Download - Comprendre le sens d'un mot
Champ LireCompétence Comprendre le sens d’un mot dans un contexte
Séance 1 : Approche ludique
Support : Le prince de Motordu
Objectif : comprendre en fonction du contexte
Découverte et manipulation : compréhension et construction de mots-valises
La belle lisse poire du prince de Motordu
A n’en pas douter le prince de Motordu menait la belle vie.
Il habitait un chapeau magnifique au-dessus duquel, le dimanche, flottaient des crapauds bleu
blanc rouge qu’on pouvait voir de loin.
Le prince de Motordu ne s’ennuyait jamais. Lorsque venait l’hiver, il faisait d’extraordinaires
batailles de poules de neige. Et le soir, il restait bien au chaud à jouer aux tartes avec ses
coussins dans la grande salle à danger du chapeau.
Le prince vivait à la campagne. Un jour, on le voyait mener paître son troupeau de boutons. Le
lendemain, on pouvait l’admirer filant comme le vent sur son râteau à voiles.
Et quand le dimanche arrivait , il invitait ses amis à déjeuner. Le menu était copieux :
Un jour, le père du prince de Motordu, qui habitait le chapeau voisin, dit à son fils :
- Mon fils, il est grand temps de te marier.
Stage PPRE Bourg de Péage 10 décembre 2007
- Me marier ? Et pourquoi donc, répondit le prince, je suis bien tout seul dans mon chapeau.
Sa mère essaya de le convaincre :
- Si tu venais à tomber salade, lui dit-elle, qui donc te repasserait ton singe ? Sans compter
qu’une épouse pourrait te raconter de belles lisses poires avant de t’endormir.
Le prince se montra sensible à ces arguments et prit la ferme résolution de se marier bientôt. Il
ferma donc son chapeau à clé, rentra son troupeau de boutons dans les tables, puis monta
dans sa toiture de course pour se mettre en quête d’une fiancée.
Hélas, en cours de route, un pneu de sa toiture creva.
- Quelle tuile ! ronchonna le prince, heureusement que j’ai pensé à emporter ma boue de
secours.
Au même moment il aperçut une jeune flamme qui avait l’air de cueillir des braises des bois.
- Bonjour, dit le prince de Motordu.
- Et moi, je suis la princesse Dézécolle et je suis institutrice dans une école publique, gratuite et
obligatoire, répondit l’autre.
- Fort bien, dit le prince, et que diriez-vous d’une promenade dans ce petit pois qu’on voit là-
bas ?
- Un petit pois ? s’étonna la princesse mais on ne se promène pas dans un petit pois !
C’est un petit bois qu’on voit là-bas.
- Un petit bois ? Pas du tout répondit le prince, les petits bois on les mange. J’en suis d’ailleurs
friand et il m’arrive d’en manger tant que j’en tombe salade. J’attrape alors de vilains moutons
qui me démangent toute la nuit !
- A mon avis, vous souffrez de mots de tête, s’exclama la princesse Dézécolle et je vais vous
soigner dans mon école publique, gratuite et obligatoire.
Il n’y avait pas beaucoup d’élèves dans l’école de la princesse et on n’eut aucun mal à trouver
une chaise libre pour le prince de Motordu, le nouveau de la classe. Mais dès qu’il commença à
répondre aux questions qu’on lui posait, le prince déclencha l’hilarité parmi ses nouveaux
camarades. Ils n’avaient jamais entendu quel qu’un parler ainsi !
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Quant à son cahier, il était à chaque ligne, plein de tâches et de ratures : on eut dit un véritable
torchon.
Mais la princesse Dézécolle n’abandonna pas pour autant . Patiemment , chaque jour, elle
essaya de lui apprendre à parler comme tout le monde.
- On ne dit pas j’ habite un papillon, mais j’ habite un pavillon.
Peu à peu, le prince de Motordu, grâce aux efforts constants de son institutrice, commença à
faire des progrès.
