Sciences économiques et sociales Terminale Thème 2 : Travail et emploi
1 Lycée Olympe de Gouges, Madame Nave‐Bekhti
Chapitre 4. Dans quelle mesure l’organisation du travail est‐elle source de croissance ?
Notions à acquérir Organisation du travail, Division du travail, Qualification, Taylorisme,
Fordisme, Toyotisme, Contrat de travail, Flexibilité
Introduction A rédiger en évaluation sommative.
I. Certaines organisations du travail à l’intérieur des entreprises se sont révélées efficaces
Nous expliquerons comment la manière d’organiser le travail dans les entreprises peut contribuer à augmenter la production de richesse. Le changement d’organisation du travail apparaissant ici comme une innovation organisationnelle (la seule innovation que nous n’avions pas étudiée dans le chapitre 3).
Documents du manuel : n°1 à 7 pages 84 à 87.
A. Le système tayloro‐fordiste jusque dans les années 1970 Cette première sous‐partie sera l’occasion de rassembler ce que vous devez savoir sur ce système
d’organisation de la production.
B. Le toyotisme et le post‐taylorisme depuis Cette seconde sous‐partie sera l’occasion de rassembler ce que vous devez savoir sur l’organisation du
travail aujourd’hui dans la plupart des entreprises.
II. La flexibilité peut être source de croissance
La flexibilité est un thème récurrent de la vie politique française depuis plusieurs années, elle est souvent présentée comme la solution pour renouer avec la croissance. Nous verrons pourquoi la flexibilité permet d’augmenter la production de richesses.
Documents du manuel : n°25 et 26 pages 118 ‐119.
A. Les flexibilités permettent d’ajuster les facteurs de production… Nous définirons les différentes formes de flexibilité et nous verrons pourquoi cela permet d’augmenter la
productivité.
B. … de s’adapter à la demande Nous montrerons que l’autre objectif important de la flexibilité est d’adapter la production à la quantité et à
la qualité de la demande, ce qui est important pour contribuer à la croissance économique.
III. Mais il y a des limites
Après avoir montré comment le choix d’une organisation du travail plus productive était source de croissance, il est temps d’exposer les limites de cette relation.
A. Les effets contre‐productifs de l’organisation du travail dans les entreprises Nous rassemblerons ici des éléments abordés dans le cadre du devoir maison des vacances.
B. Les effets pervers de la précarisation de l’emploi Nous verrons que la flexibilité peut poser problème en termes de demande du fait de la précarité qui
l’accompagne pour un plus grand nombre de salariés mais aussi d’entreprises sous‐traitantes.
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CONCLUSION A rédiger en évaluation sommative.
Pour travailler
Utilisez votre manuel en vous aidant du sommaire et de l’index.
Activités Activité n°1
Analysez le sujet‐titre du chapitre.
Activité n°2
Travail de groupe sur les organisations du travail : Groupe n°1 : le taylorisme Groupe n°2 : le fordisme Groupe n°3 : la crise du tayloro fordisme Groupe n°4 : le toyotisme Groupe n°5 : le post‐taylorisme 4 à 5 élèves par groupe, le but est de présenter sur une grande feuille ce qu’il faut savoir sur le thème en
utilisant les connaissances personnels et les documents pertinents indiqués dans le manuel.
Activité n°3
Travail de groupe (à nouveau 4 à 5 élèves par groupe) afin de proposer une carte conceptuelle de la notion de flexibilité.
Activité n°4 Activité n°5
Quelles notions issues des travaux de groupe la bande‐dessinée ci‐après illustre‐t‐elle ?
Activité n°6
Analysez les deux sujets des questions de synthèse
Activité n°7
Pour chaque sujet, cherchez les notions du programme auxquelles les documents font allusion (soulignez les passages pertinents et notez la notion dans la marge de droite.
Activité n°8
Cherchez les réponses aux questions de travail préparatoire de chacun des sujets.
Activité n°9
Par groupe de 4 à 5 élèves proposez un plan détaillé pour un des deux sujets de question de synthèse.
