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FRANCE AMERIQUE LATINE Comité de Marseille
N° 126 Maison des Associations 93, La Canebière 13001 Marseille
Contact : [email protected]
La lettre de FAL Marseille
Mars 2013
Sommaire:
Venezuela : décès d’Hugo Chávez.
Un pape argentin contesté dans son pays.
Culture : le muralisme chilien.
Lecture : FAL Marseille vous recommande…
Culture : cinéma et musique d’Amérique Latine à Marseille.
En vente FAL Mag n°111 dossier Venezuela et n°112/ hors série dossier Colombie. Nous vous invitons à adhérer à FAL ou à soutenir notre association.
Site de l’association : http://www.franceameriquelatine.org/ Site de FAL voyages : http://franceameriquelatine.fr/
« Au Fort Tiuna, le chavisme ne meurt pas, le peuple est Chávez »
Pour l’historienne Elsy Rojas Parra, le peuple
vénézuélien s’est identifié à Hugo Chávez.
Il existe un chavisme en tant qu’héritage politique
du président. http://www.humanite.fr/monde/au-fort-tiuna-le-chavisme-ne-
meurt-pas-le-peuple-e-517110
Les Vénézuéliens, en masse, continuent de se recueillir
devant la dépouille d’Hugo Chávez.
Comment expliquez-vous ce phénomène ?
Elsy Rojas Parra. Les Vénézuéliens se reconnaissent
dans l’homme et le leader. Ils ont grandi, et ils ont
gagné la dignité alors qu’hier encore, ils n’existaient
pas dans la société. Pour eux, il ne s’agit pas tant de
rendre un ultime hommage que d’exprimer le sentiment,
réel, de «je suis Chávez». Ce sentiment s’est d’ailleurs
transformé en engagement. On parle de chavisme sans
Chávez, de la fin de l’ère Chávez. Mais, au Fort Tiuna
(où se trouve la dépouille de Chávez – NDLR), le
chavisme ne meurt pas. C’est là l’expression d’une
conviction profonde : «Le peuple est Chávez.»
Le chavisme sans sa figure tutélaire est-il possible ?
Elsy Rojas Parra. Le chavisme sans Chávez est un
questionnement qui existait déjà lorsque le président
était encore en vie. Il faut le différencier de l’absence
physique de l’homme. Car le chavisme s’est, de fait,
transformé en courant politique. Autant je ne crois pas
au chavisme sans Chávez, autant il existe un chavisme
en tant qu’héritage politique de Chávez.
Le candidat de droite de la présidentielle de 2012, Henrique Capriles, a critiqué le fait que la présidence intérimaire
revienne à Nicolas Maduro. Sur quoi l’opposition fonde-t-elle sa contestation ?
Elsy Rojas Parra. L’opposition a toujours eu le même postulat ces dernières quatorze années : le rejet.
Henrique Capriles a critiqué la sentence du Tribunal suprême de justice (TSJ) sous la pression des événements.
C’est une nouvelle démonstration d’un manque de solidité du discours et de cohérence. Cette attitude est erronée.
On le sait, il y a des vides constitutionnels parce que le processus constituant de 1999 n’a pas pu prévoir et anticiper tous
les cas de figure, faute de précédents historiques. La sentence du TSJ est parfaitement légale, respectueuse de la
Constitution. Mais l’opposition alimente une argumentation qui va s’écrouler sous son propre poids.
Pour en savoir plus, des dossiers complets : http://venezuelainfos.wordpress.com/2013/03/09/chavez-organise-la-rebellion-des-anges/
http://venezuelainfos.wordpress.com/2013/03/06/chavez-aussi-vivant-que-le-peuple-
venezuelien/http://www.medelu.org/+-Hugo-Chavez-+
http://www.michelcollon.info/Dossier-Hugo-Chavez.html
http://www.monde-diplomatique.fr/2013/04/A/49011
Comment le processus politique va-t-il se poursuivre ?