Au bout de quelques semaines, il parvint à parler normalement, mais ses camarades le
trouvaient beaucoup moins drôle depuis qu’il ne tordait plus les mots.
A la fin de l’année, cependant, il obtint le prix de camaraderie car, comme il était riche, il
achetait chaque jour des kilos de bonbons qu’il distribuait sans compter.
Lorsqu’il revint chez lui, après avoir passé une année en classe, le prince de Motordu avait
complètement oublié de se marier.
Mais quelques jours plus tard, il reçut une lettre qui lui rafraîchit la mémoire.
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Il s’empressa d’y répondre le jour même.
Et c’est ainsi que le prince de Motordu épousa la princesse Dézécolle. Le mariage eut lieu à
l’école même et tous les élèves furent invités.
Un soir la princesse dit à son mari :
-Je voudrais des enfants.
- Combien ? demanda le prince qui était en train de passer l’aspirateur.
- Beaucoup répondit la princesse, plein de petits glaçons et de petites billes.
Le prince la regarda avec étonnement puis il éclata de rire.
- Décidément, dit-il, vous êtes vraiment la femme qu’il me fallait, madame de Motordu. Soit
nous aurons des enfants et en attendant qu’ils soient là, commençons, dès maintenant à leur
tricoter des bulles et des josettes pour l’hiver…
La belle lisse poire du prince de Motordu - raconté par Pef Gallimard -collection folio benjamin
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Séance 2 : repérer la définition d’un mot dans un texte
Support : Belin, A suivre, 2005, page 98, la Demeure du mort, Pierre Miquel
La demeure du mortes Égyptiens croient à la survie de l'âme et du corps. Chaque homme possède son «ba», âme portant ses qualités morales et intellectuelles, mais aussi son «ka», son double spirituel. Si,
après la mort, on ne prend pas soin du corps momifié, le ka disparaît, car il a besoin de se nourrir pour conserver sa force vitale. Le tombeau est donc une « maison d'éternité ». Les pharaons, puis les nobles et les riches dépensent des fortunes pour avoir un enterrement conforme à leurs croyances. Leurs corps sont soigneusement momifiés, enveloppés dans de fines bandelettes et enfermés dans un sarcophage précieux. L'image du mort se trouve sculptée sur le couvercle de pierre ou de bois parfois revêtu d'or.
L
À l'intérieur des sarcophages, on place des rouleaux de papyrus sur lesquels figurent des formules magiques. Celles-ci aident le 15 mort à franchir tous les obstacles qui le séparent de l'éternel repos ; us constituent le fameux Livre des morts.
Après avoir été momifié, le mort subit 1' « ouverture de la bouche » qui, avec l'usage de la parole, lui rend la vie et symbolise le retour du ï«. ka dans le corps. Ce rite s'accomplissait à nouveau le jour des funérailles. Sa chambre funéraire est pourvue de ressources permettant au corps de survivre : des aliments, des boissons, des meubles pour le repos, des statuettes figurant les servantes et les serviteurs. La chambre de Toutankhamon contenait des lits de repos et d'apparat, un mobilier complet, une vaisselle d'or, des chars et même des barques !
Les sujets du pharaon doivent lui fournir des offrandes, comme à tous les morts. Devant les tombes privées, ou dans les mastabas1 de l'Ancien Empire, un autel reçoit les volailles, les viandes, les grains de blé et les fruits dont le mort a besoin. Mais on dispose aussi des offrandes sur les humbles tombes creusées dans le sable du désert, et signalées par une simple pierre ; en effet , la religion des morts rapporche les pauvres des puissants, à égalité devant la pesée des âmes et la sentence du jugement suprême.
