Download - Magazine Analyse 05 - NL
Analyses05
2013/AU
TOM
NE
-HIV
ER
AN
ALY
SE
S 05
PU
ILAE
TCO
DE
WA
AY
PR
IVA
TE B
AN
KE
RS
Le crédit patrimonial: y avez-vous songé ?
Après la régularisation, la planifi cation !
États-Unis – Europe : vers une relance durable
Jérôme TruyensEntre fi nance et hockey
FR_COVER_01_NEW.indd All Pages 01/10/13 14:28
certified PDF
www.porsche.be
Il y a de l’électricité dans l’air.
La nouvelle Panamera S E-Hybrid.
Les belles rencontres font toujours des étincelles. Ici, c’est le dialogue entre
design et technologie qui a donné naissance à un produit parfait : la nouvelle
Panamera S E-Hybrid. Avec 416 chevaux, une consommation de 3,1 l/100 km,
71 g d’émissions de CO2 et un ATN à partir de 400 € brut/mois, ce premier
véhicule hybride rechargeable de Porsche offre de nombreux atouts qui en font
une réussite totale, tant sur le plan fonctionnel que stylistique.
Informations environnementales (A.R. 19/03/2004) : www.porsche.be
CONSOmmATION mOyENNE (L/100 km) : 3,1 / émISSIONS CO2 (G/km) : 71
A découvrir dès à présent dans le réseau officiel Porsche.
Puilaetco Dewaay Private Bankers3
Avant-propos | Analyses |
Cher lecteur,
L’été 2013 a été marqué par le titre de Vice-
Champion d’Europe décroché par l’équipe
nationale de hockey, les Red Lions. Encore peu
connus du grand public jusqu’il y a peu, les
Red Lions ont su s’imposer de main de maître,
dirigés par leur capitaine Jérôme Truyens,
également analyste fi nancier chez Puilaetco
Dewaay. Ce succès, qui fait désormais l’unani-
mité, est loin d’être le fruit du hasard : il s’agit
de l’aboutissement d’un travail de longue
haleine, de la mise en œuvre d’une stratégie
réfl échie et maîtrisée. Ce résultat n’a pu être
obtenu que parce l’Association Royale Belge
de Hockey a décidé, il y a quelques années, de
se fi xer des objectifs ambitieux et de se donner
les moyens de les atteindre. Les Red Lions se
sont placés dans une démarche d’excellence
en structurant et en professionnalisant leur
approche. Et si leurs efforts ont largement été
récompensés au cours des différents cham-
pionnats et Jeux Olympiques, leur ambition
est d’aller toujours plus loin, de progresser
continuellement et de gagner de nouveaux
titres.
En lisant ce début d’édito, vous vous dites
probablement « Intéressant, mais qu’est-ce
que ceci vient faire dans le magazine de ma
Banque Privée ? ». Puilaetco Dewaay rejoint
l’équipe nationale de hockey sur de nombreux
points et notamment sur cette démarche
d’excellence caractérisée par le souci per-
manent de s’améliorer, de se remettre en
question, d’être à l’écoute des remarques et
observations tant positives que négatives.
Nos efforts également ont été récompensés :
le 13 septembre dernier, Puilaetco Dewaay est
devenue la première banque belge à être certi-
fi ée « Committed to Excellence » par la fonda-
tion européenne pour le management par la
qualité (EFQM). Internationalement reconnue,
cette fondation labellise les entreprises enga-
gées dans un processus d’excellence.
Pour vous, client de Puilaetco Dewaay, avoir
un banquier privé engagé dans un tel pro-
cessus constitue la garantie d’être servi par
une Banque dont l’objectif est l’amélioration
continue des services qui vous sont offerts. À
l’heure où la critique envers les banques est
souvent acerbe et alors que la confi ance entre
le client et son banquier privé est absolument
indispensable à une relation de qualité, il nous
semble essentiel, et ce depuis des années, de
conjuguer nos efforts pour tendre vers l’excel-
lence. Faire certifi er notre démarche par une
instance externe et totalement indépendante
est pour nous un « must ». Si nous sommes
fi ers d’avoir obtenu ce premier niveau de cer-
tifi cation, nous considérons – comme les Red
Lions – cette étape comme un encourage-
ment à poursuivre nos efforts et à maintenir
cette volonté d’amélioration continue qui doit
constituer pour vous le gage de services tou-
jours meilleurs.
Je vous souhaite une « excellente » lecture de
votre nouveau numéro d’Analyses qui, bien en-
tendu, tient compte des précieuses remarques
et observations que vous nous avez communi-
quées.
Thierry Smets,
Administrateur Délégué
Président du Comité de Direction
de Puilaetco Dewaay
« IL NOUS SEMBLE ESSENTIEL, ET CE DEPUIS
DES ANNÉES, DE CONJUGUER NOS
EFFORTS POUR TENDRE VERS L’EXCELLENCE. »
Puilaetco Dewaay en route vers l’excellence
PUF_002_003_avant_propos.indd 3 01/10/13 13:36
certified PDF
www.pldw.be 4
| Analyses
Bruxelles 02/679 45 11 | Anvers 03/24859 10 | Hasselt 011/28 48 90 | Liège 04/340 46 00 | Namur 081/32 63 00 |
Sint-Martens-Latem 09/235 23 80 | Waregem 056/62 51 30
SommaireCHRONIQUE FINANCIÈRE06 / Cinq ans après le début de la crise fi nancière
12 / Le revirement dans la politique monétaire suscite des inquiétudes
ANALYSE SECTORIELLE 20 / La brique belge est-elle surévaluée ?
24 / Pic pétrolier de l’offre ou de la demande ?
28 / La grande distribution surfe sur la vague discount
Réalisation Roularta Custom MediaConcept Ben Herremans & Kaat KerkhoveRédacteur en chef Pieter TaelmanLay-out Marie VannescheCoordination Pieter TaelmanTextes Puilaetco Dewaay, CantilisCollaborateurs Delphine Gorloo, Peter Luyten, Jo Vandendries, Aurore VanopbroekeRégie Média Custom Regie Impression Roularta PrintingEditeur responsable Dominiek Vanwynsberghe Avenue Herrmann Debroux 46, 1160 Bruxelles.
Green labelCe magazine est produit CO
2
neutrePapier et impression sont achetés durables et l’émission de CO
2 géné-
rée malgré tout par la production de ce maga-zine est compensée. Le magazine est imprimé CO
2 neutre avec son utilisation de papier certi-
fi é FSC.
Analyses est une publication fi nancière et lifestyle éditée sous la responsabilité de Danny Wittenberg, Chief Investment Offi cer, et de Christophe Van Canneyt, Chief Economist, de Puilaetco Dewaay SA – dont le siège social est établi à l’Avenue Herr-mann Debroux, 46 à 1160 Bruxelles, TVA BE 0403.236.126L’information diffusée ne peut pas être considérée comme une offre ou une propo-sition d’achat ou de vente d’un quelconque instrument fi nancier. La rédaction de ce ma-gazine a été clôturée le 17 septembre 2013.
ÿ p. 6
ÿ p. 20
PUF_004_005_Sommaire.indd 4 01/10/13 13:35
certified PDF
Puilaetco Dewaay Private Bankers5
Analyses |
EXPERTISE32 / Home Funds News : ne pas jeter le bébé avec l’eau
du bain !
35 / Puilaetco Dewaay décroche la certifi cation « Committed to Excellence »
36 / The American Renaissance
40 / Après la régularisation, la planifi cation !
44 / Le crédit patrimonial, y avez-vous songé ?
47 / Triodos Sustainable Pioneer Fund
50 / L’équipe d’Anvers: un service cinq étoiles
LIFESTYLE 54 / Jérôme Truyens, Vice-Champion d’Europe de
hockey avec les Red Lions !
57 / Goods to Give : moins de gaspillage, plus de partage
60 / Des arbres sur nos murs : l’art chez Puilaetco Dewaay
63 / Un entrepreneur sorti de sa coquille
66 / BOZAR, expositions à ne pas manquer
Vous souhaitez réagir ?N’hésitez pas à nous faire parvenir vos commentaires afi n de nous
aider à faire de ce magazine Votre magazine.
www.pldw.be
ÿ p. 60
ÿ p. 50
ÿ p. 47
PUF_004_005_Sommaire.indd 5 01/10/13 13:35
certified PDF
| Analyses | Chronique fi nancière
www.pldw.be 6
Cinq ans après le début de la crise financièrePhotos © Roularta / Reporters Agency
Nous venons tout juste de com-mémorer le 5ème anniversaire de la crise financière, qui a débuté
officiellement au moment de la faillite de Lehman Brothers en septembre 2008. Durant cinq ans, les Banques centrales du monde entier ont fait de leur mieux pour atténuer les conséquences de la grande Récession. Dans un premier temps, en préconisant une politique de taux bas, complétée dans la foulée par des techniques non conventionnelles. Des milliers de milliards d’euros ont inondé les marchés financiers jusque dans les contrées les plus reculées, per-mettant à pratiquement tous les actifs imaginables (actions, obligations, immo-bilier, or, art…) de réaliser d’excellentes performances, et ce en l’absence d’une forte croissance économique.
