UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
FACULTE DE DROIT D’ECONOMIE DE GESTION ET DE SOCIOL OGIE
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DEPARTEMENT : ECONOMIE
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DEA option Monnaie Banque et Finance
Grand mémoire en vue d’obtention du Diplôme
d’Etudes Approfondies
LLEESS FFAACCTTEEUURRSS DDEETTEERRMMIINNAANNTTSS DDEE
LL’’ IINNFFLLAATTIIOONN AA MMAADDAAGGAASSCCAARR
Présenté par : RABEMAHERY Vazo Tina Arivony Nambinintsoa
Soutenu le 19 Mai 2009
Les membres du jury :
• Monsieur RAVELOMANANA Mamy Raoul, Président
Agrégé des Universités en Sciences Economiques
• Madame ANDRIANALY Saholiarimanana, Encadreur
Professeur à l’Université
• Monsieur RAVELOSAONA Harimisa, Examinateur
Professeur à l’Université
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A
REMERCIEMENTS
Tous les efforts ont été déployés pour réaliser ce travail.
Je rends grâce à Dieu pour sa bénédiction.
J’adresse particulièrement mes gratitudes aux membres de jury composés de :
• Monsieur RAVELOMANANA Mamy Raoul , Président
Agrégé des Universités en Sciences Economiques
• Madame ANDRIANALY Saholiarimanana , Encadreur
Professeur à l’Université
• Monsieur RAVELOSAONA Harimisa , Examinateur
Professeur à l’Université
Je tiens également à remercier mes enseignants qui ont bien voulu me dispenser certains
éclaircissements au sujet de ce mémoire.
Ainsi que tous ceux qui ont contribuer de près ou de loin pour l’accomplissement de ce
travail. Parents, collègues, amis…. Soyez en vivement remerciés.
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B
RESUME ANALYTIQUE
Plusieurs théories ont été avancées pour expliquer l’origine monétaire du phénomène de
prix. Depuis la théorie quantitative d’Irving Fisher jusqu’à nos jours, les économistes
n’ont cessé d’apporter des innovations à ces théories. Actuellement, les débats sur ce
propos se concentrent surtout sur la neutralité ou non de la monnaie ainsi que sur la
contrainte de paiement au préalable1. Les attributions de ces débats consistent à
expliquer l’origine précise de la demande de monnaie ou la croissance de la masse
monétaire. Et cela, dans le but de proposer un modèle plus stable et plus adapté dans le
cadre de la politique de lutte contre l’inflation compte tenu des effets dévastateurs de ce
phénomène.
La présente étude se porte sur les facteurs qui déterminent l’inflation à Madagascar.
Partant de l’hypothèse des monétaristes que l’inflation est toujours d’origine monétaire,
la BCM2 base ses orientations politiques sur la théorie quantitative de la monnaie. Le
fait d’affirmer que la masse monétaire est exogène ne mène nulle part face aux effets
induits par l’inflation de nature galopante à Madagascar. Le principal objectif de l’étude
est de déterminer les variables qui peuvent expliquer la croissance de la masse
monétaire.
Pour cela, la détermination des variables à intégrer dans le modèle se base sur
l’équilibre entre la masse monétaire et ses contreparties. Ainsi, les variables qui
influencent l’équilibre ou le déséquilibre des contreparties de la masse monétaire
pourraient déterminer le gonflement de la masse monétaire. Compte tenu de la
définition et des composantes de ces postes, les variables utilisés sont : le taux d’intérêt
monétaire pour les crédits à l’économie, le solde budgétaire pour les créances sur l’Etat
et le solde extérieur pour les avoirs extérieurs nets.
Pour mettre en évidence les relations qui peuvent exister entre ces variables, le modèle
économétrique VAR Structurel3 constitue le cadre plus approprié pour ce type de
régression. Elle consiste à estimer un VAR auquel nous avons imposé des restrictions
1 Cash in Advance. 2 Banque Centrale de Madagascar. 3 SVAR : Sectoriel – Vector Auto Regressif.
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C
sur les effets à long terme de certains chocs. Ces hypothèses basées sur les théories
économiques permettent de décomposer le variable qui nous intéresse en deux
composantes indépendantes : une composante permanente et une composante
transitoire. L’idée se repose sur le fait que le variable endogène subit l’effet des
variables exogènes. Le modèle va permettre de calculer ce qui va se produire s’il existe
une variation de l’anticipation.
Dans cette optique, les réponses de la masse monétaires aux chocs structurels de ces
différents variables sont conformes aux enseignements économiques. Ces analyses ont
fournis les résultats suivants. Bien que le taux d’intérêt et le solde budgétaire, plus
précisément le déficit budgétaire, sont corrélés négativement sur la masse monétaire, ce
qui confirment les théories, tôt ou tard, les chocs sur la croissance du déficit extérieur,
celle du déficit budgétaire et celle du taux d’intérêt vont contribuer au gonflement de la
masse monétaire. Toutefois, en comparaison avec les autres variables, la masse
monétaire réagit plus rapidement suite aux chocs sur le solde extérieur et cette
répercussion au niveau de la croissance de la masse monétaire est de taille considérable.
De plus le déficit de la balance extérieur est corrélé positivement avec la croissance de
la masse monétaire. L’étude sur les contreparties de la masse monétaire nous permet de
tirer la conclusion que les facteurs suivants peuvent déterminer l’inflation à
Madagascar : le déficit chronique de la balance de paiement, le déficit chronique du
solde budgétaire monétarisé par le recours aux financements extérieurs ainsi que le
faible taux d’intérêt et sa variation assez constant sur toute la période. Ces résultats
pourraient également expliquer pourquoi la détaxation, la dévaluation de l’Ariary ou
encore la hausse des prix du pétrole seront à l’origine de l’inflation à Madagascar.
Mots clés : Inflation, hausse du prix, masse monétaire, SVAR, Madagascar,
contreparties de la masse monétaire.
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D
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS .................................................................................................................................A
RESUME ANALYTIQUE ........................................................................................................................B
SOMMAIRE ..............................................................................................................................................D
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ...........................................................................................E
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES........................................................................................F
INTRODUCTION GENERALE .............................................................................................................. 1
CHAPITRE I : ......................................................................................................................................... 12
REVUE THEORIQUE SUR LES DETERMINANTS DE L’INFLATION . ...................................... 12
SECTION 1 CONCEPT DE BASE SUR L’INFLATION ET SES DETERMINANTS.................... 13
SECTION 2 LES DETERMINANTS DE L’INFLATION SELON LES THEORIES DE
L’INFLATION LIEES PAR LA SPHERE ECONOMIQUE. ........ ..................................................... 20
SECTION 3 LES THEORIES MONETARISTES DE L’INFLATION . ............................................ 24
CHAPITRE II .......................................................................................................................................... 47
MODELISATION ................................................................................................................................... 47
DES DETERMINANTS DE L’INFLATION A MADAGASCAR ....... ............................................... 47
SECTION 1 LA SITUATION DE L’ECONOMIE A MADAGASCAR.. ........................................... 49
SECTION 2 : CHOIX METHODOLOGIQUE ................... ................................................................. 58
SECTION 3 : CORRELATION ENTRE MASSE MONETAIRE ET IN FLATION........................ 65
SECTION 4 : MODELISATION DE LA MASSE MONETAIRE..... ................................................. 69
CONCLUSION ........................................................................................................................................ 79
ANNEXES ................................................................................................................................................... I
BIBLIOGRAPHIES ...............................................................................................................................VII
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E
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
AEN : Avoirs Extérieurs Nets
AIC : Akaike Information Criterium
AON : Appel d’Offre Négative
Ar : Ariary
BCM : Banque Centrale de Madagascar
CNE : Créances Nettes sur l’Etat
CRRA : Constant Relative of Risk Aversion
CPP : Créances sur les secteurs Para publics et Privés
DTS : Droits des Tirages Spéciaux
EPM : Enquête Prioritaire auprès des Ménages
FMG : Franc Malagasy
INSTAT : Institut National de la Statistique
IPC : Indice des Prix à la Consommation
IS-LM : Investment Saving-Liquidity Supply of Money
MCO : Moindre Carré Ordinaire
MID : Marché Interbancaire de Devise
NAIRU : Non Accelerating Inflation Rate of Unemployement
PIB : Produit Intérieur Brut
SVAR : Vector Auto Regression – Sectoriel
USD : United State Dollar
VAR : Vector Auto Regression
VMA : Vector Moving Average
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F
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES
Tableau 1 : Progression de prix à la pompe entre décembre 2007 et mars 2008…...52
Tableau 2 : Les positions extérieures de la Banque Centrale……………………….55
Tableau 3 : Les créances nettes sur l’Etat de la Banque Centrale…………………..55
Tableau 4 : Evolution des réserves bancaires……………………………………….57
Tableau 5 : Données utilisées (annuelles de 1989 à 2006)………………………….i
Tableau 6 : Masse monétaire, ses contreparties et IPC trimestrielle de 1997 à 2007..i
Tableau 7 : Estimation par MCO.…...……………………………………………....ii
Tableau 8 : Fonctions de réponses.………………………………………………….iv
Tableau 9 : Estimation des résidus…………………………………………………..vi
Graphique 1 : Evolution de l’inflation et de la masse monétaire…………………..65
Graphique 2 : Evolution de la masse monétaire et de l’inflation en différence
première…………………………………………………………………………......65
Graphique 3 : Evolution des grandeurs du modèle………………………………...71
Graphique 4 : Evolution du taux d’intérêt monétaire entre 1989 et 2007………….71
Graphique 5 :Fonctions de réponses non cumulées………………………………...74
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
1
INTRODUCTION GENERALE
L’inflation infère un sujet de réflexion qui a préoccupé beaucoup des économistes
depuis toujours. André Maurois4 disait que « l’inflation est l’œuvre du diable parce
qu’elle respecte les apparences et détruit les réalités ». Nous pouvons entendre presque
partout que c’est une source d’illusion et d’incertitude macroéconomique, car elle
fausse le processus de décision et entrave la croissance économique. Le phénomène
existe partout, que ce soit dans les pays les plus développés que dans les pays les moins
avancés du monde.
L’inflation, définit comme la hausse généralisée et durable du niveau des prix à
l’intérieur d’un espace donné, suppose un outil ponctuel pour mesurer le niveau des
prix. Il s’agit de l’indice des prix à la consommation (IPC). En effet, dans un territoire
donné, pour une période donnée, chaque marchandise est produite en quantité et dotée
d’un prix. L’indice des prix « en base t » pour une période t’ est la moyenne des prix
entre la période t’ et t, pondérées par les quantités en première période. C’est un indice
synthétique qui sert à mesurer l’évolution de la contre valeur monétaire d’un panier de
consommation des ménages ou tout simplement le coût de la vie. La qualité de l’IPC
dépend de l’étendue des produits recensés, du choix des pondérations et de la prise en
compte du changement de consommation. La hausse de l’IPC signifie l’inflation. Ce
n’est pas que tous les prix ont augmenté, mais en moyenne les prix pondérés par les
quantités produites l’année de base ont augmenté. En pondérant avec les quantités, le
nombre des prix qui ont augmenté excède le nombre des prix qui n’ont pas augmenté.
C’est le cas si tous les prix auraient augmenté.
L'inflation doit être distinguée des autres processus qui affectent également le niveau
général des prix. A savoir, la désinflation qui consiste à la réduction de l’inflation ; la
déflation, c’est la baisse des prix et du PIB en volume ; la stagflation ou l’accélération
de l’inflation et de la croissance du chômage ; et l’hyperinflation.
La classification des inflations est déterminée par leurs taux. Nous citons l’inflation
larvée, avec un taux de moins de 5% ; l’inflation ouverte pour un taux entre 5% et 10%
et l’hyperinflation pour un taux en dessus de 10%. Les contextes dans lesquelles elles
ont pris naissance différencient également les inflations. En effet, il y a l’inflation de
4 André Maurois : écrivain français (1885-1967)
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
2
développement issue des forts investissements et l’inflation de sous développement
issue d’une pénurie. L’inflation peut être également structurelle ou conjoncturelle.
D’où vient l’inflation ? C’est là qu’une multitude de théories interviennent. La première
source que nous allons mentionner est l'inflation par les coûts, suite à un choc d'offres.
En effet, une augmentation trop forte des salaires peut engendrer une inflation par les
coûts. C'est le cas lorsque les salaires accroissent plus vite que les gains de productivité,
les entreprises augmentent les prix pour récupérer leurs profits. La notion de boucle
prix/salaire est la thèse des néo cambridgiens, parmi lesquels nous citons Kaldor5,
Pasinetti6. L'inflation par les coûts salariaux peut également résulter d'une augmentation
de la fiscalité. L'inflation par les coûts peut aussi prendre la forme d'une inflation
importée, suite à des chocs pétroliers ou d’une politique de dévaluation.
L’inflation de productivité constitue une autre forme d'inflation par les coûts. Notons
que la productivité en valeur étant représentée par le rapport entre la valeur produite et
la valeur des ressources utilisées. L’augmentation de la productivité signifie que
l’entreprise produit avec moins de ressources. Le raisonnement est le même pour la
productivité en volume. Cette théorie a été introduite par Kolm7 en 1970 (« l'inflation de
productivité »). Cela signifie que dans les secteurs à faible gain de productivité, les
hausses des salaires risquent d'être supérieures au gain de productivité : les
entrepreneurs de ces secteurs risquent de rétablir leurs marges en augmentant les prix.
Cette théorie suppose l’existence d’un secteur de nature inflationniste.
5 N Kaldor (Budapest, 12 mai 1908 - Papworth Everard, Cambridgeshire, 30 septembre 1988) est connu pour avoir été l'un des principaux économistes keynésiens de l'école de Cambridge. Il a développé le concept d'optimum de Kaldor-Hicks pour la comparaison des politiques sociales. Kaldor fait également des propositions sur la fiscalité : selon lui, un seul impôt sur la dépense pourrait remplacer tous les autres, tout en respectant l'objectif de justice sociale et l'efficacité économique. Il conviendrait de prendre en compte le flux de dépenses annuel qui dépasse largement le revenu imposable (patrimoine, avantages en nature ...). On déterminerait ensuite, pour chaque individu, ses encaisses en début d'exercice (monnaie, actions, gains, profits, emprunts ...), dont on retrancherait les remboursements, les investissements. On obtiendrait alors la " dépense imposable" sur laquelle serait calculé l'impôt. Celui-ci serait alors réellement basé sur le niveau de vie et prendrait en compte tous les revenus tout en favorisant l'épargne et l'investissement (non taxés). Il reste cependant un problème d'accès à toutes ces informations confidentielles.
6 Passinetti 1961, avec Kaldor il a établit le model d’équilibre dynamique. 7 S Kolm « Inflation de productivité » Revue Economique, novembre 1970, vol. XXI, n° 8
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
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Elle a donné lieu, en effet, à deux autres extensions. A savoir, le modèle de Baumol8
(1967). Selon lequel, une inflation de productivité doit surgir dans le secteur des
services dont les salaires sont entraînés à la hausse du fait des gains de productivité du
secteur industriel. Le tertiaire serait un secteur inflationniste car les gains de
productivité y sont faibles. La deuxième extension s’agit du modèle économique
scandinave, selon lequel le secteur exposé se caractérise du fait de la concurrence par de
forts gains de productivité, tandis que le secteur protégé génère de faibles gains de
productivité, il est donc de nature inflationniste.
L'inflation peut également résulter d'un accroissement de la demande globale. En effet,
si à court terme l'offre étant inélastique, les prix augmentent suivant la logique de la
fameuse loi de l’offre et de la demande. Dans la théorie keynésienne, l'inflation par la
demande surgit seulement lorsque l'économie se trouve en situation de plein-emploi9.
Les keynésiens introduisent la notion de Gap inflationniste : tant que l'économie n'a pas
atteint le plein emploi, l'offre est parfaitement élastique et tout accroissement de la
demande entraîne un accroissement de la production. En revanche, dès lors que les
facteurs de production sont pleinement utilisés, toute augmentation de la demande se
traduit par une hausse du niveau général des prix et donc l’inflation. Pour Keynes, ce
sont les conditions du crédit, en particulier le taux d’intérêt, qui influencent les dépenses
des agents, donc l’activité économique et donc l’inflation. Il tente de justifier le taux
d’intérêt par la récompense du renoncement à la liquidité.
Selon les tenants de la théorie quantitative, l'inflation par la demande s'explique par une
création monétaire excessive ou la croissance excessive de la masse monétaire,
supérieure à l’augmentation de la production. C'est l'équation de Fisher10 : MV = PT.
Milton Friedman, étant le chef de file du courant monétariste, tentait de réhabiliter la
8 W Baumol est un économiste américain né 26 février 1922. Fondateur de la loi de Baumol. Selon cette loi, l'économie en concurrence pure et parfaite est modélisée en deux secteurs :le secteur progressif qui se caractérise par une forte progression des gains de productivité, une forte intensité capitalistique ainsi qu'un haut niveau des salaires ; le secteur archaïque qui se caractérise à contrario, par une faible progression voire une stagnation des gains de productivité, une faible intensité capitalistique ainsi qu'un bas niveau des salaires.
9 La théorie de plein emploi, « comment financer la guerre » Keynes 1940 10 I. Fisher (1867-1947). Économiste américain, mathématicien de formation. Sa théorie du taux d'intérêt et sa reformulation de la théorie quantitative de la monnaie (Le Pouvoir d'achat de la monnaie, 1911) font partie de ses grands apports à l'économie néo-classique
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
4
théorie quantitative de la monnaie dans les années 1960. Pour cela, il accordait une
large place pour l’étude de l’inflation. Où il tentait de démontrer la validité de la théorie
quantitative de la monnaie par des évidences empiriques. A l’issue desquelles, il n'hésite
pas à affirmer que « l'inflation est partout et toujours un phénomène monétaire »11. Cette
inflation monétaire résulte elle-même de diverses causes dont la monétarisation du
déficit budgétaire. Les néo-classiques maintiennent l’hypothèse monétaire.
L'inflation par la demande peut être accentuée par les comportements d'anticipation des
agents. On parle de prophétie autoréalisatrice.
Les effets de l’inflation dans la vie quotidienne paraissent assez évidents, surtout
qu’elle affecte directement les principaux variables économiques et en particulier, notre
pouvoir d’achat. En parlant de consommation, l'inflation peut avoir un effet dépressif,
l'agent diminue sa consommation pour reconstituer son encaisse réel, c'est l'effet Pigou12
ou effet d'encaisse réel. Mais l'inflation peut aussi stimuler la croissance, par un effet
d'anticipation.
Dans un contexte d'ouverture sur l'extérieur et de changes fixes, l'inflation est souvent
condamnée au nom de la compétitivité. En dégradant la compétitivité, l'inflation
contracte les exportations qui constituent une part de la demande globale. Elle crée un
climat d'incertitude et dans ce cas elle est un facteur non favorable à la croissance.
Pour ce qui est de l'épargne, l'inflation a un effet sur l'arbitrage entre placement
financier et placement en actif réel, en faveur du dernier.
L’inflation entraîne également des modifications sur la répartition des revenus. Certains
agents se trouvent pénalisés, car leurs rémunérations réelles vont être détériorées. Il
s’agit surtout des détenteurs de revenus fixes mal indexés sur l’inflation, comme les
retraités ou encore les rentiers. D’autant qu’en période de forte inflation, les taux
11 « Inflation et système monétaire » Friedman 1969
12 L’effet Pigou est une notion qui relève de l'économie. Il est aussi connu sous le nom d'effet d'encaisse réel. Le mécanisme de cet effet Pigou repose sur l'idée que l'augmentation de (M/P) accroît la richesse des agents, lesquels se sentant plus riches, consomment et investissent plus. La logique des enchaînements est le suivant : O>D => P- => (M/P) + => D+ => P+ où D=C+I
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
5
d’intérêt sont faibles, voire négatifs. Comme Fisher l’a évoqué dans la relation taux
d’intérêt / inflation.
A coté des agents perdants, il y a aussi des agents qui en tirent partie. C’est le cas des
agents endettés et dont les dettes ne sont pas indexées parfaitement et immédiatement
par l’inflation. Le transfert de revenu joue en faveur des débiteurs. Tels les
entrepreneurs ou l’Etat comme le soulignait Keynes.
Entre l’inflation et la croissance économique réelle, la relation n’est pas forcement
négatif En réduisant les taux d’intérêt réels, l’inflation favorise le recours à
l’endettement des entreprises et des ménages pour financer la consommation et
l’investissement. Nous appelons ceci « effet levier ». Si nous nous referons sur les
fondements de la théorie keynésienne, l’inflation peut apparaître comme symptôme de
forte croissance, du fait qu’elle n’apparaisse qu’en période de plein emploi et lorsque le
travail est entièrement mobilisé. Pour Keynes, l’inflation et le chômage ne peuvent
coexister.
En effet, au cours des années 1950, les analyses keynésiennes se sont appuyées sur les
travaux de Phillips13 pour mettre en évidence une relation inverse entre inflation et
chômage. Samuelson et Solow14 ont poursuit ce sentier et ont postulé l’existence d’une
relation d’arbitrage entre ces deux phénomènes. Mettant ainsi la politique économique
face à un dilemme. Les hausses de salaires ne génèrent pas d'inflation si elles
correspondent aux gains de productivité. Ce prolongement de Phillips par Samuelson
constitue en fait, l’un des fondements des politiques de relance pratiquées durant les
années 1960. A l’image des politiques de stop and go britanniques15 : lorsque le
13 Phillips a voulu vérifier la théorie de l’excès de demande, il a aboutit à la fameuse « courbe de Phillips » qui décrit une relation inverse entre la stabilité des prix et le plein emploi. 14 Samuelson (prix Nobel 1970) et Solow (prix Nobel 1987). Ils soutiennent que si, à court terme, il existe bien une relation positive, à long terme, la courbe devient une droite verticale. Un gouvernement qui relancerait l'économie ferait reculer dans un premier temps le chômage mais au prix d'une inflation plus élevée. L'adaptation des agents à plus d'inflation ramènerait à long terme le taux de chômage à son niveau " naturel ".
15 La politique de stop and go : une politique conjoncturelle. Selon laquelle on cherche a freiner l inflation dans un premier temps, en diminuant les dépenses publiques et augmentant les taux d’intérêts (mesures austères) Résultat; Baisse de l’inflation mais hausse du chômage (stop). Et dans un second temps: on reprend les dépenses publiques et on baisse les impôts. Résultat: Baisse du chômage (mais uniquement a Court Terme) (go)
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
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chômage augmente, les pouvoirs publics relancent l’activité, au risque d’un dérapage
inflationniste ; lorsque l’inflation s’accélère, une politique restrictive est menée, ce qui
se traduit par une hausse du chômage.
Mais les monétaristes ont remis en cause la courbe de Phillips et ces fondements des
politiques keynésiennes. En effet, ils nient l’existence d’un arbitrage entre inflation et
chômage. Friedman montre que l’arbitrage existe seulement à court terme et disparaît à
long terme en s’appuyant sur le concept d’anticipation adaptative. En effet, si les
autorités s’engagent dans une politique de relance, ils vont baisser le taux d’intérêt. La
hausse de prix va entraîner une baisse en terme des salaires réels. Pendant une courte
période, les gens sont victimes d’illusion monétaire. C’est-à-dire qu’ils ne s’aperçoivent
pas de cette baisse au niveau de leurs salaires réels. Compte tenu de cela les
entrepreneurs vont augmenter leur demande de travail, et le chômage diminue en
dessous de son seuil naturel mais uniquement à court terme. Tôt ou tard les agents vont
s’apercevoir qu’ils se sont trompés, ils vont anticiper la hausse de prix et réclamer un
ajustement salarial. Le salaire réel retrouve son niveau de départ et le chômage revient à
son taux naturel avec une inflation plus élevée. A partir de ce moment, il n’y a plus
d’arbitrage possible entre le chômage et l’inflation.
Les nouveaux classiques comme Lucas16, Muth17, Wallace, Barro18, Sargent19, quant à
eux vont procéder à une critique radicale de la relation de Phillips. Selon eux,
l’arbitrage entre chômage et inflation n’existe pas que ce soit à court terme ou à long
terme. Ces auteurs démontrent que tout agent économique procède par anticipation
rationnelle et ne pourra jamais être victime d’illusion monétaire. Dans ces conditions, si
l’État mène une politique monétaire expansive, les agents anticipent immédiatement
16 Lucas 1972 : model des anticipations rationnelles. 17 Muth est le fondateur du concept de l’anticipation rationnelle (1961) 18R J Barro (28 septembre 1944, New York - ) est un macroéconomiste américain de réputation mondiale, professeur d'économie à l'Université Harvard et Fellow à la Hoover Institution à l'Université Stanford. Membre fondateur de la nouvelle macroéconomie classique, il a travaillé sur l'équivalence ricardienne et sur les déterminants de la croissance économique
19T J. Sargent, né en 1943, est un macroéconomiste américain reconnu. Il a travaillé en particulier dans les domaines des séries temporelles, des politiques monétaires, et des anticipations rationnelles.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
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l’augmentation du taux d’inflation et réclament aussitôt une hausse de salaire. De ce
fait, la relance se traduit uniquement par une augmentation du chômage.