Elsy Rojas Parra. Lors des funérailles d’Hugo Chavez,
Nicolas Maduro a fait référence au Programme de la
Patrie. Il a alors affirmé qu’il s’agit là du testament de
Chávez. Pour que le chavisme passe à une phase
supérieure de radicalisation du processus, pour
continuer d’avancer vers le socialisme du XXIème
siècle,
il doit y avoir une appropriation collective et une mise
en pratique de ce Programme de la patrie. Celui-ci
repose sur cinq objectifs politiques : la conquête pleine
de la souveraineté, la définition définitive du
socialisme, la transformation du pays en puissance,
l’intervention en faveur de la multipolarité, et la
préservation écologique de l’humanité. Ces cinq
objectifs peuvent se synthétiser en l’expression de
socialisme bolivarien du XXI ème
siècle. Il faudra aux
prochaines autorités avancer vers ces objectifs. Rien ne
sera facile. Mais il est fort de l’appui de ces millions de
personnes qui renouvellent leur engagement.
FAL et le décés d’Hugo Chávez
Dans la nuit du 5 mars, nous apprenions la
disparition d’Hugo Chávez: cette information
déclencha immédiatement la manipulation médiatique
habituelle et le matraquage de contre vérités et de
caricatures qui s’était déchaîné lors des dernières
élections. La plupart des journalistes, commentateurs,
« experts », responsables politiques, ont rivalisé
d’ignorance crasse, de calomnies haineuses et de
jugements méprisants, en décalage complet avec
l’hommage rendu par les dirigeants latino-américains
présents à Caracas et l’émotion des millions de
vénézuéliens venus de tout le pays pour saluer une
dernière fois le président à qui ils avaient renouvelé
leur confiance en octobre. Notre association ne croit
pas que le destin d’un pays soit uniquement lié à la
figure d’un leader providentiel, aussi charismatique
soit-il, mais il est indéniable qu’il s’agit là d’une perte
importante pour le gouvernement de la République
Bolivarienne et pour son peuple, auxquels France
Amérique Latine s’est empressée d’adresser le
témoignage de sa sympathie et de sa solidarité. Chávez organise la rébellion des anges…. (site internet Venezuela infos)
Dés l’annonce du décès d’Hugo Chávez, nous avons tenu à honorer la mémoire de celui qui symbolisa un temps
nouveau de l’histoire du Venezuela et de l’Amérique Latine. En effet- et nous l’avons montré dans un récent FAL Mag-
même si beaucoup reste encore à faire, Hugo Chávez a promu, dans son pays, une politique de redistribution des
richesses, de plus grande justice sociale et de dynamisme de la vie démocratique. Au niveau du continent, il a été l’un
des piliers de l’intégration latino-américaine et de la lutte contre la dépendance et le néolibéralisme par la création
d’organisations internationales fondées sur une conception solidaire des relations économiques et diplomatiques et
destinées à favoriser la conquête d’une souveraineté pleine et entière des peuples. Le Venezuela a une place à part sur le
continent : ce pays est à la pointe de la recherche d’un projet alternatif de société, la vie politique s’intensifie et de plus
en plus de citoyens s’y engagent ; nous faisons donc confiance au peuple et aux mouvements sociaux de ce pays pour
continuer, après Chávez, à écrire leur futur et à consolider les progrès engagés. Cathy Ferré FAL Marseille/ Bureau National de FAL
Baptême du bd Chávez Article dans l’édition de Martigues de La Marseillaise : débat organisé par FAL le 14 mars
Marseille, 6 mars 18h, angle du bd Chave et de la place Jean Jaurès :
Une cinquantaine de personnes: militants de partis de gauche et de France Amérique latine…Quelques prises de parole….
Puis un Z (zoi: « il vit » en grec) a été ajouté au nom de Chave. Un bouquet de fleurs aux couleurs du Venezuela a été déposé.