Bien que ces stimuli soient encore loin de
disparaître, nous sommes à la veille d’amor-
cer une seconde phase importante dans la
relance, un nouveau lustre au cours duquel
la politique monétaire des Banques centrales
devra se durcir ou se durcira progressivement
pour céder la place aux « fondamentaux », à la
réalité économique.
LA FED IMPULSE LE MOUVEMEu La Fed donnera le coup d’envoi aux États-
Unis, avec la diminution progressive du
rachat d’obligations, qui devrait débuter in-
cessamment et se poursuivre jusque mi-2014
environ. La vitesse du programme dépendra
d’un certain nombre de paramètres écono-
miques, comme l’infl ation et le chômage.
Différentes raisons motivent le lancement
de cette opération par la Fed. Premièrement,
le défi cit budgétaire américain se réduit très
vite de sorte que l’État doit moins emprun-
ter. Deuxièmement, la monétisation totale
a atteint aujourd’hui de telles proportions
que poursuivre cette politique au même
rythme pourrait entraîner une instabilité
fi nancière. La prolonger risquerait à un mo-
ment donné de créer une bulle spéculative,
DANNY WITTENBERGChief Investment Offi cerPuilaetco Dewaay
PUF_006_010_Chronique.indd 6 01/10/13 13:34
certified PDF
Puilaetco Dewaay Private Bankers7
Chronique fi nancière | Analyses |
qui en explosant occasionnerait des dégâts
plus importants que les effets positifs géné-
rés antérieurement. La Fed estime qu’il est
temps de trancher l’analyse coûts/béné-
fi ces en faveur de l’abandon progressif de
la politique de relance. Troisièmement, le
mandat du Président Ben Bernanke prendra
fi n début 2014 et celui-ci souhaite poser les
balises pour son futur successeur. Enfi n, la
Banque centrale veut faire comprendre au
monde politique qu’il doit prendre des me-
sures fi scales et structurelles pour stimuler
l’économie, les interventions exclusivement
monétaires n’étant pas en mesure de péren-
niser la relance de la machine économique.
UN ÉQUILIBRE DIFFICILE À ATTEINDREIl s’agit d’un exercice délicat, qui nécessitera
de trouver un équilibre entre une croissance
économique suffi sante et une intervention
monétaire adéquate. Une politique trop
laxiste de la Fed, en cas de forte croissance
économique, risque de générer rapidement
des effets infl ationnistes. Un durcissement
trop rapide de la politique de la Fed (accom-
pagné d’une hausse des taux d’intérêt), en
cas de croissance économique insuffi sante,
ne pourrait justifi er les valorisations actuel-
lement élevées sur le marché des actions,
au risque d’entraîner des corrections sus-
ceptibles d’engendrer un cercle vicieux. Le
monde guette ce parcours en dents de scie
avec beaucoup d’intérêt. D’autant plus que
la BCE et les Banques centrales du Japon et
de la Grande-Bretagne considèrent leur éco-
nomie actuellement trop faible pour lâcher
la bride. Ajoutez-y l’économie chinoise qui
souffl e le chaud et le froid ainsi que le grand
écart des autorités et de la Banque centrale
(PBOC) et vous obtiendrez un cocktail parti-
culièrement délicat. Il en résulte dès lors une
politique mondiale de la Banque centrale à
2 ou 3 vitesses, dont la Fed tient de toute
façon le levier de commande. La question
de savoir si nous parviendrons à gérer cor-
rectement cette divergence reste pour
l’instant sans réponse, mais nous pensons
« NOUS SOMMES À LA VEILLE D’AMORCER UNE SECONDE PHASE IMPORTANTE DANS LA RELANCE. »
ÿ La faillite de Lehman Brothers a secoué le monde fi nancier. En cinq ans, un long chemin a été
parcouru.
PUF_006_010_Chronique.indd 7 01/10/13 13:34
certified PDF
www.pldw.be 8
| Analyses | Chronique fi nancière
qu’il est tactiquement souhaitable de gar-
der quelques munitions en réserve au cas où
la situation venait à se détériorer. En effet,
des turbulences apparaîtront durant cette
phase de transition.
Dans les conditions actuelles, notre scé-
nario de base fondamental mise sur une
surpondération des marchés des actions
au détriment des obligations. La tendance
ascendante à long terme des actions est
inchangée et celles-ci restent soutenues
par une certaine rotation des actifs qui pri-
vilégie les actions au détriment des obliga-
tions. Bien que les actions ne soient plus
bon marché, leurs valorisations restent
nettement plus réalistes que celles des obli-
gations. Historiquement, les marchés des
actions semblent corrélés positivement aux
taux obligataires réels, tant que ces taux
réels ne dépassent pas les 4%, un objectif
dont nous sommes encore très éloignés.
Il convient toutefois de souligner l’abso-
lue nécessité pour l’économie réelle de se
consolider et d’entraîner un nouvel accrois-
sement du chiffre d’affaires et du bénéfi ce
des entreprises afi n de soutenir les cours au
moment où les dispositifs de soutien moné-
taire seront retirés.
Dans les marchés des actions, nous privi-
légions les marchés européens que nous
connaissons bien, à la faveur d’un meilleur
rapport rendement/risque et du soutien
des Banques centrales (BCE et BOE). Sur les
marchés américains, les actions ont déjà
anticipé la relance. Si le marché outre-At-
lantique reste un créateur de tendances
très résistant, nous y prévoyons finalement
un mouvement plutôt latéral.
D’un point de vue historique, il existe éga-
lement un lien positif entre la surperfor-
mance relative Europe/USA et une hausse
relative des taux obligataires USA/Europe.
Partant du principe que les taux augmen-
teront davantage aux États-Unis qu’en
Europe, cela augure de bonnes perspec-
tives pour les marchés européens. Néan-
moins, ne soyons pas naïfs : une correction
aux États-Unis ne laissera jamais l’Europe
indifférente.
« DANS LES MARCHÉS DES ACTIONS, NOUS
PRIVILÉGIONS LES MARCHÉS EUROPÉENS. »
ÿ La politique monétaire des Banques centrales va progressivement se durcir.
PUF_006_010_Chronique.indd 8 01/10/13 13:34
certified PDF
Puilaetco Dewaay Private Bankers9
Chronique fi nancière | Analyses |
« LES MARCHÉS ÉMERGENTS SONT DEVENUS PARTICULIÈREMENT BON MARCHÉ. »
RECUL DES PAYS ÉMERGEu S Les marchés émergents sont devenus par-
ticulièrement bon marché après la récente
correction, qui a succédé à deux années de
sous-performance relative. Le ralentissement
de la croissance économique dans ces pays et
le refl ux de l’argent bon marché de ces pays
vers l’Occident ne sont pas de nature à encou-
rager le changement de cette faible valorisa-
tion à court terme. Les positions que nous
détenons, via des gestionnaires de fonds
tiers spécialisés, seront conservées mais ne
seront pas étendues. Une légère diversifi ca-
tion en faveur du Japon est défendable tant
que le gouvernement Abe peut convaincre les
marchés de l’effi cacité de sa stratégie poli-
tique, monétaire et fi scale. En l’occurrence,
la dernière messe n’est pas encore dite. Le
nikkei a très nettement anticipé le résultat à
venir, mais l’économie réelle ne parvient pas
à suivre le rythme effréné des marchés, de
sorte que l’on relâche aujourd’hui la pression,
un phénomène typique appelé consolidation.
En ce qui concerne le style d’investissement,
l’expérience a montré qu’un investissement
« Value » se comportait relativement mieux
qu’un investissement « Growth » en période
de taux d’intérêt haussiers. Une économie
en meilleure forme et l’octroi de conditions
de crédit plus favorables aux emprunteurs
permettront au groupe des valeurs cycliques
d’enregistrer de meilleures performances
relatives que les valeurs défensives. Cette
fois, la tendance sera peut-être encore plus
marquée que lors des cycles précédents
vu que les secteurs défensifs sont devenus
extrêmement chers. Il convient toutefois de
signaler que nous voyons se profi ler la fi n du
phénomène classique « risk on/risk off » qui
s’est considérablement accentué durant la
crise fi nancière. Dans les mois qui viennent,
privilégier le « stock picking » redeviendra
beaucoup plus important que d’acheter ou
de vendre des secteurs ou des indices entiers
en une fois.
UNE PRÉFÉRENCE POUR LES OBLIGATIONS DE COURTE DURÉEDans les marchés obligataires, rien de bien in-
téressant à signaler. Nous sommes « bearish »
sur les marchés obligataires émergents, qui
ÿ Le Japon garde notre intérêt pourvu qu’Abe continue à convaincre les marchés de l’effi cacité de
sa stratégie politique, monétaire et fi scale.
