Download - EGLISE Episcopale D'Haiti
Editorial
L
Editorial
EDITORIAL Editorial
Editorial
'année 1861 marquait dans l'histoire universelle une étape dont
l'humanité garde encore aujourd'hui les séquelles douloureuses:
La ségrégation raciale. A la différence d'autres civilisations,
quelques années après son indépendance, soit un demi-siècle environ,
Haïti s'était déjà transformé en terre d'accueil pour ceux-là qui, chez eux,
s'étaient vus considérés comme inhumains en raison de leur couleur de
peau. Durant cette époque, le jeune prêtre afro-américain Jacques
Theodore Holly et une centaine d'autres congénères avaient choisi la jeune
nation comme leur destination. Celle-ci, n'exigeant pas trop, accepte les R.P Jean Fils Chery.
gens avec leurs croyances, leurs cultes et leur foi. C'est ainsi qu'ils avaient
amené avec eux et vécu, sans contrainte aucune, leur foi épiscopale/ anglicane sur le sol d'Haïti. Il est
bon de rappeler aussi que ce fut une période de grands bouleversements sur le plan religieux en Haïti. C'était
le moment de la consolidation de l'église catholique romaine comme l'église d'état, l'église officielle.
Malgré les hostilités institutionnelles de toutes sortes, c'est au coté du peuple haïtien hospitalier mais
abattu que l'Église Épiscopale d'Haïti a grandi jusqu'à célébrer durant toute l'année 2011, dans tous les
départements du pays, les 150 ans de son établissement définitif. Cent Cinquante ans, marqués d'incertitude
de toutes sortes et d'une espérance ferme, au cours desquels cette branche de l'église universelle a
accumulé beaucoup d'énergies qu'elle a toujours transformées en engagement de foi au service du
peuple haïtien sans exclusion de personne, sans considérations de facteurs biologiques, physiques,
religieux, ethniques ou sexuels.
En prélude des 150 ans, Monseigneur Jean Zache Duracin a, lors du synode diocésain 2006, déclaré
ouvert un quinquennat d'évangélisation sur tout le territoire national. C'est au beau milieu de ce
quinquennat, en 2008 lors de la convention générale de l'Eglise Episcopale des Etats-Unis
d'Amérique, que Jacques Theodore Holly, le pionnier de l'Église épiscopale d'Haïti, a été admis dans
la liste des bienheureux, parmi ceux-là qui s'en vont mais qu'on n'oublie jamais. Outre les
réalisations sociales au service du peuple haïtien, l'admission de Jacques T. Holly à ce niveau
constitue, pour le peuple haïtien et les épiscopaliens en particulier, des motifs d'engagement en vue
d'une église plus forte et plus rayonnante. La vie et le ministère de Jacques Theodore Holly
Editorial
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Editorial constituent un apport des valeurs d'Haïti au monde entier.
La dernière parution du journal Ecclésia se faisait autour du thème général : « L'Eglise d'Haïti
d'aujourd'hui : Mission, Evaluation et Perspectives d'avenir ». Il nous revient à rappeler que c'est dans
les zones rurales du pays qui peinent à se relever des maux les plus élémentaires qu'a vraiment
commencé le développement du ministère de l'église épiscopale d'Haïti. Ainsi donc, durant l'année
2011, des manifestations religieuses avaient eu lieu dans tous les coins du pays. Ces manifestations
symbolisent l'engagement de l'église au côté de ce peuple pour qu'il devienne plus humain par le biais
d'une éducation de qualité et accessible a tous, des soins de santé aux enfants et aux femmes, les
couches les plus vulnérables de la population. L'année 2011, suite au terrible tremblement de terre du
12 janvier 2010, n'est pas à la fête.
Au bout du quinquennat d'évangélisation, en 2011, l'Église épiscopale d'Haïti entre dans l'histoire
en élisant pour la première fois dans son histoire, un évêque suffragant pour la région du Grand
Nord. Cela entre dans un plan de décentralisation et d'expansion de la foi de cette branche de
l'Église universelle dans cette partie du pays. L’Ecclésia en profite pour feliciter l’évêque
suffragant élu, Chanoine Ogé Beauvoir. Il lui promet son support et continue d’être un espace
ouvert pour qu’il puisse rester en contact avec le reste du peuple de Dieu dans d’autres partis du
pays
Au seuil du nouvel an, je formule à l' endroit de nos lecteurs des vœux de bonheur, de paix et d'unité
dans le but d'affronter les défis qui nous assaillent. Bonne lecture!
Rév. Père Jean Fils Chery, B.Th, Dip. Min, MA Coordonateur
F
Vol II. No14 e
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L 150 anniversaire Port-au-Prince Message de Mgr. Jean Zaché Duracin à l' occasion du Cent Cinquantenaire de la fondation définitive de la foi anglicane en Haïti. Mgr. Jean Zaché Duracin
Septembre, on sera à Léogâne. Ces
festivités ont été planifiées de la sorte, rères et Sœurs en Christ, en vue de permettre à nos fidèles, nos
amis, nos admirateurs des différentes
doive pas ignorer une présence
Anglicane dans le Nord d'Haïti au
temps du Roi Henri Christophe, avec
le prêtre Norton. Cela signifie que
cette Eglise a été aux côtés du peuple
haïtien tôt après la proclamation de
l'Indépendance. Mais nous célébrons
aujourd'hui son fondement définitif,
car, alors qu'à cette époque l'Eglise
Anglicane Episcopale avait ce qu'on
appelait des chaplaincies pour les
étrangers en Amérique latine et dans
les caraïbes, avec Jacques Théodore
HOLLY, c'était une Eglise haïtienne
pour les haïtiens et avec les haïtiens en
partenariat avec les étrangers. Il est
venu comme Jérémie le prophète avec
la parole du Seigneur dans sa bouche
pour aider cette jeune République
noire, la 1ère au monde à se libérer
définitivement des séquelles mentales
et morales du système esclavagiste,
pour dire que Dieu est bon et il est
universel. C'est dans cet esprit qu'il a
aidé dans des projets de plantation de
coton dans la plaine des Gonaïves
pour dire que, si les Haïtiens quand ils
J'ai l'honneur et le plaisir de
vous souhaiter au nom de l'Eglise
Episcopale d'Haïti, la bienvenue ici
sur le site de la Cathédrale Ste Trinité,
en ce jour du 26 Mai 2011 où nous e
régions du pays regroupées en
archidiaconés, de s'en réjouir dans le
Seigneur malgré les moments
extrêmement difficiles que nous
connaissons tous aujourd'hui. Je
présente au nom du Diocèse, mes
étaient esclaves savaient planter pour
enrichir les colons, ils peuvent
maintenant planter pour eux-mêmes
pour leurs propres richesses. Il fut
chaleureusement accueilli par le
président Fabre Nicolas GEFFRARD
célébrons le 150 anniversaire de
l'établissement définitif de la foi
Anglicane dans ce pays . Les
Anglicans Episcopaliens de tous les
coins du pays sont en fête et se
joignent à moi pour vous remercier de
votre présence parmi nous en cette
occasion.
Depuis le 8 Mai dernier,
l'Eglise a débuté ses festivités du cent
cinquantenaire par une grande
célébration à Mirebalais ; le Dimanche
22 Mai on était dans la ville des Cayes
; le Dimanche 12 Juin prochain, on
sera au Cap-Haitien et le 11
félicitations aux Archidiacres des
différentes régions, aux fidèles, aux
leaders laïcs, aux institutions
diocésaines et paroissiales, aux amis
et à la presse pour leur support. La
grande célébration nationale se tient
en ce jour puisque le 26 Mai 1861, le
Rév. Jacques Théodore HOLLY,
Prêtre noir venant du Diocèse de
Connecticut et aussi grand défenseur
de la race noire aux Etats-Unis au
temps de la ségrégation raciale, fut
avec ses 110 congénères afro-
américains autorisé à avoir des
services religieux ici, bien qu'on ne
qui lui a même donné sa propriété
privée à Drouillard (Plaine du cul de
Sac) pour s'établir. Cette Eglise
Episcopale a grandi dans la foi malgré
vents et marées. Elle a prêché et
prêche encore l'Evangile de Grâce de
notre Seigneur Jésus-Christ tel qu'elle
l'a reçu des Apôtres et selon les canons
de l'Eglise Episcopale.
Consacré en 1874, premier
Evêque d'Haïti, HOLLY a orienté la
mission et le ministère de l'Eglise vers
l'application d'un évangile d'action où
la parole est proclamée dans le sens de
Vol II. No14
la régénération spirituelle, morale,
physique et sociale du peuple haïtien.
A sa mort le 13 Mars 1911, le
gouvernement d'alors lui a fait des
funérailles nationales en signe de
reconnaissances de tout ce que l'Eglise
a fait sous ses 37 ans d'épiscopat dans
les domaines de l'agriculture, de
l'éducation, de la santé et du
L
créateur et rédempteur tout en évitant
toute forme de prosélytisme stérile.
Nous avons toujours été ouverts au
mouvement œcuménique. Ainsi, au
cours des ans le nombre des personnes
ordonnées a augmenté, le nombre des
institutions d'éducation, de santé et de
développement a augmenté. Comme
nous l'avons déjà dit au cours de nos
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Distingués visiteurs, Frères et
Sœurs en Christ, aujourd'hui encore
l'Eglise s'engage à tenir ferme avec le
peuple haïtien dans sa lutte pour une
vie meilleure puisque la mission est
loin d'être accomplie. Notre devise est
de travailler pour que « Moun vin pi
moun nan kò yo, nan nanm yo ak nan
lespri yo ». L'Eglise émergente de ce e
développement en général. Les
différents épiscopats qui s'en sont
suivis avec les membres du clergé et
les leaders laïcs ont compris que
HOLLY a semé, il faut d'autres
ouvriers pour arroser jusqu'à ce qu'on
aboutisse à la récolte, comme dit St
Paul dans sa 1ère lettre aux
Corinthiens où il écrit : « Moi, j'ai
planté Apollos a arrosé mais c'est Dieu
qui faisait croître. Ainsi celui qui
plante n'est rien, celui qui arrose n'est
rien. Dieu seul compte, lui qui fait
croître. Celui qui plante et celui qui
arrose, c'est tout un, et chacun recevra
son salaire, à la mesure de son propre
travail. (1 Cor. 3 : 6-8)
Au cours de ses 150 ans de
ministères diversifiés, l'Eglise n'a
jamais failli dans sa vocation de la
proclamation de la Bonne Nouvelle du
Royaume à la lumière de la grande
commission qui dit : « Allez, faites des
disciples ». Grâce à l'amour, la paix, la
fraternité, la réconciliation, le partage
que nous avons toujours prêché, nous
avons contribué à préparer un peuple
pour Dieu et pour la nation dans la
formation spirituelle et morale, dans
l'éducation, l'art et la culture. Dans nos
différentes communautés ecclésiales
de base, l'emphase est toujours mise
sur la culture des valeurs de l'homme
et de la femme qui font d'eux des êtres
vivants créés à l'image de Dieu. Nous
avons prêché la repentance, la
conversion pour que l'être humain se
rapproche de plus en plus de son Dieu
différentes tournées, nos œuvres sont
des œuvres de paix, d'amour et d'unité.
Elles sont en elles-mêmes, le signe
visible de la présence du Christ
ressuscité parmi nous et en nous. Nous
rendons un vibrant hommage à tous
ceux et à toutes celles, les morts
comme les vivants qui, au cours de
l'histoire ont travaillé dans les bons
comme dans les mauvais jours pour
construire, petit à petit, cette Eglise
jusqu'à ce qu'elle ait pu devenir ce
qu'elle est aujourd'hui.
La catastrophe du 12 janvier
2010, nous a durement frappés certes,
toutes nos principales infrastructures
ont été détruites ; beaucoup de pertes
en vies humaines comme c'est le cas
pour tout le pays. Cependant, l'Eglise
est là puisque la foi, l'amour, le
courage , la détermination , la
conviction sont encore là. C'est ce qui
fait que nos communautés sont de plus
en plus vivantes sous la mouvance de
l'Esprit Saint. Nos activités pastorales,
missionnaires , spirituelles et
évangéliques nous procurent encore la
force nécessaire pour nous relever et
marcher. Il est vrai que les défis sont
grands, mais nous ne sommes pas
seuls, « granmèt la avèk nou ». Nos
projets de reconstruction sont là et
requièrent l'esprit de solidarité de tout
un chacun, pour nous aider à nous
remettre sur pied et continuer à servir
avec les mêmes dispositions, la
population.
21 siècle doit être l'expression du
peuple dans les réalités concrètes de
son existence.
Remettons encore ce pays
entre les mains du Dieu Tout-Puissant
qui est le créateur de toutes choses et
nous verrons un jour que ce qui était
abattu est relevé, ce qui avait vieilli est
rénové et tout retrouve son intégrité
première, et Haïti redevient partie des
merveilles de la création.
Travaillons donc ensemble,
chers amis, dans un esprit fraternel et
patriotique pour une société juste et
prospère.
Amen.
Mgr. Jean Zaché DURACIN
Evêque du Diocèse
L
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COMPRENDRE « LE NOTRE PERE » EN VUE D'UNE PASTORALE DE PROXIMITE.
a prière est considérée comme
un chemin pour nous
approcher de Dieu . St
et de l'hypocrisie. Aujourd'hui encore,
c'est le pire. C'est pourquoi dans le
notre père nous demandons a Dieu
pour que son règne vienne parmi nous
devons aimer nos prochains comme
nous-mêmes. La première épître de st
Jean nous dit : si quelqu'un aime Dieu
et hait son frère, il est un menteur … Et
Augustin dit : ‘La meilleure façon de pour bannir toutes ces indifférences. l'évangile selon St Mathieu ajoute :
ne pas laisser pourrir le cœur, c'est de Cependant, une grande question quand tu vas présenter ton offrande et
l'élever vers Dieu dans la prière ''. Il s'impose : est ce que nous travaillons que tu te souviens que tu as quelque
ajoute : ''La prière nous élève vers pour que le regne de Dieu arrive ? Dieu chose contre ton frère ou ta sœur,
Dieu et fait descendre Dieu vers nous''.
La prière joue un rôle dans la vie du
chrétien comme l'eau dans la vie
des plantes. Quel que soit l'état de la
vie, la prière est très importante
pour maintenir le contact avec
Dieu.
Avant de prendre une initiative,
Jésus se met toujours à prier en vue
d'avoir l'adhésion de son père.
L'attitude de Jésus à la prière suscite
un besoin énorme chez les
disciples. Ils avaient besoin d'imiter
leur Maitre. C'est pourquoi ils
demandent à Jésus de leur montrer à
prier. C'est alors que Jésus présente
une prière modèle que devait imiter
ses disciples. Cette prière est
communément appelée : « le Notre
Père » ou « la prière du Seigneur ».
Cette prière qui est répétée par
beaucoup de chrétiens, renferment
des éléments qui sont très
importants dans toute prière.
Cependant, est- elle bien comprise ?
La première partie de cette prière
est notre père, notre créateur et nous dépose ton offrande devant l'autel, va
d'abord te réconcilier avec ton
frère ou ta sœur et viens ensuite
présenter ton offrande. Ces
références bibliques nous
montrent combien l'amour de
Dieu passe d'abord par l'amour du
prochain. C'est-à-dire, avant
d'approcher Dieu qui est père, il
faut s'entendre d'abord avec ses
prochains. Dans ''le notre père,
nous demandons à Dieu de nous
p a r d o n n e r c o m m e n o u s
pardonnons à ceux qui nous ont
offensés . Imaginons que
quelqu'un prie ainsi pendant qu'il
ne s'entend pas avec son prochain!
Cette prière n'aura aucun effet, car
c'est une prière mensongère. Il
faut se rappeler que Dieu a
reproché, par le biais du prophète
Isaïe, le peuple Israël de l'avoir
honoré des lèvres tandis que son
cœur est loin de Lui. Un homme
trompe-t-il Dieu (Mal 3.8)? Fort
heureusement Dieu voit tout et
concerne éventuellement de la R.P Frédéric Ménélas
reconnaissance de ce que Dieu est. Il
sait tout. Il est plus que logique et
sincère que si on n'est pas prêt, qu'on
est appelé « Notre Père qui est aux
cieux », il est le créateur, le Tout-
Puissant. C'est pourquoi, son nom
mérite d'être sanctifié. Depuis la
désobéissance de l'homme, nous
vivons tous et toutes sous l'emprise du
péché. Partout, c'est le règne de la
méchanceté, de la haine de la jalousie
sommes ses créatures. Il nous a créés
par amour, par conséquent nous
devons cultiver ce même amour
envers lui. D'ailleurs le premier
commandement nous dit : il faut aimer
Dieu de tout son cœur, son âme et sa
force . En outre , le second
commandement stipule que nous
ne récite pas le Notre Père. Dieu nous
renvoie toujours vers l'autre qui est
notre prochain avant de venir vers lui
(Math 5 :23-24). Nous sommes tous et
toutes interpellés à être sincères avec
Dieu et avec nous-mêmes en récitant
''le Notre Père'' afin que Dieu, dans sa
bonté, puisse nous exaucer. Cet
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bonté, puisse nous exaucer. Cet
article nous convie tous et toutes à
avoir une culture de pardon
horizontal, c'est-a-dire, de nous
pardonner les uns les autres pour que
le pardon vertical ( le pardon divin)
soit au grand rendez-vous. Dieu nous
appelle tous et toutes en communion.
