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UNIVERSITE PAUL VALERY - MONTPELLIER III Arts et Lettres, Langues et Sciences Humaines et Sociales
Mutations des Territoires Europens - FRE 30276
Thse de Gographie pour lobtention du grade de Doctorat nouveau Rgime
Thse prsente par : Gisle MAKIELA-MAGAMBOU
LA LOGISTIQUE PORTUAIRE AU GABON
Contribution une gographie des transports de la Communaut Economique et Montaire de lAfrique Centrale (CEMAC)
Thse dirige par le Professeur Henry BAKIS
Thse soutenue publiquement le 13 juin 2007
Jury :
Benjamin STECK, Professeur de Gographie, Universit du Havre (rapporteur) Gilles PACHE, Professeur de Gestion, Universit de Montpellier I (rapporteur) Laurent CHAPELON, HDR, Matre de confrence dAmnagement, Universit de Montpellier III (examinateur) Henry BAKIS, Professeur de Gographie, Universit de Montpellier III (directeur de recherche)
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La reconnaissance et ltude de la logistique sont les pralables de toute politique de dsenclavement territorial, de facilitation des changes nationaux, sous-rgionaux et internationaux et, par voie de consquence du dveloppement socio-conomique.
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A ma fille Claire MAKIELA-MAGAMBOU-NGOUBA
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REMERCIEMENTS Un travail de cette envergure ne seffectue pas en solitaire. Cest pourquoi je tiens
remercier particulirement tous ceux qui, dune faon ou dune autre, par leurs informations,
leurs conseils, la communication de rapports ou travaux divers, ont contribu
laboutissement de ce travail de recherche :
- le Professeur Henry BAKIS pour avoir dirig ce travail de recherche ;
- les membres du jury pour leur disponibilit et leur comprhension ;
- Jean-Marie QUIESSE pour ses encouragements, ses conseils utiles qui nous ont
aids dans laccomplissement de ce travail de recherche. Il a suivi avec intrt nos recherches.
Nul doute que cet ouvrage doit beaucoup ses suggestions, ainsi qu ses amicales
interprtations ;
- aux nombreuses personnes et divers organismes qui nous ont gnreusement permis
dutiliser dans cette thse, des documents provenant de leurs propres publications et/ou de
leurs centres de documentation. Nos penses vos particulirement Bertrand LELE, Franois
MOUKETOU NZAMBA, NANG EDOU, Anicet OLENDE, Julien MOMBE-NGUEMA,
Frdric MICKOTO, Paul VANE, les agents du Service Shipping SDV Port-Gentil, le
personnel du Service mouvement de SIGEPRAG, les agents du Service manutention de
GETMA Libreville. De plus, ce document doit beaucoup tous ces acteurs qui ont
constitu, le plus souvent involontairement, un terrain dobservation passionnant. Parmi
ceux : lOffice des Ports et Rades du Gabon, la Direction de la Marine Marchande gabonaise,
le Conseil gabonais des Chargeurs, la Direction Gnrale de lEconomie, SIGEPRAG-Gabon.
- SIGEPRAG-Gabon, notamment lensemble du personnel, pour nous avoir accepts
en stage. Il nous a ouvert la porte de ses locaux et offert gracieusement un cadre agrable de
travail. Ce stage a t trs bnfique puisquil nous a permis de mieux nous imprgner du
fonctionnement et de lorganisation des rseaux dacteurs des ports du Gabon ;
- lEtat gabonais pour avoir financ nos tudes suprieures, notamment pendant nos
quatre premires annes en France ;
- ma fille MAKIELA-MAGAMBOU pour avoir support mon indisponibilit durant
llaboration de ce travail. Elle a su par ailleurs maider prserver ma sant mentale au fil de
cette aventure et illumin chaque instant de mon existence ;
- les amis et connaissances qui ont, la mesure de leurs possibilits, contribu la
ralisation de ce projet notamment par leurs conversations fructueuses, leurs critiques
constructives, leur soutien, la fourniture de certaines informations et donnes lies aux ports
gabonais. Nous avons une pense singulire pour : Nicaise RABENKOGO, la famille
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GREFFEUILLE, Jean-Bernard MAMBANI, Nicaise MEZUI MABA, Yves-Dsir
MAGAMBOU, Guy-Serge MBINI-MAGAMBOU, Diane TSOBOU-MAGAMBOU, Chantal
SCABBARRASI ;
Que tous ceux dont les noms ne figurent pas ici veuillent bien nous pardonner.
Limportance des gnreux contributeurs soppose notre volont sincre de remercier
nommment chacun de vous.
- Monsieur Pierre USSELMAN, responsable de lquipe montpelliraine UMR Espace
6012 et lensemble du personnel pour nous avoir accueillis et permis dutiliser les
quipements du laboratoire, dont la fermeture (mars 2007) nous a dsorients. Nous
remercions aussi les camarades et membres du laboratoire GERT-GEMS avec qui nous avons
eux de nombreux changes ;
- le laboratoire Mutations des territoires europens et lensemble de son quipe :
Christine LAGARDE, Sylvie HAMMEL, pour avoir faciliter notre intgration grce leur
accueil chaleureux et au cadre de travail offert pour terminer notre travail de recherche ;
- LOffice national dinformation sur les enseignements et les professions (ONISEP)
pour mavoir permis de raliser une exprience enrichissante en logistique de diffusion
distribution et pour son aide matriel. Nous exprimons notre gratitude Monsieur Jean-Marie
QUIESSE, le Dlgu rgional, pour son encadrement et le sens de la rigueur quil a aiguis
en nous. Nous ne saurons passer sous silence le soutien de nos collgues ;
- tous ceux qui me sont chers : Hubert MAGAMBOU, Agns
MBERKEGNANGOU, Germaine NYANGUI, Marianne IVELET, Marianne MOUIRY,
Jean-Paul MOUSSOUNDA, Julienne MBOULA, Yvonne DISTINGOULI-MBOUMBA,
Franois LECLERC, NZIGOU-YAMATH, Daniel LOUNDOU-MASSALA, Viviane BRUN
pour leur sagesse, leur amour et leurs encouragements. Vous vous tes vertus cultiver
en moi la persvrance et le courage, en me permettant de faire de longues tudes. Recevez ici
la conscration de vos vux. Je noublie pas mes frres, surs, neveux, nices et cousins pour
leur esprance ;
Que chacun trouve travers ces lignes le tmoignage de notre
profonde reconnaissance. - nos penses vont nos dfunts parents particulirement Pierre-Clestin NGOUBA-
MIGUELI qui veille sur Claire et moi.
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SOMMAIRE REMERCIEMENTS ...7 SOMMAIRE .9 INTRODUCTION ..11 PARTIE I) CADRE DE LETUDE ..15 Chapitre I) DEFINITION DES OBJETS DE LA RECHERCHE ..17 Chapitre II) LES NOUVELLES TECHNOLOGIES DE LINFORMATION ET DE LA COMMUNICATION (NTIC) ...63 Chapitre III) UN LARGE APERCU DES PORTS DU GABON .79 PARTIE II) LA LOGISTIQUE DES PORTS ET SES STRUCTURES DENVIRONNEMENT ...113 Chapitre IV) LA LOGISTIQUE DANS LORGANISATION DE LA FILIERE PORTUAIRE AU GABON : UN FONCTIONNEMENT ECLATE ...115 Chapitre V) LE COMPLEXE PORTUAIRE DOWENDO ET LES HANDICAPS ENVIRONNEMENTAUX A SON DEVELOPPEMENT 217 Chapitre VI) LA LOGISTIQUE DES PORTS GABONAIS ET LE PROBLEME DES INFRASTRUCTURES DE TRANSPORTS TERRESTRES EN AMONT : LEXEMPLE DOWENDO .311 PARTIE III) STRATEGIE DE LINFORMATION ET DE LA COMMUNICATION PORTUAIRE AU GABON ..383 Chapitre VII) LA COMMUNICATION DE LINFORMATION DANS LES PORTS DU GABON 385 Chapitre VIII) UNE LOGISTIQUE PORTUAIRE FEDERATRICE : UN ATOUT POUR LA PERFORMANCE DES PORTS DU GABON ..457 CONCLUSION GENERALE .479 BIBLIOGRAPHIE ...487 TABLE DES ILLUSTRATIONS ...505 ABREVIATIONS 509 TABLE DES MATIERES ..533
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INTRODUCTION Le prsent thme : La logistique portuaire au Gabon. Contribution une
gographie des transports de la Communaut Economique et Montaire de lAfrique
Centrale (CEMAC) sinsre dans le cadre des mutations spatiales. Celles-ci apparaissent
comme une proccupation majeure pour toutes les nations du monde confrontes aux
bouleversements spatiaux, dmographiques et conomiques.
La mondialisation des conomies, la libralisation des marchs du transport,
lintgration des fonctions production transport distribution restructurent profondment
lensemble de la chane des transports maritimes et de la logistique. Ces facteurs accentuent la
concurrence interportuaire qui a pour consquence la concentration des entreprises portuaires
et de transports. Cette restructuration des transports maritimes et des ports appelle, dune part,
une capacit de raction par rapport aux besoins exprims sur le march, dont loptimisation
du service rendu au client. Elle ncessite, dautre part, de nouveaux investissements pour faire
face la concurrence.
Dans le contexte international actuel, la comptitivit portuaire rgne en matre et, la
fluidit des informations, des documents et des marchandises dans les chanes de transport
peut faire varier les choix logistiques des oprateurs. A cet effet, les ports commerciaux
modernes ont faire face quatre impratifs principaux :
- le gigantisme naval : augmentation de la taille des navires associe leur
spcialisation ;
- lamnagement des ports : plan deau, profondeurs, zones de stockages, outillage ;
- la clrit dans le droulement des diffrentes phases des oprations de manutention ;
- la gestion des flux par le biais de linformatique.
Cela conduit non seulement une rorganisation spatiale, mais aussi une nouvelle
organisation fonctionnelle des ports : la coordination des oprations portuaires lchelle
mondiale et le dveloppement de la circulation de linformation1 et de la communication. A
ce sujet, Th Baudouin dit que : ce transport sinterconnecte avec une circulation
dinformation de plus en plus essentielle la marchandisation des richesses centres autour
des services 2. Les ports doivent satisfaire ces conditions non seulement pour pourvoir aux
exigences actuelles des transports maritimes, mais aussi pour ne pas se voir marginaliser.