PUF_006_010_Chronique.indd 9 01/10/13 13:34
certified PDF
www.pldw.be 10
| Analyses | Chronique fi nancière
sont confrontés à une hausse de l’infl ation et
des taux d’intérêt pour soutenir des devises
qui s’affaiblissent. Nous sommes également
négatifs à l’égard des obligations américaines,
étant donné qu’une accélération de la crois-
sance économique entraînera ici en premier
lieu une normalisation de la courbe des taux.
Étant donné que l’Europe ne suivra que par-
tiellement ce mouvement de normalisation,
en raison de sa croissance économique moins
forte, le marché obligataire européen bénéfi -
cie de notre préférence relative, même si nous
limitons notre intérêt aux obligations à court
terme. Il conviendra d’éviter de préférence
les obligations à long terme en raison de leur
sensibilité excessive à la hausse des taux qui
se prépare. Nous accordons également une
attention particulière aux steepeners, des obli-
gations à court terme structurées de manière
à profi ter d’un redressement des courbes des
taux (étant donné que les taux à court terme
sont fi xés par les Banques centrales).
Il est évident que le scénario de base devra
être actualisé de manière régulière, en fonc-
tion des décisions de la Banque centrale amé-
ricaine, de la vigueur de la croissance écono-
mique mondiale et régionale, de la situation
géopolitique au Moyen-Orient (la hausse des
prix du pétrole peut mettre des bâtons dans
les roues), des sujets d’actualité dans le dos-
sier de la crise de l’euro (Union bancaire, réa-
ménagement de la dette grecque, situation
politique en Italie et en Espagne, etc.) qui
pourraient refaire la Une après les élections
allemandes, l’impasse politique entre les
Républicains et les Démocrates concernant
le plafond de la dette et la séquestration aux
USA, etc.
Une fois de plus, la volatilité sera vraisem-
blablement à l’ordre du jour cet automne. Il
s’agit de la seule constante que nous empor-
terons avec certitude dans la seconde phase
du redressement de la crise économique.
« IL CONVIENDRA D’ÉVITER
DE PRÉFÉRENCE LES OBLIGATIONS À LONG TERME. »
ÿ La situation politique en Italie et en Espagne pourrait revenir sur le devant de la scène média-
tique une fois passées les élections allemandes.
PUF_006_010_Chronique.indd 10 01/10/13 13:34
certified PDF
| Analyses | Chronique fi nancière
Le revirement dans la politique monétaire suscite des inquiétudesPhotos © Roularta / Reporters Agency
L’économie navigue toujours dans des eaux tumultueuses, comme en témoigne l’évolution de ces
derniers mois. Chypre est le cinquième pays à avoir fait appel à l’aide euro-péenne en mars pour garder la tête hors de l’eau. Dans ce contexte, la commu-nication bancale autour de ce plan de sauvetage et du principe de « bail in », qui rend les créanciers privés et les dé-posants coresponsables des pertes des banques, a suscité l’émoi. La tempête s’est heureusement rapidement calmée lorsque la confiance s’est rétablie sur les marchés sous l’effet de l’améliora-tion notoire de la situation économique. La relance persistante aux États-Unis a engendré par ailleurs une amélioration aussi rapide qu’inattendue des pro-blèmes budgétaires qui ont fait couler beaucoup d’encre outre-Atlantique. Ce redressement budgétaire explique pro-bablement aussi la raison pour laquelle la Fed s’est sentie suffisamment forte pour préparer les marchés à la fin immi-nente de la politique monétaire hyper-stimulante. La réaction virulente des marchés qui s’en est suivie a surpris plus d’un observateur : non seulement les taux d’intérêt à long terme se sont en-volés, mais les investisseurs ont égale-ment commencé à retirer massivement les sommes considérables qu’ils avaient
investies ces dernières années dans les pays émergents. Le spectre d’une crise dans les pays émergents planait sou-dain à nouveau sur les marchés. Dans l’intervalle, la situation géopolitique s’est également détériorée. Le regain des tensions en Égypte et l’escalade de la crise en Syrie ont donné aux investis-seurs, déjà suffisamment secoués, de nouveaux casse-têtes géopolitiques.
DES NOUVELLES FAVORABLES DES ÉTATS-UNIS Heureusement, ces derniers mois ont égale-
ment été marqués par un cortège de bonnes
nouvelles. La plupart en provenance des
États-Unis, où la reprise économique s’est
poursuivie. Les mesures de soutien dras-
tiques et diverses évolutions externes ne sont
certainement pas étrangères à cette relance.
Mais grâce à leur dynamisme, à leur capacité
d’adaptation et à leur esprit d’entreprise, les
Américains semblent saisir bien mieux que
les Européens les opportunités qu’offrent les
changements structurels de l’économie mon-
diale pour redevenir une nation industrielle.
Cette capacité d’adaptation transparaît
notamment dans l’évolution des coûts sala-
riaux américains. Lorsque la crise a éclaté, les
États-Unis ont enregistré une explosion du
chômage (fi g. 1). Contrairement à certaines
grandes régions d’Europe, les Américains
www.pldw.be 12
CHRISTOPHE VAN CANNEYTChief Economist Puilaetco Dewaay
PUF_012_020_Chronique_phil.indd 12 01/10/13 13:33
certified PDF
Puilaetco Dewaay Private Bankers13
Chronique fi nancière | Analyses |
acceptent que le marché du travail puisse
également réagir aux stimuli économiques
de l’offre et de la demande. L’augmentation
rapide du chômage aux États-Unis s’est tra-
duite d’emblée par une modération salariale,
tandis que la productivité de la main-d’œuvre
continuait d’augmenter. La baisse consécu-
tive des coûts salariaux par unité de produit
(fi g. 2) a même permis aux entreprises améri-
caines d’augmenter leurs marges malgré une
lente croissance de la demande. La volonté
de la main-d’œuvre américaine de travailler
contre une rémunération inférieure en temps
de crise a donc contribué à redresser la com-
pétitivité et à revigorer l’économie. Et force
nous est de constater que les États-Unis ont
ainsi été en mesure de ramener au pays une
partie de la production industrielle délocali-
sée vers les pays émergents (essentiellement
d’une Chine devenue de plus en plus chère).
Cette résurrection industrielle constitue
l’une des forces motrices qui sous-tendent
l’augmentation de l’emploi aux États-Unis.
Fin 2012, la machine s’est réellement remise
en marche, avec 200.000 créations d’emplois
chaque mois. Le taux de chômage baisse
de manière constante, chutant de 10% au
plus fort de la crise à 7,3%, un chiffre dont
la plupart des pays européens ne peuvent
que rêver. Cette amélioration des perspec-
tives d’emplois a entraîné également le
rétablissement de la confi ance des consom-
mateurs, incitant les Américains à dépenser
à nouveau davantage pour des « big ticket
items », comme l’immobilier et l’automobile.
Le marché immobilier résidentiel semble
avoir pratiquement digéré la crise profonde.
Cette évolution a contribué non seulement
à restaurer la situation patrimoniale des
citoyens, mais également à redresser les
banques en mettant un terme défi nitif à la
marée de crédits hypothécaires douteux.
LA RELANCE AMÉRICAINE APAISE LA PROBLÉMATIQUE BUDGÉTAIRE La reprise économique a toutefois généré un
autre résultat accueilli avec enthousiasme :
les fi nances publiques américaines se sont
remises bien plus rapidement que prévu
des claques infl igées par la crise. Chaque
année depuis 2008, le défi cit budgétaire
américain excédait les 1.000 milliards USD
et le dérapage de la dette était la source
« LORSQUE LA CRISE A ÉCLATÉ, LES ÉTATS-UNIS ONT ENREGISTRÉ UNE EXPLOSION DU CHÔMAGE. »
Source : ReutersSource : Reuters
ÿ Fig. 1: taux de chômage aux États-Unis.
10
9
8
7
6
5
4
jan
.-05
may
-05
sep
t.-0
5ja
n.-
06m
ay-0
6se
pt.
-06
jan
.-07
may
-07
sep
t.-0
7ja
n.-
08m
ay-0
8se
pt.
-08
jan
.-09
may
-09
sep
t.-0
9ja
n.-
10m
ay-1
0se
pt.
-10
jan
.-11
may
-11
sep
t.-1
1ja
n.-
12m
ay-1
2se
pt.
-12
jan
.-13
US Unemployment (%)
PUF_012_020_Chronique_phil.indd 13 01/10/13 13:33
certified PDF
www.pldw.be 14
| Analyses | Chronique fi nancière
d’âpres discussions entre Démocrates et
Républicains sur la manière de l’endiguer.
S’il en a résulté fi nalement un pénible com-
promis prévoyant des économies limitées et
une faible augmentation de la fi scalité, bon
nombre d’observateurs étaient d’avis que
de nouvelles mesures s’imposeraient pour
maîtriser la situation. En effet, cette année
encore, les prévisions tablaient toujours sur
un gigantesque défi cit de 900 milliards USD.
