Jeudi 11 septembre 2014, Berne
Dr Vittorio Giusti, PD & MER, Université de Lausanne Directeur Centre Cardio Métabolique Intercantonal
Contexte
Les coûts médicaux et macro-économiques décrits ci-dessus représentent un prix (exorbitant) à payer, étant entendu que l’adiposité n’est toujours pas entièrement reconnue en tant que pathologie et qu’elle n’est souvent pas suffisamment, voire pas du tout traitée.
Conférence de presse Suisse Balance le 2 septembre 2004 à Berne Les coûts de l’adiposité en Suisse1: résumé de l’étude
Le DIABETE est une pathologie qui apparaît à la suite d’un déficit de production d’insuline, ou de sa mauvaise utilisation par l’organisme. En découle un état d’hyperglycémie associé à des troubles graves voire mortels. S’il existe des traitements pour abaisser et contrôler le taux de sucres dans le sang, le diabète reste une maladie incurable.
Le DIABETE est une maladie chronique qui survient lorsque le pancréas ne produit pas assez d'insuline ou lorsque l'organisme n'est pas capable d'utiliser efficacement l'insuline qu'il produit.
Le DIABETE est une maladie chronique incurable causée par une carence ou un défaut d'utilisation de l'insuline entraînant un excès de sucre dans le sang.
Définition de la maladie
Le surpoids et l’obésité sont définis comme ''une accumulation anormale ou excessive de graisse qui présente un risque pour la santé''.
L'obésité humaine a été reconnue comme une maladie en 1997 par l'OMS.
Définition de la maladie
Sa prévention est un problème de santé publique dans les pays développés. Elle peut avoir des répercussions importantes sur la santé de l'individu. Cette maladie multifactorielle est considérée aujourd'hui par métaphore comme une pandémie, bien qu'il ne s'agisse pas d'une maladie infectieuse[4].
La maladie chronique
Les maladies chroniques : un enjeu de société
Une maladie chronique diffère d'une maladie aiguë:
elle est non guérissable.
Si la personne touchée par une maladie chronique ne prend pas une part active dans la gestion de sa
maladie, si son entourage n'en tient pas compte, si les professionnels de santé restent centrés sur le court
terme, de graves difficultés s'annoncent.
… il faudrait même considérer l'obésité comme «une réponse normale dans un environnement anormal, moyennant des susceptibilités individuelles».
Obésité
THRIFTY GENOTYPE An evolutionary perspective
JS Flier, J. Clin. Endocr. and Met., 83, 5, 1998
Energy intake Energy expenditure
Leptin action
Leptin level
Energy intake Energy expenditure
Leptin action
Leptin level
Métabolisme basal
Activité physique
Hormones Comportement
alimentaire
Thermogenèse induite par
l’alimentazione
Faim
Influences psychologiques
Satiété
Etre gros = être fort
Puissance Richesse Fécondité
Historiquement ...
Les gros d’en haut : des hommes de poids !
Etre gros = être faible
Réduction importante de la qualité de vie
Image corporelle Relations sociales Limitations physiques Difficultés habillement Répercussions psychologiques Discriminations sociales ...
Maintenant ...
… coupables d’être gros, coupables de ne pas être capables de maigrir...
RECOMMANDATIONS NCEP, EAS, BLC
ENQUETE BIRNH 1989
LIPIDES
30%
PROTEINES 15%
GLUCIDES 55%
LIPIDES
42%
PROTEINES 19%
GLUCIDES 39%
Alimentation actuelle: excès de lipides
ASPECTS QUALITATIFS : REPARTITION DES NUTRIMENTS
Rôle des lipides dans la prise de poids
Par rapport aux glucides:
1) Densité calorique plus élevée (1 g = 9 kcal) 2) Plus grande onctuosité des aliments 3) Moindre stimulation de la thermogenèse 4) Moindre effet sur la sensation de satiété
LIPIDES:
- Contribuent fortement à une prise calorique excessive
- Première cible dans les régimes « amaigrissants »
• Évolution de la consommation alimentaire – Réduction des glucides complexes – Augmentation des sucres raffinés, des lipides
(graisses animales), alcool • Évolution du comportement alimentaire
– Déstructuration de l’alimentation – « fast-food », horaires irréguliers
Environnement et obésité Alimentation
L’ALIMENTATION Graisses alimentaires
Régime typique
Hydrates de carbone 45–50%
Protéines 10–15 %
Lipides 40%
Régime idéal
Hydrates de carbone 50–55%
Protéines 15–20 %
LIpides 30%
Childhood obesity is the most serious and prevalent nutritional disorder in the United
States.
22 million children under five years of age are overweight
(22% overweight and 10% obesity, 2000)
Prévalence de l’obésité pédiatrique
A. Rocchini, New England J Medicine, vol.346, n°11, march 14, 2002.
MI. Goran, Pediatric Clinics of North America, 48 (4), 931-953, 2001
• Télévision
• Ordinateur
• Ascenseur
• Escalier mécanique
• Criminalité
• Parcs/piste cycl.
Réduction significative de la dépense énergétique
TN. Robinson, Pediatric Clinics of North America, 48 (4), 1017-1025, 2001
LA TELEVISION
1. Réduction activité physique
2. Augmentation de la prise alimentaire
3. Réduction Métabolisme basal
MS. Faith, Pediatrics. 107 (5), 1043-1048, 2001
L’activité physique Étude randomisé deux groupes:
65 minutes vélo/semaine 8 minutes vélo/semaine
1,6 heures télévision/semaine 21 heures télévision/semaine
Réduction significative de la masse grasse (p < 0.01)
L'environnement nutritionnel, mais aussi familial (conditionnements et habitudes alimentaires, etc.), et social s'associent aux évolutions économiques
et des modes de vie pour favoriser l'obésité chez les individus prédisposés.
