Programme d’Actions Intégrées de Recherche en cancérologie pédiatrique
(PAIR Pédiatrie)
Maison de la Chimie - 13 avril 2016
L’Après Cancer• Un sujet de recherche?
Le cancer de l’enfantDonnées épidémiologiques
– Europe : 15 000 enfants/an1
– France : 2000 enfants/an 1300/ an < 15 ans700/ an entre 15-19 ans
soit 156,6 nouveaux cas/an/million d’enfants2
1Gatta G, et al.; EUROCARE Working Group. Survival of European children and young adults with cancer diagnosed 1995-2002. Eur J Cancer. 2009 Apr;45(6):992-1005. 2Lacour B, et al. Incidence of childhood cancer in France: National Children Cancer Registries, 2000-2004. Eur J Cancer Prev. 2010 May;19(3):173-81.
29%
24%11%
8%
6%
6%
5%
4%3% 3% 1%
LeucémiesTumeurs du SNCLymphomesTumeurs du SNSSarcomes des tissus mousT. rénalesT. osseusesT. germinalesRétinoblastomesMélanomes et carcinomesT. hépatiques
Des chiffres de survie
période France1990-1999 75.2% à 5 ans
2000-2007 81,5% à 5 ans
Desandes E, et al.. Eur J Cancer. 2008 Jan;44(2):205-15 , Lacour B, et al. Eur J Cancer Prev. 2014 Sep;23(5):449-57Getta G et al, Eur J Cancer 2009
Nombre de personnes guéries augmente Environ 1 adulte / 1000 (en 2012) 50 000 adultes survivants d’un cancer traité avant 20 ans aujourd’hui en
France En 2014, 1 adulte âgé entre 20 et 45 ans/850 concerné par les complications
d’un cancer traité dans l’enfance (x4 en 10 ans)
• Risque de décès secondaire au traitement estimé à 2% (Garre 94)• Augmentation du taux de mortalité / population normale
(Nicholson 94, Robertson 94, Hudson 97, Mertens 99). rechutes 65%, effets secondaires 23%, Kc secondaires
Justification du suivi a long terme
3 cohortes France:• Euro 2K (IGR, Curie, Centre Claudius Regaud Antoine Laccasagne, Jean Godinot)
Cancer solide 1946-1985 2230 patients• Cohorte Rhône-Alpes (enfants traités à Lyon, Grenoble, Saint-Etienne : Cancers et
leucémies 439 patients• Cohorte LEA (Nancy et Marseille) leucémies traitées depuis 1980 417 patients
Surmortalité 10% a 15 ans et 14% a 25 ans Morbidité ++ Méconnaissance des risques
Justification du suivi a long terme
Justification du suivi a long terme
SALTO Etude de cohorte prospective basée sur 508 patients issus de 2 registres régionaux (425 RA et 83 Auvergne) • cancer primaire diagnostiqué entre 1987 et 1992. 20 ans après Dg . Jeunes de
18-39 ans– 3,5 séquelles/patients déclarées– 2,6 séquelles/patients identifiées– 35% ont un trouble psychologique (seul 20% sont pris en charge)– 89% sont satisfaits du dispositif. – 51% demande une nouvelle Cs SALTO– Du point de vue du médecin traitant
• 88% déclarent souhaiter un référent hospitalier• 61% jugent les CR de cs suivi a long terme utiles
Justification du suivi a long terme
LEA Etude de cohorte . 2385 patients (Marseille et Nice, Nancy,) • Extension secondaire a CF en 2008, Grenoble en 2009, Lyon en 2010, Paris et St
Etienne en 2011• Leucémies diagnostiquées entre 1980 et 2005.