1 Linformation permet des personnes de communiquer cest--dire de dialoguer grce lutilisation dun langage commun et de partager des reprsentations communes. 2BAUDOUIN, Th, Les ports, interfaces entre la mondialisation et les territoires , www.aivp.com/program/genes/theme.htm#alemany, p.1
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Ladaptation des ports du Gabon aux mutations organisationnelles constitue un enjeu
socio-conomique. Dautant plus que de part leur position centrale dans les changes
commerciaux et en raison de limportance du traitement des flux, ils sont directement
concerns par la comptitivit de la chane de transport.
Lobjectif de notre travail de recherche est danalyser la logistique portuaire au Gabon.
Il sagit de voir les conditions de la gestion de linformation portuaire et de lexploitation des
ports gabonais pour un meilleur traitement des marchandises et une clrit de la rotation des
navires.
Le plan adopt sarticule autour de 3 parties subdivises en 8 chapitres (figure 1, page
11). La premire partie prcise les objets et les mthodologies de la recherche, les
problmatiques qui imprgnent nos investigations une orientation particulire. Elle aborde
aussi le champ de connaissances dans lequel sinscrivent nos discussions : technologies de
linformation, potentiel physique des ports du Gabon.
Dans la seconde partie, la logistique des ports du Gabon et ses structures
denvironnement sont analyses dans trois chapitres successifs : la logistique et lorganisation
de la filire portuaire, le complexe portuaire dOwendo et le problme des infrastructures de
transport terrestre (route, rail et fleuve).
La troisime partie traite des stratgies dinformation et de communication portuaire
au Gabon et comporte deux chapitres : les modalits de communication de linformation dans
lexploitation et la gestion des ports, lintrt stratgique de les amliorer.
La prsente thse se fonde, dune part, sur des dveloppements conceptuels permettant
dclairer la manire dont la logistique concoure la performance des ports et une meilleure
gestion des flux. Elle permet aussi de conduire une analyse partir des problmatiques
poses, et dexaminer en quoi une meilleure gestion de linformation sur les ports mais, au-
del, propos des flux dacheminement des marchandises, mais aussi laccueil des navires,
amliorerait la performance globale. Ainsi, couple quelques autres amliorations, les ports
du Gabon pourraient occuper toute leur place dans le jeu conomique concurrentiel daccs au
continent africain. Notre travail de recherche sappuie aussi sur des travaux existants et une
enqute de terrain que nous avons men nous mme entre juillet et aot 2006. Pour rendre la
prsentation plus agrable, le corps du texte est agrment par de nombreux tableaux, figures
et photos, ainsi que dexemples concrets tirs denqutes de terrain, dInternet, de revues
scientifiques, etc. Chaque partie et chapitre se concluent par une rapide synthse.
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Figure 1 - Articulation de la thse
Cette tude fait le point des connaissances actuelles sur la performance des ports du
Gabon, leurs atouts mais galement les nombreuses insuffisances qui sont autant de freins
un bon fonctionnement de la logistique, des flux dchange et des services rendus. Elle fournit
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une ma se dinformations aux non-spcialistes qui souhaitent semparer du problme, mais
aussi aux chercheurs souvent quelque peu dsemparer par les difficults daccs aux
connaissances.
e travail de recherche se veut un moyen damlioration du systme dinformation et
du rseau de communication des ports gabonais. Cest aussi un outil de prconisations pour
mieux grer les flux commerciaux et dinformation. Nous esprons quil servira de support
dcisionnel dans la prise de mesures compensatoires devant permettre loptimisation de la
perform nce de la logistique portuaire au Gabon. Il sagit dune contribution aux efforts en
cours pour arriver une meilleure comprhension des mesures prendre en vue de doter ce
pays et, la zone CEMAC en gnral, dun systme dinformation et de communication qui lui
permette de soutenir le rythme de croissance conomique qui pourra satisfaire ses objectifs de
dveloppement. Ces organismes ne pourront que profiter des progrs du traitement et de la
gestion de linformation et de la communication. Encore faut-il quils sachent sadapter.
s
C
a
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PARTIE I
CADRE DE LETUDE
15
-
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CHAPITRE I
DEFINITION DES OBJETS DE LA RECHERCHE
I) JUSTIFICATION DE LETUDE
A) METTRE LES PORTS A LA HAUTEUR DES
arquer en ce qui
concerne les ports africains que
ENJEUX ACTUELS Les ports maritimes de la CEMAC, particulirement gabonais, nchappent pas aux
mutations sus - dcrites. Ils disposent dun vecteur maritime et stratgique dans un transport
dsormais mondial et multimodal3. Toutefois, un problme se pose : mettre les ports gabonais
la hauteur des enjeux actuels. Ceci suppose, dune part, faire face laccueil des
marchandises en transit et laugmentation du trafic et, dautre part, grer de manire
optimale les flux.
Cette question a son importance dans la mesure o les ports gabonais jouent un rle
considrable dans lconomie nationale. Ce pays est largement tributaire plus de 90 %4 des
changes commerciaux qui transitent par Libreville et Port-Gentil.
B) PEU DE FLUIDITE DE LA FONCTION TRANSIT
Cependant, les ports de Libreville et de Port-Gentil ne semblent pas assurer
correctement leur fonction de transit. A ce propos, J. Marcadon fait rem
: la fonction de transit noffre pas la fluidit, voire la
fiabilit de ce que lon connat en Europe ou en Amrique du Nord ; les temps, pour des
raisons multiples, sont plus longs, la marchandise risque darriver parfois en mauvais tat.
Quantitativement, les flux nont pas limportance de ce que lon observe dans le monde
3 Le transport mulimodal dsigne le transport de marchandise qui utilise au moins deux modes. Quant au transport combin encore appel intermodalit, il utilise plusieurs modes de transport et nengendre aucune rupture de charge de la cargaison. 4RICHARD, A, LEONARD, G, et lIPN, 1993, Le Gabon, gographie active , EDIG EDICEF, p. 172
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dvelopp 5. En effet, de nombreux dysfonctionnements entravent le bon acheminement des
biens dans les systmes de transport. Les pouvoirs publics nont pas t en mesure de raliser
les nou
s. En plus de ces obstacles politiques et structurels qui freinent leur
dvelop
u chemin de fer gabonais avec le Congo voisin, qui
se trouve seulement 100 km de Franceville, permettrait daugmenter le trafic si toutefois le
e voie secondaire
in de fer Congo - Ocan. Ainsi, Libreville serait reli Pointe-Noire et Brazzaville.
rait utile dans l Ce es ticu men
tures de transp es ns ettraient aux ports de Libreville dtendre leur
du Congo), plus proche de ce dernier que de
tarifaire loyale entre le rail et la route. Pour le moment, la ville de Libreville et ses environs
constit
veaux investissements qui auraient permis loutil portuaire dtre remis un niveau
proche des standards internationaux et satisfaire les besoins de lconomie nationale. Il en est
de mme de la qualit des dessertes routires qui permettent dirriguer ou de drainer larrire-
pays des port
pement, sajoutent les dficits en matire des tlcommunications : couverture
nationale mal hirarchis et non fiable, cot de communication tlphonique lev, etc. Ceux-
ci constituent un handicap supplmentaire pour leur efficacit et leur efficience.
Par consquent, il est trs difficile de raliser un transport de bout en bout au Gabon. B
Ibouanga dit ce propos que si les transports routiers reconnus comme mode de transport
le plus souple taient fiables, laire de desserte nationale du port de Libreville - Owendo et
du Port de Pche couvrirait lensemble du pays et stendrait mme au-del de ses
frontires 6. De mme, une connexion d
calme revenait dans ce pays. Puisque de lautre ct de la frontire il y a un
du chem
Ceci se a mesure o lAfrique ntrale t par lire t mal quipe en
infrastruc ort. C liaiso perm
influence dans la rgion de la Sangha (Nord
Pointe-Noire. A la condition toutefois, que les organismes de la capitale gabonaise offrent des
bonnes prestations de services. Cette situation aurait lavantage de favoriser une concurrence
uent encore lessentiel de laire de rayonnement des ports dOwendo7, mme si celle-ci
sest tendue avec la construction du chemin de fer Transgabonais.
Quant lactivit conomique de Port-Gentil, premier centre industriel, conomique et
portuaire du Gabon, sa croissance se trouve freine par une absence de vritable hinterland
conomique. Mal reli la capitale Libreville, ainsi quau reste du pays, larrire-pays de
cette ville se limite essentiellement aux provinces ctires de lOgoou - Maritime, du Moyen
- Ogoou et de la Nyanga. Nous pensons que laboutissement du projet de dsenclavement de
5 MARCADON, J, 1999, Lactivit portuaire commerciale sur les littoraux ouest africains , Lespace littoral, Approche de gographie humaine, PUR, p. 68. 6 IBOUNGA, B, 1998, Les interfaces maritimes du Gabon : essai dune gographie portuaire et commerciale , thse, Universit de Bordeaux III, p. 221-224. 7 Le nom dOwendo est rserv la pointe sur laquelle est implant le port en eau profonde. Dans lusage courant, il dsigne la zone comprise entre le quartier Lalala et les ports.
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la ville
ue les ports du Gabon ne sont pas prts
rivaliser avec dautres ports de la sous-rgion. Le tableau 1 met en vidence les trafics de
, asiatiques ou nord-amricains. Au niveau de la zone
CEMA
par la construction de la route Libreville / Port-Gentil via Four - Place aura lavantage
de diversifier et dlargir sa zone dinfluence commerciale.
La situation du Gabon dans lconomie des transports de la sous-rgion apparat
comme particulire. Ce pays ne semble pas tirer le meilleur parti de son ouverture sur la mer.
Dautant plus que celui-ci na pas la vocation dun pays de transit, en dpit de sa position
gographique.
