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Forme brève pour comédien, masques et marionnettes,
d’après The Rats in the Walls de H.P. Lovecraft
Création avril 2014
- Compagnie Ka -‐ Direct ion art is t ique Catherine Hugot -‐ 06 79 64 51 02 -‐ [email protected]
Friche Artistique de Besançon -‐ 10 avenue de Chardonnet -‐ 25 000 Besançon -‐ 03 81 88 71 14 http://www.compagnie-‐ka.com
Les Rats dans les Murs
La compagnie Ka Créée en novembre 2000 à Besançon, la compagnie est dirigée par Catherine Hugot, comédienne-‐marionnettiste formée, entre autre, au Conservatoire d'Art Dramatique de Besançon. Au sein de la compagnie Ka, Catherine Hugot travaille sur la marionnette contemporaine tout public et principalement sur sa confrontation au texte contemporain et au jeu d’acteur, tout en gardant une volonté esthétique et plastique exigeante et originale. Au fil des spectacles le travail de la compagnie s’est orienté vers une réflexion sur le monde au travers des divers prismes que sont la marionnette, l'humour et… le monstre !
Mars 2000 Anatole Felde et Cie d’après la pièce d’Hervé Blutsch, Anatole Felde
Novembre 2000 Là-‐Bas, adaptation libre du roman Là-‐Bas de Huysmans
Juin 2002 Gzion de Hervé Blutsch
Décembre 2003 Contes A Rebours, d’après les Contes Détournés de Roald Dahl
Juin 2005 Marie des Grenouilles, de Jean-‐Claude Grumberg
Mars 2009 La Vie burale d’Hervé Blutsch, commande à l’auteur
Juillet 2009 L’Araignée dans la plaie de Matéi Visniec
Septembre 2010 Une Baignoire révolutionnaire de Matéi Visniec (qui forme avec
L’Araignée dans la plaie le diptyque Désillusions marionnettiques)
Novembre 2012 Scènes de la vie ordinaire d’après Hervé Blutsch
Une Baignoire révolutionnaire (2010)
Note d’intention NB : Les Rats dans les murs constitue la première partie d’un diptyque de deux formes brèves qui s’intitulera Je suis d’ailleurs et dont la création finale aboutira au printemps 2015. La première partie (qui concerne ce dossier) est l’adaptation d’une nouvelle de Howard Phillips Lovecraft The Rats in the walls, et sera créée en avril 2014. La seconde est l’adaptation de The Outsider, du même auteur. Pourquoi un diptyque de formes brèves? Parce que le précédent diptyque Désillusions marionnettiques autour de l’auteur Matéi Visniec, a connu un franc succès et parce que le format bref avec une technique assez simple permet une plus large diffusion notamment dans des lieux non théâtraux, des festivals. Pourquoi Lovecraft ? « The oldest and strongest emotion of mankind is fear, and the oldest and strongest kind of fear is fear of the unknown ». H.P. Lovecraft En bon écrivain de science-‐fiction qu’il est, H.P. Lovecraft aime avoir peur et part ainsi à la conquête de l’inconnu : le cosmos, le surnaturel, l’anormalité, mais surtout, lui-‐même. Toute l’œuvre de Lovecraft pour moi, se résume à une idée phare : l’individu, tout au long de sa vie, n’a en fait qu’une seule et même quête qui se révèle être en même temps sa peur la plus profonde : se connaître lui-‐même. Au delà des monstres fantastiques et de la peur cosmique primaire, Lovecraft apprivoise son inconnu inconscient en rêvant puis en écrivant. Cette quête-‐panique de l’inconnu à l’intérieur de soi par delà le monstrueux rejoint mon approche artistique personnelle et m’a conduit à sélectionner ces deux nouvelles. Les Rats dans les murs explore la notion d’hérédité maudite à laquelle le protagoniste ne peut échapper ; c’est l’allégorie des rats qui vont tout envahir. L’adaptation Le choix du texte se situe dans la lignée de ma recherche artistique à plusieurs niveaux et me permet de plus la liberté absolue qui m’a bien souvent manquée avec les auteurs contemporains. Le thème du monstre est plus que récurrent dans ma recherche artistique, notamment dans le dernier spectacle Scènes de la vie ordinaire. Pour moi le monstre, du latin qui veut dire montrer, raconte et nous aide à comprendre d’une façon à la fois poétique, burlesque et effrayante, notre humanité. Il est le miroir idéal de nos ombres, de nos peurs ; il les met à distance et nous permet de mieux les appréhender pour les transcender. Pour Lovecraft, les monstres sortis de son imagination sont les symboles de ce que nous ne voulons pas voir, c’est à dire qui nous sommes. Le monstre amène naturellement l’évidence et la nécessité de la marionnette et du masque, médias particulièrement importants dans ma recherche.