Cependant il faut comprendre qu'on
ne peut pas marcher en communion
avec Dieu si on refuse de pardonner
aux autres.
Le mot «Proximité » renvoie à
l'expérience humaine la plus puissante et
la plus fragile, la plus émouvante, la
plus joyeuse et parfois la plus
douloureuse qui soit. Il évoque tout
d'abord les paroles et les gestes de
l'homme et de la femme qui s'aiment et
qui s'unissent pour donner la vie, en
souffrant ainsi l'un l'autre
L'objectif premier d'une pastorale de
proximité est de susciter la vie. Pas
seulement la vie chrétienne ou même
la vie spirituelle, mais la vie dans
toutes ses dimensions, physique,
psychologique, intellectuelle et
affective. En d'autres termes, la
Pastorale de proximité, encore
appelée pastorale d'accueil est une
pastorale qui s'intéresse a la prise
charge intégrale de l'homme
Ce devrait le premier signe distinctif
des communautés chrétiennes
d'aujourd'hui. C'est-à-dire : Être
présents sur les lieux ou la vie est
menacée ; être proches de ceux et
celles qui soufrent ou que l'histoire
marginalise ou exclut ; susciter autour
d'eux une dynamique de solidarité.
Susciter la vie, c'est résister ensemble
et a toutes ses forces a tout ce qui
dégrade l'humain. Le cœur de
l'évangile est là. Le Dieu auquel
croient les chrétiens crée les êtres
humains à son image, libres,
autonomes créateurs de leur histoire.
La Pastorale de proximité souligne
L
aussi une certaine qualité de relation
entre hommes et femmes dans la
communauté chrétienne. Personne
n'engendre tout seul, personne n'est
autosuffisant. Tout le monde a besoin
de l'autre pour évoluer. En ce sens, il
n'y a de proximité que mutuel. Ce
concept se développe dans un milieu
communautaire ou les personnes
entretiennent entre elles des relations
de proximité. Selon l'expression de St
Paul, les chrétiens deviennent aussi
membres les uns des autres, chacun
pour sa part, en mettant les charismes
reçus de l'Esprit Saint au service de la
communauté et en accueillant les dons
accordés aux autres.
Les Saintes Écritures nous révèlent
combien Jésus est sensible face a la
nécessité de la prise en charge de
l'homme. Lorsque Jésus rencontre un
lépreux, lorsqu'il voit les foules
désemparées qui viennent vers lui, il
est ému de compassion. Le Christ se
laisse toucher en ce lieu de lui-même
ou germe la vie. De cette émotion
jaillissent des paroles et des gestes qui
restaurent et redonnent force et
courage pour aller de l'avant.
Ainsi, l'Église épiscopale, touchée par
les gestes de Jésus, ayant compris
l'importance de l'être humain dans le
plan de Dieu, se lance dans une
bataille qui vise aussi à restaurer
l'homme. Depuis son implantation en
Haïti avec l'Américain Jacques
Theodore Holly, l'Église Épiscopale
d'Haïti ne cesse de poser des actes
pastoraux au bénéfice de la nation
haïtienne, et ceci dans plusieurs
domaines. Nous sommes en 2011,
l'Église épiscopale fête ses 150 ans de
service, 150 ans d'accompagnement
pastoral, beaucoup de pas ont été déjà
franchis, mais il nous reste beaucoup
encore à faire. Ainsi, l'Église
Épiscopale, pendant qu'elle fête ses
150 ans , doit renouveler son
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engagement en vue de continuer à
assurer une présence plus humble et
plus évangélique au milieu du peuple
haïtien. Que l'Église épiscopale, par
ses organes continue à assurer une
présence plus ouverte et plus publique
qui s'incarne dans une pastorale de
proximité, de dialogue de recherche
de sens et de cheminement qui fasse
appel a la liberté des personnes et leur
expérience de vie.
R.P Frédéric Ménélas
Professeur du Seminaire de
Théologie
Vol II. No14
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L
Tu es poussière et tu retourneras en poussière! de la cathédrale Sainte-Trinité
animaient la cérémonie . La
célébration avec ses chants, ses
prières, ses lectures bibliques
rappelait au peuple de Dieu que la vie
sur cette terre est passagère ; que la
véritable vie, celle qui projette l'âme
dans l'éternité bienheureuse, requiert
un effort constant, un attachement de
t o u t e s l e s i n s t a n c e s a u x
commandements de Dieu et à l'amour
du prochain.
Dans l'homélie prononcée par
Mgr. Katharine Jefferts Schori, le
Carême, ce temps qui va du mercredi
des cendres au samedi saint, est un
temps fort pour les fidèles qui doivent Mgr .Katharine J. Schori
oilà donc un précepte
biblique fondamental qui
l'enceinte de la cathédrale pour la
célébration du saint office.
Parée, décorée, l'espace était
se préparer par la prière, le jeûne à la
glorieuse résurrection de Jésus-Christ
le dimanche de Pâques. Toute la
profondeur de la prédication de
V fonde la temporalité de la vie
sur terre et l'éternité de la vie
spirituelle dans l'au-delà.
Instruite de cette vérité biblique,
l'Eglise Episcopale d'Haïti, le
mercredi 9 Mars 2011, premier jour du
carême a célébré l'imposition des
cendrespour rappeler aux fidèles
qu'ils ne sont que des passagers sur la
terre, en extension vers l'éternité
bienheureuse.
La concélébration eucharistique de ce
jour a été présidée par sa Grâce Mgr.
Katherine Jefferts Schori Primat, avec
la participation de Mgr. Jean Zaché
Duracin et de nombreux prêtres du
diocèse d'Haïti. La cérémonie
religieuse était précédée d'une
procession évêques , prêtres ,
séminaristes , laïques dans le
recueillement et aux sons d'une
bondée de fidèles venus pour adorer le
Tout-Puissant et renouveler leur foi
d a n s s a p a r o l e . C o m m e à
l'accoutumée, les différentes chorales
l'évêque, réside aussi dans le
dépouillement de soi auquel elle
musique mélodieuse pénétraient Imposition des cendres.
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invite, afin de regarder l'autre, d'aller
vers l'autre pour le comprendre,
partager avec lui et l'aimer.
« Comme nous marchons par le
chemin du Carême cette année, les
vieilles disciplines vont nous aider : la
prière, le jeûne, l'aumône,
l'examen de conscience et la
méditation de la parole de Dieu.
L'Evangile nous invite à tourner
vers l'extérieur, pour ne pas être
tellement concentrés sur notre
propre expérience, qu'il s'agisse
de la sainteté de notre prière
personnelle ou les signes
extérieurs de cendres et le jeûne.
Nous ne sommes pas les seules
personnes sur cette planète ».
La parole nous invite
donc à nous ouvrir vers autrui,
afin de dégager cette grande
communion de solidarité et
d'amour, acte de foi dans le grand
amour dont le Christ a fait
montre, par sa mort sur la croix
pour nos péchés et dans sa
L
pour les travaux de secours ici. Leur
cathédrale se trouve aujourd'hui en
ruines. Comme vous priez- pour eux,
qu'est-ce que le peuple d'Haïti dira aux
gens de Christ Church sur le travail de
guérison de l'année dernière ?
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Vivante illustration de l'imposition
des Cendres aux fidèles, qui doivent
toujours approfondir, tout au long de
leur existence, leur mission éphémère
sur la terre des hommes en tension
vers la plénitude du bonheur céleste.
résurrection pour nous aménager Imposition des cendres par le R.P Ajax Ainsi, les fidèles se sont fait imposer
n o t r e p l a c e d a n s l ' é t e r n i t é Qu'est-ce que vous avez appris dans
bienheureuse. ce voyage ? Dieu est certainement
Monseigneur Catherine Jefferts dans la construction d'un nouveau
Schori a rappelé les souffrances du pont entre nous tous, nous rappelant
peuple haïtien, lors du dévastateur que nous faisons partie du même corps
séisme du 12 janvier 2010 et les du Christ, vivant sur une terre fragile,
conséquences désastreuses de cette qui bouge, grince et gémit, un monde
catastrophe naturelle. Les séries de qui est connecté cœur à cœur, quand
tremblement de terre de la Nouvelle- nous chérissons les autres. Ce monde
Zélande, ont été aussi évoquées dans est sans cesse remodelé quand les
cette homélie, pour nous instruire de montagnes ont été créées ou rasées.
cette vérité, même quand nous Les travaux que nous construisons sur
souffrons, nous devons être solidaires. cette terre ne sont que poussière, et en
« Cette année, rappelez-vous que les même temps, nous cherchons refuge
gens de Christ Church Nouvelle- dans la paume de la main de Dieu,
Zélande ont également subi une série sachant que nous sommes ses bien-
dévastatrice de tremblement de terre. aimés".
Ce diocèse a été parmi les premiers à Voilà donc, le symbolisme dégagé
réagir lorsque le tremblement de terre dans cette homélie par l'évangéliste,
s'est passé ici. L'évêque a constaté que qui enracine dans sa vision théologale,
son peuple a recueilli 100.000 dollars la temporalité et l'intemporalité.
les Cendres ce mercredi, par la même
occasion, ils ont reçu les précieux
corps et sang du Christ dans l'acte de
communion.
Voilà donc la signification
profonde de l'imposition des Cendres
pour les Chrétiens de l'Eglise
Episcopale d'Haïti, à l'ouverture du
Carême. Ayant été nourris à la foi
chrétienne, ces baptisés savent qu'ils
doivent, au cours de leur passage dans
cette existence terrestre, préparer une
vie future dans l'éternité. C'est
pourquoi, ils doivent toujours inscrire
dans leur cœur, en lettres de feu cette
vérité biblique : « Tu es poussière et tu
retourneras en poussière. »
M. Eddy Alcindor.
L
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L
Le Doyen du Seminaire de Théologie Chanoine Ogé Beauvoir élu evêque suffragant
De g à d, les révérends Pères Jeannot, Bernier, Beauvoir
’Eglise Episcopale d'Haïti, Le diocèse a aussi entrepris un Tout ému, l'évêque suffragant élu,
l'unique diocèse franco- processus qui devait conduire à Chanoine Oge Beauvoir a remercié
créolophone et le plus grand l'élection d'un évêque suffragant pour tous ceux-là qui s'étaient impliqués
de l'Église épiscopale des Etats-Unis la région du Grand Nord. C'est dans ce dans le processus et a invité les deux
d'Amérique a décrété, lors du synode sens que le 25 novembre 2011, les autres conquérants a se joindre a lui
diocésain de 2006, un vaste plan révérends pères Beauvoir Oge (doyen avec leurs visions et leurs énergies
d ' é v a n g é l i s a t i o n e t d e du séminaire de théologie), Bernier pour pouvoir développer l'Eglise dans
décentralisation. Ce plan, retenant Noé (de la paroisse Saint-Esprit du le Grand Nord en y créant des
l'attention du diocèse dans son Cap-Haitien) et Joseph Jean Jeannot institutions capables d'épanouir
ensemble, a trouvé l'appui et le (de la paroisse Saint Pierre de l'homme dans toutes ses dimensions.
consentement des autres comités Mirebalais) se sont affrontés. Vu leur En attendant l'accord des comités
permanents de la majorité des amour pour l'Église et leur sens de permanents de la province, la
diocèses de la 2 e
province de l'Église travail, les 95 délégués laïques et les consécration et l’installation de épiscopale des Etats-Unis, province à 50 membres du clergé s’étaient l'évêque suffragant est prévue pour le
laquelle le diocèse d'Haïti est rassemblés a l’Eglise Ascension de mois de mai 2012 à Port-au-Prince et
appartenu. Dans le but d'atteindre les Thor pour elire l’un d’eux. Mais, dans la Métropole du Nord
objectifs fixés durant ce quinquennat guidés par l'Esprit-Saint, au terme de 2 Ecclésia
le diocèse a considérablement grandi, ballotes le révérend Chanoine Oge
de nouvelles paroisses ont été créées. Beauvoir a remporté les élections.
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Vues du Synode 25 Novembre 2011 pour l’Election d’un Evêque Suffragant
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LEADERSHIP Mgr. Duracin présentant la délégation
egarde et écoute, ce sont les
personnes avec qui tu
travailles qui feront ce que tu
dois être, dixit François Michelin,
industriel français. Parlant du corps et
des membres, Saint Paul nous fait
comprendre qu'un leader est une
personne complétée. C'est en ce sens
que du 6 au 12 décembre 2011, les
évêques de la Province I de l'Eglise
Episcopale des Etats-Unis visitaient et
partageaient leurs expériences en
termes de leadership avec le diocèse
d'Haïti. Les évêques, les prêtres, les
sœurs du Couvent Sainte Marguerite
et les séminaristes s'étaient réunis à la
paroisse saint Jacques Le juste toute la
journée du 8 décembre 2011 pour
partager leurs expériences en termes
de leadership et méditer des passages
bibliques. Au terme de cette journée de
réflexions et de partage, une messe a
été célébrée à la paroisse Saint Jacques
Le Juste par Mgr. Jean Zache Duracin
Un des Conférenciers prenant la parole
L
Vol II. No14 12
L
Religion pour la Paix a communauté des croyants et
les citoyens épris de justice, de liberté et de tolérance, ont été
profondément bouleversés par les
actes de vandalisme commis dans la
cathédrale du Cap-Haitien, dans la
nuit du samedi 6 Aout 2011.
Des voix s'élèvent de partout pour condamner cette imposture, tout en sollicitant des autorités haïtiennes des mesures de garantie pour la libre expression de la conscience, selon le vœu de la constitution haïtienne. Religions pour la Paix, Haïti, a vite fait de réagir dans une communication rendue publique, le 9 Août 2011,
demandant aux autorités publiques de rechercher, de juger et de condamner pour la Paix, Haïti.
L
Vol II. No14
13
L
Jubilé d'or de Saint Martin de Tours ! Paroisse Saint Martin de Tours
témoins de la passion et de la
e dimanche 13 Novembre résurrection du Christ à la surface de la
2011, l'Eglise Episcopale terre.
sur le siège de Tours, malgré sa
résistance ».
Le père Diègue a souligné
chez Saint Martin de Tours une de ses
grandes vertus : la charité, qui fait de
lui un modèle que les chrétiens
d o i v e n t s u i v r e p o u r l e u r
sanctification, afin de pouvoir
travailler à la promotion de l'œuvre
salvatrice de Jésus-Christ. « Martin est
rentré dans l'Eglise par la porte de la
charité. Le chemin de la charité a
toujours été un chemin privilégié vers
Dieu. Beaucoup ne le savent pas, mais
ce qu'ils font pour les plus pauvres,
c'est à Jésus qu'ils le font. Il est présent
dans tous les gestes de partage et de
solidarité des hommes et des femmes
de bonne volonté. »
La fidélité, comme l'a dit
l'évangéliste est une des vertus de
Saint Martin de Tours qui l'a poussé à
la persévérance à combattre le mal,
l'infidélité, l'idolâtrie. « Martin au
d'Haïti, a commémoré par une A l'occasion de cette cours de son ministère a combattu les
concélébration eucharistique, le
cinquantenaire de la fondation de la
paroisse Saint Martin de Tours à
Delmas.
Sous la conduite de Mgr. Jean
Zaché Duracin, célébrant principal,
environ vingt prêtres et dix
séminaristes ont participé à cette
grande commémoration. Les fidèles
venus des diverses paroisses du
diocèse , ont rempli l'Eglise
paroissiale, qui débordait de grâce et
d'allégresse , entrainée par la
mélodieuse musique de l'orchestre
cérémonie, l'homélie de circonstance
a été prononcée par le Révérend père
Joseph Tancrèl Diège, qui a su trouver
les mots justes et des faits marquants
pour peindre ce que fut Martin Tours,
sanctifié sous le nom de Martin de
Tours. Ce saint homme fut un modèle
de générosité de charité, d'amour et de
dévouement à la cause de l'Evangile
de Jésus-Christ.
« Chanté, désintéressement,
pureté, bravoure, telle fut en peu de
mots la vie de Martin sous les
drapeaux. Il obtint un congé à l'âge de
faux dieux et a jeté les bases de petites
c o m m u n a u t é s e c c l é s i a l e s .
Aujourd'hui, les idoles ont pris
d'autres formes, c'est surtout l'argent,
le pouvoir et les privilèges qui
génèrent les injustices, les violences,
l'exclusion. De nombreux pays
continuent à se faire la guerre, les plus
pauvres en sont les premières
victimes. Il y a beaucoup à faire pour
la construction d'un nombre plus juste
et plus fraternel, un monde de paix. »
Le père Diègue à invité les
fidèles a communier dans le
philharmonique de Sainte Trinité et les vingt ans environ. La Providence le
chants de la chorale de Saint Martin de conduisit bientôt près de Saint Hilaire,
Tours. Ce dimanche 13 Novembre a Evêque de Poitiers. Après avoir
été aussi l'occasion pour l'Evêque du converti sa mère et donné des preuves
diocèse d'administrer le sacrement de éclatantes de son attachement à la foi
confirmation à vingt-quatre baptisés. de Nicée, il fonda près de Poitiers le
Ce sacrement vivifie la foi et rappelle célèbre monastère de Ligugé, le
aux chrétiens qu'ils sont des oints du premier de gaules. L'éclat de sa
Seigneur, en tant que tels ils sont des sainteté et de ses miracles le fit élever
témoignage, combien éloquent de
disponibilité et de courage don't Saint
Martin incarnait dans la découverte,
l'écoute et la marche vers le royaume
de Dieu.