Tous ces handicaps laissent prsager q
quelques ports de lAfrique occidentale. Dune manire gnrale, lactivit de la cte
occidentale africaine est dans lensemble, modeste, lorsque nous la comparons celle
dnormes organismes europens
C, nous constatons quen 1996, le volume total de marchandises manipules au Port
Autonome de Douala (PAD) est suprieur celui dOwendo - Libreville (4 306 000 tonnes
contre 3 477 000 tonnes). En Revanche, les performances de Port-Gentil sont lies aux flux
dhydrocarbures qui gonflent les trafics.
Tableau 1 - Trafics de quelques ports ouest - africains en 1996 (en milliers de tonnes)
Navire Trafic entr
Trafic sorti
Trafic total
Vracs liquides
Vracs secs Divers
Dont conteneurs
Douala 1157 2216 2090 4306 602 571 3133 734 Dakar 2542 3764 2264 6028 2136 1851 2041 720 Cotonou 1321 1796 424 2220 298 460 1462 614 Owendo - Libreville8 1216 540 2737 3477 198 35 3244 146 Port-Gentil 1492 178 17540 17719 17087 482 150 12 Daprsportuair
de 60 % du trafic tchadien et centrafricain .
Cela fa
le Journal de la Marine Marchande et du Transport multimodal, cit par J. Marcadon, Lactivit e commerciale sur les littoraux ouest - africains , Lespace littoral. Approche de la gographie
humaine, PUR, p. 35.
Le dynamisme du PAD sexplique, dune part, par la mise en place dune plate-forme
logistique terrestre destine au transit dune partie du commerce extrieur des pays de la
CEMAC, en particulier ceux des pays enclavs sans littoral : Tchad et Centrafrique.
Lembranchement des installations portuaires un vaste rseau de transport permet au
Cameroun de drainer plus facilement les marchandises en direction ou en provenance des
pays voisins. Le couloir camerounais traite prs 9
it de lui un port de transit par excellence au niveau de la sous-rgion dAfrique de
lOuest et du Centre.
8 Hors terminal priv de la COMILOG (Compagnie minire de logoou, Gabon). 9 SINSOU, JP, 1995, Rseaux de transport et dveloppement conomique en Afrique Centrale , Ve Confrence internationale Villes et Ports, AIVP, Dakar, 22-25juin, p. 321.
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Dautre part, les autorits du PAD ont procd linformatisation de lensemble des
paramtres et procdures intervenant dans lexploitation du port. La mise en oeuvre du
Systme dInformation Portuaire (SIP) permet non seulement la communication entre
C) UN PROBLEME DE TRAITEMENT DE LINFORMATION
ation ouvre un potentiel
important de croissance. Le secteur des ports constitue un acteur majeur de ce dveloppement
ion des relations dchange entre partenaires
contractuels pour une meilleure articulation des actions. Ils concourent mieux grer les flux
physiqu
e dveloppement et
des flux, de mme que dans lchange dinformations intra et interentreprises. Cest aussi ce
.
ous nous posons alors le problme de la fluidit et de lamlioration de la
commu
les diffrentes parties prenantes : transporteurs, chargeurs, auxiliaires
de transport et instances dcisionnelles. Si toutes les interfaces fonctionnaient correctement et,
si les services taient dots dquipements informatiques, alors la qualit de linformation et
de la communication serait amliore. Ainsi, il serait possible daugmenter leur performance.
Les retombes conomiques (accroissement du chiffre daffaires) et sociales (emplois)
seraient alors bnfiques pour eux.
u gard ce qui prcde, les ports maritimes gabonais, comme ceux de la zone
observer et tudier la performance de leur
professionnels maritimes et services oprationnels du port, mais aussi le traitement des
informations concernant les prestations fournies aux navires et sa cargaison (facilit et
simplification des formalits denlvement des marchandises au port, suivi des recettes,
confection rapide et automatique des factures).
Le dveloppement incessant des technologies de linform
dans la mesure o lutilisation des technologies contribuerait amliorer leur efficacit. En
logistique, les TIC permettent la coordinat
es et les flux dinformation. Ainsi, N Fabbe - Costes10 rappelle le rle majeur des
systmes dinformation et de communication dans la gestion des outils d
quindique G Pach et Th Sauvage dans le domaine plus large de lagencement
organisationnel11
N
nication des ports gabonais pour un meilleur traitement des marchandises. Ce pays se
distingue encore par une quasi-absence de continuit dans la circulation de linformation et de
la communication entre
E
CEMAC, reprsentent un terrain propice pour
10 FABBE-COSTES, N, Le rle transformatif des SIC et TIC sur les interfaces multi-acteurs de la distribution et de la logistique , N Fabbe-Costes, J Colin et G Pach, coordinateurs, Faire de la recherche en logistique et distribution , Vuibert, coll. FNEGE, p. 171 - 194 11 PACHE, G et SAUVAGE, Th, 2004, La logistique. Enjeux stratgiques , 3me dition, Vuibert,
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logistique. Nous reconnaissons quun nombre important de travaux portant aussi bien sur
leurs aspects physiques, dmographiques, conomiques, en plus des discours politiques, leur
ont t consacrs. Cependant, il nen demeure pas moins quils restent encore un vritable
champ en friche, dans lequel de multiples interrogations restent sans suite. Notre objectif tant
de voir dans quelle mesure la gestion de linformation favorise ou non un meilleur traitement
des marchandises et une gestion efficace des mouvements des navires.
II) PROBLEMATIQUE DE LETUDE
A) OWENDO ET PORT-GENTIL : PRESENTATION DES PORTS GABONAIS
Le Gabon dispose de 800 km de faade maritime sur laquelle deux principaux ples
dactivits sont amnags: Owendo - Libreville et Port-Gentil (figure 2).
1. Les ports dOwendo, trois terminaux : bois, minerais et commerce
rts destuaire (annexe 1) exigus, sujets au phnomne
de lenvasement. Celui-ci est un facteur inhrent aux milieux estuariens. Il pnalise les
transports m
Les ports dOwendo sont des po
aritimes.
Figure 2 - Situation gographique des ports du Gabon
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Daprs lInstitut gographique national, 1987
Le gestionnaire des ports et rades gabonais, lOPRAG12, prouve, depuis les annes
navires
s pour
aintenir la cote dexploitation un niveau satisfaisant grvent substantiellement son budget.
ortations, le Gabon uvre de plus en plus
pour le dveloppement de la transformation locale. Le bois, secteur stratgique pour
lcono
tant dajouter de la valeur aux produits exports. Il mise aussi sur la promotion et la
1980, dnormes difficults pour garantir en tout temps, la scurit de leur accs aux
de grand tirant deau. Les campagnes de dragages qui sont rgulirement effectue
m
Dans le cadre de sa politique de promotion des exp
mie gabonaise, offre un exemple significatif ce sujet. Dans la perspective du dclin
de ses ressources ptrolires, lEtat encourage depuis lanne 2001, le dveloppement des
activits de transformation du bois (droulage, contreplaqu, sciage, tranchage). Lobjectif
12 OPRAG (Office des ports et rades du Gabon) : tablissement public national caractre industriel et commercial, cr en mars 1974.
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commercialisation dautres essences mal connues sur le march international. Ce qui a
comme rsultat une importante augmentation du trafic bois ouvrs transitant par le Port
commercial dOwendo. Certains observateurs estiment que ce trafic pourrait quintupler dici
lanne 2010 : il passerait ainsi de 100 000 pour se situer autour de 500 000 tonnes13.
tre conomique : bois et ptrole
nficie de la stabilit des fonds puisque cest un port de mer. Il offre des conditions
nautiques adquates laccueil de gros porte
ations ptrolires et de
ois. Toutefois, labsence de vritable arrire-pays conomique constitue un frein pour sa
croissa
FRASTRUCTURES DE TRANSPORT
2. Port-Gentil : premier cen
Le Port de Port-Gentil (figure 3), du nom de la capitale conomique gabonaise,
b
urs. Par exemple, lisobathe 10 m passe non
loin du rivage. Cela lui donne un avantage comparatif dterminant pour accueillir les navires
de fort tirant deau. Il pourrait ainsi constituer, sur le plan technique, lun des meilleurs sites
de la zone CEMAC. Ces atouts ne doivent pas occulter les inconvnients qui rendent
lexpansion du port difficile. Malgr une topographie gnralement basse, le problme le plus
aigu est la proximit des terrains marcageux et la structure urbaine envahissante.
Lactivit conomique de Port-Gentil est centre sur les export
b
nce. Les changes se font essentiellement par voies maritimes et/ou ariennes.
Ce port rencontre aussi des problmes logistiques. Si certains dentre eux sont
communs avec les problmes dOwendo (formalits douanires, etc.), dautres sont par contre
spcifiques ce port. Ils sont lis, entre autres, la nature de ses changes mais aussi
limplantation gographique du site. Dans quelles mesures amliorer lacclration des
marchandises sur cette plate-forme ptrolire ?
B) LES IN
1. Le problme du rseau routier
Le Gabon se caractrise par linsuffisance des voies de communication par rapport
ltendu du territoire (267 667 km2). Il compte actuellement 9 170 km de routes publiques
(hors voirie urbaine), dont 1 173 km de routes revtues (sur ce total, 163 km sont en cours de
13 COMMISSARIAT GENERAL AU PLAN ET AU DEVELOPPEMENT, 1999, Projet dajustement et de planification du secteur urbain et du secteur des transports. Plan Directeur intermodal des transports (1998-2015) , TESCULT, P 2-11
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travaux), contre 7 459 km de routes non revtues14. Le maillage partiel du territoire accrot
lisolement de certaines zones et augmente la dpendance des provinces frontalires (Woleu-
tem, Ogoou-Ivindo, Haut - Ogoou, Nyanga) lgard des pays voisins du Cameroun et du
Figure 3
N
Congo, parce que bien desservies par leurs voies de communication.
- Le port commercial de Port-Gentil
Daprs OPRAG - brochure spciale des ports (non dat), Les grands projets portuaires , Direction gnrale de lOPRAG, p. 30
Au dficit des routes, il faut ajouter lexistence de tronons de viabilit incertaine en
saison pluvieuse en particulier. La dgradation des rseaux de transport entrave les
mouvements de marchandises et allonge considrablement le temps de transport. Etant donn
que le problme des changes nationaux et internationaux est li la question des transports,
la rhabilitation du rseau routier (y compris ferroviaire) et lentretien efficace et durable des
routes existantes deviennent les priorits des autorits de ce pays.