Les thèses monétaristes ont retenu l’attention, à l’occasion de la crise des années 197020,
marquée précisément par l’instabilité de la relation de Phillips. Face à ces remises en
cause théoriques et empiriques, les keynésiens contemporains avancent plusieurs
arguments pour rendre compte de l’instabilité de la relation de Phillips. Comme quoi la
stagflation résulte de la coexistence des secteurs de l’économie qui se trouvent en
situation d’excès d’offre, ce qui provoque le chômage, alors que d’autres secteurs sont
confrontés à une situation d’excès de demande, ce qui crée des tensions inflationnistes.
Tous ces débats ont amené les économistes de nos jours à mettre en œuvre des études
plus approfondies, particulièrement, sur les déterminants de la croissance de la masse
monétaire. A l’heure actuelle, les débats théoriques se concentrent surtout sur la
neutralité ou non de la monnaie et l’hypothèse de « cash in advance » initié par Lucas
en 1978 et repris par Svensson en 1985.
Nous venons de mentionner les différentes théories concernant les sources et les effets
de l’inflation. En principe, la discussion sur ces théories débute sur la base de la
neutralité de la monnaie. Compte tenu de toutes ces théories énoncées, nous pouvons
nous poser une question telle que : l’inflation est – elle une fatalité ?
Les effets néfastes de l’inflation ne sont plus à démontrer. Ce qui nous préoccupe c’est
de savoir comment agir ? Nous pourrons également soulever la question : sous quelles
conditions les effets de l’inflation pourront nous être utiles ? Puisque l’inflation n’est
pas qu’une mauvaise chose. Pour cela, il est intéressant d’étudier le cas de Madagascar.
Etant donné que Madagascar compte parmi les pays les plus pauvres du monde où
l’inflation n’a jamais été synonyme du bien – être. Ceci s’explique par le fait que
pendant une période assez large Madagascar n’a connu que des hyperinflations. Réduire
le taux d’inflation constitue l’une des langages courants dans les différentes stratégies
de lutte contre la pauvreté. Le problème c’est que si les causes sont multiples il ne faut
pas se tromper sur la mesure. S’il n’y a pas de diagnostic, le remède ne va pas être
20 La crise des années 70 à cause de l’application de la politique discrétionnaire, politique qu’il a fallu abandonner à cause du biais inflationniste et du problème d’incohérence inter temporelle. Cf : Barro et Gordon 1983.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
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efficace. Tel est l’intérêt de mener une étude sur les facteurs déterminants de l’inflation
à Madagascar. Surtout que Madagascar est fervent adepte des enseignements
monétaristes, il est très important de savoir si nous sommes partis sur le bon chemin ou
est ce que nous devons dévier un peu pour atteindre une situation bien plus meilleure
que là où nous somme actuellement.
Qu’est ce qui détermine alors la hausse des prix à Madagascar ?
Trop souvent, nous accusons la hausse du prix du pétrole ou du prix du riz ou encore le
prix des produits de première nécessité et très récemment le prix de l’eau et de
l’électricité comme principale source de la hausse des prix à Madagascar. Ce sont en
effet des produits stratégiques qui incitent le comportement des distributeurs. Et c’est
peut être significatif si nous admettons l’hypothèse que les prix de ces produits sont
déterminés de façon exogène.
Des études empiriques qui ont été mené antérieurement montrent que la hausse de
l’inflation est fortement corrélée avec la variation du taux de change nominal et réel. Le
taux de change réel constitue en fait un variable clé dans le processus d’ajustement
structurel car il détermine principalement la compétitivité. En effet, il existe une
corrélation de causalité à double sens entre l’évolution à long terme du taux de change
et celui de l’inflation. Lorsque l’évolution du taux de change dépasse un certain seuil,
cela provoque un effet mécanique sur les prix des produits importés car ces prix sont
évalués en monnaie étrangère, en l’occurrence, en devise. De ce fait, les opérateurs
malgaches sont amenés à réviser leurs tarifs qui sont libellés en monnaie nationale (en
l’occurrence l’Ariary) pour ne pas enregistrer trop de pertes et pour gagner plus en
terme de compétitivité. Par la suite, un groupe de biens échangeables est soumis à la
pression de l’évolution du taux de change à cause des arbitrages et de la concurrence.
C’est le cas des biens locaux soumis à une concurrence directe avec les produits
importés. Par ailleurs, une différentielle des taux d’inflation entre Madagascar et ses
principaux partenaires provoque également une pression sur le taux de change car sur le
marché monétaire, les devises sont aussi des biens soumis à la loi de l’offre et de la
demande.
Cette relation de causalité étroite entre l’inflation et la compétitivité montre que la
politique monétaire et la politique de change jouent un rôle crucial dans la performance
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
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réel de l’économie à Madagascar. Mais nous devons dire que cela dépend des objectifs
fixés par la politique monétaire elle-même. En effet, une politique monétaire pourrait
être expansive ou restrictive et la transmission des impulsions monétaires diffère selon
le régime de change tout en suivant la dynamique de la courbe IS –LM21.
Très récemment nous avons eu à faire à la détaxation des produits électroménagers,
voitures utilitaires, machines industrielles… et nous n’hésitons pas d’affirmer que
l’inflation de l’Ariary22 est due essentiellement à ce fait. Cette politique instaurée en
2004 avait pour but de permettre l’essor économique du pays mais apparemment, elle a
eu pour conséquence un renchérissement du prix de l’importation et une baisse du prix
des exportations.
La dévaluation est aussi une autre politique qui a été mené à Madagascar. Dans le
commerce, la dévaluation a entraîné une différence entre le prix d’achat et le prix de
vente car lorsqu’un commerçant achète un produit, le taux du cours moyen pondéré
n’est pas le même lors de l’achat et de la vente. De ce fait, une hausse de prix va surgir.
Compte tenu de la dépréciation de la monnaie locale, le coût de la main d’œuvre va
baisser. Certes, cette faiblesse au niveau du salaire présente des avantages aux yeux des
investisseurs étrangers. Mais en terme réel, le salaire n’augmente pas à cause de la
hausse des prix et cela n’entraîne que le mécontentement et l’appauvrissement de la
population.
Tout cela reste à démontrer car selon les adhérents à la théorie monétariste, il y a
toujours une explication monétaire derrière tous ces mécanismes.
La régulation de l’inflation appartient au seul privilège des autorités comme l’Etat ou la
banque centrale. En effet pour lutter contre l’inflation, l’Etat réduit la masse monétaire
en augmentant le taux d’intérêt ou le taux d’escompte. Il peut réduire également les
réserves obligatoires en vendant des titres afin de réduire les liquidités en circulation. Il
peut procéder aussi par une politique de stabilisation en réduisant les dépenses
publiques pour baisser la demande globale. En contrepartie il peut accroître l’offre en
21 Liquidity Supply of money. Mundell Fleming. 22 L’Ariary est l’unité monétaire valide à Madagascar depuis 2005. Comme nous allons considérer des données antérieures, il se peut que des données en FMG (ancienne unité monétaire) seront intégrées au cours de cette étude.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
10
incitant les investissements. Tout cela pour dire que jusque là la politique de lutte qui a
été mené tourne autour de la monnaie et du taux d’intérêt.
Notre objectif n’est pas de juger ou de critiquer la politique monétaire menée par la
Banque Centrale de Madagascar ou les autorités concernées, mais d’analyser la
situation réelle à Madagascar pour pouvoir contribuer techniquement dans la pratique de
la politique monétaire et surtout dans la gestion et le contrôle de l’inflation.
Pourtant notre analyse se limite à l’identification des facteurs déterminants de
l’inflation. Nous n’allons pas proposer un model de régulation qui nécessitera une autre
étude. Comme nous avons dit que notre banque centrale adhère à la théorie monétariste
et affirme que « l’inflation est toujours d’origine monétaire ». Compte tenu des
expériences des autres pays, qui se sont engagés dans une régime de change fixe
instauré par Bretton Woods jusqu’au début des années 1970. Notamment les échecs
répétés et l’instabilité persistante de la relation entre croissance monétaire et l’inflation.
Cela nous amène à nous demander si cette hypothèse reste encore réaliste pour ce qui
nous concerne ?
Les causes de l’inflation peuvent être expliquées par des explications conjoncturelles,
structurelles et monétaires. Notre attention sera focalisée sur la masse monétaire et ses
contreparties. Notons que la définition de la masse monétaire varie selon les pays. Pour
ce qui est de notre cas, la Banque Centrale de Madagascar distingue trois agrégats
monétaires : M1 = billet + dépôt à vue ; M2 = M1 + dépôts et placements à terme +
dépôts à la caisse d’épargne ; M3 = M2 + dépôts en devises + obligations. Partant de
l’hypothèse que l’inflation est d’origines monétaires. Nous allons démontrer d’une
manière empirique la consistance de cette hypothèse. Nous allons, en fait, démontrer
qu’il existe une corrélation positive entre la masse monétaire M3 et l’IPC en utilisant le
model VAR23. L’étude se porte sur la période allant de 1989 à 2007. Les données sont
traitées par le logiciel WINRATS 6.024.
Mais notre but n’est pas de prouver une hypothèse déjà admise. C’est pourquoi nous
allons perpétuer notre analyse sur les contreparties de la masse monétaire et essayer de
déterminer les agrégats qui incitent le gonflement de la masse monétaire. Nous allons
23 VAR Vector Auto Regression 24 Version du logiciel RATS sur Windows fourni par Estima. www.estima.com
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
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procéder sur la même base que précédemment en prenant cette fois ci M3 comme
variable endogène et respectivement les grandeurs qui peuvent influencer les postes de
la contrepartie de la masse monétaire. Pour cette étude, nous allons choisir le solde
budgétaire, le solde extérieur et le taux d’intérêt pour les intégrer dans ce canal de
transmission. Nous allons appliquer le modèle SVAR pour définir les réponses de M3
aux chocs structurels des variables endogènes. La principale question que nous allons
essayer de répondre toute au long de cette étude est alors la suivante :
« Qu’est ce qui peut déterminer le gonflement de la masse monétaire à
Madagascar ? »
Ainsi le présent document sera structuré comme suit. Un premier chapitre consiste à une
revue de la littérature théorique concernant l’inflation. Ceci a pour but de mettre sur la
même longueur d’onde le processus de signification sur le thème ; de faire un inventaire
sur les facteurs susceptibles de déterminer l’inflation et d’analyser ces facteurs selon les
théories économiques. Le second chapitre consiste à la modélisation des facteurs
déterminants de l’inflation à Madagascar, en suivant la démarche citée ci-dessus.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
CHAPITRE I :
REVUE THEORIQUE SUR LES
DETERMINANTS DE
L’INFLATION .
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
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La définition classique de l’inflation se matérialise par une hausse généralisée, durable
(plus de 3 mois) et cumulative du niveau de prix dans un territoire donné. Puisque nous
allons étudier les facteurs déterminants de l’inflation, il faut se focaliser sur le variable
qui nous intéresse dans cette optique, qui est, par définition le prix.
Le prix définit la valeur en terme de monnaie d’un bien ou d’un service, suite à la
confrontation de l’offre et de la demande de ce bien ou de ce service. De ce fait, trois
variants peuvent expliquer l’évolution ou la variation de cette grandeur, à savoir, l’offre,
la demande et la monnaie.
Avant d’entamer la discussion théorique, rappelons d’abord les concepts de base qui
pourront nous intéresser dans la suite du document. Notons également qu’il est aussi
intéressant de mettre au clair les effets de l’inflation pour bien comprendre l’importance
de l’étude sur ses déterminants.
SECTION 1 CONCEPT DE BASE SUR L’INFLATION ET SES
DETERMINANTS
1.1.1 Mesures de l’inflation
a) mesure quantitative
Soit dans un territoire donné, n marchandises produites {m1, m2,…,mn}. Durant une
période donnée t, les marchandises sont produites en quantité qit, i =1,…,n et ayant des
prix pit, i =1,…,n. l’indice des prix en base t pour une période t’ est :
Ipt, t’=∑qi,t pi,t’/ ∑qi,t pi,t * 100
Ceci étant égal à 100 pour t = t’ .
Il y a inflation si cet indice des prix augmente. Ce n’est pas que tous les prix ont
augmenté. Mais en moyenne, les prix pondérés par les quantités produites l’année de
base ont augmenté. C’est-à-dire que en pondérant avec les quantités, le nombre des prix
qui ont augmenté est supérieur à celui qui n’ont pas augmenté. Ca aurait été le cas si
tous les prix ont augmenté.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
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Nous attribuons quelques reproches à cet indice de prix, à savoir, sa représentativité, la
répartition de la composition et son contenu même. En effet, c’est un indicateur
synthétique, il doit représenter l’ensemble des situations pour l’ensemble des ménages.
Alors que la réalité n’est pas uniforme. Surtout que dans un pays en développement, qui
se caractérise par des groupes de riches minoritaires et des groupes de pauvres
majoritaires. Il y a peu de rapport entre la consommation de ces deux groupes distincts.
Or l’indice des prix des biens et services consommés est le même dans les deux cas.
D’autre part la qualité de cet indice dépend du choix de pondération.
b) mesure qualitative : inflation par rapport au coût de la vie
Il faut distinguer l’augmentation des prix c’est-à-dire l’inflation de l’augmentation du
coût de la vie. L’inflation suppose la perte de pouvoir d’achat de la monnaie qui se
traduit par une augmentation durable des prix. La perte de valeur des unités de monnaie
est un phénomène qui frappe l’économie nationale dans son ensemble, sans
discrimination des différents types d’agents. Par contre l’augmentation du coût de la vie
affecte uniquement la répartition fonctionnelle et personnelle de revenus. Ceci n’a rien à
avoir à la relation entre la masse monétaire et le produit national définissant le pouvoir
d’achat de la monnaie.
Si les prix montent, on ne peut plus avoir les mêmes biens avec la même somme
d’argent. Les ménages sont touchés différemment selon leur structure et leur faculté à
obtenir une indexation de leurs revenus.
Par exemple si le prix des produits alimentaires augmente, les ménages sont touchés
lorsque ces produits s’agissent des biens essentiels. De leur coté les titulaires de revenus
fixes (créancier, rentier) sont défavorisés par rapport aux titulaires des profits. Et quand
aux salariés, leur pouvoir de négociation dépend de l’évolution des profits. L’inflation
aura comme conséquence une redistribution des revenus.
L’inflation doit être distinguée des autres processus qui affectent également le niveau
général des prix.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
14
1.1.2 Les autres caractéristiques du niveau général des prix
L’inflation n’est pas le seul phénomène qui affecte le niveau général des prix. En effet,
la déflation représente le processus auto entretenu de la baisse générale du niveau de
prix, à la consommation comme à la production. La déflation est un signal à la récession
c’est-à-dire une contraction des activités économiques et du PIB qui se traduit par la
baisse de production ou du revenu national.
La stagflation décrit une situation caractérisée simultanément par la stagnation de la
production et l’inflation. La croissance économique étant faible et est accompagnée
d’une forte augmentation de chômage.
La désinflation consiste à la diminution du taux d’inflation. Le taux de croissance de
l’inflation décroît. Les prix continuent d’augmenter mais à un rythme moins important
qu’auparavant.
Ce qui nous intéresse le plus c’est la déflation. Etant donné que les explications la
concernant suivent les mêmes chronologies que celles concernant l’inflation. Elle est
définie comme le symétrique de l’inflation. Actuellement, elle est définie comme un
environnement de ralentissement du produit national, de hausse des prix et
d’accroissement au chômage. Etant assimilée à la récession, la déflation est subie mais
rarement recherchée. La spirale déflationniste peut être schématisée de la façon
suivante.
Baisse de la
demande
Baisse de
l’activité
Augmentation de
l’endettement
Baisse des prix
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
15
1.1.3 Les effets de l’inflation
L’effet le plus néfaste de l’inflation s’apparente à ce qu’elle met en péril le système
économique. En effet, elle favorise le gaspillage de ressources ; encourage l’abandon de
l’épargne ; favorise l’augmentation de la consommation et accroît le déficit de la
balance de paiement. Notons que ces effets apparaissent en cas d’hyperinflation ou
l’inflation galopante. Les économistes ont identifié plusieurs effets générés par
l’inflation.
a) le sophisme de l’inflation
L’inflation est source d’illusion monétaire. En effet, les agents confondent les variables
réels et les variables nominaux. A cet égard, ils s’aperçoivent que les salaires doublent
ou se multiplient, les syndicats seront satisfaits. Mais ils ignorent que les prix ont aussi
doublé ce qui fait que les salaires réels demeurent inchangés.
De ce fait, pouvons nous déduire que l’inflation provoque la perte du pouvoir d’achat
car elle rogne les revenus ? Quand les prix augmentent, le pouvoir d’achat de la
monnaie diminue. Et apparemment l’inflation contribue à réduire le niveau de vie. Cette
réponse est pourtant fausse. Quand les prix augmentent, les acheteurs des biens et
services paient plus cher ce qu’ils achètent. Mais en même temps, les vendeurs
perçoivent plus pour ce qu’ils vendent. Comme la plupart des gens vivent de la vente de
leurs services, et particulièrement de leur travail, la hausse des revenus accompagne la
hausse des prix. Ainsi, l’inflation n’affecte pas le pouvoir d’achat réel des gens.
Parfois le public se laisse tromper par le sophisme de l’inflation. C’est parce que le
principe de la neutralité de la monnaie leur est incompréhensible. En effet, un
travailleur qui bénéficie d’une augmentation de 10% ne pourra pas interpréter celle-ci
comme une récompense de la qualité de son travail, car si le taux d’inflation est de 6%,
la valeur réelle de l’augmentation sera ramenée à seulement 4%. A cet égard, il faut se
rappeler que les revenus réels sont déterminés par des variables réels, comme le capital
physique, le capital humain, les ressources naturelles et la technologie de production.
Les revenus nominaux sont déterminés par les mêmes facteurs plus le niveau général
des prix.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
16
b) Inflation comme facteur de détérioration de la compétitivité
L’inflation brouille les signaux envoyés par les marchés et rend la gestion de
l’entreprise plus difficile. En effet, dans une économie de marché, la régulation se fait
par les prix. Ce sont en fait les signaux qui permettent aux agents de réagir et d’adapter
leur stratégie aux signaux émis. Cette adaptation devient plus difficile si l’inflation est
forte. Le prix de revient du produit augmente la masse salariale versée. Il reste aux
entrepreneurs d’adopter leur stratégie. Ils auront le choix entre réduire la marge pour
rester compétitif ou élever le prix de vente pour incorporer l’inflation. Le premier choix
est possible uniquement pour les entreprises solides. Les autres vont perdre leur
compétitivité et vont détériorer.
Concernant le déficit de la balance des paiements, si les prix augmentent plus vite dans
un pays par rapport aux autres pays. C’est-à-dire que le taux d’inflation est plus fort
dans le pays qu’à l’étranger, nous allons assister à une augmentation des importations et
une diminution des exportations. Les entreprises exportatrices sont désavantagées face
aux concurrents étrangers (prix trop haut).
Il en résulte une mauvaise allocation des ressources qui se matérialise par une capacité
excédentaire ainsi qu’à une pénurie.
Pour équilibrer la balance des paiements il faudra puiser dans les réserves de changes.
Nous allons alors assister à une dépréciation de la valeur de la monnaie par rapport aux
devises étrangères, dépréciation qui entraînera une dévaluation à plus ou moins long
terme.
c) Inflation comme stimulant à l’investissement
L’inflation met le débiteur en position renforcée par rapport au créancier, car elle va
diminuer le poids de la dette réelle. Pourtant, il faudra mentionner que ceci présente des
coûts. Les choses sont en fait relativement claires. Les perdants sont les épargnants nets,
c’est-à-dire les rentiers dont nous disons que Keynes voulait l’euthanasie. Par contre les
débiteurs nets, en l’occurrence les entreprises et surtout l’Etat en tirent partie.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
17
Le financement par création monétaire d’une partie des dépenses de l’Etat est interprété
par les économistes monétaristes comme un moyen de dévaloriser la dette publique, du
fait que ce financement est supposé engendrer nécessairement de l’inflation. Plus
précisément l’Etat est soupçonné de vouloir financer par l’inflation (issue de la création
monétaire) des dépenses populaires sans lever tous les impôts nécessaires
(impopulaires).
L’inflation stimulerait donc l’emprunt et l’investissement. Cependant, en période
d’inflation, les créanciers se protègent. En l’occurrence par l’indexation des taux
d’intérêts nominaux et l’adaptation des mensualités.
d) Inflation comme pourvoyeuse de recettes fiscales
Comme ce qui a été dit ci-dessus, la position de l’Etat est renforcée face aux
contribuables. Si dans un premier temps, le salaire s’estime à 3000 unités monétaires.
L’impôt représente 10% du salaire (300). Si dans un second temps, le salaire passe à
6000. L’impôt serra en principe 600 ce qui veut dire 2 fois plus dans les caisses de
l’Etat. Cependant, la croissance des impôts est supérieure à la croissance des salaires,
compte tenu du barème d’imposition. Le salaire au fur et à mesure de son augmentation
franchit des tranches de revenus supérieurs qui sont plus lourdement imposées. Par
exemple pour un salaire de 6000. L’impôt représentant 20% du salaire serra estimé à
200. Par conséquent : le salaire varie 2 fois plus, mais l’impôt 4 fois plus.
Au niveau macroéconomique, il est difficile de se faire une opinion en partant des faits.
En effet, les situations économiques des pays sont variées. L’hyperinflation est
généralement défavorable à la croissance. Cette situation est surtout typique des pays en
développement. En revanche pour les taux inférieurs à 20 %, les corrélations ne sont pas
évidentes, et encore moins les causalités. Une inflation très basse (moins de 1%) est
plutôt le corollaire d’un climat des affaires morose et d’une quasi-déflation.
Nous retiendrons ici l’idée qu’un peu d’inflation ne nuit pas au plan macroéconomique
si cela permet de stimuler l’économie mais qu’il est souhaitable de ne pas dépasser un
taux qu’on peut fixer assez arbitrairement à 5%. Nous verrons dans la section suivante
que l’inflation est due à un déséquilibre. Il est fort probable que le développement doive
s’accompagner par un déséquilibre afin d’accélérer les activités économiques. Par
ailleurs, l’inflation sert de piment à l’économie. En effet, elle encourage la
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
18
consommation présente et décourage la thésaurisation. N’étant pas rémunérée, le coût
économique de la thésaurisation est proportionnel au taux d’inflation. Le problème
réside dans l’atteinte du taux d’inflation idéale.
1.1.4 Le mécanisme économique du déclenchement de l’inflation.
Le fonctionnement normal de l’économie se réfère à la distribution des revenus tout en
suivant le modèle de l’équilibre général. Les revenus seront alors distribués de façon à
ce que la demande totale des biens et services soit équivalent au coût de produits total,
y compris les bénéfices et les impôts .Toutefois, les pouvoirs publics, l’Etat ou les
travailleurs peuvent être tentés de s’assurer une part plus importante que celle qui
devrait leur advenir en vertu du fonctionnement normal de l’économie. Si d’autres
secteurs n’acceptent pas ou ne sont pas disposés à accepter cet accroissement de la part
revendiquée par un secteur donné, tous les secteurs réunis s’efforceront d’avoir une
plus grande part du revenu national que ne leur permet la production courante. C’est-à-
dire lorsque la demande globale à toutes fins : consommation (C), Investissement (I),
dépenses publiques (G) dépasse l’offre effective de marchandises au prix courant.
Nous pouvons illustrer ceci de la façon suivante. Supposons que le gouvernement veut
disposer d’une plus grande part de revenu national que ne leur permet le fonctionnement
normal de l’économie par le jeu des impôts et des emprunts publics. Pour cela il peut
émettre des billets ou emprunter à la banque centrale ou à des banques commerciales. Si
d’autres secteurs économiques, en l’occurrence, les secteurs actifs comme l’industrie et
les travailleurs ne sont pas disposés à réduire leurs investissements ou leurs
consommations à un montant égal aux ressources supplémentaires exigées par le
gouvernement, c’est là que le processus de l’inflation intervienne.