Le son L’écriture de Lovecraft est une écriture très impressionniste qui fait la part belle aux sonorités, notamment au cri, quand le langage est impuissant à faire entendre l’innommable. Le son fera ainsi partie intégrante du spectacle : je collabore régulièrement depuis 2005 avec le musicien Uriel Barthélémi -‐ qui commence à se faire connaître par ses compositions pour la scène théâtrale et marionnettique -‐ et nous approfondirons cette coopération. Le spectacle comme une cérémonie cathartique La vision de Lovecraft est pessimiste et désespérée, ses personnages découvrent l’horreur de ce qu’ils sont et n’ont alors de solution que la fuite : la mort ou la folie. Car pour Lovecraft, la solution, l’exorcisme, c’était l’écriture. Dans le spectacle, nous intégrerons ce fondamental aspect cathartique en introduisant un décalage « cérémonial » qui fera office pour le personnage, et pour le spectateur, de catharsis. Ce n’est pas juste l’histoire horrible qui est racontée, c’est déjà la cérémonie qui a pour office de la dépasser. Dans Les Rats dans les murs, le protagoniste au début de l’exposition par la voix off, pend des petits personnages dans l’arbre (généalogique) comme pour à la fois concrétiser et dépasser les terribles histoires familiales qui sont évoquées. Humour et marionnette Autant Lovecraft est au premier degré dans l’horreur absolue, autant l’adaptation scénique introduira un décalage humoristique dans lequel d’ailleurs le gothique de la nouvelle peut facilement glisser. Ce pas de côté, que la marionnette et le masque accompagnent, est primordial à la mise à distance nécessaire au sens et questionnement qu’induit le spectacle.
Synopsis de départ de la première petite forme : Les Rats dans les murs Dans cette histoire, le narrateur nous confie qu’il a récemment quitté le Massachusetts pour emménager dans une vieille demeure anglaise ayant appartenue à ses ancêtres, connue sous le nom maudit du Prieuré d'Exham. Très vite et à plusieurs reprises, le protagoniste et son chat sont réveillés et terrifiés par des bruits de rats grouillant et galopant derrière les murs. Après une courageuse et brève enquête, notre héros comprend avec horreur que ses aïeux avait entretenu pendant des siècles une cité souterraine dont les habitants se nourrissaient de chair humaine, poussant même le vice jusqu'à élever du bétail humain ! Rendu immédiatement fou par cette découverte et soudainement envouté par une irrépressible et héréditaire force obscure, le narrateur se rue sur un de ses amis et entreprend de le dévorer… Du fond de son établissement psychiatrique, il continue aujourd’hui à nous clamer son innocence, répétant que ce sont « les rats, les rats dans les murs » qui ont dévoré son ami. Rats qu’il continue d’ailleurs, à entendre dans les murs de sa cellule… Pistes de création Cette forme brève conjuguera librement texte (voix off et monologues), marionnettes, masques et musique pour un comédien-‐marionnettiste seul sur scène. Le son sera une partie très importante du spectacle et pourra rendre compte de l’importance de la sonorité dans l’écriture de Lovecraft, notamment pour l’aspect cauchemardesque et oppressant de l’invasion des rongeurs. Les Rats dans les murs constitue une bonne introduction au sujet directeur du diptyque à savoir l’horreur lovecraftienne de la quête de soi. Dans la nouvelle, le protagoniste va faire les frais de la découverte de de son hérédité… Le monstrueux se décline ici sous les traits de l’individu border line. Les événements auxquels est confronté le personnage de Lovecraft ne se limitent pas à une invention de son esprit malade ; les rats infestent réellement les murs, les pulsions menacent effectivement de traverser la mince frontière mentale que l’on croit si solide et hermétique. Enfant, Lovecraft a vu son père puis sa mère « passer de l’autre côté » et se faire interner ; adulte, il n’aura de cesse que de transcrire les visions terribles qu’il endure lui même afin de les exorciser. Les rats de Lovecraft sont la fatalité génétique de l’hérédité et la négative vision lovecraftienne du subconscient. Déjà en 1923, la logique scientifique matérialiste cartésianiste contribue au polissage et à l’enterrement de pulsions et de conditionnements profonds. Pour Lovecraft c’est cette dissimulation, cette interdiction qui concourt à la rupture brusque des vannes et aux sorties de noirceur les plus abjectes du genre humain. Dans le spectacle, l’angle ludique, cathartique et lumineux de l’inconscient sera tout aussi important. L’humour et la marionnette contribueront à créer un subtil décalage, une mise à distance de l’horreur absolue, nécessaire au sens et questionnement qu’induit le spectacle.
