Download - CASTOR D’EUROPE - Actu-Environnement
Présentation de l’espèce
Le Castor d’Europe appartient à la famille des
Castoridés. C’est le plus gros rongeur d’Europe :
son corps trapu mesure de 90 à 120 cm de long,
queue comprise, pour un poids entre 12 et 35 kg.
Il est essentiellement aquatique et se déplace
assez difficilement sur terre, ne s’éloignant que
rarement à plus de 30 mètres de l’eau.
Son régime alimentaire est exclusivement
végétarien et très éclectique (écorces, jeunes
pousses ligneuses, feuilles, végétation herbacée,
fruits…). Parmi les essences ligneuses, les saules
et les peupliers sont particulièrement recherchés.
L’essentiel des coupes concerne des arbres et des
branches de 2 à 8 cm de diamètre.
La cellule sociale de base est la famille, composée
d’un couple adulte, des jeunes de l’année et de
ceux de l’année précédente. Une famille occupe
un territoire qui varie de 500 m à 3 km de cours
d’eau, en fonction de la ressource alimentaire et
de l’espace favorable disponibles.
Le castOr d’eurOpe est inféOdé au miLieu aquatique. Il a la capacité de moduler la disp o-
nibilité en ressources pour lui et pour d’autres
espèces et peut ainsi créer un nouvel écosystème
ce qui s’accompagne d’une diversification des
habitats et des espèces au sein des paysages.
Tout dérangement, modification et/ou rupture de
la continuité écologique des cours d’eau dus à des
travaux d’aménagement ou d’entretien et même
la présence d’espèces exotiques végétales comme
la renouée du Japon a un impact négatif sur
l’habitat du castor.
Le suivi de l’aire de répartition du castor donne
une image assez pertinente de l’état physique du
réseau hydraulique d’un bassin versant.
PARTENAIRE
THÈME DE L’OBSERVATOIRE : ÉTAT ET ÉVOLUTION DES COMPOSANTES DE LA BIODIVERSITÉQ
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OBSERVATOIRE RÉGIONAL DE LA BIODIVERSITÉ PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR [ ORB ] ESPÈCES EMBLÉMATIQUES
Alors que le castor occupait quasiment toute
l’Europe, ses populations et son aire de
répartition ont fortement régressé dès le XIIe siècle
du fait des destructions anthropiques pour sa
fourrure, sa chair ou son castoréum notamment.
Afin d’éviter sa disparition, il fut protégé dès 1909
dans les départements
des Bouches-du-Rhône,
de Vaucluse et du Gard.
Le castor a alors pro-
gres sivement recolo nisé
le bassin rhodanien.
À partir des années
1950, une vingtaine
d’opéra tions de réintroduction a accompagné cette
recolo nisation naturelle. Toutes ces opérations ont
été réalisées à partir d’individus issus de la souche
rhodanienne. Elles se sont déroulées dans différents
bassins versants français : la Loire, la Moselle, les
affluents du Rhin, le Tarn et le bassin supérieur du
Rhône.
Aujourd’hui, le castor est présent dans ces grands
bassins versants et son aire de répartition continue de
progresser (cf. carte ci-après).
En France, il ne restait
que quelques dizaines
d’individus à la
fin du XIXe siècle,
uniquement localisés
dans la basse vallée du
Rhône, en Camargue.
Tendance d’évolution en région
CASTOR D’EUROPE[Castor fiber, Linné, 1758]
à la baisse à la haussestable
[ Vibre ]
Analyse de la tendance actuelle
ESPÈCES EMBLÉMATIQUES CASTOR D’EUROPE
La protection juridique et les opérations de
réintroduction ont permis au castor d’étendre
son aire de répartition qui continue de s’accroître
à l’heure actuelle.
Lorsque les habitats optimaux sont saturés au
sein d’un bassin versant, le castor part en quête de
nouveaux territoires. Ceci peut le conduire à
coloniser un nouveau bassin ou à s’installer dans
des habitats sub-optimaux qui ne répondent pas
strictement à ses besoins écologiques.