La paroisse de Saint martin de
Tours a Delmas, l'origine a été une
petite cellule, elle s'est développée et
fortifiée pour devenir, cinquante ans
Vol II. No14 R.P Mathieu Brutus, Curé de la Paroisse Saint Martin de Tours
plus tard, Novembre 1961-Novembre
2011, une importante paroisse qui
poursuit la mission de l'Eglise
Episcopale, celle de répandre la foi
chrétienne et de promouvoir de bien-
être de ses fidèles. Le premier prêtre à
avoir officié dans cette paroisse, était
le révérend, Dukens Célestin, qui a
ouvert la voie à l'expansion de la foi
anglicane à Delmas. Toutefois, le
développement réel de cette paroisse
fut l'œuvre du feu père Joseph Simon
Louis qui a consolidé la base posée par
ses prédécesseurs feu Célestin, Rigal
Élisé actuellement évêque retraité aux
Etats-Unis et père Wilner Millien
exerçant son ministère comme
administrateur dans le diocèse de
Porto-Rico. Avec le père Joseph
Simon Louis, le volet éducation
formelle a été introduit avec
l'ouverture de l'ecole primaire (8 salles
de classe avec espace pour
l'administration). Le financement était
de l'UTO. Après lui, le père Joseph
Tancrel Diegue a renforcé le secteur
éducation en ajoutant presque tout le
r e s t e d u b â t i m e n t e x i s t a n t
actuellement . Il a agrandi le
14
L presbytère. Les révérends pères Ajax
et Quatorze ont continué l'œuvre en
ajoutant un troisième block
malheureusement détruit par le séisme
du 12 janvier 2010.
Aujourd'hui c'est le père Joseph
Mathieu Brutus qui assure la
continuité de l'œuvre missionnaire.
Avec lui, une bibliothèque a été
inaugurée . Il a travaillé à
l'amélioration de la salle informatique
en l'équipant de 40 computeurs, avec
un programme de bureautique pour les
élèves qui ont suivi le cycle secondaire
au complet. Il travaille actuellement a
introduire le projet d'un laboratoire
scientifique (projet initié depuis
décembre 2009 mais discontinué par
le séisme dévastateur du 12 janvier).
De même, l'accent est mis depuis
l'année dernière sur les langues
vivantes, projet qui va être renforcé à
partir de janvier 2012 avec l'appui de
l'équipe pédagogique de intersol. Pour
les 50 ans de la paroisse, c'est donc
l'occasion pour rendre grâce au
Seigneur pour le travail évangélique et
é d u c a t i f a c c o m p l i d a n s l a
communauté.
Le jubilé d'or de la paroisse Saint
Martin de Tours, a été un moment fort
dans l'histoire de l'expansion de
l'œuvre anglicane dans le pays. La
célébration eucharistique était à la
dimension de l'espérance, dans la
mesure où elle a permis à tous les
fidèles de méditer, de communier dans
la même certitude.
Comme l'a si bien dit le Révérend
Diègue dans une phase célèbre de son
homélie : « Le jubilé vécu et célébré a
pour but de consolider la foi
chrétienne, favoriser les œuvres de
solidarité et de communion fraternelle
au sein de la communauté paroissiale
et porter les croyants à une profession
de foi plus sincère dans le Christ
sauveur du monde.
2
Vol II. No14
15
L
Paroisse Saint Pierre de Mirebalais: L’Eglise fructifie et se fortifie
53 candidats (frères et sœurs)
ont été confirmés et 30 autres
reçus membres de l'Eglise
Episcopale d'Haïti à la paroisse Saint-
Pierre de Mirebalais, le dimanche 8
mai 2011 , lors des activités
inaugurales des 150 ans de cette
œuvre dans le pays. Le sacrément de
la confirmation a été administré en
cette date, dans le but de permettre à
l'évêque du diocèse, Mgr. Jean Zaché
Duracin, de faire d'une pierre deux
coups, a indiqué le vénérable Jean
Jeannot Joseph, archidiacre du
Plateau Central et prêtre en charge de
la paroisse Saint -Pierre de
Mirebalais . L'Accueil de ces
nouveaux membres justifie
l'affirmation du prélat selon laquelle le
nombre de fidèles, des prêtres, des
églises, des écoles, des centres de
santé et des projets a augmenté durant
les 150 ans de l'Eglise Episcopale en
Haïti.
« Le sacrement de la
confirmation vise à permettre aux
membres du corps de Christ, après
leur baptême, après avoir reçu des
instructions à l'Eglise, de revenir
p r o c l a m e r p u b l i q u e m e n t e t
R.P Jean Jeannot Joseph
Paroisse Saint Pierre de Mirebalais
solennellement, devant Dieu et devant
la communauté chrétienne, leur
détermination de persévérer dans les
promesses faite lors du baptême », a
souligné Mgr. Duracin.
En raison du fait que très
souvent les promesses baptismales
sont faites à un âge enfantin (on peut
recevoir le baptême à tout âge), la
confirmation permet aux chrétiens
d'assumer leur responsabilité, de
s'engager effectivement dans l'Eglise,
partager les différents ministères,
entreprendre des missions et ,
proclamer à leur façon l'Evangile de
Jésus-Christ jusqu'à son retour, a-t-il
poursuivi.
L'évêque a promis aux
candidats la prière de toute la
communauté épiscopalienne afin que
Dieu les accompagne, leur envoie le
Saint-Esprit pour demeurer avec eux
et en eux. Ainsi, il les encouragera, les
fortifiera dans le combat de la vie, afin
de pouvoir surmonter les difficultés et
de ne pas trébucher sur le chemin tracé
par le Seigneur Jésus-Christ.
Un monument de marbre a été
érigé à Trianon à la sublime mémoire
du père Yacinthe Michel le lundi 2 mai
2011. Il s'agit d'une localité située à
environ 4 kilomètres de Mirebalais où
l'œuvre épiscopalienne est entrée pour
la première fois dans le département
du Centre. Le père Michel fut le
premier responsable de ce groupe de
chrétiens à endurer mainte difficulté
avant de voir l'œuvre se propager dans
toute la région.
Des ossements du patriarche,
Yacinthe Michel retrouvés sur la cour
de l'Eglise de Trianon lors de la
construction d'un bâtiment d'école,
ont été soigneusement conservés pour
être remis en terre à l'occasion de la
célébration des 150 ans de l'œuvre
épiscopalienne, a confié l'archidiacre
Jean Jeannot Joseph. Ce geste
mémorable inscrit dans les activités
organisé en prélude à la cérémonie du
8 mai 2011.
Ecclésia
L
Vol II. No14
16
L
Eglise Episcopale d’Haïti Solennelles Célébrations de son Cent-Cinquantenaire!
'Année 2011 aura marqué un
tournant décisif dans l'histoire
de l'Eglise Episcopale en
pluralités de personnes parviennent,
tout au long de cette histoire, a
implanté cette Eglise en Haïti dans des
conditions d'extrêmes difficultés.
Haïti. 150 ans, en effet se sont écoulés
dans l'inlassable et inévitable fuite du
temps, depuis que cette confession
religieuse s'est établie en Haïti. 1861-
2011. Pour commémorer ce grandiose
événement, l'Eglise a organisé de
somptueuses cérémonies dans divers
départements du pays : dans le Plateau
Central, a Mirebalais, dans le Nord, au
Cap-Haitien, dans l'Ouest, à Port-au-
Prince, dans le Sud, aux Cayes avec la
perspective de clôturer des différentes
manifestations du cent-cinquantenaire
à Léogâne.
Aux yeux de l'Eglise, la
diversification des espaces de
célébration de cet évènement
d'importance, signifie que la bonne
parole doit être portée partout dans le
pays, qu'effectivement l'Eglise
Episcopale d'Haïti s'ouvre à tout le
monde jusque dans les coins les plus
reculés du pays. Monseigneur Jean
Mgr. Jacques Théodore Holly
Zaché Duracin, en tant qu'évêque du
diocèse d'Haïti, qui a présidé toutes les
g r a n d e s c é l é b r a t i o n s
commémoratives de ce cent -
cinquantenaire, a précisé dans son
homélie, au Cap-Haitien, le mot
caravane pour démontrer que c'est à
partir d'une unité substantielle que des
« Aujourd'hui, le temps n'est
pas à la fête, mais conscient des
sacrifices consentis par des hommes et
des femmes de conviction et de foi
pour bâtir cette Eglise en vue de la
propagation de la bonne nouvelle du
royaume, nous fêtons et invitons la
population haïtienne à fêter avec nous.
Nous fêtons humblement par des
chants de louange à l'Eternel, des
témoignages, des conférences, des
célébrations eucharistiques et des
rencontres de socialisations, toujours
sous la mouvance de l'Esprit Saint. Au
cours de ces festivités du cent-
cinquantenaire, nous sommes déjà
passé en caravane dans le Plateau
Central a Mirebalais, dans le Sud, aux
Cayes, à Port-au-Prince, à la
cathédrale Sainte-Trinité, nous
sommes ici ce matin et le 11
septembre, Dieu voulant, nous serons
à Léogâne avec l'aide de Dieu, clôturer
l'année du cent-cinquantenaire et en
marge de l’election d'un évêque
suffragant pour le diocèse d'Haïti,
spécialement le grand Nord », a
déclaré Monseigneur Duracin lors
d'une cérémonie dans le cadre des
festivités du cent-cinquantenaire..
Si cette caravane du cent-
cinquantenaire a mobilisé beaucoup
de personnes dans ses déplacements,
produit des messages à la hauteur de
l'évènement dans les départements,
faudrait-il se pencher un moment pour
contempler sa halte dans l'Ouest,
précisément à la cathédrale de la
Sainte-Trinité. En effet, parlant de la
Vol II. No14
Vue de la delegation de la republique dominicaine
grandiose cérémonie marquant ce
L
La décoration de l'espace
17
d'Haïti. Tandis que de nombreuses
cantiques à la gloire du Tout-Puissant
montent vers le ciel au rythme d'une
musique très bien élaborée, de
nombreux messages relatant le
processus d'implantation de l'Eglise
au sein de la communauté haïtienne,
éclairent sur les nombreuses
péripéties relatives à la tâche de titan
des pionniers.
D a n s l ’ h o m é l i e d e
circonstance, Mgr. Duracin s'est
attaché à peindre un récit qualitatif de
l'implantation de l'Eglise Episcopale
par le grand pionnier, le Révérend
Jacques Théodore Holly, un prêtre du
diocèse du Connecticut de l'Eglise
E p i s c o p a l e d e s E t a t s - U n i s
d'Amérique. A la tête d'une forte
délégation d'une centaine de cent-cinquantenaire, la cathédrale
était bondée de gens, de personnalités
venues de tous les horizons du pouvoir
Vue de la delegation Americaine
politique, des délégations des Etats-
Unis d'Amérique, de la République
Dominicaine et des fidèles accourus
de tous les coins du pays, ont rehaussé
cette grande célébration eucharistique
concélébrée par Monseigneur Duracin
et de nombreux prêtres du diocèse.
provisoire de la célébration et les
nombreuses chorales qui ont assuré
l'animation , démontrent très
clairement que l'Eglise Episcopale
d'Haïti s'investit franchement dans la
culture et l'art dans leurs diverses
expressions : musique, chant. Ce n'est
pas un hasard que la seule Eglise à
avoir pensé à l'établissement d'un
musée d'art est l'Eglise Episcopale
personnes, des Afro-américains en
grande partie, le père Holly a débarqué
en Haïti en mai 1861 à la recherche
d'une terre d'asile où il pourrait
implanter l'Eglise Episcopale, cette
branche de l'Eglise Universelle.
Accueilli par le président
Fabre Nicolas Géffrard, et avec son
autorisation, l'Eglise fut implantée. Au
cours de l'année 1947, précisément le
16 janvier, l'Eglise Episcopale d'Haïti
fut reconnue d'utilité publique par un
arrêté présidentiel. Plus proche de
nous , soit le 9 Juin 1998 ,
particulièrement sous l'épiscopat de
Mgr. Duracin, les liens avec l'Etat
s'approfondirent par la signature d'une
convention. L'Etat a donc compris la
nécessité d'approfondir ses relations
avec une Institution religieuse si
prestigieuse qui travaille dans de
nombreux domaines : santé ,
agriculture , science , culture ,
éducation en priorisant ainsi des
domaines dans lesquels l'Etat
intervient que très peu. C'est
notoirement une vérité que d'aucuns
taisent : l'Eglise Episcopale d'Haïti est
Vol II. No14
18
L Le message véhiculé dans
l'homélie du 26 Mai à la cathédrale de
la Sainte-Trinité, non seulement est
porteur d'espérance, mais aussi peut
nous guider pour une action concertée,
dépouillée de tout égocentrisme, pour
construire véritablement la société
idéale du futur.
Pour revenir à l'Eglise
Episcopale, son cheminement à
travers les difficultés de la vie
haïtienne pendant ces cent cinquante
années d'existence. Mgr. Duracin a
déclaré : « l'Eglise a prêché l'évangile
de grâce, l'évangile d'action ou la
parole est proclamée dans le sens de la
régénération physique, psychique de
Le ministre des finances Ronald Beaudin assistant a la messe saluant Mgr. Duracin
tous les Haïtiens, Holly a semé, il faut
d'autres ouvriers pour arroser jusqu'à
la seule Institution qui s'est investie
dans une structure pour la
réhabilitation des handicapés .
L'Institution Saint-Vincent est la seule
qui en Haïti embrasse de manière
structurée la cause des handicapés
d'Haïti.
Dans l'homélie prononcée à
la cathédrale Sainte-Trinité, Mgr.
Duracin, a défini les liens qu'une
Eglise doit établir entre le spirituel (la
finalité définitive, conduire le peuple
de Dieu vers son créateur pour le salut
de son âme) et le temporel qui consiste
à travailler, créer des conditions
nécessaires pour l'amélioration de la
vie sur cette terre. C'est cette
imbrication du spirituel et du temporel
qui fonde la présence de l'Eglise
Episcopale au sein de la communauté
haïtienne, dans la vision de l'évêque
du diocèse d'Haïti.
Au cours de cette même
célébration, Mgr. Duracin a prononcé
une phrase que d'aucuns pourraient
qualifier de sentencieuse ; « Si les
Haïtiens savaient produire, savaient
planter pour enrichir les colons, ils
peuvent planter aujourd'hui pour eux-
incitative, qui s'adresse aujourd'hui et
demain encore à nos dirigeants, qui
doivent organiser la vie économique
collective, de telle sorte que tous les
haïtiens puissent travailler dans
l'ordre, la discipline, le respect mutuel,
pour l'avènement d'une patrie,
é c o n o m i q u e m e n t p r o s p è r e ,
socialement juste, intellectuellement
en alerte. N'est-ce pas cette société que
nous devons construire ?
ce qu'on aboutisse à la récolte ». Cette
vision témoigne clairement que
l'Eglise Episcopale, dans sa lancée,
n'entend nullement s'arrêter en chemin
dans sa double mission de la
régénération physique et psychique de
l'homme.
« 150 ans de ministères
diversifiés, l'Eglise n'a jamais failli à sa
mission de prêcher l'évangile, la
mêmes ». N'est-ce pas une phrase Vue partielle des representants officiels à la Paroisse Saint Pierre de Mirebalais
Vol II. No14
Bonne Nouvelle du Royaume, grâce à
l'amour, la paix, la fraternité, la
réconciliation et le partage. Nous
avons préparé un peuple pour Dieu ; la
culture des valeurs de l'homme et de la
femme qui sont à l'image de Dieu.
L'être humain doit se rapprocher de
son libérateur , participer à
l'œcuménisme. Nos œuvres sont là,
elles sont visibles, œuvres de paix,
d'amour et de dignité, hommages à la
résurrection du Christ. »
Monseigneur Duracin n'a pas
L
l'Eglise Episcopale
d ' H a ï t i . C e
message, il faut le
s o u l i g n e r e s t
inspiré de la sainte
écriture : Ezéchiel
11 : 17 à 20, Actes 2
et aussi de la
douloureuse réalité
dans laquelle vit
Haïti.