14 DIRECTION GENERALE DES TRAVAUX PUBLICS, 2004, Programme des travaux dentretien routier , Ministre de lEquipement et de la Construction, p. 4
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2. Des difficults dans les services logistiques
Linsuffisance en matire dorganisation du transport a un impact ngatif sur la fluidit
des flux dchanges. Il conduit des systmes compensatoires caractristiques des pays en
dveloppement. Il sagit essentiellement des prlvements illgaux, de la corruption et, des
abus de pouvoir exercs par la plupart des intervenants de la fonction transport terrestre et des
plates-formes logistiques. Ces pratiques lucratives, galement observes dans les ports, sont
connues de la majorit des usagers des routes gabonaises, et africaines en gnral. Elles
obrent considrablement lactivit de transport dans la CEMAC. Les cots qui en dcoulent
ar ailleurs, nous constatons un manque de fluidit sur les voies de transport. Ceci
archandises et des informations, et dassurer une bonne conservation
des pro
portique.
Comment amliorer les infrastructures actuelles pour quelles soient en mesure de traiter cette
augmentation de flux de marchandises ?
sont rpercuts la consommation du produit, alors mme que le pouvoir dachat est faible
dans lesdits pays.
P
amne les pouvoirs publics gabonais lamliorer pour accrotre la performance des chanes
logistiques. Cela aura pour consquence daccrotre la qualit des vacuations, de garantir un
bon acheminement des m
duits transports. Lamlioration du rseau logistique gabonais est importante dans la
mesure o il permettra lamnagement du territoire national, lamlioration des transports
dans lconomie de ce pays. Cest aussi un pourvoyeur demploi. Au-del de ces aspects,
cest lefficacit du port qui sen trouve optimise.
3. Des projets damlioration des infrastructures
Les infrastructures dsignent lensemble des ouvrages publics servant aux activits de
la circulation des biens, des personnes et des informations dun lieu, dun pays.
La prvision de laccroissement du trafic Owendo fait apparatre trois conditions
essentielles pour rpondre ses exigences :
- agrandir le Port commercial dOwendo, cest--dire augmenter la capacit daccueil
des navires, et donc du tonnage des marchandises. Il convient de raliser lextension des
appontements actuels avant 2010, date probable de saturation de celui-ci, annoncent les
experts. Le renforcement de ses capacits passe aussi par lacquisition dune drague et dun
25
-
- amliorer les liaisons intermodales route rail - port dans le sens o la performance
du Port commercial dOwendo est compromise par la qualit des dessertes routires et
ferroviaires.
Dans le mme temps, la qualit de loffre de service des transports est loin dtre
effectiv
pement croissant des activits ptrolires
dans l
e. Sur les itinraires et les points de transbordement, la coordination rail-route ou voie
fluviale est quasiment inexistante. Ce phnomne se vrifie aussi pour les mouvements de
navires avec les autres modes de transport. La mauvaise coordination entre consignataires,
transitaires, douaniers et transporteurs terrestres semble tre responsable de cette situation.
Pourtant, de cette coopration dpend lamlioration des services et la synchronisation des
activits ncessaires au contrle et la fluidit des changes. Par exemple, les retards de
livraison du bois aux ports sont dus, entre autres, aux contrles intempestifs des forces de
lordre et aux difficults dexploitation du chemin de fer. Ces facteurs sont prjudiciables la
fluidit des mouvements et favorisent lallongement du temps de transport.
Par ailleurs, pour diversifier le tissu industriel gabonais, il est prvu de renforcer les
capacits de stockage du Port de Port-Gentil. Il y a lieu dajouter aussi la cration dune plate-
forme lle Madji pour pourvoir une augmentation du trafic de transit des produits
nergtiques. Cette augmentation est lie au dvelop
a zone du Golfe de Guine, notamment la dcouverte du ptrole en Guine -
Equatoriale. Son installation vise approvisionner les chantiers ptroliers off shore
camerounais, congolais, guinens, angolais. Cette plate-forme sera destine accueillir les
activits de stockage, de manutention, de rparation navale, orientes vers les industries
ptrolires. Elle prendra place dans le cadre dune zone franche15 installe Port-Gentil.
C) LES RESEAUX DE COMMUNICATION ET DECHANGE DINFORMATION
15 Une zone franche (ou port franc) consiste en lexemption des droits de douanes lentre comme la sortie sur des marchandises destines, ventuellement aprs transformation industrielle, tre rexport. Les marchandises sont stockes dans une zone plus ou moins tendue considre, au sens douanier, comme tant en dehors du territoire national. Outre lintrt commercial, une zone franche a aussi sur le plan administratif, lavantage de limiter les formalits administratives et douanires pour ladmission et la sortie des marchandises.
26
-
1. Absence de rseaux connects : une mauvaise communication
Aujourdhui, nous ne pouvons plus aborder la problmatique des transports maritimes
internationaux sans tenir compte de la structure informationnelle et communicationnelle. Les
chang
RAG), le Conseil gabonais des
Chargeurs (CGC) et le Ministre de la Marine Marchande possdent chacun leur propre
systm
unication entre les ports (y compris gabonais et
trange
is exerant lOPRAG ou
au CGC pour obtenir plus facilement des informations de la part de ces deux organismes
e du dysfonctionnement entre loprateur priv charg de
, SIGEPRAG, et les oprateurs conomiques. Nous avons
constat
larmateur ne sont pas traits dans les meilleurs dlais. Il en est de
mme
es conomiques incorporent de plus en plus dinformations, et les nouvelles
infrastructures de tlcommunications en rendent largement comptent. Dans ce contexte, la
matrise du traitement de linformation, et les banques de donnes, simposent comme des
fonctions stratgiques de lorganisation pour la performance de tout organisme. Ces fonctions
deviennent des composantes de lconomie mondiale au mme titre que lnergie, etc.
Pourtant, ce jour, il nexiste pas, dans le cas des ports du Gabon, une banque de
donnes nationale concernant les oprations portuaires. Cela est d au fait que les Douanes,
la Socit dinvestissement de gestion et dexploitation des ports et rades du Gabon
(SIGEPRAG), lOffice des ports et rades du Gabon (OP
e dinformation, dont la configuration diffre dun oprateur lautre. Seules les
agences maritimes et le Trsor Public sont connects sur le serveur de la Douane, le Systme
SINDARA16. Cet tat de fait entrane une mauvaise communication aussi bien entre instances
dcisionnelles des ports (Ministre de la Marine Marchande, Douanes, CGC, OPRAG),
quentre ces derniers et les oprateurs privs (SIGEPRAG, transporteurs, transitaires,
consignataires). Il en est de mme de la comm
rs), entre les gestionnaires des ports et les services ministriels.
Lors de notre sjour sur le terrain, un responsable de la Direction gnrale de la
Marine Marchande nous a confi quil passait souvent par ses am
publics. Soulignons aussi le problm
la gestion commerciale des ports
une mauvaise circulation de linformation entre eux. En effet, linformation ntant
pas toujours communique au bon moment et parfois au bon endroit, les droits de passage
portuaire la charge de
de la production des statistiques portuaires. Il apparat que l asymtrie
informationnelle 17 indique clairement le manque de liens informatiques entre acteurs
partenaires des ports du Gabon. Cette absence de connexion entre systmes dinformations ne
16 Systme SINDARA : Systme informatique douanier architecturale relationnelle avance . 17 PACHE, G et SAUVAGE, Th, 2004, op. cit., p. 168
27
-
facilite pas la communication et le partage des informations entre les oprateurs. Cela
constitue un des facteurs de leur faible dynamisme.
Au moment o le gain de temps devient un facteur dterminant de comptitivit,
comment optimiser traitement des marchandises des ports gabonais ? De quelle manire
dvelopper un systme dinformation et de communication dans un contexte caractris par
des entraves conjoncturelles, politiques et structurelles ? Dans tous les cas, se pose la question
de lamlioration de la performance de la logistique portuaire gabonaise, cest--dire de
lensem
donnes
privatives et labsence de mutualisation ne manquent pas de crer des dysfonctionnements tels
que les problmes de circulation des donnes entre les diffrents organismes, linsuffisance de
t de quantit. Cela pose en
ralit le problme de la circulation des statistiques et des donnes de lescale entre les
ans le contexte actuel de juste temps et de qualit, linformation utile
savre
de savoir comment modifier le processus de
fonctio
lit et en ractivit. Il conviendrait aussi de savoir
comme t dvelopper une informatique communicante pour faciliter laccs rapide aux
informations ncessaires un meilleur traitement des flux ?
ble des acteurs partenaires de la chane, pour accrotre la satisfaction des clients
utilisateurs et les fidliser.
2. Faible qualit et faible quantit de linformation portuaire A lexception de la Douane, chaque oprateur possde sa propre banque de donnes.
Pour ce faire, chacun deux saisit les informations qui le concernent, sur la base des
documents fournis par le consignataire, avec les risques derreurs rguliers que cela comporte.
La ressaisie des mmes donnes et les manipulations des documents sont source de perte de
temps et de redondance de linformation. Par ailleurs, la multiplication des bases de
fiabilit et de disponibilit de linformation en terme de qualit e
diffrents organismes publics et privs et, par consquent de la fiabilit des donnes et de
leur traitement rapide. Lamlioration de cette fluidit pourrait accrotre la performance du
systme portuaire.
D
indispensable pour une meilleure gestion des mouvements des navires et des
marchandises. Il est donc important de mieux grer linformation et de la mettre la
disposition des demandeurs pour rpondre aux attentes des utilisateurs et des gestionnaires.
