Enjeu climat : le contexte national et international
Les émissions et compensations de l’élevage herbivore et de la production
de viande en France
Les atouts et solutions de l’élevage. Le programme Beef Carbon
Consommation de viande et environnement
Sommaire
Contexte Climat - Document INTERBEV 2015 • 5
Enjeu climat : le contexte national et international
Contexte Climat
Contexte Climat - Document INTERBEV 2015 • 76 • Contexte Climat - Document INTERBEV 2015
L’effet de serre : un phénomène naturel… … amplifié par les activités humaines
L’effet de serre est un phénomène naturel et permettant la vie sur terre. Sans lui, la température moyenne serait de -18 °C en moyenne contre 15 °C actuellement. Il s’agit d’une couche de gaz située dans la troposphère (entre 5 et 15 km d’altitude) qui permet de retenir à la surface du globe une partie de la chaleur du soleil, amenée par les rayons infrarouge.
On peut comparer ce phénomène à une serre où le verre jouerait le rôle de cette couche de gaz.
Depuis la fin du 19e siècle, les sociétés humaines connaissent un développement démographique et industriel avec une utilisation accrue d’énergie fossile (pétrole, charbon) qui provoquent l’accroissement de la concentration de CO2 et autres gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Ainsi, la concentration de CO2 a augmenté de 40 % depuis une centaine d’années. Cette « couche » s’épaissit, entraînant un accroissement de la température moyenne et un changement climatique.
D’après le GIEC (le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat),
• en 2012, la température moyenne planétaire a progressé de 0,89 °C par rapport à la moyenne du XXe siècle.
• Elle pourrait augmenter jusqu’à 5,3 °C au cours du XXIe siècle si nous ne maîtrisons pas nos émissions de gaz à effet de serre.
Éclairage filièreEn France, le cheptel de ruminants (bovins, ovins, caprins) en nombre de têtes a diminué de moitié entre 1862 et 2010.
Contexte Climat - Document INTERBEV 2015 • 98 • Contexte Climat - Document INTERBEV 2015
Les négociations internationales sur le climat COP 21
C’est en 1992 qu’a été lancée la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro. Elle est entrée en vigueur le 21 mars 1994 et a été ratifiée par 196 « parties-prenantes ». C’est une convention universelle de principe, qui reconnaît l’existence d’un changement climatique d’origine humaine et du caractère « partagé » de l’enjeu : les gaz émis à un endroit auront un impact sur le système climatique global, peu importent les frontières. La Conférence des parties (COP), composée de tous les États « parties », constitue l’organe opérationnel de la convention. Elle se réunit chaque année lors de conférences mondiales où sont prises des décisions (à l’unanimité ou par consensus) pour respecter les objectifs de lutte contre les changements climatiques. La première a eu lieu en 1995. En 1997, a été entériné le protocole de Kyoto couvrant la période 2007 à 2020.
1997
Une rencontre par an depuis 1995
201520091992 Protocole de Kyoto (1997 - 2020) Post 2020 ?2020COP 3Kyoto
COP 15Sommet de la terre à Rio Copenhague
COP 21 ...Paris
OBJECTIFOBJECTIFOBJECTIFOBJECTIF22 C
MAXIMUMMAXIMUMMAXIMUMMAXIMUMMAXIMUMMAXIMUMMAXIMUMMAXIMUMMAXIMUMMAXIMUMMAXIMUMMAXIMUMMAXIMUMMAXIMUMMAXIMUM
La COP qui se tiendra à Paris sera la 21e d’où le nom de « COP21 ». Elle vise à couvrir la période post 2020 et à aboutir à un nouvel accord international sur le climat : « l’accord de Paris », applicable à tous les pays.
L’objectif étant de maintenir le réchauffement mondial en dessous de 2°C d’ici à 2100.
D’après le GIEC (Groupement International d’Experts pour le Climat), cet objectif nécessiterait de réduire, de - 40 à - 70 %, les émissions de gaz à effet de serre actuels d’ici 2050 au niveau mondial.
Émissions & Compensations - Document INTERBEV 2015 • 1110 • Contexte Climat - Document INTERBEV 2015
- 40 % GES en 2030 (par rapport à 1990) et
+ 27 % d’énergies renouvelables en 2033
La contribution de l’agriculture est estimée à
- 28 % par rapport à 2005
- 40 % GES en 2030 et
+ 32% d’énergie renouvelable en 2030.
En France, les engagements seront traduits dans une « stratégie bas carbone » énoncée dans la loi sur la Transition Energétique.