• Production 3800 calories/j/personne
• Transformation augmentation de la densité calorique et une réduction des coûts
(l’objectif du processus de développement de l'aliment, est d'augmenter palatabilité, conservation et accessibilité)
• Distribution vagabondage alimentaire (la disponibilité et l'accessibilité favorisent
largement la déstructuration des rythmes alimentaires) • Acquisition
plus de la moitié des calories sont consommées hors habitation • Préparation
l'essentiel de la préparation se limite de plus en plus à rajouter des calories
• Consommation la séquence « prise et non-prise alimentaire » tend à s'estomper
au profit d'une consommation échappant aux apprentissages et aux conditionnements
Environnement alimentaire
… la société moderne favorise la consommation de grandes quantités d’aliments riches en graisses et appétisants
A RETENIR
… donc favorise l’augmentation de la prévalence de l’excès pondéral
Free of Binge Eating Eating
Disorders Disorder
Weight (kg) 90 + 21 107 + 20
(range) (57-170) (67-170)
T-test (p) < 0.001
BMI (kg/m2) 34.6 + 7 39.8 + 8
(range) (24-56) (29-67)
T-test (p) < 0.005
Waist (cm) 97.6 + 15 105 + 12
(range) (73-135) (81-121)
T-test (p) < 0.05
% Fat 41.2 + 5 42.9 + 5
(range) (20-51) (34-55)
T-test (p) n.s.
No Yes
81.8 + 16 101 + 21
(57-124) (67-170)
< 0.0001
31.6 + 6 38.3 + 8
(24-47) (24-67)
< 0.0001
91.4 + 12 103.9 + 14
(73-128) (74-135)
< 0.0001
39.3 + 6 43 + 5
(16-51) (23-55)
Weight Cycling
Syndrome 0 <5 >5 >10
80.9 + 16 87 + 21 98.4 + 23 109.3 + 14
(57-121) (65-143) (67-170) (79-138)
n.s.* < 0.005* < 0.0001*
31.5 + 6 33 + 7 37.7 + 8 41 + 5
(24-47) (24-49) (26-67) (30-50)
n.s.* < 0.005* < 0.0001*
92.5 + 13 92 + 13 102.5 + 13 110.9 + 11
(74-128) (74-127) (80-132) (87-135)
n.s.* < 0.01* < 0.0001*
39.6 + 5 38.9 + 6 42.6 + 5 45.2 + 4
(26-47) (20-45) (34-55) (32-51)
Number of previous intentional weight losses
V. Giusti, Weight and Eating Disorders, 9, 44-49, march 2004.
Relationships between anthropometric parameters, Binge Eating Disorder and weight history
poids
temps
Désir
Restriction
Stress Frustration
Compulsion
Echecs Troubles du comportement
alimentaire
Figure 1: Syndrome Yo-yo
… sont efficaces pour: grossir déclencher des troubles du comportement renforcer les dysfonctions psychologiques
Conséquences psychologiques négatives du Weight cycling
• Troubles du comportement alimentaire de type Binge eating disorder
• Diminution de l’estime de soi
• Augmentation des symptômes dépressifs
• Diminution de la confiance en soi et de l’auto-efficacité
• Diminution de la satisfaction de l’image corporelle
• Diminution de la satisfaction en regard à sa propre vie
Amati F., Revue Médicale Suisse, 814-817, 23 mars 2005
The presence of binge eating in obese women is a marker for greater medical and psychiatric morbiditly.
…higher risk of personality disorders were found in obese BED.
…different severities of overweight do not seem to relate to a specific personality susceptibility.
Population Obèses Ob+TCA
Dépression 4-10% 26.2% 47.5%
Anxiété 10-27% 19.6% 28.8%
Phobies 23.4% 49.2%
Phobie sociale 2.4% 7.8%
Dysfonctions psychologiques
1 patient sur 2
…had less weight loss success at 6 and 12 months
…depression was associated with lower weight self-efficacy
Negative emotional states are highly prevalent and predict poor treatment outcomes particularly for obese women.
Obésité
Troubles comportement
alimentaire
Dysfonctions psychologiques
Dyslipidémie
Diabète
HTAOBESITE
Syndrome métabolique
Obésité et hypothèses psychopathologiques : complexe et diffus
Auteurs vision/conception de la personne obèse
S. Freud un nourrisson avide
Ph. Jeammet un dépendant en lutte contre lui-même
H. Bruch un sensible confus
Psychosomatique personne « lisse », sans colère
J. Bergeret mangeur compulsif et impulsif
C. Fairburn un honteux en quête de maigrir
C. Fairburn ex-boulimique en échec, épuisé
G. Apfeldorfer « éponge » hypersensible
H. Seyle « je stresse, donc je mange »
H. Seyle un traumatisé sous haute protection
DSM-5 troubles du comportement alimentaire non spécifié
CIM-10 maladie endocrinienne, nutritionnelle & métabolique
Tableau 1
Maladie chronique complexe multifactorielle inguérissable Caractère pandémique Problème de santé publique
Information Formation
Equilibre de la balance énergétique, une précision extraordinaire
tous les jours pdt. 5ans
10 kg
Si une personne augmente seulement de 2 % sa consommation calorique, soit 50 calories de plus tous les jours, son poids augmentera de 10 kg en 5 ans ! 50 kcal représentent 2 carrés de sucre ou 5,5 grammes de graisse (1 gr de lipide = 9 kcal) en supplément qui, multipliés par 365 jours donnent 2 kg/an.