Les Bleuets p.4la cité des Bleuets p.6, Paul Bossard p.8, Biblibleuets p.9, la MPTdes Bleuets-Bordières p.9, la résidence Castel p.9, Jean-Paul Viguier p.10,les carrières de calcaire grossier à Créteil p.11
Les Buttes p.14Le château p.14, le quartier p.14, les occupations successives de l’édifice p.15, le Carmel Sainte-Thérèse p.16, la scierie p.17
Le Centre Hospitalier Intercommunal p.18
Les Jardins Familiaux p.21
Les Bords de Marne p.22Les îles p.22, les artistes de l’Abbaye p.24, l’île de Brise-Pain p.27,l’île Sainte-Catherine p.29, le chemin du Bras du Chapitre p.29, lesinondations p.31
Créteil-Village p.32 Les bains douches p.33, l’école Victor Hugo p.33, le marché p.34, lamaison du Combattant p.35, la MJC Village p.36, la Grande Rue p.36,la cave de la fin du XVe siècle p.37, l’église p.38, la bibliothèqueVillage p.38
Autour du parcours : le cimetière p.39
SommaireSommaire
Ce troisième Carnet de VoyagesCristoliens vous emmène dans le quartierdes Bleuets, construit dans les années 60,puis vous fait remonter le temps à traversles Buttes et les Bords de Marne, jusqu’aucœur du village ancien de Créteil.Diversité des époques, diversité aussi du tissu architectural et urbain, de l’habitat collectif au tissu pavillonnaire,en passant par les maisons de maître et les villas pittoresques.Un itinéraire plein de charme, apaisé par la présence de l’eau, illustré par des témoignages d’habitants et desregards d’artistes photographes.Architecte, archiviste, archéologue et historien vous font partager leurconnaissance de ces lieux, mosaïqued’une ville où toutes les époques semêlent et se répondent.Je vous souhaite une agréable promenadeà travers notre ville.
Laurent CATHALADéputé Maire
Amis promeneurs,“
”
Nous avons acheté un terrain
- qui avait un style lunaire
plein de cailloux - et c’est mon
mari, qui n’était pas maçon,
qui a construit la maison. Il
travaillait dans un bureau.
Il était handicapé d’une
main. C’est le samedi et le
dimanche, après le travail
ou les jours de fête, qu’il a
construit le petit nid pour ses
enfants. Lorsque nous avons
acheté le terrain, il n’était
pas comme vous le voyez
maintenant : c’était des car-
rières et il a fallu creuser à
trois mètres de profondeur
pour trouver du sol dur. On a
acheté le terrain en mai 1955.
En mai 1957, tout était fait
même le chauffage et la
tapisserie. C’est dire le travail
qui a été fait.
Avant de venir à la rue des
Bleuets, nous habitions à
Maisons-Alfort dans une seule
pièce avec deux enfants.
Auparavant j’étais chez mes
parents à Maisons-Alfort rue
Parmentier. Je suis née dans
le Gard, à Nîmes. Je suis arrivée
avec mes parents à Maisons-
Alfort à l’âge de trois mois et
je suis toujours dans le Val-
de-Marne.
Nous n’étions pas riches et
nous avons construit malgré
beaucoup de difficultés finan-
cières. Je travaillais à Paris,
je prenais le train à la gare
de Maisons-Alfort-Alfortville
jusqu’à la gare de Lyon où je
prenais le métro. Par la suite
j’ai travaillé durant trente ans
à la mairie de Bonneuil-sur-
Marne au secrétariat du maire.
“Les BleuetsLes Bleuets
4
Lorsque l’on montait sur la
gauche de la rue, il y avait un
petit renfoncement avec un
café qui faisait le coin, puis un
boucher et un boulanger, en
face il y avait une épicerie. Il
y avait aussi des jardins
ouvriers. A l’époque, de chez
Madame Gohel qui habite au
n°61, on apercevait la tour
Eiffel au loin, c’est vous dire
qu’il n’y avait pas grand-
chose.
A la place du garage, il y avait
un poulailler : nous avions des
faisans dorés, des pigeons,
des poules, des canards,
enfin tout ce que l’on peut
trouver dans un poulailler.
Une grand-mère habitait dans
le quartier, son mari était gra-
vement malade, elle venait
tous les jours chercher un œuf
pour lui et j’avais pris l’habi-
tude d’en mettre un de côté
pour elle.
La plupart des maisons ont
été construites par leurs pro-
priétaires. Il y avait une am-
biance formidable d’amitié :
on s’entraidait, on mangeait
tous ensemble.
Témoignage recueilli rue desBleuets auprès de MadameRenée Guyon par Delphine,Caroline, Firmin, Gaëlle, Luce,Vithursan, Hedi, Marouane,Loubna, et Laëticia de laMaison Pour Tous des Bleuets.
Ce témoignage provient desateliers mis en place parl’Association Images Buisson-nières à la Maison pour Tous
des Bleuets dans le cadred’animations liées au par-cours.La mémoire des habitants estau centre de la mémoire de laville. Ils sont présents dansles différents témoignagesque vous trouverez parsemésdans le carnet mais égale-ment à travers ces ateliersdirigés par des artistes-photographes (Philippe Fabian,Marie-Hélène Le Ny et PierreFabris).Les premiers habitants duquartier ont partagé avec lesplus jeunes leur témoignageet permis la création d’œuvresphotographiques.
”
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La cité des Bleuets
Architecte :Paul BossardMaître d’ouvrage : Benjamin Kaplan (pour la société ICP)Organisme de gestion :SAGECOProgramme :500 logements, espaces vertsDate : 1959 à 1962
En 1960, la cité des Bleuetss’installe à l’emplacementdu lieu-dit le Chemin deSaint-Maur.Situé dans la partie bassedes Bordières, ce lieu-ditdoit son nom au chemin deSaint-Maur à Maisons (rue
Chéret) qui le longe et quipermettait de relier l’abbayede Saint-Maur à sa terre deMaisons.
Les bâtiments construits parPaul Bossard entre 1959 et1962, afin de répondre à lapénurie de logements dénon-cée par l’abbé Pierre en 1954,forment des petits parallélé-pipèdes à l’aspect minéral.Les immeubles sont orientésest-ouest et chaque apparte-ment “traversant” bénéficied’un double ensoleillement.Des espaces verts vallonnésles entourent, sillonnés depetits cheminements piéton-niers.
Les Bleuets
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La construction se fait enagençant des éléments pré-fabriqués, technique qui sedéveloppe à l’époque dansles grands ensembles.
L’architecte a étudié lesmoindres détails : les maté-riaux sont homogènes ; lesangles des façades sont traités comme des élémentsarchitecturaux et non commela rencontre de deux pans ;les bandeaux couronnant lesédifices sont incrustés depierre et constitués de plu-sieurs éléments qui s’emboî-
tent ; les panneaux de façadesont calculés d’après uneunité proche du modulor(unité de mesure de LeCorbusier) avec des portionsharmonieuses de pleins etde vides. Des faux plafondssont installés dans les hallsd’entrée pour déposer lesbagages.
Le quartier se dote d’équipe-ments de proximité : le collègePlaisance (1960), l’écoleBeuvin (1963), une maisondes jeunes (1969) actuelleMaison pour Tous, un relaismairie (1983), une résidencepour personnes âgées (1984),une bibliothèque appeléeBiblibleuets (1985), l’écolematernelle Le Cléac’h (1986)et une halte-garderie (1991).
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Paul BOSSARD
Né le 21 mai 1928 en Bretagne, ilentre aux Beaux-Arts de Parisen 1950 et se fait remarquerpour ses idées nouvelles sur laconstruction et l’architectureet sa forte personnalité.Il révèle ses compétencesauprès de Michel et Jean-PierreBeguin et de Jean Dubuisson.Il conçoit aux Bleuets sa plusimportante réalisation quiconnut un grand retentisse-ment. Cet ensemble de loge-ments sociaux détonne aumilieu des constructions con-temporaines. Malgré le succèsde ce projet, il ne renouvellepas l’expérience et se concent-re sur l’enseignement : aprèsun court passage à l’Institutd’Urbanisme et à l’Ecole spécia-le d’architecture de Paris, ildispense des cours à Lille de1978 à 1993.
Il meurt le 11 août 1998, à l’âgede 70 ans, en région parisienne.
