dossier quatuor danel - poitiers

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QUATUOR DANEL Weinberg - Defontaine - Chostakovitch Tarifs: 3,50€ à 14€ - Réservation au 05 49 30 20 22 Mardi 24 novembre - 20h30 Conservatoire de Grand Poitiers 5, rue Franklin 86000 Poitiers conservatoire.grandpoitiers.fr conservatoire de Grand Poitiers Marc Danel, violon Gilles Millet, violon Vlad Bogdanas, alto Yovan Markovitch, violoncelle Symphonie de chambre de Chostakovitch et Concertino de Weinberg par l’orchestre symphonique du Conservatoire. Direction : Benoît Weeger. Mercredi 25 novembre, 19h • Auditorium Saint-Germain • Entrée libre

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Page 1: Dossier Quatuor Danel - Poitiers

QUATUOR DANELWeinberg - Defontaine - Chostakovitch

Tarifs: 3,50€ à 14€ - Réservation au 05 49 30 20 22

Mardi 24 novembre - 20h30

Conservatoire de Grand Poitiers5, rue Franklin 86000 Poitiersconservatoire.grandpoitiers.fr

conservatoire de Grand Poitiers

Marc Danel, violonGilles Millet, violonVlad Bogdanas, altoYovan Markovitch, violoncelle

Symphonie de chambre de Chostakovitch et Concertino de Weinbergpar l’orchestre symphonique du Conservatoire. Direction : Benoît Weeger.Mercredi 25 novembre, 19h • Auditorium Saint-Germain • Entrée libre

Page 2: Dossier Quatuor Danel - Poitiers

QUATUOR DANELQUATUOR DANELMarc Danel, Gilles Millet (violons) - Vlad Bogdanas (alto) - Yovan Markovitch (violoncelle)

Le Quatuor Danel a été fondé en 1991 et est depuis lors à l’avant-garde de la scène musicale internationale, avec des concerts importants dans le monde entier et une série d’enregistrements de CD révolutionnaires. Le quatuor est célèbre pour ses interprétations audacieuses et concentrées des cycles de quatuor à cordes de Haydn, Beethoven, Schubert, Shostakovich et Weinberg. Leur vision vivante et fraîche du répertoire du quatuor traditionnel leur a valu les éloges du public et de la presse. L’autre partie de leur force réside dans la collabora-tion avec de grands compositeurs contemporains tels que Wolfgang Rihm, Helmut Lachenmann, Sofia Gubai-dulina, Pascal Dusapin Jorg Widmann et Bruno Mantovani.Les compositeurs russes occupent une place particulière dans le répertoire du Quatuor Danel. Ils ont défendu tous les quatuors à cordes de Shostakovich et enregistré le cycle complet pour Fuga Libera en 2005. Ce coffret a été réédité par Alpha et compte tou-jours comme l’une des interprétations de référence des quatuors de Shostakovich. Le Danel a été le premier quatuor à enregistrer l’autre grand cycle de quatuors à cordes du XXe siècle: les 17 quatuors de Mieczysław Weinberg. Leur performance à Manches-ter et à Utrecht était la première interprétation en direct du cycle complet de Weinberg dans le monde.L’éducation est également au cœur des activités du Quatuor Danel. Une partie essentielle de leur mission est de transmettre leurs connaissances, leur expérience et l’héritage musical qu’ils ont reçu de leurs propres mentors: membres des quatuors Amadeus et Borodin, Fyodor Druzhinin, Pierre Pe-nassou, Walter Levin et Hugh Maguire. Depuis 2005, le Quatuor Danel est quatuor en résidence à l’Université de Manchester, où ils entretiennent une tradition de coaching et de collaborations avec des musicologues de renommée mondiale. Depuis 2015, ils enseignent également régulièrement à la Netherlands String Quartet Academy d’Amsterdam. Ils ont donné des cours à l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA), à l’Université du Maryland et au Skidmore College, à l’Université nationale des Arts de Taipei, au Conservatoire de musique et de danse de Lyon, aux Conservatoires de Lille et de Nice et auFestival de musique de chambre de Kuhmo. Le journal actuel du quatuor les emmènera dans les principales salles de concert de Bruxelles, Amsterdam, Paris, Londres, Madrid, Vienne, Hambourg, Leipzig, Milan, Taipei, Tokyo, New York, Washington, Los Angeles et San Francisco, mais ils sont également jouer à l’aise dans des lieux intimes moins connus. Le Quatuor Danel est un invité régulier de festivals tels qu’Ottawa, Kuhmo, Cork, Lofoten, Rosendal, Schleswig-Holstein, Bregenz, Schostakowitsch Tage Gorisch, Luzern Zaubersee, Sakharov Festival, Richter Festival, Enescu Festival, Fayence, Luberon, Montpellier, Folles Journées Journées de Nantes. Les saisons actuelles, le Danel proposera une série de cycles de quatuor à travers le monde: les cycles complets de Shostakovich et Weinberg à Phillips Collection Washington, Wigmore Hall, Muziekgebouw Amsterdam et TivoliVredenburg Utrecht, Philharmonie de Paris, Elbphilarmonie Hamburg, En octobre 2016, le Quatuor Danel a commencé une résidence de 3 ans à Utrecht, comprenant des concerts, des masterclasses, des conférences et des collaborations inhabituelles avec d’autres artistes. Le Danel’s sera en résidence à Wigmore Hall pendant trois ans en 2019.