Son habileté à modifier son environnement pour
l’adapter à ses besoins, notamment via la
construction de barrages, lui confère une grande
capacité d’adaptation. Les milieux colonisés sont
alors divers et on retrouve le castor au cœur de
grandes villes (Lyon, Grenoble, Orléans…), à proxi-
mité immédiate, voire au sein de sites industriels
en activité (gravières, barrages hydroélectriques
sur le Rhône, centrale nucléaire de Cruas…), en
tête de bassin versant (bassin de l’Eyrieux, lac de
Devesset à 1 075 m d’altitude…) ou encore au sein
de systèmes hydrographiques et de milieux
fortement anthropisés (populiculture avec fossés
de drainage de la Chautagne…).
La progression spatiale et l’extension de l’aire de
répartition du castor sont donc difficilement
prévisibles.
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Barrage de castor sur un contre-canal du Rhône, Bouches-du-Rhône.
SOURCES D’INFORMATION
l ONCFS, 2013, Synthèse nationale annuelle de l’activité du réseau castor, rapport 2013, 94 p. Ag
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Rédaction : Virginie CROQUET, septembre 2015.
Relecture : Yoann BRESSAN.
Suivi de l’espèce
L’ONCFS est chargé depuis 1987 par le ministère de l’environnement du suivi
patrimonial du Castor d’Europe en France.
Pour cela, l’ONCFS anime et pilote un réseau de correspondants locaux de terrain, répartis
dans l’ensemble des départements concernés par la présence du castor. Ces quelques
200 correspondants sont essentiellement des agents des services départementaux de
l’ONCFS, mais également des agents de l’ONEMA, des Parcs nationaux, de Fédérations
départementales des chasseurs ou de membre d’associations de protection de la nature.
Les principales missions du réseau sont :
l le suivi de l’aire de répartition de l’espèce, via la réalisation de prospections,
l la réalisation des constats de dommages causés par le castor (pour les agents de l’État).
Dans ce cadre, les agents donnent des conseils techniques aux plaignants pour la mise
en place de mesures de protection ou pour trouver des solutions de prévention. C’est
par exemple le cas pour les barrages qui peuvent causer des inondations en milieu
agricole ou sylvicole, voire urbain,
l un appui et une expertise technique dans le cadre de capture de castors en vue de
sauvetage ou de projets de réintroduction.
à la baisse à la haussestable
[Athene noctua, Athene noctua, Athene noctua, Scopoli, 1769]
CHEVÊCHE D’ATHÉNA
Présentation de l’espèce
LA CHEVÊCHE D’ATHÉNA est un rapace
nocturne de petite taille (plus petite qu’un
pigeon domestique) appartenant à la famille
des strigidés.
Originaire des milieux steppiques du pourtour
méditerranéen, cette espèce a su s’adapter à une
grande diversité de paysages agricoles en Europe
façonnés de longue date par la polyculture et
l’élevage.
En Provence, l’essentiel des e�ectifs (75 %) est
concentré dans les plaines cultivées de
Vaucluse et des Bouches-du-Rhône. Elle se fait
plus rare dans les autres départements de la
région en raison des deux principaux facteurs
limitant la répartition de cette espèce : la forêt et
l’altitude.
L’habitat de la Chevêche se compose le plus
souvent de prairies, de vergers et de vignobles.
Pour nicher, l’espèce est également tributaire de
la présence de cavités o�ertes par les vieux
arbres (mûriers principalement) et le bâti
(cabanons agricoles ou habitations).
Ce rapace, sédentaire et fidèle à son territoire, a
besoin d’avoir accès tout au long de l’année à
une grande diversité de proies qu’il capture à
l’a�ût et au sol (insectes, rongeurs, petits
passereaux, reptiles).
LA CHEVÊCHE D’ATHÉNA CONSTITUE DONC UN BON INDICATEUR DE LA BIODIVERSITÉ DES MILIEUX AGRICOLES. S’INTÉRESSER À CETTE ESPÈCE EN CHERCHANT À MAINTENIR SA PRÉSENCE DANS NOS CAMPAGNES REVIENT À DÉFENDRE UN CADRE DE VIE SAIN ET UNE AGRICULTURE RESPECTUEUSE DE L’ENVIRONNEMENT.