Je suis arrivée à Créteil en
1962, mes parents avaient été
expropriés de leur pavillon du
quartier de la Défense. Nous
nous sommes installés dans le
quartier des Bleuets, au
départ, provisoirement, et
nous y sommes restés […]
Durant mes premières années
à Créteil, il y avait encore des
maraîchers tout près de mon
immeuble”Josiane Rossin
“La cité des Bleuets, il y a une
trentaine d’années, au début
de sa construction, avait pour
fonction de reloger les rapa-
triés d’Algérie et les familles
qui habitaient des cités d’ur-
gence. Ce quartier s’est cons-
truit sur les anciennes carrières
et champignonnières de Créteil
à la limite de Maisons-Alfort.
Marie-AngeGénissel
“
”
Les Bleuets
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La bibliothèque à l’originedestinée aux jeunes enfantsa été bâtie en 1984. Unefresque réalisée en 1985 parl’artiste cristolien Jean-Léonard Stoskopf décore lemur d’entrée.
Maison pour Tous desBleuets-Tilleuls
Dès 1965, la municipalitédécide la construction desdeux premières maisons dejeunes sur la commune, l’unedans le quartier du Centreancien et l’autre aux Bleuets.
En 1968, l’aménagementd’un équipement est retenudans le cadre de l’opération “Mille clubs de jeunes”.La Maison pour Tous ouvreses portes en 1977.
Résidence Castel
Après l’incendie de l’ancienimmeuble Castel en décembre1993, l’architecte Jean-PaulViguier projette la réalisationde trois petits bâtimentslivrés en mai 1998. A l’opposéde l’ancienne barre de douzeétages, la résidence compo-sée de trois étages est conçueà échelle humaine tout enabritant le même nombre delogements (138).
Construits à l'aide de maté-riaux nobles tels que la terrecuite, la briquette, le métal oul’aluminium, ces bâtimentssont pourvus de loggias et detoitures qui leur assurent unaspect extérieur particulière-ment harmonieux. Ils s’inscri-vent parfaitement dans le paysage urbain et contribuentà redynamiser l’ensemble duquartier.
Le programme a su alliermodernité par l’aspect desfaçades et les matériaux utilisés et un certain classi-cisme afin de permettre uneintégration en douceur dansl’environnement urbain.
Biblibleuets
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Les BleuetsJean-Paul VIGUIER
Jean-Paul Viguier est né en 1946 àAzas (31), il obtient en 1970 lediplôme d’Architecte de l’EcoleNationale Supérieure des Beaux-Arts. Il participe au développe-ment de l’architecture dans lesvilles nouvelles où il construitde nombreux logements et équi-pements.En 1986, il remporte aux côtésd’Alain Provost et PatrickBerger/Gilles Clément, le con-cours pour la construction duParc André Citroën qui sera leplus grand espace vert construità Paris depuis le Second Empire.En 1989, il gagne le concourspour l’édification du Pavillon dela France à l’Exposition Univer-selle de Séville livré en 1992.A cette époque, il conçoit le pro-jet d’aménagement du site duPont du Gard classé dans lesgrands travaux de l’Etat. Il rem-porte en 1990 le concours lancépar l’Epad pour la constructionde Cœur Défense et, en 1994, celuipour le futur siège de France
Télévision à Paris.Il est un des rares français àconstruire aux Etats-Unis : ilachève en octobre 2001, àChicago, une tour destinée augroupe hôtelier Sofitel.Il multiplie les distinctions etrécompenses. En 1986, il obtientle Grand Prix National Architec-ture-Ambiance et Energie duMinistère de l'Equipement, l'E-querre d'Argent d'Architecturepuis le Grand Prix du Moniteurdes Villes.En 1993, il est élu à l’Académied’Architecture avant d’en deve-nir le Président en 1999.Il est nommé à la CommissionNationale Supérieure des Mo-numents Historiques par leMinistre de la Culture et de laFrancophonie.A Créteil, Jean-Paul Viguier a éga-lement participé à la construc-tion du quartier de la Source. Ilreprend les esquisses de FernandPouillon avec Michel Cantal-Dupart entre 1989 et 1992.
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L’origine géologique
Le calcaire exploité à Créteilest un calcaire grossier d’ori-gine Lutécienne (55 à 45millions d’années). Il résulted’une sédimentation en fondde mer peu profonde. Il com-porte plusieurs couches : uncalcaire tendre, mal agrégé,facile à découper ; un calcairefranc qui fournit un matériaudur, brillant et compact, dontle liais, un calcaire de trèsgrande qualité utilisé notam-ment pour la sculpture et la réalisation d’élémentsarchitecturaux comme lescolonnes.
Origine et localisation des carrières
Le début de l’exploitation ducalcaire grossier à Créteil estassez ancien. Dès le MoyenAge, l’extraction de ce maté-riau est avérée par la présen-ce de “quarriers” et le topo-nyme “carrière” dans lesdocuments du XIIIe siècle.Au cours du XIXe siècle, lesexploitations s’étendent surl’espace situé entre la rue
de l’Echat et l’avenue duMaréchal de Lattre deTassigny, sur l’ensemble duquartier des Bordières, desdeux côtés de la rue Chéretjusqu’à la rue du Buisson et,plus ponctuellement, au norddu quartier des Buttes et auxLonguennes (entre la rue dePlaisance et l’avenue deCeinture). Dans les années 1820, plusde dix sept carrières de calcaire sont exploitées àCréteil.
Les carrières de calcaire grossier à Créteil
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Les techniquesd’exploitation
Les carriers ont recours à plu-sieurs techniques d’extrac-tion. Certaines carrières sontexploitées à ciel ouvert. C’estle cas notamment des chan-tiers ouverts sur le flanc de laterrasse qui surplombe laMarne. Cette technique d’ex-ploitation est très ancienne.Les carrières souterrainessont les plus fréquentes pourla période récente. Elles nais-sent parfois d’un chantier àciel ouvert mais sont le plussouvent reliées à l’extérieurpar un simple puits d’accèspermettant également letransport des blocs.Simples galeries creuséesdans le calcaire, les réseauxvont se complexifier et per-
mettre une exploitation systématique. Cette technique fragilise leterrain et n’est pas sans dan-ger. Ainsi, le 23 août 1826, unarrêté est pris pour interdiresur le territoire de Créteil,l’exploitation par voie souter-raine de la masse inférieure.L’usage des puits est régle-menté et tout exploitant doitdisposer d’un puits d’accèsindividuel.Les blocs, au sortir de la carrière, sont marqués.Les pierres étaient ensuitechargées dans des tombe-reaux qui contribuaient à la dégradation des routescomme en témoignent lesnombreux documents relatifsà ces détériorations.Les carrières de Créteil sem-blent avoir subi des problè-mes d’inondation. C’est le
cas notamment lors de lacrue de décembre 1840 dansla carrière Pavie située aunord de l’actuel quartier desButtes.
Malgré le contrôle régulier du service de l’InspectionGénérale des Carrières, desaccidents se produisent régu-lièrement. Ils sont dus à deséboulements et à des chutesde pierre.
Les carriers
Le statut des carriers est loind’être uniforme. Au XIXe siècle,trois types d’exploitant sem-blent coexister : les marchandscarriers, les maîtres carriers etles ouvriers carriers. Les demandes d’ouverture decarrière font l’objet d’uneenquête qui permet de vérifier
Les Bleuets
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les qualités du requérant : saréputation, sa profession(n’exerce-t-il que le métier decarrier ?), son anciennetédans cette profession, sescompétences techniques etsa situation financière.Le salaire de l’ouvrier carrierétait globalement plus im-portant que celui perçu dansd’autres domaines d’activité.
La réutilisationdes carrières enchampignonnières,brasseries ou caves à vin
A partir de 1820, les expérien-ces de l’agronome Chambrysur les champignons vontpermettre le développementde la culture de l’agariccomestible ou champignonde Paris.La présence à Créteil d’an-ciennes carrières est propiceà cette culture. Dès 1839, desautorisations sont accordéesdans les anciennes exploita-tions des Bordières. Lesdemandes vont ensuite semultiplier jusque dans la pre-mière moitié du XXe siècle.Les champignonnières vontse concentrer dans le quar-tier des Bordières et dansl’espace délimité par la ruede l’Echat et l’avenue duMaréchal de Lattre deTassigny.