Grande fut donc la surprise (et le soulage-
ment) d’entendre l’organe budgétaire du
Congrès annoncer le 15 mai que le défi cit res-
terait limité à 642 milliards USD (soit quelque
4% du PNB), un chiffre nettement inférieur à
ce que l’on avait craint. Cette amélioration
est due en partie aux recettes plus élevées
issues des ménages et des entreprises et
aux géants du refi nancement des prêts im-
mobiliers Freddie Mac et Fannie Mae, qui,
renfl oués par l’État, ont apporté leur pierre
à l’édifi ce en remboursant l’aide publique
massive bien avant le terme prévu. Mais le
problème des fi nances publiques améri-
caines n’est pas encore réglé pour autant,
comme en témoigne la faillite de Détroit
cet été. La ville, appelée jadis le berceau de
l’industrie automobile américaine autrefois
si glorieuse, a dû jeter l’éponge après de
longues années de décadence. Le 18 juillet,
la ville a sollicité une protection contre ses
créanciers, avec 18 milliards USD de dettes
en souffrance.
DES FINANCES PUBLIQUES PLUS SAINES AVAu LE RETRAIT DE L’AIDE MONÉTAIRE ? L’amélioration générale des fi nances pu-
bliques est néanmoins indéniable. Bien qu’il
subsiste l’éternelle question de savoir si la
Fed a tenu compte de la baisse du besoin de
fi nancement de l’État lors de l’annonce de
la fi n progressive de la politique monétaire
hyper-stimulante des dernières années, le
timing de l’annonce était en tous cas sur-
prenant. Le 22 mai, à peine une semaine
après la parution des prévisions budgétaires
nettement plus optimistes du Congrès, le
Président de la Fed, Ben Bernanke, a an-
noncé dans un discours prononcé devant
ce même Congrès que la Fed envisageait de
réduire ses rachats massifs d’obligations si
l’économie (et surtout le chômage) conti-
nuait de s’améliorer. Bernanke a invoqué en
« L’AUGMENTATION RAPIDE DU CHÔMAGE AUX ÉTATS-UNIS S’EST
TRADUITE D’EMBLÉE PAR UNE MODÉRATION
SALARIALE. »
12.0
9.0
6.0
3.0
0.0
-3.0
-6.0
-9.0
-12.0
From previous quarter, annual rate
Percent change
From same quarter a year ago
20122011201020092008
ÿ Fig. 2 : coûts salariaux par unité de produit aux États-Unis.
Source : Reuters
PUF_012_020_Chronique_phil.indd 14 01/10/13 13:33
certified PDF
Puilaetco Dewaay Private Bankers15
Chronique fi nancière | Analyses |
« LE TAUX DE CHÔMAGE AUX ÉTATS-UNIS BAISSE DE MANIÈRE CONSTANTE. »
l’occurrence que les effets secondaires posi-
tifs de la création de liquidités ne cessaient
de faiblir et ne compensaient plus les nom-
breux inconvénients. Selon le Président de la
Fed, la montagne de dollars de plus en plus
élevée entraînerait en effet la surchauffe des
marchés des crédits et des bulles au niveau
des obligations et des matières premières.
Par ailleurs, cette politique a affaibli à long
terme la crédibilité de la Fed en matière de
lutte contre l’infl ation et la force du dollar
américain. Comme l’a formulé le vice-pré-
sident de la Fed, R. Fisher : « il était temps de
lancer l’idée que le quantitative easing n’est
pas une rue à sens unique. »
La réaction des marchés à cette annonce a
probablement alarmé Bernanke. Bien qu’il
ait fait de son mieux pour présenter l’aban-
don de la politique ultra-laxiste comme
un processus conditionnel et très progres-
sif, les marchés ont décidé d’assurer leurs
arrières en éliminant leurs positions plus
risquées avant que d’autres ne le fassent et
que les prix ne baissent. Il s’en est suivi une
véritable vague de ventes, incitant les inves-
tisseurs, en toute logique, à liquider d’abord
leurs obligations à long terme les plus sen-
sibles aux variations des taux. Les taux à
long terme se sont envolés : le taux améri-
cain à dix ans a augmenté de 1,7 % début mai
à 2,9 % fi n août.
DES PAYS ÉMERGEu S EN PANNE DE CROISSANCE ? Cette vente massive a également touché les
obligations des pays émergents. L’absence
d’alternatives offrant de bons rendements
dans les pays développés avait poussé les
investisseurs à investir massivement dans les
pays émergents, qui semblaient associer des
fondamentaux économiques plus favorables
à des rendements supérieurs. Cet affl ux
d’argent occidental vers les petits marchés
émergents (depuis le début de la crise, on es-
time à 3.900 milliards USD les investissements
dans les pays émergents) a fait exploser la
valeur de leurs devises. En 2010, le ministre
de l’Économie brésilien a même parlé ouver-
tement d’une guerre des monnaies. Et cette
appréciation monétaire s’est avérée être un
poison insidieux, attaquant progressivement
la position exportatrice des pays émergents.
Lorsque la crise dans les pays développés a
entraîné une diminution de la demande de
leurs produits et matières premières, la crois-
sance s’est considérablement ralentie dans
bon nombre des pays émergents. Dans le
même temps, l’excédent externe de ces pays
a fondu et certains ont même commencé à
affi cher des défi cits sur leur compte extérieur
(fi g. 3).
Tant que les capitaux continuaient d’affl uer
vers les pays émergents, le fi nancement de
ÿ Fin 2012, la machine s’est remise en route aux États-Unis, avec 200.000 créations d’emplois
chaque mois.
PUF_012_020_Chronique_phil.indd 15 01/10/13 13:33
certified PDF
www.pldw.be 16
| Analyses | Chronique fi nancière
ces défi cits extérieurs ne semblait pas poser
de problèmes, mais lorsque les investisseurs
ont soudain commencé à retirer leur argent,
le marché s’est rapidement rendu compte
des faiblesses économiques et politiques
fondamentales d’un certain nombre de pays.
Les devises des pays qui présentent des
défi cits extérieurs importants, comme l’Inde
et l’Indonésie, se sont effondrées. Comble de
l’ironie, les marchés ont ainsi confi rmé d’une
certaine manière que Bernanke avait raison :
la création monétaire massive de la Fed a cau-
sé des bulles qui, suite à l’annonce de la dimi-
nution de l’aide, ont rapidement implosé…
La fermeture soudaine des robinets moné-
taires peut-elle replonger les pays émergents
dans une crise comme celle de 1997-1998, ou
les grandes différences avec cette période
empêcheront-elles d’en arriver là ? Force nous
est en effet de constater que ces pays dis-
posent de réserves de devises nettement plus
importantes qu’à l’époque, que leurs dettes en
devises sont nettement moins élevées qu’en
1998 et qu’ils ont fait d’énormes progrès en
termes de développement économique. Mais
si les pays émergents veulent encore pro-
gresser dans leur évolution économique, un
certain nombre d’entre eux devront s’atteler
fermement à la réforme de leur structure éco-
nomique axée trop unilatéralement sur les
matières premières. De même, l’amélioration
de la qualité de l’administration doit égale-
ment fi gurer en priorité sur l’agenda d’un cer-
tain nombre de pays émergents.
L’EUROPE COu INUE D’ACHOPPER SUR SON SYSTÈME BANCAIRE Malheureusement, ce dernier point s’ap-
plique peut-être aussi à l’Europe. C’est du
moins ce que semblent suggérer de nom-
breux observateurs après la communica-
tion chaotique dans le sillage du sauvetage
de Chypre. En effet, lors du sauvetage des
banques chypriotes, l’Europe ne semblait pas
disposée à débourser les 10 milliards EUR né-
cessaires sans un effort de la part des créan-
ciers de ces banques. Malheureusement,
parmi ces créanciers fi guraient également les
déposants qui détenaient moins de 100.000
EUR. La garantie de dépôt jusqu’à 100.000
EUR, un principe de base important du sys-
tème bancaire a ainsi été bafouée, ce qui a en-
traîné une levée de boucliers dans la presse
et sur les marchés. Les obligations bancaires
ont pris une nouvelle raclée, et ce juste au
moment où un certain nombre de banques
semblaient sortir de la crise profonde.
« L’AFFLUX D’ARGENT OCCIDENTAL VERS LES
PETITS MARCHÉS ÉMERGENTS A FAIT
EXPLOSER LA VALEUR DE LEURS DEVISES. »
Current account positions are more stretched (as % of GDP)
2007 2013F
China 10.6 2.2
India -0.7 -4.3
Indonesia 2.4 -2.0
Philippines 4.7 2.4
Thailand 6.2 1.8
Russia 5.9 2.3
Poland -6.2 -2.7
South Africa -7.3 -5.4
Hungary -7.3 2.5
Turkey -5.9 -6.4
Brazil 0.1 -3.3
Mexico -1.1 -1.0
Chile -3.2 -4.2
Colombia -2.9 -4.0
Fig. 3 : évolution compte courant pays émergents.