PARTENAIRE
Il est di�cile de déterminer avec fiabilité et d’une
manière générale l’évolution des e�ectifs de
Chevêche en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Nous
savons néanmoins qu’elle a quasiment disparu de
Camargue et que sa distribution a fortement
régressé dans le Var. Dans le Vaucluse et les
Bouches-du-Rhône, les
densités ont très
certainement diminué
également. Un suivi
standardisé des mâles
chanteurs, réalisé depuis
2004 dans la Réserve de Biosphère Luberon Lure,
montre toutefois une certaine stabilité, ce qui
concorderait avec l’arrêt du déclin de cette espèce
observé en France depuis ces dix dernières années.
Les principaux bastions régionaux pour la
Chevêche sont localisés dans le Luberon, le
Comtat Venaissin et la plaine de Crau. La
population régionale est estimée à 1500 mâles
chanteurs.
La Chevêche a connu
en France une baisse
des populations de 50%
entre les années
1960 et 2000.
Tendance d’évolution en région
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OBSERVATOIRE RÉGIONAL DE LA BIODIVERSITÉ PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR [ ORB ] ESPÈCES EMBLÉMATIQUES
[ Lavèca ]
à la baisse à la haussestable
Analyse de la tendance actuelle
SOURCES D’INFORMATION
● Barthélemy E. & Hameau O. (2009). Chevêche d’Athéna Athene noctua. In Flitti A., Kabouche B., Kayser Y. et Olioso G.
(2009). Atlas des oiseaux nicheurs de Provence-Alpes-Côte d’Azur. LPO PACA. Delachaux & Niestlé. pp 240
● Hameau O. (2016). La Chevêche d’Athéna - Animation d’un Plan régional d’Actions - Bilan 2015. 24p.
http://paca.lpo.fr/protection/especes/oiseaux/cheveche-du-luberon
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ESPÈCES EMBLÉMATIQUES CHEVÊCHE D’ATHÉNA
Les principales menaces qui pèsent sur la
Chevêche en Provence-Alpes-Côte d’Azur
sont avant tout liées à la destruction ou à la
dégradation de son habitat ; celles-ci peuvent
avoir pour origine :
• L’extension de l’urbanisme au dépend des
zones agricoles, notamment dans les Bouches-
du-Rhône (Métropole d’Aix-Marseille), l’ouest du
Vaucluse et le littoral varois.
• Une intensification des pratiques agricoles
ayant un impact direct sur la disponibilité
alimentaire (arrachage de haies, mise en culture
des prairies, usage des pesticides, désherbage
mécanique systématique en culture pérenne).
• La disparition des cavités indispensables à la
nidification de l’espèce, liée le plus souvent aux
projets de rénovation du bâti - il faut souligner à ce
titre l’enjeu majeur que constitue la préservation
des cabanons agricoles pour cette espèce en
Provence - ou encore la disparition (par arrachage
ou absence de taille régulière) des vieux mûriers.
• L’augmentation du trafic routier dans les zones
périurbaines occupées par l’espèce est également
à l’origine d’une importante mortalité des oiseaux
en dispersion et qui, couplée à l’extension de
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Baguage d’un poussin
Chevêche sur cep
Suivi de l’espèce
L’espèce bénéficie d’un Plan National d’Actions (PNA). La LPO PACA anime depuis 2004 un programme d’étude
sur la Chevêche qui comprend :
• le recensement périodique des e�ectifs de mâles chanteurs dans le cadre d’enquêtes de science participative
(“Observatoire inter-Parcs“),
• le suivi annuel du succès reproducteur de l’espèce et l’influence des pratiques agricoles sur celui-ci,
• un programme de baguage (technique de capture - marquage - recapture) pour mieux comprendre les
mécanismes d’évolution des populations,
• un travail en partenariat avec la profession agricole pour encourager des pratiques favorables au maintien de la
biodiversité (Mesures agroenvironnementales et climatiques),
• l’information des propriétaires de cabanons agricoles et leur sensibilisation à la conservation de cette espèce
(pose de nichoirs).