Les marionnettes : Le chat est le second personnage principal, alter ego et miroir du héro. Il faut noter en effet que le félin est la seule créature animale à être à la fois aussi mignonne et familière et aussi redoutable prédateur carnivore et sadique ; c’est l’animal stéréotype parfait du tueur psychopathe. Le matériau de construction utilisé pour les masques sera encore le latex que j’aime pour sa ressemblance avec la peau humaine, sa résistance et sa fragilité à la fois. Un masque réaliste et monstrueux intervient à la toute fin pour monter « l’innommable » à savoir l’horreur que constitue la découverte de qui on est. Quelques remarques sur la scénographie Un Arbre, à la Tim Burton, irréel et mystérieux constituera un espace à la fois symbolique, imaginaire et réaliste. Tantôt arbre généalogique, tantôt espace indéterminé, tantôt espace de rêve… Catherine Hugot – 13 janvier 2014
La metteur en scène-‐ Catherine Hugot
Catherine Hugot est née en 1973.
Après ses études de Théâtre à l’Université et au Conservatoire d’Art Dramatique de Besançon, Catherine Hugot se spécialise dans l’Art de la marionnette et devient directrice artistique de « Ka » en novembre 2000. Au sein de cette compagnie bisontine, Catherine Hugot oriente ses recherches sur la marionnette qu’elle confronte à la fois au texte contemporain et au jeu d’acteur, tout en gardant une volonté esthétique et plastique très exigeante et originale.
Ainsi elle conçoit, fabrique les marionnettes et met en scène les spectacles : Là Bas (d’après Huysmans 2000), Anatole Felde et Cie (d’après Hervé Blutsch 2001), Gzion (d’Hervé Blutsch 2002), Contes à Rebours (d’après Roald Dahl 2003), Marie des Grenouilles (de Jean Paul Grumberg 2005), L’Araignée dans la Plaie (de Matéi Visniec 2009) et Une Baignoire révolutionnaire (de Matéi Visniec, 2010 ; NB : L’Araignée dans la Plaie et Une Baignoire révolutionnaire forment le diptyque Désillusions marionnettiques).
La Vie burale (2009) marque le début d’une collaboration plus étroite avec l’écrivain Hervé Blutsch qui accepte sa commande d’écriture marionnettique. En 2012, ils se mettent d’accord sur une seconde commande : Scènes de la Vie ordinaire, qui a été créé en novembre 2012 à la Scène nationale de Belfort.
Parallèlement à ce travail personnel, Catherine Hugot collabore, en tant qu’interprète ou plasticienne, avec d’autres artistes : David Girondin Moab de la compagnie rémoise Pseudonymo, Hélène Arnaud du Théâtre de l’Esquif de Parthenay, Angélique Friant de la compagnie rémoise Succursale 101 et François Rodinson de la compagnie des Transports de Nancy.
Catherine Hugot a développé également une activité de formation artistique dans plusieurs disciplines (le théâtre, la marionnette et les arts plastiques) avec des publics très variés allant des collégiens dolois aux étudiants de l’IRTS de Reims. Elle a également participé à la mise en place de deux projets semi-‐professionnels destinés à créer des liens entre la compagnie Ka et les lieux de formation de la Région : en 2008 avec le Conservatoire d'Art Dramatique, les DMA Lumières et DMA Costumes et en 2009 avec le DEUST Théâtre de Besançon.