S i l a
c a r a v a n e d u
19
Le député de Carrefour Elie Blaise en conversation avec Mgr. Duracin et le Père Frantz Cole a Ascension de Thor
omis de rendre un hommage bien cent-cinquantenaire de l'établissement inaugurale , en faisant vibrer mérité a tous ceux : Haïtiens et de l'Eglise Episcopale en Haïti, a relié d ' a l l é g r e s s e l a p o p u l a t i o n étrangers qui ont coopéré à la lumière différents départements du pays, il est mirebalaisienne par la performance de l'Esprit-Saint, pour faire de l'Eglise nécessaire de dire que la cérémonie de réalisée par les fanfares Saint-André Episcopale d'Haïti ce qu'elle est l'inauguration officielle a eu lieu à la de Hinche et Bon Sauveur de Cange. a u j o u r d ' h u i . E v o q u a n t l e paroisse Saint-Pierre de Mirebalais. A L'art a été porté à son paroxysme par catastrophique et douloureux séisme cette occasion, une grande célébration les décorations florales , les du 12 janvier 2010, l'Evêque a relaté eucharistique a réuni des fidèles de chorégraphies fascinantes et la les pertes subies par l'Eglise, par les diverses communautés avoisinantes, musique qui émerveille. Le tout pour Haïtiens et par l'ensemble du pays. des délégations, des autorités locales, rendre grâce au très Haut d'avoir guidé Cependant, son accent n'a pas été celui des parlementaires, des frères et sœurs notre Eglise, à l'ombre de sa toute- d u d é c o u r a g e m e n t , d e
l'engourdissement, mais celui du
combattant, du chrétien qui ne doit pas
se laisser abattre par les circonstances
dramatiques de l'existence, mais qui
doit toujours faire face aux épreuves.
« N o s p r i n c i p a l e s
infrastructures ont été détruites,
comme c'est le cas pour tout le pays,
mais l'Eglise est présente dans sa foi,
son espérance, sous la mouvance de
l'Esprit Saint. Nos atouts pastoraux et
évangéliques nous procurent la force
de marcher. L'Eglise s'engage à
devenir ferme dans la lutte pour une
meilleure vie. Notre devise est de
travailler pour que les gens deviennent
plus dignes l'Eglise doit être
l'expression des réalités concrètes. »
Vo ilà donc toute la
profondeur atteinte par le message de
l'évêque du diocèse d'Haïti en cette
grande célébration du cent -
d'autres confessions religieuses, des puissance vers l'amour, l'espérance et
prêtres et notamment Monseigneur le partage tout au long de ces cent
Jean ZachéDuracin célébrant cinquante années d'existence.
principal. Monseigneur Duracin, dans son
Eglise Episcopale a mis tout homélie a su trouver les mots justes
le paquet dans cette célébration
cinquantenaire de la fondation de Fanfare de la Paroisse Saint Simeon Croix-des-bouquets
Vol II. No14
20
L l e s n o m b r e u x p r o b l è m e s :
analphabétisme , criminalité ,
violence, chômage, catastrophe
naturelles, etc. Néanmoins, il a
encouragé les chrétiens à recourir à la
puissance salvatrice du Seigneur pour
vivre dans la certitude l'espoir et
l'amour. La clôture de ce grand
événement, encourage les chrétiens
épiscopaliens à travailler chaque jour
davantage pour la croissance de
l'Eglise.
L'Eglise Episcopale d'Haïti
garde à la mémoire ces années de son
existence. Elle poursuivra dans le
temps et l'espace haïtien sa noble,
digne et sacrée mission de répandre la
Le 9 Juin 1998 Signature d’une convention entre l’Etat Haïtien et l’Eglise Episcopale d’Haïti divine parole, de promouvoir
l'épanouissement des hommes et des pour exprimer la magnificence de l'évènement. « Pendant ces cent
cinquante ans, nous avons proclamé la
parole de vie à tous. L'Eglise s'est
étendue dans tout le pays. A travers
nos différentes communautés dans les
villes, les mornes, les plaines, et les
vallées,nous préservons les valeurs
spirituelles, morales et citoyennes du
peuple haïtien. Comprenant aussi que
l'être humain doit être sauvé dans son
corps, son âme et son esprit, l'Eglise
s'est évertuée à répondre à certains
besoins sociaux du peuple de Dieu.
C'est ce qui explique son implication
dans l'éducation, la santé, l'art et la
culture, ainsi que dans d'autres projets
de développement, afin que l'homme
devienne plus Homme ».
L'Evêque du diocèse n'a pas
manqué d'honorer la mémoire de
Jacques Théodore Holly, ce pionnier,
cet Américain de race noire, le premier
prêtre, le premier évêque de l'Eglise.
Ainsi l'hymne de circonstance a été un
vibrant hommage à ce courageux et
infatigable pionnier. « Célébrer les
cent cinquante ans, c'est poursuivre
l'œuvre de Jacques Théodor Holly. »
L'Eglise Episcopale d'Haïti a
clôturé l'année du cent-cinquantenaire
par une grande célébration religieuse à
la Paroisse Sainte-Croix, Léogâne, le
dimanche 11 Septembre 2011. Au cours de la messe
solennelle, Mgr. Jean Zaché Duracin,
a appelé les fidèles à se solidariser,
surtout à se remémorer des
souffrances des victimes de la
violence qui a marqué la date du 11
Septembre en Haïti, et 2001 aux Etats-
Unis et aussi du fatidique 12 janvier
2010 qui a endeuillé les Haïtiens et de
nombreux amis à travers le monde. Le
Révérend Fritz Désiré archidiacre de
l'arrondissement de Léogâne et du
département du Sud Estdans son
homélie a magnifié les grands
moments qui se sont écoulé dans
l'espace-temps pour conduire l'Eglise
Episcopale d'Haïti jusqu'à cette date
du cent-cinquantenaire. Il a précisé : la
main de Dieu et la fidélité de Jacques
T h é o d o r e H o l l y d a n s
l'accomplissement de ces faits.
Il n'a pas manqué de peindre un
sombre tableau, qui est la situation
actuelle d'Haïti, dans un monde en
perpétuelle crise, en constante
agitation. Il a souligné les méfaits et
femmes pour la plus grande gloire du
Tout-Puissant.
Ce cent-cinquantenaire est
l'occasion pour tous les membres de
notre « sainte communauté » :
évêques, prêtres, séminaristes et
fidèles de resserrer les liens d'amour,
de générosité, de fraternité et de
partage, afin de mieux projeter l'image
de notre Sauveur et de nous projeter, à
sa suite, comme ses légitimes
disciples et héritiers.
Tout en faisant le bilan de ce
cent-cinquantenaire, nous devons
tourner notre regard vers l'avenir, un
avenir avec les multiples difficultés et
les multiples drames lesquelsqui, sans
nul doute, doivent être assumés par
notre Eglise qui doit toujours garder
fidélité en affermissant sa foi dans la
parole vivante et vivifiante de Notre
Seigneur par la médiation de l'Esprit
Saint.
Reportage et Photo
Eddy Alcindor
Vol II. No14
21
L
Dates et faits d'importance dans l'histoire de l'Eglise Episcopale d'Haïti.
1 Mai 1861 : Arrivée en Haïti du Révérend père Jacques Théodore Holly, prêtre du diocèse de
Connecticut de l'Eglise Episcopale des Etats-Unis d'Amérique, à la tête d'une délégation d'une
centaine d'Afro-américains, dans le but d'ouvrir les pourparlers pour l'établissement de
l'Anglicanisme en Haïti. Cette Eglise a été établie en Haïti avec l'autorisation du président Fabre
Nicolas Géffrard. 25 Mai 1863 : Etablissement de la paroisse de la Sainte-Trinité. (Jour de la Pentecôte)
Novembre 1863 : Visite de Mgr. Alfred Lee en Haïti, 36 personnes récurent le sacrement de
confirmation. La mission prit de l'essor et gagna la province.
19 Mars 1866 : un incendie a détruit le matériel de la paroisse Saint-Trinité au Hall Hepburn.
12 Septembre 1866 : Un autre incendie a détruit la petite chapelle construite en face de l'Arsenal sous le président Géffrard.
En 1874 : Le Révérend Holly accède à l'Episcopat, devenant ainsi le premier évêque haïtien et le
deuxième évêque nègre de la communion Anglicane.
16 Janvier 1947 : Reconnaissance d'utilité publique de l'Eglise Episcopale d'Haïti par arrêté présidentiel.9 Juin 1998 : Signature d'une convention entre l'Etat haïtien et l'Eglise Episcopale d'Haïti.
L'Eglise Episcopale d'Haïti est membre de l'Eglise américaine, l'une des 38 provinces autonomes de la
communion Anglicane.
Grandes divisions de l'histoire de l'Eglise Episcopale d'Haïti. 1-Etablissement et épiscopat du Révérend Jacques Théodore Holly pendant les cinquante (50)
premières années (1861-1911).
2-Période de transition (1911-1922)
3-Organisation en district missionnaire de l'Eglise Episcopale des Etats-Unis et leadership
épiscopal américain (1923-1971).
4-Leadership épiscopal indigène et les grands défis nationaux (1971 à nos jours)
La mission conduite par le Révérend père Jacques Théodore Holly était établie à Drouillard sur
l'habitation du président, Fabre Nicolas Géffrard.
Le premier lieu de culte fut la résidence privée du président Géffrard.
A cette époque pionnière une épidémie de malaria et de typhoïde s'abattit sur la zone et décima une partie des personnes qui accompagnait le père Holly. Des rescapés regagnèrent les Etats-Unis et y
laissèrent une vingtaine de personnes avec le père Holly déterminé à poursuivre sa mission.
18 au 19 Décembre 1869 : Pour la troisième fois l'Eglise de Sainte-Trinité était réduite en cendre.
Quelques grandes œuvres sociales de l'Eglise Episcopale d'Haïti : L'école de Sainte-Trinité, le collège Saint-Pierre, le collège de Saint-Martin de Tour (Delmas)
l'orchestre philharmonique de Sainte-Trinité. Le Centre Saint-Vincent pour les enfants en
déficience physique et mentale à Port-au-Prince, le centre de développement et de Secours
(CEDISEC) à Port-au-Prince, l'hôpital Sainte-Croix, àLéogâne.
Vol II. No14
22
L
Haïti: Recoller la mémoire de la Cathédrale de la Sainte Trinite
Benoît, PhiloméObin
et CasteraBazile, les
p i o n n i e r s .
Il s'est développé,
depuis la fondation de
l'église, un rapport
intime entre la foi et
l'art. Voilà ce qui
donne à ce projet,
i n s t i t u é p a r l a
S m i t h s o n i a n
Institution et le
gouvernement haïtien
à travers le ministère
de la Culture et de la
C o m m u n i c a t i o n , Mgr ZachéDuracin, dans son intervention
étudiants en musique », argumente le
directeur du Centre de sauvetage de
biens culturels. L'ancien ministre de la
Culture affirme que ce n'est pas un
hasard que l'église épiscopale ait un
musée d'art haïtien et que ses
responsables travaillent de concert
avec le Centre d'art dès le début.
Emballé, Monseigneur ZachéDuracin
qui intervenait en la circonstance est
beaucoup plus tranchant : « C'est un
projet qui ravive l'espoir, car la
cathédrale n'était pas seulement un
lieu de culte, de prières et d'adoration
pour célébrer le sacrement; c'était,
aussi, en même temps un haut lieu de
culture, qui fait de lui un symbole aux
yeux de la communauté nationale et
internationale ». Beaucoup de ceux
qui pleurent l'effondrement de ce lieu
de mémoire, enchaîne Monseigneur toute son importance,
Découpées en mille morceaux par des
restaurateurs haïtiens et étrangers
attachés au Centre de sauvetage de
biens culturels, les murales de la
cathédrale de Sainte Trinité ,
sévèrement endommagée par les
secousses telluriques du 12 janvier
2010, sont en passe de retrouver leur
splendeur, leur visage d'antan.
Véritables lieux de mémoire et
expression de grandeur d'une époque
qui témoigne la vitalité et la richesse
artistique du pays, ces fresques
réalisées par des peintres avant-
gardistes haïtiens, taxés de primitifs,
remontent au début des années
cinquante. Née d'une idée émise par le
Centre d'art et approuvé par l'évêché
épiscopalien, le projet d'habiller les
murs de la cathédrale de ces œuvres
grandeur-nature - dont la vertu est de
montrer comment ces artistes
s'approprient l'évangile à partir de cet
art -, porte la touche des maîtres
incontestables de l'époque: Rigaud
selon Olsen Jean Julien qui organisait
une rencontre d'information sur son
état d'avancement. « C'est l'une des
institutions qui promeut à grande
échelle la création artistique. Les
chiffres parlent d'eux-mêmes : 1300
Échafaudage monté par les restaurateurs du Centre de sauvetage de biens culturels pour sauver la murale de la cathédrale de Sainte Trinité mise à plat par
les secousses telluriques du 12 janvier
Duracin, ne sont même pas des
épiscopaliens anglicans et ne sont
m ê m e p a s d e s h a ï t i e n s .
Les intervenants sont unanimes à
reconnaître que les fresques de l'église
Sainte Trinité ont une renommée qui
dépasse nos frontières. Mais c'est la
ministre de la Culture et de la
Communication Marie Laurence
Jocelyn-Lassègue qui souligne cette
spécificité propre: « l'église Sainte
Trinité est le seul lieu de culte chrétien
qui abritait des arts authentiquement
haïtiens dans ses murs. De ce point de
vue, sa valeur au plan de l'histoire de
l'art haïtien est capitale ». Il ne s'agit
pas seulement, de l'avis de la ministre,
de restauration d'œuvres d'art; il s'agit
d'attirer le regard des hommes et des
femmes de ce pays sur la nécessité de
se mobiliser eux-mêmes pour
sauvegarder nos patrimoines. Car il
s'agit de notre mémoire, de notre âme.
La remarque de madame Jocelyn-
Suite page 29-
L
Vol II. No14
23
L
Ce qu’est l’art des Fresques de Cathédrale de la Sainte Trinité
la ramener vers le Royaume de Dieu.
En nous servant du langage humain,
oral et écrit, nous essayons de d'écrire
et de comprendre ce qui, en fait, nous
dépasse complètement. Nous ne
pouvons résister à la tentation de
parler de Dieu et de son œuvre ainsi
nous tombons automatiquement dans
le domaine de la théologie.
Par nos mots, nos idées, nous nous
forçons à donner une forme au « sans-
forme », a peindre le mystère de notre
salut. Par conséquent, le contenu de
nos mots et de nos concepts c'est-à-
dire l'image qu'ils peignent du mystère
du salut, doit se comparer à
l'expérience de ceux et de celles qui
ont déjà vécu le mystère avant nous.
Cette image doit se conformer à
l'expérience telle qu'elle est décrite
e nombre de visiteurs qui
peuvent identifier une fresque
ne cesse d'augmenter. Peut-
cathédrale. Nous commençons donc
chaque section par la même phrase : «
Les fresques sont un art… » Cette
phrase servira de cadre pour une série
dans la Bible, dans les Pères et dans les
conciles œcuménique , dans
l'hymnographie. Si notre parler
théologique exprime la tradition, bien
être ne savent-ils pas en définir les
caractéristiques, mais ils savent que
les fresques ont l'air un peu bizarre,
c'est-à-dire qu'elles ne sont pas tout à
fait comme les autres images
religieuses. Dans cette partie de notre
réflexion sur les fresques de la
cathédrale de la Sainte-Trinité, nous
voudrions discuter certains termes-
clés qui sont habituellement associés
aux icônes. En traitant de ces mots,
nous espérons fournir à ceux qui
s'intéressent à cet art, (à ces Fresques
hélas disparues dans le séisme du 12
janvier 2010), des outils qui
permettront de comprendre la
grandeur de cette perte, la nécessité de
reconstruire , et faciliterons
l'appréciation des images sacrées de la
d'adjectifs épithètes qui qualifient l'art
des fresques.
1-Les Fresques sont un art théologique
Le mot théologie est utilisé pour
désigner l'intervention de Dieu, ses
actes dans le monde en vue de
reprendre sa créature, l'homme, et de
que notre version de cette dernière
laisse entendre les accents et les
préoccupations de notre temps, nous
serons de fidèles communicateurs de
la tradition. Nous réussirons à ouvrir
l'expérience du mystère du salut à nos
contemporains. Si, par contre, notre
image verbale ou écrite du mystère
fausse celle qui est véhiculée par
l'expérience des fidèles de tous les
temps, notre expression provoquera
une réaction allergique dans le corps
de l'Eglise et sera rejetée.
De même que les mots et les concepts
peuvent peindre le mystère du salut en
image rationnelle qui doit laisser
percevoir l'essentiel de l'expérience du
salut, de même les pigments peuvent
peindre ce même mystère en image
visuelle qui également doit-être fidèle
Vol II. No14
à l'expérience ecclésiale. Les Fresques
sont donc un art théologique parce
qu'elles expriment, représentent,
rendent visible en formes et en
couleurs le même contenu que celui
qui est exprimé par les documents
écrits. La seule différence, c'est le
mode d'expression. Et les écrits et les
L
Nous nous servons de guillemets pour
parler du temps et de l'espace parce
que, du fait que ces mots décrivent la
réalité de notre monde, ils perdent un
peu leur pertinence lorsque nous
essayons de parler d'une réalité qui
dépasse notre expérience du monde.