P. Miquel, La Vie privée des Hommes. Au temps des
anciens Egyptiens,
Ed. Hachette, coll. « Livre de poche
jeunesse », 1979
1. Mastabas : monuments funéraires en forme de trapèzes.
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Comprendre
Un système cohérent1. Parmi ces titres dans le désordre, trouvez celui qui correspond à chaque paragraphe du texte:
-Un guide magique;- Égalité devant la mort;- Raffinement des rites funéraires;- Croyances des Égyptiens sur la vie après la mort;- Un rite et des ressources pour la survie du corps.
2.Expliquez le sens de l'expression «maison d'éternité » (I. 6).
3.Dans le deuxième paragraphe, relevez les mots exprimant le raffinement des pratiques funéraires.
4. Cherchez, dans votre livre d'Histoire, des informations sur le jugement des morts par Osiris:a.Comment étaient pesées les âmes?b. Pourquoi le texte dit-il que les pauvres et les puissants étaient à égalité devant la pesée des âmes?
Un texte explicatif5. Montrez que le texte suit un ordre chronologique pour décrire les rites funéraires.
6.À quelle personne est rédigé cet article? L'auteur donne-t-il son opinion ou se contente-t-il d'expliquer les rites égyptiens?
7. Pourquoi les expressions « ba », « ka », « maison d'éternité» sont-elles entre guillemets?
Étudier la langue
• GRAMMAIRE. Repérez les définitions des mots « ba » et « ka » dans le texte. Sur le même modèle, ajoutez la définition du nom «pharaons» (I. 7) en apposition, »•
•VOCABULAIRE. Identifiez le radical du mot « enterrement», puis proposez cinq mots de la même famille. > • ORTHOGRAPHE. Dans «leurs croyances» (I. 8), expliquez pourquoi le déterminant possessif « leurs » est au pluriel. Remplacez «croyances» par «religion» et modifiez le déterminant si nécessaire. *
S'exercer!
À L'ÉCRIT, Écrivez deux paragraphes explicatifs sur un sujet ayant trait à l'Egypte: dieux, écriture... Donnez, à chaque paragraphe, un titre résumant bien votre idée principale.
À L'ORAL. Présentez votre travail à la classe, le plus clairement possible, sans le lire, en détachant bien les différentes idées.
A LA LECTURE DE L’IMAGE Un des personnages del'illustration porte un masque. Quel dieu cemasque évoque-t-il?
Retenir• Les textes documentaires servent à donner des informations et à expliquer des faits. Ces faits sont présentés le plus clairement possible, sans expression d'opinion et sans invention.
• L'organisation du texte est essentielle à sa clarté : les différents paragraphes permettent de mettre en évidence les différents thèmes abordés.
• Le vocabulaire est très précis et certains mots peuvent être expliqués dans le texte.
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ou
Nathan, Textes et méthodes, 2004, Les pirates,
Objectif : repérage des indices de définition ou de reformulation : connecteurs, appositions, indices typographiques, …
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Séance 3 : les indices explicites du sens : la formation des mots
Support : Texto collège, Hachette, 2005, le petit Chaperon vert, page 223
Le Petit Chaperon vert
PREMIER ACTECoïncidences tragiques.
La scène représente l'intérieur d'une maison.
LE PÈRE DU PETIT CHAPERON VERT. - Nous habitons la maison où logeait autrefois le célèbre Petit
Chaperon rouge, qui fut mangé par le loup.
LA MÈRE DU PETIT CHAPERON VERT. - Étrange coïncidence : notre ravissante petite fille porte avec tant de grâce
un petit chapeau vert qu'on l'appelle partout : le Petit Chaperon vert.
LE PÈRE DU PETIT CHAPERON VERT. - Coïncidence plus extraordinaire encore : la mère-grand de notre petite
fille demeure au village voisin, comme jadis celle du Petit Chaperon rouge, et pour aller chez
elle, il faut traverser la forêt prochaine.
LA MÈRE DU PETIT CHAPERON VERT. - Ne dit-on pas aussi que le fameux1 loup qui dévora le Petit Chaperon
rouge et sa grand-mère rôde toujours dans la forêt ?