Source: HSBC
PUF_012_020_Chronique_phil.indd 16 01/10/13 13:33
certified PDF
Puilaetco Dewaay Private Bankers17
Chronique fi nancière | Analyses |
L’épisode a également creusé l’écart des taux
d’intérêt entre les pays du centre de l’Europe
et ceux de la périphérie, faisant replonger les
marchés dans un état de panique. Face à ces
réactions, les décideurs politiques ont retiré
d’urgence la mesure proposée et élaboré un
nouveau plan de sauvetage qui préservait
les petits déposants. Ce nouveau plan a servi
également de modèle pour les futures opéra-
tions de sauvetage des banques. En effet, le
monde politique a pris conscience que le sys-
tème bancaire européen reposait toujours
sur des bases fragiles et qu’un cadre plus uni-
forme était nécessaire pour faire disparaître
les banques qui ne semblent plus viables.
Dans l’intervalle, le principe de « bail in », per-
mettant de rendre les obligataires et grands
déposants coresponsables des pertes d’une
banque, s’est généralisé.
L’EUROPE SORT-ELLE ENFIN DE L’ORNIÈRE ? Après la modifi cation du plan de sauvetage
de Chypre, les troubles se sont assez rapi-
dement calmés. Les écarts de taux d’intérêt
entre les pays faibles et les pays forts se sont
à nouveau réduits (fi g. 4).
Certains étaient dus également aux pre-
miers signes prudents de relance qui se sont
manifestés dans l’intervalle en Europe. Le
calme relatif, revenu grâce à la menace d’une
intervention de la BCE sur les marchés obli-
gataires au deuxième semestre de 2012, les
premiers balbutiements de la relance aux
États-Unis et l’arrondissement des angles
de la politique de sobriété semblent avoir
donné du courage au citoyen : les indicateurs
de confi ance des producteurs européens
comme des consommateurs affi chent une
timide remontée depuis le début de cette
« LA GARANTIE DE DÉPÔT JUSQU’À 100.000 EUR, UN PRINCIPE DE BASE IMPORTANT DU SECTEUR BANCAIRE, A ÉTÉ BAFOUÉE. »
ÿ Le sauvetage des banques chypriotes a été chaotique.
400350
FRA BE ITA SP IRE
300250200150100
31/12/2012 28/02/2013 30/04/2013
10yrs EUR govies / Bund spreads
30-06-2013 31/08/2013
500
ÿ Fig. 4: écarts de taux d’intérêt avec l’Allemagne 2013.
Source : Reuters
Points de base
PUF_012_020_Chronique_phil.indd 17 01/10/13 13:33
certified PDF
www.pldw.be 18
| Analyses | Chronique fi nancière
année. Les chiffres des commandes ont éga-
lement commencé à montrer une tendance
haussière. Même les chiffres du chômage
ont semblé enfi n se stabiliser au deuxième
trimestre, bien qu’à un niveau beaucoup trop
élevé. Au fi l des mois, les signes d’une relance
généralisée, à défaut d’être très vigoureuse,
se sont confi rmés. En juillet, les indicateurs
PMI, qui suivent l’évolution de la produc-
tion industrielle, ont pour la première fois
depuis deux ans dépassé la barre de 50, un
niveau essentiel qui indique une expansion
de la production. La reprise a également été
confi rmée par les chiffres de croissance légè-
rement positifs du PNB européen au second
trimestre. Après six trimestres de croissance
négative, l’Europe semble enfi n en mesure de
se soustraire à l’emprise d’une récession qui
perdure depuis trop longtemps.
Malgré ces nouvelles économiques favo-
rables, de nombreuses diffi cultés ont
continué de tenailler l’Europe. La situation
politique dans les pays périphériques en
particulier reste une source d’inquiétude.
La fragile coalition mise sur pied après les
élections en Italie ne tient qu’à un fi l en rai-
son de la condamnation de l’ancien Premier
ministre Berlusconi. En Espagne, les révéla-
tions relatives au fi nancement occulte de
son parti pendant des années ont éclaboussé
personnellement le Premier ministre Rajoy,
qui peine à se maintenir en poste. Enfi n, le
Portugal a été confronté à une mini-crise,
lorsque le Président Silva a insisté sur la for-
mation d’un gouvernement d’unité nationale
avec l’opposition socialiste, une tentative qui
n’a abouti à rien. Le fait que les marchés ne
réagissent plus à toutes ces tribulations poli-
tiques montre à quel point la politique dans
ces pays est hors-jeu. Les marchés partent
manifestement du principe que le sort de ces
pays est déterminé bien davantage par le BCE
et par l’Allemagne que par leurs propres déci-
sions.
L’ŒIL DU CYCLONE SE DIRIGE-T-IL VERS L’EST ?Comment l’économie mondiale se porte-t-elle
aujourd’hui, cinq ans après que la faillite de
Lehman Brothers ait déclenché le début de la
crise ? Commençons par la bonne nouvelle :
ces derniers mois, des progrès considérables
ont été réalisés dans le règlement de nom-
breux problèmes générés par la débâcle de
la crise. La nette amélioration de la situation
budgétaire aux États-Unis et la relance en
Europe sont des avancées importantes vers
une reprise durable, et ne constituent en au-
cun cas des faits divers économiques. Nous
ne pouvons pas non plus nier qu’il reste en-
core de nombreux obstacles à franchir avant
de pouvoir considérer la relance comme
acquise. L’abandon de la politique monétaire
hyper-stimulante est indispensable et une
conséquence logique des succès engrangés
ÿ Les prévisions budgétaires du Congrès sont devenues nettement plus optimistes.
« L’AMÉLIORATION GÉNÉRALE DES FINANCES
PUBLIQUES EST INDÉNIABLE. »
PUF_012_020_Chronique_phil.indd 18 01/10/13 13:34
certified PDF
Puilaetco Dewaay Private Bankers19
Chronique fi nancière | Analyses |
dans la lutte contre la crise. Avec la remise
en marche effective du moteur économique,
les quantités énormes de liquidités immobi-
lisées vainement sur des comptes en banque
jusqu’ici risquent toutefois d’être dépensées
et de se traduire donc rapidement par une
augmentation de la pression sur les prix. Il
importe donc à la Fed de rendre ce carburant
monétaire inoffensif avant que la relance ne
se transforme en un incendie infl ationniste
d’envergure. Ces derniers mois ont montré
que le processus avait des conséquences qui
dépassaient largement les frontières natio-
nales et qu’il ne serait pas facile de les neutra-
liser. En Europe, il importera de faire perdurer
et de stimuler la relance naissante afi n qu’elle
puisse enfi n nourrir des perspectives plus
favorables pour la population lourdement
touchée dans les pays périphériques. Toute
la question est de savoir si cette population
trouvera encore la patience d’attendre de
pouvoir récolter enfi n les fruits d’une embel-
lie économique, ou si les tensions sociales au-
ront étouffé la relance dans l’œuf bien avant.
De même, les dirigeants ne peuvent en aucun
cas se montrer présomptueux et croire que
les problèmes disparaîtront d’eux-mêmes, car
de nouvelles réformes structurelles seront
incontournables pour parvenir à une relance
durable. La situation des pays émergents
montre en suffi sance les situations que l’au-
tosatisfaction peut entraîner. Les autorités se
sont trop rarement rendu compte que l’appa-
rente prospérité relative après 2008 était due
davantage à l’affl ux d’argent bon marché vers
leurs marchés qu’à une base économique
solide. À présent que le refl ux de cet argent
fait ressortir les faiblesses fondamentales de
nombreux pays, ils prennent conscience qu’il
reste du pain sur la planche et que de nou-
velles modifi cations s’imposent.
Si les dirigeants mondiaux restent atten-
tifs et parviennent à coordonner un tant
soit peu les différents agendas nationaux,
il semble plus que jamais possible que la re-
lance se confi rme. Espérons que les leaders
en prennent conscience et que les prochains
mois puissent marquer la fi n défi nitive de
cette période de crise.
ÿ Avec la reprise économique, les quantités énormes de liquidités immobilisées sur des comptes
en banque risquent d’être dépensées.
« IL RESTE ENCORE DE NOMBREUX OBSTACLES À FRANCHIR AVANT DE POUVOIR CONSIDÉRER LA RELANCE COMME ACQUISE. »
PUF_012_020_Chronique_phil.indd 19 01/10/13 13:34
certified PDF
| Analyses | Analyse sectorielle
La brique belge est-elle surévaluée ?Texte © Puilaetco DewaayPhotos © Roularta / Reporters Agency
En période de crise, la brique apparaît comme un havre de paix. Mais est-ce le cas ? A-t-on la certitude que le bien acheté va prendre de la valeur avec le temps ? Le point sur cette question d’actualité.