24
[…] d'un or pur semblable au pur
cristal. Les assises des remparts de la
cité s'ornaient de pierres précieuses et
toute sorte […] de jaspe, […]
d'émeraude, […] de sardoine, […] de
chrysolithe, […] de béryl, […] de
chrysoprase, […] d'améthyste. Les
images doivent exprimer la révélation
de Dieu aux hommes. Cependant, il
faut comprendre que cette révélation
n'est pas un mystère de pensée ou
d'idées mais plutôt une expérience,
celle du Royaume de Dieu. Dieu veut
nous communiquer l'expérience de la
nouvelle humanité que Christ a
inaugurée. C'est l'expérience de la
transfiguration qui passe par la Croix
mais qui aboutit à la terre promise du
Royaume. Elle peut être exprimée
dans les concepts intellectuels et en
images, d'où l'utilité de la théologie en
paroles et en images, mais elle ne peut
jamais être capturée par ces moyens.
Les Fresques de la cathédrale de la
Sainte Trinité sont donc la théologie
en couleurs, et en tant que telle nous
pouvons leur appliquer les mêmes
critères utilisés pour décrire la
théologie exprimée en paroles. Trop
souvent nous limitons le mot
théologien aux penseurs, aux auteurs
et nous oublions le rôle analogue des
peintres, dont la responsabilité est
également lourde.
2- Les Fresques sont un art eschatologique (Préfet Dufaut, Portes de l'orgue).
Notre deuxième mot-clé qualifiant les
fresques vient du grec es chaton et
désigne « ce qui est le dernier ». Dans
un contexte Chrétien, il signifie les
derniers temps , le deuxième
avènement du Christ, c'est-à-dire le
Royaume de Dieu . Le temps
eschatologique, pour les chrétiens, est
notre « temps » et notre « espace »
transfigurés par la gloire du Christ.
C'est la raison pour laquelle la poésie,
les paraboles et les langages imagés
conviennent mieux pour parler des
derniers temps que le langage
discursif, raisonné et scientifique.
Tous les passages eschatologiques de
la Bible, ceux de Daniel, du Christ, ou
de l'Apocalypse, utilisent une
imagerie verbale qui, à nos yeux peut-
être trop terrestres, pousse vers la
fantaisie. Rappelons le texte
Apocalypse 21 sur la Jérusalem
nouvelle.
Alors je vis un ciel nouveau et une
terre nouvelle, car le premier ciel et la
première terre ont disparu et la mer
n'est plus. Et la cité sainte, la
Jérusalem nouvelle, je la vis qui
descendait du ciel, d'auprès de Dieu
[…] alors l'un des sept anges […] me
montra la cité sainte, Jérusalem, qui
descendait du ciel, d'auprès de Dieu.
Elle brillait de la gloire même de Dieu.
Son éclat rappelait une pierre
précieuse. Comme une pierre d'un
jaspe cristalin […] la cité était carrée
douze portes étaient douze perles. […]
La cité n'a besoin ni du soleil ni de la
lune pour l'éclairer, car la gloire de
Dieu l'illumine et son flambeau c'est
l'agneau…
Nous voyons que toute parole pour
exprimer le Royaume de Dieu doit
nécessairement se tordre, se tourner
vers l'imagerie afin de percevoir,
comme « dans un miroir, de façon
confuse » (1co 13, 12) ce dont nous
n'avons qu'un avant-goût. Les mêmes
conditions s'appliquent à l'icône mais
s'expriment d'une manière différente :
l'icône a la tâche de représenter, de
faire voir des personnes ou des
évènements a la lumière du Royaume
de Dieu . Ces personnes , ces
événements se passaient dans
l'histoire, notre histoire, selon les
conditions qui régissent notre
existence, mais ces personnes, ces
événements laissent paraître une
réalité qui ne se soumet à ces
conditions. L'iconographie, donc, doit
se servir de moyens matériels et au, il
Vol II. No14
techniques qui appartiennent à notre
monde (couleurs, lignes, pinceaux,
etc.) pour faire voir le Royaume de
Dieu. La parenté avec la parole est
encore mise en évidence. Ce que la
poésie et les paraboles sont à l'oreille,
les fresques le sont à l'œil. Puisque le
but de l'iconographie est de peindre a
la lumière du Royaume de Dieu, où
les vieux ciels et terres ont disparu
et où tout est nouveau, il n'est pas
surprenant que le peintre ne
cherche pas à reproduire le monde
tel que nous le connaissons de ce
côté du Deuxième Avènement du
Christ. Dans ce sens l'iconographie
n'est pas un art «naturaliste » dont
la raison d'être est de copier la belle
nature. Notre monde, finalement,
n'est pas du tout « naturel » parce qu'il
est déformé par le péché et circonscrit
par la mort : deux conditions, deux
puissances, qui n'existaient pas dans le
jardin d'Eden d'écrit dans les premiers
chapitres de la Genèse
Notre expérience humaine se situe
entre deux pôles : le premier est
l'Alpha, au « commencement », le
paradis où la mort et le péché n'avaient
pas de place, où Adam et Eve étaient
nus sans avoir honte, où les premiers
parents ne tuaient pas pour manger, où
tout était harmonie, et où l'homme et
Dieu parlaient directement, vivaient
en communion parfaite. Notez la
façon imagée, utopique, presque
fantaisiste, de la description de l'Eden.
Puisque nous n'avons pas d'expérience
directe de ce début, l'auteur biblique
s'est vu obligé d'inverser les
conditions de notre monde pour
donner une image d'une existence
dont nous n'avons que de vagues
intuitions. Le deuxième pôle est
l'Oméga, la fin, « les derniers temps »,
où le Christ aura établi son Royaume
en plénitude et dont nous ne jouissons
que par avant-goût.
L
3-Les Fresques sont un art ecclésial. Le mot ecclésial désigne ce qui touche
à la nature de l'Eglise, qui l'exprime,
qui a ses racines dans l'être même de
l'Eglise. Nous pouvons le distinguer
du mot ecclésiastique qui désigne
plutôt ce qui a trait à l'agir de l'Eglise,
des hommes et des femmes d'Eglise,
dans l'histoire et en société. Par
exemple, si nous mettons l'expression
structure ecclésiale à côté de structure
ecclésiastique, nous voyons que le
premier désigne un élément de la
nature même de l'Eglise, un élément
qui ne change pas, ou très peu, dans
l'histoire ou de culture en culture.
L'Autre expression est réservée à des
structures changeantes que l'Eglise
s'est donnée , pour son bon
fonctionnement, dans des conditions
spécifiques de l'histoire. Pour les
Anglicans, la structure des provinces
est ecclésiastique. Ces dernières n'ont
pas toujours existé dans leur forme
actuelle, et nous pouvons facilement
imaginer que l'histoire pourrait
apporter de profondes modifications
dans l'avenir sans miner la nature de
l'Eglise elle-même. L'épiscopat, par
contre, pour les Anglicans, est une
structure ecclésiale qui manifeste un
aspect de la nature de l'Eglise.
L'institution a pris, néanmoins,
plusieurs formes dans le temps et
l'espace.
25
Pour nous, Anglicans, l'iconographie
est un art de l'Eglise, ecclésiale, non
pas qu'elle soit nécessaire à l'existence
de l'Eglise, mais parce que c'est
l'Eglise qui est le vrai peintre de toute
icône (ou fresques). Et en peignant,
l'Eglise s'exprime visuellement
comme elle s'exprime oralement
quand les Saintes Ecritures sont
lues dans la liturgie. En tant que
lieu de communion avec Dieu et
les saints, un « Théo sphère » ou les
énergies transfigurant (es) de Dieu
agissent, l'Eglise crée un autre lieu,
les fresques, ou les fidèles peuvent
entrer en contact avec le Royaume
de Dieu et s'ouvrir à son pouvoir
sanctifiant. Ce n'est pas par hasard,
donc, que les fresques se trouvent
tout naturellement dans l'Eglise, au
centre de l'action liturgique. Chaque
fresque quel qu'en soit le sujet, rend
visible et fait agir l'unique mystère du
Christ qui se définit essentiellement
comme ceci : le Christ est venu
chercher son image, l'homme, égarée et
tenue dans le péché et la mort, pour la
nettoyer, la restaurer et l'emmener
avec lui dans son Royaume.
4-Les fresques sont un art pédagogique. Le XXIe est le siècle de l'image. La
photographie, le cinéma, la publicité
Vol II. No14
témoignent de la puissance
communicative et didactique de
l'image. La sagesse populaire a
toujours su qu'une image vaut mille
mots, et l'Eglise a appris très tôt que
les images sont un véhicule
d'enseignement. Le mot enseignant,
ainsi que tous les mots de la même
famille, évoque l'idée de faire passer
de la connaissance, de l'information,
de la sagesse à quelqu'un qui n'en a
pas. C'est un mot moins savant que
pédagogique ou didactique, mais la
signification est la même. Les images
dans l'Eglise ont depuis toujours le
rôle d'instruire les fidèles : « La Bible
illustrée » est un lieu commun. L'un
des premiers témoignages écrit de ce
principe nous provient de l'Italie, vers
l'an 400, lorsque Saint Paulin de Nole
explique que les illustrations des
histoires de l'Ancien Testament
peintes sur les murs de se basiliques
sont destinées aux pèlerins paysans : «
Personne n'ignore que la gloire
de
Saint Félix réunit ici des
peuples
nombreux. Mais dans cette
immense
foule, plusieurs sont ignorants :
quoiqu'ils n'aient pas perdu la foi, ils
ne savent point-lire. » Il ne faut pas
penser, pourtant, que les images
jouent un rôle didactique seulement e
L
les fresques ? Comme nous l'avons
déjà montré plus haut, les fresques
sont un art ecclésial : il est donc naturel
d'accorder ce rôle d'enseignement à
l'Eglise. C'est elle qui crée une
ambiance ou les fidèles peuvent
apprendre et c'est elle, par son
expérience séculaire dans le domaine
de la formation des saints, qui fait
passer cette connaissance aux fidèles.
L'enseignement de l'Eglise ne se situe
pas essentiellement au plan
académique mais également au niveau
de l'expérience. Pour atteindre le
royaume de Dieu, il n'est pas
nécessaire d'être historien, théologien,
historien de l'art, etc., dans le sens
académique de ces termes. Ceux et
celles qui font de telles études ont un
don de Dieu qui, comme tous les
autres dons, doit être exercé pour bâtir
l'Eglise. Mais tout croyant doit être un
théologien dans l'acception véhiculée
par la tradition patristique, c'est-à-dire
une personne qui « a une connaissance
(-logien) de Dieu (Théo) ». Le chrétien
est appelé à connaître Dieu dans la
prière, rien d'autre, à être transformé
par cette connaissance et à briller dans
le monde par les énergies de Dieu.
L'Accomplissement de cette vocation
est ouvert à tous, quelle que soit la
26
dans le cas présent, les fidèles - et
ultimement tout être humain. Il ne faut
pas penser que nous voulons prôner la
distinction classique de l'Eglise
enseignante, c'est-à-dire le clergé et
l'Eglise enseignée, c'est-à-dire les
laïcs. Dans la tradition patristique tous
les Chrétiens composent l'Eglise,
chacun à sa place fonctionnant dans
son rôle. Personne n'a de monopole
sur l'enseignement tel que nous
l'avons présenté ici. Tous doivent
apprendre à être saints et tous ont
besoin de recevoir des leçons. Les
niveaux hiérarchiques n'ont pas une
g r a n d e p e r t i n e n c e d a n s
l'enseignement et le développement
de la sainteté
.Les quatre mots que nous avons
utilisés pour décrire les fresques de la
cathédrale de la sainte Trinité ne
constituent pas une listeexhaustive,
mais nous espérons, quand même,
qu'ils touchent à l'essentiel de cet art
multidimensionnel afin d'en permettre
une plus grande compréhension.
Nous présentons aussi cette courte
étude comme un devoir filial et un
devoir de mémoire envers notre
Eglise.
“O Dieu, tu es la joie des saints et des
pour les analphabètes. Le 3 canon du
concile de Constantinople (869-870)
exprime la pensée de l'Eglise sur cette
question : « Nous ordonnons de
vénérer la sainte icône de
Notre
Seigneur Jésus-Christ au même
titre
que le livre des Evangiles. En
effet,
comme par les syllabes qui
le
constituent tous reçoivent le salut,
de
même par les couleurs des icônes
tous,
sages et ignorants, tirent
profit. »
Pour que l'apprentissage ait
lieu, il faut trois éléments :
(1) le maître que
possède de (2) la
connaissance et qui
essaie de l'apprendre à (3)
l'étudiant.
Qui est le maître qui
enseigne à travers
quantité d'information apprise. Les
fresques véhiculent ce type de
connaissance aussi bien que de
l'information historique parce qu'elles
nous mettent en contact , en
communion, avec la personne
représentée sur l'image. Elles nous
ouvrent la possibilité d'apprendre de
l'expérience « théologique » de cette
personne, c'est-à-dire de son état de
prière profonde. Connaître les faits
concernant le Christ ou un saint et être
en communion personnelle avec eux
sont deux choses différentes.
Le troisième élément nécessaire pour
l'apprentissage est un étudiant, soit,
anges qui t'adorent : sois toujours avec tes serviteurs qui dans l'art et la
musique, cherchent à enrichir la
louange de ton peuple ici-bas. Fais-
leur entrevoir dès maintenant ta
beauté et rends-les dignes de la
contempler enfin dans sa perfection
pour l'éternité”. Par Jésus le Christ,
notre Seigneur. Amen (LPC, p. 669,
no.17).
R .P MacDonald Jean
Professeur
L
Vol II. No14
27
L
L'Université Episcopale d'Haïti : Un Centre universitaire en pleine mouvance !
a catastrophe sismique qui a
écrasé Port-au-Prince et a
infligé des pertes matérielles
République d'alors, l'autorisation a été
donnée au CNE de déblayer l'espace,
même si nous avions dû consentir des
d'envergure à l'Université Episcopale débours pour l'achat du carburant.
d'Haïti (UNEPH) n'a pas forcé les Après ces travaux, la question
responsables de l'Institution à se à laquelle il fallait répondre était la
croiser les bras et à accepter sans se construction des tentes, l'Evêque en a
battre le fait accompli. Le Recteur, Dr. fait construire certaines. Face à
Lucien Jean Bernard, dans une l'insuffisance, d'autres démarches
interview accordée à Ecclésia a nous ont permis d'en construire
expliqué les moments d'angoisse, de d'autres. De plus, le Collège Saint-
désespoir et aussi de lutte sans répit, Pierre a été mis à notre disposition
de certitude et d'espérance qui ont pour accueillir les étudiants en
marqué cet espace-temps post- A g r o n o m i e , e n S c i e n c e s
sismique. Il a aussi souligné la grande informatiques et religieuses .
ouverture de l'UNEPH comme Finalement, des efforts ont été faits
membre de la conférence Régionale pour construire des toilettes et
d e s R e c t e u r s d ' I n s t i t u t i o n s
Universitaires de la Caraïbe
et membres de l'Agence
Universitaire de la Francophonie
(AUF) .
En dépit des
nombreux problèmes qui
jalonnent le
cheminement de l'UNEPH, le
Dr. Bernard a appelé à la
solidarité de tous pour dynamiser
l'Université et la mettre au service
de tous ; parvenir même selon
ses vœux à la création d'un
Campus universitaire.
Voici les propos recueillis
par Père Jean Fils Chéry et Eddy
Alcindor que vous offre Ecclésia.
1- Question : Dr. Lucien Jean
Bernard, vous êtes le Recteur de
l'Université Episcopale d'Haïti
(UNEPH), pouvez-vous nous dire
comment cette Institution se
comporte, comment fonctionnent-
elle après la catastrophe du 12
janvier qui l'a profondément
affectée, les décanats et
autres
entités?
Le Recteur, Dr. Lucien Jean Bernard
Réponse : Dr. Lucien Jean Bernard- ;
Merci Révérend père Chéry et Mr.
Alcindor, c'est un plaisir pour moi de
vous accueillir. Nous faisons face à
beaucoup de problèmes. Nous avons
voulu faire de cette université une
petite île, vraiment compétitive sur le
marché. Avant le 12 janvier beaucoup
a été fait ; nous avions eu la meilleure
b i b l i o t h è q u e d u p a y s , u n e
bibliothèque virtuelle et documentaire
que ne possédait pas même
l'Université d'Etat d'Haïti. Nous
possédions aussi un laboratoire des
sciences pour la réalisation des
travaux pratiques des étudiants en
Agronomie. Nous avions tout perdu
dans la catastrophe du 12 janvier.
C'était le découragement total,
cependant, nous avions compris qu'il
ne fallait pas rester les bras croisés.
Immédiatement, nous nous sommes
mis à travailler, nous atteler à la
corvée du déblayage. Grâce à une
démarche auprès du président de la
l'aménagement de laboratoire en
informatiques dans ce building en
construction. Nous avons réaménagé
l'espace pour loger le Décanat de de la
Faculté d'Agronomie. Des démarches
ont été entreprises pour l'acquisition
d'appareils informatiques . La
Doyenne de la Faculté des Sciences
Infirmières de léogâne nous a fait don
de plusieurs ainsi que l'AUF. D'autres
démarches nous ont permis d'obtenir
une trentaine d ’autres de la
coopération française. Ce qui nous a
permis de démarrer avec la faculté des
Sciences informatiques . La
coopération française et l'AUF nous
ont fait la promesse d'un « Espace
numérique » qui sera équipé d'une
quarantaine d'ordinateurs.