Les champignonnières sontégalement soumises aucontrôle du service del’Inspection Générale desCarrières qui instruit lesdemandes de modification duréseau souterrain et veille à laprévention des risques. Dansles champignonnières, deuxpuits sont exigés afin d’assu-rer un bon aérage des galerieset une issue de secours.Les carrières vont égalementsusciter l’installation de cavesà bière et de caves à vin.
Thierry Galmiche, Archéologue municipal
Mon père est né en 1890 à
Maisons-Alfort, il a participé au
creusement des cavages
(anciennes carrières de Créteil)
à la barre à mine.
Lorsque j’ai habité en 1939 la
rue Maurice Déménitroux, il n’y
avait pas d’eau courante, nous
utilisions une pompe à eau dans
la cour pour arroser nos cultures
maraîchères.
Témoignage d’un cristolien
En 1932, j’avais alors 14 ans,
j’étais déjà en apprentissage et
j’allais souvent m’amuser avec
mes copains dans les cavages
(anciennes carrières autrefois
creusées sur l’emplacement
actuel du quartier des Bleuets-
Bordières).
Nous y retrouvions la bande de
Maisons-Alfort et nous nous
engagions dans les souterrains
pour faire “les malins”…
Pour y voir clair, nous prenions
des bouts de pneus de bicyclet-
tes que nous allumions après
les avoir trempés dans le cam-
bouis… Oh ! Ça produisait de
belles lueurs !… Mais quand on
sortait de là-dedans nous étions
dans un état !…
Jean Champelle
Ces témoignages ont étérecueillis par les bibliothécaires,en 1999, dans le cadre de l’opéra-tion “Créteil se raconte”, menéeavec de nombreux partenaires. Ils ont été publiés sous le titre“Les Gens du Village racontent”,recueil qui retrace l’expositiondes photos de Jean-Pierre Cardinet des poèmes de Michel Besnier.
“ ”
”
“
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Le caractère pavillonnaire du
quartier des Buttes contraste
fortement avec l’habitat col-
lectif des Bleuets.
Le quartier s’est construit sur
le domaine du Château des
Buttes, dont le parc a été loti
à partir de 1855.
Le château
Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, le quartier n’est composéque de champs. La premièrebâtisse est édifiée sous ledirectoire au cours des années1796/1797 par les épouxReverony.
Différents propriétaires sesuccèdent : Thérèse JeanneUrsule Bonnemant, épouse duGénéral Victor LéopoldBerthier, l’un des chefs d’état-major de la Grande Armée(1806-1808), Jean-Françoisd’Avrange du Kermont, com-missaire ordonnateur en Hôteldes Invalides (1808-1822),Jean-Paul Chapuy-Lepine, hor-loger du roi qui contribuera àagrandir la propriété (1822-1843).
Le quartier
Deux jeunes mariés, Monsieuret Madame Lemaire, achètentle domaine en 1858 afin de s’initier à la pratique fré-quente à cette époque de laspéculation financière. Le domaine est morcelé en 79lots revendus séparément.
Les îlots sont desservis par 6 voies nouvellement créées :l’avenue de Ceinture, qui clôtla partie la plus ancienne dudomaine, l’allée de Maisons,l’allée du Buisson (actuelleallée Maurice Angot), l’avenuede l’église (rue AnatoleFrance), l’avenue de la Marneet l’avenue Pauline.
L’exploitation des carrières,plâtrières, fours à chaux,
briqueteries et sablièresdevient interdite.A partir de 1861, des demeuresde styles variés sont érigéessur les différentes parcelles.
Monsieur et Madame Renaultacquièrent l’îlot où se trouvele château des Buttes. En1889, l’édifice subit d’impor-tantes modifications projetéespar l’architecte Nanteuille.
Les ButtesLes Buttes
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Les façades sont inversées :la façade principale, qui faisaitface à l’avenue Sainte-Marie,est réorientée au Sud-Ouest.L’entrée principale de la pro-priété se fait alors au n° 12 del’avenue de Ceinture.
L’historique du quartier provientdes recherches publiées par MadameMadeleine Jurgens, présidente del’association des Amis de Créteil,
que nous remercions vivement.
Occupations successives de l’édifice
En 1901, un établissementprivé médico-pédagogiquevient s’installer dans les mursde l’ancien château.
Puis le château devient écolepour la première fois en octo-bre 1926.
En 1934, il est projeté d’yinstaller un musée qui neverra pas le jour.En 1941, les allemands réqui-sitionnent le château desButtes et y établissent la “Kommandantur”.
Durant les derniers mois de laguerre, la maison est utiliséecomme centre d’accueil pourles prisonniers rapatriés ;puis, dès la rentrée de 1945,elle redevient une école.
De nombreuses résidences se dressent aux alentours du château et voient croître la population du quartier de Buttes. L’établissement
scolaire doit s’adapter à ce flotd’écoliers. Le château, réservéà l’administration, est complé-té de bâtiments parsemésdans le parc afin d’accueillirles nombreuses classes.
En 1966, un Institut médico-pédagogique construit parl’architecte Jacques Charpentierest ouvert à l’école des Buttes.Il devient en novembre 2002l’Institut médico-éducatifFrançoise Leloup (directricede l’école maternelle Savignatde 1962 à 1979) établi depuisnovembre 2002 au : 2, rueSaussure dans de nouveauxlocaux, œuvre d’Annie-Brigitteet Louis Soria.
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Une vie de Château
Pâques, 11 avril 1944 : branle-
bas d’alarme à Créteil !… Le
lendemain du raid américain,
le bouche à oreille, sur les
décombres, affirmait que lors
de leur mission destructrice,
les pilotes des bombardiers
avaient confondu le nœud
ferroviaire stratégique de
Villeneuve-Triage avec Créteil.
Quoi qu’il reste dans la mémoi-
re collective, cette nuit-là, en
larguant leur chapelet de bom-
bes sur Créteil, les pilotes amé-
ricains soufflèrent l’apparte-
ment familial de la rue de Joly
et m’offrirent un Château, une
somptueuse île de nostalgie
dans l’archipel des enfances.
La municipalité de Créteil, au
lendemain de la guerre, décida
de reloger les sinistrés impécu-
nieux dans le Château des
Buttes. La grande demeure
bourgeoise, transformée en
institution familiale dans l’ent-
re-deux-guerres, réquisition-
née par la Kommandantur
en 1940, devint une HLM
“pagailleuse”, ombrageuse, un
chaudron social en perpétuelle
ébullition mais débordante de
chaleur humaine. […]
C’était aussi le Château des
voluptés juvéniles. Pendant
ces grands chambardements,
planqués dans leurs cahutes
de branchages, dans un inno-
cent mélange de jupes de
vichy et de rustiques shorts de
toiles, nous, les enfants, dis-
crètement hilares, nous goû-
tions aux joies d’une fraternité
chaleureuse partagée. La tête
dans les nuages des amitiés
instinctives et pudiques, nous
gommions de nos sourires les
excès de langage des habi-
tants adultes du Château et
leurs accès de gamineries.
Christian Baumgarth
Extraits du texte :“Du Château à l’école”, rédigélors du concours de nouvellesautobiographiques organisépar les bibliothèques dans lecadre de l’animation “Créteilse raconte”.
Le Carmel Sainte-Thérèse
Au cœur d’un parc, le CarmelSainte-Thérèse protège de seshauts murs la vie silencieusedes filles de Thérèse d’Avila.
Fondé en 1664 par la ReineMarie-Thérèse, infante d’Espa-gne, après son mariage avecLouis XIV, l’ordre des Carmé-lites s’établit près du Louvre.
Tourmentées pendant laRévolution, les Carmélitesrésistent et demeurent dansParis. En 1901, la communauté estexilée en Belgique. De retouren France, elle s’installe àCréteil en 1920, d’abord rue duMoulin, puis avenue deCeinture dans les années1950.
“
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Les Buttes
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Au cœur du silence et de lasolitude, les Carmélites s’in-sèrent dans le monde par leurprière, et lors des célébrationsouvertes aux fidèles.
La scierie
A l’emplacement de l’actuelleagence ASSEDIC, 21, 23, ave-nue Sainte Marie, s’élevaitautrefois une scierie méca-nique mue par la vapeur.
Situé à proximité des puitsd’extraction de calcaire grossier, cet équipement étaitutilisé pour la découpe despierres.La création de cet établisse-ment est à l’initiative de messieurs Chapuy-Lepine,Guellard-Dumesnil et Mariequi forment le 9 novembre1824, une société pour lesciage de la pierre.