Depuis 2010, elle se concentre plus spécialement sur son activité de metteur en scène et sur des collaborations essentiellement plastiques avec des artistes amis de longue date.
L’auteur -‐ Howard Phillips Lovecraft Howard Phillips Lovecraft, né le 20 août 1890 et mort le 15 mars 1937, est un écrivain américain connu pour ses récits d'horreur, de fantastique et de science-‐fiction. Bien que le lectorat de Lovecraft fût limité de son vivant, sa réputation évolue au fil des décennies et il est à présent considéré comme l'un des écrivains fantastique les plus influents du XXe siècle. Stephen King va jusqu’à dire de lui qu'il était « le plus grand artisan du récit classique d'horreur du vingtième siècle ». Une des caractéristiques de son œuvre réside dans la folie de ses narrateurs confrontés à un surnaturel auquel ils refusent de croire. Une grande partie du travail de Lovecraft lui a été inspirée par ses terreurs nocturnes et c'est sans doute cet aperçu direct de l'inconscient et de son symbolisme qui explique sa résonance et sa popularité. Une autre source d'inspiration majeure fut la science et ses progrès qui lui donnent paradoxalement l'impression que l'Homme est encore plus insignifiant, impuissant et condamné dans un univers matérialiste et mécanique. Une autre idée récurrente chez Lovecraft est celle selon laquelle les descendants d'une lignée ne peuvent jamais échapper aux marques laissées par les crimes de leurs aïeux, quels que soient leur éloignement temporel et géographique: (« Les Rats dans les murs », « La peur qui rôde », « Arthur Jermyn », « L'Alchimiste », « Le Cauchemar d'Innsmouth » et « L'Affaire Charles Dexter Ward»). Selon Arnaud Fabre (Le doute et la folie dans les oeuvres écrites à la première personne de H.P. Lovecraft), l’œuvre de Lovecraft a à la fois le goût de l’obscur des profondeurs de l’âme et du monde et celui du plaisir du frisson. « Frisson qui se double d’une conscience aiguë des lacunes essentielles de notre savoir, ouvrant ainsi des perspectives effrayantes et pourtant nécessaires face au constat suivant : le monde dépasse notre connaissance. »
L’Equipe Uriel Barthélémi, batteur, électroacousticien et compositeur
Il a été formé aux conservatoires de Reims, La Courneuve et Montreuil ainsi qu’à l’IRCAM.... Développant ses propres logiciels avec Max/MSP, il crée et interprète une musique dense et polymorphe, constituée de drones complexes et d’asymétries percussives. En tant que compositeur il créé depuis 2002 des musiques pour le théâtre, la marionnette, la danse / multimédia, ainsi que pour des expositions / installations plastique et vidéos (Forced Entertainment, Cie Veronica Vallecillo, Cie Pseudonymo, Cie KA, Cie La Tramédie, Cie PunchisnotDead, les plasticiens Elise Boual, Mathieu Sanchez, Nicolas Clauss,, … ). Mélant intimement batterie et électronique, écriture souple et improvisation, il créé récemment plusieurs projets personnels (Yama’s Path -‐ 2011, Soul’s Landscapes -‐ 2011, S.E.U. -‐ 2010 , Exhaustion -‐ 2010). Il est également compositeur associé à la compagnie Soundtrack (Patricia Dallio), et travaille régulièrement avec les studios Puce Muse. Il collabore et partage la scène avec de nombreux artistes tels que Kazuyuki Kishino (KK NULL), Hélène Breschand, Tarek Atoui, Susie Ibarra, Eric Pailhé, Robert A.A. Lowe. Il a joué dans des festivals tels que Villette numérique (Paris), Irtijal (Beirut), Exodos (Lubjana), Jazzmandu (Kathmandu), Scènes ouvertes à l’insolite (Paris), The Jerusalem Show (Jerusalem Est), Les détours de Babel (Grenoble), Performa (N.Y.), La Nuit Blanche (Paris), Memory marathon (Serpentine Gallery, Londres), Sharjah Art Biennal 2013 (Emirats Arabes Unis), Ruhr Triennale (Essen, 2013). Commandes récentes : "Metricize" I performance I Sharjah Art Foundation | Sharjah, E.A.U.