Martigues, 14 mars Maison du Tourisme/ Marseille 15 mars Equitable Café (plein à craquer) :
Venezuela: les défis de la Révolution Bolivarienne/ Présentation/Débat autour du livre: « Hugo Chávez et la Révolution
Bolivarienne : promesses et défis d’un processus de changement social » de Patrick Guillaudat et Pierre Mouterde. Ces deux soirées étaient prévues de longue date mais l’actualité nous a rattrapés et un public nombreux et intéressé était là pour
visionner un documentaire sur la démocratie participative au Venezuela, écouter notre conférencier et débattre du bilan et des
perspectives d’un mouvement qui a profondément changé le visage du pays.
Un Pape argentin pour le moins « politique » et contesté dans son pays.
Présenté comme le porte-voix des déshérités, le pape
François est originaire du continent sud-américain, qui a vu
naître la théologie de la libération. Ce courant de pensée
chrétienne, qui s'est assorti d'un mouvement socio-politique
d'inspiration marxiste, est apparu dans les années soixante en
réponse à la pauvreté. La théologie de la libération prône la
libération des peuples et entend notamment rendre dignité et
espoir aux pauvres et aux exclus et les libérer d'intolérables
conditions de vie. Les adeptes de ce courant de pensée se
sont engagés contre les dictatures militaires conservatrices
en place dans plusieurs pays d'Amérique latine.
Les relations du cardinal argentin Jorge Mario Bergoglio, premier pape originaire des Amériques, à la théologie de la libération, font
débat. Mgr
Bergoglio n'a cessé de dénoncer le néolibéralisme, la corruption, le clientélisme politique et la pauvreté. Il se dit par
ailleurs très influencé par l'archevêque de San Salvador Oscar Romero, assassiné le 24 mars 1980 pour ses prises de position contre
l'armée salvadorienne et en faveur des droits de l'homme. Toutefois, ses conceptions sociales et son absence d'engagement contre la
dictature militaire argentine (1976-1983) le placent hors de ce courant.
Michael Lowy, sociologue et bon connaisseur de l'Amérique latine,
analyse les relations du pape François à la théologie de la libération.
On reconnaît au pape François un engagement marqué auprès des pauvres et en faveur d'un rôle social de l'Eglise.
En quoi ses conceptions sociales divergent-elles toutefois de la théologie de la libération ?
La position de Jorge Mario Bergoglio est celle, traditionnelle, de l'Eglise : les pauvres sont considérés comme un objet d'attention,
de compassion et de charité. La conception catholique traditionnelle du pauvre se traduit en actes de charité, par l'assistance sociale
et par des aides diverses aux plus démunis. Cela peut aller jusqu'à une critique des conditions économiques qui sont responsables de
la pauvreté. On retrouve de telles critiques chez Jean Paul II et aussi chez le cardinal Bergoglio.
Pour la théologie de la libération, les pauvres doivent être les sujets de leur propre libération, les acteurs de leur propre histoire.
La différence est évidente avec la conception traditionnelle de l'Eglise. Pour la théologie de la libération, il s'agit de participer, à
travers les communautés de base et à travers des pastorales populaires aux luttes et à l'auto-organisation des pauvres (ouvriers,
chômeurs, paysans sans terre, indigènes...) pour leur libération. L'émancipation des pauvres implique un changement radical de
société. La théologie de la libération implique donc aussi la dénonciation des violations des droits de l'homme et des dictatures
militaires, pouvant aller jusqu'au soutien et à l'aide à ceux qui les combattent, comme cela a été notamment le cas en Amérique
latine au cours des années 1970 et 1980.
A la différence de cet engagement politique marqué de la théologie de la libération, le clergé conservateur peut tout au plus
intervenir en privé auprès des dictateurs pour demander de la clémence. Jorge Mario Bergoglio prétend ainsi avoir demandé et
obtenu de la dictature militaire en Argentine la libération de deux jésuites emprisonnés et torturés.
La controverse enfle sur le rôle joué par Jorge Mario Bergoglio durant la dictature argentine. Pour beaucoup, il est
coupable d'avoir fermé les yeux, au même titre que l'Eglise argentine, sur les crimes de la dictature, certains allant jusqu'à
dire qu'il a lui même été impliqué dans la répression. Qu'en pensez-vous ? A l'époque de la dictature militaire en Argentine, qui a fait de 1976 à 1983 des dizaines de milliers de morts et de disparus, Jorge
Mario Bergoglio s'est distingué par une grande discrétion. Il n'a émis aucune condamnation ni même aucune critique de la dictature.