I l s d o t e r o n t l ’ e s p a c e
numérique d'un système de
visiophone et couvriront les frais
d'Internet pendant un lcertain temps.
Nous avons des contraintes, nous 2
devons construire une bâtisse de 80 m
pour loger l'espace numérique. Nous
Vol II. No14
avons fait une demande à l'Evêque, au
Bureau Diocésain, néanmoins les
choses trainent. C'est une perte,
l'éducation à distance nous permettrait
d'atteindre le niveau de maîtrise, très
important pour le système éducatif du
pays et du Diocèse en particulier.
Nous ne voulons pas perdre
cet avantage, c'est quelque chose de
très à la mode l'éducation à distance.
Les étudiants aujourd'hui sont
totalement décapitalisés , c'est
pourquoi j'ai préparé un document que
j'ai soumis à l'Evêque qui doit se
débrouiller pour trouver de l'aide.
Aucune réponse jusqu'ici. Notre
clientèle est insolvable. Nous avons eu
beaucoup de difficultés pour honorer
le salaire des professeurs, après le 12
janvier. Grâce à la sollicitude de
l'Evêque, nous avions pu joindre les
deux bouts et nous remettre au travail.
Le ministère de l'Education Nationale
nous a fait un don de un million
(1.000.000) de gourde pour effectuer
d e s t r a v a u x p o n c t u e l s .
Malheureusement, l'Université n'est
pas subventionnée. Il faut beaucoup
d'argent pour effectuer des recherches,
des déplacements. Ce n'est pas comme
une école primaire ou secondaire.
2-Q : Après le 12 janvier l'effectif a-
t-il augmenté ou diminué ?
Dr. L. J.B. : L'effectif a augmenté
néanmoins ça ne crée pas un effet de
croissance des ressources de
l'Institution. Les étudiants ne peuvent
pas payer, de plus nous constatons un
pourcentage significatif d'abandon, 25
à 30%. Ceux qui sont délogés pour
aller vivre en province, d'autres qui
voyagent à l'étranger, ou tout
simplement restent à la maison. Pour
honorer le salaire des professeurs et du
personnel, parfois on est obligé de
recourir à la sanction fermeture de
dossiers. Des démarches sont en cours
L
à la CIRH pour résoudre le problème
d'espace pour bien loger les facultés
mais jusqu'ici les choses trainent.
3-Q : Quelle discipline la
plus sollicitée par les étudiants ?
Dr. L.J.B. : Les Facultés d'Agronomie
et gestion-Sciences comptables
accusent le plus fort taux de demande.
C'est un professeur travaillant à
Damien qui assure la tache de Doyen
de notre Faculté d'Agronomie. C'est le
professeur Duvivier, détenteur d'un
doctorat en Sciences agricoles. C'est
grâce à Damien que les étudiants
peuvent avoir accès à des laboratoires
pour des travaux pratiques .
L'Agronomie ne se conçoit pas
aujourd'hui sans des laboratoires de
physique et de Chimie. C'est l'une de
nos contraintes.
4-Q : Est-ce que vous êtes
en
mesure d'accueillir cette vague
d'étudiants en difficultés pour
accéder à l'Université d'Etat après
le baccalauréat. Est-ce qu'il y a
assez d'espace en Agronomie ?
Dr. L.J.B : Nous aménagerons de
l'espace, d'autant que l'entrée est faite
sur concours. Nous aimerions aller
jusqu'à trois vacations pour
rentabiliser l'Université, l'intensifier
au niveau de la recherche.
5-Q : Est-ce que vous
êtes
affilié à d'autres Universités
internationalement parlant, étant
donnée la crise de l'Education en
Haïti, nos diplômes ne sont pas
toujours reconnus et homologués ?
Dr. L.J.B : Il faut des critères : le
niveau des professeurs, la rentabilité
des étudiants , leur évolution ,
l'encadrement sur le plan de la
recherche. Ce sont des critères
fondamentaux. Les structures de
l'Université sont-elles fiables,
répondant à la gouvernance d'une
Université moderne. Nous autres, ce
qui fait que l'AUF nous accepte, c'est
28
qu'une enquête a été conduite. C'e n'est
pas un cadeau si nous sommes
membres de l'AUF. Malgré la
précarité de nos moyens, nous
sommes considérés avec Quisqueya,
Notre-Dame, parmi les meilleures.
6-Q : Apres le 12 janvier, Dr.
Lucien vous avez parlé d'un certain
découragement. Dans votre action,
votre leadership à la tête de
l'Université, l'accès à l'AUF a été
possible. Sous votre Rectorat,
des
bourses d'études ont été octroyés
à
des étudiants qui ont voyagé.
Sûrement, tous peuvent ne pas
revenir, cependant ce sont des
gens
bien formés que vous avez mis au
service de l'humanité. C'est du
service rendu . Avec quels
sentiments vous appréciez
cette évolution, malgré les
blessures infligées par le 12
janvier?
Dr. L.J.B : Vous êtes bien informé
Révérend père. Si nous sommes ici ce
n'est pas une question d'argent. Ici je
suis au service de l'Eglise Episcopale,
du pays et de ma conscience. Je suis un
homme de proximité et de dialogue,
malgré mon apparence timide.
beaucoup d'effort est fait l'AUF nous
donne des bourses pour les étudiants
avec priorité pour les Episcopaliens.
Nous devons assurer la relève. De
nombreux professeurs recrutés au
dehors ne comprennent pas le
système. Les laïcs engagés, les
prêtres , ceux qui sont bien
conscientisés peuvent travailler pour
l'évolution de l'Université, c'est
pourquoi je m'engage dans tous ses
efforts. Il y en a qui vont au Brésil, en
Europe à Paris même. Nous sommes
en train de préparer une école
doctorale pour le pays.
7-Q : Depuis votre
accession à la tête de l'Université,
beaucoup d'étudiants ont voyagé,
avez-vous des contrats avec eux
Vol II. No14
pour leur pleine intégration à
l'Institution à la fin de leur
formation ?
Dr. L.J.B : Ces étudiants, à notre avis
sont formés pour assurer la relève.
Nous avons des contrats donnant
toujours des instructions en ce sens.
Pour leur mémoire, leur master, ils
doivent se référer à nous.
8-Q : Vous dites que vous
allez commencer une autre
session,
comment été celle qui a suivi le 12
janvier ?
Dr. L.J.B : Nous aurons moins de
problèmes, malgré le fait que
l'Université n'est jamais un espace de
tranquilité mais il faut les retenir pour
les empêcher d'aller faire corps avec
d’autres etudiants manifestants.
Même s'ils appartiennent à un secteur
religieux, qui exige une certaine
moralité, ils ne le voient pas toujours
ainsi. C'est pourquoi nous sommes
obligés de dispenser des cours de
d é o n t o l o g i e e t d ' é t h i q u e
professionnelle.
9 -Q : Avez -vous déjà
rencontré un de vos étudiants dans
l'espace de l'Administration
publique ?
Dr. L.J.B : Dernièrement je suis allé
aux Cayes à une graduation. Un jeune
homme était venu me saluer,
m'avouant qu'il fut mon étudiant à la
Faculté des Sciences humaines. C'est
tout un plaisir de rencontrer un ancien
étudiant. Il y en a qui sont sénateurs,
députés, partout dans l'administration
publique et privée.
10-Q : Si nous n'avons pas
posé une question, c'est quoi Dr.
Bernard ?
Dr. L.J.B : Nous avons fait le tour des
problèmes. Nous rêvons d'un Campus
universitaire. Si nous nous mettons au
travail au niveau de l'Eglise
Episcopale, avec la vision de tous ces
hommes formés, préparés ; une union
L
de jeunes et de vieux nous y
arriverons. Une Université n’est pas
seulement importante pour l'Eglise,
mais pour l'ensemble du pays.
L'Impact serait assurément très fort
sur le pays entier. L'Université d'Etat
me laisse sur ma faim, elle n'est pas la
priorité de mes priorités ; j'ai été
doyen, professeur, membre du Conseil
de l'Université d'Etat. C'est une
université qui se cherche, tandis que
nous autres, nous sommes sur un
terrain vierge. Nous devons faire un
effort pour qu'à l' avenir nous
puissions étendre notre Université.
Nous devons nous ouvrir sur la
province, sur tout le pays. Il faut aussi
l'effort personnel pour sortir
l'Université de sa léthargie. Ce serait
un plaisir pour moi de voir
l'Université Episcopale d'Haïti briller.
Il n'y a pas de peuple sans une
université, pas de développement
économique sans Université.
Merci
Propos recueillis par Père Jean Fils
Chéry
et Eddy Alcindor
Recoller la memoire...
Des morceaux de fresques de Prefète Dufraut enlevés des murales
de la cathédrales Ste-Trinité
Lassègue, bien qu'elle soit l'écho du
point de vue de Richard Kurin, mérite
d'être soulignée. Avant elle, le sous-
secrétaire pour l'art et la culture à la
Smithsonian affirmait qu'« il revient
d'abord aux Haïtiens de se mettre
ensemble, afin de prendre en main leur
29
L'ancien ministre de la Culture et de la Communication, Olsen Jean Julien
destin ». Monsieur Kurin n'a pas caché
son enthousiasme d'associer l'image
de l'image de son institution à un
projet de si grande utilité pour Haïti et
son avenir. Sentiment partagé par la
conservatrice en chef du projet,
Viviana Dominguez, qui, visite des
lieux aidant, expose les contours du
processus de restauration qui consiste
d'abord à analyser et à photographier
les peintures, ensuite les découper en
morceaux, puis les placer en lieu sûr
pour les débarrasser des débris, les
stabiliser.
Nous admettons avec les intervenants
que cette œuvre grandiloquente de nos
virtuoses avait une dimension
internationale. Ce n'est pas étonnant
qu'elle a capté les regards des
étrangers foulant le sol national. Mais
ce qui est étonné, ce sont les
révélations du ministre du tourisme,
Patrick Delatour, affirmant que le site
de la cathédrale de Sainte Trinité a été
considéré comme le point focal du
circuit touristique de Port-au-Prince
identifié par le plan directeur du
tourisme.
Au terme de la rencontre, l'architecte
Harold Gaspard a présenté la maquette
du nouveau complexe de la
cathédrale.
Nélio Joseph
Vol II. No14
Haïti:
30
L Equipée de système solaire et de bio-
Ameliorer l’accès à l’éducation dans les milieux ruraux
Mgr Jean Z aché Duracin et Le directeur du MENFP, M. Michel Laguerre procèdent à la coupure du ruban
l'école Saint Matthieu, l'un des onze
établissements scolaires dont la
construction s'inscrit dans le cadre
d'un partenariat entre la « Finn
Church Aid »(FCA) de l'église de la
Finlande et le Bureau anglican de
l'éducation en Haïti (BAEH), a été
inaugurée, ce dimanche 25 septembre,
à Léogane dans la localité de
Matthieu. Cet établissement scolaire
constitue la première école verte dans
latrines, l'école de Matthieu devrait
ouvrir ses portes lundi prochain à
l'occasion de la rentrée officielle des
classes. L'ancienne école de la
paroisse Saint-Matthieu a été détruite
par le tremblement de terre du 12
janvier 2010. Ainsi, des dispositions
ont été prises afin de construire un
bâtiment résistant aux séismes qui ne
dépassent pas le niveau huit sur
l'échelle de Richter et répondant
également aux normes et codes de
construction du ministère de
l'Education et de la Formation
professionnelle (MENFP). Avec des
salles de classes mesurant 52 mètres
carrés, la capacité d'accueil de l'Ecole
S a i n t - M a t t h i e u a u g m e n t e
considérablement, ce qui implique
une amélioration de l'accès à
l'éduction au niveau de cette région.
« La construction de cette école est le
signe de la détermination de l'église
de participer au développement
intégral de l'enfant haïtien, de
travailler à la formation d'une société
plus apte à prendre en main sa
destinée. Cette construction, telle
qu'elle a été conçue, va en elle-même
éduquer d'une autre façon, car elle
prend en compte l'environnement,
notre écologie. Elle va améliorer
cette région. Une vue des batiments logeant l'Ecole Saint Mathieu.
Vol II. No14
l'accès à l'éducation et la qualité de
l'éducation », a déclaré Mgr Jean
Zaché Duracin, lors de la cérémonie
inaugurale qui coïncidait avec la fête
patronale de Saint-Matthieu. Après
son discours, Son excellence Jean
Zaché Duracin a procédé à la coupure
du ruban et la bénédiction du bâtiment
flambant neuf. Le directeur du
MENFP, M. Pierre Michel Laguerre, a
salué ce partenariat existant entre la «
Finn Church Aid »(FCA) de l'église de
la Finlande et le Bureau anglican de
l'éducation en Haïti (BAEH). Il a
encouragé le directeur exécutif du
BAEH de continuer à œuvrer pour les
enfants d'Haïti et pour que l'éduction
puisse devenir une réalité pour le
peuple haïtien. « Dans la perspective,
aujourd'hui, de ce que veut le
président de la République, c'est-à-
dire amener tous les enfants du pays à
être scolarisés à l'aube de 2015, je
crois qu'aujourd'hui qu'une pierre a été
posée au cœur de cette commune », a-
t-il affirmé, en appelant les riverains à
prendre soin de cette école qui,
désormais, entre dans leur patrimoine.
« Je suis fier d'être épiscopalien. Si
m o n é g l i s e s a i t q u e c ' e s t
l'évangélisation qui doit avoir la
prééminence, elle sait tout aussi bien
que les œuvres sociales ne doivent pas
être mises au rancart. C'est dans cette
optique que l'église épiscopale d'Haïti
a remué ciel et terre pour donner
l'espace nécessaire à des amis de la
communauté internationale afin de
voler au secours du peuple haïtien », a
indiqué le député de Léogane, Jean
Danton Leger, faisant l'éloge de
l ' é g l i s e é p i s c o p a l e .
Environ 75 permis de fonctionnement
ont été octroyés par le MENFP aux
écoles anglicanes. A rappeler que le
31
L
R.P Beauvoir, Directeur de B.A.E.H prenant la paroleet le Pere Fanord, Curé de la Paroisse de Saint Matthieu pour remercier l’assistance
(FCA), David Korpola, avait déclaré, représentant de l'ambassade de
en juin dernier, que son objectif vise à Finlande au Mexique.
construire une dizaine d'écoles dans le
pays chaque année. Dix des onze Gerard JEANTY Junior
écoles que la FCA s'engage à
construire se trouvent en milieu rural.
Plusieurs personnalités ont fait le
déplacement pour participer à
l'inauguration de l'Ecole Saint-
Matthieu dont M. René Soderman,
représentant de la Finn Church Aid Vue partielle de l’assemblée et des partenaires
L
Vol II. No14
32
L
Cérémonie de collation de diplôme L’UNEPH poursuit sa marche vers le progrès Vue des gradués de la facultés des sciences religieuses
e vendredi 7 Octobre 2011, Le haut Conseil de l'UNEPH Sciences , sciences Infrmières ,
une solennelle cérémonie de a tenu à revêtir cette cérémonie d'un sicences Informatiques, sciences de
collation de diplômes et éclat particulier, pour témoigner de la l ' E d u c a t i o n , S c i e n c e d e l a
d'octroi de distinction au grade de puissance agissante de Dieu, qui a Communication et des relations
Docteur Honoris causa, a eu lieu à éclairé et guidé l'effort et la publiques, Science du management,
l'Université Episcopale d'Haïti persévérance, dans la solidarité pour ont reçu leur diplôme universitaire.
(UNEPH), sous la présidence de relancer les activités de cette De nombreux discours ont
Monseigneur Jean Zaché Duracin. Université, qui a tellement souffert de ponctué cette collation de diplôme,
Comme à l'accoutumée, un dégâts profonds et matériels lors du parmi lesquels nous retenons celui très
service religieux d'action de grâce : a catastrophique séisme du 12 janvier éloquent et très significatif, de
précédé la cérémonie du jour, en 2010. Monseigneur Jean Zaché Duracin.
présence d'une sélecte assistance Ce vendredi 7 Octobre 2011 L'Evêque a dégagé la très haute
composée du Recteur et du vice- représente pour l'UNEPH une signification de la cérémonie et
Recteur de l'UNEPH, des Doyens et renaissance, dans la mesure où moins l'apport considérable de tous ceux qui
Doyennes des différentes facultés, du de deux années après la catastrophe, ont la charge de la conduire au succès.
corps professoral, des étudiants, des soixante-quatorze étudiantes et « C'est l'occasion pour moi de féliciter
gradués, des parents et amis. étudiants de diverses disciplines :
Vol II. No14
toutes les entités : Rectorat,
Décanat,
Corps professoral, Corps
des
étudiants, Personnel administratif
et
de soutien, nos fidèles
Partenaires
tant d'Haïti que de l'extérieur
pour
leur contribution respective
au
fonctionnement de l'Université,
tout
particulièrement après le
violent
séisme du 12 janvier 2010.
Comme
pour la majorité des Institutions
d'Enseignement supérieur à
Port-au-
Prince, l'Université
Episcopale
d'Haïti a été profondément affectée
et
dépouillée de ses
principales
ressources physiques et
matérielles,
sans négliger les
dommages
irréparables en matière de pertes
en
vies humaines (24 étudiants sous
les
décombres) et de nombreux
estropiés.