De la même manière, si les hommes d’affaire entendent employer une partie
supplémentaire de revenu par le jeu de l’épargne sur le bénéfice et épargne prêtée ou
investie par le public. Une plus grande partie de l’investissement peut être financée par
le crédit bancaire. Si d’autres secteurs, en l’occurrence, les travailleurs n’arrivent pas à
réduire leur consommation pour un montant égal à ces ressources supplémentaires, il y
a inflation.
Ceci étant une explication structurelle de l’inflation. Nous allons voir dans la section
qui suit que l’inflation peut être expliquée par des causes conjoncturelles et monétaires.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
19
SECTION 2 LES DETERMINANTS DE L’INFLATION SELON LES
THEORIES DE L’INFLATION LIEES PAR LA SPHERE ECONOMI QUE.
Il s’agit ici de reprendre la définition initiale : déséquilibre entre l’offre et la demande.
Nous allons analyser le rôle exercé sur le prix par la demande puis par l’offre. Ces
explications sont de nature conjoncturelle car elles sont liées à un état provisoire du
marché. Il arrive parfois que les raisons de la hausse de prix soient à rechercher du coté
de la sphère monétaire.
1.2.1 Inflation par la demande (push inflation)
a) le mécanisme de l’inflation par la demande
La théorie classique de l’économie du marché stipule que la demande est fonction
décroissante du prix. La demande baisse quand le prix grimpe. La hausse des prix
exprime l’écart inflationniste. Si le revenu d’équilibre est supérieur au revenu du plein-
emploi, la demande globale est supérieure à l’offre globale et l’ajustement se fait par
l’augmentation des prix, faute d’être quantitatif.
De ce fait, une hausse de la demande entraîne mécaniquement une hausse de prix. La
hausse au niveau de la demande pourrait être entraînée par une augmentation rapide des
revenus, comme les salaires ou les transferts sociaux. Compte tenu du délai nécessaire
pour l’adaptation du niveau de l’offre par rapport au niveau de la demande, la hausse du
prix permettrai d’épuiser la demande surabondante.
Cette situation peut avoir pour cause : Une demande trop élevée à un moment donné.
Un choc sur la demande crée un déséquilibre temporaire puisque les producteurs ne
peuvent pas réagir immédiatement. La hausse des prix est donc tout simplement la
conséquence de l’insuffisance de l’offre par rapport à la demande.
La hausse de la demande pourrait également être attribuée à une politique budgétaire
expansionniste. L’Etat, via cette politique peut dans certains cas alimenter le
phénomène inflationniste puisque sa demande s’ajoute à celle émanant du secteur
privé.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
20
Cette relation a été mise en évidence par la courbe de Phillips. En étudiant la relation
entre le chômage et l’inflation sur une longue période, Phillips a montré qu’une
politique de relance de la part de l’Etat se traduit par une hausse de prix.
b) La courbe de Phillips
L’explication par l’écart inflationniste implique le passage d’une situation sans hausse
des prix à une situation avec hausse des prix immédiate. En réalité, le passage est
sectoriel et progressif.
La production augmente jusqu’à l’étranglement. A partir d’un certain moment, la
production ne peut plus augmenter pour satisfaire la demande. Les prix se trouvent
haussés pour détourner la demande vers d’autres biens. Si un secteur (certaines
branches) subit une hausse des prix et parallèlement un autre secteur est encore touché
par le chômage. Cette hausse des prix engendre une petite augmentation du niveau
général des prix.
L’inflation se propage progressivement dans tous les secteurs de l’économie. Phillips
admet qu’un arbitrage est possible entre le chômage et l’inflation. En effet, des emplois
se créent pour rénover des édifices publics. Pourtant, par le biais des revenus
supplémentaires distribués, des tensions inflationnistes s’impliquent dans des secteurs
proches du plein-emploi.
1.2.2 Inflation par l’offre
a) Inflation par les coûts de production. (pull inflation)
La hausse ressentie au niveau du coût de production peut engendrer une hausse de prix.
Les entreprises répercutent sur leurs prix de vente ce coût élevé. Ceci pourra provenir
d’une hausse des prix des matières premières. C’était le cas du choc pétrolier des années
1970. Cette hausse de coût pourra également provenir de l’augmentation des charges
financières due à un taux d’intérêt trop élevé.
La hausse des coûts du facteur travail, c’est-à-dire que la hausse de salaire pourra
également être à l’origine de l’inflation par le coût. Le risque dans ce cas est de voir se
mettre en place une spirale inflationniste. Comme c’était le cas des accords entre les
partenaires sociaux pendant les « trente glorieuses ». Ceci s’était traduit par la mise en
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
21
place d’une indexation des salaires sur le taux d’inflation. En conséquence, toute
hausse de prix se traduisait par une hausse de salaire dans les secteurs productifs qui
s’est traduite par une nouvelle augmentation des prix de vente, d’où une nouvelle
hausse des prix et ainsi de suite.
La hausse des prix est provoquée par une hausse des coûts de production. Cette hausse
des coûts est indépendante d’un excès de demande et elle est supérieure aux gains de
productivité. Par conséquent, l’inflation a un caractère structurel : lutte de pouvoir
(syndicat – patronat). Il est de plus difficile d’isoler les causes de l’inflation. Une
augmentation des salaires n’est finalement qu’une source de demande excédentaire
b) Inflation liée par l’insuffisance de l’offre.
En phase de ralentissement économique, les entreprises diminuent leurs investissements
de manière importante. Si la reprise économique se trouve très brutale, les entreprises
risquent de ne pas être en mesure pour satisfaire immédiatement le supplément de biens
et services nécessaires. Cela se traduit par l’apparition d’un goulet d’étranglement au
niveau du système productif. Cette pénurie, bien que temporaire va entraîner la hausse
des prix.
c) Inflation importée.
Il est possible que pour certains biens et services, l’économie nationale dépende en
grande partie des importations. C’est le cas de l’insuffisance ou même l’absence de la
production nationale de certains biens et services. Dans ce cas, les producteurs
nationaux sont obligés d’intégrer dans leur prix toute hausse de coût de production qui
serrait liée à l’augmentation du prix des produits importés.
Pour comprendre, nous pouvons reprendre le cas des années 1970. Avec l’augmentation
des échanges internationaux, il est apparu que les pays ne pouvaient à eux seuls
maîtriser le processus inflationniste. La hausse des prix des matières premières et des
consommations intermédiaires importées engendrait l’augmentation du coût de
production nationale et donc les prix, compte tenu de ce que nous avons nommé ci
dessus. En effet, plusieurs facteurs échappaient au contrôle du gouvernement.
Autre facteur, avec l’instauration d’un système de change flottant, les monnaies des
pays modérément inflationnistes serraient surévaluées. Par contre, les pays ayant un très
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
22
fort taux d’inflation trouveraient leurs monnaies sous évaluées. Cela va renchérir le coût
de leurs importations.
Enfin, la déréglementation des marchés pourra entraîner de nombreux et importants
mouvements de capitaux. Ces mouvements échappent au contrôle des autorités
monétaires. Pour réduire une poussée inflationniste, si un pays décide de relever ses
taux à court terme. Il prend le risque de voir arriver des capitaux attirés par un
rendement plus intéressant. Ces capitaux pourront être utilisés par les banques pour
financer des crédits. Cela va contribuer au gonflement de la masse monétaire. Venons-
en à notre troisième section, qui s’intitule, les théories monétaristes de l’inflation.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
23
SECTION 3 LES THEORIES MONETARISTES DE L’INFLATION
En général, les théories de l’inflation reposent sur le débat de la neutralité de la
monnaie. La question que nous pouvons poser est la suivante. Une injection monétaire
aura un effet prix ou un effet volume ? Si toutes impulsions monétaires se traduisent
uniquement par une variation de prix, c’est que la monnaie est neutre. Par contre, la
monnaie n’est pas neutre si toutes impulsions agissent sur le volume.
1.3.1 Le concept de base
a) Illustration
Toute transaction sur le marché de biens et services se traduit par un flux financier
correspondant au prix fixé pour la transaction. Par conséquent, la masse monétaire
disponible dans une économie détermine le niveau possible de transaction compte tenu
de la valeur des biens et services. Ceci étant, si nous disposons de Ariary25 1000 et que
le bien que nous souhaitions acquérir en vaut 200, nous ne pourrons pas acheter plus de
5 unités de ce bien.
Partant des hypothèses monétaristes, ce paragraphe s’engage à illustrer les répliques
qu’ils mènent face aux dires selon lesquelles, il y a toujours une explication monétaire
convenable derrière tous ces mécanismes.
Prenons l’exemple de l’inflation par le coût ou l’inflation importée, engendrée par la
hausse du prix du pétrole. Supposons que A représente le bien : pétrole et B les autres
biens. Pour un budget de 100 unités monétaires, la consommation est repartie de la
façon suivante.
Biens A B
Prix unitaire 10 10
Unité de consommation 5 5
Montant 50 50
25 Unité monétaire malgache, nous allons utiliser l’Ariary pour quelques illustrations.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
24
Supposons que le prix de A augmente, il passe de 10 à 15 unités monétaires. Sa
consommation étant non compressible. Les 5 unités du bien A vaudront alors, 75 unités
monétaires. De ce fait, il ne reste plus que 25 unités monétaires pour financer la
consommation du bien B. La disponibilité ne pourra financer pas plus de 2,5 unités de
B. La demande de B va se réduire. Et selon la logique de la loi du marché, le prix de B
va diminuer, à moins que des liquidités soient fournies pour financer la consommation
de B.
b) Equilibre monétaire et effet de la création monétaire
Comme l’inflation concerne plus la valeur de la monnaie que la valeur d’un bien, il est
important de savoir ce qui détermine cette valeur. La réponse que nous pouvons
apporter est l’offre et la demande de monnaie.
L’offre de monnaie est déterminée par la banque centrale ou le système monétaire. Les
opérations d’open market modifient la quantité de réserves disponibles pour les
banques, ce qui influe sur la quantité de monnaie que le système peut créer.
Comme pour les biens et services, les déterminants de la demande de monnaie sont
nombreux. Parmi lesquels, nous retenons le taux d’intérêt qui joue dans le court terme et
les prix des biens. En effet, les gens ont besoin d’argent parce que c’est ce qui va leur
permettre de faire des échanges. La quantité de monnaie que les gens décident de
détenir est fonction du prix des biens et services. Plus les prix sont élevés, plus les
transactions sont importantes et plus la demande est forte. La fonction de la valeur de
l’argent est une fonction inverse du niveau générale des prix.
A long terme, le niveau général des prix s’établit à un niveau tel que l’offre est égale à
la demande. La fonction de l’offre est verticale car elle est fixée par le système
monétaire. De ce fait, sa variation va aux dépens d’une injection monétaire
(accroissement de la masse monétaire). Suite à une telle opération, pour atteindre cet
équilibre, la valeur de l’argent doit diminuer et le niveau des prix doit augmenter. C’est
cette explication qui constitue, en fait, la théorie quantitative de la monnaie.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
25
1.3.2 La théorie quantitative de la monnaie26
a) La formule quantitative
Fisher27 (1912) a donné la formulation la plus complète de la théorie. Selon laquelle
l’équation des transactions se présente comme suit. La dépense globale est égale au
volume des transactions effectuées multiplié par le niveau des prix. Ou encore La
dépense globale est égale à la masse monétaire multipliée par la vitesse de circulation
de la monnaie.
Soit MV = PT Où
M : quantité de la monnaie
V : vitesse de circulation de la monnaie28
P : prix de transaction moyenne
T : nombre total de transaction effectuée au cours d’une période donnée
Cette équation est appelée équation quantitative, car elle lie la valeur nominale de la
production à la quantité de monnaie. Selon cette équation, une augmentation de la
quantité de monnaie doit se traduire par l’une des trois variations suivantes. Une
augmentation des prix, une augmentation de la production ou un ralentissement de la
vitesse de circulation.
La formule quantitative intègre les hypothèses suivantes.
• La vitesse de circulation de la monnaie étant constante. Elle est déterminée
par les habitudes de paiement.
• Le volume des transactions est également constant. Il est déterminé par le
produit qui résulte du plein-emploi des facteurs.
• Par définition, la dépense globale est toujours égale aux paiements réalisés.
Comme la vitesse de circulation de la monnaie et le volume des transactions
sont constants à court terme, c'est la masse monétaire qui détermine le
niveau des prix.
26 Théorie quantitative de la monnaie : théorie selon laquelle le niveau général des prix est fonction de la quantité de monnaie en circulation, et selon laquelle la croissance de la masse monétaire est la cause première de l’inflation. Cf Principe Gregory N Mankiw, Nouveau Horizon 1998. 27 Irving Fisher 1867 - 1947 28 Vitesse de circulation de la monnaie : rythme auquel la monnaie change de main.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
26
Il en résulte que la variation de la masse monétaire engendre une variation
proportionnelle du niveau des prix. En effet, la théorie repose sur trois piliers. A savoir,
les facteurs de production et la fonction de production déterminent le niveau de la
production Y ; l’offre de monnaie détermine la valeur nominale de la production PY.
Cette conclusion résulte de l’équation quantitative et de l’hypothèse de la vitesse
constante.
Dès lors le niveau de prix P n’est autre que le rapport de la valeur nominale de la
production PY sur le niveau de la production Y.
La théorie quantitative montre la neutralité de la monnaie et la distinction classique29
entre la sphère réelle où les prix relatifs s'y déterminent, ainsi que la sphère absolue où
les prix absolus s'y déterminent.
b) La neutralité de la monnaie et l’effet Fisher
Selon le principe de la neutralité de la monnaie, une accélération de la croissance de la
masse monétaire se traduit par une hausse de l’inflation mais n’affecte pas les variables
réels. L’implication de ce principe concerne surtout l’évolution du taux d’intérêt. Le
taux d’intérêt est un variable que nous ne pouvons pas négliger car il relie l’économie
du présent à l’économie à venir par le biais de son impact sur l’épargne et sur
l’investissement.
Pour bien comprendre la relation entre la masse monétaire, l’inflation et le taux
d’intérêt, il faut distinguer le taux d’intérêt réel et le taux d’intérêt nominal. Comme le
taux d’intérêt nominal s’agit du taux d’intérêt réel corrigé du taux d’inflation. Les
analyses économiques notent que ces deux derniers termes sont déterminés par des
forces économiques différentes. En effet, le taux d’intérêt réel est déterminé par la loi de
l’offre et de la demande de fonds prêtables, alors que le taux d’inflation est déterminé
par le taux de croissance de la masse monétaire. Mais quel est l’intérêt de concevoir la
distinction entre ces deux grandeurs ?
A long terme, du fait de la neutralité de la monnaie, une variation de la masse monétaire
devrait être sans effet sur le taux d’intérêt réel qui est en effet, un variable réel. Pour
qu’il ne soit pas affecté, il faut que chaque variation du taux d’inflation soit reflétée par
29 Dichotomie classique, voir aussi c) paragraphe 1.3.3
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
27
un point de variation du taux d’intérêt nominal. Ainsi, une augmentation de la
croissance de la masse monétaire génère non seulement une augmentation de l’inflation,
mais aussi un taux d’intérêt nominal élevé. Cet ajustement est appelé « effet Fisher30 ».
1.3.3 La théorie des prix selon la conception keynésienne
Keynes31 ne nie pas l’inflation mais il l’explique autrement. Selon lui, la vitesse de
circulation n’est pas constante. Elle varie selon les préférences des individus pour la
liquidité. Si les agents gardent une grande quantité d'encaisses, la vitesse de circulation
sera faible. Par contre la vitesse de circulation sera élevée si les agents ne gardent
qu’une petite quantité d’encaisses.
Si la vitesse n'est pas constante, l'explication monétaire de l'inflation est effondrée. De
ce fait, si la masse monétaire augmente, mais que la vitesse de circulation ralentit. Le
niveau des prix se stabilise.
Keynes avance par ailleurs que le volume des transactions n’est pas constant. La théorie
keynésienne de l'intérêt32 stipule que le taux d'intérêt influence la décision d'investir de
l'entrepreneur et de ce fait, il influence le niveau de la production et de l'emploi. Par
conséquent, si la masse monétaire augmente et que le taux d'intérêt baisse cela entraîne
une stimulation de l'investissement. Qu’est ce qui détermine alors le prix chez Keynes ?
a) Le coût marginal
Le niveau général de prix dépend du taux de rémunération des facteurs qui entrent dans
le coût marginal et, en partie, à l’échelle de production. C’est à dire le volume d’emploi,
l’équipement et la technique sont pris comme donnés. En considérant la production dans
son ensemble, les coûts de production sont en partie fonction du volume de production
dans les autres industries.
En supposant que le taux de rémunération des divers facteurs de production qui entrent
dans le coût marginal varie dans une proportion égale, c'est-à-dire dans une même
30 Du nom de l’économiste I Fisher (1867 – 1947) qui fut le premier à l’étudier. Cf Mankiw N. G « Principe de l’économie », Nouveaux Horizon 1998, pp : 772, 773. 31 Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie. J M Keynes, édition : PAYOT Paris, 1955. Théorie des prix pp : 308 – 325 32 Keynes J M, « Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie », Payot 1955.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
28
proportion que l’unité de salaire. Le niveau général de prix dépend en partie de l’unité
de salaire et en partie du volume de l’emploi. Dans cette optique l’effet de la variation
de la quantité de monnaie sur le niveau des prix pourra être considéré comme la somme
des effets produits par la variation sur l’unité de salaire et sur l’emploi.
b) L’hypothèse de plein emploi
Keynes avance les hypothèses suivantes. Les ressources inemployées sont homogènes et
interchangeables en ce qui concerne leur aptitude à produire selon le besoin ; le facteur
de production entrant dans le coût marginal se contente d’un même salaire nominal tant
qu’ils ne sont pas tous employés. En conséquence, les rendements sont constants et
l’unité de salaire est rigide aussi longtemps qu’il restera des facteurs inemployés, c'est-
à-dire tant qu’il subsistera le chômage. L’accroissement de la quantité de monnaie ne
produira aucun effet sur le prix. Toute augmentation qui en résultera dans la demande
effective se traduira par une augmentation exactement proportionnelle de l’emploi.
Aussitôt que le plein emploi sera atteint, ce sont l’unité de salaire et les prix qui
augmentent dans une mesure exactement proportionnelle à l’accroissement de la
demande effective.
c) La non neutralité de la monnaie
Cette hypothèse s’oppose à la dichotomie classique33. Selon laquelle l’offre de monnaie
n’affecte pas les variables réels. L’équilibre sur le marché monétaire détermine le
niveau de prix, et en conséquence les variables nominaux.
Dans la théorie keynésienne, la demande de monnaie ne répond pas uniquement à des
motifs de transaction, i l y a aussi les motifs de précaution et de spéculation. La
demande de monnaie est donc sensible au taux d’intérêt. De ce fait, la politique
monétaire ne joue pas seulement sur le niveau de prix mais aussi sur des grandeurs
réelles comme la production et l’emploi. La théorie quantitative de la monnaie serai
donc invalide. L’expansion monétaire conduit automatiquement à une augmentation des
encaisses réelles car les prix n’augmentent pas en une proportion égale que la monnaie.
33 Dichotomie classique : distinction théorique entre variables réelles et variables nominales. Celle-ci est au centre de la macroéconomie classique. Elle simplifie considérablement la théorie économique. Elle permet notamment d’étudier les variables réelles sans références aux variables nominales. D’où l’incapacité de la monnaie à influencer les variables réelles. A de nombreux égard et en particulier pour étudier les phénomènes à long terme, la neutralité monétaire est plus ou moins correcte.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
29
Par conséquent, les investissements s’élèvent ainsi que la production et le revenu
national.
M = α x P x Y e-βi
Avec 1 / α x e-βi représente l’élasticité de la demande de monnaie ou du taux d’intérêt.
L’investissement étant fonction décroissante du taux d’intérêt. Or les indices des prix
sont stables. De ce fait, la monnaie n’est pas neutre dans une situation de sous emploi.
Les plus anciennes explications de l’inflation en attribuaient la responsabilité à
l’expansion de la quantité de monnaie en circulation dès lors que celle-ci excède les
besoins courants en moyen de paiement. D’après ce que nous venons de voir dans la
théorie quantitative de la monnaie, une liaison existe entre la masse monétaire et le prix.
Cette liaison est présentée comme suit :
∆P = (v / Y) ∆M
Cette théorie admet le rôle stimulant de la création monétaire sur les activités. Elle est
souvent appelée par « la nouvelle théorie quantitative de la monnaie ».
1.3.4 La nouvelle théorie quantitative de la monnaie
A la fin des années 1960, M Friedman34 tentait de réhabiliter la théorie quantitative de la
monnaie. Selon lui, la demande de la monnaie n'est plus constante. Mais elle est une
fonction stable de plusieurs variables et où les variations de la masse monétaire
nominale expliquent les variations du revenu nominal (revenu réel multiplié par le
niveau de prix) et non plus exclusivement du niveau des prix.
Son raisonnement se porte sur la lenteur de l'ajustement des prix. Et de là, il distingue le
court terme avec une rigidité des prix et le long terme où les prix sont flexibles.
a) La stabilité de la demande de monnaie
La théorie quantitative est une théorie de la demande de monnaie. La demande de
monnaie ou la demande d’encaisses réelles définit la quantité de monnaie désirée par les
34 Professeur M Friedman enseignait la science économique à l’université de Chicago. Il avait publié en 1969 un ouvrage intitulé « Inflation et système monétaire ». Il est considéré comme le chef de file du courant monétariste.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
30
agents sous forme d’encaisses pour motif de transaction ou de spéculation. Pourquoi
l'individu veut détenir une certaine proportion de sa richesse sous forme d'encaisses?
La demande de monnaie résulte de la comparaison entre le service rendu par la monnaie
et le coût d’alternative de cette monnaie.
Dans un contexte keynésien traditionnel, la demande de monnaie est souvent
caractérisée par une équation de type LM telle que
M / P= L(i, y)
Ce sont les encaisses monétaires réelles, elles déterminent le pouvoir d’achat du stock
de monnaie. En effet, la monnaie rend la transaction possible. Elle a comme fonction
économique de faciliter l'échange. Ainsi, pour une économie qui produit uniquement
du pain, si la quantité de monnaie est de 10 unités monétaires, le prix de chaque pain est
de 0,5 unité monétaire. Le stock de monnaie disponible dans l’économie permet
d’acquérir 20 pains.
La demande de monnaie dépend alors des transactions individuelles. Si les prix
augmentent, les encaisses disponibles ne sont plus suffisantes (leur valeur réelle
diminue). Il faut donc augmenter les encaisses nominales pour maintenir le niveau des
transactions.
De son coté, le coût d'alternative de cette monnaie permet de mesurer le rendement des
actifs. La demande de monnaie dépend du coût de détention des encaisses. Les actifs se
substituent à la monnaie pour le placement de la richesse.
C’est le cas des obligations, actions qui produisent un dividende ou un intérêt ainsi que
les biens physiques qui produisent une plus-value liée à la variation des prix. A cet
égard, si le rendement des actions et des obligations augmente, le coût d'alternative de
détention de la monnaie augmente. Et si le taux d'inflation augmente, on se détourne de
la monnaie au profit des biens physiques, à savoir, des immeubles ou d’autres biens
matériels.
La détention de la richesse sera alors combinée par plusieurs facteurs ce qui influence la
demande de monnaie. La demande de monnaie est fonction des variables suivants :
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
31
• Le niveau actuel des prix
• Le taux d'intérêt
• Le taux d'inflation
• Le revenu permanent
De ce fait, une version simple de la fonction de demande de monnaie s’écrit comme
suit :
(M / P) d = kY
Où, k est une constante, les encaisses réellement demandées sont alors proportionnelles
au revenu réel.
Les variations de la demande de monnaie s'expliquent par une variation des variables
déterminants. Cependant, ces variables déterminants sont des valeurs relativement
stables. Selon Friedman, les agents réfléchissent à long terme, ils font référence à des
revenus permanents et des patrimoines. Le patrimoine étant la richesse de l'individu tout
au long de sa vie. Tandis que le revenu permanent définit le flux moyen de revenus
perçus sur ce patrimoine. Ces grandeurs sont donc définies une fois pour toute et peu
susceptibles de varier. Le taux d'intérêt est similairement un taux d'intérêt moyen
normal. Seul le taux d'inflation est sujet à variation.