Pire, Jorge Mario Bergoglio était le supérieur de l'ordre des jésuites et a, à ce titre, retiré, en mai 1978, la licence religieuse à deux
jésuites qui avaient pris des positions très engagées sur les droits des pauvres. Peu après, ces deux jésuites, ayant perdu la protection
de l'Eglise, ont été arrêtés et torturés dans la sinistre école militaire ESMA. On a accusé Bergoglio d'avoir dénoncé ses deux anciens
collaborateurs aux militaires, mais il a toujours réfuté cette accusation. Le fait reste qu'en retirant le soutien de l'Eglise, il a permis
aux militaires d'intervenir.
Pour certains, cette neutralité affichée tient à sa volonté de conserver l'unité des jésuites et de maintenir la non-politisation
de la Compagnie de Jésus. Cette position est-elle compréhensible ? Non seulement les jésuites, mais tout le clergé, sont censés ne pas prendre de positions politiques. Bien entendu, cela n'a jamais
empêché l'Eglise et les jésuites de prendre des positions conservatrices, et de soutenir des régimes monarchiques, des dictatures... La
nouveauté a été l'apparition de la théologie de la libération, avec des religieux, des religieuses, des jésuites ou des prêtres – et parfois
même des évêques – qui ont pris position en faveur de luttes sociales, de syndicats ouvriers ou paysans, ou même en faveur de
mouvements révolutionnaires.
De même, l'appartenance à la Compagnie de Jésus n'a pas empêché de nombreux jésuites de s'engager pour l'émancipation des
pauvres, pour les droits de l'homme ou contre les dictatures. Ignacio Ellacuria, le grand théologien jésuite (1930-1989) a pris
position pour la paix au Salvador dans les années 1980 et fut assassiné par le régime militaire de ce pays.
Jorge Mario Bergoglio lui-même n'a pas hésité à s'engager dans une bataille politique contre le gouvernement argentin de gauche de
Cristina Kirchner, en opposition à une loi autorisant le mariage des homosexuels. Cette opposition frontale du cardinal Bergoglio au
gouvernement de Cristina Kirchner sur des questions comme l'avortement ou le mariage gay est elle aussi politique.
Propos recueillis par Hélène Sallon http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/03/14/le-pape-francois-a-une-conception-traditionnelle-du-pauvre_1848793_3214.html
Le muralisme, un art majeur d’occupation de la rue
A l’occasion du festival de ciné latino-américain, organisé du 15 au 23 mars 2013 par l’ASPAS, à Marseille à la Friche de la Belle
de Mai le public marseillais a pu rencontrer le célèbre artiste chilien Alejandro El Mono González, à l’occasion d’un atelier et
d’un échange sur le muralisme. C’était aussi une invitation à voyager dans le temps depuis les luttes politiques contre la guerre
du Vietnam en 1968, à découvrir l’histoire et l’origine de cet art éphémère, détruit par les intempéries, les tremblements de terre, la
répression policière.
Des premiers coups de pinceaux…
En 1968, le 6ème
Congrès des jeunesses communistes du Chili décide la création de la brigade Romana Parra (BRP) comme
instrument de la lutte politique. Ramona Parra était une jeune communiste assassinée par la police lors de la manifestation du 28
janvier 1946, place Bulnes à Santiago du Chili.
Le muralisme, cet art de la rue, est d’abord dénué de tout académisme ou d’esthétique. Il est populaire, fait de matériel de
récupération. Sa première expression est une simple ligne, usage de pigments naturels, absence de fond.
On rappelle d’abord des slogans politiques. Cette communication est faite pour toucher les cœurs. Il y a de l’émotion.