Depuis 2010 ce programme est intégré dans le cadre d’un Plan régional d’actions, avec le soutien financier de la
DREAL PACA, de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur et du Conseil départemental de Vaucluse. Il est mené
en partenariat technique avec l’Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie.
l’urbanisme, peut mener à un isolement progressif des
populations. Ajoutons enfin que la Chevêche est très peu
représentée au sein du réseau Natura 2000 en Provence
(moins de 15 % des e�ectifs).
[Tetrax tetrax, Linné, 1758]
OUTARDE CANEPETIÈRE
Présentation de l’espèce
L’Outarde canepetière est un oiseau steppique
de taille moyenne (environ 900 g), de la
famille des Otididae. Sa silhouette est typique
d’oiseaux marcheurs, et malgré sa taille elle passe
facilement inaperçue au sol où elle excelle dans
le camouflage au sein de la végétation. Cet
oiseau reste très discret de par son comportement,
hormis le mâle à l’époque des parades.
Cet oiseau de plaine fréquente des terrains
dégagés et ouverts : pelouses, prairies, pâturages,
cultures herbacées. La femelle aménage son nid
à même le sol parmi les touffes de végétation.
Les poussins quittent le nid quelques heures
après leur naissance. L’outarde est grégaire
pendant la majeure partie de l’année, à l’exception
de la saison nuptiale.
Le régime alimentaire de l’outarde repose à la fois
sur les végétaux et les invertébrés.
L’Outarde canepetière est un très bOn indicateur de L’état des miLieux agri cOLes et pastOraux en pLaine, en raison de sa
sensibilité aux pratiques agricoles et aux
ressources alimentaires (inver tébrés et végétaux).
Elle fait l’objet d’une attention particulière en
France en raison du déclin marqué de ses
populations depuis les années 1970. Les
populations migratrices du Centre-Ouest de la
France sont les plus touchées, avec un déclin
ayant atteint 90 % en raison de l’intensification
des plaines agricoles. Les populations méditer-
ranéennes, sédentaires, ont été plus préservées
grâce à la persistance de milieux agro-pastoraux
extensifs.
PARTENAIRE
Inconnue en Provence-Alpes-Côte d’Azur au début
du XXe siècle, l’outarde s’y est développée à partir
du milieu de ce siècle. La Plaine de la Crau, grâce à sa
mosaïque d’habitats pastoraux et agricoles extensifs,
est devenue le bastion de l’espèce en France dès la
fin des années 1980. Les dispositifs réglementaires
(réserve naturelle) et
incitatifs (Natura 2000
et agri-environnement)
ont permis de préserver
les effectifs d’outardes
et ses habitats. D’autres
populations plus réduites sont disséminées à travers
les Bouches-du-Rhône, le Vaucluse, et dans une
moin dre mesure le Var et les Alpes de Haute-Provence.
En 2012, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur
abritait environ 1 000 mâles chanteurs (les femelles
ne sont pas comptabilisables), dont près de 800 en
Crau. Les recensements hivernaux ont permis de
comptabiliser 2 400 à 2 650 individus en 2012.
Ces effectifs montrent une croissance de l’ordre de
30 % par rapport aux recensements de 2008.
La population d’outardes
de Provence-Alpes-Côte
d’Azur représente
aujourd’hui 40 % de
l’effectif national.
Tendance d’évolution en région
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OBSERVATOIRE RÉGIONAL DE LA BIODIVERSITÉ PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR [ ORB ] ESPÈCES EMBLÉMATIQUES
à la baisse à la haussestable
[ Estardo canopetiero, Estarda canapetiera ]
Analyse de la tendance actuelle
SOURCES D’INFORMATION
l ATTIÉ, C. coord. (2011), Deuxième Plan national d’actions
en faveur de l’Outarde canepetière Tetrax tetrax 2011-
2015. Ministère de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, 144 pp.
l CEN PACA (2013). Recensement des outardes
canepetières nicheuses en Région Provence-Alpes-Côte
d’Azur. Rapport 2012.
l WOLFF, A (2012), Compte-rendu du dénombrement des
outardes et gangas hivernants en Crau et en Provence-
Alpes-Côte d’Azur, 22 janvier 2012. Rapport CEN PACA.