Il y a équilibre sur le marché monétaire, lorsque la demande et l'offre sont égales. Dans
l'équation, nous pouvons donc substituer l'offre à la demande. La masse monétaire
multipliée par la vitesse de circulation de la monnaie étant égale au revenu permanent
nominal.
De ce fait, nous admettons qu'une augmentation de la masse monétaire ne se répercute
pas forcément sur le niveau des prix et qu'elle se répercute aussi sur la composante
réelle du revenu nominal (accroissement des quantités).
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
32
b) La validité de la courbe de Phillips à court terme
Le gouvernement peut agir sur le niveau de l'emploi à court terme, en augmentant la
masse monétaire. Comme les prix sont rigides à court terme, la masse monétaire réelle
s'accroît (possibilité d’acheter plus). Les agents ont un excédent d'encaisses pour la
consommation et l'investissement. L'activité économique augmente et l'emploi
s'améliore. L'effet dit d'encaisses réelles permet que l'accroissement de l'offre de la
monnaie soit transmis au secteur réel ceci reflète au schéma keynésien sur la baisse du
taux d'intérêt.
• L'effet d'encaisses réelles
Rappelons que le schéma keynésien se présente comme suit. La baisse du taux d'intérêt
permet l'impact d'une augmentation de la masse monétaire et de ce fait, les agents
augmentent leurs liquidités et investissent.
Par contre les monétaristes adoptent à leur tour le schéma suivant :
Le taux d'intérêt est secondaire comme moyen de transmission des effets monétaires au
secteur réel. Par hypothèse, la demande de monnaie ne réagit pas à la variation du taux
d'intérêt (inélastique). La demande de liquidité est stable. Si elle varie c'est parce que il
y a un écart entre les encaisses souhaitées et les encaisses détenues. Si les prix sont
fixes, une augmentation de l'offre de la monnaie entraîne une augmentation de la masse
monétaire réelle. De ce fait, les encaisses réelles sont supérieures à ce que les agents
souhaitent obtenir. Ils réajustent leur patrimoine en remplaçant la monnaie par des actifs
financiers et réels, puisque par hypothèse la substituabilité des actifs réels à la monnaie
est élevée. La demande globale s'est donc accrue.
• La rigidité des prix à court terme et la diminution du chômage naturel.
Le taux de chômage naturel définit le chômage qui subsiste lorsque le marché du travail
est en équilibre. C’est un chômage volontaire. Il dépend de la préférence des agents,
pour le taux de salaire courant, entre le travail et les loisirs. Ceci n’a rien à avoir avec le
chômage dû à une insuffisance de la demande de travail que l'analyse keynésienne
qualifie de chômage conjoncturel.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
33
Dans ce concept, il est essentiel de distinguer le salaire nominal du salaire réel. Le
salaire nominal définit la quantité d'unités monétaires que reçoit le salarié. Si les
travailleurs s'orientent en fonction du salaire nominal, ils sont victimes d'illusion
monétaire. Le salaire réel est la quantité de biens et de services que le salarié peut
acheter avec la somme de monnaie reçue, c'est-à-dire le pouvoir d'achat du salaire. Les
agents sont conscients du salaire réel. Le salaire réel constitue ainsi le variable
déterminant pour l'ajustement sur le marché du travail.
De ce fait, la diminution temporaire du chômage naturel apparaît de la façon suivante.
Si les dépenses augmentent, la demande devient excédentaire. Cela va entraîner une
répercussion sur le marché du travail qui se traduit par une demande excédentaire de
travail. Pour accroître la production, le niveau des salaires nominaux augmente. Comme
les prix sont rigides à court terme, le salaire réel augmente et une partie des chômeurs
volontaires accepte un emploi.
c) La verticalité de la courbe de Phillips à long terme
• Le retour au taux de chômage naturel
A long terme, l'accroissement de l'offre de la monnaie a un effet sur les prix.
L’économie revient à sa position initiale d'équilibre. La hausse des salaires se répercute
sur les prix. Les prix augmentent. Le niveau de la masse monétaire réelle revient au
niveau initial. Les excédents d'encaisses n’existent plus. En conséquence, la demande
globale baisse et le niveau de l'emploi se dégrade. Les prix et les salaires cessent
d'augmenter. L'économie retrouve son équilibre initial.
Le taux d'inflation sera nul. Le chômage équivaut à son taux naturel. L'arbitrage
chômage - inflation est temporaire. Sa durée dépend de la flexibilité des prix.
• La stagflation
Comme nous l’avons décrit en section 1, la stagflation consiste à l’accroissement du
taux d'inflation compatible avec le taux de chômage naturel, avec l'équilibre sur le
marché du travail. Les agents raisonnent sur la base de l’anticipation adaptative. Ils
prévoient l'inflation à venir sur la base du taux d'inflation de la période écoulée.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
34
Si l'offre de monnaie augmente continuellement, la courbe de Phillips est verticale à
long terme. Ceci résulte du fait que les autorités n'arrivent pas à diminuer le taux de
chômage par la politique monétaire expansionniste (augmentation de l'offre de
monnaie). Elles ne parviennent pas non plus à diminuer le taux d'inflation lié avec le
taux de chômage naturel, d’où la stagflation.
• Illustration
Les agents prévoient d'après les expériences vécues qu'une politique monétaire (pour
améliorer l'emploi) débouche sur une augmentation du taux d'inflation. Si le taux
d'inflation a augmenté de 3% l'année précédente. L'année suivante, les agents vont
anticiper une augmentation. Ils augmentent à priori les salaires de 3% pour maintenir le
pouvoir d'achat constant. Par conséquence, cette augmentation de la masse monétaire de
3% n'a aucun effet ni sur la masse monétaire réelle, ni sur l'emploi. La masse monétaire,
le prix et les salaires évoluent au même rythme. Par contre, si le taux d'inflation est
supérieur à 3%. La surprise est créée. De ce fait, la masse monétaire réelle augmente
ainsi que la demande globale. Les agents se souviendront de cette erreur de prévision.
Dorénavant, ils anticiperont encore plus: la spirale de l'inflation est lancée.
• Modèle de l'information imparfaite (fooling model)
Pour Friedman, l'information est mauvaise et non pas illusoire. Les travailleurs ne sont
pas conscients que si les prix augmentent suite à une augmentation de la masse
monétaire, leurs revenus réels diminuent. Si les entreprises augmentent les salaires
nominaux, les travailleurs vont croire que leur revenu réel a augmenté. Et plus ils
veulent bien travailler. L'offre du travail va augmenter. Avec le temps, ils vont
s’apercevoir de leur erreur. Ils vont réviser leurs prévisions. L'ancien niveau d'emploi
sera rétabli. L’accroissement n’est donc que temporaire.
• Le NAIRU: Non Accelerating Inflation Rate of Unemployement
Comme les salaires nominaux, le prix et la masse monétaire nominale augmentent au
même rythme. Les autorités pourraient réduire le chômage par la politique monétaire
expansionniste. L’issue sera alors entre les mains des autorités. Si les autorités ne
décident pas de réduire le chômage par une politique monétaire expansionniste. Il en
résulte une stabilité d’équilibre.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
35
En effet, si la masse monétaire augmente de 3% et si les agents anticipent
l'augmentation des prix sur la base de l'inflation passée. Les variables réels, à savoir les
salaires et les prix sont constants. Il y a équilibre sans accélération de l'inflation. Pour
les monétaristes, la formule se traduit comme suit :
A long terme, l'équilibre économique peut s'adapter à n'importe quel taux d'inflation s'il
est correctement anticipé. Si les autorités décident de diminuer le chômage par une
politique monétaire expansionniste. Le résultat sera un déséquilibre ou un nouvel
équilibre. La masse monétaire augmente de plus de 3% pour surprendre les agents. Il
faut une inflation non anticipée pour permettre l'arbitrage temporaire entre chômage et
inflation.
• Efficacité de la thérapie de choc
La relance par la politique monétaire expansionniste est vaine. Elle conduit à une
accélération du taux d'inflation sans diminution du chômage c'est-à-dire la stagflation.
Les monétaristes préfèrent une approche gradualiste pour combattre l'inflation. La
thérapie de choc est efficace parce que : les anticipations sont formulées à la baisse
comme à la hausse ; la collectivité accepte provisoirement un taux de chômage
supérieur au taux naturel.
1.3.5 Le concept de l’inflation monétaire selon Friedman
Friedman avance sa fameuse affirmation que « l’inflation est toujours et partout un
phénomène monétaire ». Pour lui si la masse monétaire augmente, à long terme le
niveau des prix augmente et il n’y a aucune autre explication possible. Notamment,
l’inflation par le coût.
En effet, si les coûts augmentent, les prix augmentent, mais à court terme seulement si
les autorités maintiennent la masse monétaire nominale constante. La masse monétaire
réelle diminue puisque le prix augmente. Le niveau d'encaisses réelles est inférieur au
niveau d'encaisses souhaitées, la demande globale se décourage. L'offre est dès lors
excédentaire. Le prix et les salaires nominaux vont baisser. Le niveau d'équilibre initial
sera retrouvé.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
36
Illustration
Dans un premier temps, si les salaires augmentent du fait de la revendication syndicale.
Les prix vont augmenter puisque la demande augmente. Par conséquent, la masse
monétaire réelle diminue alors que la masse monétaire nominale reste constante. Il en
résulte une divergence entre la demande de monnaie et l’offre de monnaie. Le
patrimoine va se réajuster et la demande globale baisse.
Toutefois, si les salaires augmentent et les autorités font augmenter la masse monétaire.
La masse monétaire réelle reste constante. La demande d’encaisse sera satisfaite. Le
réaménagement du patrimoine n’est pas nécessaire. Le niveau d’activité est le
même, bien que les variables nominaux, à savoir, le prix, les salaires et la masse
monétaire aient augmenté.
Les œuvres de Friedmann servaient de pilier pour les monétaristes. En effet, dans le
concept de l’anticipation rationnelle, Muth35, Lucas, Sargent ou encore Wallace ont
repris les explications monétaires pour mener leurs analyses.
1.3.6 Justification de la théorie de l’inflation monétaire et modélisation de la
monnaie
a) Le concept d’anticipation rationnelle
Les anticipations rationnelles reposent sur le concept de rationalité. C'est-à-dire un
agent économique va prendre des décisions de nature à améliorer sa situation. La
rationalité dépend de la fonction de l’utilité de chacun. Si les consommateurs ou les
producteurs adoptent des comportements rationnels, ils vont chercher à rassembler
toutes informations disponibles car ils essaient de ne pas se tromper. Ces informations
sont tirées du souvenir du passé.
Toutefois, les informations pertinentes ne se limitent pas à la simple extrapolation du
passé. Pour ce qui concerne notre cadre d’analyse c'est-à-dire l’inflation, les agents vont
utiliser la théorie quantitative de la monnaie pour anticiper l’inflation.
∆Pt* = E (∆Pt / Φt) + ξt
35 Muth est l’initiateur du concept d’anticipation rationnelle, son article a été repris par Sargent; Lucas et McCallum au début des années 1970.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
37
ξt= ∆Pt* - ∆Pt
Le taux d’inflation anticipé est égal à l’espérance du taux réellement constaté compte
tenu des informations disponibles. ξt étant l’erreur de prévision de moyenne 0 et de
variance finie constante. Ξt sera plus ou moins important compte tenu de Φt.
Ce qui est important c’est le concept d’information. Soit l’information est parfaite, soit
elle est limitée.
En cas d’information parfaite, les agents disposent de toutes informations, dans ce cas le
bruit blanc ξt est négligeable, ∆Pt* = ∆Pt au bruit près. Dans le cadre de la politique
macroéconomique ceci est dévastateur compte tenu de ce que nous avons vu ci-dessus,
l’erreur d’anticipation n’existe pas, et il n’y pas de courbe de Phillips non plus, même à
court terme. Cette situation décrit la super neutralité de la monnaie même dans le court
terme. La politique monétaire sera inefficace.
Par contre si l’information se trouve limitée, c’est qu’elle a des coûts. Un agent
rationnel va chercher de collecter le maximum d’informations possibles. Il s’arrête
lorsque le coût marginal de l’information dépasse la recette marginale. L’erreur
d’anticipation est dans ce cas possible.
Le concept d’anticipation rationnelle peut être justifié dans le cadre de la politique de
relance. Les politiques économiques peuvent avoir des impacts réels si il existe une
erreur d’anticipation. Dans le cadre de la politique monétaire, l’équation de Lucas se
présente sous la forme suivante.
y = y* + 1/α (∆M – ∆M*)
Avec ∆M décrit le taux de croissance de la masse monétaire observé et ∆M*, le taux
anticipé.
Si une erreur d’anticipation d’inflation surgit, les salaires réels vont varier et cette
variation va éloigner la production réelle de son niveau d’équilibre ultérieur. Dans le
cadre de la politique monétaire de relance, les autorités trompent les agents afin de
stimuler les activités économiques. C’est « l’effet de surprise ». A cause de cet effet de
surprise la courbe de Phillips est valide même avec une anticipation.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
38
L’inverse est la politique de freinage. Ceci pourra être une politique de désinflation.
Pour cela, la banque centrale annonce sa politique en espérant d’être cru et faisant en
sorte que les agents intègrent ces informations. La crédibilité de la banque centrale est
cruciale sinon, les agents rationnels vont sur anticiper l’inflation et ce sera une
catastrophe.
b) Les modèles de base de la demande de monnaie sous contrainte de « cash
in advance »
Le modèle de valorisation d’actifs a été introduit par Lucas en 1978. Historiquement, il
y a trois façons de construire des modèles de demande de monnaie. L’hypothèse de
« cash in advance » en fait partie. Dans ce cadre, les agents sont obligés de détenir de la
monnaie afin d’effectuer leurs achats.
Pour une période donnée, le consommateur doit choisir
Sa consommation (C)
Son solde de monnaie (m)
Son épargne (dénoté a comme actif).
La contrainte de liquidité dérive à ce que tous les biens de consommation doivent être
payés en espèce. Ainsi, PtCt ≤ mt. L’actif déposé dans une banque apporte un taux
d’intérêt r>0 mais les actifs tenus en forme de monnaie ne fournissent pas d’intérêt.
Toutefois, la monnaie rapporte un taux de retour égal à Pt-1/Pt, ceci étant que si il y a
inflation, la monnaie rapporte un retour négatif c'est-à-dire qu’elle perd sa valeur.
Après avoir observé la situation, les consommateurs vont préférer de garder leurs actifs
en dépôt. De ce fait, ils ne tiendront que quelques argents pour financer leur
consommation. Soit, PtCt= mt. Ceci a plus de conséquences quand la vitesse de
monnaie est constante. Par conséquent, le volume de transaction dans cette économie
est égal à (C). De ce fait, m = PC. Il faut que la vitesse de monnaie soit toujours égale à
1. En réalité, la vitesse de monnaie montre une variation considérable et dépend en
particulier du taux d’intérêt.
La deuxième façon est l’hypothèse de la monnaie dans la fonction d’utilité. Les
encaisses réelles sont rajoutées comme un argument supplémentaire de la fonction
d’utilité. La fonction ainsi supposée est alors de la forme
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
39
u=U (c, M/P,…)
La troisième façon consiste à l’introduction de l’hypothèse de la monnaie dans la
fonction de production. Dans ce cas, les coûts de transaction sont mesurés par le loisir
perdu afin d’effectuer un achat de bien de consommation.
Nous allons voir plus explicitement la première hypothèse dans le paragraphe qui va
suivre, en occurrence le modèle suggéré par Svensson.
c) Le modèle de Svensson36
En s’inspirant du modèle de Lucas en 1978 Svensson tente d’expliquer la demande de
monnaie en proposant son propre modèle.
A cet égard, Svensson avance que la demande de monnaie dans la structure de
l’équilibre générale est stochastique et considère l’expansion monétaire comme
exogène. La demande de monnaie dérive de la contrainte de « cash in advance37 ». Le
modèle résulte de la vélocité de la monnaie introduite par Lucas dans sa théorie de
valorisation d’actif. Svensson affirme que la fonction de demande de monnaie couvre la
vélocité des variables. Dans un tel environnement, l’impact des changements
permanents dans l’expansion monétaire et dans celle du revenu est unique sur la
vélocité monétaire.
Le modèle
Nous évoluons dans un contexte d’économie monétaire fermée. L’économie est sujette
à deux sources d’incertitude :
Une firme représentative produit un output38 stochastique yt en période t.
L’offre de monnaie est sujette à une expansion monétaire stochastique wt.
L’état de l’économie en période t peut être caractérisé par St = (yt, wt) ; selon Svensson
St suit un processus de Markov , ayant comme fonction de distribution conditionnelle
F(St+1/St).
36 Svensson, L E O, « Money and asset prices in a cash in advance economy ». Journal of political economy, octobre 1985, 90 (5), 919 – 944. 37 Contrainte de paiement préalable en espèce. On oblige les agents dans le modèle à détenir de la monnaie afin d’effectuer leurs achats de biens de consommation. 38 Yt étant la production de cette économie.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
40
La programmation des évènements est cruciale pour l’économie. C’est aussi ce qui fait
la différence de ce modèle avec le modèle de valorisation d’actif introduit par Lucas en
1978. La monnaie est considérée comme un actif à rendement sur.
L’économie est alors programmée comme suit :
Le consommateur entre en période t, sa richesse est constituée d’une somme de
monnaie prédéterminée M, et d’action Z.
En début de période t, il apprend l’état S et achète des biens en payant en espèces sous
contrainte de liquidité (cash in advance).
A la fin de la période t, le marché de biens est fermé. Le consommateur reçoit sa part de
dividende. Ayant effectué un transfert d’argent, et en anticipant l’état st+1, il sera
soumis par une contrainte de budget. C’est alors qu’il vend ses actions.
Le programme du consommateur représentatif est de maximiser sa fonction d’utilité.
Sous les contraintes de liquidité et de budget.
Max Et ∑ ßt U (Ct) ; t= 0, …..∞ (1)
Sous les contraintes :
P(St, Mt) Ct ≤ Mt (2)
Mt+1 + Q(St, Mt) Zt+1 ≤ [ Mt – P(St, Mt)Ct] + [Q(St,Mt) + P(St,Mt)Yt] Zt + (wt –1)
Mt (3)
Avec
wt: taux de croissance de l’expansion monétaire.
Mt : offre de monnaie.
Mt+1 = wt Mt
P : prix d’acquisition des biens selon la fonction économique et l’offre de monnaie.
Q(St, Mt) : le partage de prix en terme de monnaie.
En introduisant le prix réel de la monnaie c'est-à-dire son pouvoir d’achat en terme de
biens Лt = 1/Pt et le prix réel de l’action qt = Qt/Pt Svensson réécrit la formulation
suivante.
V (w, M, s, M) = Max {U© + β∫∞ V(w, M,s,M) dF(s/s)} (4)
Sous contrainte que C ≤ ЛM (5)
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
41
C + ЛM + qz ≤ w (6)
Où w ≡ πM+(q+y)z+π(ω−1)M car nous avons un problème récursif. Par convention, les
variables en minuscule dénotent les variables en terme réels, les primes représentent les
valeurs futures.
La firme représentative maximise son profit d’une façon standard. L’équilibre est atteint
si :
c = y, M = M, M = M = ωM, z = 1.
L’équilibre en période t, pour chaque s = (y,ω) est caractérisée par l’établissement des
conditions (7) et (10) suivantes. Nous pouvons résoudre m, λ, µ et q comme fonction de
s.
y ≤ m(s)
µ(s) ≥ 0 (7)
λ(s) + µ(s) = uc(y), (8)
λ(s)m(s) = βE[uc (y )m(s )|s]ω, (9)
λ(s)q(s) = βE{λ(s )[q(s ) + y ]|s} (10)
µ et λ sont les multiplicateurs de Lagrange standard associés aux contraintes (5) et (6).
Dans les termes économiques µ est interprété comme l’utilité marginale de l’encaisse
réelle, et λ, l’utilité marginale de la richesse.
L’expression µ ≥ 0 dans la condition (7) est une condition complémentaire. Si la
contrainte de liquidité n’est pas respectée, l’utilité marginale de la balance monétaire
réelle est égale à 0 et vice versa.
Svensson caractérise la solution en deux sens dans l’espace (y,s) tels que.
(i) la contrainte de liquidité (7) n’est pas respectée (m > y et µ = 0),
(ii) la contrainte de liquidité est respectée (m = y et µ > 0).
La frontière entre ces deux régions constitue le seuil de l’expansion monétaire.
ω = βE[uc (y )m(s )]
uc(y)y = βA uc(y)y ≡ ω(y).
Le modèle est analysé dans une structure statique, A = E[uc (y )m(s )] est considéré
comme un constant.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
42
Si ω < ω(y), il n’y a pas de contrainte de liquidité.
A l’inverse, si ω > ω(y), l’économie fait face à une contrainte de liquidité.
La solution explicite du cas (i), c’est à dire, ω < ω(y), est
m(s) = βAuc (y)ω > y,
λ(s) = uc(y),
µ(s) = 0 .(11)
La solution explicite du cas (ii) , c’est à dire, ω > ω(y), est
m(s) = y,
λ(s) =βAyω,
µ(s) = uc(y) −βA yω≥ 0. (12)
En analysant son modèle, Svensson emploie une constante relative, la fonction d’utilité
de l’aversion au risque (CRRA39) u(c) = c1−γ/(1 − γ) où γ est le paramètre relative de
l’aversion au risque.
Le principal aboutissement du modèle est que Svensson trouve un comportement non
trivial de la vélocité de monnaie. Il prédit que la vélocité unitaire existe uniquement si il
y a contrainte de liquidité.
Soit ω < ω(y) : y m=ωyγ−1 βA, (13)
ω ≥ ω(y) : y m= 1 (14)
Interprétation du modèle
Svensson se préoccupe principalement sur ce qui se passe sur les prix d’actifs en cas de
contrainte de paiement au préalable. Sur ce, il suppose que les consommateurs doivent
choisir la somme d’argent qu’ils vont retenir avant d’être au courant de l’état du
marché. Ce qui fait que le consommateur se résigne face à une incertitude. Cette
incertitude implique que la vitesse de monnaie n’est pas constante. En effet, pour des
raisons de précautions les agents choisiront de tenir m>Pc. Rationnels comme ils sont,
les agents voudraient consommer plus, tout en sachant qu’ils peuvent seulement
accomplir leurs besoins s’ils ont un solde de monnaie suffisant. Donc, ils auront
d’avantage une tendance à détenir plus de monnaie. Plus l’incertitude rencontrée par les
consommateurs est grande, plus ce solde de précaution est large. Pourtant cette solde de
précaution dépend inversement du taux d’intérêt. De ce fait, la masse monétaire en
39 Constant Relative of Risk Aversion, Svensson 1985.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
43
circulation dépend inversement du taux d’intérêt. Les consommateurs doivent échanger
le bénéfice des soldes de monnaie contre le coût (perte d’intérêt).
Pour examiner l’impact du changement temporaire de l’expansion monétaire sur le
niveau de prix et l’inflation. Nous avons vu que le niveau de prix est définit comme :
P(s, M) = 1/π(s ,M) = M/m(s)
A un taux de croissance monétaire (w) fixé, la vélocité de monnaie augmente avec le
revenu, seulement si l’on est pas sous contrainte de liquidité. Comme nous avons vu
antérieurement, les balances réelles varient en sens inverse avec l’utilité marginale de
richesse. De même, le niveau de prix varie en sens inverse de l’encaisse réelle.
P = 1/π = ωm(s) /m(s )
Sa valeur anticipée est
E(P)/P = E(π)/ π = ωm(s)E(1/m(s ))
Comme m(s) et E(1/m(s )) sont constants, l’anticipation de l’inflation future varie avec
w. C’est que si l’on n’est pas sous contrainte de liquidité, l’expansion monétaire
n’engendre pas de l’inflation mais plutôt une augmentation au niveau du revenu.
L’inflation est, en effet, indépendante de l’expansion monétaire car l’effet de cette
dernière est capturé par une baisse au niveau de la balance réelle courante résultant de
l’augmentation du niveau de prix courant.
De ce fait, l’expansion monétaire affecte le niveau de prix réel seulement si l’on se
trouve sous contrainte de liquidité, l’inflation évolue en même temps que l’expansion
monétaire et l’expansion du revenu.
Dans un modèle avec cash in advance, la croissance monétaire et donc l’inflation ont un
effet négatif sur les activités réelles dans le long terme. Il n’y a en aucun cas une super
neutralité de la monnaie40. Après Svensson, d’autres économistes ont aussi interprété
l’hypothèse de paiement au préalable.