La scierie est implantée surun terrain appartenant à M.Chapuy-Lepine, propriétairedu domaine des Buttes. Dès1826, il se retire de la sociétéet revend, l’année suivante,à ses associés l’emplacementde la scierie.
L’accès à l’exploitation estdélimité par une grille qu’ilest toujours possible d’admi-rer à quelques mètres plus àl’ouest de son emplacementd’origine. A l’intérieur del’enclos, l’entrée est encadréede deux pavillons d’habita-tion à un étage. Au fond de la
cour, se trouve le bâtimentd’exploitation avec la machineà vapeur et la pompe à feu.Suite à des problèmes finan-ciers, la scierie est mise en liquidation judiciaire en1843. Les bâtiments disparaî-tront au cours des dernièresannées du XIXe siècle.
Thierry Galmiche (d’aprèsMadeleine Jurgens des Amisde Créteil, Le domaine desButtes)
La scierie a fait place, dansles années 30, à une vinai-grerie.
Depuis 1968, l’emplacementest occupé par les bureauxdes ASSEDIC. Le bâtimenttémoigne d’une architecturecontemporaine, faite deverre et d’acier. Il est de tailleet de proportions s’intégrantbien au tissu pavillonnaireexistant et observe la mêmeattitude de retrait par rapportà la rue. L’architecte Lesne-Bernadac a accentué l’hori-zontalité du bâtiment parl’implantation des brises-soleil en acier, tout le long dela façade vitrée.
Laetitia Grigy, C.A.U.E. du Val-de-Marne
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Le 3 novembre 1937, l’hôpitalintercommunal de Créteil pou-vait admettre les premiersmalades. C’est vers 1930qu’Auguste Marin, maire deSaint -Maur-des-Fossés,Conseiller général de la Seinesouhaita la construction d’unhôpital permettant à la popu-lation locale d’être prise encharge médicalement dans debonnes conditions de proxi-mité, évitant d’être dirigéevers les hôpitaux parisiens,alors lointains.
Les communes de Bonneuil-sur-Marne, Créteil, Joinville-le-Pont et Saint-Maur-des-Fossés créèrent après accords
mutuels, un syndicat. Le ter-rain bordant la rue de Saint-Maur à Créteil, appartenaitalors à l’Assistance publiquede Paris, qui mettait à ladisposition de son personnelde petits lots de terrains pourquelques cultures individuel-les. L’Assistance publique deParis consentit à vendre ceterrain pour la construction dufutur hôpital.
Pendant la seconde guerremondiale, le Docteur M.Sureau, chef de service de la maternité, obtint que l’établissement ne soit pasréquisitionné dès lors qu’ilhospitaliserait les militaires.
Le Centre HospitalierIntercommunalLe Centre HospitalierIntercommunal
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Une école d’infirmière, enfonction pendant cinquanteans, fut fondée en 1947.
Dans les années 1950, sousla pression des médecins eten fonction de l’évolutiondes besoins, fut organisédurant cette période l’un despremiers enseignementspost-universitaires (E.P.U.)de France, permettant àtous, par des conférences etdes stages dans les services,de se tenir au courant desformidables progrès queconnaissait alors la médecinedans tous ses comparti-ments de dépistage, de dia-gnostic et de traitement.
Les années 1960 furent mar-quées par la laïcisation dupersonnel. Peu à peu, les reli-gieuses occupant les postesde responsabilités dans lesservices, quittèrent l’hôpital.
La création du quartier duMont-Mesly (en 1955) puis dunouveau Créteil (dans les
années 1960) permit un apportde population très importantdans une ville qui deviendra laPréfecture du Val-de-Marne.La vie locale va se transformeret de nouveaux besoins médi-caux vont app raître. C’estpendant cette période que futconstruit l’hôpital HenriMondor qui ouvrira ses portes en 1969-1970.
Il fallait alors organiser lacohabitation entre les deuxhôpitaux. Des conventionssignées entre le C.H.I.C. et leC.H.U. rendirent facile la coha-bitation pour certains servicesdont les spécialités ne seraientexercées qu’au seul C.H.I.C.
Pour les autres services, unesituation de type compétitifs’établit peu à peu, bénéfi-ciant aux malades dans lamesure où chaque équipeavait à cœur de se tenir à lapointe du progrès.
Le C.H.I.C. ne cesse de semoderniser. En janvier 1993,un accélérateur de particulesest inauguré dans le servicede cancérologie ; en avril1997, une nouvelle maternitéest ouverte.
D’après le Docteur RobertLegros, Ancien chef de servicedu C.H.I.C(Clio 94 n°6, 1988, p.51-61)
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L’architecture des années 30
Après la première guerre mon-diale, le discours des archi-tectes est celui du renouvelle-ment esthétique, jusque-làdominé par la culture clas-sique dont l’Ecole des Beaux-Arts est l’un des principauxtenants et dont la doctrinemajeure est le classicisme.Fort des théories avant-gardistes, le Mouvement Mo-derne va quant à lui s’opposerà l’académisme et prôner une plus grande sobriété, enrapport avec les nouveauxmodes de vie.
L’architecture des années 30
est une architecture simple,rationnelle, ordonnée, har-monieuse et saine, faite debriques et de béton armé où se mêlent souvent deuxlangages.En effet, les principes acadé-miques de composition monu-mentale se retrouvent dans lahiérarchisation des espaces,l’aspect perspectif de l’axeprincipal, l’omniprésence dela symétrie et certaines allu-sions à un ordonnancementclassique.Pourtant, un langage moderneest perceptible tant par l’esthé-tique des constructions cubi-ques, et des toits terrasses,chers aux architectes moder-nes ; que par la technique deconstruction utilisée mettant
notamment en application lesprincipes de la préfabricationet de la standardisation.Ce n’est plus une architectureélitiste, une architecture desvillas, des palais ou des hôtelsparticuliers, mais une archi-tecture du peuple, pour lepeuple qui doit satisfaire àune exigence majeure, cellede la fonctionnalité adaptéeaux nouvelles conditions devie et d’hygiène.
L’hôpital intercommunal illustrece genre d’architecture. L’écoleVictor Hugo en est un autreexemple que l’on rencontreraplus tard sur notre itinéraire.
Laetitia Grigy, C.A.U.E. du Val-de-Marne
Le Centre HospitalierIntercommunal
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Les Jardins Familiaux qui bordent le chemin de Halagesont gérés par l’associationLa Ligue Française du Coinde Terre et du Foyer –Fédération Nationale desJardins, fondée en 1896 etreconnue d’utilité publiqueen 1909.Les Jardins Familiaux sont
des “parcelles de terre mises,par une initiative désintéres-sée, à la disposition despères de famille comme tels,en dehors de toute autreconsidération, afin qu’ils lescultivent et en jouissent pourles seuls besoins de leurfoyer”.
Un groupe de jardins estcomposé d’un nombre deparcelles très variable (de 10à 500) ; la taille des parcellesoscille de 100 à 300 m2. La parcelle comporte en
général un abri permettantde ranger les outils, de fairesécher les récoltes, d’abriterle jardinier et sa famille partemps de pluie.
Extrait de la brochure de l’association
Les JardinsFamiliauxLes Jardins Familiaux
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Les îles
La Marne renferme des îlesqui, au fil du temps, ontchangé de visage. On connaîtl’île Brise-Pain, l’île Sainte-Catherine à laquelle a étérattachée l’île des Peuplierset les îlots des Ravageurs.Entre ces îles, serpententdes bras d’eau : ce sont lesguidelières ou guyères.Longtemps inhabitées, ellesfurent successivement desprairies parsemées d’arbres,un lieu de promenade, debaignade, de festivités…
Les lavandières venaient laverleur linge sur les bords deMarne. En 1862, un bateau-lavoir fut installé en bas del’ancienne rue des Ottats(actuelle rue Robert Legeay).Le spectacle qu’offraient les
lavandières inspira un poèmeà Victor Hugo.
Sachez qu’hier, de ma
lucarne,
j’ai vu, j’ai couvert de clins
d’yeux
une fille qui dans la Marne
lavait des torchons radieux.
Près d’un vieux pont, dans
les saulées,
elle lavait, allait, venait ;
l’aube et la brise étaient
mêlées
à la grâce de son bonnet.
Extrait de “Choses écrites à
Créteil”, 22 septembre 1859.
Les lieux continuent à attirerles artistes. De nombreuxpeintres du dimanche vien-nent poser leur chevalet aubord de l’eau.
