen-Love et Elie Wajman, Fais-moi plaisir d’Emmanuel Mouray et Djibril Glissant
et Parking de Neil Beloufa. À la télévision, il joue dans Un Flic réalisé par Patrick
Dewolf.
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JEUNE METTEUR EN SCENE ET JEUNES ACTEURS
Trois jeunes metteurs en scène sont associés au Collectif artistique de la Comédie de
Reims : Simon Delétang, Émilie Rousset et Guillaume Vincent. Ils travaillent avec une
troupe de jeunes acteurs qui sortent du Conservatoire national de Paris, de l’école du
Théâtre National de Strasbourg, de l’Ecole régionale d’acteurs de Cannes et de l’école du
Théâtre national de Bretagne : Mohand Azzoug, Constance Larrieu, Julie Lesgages,
Déborah Marique, Sylvain Sounier, Julien Storini et Elsa Grzeszczak issue de la classe
de la Comédie. Chloé Brugnon assure le rôle d’assistante à la mise en scène sur les
créations de l’Atelier.
LE LIEU DE LA REPRESENTATION
L’ATELIER
La salle de « l’Atelier » de la Comédie de Reims a été ouverte en novembre 2007
dans l’ancien atelier de construction de décors du Centre dramatique national. Ce
nouveau lieu permet d’accueillir répétitions et représentations. Espace de recherche
accolé à la Comédie, il donne la possibilité aux metteurs en scène de chercher
d’autres formes théâtrales. L’Atelier deviendra le lieu privilégié du groupe de jeunes
metteurs en scène et de jeunes acteurs qui y proposeront leurs créations et
l’investiront tout au long de la saison. De même que l’acteur a besoin de s’entraîner,
de répéter, de se tromper même, le metteur en scène a besoin de s’exercer. Curieux
et attentif à l’émergence des nouvelles esthétiques, je suis conscient des difficultés
auxquelles se confrontent les jeunes créateurs d’aujourd’hui. Je tiens à les soutenir
et à les accompagner dans le développement de leurs travaux. Les trois jeunes
metteurs en scène associés, Émilie Rousset, Simon Delétang et Guillaume Vincent,
auront des rythmes différents en fonction des projets qu’ils souhaitent conduire. Ils
ont témoigné d’un enthousiasme immédiat pour cette proposition : être ensemble,
croiser leurs pratiques, imaginer d’autres conditions de travail et de production. Ce
dispositif original permet de favoriser l’émergence de nouvelles formes en créant un
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répertoire propre à l’Atelier, un répertoire aux accents contemporains. Ces créations
qui verront le jour à l’Atelier sont intégrées à la saison de la Comédie de Reims.
L’Atelier souhaite devenir une véritable plateforme de production et un effort
particulier sera fait pour que ces créations puissent tourner la saison suivante. À
l’heure où les pratiques expérimentales sont fragilisées, l’Atelier devient un espace
de recherche privilégié pour inventer en toute liberté les formes théâtrales
d’aujourd’hui et de demain.
Ludovic Lagarde
Été 2009
Bibliographie
Sur Sarah Kane et le théâtre de l’extrême :
- Graham Saunders, Love Me or Kill Me: Sarah Kane and the Theatre of
Extremes, 2002.
- Elisabeth Angel-Perez, Voyages au bout du possible : Les théâtres du
traumatisme de Samuel Beckett à Sarah Kane, Klincksieck, Paris, 2007.
Sur T.S. Eliot :
- M. LOJKINE-MORELEC, T.S. Eliot. Essai sur la genèse d'une écriture,
Klincksieck-Publications de la Sorbonne, Paris, 1985. (Etude)
Webographie
Court-métrage réalisé à partir de la tirade des pp. 29 à 32, en version originale sous-
titrée :
- Sur www.youtube.com : Michael Tamman, Reflections of a Skyline.