(2013) "Talking with the unspoken rythm" I jeu vidéo & musical pédagogique I
PUCE MUSE, La SACEM & CDMC I France (2013-‐14) "Ilôts" | installation générative avec Nicolas Clauss I Cie SoundtrackI France (2012)
"Visiting Tarab" I pièce sonore autour du Tarab I Sharjah Art Foundation | Sharjah, E.A.U. (2011)
"Extraball" | installation interactive avec Patricia Dallio, Antoine Schmitt, Malte Martin I Cie Soundtrack "Exhaustion" I performance / tryptique sonore I Al Mamal Art Foundation | East Jerusalem. (2010)
Guillaume Clausse, comédien Après des études de Littérature, Guillaume Clausse est formé au théâtre dans "les Classes" de La Comédie de Reims sous la direction de Christian Schiaretti, puis à l'Ecole d'Acteurs de Cannes de 2002 à 2005 (avec Philippe Demarle, Alain Françon, Ludovic Lagarde, Georges Lavaudant...). Il crée à Marseille en 2005 la Cie L'Individu, avec Charles-‐Eric Petit et Elisa Voisin (Le di@ble en bouche, Notre Dallas, Le quadrille amoché). Depuis, il a travaillé notamment avec Romeo Castellucci (Tragedia Endogonidia M #.10), Alain Fourneau, Catherine Marnas (Enfants d'Eve Enfants de Lilith, Sainte Jeanne des Abattoirs, Le Dyscolos), Jean-‐Louis Benoit (Les enfances du Cid, La Nuit des Rois), Françoise Chatôt (Les Caprices de Marianne, Romeo et Juliette), Albert Simond, Catherine Hugot (Marie des Grenouilles, la Vie burale), Thomas Gonzalez (La Chouette Aveugle), Renaud-‐Marie Leblanc (Erich Von Stroheim), David Girondin-‐Moab, Nathalie Demaretz (Les Chroniques du Bonheur), et La Maison de la Poésie à Montpellier.
Scènes de la vie ordinaire – Novembre 2012
Extraits de la nouvelle … Rien de mauvais ne se rattache à ma famille avant cette date, mais quelque chose d'étrange a dû arriver alors. Une chronique fait référence à un de la Poer en tant que « maudit de Dieu en 1307 », alors que le folklore villageois n'évoquait, du château qui s'était dressé sur les fondations des anciens temple et prieuré, qu'une peur mauvaise et frénétique. Les histoires qu'on se racontait au coin du feu prenaient les formes les plus épouvantables, rendues plus terribles encore par leur retenue terrifiée et leur flou évasif. Elles représentaient mes ancêtres comme une race de démons héréditaires à côté desquels Gilles de Retz et le Marquis de Sade passaient pour de simples novices, et elles suggéraient à mots couverts leur responsabilité dans les disparitions ponctuelles de villageois pendant plusieurs siècles. … … Je fus arraché à cette vision terrifiante par les mouvements de Négro (son chat), qui, comme d'habitude, dormait à mes pieds. Cette fois, je n'eus aucun doute quant à l'origine de ses grognements et feulements, ni sur la peur qui lui avait fait planter ses griffes dans ma cheville sans se préoccuper de leur effet ; car de tous côtés de la chambre, les murs étaient vivants de sons écoeurants – la reptation irréelle de rats affamés, gigantesques. Il n'y avait plus d'aurore pour distinguer la tapisserie – dont la partie qui était tombée avait été remplacée – mais je n'étais pas suffisamment effrayé pour ne pouvoir allumer la lumière. Les ampoules s'illuminant brusquement, je vis toute la tapisserie animée de mouvements hideux, formant les motifs bizarres d'une étrange danse de mort. Ce mouvement disparut presque immédiatement, et le son avec lui. … … C'est ce qu'ils affirment que j’ai dit quand ils m’ont trouvé dans les ténèbres, trois heures plus tard ; accroupi dans les ténèbres, au-‐dessus du corps replet et à moitié dévoré du Capitaine Norrys, mon propre chat me sautant à la gorge pour la déchiqueter. Maintenant, ils ont fait sauter le prieuré d'Exham, ils ont éloigné de moi mon Négro, et ils m'ont enfermé dans cette pièce close, à Hanwell, avec des chuchotements craintifs sur mon hérédité et mon expérience. Thornton est dans la pièce d'à coté, mais ils m'empêchent de lui parler. Ils tentent, aussi, d'effacer tous les faits qui concernent le prieuré. Quand ils parlent du pauvre Norrys, ils m'accusent de cette chose affreuse, mais il faut qu'ils sachent que je ne l'ai pas fait. Ils faut qu'ils sachent que c'étaient les rats, les rats rampants, filants, dont la galopade ne me laisse jamais dormir ; les rats démons qui courent derrière le capitonnage de cette pièce, et qui m'entraînent au fond des plus immenses horreurs que j'aie jamais connues ; les rats qu'ils ne peuvent jamais entendre ; les rats, les rats dans les murs.