“
”
Les Bords de MarneLes Bords de Marne
22
Un abreuvoir qui existe tou-jours, installé en bas de la ruedu Moulin, permettait auxmoutons, vaches, chèvres etchevaux de s’abreuver. Pas-sage pavé s’avançant dans larivière, les animaux pouvaients’y baigner.
La première maison, construi-te vers 1865, s’appelait la villaSainte-Catherine. Elle étaitaccessible depuis la ville par lapasserelle des Uzelles. Uneallée de platanes accueillaitles citadins.La villa devient le DomaineSainte-Catherine et marquel'apparition des auberges et
guinguettes sur les Bords deMarne dont font partie le cen-tenaire Cochon de lait, l’archede Noël (située sur la pointeest de l’île Barbière), la guin-guette du Sergent Bobillot.
Jusqu’en 1870, l’eau de lapetite rivière fait tourner troismoulins. En bas de la rue duMoulin, le vieux moulin, ancienmoulin banal, mentionné dès1265, est transformé au débutdu XIXe siècle en filature. Ilbrûle en 1894 et est démoli en1904.
Edifié en 1684, le moulin neuf(nom du XVIIIe siècle) ou mou-lin d’aval se trouvait à la pointede l’île Brise-Pain. Il devient,au cours du XIXème siècle,une usine hydraulique pourdiverses industries. Partiel-lement démoli, il disparaît vers1905. Le moulin d’en-haut ou moulind’amont est construit de 1793à 1795 par Mme Bailly, pro-priétaire du Vieux Château.Situé entre les Coudriers etl’île des Peupliers, il moud dela farine jusqu’au SecondEmpire et est détruit lors descombats de 1870.
23
Les artistes de l’Abbaye
A l’automne 1906, quelques écri-vains et artistes s’installentdans une vieille maison au 37, ruedu Moulin.Ils y fondent l’Abbaye de Créteil,association fraternelle d’artistes.S’y retrouvent les poètes CharlesVildrac et René Arcos, les écrivainsGeorges Duhamel, Henri Martin-Barzun et Alexandre Mercereau,les peintres Albert Gleizes et HenriDoucet, le dessinateur BertholdMahn, le compositeur AlbertDoyen.Loin de l’art académique et de sesmondanités, la communauté rêvede se consacrer à la création enpuisant dans la solidarité d’unevie collective. Ils apprennent lemétier d’imprimeur et de relieur,pour vivre et diffuser leurs œuvres.Pendant un an, ils réalisent unequinzaine d’ouvrages et attirentde nombreux amis notammentlors de la fête de l’été, qu’ilsorganisent dans le parc.
Les difficultés financières et le poids de la vie en commun abou-tissent à la séparation du groupeen janvier 1908.Néanmoins, les artistes conti-nueront à se retrouver réguliè-rement et poursuivront chacunleur chemin artistique.Créteil garde leur souvenir àtravers de nombreux noms derue dans le quartier du Mont-Mesly. Un important fonds dedocuments concernant l’Abbayede Créteil est conservé à laBibliothèque Village. En 1996, laVille a marqué le quatre-vingtdixième anniversaire de la créa-tion de l’Abbaye à travers unensemble de manifestations inti-tulé “L’Abbaye : Rêve d’artistes”.Une nouvelle plaque a été appo-sée sur leur maison au 37 de larue du Moulin.L’association des Amis deGeorges Duhamel et de l’Abbayede Créteil est créée en 1974, sesstatuts renforcent l’étroite col-laboration de l’Association et dela Bibliothèque de Créteil.
Au XIXe siècle, la Marne est unlieu de trafic commercialimportant. Sous l’impulsionpolitique de Napoléon III quisouhaitait moderniser la navi-gation dans un but écono-mique, un port fut construitpour l’embarquement de mar-chandises diverses circulantentre le haut marnais et Paris.Un barrage permit la régula-tion du flux de l’eau.Jusqu’au milieu du XIXe siècle,le passage de la Marne se fai-sait en bac, au niveau du portet l’accès aux îles était tribu-taire des barques…
Le pont de Créteil date de1840 et sa traversée était d’abord payante. Reconstruiten 1872 après avoir étédémoli partiellement en 1870par l’armée française, il sub-siste jusqu’en 1964. Puis il est
Les Bords de Marne
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transformé : il perd ses archesde dentelle métallique auprofit d’un tablier droit et estplusieurs fois élargi. PaulCézanne le rendit célèbregrâce à son “Pont sur laMarne à Créteil” (1883, MuséePouchkine à Moscou).Le pont Noël porte le nom dupropriétaire du Moulin d’en-haut parce qu’il est édifié en1912 sur les anciennes piles.Dans son prolongement, lapasserelle de la Pie, construi-te après la démolition du bar-rage des trois moulins, reliel’île Sainte-Catherine à Saint-Maur. Trois autres passerellespermettent le passage d’uneîle à l’autre.La passerelle de Créteil estremplacée par une passerellesuspendue en 1897, puistotalement rénovée en 1980.La passerelle des Uzelles
permet de faire la transitionentre l’île Brise-Pain et leVillage. Détruite en 1870, elleest plusieurs fois reconstruiteen bois avant de devenirmétallique. La passerelle des Coucous estinstallée sur les piles duMoulin Vieux et donne accèsà l’île au-dessus du Moulin(île des Coucous) et à l’îleBrise-Pain.
Comme tous les gamins du
quartier, j’observais les mari-
niers. Il y avait une manœuvre
délicate, car le chemin de
Halage de Créteil se situait rive
gauche alors que l’ancienne
écluse était accotée à la rive
opposée, côté Saint-Maur. Il
fallait donc effectuer manuelle-
ment, et à contre-courant, la
traversée d’une rive à l’autre.
Le cheval était dételé et passait
sur l’autre rive, soit en emprun-
tant le pont de Créteil, soit en
montant à bord. Il y avait, en
effet, une écurie sur chaque
péniche. Je me rappelle que sur
certaines on apercevait aussi
des poules… Armés de longues
perches en bois – les gaffes -,
les mariniers commençaient
par éloigner la péniche de la
rive en s’appuyant sur cette
dernière, puis sur le fond du lit
de la Marne, aussi loin qu’ils le
pouvaient. L’un deux descen-
dait ensuite dans la barque
traînée à l’arrière de la péni-
che, chargeait le cordage de
halage amarré à l’avant pour
l’amener jusqu’à la rive oppo-
sée et haler manuellement la
péniche. Il fallait une grande
dextérité avec la godille, c’est-
à-dire l’aviron placé à l’arrière
de la barque, pour faire avancer
l’embarcation dans la bonne
direction.
Bernard Couppé
“
”25
Mon épouse et moi-même
avons quitté Créteil deux ans
après notre mariage. En fait
je suis redevenu Cristolien
lorsque j’ai adhéré à l’asso-
ciation des pêcheurs de
Créteil “La Goujonnette”.
Durant mes années d’enfance,
vers 1955, se trouvait une
petite plage de béton, à pro-
ximité du pont de Saint-Maur
Créteil que l’on nommait le
Plaqui. Un ancien légionnaire
Paulo y avait établi ses
quartiers, il pêchait et vendait
sa friture à un restaurant
proche."Claude Duprez,
dit “Diappo”navigateur, pêcheur
“Au cours de l’été, il y avait
une ou deux fêtes nautiques,
quai du Halage. Parmi les
attractions, on pouvait voir
des joutes nautiques, des
courses de natation, des
courses au canard, des
démonstrations d’esquimau-
tage, des courses de canoës
et, pour clore la fête, un défilé
de bateaux à rames et de
pédalos fleuris, l’ensemble
accompagné par une fanfare
ou une harmonie. Sur le quai,
des jeux étaient organisés
pour les enfants : courses en
sac, concours de pêche à la
ligne, jeux d’adresse, etc.
Dans une guinguette, située
entre l’avenue Laferrière et la
rue de Mayenne, les amateurs
de danse pouvaient s’en
donner à cœur joie, au son
de l’accordéon ou d’un
orchestre musette. Il y avait
aussi de nombreux peintres
qui installaient leurs chevalets
sur les berges, pour tenter de
reproduire sur leur toile tous
les paysages et les scènes
précédemment décrites.”