LE PÈRE DU PETIT CHAPERON VERT. - Oui, toutes ces coïncidences sont particulièrement troublantes.
LA MÈRE DU PETIT CHAPERON VERT. - D'autant plus troublantes qu'aujourd'hui même j'ai fait cuire des galettes
et...
LE PÈRE DU PETIT CHAPERON VERT, pâlissant. - Des galettes ! C'est affreux ! Ah ! Je devine la suite ! Tu
vas envoyer notre fille le Petit Chaperon vert porter à sa mère-grand une galette ?
LA MÈRE DU PETIT CHAPERON VERT. - Oui, une galette et un petit pot de beurre.
LE PÈRE DU PETIT CHAPERON VERT. - Un petit pot de beurre ! C'est horrible ! Ce sont là d'extraordinaires et
tragiques coïncidences ! Mais, chut ! voici le Petit Chaperon vert qui revient de l'école.
LA MÈRE DU PETIT CHAPERON VERT, au Petit Chaperon vert. - Va voir comment se porte ta rnère-grand. Porte-
lui cette galette et ce petit pot de beurre.
LE PETIT CHAPERON VERT, joyeusement. - Tiens, comme le Petit Chaperon rouge !
LA MÈRE DU PETIT CHAPERON VERT, avec anxiété. - Comme le Petit Chaperon rouge ! Oh ! mon cœur est déjà
rempli de sombres pressentiments. Dois-je la laisser partir?
LE PETIT CHAPERON VERT. - Ne craignez rien, chers parents. Le Petit Chaperon vert est plus rusé que
le Petit Chaperon rouge. Si par hasard je trouve le loup dans le lit de mère-grand, il ne
pourra pas me dévorer. J'ai une idée. (Elle part.)
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DEUXIÈME ACTE
La ruse du Petit Chaperon vert.La scène représente l'intérieur de la maison de la mère-grand.
LE LOUP QUI MANGEA JADIS LE PETIT CHAPERON ROUGE, couché dans le lit, - Dès que j'ai aperçu le Petit
Chaperon vert se dirigeant vers la maison de sa mère-grand, j'ai opéré de la même manière
qu'autrefois pour le Petit Chaperon rouge. Je suis arrivé le premier chez la mère-grand. J'ai dévoré
rapidement cette vieille dame, j'ai pris sa place dans le lit et j'attends le Petit Chaperon vert, qui ne
va pas tarder à heurter à la porte.
LE PETIT CHAPERON VERT, frappant à la porte. - C'est votre fille le Petit Chaperon vert qui vous apporte une
galette et un petit pot de beurre.
LE LOUP QUI MANGEA JADIS LE PETIT CHAPERON ROUGE, adoucissant sa voix. - Tirez la chevillette et la
bobinette cherra. (Le Petit Chaperon vert entre.) Mets la galette et le petit pot de beurre sur la
huche, et viens te coucher auprès de moi.
LE PETIT CHAPERON VERT, à part. - Ciel! C'est le loup ! Je reconnais la même phrase qu'il prononça jadis pour
attirer le Petit Chaperon rouge dans le lit. Le misérable est en train de digérer mère-grand, mais
grâce à mon idée, il lui sera impossible de me dévorer.
LE LOUP QUI MANGEA JADIS LE PETIT CHAPERON ROUGE. - Eh bien, viens-tu te coucher, mon enfant ?
LE PETIT CHAPERON VERT, se couchant près du loup. - Me voilà ! Oh ! mère-grand, que vous avez de grands
bras !
LE LOUP QUI MANGEA JADIS LE PETIT CHAPERON ROUGE. - C'est pour mieux t'embrasser, mon enfant.
LE PETIT CHAPERON VERT. - Mère-grand, que vous avez de grandes jambes !
LE LOUP QUI MANGEA JADIS LE PETIT CHAPERON ROUGE. - C'est pour mieux courir, mon enfant.