– Incidence cumulée • Hypothyroïdie 17,3% a 10 ans et 24% a 20 ans (Oudin 2015)• Syndrome métabolique 13,4% a 25 ans , 35% a 35 ans (Oudin 2015)• Cardiomyopathie 16% a 10 ans et 27% a 15 ans (Barlogis 2015)• Cataractes 30% a 5 ans, 78% a 20 ans après HDCT + TBI, (Alloin 2014)• Ostéonécroses 6% après Greffe (Girard 2013)
Comité Suivi a Long terme SFCE
Responsables(s) :• Claire BERGER ([email protected])Secrétaire(s):• Olga MOUKOKO (ARC référent/suppléant) ([email protected])• Olivia RICK ([email protected])• HELENE SUDOUR -Bonnange ([email protected])Membre(s) :• Sophie ANSOBORLO ([email protected])• Françoise AUBIER ([email protected])• Claire BERGER ([email protected])• Valérie BERNIER ([email protected])• Jacinthe BONNEAU ([email protected])• Claire BRIANDET ([email protected])• Jacqueline CLAVEL ([email protected])• Nadine COJEAN ([email protected])• Carole COZE ([email protected])• Anne-Sophie DEFACHELLES ([email protected])• Charlotte DEMOOR-GOLDSCHMIDT ([email protected])• Catherine DEVOLDERE ([email protected])• Cécile FAURE CONTER ([email protected])
Justification du suivi a long terme
• rice FRESNEAU ([email protected])• Fernand FREYCON ([email protected])• Florentina ISFAN ([email protected])• Brigitte LACOUR ([email protected])• Marc-André MAHE ([email protected])• Perrine MAREC-BERARD ([email protected])• Aude MARIE-CARDINE ([email protected])• Gérard MICHEL ([email protected])• Frédéric MILLOT ([email protected])• Odile OBERLIN ([email protected])• Hélène PACQUEMENT ([email protected])• Anne PAGNIER ([email protected])• Catherine PAILLARD ([email protected])• Pierre PHILIPPET ([email protected])• Dominique PLANTAZ ([email protected])• Emmanuel PLOUVIER ([email protected])• Marilyne POIREE ([email protected])• HELENE SUDOUR -Bonnange ([email protected])• Marie-Dominique TABONE ([email protected])
Membre(s) non SFCE :• Pascal AUQUIER ([email protected])• Leonie CASAGRANDA ([email protected])• Florent DE VATHAIRE ([email protected])• Geneviève LYARD ([email protected])• Cécile THOMAS-TEINTURIER ([email protected])
Objectifs d’une surveillance après cancer chez l’enfant
1) Dépister , diagnostiquer et traiter une rechute (court et moyen terme)
2) Identifier et prendre en charge les effets tardifs des traitements (long terme)
3) Dépister et traiter les cancers secondaires
4) Aspect épidémiologique (santé publique)
1) Dépister , diagnostiquer et traiter une rechute (court et moyen terme)
- Guérison = Survie relative à un délai donné fixé à 5 ans- Risque de rechute diminue avec le temps
Délai variable selon pathologie (3 à 10 ans)Possibilité de rechutes tardives
- Rechute curable => traitement de rattrapage
0%
20%
40%
60%
80%
100%
0 2 4 6 8 10 12Années après la 1ère rechute
Rechute locale isolée
Métastases pulmonaires isolées
Métastases thoraciques autres Métastases osseuses isolées
Métastases autres
Objectifs d’une surveillance après cancer chez l’enfant
Les enjeux de la Rechute
• Identifier le niveau de risque et adapter la surveillance– Enjeux médico-économiques– Enjeux psychologiques– Information
• Mieux déterminer les rechutes curables• Diagnostiquer précocement une rechute
– CTC– Imageries (bénéfice / risque)
• Innovations thérapeutiques. Accès aux essais cliniques• Prise en charge psychologique
2) Identifier et prendre en charge les effets tardifs des traitements
Séquelles
Objectifs d’une surveillance après cancer chez l’enfant
Des traitements responsables de séquelles
• Traitements anticancéreux– Chirurgie, – Chimiothérapie, – Radiothérapie, – Greffe de moelle osseuse,
• Soins de support (corticoïdes, antibiotiques…)
Séquelles physiquesSéquelles psychologiquesSocio-professionnellesAltération QdV
50% présenteront des séquelles(Offinger 98, Jereb 2000, Garre 94)
Nécessité d’une surveillance
Childhood Cancer Survivor StudyCancer pédiatrique entre 1970 et 1985 10397 survivants. Questionnaire. Age médian 26.6 ans (18 a 48)
Moyenne RR= 8
Oeffinger, NEJM october 12, 2006
3 groupes à plus haut risque:Tumeur osseuseTumeur cérébraleMaladie de Hodgkin