40 Par super neutralité, on entend un modèle monétaire où un changement permanent et non anticipé du taux de croissance de la masse monétaire mène à un changement égal du taux de croissance des variables nominales de l’économie mais laisse inaffecté l’équilibre réel.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
44
d) L’hypothèse de cash in advance et la taxe d’inflation41
La présence de l’hypothèse de cash in advance suppose que toute consommation à
l’instant t soit financée par des encaisses nominales accumulées en t-1, et que les
revenus des obligations en t ne peuvent pas être utilisés à des fins de consommation. En
d’autres termes, le marché des biens s’effectue avant le marché des actifs financiers.
Pour simplifier, supposons que le gouvernement émet de la monnaie. Soit Mt = w Mt-1.
Où w représente le variable de la politique monétaire. Il est défini de façon aléatoire et
exogène et n’est connu qu’en début de t. Par conséquent c’est une source d’incertitude.
Par ailleurs, une fois que l’émission de nouvelle monnaie est réalisée, le gouvernement
transfère les encaisses résultantes aux individus qui les utilisent à des fins de
consommation. Soit Tt = Mt – Mt-1 = (k – 1) Mt-1
Afin d’acquérir un bien de consommation en période t, l’agent doit détenir Mt-1/Pt +
Tt/Pt en encaisses réelles au début de la période t. L’acquisition de Mt-1/Pt est réalisée
en t-1 alors que le niveau de prix est encore Pt-1.
Nous avons alors
ct≤ Mt-1/Pt + Tt/Pt = Mt-1/Pt-1*Pt-1/Pt + Tt/Pt
En définissant le ratio Pt-1/Pt comme l’inverse du taux d’inflation brut ∏t = Pt/Pt-1 =
(1 + Лt), nous obtenons
ct = mt-1 (1/1 + Лt) + Tt/Pt
Où mt-1 représente le pouvoir d’achat des encaisses au prix de la période précédente. Si
Лt>0, ce pouvoir d’achat diminue en terme de prix dans la période courante. Le terme
1/1 + Лt constitue alors la taxe de l’inflation. C'est-à-dire l’érosion du pouvoir d’achat
de la monnaie que les individus détiennent afin d’effectuer leurs transactions futures.
Cette taxe d’inflation incite les agents à économiser sur les encaisses réelles qu’ils
détiennent et substituer la consommation pour le loisir.
41Cooley, Thomas et Hansen (1989), “The inflation tax in real business cycle model”, American Economic Review 79, 733 -748.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
45
En conclusion, les débats théoriques concernant l’origine de l’inflation par la monnaie
se concentrent actuellement sur la neutralité ou non de la monnaie. Dans ce cadre,
Svensson a initié en 1985 l’hypothèse de paiement au préalable ou « cash in advance ».
Cette hypothèse implique que la quantité de monnaie en circulation dépend de la
préférence des consommateurs. La monnaie est en effet demandée car elle est le seul
moyen d’acheter des biens. Au niveau conceptuel, nous connaissons plusieurs raisons
pour lesquelles la monnaie existe. La monnaie est un actif qui satisfait le principe de la
coïncidence double des besoins parce qu’elle sert de moyen d’échange universelle,
d’unité de mesure et de sauvegarde de valeur. Nous venons de voir qu’aujourd’hui, les
théories qui tentent de dériver l’existence de la monnaie sont prédominantes. Ces
modèles concernent surtout la demande de monnaie. Les hypothèses qui sont avancées
stipulent une influence sur la demande de monnaie via le taux d’intérêt. Nous allons
essayer dans ce qui suit de modéliser un agrégat de monnaie qui pourra contribuer à la
réalisation des objectifs de la politique monétaire. Pour ce faire, nous allons considérer
le cas de Madagascar.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
CHAPITRE II
MODELISATION
DES DETERMINANTS DE
L’INFLATION A MADAGASCAR
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
46
Dans ce chapitre nous allons étudier le cas de Madagascar pour déterminer les facteurs
déterminants de l’inflation.
D’abord nous allons focaliser notre regard sur des réalités, des constats et des analyses
directes sur des faits réels pour pouvoir généraliser et standardiser ensuite à l’aide d’un
modèle. Pour ce faire, les données que nous allons utiliser seront les données annuelles
observées entre 1989 à 2007. Nous allons consulter les bulletins de la Banque Centrale
de Madagascar42 ainsi que les rapports de l’INSTAT43. Mais avant d’entamer ces
analyses notons que le choix de la méthodologie que nous allons appliquer est très
important.
Le présent chapitre sera structuré comme suit. Une première section consiste à revoir la
situation récente de l’économie malgache. Ce sera suivi par la définition du choix
méthodologique que nous allons appliquer dans la section suivante. La troisième section
consiste à la détermination de la relation entre la masse monétaire et l’inflation, qui
sera perpétuée par une quatrième section intitulée la modélisation de la masse
monétaire.
42 BCM pour la suite 43 Institut National de la STATistique.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
47
SECTION 1 LA SITUATION DE L’ECONOMIE A MADAGASCAR
2.1.1 L’inflation à Madagascar
L’inflation n’a jamais été synonyme du bien être à Madagascar. Du fait qu’elle déprécie
la monnaie et diminue le pouvoir d’achat des malgaches, elle compte tout le temps
parmi les maux de l’économie. Qualifiée comme inflation galopante ou inflation
ouverte, le taux d’inflation à Madagascar n’a passé en dessous de 10% qu’en 2007.
Effectivement, nous avons pu enregistrer en 2007 un taux d’inflation de 8,2% à la suite
des objectifs fixés par le pays dans le cadre de la politique de lutte contre la pauvreté à
Madagascar.
Nous avons toujours une tendance à affirmer que l’inflation à Madagascar est liée par
l’offre. Parfois nous accusons la hausse de prix des produits stratégiques44 comme
responsable de l’inflation. Mais les autorités monétaires défendent l’hypothèse
Friedmanienne d’inflation d’origine monétaire.
Dans cette section, nous allons vérifier la teneur de cette hypothèse mais avant d’y
parvenir, il serait tenant de voir comment les prix et les agrégats monétaires évoluent à
Madagascar.
a) Le suivi de l’IPC par l’INSTAT
A Madagascar, l’Institut National de la Statistique est chargé du suivi des prix à la
consommation. Pour ce faire, les agents de cet institut collectent des informations à
partir des relevées mensuelles auprès des points de vente dans toute l’île. A cause des
achats de denrées vendues en unité non standard, ces relevées tiennent compte des
possibles marchandages et des variations masquées des prix. Le but est d’obtenir les
prix au kilogramme des biens.
L’IPC s’agit d’un indice de type Laspeyres, dont le panier de consommation provient de
l’enquête prioritaire auprès des ménages de 1999 (EPM 1999). Les prix de base ont été
calculés à partir des moyennes des prix de janvier 2000 à décembre 2000. L’indice
d’ensemble est donc la moyenne pondérée selon les valeurs de consommation.
44 Sont considérés comme produits stratégiques : le pétrole, le riz, l’énergie, les PPN…
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
48
Les indices des prix à la consommation font partie des séries chronologiques qui
comportent des tendances et de la saisonnalité. Théoriquement, la saisonnalité des prix
décrit des fluctuations sinusoïdales des indices autour d’une tendance en fonction du
temps. Dans la pratique, l’amplitude et la périodicité des fluctuations peuvent varier au
cours du temps. La première cause de la saisonnalité des indices des prix est la
disponibilité des produits alimentaires sur le marché. En particulier, entre septembre et
février, l’offre de riz sur le marché diminue. Cela provoque une tension à la hausse. Par
contre, entre mars et juillet, le riz est relativement abondant. Ses prix tendent à baisser.
Par effet mécanique et effet d’entraînement, l’indice d’ensemble tend à baisser. Par
ailleurs, des évènements périodiques tels que la rentrée scolaire ou les fêtes de fin
d’année provoquent aussi des effets saisonniers sur les prix à la consommation. Enfin, il
y a les saisonnalités des autres grandeurs économiques en liaison avec les prix. Ces
complications rendent difficile la perception de la saisonnalité des prix.
b) Tendance et l’évolution des prix durant les vingt dernières années
Durant les vingt dernières années, l’inflation à Madagascar a connu quelques périodes
d’hyperinflation. Nous citons celle qui a suivi la mise en place du flottement de la
monnaie nationale sur le marché interbancaire des devises. La dévaluation qui
s’ensuivait a causé la hausse des prix des biens de consommation importés et des prix
d’intrants importés. Par effet d’annonce, mécaniques, entraînement et anticipation, cela
s’est traduit par la hausse générale des prix de + 36,9% en 1994, + 48,5% l’année
suivante et plus de 20% entre 1995 et 1996. Les instabilités politiques et la mise en
veilleuse des relations avec les partenaires financiers internationaux ont accentué cette
période d’hyperinflation.
De même pour la période de 2002, la hausse des prix à la consommation atteignait +
16,5%. Cette dernière possède un caractère relativement conjoncturel. En effet, la
rupture de stock en carburant qui est un produit stratégique et le ralentissement des
relations commerciales entre les différentes localités de l’île ont provoqué une hausse
généralisée des prix.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
49
c) Evolution récente
Certes notre analyse se focalise sur les données des années antérieures mais nous
estimons utile de voir l’évolution récente des prix à Madagascar afin de pouvoir justifier
la portée des résultats que nous allons avoir.
Le premier trimestre de l’année 2008 est marqué par un ralentissement de la progression
de l’IPC de détail. En effet, la variation mensuelle s’élève à + 1,4% pour le mois de
janvier 2008 contre +1,2% en février et seulement +0,5% en mars. En variation
annuelle, nous avons pu enregistrer +14,5% en mars 2007 contre seulement 6,8% en
2008. Selon le bulletin de la Banque Centrale45, cette décélération de l’inflation est due
aux effets haussiers de la flambée des prix sur le plan international, par l’appréciation de
l’Ariary et par une meilleure disponibilité des produits alimentaires conjuguée à une
maîtrise de la demande.
Pour l’année 2007, le contexte international a été dominé par un accroissement rapide
des prix. Cet accroissement a persisté en début 2008. En ce qui concerne Madagascar,
ceci aura pour effet des hausses conséquentes des prix de l’importation, en l’occurrence
les hydrocarbures dont les prix moyens trimestriels (en tonne métrique) sont passés de
USD46 401 en premier trimestre 2007 à USD 929 en 2008 pour le super carburant soit +
131,4% de variation ; de USD 575 à USD 891 pour le gazole soit + 55,0% et de USD
615 à USD 926 pour l’essence tourisme, soit +50,6% de variation.
Le prix du riz sur le marché international a aussi connu une évolution positive entre ces
deux périodes. En cours moyen trimestriel, il a passé de USD 1031,5 en premier
trimestre 2007 à USD 1579,2 en 2008, soit une variation de +53,1%.
Pourtant, ce renchérissement de l’importation a été neutralisé par le bon comportement
de l’Ariary. En effet, l’appréciation de l’Ariary a permis d’atténuer les effets expansifs
de ces évolutions sur le prix international. L’appréciation du taux de change depuis
2007 a eu pour résultat la modération du prix du riz importé sur le marché local. En
mars 2008, le prix du kilo de riz s’élève à Ar 1115 contre Ar 1117 en décembre 2007.
Etant donné la forte influence exercée par celui-ci sur le prix intérieur de cette denrée, le
prix du riz s’est stabilisé.
45 Bulletin de la Banque Centrale de Madagascar n°9 mars 2008 46 Unité monétaire : Dollar américain
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
50
S’agissant du prix du carburant, la vigueur de l’Ariary a permis de faire réduire l’impact
des flambées des cours du brut sur le prix intérieur. Toujours d’après le bulletin de la
Banque Centrale, la progression de prix à la pompe entre décembre 2007 et mars 2008
est récapitulée dans le tableau qui suit.
Tableau 1 : Progression de prix à la pompe entre décembre 2007 et mars 2008
Décembre
2007
Variation en
Mars 2008
Super + 262 + 10,8%
Gazole +310 + 14,4%
Essence tourisme +272 +11,4%
Source : bulletin d’information de la Banque Centrale. 2008.
A ceci s’ajoute une meilleure disponibilité de l’offre, ainsi qu’un niveau modéré de la
demande et donc une progression des prix. En effet, durant le premier trimestre 2008, le
marché local s’est surtout caractérisé par un niveau suffisant de l’offre en ce qui
concerne les produits alimentaires. En particulier, le marché du riz est largement offreur
du fait de la bonne récolte pendant la saison antérieure. L’effet baissier de l’évolution de
l’offre a été renforcé par la modération de la progression des agrégats monétaires. En
effet, nous avons pu enregistrer une baisse de la masse monétaire en premier trimestre
2008. L’accélération des crédits bancaires n’a pas agité la demande dans la mesure où
une grande partie de ces crédits a été destinée au financement des importations et à
l’acquisition des biens d’équipement.
Ainsi, le concours de ces facteurs favorables a abouti à une décélération de l’inflation,
qui, en terme de glissement par rapport au mois de décembre 2007, s’est située à + 3,1%
en mars 2008 contre + 4,4% en 2007. En variation sur 12 mois, le rythme
d’augmentation des prix ont beaucoup diminué : +6,8% en fin mars 2008 contre +14,5%
auparavant. L’évolution de l’inflation sous-jacente s’assimile à cette tendance : +8,8%
en fin mars 2008 au lieu de +11,8% le mois de décembre 2007.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
51
2.1.2 Caractéristiques de l’environnement monétaire à Madagascar
L’évolution récente des agrégats monétaires nous intéresse pour voir la dynamique et
l’évolution monétaire dans le cadre de notre étude. Nous allons vérifier ensuite si il
existe une corrélation entre la masse monétaire et l’inflation. Il est aussi important de
voir comment est structurée la politique monétaire pour pouvoir cadrer l’importance de
ce que nous allons vérifier.
a) La structure de la politique monétaire
Dans la charte47 de la Banque Centrale de Madagascar, l’objectif primaire de la
politique monétaire est de maintenir la stabilité des prix. Pour atteindre cet objectif, la
BCM conduit une politique de programmation qui consiste à cibler les taux de
croissance des agrégats monétaires (M3, y compris les dépôts en devises). Supposant
que la fonction de la demande de monnaie est stable, M3 va servir de guide
intermédiaire pour la politique monétaire. Cette politique va considérer le taux de
croissance du PIB réel et celui de l’indice des prix à la consommation. Le ciblage de M3
pour le programme annuel va se traduire en référence pour la base monétaire en utilisant
le multiplicateur monétaire calculé à partir de la moyenne trimestrielle. Le but principal
est de gérer la base monétaire pour atteindre la cible fixée sur les agrégats monétaires et
les objectifs d’inflation. Dans ce processus, les taux d’intérêt et le taux de change sont
endogènes par rapport au comportement de la base monétaire.
La BCM conduit principalement sa politique par des instruments directs. Biens que les
instruments indirects ont été adoptés avec l’introduction du marché des bons de trésor et
du marché monétaire vers le milieu des années 1990, les conditions d’excès de liquidité
chroniques ont gêné l’émergence du taux d’intérêt réel positif et le développement des
opérations et des instruments sur le marché interbancaire. En l’absence des instruments
indirects, la BCM régularise la base monétaire et les liquidités en générale en changeant
le ratio de la réserve obligatoire. En plus, la BCM annonce un taux directeur désigné
pour entraver les anticipations d’inflation par les agents économiques et pour servir de
base pour l’établissement des autres taux d’intérêt.
47 Charte de 1994, selon laquelle la mission statutaire de la BCM est de maintenir un faible niveau d’inflation interne et d’éviter la volatilité excessive du taux de change.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
52
b) Evolution récente des agrégats monétaires
Cette fois ci nous allons nous intéresser sur les données en 2007 disponibles dans le
rapport annuel 2007 de la BCM.
L’année 2007 a été marquée par une expansion soutenue de la base monétaire. Par
rapport à fin 2006, la variation a été de 2,4% vers la fin du mois d’avril, elle a bondi à
12,5% en fin mai pour rester à peu près ce niveau jusqu’à fin septembre. Elle a par la
suite amorcé une monté rapide pour atteindre un glissement annuel de 32,1% à la fin de
l’année contre 13,3% à fin 2006.
D’après le rapport annuel 2007 de la BCM, cette expansion de la base monétaire
provient essentiellement de la forte accumulation de la position extérieure nette, suite à
l’acquisition des devises sur le MID48 et des autres postes nets, compte tenu des efforts
d’investissements de la Banque Centrale. En somme, ces facteurs ont pu se traduire par
une croissance de 44,0% de la base monétaire, mais les interventions de la BCM à
travers les appels d’offres négatives sur le marché monétaire dans un premier temps et
par l’émission des titres sur l’open market depuis le 18 mai 2007 ont pu réduire cette
hausse de 11,9 points de pourcentage.
En ce qui concerne les contreparties de la masse monétaire. Elles ont enregistré des
évolutions divergentes en 2007. En effet, ces évolutions ont été marquées par une
accélération au niveau de la position extérieure nette, une augmentation substantielle
pour les autres postes nets contre une quasi stabilité sur les créances nettes sur l’Etat et
une contraction au niveau des créances nettes sur les banques.
La position extérieure nette de la Banque Centrale s’est confortée à 348,3 milliards
d’Ariary sur l’année pour atteindre 1398,9 milliards d’Ariary à fin décembre. Sans
l’appréciation de la monnaie nationale sur l’année qui a réduit la contre-valeur de ce
poste, la hausse serait plus importante.
En terme de devise, la position extérieure nette de la Banque Centrale a progressé de
152,5 millions de DTS49 contre 176,5 millions de DTS au cours de 2006. Cette
48 Marché Interbancaire de Devises 49 Droits des Tirages Spéciaux
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
53
progression résulte de la forte reconstitution des avoirs extérieurs bruts à hauteur de
156,3 millions de DTS. Ces évolutions sont récapitulées dans le tableau suivant.
Tableau 2 : Les positions extérieures de la Banque Centrale
(En million de DTS)
ENCOURS VARIATION ANNUELLE Rubrique
2005 2006 2007 2005 2006 2007
Positions extérieures nettes 170,6 347,0 499,5 -9,0 176,5 152,5
Avoirs extérieurs bruts 337,4 381,6 537,9 6,9 44,2 156,3
Engagements extérieurs 166,8 34,5 38,4 16,0 -132,2 3,8
Source : BCM (rapport 2007)
Concernant les créances nettes sur l’Etat, toujours d’après le rapport annuel 2007 de la
Banque Centrale, elles n’ont contribué qu’à hauteur de 1,5% dans la croissance de la
base monétaire. L’évolution pendant les trois dernières années est résumée dans le
tableau suivant.
Tableau 3 : Les créances nettes sur l’Etat de la Banque Centrale
(En milliards d’Ariary)
ENCOURS VARIATION ANNUELLE Rubriques 2005 2006 2007 2005 2006 2007
Créances nettes sur l’Etat 325,3 -78,8 -62,6 60,5 -404,1 16,1 Créances 327,0 385,1 387,6 17,5 -11,9 2,5 Dons avances statutaires 94,8 107,4 28,7 64,1 12,7 -78,8 Titres recapitalisation 110,8 110,8 Dépôts 71,7 463,9 450,3 -43,0 392,2 -13,6 Dons en devise 12,7 55,0 108,9 -8,5 42,3 53,8
Source : BCM (rapport 2007)
Au total, les créances sur l’Etat ont augmenté de 16,1 milliards d’Ariary. Ce recours net
est retracé dans l’utilisation nette de 12,4 milliards d’Ariary de ses dépôts. Les créances
sont restées pratiquement stables. La hausse engendrée par les émissions des nouveaux
titres a été quasiment absorbée par le remboursement des avances statutaires et aux prêts
à moyen et long terme.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
54
En ce qui concerne les créances sur les banques, l’évolution de ce poste traduit les
opérations effectuées par la Banque Centrale dans le cadre de la conduite de la politique
monétaire. Cette dernier a été caractérisée par la stérelisation des afflux de devise sur le
MID qui consiste à retenir une partie des avoirs bancaires en monnaie centrale.
Ainsi, les créances sur les banques ont été négatives de 175,9 milliards d’Ariary à fin
2007. Soit une contraction de 126,5 milliards par rapport à fin décembre 2006.
En ce qui concerne les autres postes nets de la banque centrale, ils ont augmenté de
103,6 milliards d’Ariary suite à la hausse des divers nets à laquelle est venue s’ajouter
la variation des pertes de change de 56,2 milliards. Ces hausses résultent, entre autre,
des acquisitions d’immobilisation et de l’appréciation de la monnaie nationale.
L’amélioration des fonds propres à la hauteur de 162,8 milliards, due à la
recapitalisation de la Banque Centrale pour 110,8 milliards, a tiré à la baisse les autres
postes nets et a atténué les impacts des deux précédents facteurs d’accroissement.
Après avoir entamer la situation sur les contreparties de la masse monétaire, nous allons
maintenant voir les composantes.
c) Les composantes de la masse monétaire
L’expansion de la base monétaire est essentiellement reflétée au niveau des réserves
bancaires et, dans une moindre mesure au niveau des circulations fiduciaires. Les autres
composantes de la base monétaire telles que les différents dépôts des non résidents
représentent uniquement une partie marginale.
Toujours pour l’année 2007, la circulation fiduciaire n’a pas suivi le rythme d’évolution
soutenue de la base monétaire. Sa croissance a ralentit par rapport à l’année dernière.
Suivant les tendances antérieures, elle a enregistré une baisse saisonnière en janvier
pour remonter petit à petit à partir du février jusqu’en octobre. En effet, à fin 2007,
l’encours de la circulation fiduciaire s’est chiffré à 840,6 milliards d’Ariary. Soit une
progression annuelle de 125,6 milliards d’Ariary ou 17,6% contre 116,0 milliards ou
19,3% en 2006. Il représente 59,9% du total de la base monétaire contre 67,3 % un an
auparavant. Soit une cession de 7,4 % dans la structure au profit des réserves bancaires.
Quant aux réserves bancaires, leur évolution est représentée par la somme des encaisses
des banques et leurs avoirs en compte courant auprès de la Banque Centrale. Avec une
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
55
stabilité relative en premier trimestre, suivie d’une hausse vers le mois de mai, cette
évolution a suivi le rythme de la base monétaire. Les réserves bancaires ont été
principalement alimentées par les contreparties des cessions nettes de devises sur le
MID par les banques. Ces cessions ont atteint toute l’année 134,3 millions de DTS dont
la contre-valeur pour 368,6 milliards d’Ariary a renfloué le compte courant des
banques. Dans le but d’éponger cette liquidé bancaire abondante, la Banque Centrale a
lancé dans un premier temps des AON50, relayé ensuite par des ventes de titres. Ainsi
les réserves bancaires ont été limitées à 554,3 milliards d’Ariary à fin 2007, soit une
progression de 209 milliards sur toute l’année. Le tableau suivant récapitule l’évolution
des réserves bancaires.
Tableau 4 : Evolution des réserves bancaires.
Variation annuelle Encours En milliards d’Ariary
En milliards d’Ariary
En pourcentage
Rubriques
2005 2006 2007 2006 2007 2006 2007 Réserves obligatoires requises
258,8 307,1 377,4 48,3 70,3 18,7 22,9
Réserves constituées 264,4 322,0 433,1 57,7 111,1 21,8 34,5 Excédents (+)/ insuffisances (-)
5,6 14,9 55,7 9,4 40,7 169,3 272,5
Excédents / insuffisances requis
2,1 4,9 14,7
Source : BCM (rapport 2007)
Ce niveau de réserves bancaires à fin de décembre correspond à une moyenne
mensuelle de réserves constituées de 433,1 milliards d’Ariary. Cela représente 55,7
milliards d’Ariary ou 14,7 % d’excédents par rapport aux réserves obligatoires requises.
Cet excédent accuse une hausse par rapport à l’année dernière où il n’a été que de 14,9
milliards ou 4,9 %. Cependant dans le contexte 2007, l’excédent a été contenu en
moyenne à 7,6 % grâce aux ponctions de liquidités opérées par la BCM tout au long de
l’année.
Plus loin, nous allons vérifier si une relation de causalité existe entre l’inflation et la
masse monétaire à Madagascar. Mais avant d’aborder ces analyses là, il est essentiel de
spécifier la méthodologie que nous allons recourir pour arriver à ces fins.
50 AON : Appels d’Offre Négatives.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
56
SECTION 2 : CHOIX METHODOLOGIQUE
Cette section s’engage à expliquer la méthodologie que nous allons choisir pour la suite
de notre étude, en l’occurrence le modèle SVAR.