Tout le monde le sait : les Belges ont une brique dans le ventre, et la meilleure preuve, c’est que
75% d’entre eux sont propriétaires de leur logement. Mais la crise aidant, les Belges sont égale-
ment à la recherche d’un placement alternatif à leur livret d’épargne (au rendement maigrichon)
et à la Bourse (dont la volatilité peut leur faire peur). Vient donc immédiatement à l’esprit, l’im-
mobilier, en complément d’un portefeuille « bien équilibré ». Mais qu’en est-il en réalité ? Est-ce
le placement à favoriser aujourd’hui ? Ou faut-il attendre que les prix baissent ? Les réponses,
nous allons le voir, sont nuancées.
Premier constat : les visions sur l’immobilier sont différentes selon que l’on s’adresse à un écono-
miste ou à un courtier. Si l’on en croit les études consacrées à l’immobilier belge, par la Banque
Nationale de Belgique (BNB), la banque ING, le FMI, The Economist ou encore l’OCDE, l’immobilier
résidentiel en Belgique serait… surévalué. De l’ordre de plus de 50% pour The Economist, le FMI
et l’OCDE et « seulement » de 15% pour ING et la BNB.
Disons qu’aujourd’hui, et pour simplifi er les choses, beaucoup d’économistes s’accordent
à dire que la brique belge est probablement surévaluée d’environ 20% sur la base du rapport
prix/loyers ou prix/salaires. Mais pourtant, malgré ces prévisions pessimistes, le marché belge
semble tenir et la chute des prix annoncée depuis plusieurs années n’arrive pas ! Pour les experts
pessimistes, c’est normal : d’abord, parce que la chute annoncée ne sera pas brutale mais éta-
lée dans le temps, et donc sur plusieurs années. Et ensuite, parce qu’en raison de la mauvaise
conjoncture économique dans la zone euro, les taux d’intérêt sont restés très bas plus long-
temps que prévu. Alors, sur quoi se fondent-ils pour prédire malgré tout une chute de l’ordre de
15 ou 20% ?
www.pldw.be 20
PUF_020_023_Immobilier.indd 20 01/10/13 13:32
certified PDF
Puilaetco Dewaay Private Bankers21
Analyse sectorielle | Analyses |
Primo : les taux d’intérêt doivent remonter car ils sont aujourd’hui historiquement bas. La hausse
des taux d’intérêt est inéluctable car les réglementations européennes (Bâle III) vont obliger les
banques en 2014 à mettre davantage de capital en réserve qu’auparavant pour garantir leurs
prêts. Le coût supplémentaire de cette réglementation sera forcément répercuté sur les clients.
Et puis, n’oublions pas que si les taux d’intérêt à long terme sont bas, c’est en raison de la situa-
tion économique et pour soulager le paiement de la dette publique, mais en principe, la sortie
de récession de la zone euro, devrait permettre aux taux à long terme de remonter courant de
l’année 2014. À en croire certaines études, une remontée des taux de 1% entraînerait une baisse
de 7% des prix !
Secundo : le Belge est de plus en plus serré budgétairement et il doit s’endetter encore plus
qu’hier pour devenir propriétaire. Les engagements hypothécaires étaient de 40% du PIB en
2008 et sont passés à 46% à la fi n de l’année 2012 ! En d’autres termes, il faut aujourd’hui 14 ans ( !)
de revenus déclarés pour s’offrir une maison à Bruxelles contre 4,5 ans en 1995 !! Bref, le ratio
prix/revenus s’est détérioré au fi l du temps, et selon ces experts, cela ne plaide pas pour une
évolution à la hausse du marché immobilier.
RESTONS OPTIMISTESBien entendu, c’est une vision pessimiste qui n’est pas nécessairement partagée par tous les
acteurs du secteur immobilier qui, bien souvent, reprochent aux économistes d’avoir une vision
trop théorique ou tronquée du marché immobilier belge. Lesquels économistes reprochent
également aux courtiers d’avoir une vision forcément partiale. Alors, quels sont les arguments
des acteurs du marché ? D’abord, ils constatent que pour contourner les obstacles bancaires,
les jeunes ménages font preuve de créativité et empruntent auprès de leur famille ou de leurs
proches, l’apport personnel demandé par les banques. Les notaires le savent, les anciennes gé-
nérations qui préféraient transmettre un patrimoine par héritage, n’hésitent plus aujourd’hui
à aider directement les jeunes générations via des donations de leur vivant. Et quant aux mé-
nages qui ne peuvent pas compter sur la générosité de leurs parents ou grands-parents, ils se
rabattent sur des logements plus petits et donc moins chers.
ÿ La crise pousse les Belges à trouver un placement alternatif à leur livret d’épargne et à la Bourse:
l’immobilier.
« LES ANCIENNES GÉNÉRATIONS QUI
PRÉFÉRAIENT TRANSMETTRE UN
PATRIMOINE PAR HÉRITAGE, N’HÉSITENT
PLUS AUJOURD’HUI À AIDER DIRECTEMENT LES
JEUNES GÉNÉRATIONS VIA DES DONATIONS DE
LEUR VIVANT. »
PUF_020_023_Immobilier.indd 21 01/10/13 13:32
certified PDF
www.pldw.be 22
| Analyses | Analyse sectorielle
VIVE LA PATIENCEMais bien entendu, ce ne sont pas les seuls arguments qui plaident pour une relative résis-
tance du marché immobilier belge. L’autre élément, c’est qu’en Belgique, les vendeurs préfèrent
attendre plutôt que de céder leur bien à un prix qu’ils jugent trop bas. Une capacité d’attente
que n’ont bien souvent pas les propriétaires dans d’autres pays. En réalité, si le marché belge
résiste encore, selon les courtiers, c’est aussi en raison de la hauteur des droits d’enregistrement
qui a empêché la spéculation comme cela a été le cas en Espagne ou dans d’autres pays de la
zone euro. Sans compter qu’au cours des dernières années, les prix de l’immobilier ont résisté
grâce aux différentes amnisties fi scales qui ont eu pour effet de réinvestir dans la brique belge,
l’argent détenu jusqu’alors à l’étranger.
Oui, mais quid d’une éventuelle hausse des taux d’intérêt en 2014 ? Là encore, certains courtiers
restent « zen ». Motif ? Les candidats acheteurs s’adaptent et ajustent la durée de leur prêt en
conséquence. Entre 2007 et 2012, les prêts à 25 ans sont passés de 29% à 41% du total. Et quant
aux taux fi xes, s’ils représentaient 72% des prêts en 2007, ils ne représentent plus que 31% fi n
2012. Pourquoi ? En raison du succès du semi-fi xe encouragé par le secteur bancaire. Mais pour
les courtiers, l’élément principal d’une bonne ou mauvaise évolution du marché immobilier doit
être recherché du côté… du chômage ! Si la conjoncture s’améliore, si le taux de chômage com-
mence enfi n à baisser, alors la confi ance des ménages reviendra, et la confi ance reste le moteur
principal de l’immobilier.
Pour être complet, ajoutons que les économistes de Standard & Poor’s sont venus indirectement
à la rescousse des courtiers belges. Dans une étude publiée en juillet dernier, ils démontrent
qu’ils ne croient pas au scénario d’une forte chute des prix de l’immobilier en Belgique. Notam-
ment, parce que la demande reste élevée pour des raisons démographiques, et qu’ensuite, l’offre
reste … inélastique : « Alors que les prix de l’immobilier résidentiel ont augmenté de 85% depuis
1997, les nouveaux investissements ont progressé de seulement 20% sur la même période. Cela
indique que la hausse de la demande entraîne une hausse des prix plutôt qu’une expansion de
la construction ». Les dernières statistiques du SPF Économie (août 2013) semblent d’ailleurs
corroborer ce scénario. La hausse des prix est un peu moins forte qu’il y a un an mais elle conti-
nue: l’habitation moyenne coûte 2,2% plus cher au premier semestre 2013 qu’il y a un an. Les
appartements connaissent la plus forte progression: +2,9%. Même si c’est moins que la poussée
de fi èvre enregistrée au premier semestre 2012 (+5,5%).
ÿ Le Belge doit s’endetter plus qu’hier pour devenir propriétaire.