Le muralisme sera donc au service des luttes de l’Unidad
Popular, l’Unité Populaire avec Pablo Neruda puis Salvador
Allende et les présidentielles de 1970. Le coup d’Etat militaire
du 11 septembre 1973 va faire évoluer le contenu de cette
peinture sociale.
L’expérience se construit dans la clandestinité malgré la
répression policière. Il n’y a pas d’autorisation pour la réalisation
de la peinture murale. C’est donc un acte illégal mais qui sera
peu à peu accepté et légitimé. La BRP peut agir avec 200 à 300
membres ; chacun avec une tache précise. La réalisation dure 2 à
3 minutes et s’affiche sur des lieux de passage à pied ou
motorisé.
Les couleurs restent primaires et la symbolique s’exprime dans 2
ou 3 plans de l’œuvre : la colombe pour la PAIX, l’étoile pour
exprimer le PAYS, le poing pour la LUTTE…
….à un art majeur de la rue…
Lors de notre rencontre, « El Mono » a eu un petit retard dû à sa visite de l’exposition du surréaliste Roberto MATTA au musée
Cantini. Il rappelle qu’il a participé à la BRP en 1971 avec la célèbre fresque « El primer gol del pueblo chileno », « le 1er
but du
peuple chilien » restauré par des étudiants en 2005 et visible depuis 2008 à l’ancienne piscine de la Commune de la Granja.
Il a travaillé aussi avec Victor Jara. Plusieurs vidéos sont disponibles sur la toile: « Roberto MATTA, El Mono y el primer gol del
pueblo chileno (Funtes-Chili-2011) et « El mural del mono » (Buchuk-Chili-2010). Un livre est disponible : « 27 Febrero » de Mono
Gonsalez. Le courant muraliste comprend deux branches : la branche mexicaine et la branche chilienne avec la BRP (brigade Ramona
Parra du parti communiste chilien), la BSA (brigade Salvador Allende), la BLA (brigade Laura Allende), la BCE (brigade Elmo
Catalan du parti socialiste chilien). Cet art militant est ouvert à tous : sur la commune St Miguel au Chili, a été réalisé un musée à ciel
ouvert car dans la rue on réveille aussi les consciences, on nourrit les cœurs.
Voilà qui pourrait inspirer les promoteurs de Marseille Provence Capitale Européenne de la Culture 2013 !
Beaucoup d’amour dans ces formes, ces couleurs…qui par les luttes sociales sont devenues un art majeur.
J’ai fait un rêve…
Nous pourrions peut être rendre hommage à la lutte du peuple chilien face à la dictature sanguinaire commencée le 11 septembre 1973
par la réalisation d’un mural à Marseille ; pourquoi pas avec El Mono ? Ce serait une manière de rappeler les nombreuses
manifestions de solidarité du peuple français avec de nombreux réfugié.
Pour les plus jeunes, nous étions alors sous la France de Pompidou, animés par l’espoir du programme commun des partis
communiste, socialiste et radicaux de gauche et des organisations syndicales CGT et CFDT.
Au cœur de cette solidarité de luttes entre travailleurs français et leurs frères et sœurs latinos du Brésil, du Chili, de l’Argentine, de
l’Uruguay où l’impérialisme étouffa les luttes par l’armée et le Plan Condor, je pense particulièrement à notre amie Marcelle
Bernard, tête de pont de la solidarité avec les femmes chiliennes pour RESISTER, ESPERER et LUTTER…
Cuba montrait une autre voie possible : « La solidarité, c’est le tendresse des peuples ! » disait José MARTI.
Bernard di Spigno, FAL Marseille
Lectures : FAL Marseille vous recommande…
« Tais-toi et respire ! »
Bruno Leprince Editions
Hernando Calvo Ospina
Un récit autobiographique qui se déroule dans l'Equateur du
milieu des années 80 : Hernando Calvo Ospina fut alors enlevé
par les services de renseignement colombien, torturé et jeté en
prison. Un sujet douloureux traité avec distance et humour.