Il existe une multitude de méthodes pour estimer l’inflation. Pour vérifier notre
hypothèse d’inflation monétaire, nous allons utiliser le modèle VAR. Nous allons
perpétuer notre étude pour définir les déterminants de la croissance de la masse
monétaire en utilisant le modèle SVAR.
Pour identifier toutes les sources pertinentes de la fluctuation des prix, ainsi que celle de
la masse monétaire, la méthode utilisant les vecteurs autorégressifs structurels SVAR
est basée sur la décomposition suggérée par Blanchard Quah en 198951. Elle consiste à
estimer un VAR auquel nous avons imposé des restrictions sur les effets à long terme de
certains chocs. Ces hypothèses basées sur les théories économiques permettent de
décomposer le variable qui nous intéresse en deux composantes indépendantes. Une
composante permanente et une composante transitoire.
L’utilisation de SVAR permet d’imposer une structure théorique minime au modèle. De
plus, l’utilisation des SVAR permet d’obtenir une estimation non biaisée à la fin de la
période d’échantillonnage.
2.1.1 VAR simples
a) le contenu du modèle
L’idée se repose sur le processus des mécanismes économiques qui engendrent les
données observées. L’avantage dans un modèle VAR est que l'on ne se donne pas de
modèle théorique à priori. Tout modèle peut en effet être arbitraire si les variables
apparaissent à la fois à droite et à gauche des équations et si nous n'avons pas de
causalité. Dans ce cas nous pouvons chercher à régresser chaque variable endogène sur
l'ensemble des autres variables, endogènes et exogènes. Le modèle sera déterminé en ne
retenant que les coefficients significatifs.
51 Blanchard O J et D Quah « the dynamic effects of aggregate demand and supply disturbances”, American review, volume 79 n° 4. 1989 pp: 655 -673.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
57
Dans un tel modèle nous n'avons donc à effectuer aucune hypothèse théorique. Nous
devons seulement choisir les variables endogènes et exogènes et choisir le nombre de
délais à considérer.
Les modèles VAR doivent être estimer à partir de séries stationnaires. C'est une
propriété d'invariance des caractéristiques statistiques des processus pour toutes les
translations dans le temps. Il est impossible d'identifier un processus si toutes ses
caractéristiques changent au cours du temps.
Les hypothèses sont donc les suivantes :
Le processus est stationnaire, intégré d’ordre zéro, soit I (0) dont la moyenne est
constante, la variance est constante, la covariance est temporelle et qui ne dépend que
des écarts de périodes.
En d’autres termes, la moyenne ne dépend pas de la date quel que soit le prélèvement.
Soit Xt la valeur de X à la date t.
Cov (Xt, Xt-k) ne dépend pas de t mais de ׀ t – (t – k) ׀ = k
k étant la différence entre deux dates.
La moyenne représentative et la variance représentative ne sont valables que si la série
est stationnaire.
Identiquement, le bruit blanc µt est aussi indépendamment distribué (0, σ2µ),
cov (µ t, µ t – i) = 0
b) Illustration
Imaginons le cas d’une économie en équilibre. L’offre étant égale à la demande. Soit O
= D avec O = a + bP ; D = α – βP. Le prix d’équilibre est obtenu à partir de la
confrontation de ces deux égalités. En effet, P* = α – a / b + β, sous l’hypothèse que α –
a soit positif. C’est un équilibre mathématique mais si nous observons l’évolution des
prix, nous retrouvons un processus stationnaire.
Pt suit I (0) tel que E (Pt) = P* quel que soit la période t.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
58
c) Théorème de WOLD52
Soit Xt t = 1,2,….,T un processus I (0).
Il existe un bruit blanc u*t suivant une loi de moyenne 0 et de variance σ2µ.
Il existe des paramètres θ0, θ1, θ2,….. avec θ0 = 1 et limite de θk quand k tend vers
l’infini est 0.
Tel que Xt = θ0 µt + θ1 µt-1 + θ2 µ t-2 + θ3 µt-3…
En forme multi varié, soit Xt (X1t,…Xnt) un vecteur contenant n variable, chaque
variable est stationnaire.
Ainsi, soit Xit tel que E(Xit) = xi quel que soit t ; variance de Xit = σ2i quel que soit t
et cov (Xit, Xit – k) ne dépend pas de t.
Le raisonnement est le même qu’en forme uni variée. Il existe un vecteur de n bruit
blanc Ut. Il existe Ө0, Ө1, Ө2 … tel que Ө0 est égale à la matrice identité (n x n) et
limite de Өk en
Xt = Ө0 Ut + Ө1 Ut-1 + Ө2 Ut-2 …
Soit en forme simplifiée, Xt = Ө (L) Ut
Avec Ө (L) = I + Ө1 L + Ө2 L2 + …
Avec Xt -1 = L1 Xt
Xt -2 = L2 Xt et ainsi de suite.
Cette expression permet de trouver la forme VMA ou Vector Moving Average de Wold,
nécessaire dans l’estimation d’un modèle temporel.
2.1.2 Le VAR structurel (SVAR)
Dans le concept de l’anticipation rationnelle, nous avons vu que seuls les chocs non
anticipés pourront avoir des répercussions sur le modèle économique dynamique et
auront des effets multiplicateurs dynamiques. La question que le modèle SVAR essaie
de résoudre est la suivante :
Comment les perturbations non anticipées peuvent modifier les variables du modèle à
travers le temps ?
52 Cours TAVERA, université de Rennes.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
59
Soit Xt un vecteur (n x 1), Xt doit suivre un processus stationnaire I (0) sinon il nous
faut une transformation pour le rendre stationnaire.
Pour comprendre la logique du modèle, nous allons considérer le modèle dynamique Xt
= C + Ф1 Xt – 1 + … +Фp X t – p + Ut
C étant une constante,
Фi : matrices (n x n)
Ut : vecteur résidu (n x 1)
Nous pouvons procéder par la méthode de Moindre Carré Ordinaire (MCO) pour
estimer ce modèle. Après estimation, nous obtiendrons les chocs non anticipés ûit et
inversement, les anticipations rationnelles.
En effet, pour simplifier, prenons p = 1
Xt = φ1 Xt – 1 + ût
Avec φ : la valeur estimée de Ф.
Soit Xt/t –1, la valeur prévue en t – 1 ou bien les anticipations rationnelles. En
espérance conditionnelle, nous avons
Xt/t-1 = E (Xt / It-1)
It-1 étant les informations disponibles en t-1.
E (Xt/ It-1) = E (φ1 Xt – 1 + ût / It-1 )
= φ1 E(Xt-1 / It-1) + E (ût / It-1)
= φ1 Xt – 1 + 0
= φ1 Xt – 1
Or ût = Xt - φ1 Xt – 1
Ceci étant égale à Xt - E (Xt / It-1)
ût est la partie non anticipée de X en t. c'est-à-dire que le niveau de la variable X a
augmenté de la valeur de ût que les agents ont anticipé la période précédente. Les
anticipations rationnelles peuvent être tirées de cette valeur.
a) Calcul des multiplicateurs
Le variable endogène subit l’effet des variables exogènes. La question qui se pose est la
suivante : quels sont les effets d’une variation des variables exogènes sur le variable
endogène ?
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
60
Le modèle va permettre de calculer ce qui se passe si il existe une variation de
l’anticipation. Pour cela, il existe deux méthodes pour calculer la fonction de réponse, à
savoir le calcul à l’ancienne et le calcul avec opérateur de retard.
Calcul de fonction de réponse à l’ancienne
Soit le modèle estimé Xt = φ1 Xt – 1 + ût
De cette égalité nous pouvons déduire que
δXt / δUt = I soit 1 0
0 1
Ceci étant X t + 1 = φ1 Xt + û t+1
= φ1 [φ1 Xt - 1 + û t] + û t+1
= φ1 2 X t - 1 + φ1 û t + û t+1
û t+1 = 0
D’où d Xt +1 / dUt = φ1
De même X t-2 = φ1 Xt + 1 + û t+2
En procédant par itération nous obtenons la fonction de réponse
δXt + h / δ Ut = φ1 h
Cette équation traduit la réaction d’un variable analysé sous un choc non anticipé au
bout de h période.
Calcul de la fonction de réponse avec multiplicateur de retard
Nous représentons le modèle avec retard de la façon suivante :
Xt = φ1 L Xt + ût 53
(I - φ1 L) Xt = ût
Ce qui implique que Xt = (I - φ1 L) -1 ût
Nous retenons toujours l’hypothèse que les fonctions de réponse ont des allures
stationnaires et donc inversibles.
(I - φ1 L) -1 = I + φ1 L + φ12 L2 + φ13 L3 + …
Xt = (I + φ1 L + φ12 L2 + φ13 L3 + …) ût
Xt = ût + φ1 ût-1 + φ12 ût-2 + φ13 ût-3 + …
53 Nous reprenons ici la même notation que nous avons utilisé dans la théorème de Wold. Cf 2.1.1 L signifie lag ou décalage, Xt-1 = L1 Xt ; Xt-3 = L3 Xt et ainsi de suite.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
61
Par conséquent δXt / δUt = I
δXt+1 / δUt = δXt / δUt-1 = φ1
δXt+2 / δUt = δXt / δUt-2 = φ1 2
Et ainsi de suite.
b) Méthode SVAR par Blanchard Quah
Remarquons que les chocs non anticipés se définissent par des transformations linéaires
des VAR de départ.
Si le VAR de départ est de la forme Xt = φ1 Xt – 1 + ût la transformation linéaire de
celui-ci est ∆0 Xt = ∆1 Xt-1 + Vt
Xt = (∆0 -1 ∆1) Xt-1 + ∆0 -1 Vt
φ1 = (∆0 -1 ∆1)
et ût = ∆0 -1 Vt ou encore Vt = ∆0 ût
Nous avons estimé Xt = φ1 Xt – 1 + ût, utilisons la forme VMA de Wold pour trouver
le multiplicateur.
(I - φ1 L) Xt = ût
Xt = (I - φ1 L) - 1 ût
Xt = I + φ1 L + φ12 L2 + φ13 L3 + …) ût
Dans la forme VMA de Wold nous avons
Xt = (I + Ө1 L + Ө2 L2 + …) ût
Avec Ө k = δXt+k / δUt
Le multiplicateur cumulé se forme ainsi :
δXt+k / δUt | cumul = I + Ө1 + Ө2 + … + Ө k
Le multiplicateur cumulé total est égale à :
Lim δXt+k / δUt | cumul = I + Ө1 + Ө2 + … + Ө∞
k→ ∞
Soit Ө (L) = I + Ө1 L + Ө2 L2 + …
Ө (1) = lim (δXt+k / δUt | cumul)
k→ ∞
Or il y a un passage des innovations de départ aux innovations structurelles (Vt)
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
62
ût = A 0 -1 Vt. Il faut donc chercher cette matrice de passage car la connaissance de
cette dernière va nous permettre de passer de ût à Vt.
Nous aurons alors,
X = Ө (1) Û
avec Û = A0 V ; soit X = Ө (1) A0 V et c’est ainsi que Blanchard Quah propose
d’estimer X.
Ceci étant le choix du modèle que nous allons appliquer pour déterminer les facteurs de
l’inflation à Madagascar. Du point de vue méthodologique, ce modèle parait assez
longue et assez compliqué. Mais dans la pratique, nous allons traiter les données sur le
logiciel RATS et nous allons en fait demander à RATS de faire tous ces calculs.
Passons maintenant à ces calculs.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
63
SECTION 3 : CORRELATION ENTRE MASSE MONETAIRE ET IN FLATION
2.3.1 Cadre d’analyse
Le but de cette section est de démontrer l’existence d’une corrélation entre la masse
monétaire et l’inflation afin de vérifier la teneur de l’hypothèse d’inflation toujours
d’origine monétaire. Les données que nous allons utiliser sont d’ordre annuel. Nous
allons considérer l’évolution du taux d’inflation et l’évolution de la masse monétaire
entre 1989 et 2005.
Nous allons voir les données en annexes mais graphiquement les évolutions de ces
deux agrégats au cours de la période d’observation se présentent comme suit.
Graphique1 :
INF M3
évolution de masse monétaire et inflation
1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005-10
0
10
20
30
40
50
Source :BCM
Graphique 2 : Evolution en différence première
DI DM3
masse monétaire vs inflation
1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004-40
-30
-20
-10
0
10
20
30
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
64
Inf représente le taux d’inflation annuel54
M3 représente le taux de croissance de l’agrégat M355
di représente la différence première du taux d’inflation
dM3 la différence première de la croissance de l’agrégat de monnaie M3.
Ces deux graphiques représentent les mêmes grandeurs, la seconde étant l’évolution en
différence première. Cette transformation est essentielle pour rendre les séries
stationnaires.
Sur ces graphiques, nous pouvons observer que l’IPC évolue au même sens que M3
sauf en première période d’observation, c'est-à-dire entre 1989 et 1991, et vers la fin de
la période. Nous remarquons également que la hausse ou la baisse de M3 précède
toujours celles de l’IPC.
Suite à ces observations, prenons les hypothèses suivantes. L’inflation est déterminée
par la politique monétaire et que à long terme cette politique n’aura plus d’effet sur les
prix. Nous allons vérifier ces hypothèses à l’aide du model VAR.
2.3.2 VAR estimé
Après le test racine unité de Dickey Fuller, nous avons remarqué que les séries sont non
stationnaires mais leurs différentiels le sont. Soit une estimation par moindre carrée. Les
données sont en logarithme, car nous nous intéressons au taux de croissance. Notre but
est de vérifier l’hypothèse de l’origine monétaire de l’inflation, c’est pour cela que nous
allons choisir seulement deux variables, à savoir la masse monétaire et l’inflation.
Le choix du décalage s’appuie sur les critères d’information d’Akaike (1974)56 et de
Schwartz (1978). Dans cette optique, le retard doit être égale à la valeur qui minimise
ces critères. Les calculs nous dictent d’intégrer trois décalages.
54 Le taux d’inflation est calculé à partir de l’indice des prix. 55 L’agrégat de monnaie M3 traduit la somme des disponibilités monétaires M1, l’agrégat de monnaie M2, les dépôts en devises et
les obligations. M1 est constitué par la monnaie fiduciaire et les dépôts à vues (banques, CCP et autres). En y ajoutant les quasi-
monnaies, à savoir les dépôts d’épargne et les dépôts à terme, nous obtiendrons M2.
56 Critère d’Akaike : Le critère d'information d’Akaike (AIC) a été proposé par Hirotsugu Akaike (1974). Il permet d'évaluer la qualité de l'ajustement d'un modèle statistique. L'AIC prend en compte à la fois la qualité des prédictions du modèle et sa complexité.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
65
Le modèle VAR à estimer est alors de la forme
dI = f1 ( dI{1}, dI{2}, dI{3}, d dM3, dM3{1},dM3{2} , dM3{3} )
dM3 = f 2 ( dM3{1}, dM3{2}, dM3{3}, dI, dI{1}, dI{2 }, dI{3})
Avec
dI représente la différentielle du taux d’inflation,
dM3 représente la différentielle du taux de croissance de la masse monétaire. A l’aide
de ce modèle nous allons estimer les paramètres et les résidus. Nous nous intéressons à
la régression où l’inflation est endogène.
Après traitement sur le logiciel RATS, l’estimation fournit les résultats suivants.
DI = 1.19 – 0.72 dI{1} – 0.32 dI{2} – 0.49 dI{3} + 1.21 dm3{1} + 0.87 dm3{2}0.56
dm3{3} + U
Nous allons recourir au test de Fisher pour vérifier la significativité des estimations.
Les T-stat57 désignent les t calculés à partir de la statistique. Le test consiste à les
comparer avec le t de Student (1.96) pour vérifier la significativité de ces variables.
Apparemment, ces variables sont tous significatifs. Nous allons vérifier cela dans le test
de significativité global ou le test de fisher. Les résultats obtenus à partir du test de
Fisher sont les suivants.
Variable F-Statistic58 Signif59
DI 4.2294 0.0630282
DM3 8.9766 0.0122924
A comparer avec 3.46, ces variables sont significatifs au seuil de significativité près.
Ces résultats nous permettent de conclure que il existe une corrélation entre la masse
monétaire et l’inflation de plus que le coefficient de corrélation calculé à partir de ces
données s’estime à R**2 centré60 = 0.847030
57 Les T stat sont les ratios calculés pour les tests de Student. Ces données sont visibles en annexes. 58 Le F statistic est le ratio calculé pour le test de Fisher, le raisonnement est le même que pour les T de Student. 59 Niveau de significativité marginal fournit par le logiciel RATS. 60 La méthode de Moindre Carré Ordinaire nous fournit plusieurs versions du coefficient de corrélation. Mais le R**2 centré est suffisant pour interpréter les résultats.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
66
Comme R**2 est proche de 1, cela veut dire que la corrélation est forte. De ce fait, nous
pouvons tirer la conclusion que la masse monétaire explique bien l’inflation à
Madagascar.
Certes, nous avons précisé ultérieurement que d’autres facteurs peuvent influencer la
variation des prix, notamment, l’offre, la demande ou encore le taux de change.
D’ailleurs, les résultats que venons de voir indiquent que l’inflation à Madagascar n’est
pas à 100% d’origine monétaire. Pourtant, nous n’avons pas pris ces variables pour cette
régression, bien qu’elles ne sont pas négligeables, car notre but est de démontrer la
corrélation entre la masse monétaire et l’inflation. Une conclusion qui n’est plus en fait
à démontrer, ce qui nous intéresse c’est de savoir les facteurs qui déterminent le
gonflement de la masse monétaire. Ce qui nous amène à la section suivante.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
67
SECTION 4 : MODELISATION DE LA MASSE MONETAIRE
Le but de cette section est de déterminer quel poste, parmi ses contreparties, détermine
au mieux le gonflement de la masse monétaire.
Nous distinguons trois postes dans les contreparties de la masse monétaire, à savoir, les
avoirs extérieurs nets61 (AEN), les créances nettes sur l’Etat62 (CNE) et les créances sur
les secteurs para-public et privé63 (CPP). Ces différents postes sont constitués par
plusieurs rubriques64.
L’analyse d’une situation financière montre que, sont enregistrés dans le poste des
avoirs extérieurs nets, les engagements extérieurs à long terme. Ce poste représente
l’incidence des relations du pays avec l’étranger. Il est donc la contrepartie extérieure de
la masse monétaire. Les créances nettes sur l’Etat s’agissent du solde net des
engagements financiers qui sont pris et des dépôts qui doivent être effectués par l’Etat
vis-à-vis des autres institutions du pays. Le crédit à l’économie regroupe les
financements consentis par la banque centrale et les banques primaires aux entreprises
publiques non financières et aux secteurs privés.
Comme c’est un document comptable, la masse monétaire doit s’équilibrer avec ses
contreparties. Par conséquent, nous allons considérer les variables qui pourront
influencer les déséquilibres entre ces postes.
Pour arriver à notre fin, nous allons d’abord choisir les variables que nous allons utiliser
pour notre régression.
2.4.1 Choix des variables à utiliser et identification du modèle
Les variables utilisés pour modéliser les déterminants du gonflement de la masse
monétaire sont au nombre de quatre, à savoir,
• L’agrégat de monnaie M3
• Le solde de la balance extérieure
61 Positions extérieures nettes, dans les autres ouvrages. 62 Crédit à l’Etat. 63 Crédit à l’économie. Il constitue la transaction qui s’effectue entre les banques et les particuliers. 64 Cf section 1 de ce chapitre.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
68
• Le solde budgétaire
• Le taux d’intérêt monétaire
M3 constitue l’agrégat faisant l’objet d’un suivi dans le cadre de la politique monétaire
et dans la réalisation des objectifs finaux. Nous estimons que les autres variables sont
les grandeurs qui peuvent influencer les postes des contreparties de la masse monétaire.
En effet, la détermination des avoirs extérieurs nets peut être influencée par l’équilibre
ou le déséquilibre du solde extérieur. Le solde budgétaire peut inciter l’Etat à augmenter
les crédits à l’Etat. Par exemple, si le solde est déficitaire, l’Etat s’endette d’avantage
pour compenser ce déficit. Quant aux crédits à l’économie, les taux d’intérêts bancaires
sont fixés à partir du taux d’intérêt monétaire. Ce dernier constitue en fait l’instrument
de la banque centrale pour maîtriser les crédits à l’économie. Les crédits à l’économie
augmentent quand le taux d’intérêt est à la baisse et vice versa.
La construction du modèle nécessite une quantité limitée des données disponibles. Les
données que nous allons utiliser sont d’ordre annuel, allant de 1989 à 2007. Comme le
taux d’intérêt n’est pas fixé d’une manière périodique, nous avons pris la moyenne65
pendant l’année pour voir son évolution annuelle.
Pour les traitements économétriques, nous allons considérer toutes les données en
logarithme, car nous nous intéressons à leur croissance. Nous allons vérifier dans ce qui
va suivre que le solde budgétaire et le solde extérieur présentent une caractère
déficitaire, c'est-à-dire que ces variables sont de signe négatif ce qui sont invalides dans
le domaine de définition de la fonction « Log », il faut les multiplier par – (1) et nous
allons considérer le déficit budgétaire et le déficit extérieur.
Avant de se lancer dans l’économétrie, il est essentiel d’analyser les propriétés
descriptives de ces variables. Les graphiques suivants vont nous permettre de voir les
évolutions des grandeurs que nous allons utiliser.
65 En général, le taux d’intérêt n’est pas fixé de manière périodique. En effet, il peut changer jusqu’à trois fois sur l’année selon les décisions monétaires mais il se peut qu’il reste constant pendant plusieurs années successives. Nous avons pris la moyenne si des changements ont surgit au cours d’une année.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
69
Graphique 3 :
M XR SG INT
Evolution des grandeurs utilisés
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007-1000
-500
0
500
1000
1500
2000
2500
3000
Source : BCM (bulletin statistique 2007)
Ce graphique nous permet de voir que l’agrégat de monnaie m3 présente une tendance à
la hausse assez régulière sur toute la période. Le solde extérieur et le solde budgétaire
présentent une caractéristique typiquement déficitaire, sauf pour 2006 où le solde
budgétaire présente une hausse spectaculaire. Cette hausse est due aux augmentations
enregistrées au niveau des recettes d’investissement à partir du mois d’avril 2006.
L’évolution du taux d’intérêt n’est pas visible dans ce graphique. C’est pourquoi, nous
allons considérer une autre graphique.
Graphique 4 : Evolution du taux d’intérêt monétaire à Madagascar 1989 à 2007
TD
1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 20075
10
15
20
25
30
35
Source : BCM, (bulletin statistique 2007)
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
70
En général, le taux d’intérêt oscille au voisinage de 10% sauf en 1994, où il a dépassé
les 30%. Le taux d’intérêt a connu des périodes où il était constant. La détermination de
ce taux d’intérêt appartient aux décideurs de la politique monétaire.
L’application du modèle VAR nous impose de tester d’abord la stationnarité de tous les
variables qui vont être traités. Les tests de Dickey Fuller66 nous indiquent que toutes les
séries sont non stationnaires. Pour les rendre stationnaires, nous allons considérer les
différences premières de ces variables qui sont, d’après les tests, stationnaires. Ce qui
nous permet de poursuivre avec le modèle VAR.
Le critère d’information d’Akaike nous suggère d’intégrer un seul retard dans le
modèle, donc nous allons estimer un VAR(1).
2.4.2 Résultats empiriques
Le modèle VAR à estimer sera construit à partir du taux de croissance de la masse
monétaire m3, le taux d’intérêt réel en différence première, du taux de croissance du
déficit budgétaire, ainsi que celui du déficit extérieur67.
Par conséquent, nous allons définir le vecteur des variables inclus dans le modèle
comme :
Mt = (∆logMt, ∆logXt, ∆logGt, ∆It)68
La forme standard du modèle VAR d’ordre 1 s’écrit.
Xt = φt Xt-1 + εt
Le modèle VAR permet d’estimer séparément chacune des équations par MCO. Compte
tenu de notre objectif, nous nous intéressons seulement au modèle où m3 est endogène.
Voici les résultats empiriques fournis à partir du logiciel RATS69.
66 Augmented Dickey Fuller (1981). 67 Ces données sont toutes en logarithme. 68 Avec Mt représente la croissance de la masse monétaire, Xt celle du déficit extérieur, Gt : déficit
budgétaire et It le taux de croissance du taux d’intérêt réel. 69 Les détails concernant ces résultats seront donnés en annexes.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
71
∆logMt = 0.175302925 + 0.141686308 ∆logMt-1 + εt
(0.34)
-0.050157043 ∆It-1
(0.065)
-0.031922284 ∆logXt-1
(0.039)
-0.077523728 ∆logGt-1
(0.045)
Les statistiques concernant cette régression seront données en annexes. Mais compte
tenu de leur interprétation économétrique, les variances respectives de ces coefficients
estimés sont données entre les parenthèses. En effet, le principe de l’économétrie
attribue au variable disposant la plus petite variance le titre de meilleur estimateur du
variable expliqué. Pour le présent cas, parmi les variables explicatifs, le taux de
croissance du déficit extérieur explique au mieux la masse monétaire.