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Sujet de baccalauréat n°1 (Liban, 2007)
THÈME DU PROGRAMME :
Travail et emploi Travail préparatoire (10 points) Vous répondrez à chacune des questions en une dizaine de lignes maximum. 1. Quelles sont les caractéristiques de l'organisation du travail avant les « prémisses du changement » ? (document 1) (2 points) 2. Quelle(s) rupture(s) introduit le changement d'organisation du travail en France à partir des années 80 ? (document 1) (2 points) 3. Faites une phrase avec les deux données encadrées. (document 2) (1 point) 4. Quelle tendance en matière d'organisation du travail est mise en évidence dans le document 2 ? (2 points) 5. Que recherchent les entreprises en proposant des emplois précaires à leurs salariés ? (connaissances en relation avec le document 3) (2 points) 6. Quels sont les facteurs explicatifs du ralentissement de la productivité à la fin des années soixante-dix mis en évidence dans le document 4 ? (1 point) Question de synthèse (10 points) Après avoir présenté l'évolution de l'organisation du travail depuis les années soixante dans les pays développés, vous vous interrogerez sur les facteurs explicatifs de cette évolution. DOCUMENT 1
Pour des raisons multiples qui tiennent, pêle-mêle, à l'ouverture croissante
de l'économie française sur des marchés concurrencés, aux effets des nouvelles technologies de l'information et de la communication sur les outils de production ou encore aux exigences des consommateurs, les entreprises ont dû réviser leur mode d'organisation. Les prémisses du changement sont perceptibles à compter des années 80, période au cours de laquelle le modèle japonais connaît un succès d'estime parmi les spécialistes de l'organisation du travail. [...]
Dans une logique de concurrence multicritères (prix, services associés, disponibilité du produit …), la qualité devient ensuite une préoccupation prédominante. Les procédures de traçabilité sont mises en œuvre dans un tel esprit. Elles exigent des salariés d'intervenir au plus tôt et au plus près du processus de production, et cela de manière à signaler les imperfections et à remédier aux défaillances aussi vite que possible.
Source : Michel LALLEMENT, Organisation et relations de travail, Cahiers Français n°326,
La documentation française, mai-juin 2005
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DOCUMENT 2
Un travail plus intense dans des délais plus courts Proportion, en %, de salariés qui déclarent ...
(1) Déplacement automatique d'un produit ou d'une pièce ou cadence automatique d'une machine ou travail à la chaîne.
Source : INSEE, DARES, Le Monde du 4 octobre 2005 DOCUMENT 3
Emploi à temps partiel et emploi temporaire dans quelques pays de l'OCDE
(en % de l'emploi total) Emploi à temps partiel Emploi temporaire 1990 2002 1990 2002 France 12,2 13,7 10,5 14,1 Allemagne 13,4 13,7 10,4 12,0 Royaume-Uni 20,1 23,0 5,2 6,1 UE15 13,3 16,4 10,5 13,0 L’emploi temporaire regroupe les CDD, l’intérim, les apprentis et les contrats aidés.
Source : OCDE, Perspectives de l'emploi, 2003
29
54
23
10
12
34
23
46
16
9
31
39
17
28
5
7
41
42
0 10 20 30 40 50 60
Un contrôle hiérarchique permanent
Une demande extérieure exigeant une réponse immédiate
Une norme ou un délai en une heure au plus
Une contrainte machinique (1)
Deux contraintes de rythme ou plus
Une contrainte de rythme
1988
1991
1984
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DOCUMENT 4
Rationaliser et mécaniser se sont avérés des principes très efficaces après la Seconde Guerre mondiale, mais une fois les économies reconstruites et modernisées, l'insuffisante prise en compte des savoir-faire ouvriers se fait progressivement sentir, de même que l'alourdissement quasi général du capital. Ce sont autant d'éléments de ralentissement de la productivité apparente du travail(1) et plus encore de la productivité globale des facteurs(2) … au point que, à la fin des années soixante-dix, il était devenu plus important pour les firmes de lutter contre la flânerie des machines que celle des salariés ! Ainsi se trouvait compromis l'un des ressorts du modèle de croissance de l'après-guerre.
[...] Ainsi s'explique la crise des méthodes traditionnelles de marketing qui, bien souvent, se bornaient à rendre attractif pour le consommateur un produit conçu pour les commodités de l'organisation de la production. L'alourdissement des stocks et la lenteur de réaction aux nouvelles demandes des consommateurs constituent la sanction de cette caractéristique institutionnelle du fordisme, longtemps cachée par une croissance forte et stabilisée.
Source : Jean-Pierre DURAND, Vers un nouveau modèle productif ?, Alternatives Économiques SYROS (1993) (1) Productivité apparente du travail : valeur ajoutée rapportée aux effectifs employés. (2) Productivité globale des facteurs : production rapportée à l’ensemble des dépenses engagées pour l'obtenir (facteur travail, capital et consommations intermédiaires).