Programme

Mieczysław WeinbergQuatuor à cordes n° 8, opus 66

Jean-Luc Defontaine Pour une étoile, quatuor pour deux violons, alto et violoncelle

Dimitri Chostakovitch Quatuor à cordes n° 8 en ut mineur, opus 110

Page 3: Dossier Quatuor Danel - Poitiers

Mieczysław WEINBERG1919-1996

Né à Varsovie, 8 décembre 1919 ; mort à Moscou, 2 février 1996. Compositeur russe d’origine polonaise.Il commence à écrire de la musique très jeune, sous l’autorité de son père, Szmul, musicien. Sa mère, Sura Dwojra (Sara Débora) Stern, est actrice. À l’âge de 10 ans, il joue du piano dans le théâtre où son père travaille.En 1931, il intègre la Conservatoire de Varsovie où il étudie le piano avec Józef Turczyński. Son talent pianistique est remarqué par le grand virtuose Joseph Hoffman qui organise le séjour de Weinberg aux États-Unis afin qu’il y poursuive ses études. Mais l’invasion de la Pologne par les troupes hitlériennes met un terme à ce projet.Fuyant le danger nazi vers l’Union soviétique, sa famille est arrêtée à la frontière par la police allemande, ses parents et sa sœur sont assassinés dans le camp de Trawniki près de Lublin. Ayant pu fuir, Weinberg reprend des études en Union soviétique. La mort de ses proches lui est confirmée

dans les années 1960.En 1939, il est admis dans la classe de Vassili Andreyevich Zolotarev au Conservatoire de Minsk en Biélorussie. Il est diplômé en juin 1941. Pendant la guerre, il est envoyé à Tachkent, en Ouzbékistan, où il rencontre et épouse Natalija (Nathalie), Weinberg rencontre Chostakovitch dont la musique agit sur lui comme un révélateur : « C’était comme si je naissais à nouveau [...] Bien que je n’aie pas pris de leçons de lui, Dimitri Chostakovitch a été la première personne à laquelle j’ai montré chacune de mes nouvelles œuvres. » Leur amitié a duré jusqu’à la mort de Chostakovitch en 1975.Chostakovitch aide à l’installation de Weinberg à Moscou, en 1943, qui entame une carrière de musicien et de compositeur indépendant. Ses œuvres sont régulièrement créées par ses amis, Il gagne sa vie en composant pour le cinéma, le théâtre, la radio, et le cirque. Il est parfois soutenu financièrement par Chostakovitch.Emprisonné le 6 février 1953, parce que l’oncle de son épouse, Miron Wowsi, est un médecin pris dans le « complot des blouses blanches », neuf médecins du Kremlin accusés de vouloir assassiner des dirigeants politiques. Il est libéré trois mois plus tard, avec son oncle... Staline est mort le 5 mars, ce qui en a peut-être plus fait que l’intervention de Chostakovitch.Si la programmation de ses œuvres ne sont pas encouragées par l’administration, des interprètes s’y intéressent, dont Emil Gilels, Mariya Grinberg, un plus plus tard Mstislav Rostropovitch et les chefs d’orchestre Alexander Gauk et Kurt Sanderling (ayant fui également l’Allemagne nazie), qui créaient souvent ses œuvres peu après leur achèvement. Au cours des deux dernières décennies de sa vie, sa production n’a cessé de croître, dont de nombreux opéras. En 1990, il est gratifié du Prix d’État d’Union soviétique.Son œuvre est influencée par Chostakovitch, Prokofiev, Myaskovsky, Bartók et Mahler. Elles suivent souvent le fil d’un programme autobiographique, entre méditation et épisodes radieux. Sa 21e symphonie commémore l’incendie du ghetto de Varsovie où nombre de ses proches sont morts. La tragédie de la Seconde Guerre mondiale et de le l’enfance détruite y côtoie une volonté d’harmonie et d’équilibre classique.