Permettez que je consacre
une
attention spéciale, en la personne
du
L
Recteur Lucien Jean Bernard et
vice-
Recteur Robert R. Joseph qui, par
leur
vision et leur dévouement
inlassable,
ont largement contribué
au
redressement et à l'avancement
de
l'UNEPH.
Le président de l'UNEPH a
souligné la tâche accomplie par ces
infatigables et clairvoyants
travailleurs , qui ont consenti
d'énormes sacrifices pour remettre sur
ses pieds une Institution rudement
frappée par la catastrophe. « En
r e n f o r ç a n t l e s s t r u c t u r e s
administratives et académiques,
en
établissant des relations
de
partenariat avec des
Agences
universitaires internationales
comme
: l'AUF, la COPRUCA ! Et nationales
comme la conférence haïtienne
des
Recteurs, en accueillant des
missions
étrangères de courte
durée. »
L'évêque ne s'est pas
arrêté à ces seuls
initiatives , il a
p o u r s u i v i e n
c r é d i t a n t l e s
responsables de
l'UNEPH de la «
facilitation d'octroi
de bourses post-
g r a d u é e s a u x
ressortissants de
l'UNEPH dans des
Centre universitaires
à l ' é t r a n g e r ,
n o t a m m e n t e n
France, au Chili, au
Brésil, en Espagne, à
l'Université Antilles-
Guyane (UAG), en
obtenant a titre de
d o n s d u
g o u v e r n e m e n t
français un espace
numérique , dont
l'importation très
33
bientôt sur le campus , sera
évidemment profitable à tous les
membres de la communauté
épiscopale et des Universités
haïtiennes qui ont besoin ».
Monseigneur Duracin n'en
finira jamais de remercier le Rectorat
pour avoir constaté et évalué l'ampleur
du désastre et pour avoir vu à l'œuvre
ce même Rectorat dans l'œuvre de
restauration, de reconstruction et de
réorganisation de l'UNEPH. « Ce sont
là des actes empreints d'excellence qui
méritent d'être appréciés par
l'ensemble de la communauté et pour
lesquels je renouvelle publiquement
mes félicitations au Rectorat de
l'UNEPH ».
C e t t e m a r q u e d e
reconnaissance , publiquement
exprimée, pourra catalyser l'ardeur de
ce Rectorat qui n'épargnera aucun
sacrifice pour faire avancer la cause de
l'UNEPH. Pour conclure cette
allocution, l'Evêque a félicité les
récipiendaires en leur souhaitant du
s u c c è s d a n s l e u r c a r r i è r e
professionnelle.
La distinction offerte à des
personnalités, dont Monseigneur
D u r a c i n , t é m o i g n e d e l a
reconnaissance pour le travail
inlassable qui a été fait au sein de
l'Eglise Episcopale d'Haïti, tant sur le
plan spirituel que dans la pastorale
sociale. C'est la raison qui explique,
aujourd'hui, l'expansion de l'œuvre
missionnaire avec l'élection d'un
Evêque suffragant et l'extension du
réseau d'écoles enfantines, primaires,
secondaires, professionnelles et
universitaires disséminées à travers le
pays. L'Eglise Episcopale d'Haïti
poursuit sans cesse sa marche vers le
progrès, à l'ombre du Tout-Puissant.
L
Vol II. No14
34
L
ENTRE CONTRADICTIONS ET EXCELLENCE
ECOLE STE TRINITE DISPOSE Revérende Fernande S. Pierre Louis Directrice de l’ecole Sainte Trinité accompagnant l’equipe championne.
’association des professeurs français d'Haïti(APROFH) a
qui ont pris part à ce concours, la Louis, directrice de l'école, a directrice de l'Ecole Sainte Trinite, conjointement avec le chanoine Oge Révérende Fernande Sanon Pierre- Beauvoir organisé une conférence- Louis s'est montré très contente et débat sur l'histoire de cette branche de
organisé durant l'année académique 2010-2011 son troisième concours autour du thème « francophonie dans les écoles ».Plus d'une vingtaine d'écoles établies sur tout le territoire ont pris part à ce concours. Le 12 juin 2011, les élèves de la classe de seconde de l'Ecole Sainte Trinité se sont disposés , dans un débat contradictoire, de la classe terminale du lycée Toussaint en finale. Considérant les solides compétiteurs
fière de ses élèves et se dit plus l'église universelle et du sacerdoce déterminée à travailler pour rénover féminin. son staff professoral et personnel. Car la nouvelle Haïti que nous rns tous doit Rev. Jean Fils être le produit d'une solide éducation/formation. Ecclesia L'Eglise Episcopale, créatrice de l'Ecole Sainte Trinite, commémorait durant toute l'année 2011 les 150 de son établissement définitif dans le pays . C'est dans cette même perspective que Révérende Pierre-
L
Vol II. No14
35
L
ECOLE PROFESSIONNELLE SAINTE TRINITE Promotion sortante:
2007-2010 / 2008-2011 e dimanche 4 Septembre 2011, à
majeur que constitue l'obtention de
votre diplôme professionnel, fruit d'un
long travail et de gros efforts consentis
dans la difficulté. Je puis vous assurer
que la valeur de Votre diplôme est
grande et qu'il est un passeport sûr
pour votre avenir. La cérémonie de ce
soir est une fête pour le personnel et les
professionnels de l'E.P.S.T. qui ne
cessent de travailler d'arrache-pied et
dans les conditions que tous vous
connaissez, pour accroître sans cesse
la Cathédrale Sainte-Trinité, une cérémonie religieuse,
la valeur des diplômes décernés.
suivie de la remise de diplômes a eu lieu. Sous la présidence de Mgr. Jean Zaché Duracin, Evêque d'Haïti, les promotions sortantes 2007-2010, 2008-2011 de l'Ecole Professionnelle Sainte-Trinité, ont été graduées. Ainsi, i l s é t a i e n t n o m b r e u x l e s professionnels de diverses disciplines techniques : Electricité, Electronique, Mécanique auto-diesel, Construction bâtiment et Plomberie à avoir reçu leur diplôme.
Entre autres
discours
prononcées en la circonstance,
nous
prenons plaisir à offrir à nos chers
lecteurs d'Ecclésia les
propos
prononcés par le Révérend
Joseph
TancrèlDiègue, directeur de
l'Ecole
Professionnelle Sainte-Trinité.
Son Excellence Mgr. Jean Zaché
DURACIN
Evêque d'Haïti
Révérend Pères
Mes chers Collaborateurs
Chers gradués
Chers Parents
Chers Invités,
En cet instant
solennel,
permettez-moi, au nom
de mes
collaborateurs de
remercier
l'assistance ici présente
pour avoir
bien voulu rehausser
l'éclat de cette
cérémonie par sa présence
massive.
Ce jour est le
couronnement d'un
processus difficile et même périlleux
pour beaucoup d'entre nous. Dieu soit loué !
Nous nous retrouvons tous
ensemble cet après-midi. Permettez-
moi par devoir de mémoire et de
reconnaissance, de magnifier le rôle
que vous avez joué en tant que parties
prenantes pour aboutir au résultat
d'aujourd'hui. Je voudrais remercier
d'une façon particulière Mgr.
DURACIN qui n'a jamais refusé son
concours pour permettre à l'Ecole
Professionnelle Sainte -Trinité
d'exister même dans les moments les
plus difficiles.
Chers Diplômés
Nous sommes réunis cet
après-midi pour célébrer l'évènement
Je ne pourrais assez insister
sur l'immense gratitude que la grande
majorité d'entre vous devez à vos
parents et à vos proches, qui très tôt
vous ont donné le goût des études.
Bon nombre d'entre eux ont consenti
des sacrifices énormes pour vous
permettre d'arriver à ce jour glorieux.
Sans eux, sans leur détermination,
leur conviction, leur confiance dans
l'avenir, vous ne seriez pas ici
aujourd'hui.
La cérémonie de votre
g r a d u a t i o n m a r q u e u n
commencement pour chacune et
chacun d'entre vous. Commencer,
c'est découvrir, c'est s'étonner, c'est se
lever. C'est un défi en même temps
qu'une confiance. Sentir que tout est
possible, savoir que rien n'est assuré
dans un pays où tout va mal. La route
n'est pas aussi lumineuse que le soleil.
N'est-ce pas que les différents
pouvoirs s'entredéchirent pour le
partage du gâteau national qui pour
plus d'un n'existe même pas. Est-elle
rassurante alors qu'une crise
économique dont l'issue est incertaine,
ce qui empêche nombre de nos
concitoyens et de jeunes de votre âge
de trouver du travail. Il est un fait
certain qu'au moment où vous allez
prendre la route, l'horizon se fond dans
un monde gris, brumeux et faible
d'espérance. Je vous dis ces choses, ce
A
Vol II. No14
n ' e s t p a s p o u r v o u s
décourager, bien au contraire, je vous
invite plutôt à l'espérance. Je suis
convaincu que l'horizon va s'éclaircir
parce que vous avez un immense
pouvoir sur le devenir du monde. Vous
disposez de ces armes extraordinaires
q u e s o n t l ' i n t e l l i g e n c e e t
l'enthousiasme. Si vous joignez la
volonté vous transformerez votre
entourage. Pour ceux qui ont la
volonté tout est possible. Il est
impossible que l'on soit heureux si l'on
ne veut pas l'être. Il faut donc vouloir
son bonheur et le faire. Il faut donc
vouloir être heureux, vouloir partager
ce bonheur avec les autres, vouloir que
le monde soit plus heureux. Comment
vous y prendrez-vous ?
Mon premier conseil est de
vous faire reconnaître au sein de votre
environnement par la qualité de votre
travail. Il ne s'agit pas de vous lancer
dans une compétition effrénée pour
dépasser ou écraser les autres, la
qualité dont je vous parle est celle qui
vous fera reconnaître comme femmes
ou hommes sur lesquels on peut
L
Mon quatrième conseil : Que
l'honnêteté et le sérieux soient
présents dans toutes entreprises. Ne
demandez pas à un client de remplacer
et carburateur et le démarreur de sa
voiture, si toutefois c'est seulement le
démarreur qui est défectueux. Si wap
fè yon mèb pou yon kliyan, pa ba li
bwa zaboka, si ou te fè kondisyon bwa
kajou.
Au seuil de votre formation
professionnelle, je veux partager avec
vous quelques lignes de la prière de
Mère Teresa qui est une véritable
hymne à la vie
-La vie est une chance, saisis-la
-La vie est beauté, admire-la
-La vie est rêve, fais-en une
réalité
-La vie est défi, fais-lui face
-La vie est devoir, accomplis-la
-La vie est précieuse, prends-en
soin
-La vie est richesse, conserve-la
-La vie est amour, jouis-en
-La vie est promesse, remplis-la
-La vie est bonheur, mérite-la.
36
C h a n o i n e O g é Beauvoir élu évêque suffragant.
u cours d'un synode spécial
organisé à la paroisse compter, auxquels on fait confiance, Ascension de Thorland, le dont les actes ou les projets sont
porteurs d'espérance. Mon second
conseil est que vous réalisiez que nous
ne sommes pas seuls, que la solidarité
est indispensable pour un monde
meilleur. Restez solidaires entre vous.
Supportez-vous les uns les autres.
Faites comme si vous étiez les cinq
doigts d'une seule main. Jamais l'un
dans l'autre. Yon sèl dwèt pa manje
kalalou. Mon troisième conseil : que la
discipline reste la règle de votre vie.
Soyez à l'heure, ne prenez aucun
prétexte pour justifier vos retards.
Ayez une seule parole. Que votre oui
soit oui et votre non soit non. Soyez
respectueux de tous, des petits comme
des grands, des pauvres comme des
riches, des jeunes comme des vieux.
Je vous souhaite, chers diplômés, mes
vœux de succès dans tout ce que vous
entreprendrez et que Dieu vous
viennent en aide.
Merci.
R. P. Joseph Tancrèl DIEGUE
vendredi 25 Novembre 2011, l'Eglise
Episcopale d'Haïti a élu le révérend
Chanoine Ogé Beauvoir comme
évêque suffragant (assistant) du
diocèse, dont la mission sera de
travailler à la croissance de la foi
anglicane dans la région nord du pays
sous la direction de Mgr. Jean
ZachéDuracin.
Le révérend Chanoine
Beauvoir, originaire de Gros-Morne,
est actuellement doyen du Séminaire
de Théologie de l'Eglise Episcopale
d'Haïti et directeur exécutif du Bureau
anglican de l'Education en Haïti
(BAEH) qui est le réseau des écoles
épiscopaliennes dans le pays.
T
Vol II. No14
LA MISE EN APPLICATION D U P R O J E T CONSTITUTIONNEL DE LA D E C E N T R A L I S AT I O N RESOUDRA-T-ELLE TOUS LES PROBLEMES D'HAITI ? R.P Desiré
ous les candidats à la
magistrature suprême de l'Etat
L
tout le monde et l'accès aux
ressources pour tous. Mais si l'on
prend le terme de l'égalité des chances
et des moyens offerts par la
constitution susmentionnée toujours
en vigueur qui, stipule en son 18eme
article que :« les haïtiens sont égaux
devant la loi.. »,qui peut sérieusement
prétendre qu'il y a égalité de chance en
Haïti entre un riche et un pauvre ,entre
un lettré et un analphabète, entre un
citadin et un campagnard ? Quand
nous savons tous que notre chère
Haïti n'est pas un Etat de droit au vrai
sens du terme. Aussi peut -on
considérer la décentralisation comme
une panacée aux maux de l'Etat ?
La décentralisation en tant que mode
de gestion des besoins et des intérêts
qui sont d'abord d'ordre local plutôt
q u e n a t i o n a l c o m p r e n d l a
d é c e n t r a l i s a t i o n p o l i t i q u e ,
administrative, la décentralisation des
finances et la décentralisation du
marché.
La décentralisation politique confère
aux citoyens ou à leurs élus plus de
pouvoir de décision. En ce sens, les
élus locaux sont non seulement mieux
connus des citoyens mais aussi mieux
37
administrative locale sous la
supervision de ministères.
3) elle peut-être une administration sur
le terrain avec beaucoup de pouvoirs.
Quand le gouvernement central
transfert le processus de prise de
décision à des organisations, c'est la
délégation du pouvoir. Selon le
professeur Jean Reynold Elie : « il y a
un danger de transfert des
responsabilités de l'état vers les
secteurs privés et les ONG dans les
domaines cruciaux , tels les
infrastructures, la santé, l'éducation,
l'économie et l'environnement ».
Tandis qu'on parle de dévolution
quand la fourniture des services, la
perception des impôts et le pouvoir de
décision en matière d'investissement
sont transférés aux municipalités.
Pour que le gouvernement local puisse
exercer correctement sa fonction
administrative décentralisée, il lui faut
le pouvoir de décision concernant les
dépenses, des revenus plus ou moins
considérables provenant soit de
source locale ou du gouvernement
central. En ce sens, on parle de
décentralisation des finances. Mais les
formes de décentralisation les plus
au cours des dernières joutes imbus des besoins et des aspirations de complètes sont la privatisation et la
électorales, n'avaient pas marchandé
leur discours au profit d'une Haïti
décentralisée selon le vœu de la
constitution de 1987. La loi mère a
mis un terme à la domination de la «
République de Port-au- Prince » en
ouvrant la possibilité à tous les
citoyens haïtiens de bénéficier des
services publics et à chaque entité
territoriale de travailler pour son
développement économique et social.
Tout le monde sait que l'Etat a pour
rôle de maintenir l'ordre, la sérénité et
l'harmonie sociale. Il doit s'engager à
fournir des opportunités égales à
chaque citoyen en assurant l'inclusion
économique, sociale et politique de
la population. Ta n d i s q u e p a r l e r d e l a
décentralisation administrative c'est
voir la déconcentration, la délégation
du pouvoir et la dévolution. Chacune
de ces formes de décentralisation
administrative à son sens propre et
précis.
Si nous prenons la déconcentration,
nous verrons qu'elle est la forme la
plus faible de la décentralisation et se
manifeste de trois manières :
1) elle peut être, le transfert des
responsabilités du gouvernement
central a des fonctionnaires dans les
départements ou communes.
2) elle peut être une entité
dérégulation qui transfèrent les
responsabilités des fonctions
administratives du secteur public au
secteur privé.
De tous ces types de décentralisation,
lequel serait mieux approprié dans le
cas d'Haïti ? Si la décentralisation est
un moyen par lequel les citoyens
peuvent participer activement aux
affaires de l'Etat, eh bien, quel que soit
le type adopté, il apportera du fruit en
termes de participation sur le plan
politique, économique et social. En ce
sens on peut comprendre la
décentralisation comme un nouveau
mode d'organisation de l'Etat.
Face aux problèmes politiques,
Vol II. No14
économiques et sociaux d'Haïti, le défi
qui est lancé aujourd'hui à tous les
secteurs de la vie nationale est la
réorganisation de l'Etat. Beaucoup
d'haïtiens parlent même de la
refondation d'Haïti.