Paquet énergie climat
Loi sur la transition énergétique
Les engagements de l’Europe et de la France
Les émissions et compensations de l’élevage herbivore et de la production de viande en France
Émission&
Compensation
Union Européenne
France
Émissions & Compensations - Document INTERBEV 2015 • 1312 • Émissions & Compensations - Document INTERBEV 2015
Gaz à effet de serre nationaux et part de l’agriculture
source CITEPA (Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique) : organisme qui assure la réalisation des inventaires nationaux d’émissions de polluants atmosphériques et de gaz à effet de serre conformément aux engagements internationaux de la France, notamment vis-à-vis de l’Union européenne (UE) et des Nations Unies (CEE-NU).
Autre élevage et culture 11 %
Transport 27 %
Industrie 22 %
Traitement des déchets 4 %
Services et usage domestique 18 %
Énergie (production distribution) 11 %
Gaz à effet de serre dans la filière viande bovine
(Source : Réseaux d’élevage 2008, traitement Idele.)
95 % Des émissions de gaz à effet de serre proviennent de l’élevage
30 % Des gaz émis sont compensés par le
stockage de carbone dans les sols des prairies et des haies
compensation carbone
Élevage herbivore 8 % des émissions françaises
(émissions des animaux et de leurs déjections)
sans prise en compte du stockage de carbone, ni des intrants.
L’élevage herbivore français représente aussi moins de 0,08% des émissions
mondiales de gaz à effet de serre
Émissions & Compensations - Document INTERBEV 2015 • 1514 • Émissions & Compensations - Document INTERBEV 2015
Différents gaz émis sur une exploitation d’élevage
(Source Institut de l’Elevage)
Méthane (CH4) = 62 %principalement lié à la digestion et la fermentation entérique des ruminants (55%) et pour le reste, méthane émis au stockage et à l’épandage des déjections.
Protoxyde d’azote (N2O) = 23 % émis lors du stockage des effluents, et de l’épandage des engrais minéraux et organiques.
Dioxyde de carbone (CO2) = 15 % liés à l’utilisation de fioul et électricité sur l’exploitation mais aussi à l’achat d’intrants (fabrication et transport jusqu’à la ferme).
Le stockage de carbone : un atout clé de l’élevage herbivore, 30% de compensation
La photosynthèse permet aux végétaux de
capter le CO2 pour pousser
En permanence, des échanges de carbone se font entre le sol et l’atmosphère.
Le stockage net d’un sol correspond au bilan des flux entre stockage de carbone et déstockage.
• Les prairies permanentes stockent en moyenne en Europe (climat tempéré), 760 kg C/ha/an.
• Les prairies temporaires en rotation avec des cultures : 80 kg C/ha/an.
• Les haies stockent 125 kg C/an pour 100 mètres linéaires.
• Les cultures ne stockent pas ou peu.
Les sols sont le premier réservoir de stockage de carbone. Les végétaux captent le CO2 de l’air et restituent le carbone au sol par leurs racines ou quand leurs feuilles tombent. Les troupeaux apportent également du carbone par leurs déjections.
(Source INRA 2013 et Idele 2015)
Atouts & Solutions - Document INTERBEV 2015 • 1716 • Émissions & Compensations - Document INTERBEV 2015
Contribution de l’élevage herbivore au programme 4 pour 1 000 du Ministère de l’Agriculture.
10 millions d’ha de prairies et d’estives + haies associées qui accroissent
leur stock de carbone par ha en moyenne de 8 ‰ + 3 millions d’ha de prairies temporaires + 2 millions d’ha de maïs fourrage
+ 1.5 millions d’ha de céréales autoconsommées
qui accroissent leur stock de carbone par ha en moyenne de 1.8 ‰
L’élevage herbivore contribue, sur l’ensemble de ses surfaces, à un accroissement moyen supérieur de 6,4 ‰ en 2015. Il est donc déjà au-delà des objectifs fixés.
Dans le cadre de l’évolution des pratiques et des programmes de réduction des émissions de gaz à effet de serre développés en France (Beef Carbon et Carbon Dairy), en allongeant la durée des prairies temporaires, en développant la présence des haies sur les surfaces cultivées et en mettant en place des cultures intermédiaires, cet accroissement du stock moyen pourrait monter à 7 ‰ en 2030.
Les atouts et solutions de l’élevage. Le programme Beef Carbon
Atouts &
Solutions
Atouts & Solutions - Document INTERBEV 2015 • 1918 • Atouts & Solutions - Document INTERBEV 2015
Les atouts
Atout climat et environnement = moins de dépendance aux achats d’aliments
et donc moins d’émissions liées à leur fabrication et à leur transport.