Rédaction : février 2015. Axel WOLFF, CEN Provence-Alpes-Côte d’Azur
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ESPÈCES EMBLÉMATIQUES OUTARDE CANEPETIÈRE
Les mesures de conservation en Provence-
Alpes-Côte d’Azur, couplées à la très bonne
dynamique de l’espèce dans les plaines viticoles
du Languedoc, permettent d’expliquer le bon état
de santé de la population provençale d’outardes.
Malgré les signes positifs, les populations d’ou tar-
des en Provence-Alpes-Côte d’Azur restent
menacées par le développement d’infra struc-
tures, l’extension de l’urbanisation dans une
région où la population humaine s’accroît très
rapidement. Ainsi en Crau, malgré le bon état de
conservation de l’espèce, plus de 1 000 ha de
surfaces favorables ont disparu entre 2008
et 2012 (- 7 %).
Par ailleurs, il importe de mentionner que les
outardes affectionnent particulièrement les
pelouses des terrains d’aviation en Provence-
Alpes-Côte d’Azur : 20 % des effectifs nicheurs
et hivernants se concentrent sur 14 terrains
d’aviation de la région. Si la cohabitation se passe
bien sur la grande majorité des terrains, elle pose
problème sur l’aéroport de Marseille-Provence
où les risques de collision avec les aéronefs sont
accrus. Les mesures de régulation prises sur ce site
devront faire l’objet d’un suivi attentif quant à leur
impact sur les effectifs régionaux.
Suivi de l’espèce
L’espèce bénéficie d’un Plan National d’Actions (PNA). Le CEN Provence-Alpes-Côte
d’Azur est l’animateur du PNA en région. Il coordonne les inventaires hivernaux et
nuptiaux réalisés tous les 4 ans dans le cadre de “l’Enquête nationale outarde”, auxquels
participent de nombreux bénévoles et associations. Les prochains recensements auront
lieu en 2016.
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Présentation de l’espèce
Comme toutes les chauves-souris, le
Rhino lophe euryale est un mammifère
appartenant à l’ordre des Chiroptères, très différent
des rongeurs. Les chauves-souris sont des
animaux nocturnes qui ont développé plusieurs
adaptations spécifiques, telles que le sonar qui
leur permet de “voir” leur environnement avec
leurs oreilles (écholocation). Peu prolifiques, elles
n’ont qu’un seul petit par an en période estivale.
Les ressources alimentaires se faisant rares en
hiver, elles entrent dans un sommeil profond
(léthargie) et hibernent.
Les chauves-souris sont essentiellement insecti-
vores en France métropolitaine. Les proies
princi pales de ce rhinolophe sont des petits
papillons de nuit (30 mm d’envergure environ).
Son vol très manœuvrable lui permet de chasser
au milieu des arbres dans les forêts de feuillus,
les boisements de bord de rive (ripisylves), les
oliveraies, les fourrés et les haies. Il semble éviter
les milieux ouverts et les forêts de résineux.
Espèce sud-européenne, le Rhinolophe euryale
est très rare et localisé en Provence. Il se ren-
contre à basse et moyenne altitude (du niveau de
la mer à 867 m d’altitude) dans les départements
du Var, des Alpes-de-Haute-Provence et des
Alpes-Maritimes. Il est, pour l’instant, absent du
Vaucluse et occasionnel dans les Bouches-du-
Rhône et le sud des Hautes-Alpes.
Plusieurs gîtes sont utilisés au cours de l’année.
En Provence-Alpes-Côte d’Azur, on connaît
quatre colonies de reproduction majeures dans
des réseaux de cavités naturelles et dans les
combles d’une chapelle (Alpes-de-Haute-
Provence, Alpes-Maritimes, Var).
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OBSERVATOIRE RÉGIONAL DE LA BIODIVERSITÉ PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR [ ORB ] ESPÈCES EMBLÉMATIQUES
En Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Rhinolophe
euryale est certainement l’espèce qui a connu la
plus forte régression, au point d’être aujourd’hui dans
une situation très précaire. Il était pourtant parti cu -
lièrement répandu dans toutes les grottes chaudes
de la région aux XIXe et
XXe siècles.
70 % de sites sont perdus
ou détruits dans les
Bouches-du-Rhône et le
Var. Son aire de répartition a
diminué de 80 % en 50 ans.
À noter que cette évolution
est synchrone avec la tendance nationale.