Calendrier de création et perspectives d’exploitation Octobre à décembre 2013 : recherche de subventions et de coproductions ; adaptation de la nouvelle Janvier 2014 : construction des marionnettes et des masques Février : première résidence de création à Besançon – La Friche Mars : seconde résidence de création à Reims au Jardin Parallèle ; création de la scénographie définitive 18 19 20 Avril : création du spectacle au Festival Orbis Pictus – Reims 17 et 18 juin 2014 : Festival des caves de Besançon Autres pistes de diffusion : Cette forme brève sera accompagnée dans un temps ultérieur (2014-‐2015) d’une seconde partie (d’après Lovecraft également) et pourra prétendre tourner sur les festivals et lieux qui avaient accueilli Désillusions marionnettiques en 2010-‐2012 à savoir Mirepoix, le Théâtre de la Girandole, Avignon avec La Condition des soies, le Festival de Grenoble, de Charleville, la Scène nationale de Vandoeuvre… Aperçu technique et financier Prix de cession représentation isolée : 2000 euros hors défraiements pour un comédien, une metteur en scène et un régisseur Noir salle vivement recommandé, obscurité totale indispensable. Durée du spectacle : 30 min Jauge : 80 personnes Montage : 6h, démontage 2h Transport : camion 12 m3 Eléments de décor apportés par la compagnie Ka: un arbre (envergure 2m, hauteur 2m), un tabouret, une table et un escabeau, coulisse pour le comédien, marionnettes, 2 paravents noirs 1m50 x 2m.
Espace scénique : Minimum : ouverture 4m, profondeur 3 m Confort : ouverture 8m, profondeur 5 m Sol : moquette noire (fournie par la compagnie Ka) Très important : En cas de visibilité réduite pour le public (plusieurs rangées de chaises au sol non décalées), il est nécessaire de relever l’espace scénique avec des praticables, car il y a du jeu au sol. Soit au minimum 6 praticables 1mx2m à 1m de hauteur (prévoir frise ou coton gratté pour faire une jupe de scène) Lumière : 1 cable DMX 5 points de la régie au gradateurs gradateur 12 circuits 2,5kw 2 découpes 300/500w ADB 2 pieds pour les découpes 3 PC 300/500w Fresnel Eclairage public : une ou 2 cycliodes, quartz, PC ou autre, sur pieds Prolongateurs 11 F1 fournis par la compagnie Ka 14 platines de sol fournies par la compagnie Ka Gélatines 134 et 206 fournies par la compagnie NB : La compagnie peut fournir l’intégralité du matériel lumière (par prêt à la Friche artistique de Besançon de leur pack scénique lumière), Sauf éclairage public avec variateur. Son : 1 système complet type L.acoustics 112XT , Amadeus mpb 200, Nexo PS 10 (2 enceintes + 2 renforts de grave ou petits subs + 4 canaux d'amplification proscessés + câblage speakon et xlr) le système son sera posé à même le sol (sub et têtes empilés) en fond de scène prévoir un multi 4 paires entre régie et amplis 2 EQ graphiques 32 bandes type Klark technics , BSS Opal Matériel apporté par la compagnie Ka: 1 MacBook pro + carte son et boitier usb dmx Régisseur son et lumière : Samuel Gamet 06 75 67 02 47 -‐ [email protected]