Bernard Couppé
Le Halage t’as troqué
Ton barrage tes pêcheurs tes
troquets
Que d’visages emportés
Vers les plages d’l’éternité
Où y’a toujours le courant
D’la Marne qui traîne ses
chalands
Le Moulin L’Ile Brise-pain
La baignade la cascade
Tes guinguettes jours de
fêtes
Ils savaient prendre du bon
temps
Chanson de Georges Le Restif,
chanteur, auteur, compositeur Cristolien
“
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Les Bords de Marne
26
L’île Brise-Pain
L’île Brise-Pain est située auNord-Est de la terre ferme.Elle est bordée à l’Est par laMarne, à l’Ouest par le Brasdu chapitre, et séparée del’île Sainte-Catherine au Sudpar la Guyère.
Au XVIIe siècle, les lieuxétaient formés d’un épar-pillement d’îles. Certainesétaient affermées, en 1664,au meunier du Moulin neuf. Les autres, propriété de l’Hôtel-Dieu, puis del’Assistance Publique, sontdes prairies.
Au XIXe siècle, la réunion del’ancienne île Brise-Pain, decelle de l’Archevêché et deplusieurs îlots forme l’actuelleîle Brise-Pain.
“C’est en 1955 que mes
parents ont acheté le restau-
rant du Domaine Sainte-
Catherine. Dans les années
60, j’y ai ouvert une disco-
thèque. Dans son cadre
champêtre, ce complexe,
réunissant restaurant et
discothèque, était une nou-
veauté à l’époque.
(…) Nous recevions les jeu-
nes de la région, mais aussi
une clientèle parisienne de
journalistes, chanteurs, pro-
ducteurs… Le show-biz se
déplaçait à Créteil.
C’étaient les années rock et
la musique nous venait des
Etats-Unis. Un titre mettait
six mois pour nous parvenir.
Tout le monde venait ici :
Johnny Halliday, Sylvie
Vartan, Lucky Blondo, Sheila,
Jean-Jacques Debout, Claude
François, Jacques Dutronc,
Christophe… Serge Lama
était un habitué. Il s’est
marié ici.”
Propos recueillis auprèsd’André-Yves Pécheux
27
Lorsque je retourne à Créteil,
j’aime à me promener au bord
du Bras-du-Chapître, qui a bien
changé depuis les années cin-
quante. A cette époque – les
anciens s’en souviennent-ils ? –
il y avait une baignade aména-
gée sur les bords de la Marne :
la Baignade Sainte-Catherine.
Plage de sable presque fin,
cabines en béton, terrain de
volley-ball, pontons en bois
avec plongeoirs pour le haut
vol, tremplin, grand bain et petit
bain surveillés par un couple
sympathique… c’était un lieu
très fréquenté les dimanches
après-midi d’été. Toute une
génération de Cristoliens a
appris à nager ici. On se baignait
dans la Marne, je présume qu’à
l’époque elle n’était pas
polluée. Le grand défi était de
la traverser à la nage pour
se retrouver, sur la rive d’en
face, à Saint-Maur-des-Fossés.
De temps à autre, une chanson
connue, on dirait maintenant
“un tube”, égrenait ses notes
de musique. En remontant la
Marne, en direction du Pont de
Créteil, un grand espace était
aussi le rendez-vous des jeunes
et des moins jeunes. On y
disputait des parties acharnées
de football, de volley-ball ou
de tennis-ballon. A l’époque,
j’avais l’impression d’être en
vacances ici. Des campeurs
venaient d’ailleurs y passer
quelques jours pour se détendre
ou s’amuser. Cette époque très
insouciante a disparu. Des
aménagements portuaires ont
été réalisés et la Baignade
Sainte-Catherine, telle que je
l’ai connue, n’existe plus. Mais
je me souviendrai toujours de
ces grandes vacances, au bord
de la Marne, à Créteil.
Louis Jolly
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Les Bords de Marne
28
L’île Sainte-Catherine
Le nom de cette île provientde ses anciennes propriétaires :l’île appartenait aux religieusesde l’hôpital Sainte-Catherinede la rue Saint-Denis, qui l’affermaient aux habitantsde Créteil.
Au XIXe siècle, l’île desPeupliers et l’île Ronde sontrattachées à l’île Sainte-Catherine notamment grâceau comblement du bras deVillette. Un nouvel axe trans-versal est tracé et permetl’accès au port d’un côté etau pont des Uzelles de l’autre.Il s’agit de l’actuelle avenuedes Uzelles. Les lotissementsse construiront autour decette rue, à la fin du XIXe etXXe siècles, et formeront lesquatre voies longitudinalesde l’île.
Actuellement l’île offre unediversité de demeures toutesplus originales les unes queles autres.
Le chemin du Brasdu Chapitre
Le chemin du Bras du Chapitreest bordé de platanes bicente-naires. Ce chemin était réputégrâce aux auberges et guin-guettes qui le bordaient : AuSergent Bobillot et Le Cochonde lait.
Aujourd’hui, ce chemin est unsentier botanique où se trouveune multiplicité d’arbres : desfrênes, noyers, des aulnesglutineux, saules blancs, éra-bles sycomores, cornouillerssanguins, aubépines, robi-niers, marronniers d’Inde etpeupliers blancs.Dans le cadre de l’aménage-ment du square Jullien, surles bords de Marne, la Ville deCréteil a fait appel en 1989 àdeux lycées professionnelspour la construction d’unkiosque à musique. Cetteinitiative a pour but de favoriser
la participation de la ville àl’action éducative des établis-sements scolaires, en rappro-chant le système éducatif desréalités économiques.Le lycée d’enseignement pro-fessionnel Mansart de Saint-Maur a été chargé de la réali-sation de la charpente et leLEP Curial de Paris a effectué lacouverture. Le kiosque estinauguré en même temps quele barrage du Bras du chapitre,le 18 juin 1989.
29
Lorsque je suis arrivé en 1975
dans le quartier du Bras-du-
Chapitre, je suis tombé amou-
reux du site : cet aspect sauvage,
c’était superbe ! J’avais déniché
une vieille maison que j’ai
achetée puis rénovée.
En 1977, j’ai créé une associa-
tion de protection de l’environ-
nement. Nous organisions des
dragages avec les voisins pour
assainir le canal. Nous ôtions
de vieilles barques, de la fer-
raille, des carcasses de voitu-
res, etc…
J’ai réalisé une fresque de 45
mètres de long reproduisant
toute la longueur du Bras-du-
Chapitre, depuis le pont de
Créteil jusqu’à la rue du barrage.
Le dimanche, poussant une
brouette contenant mon
ma-tériel (encre de chine,
pastels et rouleaux de toile),
je peignais des longueurs de
15 m en 15 m.
Monsieur Dubois
Mes parents et moi-même
sommes arrivés à Créteil en
1929, j’avais trois ans. Après un
nouveau départ, nous y sommes
revenus en 1938-1939. A cette
époque, mon magasin de
cycles était un café-hôtel-
billard-restaurant tenu par
mes parents : l’Etoile d’Oz. Des
troènes ombrageaient la cour et
une terrasse s’ouvrait sur la rue.
Beaucoup de maraîchers s’arrê-
taient le temps d’une pause à
l’Etoile d’Oz. Chaque fin de
semaine, les Parisiens débou-
laient avec le tramway, le 13 qui
allait au Louvre. Ils venaient
pêcher et mangeaient dans la
cour. Des guinguettes jalon-
naient le Bras-du-Chapitre :
l’Arche de Noël, Le Pélican, le
Petit Venise, puis le Sergent
Bobillot et le Cochon de lait…
Les cafés, à l’époque, jouaient
un grand rôle : c’était la
famille.
Claude Libourel
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Les Bords de Marne
30
La belle demeure, située aunuméro 15 du chemin duBras-du-Chapitre, n’est pasinconnue des amateurs decartes postales anciennes.Elle y est souvent représentée,légendée ainsi : “CottageZ’Alfred – propriété d’unartiste !” L’artiste en questiony figure d’ailleurs parfois aupremier plan. Il s’agissaitd’Alfred Sulzbach qui exerçaitla profession d’artiste lyriquesous le nom de Sulbac. Fortconnu à la fin du XIXe et audébut du XXe siècle, il chantaitsur les scènes parisiennes.Le cottage Z’Alfred a été restauré récemment.
D’après les recherches effectuéespar Madeleine Jurgens et Claude
Lemans des Amis de Créteil.
Les inondations
Lorsqu’il y eut les inonda-
tions de l’hiver 1955, les eaux
de la Marne montèrent de
façon alarmante. Mes grands-
parents refusèrent de quitter
leur maison et durent être
évacués en barque par les
pompiers !