Le gouvernement a besoin de créer
une ambiance favorable qui permettra
de retrouver la confiance perdue entre
les citoyens et leurs représentants. La
somme des échecs des gouvernements
antérieurs dans leur mode de gestion le
plus souvent qui mettait de côté la
constitution montre que la
décentralisation parait un atout
majeur pour réorganiser l'Etat haïtien.
Elle parait donc comme une source de
rétablissement du lien entre les
citoyens et leurs représentants. Le
changement du système actuel vers la
décentralisation comme nouveau
mode d'organisation de l'Etat serait
profitable pour le pays dans la mesure
où elle est comprise comme un
moyen de lutte contre les inégalités
L
besoin d'être fier de nous-mêmes
entant qu'haïtien. Cette fierté dont
nous parlons reste un grand défi à
relever devant les autres nations.
D'ailleurs, notre histoire nous montre
que nous sommes un grand peuple.
Aujourd'hui, il est tant que le pays soit
organisé, administré et gouverné
comme celui d'un grand peuple. Et
pour y arriver, il faut rétablir l'autorité
de l'Etat. Une police bien équipée et
présente dans toutes les sections
communales du pays, une justice de
proximité sans procédure longue,
compliquée, et ruineuse, sereine,
accessible et égale pour tous, des
magistrats crédibles et compétents
dans nos tribunaux, des prisons
salubres feront assurément notre
fierté. Parlant de décentralisation
comme nouveau mode d'organisation
de l'Etat, peut-on croire qu'elle est une
méthode magique qui résoudra tous
les problèmes d'Haïti ? Pour parodier
madame Suzy Castor, il est certain
38
solide afin d'éviter que la
décentralisation soit plus profitable
pour les corrupteurs et les mafias au
lieu d'être réellement un nouveau
mode d'organisation pour le progrès,
le développement, l'harmonie sociale
et l'avancement du pays. L'application
du projet constitutionnel de la
décentralisation sans un système
judiciaire plus ou moins fiable
pourrait être néfaste pour la nation.
Alors déterminer la force et les
faiblesses de l'Etat reste et demeure un
atout majeur pour la pleine et entière
réussite de l'application du projet
constitutionnel de la décentralisation.
Enfin, il est important de comprendre
que la décentralisation est également
une distribution de pouvoir. Donc, en
évitant la concentration du pouvoir, il
faut faire en sorte de ne pas troubler
d'avantage la bonne marche du pays.
Car parler de décentralisation c'est
parler de compétence, de ressources,
de pouvoir de décision. Jusqu'à preuve
sociales, économiques et territoriales que « la décentralisation n'est pas une
et entant que modèle de partage du baguette magique qui résoudra tous
pouvoir politique. les problèmes d'Haïti »
La réorganisation de l'Etat d'Haïti
aujourd'hui est plus que nécessaire car, La décentralisation est généralement Si
nous prenons par exemple les présentée comme un remède aux
fameuses missions de base, c'est -à- maux de l'Etat mais elle n'est pas assez
dire les missions régaliennes à savoir : efficace pour guérir tous les maux la
police, la justice, « l'armée », la d'Haïti. Elle peut adapter les services
défense nationale, le système publics aux besoins de la population.
pénitencier et la diplomatie nous Dans un pays comme Haïti, par faute
verrons qu'elles sont nettement de ressources suffisantes , la
discréditées. Donc, le pays se trouve décentralisation peut dégrader
dans un état très lamentable .Il d'avantage la qualité des services. Il
fonctionne très mal et ceci a tous les vaudrait mieux de voir dans la
niveaux : Insécurité, violence, décentralisation un moyen de susciter
incivilité, impunité etc. C'est l'échec. la participation démocratique qu'une
S i n o u s v o u l o n s t e n t e r l a panacée au mauvais fonctionnement
décentralisation comme un nouveau de l'Etat puisqu'elle a ses
mode d'organisation de l'Etat ce sera inconvénients. En Haïti actuellement
très profitable pour le pays dans la la corruption bat son plein. Pour
mesure où nos dirigeants assument freiner ce mal social et endémique, il
leurs responsabilités. Nous avons nous faut un système judiciaire bien
du contraire, l'Etat haïtien actuel ne
dispose ni des moyens, ni des
compétences, ni des informations
nécessaires pour adapter son action
aux circonstances locales.
Père Fritz DESIRÉ
Licencié en Théologie
Certifié de fin d'Etudes en Droit
Diplômé d'Etudes Supérieures en
Décentralisation, Gouvernement
local et Développement
F
Vol II. No14
39
L
KATEDRAL SENTRINITE BWAT BLE 2012
nou reyalize Kòmandman renmen
Granmèt la nan lavi moun ki nan
Monseyè, bezwen. Paske lajan sa, sèvi nan
konstwi ak peye lekòl pou sila yo ki pa
rè ak sèm yo nan travay kapab. Pa gen pi gwo kado ou ka bay
Granmèt la, yon ti moun lè ou voyel lekòl, pa gen
byen. Li ede nan konstwi legliz e wòl
legliz la se pou nou mennen moun bay
Bondye.
Gwo mouvman di Granmèt la mesi sa
ede kretyen yo fè travay Granmèt la
avanse. Sa nou mete nan bwat yo se
nan men Granmèt la yo soti. Sa nou
mete nan bwat la se talan Granmèt la
ban nou. E talan sa yo ap tounen vinn
jwenn nou ankò, nan legliz yo pral
konstwi pou nou ka fè lwanj pou
Granmèt, nan bati bèl lekòl pou pitit
Sèm yo ki soti toupatou nan diosèz la,
Frèm ak sè mwen yo,
Sa fè deja 123 zan depi bèl mouvan sa
komanse nan legliz episkopal.
Mouvman di Granmèt la mèsi sa, se
yon moun mouvman ki pèmèt medam
yo reponn e aplike pawòl Gramèt la
nan la vi yo. Mouvman di Granmèt la
mèsi sa, se yon mouvamn ki ede legliz
la fè travay misyonè Jezi ba li a.
Mouvman di gramèt la mèsi sa ede
pi gwo prèv renmen ou ka bay yon ti
moun lè ou edel al lekòl. Se sa yo fè ak
lajan bwat ble nou pral pote la yo.
Mouvman di Granmèt la mèsi sa ede
nou fè travay Gramèt la rele nou pou
nou fè-a. Travay sa nou jwen li nan
levanjil nou sot tande la, Jezi
rankontre Simon ak Andre e li di yo : «
Vin jwenn mwen map fè nou pèchè
moun pito » Mak 1 :17. Wi, frèm ak
sèm yo, lajan bwat ble a ede nan
konstwi kay pou pè yo rete. Sa fè yo
kapab fè travay peche moun nan pi
nou ka al lekòl, nan ede pou moun ka
viv pi byen… se tout sa yo fè ak lajan
bwat ble.
Moun ki kòmanse gwo mouvan di
Granmèt la mesi sa di : Mouvan sa se
yon mouvman pou ka di Bondye Mèsi
pou tout sa li fè pou nou. Anpil fwa
nou pa pran tan pou nou di Bondye
mesi, anpil fwa nou sonje Bondye se le
nou nan tray, anpil fwa lel finn delivre
nou nou tèlman kontan nou bliye dil
mèsi. Lè Bwat ble a nan tèt kabann li
fèw sonje di Bondye mèsi. Nou dwe di
Bondye mesi e sou nou ta pran poun
dil mèsi, yon jou pa tap sifi poun ta
montre'l rekonesans nou. Eske nou pa
gen rezon pou nou di Seyè a mesi,
frèm ak sè mwen yo ? si nou pran
kalkile kantite mevèy Granmèt la fè
nan lavi nou, nou gen rezon poun dil
mèsi.
12 janvye pase nou la ! siklòb pase,
nou la ! vyolans eleksyon pase, nou la !
maladi pase, nou la ! Satan fè tout sal
konnen pou detwi nou, nou la ! zanmi
vire do ban nou, nou la ! e anpil fwa le
nou vire gad dèyè nou pa wè sak fè nap
viv tou. Lè yo wè nap viv, yap poze tèt
yo kesyon, sak fèl la toujou ? yo pa
konprann anyen, yo pa konprann ke se
gras Bondye ki sou nou ki fè nap viv, y
opa konprann ke se Benmediksyon
Bondye kif e nou la toujou ! y opa
konprann ! gen yon ti chante ki di « si
Vol II. No14
wè map viv vye frè se gras Bondye sou
mwen se pa anyen fè pou sa se gade
gade'm wèm konsa » Kiyès kite fè yon
bagay poul pat mouri nan 12 janvye ?
Kiyès ? se tout bagay sa yo kif
è nou dwe di Bondye mèsi. E
nan chan pwosesyon an nou di
rezon kif è nap di Bondye mèsi
a. Nou dwe di bondye mèsi pou
Renmen li renmen nou, pou
lavi li ban nou, pou sove li sove
nou anba malè, anba aksidan.
Nou dwe di bondye nou an
mèsi pou pitit nou, madanm
nou, mari nou, frè nou, sè nou,
zanmi nou. Nou dwe dil mesi
pou pwoteksyon li ba yo, pou
lasante li ba yo….
Chak fwa Bondye fe kichòy
nan lavi nou, nou dwe dil mèsi. E pou
nou ka moutre lòt yo nou di Bondye
mèsi, pou nou ka moutre lòt ke
Bondye fè mèvèy nan lavi nou, nou fèt
chak fwa sa rive mete yo ti kras nan sa
li ban nou apa e chak ane potel ba li na
bwat ble-a.
2- Moun ki kòmanse gwo mouvman di
Granmèt la mèsi a di : Mouvman sa se
mouvman tout moun, ni gwo
zouzounn ni ti zouzoun. Sa ki enpòtan
eske sa ou mete nan bwat la ou bay li
ak tout kèw. Se yon mouvman kè nan
men pou sa Granmèt la fè pou
ou. Si sa Granmèt la fè pou ou a
merite 5 kòb mete 5 kòb nan
bwat la, si li merite 10000 goud
ebyen mete 10000 goud la nan
bwat la. Se kèw ase kap diw ki
kantite ou dwe bay. Kidonk,
pou moun ki kòmanse
mouvman di Granmèt la mèsi
a, mouvman sa, se yon
mouvman kè nan men pou
Granmèt la.
Al la bèl sa tap bèl si nou tout te
gen kè nan men pou granmèt
la. Pitit li yo pa tap soufri
konsa, legliz li a tap bèl, pa tap manke
L
moun pou fè travay Granmèt la… a la
bèl sa tap bèl si anpil nan nou pa tap aji
tankou Ananyas ak Safira, moun tap
sispann mouri Grangou, a la bèl sa tap
bèl si tout legliz la te gen kè nan men
pou Granmèt la, nou tap kwape
lamizè, vant timoun yo tap sispann
kòde. Mouvman di Granmèt la mèsi se
mouvman kè nan men pou pitit
Bondye yo, konsa na simen lajwa nan
lakou-a, nan bitasyon an, nan peyi a.
Moun ki kòmanse mouvman di
Granmèt la mèsi a di : se yo mouvman
misyonè li ye. E maten nan levanjil la,
Jezi rele nou menm jan li rele Andre ak
Simon pou nou tounen misyonè pou li.
Li rele nou pou al bay Bòn nouvèl.
Nap bay bòl nouvèl la nan sa nap di : «
Kòm kretyen pawòl ki dwe soti nan
bouch nou se pawòl pou ki ede moun
40
viv byen yon ak lòt, se pawòl pou ki fè
moun santi yo moun tout bon, se
pawòl ki gen dousè, pawòl ki gen
sajès, pawòl ki gen tolerans, pawòl
inite » se pawòl sa yo ki pou soti
nan bouch. konsa bounch nou ap
pi nan kondisyon pou fè lwanj
pou Granmèt la. Nou konprann
preche pawòl la, se pa vinn fè
wosiyòl anndan legliz epi nan
katye nou nou se yon grenn 5, nou
konprann preche pawòl Bondye
se pa mete bèl rad ble ak blan sou
nou vinn nan bwat ble, mache nan
pwosesyon epi na simen divizyon
tout kote nou pase. Men nou fèt
pou nou viv pawòl sa yo tou, fè yo
tounen yon reyalite nan lavi nou.
Sen Pòl di nan lèt li voye bay
moun peyi fillip yo: « mete lide nou
sou bagay ki bon, ki merite lwanj:
bagay ki vre, ki korek, ki dwat, ki bel,
ki pap fe nou wont » filipyen 4 :8. Se
konsa pou nou preche pawòl Granmèt
la. Se konsa pou nou rale moun vinn
jwenn Granmèt la, se konsa pou nou fè
disip pou Granmèt la. Si pawòl kap sot
nan bouch ou pa ka rale moun pou
Granmèt la, ou pa yon Chretyen. Si
pawòl kap sot nan bouch ap kouri dèyè
mounn ki legliz, ou pa yon kretyen. Si
lidew yo se sou sa ki nan mond lan ase
yo ye ou pa yon kretyen. Si chante
wap chante yo pa fe lwanj pou
granmèt la ou pa yon kretyen.
Se nou ki chwazi tèm sa pou ane a
: « fè travay sa ak anpil swen, bay
tan ou pou li pou tout moun ka wè
jan ou ap fè pwogrè » 1 timote 4
:15. Konsèy Pòl bay timote a bon
pou nou tout jodi-a. Bondye rele
nou pou al chache moun pito. Nou
dwe bay tout noumenm pou
travay sa. Nou dwe renmen sa nap
fe a. nou pa dwe dekouraje nan
travay sa pou ti krik ti krak. Pa
kite pèson fè nou kouri pou travay
sa. Men se pou nou preche tout kote k
Vol II. No14
nou pase, toutan nou kapab. Se pou
nou bay bon lezanp pou tout moun,
nan jan nap pale, nan jan nou mennen
tet nou, nan jan nou gen renmen, nan
jan nou gen konfyans, nan jan nap
mennen yon lavi ki dakò ak volonte
Bondye. Se konsa e se lè sa nap
mennen moun bay Bondye, se lè sa
nap tounen pèchè moun.
Moun ki kòmanse mouvman di
Granmèt la mèsi a di : Mouvman se
yon mouvman pote sekou bay lòt ki
san defans yo. Pote sekou bay sa ki pi
piti yo se misyon pa nou kòm batize.
Se chak jou nou bezwen vire gade Jezi
ki devan baryè lakay nou, devan papòt
legliz la, se chak jou nou bezwen pote
Jezi ke brigan yo kinape a sekou. Anpil
fwa mwen menm avèw nou fè men je
nou, nou vire tèt nou pou nou pa wè
soufrans lòt la epoutan nou tout nou di
nou renmen Bondye. Sen Jan di se pa
vre, se tèt nou nap twonpe. Nou dwe
renmen pwochen nou dabò, car en
aimant notre prochain nous
manifestons un amour profond pour le
Seigneur.
Mes frères mes sœurs, Comme les
L
apôtres et comme Jonas, nous sommes
tous appelés par le Seigneur. Il nous dit
ce matin de laisser notre filet, ie, notre
traintrain quotidien, ce qui nous
empêche de voir la souffrance de nos
frères, ce qui nous empêche de voir
Jésus dans notre sœurs, pour aller
pêcher avec lui. Sommes nous prêts à
lancer notre hameçon et à attraper ce
gros poisson qui nous a fait tant de
mal, qui a détruis notre vie, qui nous à
séparer de notre être aimé. Jésus nous
le demande ce matin : « Suivez-moi, et
je vous ferai pécheurs d'hommes »
Mc
1 :17
Bien sûr, tous n'ont pas à quitter leur
métier pour aller annoncer l'Évangile.
Mais nous sommes tous appelés à
suivre Jésus. Tout au long de notre vie,
nous sommes appelés à prendre des
décisions importantes. Quand cela
arrive, nous devons chercher à
connaître, à accomplir ce que Dieu
attend de nous. Tout cela, nous le
faisons à la lumière du grand
commandement que Jésus nous a
laissés : "Tu aimeras le Seigneur
ton
Dieu de tout ton cœur, de toute ton
âme
41
et de toute ta force." Plus tard, il nous
recommandera de ne pas nous laisser
"envahir par les soucis de la vie,
les
séductions de la richesse et
autres
convoitises" qui étouffent la Parole de
Dieu et l'empêche de produire du fruit.
Ne perdons pas de vue ce qui est au
cœur de la mission. Avec Jésus et
comme lui, nous avons à "crier"
l'Évangile, à enseigner et à guérir les
cœurs. Dieu veut se faire connaître de
tous les hommes et les rassembler tous
dans son Royaume.
Cette belle célébration serait sans sens
si nous ne la prolongions pas nos
sphères d'activités. Elle n'aurait pas sa
place si nous ne continuions pas à
vivre comme nous le sommes ici ce
matin. C'est un devoir qui nous
incombe, mes biens aimés, d'aller sur
les places chercher des amis pour
Christ. C'est une responsabilité que
Jésus nous donne ce matin, d'aller
chercher ce qui sont perdus. Sommes-
nous prêts à y aller. Soyons, donc, mes
frères, mes sœurs des témoins du
Christ partout où nous sommes.
Proclamons sa parole et laissons nous
guider par son esprit.
Au nom du Père et du Fils et du St
Esprit.
AMEN