Une dépendance au soja très limitée.
2,5 % en moyenne tous bovins et 0,8 % de la ration en bovin viande mais des progrès peuvent encore être réalisés.
==
=Atout climat et environnement = lien fort à la prairie et à son stockage
de carbone (+ nombreux avantages de la prairie : qualité de l’eau, biodiversité,
lutte contre l’érosion…)
Les atouts
Atout climat et environnement = Recyclage des fumiers et lisiers sur les élevages
pour fertiliser les prairies et cultures. Cela évite l’achat d’engrais minéraux et donc les
émissions liées à leur fabrication et à leur transports.
Le projet européen Catch-C reconnaît que l’apport de fumier est la meilleure pratique de travail du sol dans le cadre de la lutte contre le changement climatique.
Énergies renouvelables :
• Photovoltaïque : 7 500 exploitations d’élevage herbivores. 2,5 millions de m² de toiture potentiels.
• Méthanisation : 90 unités en France mais seulement 28 en bovins lait et 6 en bovins viande.
• Bois énergie : 700 000 km linéaires de haies.
Dans le secteur agricole, la production d’énergie renouvelable dépasse 30 térawh soit l’équivalent de la consommation moyenne de 5.4 millions de foyers (20 % de la consommation totale des foyers français).
Atouts & Solutions - Document INTERBEV 2015 • 2120 • Atouts & Solutions - Document INTERBEV 2015
Les solutions et démarches de progrés
Les solutions par type d’émissions Compensation
Méthane entérique (CH4)
Protoxyde d’azote (N20)
Dioxyde de carbone (CO2)
Stockage de carbone dans
le sol
Gestion du troupeau :
âge au premier vêlage, santé,
renouvellement
À l’étude :génétique et alimentation
Gestion globale de l’azote &
prévention du lessivage
Réduction du tempsen bâtiment /
augmentation des durée de pâturage
Réduction des concentrés et
autonomie pour l’alimentation
Optimisation des prairies
Économies de fioul et
d’électricité
PrairiesBocage
Production d’énergie
renouvelable
A noter : la réduction du méthane, en ajoutant des additifs ou des lipides dans la ration, présente encore de nombreuses incertitudes et n’est applicable que pour les animaux nourris à l’auge.
Mobilisation nationale pour la mise en place d’un plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre de la viande bovine française.
Le projet européen Beef Carbon
Atouts & Solutions - Document INTERBEV 2015 • 2322 • Atouts & Solutions - Document INTERBEV 2015
A noter, le diagnostic CAP2ER existe pour les bovins viande, bovins lait et ovins viande.CAP2ER existe pour les bovins viande, bovins lait et ovins viande.CAP2ER
www.cap2er.fr/Cap2er
• Le Diagnostic CAP2ER sera réalisé dès l’année 2016 CAP2ER sera réalisé dès l’année 2016 CAP2ER sur 2 000 fermes par 190 techniciensde Chambres d’Agriculture, Bovins croissance Coopératives, afin d’obtenir un ensemble de références environnementales et d’identifier des pratiques innovantes.
• 170 fermes pilotes pour tester, in situ, différents leviers de réduction de l’impact environnemental et vérifier leur faisabilité technique économique.
• Un réseau d’échanges de pratiques et d’innovations.
Le projet européen Beef Carbon Au niveau des abattoirs et des industries de transformation
En abattoir et industries de transformation des viandes, on agit à la fois on agit à la fois on agit sur les ressources (eau, énergie et froid) et sur les rejets (déchets, chaleur) pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et réaliser des économies.
Economie d’énergie et production d’énergie renouvelable :investissement dans des dispositifs économes en énergie ou dispositifs permettant de récupérer de l’énergie
Production de froid : suite à l’interdiction d’utiliser du HCFC au 31 décembre 2015, de lourds investissements vont s’imposer aux abattoirs. L’ammoniac, gaz neutre au regard de la couche d’ozone, pourrait être un substitut intéressant.
Consommation & Environnement - Document INTERBEV 2015 • 2524 • Atouts & Solutions - Document INTERBEV 2015
Économie d’eau : dans les entreprises de production de viande, l’eau est un élément clé pour assurer l’hygiène et la sécurité sanitaire des produits. Elle sert au lavage et aux process de préparation de certains produits transformés. Entre 1995 et 2010, la consommation d’eau en abattoirs d’animaux de boucherie est passée de 5 à 4.4 m3/TEC (Tonne Equivalent Carcasse) en moyenne. Les sites les plus performants descendent à 2.2 m3/TEC
Traitement de l’eau : les effluents liquides passent par une étape de dégrillage et dégraissage. L’eau est ensuite épurée, généralement dans un bassin biologique afin de respecter les normes de rejets dans le milieu naturel. Les matières issues du traitement de ces effluents retournent en général au sol via un plan d’épandage comme fertilisant. Le compostage, la méthanisation et l’incinération avec valorisation énergétique de ces matières, sont en développement.