LE PETIT CHAPERON VERT. - Mère-grand, que vous avez de grandes oreilles !
LE LOUP QUI MANGEA JADIS LE PETIT CHAPERON ROUGE. - C'est pour mieux écouter, mon enfant.
LE PETIT CHAPERON VERT. - Mère-grand, que vous avez de grands yeux !
LE LOUP QUI MANGEA JADIS LE PETIT CHAPERON ROUGE- C'est pour mieux te voir, mon enfant ! (À part.)
Apprêtons-nous !
LE PETIT CHAPERON VERT. - Mère-grand, que vous avez de grands bras !
LE LOUP QUI MANGEA JADIS LE PETIT CHAPERON ROUGE, interloqué2. - Mais tu l'as déjà dit, mon enfant.
LE PETIT CHAPERON VERT, continuant. - Mère-grand, que vous avez de grandes jambes !
LE LOUP QUI MANGEA JADIS LE PETIT CHAPERON ROUGE. - Mais tu répètes toujours la même chose !
Voyons, il y a autre chose à demander, par exemple (Insinuant3) : mère-grand, que vous avez de
grandes...
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LE PETIT CHAPERON VERT. - ... de grandes oreilles !
LE LOUP QUI MANGEA JADIS LE PETIT CHAPERON ROUGE. - Mais non, de grandes... de grandes... (Très
insinuant) ça commence par un d.
LE PETIT CHAPERON VERT. - ... de grandes jambes !
LE LOUP QUI MANGEA JADIS LE PETIT CHAPERON ROUGE, Sautant du lit. - Enfer et damnation !!! Ce Petit
Chaperon vert se joue de moi ! Cette rusée petite fille s'obstine à ne pas dire « Mère-grand, que vous
avez de grandes dents ! » Alors, naturellement, je ne peux pas sauter sur elle et lui répondre : «
C'est pour te manger! » (Avec un soupir de regret) Ah ! où sont les enfants naïfs et faciles à dévorer
d'autrefois. (Il sort, furieux.)
RIDEAU
CAMI, « Le Petit Chaperon vert », dans L'homme à la tête d'épingle, © Société nouvelle des Éditions
Pauvert, 1972.
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ou
le bon Usage des mots, Nathan, 1990, niveau 1, page 23, un Monde aquatique
Un monde aquatiqueBientôt, nous amorçâmes la descente sur la planète. Elle était entièrement recouverte
d'eau, sur une très faible épaisseur il est vrai, puisque les toits des bâtiments en émergeaient.
Sur l'aérodrome, lorsque les Pisciens retirèrent leur scaphandre, j'eus vite fait de me
convaincre qu'ils ressemblaient beaucoup à des hommes, à cette différence près que leurs
membres étaient étrangement tordus et déformés. On me fit monter dans une sorte de barque,
particulière en ceci qu'elle avait une grande ouverture dans sa coque et qu'elle était pleine
d'eau à ras bord. Ainsi immergés, nous naviguâmes lentement en direction du centre-ville. Je
demandai si l'on ne pourrait pas boucher les trous et écoper l'eau; je posai ensuite d'autres
questions, mais mes compagnons n'y répondirent point, se contentant de noter fiévreusement
mes moindres paroles.
De par les rues, barbotaient les habitants de la planète, la tête cachée sous l'eau et la
soulevant à tout instant pour remplir d'air leurs poumons. A travers les murs de verre des très
belles maisons, il était possible de voir ce qui se passait à l'intérieur : l'eau remplissait les
chambres à peu près à mi-hauteur. Lorsque notre véhicule s'arrêta à un carrefour, non loin d'un
immeuble portant la plaque « Direction Centrale de l'Irrigation », le glougloutement des
employés, arrivant par les fenêtres ouvertes, me fut audible. Sur les places, se dressaient des
monuments élancés représentant des poissons, et décorés de couronnes de plantes
aquatiques.