Équateur, 1985. Le président Febres Cordero mène une politique de
répression inédite contre tous les opposants. En Colombie, le pays
voisin, les mêmes méthodes font régner la terreur depuis des
décennies. Quelques Colombiennes et Colombiens se regroupent à
Quito pour faire connaître la violence et l’injustice qui saignent leur
pays. Parmi eux, Hernando, un jeune étudiant en journalisme qui
aime aussi la salsa, le rhum, et rire de tout. Enlevé et torturé par des
militaires, il retrouve la lumière du jour en prison. Pendant trois
mois, il partage le quotidien de toutes sortes de détenus, des travestis
et même un otage. Avec eux, il côtoie en vrac misère humaine,
amitié, amour, sexe… et prépare un plan d’évasion. En dépit de
situations extrêmes, il raconte avec humour et un optimisme
surprenant un parcours semé d’embûches.
L’auteur est réfugié politique en France. Journaliste et auteur de plusieurs ouvrages, il écrit notamment dans Le Monde
diplomatique. Il a participé à la réalisation de documentaires pour ARTE et la BBC. En avril 2009, c’est dans un avion d’Air France
en partance pour le Mexique qu’il apprend que les États-Unis le considèrent comme une menace pour leur sécurité intérieure.
Pourtant, il continue à n’avoir qu’une seule arme : l’écriture.
«Une histoire dure et intense, mais fantastique à lire !» Jean Ziegler
«On souffre avec le personnage et à la fin on veut lui ressembler.» Ramon Chao
Traduit de l’Espagnol (Colombie) par Karine Alvarez et Guillaume Beaulande
« Sur les eaux noires du fleuve »
Editeur Don Quichotte
Maurice Lemoine
Ce grand roman de la Colombie et des FARC, unique en son genre,
se déroule en 2002 – année de l’enlèvement d’Ingrid Betancourt.
L’élection présidentielle se profile, dont est favori un « dur », un
certain Álvaro. En coulisses, politiciens, militaires, élites
économiques et grands propriétaires terriens manœuvrent pour
éradiquer la plus vieille guérilla d’Amérique latine, mais aussi toute
contestation sociale. Arrivant à Bogotá, les journalistes enquêtent –
ou font semblant –, oubliant souvent quelques détails de l’histoire : le
pouvoir et les élites sont-ils aussi démocratiques qu’ils le
prétendent ? Qui sont et que font les paramilitaires ? Qui les appuie ?
Les guérilleros des FARC sont-ils de simples « terroristes » doublés
de narcotrafiquants ?
Car, en Colombie, prendre les armes, d’un côté ou de l’autre, est
souvent la seule façon d’échapper à une insupportable misère. À
Vistabonita, un village perdu au cœur de la jungle, paysans et
cultivateurs de coca s’accommodent de la présence des guérilleros.
Antena, Kalach, Olga, Demetrio, Hermanito, Zorani, Milena, Jairo et
les autres y poursuivent le combat au nom de la justice sociale, sans
oublier de vivre, de rire, de s’aimer. Au village, certains ont
fraternisé avec eux, d’autres ruent dans les brancards, exaspérés par
les méthodes des insurgés.
La guerre les rattrape le jour où les paramilitaires, avec la complicité
de l’armée et de l’État, décident de reconquérir la région.
Spécialiste de l’Amérique latine et ancien rédacteur en chef du Monde diplomatique,
Maurice Lemoine s’est rendu en Colombie pour la première fois en 1973.
Depuis, il y retourne régulièrement pour suivre et analyser le conflit.
FAL Marseille recevra Maurice Lemoine mercredi 15 mai.