Économie circulaire : traitement et valorisation des coproduits et sous-produits en gélatine, petfood, carburant, engrais sous couvert d’une réglementation drastique pour éviter tout risque sanitaire
Consommation de viande et environnement
Au niveau des abattoirs et des industries de transformation
Consommation&
Envrionnement
Consommation & Environnement - Document INTERBEV 2015 • 2726 • Consommation & Environnement - Document INTERBEV 2015
(source: enquête CREDOC, CCAF 2007, 2010 et 2013 (adultes de 18 ans et plus)) *WCRF (World Cancer Research Fund)
120
Con
som
mat
ion
en g
/jour
100
80
60
160
40
20
charcuterie
Produits carnésingrédients
Évolution de la consommation moyenne de produits carnés des adultes en France
Évolution de la consommation moyenne de produits carnés des adultes en France
volaille-gibier
viandes de boucherie (boeuf, veau, agneau, viande chevaline, porc hors charcuterie)
produits tripiers
Consommation moyenne hebdomadaire de viande de boucherie =
2007 2010 2013
35.4 35.931
34.1 36.434.9
58 57.5 52.5
4 4.1 3.10
La viande participe à
l’équilibre alimentaire, grâce à ses qualités nutritionnelles (richesse en protéines, teneur en fer et en zinc, etc.)
et sa capacité à structurer naturellement le repas.
Aujourd’hui, la consommation moyenne de viande en France,
en baisse depuis plus de 10 ans, ne dépasse pas le seuil recommandé
par les instances officielles* en termes de prévention des cancers.
Fran
ce
de la viande bovine consommée en France
75% 3 portions de viande
dont
est issue d’élevage françaisbœ
ufpo
rcve
auag
neau
viand
e che
valin
e
viand
e
sans
pré
cision
58,3
%
20,6
%9,
5 % 6,3 % 1,9
%
3,4 %
21,9 18,923,7
Total :
153.4 g/j Total :
152,8 g/j
Total :
145,2 g/j
Source : Idele 2010 Enquête CREDOC, CCAF 2013 (adultes de 18 ans et plus)
Consommation & Environnement - Document INTERBEV 2015 • 2928 • Consommation & Environnement - Document INTERBEV 2015
Les garanties environnementales Les garanties environnementales
Valorisation de l’herbe = utilisation des surfaces non labourables, paysages ouverts, création d’activité agricole
mais aussi touristiques dans les zones les plus difficiles
Aménagement du territoireet production de viande sur une
grande partie du territoire
Des fermes à taille humaineet production de viande sur une
grande partie du territoire
Haies + prairies + cultures en rotation + nombreuses races préservées = biodiversité forte
Consommer de la viande bovine, ovine, caprine ou équine française, c’est préserver un grand nombre de services environnementaux, économiques et sociaux.
et bien-être animal apportées par la consommation de viande française et bien-être animal apportées par la consommation de viande française
13 4
2
Consommation & Environnement - Document INTERBEV 2015 • 3130 • Consommation & Environnement - Document INTERBEV 2015
Des élevages économes en eau et stockeurs de carbone
Les garanties environnementales Les garanties environnementales et bien-être animal apportées par la consommation de viande française et bien-être animal apportées par la consommation de viande française
5
Carbone organique des sols,sur les 30 premiers cm, en %
Part de la surface agricole (SAU) sans traitementPart de la surface agricole (SAU) sans traitementphytosanitaire, par canton, en %, en 2010
Prairie dans la SAU par canton,en %, en 2010
Données insuffisantes (milieu urbain, neiges permanentes...)Régions d’élevage (prairies ≥ 25% de la surface agricole)
4 2520 5 5040 6 7560 7 9080 8 9
INTERBEV est l’Association Nationale Interprofessionnelle du Bétail et des Viandes, fondée en 1979 à l’initiative des organisations représentatives de la filière bétail et viandes. Elle reflète la volonté des professionnels des secteurs bovin, veaux, ovin, équin et caprin de proposer aux consommateurs des produits sains, de qualité et identifiés tout au long de la filière. Elle fédère et valorise les intérêts communs de l’élevage, des activités artisanales, industrielles et commerciales de ce secteur qui constitue l’une des premières activités économiques de notre territoire.