Dans ces conditions, il conviendrait
nnement actuel des ports gabonais pour que lorganisation se fluidifie pour gagner
quelques points stratgiques en flexibi
n
28
-
Linformation portuaire concerne loutil portuaire, dune part et, dautre part, le
passage portuaire. Linformation sur loutil portuaire porte sur les taux doccupation des
entionnel, conteneur). Ces derniers renseignent
navires, les rendements de manutention (tonnage
moyen
D) H
g terme.
outefois, dans un environnement o le gain de temps et la recherche dconomie
ation de la
logistique et, donc sur une amlioration de la productivit. Celle-ci sappuie sur une
concep
amliores : les liaisons administratives entre oprateurs conomiques, douanes, OPRAG et
SIGEPRAG via un rseau informatique, mais galement la relation avec les clients
utilisateurs - partenaires et les fournisseurs.
Pour avoir une meilleure logistique, il est aussi envisageable de dvelopper un
management innovant, faisant appel linitiative et la crativit. Ce management repose sur
la gestion cooprative des hommes, de leurs comptences et de leurs connaissances, mais
aussi sur la transformation des structures de communication actuelles. Cette approche qualit
doit galement tre tendue aux clients et aux fournisseurs.
Envisager la gestion des ports partir de lintroduction des TIC apparat aujourdhui
possible et susceptible damliorer, leur niveau, la performance de la logistique au Gabon.
postes quai (ou de chaque terminal conv
sur les risques et probabilits dattente des
opr par navire et par jour, et par heure), et le temps de sjour moyen des
marchandises sur les surfaces dentreposage.
Linformation relative au passage portuaire a trait aux cots de sjour du navire quai
(ou en rade), ainsi que les taxes sur la marchandise. Les cots lis ces deux prestations sont
pays directement par le chargeur et larmateur.
YPOTHESES Lamlioration des infrastructures de transport jusquaux ports, la modernisation et
lentretien des quipements portuaires, sont des investissements ncessaires mais onreux
envisager lon
T
guide les changes mondiaux, lefficacit des ports gabonais repose sur loptimis
tion de la performance globale : management coopratif, mise en place des rseaux
informatiss, dveloppement dune politique de qualit.
Il sagit dabord dassurer une meilleure gestion de linformation et de dvelopper
une communication amliore entre les diffrents acteurs. Ceci pour contribuer
lamlioration de la fluidit des changes et la continuit des flux tout en accentuant la
scurit. Cette politique repose sur la mise en uvre dun systme de communication fiable et
sur le partage des informations et des rfrences entre tous les acteurs. Peuvent tre ainsi
29
-
Le dveloppement de ces techniques semble indissociable de la transformation des rseaux de
communication qui assurent les changes de toutes natures. Cet investissement relativement
lger peut contribuer par la performance quil induira une meilleure comptitivit.
III) METHODOLOGIE DE LETUDE
A) RECUEIL ET TRAITEMENT DE LINFORMATION
Une information complte nest jamais dun seul tenant ni dun seul type18. En
effet, ayant peu de chance de trouver linformation souhaite partir dune seule source
dinformation, nous avons recherch les donnes sur la logistique des ports dans plusieurs,
voire un nombre assez lev de sources.
la collecte
irecte des donnes auprs des acteurs.
1. La
bliographiques
it appel des lectures varies et, ncessaires lenrichissement de nos
connaissances concernant les notions telles que la chane logistique, les rseaux de
A ce titre, notre tude repose sur la recherche documentaire mais aussi
d
recherche documentaire
a. Les sources bi Ce travail de recherche sappuie dans un premier temps sur une dmarche
pluridisciplinaire. Cette dernire nous a permis daborder le sujet dans sa globalit tout en
largissant notre champ de rflexion (cf. tat de la littrature). Cette dmarche purement
thorique fa
tlcommunications, les technologies de linformation et de la communication.
Pour mieux dterminer les contours de notre approche, nous avons port un intrt
particulier sur les ouvrages consacrs aussi bien la logistique, linformation, la
communication, lconomie, la mthodologie, quaux transports. A cet effet, lessentiel de
18 VARET, G et VARET, MM, 1995, Matriser linformation travers sa terminologie. Manuel dictionnaire , Annales littraires de lUniversit de Besanon, vol. 559, p. 263
30
-
notre recherche bibliographique sest fait dans les diffrentes bibliothques franaises et
gabonaises19.
b. Internet ouvre des horizons documentaires aux gographes Aujourdhui, la part du Rseau mondial dans la recherche scientifique prend une
importance primordiale. En effet, Internet fait dsormais partie intgrante des moyens
dinformation, en complment des sources traditionnelles sous formes papier 20. Il
reprsente une sorte de fentre ouverte sur le monde qui permet aux universits
scientifiques et au grand public davoir porter de main la plus grande bibliothque
scientifique du monde. A ce propos, P. Renaud et A. Torres dclarent que : Internet est, de
plus en plus, un moyen privilgi, voire exclusif, pour accder la production scientifique
courante : thses et rapports de recherche dans leurs versions intgrales, programmes de
recherche des laboratoires, composition des quipes et adresse lectronique de leurs
membres 21. Cest dans ce cadre que nous nous sommes intresses cette catgorie de
sources documentaires : les sources disponibles sur Internet22 (annexe 2). La multiplicit des
sites Web abordant diverses thmatiques sur lconomie maritime et portuaire, la logistique,
les nouvelles technologies, est gnrale au Gabon et dans le reste du monde. Cependant, cette
floraison de sites pose deux problmes essentiels : trouver le renseignement recherch et
vrifier la fiabilit de linformation souhaite. Lampleur de ces flux dinformation devient
inquitante dans la mesure o il est malais de discerner lessentiel de laccessoire.
Paradoxalement ce constat, il y encore des rgions o le dveloppement du potentiel de
diffusion, de communication, de collectes de faits savre ncessaire. Cest le cas des pays en 19 A Montpellier, les bibliothques frquentes sont :
- bibliothque du dpartement de Gographie (universit Montpellier III) ; - bibliothque de la Facult des Lettres et Sciences Humaines (universit Montpellier III) ; - bibliothque de la Facult de Droit et Sciences Economiques (universit Montpellier I); - bibliothque de la Facult des Sciences et Techniques (universit Montpellier II) ; - bibliothque de lI.R.D. (Institut de Recherche et Dveloppement), ex-ORSTOM ; - bibliothque du CIRAD - bibliothque de la Maison de la Gographie ; A Bordeaux, nous avons t la bibliothque de lUniversit de Bordeaux III et lInstitut politique de
Bordeaux. Notre sjour Nantes nous a conduit bibliothque de la Facult de Droit et Sciences Economiques, celles de la Facult de Lettres et du laboratoire Littomer. A Aix-en-Provence, la bibliothque de lUniversit Aix-Marseille III a servi de cadre pour notre recherche dinformation.
Au Gabon, la bibliothque des Archives Nationales, celles de lInstitut national des Finances et du Dpartement de Gographie de lUniversit Omar Bongo ont galement servi de cadre pour notre recherche documentaire. Je tiens souligner que certains documents nous ont t remis titre personnel par certaines personnes soucieuses de lavancement de la science. 20 ISEMAR, 2001, Spcial Internet. Synthse n 40 , dcembre, www.isemar.asso.fr 21 RENAUD, P et TORRES, A, 1996, Internet, une chance pour le Sud , Le Monde diplomatique, manire de voir, n 503, p. 24 22 BAKIS, H, 1996 ; 1997, Une nouvelle catgorie de sources pour la recherche gographique , Netcom, vol. XI, n 2, p. 460-461
31
-
dvelop
ecte des donnes sur la circulation de linformation et lutilisation des TIC dans
se dune enqute de terrain. Elle repose
essentiellement sur :
et
rrestres, les organismes publics de dcision (Ministre de la Marine Marchande, CGC,
OPRAG), des ports, la Commune dOwendo, les personnes
existants entre oprateurs conomiques entre eux et entre les instances
publiques et/ou prives gestionnaires, le processus informationnel et communicationnel, les
der certaines questions et eignements sur dautres, nous avons
commenc prparer notre cham
Nous avons effectu plusieurs excursions sur le terrain, lors de nos diffrents sjours au
ous nous so endo et de Port-Gentil, aux ports mles
de Libreville et Port-G e la Douane. Ces sorties av nt pour
objectif de complter l otre con issance
u. Elles ont c excellent exercice dapprentissage puisque la gographie
mel ent
direct entre eus et la ralit. Cest fort de cette exprience,
pement, comme le Gabon o Internet compense le faible quipement en matire de
bibliothques et centres documentaires.
2. La collecte des donnes qualitatives et quantitatives
a. Mthode et technique de recueil des donnes
La coll
la gestion des ports gabonais sest effectue sur la ba
- la dfinition de la population cible : elle est compose dacteurs participants aux
changes conomiques, notamment les utilisateurs des ports, les transporteurs maritimes
te
le gestionnaire commercial
ressources ;
- la dfinition de la mthode et de la technique de recueil des donnes : elle a consist
mener une enqute sous forme de questionnaire (annexe 3) que nous avons soumis
certains agents et responsables appartenant aux services et organismes concerns par notre
tude. Ce questionnaire reposait sur plusieurs points, parmi lesquels : lidentification de
lorganisme / service enqut, la qualit des rseaux de transport, la qualit des services
portuaires, les rapports
propositions des enquts, etc.
Pour vali obtenir des rens
p dinvestigation par des observations et des entretiens.
Gabon23. N mmes rendus aux ports dOw
entil, au service informatique d aie
es informations provenant des sources crites et de n na
du milie onstitu un
sapprend la se le de ses chaussures 24. Elles ont de ce fait contribu ltablissem
dun lien les cours thoriques r
23 Premier sjour : novemb 00 ; deuxime sjour : avril - juillet 2004 ; troisime sjour : juillet - aot 2006
S, R, ; CLAY, M , Faire de la gographie , Paris, Belin
re 1999 fvrier 20
24 FERRA , et DUFAU, G, 1983
32
-
quil nous est appar intressant dlargir notre champ dtude plusieurs aspects
ique, humain, communicationnel, quipement infrastructurel, etc.), qui participent au
fonctionnement de la circulation des flux physiques et des flux dinformations. Ceci pour
compre
r notre champ dtude, et surtout, de
collecter les informations ncessaires llaboration de ce travail de recherche. Cela nous a
permis dlucider et dapprofondir notre problmatique. Cela a t galement loccasion de
du nos questions sous prtexte quelles ntaient pas leur porte.
cette oe
u
(conom
ndre les enjeux et les facteurs qui psent sur la chane de la logistique des ports
gabonais.