Pas de plateau
Oeffinger, NEJM october 12, 2006
2/3 ont au moins une séquelle
1/3 ont plusieurs séquelles
Oeffinger, NEJM october 12, 2006
Séquelles cardio vasculaires
• Objectifs suivi a long terme= – dépistage des situations a risque
• Examen clinique, ECG, échographie
– Prévention– Prise en charge précoce
• Risque dépendant des drogues et des doses
• Variation avec l'âge• Risque augmentant avec le temps• Délai médian d’apparition = 19,5 ans
Séquelles rénales
• Objectifs suivi a long terme= – Information– dépistage et diagnostic des dysfonctions– Prévention– Prise en charge précoce
• Types:– Dysfonctions tubulaires– Dysfonction glomérulaires– HTA
• Causes:– Chimiothérapie– Radiothérapie – Chirurgie
• Prévalence et délais d’apparition mal connues
Séquelles endocriniennes
• Objectifs suivi a long terme= – Information– dépistage et diagnostic des dysfonctions– Assurer la transition ped/adultes– Prise en charge précoce
• Types:– Croissance– Puberté– Axe hypothalamohypophysaire– Thyroïde– Pancréas– Os– Métabolisme (obésité, risque cardiovasculaire)
• Causes:– Chimiothérapie– Radiothérapie (gonade, cerebrale)
• Prévalence et délais d’apparition mal connues
Fertilité/ sexualité
Objectifs suivi a long terme=>• Diagnostic et dépistage• Information• Prise en charge infertilité• Prise en charge des insuffisances
ovariennes ou testiculaires• Prise en charge troubles sexuels
Autres types de séquelles
• Dentaires
• Auditives
• Osseuses
• Orthopédiques • Esthétiques
Conséquences psycho-sociales• Répercussions psychologiques• Insertions scolaires et
professionnelle• Vie de famille• Qualité de vie
3) Dépister et traiter les cancers secondairesBerger C, Pediatric Hematology-Oncology, August 2011 (Actualisation 2016)
Cohorte ARCERRA
642907
• Age médian du second cancer 14.2 ans (extr : 2.4 à 34.8 ans)• Interval median entre diagnostic et second tumeur ; 6.5 ans (extr 0.8 jusqu’à 21.9 ans)
Objectifs d’une surveillance après cancer chez l’enfant
Objectifs suivi a long terme=>• Identification patients a risque• Dépistage • Diagnostic précoce• Information• Prévention terciaire
Seconds cancers
Bhatia S NEJM 1996
Prévention tertiaire
4) Aspect épidémiologique (santé publique)• 2 Objectifs
1) Fixer, adapter, moduler le rythme et la périodicité de la surveillance pour chaque tumeur2) Evaluer la qualité des résultats et valeurs des traitements appliqués pour le bénéfice ultérieur des autres malades
• Plusieurs niveaux : Registres population/ Enquêtes hospitalières (CAC) / Recherche clinique (essais contrôlés)
• outils: Enquêtes épidémiologiques / Analyses statistiques / Etudes économiques
Objectifs d’une surveillance après cancer chez l’enfant
Plateforme d'observation des cancers de l'enfant
rnce
Enregistrement national des cancers de l’enfant et de l'adolescentInvestissement d'avenir HOPE-EPI
27
ETIOLOGIEGeocap, Escale, Estelle
BIOCAPBiothèque Nationale Virtuelle
F3CFrench Childhood
Cancer Cohort
COHOPERSuivi des cancers ≥ 2000
LEALeucémies
FCCSST solides < 2000
P AuquierG Michel
F de Vathaire
Suivi a long terme
• Comment?
Le suivi a long terme ailleurs
• USA: Childhood Cancer Survivors Study (CCSS)
• Angleterre : British CCSS
• Suisse : Swiss CCSS
• Nordic Adult Life after Childhood Cancer in Scandinavia study
(ALiCCS)
• Dutch Childhood Oncology Group (DCOG) LATER study
• Italian Study on off-therapy Childhood Cancer Survivors (OTR)
Le suivi a long terme en France
• Différent suivant les initiatives, les régions et les moyens disponibles1
– Pédiatre hématologue seul (leucémies)– Oncologue d’adulte seul (Nantes)– Pédiatre Onco-hématologue + Généraliste (IDF)– Généraliste seul (Bordeaux)– Education thérapeutique du patient = autonomie (Nord)– Pédiatre Onco-hématologue + Interniste (RA)
1 [Objectives and organization for the long-term follow-up after childhood cancer]. Berger C, et al. Bull Cancer. 2015
Aucun modèle parfait
• Consultations de suivi– Manque de disponibilité– Transition Pediatrie/Adulte
• Réseau multidisciplinaire (Cardio, gyneco, endoc, orthoP, ect..)