Entre 1995 et 2015, il n’a plus été observé que dans
la moitié des gîtes régionaux historiques (soit 14 en
tout). Surtout, depuis 1995, aucune augmentation
de ses effectifs ou de son aire de répartition n’a
été notée. Au contraire, les données se font plus rares
et concernent souvent des individus isolés ou en
petit groupe.
Une tendance à l’accroissement des effectifs est
observée depuis peu dans certaines régions
françaises mais pas en Provence-Alpes-Côte d’Azur,
où la situation est stable, voire en légère dégradation.
La destruction
ou la détérioration
de bon nombre de
cavités a conduit à
une baisse alarmante
de ses effectifs
entre 1940 et 1980.
Tendance d’évolution en région
RHINOLOPHE EURYALE [Rhinolophus euryale, Blasius, 1853][ Ratapenada ]
à la baisse à la haussestable
.../...
Analyse de la tendance actuelle
ESPÈCES EMBLÉMATIQUES RHINOLOPHE EURYALE
Malgré cela, les menaces persistent et s’aggravent locale-
ment avec le développement non maîtrisé des activités
et sports de pleine nature à destination d’une population
urbaine en forte demande. C’est pourquoi, coincé entre un
littoral fortement dégradé et la chaîne alpine qui ne lui
est pas favorable, l’espèce ne présente pas de bonnes
pers pec tives de conservation en région.
Des mesures appropriées et ciblées pourraient
toutefois lui être profitables :
l conserver et gérer durablement l’ensemble des gîtes de
l’espèce par APPB, réserves et/ou protection physique,
l préserver les milieux de chasse (particulièrement les forêts de
feuillus âgées), les ripisylves et les corridors de déplacement
à proximité des gîtes,
l améliorer les connaissances sur l’écologie de l’espèce grâce
à des prospections spécifiques (de telles recherches ont, par
exemple, permis de découvrir 50 individus en reproduction
en vallée de la Roya dans les Alpes-Maritimes),
l coordonner les politiques des ministères de l’agriculture, de
la gestion forestière et de l’environnement susceptibles
d’influer sur la conservation du Rhinolophe euryale, et les
intégrer dans l’élaboration des schémas d’aménagement tel
que le SRCE et les PLU,
l intervenir auprès du grand public et des
groupes d’intérêts professionnels dont les
activités peuvent affecter le Rhinolophe
euryale pour les sensibiliser et les former
à sa conservation.
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En période d’hibernation, des individus sont
mentionnés dans des bunkers (Alpes-Maritimes)
et dans une grotte (Alpes-de-Haute-Provence).
Comme toutes les chauves-souris de France
métropolitaine, le Rhinolophe euryale est protégé
à l’échelle nationale (arrêté ministériel du 23 avril
2007). Il est également inscrit sur les annexes II et IV
de la Directive “Habitats-Faune-Flore” de 1992.
Il est considéré comme quasi menacé au niveau
mondial et national (listes rouges). Son statut est plus
préoccupant au niveau européen et méditerranéen,
où il est considéré comme vulnérable.
C’est dans Ce Contexte que la population de provenCe-alpes-Côte d’azur, probable-ment de l’ordre de quelques Centaines d’individus, a un rôle non négligeable à jouer dans la Conservation de Cette espèCe sensible et dans sa reConquête en zone méditerranéenne.
Les causes de la régression sont multiples :
l dérangement dans les gîtes souterrains (causé
par la fréquentation humaine) auquel le Rhino-
lophe euryale est très sensible,
l disparition des corridors de déplacement, c’est-
à-dire des linéaires de végétation (haies, allées
d’ar bres, bordures de cours d’eau) indispensables
pour guider les animaux du gîte vers les terrains
de chasse et pour chasser,
l fragmentation et perte des habitats de chasse
(par les éclairages urbains “polluants”, les voies
de circulation ou les projets industriels de fortes
emprises comme le photovoltaïque) ce qui
complique ou empêche l’accès aux ressources
alimentaires,
l collisions routières,
l pesticides, dont l’utilisation provoque la raré-
faction des proies ainsi qu’un empoi son ne-
ment par accumulation dans l’organisme de ce
rhinolophe situé en bout de chaîne alimentaire.