« LES ACHETEURS AJUSTENT LA DURÉE DE
LEUR PRÊT EN FONCTION DE LA HAUSSE DES TAUX
D’INTÉRÊT. »
PUF_020_023_Immobilier.indd 22 01/10/13 13:32
certified PDF
Puilaetco Dewaay Private Bankers23
Analyse sectorielle | Analyses |
LE BIEN DU FUTUR ? L’APPARTEMEu !En revanche, s’il y a une certitude à garder à l’esprit pour celui ou celle qui persiste à regarder
l’immobilier comme un investissement, c’est de penser à la grande tendance qui se dégage
actuellement. Très clairement, le bien du futur, c’est l’appartement ! La raison ? Parce que la
demande pour ce type de bien va augmenter, au détriment de la fameuse maison 4 façades
qui aura moins la cote. La demande d’appartements va notamment augmenter en raison du
nombre de divorces (explosion du nombre de familles monoparentales = habitation fami-
liale trop chère et trop vaste pour y habiter seul en cas de garde alternée), mais aussi, par la
volonté d’être plus mobile pour la génération comprise entre 46 et 64 ans, et par la demande
des seniors (plus de 65 ans) pour avoir une maison moins spacieuse ou un appartement en
lieu et place de l’habitation familiale classique. Bref, c’est une tendance forte pour des loge-
ments de plus petite taille : la superfi cie moyenne des appartements diminue pour atteindre
aujourd’hui… 70 mètres carrés ! C’est en tout cas ce qui ressort d’une étude réalisée par
le courtier Century 21. Bref, vous l’avez compris, l’immobilier n’échappe pas à la règle,
comme pour n’importe quel investissement un peu complexe, le mieux encore est de se documen-
ter au maximum et de demander des conseils à votre expert. Histoire que la brique reste digeste.
« EN BELGIQUE, LES VENDEURS PRÉFÈRENT ATTENDRE PLUTÔT QUE DE CÉDER LEUR BIEN À UN PRIX QU’ILS JUGENT
TROP BAS. »
ÿ La hausse des prix est moins forte qu’il y a un an mais elle continue.
PUF_020_023_Immobilier.indd 23 01/10/13 13:33
certified PDF
| Analyses | Analyse sectorielle
Pic pétrolier de l’offre ou de la demande ?Photos © Roularta / Reporters Agency & Corbis Images
L’expression peak oil désigne le pic pétrolier mondial, soit le moment où la production mondiale de pé-
trole plafonne avant de commencer à décliner du fait de l’épuisement des ré-serves exploitables. Dans l’industrie, on fait référence aux travaux du géologue Marion King Hubbert qui a correctement pronostiqué, dans les années 50, le pic de production de pétrole aux États-Unis. Dès la fi n du XXème siècle, le pic de produc-tion mondial était prévu à moyen terme. Le rapport annuel (1998) de l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) le situait ainsi au cours de la présente décennie… Qu’en est-il dans les faits ?
Le pétrole est actuellement la principale
matière première utilisée, devant le charbon
et le gaz naturel qui représentent encore un
tiers de nos besoins en énergie. Cet or noir est
devenu la commodité la plus négociée, avec
un commerce mondial équivalent à quelques
3500 milliards de dollars par an.
La demande de pétrole a connu une période
de croissance soutenue au cours des 15 der-
nières années, exception faite de 2008-2009
pour cause de récession mondiale. Depuis
lors, la demande est repartie à la hausse
et se situe actuellement au-dessus de son
niveau d’avant crise. Toutefois au cours de
cette période, la croissance de la demande
a été essentiellement alimentée par les pays
émergents compensant ainsi un réel déclin
observé depuis 2005 dans les pays occiden-
taux, imputable aux économies d’énergie, à
la démographie et à une économie en panne.
Exprimée en termes absolus, la consomma-
tion de pétrole des pays non OCDE dépasse
actuellement celle des pays occidentaux.
Les trois-quarts de la consommation de
pétrole sont destinés aux seuls moyens de
transport, le solde servant de matière pre-
mière à l’industrie. Les prévisionnistes les
plus optimistes estiment dès lors que l’amé-
lioration du niveau de vie de millions de nou-
veaux consommateurs chinois et indiens va
www.pldw.be 24
MARC ERNAELSTEENHead of EquitiesPuilaetco Dewaay
PUF_024_027_ENERGIE.indd 24 01/10/13 13:32
certified PDF
Puilaetco Dewaay Private Bankers25
Analyse sectorielle | Analyses |
sans cesse soutenir cette demande de pétrole
à raison d’une croissance moyenne d’environ
1% par an. C’est d’ailleurs l’hypothèse rete-
nue par les diverses agences internationales
de l’énergie ainsi que les sociétés pétrolières.
UN ENJEU ÉCOLOGIQUE GÉNÉRALISÉCependant, il est plus que probable que les
pays émergents vont suivre un modèle de
croissance différent que celui jadis adopté
par les pays occidentaux. Avant 1960, l’éco-
logie n’intéressait pas sérieusement nos
gouvernements. Aujourd’hui, c’est devenu
un enjeu de société. Les pays occidentaux
ont introduit des normes environnemen-
tales de plus en plus strictes visant à limiter
la consommation et les émissions. Mais ils
ne sont pas les seuls : des pays émergents
comme la Chine empruntent également cette
voie. Chaque année, les automobiles sont en
moyenne 3% moins énergivores. On note la
même tendance pour les poids lourds. Cette
baisse de consommation énergétique est ren-
due possible par des investissements consé-
quents dans des énergies alternatives pour le
transport (gaz liquéfi é, technologie hybride
ou électrique). Ceci a pour conséquence que
les besoins mondiaux en pétrole devraient se
modérer graduellement à moyen terme. Par
ailleurs, l’enjeu pour les grands consomma-
teurs n’est pas seulement écologique, mais
aussi géopolitique. Il s’agit alors de réduire
sa dépendance aux importations venant du
Moyen-Orient, Venezuela, Nigéria, Russie…
UNE INDUSTRIE EN MUTATION Avant 1970, le modèle des producteurs inté-
grés était considéré comme idéal ayant de
facto le contrôle sur l’industrie pétrolière
mondiale. L’offre de pétrole était largement
suffi sante, voire abondante, ce qui donnait
très peu de pouvoir aux États détenteurs des
ressources. Les barrières à l’entrée de l’indus-
trie étaient élevées en raison de la nécessité
de disposer de débouchés en aval de la pro-
duction. Le marché pétrolier était structurel-
lement en croissance avec peu de menaces
sur la profi tabilité de l’industrie.
Dans les années 70, un premier choc pétrolier
(1973 – guerre du Kippour) suivi d’un second
(1979 – révolution iranienne) marque un tour-
nant décisif pour l’industrie pétrolière qui a
vu un glissement du pouvoir des sociétés oc-
cidentales au profi t des États détenteurs de
ressources avec l’émergence de leurs sociétés
ÿ Les trois-quarts de la consommation de pétrole sont destinés aux seuls moyens de transport.
« LE PÉTROLE EST ACTUELLEMENT LA PRINCIPALE MATIÈRE PREMIÈRE UTILISÉE, DEVANT LE CHARBON ET LE GAZ NATUREL QUI REPRÉSENTENT ENCORE UN TIERS DE NOS BESOINS EN ÉNERGIE. »
PUF_024_027_ENERGIE.indd 25 01/10/13 13:32
certified PDF
www.pldw.be 26
| Analyses | Analyse sectorielle
pétrolières nationales (NOC - «National Oil
Companies») comme concurrents.
Au début des années 90, alors que le pétrole
fl irte avec un niveau de prix très bas, et
que paradoxalement les conditions d’ac-
cès aux ressources sont devenues moins
favorables, la compétition face aux NOC
du Moyen-Orient a changé la donne. Cet
environnement plus compétitif a poussé les
seven sisters nées dans les années 50 (les
sept sociétés pétrolières privées qui ont do-
miné l’industrie jusque dans les années 70)
à une nouvelle vague de consolidation qui
a fait émerger les quatre Supermajors (BP,
Chevron, ExxonMobil et RD Shell) que nous
connaissons actuellement.
Dix ans plus tard, les vastes gisements pé-
troliers des pays de l’OCDE ont entamé leur
déclin accentué par un sous-investissement
dans les années 90. Entretemps, les pays
émergents ont connu une période de forte
croissance économique ayant largement
soutenu la demande mondiale de pétrole. Si
en 1950, les seven sisters contrôlaient près
de 85% des réserves mondiales de pétrole,
de nos jours 90% sont sous la tutelle des
NOC et trois-quarts des réserves sont sous
contrôle de l’OPEP qui assure près de 40%
de l’offre mondiale. Sur fond de tensions
géopolitiques au Moyen-Orient, les prix se
sont envolés. Le contexte est donc rede-
venu plus favorable aux investissements
dans l’exploration et la production. Autre-
fois, les NOC faisaient appel au savoir-faire
des producteurs intégrés. Les choses ont
changé car aujourd’hui dans le top 10 mon-
dial des producteurs, six sont des NOC qui
« CHAQUE ANNÉE, LES AUTOMOBILES SONT EN MOYENNE 3% MOINS
ÉNERGIVORES. »
ÿ Les pays émergents vont probablement suivre un modèle de croissance différent de celui des
pays occidentaux.
ÿ Les techniques d’extraction se sont considérablement améliorées.