Autres mondes, autres mers.
Treizième voyage, Stanislas Lem, Denoël.
objectif : savoir s’aider des autres mots de la famille, des affixes pour comprendre le sens d’un mot.
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Séance 4 : repérer le sens en fonction du contexte
Support : bien lire au collège, Nathan, 1997, page 79, une Matinée pas comme les autres
UNE MATINÉE PAS COMME LES AUTRES
En cette fin de matinée d'octobre, Sylvain est appelé chez le proviseur. Tout en arpentant les couloirs vides et sonores, il se demande, vaguement inquiet, pour quelle bêtise il peut être convoqué. Il en voit bien deux ou trois qui feraient l'affaire, mais il ne comprend pas comment le proviseur aurait pu les apprendre.
Il frappe timidement à la porte et se faufile dans le bureau en rentrant sa tête dans les épaules. Mais le proviseur l'accueille doucement et lui parle sans colère dans la voix.« Votre père a téléphoné ; il voudrait que vous rentriez tout de suite ; ne restez pas à la cantine.
Puis, après une hésitation : Votre frère Bruno a eu un accident... J'espère que ce ne sera rien. »Sylvain marche vite, le cœur rempli d'inquiétude. Il s'engouffre dans le métro, saute dans la première rame et se blottit au fond d'un siège ; les yeux mi-clos, il se laisse bercer par le ronronnement familier. Il pense à Bruno. C'est qu'il l'aime bien, son frère. Il a dix-huit ans et vient d'entrer à la Faculté des lettres. Physiquement, il ne lui ressemble pas, sinon qu'il est grand et mince aussi ; il a les cheveux noirs et le teint mat, des yeux particulièrement sombres. « On dirait qu'il a du sang indien dans les veines », dit-on dans sa famille. Sylvain l'admire. Il pense qu'il a de la chance d'avoir un frère tel que lui, parce qu'il n'est pas comme ces aînés qui traitent leurs cadets de « morveux » et les envoient promener à tout bout de champ, qui leur disent dès qu'ils parlent de filles : « Ça te regarde pas, t'es trop jeune », et qui ne cherchent qu'à prouver qu'ils sont les plus forts. Il l'aide dans son travail scolaire (Bruno a toujours été fort en classe, tandis que lui, Sylvain, sait qu'il n'est pas très brillant), il l'emmène au cinéma quand il ne sort pas avec ses copains, ou bien il lui donne de l'argent pour y aller, surtout depuis qu'il en gagne en travaillant le week-end dans un restaurant.
Ils ont ensemble des discussions très sérieuses. Bruno lui parle même de ce qu'il étudie en philosophie, et ça l'intéresse. Alors, Bruno s'écrie :« Intelligent comme tu l'es, tu devrais être le premier de ta classe ! »Sylvain répond que s'il était aussi intelligent que ça, il obtiendrait des notes un peu moins minables. Et son frère reprend :« Seulement, tu penses toujours à autre chose. »
F. Charles, Saturnino, © éd. Nathan, « Poche Nathan ».
1. Où se déroule le début du passage ?2. À quel moment de la journée se déroule le début du passage ?3. Qui est le héros ?4. Quelle nouvelle le héros apprend-il ?5. Que fait alors le héros ?6. Quel âge a le frère du héros, Bruno ?7. Que fait Bruno dans la vie ?8. Le héros et son frère se ressemblent-ils beaucoup ?9. Les deux frères s'entendent-ils bien ?
10. Pourquoi, selon Bruno, le héros a-t-il de mauvais résultats en classe ?
objectif : exercice de reformulation des mots difficiles d’un texte
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Séance 5 : savoir trouver le sens en contexte d’un mot à partir du dictionnaire
Séance 6 : réutilisation des acquis du PPRE pour reformuler un cours, une leçon à réviser, une préparation de contrôle
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