Les stages de terrain ont galement constitu la base de notre travail. Nous en avons
effectu trois, notamment auprs de la Direction gnrale de la Marine Marchande, de la
socit GETTMA - Gabon et de SIGEPRAG. Ils taient la solution idale pour deux raisons :
dabord pour chapper au climat de suspicion qui rgne dans les administrations au Gabon ;
ensuite pour obtenir certaines informations et documents sans trop de difficults. Ces stages
ont donc eu le mrite de nous aider mieux cerne
nous imprgner des ralits administratives des structures qui nous ont acceptes en stage. Ils
ont eu lavantage de renforcer notre apprentissage en matire de recherche. Ces stages nous
ont aussi permis de mieux comprendre le fonctionnement des ports gabonais et la gestion de
leur communication et de leurs informations25.
Les entretiens que nous avons eus avec les oprateurs de ce secteur (transitaires,
acconiers, manutentionnaires) et les agents du ministre de tutelle, sinscrivaient dans ce
cadre. Ils portaient sur les prcisions sur le fonctionnement du port, les moyens de
communication et de gestion de linformation. Malheureusement, beaucoup denquts nont
pas rpon
La collecte des donnes a vu aussi la participation de certains membres de ma famille
et damis impliqus dans le secteur qui ont bien voulu maider dans laccomplissement de
uvre.
a.1. Lenqute de terrain (juillet - aot 2006)
Dans cette partie, nous parlerons essentiellement du droulement de lenqute que
nous avons mene entre juillet et aot 2006 et, des difficults que nous avons rencontres.
25 La formation du DESS Economie Quantitative et Management des Transports que nous avons eu loccasion deffectuer la facult de Montpellier I prospectif et dveloppement portuaire du SMNLR
(2002-2003), et surtout notre stage au Service Atelier , nous a permis de mieux apprcier limportance dune
gestion nous a aides m
maritime CGMS (Comptoir Gnral Maritime Stois).
25
des flux documentaires et dinformation dans un systme portuaire, en loccurrence celui de Ste. Cela ieux orienter nos recherches de thse. Nous ritrons cette occasion, notre reconnaissance
pour laccueil et les conditions de travail offertes par le SMNLR, la Capitainerie du Port de Ste et lagence
33
-
Les objectifs de ltude
Cette tude est mene dans le cadre de lanalyse des performances de la logistique des ports
gabonais pour un meilleur traitement des marchandises. Le questionnaire que nous avons
labor, reprsente aussi un outil de sensibilisation la communication et lutilisation des
technologies de linformation et de la communication. Il a t adress un chantillonnage
t, de loprateur
portuaire concessionnaire, de loprateur public gestionnaire des ports de la commune
dOwendo
Tableau 2 - ute
constitu doprateurs conomiques, du personnel de la capitainerie du por
(tableau 2).
Echantillon de la population enq
Entreprises Direction/service Nombre de personnes interroges
Service mouvements des navires 7 Direction de lExploitation 5 Direction Informatique organisation 1 Direction Technique 3 Direction gnrale 3
SIGEPRAG
Direction administrative et financire 2 Direction de la communication et des relations internationales 2 Dpartement suivi des mouvements des navires 3 Capitainerie 1 OPRAG
Dpartement sret/scurit 6 Commune dOwendo Service du personnel 1 Douanes Inspection 2 PAF Service de limmigration 2
Service Shipping (SDV) 2 Service ressources humaines (SDV) 2 Entreprise de pche 1 Oprateurs conomiques
Service manutention (Getma) 3 SAREP Service remorquage 2 Armateurs 2 Autres 2 TOTAL 53
Lobjectif est de tenter de mesurer la performance des quipements portuaires, des
ressources humaines, de la gestion de linformation et de leur impact sur le traitement du
navire et de sa cargaison au port. Nous avons spcifiquement mis laccent sur lidentification
des modalits de la circulation de linf
liorer la
rotation des navires et le traitem
ormation entre oprateurs acteurs des ports. Nous
avons aussi cherch comprendre comment ceux-ci rcuprent les informations et, surtout,
comment ils les utilisent dans le cadre de la performance globale. Il sagit de cerner les
actions et les moyens mis en uvre pour grer linformation dans le but dam
ent des marchandises.
Mthodologie de lenqute
34
-
En 2000 et 2004, nous avons commenc prparer notre terrain dtude par des observations
et des entretiens pour mieux comprendre lorganisation des ports gabonais. A la suite de leur
privatis r le terrain. A ce titre, nous
avons
n loccasion de renforcer nos connaissances sur le fonctionnement des ports du
Gabon.
dehors des explications classiques (manque de temps, trop de travail, etc.),
ertains ont prtendu que ces questions ne relevaient pas directement de leur domaine
us rapprocher des pilotes ou des oprateurs
conomiques qui sont plus enclin nous rpondre. Par ailleurs, de nombreuses questions
nont pas eu de rponses (activits portuaires, communication entre acteurs, circulation de
linformation), du fait de lignorance de nos enquts sur le sujet. Des personnes nous ont
aussi fait part de leur crainte de reprsailles.
Pour complter notre recueil dinformation, nous avons opt pour des entretiens
directs et les observations pour comprendre le phnomne de la communication et de la
circulation de linformation dans le systme portuaire gabonais. A ce titre, nous avons
interrog cinquante personnes, dont 17 cadres, 22 agents de matrise et 15 employs (tableau
3). La hirarchisation professionnelle tient compte des fonctions occupes et des tches
effectues par les diffrents acteurs concerns.
personnes interroges
cat gories socioprofessionnelles Nombre de personnes interroges
ation partielle, nous nous sommes nouveau rendu su
ralis une enqute entre juillet et aot 2006. Nous nous sommes appuyes sur une
premire dmarche de prise de contact avec les personnes que nous estimions occuper une
place cl dans lorganisation ; puis, sur un questionnaire ; enfin sur des entretiens directs. Le
stage effectu SIGEPRAG - Gabon, oprateur priv concessionnaire des ports gabonais,
nous a don
En ce qui concerne nos entretiens, nous avons suivi la grille du questionnaire. Nous
avons aussi reprsent graphiquement certaines donnes pour amliorer la visibilit du texte.
Sur vingt questionnaires ventils, nous avons pu en rcuprer neuf. La plupart de nos
interlocuteurs les ont gardes par-devers eux en dpit de plusieurs relances pour rentrer en
leur possession. En
c
dactivit et nous ont demands de no
Tableau 3 - Rpartition des catgories socioprofessionnelles des
Agents cadres 17
Agents de matrise 22 Agents dexcution 15
Difficults de lenqute
Nous avons rencontr des blocages divers de la part des reprsentants de la commune
dOwendo et des forces de lordre implantes proximit des ports dOwendo. Ces blocages
taient surtout dus au non-respect des procdures administratives. Malgr la lettre de
recommandation que nous avons obtenu de SIGEPRAG, ces administrations ont exig des
35
-
lettres
formations :
des assembles gnrales, des comits de
irection ;
r linformation de proximit et
celle distance (figure 4). La premire, celle qui est transmise verticalement, cest--dire de la
hirarc
de demande daudience pour rencontrer leurs personnels. Pendant que les demandes
suivaient leur cours dans les circuits administratifs, quelques personnes soucieuses du
dveloppement du pays, nous ont accord leur temps en rpondant nos questions et en
acceptant dtre accompagnes dans leur travail.
a.2. Interprtation des rsultats de lenqute
Lanalyse qui suit indique toutes les catgories de lchantillon qui ont rpondu aux
questions poses ou expliques leur rle dans le fonctionnement des ports.
Au cours de notre enqute nous avons relev trois types din
- linformation lie lenvironnement de travail que nous valuons 40 %. Elle
concerne par exemple la propret du port, des locaux, le problme de lajustement et de la
qualification demande, etc. ;
- linformation relative au fonctionnement de lorganisation de travail, que nous
estimons 20 %. Elle porte entre autres sur le portail qui nest pas ouvert rapidement
lapproche du train ; des pilotes qui ne disposent pas dun bureau, le manque de moyens
roulant et de communication pour les agents de la police portuaire ;
- linformation sur le service rendu (environ 40 %) est celle qui nous intresse
particulirement et sur laquelle nous porterons notre attention. Nous pensons que si
lenvironnement proche est amlior, les centres dintrts seront dplacs vers linformation
relative au service rendu. Cela rduirait les dperditions dinformation et augmenterait la
qualit des services rendus aux utilisateurs des ports commerciaux gabonais.
Notre enqute nous a aussi amens au constat ci-aprs :
- lexistence dune certaine culture de partage de linformation dans le systme des
ports gabonais. 68 % des personnes interroges disent se partager linformation au cours des
confrences portuaires journalires, contre 11 % lors des runions de direction et 7 %
loccasion des sminaires, des notes de service,
d
- linformation circule selon un schma mettant en valeu
hie vers les collaborateurs et vice versa, circule assez bien. Cependant, elle peut tre
amliore (par exemple travers des runions entre personnes de mme niveau.) Cest un
effet de systme qui nest pas propre aux ports gabonais. Il sobserve quasiment dans toutes
les organisations.
36
-
Figure 4 - Schma de circulation de linformation
Gisle, Makila-Magambou, enqute de terrain, juillet -aot 2006
La seconde qui concerne une circulation transversale lest beaucoup moins. En effet,
les personnes devant assurer le relais, notamment les chefs de services, ne remplissent pas
toujours leur rle de vecteur de transmission. Ils ne rpercutent pas souvent linformation
lensemble de leurs collaborateurs, en particulier ceux qui ne sont hirarchiquement rattachs
eux. Il est par consquent ncessaire de mettre en uvre la connexion des systmes
informatiss pour amliorer la communication distance et favoriser une logistique portuaire
performante.
Au niveau du port, la confrence portuaire reste ce jour et, dans les conditions de
dveloppement actuel, le seul moyen fiable pour diffuser une information. Cette information
concerne seulement les mouvements des navires et les campagnes dentretien des plans deau.