En février 1956, la Marne gela.
Et les inondations reprirent en
1959 : les résidents du Halage
constituèrent, alors l’Associa-
tion des Inondables de Créteil
(AIC)”.
Plus anciennes, les inonda-tions de janvier 1910 ont par-ticulièrement marqué lesesprits. Toute la plaine deCréteil était inondée jusqu’aubas de la rue des Mèches.
L’atelier d’écriture animé parYves Javault, dans le cadre del’animation Créteil se raconte,les a retranscrites à sa façon àtravers une pièce de théâtreintitulée “Deux-mille feuilless’il vous plait” :“Tout va à vau l’eau, c’est lemoment de le dire. La cruem’a tout emporté : la cabane,les outils, les cloches, tout. Ilme reste que mes yeux pourpleurer.
“
”31
L’ancien Créteil ou Créteil-
Village est situé au Nord-Est
de la ville. Cœur historique
de Créteil, le quartier est
riche d’un passé et d’un
patrimoine qui se traduisent
par la diversité de son archi-
tecture.
En 1986-87, des travaux derénovation transforment lequartier en lieu de flânerie.Une allée piétonne avec uneplace permet de parcourir larue du général Leclerc. Lesrues adjacentes sont égale-ment aménagées en zonepiétonnière. Charles Petri,architecte du projet, respectela tradition du centre cristolienet construit des immeubles,rue Pierre Brossolette, auxtoitures de tuiles, couleurspastels, agrémentés d’arbres.Le parking de la Place Henri
Dunant disparaît au profitd’un terrain de boules. Unnouveau parc de stationne-ment est construit dans lesous-sol de la rue PierreBrossolette, au sein d’un îlotvoué à l’édification de 51logements et 1 500 m2 de zonecommerciale.
Je suis arrivée à Créteil en
janvier 1939. J’allais avoir
5 ans. J’habitais route d’Alfort,
appelée aujourd’hui avenue du
Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny.
Créteil était alors un village où
tout le monde se connaissait
plus ou moins.
Janine Jarry De Ladreux
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Créteil-VillageCréteil-Village
32
Les bains-douches
D’abord projetés au 57,Grande Rue (actuelle rue dugénéral Leclerc), les Bains-Douches seront construits,en 1923, au 16, rue desEcoles d’après les plans deLabaude, architecte del’Oeuvre française d’hygiène,et Henry, architecte commu-nal. L’établissement, mis engérance, est composé de 16cabines de douche, 6 bains,
un hall d’attente et un loge-ment. Les douches et bains,gratuits pour les enfants desécoles le jeudi, sont ouvertsà tous du jeudi au dimanche.
A cette époque, la plupart
des logements n’étaient pas
équipés de salles de bains. Les
enfants des écoles pouvaient
aller aux bains-douches, le
vendredi, chaque petit était
accompagné d’un grand.
Yvonne Maginieau
L’école Victor Hugo
L’école communale, cons-truite en 1838, au 20, GrandeRue, s’avère exiguë dès lesannées 1860. Deux nouveauxbâtiments sont construits au
4-6 et 10, rue des Ecoles parl’architecte De Beguillier. Lapremière pierre de “l’ écoledu Centre” est posée en1874. Les nouvelles écolescommunales comprennentquatre classes de garçons,trois classes de filles ainsiqu’une classe d’école mater-nelle et sont conçues pouraccueillir 314 enfants. L’écolemet en place un enseigne-ment qui répond aux nouvelleslois de Jules Ferry (1881-1882) fondée sur l’obligation,la gratuité et la laïcité desécoles primaires.L’école s’agrandit progressi-vement et s’équipe : l’écoledes garçons acquiert en 1922une cabine de projectioncinématographique.
“
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33
Afin de répondre à l’accrois-sement de la population, destravaux d’agrandissementtrès importants commencenten 1931 et s’achèvent pour larentrée scolaire de 1938.Certaines parties sont démo-lies pour laisser place à l’actuel ensemble dessinépar l’architecte Treppe.
Entre 1940 et 1941, l’écoledes filles est occupée par lestroupes allemandes. Le 10avril 1944, une bombe tombedans la cour de l’école. Legroupe scolaire Victor Hugoest inauguré par le maire, leDocteur Casalis, en juillet1947. La date et l’origine de cette appellation noussont inconnues. Sans doute, s’agit-il d’un hommage aupoète qui fut inspiré parCréteil (“Choses écrites à
Créteil”, extrait du recueil “Les Chansons des rues etdes bois”).
Le marché
A partir de juin 1828, un premier marché a lieu, lesamedi, le long de l’actuelleavenue de la République,puis, en 1858, avenue deVerdun, en 1879, rue duMoulin, pour revenir en 1880sur son lieu d’origine.
Le marché couvert de la ruedes Ecoles est une construc-tion de l’architecte Franc quidate de 1889. Le bâtiment,large de 13 mètres et long de 30 mètres, est soutenu par des colonnes en fonte àchapiteaux. La nef centraleatteint presque les sept mètresde haut.
Créteil-Village
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Le marché est agrandi danssa largeur, en 1924, par l’architecte municipal AlbertHenry. L’ensemble a été rénovéen juillet 1984 par l’architecteSylvestre et augmenté d’uneavancée métallique.
Les jours de marché, les ruesalentours sont investies parles commerçants qui animenttout le quartier.
La maison du Combattant
La maison fut construite vers1760 sur les plans de l’archi-tecte Le Camus de Mezière. Lecontre-amiral de LatoucheTreville, chancelier d’Orléans,achète la propriété en 1790 ety établit une filature et uneraffinerie.
Le 10 mai 1874, les épouxRabourdin vendent le domaineà la municipalité. Une partiedes jardins est affectée à laconstruction des écoles. Lebâtiment est utilisé commemairie. En 1901, la décorationintérieure de la salle desmariages est confiée à EugèneSimas, artiste parisien. Lestoiles représentent quatrescènes se déroulant dans despaysages de Créteil. Cetensemble pictural a été restauré récemment.Le bâtiment est plusieurs foisagrandi dans les années 60, puis confié au Comité d’entente des Anciens com-battants en 1974.
L’ancienne horloge méca-nique de l’église Saint-Christophe orne son vestibule.Elle est régulièrement entre-tenue par l’association desAmis de Créteil.
Derrière la mairie, des
concerts de musique étaient
donnés. Le responsable de la
fanfare de Créteil était alors
Henri Pogneau. La troupe de
théâtre Rolla-Cordioux venait
également. Les jours de fête
foraine, des jeux étaient orga-
nisés pour les enfants : cour-
ses en sac, etc... J’allais aussi,
souvent, au cinéma. D’abord
au Régina, installé, dans les
années 30, dans la salle du
café du cercle. Le samedi soir
et le dimanche, il y avait des
projections accompagnées au
piano par madame Gils. Puis
il y a eu Le Moderne, dont
on appréciait le confort des
fauteuils tous neufs.
Yvonne Maginieau
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La Maison desJeunes et de laCulture Village
Le Centre Culturel a été crééen 1969 pour répondre auxbesoins des jeunes du quar-tier. Géré par la Municipalité,le centre était investi par denombreux bénévoles qui,dans la mouvance de 1968,rêvaient de construire unesociété ouverte et solidaire.Une gestion autonome s’en-suivit et, en septembre 1972,naquit l’association "CentreCulturel MJC Village".La MJC Village a été la premièreMJC de Créteil. Un lien culturelfort a été établi avec la salleJean Cocteau où se déroulaientles premiers spectacles avantl’ouverture de la Maison desArts et de la Culture AndréMalraux. Ces activités se sont
tournées tout naturellementvers les arts et enrichissent laprogrammation de spectacles.
La Grande Rue
La Grande Rue et ses commer-çants font l’objet de nombreuxtémoignages.
Je me souviens de certaines
choses qui faisaient que
presque chaque jour de la
semaine avait son bruit ou son
odeur particulière, le mardi
c’était le cri du cochon que l’on
saigne à la charcuterie Brisson,
le mercredi la torréfaction
du café à la grande épicerie
Delaporte au coin de la rue du
Docteur Plichon et de la Grande
Rue, le vendredi le bruit des
roues ferrées du chariot de
livraison de J. Damoy.