Pour vos achats ou commandes de livres d’analyse, Transit librairie, 45 bd de la Libération: http://transit.librairie.over-blog.com/ Pour la littérature latino-américaine, Librairie Latinoir, 4 rue Barbaroux : http://www.latinoir.fr/
Cinéma latino-américain: sur les écrans marseillais
« El Premio (Mexique/Argentine, Paula Markovitch, au cinéma Variétés)
Le premier film de la réalisatrice mexicaine Paula
Markovitch, présenté au festival de cinéma latino-américain
de Biarritz en compétition 2011, y avait alors remporté le
prix d’interprétation féminine ainsi que le prix du Syndicat
français de la critique. Dans l’Argentine des années 70, Cecilia, petite fille de 7 ans,
partage avec sa mère un lourd secret mais n’est pas encore en âge
de le comprendre. C'est presque devenu un genre dans le cinéma
argentin : la découverte, par un enfant, de la dictature militaire des
années 1970 — on verra bientôt sur ce thème le bel Enfance
clandestine, de Benjamín Avila. L'originalité de Paula Markovitch,
c'est d'abord son décor : San Clemente, une ville qu'elle a bien
connue, et cette maison dans les dunes. Une cabane, en fait,
venteuse et pas chauffée, entrepôt de parasols et de transats où la
mer pénètre par gros temps. C'est là que se sont réfugiées Lucia et
sa fille de 7 ans, Cecilia, une petite rouquine fougueuse et
agaçante. La réalisatrice filme leurs silences, leurs efforts pour
avoir moins froid, la nuit, leurs accès de tendresse et leurs
affrontements. Quand son institutrice ou ses copines de classe lui
posent des questions, Cecilia répète mécaniquement, comme sa
mère le lui a dit : « Papa vend des rideaux et maman tient la
maison. » La vérité, elle ne doit pas la dire.... Pierre Murat http://www.telerama.fr/cinema/films/el-premio,439023.php
« ¡No! » (Chili, Pablo Larraín, au Chambord et à l’Alhambra)
Quinzaine des réalisateurs Cannes 2012 : la CICAE,
Confédération Internationale des Cinémas d’Art et d’Essai,
jury international composé de programmateurs de cinémas
indépendants décerne au film chilien No, le Art Cinema
Award, prix qui apporte une aide à la diffusion. Ce film, qui reprend la trame d’une pièce de théatre de
Antonio Skármeta est le troisième volet d’une trilogie que les
frères Larraín - Juan à la production et Pablo à la réalisation -
ont consacrée aux années Pinochet : les deux premiers films,
pourtant percutants et ambitieux, (Tony Manero, 2008 et
Santiago 1973 post Mortem, 2010) ont eu du mal à trouver
leur public sans doute parce qu’ils baignaient dans une
ambiance étouffante, bien caractéristique de l’époque décrite.
Gageons qu’il n’en ira pas de même pour le jubilatoire No, un
film où le monde de la politique et celui du spectacle
cohabitent et qui montre brillamment qu’un sujet grave peut
être traité avec un humour mordant et un rythme trépidant.
Lorsqu’Augusto Pinochet, face à la pression internationale, consent à un référendum sur sa présidence en 1988, pour la
première fois depuis le coup d’état, les partis d’opposition vont pouvoir s’exprimer dans une série de spots télévisés.
Regroupés dans la Concertación de partidos por el No, ils persuadent René Saavedra, brilant publicitaire interprété par un
Gael García Bernal époustouflant, de monter leur campagne. Avec peu de moyens et sous la surveillance constante des
hommes de Pinochet, cet as du marketing va trouver le moyen de transformer la soif de démocratie en un produit vendeur.
Il rejette l’évocation douloureuse du passé et axe toute la campagne sur le rêve, l’espoir, la joie, l’optimisme.
D’ailleurs le slogan en chanson – authentique- est ¡Chile, la alegría ya viene ! Comme dans ses autres films, Pablo Larraín reconstitue fidèlement l’époque. Il fait le choix judicieux et original de filmer à la
manière d’une vidéo des années 80 : contre-jour, couleur et contour baveux, image entachée de grains et d’impuretés.
Il utilise une caméra d’époque afin de raccorder au mieux avec les images d’archives et les vrais spots de la campagne pour le
non dont est émaillé le film. On rit beaucoup. Pourtant la tension est palpable et le spectateur tremble souvent pour des
personnages qui risquent à tout moment d’être victimes des sbires du régime…. jusqu’à la victoire tant espérée du No et la
libération de l’oppression. Cathy Ferré (FAL Marseille/ Bureau National)
Musique latino-américaine: dans les salles marseillaises
Mercredi 10 avril - 21h
Concert Coplas, Piano y Danza
Une approche nouvelle du répertoire des chants et danses du Nord Ouest de l'Argentine.