Ces résultats constituent seulement les estimations du VAR réduit, mais pour quantifier
l’impact des chocs exogènes, il faut considérer des VAR structurels (SVAR).
Nous nous intéressons essentiellement aux fonctions de réponse des chocs des autres
variables sur la monnaie, ainsi que leurs contributions sur la fluctuation de M3. Nous
allons voir dans la matrice de covariance/corrélation les corrélations des différentielles
du taux de croissance des variables exogènes entre l’agrégat de monnaie M3. L’analyse
de ces fonctions de réponses va nous permettre de voir le comportement et le temps de
réaction de la variation de la masse monétaire face aux différents chocs sur les autres
variables. Les impacts non cumulés de ces chocs seront donnés en annexe. La matrice
Covariance\Corrélation des coefficients est la suivante :
Constant DM DX DG DI
Constant 4859620.924 -0.8655500718 -0.5252502479 -0.0235401713 0.2662506378
DM -21963064.054 132494871.879 0.2850680727 -0.2607965972 -0.3716387580
DX -1673319.461 4741977.768 2088443.826 0.4680878123 -0.0121839475
DG -87992.079 -5090192.641 1147021.335 2875183.231 0.2100269050
DI 1405706.170 -10245265.857 -42169.856 852924.115 5735950.508
Source : calcul de l’auteur à partir du logiciel RATS
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
72
En dessus de la diagonale sont données les corrélations entre les variables et en dessous
les covariances. Par cette matrice nous remarquons que la différentielle du taux de
croissance de la masse monétaire, celle du déficit budgétaire et celle du taux d’intérêt
ont des corrélations négatives par rapport à la masse monétaire. Par contre, le taux de
croissance du solde extérieur est corrélé positivement à la masse monétaire.
Les graphiques suivants montrent les réponses de la masse monétaire aux chocs sur les
différents variables du modèle. La première figure du graphique (en haut, à gauche)
montre les réponses de M3 suite aux chocs sur M3, la figure 2 représente les réponses
de M3 suite aux chocs sur le déficit extérieur, la figure 3 correspond aux réponses de
M3 aux chocs sur le taux d’intérêt et la figure 4, les réponses de M3 aux chocs sur le
solde budgétaire.
Graphique 5: Fonctions de réponses non cumulées
réponses de m3 aux chocs sur m3
1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007-0.01
0.00
0.01
0.02
0.03
0.04
0.05
0.06
réponses de m3 aux chocs sur di
1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007-0.004
-0.003
-0.002
-0.001
0.000
0.001
0.002
0.003
réponses de m3 aux chocs sur dx
1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007-0.01
0.00
0.01
0.02
0.03
0.04
0.05
réponses de m3 aux chocs sur dg
1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007-0.075
-0.050
-0.025
0.000
0.025
En abscisse, nous avons les années après les chocs. L’horizon temporel de réponse,
c'est-à-dire le temps nécessaire pour que la masse monétaire retrouve son niveau
respectif de long terme se situe entre trois ans et cinq ans. Etant donné, que ces
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
73
variables sont exprimés en logarithme, l’écart entre le niveau courant et leur valeur de
long terme exprime un taux de croissance.
Ces figures montrent qu’un choc sur M3 se répercute négativement sur M3, et ces
répercussions se neutralisent après trois ans. Ce comportement confirme le fait que son
taux de croissance est corrélé négativement sur M370.
Un choc du déficit extérieur d’une taille d’un écart-type a des répercussions positives
sur la masse monétaire pendant les deux ans qui suivent les chocs, pour descendre
brusquement ensuite et oscille autour de 0 pendant quelques temps. Ces répercussions
se neutralisent au bout de 5 ans c'est-à-dire vers 1994.
Le choc au niveau du déficit budgétaire décroît le taux de croissance de la masse
monétaire tout de suite après mais la répercussion présente une montée brusque l’année
suivante pour retrouver l’équilibre au bout de 5 ans.
Le taux d’intérêt quand à lui a des répercussions positives sur la masse monétaire tout
de suite après le choc mais celle-ci va diminuer un an après pour atteindre son plus bas
niveau en 1991. Nous pouvons remarquer que la baisse est plus remarquable que la
hausse.
2.4.3 Analyse des résultats
Les comportements de la masse monétaire face aux chocs structurels des différents
variables exogènes confirment les informations tirées à partir de la matrice de
corrélation. Toutefois, le graphique montre que, à part le taux de croissance de la masse
monétaire, tôt ou tard, les chocs sur la croissance du déficit extérieur, celle du déficit
budgétaire et celle du taux d’intérêt vont contribuer au gonflement de la masse
monétaire. Seulement, il faut tenir compte du temps de réaction et de la taille de ces
répercussions. Ceci étant, les chocs sur la croissance du déficit extérieur réagit au plus
vite, et positivement par rapport aux autres variables. Encore une fois, les résultats
fournis par le modèle VAR sont confirmés.
A Madagascar, le solde budgétaire est tous le temps déficitaires, ce qui caractérise l’état
de sous développement du pays. En principe, ce déficit chronique du solde budgétaire
70 Cf matrice covariance/corrélation.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
74
exprime le besoin de financement de l’Etat, sous réserve du financement extérieur. De
ce fait, il se peut, par exemple, qu’un déficit de 100 peut être compensé par un
financement extérieur de 200. Par contre, ceci nous permet de conclure qu’un
retardement de déblocage de dons peut aussi influencer, par exemple, sur la création
monétaire. Et plus généralement, le financement extérieur peut avoir des impacts sur les
décisions de la politique monétaire. Du point de vue de la théorie, le financement du
déficit budgétaire par la création monétaire est interprété par les monétaristes comme un
moyen de dévaloriser la dette publique, ce financement va engendrer nécessairement de
l’inflation. Ce qui fait que le déficit budgétaire soit corrélé négativement à la croissance
de la masse monétaire.
Nous avons dit auparavant que le crédit à l’économie peut être géré à travers le taux
d’intérêt. Notons qu’à Madagascar la plupart des transactions qui s’effectuent entre les
banques et les particuliers sont de court terme. Mais bien que court terme, elles sont
retracées instantanément sur les contreparties de la masse monétaire, mais l’effet entre
m3 et l’inflation peut avoir un décalage. En général, les crédits à court terme sont
destinés à la consommation tandis que les crédits à moyen et long terme serviront à
financer les investissements productifs. Si cette production n’a pas lieu, il y a un très
fort risque de détérioration de la valeur de la monnaie, due à la création monétaire en
abondance effectuée par les banques. Le taux d’intérêt constitue en fait un instrument de
gestion des crédits à l’économie. Cela sous entend une relation inverse entre le taux
d’intérêt et la masse monétaire et confirme l’hypothèse que nous avons mentionné dans
le premier chapitre71.
2.4.4 Limites de l’analyse
Les relations que nous avons vu à propos du mécanisme du modèle SVAR montrent
qu’une fois que nous connaissons la matrice A0, nous pouvons calculer toutes les
matrices A1,…,Ap. Pourtant, le calcul de A0 n’est pas évident. Il est souligné que les
résidus calculés du VAR réduit estimé sont des combinaisons linéaires des chocs
exogènes que nous voulons connaître. Le système qui nous est imposé de résoudre est
un système de n (n+1)/2 équations où il y a n**2 inconnus. Ce qui soulève un problème
71 En traitant la contrainte de cash in advance, nous avons vu que la vitesse de circulation de la monnaie est fonction du taux d’intérêt.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
75
d’identification. Il nous faut alors n (n-1) /2 hypothèses d’identification pour résoudre
notre système.
Pour cela, nous pouvons considérer l’hypothèse récursive de Christiano, Eichenbaum et
Evans (1998)72 qui se repose sur l’idée que l’instrument de la politique monétaire ne
peut pas influencer contemporainnement les variables qui sont connus lors de la
décision de la banque centrale. En d’autres termes, les variables affectés
contemporainement par l’instrument de la politique monétaire ne sont pas connus lors
de la décision de la politique monétaire.
Les hypothèses d’identification sont très fortes. Par exemple, nous avons choisi de
considérer des données annuelles, pour une cause de disponibilité de ces données, sans
tenir compte des dates précises des décisions des politiques monétaires.
La question que nous pouvons poser est « est ce que le VAR permet une bonne
description de la dynamique des agrégats macroéconomiques ? » en particulier, est ce
que les relations dynamiques entre les variables sont restées inchangées ? Ou encore est
ce qu’il y a des non linéarités importantes ?
Par ailleurs, la vérification du comportement dynamique des variables du système par
rapport à la théorie est très importante dans le processus de validation du modèle. Si les
variables ne réagissent pas entre elles d’une manière adéquate, le modèle peut être mal
spécifié et les résultats peuvent être erronés.
De plus, il faut voir de près les composantes descriptives de chaque variable pour éviter
des problèmes d’incohérence temporelle ou d’incohérence descriptive. Par exemple, il
faut s’assurer que la périodicité de chaque variable soit calculée sur la même base. En
effet, le taux d’intérêt n’est pas fixé d’une manière périodique. Pour cette analyse, nous
avons pris le taux de croissance moyen annuel du taux d’intérêt, alors que nous avons
considéré les masses monétaires annuelles, de ce fait, il se peut qu’il y ait une
incohérence temporelle entre les variables.
72 Christiano, Eichenbaum et Evans (1998) permet une discussion plus approfondie sur ces hypothèses d’identification.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
76
Pour conclure, malgré les quelques critiques que nous avons avancé, les études ont
vérifié qu’il existe une relation de causalité entre la masse monétaire et l’inflation à
Madagascar. Mais cette relation de causalité peut être précisée par d’autre modèle. Les
résultats confirment que parmi les variables que nous avons choisi d’intégrer dans notre
modèle, le déficit extérieur peut expliquer dans un court délai, le gonflement de la
masse monétaire. Sous réserve des financements extérieurs, le déficit budgétaire
pourrait ne pas affecter la croissance de la masse monétaire. Par contre, ces
financements extérieurs sont susceptibles de générer l’inflation. Ces résultats peuvent
apporter une réponse à la question sur l’existence de la surliquidité due à l’abondance
des crédits à l’économie à Madagascar. Effectivement, nous pouvons vérifier que les
crédits à l’économie sont assez abondants sur toute la période d’entre 1989 et 2007. Ce
qui vont, certainement, agiter sur la demande globale. Les données sur le taux d’intérêt
nous confirment, en effet, que cette grandeur est assez faible et constante à Madagascar.
Ce fait peut être interprété comme un facteur déterminant de l’inflation à cause de la
relation inverse existant entre la masse monétaire et le taux d’intérêt. Par ailleurs, ces
résultats peuvent aussi apporter des explications sur le fait que la détaxation ou la
hausse des prix du pétrole en particulier génère de l’inflation à Madagascar. Les
hypothèses sont confirmées que des liquidités sont fournies pour financer ces hausses de
prix.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
77
CONCLUSION
Le problème lié à l’inflation s’apparente à ce qu’elle met en péril le système
économique. Ce problème est de plus en plus grave si l’inflation présente un caractère
d’inflation galopante. Ce qui fait que Madagascar présente un cas très intéressant pour
déterminer les facteurs déterminants de l’inflation. Comptant parmi les pays les plus
pauvres du monde, avec un taux d’inflation toujours de nature galopante. Cette dernière
serait l’origine d’illusion monétaire et qui va détériorer la compétitivité de l’économie
nationale.
L’étude des déterminants de l’inflation suppose avant tout la détermination de l’origine
de l’inflation. Dans le contexte du fonctionnement de l’économie, la distribution des
revenus se repose sur le modèle d’équilibre général. L’inflation est le résultat du non
respect de cet équilibre. C’est sur cette optique que des théories ont évolué.
Théories après théories, les analyses admettent que la cause première de l’inflation est
simplement la croissance de la masse monétaire. Quand la banque centrale imprime de
la monnaie, la valeur de celle-ci tend à diminuer. Pour maintenir les prix à un niveau
stable, la banque centrale doit maintenir un contrôle strict de la masse monétaire.
L’importance de ces analyses réside surtout dans la conduite de la politique monétaire et
la gestion de l’inflation.
Depuis Friedman jusqu’à nos jours, les analyses et les modèles qui ont été menés pour
expliquer l’origine de l’inflation, ou pour suggérer un moyen de lutte sont basés sur les
thèses du monétarisme. Ces théories monétaristes stipulent que la masse monétaire est
exogène. Pourtant, plusieurs économistes contemporains ont tenté d’expliquer les
origines qui peuvent être attribuées à la croissance de la masse monétaire. Parmi
lesquels, nous citons Lucas, Svensson et leurs successeurs. Le présent document
constitue, en effet, une étude sur ce qui pourra influencer cette croissance de la masse
monétaire à Madagascar.
Les théories de l’inflation monétaire stipulent que derrière tous les déterminants de
l’inflation, il y a toujours une explication monétaire. Les analyses sur le cas de
Madagascar à propos de la corrélation entre la masse monétaire et l’inflation, que nous
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
78
venons de mener confirment cette théorie. Nous venons de proposer un modèle pour
vérifier cette hypothèse. Bien qu’incomplet, ce modèle permet de conclure que
l’inflation à Madagascar suit la logique de la théorie quantitative de la monnaie. Mais la
croissance monétaire n’en est pas l’unique raison.
Toutefois, la création monétaire appartient au privilège du système bancaire ou de la
banque centrale. Ce qui est déterminé à partir des mécanismes économiques. La
détection de ces mécanismes revient à reconsidérer les origines de l’inflation liées par la
sphère économique et de les intégrer dans le canal de transmission entre la création
monétaire et l’inflation, ou bien, la création monétaire réside au centre du canal de
transmission des autres facteurs vers l’inflation. Nous venons d’admettre que des chocs
sur le déficit budgétaire, le taux d’intérêt et le déficit extérieur peuvent engendrer des
répercussions au niveau de la masse monétaire. Le déficit budgétaire peut provenir de la
hausse de salaire, mais peut également inciter l’augmentation de la fiscalité. Nous
pouvons alors revenir aux explications menées par Kaldor et Passinetti à propos de
l’inflation par le coût. Par ailleurs, la théorie de la parité du pouvoir d’achat73, ou encore
la théorie d’inflation importée peuvent être attribuées aux contributions du solde
extérieur aux fluctuation de la masse monétaire.
Notre analyse s’est surtout focalisée sur les données annuelles portant sur la période
entre 1989 et 2007. L’approche empirique basée sur le type de modèle suggérée est très
dépendante des variables incorporés dans cette période d’estimation. Le modèle VAR
Structurel constitue un modèle économétrique approprié pour simuler le mécanisme de
transmission des chocs budgétaires, extérieurs ainsi que les chocs sur le taux d’intérêt
vers l’inflation.
Le modèle SVAR qui a été utilisé comportent trois avantages. En premier lieu, il
permet d'expliquer un variable par rapport à ses retards et en fonction de l'information
contenue dans d'autres variables pertinents ce qui soulève des problèmes de
cointegration. En second lieu, nous disposons d'un espace d'information très large et
enfin, cette méthode est assez simple à mettre en oeuvre et comprend des procédures
d'estimation et des tests.
73 PPA théorie initié par Ricardo dans la théorie des avantages comparatifs, cette théorie implique que une unité monétaire domestique permet de procurer une même quantité de biens qu’à l’étranger.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
79
Toutefois, le modèle VAR Structurel présente des limites. En effet, l’identification du
modèle nécessite des restrictions à court et à long terme. Ce qui nous permet d’épargner
une démarche purement mathématique et d’attribuer aux résultats obtenus une
interprétation économique qui se repose sur des théories économiques. Cependant, nous
ne pouvons pas éviter quelques incertitudes concernant la validité de certaines
hypothèses.
La méthode attribuée au modèle SVAR est également connue pour sa simplicité. Par
conséquent, ses coûts de ressources se trouvent limités. De plus, les résultats concernant
la variance ainsi que les simulation des fonctions de réponses peuvent procurer des
informations sur les effets globaux du modèle. Pourtant, cette approche ne prend en
compte que les parties non anticipées des chocs structurels. Si nous souhaitons intégrer
les parties anticipées, il nous faut recourir à d’autres méthodes.
Les résultats empiriques de la simulation montrent que des chocs sur ces variables
affectent différemment le variable de la masse monétaire. Mais ces impacts se
neutralisent dans le long terme. Ce qui confirme qu’à long terme, il ne peut y avoir une
simulation possible. Bien que ces résultats ne nous fournissent pas des chiffres précises
à propos des contributions respectives des chocs structurels au niveaux des différents
variables sur la fluctuation de la masse monétaire, nous pouvons tirer la conclusion que
parmi les contreparties de la masse monétaire, le crédit à l’économie ne peut pas être
affecté par des chocs structurels, étant donné qu’il est géré par le biais du taux directeur.
Par contre, les autorités monétaires ne disposent pas d’instrument précis ou du moins un
instrument spécifié pour maîtriser les autres postes de la contrepartie de la masse
monétaire. De ce fait, les créances nettes sur l’Etat et les avoirs extérieurs nets
pourraient déterminer une variation de la masse monétaire de manière structurelle.
Ces analyses ont fournis les résultats suivants. Bien que le taux d’intérêt et le solde
budgétaire sont corrélés négativement sur la masse monétaire, ce qui confirment les
théories, tôt ou tard, les chocs sur la croissance du déficit extérieur, celle du déficit
budgétaire et celle du taux d’intérêt vont contribuer au gonflement de la masse
monétaire. Toutefois, en comparaison avec les autres variables, la masse monétaire
réagit plus rapidement suite aux chocs sur le solde extérieur et cette répercussion au
niveau de la croissance de la masse monétaire est de taille considérable. De plus le
déficit de la balance extérieur est corrélé positivement avec la croissance de la masse
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
80
monétaire. L’étude sur les contreparties de la masse monétaire nous permet de tirer la
conclusion que les facteurs suivants peuvent déterminer l’inflation à Madagascar. Le
déficit chronique de la balance de paiement, le déficit chronique du solde budgétaire
monétarisé par le recours aux financements extérieurs ainsi que le faible taux d’intérêt
et sa variation assez constant sur toute la période74. Les crédits à l’économie sont en fait
abondants, mais du fait qu’ils sont, pour la plupart du temps, de court terme, ils ne sont
pas destinés à la production. En effet, ces facteurs, qui peuvent être vérifiés dans les
documents comptables sur les opérations monétaires, ont conduit à une situation de
surliquidité monétaire ce qui explique le fort taux d’inflation à Madagascar. Les
diagnostics nous ont montré que le principal facteur déterminant de l’inflation à
Madagascar est sans doute la croissance excessive de la masse monétaire, qui n’est pas
conforme avec le volume de production.
Les résultats de notre analyse supposent que le financement extérieur pourrait
contribuer aux fluctuations de la masse monétaire, et donc à l’inflation. Ce financement
se matérialise par des dettes ou des dons ou encore d’autres formes de flux de capitaux
provenant de l’extérieur. Cette affirmation suppose que l’économie malgache dépend en
grande partie des capitaux venant de l’étranger. La BCM est effectivement en relation
non seulement avec des banques centrales du reste du monde mais aussi avec des
banques primaires d’autres pays. Ceci implique qu’il serait souhaité de mener une étude
sur les éventuels impacts des flux de capitaux venant de l’étranger sur l’inflation
domestique. Surtout que dans le contexte où nous évoluons actuellement, en occurrence,
celui de la crise financière internationale, un évènement marquant toute l’histoire de la
finance. Biens que les pays en développement comme Madagascar ne sont pas des
acteurs directs de la finance mondiale, il serait par conséquent très intéressant d’étudier
les impacts ou la transmission de la crise financière internationale ou encore les
menaces qui peuvent représentées cette crise dans les pays en développement, ainsi que
la façon à adopter pour s’en prémunir. En effet, ces crises financières vont diminuer les
aides publiques au développement ainsi que les investissement compte tenu des
difficultés des pays occidentaux. Il en est de même pour nos exportations qui ne vont
pas trouver des débouchés à l’étranger.
74 Les données sur la masse monétaire et ses contreparties sont données en annexes, cf tableau 6.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
81
L’objectif principal de la BCM est de maintenir le taux d’inflation à un niveau inférieur.
Pourtant, nous savons pertinemment que l’agrégat de monnaie M3 fait l’objet de
l’objectif intermédiaire de la banque centrale. Ceci est encore possible pour le moment
car depuis assez longtemps, la définition de la masse monétaire et de ses contreparties
n’a pas changé à Madagascar. Mais si nous revoyons un peu l’histoire de la finance et
revenons dans les années 1980. Ces années ont été surtout marquées par la
concentration des innovations financières. Ce qui ont impliqué que le contour des
agrégats de monnaie était de plus en plus flou car il fallait inclure dans la définition de
la masse monétaire les actifs nouvellement crées. Actuellement un projet est en cours à
Madagascar, il s’agit de l’installation des marchés boursiers. Ce qui fait que d’ici
quelque temps, un actif sera nouvellement crée. Ce qui nous amène à dire qu’il serait
temps de revoir la définition de la masse monétaire et de concevoir une politique pour
contrôler l’inflation. Il est intéressant de voir comment nous pouvons déterminer le taux
idéal. Ceci doit évoluer dans le cadre du ciblage d’inflation, ou dans le cadre du contrôle
direct de l’inflation ou encore dans le cadre de la mise en pratique des règles
monétaires.
L’analyse sur le taux d’intérêt nous a montré en fait que le taux d’intérêt constitue un
instrument de contrôle directe d’inflation. Toujours en nous inspirant de l’expérience du
passé, après l’abandon des objectifs intermédiaires, les techniques de contrôle monétaire
se sont orientées sur la liaison entre le taux d’intérêt et l’inflation. Ces pratiques
confirment l’hypothèse qui a été avancé dans la contrainte de cash in advance que le
taux d’intérêt détermine la vitesse de la monnaie. Les diagnostics qui viennent d’être
menés sont surtout nécessaires pour pouvoir orienter les politiques qui vont être mise en
œuvre pour remédier au mal de l’économie. Au fur de notre analyse, nous avons
rencontré un problème d’incohérence temporelle des variables que nous avons intégré
dans notre modèle. Ce problème ne peut pas être négligé car il pourrait fausser les
résultas de l’analyse. Nous avons considéré la variation annuelle pour vérifier les
contributions des chocs à long terme, alors que les effets réels sont plus importants à
court terme. En effet, quand l’économie est rigide, cette rigidité se manifeste avec les
anticipations qui ne sont pas momentanées. C’est peut être aussi la raison pour laquelle
les interventions sur le taux d’intérêt ainsi que sur l’offre de monnaie qui ont été menées
incessamment dans le cadre de la politique monétaire malgache ont été en vain.
Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar ______________________________________________________________________
82
Le modèle VAR donne des régressions où chaque variable peut figurer à gauche et à
droite des équations. Nous avons pris seulement ce qui nous a intéressé pour notre
analyse, mais il serait tenant de voir également l’effet de l’inflation sur certains
variables. Il en est le cas pour la balance courante. En effet, si l’inflation est élevée,
comme ce qui est du cas de Madagascar, les importations vont augmenter au détriment
des exportations. Et dans un plus long terme cela va impliquer une dévaluation du fait
de l’épuisement des réserves de changes. Cela dit que le fait que le pays soit en voie de
développement implique une forte inflation qui ne va faire qu’accentuer les malheurs de
sous développement, et la réalité le confirme. Cette situation va amener les décideurs
politiques face à un dilemme car il est difficile de sortir de ce cercle vicieux. Le
problème de biais inflationniste va surgir à partir du moment où la banque centrale fixe
un double objectif, à savoir la croissance économique et la stabilité des prix. Toutefois,
nous avons précisé dans notre premier chapitre que l’inflation pourrait détenir le rôle de
pourvoyeuse de recettes fiscales. Il serait donc également nécessaire de revoir la
politique fiscale, mais il faudrait d’abord déterminer le taux idéal. C’est surtout dans ce
cadre là qu’il faut faire appel à des analyses qui vont rechercher la décision efficiente.