Sujet de baccalauréat n°2 (Polynésie, 2003) Travail préparatoire (10 points) Vous répondrez à chacune des questions en une dizaine de lignes maximum. 1. Quels peuvent être les moyens mis en place dans le cadre d'une organisation plus flexible du travail permettant de résoudre les « deux crises du fordisme »? (document 1) (2 points) 2. Montrez qu'une réorganisation du travail instaurant plus de flexibilité peut être favorable aux entreprises et aux ménages. (document 1) (2 points) 3. Quelles relations pouvez-vous établir entre croissance de la productivité du travail et croissance économique? (document 2) (1 point) 4. La croissance de l'emploi à temps partiel s'est-elle accompagnée d'une accélération de la croissance économique? (document 2) (1 point) 5. Montrez les effets de la flexibilité du travail sur la précarité du travail. (document 3) (2 points) 6. Montrez les effets de la précarité du travail sur la croissance économique. (document 3) (2 points) Question de synthèse (10 points) Après avoir montré qu'une organisation du travail plus flexible peut être source de croissance économique, vous présenterez les limites de cette relation. Document 1 De nouveaux systèmes productifs ont émergé dans l'ensemble des pays industrialisés depuis le milieu des années 80. Ils mêlent les principes américain et nippon pour chercher à résoudre les deux crises du fordisme: la variabilité de la demande et la résistance des travailleurs. Les nouvelles formes d'organisation se diffusent à la fois dans l'industrie manufacturière et le secteur tertiaire ( ... ). La production au plus juste recherche la qualité et la flexibilité. Ces objectifs nécessitent la décentralisation, l'organisation du travail en petite équipe autonome, la rotation des postes, l'amélioration constante (du processus de production et du produit), le juste-à-
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temps au sein de l'entreprise et du réseau clients-fournisseurs, et l'utilisation optimale de l'ensemble des ressources humaines. ( ... ) Cette nouvelle organisation du travail offre des gains importants de productivité du travail mais aussi de productivité totale des facteurs. Elle permettrait donc d'expliquer la reprise depuis le début des années 90 des gains de productivité aux États-Unis. ( ... ) Les considérables gains sont redistribués en trois parts approximativement égales. Ils bénéficient pour un tiers aux consommateurs à travers des baisses de prix. Un tiers a été distribué aux salariés et plus particulièrement aux cadres. Le dernier tiers des gains revient aux dirigeants qui voient leurs rémunérations exploser, et surtout aux actionnaires.
Philippe Askenazy, La Croissance moderne, organisations innovantes du travail, Économica, 2002. Document 2 Emploi à temps partiel, croissance de la productivité du travail et du PIB dans quelques pays de l'OCDE
PAYS Emploi à temps partiel (en % de la population active)
Taux de croissance annuel moyen de la productivité par tête (en %)
Taux de croissance annuel moyen du PIB (en %)
1983 2000 1980-90 1990-99 1980-90 1990-99
États-Unis 18,4 12,8 1,3 1,8 3,2 3,2
Japon 16,1 23,1 2,7 0,9 4 1,3
France 9,7 16,9 2,1 1,2 2,4 1,6
Royaume-Uni 21,4 24,9 2 1,9 2,7 2 Sources: d'après L'État de la France, La Découverte, 2002; d'après l'OCDE et Eurostat;
et Olivier Marchand, Plein Emploi, l'improbable retour, Gallimard, coll. « Folio actuel », 2002. Document 3 La flexibilité interne serait positive et favorable à la performance de long terme: en acceptant la polyvalence entre fonctions qualifiées, la mobilité interne entre services et entre établissements, la formation continue et la progression de carrière au mérite, les salariés et les entreprises s'engageraient dans une dynamique de construction de compétences collectives et de compétitivité par la qualité. En revanche, la flexibilité externe, qui vise avant tout la réduction des coûts par la compression de la masse salariale, favoriserait les ajustements à court terme (licenciements, embauches en CDD) et saperait la capacité d'innovation. Cette opposition doit aujourd'hui être relativisée. Compétitivité-prix et hors-prix1 doivent se compléter: les entreprises de pointe présentes sur le marché mondial sont soumises à la fois à des pressions très fortes sur les coûts, et à des exigences de qualité et d'innovation. Aussi, elles pratiquent à la fois la flexibilité externe et la flexibilité interne. La part des emplois précaires ne cesse d'augmenter. 1. Compétitivité hors-prix: capacité à faire face à la concurrence grâce notamment à la qualité des produits, le service après-vente, les délais respectés, etc.
Thomas Coutrot, Critique de l'organisation du travail, La Découverte, coll. « Repères ».