Quatuor à cordes n° 8, en ut mineur opus 66Adagio – Poco andante – Adagio Allegretto – Allegro - Adagio

Composé entre janvier et mai 1959, le Huitième Quatuor est dédié au Quatuor Borodine, qui le crée le 13 novembre de la même année dans la Petite Salle du Conservatoire de Moscou. Avec son humeur contemplative et mélancolique, sa structure concise et ses tournures de phrase inoubliables, il est longtemps resté le plus célèbre des quatuors de Weinberg en Occident, figurant notamment au répertoire des Lindsay. L’œuvre est construite en un seul mouvement, avec trois subdivisions plus ou moins précises. L’ouverture solennelle ada-gio a l’allure d’une introduction lente menant à un premier mouvement principal, lequel se trouve être un poco andante aussi mélancolique qu’une marche lente. Un moment de pathos intense surgit lorsque la triade d’ouverture en ut majeur revient avec la superposition de figures gémissantes, passage mémorable dont Weinberg se souviendra pour le moment émotionnel clé de son opéra, L’Idiot, inspiré de Dostoïevski et dans sa dernière symphonie, la n° 22.Un allegretto composé en rondo apparaît comme une sorte de deuxième mouvement, ses intonations klezmer se trou-vant rehaussées dans la contre-exposition. Ceci est suivi d’un deuxième thème ardent développé dans un brusque allegro à 3/8. Weinberg nous renvoie pour finir à son « premier mouvement » adagio avant une troisième phrase magistrale dans laquelle des thèmes antérieurs se trouvent mélangés et recombinés jusqu’à leur réconciliation finale.

Page 4: Dossier Quatuor Danel - Poitiers

Jean-Luc DEFONTAINE Né en 1971 à Libourne, Jean-Luc Defontaine aborde la musique par l’étude du violon. Très tôt intéressé par la composition, il entreprend une formation au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris dans les classes d’écriture et d’analyse auprès de Roger Boutry, Bernard de Crépy, Thierry Escaich, Alain Louvier et obtient en 1998 le Diplôme de Formation Supérieure d’écriture mention Très Bien comprenant les premiers prix d’harmonie, contrepoint, fugue et analyse. Par la suite, il se perfectionne en orchestration auprès de Jean-François Zygel.Son goût pour la musique française des XXème et XXIème siècles se retrouve dans l’intégralité de ses œuvres et s’exprime dans leurs couleurs sonores. La pièce symphonique Souvenir d’un visage en est l’illustration ; chacun de ses tableaux revêt une teinte particulière de même que les différentes parties du trio Couleurs d’un rêve. Cette mosaïque est également synonyme de scintillement dans la pièce d’orgue Pour un vitrail imaginaire où la musique est d’inspiration dansée. Cette influence caractérisera d’autres œuvres telle la Sonate pour violoncelle et piano ou le Concerto pour orgue et orchestre à cordes. Si les Deux poèmes de Jean de la Ville de Mirmont (La mer est infinie ; Diane, Séléné) marquent le retour à un univers apaisé et à une musique impressionniste, son oratorio La sortie d’Egypte ainsi que le trio D’ombre et de lumière accentuent de manière encore plus affirmée les oppositions de caractère et renforcent les tensions harmoniques. Invité du Festival Toulouse les Orgues, Jean-Luc Defontaine a également collaboré avec les musiciens de l’Orchestre Poitou-Charentes, le chef Emmanuel Trenque, le chœur de l’Opéra de Tours, le Trio George Sand, le Trio Atanassov. Sous l’impulsion de l’Institut des Arts et Musiques Sacrés de Toulouse et de l’organiste Stéphane Bois, un enregistrement de Pour un vitrail imaginaire et Diane, Séléné a été réalisé (éditions Hortus). Jean-Luc Defontaine enseigne l’écriture et la composition au Conservatoire à Rayonnement Régional de Poitiers.

Pour une étoile - quatuor pour deux violons, alto et violoncellePièce dédiée au Quatuor Danel

Cette oeuvre invite l’auditeur à suivre un chemin à l’issue duquel réside une lumière. S’organisant autour de trois mouvements principaux, le quatuor s’ouvre par une introduction où un court motif thématique est exposé au premier violon. Apparaissant sous différents éclairages tout au long de la partition, il sera le fil conducteur d’un parcours mettant en valeur des épisodes contrastés. Premier et troisième mouvementsd’écriture vigoureuse encadreront un moment expressif et élégiaque. Ces diverses oppositions de caractère donneront lieu à une coda contemplative s’achevant dans l’onctuosité des cordes graves.