Simon Bolzinger : piano/ Sandra Amaya : chant/ Fermin Juarez : danse
Café Julien/cours Julien /13006 Marseille
entrée libre sur inscription sur le site!!!!
http://www.espace-julien.com/fr/affiche/tid-22-world/id-628-coplas-piano-y-danza
Vendredi 12 avril - à partir de 19h Peña Abierta Le Petit Patio
65, allées Léon Gambetta 13001 Marseille
En partenariat avec l'association Carrément Tango ! http://carrement.tango.free.fr/
En vente : FAL MAG n°111 et FAL MAG 112/ Hors-série 2012
Pour commander ces numéros ou l’un des anciens numéros : [email protected]
Merci de faire parvenir par courrier un chèque à l'ordre de FAL :
France Amérique Latine - 37 Boulevard Saint Jacques - 75014 Paris – France.
Anciens numéros en accès libre : http://www.franceameriquelatine.org/spip.php?rubrique20
ACTUALITES
Panorama des candidats à l’élection présidentielle de 2013 en Équateur
Lucia Villaruel
Caimanes au Chili : Un combat pour la justice et pour l’eau
Elif Karakartal
DOSSIER : Venezuela les défis du peuple bolivarien
Un dossier coordonné par Cathy Ferré et Franck Gaudichaud,
membres du Bureau National de FAL
Election présidentielle : nouvelle victoire de Hugo Chávez
Franck Gaudichaud et Patrick Guillaudat
Viva Chávez… Et après ? Christophe Ventura
Cherche opposition démocratique de toute urgence ! Romain Migus
Les Conseils communaux et l’expression d’un pouvoir populaire.
Richard Neuville
Avancées et contradictions d’une sidérurgie sous contrôle ouvrier.
Sébastien Brulez
Quel modèle de développement au Venezuela ? Patrick Guillaudat
La télévision populaire au Venezuela. Thierry Deronne
Guerre médiatique contre le Venezuela. Nils Solari
La lutte contre l’insécurité. Christophe Ventura
Du « bolivarisme » au « chavisme » : entretien avec Thomas Posado.
Cathy Ferré et Franck Gaudichaud.
EN IMAGES
Venezuela : des merveilles naturelles insoupçonnées Cathy Ferré
VIE ASSOCIATIVE
Journée des comités locaux de FAL à Rouen Patrice Issartelle
CULTURE(S)
Les visages de Cuba. Marie-Christine Delacroix
Hors- série: DOSSIER SPECIAL
Processus de paix en Colombie : entre espoir et doutes
Un dossier coordonné par Valérie Techer,
membre du Bureau National de FAL.
Un nouvel effort de paix en Colombie.
Dialogues entre le gouvernement colombien et les FARC
à La Havane par Carlos Lozano
Construire une paix juste et durable par Valérie Techer
Entretien avec Nidia Díaz par Braulio Moro
Politique de développement agraire intégral à la table des négociations
par German Dario Valencia Agudel
La cruelle guerre contre la drogue
par Gloria Florez Schneider et Nancy Sanchez M.
≪ Fuero Militar ≫ : un pas de plus vers l’impunité
par Héloïse Squelbut
Défense et solidarité avec les travailleurs colombiens
par Renata Molina
Au cœur des ténèbres colombiennes
Extrait du livre de Maurice Lemoine
EN IMAGES
LA STRATÉGIE DU GRAIN DE SABLE
Communauté de Paix San José de Apartadó
par Patxi Beltzaiz / Contre-Faits
ASSOCIATION JE M’ABONNE A FALMAG
Adhésion 2013
France Amérique Latine
Amitié - Découverte - Solidarité
avec les peuples d’Amérique Latine
et de la Caraïbe
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