Cela revient à définir une fonction objectif ou une fonction de réaction qu’il faudra
maximiser pour la banque centrale. Mais avant de se lancer dans les fonctions objectifs,
il est essentiel d’identifier les moyens dont dispose la banque centrale. Par exemple, la
banque centrale peut mener une politique de lutte contre l’inflation par le biais de la
politique restrictive. C'est-à-dire qu’elle peut augmenter le taux d’intérêt s’il existe une
pression expansionniste. Par contre elle pourra recourir à une politique de relance pour
susciter les erreurs d’anticipation. Le problème est alors de savoir si le type de politique
qui va être adopté permettra d’atteindre des résultats acceptables.
Dans ce cadre, le succès de la règle de Taylor est un fait marquant des années 70 dans
les pays développés. Il serait donc très intéressant de mener une étude sur la faisabilité
d’appliquer un règle de type Taylor à Madagascar compte tenu des échecs successifs
des efforts entrepris par les autorités jusqu’à maintenant.
Annexes _____________________________________________________________________
i
ANNEXES
Tableau 5 : Données utilisées (tout est en milliard de FMG sauf le taux d’intérêt)
ANNEE M3 SE SB TI 1989 813,001 -42,492 -166,2 11.5 1990 815,535 -389,031 -39,8 11.5 1991 1025,022 -226,616 -251,3 12 1992 1230,552 -316,951 -346,4 12 1993 1555,132 -396,692 -307,5 12 1994 2328,04 -161,901 -367,4 12 1995 2720,36 -764,497 -212,8 21.37 1996 3209,737 -840,406 -217,5 33 1997 3846,149 -1253,099 -428,5 17 1998 4169,059 -1480,323 -646,8 10 1999 4984,325 -989,941 -624,6 10 2000 5916,84 -929,622 -625,6 15 2001 7357,66 -2336,063 -1203,2 12 2002 7877,99 -1444,23 -1726,5 9 2003 8525,945 -2773,13 -1664 7 2004 10556,665 -7358,23 -2847,98 16 2005 10886,545 -9175,372 -2846,87 16 2006 13704,165 -7707,89 28298,52 12 2007 16512,015 -11400,95 -4877.90 12
Source : BCM
M3 : agrégat de monnaie M3
SE : solde extérieur
SB : solde budgétaire
TI : taux de croissance annuel du taux d’intérêt
Tableau 6 : Masse monétaire, ses contreparties et IPC trimestriels de 1997 à 2007
M3 AEN CNE CPP IPC 641947 235064 156904 319894 74 640426 245513 160894 312799 75,7 682965 305256 124191 323805 73,7 710883 424996 113591 350065 76,4 769229 354213 136026 362813 78,5 750381 343251 152676 350295 81,5 763519 326487 160165 366879 80,7 794139 286230 184108 413993 82 833812 234409 290655 365636 84,3 823418 260613 293797 358516 86,7 849390 261610 310725 380815 88,3 897776 278105 311092 407604 91,1
Annexes _____________________________________________________________________
ii
996865 342301 343006 391062 95,7 973139 381922 333433 376528 99,9
1004423 352120 331053 387139 99,4 1073739 401091 343689 426058 101,4 1183368 401265 371306 483002 105,2 1215663 449057 374170 497709 108,5 1292281 497119 364996 510729 105,1 1326445 463199 448215 507377 107,1 1471532 514225 495413 555668 110,2 1459534 533941 487596 576893 122,6 1510561 533996 541245 543513 132,4 1456757 459082 568125 536233 125,3 1575598 475553 622434 560339 124,9 1596342 509408 558984 599046 125,8 1532790 527081 542824 565436 121,2 1641270 535222 618773 557289 120,6 1705189 545040 697780 598685 123,9 1837076 825836 677191 609432 128,5 1921339 856299 656413 704653 137,5 1973368 1023132 497420 746169 147,6 2111333 959943 501407 818671 157,6 2137148 1025832 468083 844824 162,7 2063869 927510 461733 894891 158,9 2120980 1036429 381254 939795 169,3 2177309 990797 398797 1013263 176,1 2269752 1403009 80026 1057393 178 2389046 1494194 68086 1080882 180,5 2474185 1608345 -73454 1154507 187,7 2740833 1638138 80911 1195927 195,2 2757608 1685686 51835 1194116 203,8 2878180 1733193 161686 1194161 198,5 3016280 1815052 29314 1387851 203,2 3302403 1946795 131956 1403651 211,1
Source : BCM (Bulletin de statistiques de 1999 à 2008)
M3 et ses contreparties sont libellés en million d’Ariary.
RESULTATS EMPIRIQUES A PARTIR DU LOGICIEL RATS
Tableau 7: estimation du taux d’inflation à partir du moindre carrée (corrélation
entre m3 et inflation)
Variable Coeff StdError T-Stat *************************************************** 1. DI{1} -0.715935877 0.288913656 -2.47803 2. DI{2} -0.316316087 0.276106687 -1.14563 3. DI{3} -0.493768319 0.204498681 -2.41453 4. DM3{1} 1.205567410 0.265807062 4.53550 5. DM3{2} 0.873787665 0.386145430 2.26285 6. DM3{3} 0.564130341 0.278643588 2.02456 7. Constant 1.188623482 2.329586891 0.51023
Annexes _____________________________________________________________________
iii
Séries : masse monétaire, taux d’intérêt, déficit budgétaire, déficit extérieur
VAR simple
Dependent Variable DM Annual Data From 1991:01 To 2005:01 Usable Observations 15 Degrees of Freedom 10 Centered R**2 0.238369 R Bar **2 -0.066283 Uncentered R**2 0.846920 T x R**2 12.704 Mean of Dependent Variable 0.1727625708 Std Error of Dependent Variable 0.0896896616 Standard Error of Estimate 0.0926144280 Sum of Squared Residuals 0.0857743227 Durbin-Watson Statistic 1.653949 Variable Coeff Std Error T-Stat Signif stationnaire
1. DG{1} -0.077523728 0.045352819 -2.70935 0.11818096 oui 2. DX{1} -0.031922284 0.039815240 -1.97176 0.44132717 oui 3. DI{1} -0.050157043 0.064784477 -0.97421 0.45671833 oui 4. DM{1} 0.141686308 0.342782583 2.41334 0.68808047 oui 5. Constant 0.175302925 0.068134628 2.57289 0.02775273 oui F-Tests, Dependent Variable DLM3 Variable F-Statistic Signif DG 2.9219 0.1181810 DX 0.6428 0.4413272 DI 0.5994 0.4567183 DM 0.1709 0.6880805
VAR Structurels
La méthode de Blanchard QUAH nous permet de déterminer la matrice Ψ
suivante.
0.3158 0.0000 0.0000 0.0000 0.0239 0.5303 0.0000 0.0000 4.3792e-03 -0.0510 0.3990 0.0000 9.6878e-03 -0.0342 0.0301 0.0596
Ainsi que la matrice A0 suivante.
Annexes _____________________________________________________________________
iv
0.0997 7.5456e-03 0.2818 1.3828e-03 -0.0269 0.1618 3.0590e-03 -0.0179 0.0138 5.7183e-03
Les zéros qui se trouvent sur la diagonale de la matrice Ψ indiquent que les
multiplicateurs cumulés de long terme n’ont pas d’effets.
Tableau 8 : Fonctions de réponses non cumulées Réponses aux chocs sur m3 Entry DG DX DI DM 1 0.0000000 0.0000000 0.0000000 0.0595884 2 -0.0703314 0.0483888 0.0020604 0.0084429 3 0.0121817 -0.0015731 -0.0037351 0.0050006 4 -0.0063559 0.0024464 0.0004883 1.7032235e-06 5 0.0013801 0.0000713 -0.0003001 0.0003904 6 -0.0005157 0.0000359 0.0000520 -0.0000389 7 0.0001126 0.0000435 -0.0000212 0.0000307 8 -0.0000334 -0.0000137 3.5769620e-06 -4.7005510e-06 9 5.8895562e-06 7.8365560e-06 -1.0730431e-06 2.1790896e-06 10 -1.1027469e-06 -2.6006537e-06 8.4665166e-08 -3.4417328e-07 11 -8.1329983e-08 1.0108586e-06 3.8937862e-09 1.1549666e-07 12 1.1811460e-07 -3.1934923e-07 -2.1987814e-08 -9.7949194e-09 13 -7.3308686e-08 1.0571724e-07 1.0508892e-08 7.5271015e-10 14 3.1168607e-08 -3.1043307e-08 -4.8442707e-09 1.8879806e-09 15 -1.2320394e-08 9.0945704e-09 1.7984378e-09 -9.1485804e-10 16 4.3653990e-09 -2.3965265e-09 -6.5334969e-10 4.4497622e-10 17 -1.4824534e-09 5.9734744e-10 2.1604774e-10 -1.6610227e-10 18 4.7207718e-10 -1.2389338e-10 -6.9423931e-11 6.1485888e-11 19 -1.4419924e-10 1.8367569e-11 2.0873886e-11 -2.0448415e-11 20 4.1502821e-11 1.2457853e-12 -6.0192314e-12 6.6482951e-12 Réponses aux chocs sur le taux d’intérêt
Entry DG DX DI DM 1 0.0000000 0.0000000 0.3990280 0.0300526 2 -0.2415941 0.0477457 0.0281301 -0.0157560 3 0.0553105 0.0095414 -0.0102903 0.0135618 4 -0.0175007 -0.0029763 0.0019793 -0.0021548 5 0.0036857 0.0025837 -0.0006400 0.0010471 6 -0.0008907 -0.0009022 0.0000962 -0.0001877 7 0.0001015 0.0003851 -0.0000187 0.0000664 8 7.1528458e-06 -0.0001270 -3.1675246e-06 -9.8121187e-06 9 -0.0000185 0.0000443 2.6095094e-06 2.2692588e-06 10 9.6741178e-06 -0.0000136 -1.5493559e-06 2.1062710e-07 11 -4.3101721e-06 4.1897196e-06 6.3103422e-07 -2.0833810e-07
Annexes _____________________________________________________________________
v
12 1.6367596e-06 -1.1735183e-06 -2.4719870e-07 1.3922573e-07 13 -5.8820039e-07 3.1759783e-07 8.6068440e-08 -5.7301187e-08 14 1.9635096e-07 -7.6200725e-08 -2.9032937e-08 2.3025307e-08 15 -6.2819253e-08 1.5984729e-08 9.1368283e-09 -8.0707802e-09 16 1.8989137e-08 -2.1478452e-09 -2.7694685e-09 2.7579183e-09 17 -5.4664370e-09 -2.2684493e-10 7.8742402e-10 -8.7387698e-10 18 1.4698594e-09 3.5690856e-10 -2.1114447e-10 2.6770872e-10 19 -3.6301301e-10 -1.9438622e-10 5.1305724e-11 -7.6821278e-11 20 7.7177819e-11 8.4155787e-11 -1.0714343e-11 2.0889507e-11 Réponses aux chocs sur le déficit extérieur Entry DG DX DI DM 1 0.0000000 0.5303081 -0.0509715 -0.0342125 2 0.1942220 -0.2548373 -0.0165432 -0.0192195 3 -0.0620124 0.0582507 0.0124393 -0.0088152 4 0.0281918 -0.0205545 -0.0034841 0.0010750 5 -0.0090515 0.0045856 0.0014969 -0.0012023 6 0.0032382 -0.0012953 -0.0004394 0.0003099 7 -0.0009832 0.0002255 0.0001518 -0.0001437 8 0.0003073 -0.0000368 -0.0000428 0.0000410 9 -0.0000858 -5.5913996e-06 0.0000128 -0.0000147 10 0.0000235 5.6938612e-06 -3.2706233e-06 4.1048521e-06 11 -5.6530112e-06 -3.2374912e-06 8.2129592e-07 -1.2573354e-06 12 1.2117583e-06 1.3511631e-06 -1.6272119e-07 3.2224963e-07 13 -1.7085275e-07 -5.2371370e-07 2.2861872e-08 -8.3252262e-08 14 -1.1352913e-08 1.8391864e-07 2.9403078e-09 1.7020890e-08 15 2.4483073e-08 -6.1797871e-08 -3.8361671e-09 -2.7268332e-09 16 -1.3688824e-08 1.9531784e-08 2.1045317e-09 -1.1923398e-10 17 6.0030568e-09 -5.9111529e-09 -8.9920885e-10 3.1525865e-10 18 -2.3169780e-09 1.6856754e-09 3.4547950e-10 -1.8691235e-10 19 8.2882175e-10 -4.5192014e-10 -1.2233674e-10 8.1999012e-11 20 -2.7866852e-10 1.1019057e-10 4.0980003e-11 -3.2072842e-11 Réponses aux chocs sur le solde budgétaire
Entry DG DX DI DM 1 0.3157598 0.0238966 0.0043792 0.0096878 2 -0.0599223 -0.0553837 0.0139292 -0.0240887 3 0.0177822 0.0147907 -0.0012696 0.0023017 4 -0.0014312 -0.0074626 0.0004405 -0.0014609 5 -0.0000621 0.0022347 0.0000841 0.0001201 6 0.0003623 -0.0008313 -0.0000430 -0.0000537 7 -0.0001739 0.0002438 0.0000298 -7.0090665e-06 8 0.0000802 -0.0000776 -0.0000113 3.2124345e-06 9 -0.0000298 0.0000212 4.5948630e-06 -2.7153074e-06 10 0.0000108 -5.8386589e-06 -1.5618356e-06 1.0187283e-06 11 -3.5808249e-06 1.3723142e-06 5.3433143e-07 -4.2995355e-07 12 1.1507984e-06 -2.9205329e-07 -1.6625501e-07 1.4607248e-07
Annexes _____________________________________________________________________
vi
13 -3.4616219e-07 3.7641859e-08 5.0731938e-08 -5.0855841e-08 14 9.9844712e-08 4.3173094e-09 -1.4323771e-08 1.5884029e-08 15 -2.6744145e-08 -6.6518664e-09 3.8539598e-09 -4.9091653e-09 16 6.6058580e-09 3.5732791e-09 -9.3046014e-10 1.3967838e-09 17 -1.3960489e-09 -1.5473625e-09 1.9433988e-10 -3.8160369e-10 18 2.0773155e-10 5.9143795e-10 -2.6438531e-11 9.3806726e-11 19 1.0957383e-11 -2.1041087e-10 -2.7222439e-12 -2.0366967e-11 20 -2.6951287e-11 7.0354231e-11 4.3124078e-12 3.1181579e-12 Source: calculs à partir du logiciel RATS Tableau 9: Estimation des résidus Période resvar1 resvar2 resvar3 resvar4 1991 0.033 (-)0.129 0.729 (-)5.810 1992 0.091 0.007 0.489 0.227 1993 0.081 0.0004 (-)0.309 5.478 1994 0.171 (-)1.212 (-)0.120 (-)17.758 1995 (-)0.031 0.531 0.151 0.766 1996 (-)O.019 0.276 (-)0.639 19.293 1997 (-)0.083 0.191 0.074 12.820 1998 (-)0.091 0.121 0.010 0.333 1999 0.048 (-)0.620 (-)0.319 (-)3.44 2000 (-)0.046 (-)0.629 (-)0.134 (-)0.409 2001 0.011 0.518 0.400 (-)1.805 2002 (-)0.054 (-)0.412 0.097 (-)4.444 2003 (-)0.062 0.138 (-)0.138 6.308 2004 0.007 0.999 (-)0.201 (-)9.652 2005 (-)0.057 0.220 (-)0.100 (-)1.907 Source: calcul à partir du logiciel RATS.
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ix
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS .................................................................................................................................A
RESUME ANALYTIQUE ........................................................................................................................B
SOMMAIRE ..............................................................................................................................................D
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ...........................................................................................E
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES........................................................................................F
INTRODUCTION GENERALE .............................................................................................................. 1
CHAPITRE I : ........................................................................................................................................... 1
REVUE THEORIQUE SUR LES DETERMINANTS DE L’INFLATION . ........................................ 1
SECTION 1 CONCEPT DE BASE SUR L’INFLATION ET SES DETERMINANTS.................... 12
1.1.1 MESURES DE L’ INFLATION ..................................................................................................... 12 A) MESURE QUANTITATIVE ................................................................................................................... 12 B) MESURE QUALITATIVE : INFLATION PAR RAPPORT AU COUT DE LA VIE ........................................ 13 1.1.2 LES AUTRES CARACTERISTIQUES DU NIVEAU GENERAL DES PRIX ............................................ 14 1.1.3 LES EFFETS DE L’ INFLATION ....................................................................................................... 15 A) LE SOPHISME DE L ’ INFLATION ......................................................................................................... 15 B) INFLATION COMME FACTEUR DE DETERIORATION DE LA COMPE TITIVITE ................................... 16 C) INFLATION COMME STIMULANT A L ’ INVESTISSEMENT .................................................................. 16 D) INFLATION COMME POURVOYEUSE DE RECETTES FISCALES .......................................................... 17 1.1.4 LE MECANISME ECONOMIQUE DU DECLENCHEMENT DE L ’ INFLATION . .................................... 18
SECTION 2 LES DETERMINANTS DE L’INFLATION SELON LES THEORIES DE L’INFLATION LIEES PAR LA SPHERE ECONOMIQUE. ........ ..................................................... 19
1.2.1 INFLATION PAR LA DEMANDE (PUSH INFLATION ) ....................................................................... 19 B) LA COURBE DE PHILLIPS .................................................................................................................. 20 1.2.2 INFLATION PAR L ’OFFRE ............................................................................................................. 20 A) INFLATION PAR LES COUTS DE PRODUCTION . (PULL INFLATION ) .................................................. 20 B) INFLATION LIEE PAR L ’ INSUFFISANCE DE L ’OFFRE. ....................................................................... 21 C) INFLATION IMPORTEE ...................................................................................................................... 21
SECTION 3 LES THEORIES MONETARISTES DE L’INFLATION . ............................................ 23
1.3.1 LE CONCEPT DE BASE.................................................................................................................. 23 A) ILLUSTRATION ................................................................................................................................. 23 B) EQUILIBRE MONETAIRE ET EFFET DE LA CREATION MONETAIR E.................................................. 24 1.3.2 LA THEORIE QUANTITATIVE DE LA MONNAIE ............................................................................. 25 A) LA FORMULE QUANTITATIVE .......................................................................................................... 25 B) LA NEUTRALITE DE LA MONNAIE ET L ’EFFET FISHER .................................................................... 26 1.3.3 LA THEORIE DES PRIX SELON LA CONCEPTION KEYNESIENNE ...................................................27 A) LE COUT MARGINAL ........................................................................................................................ 27 B) L’ HYPOTHESE DE PLEIN EMPLOI ..................................................................................................... 28 C) LA NON NEUTRALITE DE LA MONNAIE ............................................................................................. 28 1.3.4 LA NOUVELLE THEORIE QUANTITATIVE DE LA MONNAIE .......................................................... 29 A) LA STABILITE DE LA DEMANDE DE MONNAIE .................................................................................. 29 B) LA VALIDITE DE LA COURBE DE PHILLIPS A COURT TERME ........................................................... 32
• L'effet d'encaisses réelles......................................................................................................32 • La rigidité des prix à court terme et la diminution du chômage naturel............................. 32
C) LA VERTICALITE DE LA COURBE DE PHILLIPS A LONG TERME ...................................................... 33 • Le retour au taux de chômage naturel.................................................................................. 33 • La stagflation......................................................................................................................... 33 • Illustration .............................................................................................................................. 34 • Modèle de l'information imparfaite (fooling model)............................................................ 34 • Le NAIRU: Non Accelerating Inflation Rate of Unemployement....................................... 34
_____________________________________________________________________
x
• Efficacité de la thérapie de choc............................................................................................ 35 1.3.5 LE CONCEPT DE L’ INFLATION MONETAIRE SELON FRIEDMAN .................................................. 35 1.3.6 JUSTIFICATION DE LA THEORIE DE L ’ INFLATION MONETAIRE ET MODELISATION DE LA MONNAIE ............................................................................................................................................... 36 A) LE CONCEPT D’ANTICIPATION RATIONNELLE ................................................................................ 36 B) LES MODELES DE BASE DE LA DEMANDE DE MONNAIE SOUS CONTRAINTE DE « CASH IN
ADVANCE »............................................................................................................................................ 38 C) LE MODELE DE SVENSSON............................................................................................................... 39 D) L’ HYPOTHESE DE CASH IN ADVANCE ET LA TAXE D ’ INFLATION .................................................... 44
CHAPITRE II .......................................................................................................................................... 12
MODELISATION ................................................................................................................................... 12
DES DETERMINANTS DE L’INFLATION A MADAGASCAR ....... ............................................... 12
SECTION 1 LA SITUATION DE L’ECONOMIE A MADAGASCAR.. ........................................... 47
2.1.1 L’ INFLATION A M ADAGASCAR .................................................................................................... 47 A) LE SUIVI DE L ’IPC PAR L’INSTAT ................................................................................................. 47 B) TENDANCE ET L ’EVOLUTION DES PRIX DURANT LES VINGT DERNIERES ANNEE S .......................... 48 C) EVOLUTION RECENTE ...................................................................................................................... 49 2.1.2 CARACTERISTIQUES DE L ’ENVIRONNEMENT MONETAIRE A M ADAGASCAR ............................. 51 A) LA STRUCTURE DE LA POLITIQUE MONETAIRE ............................................................................... 51 B) EVOLUTION RECENTE DES AGREGATS MONETAIRES ...................................................................... 52 C) LES COMPOSANTES DE LA MASSE MONETAIRE ............................................................................... 54
SECTION 2 : CHOIX METHODOLOGIQUE ................... ................................................................. 56
2.1.1 VAR SIMPLES .............................................................................................................................. 56 A) LE CONTENU DU MODELE ................................................................................................................. 56 B) ILLUSTRATION ................................................................................................................................. 57 C) THEOREME DE WOLD .................................................................................................................... 58 2.1.2 LE VAR STRUCTUREL (SVAR)................................................................................................... 58 A) CALCUL DES MULTIPLICATEURS ..................................................................................................... 59 B) METHODE SVAR PAR BLANCHARD QUAH ..................................................................................... 61
SECTION 3 : CORRELATION ENTRE MASSE MONETAIRE ET IN FLATION........................ 63
2.3.1 CADRE D’ANALYSE ...................................................................................................................... 63 2.3.2 VAR ESTIME ................................................................................................................................ 64
SECTION 4 : MODELISATION DE LA MASSE MONETAIRE..... ................................................. 67
2.4.1 CHOIX DES VARIABLES A UTILISER ET IDENTIFICATION DU MODELE ........................................ 67 2.4.2 RESULTATS EMPIRIQUES ............................................................................................................. 70 2.4.3 ANALYSE DES RESULTATS ........................................................................................................... 73 2.4.4 L IMITES DE L ’ANALYSE ............................................................................................................... 74
CONCLUSION ........................................................................................................................................ 77
ANNEXES ................................................................................................................................................... I
BIBLIOGRAPHIES ...............................................................................................................................VII
_____________________________________________________________________
Nom et prénoms : RABEMAHERY Vazo Tina Arivony Nambinintsoa
Titre de mémoire : Les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar
Nombre de page : 82
Nombre de tableaux : 9
Nombre de graphiques : 5
RESUME
Ce document analyse les facteurs déterminants de l’inflation à Madagascar.
Partant sur l’hypothèse que l’inflation est toujours d’origine monétaire, il serait
nécessaire de détecter les variables qui pourront influencer le gonflement de la masse
monétaire. Pour cela nous nous basons sur l’équilibre comptable de la masse monétaire
et ses contreparties. Nous avons considéré le taux d’intérêt, le solde budgétaire et le
solde extérieur. Les résultats suivants ont été fournis par ces analyses. Le taux d’intérêt
et le solde budgétaire, plus précisément le déficit budgétaire, sont corrélés négativement
avec la masse monétaire. Ces résultats confirment les théories économiques. En
comparaison avec les autres variables, la masse monétaire réagit plus rapidement suite
aux chocs sur le solde extérieur et cette répercussion positive au niveau de la croissance
de la masse monétaire est de taille considérable. De ce fait, les facteurs suivants peuvent
déterminer l’inflation à Madagascar. Le déficit chronique de la balance de paiement, le
déficit chronique du solde budgétaire monétarisé par le recours aux financements
extérieurs ainsi que le faible taux d’intérêt et sa variation assez constant sur toute la
période. Ces résultats pourraient également expliquer pourquoi la détaxation, la
dévaluation de l’Ariary ou encore la hausse des prix du pétrole seront à l’origine de
l’inflation à Madagascar.
Nom de l’encadreur : ANDRIANALY Saholiarimanana
Adresse de l’auteur : Lot 177/NJO Ambohinomena Mahatsinjo Antananarivo 103.