Le
Pont Mirabeau
par
Guillaume APOLLINAIRE
Guillaume Apollinaire et le peintre
Marie Laurencin eurent une liaison de
plusieurs années qui prit fin en 1913
Les amants empruntaient souvent
à Paris le pont Mirabeau
d’un domicile à l’autre …
Ce poème fut publié en 1913 dans le recueil « Alcools »
et enregistré par l’auteur sur cylindre en 1914
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
L'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va
Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Guillaume APOLLINAIRE
fut grièvement blessé à la tête
pendant la première guerre mondiale.
Très affaibli,
il mourut en 1918 de la grippe espagnole.
Mais ses paroles demeurent…
… gravées sur le Pont lui-même…
… ou mises en musique et chantées par Léo FÉRRÉ
dans l’album « Paris canaille » de 1953
Fin
© Germain COUPET 2010