Des actions de conservation ont déjà été
engagées en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Des
gîtes majeurs régionaux ont été protégés dans la
Siagne (Var, Alpes-Maritimes) et les gorges de
Châteaudouble (Alpes de Haute-Provence), soit
réglementairement par arrêtés préfectoraux de
protection de biotope (APPB), soit physique-
ment par la mise en place de grilles empêchant
l’accès et le dérangement par les touristes, soit
les deux.
RÉFÉRENCES
l www.gcprovence.org
l Bodin J. (coord.), 2011. Les chauves-souris de Midi-Pyrénées : répartition, écologie, conservation. Conservatoire Régional des Espaces Naturels de Midi-Pyrénées - Groupe Chiroptères de Midi-Pyrénées, Toulouse, 256 p.
l Dietz C., Kiefer A., 2015. Chauves-souris d’Europe : connaitre, identifier, protéger. Delachaux et Niestlé, Paris, 399 p.
l Néri F., 2004. Diagnostic sur la mortalité des chauves-souris par collision, dans le Lot, sur l’A20 entre Cahors Nord et la Dordogne, et propositions d’aménagement. CREN Midi-Pyrénées, Toulouse, 17p.
l Sané R. et Faure C., 2011. Plan Régional d’Actions pour les Chiroptères de Provence-Alpes-Côte d’Azur. DREAL, Groupe Chiroptères de Provence, 140 p.
l Ransome R.D. et Hutson A.M., 2000. Action plan for the conservation of the greater horseshoe bat in Europe (Rhinolophus ferrumequinum). Convention on the Conservation of European Wildlife and Natural Habitats, Nature and environment, No. 109, 56p.
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ESPÈCES EMBLÉMATIQUES RHINOLOPHE EURYALE
Suivi de l’espèce
Tous les gîtes prioritaires à Chiroptères sont suivis dans le cadre du Plan
régional d’actions en faveur des Chiroptères piloté par le Groupe
Chiroptères de Provence. Ces suivis impliquent une dizaine de structures
partenaires. Les gîtes sont visités annuellement, si possible à chaque saison.
Les gîtes à Rhinolophes euryale sont contrôlés par le GCP, le CEN PACA et le
Parc national du Mercantour.
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Rédaction : novembre 2015. Mathieu Drousie, Ariane Blanchard, Emmanuel Cosson
Relecture : Florence Englebert, Raphael Sané
RÉPARTITION DES GÎTES à Rhinolophe euryale en Provence-Alpes-Côte d’Azur
Présentation de l’espèce
Seule tortue terrestre française, la tortue
d’Hermann fait partie de la famille des
Testudinidés (tortues terrestres).
Elle occupe la quasi-totalité des formations
végétales du biome méditerranéen, depuis le bord
de mer jusqu’à 600-700 mètres d’altitude dans le
Massif des Maures. En Provence, sa distribution
actuelle coïncide avec celle du Chêne-liège sur
terrains cristallins et du Chêne vert sur terrain
calcaire, traduisant des conditions climatiques
très clémentes. Elle occupe des paysages en
mosaïque faisant alterner des cultures (vignes,
oliveraies, châtaigneraies), des friches et des bois
clairs. Elle fréquente des milieux naturels divers
traversés par des cours d’eau temporaires ou
permanents : pinèdes claires de Pin mésogéen et
de Pin parasol, bois de chênes, maquis hauts peu
denses et maquis bas clairsemés. Elle fréquente
assidûment les lisières et les diverses interfaces
entre milieux ; elle évite les zones marécageuses,
les forêts denses, les exploitations agricoles et les
collines rocailleuses dépourvues de végétation.
Animal à sang froid, elle passe l’hiver dissimulée
sous des herbes sèches, des feuilles mortes au
pied d’un buisson et devient active du printemps
jusqu’à la fin de l’automne.
Principalement herbivore, elle consomme les
plan tes annuelles ou vivaces qui lui sont acces-
sibles ainsi que les fruits tombés à terre.
Le niveau de menace de La tOrtue d’Hermann et sa répartitiOn cOnfinée à une partie du var (en pLus de La cOrse) en fOnt une espèce embLématique de La régiOn prOvence-aLpes-côte d’azur.