Dautres types dinformation lis par exemple la scurit ne sont pas diffuss. Le cas du
passage des trains marchandises en est une illustration. En dpit des risques que cela
comporte, les utilisateurs des ports dOwendo ne sont pas informs par la socit gestionnaire
du Transgabonais, la SETRAG, des horaires de circulation des trains. De ce fait, de
nombreuses personnes sont toujours surprises lorsque les trains traversent la zone portuaire et
son domaine. Une collision entre une voiture et un train sest mme produite sous nos yeux en
juillet dernier. Heureusement, il ny a eu que des dgts matriels.
Outre la communication formelle par le biais des supports comme les notes de
services, la confrence portuaire, nous avons aussi not lexistence dune communication
inform tion dans le port, etc.). Plus de 80 % des
inform anire informelle dans les ports gabonais. Le Commandant
du port dOwendo dit que la communication informelle est la plus efficace pour diffuser une
elle (entretiens tlphoniques, interpella
ations sont diffuses de m
37
-
information . Mais nous remarquons que plus de 80 % des personnes ne sont pas trs
satisfaites de la faon dont circule linformation sur la place portuaire.
bilit hirarchique qui repose
ur la promotion interne. Ce sont des cadres maison . Leur souhait commun est de
vons
n effet rencontr ici et l des cas dinadquation entre postes occups et comptences
requise
b. L
its
export
vue une autre mme si la source est parfois la mme. Nous avons aussi consult les textes
e loi (annexe 4).
Lanalyse des flux dchanges, pose constamment le problme de la statistique. La
statistique dsigne lexpression quantifie des phnomnes conomiques. La fiabilit des
Par ailleurs, lenqute rvle aussi lexistence dune mo
s
bnficier de formations complmentaires qualifiantes adaptes leurs fonctions. Nous a
e
s. Il apparat que les amliorations apporter en terme de formation sont ncessaires
pour faciliter la communication, donc linterprtation de linformation.
Lenqute souligne galement un besoin damliorer lenvironnement de travail,
notamment lextension des quais et lamnagement des aires de stockage, lacquisition
dquipements de manutention, le renforcement des mesures de scurit et de sret ;
lacquisition des moyens de communication, etc.
exploitation dautres sources de donnes Nous avons eu recours aux statistiques fournies par la Direction de lExploitation de
SIGEPRAG. Ces statistiques concernent essentiellement les ports dOwendo. Notre
interlocuteur SIGEPRAG (Libreville) na pas russi obtenir les statistiques de Port-Gentil.
Aussi, pour complter nos donnes, avons-nous utilis celles figurant sur la publication de la
Direction Gnrale de lEconomie, appele Tableau de bord de lconomie gabonaise.
Elle a t dune grande importance dans lillustration chiffre de notre travail de recherche.
Les donnes sont certes intressantes, mais parfois peu dtailles pour nos besoins. Ils
donnent les volumes totaux des marchandises manipules mais ne prcisent pas les quant
es et importes par chaque port. Il en est de mme des marchandises en transit en
dehors des principaux produits dexportation (bois, manganse, ptrole).
Les donnes contenues dans les mmoires de matrise, les thses de doctorat, certains
priodiques et revues (Cahiers dOutre - Mer, Marchs Tropicaux et Mditerranens,
Transports, etc.) ont galement servi pour la reprsentation graphique ncessaire
largumentation de notre travail. Cependant, leur point commun rside dans le fait que ces
documents ninforment pas sur les origines et les destinations continentales des produits
rpertoris. Il en va de mme des trafics transbords et de la conformit des donnes dune
re
d
38
-
changes dpend de la qualit de lenregistrement des donnes et de la sincrit des
dclarations. La rigueur des contrles est indispensable, particulirement lorsque les
e au Gabon. Il en rsulte que les
donne
tribue fausser les grandeurs
calcul
. Une documentation disparate et malaisment accessible
ire
difficult est lie une documentation centre sur notre thme de recherche souvent disparate
et peu abondante. En outre, linexistence de
marchandises font lobjet dune manipulation manuelle comm
s ne refltent pas toujours les lments qualitatifs souhaits compte tenu des fausses
dclarations et de frquentes omissions. Limportance des fuites statistiques, qui incombe au
premier chef aux responsables de la gestion des transports, con
es, et par voie de consquence, donner une mauvaise apprciation des changes par
conomiques internationaux. Cest pourquoi les faits et les chiffres fournis par les transports
maritimes doivent tre interprts avec prudence. Dailleurs, le manque dinformation et de
fiabilit des donnes sur les transports africains a mobilis les pays membres de la
CMEAOC/TM. Lune des recommandations de la Table Ronde de Cotonou (1992) portait sur
la mise en place dun observatoire rgional de transports pour disposer dune base de donnes
objectives. Lexploitation et lanalyse comparative des lments suivants : cots, dlais, flux
de marchandises, devront faciliter la prise de dcisions par les dcideurs, de mme que
llaboration et le suivi des politiques et stratgies communes de dveloppement du secteur
maritime.
B) DIFFICULTES RENCONTREES
1
La collecte de linformation sest fait avec beaucoup dembches. La prem
banques de donnes et darchivage correct est un
autre problme vcu par la plupart des pays africains. Il serait souhaitable que ces Etats
mettent en place des centres de documentation importants susceptibles daider les chercheurs.
Doter les ports dun systme informatique, les rendraient plus performants. Ainsi, ils
greraient mieux linformation en optimisant convenablement leurs besoins.
Le manque de coopration de certains professionnels rencontrs et leur hostilit
sexprimer constituent non seulement un handicap laccs aux informations, mais aussi un
39
-
frein pour la recherche. Nos questions nous ont valus dtre tax despion et dindsirable
dans certaines administrations. Cest le cas de la compagnie maritime danoise Maersk Line -
Gabon. Son Directeur gnral sest montr trs mfiant notre gard parce quil entendait
protge
ussi rencontr des blocages de la part des autorits portuaires. Ces
blocages taient dus surtout au refus de collaborer prsent sous forme dun manque de
disponibilit au regard des charges professionnelles trop ardues . En effet, la plupart de
avaient trop de travail et pas du tout de temps pour remplir des
uestionnaires . Aussi, nous demandaient-ils de le leur laisser pour le rcuprer plus tard.
llu les relancer plusieurs
communication modernes (tlphone, fax et Internet). Nous avons procd des entretiens
tlphoniques avec quelques personnes travaillant dans des organismes et administrations
r linformation conomique et les intrts de son entreprise. Cela est dommage.
Dautant plus que cette entreprise26 aurait pu reprsenter un terrain dobservation privilgi
pour mieux comprendre limpact des technologies de linformation et de la communication
sur la logistique portuaire. De mme, le directeur gnral de Delmas - Vieljeux, lun des
principaux oprateurs de la cte occidentale dAfrique, na pas consentit nous recevoir.
Nous avons a
nos interlocuteurs ont souvent manifest leur indisponibilit remplir et/ou rpondre notre
questionnaire, parce qu ils
q
Malheureusement, certains dentre eux, les ont gards. Il nous a fa
reprises pour en rcuprer quelques-uns. Cela a contribu augmenter la dure de notre tude.
2. Lloignement de notre zone dtude Lloignement de notre zone dtude nous a conduit adopter une certaine dmarche.
Il nous fallait dans certaines situations tre guides par notre propre intuition partir dune
observation des faits sur les questions et problmes similaires.
Nous avons galement sollicit laide de certains membres de notre famille pour
contourner la difficult de lloignement de notre champ dinvestigation. Ils ont contribu
collecter linformation et nous fournir des donnes. Ils se sont appuys sur les
questionnaires que nous leur avons transmis. Nous communiquions par tlphone, fax,
courrier postal et plis remis des tierces personnes allant o revenant du Gabon. Dans le
souci de vaincre la distance, notre besoin dobtenir des informations ou des prcisions
complmentaires sur la logistique des ports gabonais, a ncessit lutilisation des moyens de
26 Cest lune des compagnies maritimes de lignes conteneurises la plus importante au monde de part ses services modernes, son quipement de pointe et sa propre organisation.
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-
publiques impliques dans le secteur portuaire. En dpit de leurs promesses de nous fournir de
la documentation, certaines de nos demandes sont restes sans suite jusqu ce jour. Internet
nous permet de communiquer rgulirement avec quelques agents de SIGEPRAG et dtre au
fate de lactualit. Leur collaboration et leur disponibilit ont t bnfiques pour la rdaction
de cette
des informations varies sous des formes
diverses. Ceci est dautant plus vrai que tout individu (chercheur, acteur du dveloppement,
qualit, pertinente pour ses besoins.
Avec les TIC, une vritable rvolution sopre dans le domaine du traitement de
linform
u
es.
tude.
En somme, malgr lloignement de notre champ dtude, nous navons jamais quitt
notre terrain. Car il y a les contacts mails et tlphoniques avec notre rseau relationnel. De
plus, nous avons pu compter sur le dvouement de quelques personnes qui ont accept de
nous aider dans la collecte et la transmission des informations.
IV) CADRE CONCEPTUEL DE LA RECHERCHE
Linformation, sur laquelle nous reviendrons, a toujours t llment essentiel des
projets et des stratgies. De nos jours, le dveloppement dInternet et des messageries
lectroniques (publiques ou prives) donne la possibilit toute personne quipe dun
ordinateur connect au Rseau, de consulter
oprateur conomique, etc.) a droit une information de
ation. Elles constituent un vecteur puissant damlioration de la productivit des
services. De mme, elles participent dans la dynamique de dveloppement dune rgion, dun
pays27.
En logistique, le couplage des TIC avec les systmes dinformation et de la
communication devient lun des organes centraux de ce domaine. Il permet de recevoir
linformation utile, de la stocker, de la traiter, de la restituer, et de la communiquer. Il favorise
la qualit des dcisions logistiques, la sim ltanit et limmdiatet de la communication. Il
sensuit une meilleure coordination et articulation des actions pour grer dans un temps trs
court les problm
A) LINFORMATION, UNE QUESTION DE GEOGRAPHIE
27 LOUKOU, AF, 2005, Tlcommunications et dveloppement en Cte dIvoire lre de la socit de linformation et de la communication , thse de gographie,
41
-
1. Un
langle
anire dont la circulation de linformation intgre la dimension territoriale
et com
portuaires et commerciaux intgrs dans le processus de diffusion.