Francis Zaccagnini
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Créteil-Village
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La cave du 6, ruedu Général Leclerc
Des caves anciennes sontconservées dans le centreancien de Créteil.
Au 6, rue du Général Leclerc,au niveau du second sous-sol, se trouve une cave à vinà cellules latérales particu-lièrement intéressante. Elle arécemment fait l’objet d’uneétude archéologique qui apermis de dater sa construc-tion de la première moitié duXVIe voire de l’extrême fin duXVe siècle.
Le plan de ce vestige peutêtre décrit comme un rectan-gle ouvert pour chacun desgrands côtés sur des alvéo-les disposées perpendiculai-rement.
Chaque cellule abritait unebarrique et l’espace centralétait utilisé pour le déplace-ment des fûts. Compte tenude la taille relativementimportante des tonneaux, il aété conçu large.
L’espace central et les différen-tes alvéoles sont couverts parune voûte en berceau.Elles sont, tout comme lesmurs, réalisées en pierre de taille. L’ensemble estremarquable et présente uneharmonieuse homogénéité.
La majorité des blocs utilisésporte un signe gravé. Lesinscriptions les plus fréquentess’apparentent à des chiffresromains compris entre un etsix. Ces marques semblentavoir été tracées par lestailleurs de pierre employésdans les carrières de calcairelutécien desquelles les blocssont issus. Les constructeursfirent en effet le choix derecourir à un matériau deconstruction local prêt àl’emploi.
Au début du XIXe siècle, lafonction de la cave changea.Elle ne servit plus au stockage
du vin mais fut partagéeentre différents locatairesqui construisirent des cloisonsen bois mises en évidencelors des fouilles archéolo-giques.
L’identité du constructeur decette cave, un homme vivantpendant la Renaissance,n’est pas parvenue jusqu’ànous. Nul doute cependantqu’il possédait une certaineaisance financière. Etait-ilmarchand de vin ou vigneron,la question reste posée.
Thierry Galmiche,Archéologue municipal
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L’église
La première église était édifiéedès l’époque carolingienne.Vers 1050, le clocher à troisétages commence à s’élever,puis sont bâties la crypte et lanef voûtée. La crypte conserveles reliques des martyrsAgoard et Aglibert et l’égliseest un lieu de pèlerinage les 24et 25 juin, dates de la fête dessaints. En 1607, est baptisée lagrosse cloche de l’église (1300kg) qui en compte aujourd’huitrois dont la plus récente a étéinstallée en 1992.
Les panneaux de la chaire de l’église, offerts par JulienClément en 1708, ont été restaurés et placés dans lacrypte en 1998.L’orgue est installé en 1842.Les vitraux néo-gothiques du
chevet datent de 1854. L’horloge actuelle date de 1993.L’église a subi de nombreuxdommages et a fait l’objet demultiples rénovations au fildes siècles.
D’après les recherches effectuées par
Madeleine Jurgens des Amis de Créteil
La bibliothèqueVillage
En 1928, la bibliothèquemunicipale, installée dansune salle de mairie, esttransférée au 5, avenue deVerdun, où se trouvait uneécole primaire belge quirépondait à une conventionentre les gouvernementsbelge et français (quelques
ressortissants belges s’étantétablis à Créteil après la pre-mière guerre mondiale). Leslieux sont agrandis en 1961.En 1963, on peut y emprun-ter quelques disques.La bibliothèque a été totale-ment réaménagée en 1991.Elle vient d’être ravalée.
Créteil-Village
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Un cimetière est rarement un but de flânerie, pourtantcelui ci est, par le nombre etla qualité de ses sculptures,un musée à ciel ouvert de la statuaire funéraire. Sonhistoire remonte au début duXIXe siècle : la création d’unnouveau cimetière est deve-nue indispensable. En 1822,un emplacement est trouvésur la route de Paris.
De beaux monuments sépul-craux sont alors élevés : chapelles, colonnes doriqueset pilastres cannelés, corni-ches sculptées, allégories,portraits, guirlandes etoiseaux, mosaïques, vitrauxet épitaphes.
C’est un enchevêtrement desstyles : néoclassique, roman-tique et symbolique au servicede la notoriété individuelle.Des plantations d’arbres vien-nent ombrager le cimetière.
Plus proche de nous, lemonument aux morts de laguerre de 1914-1918 a étéédifié par le sculpteurAlexandre Descatoire.
Le cimetière de Créteil
Autour du parcours :le cimetière de Créteil
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Originaire du Nord de laFrance, il fait partie de cettegénération d’artistes dudébut du siècle qui fut ame-née à imaginer ces monu-ments destinés à entretenirle souvenir du sacrifice detant d’hommes.
A Créteil, il est composéd’une femme drapée repré-sentant la paix. C’est unesculpture allégorique profa-ne d’où se dégagent uneforce et une tension drama-tique réelle.
Enfin, en 1982, les anciennesportes monumentales enchêne de l’entrée de la pri-son du Cherche Midi à Paris,
par lesquelles sont passésde nombreux résistantscondamnés par le tribunalallemand, sont mises enplace, à proximité immédiatedu monument aux morts,sous forme d’un mémorial.Sur celui-ci sont inscrits lesnoms de résistants exécutéspar l’occupant nazi au coursde la guerre 1939-1945.
Dressé sur l’esplanade dusouvenir, intégré dans sonporche de pierre, le portaildu Cherche Midi est devenumonument.
Françoise Wyss, conservatrice du Patrimoine,
Service Archives, Archéologieet Documentation
Le cimetière de Créteil
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Notre visite s’achève. Nousespérons que ce carnet vousa permis de porter un nou-veau regard sur des quar-tiers très différents par leururbanisme, leur architectureet leur histoire.
Maintenant vos futures pro-menades et flâneries dansces lieux seront peut-êtreempreintes d’une nouvelle
saveur. Nous vous invitonsaussi à inventer vos itinéraires.
Cette aventure historique sepoursuivra dans d’autresquartiers et donnera lieu àde nouveaux carnets et par-cours.
Vos remarques et sugges-tions sont les bienvenues,vous pouvez les communi-quer à la Direction de laCulture,
- par courrier : Hôtel de Ville94010 Créteil Cedex
- par téléphone au :01.41.94.29.10
- par courriel :[email protected].
Amis promeneursAmis promeneurs,
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Crédit photographique
n Couverture : Philippe Fabian
n Photos couleur de Patrick Bertucelli
Céline Illig
et des ateliers de l’association " Images Buissonnières "
n Photos noir et blanc :
fonds des Archives municipales ,
de la SAGECO, de monsieur Leclere de l’école des Buttes
et des habitants de la rue des Bleuets : madame Gohel, madame Guyon, madame Petit
Responsables de ce projet
n La Direction de la Culture
n Le Service des Archives, de l’Archéologie
et de la Documentation
n Le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme
et d’Environnement du Val-de-Marne (CAUE 94)
Réalisation du carnet de voyages cristoliens
n Ville de Créteil (Direction de la Culture)
n Conception graphique et impression : Agence Etcaetera
n Diffusion, communication : Direction de la Culture
Ont participé à la rédaction du carnet de voyages
n Céline Illig et Christiane Bélert (Direction de la Culture)
n Françoise Wyss et Thierry Galmiche (Archives municipales)
n Laëtitia Grigy (C.A.U.E.)
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Remerciements particuliers à :L’Association des Amis de Créteil
Monsieur Cencerrado de la SagecoLes habitants dont les témoignages agrémentent ce carnet de voyages
Le Carmel Sainte-ThérèseMonsieur Leclere de l’école des Buttes
La BRED-Banque Populaire (Direction Régionale et Marie Jacqueline Grillot, agence rue du général Leclerc)La Ligue française du coin de terre et du foyer
Madame Courbé, Conservatrice du Cimetière
Ce parcours a vu le jour grâce au soutien financier de la Ville de Créteil, de la Politique de la Ville et de la DRAC Île-de-France.
La Direction de la Culture tient à remercier les différents partenaires du projet :Le C.A.U.E. du Val-de-Marne (Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement)Le Service des Archives, de l’Archéologie et de la DocumentationLe Service des Parcs et JardinsLes Bibliothèques de la Communauté d’Agglomération de la Plaine centrale du Val-de-Marne et en particulier Biblibleuets et la Bibliothèque VillageLa Maison pour Tous des BleuetsLa Maison des Jeunes et de la Culture VillageLa Mission Ville de CréteilLe Grand Projet de VilleImages Buissonnières