Page 5: Dossier Quatuor Danel - Poitiers

Dimitri CHOSTAKOVITCH1906 Saint-Pétersbourg – 1975 Moscou

Compositeur, patriote et citoyen soviétique le plus décoré de son pays, Dimitri Chostakovitch a toute sa vie construit une œuvre entre soumission et contestation. Ses mémoires comme sa musique évoquent la dictature de manière éloquente.Dimitri Chostakovitch fait ses études au Conservatoire de Petrograd dont la direction est alors assurée par Alexandre Glazounov. Au terme d’une scolarité brillante, il compose à dix-neuf ans sa première Sumphonie qui remporte un succès d’estime et sera bientôt un triomphe à Moscou, Berlin puis Philadelphie.Tout comme Beethoven, dont il est fervent admirateur, Chostakovitch consacre une grande partie de son œuvre à la symphonie et au quatuor, deux genres auxquels il consacrera quinze opus. La richesse de l’œuvre de Dimitri Chostakovitch réside dans la contradictions au sein desquelles s’est déroulée sa vie de créateur. L’opposition entre une musique « officielle » publique et une musique plus libre et plus personnelle caractérise l’ensemble de l’œuvre du compositeur dont le succès connaîtra des hauts et des bas, recueillant tantôt les honneurs, tantôt la censure du gouvernement.Considéré comme le « Beethoven du XXème siècle », Dimitri Chostakovitch est l’un des très rares compositeurs vivant en URSS ayant réussi à concilier une carrière sous un régime totalitaire avec l’édification d’une œuvre personnelle.

Quatuor à cordes n° 8 en ut mineur, opus 110I. Largo – II. Allegro molto – III. Allegretto – IV. Largo – V. Largo.

Officiellement dédié « aux victimes du fascisme et de la guerre », le Quatuor n° 8 de Chostakovitch pense surtout aux martyrs du stalinisme, dont le compositeur lui-même. Outre qu’il y cite ses Symphonies n° 1 et 5 (I), le Trio à clavier n° 2 (II), le Concerto pour violon¬celle n° 1 (III) et deux passages de Lady Macbeth de Mzensk (IV), l’auteur du Nez griffe les cinq mouvements, tous en mineur, de ses initiales selon l’alphabet musical germanique – DSCH, soit ré - mi bémol [Es] - do - si.Le premier Largo se structure entièrement autour de cette fameuse signature, exposée en canon du grave vers l’aigu avant une lamentation du violon I sur un bourdon longuement tenu par les trois autres archets. Le violoncelle aura bientôt l’occasion de déployer son chant mélancolique, qui ramène à l’incontournable monogramme, pour une conclusion affectée. Quel contraste avec la course rageuse de l’Allegro molto, où le primarius rugit par-dessus les coups de patte de ses partenaires ! L’alto fera de même, puis les deux violons, avant de laisser éclater le « thème juif » emprunté au finale de l’Opus 67. À l’issue de la danse grinçante, mordante et ironique de l’Allegretto, place à un nouveau Largo, où de lourdes déflagrations dramatiques encadrent et ponctuent de lugubres épisodes sur lesquels plane, entre autres, le spectre du Dies irae. Comme pour boucler la boucle, une fugue sur le motif « DSCH » ouvre l’ultime volet, dont le son finit par s’éteindre dans les ténèbres.

Page 6: Dossier Quatuor Danel - Poitiers

Bibliographie

PartitionsMieczyslaw Weinberg. Quatuor à cordes n° 8 opus 66. Peer Music. 246 WEI

Dmitri Chostakovitch. Quatuor à cordes n° 8 opus 110. Sikorski. 246 CHO

LivresC. LEMAIRE, Frans. Le destin russe et la musique. Un siècle d’histoire de la Révolution à nos jours. Fayard, 2005. 780.947 LEMDERMONCOURT, Bertrand. Dimitri Chostakovitch. Actes Sud, 2009. 780.92 CHOMEYER, Krzystof. Dimitri Chostakovitch. Fayard, 1999. 780.92 CHOVOLKOV, Solomon. Chostakovitch et Staline. Éditions du Rocher, 2005. 780.92 CHO

DisquesDimitri Shostakovich. Intégrales des quatuors à cordes. Quatuor Danel. Fuga Libera, 2005. 3 CHO 144Mieczystlaw Weinberg. Intégrales des quatuors à cordes. Quatuor Danel. CPO, 2008. 3 WEI 144

DVDNotes interdites - Scènes de la vie musicales en Russie soviétique. Un film de Bruno Monsaingeon. Naïve Classique, 2008. 780.904 MON