Linformation permet de suivre la traabilit dun produit. Elle est tmoin de la rotation des
y une liaison entre linformation autour et sur les
ent de cette marchandise. Elle accompagne
et prcde la marchandise. Les donnes sont rassembles une extrmit du parcours
es tout au long de la chane de transport et en loccurrence
ans le
par stockage successif (redondance).
e approche mcaniste de linformation
Bien quunanimement considre comme centrale dans le fonctionnement des
organisations, linformation reste encore un concept flou dont il est difficile de cerner les
proprits. Cette difficult est souligne par E. Morin qui voque laspect
camlonesque 28 de la notion. La communication et linformation sont traites sous
de la thorie mathmatique de Claude Shannon. Celle-ci a pour objet ltude du
mouvement de linformation. Il sagit dune dfinition la fois physique, quantitative et
statistique. Cette thorie est base sur la mesure, le codage et le transport des signaux
(essentiellement tlphoniques). La mesure de linformation consiste trouver le codage le
plus performant (vitesse et cot) dun message tlgraphique dun metteur vers un
destinataire. Lunit de mesure est le bit29. Il est question ici de quantits dinformation
devant circuler dans un canal. Cette approche mcaniste sintresse uniquement au canal par
lequel transitent les signaux. Elle laisse de ct leur interprtation et leur utilisation dans son
environnement. Pourtant, lanalyse technique de linformation ne peut tre disjointe dune
tude gographique. Dans ltude de la dynamique spatiale, se pose le problme
organisationnel des flux et des moyens matriels concourant leur organisation. Cela revient
sintresser la m
ment son volution et son partage remodlent un cadre spatial donn. La
comprhension dun tel espace ncessite lanalyse des flux et des rseaux dont celui-ci est le
support.
En matire de commerce maritime international, linformation constitue la matire
premire dun processus de cration de richesse. Pour dsigner ces changes, nous
dveloppons la notion dinformation portuaire. Celle-ci contient les donnes et
renseignements
marchandises dans le sens o il
marchandises, ainsi que sur lactivit de dplacem
maritime ; elles sont ensuite utilis
d port de dchargement. Elle marque et constate la circulation des trafics. Elle se
constitue galement en mmoire de rfrence (stockage). Elle rgule aussi la communication
28 MORIN, E, 1977, La mthode , Paris, Editions du Seuil, 29 Bit (binary digit, en anglais) est une unit binaire de quantit dinformation qui reprsente deux valeurs distinctes : 0 ou 1.
42
-
2. Information et dynamique spatiale Les changes dinformation, plus particulirement de linformation portuaire, dans
lespace sont au cur de la dynamique spatiale de la gographique. Cependant, lanalyse de la
circulation de linformation reste encore partielle en gographie. Elle semble demeurer pour
les gographes un sujet dtude peu prsent. Cette rserve disciplinaire proviendrait semble-t-
il de la difficult saisir des phnomnes dnus de matrialit et de relles lisibilits
territor
tuation, les conomistes ont contourn la difficult en rduisant lespace
un po
e quest lorganisation spatiale dun organisme
et la str
iales. A ce propos, H.Bakis reconnat qu il nest pas frquent dassocier la
gographie et les tlcommunications 30 cause de limmatrialit des flux. Pourtant,
linformation est considre comme une activit productive permettant dajouter de la valeur
un produit.
Selon A. Rallet, cet embarras sexplique par le fait que la question croise deux
thmes que lanalyse conomique a longtemps refouls : lespace et linformation 31. Pour
faire face cette si
int et en supposant une totale transparence de linformation , explique-t-il.
Pour J. Lombard et P. Mauny, il ne fait aucun doute en ce qui concerne la parent
conceptuelle entre les tlcommunications et linformation. Ils disent que () aucun
dplacement de marchandises ne se fait sans transmission dinformations. Non seulement
parce que dans la dfinition la plus large du mot, les marchandises sont une forme
particulire dinformation, mais galement parce que le transport se fait sur demande et, par-
l, ncessite une organisation antrieure au dplacement lui-mme 32.
Il est vident que linformation est tmoin des relations et des hirarchies entre
espaces gographiques. Elle porte en germe c
ucturation du territoire, dans un monde o linformationnalisation des conomies
modifie en profondeur lorganisation spatio-temporelle des firmes 33. La fluidit des donnes
et la matrise de linformation deviennent ainsi des facteurs dterminants de gain de temps et
de comptitivit. La comprhension de lespace suppose une analyse des rseaux. Celle-ci
donne loccasion de saisir la place de linformation dans la formation et la dfinition des
systmes spatiaux. Dans ces conditions, les flux intressent les gographes, soit dans leur
30 BAKIS, H, 1984, Gographie des tlcommunications , Paris, PUF, QSJ ?, n 152 31 RALLET, A, 1987, Tlcommunication et organisation des activits : une problmatique conomique , Netcom, n 1 32 LOMBARD, J et MAUNY, P, 1997, Flux de marchandises et flux dinformation, espace (s) de production des transports routiers de marchandises , Netcom, vol. 11, n 2 33 LE BOULCH, JL, 1993, Transportabilit de linformation technologique et insertion spatiale des firmes , LHarmattan, p. 67
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-
matrialit (changes commerciaux, mouvements de populations, etc.), soit dans leur
immatrialit (changes dinformation, changes dides, etc.). Cela implique la
description et la disposition des phnomnes dans leur dimension spatiale, objectif essentiel
ultes analysent laspect
organis
gique et logistique employe de faon complmentaire par les
penseu
des plans militaires, cest--dire lexcution des combinaisons de la stratgie et de la
tactique 35. Il sagit de lart de combiner tous les moyens de transport, de ravitaillement et
dhbergement des troupes. Cette dfinition fait non seulement apparatre la notion de
mouvement mais, aussi celles dapprovisionnement, dimplantation, etc. Dans le monde de
de la gographie.
La plupart des travaux en gographie que nous avons cons
ationnel du transport ; il sagit des rseaux et des infrastructures mis la disposition
des usagers, de la nature des produits dplacs, du matriel de transport lui-mme, du jeu des
diffrents acteurs. Lintrt de ces tudes porte sur lorganisation du rseau de la circulation
physique des marchandises et des hommes. Ces dernires mettent aussi laccent sur limpact
des rseaux de transport dans la localisation et la rpartition spatiale des activits
conomiques.
B) LA LOGISTIQUE
1. Contexte historique
Depuis une quinzaine dannes, la logistique connat un vritable engouement aussi
bien dans les milieux scientifiques, industriels que commerciaux. Son intrt se confirme
deux niveaux : la multiplication des recherches et des tudes sur ce thme, dune part, et son
implication dans le processus de planification stratgique, dautre part.
Le concept nest pas tout fait nouveau. Le retour aux sources montre que la
logistique a une origine philosophique et, renvoie la logique. D. Tixier et ses collaborateurs
soulignent qu on trouve lo
rs comme Aristote () La pense logique utilise les mots et les phrases comme outils
et la logistique les chiffres et les symboles mathmatiques 34. La logistique et la logique sont
considres comme des sciences du raisonnement correct , prcisent les auteurs.
Au 16me sicle, larme a utilis le terme de logistique pour dsigner lart pratique
34 TIXIER, D et all, 1983, La logistique au service de lentreprise. Moyens, mcanismes et enjeux , Paris, Dunod 35 JOMINI, JF, 1838, Prcis de lArt de la guerre ou nouveau tableau analytique des principales combinaisons de la stratgie, de la tactique et de la politique militaire , Paris,
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-
lentreprise daujourdhui, la logistique signifie toujours lart de combiner les divers moyens
de faon logique.
La logistique a donn lieu a une lente volution ds la fin de la Seconde Guerre
mondia
rance
jusquau milieu des annes 1970. Elle privilgie les techniques lies au traitement physique
agisse des stocks, dorganisation des tournes ou de la
ncement.
hargeurs
industriels et commerciaux, cest--dire les expditeurs de marchandises, vont ainsi
de difficult conceptuelle qui entoure la logistique
ds lor
acadmique, elle est aussi professionnelle. Certes, les dfinitions sont partiellement
le. En effet, aprs une priode de stabilit, voire de rgression, la logistique apparat
aux Etats-Unis dans les annes 1960 la suite des travaux mens par lAmerican Marketing
Association. La logistique revt essentiellement une dimension oprationnelle limite la
mise disposition de moyens matriels et humains pour assurer un soutien efficace la vente
et, ultrieurement la production. Cest cette approche qui domine galement en F
des flux de marchandises, quil s
dfiniti n des procdures dordonnao
Depuis le dbut de la dcennie 1980, la logistique connat un dveloppement rapide.
Le mouvement touche en priorit les firmes du secteur agro-alimentaire qui comprennent,
au vu de la faible valeur ajoute des produits, que leur comptitivit dpend dune matrise
rigoureuse des cots de distribution physique. La dmarche logistique stend ensuite aux
autres secteurs de biens de grande consommation puis, de prs ou de loin, lensemble de
lindustrie et du commerce intgr et associ. Confronts au double dfi dune rduction des
cots logistiques et dune augmentation oblige de la qualit de service, les c
reprendre leur compte lapproche en termes de profit global pour conforter leurs positions
vis--vis des concurrents prsents et futurs 36.
2. Une approche fonctionnelle des oprations
Chercheurs, commerciaux et industriels ne semblent pas ignorer les principaux
mcanismes et enjeux de la logistique. Cependant, la relative jeunesse de la discipline pose le
problme de sa conceptualisation. A ce propos, D. Tixier et ses collaborateurs font la
remarque suivante: il y a donc une gran
s quon cherche dpasser le niveau de sa mise en uvre. Cette difficult dcoule
directement de la complexit rsultant de ses aspects intgrateurs () 37. En effet, lorsque
lon sen tient lvolution de sa dfinition, on co