PARTENAIRE
THÈME DE L’OBSERVATOIRE : ÉTAT ET ÉVOLUTION DES COMPOSANTES DE LA BIODIVERSITÉQ
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OBSERVATOIRE RÉGIONAL DE LA BIODIVERSITÉ PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR [ ORB ] ESPÈCES EMBLÉMATIQUES
La tortue d’Hermann est présente à l’ouest de la
plaine du Pô : péninsule italienne, Sicile, Sardaigne,
Corse, Baléares, Massif des Albères et en Provence.
Les tendances d’évolution pour cette espèce sont
difficiles à évaluer. Elles nécessitent des suivis sur
plusieurs décennies avec des moyens humains
importants. Quelques
sites en bénéficient et
montrent en général
une régression au fil du
temps. Dans le Var, la
tendance est au déclin.
Cette régression est particulièrement importante sur
le littoral où plusieurs populations connues dans les
années 80 ont aujourd’hui disparu.
Néanmoins, d’importants noyaux de populations
sont présents notamment en Plaine des Maures où
des efforts sont déployés pour assurer sa conservation.
En Provence-Alpes-Côte
d’Azur, sa répartition se
limite au département du
Var et à la Plaine des
Maures en particulier.
Tendance d’évolution en région
à la baisse à la haussestable
TORTUE D’HERMANN
C’est une espèce parapluie qui occupe des milieux à
très forte biodiversité.
Sa protection permet la protection d’autres espèces en
raison de l’étendue de son habitat et de ses exigences
écologiques.
[Testudo hermanni hermanni, Gmelin, 1789][ Tourtugo, Tourtuga ]
Analyse de la tendance actuelle
SOURCES D’INFORMATION
l Cheylan M., Catard A., Livoreil & Bosc V. , 2009, Plan National d’Actions
Tortue d’Hermann 2009-2014, Ministère chargé de l’environnement, DREAL Provence-Alpes-Côte d’Azur. 138 p.
l Celse J. & al. , 2014, Guide de gestion des populations et des habitats de la tortue d’Hermann, LIFE 08/NAT/F/000475. ARPE PACA , 210 p.
l www.tortue-hermann.eu
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ESPÈCES EMBLÉMATIQUES TORTUE D’HERMANN
Les menaces contribuant au déclin de
l’espèce sont principalement liées aux
activités humai nes et aux changements de
pratiques. Ce sont :
l les pertes irréversibles d’habitats,
l les incendies de forêts,
l la dégradation de la qualité des habitats,
l les pratiques agricoles et forestières
défavorables,
l la fragmentation des populations,
l la prédation par les chiens et les sangliers
et les prélèvements d’individus,
l l’introduction d’animaux étrangers aux
populations naturelles (risques sanitaires
et génétiques).
Ces menaces multiples et convergentes
expli quent la tendance à la baisse.
Plaine des Maures, habitat de la tortue d’Hermann.
Suivi de l’espèce
L’espèce a fait l’objet d’un Plan National d’Actions (PNA) de 2009 à 2014, d’un
financement FEDER en 2008-2009 et a bénéficié d’un programme LIFE de 2010 à
2014. Ces dispositifs ont permis la mise en place de nombreuses actions de gestion.
La Plaine des Maures, bastion de l’espèce, fait l’objet d’une attention particulière.
Les suivis démographiques de l’espèce permettent de comprendre
les mécanismes de l’évolution des populations de tortue d’Hermann.
Ils reposent sur la méthode de Capture-Marquage-Recapture.
Le suivi spatial et comportemental par télémétrie permet de
connaître précisément, les déplacements et les rythmes d’activités
des individus. Il fournit des éléments de compréhension de
l’utilisation de l’habitat et de ses ressources par l’espèce.
Plusieurs structures contribuent à ces suivis : CEN PACA, EPHE, SOPTOM, Réserve
nationale de la Plaine des Maures. Des données ponctuelles sont parfois fournies par les
particuliers, les bureaux d’études et les forestiers.
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Rédaction : septembre 2014. Antoine CATARD, Julie DELAUGE, CEN Provence-Alpes-Côte d’Azur