– Mais nécessité d’une expertise oncologique• Médecin traitant
– Mais nécessité de formation et d’information– Isolé et manque de moyens
L’Après Cancer• Un sujet de recherche?
Questions Persistantes
• Comment surveiller?– Choix des investigations– Rapport bénéfice risque. Aspect économique.
• Combien de temps?– Risque de séquelles augmentant avec le temps
• Qui surveille?– Population croissante– Transition adulte pédiatre
Quelle organisation?
• Pas de modèle unique de suivi• Expériences locales
– Rhône Alpes Auvergne– Ile de France– Nord– Grand Ouest– Aquitaine
• Mais pas de pérennité
Plan Cancer IIAO 2010 et 2011
Obstacles persistants
• Manque d’information
• Patient non convaincu de la nécessité d’un suivi
• Perdus de vue
• Prise en charge financière des soins
• Distance géographique
• Difficulté à trouver praticien adulte
• Financement des organisations
Des pistes
• Identification des patients a risques– Biologie– Prédisposition, Susceptibilité
• Information– Résumés observation (diagnostic, traitements reçus, complications)– Recommandations de suivi personnalisées – PPAC– Outils innovants
• Education thérapeutique– Repérage et gestion des séquelles physiques ou psychologiques– Prévention second cancers
• Les Programmes d'actions intégrées de recherche (PAIR) s'adressent à des problématiques transversales : épidémiologie, prévention, diagnostic précoce, prise en charge des patients et sciences humaines et sociales, ainsi que les questions de recherche clinique, cognitive et transrationnelle liées à une pathologie.
• Ces programmes doivent ainsi permettre d'accroître, à travers la conception des projets, la fédération d'équipes de recherche françaises ayant un regard original sur les questions posées à l'interface de la biologie, de la clinique, de l'épidémiologie, des sciences humaines et sociales, de l'économie et de la santé publique. Cette interactivité entre les disciplines, dans une logique intégrée, doit permettre aux patients de bénéficier plus rapidement des avancées de la recherche.
Le PAIR pédiatrique et l’aprés cancer?
Quelle place pour la Recherche dans l’après cancer?Objectifs du suivi a long terme Axes de recherche
1) Dépister , diagnostiquer et traiter une rechute
• Imagerie • Biologie
CTC• Essais précoces• SHS
médico-économiques Psychologiques Information
2) Identifier et prendre en charge les effets tardifs des traitements
• Recherche clinique a partir des cohortes existantes (France et Europe)
• Génétique: prédisposition• SHS
Développer des outils d’aide a la prise en charge3) Dépister et traiter les cancers secondaires
• Génétique : prédisposition• Prévention• Diagnostic precoce• SHS
4) Aspect épidémiologique • Registres / cohortes• Enquêtes épidémiologiques • Etudes économiques
Souhaits des associations de patients
Poursuivre l’identification des effets secondaires et des séquelles de traitements, et chercher à les réduire.
Recherches sur la préservation de la fertilité (techniques, mais aussi information et organisation de la prise en charge depuis le diagnostic), ainsi que sur la sexualité (sujet inexploré jusqu’ici).
Conséquences à long terme aux plans psychologique, physiologique, familial, social et professionnel après un cancer dans l’enfance.
Quels apports des consultations de suivi à long terme ? Quelle appropriation par les ex-patients devenus adultes des informations transmises dans ces consultations ? Quelles conséquences ? Quelle(s) médiation(s) pour ces informations ?
Quelle prévention des risques de second cancer ? Quelle information pour les familles (source d’anxiété) ? Quelle transmission et appropriation par l’enfant lui-même, devenu adulte, et sur le long terme (risques d’errance médicale) ? Quel rôle pour le médecin traitant ?
9 mars : consultation des associations de patients et de parents d’enfants atteints de cancers et de leucémies
L’Après Cancer• Un sujet de recherche?
OUI !!!!!!
Institut national du cancer ● 52, avenue André Morizet ● 92513 Boulogne-Billancourt Cedex ● France ● Tél. +33 (0) 1 41 10 50 00 ● e-cancer.fr
plus d’informations sure-cancer.fr