PUF_024_027_ENERGIE.indd 26 01/10/13 13:32
certified PDF
Puilaetco Dewaay Private Bankers27
Analyse sectorielle | Analyses |
investissent davantage en R&D pour acqué-
rir du savoir-faire. Une particularité des NOC
est de se limiter à son territoire national, ex-
ception faite des sociétés chinoises, qui par
manque d’opportunités de développement
en Chine, s’étendent en Afrique.
Les techniques d’extraction se sont amélio-
rées permettant l’exploitation de ressources
qui étaient jusqu’alors inaccessibles. En
l’espace de quelques années, grâce à la
technique de fracturation hydraulique, les
États-Unis se sont lancés dans l’exploitation
des gisements de shales (schistes) à un coût
d’exploitation faible. La production domes-
tique du premier consommateur mondial de
pétrole, qui était en déclin depuis les années
70, a maintenant inversé cette tendance.
UNE TENDANCE RENVERSÉEAujourd’hui, les théories du pic pétrolier qui
avaient pronostiqué un plafond de l’offre
au cours de la présente décennie sont deve-
nues de moins en moins crédibles. Si on tient
compte du potentiel des shales (schistes bitu-
mineux), les réserves mondiales (connues) de
pétrole et gaz sont passées de 50 à 200 années.
A contrario, aujourd’hui le scénario est davan-
tage celui d’un marché pétrolier suffi samment
approvisionné face à une demande qui, elle,
risque de se modérer à moyen terme. Un chan-
gement radical de perspective !
Si tel devait être le cas, les producteurs ayant
les coûts d’exploitation marginaux les plus
élevés seraient pénalisés. Le scénario serait
donc moins favorable pour les producteurs
intégrés qui ont dû investir de plus en plus
ces dernières années, le défi étant de renou-
veler leurs réserves dans des conditions de-
venues moins favorables. Les capitaux sont
dès lors engagés dans des projets plus com-
plexes, plus risqués et onéreux.
Quant aux objectifs fi xés en termes d’aug-
mentation de la production, ces attentes
n’ont pas souvent été rencontrées. L’absence
de croissance réelle, une intensité capita-
listique accrue et une infl ation des coûts
opérationnels rendent le business model
des producteurs intégrés très dépendant
du maintien du baril de pétrole à un niveau
élevé. C’est certes le cas actuellement, mais
ce sera moins évident à moyen terme. Pour
l’actionnaire, il ne s’agit donc pas d’une pers-
pective optimale d’investissement. En termes
d’allocation d’actifs, nous recommandons
d’être sous-pondéré sur le secteur de l’éner-
gie, y compris les producteurs intégrés. Notre
préférence va aux sociétés actives dans les
services pétroliers.
« LES PAYS ÉMERGENTS ONT CONNU UNE PÉRIODE DE FORTE CROISSANCE ÉCONOMIQUE AYANT LARGEMENT SOUTENU LA DEMANDE MONDIALE DE PÉTROLE. »
ÿ Aujourd’hui, 90% des réserves mondiales de pétrole sont sous la tutelle des NOC.
PUF_024_027_ENERGIE.indd 27 01/10/13 13:32
certified PDF
| Analyses | Analyse sectorielle
La grande distribution surfe sur la vague discountPhotos © Roularta / Reporters Agency & Corbis Images
Lorsque le 12 janvier 2012 l’action britannique Tesco plonge de 16%, effaçant en une seule journée près
de 5 milliards de livres sterling de capita-lisation boursière, le monde de la grande distribution européenne est en état de choc. Le secteur perd ce jour-là près de 10% sous l’effet du premier profi t war-ning du distributeur anglais en près de 20 ans. Cet avertissement a démontré, si besoin était, que le contexte était parti-culièrement diffi cile en ce début d’année. Le numéro 3 mondial (et numéro 1 bri-tannique) n’avait en effet pas réussi à attirer de nouveaux clients malgré une campagne de prix intense et coûteuse et avait dû revoir à la baisse ses objectifs annuels après des ventes de fi n d’année décevantes. Le marché n’a pas apprécié.
Aujourd’hui, la situation est toujours diffi -
cile mais depuis le début de l’année, le sec-
teur, longtemps boudé par les investisseurs,
retrouve de la vigueur et affi che une hausse
de 21% (dividendes compris), surperformant
le marché européen (+15%). Certains titres
réalisent ainsi de très belles performances
dont Ahold et Dia (plus de 30% chacun) alors
que d’autres ont quelque peu sous-performé
(Tesco et Jeronimo Martins, avec moins de
15%). Mais la palme revient à Delhaize qui
affi che un gain de plus de 50% et revient de
loin après deux années particulièrement dif-
fi ciles. Comment expliquer ce regain d’intérêt
pour le secteur après quatre années de sous-
performance ? Comment se porte le secteur
aujourd’hui ?
PETIT RETOUR EN ARRIÈRE … En 2008, le monde connaît une crise fi nan-
cière sans précédent et le secteur de la
grande distribution enregistre cette année-là
en Bourse une perte d’un peu moins de 40%.
C’est légèrement mieux que le marché euro-
péen qui perd près de 45% mais ce sera la der-
nière fois que le secteur fera mieux … L’année
2008 a été marquée par une forte infl ation ali-
mentaire en Europe (4-8%) qui a lourdement
pesé sur les marges des distributeurs (une
infl ation de 1-3% est idéale mais une infl ation
trop élevée est néfaste car elle affecte les
dépenses des ménages). Ces marges ont été
mises sous pression et continuent de l’être
aujourd’hui. En effet, la crise ayant affecté le
www.pldw.be 28
PHILIPPE VANMEERHAEGHEFinancial AnalystPuilaetco Dewaay
PUF_028_031_GrandeDistribution.indd 28 01/10/13 13:31
certified PDF
Puilaetco Dewaay Private Bankers29
Analyse sectorielle | Analyses |
pouvoir d’achat des ménages, ceux-ci se sont
naturellement tournés vers les enseignes de
type « hard discount » (Aldi et Lidl en tête),
attirés par leur politique de prix bas et de
marque propre.
La part de marché des enseignes hard dis-
count a fortement progressé en Europe avec
un bond de 5% en 1990 à près de 15% au-
jourd’hui. L’Allemagne (patrie des deux lea-
ders mondiaux) enregistre un record avec
une part de marché de plus de 40% contre
seulement 7% au Royaume-Uni. Les autres
pays, dont la Belgique, sont proches de la
moyenne européenne (à noter que Colruyt
n’est pas repris dans ces chiffres, l’enseigne
étant qualifi ée de « soft-discounter » étant
donné la plus grande taille de ses maga-
sins et la forte présence de marques natio-
nales). Ces enseignes surfent sur la crise et
voient leurs profi ts grimper en fl èche et les
quelques hard-discounters cotés en Bourse
affi chent, comme sur le terrain, des per-
formances remarquables par rapport aux
acteurs classiques tels que Carrefour ou
Delhaize. Par exemple, Jeronimo Martins,
discounter portugais avec une forte
présence sur la Pologne, enregistre un
gain de 200% entre début 2008 et fi n 2012
contre une perte de 50% pour Carrefour et
40% pour Delhaize (dividendes compris).
Dia, enseigne discount espagnole présente
également en France et en Amérique Latine,
enregistre entre son introduction en Bourse
en juillet 2011 et fi n 2012 un gain de plus de
50% contre un secteur de la grande distribu-
tion en baisse de 4%. Et enfi n, plus éloignée,
signalons l’enseigne discount russe Magnit
dont la valeur a plus que triplé au cours de
ces quatre années (en euros) ! Bien heureux
donc celui qui a surfé sur la vague discount
durant cette période boursière diffi cile. Bien
que dans le vert, l’enseigne belge Colruyt et
ses 32% engendrés sur la même période fait
pâle fi gure à côté des autres discounters
européens.
Il est assez logique de comprendre pourquoi,
dans un contexte d’austérité et de baisse du
pouvoir d’achat, les enseignes discount ont
le vent en poupe. Le phénomène de « trading
down » (passage des enseignes classiques
vers le discount) s’est d’ailleurs accentué
au cours de ces cinq dernières années en
« LE SECTEUR, LONGTEMPS BOUDÉ PAR LES INVESTISSEURS, RETROUVE DE LA VIGUEUR ET AFFICHE UNE BELLE PERFORMANCE. »
ÿ Entre juillet 2011 et fi n 2012, Dia enregistre un gain de plus de 50%.
PUF_028_031_GrandeDistribution.indd 29 01/10/13 13:31
certified PDF
www.pldw.be 30
| Analyses | Analyse sectorielle
raison de la détérioration du climat socio-
économique. De plus, certains discounters
en ont profi té pour renforcer leur image,
leur concept ou leur communication afi n
de déculpabiliser les classes plus aisées qui
hésitaient quelque peu à se rendre dans leurs
points de vente (il suffi t de jeter un coup d’œil
au nombre de belles voitures stationnées sur
leurs parkings…).
2013 : ANNÉE DE LA STABILISATION ?Aujourd’hui, la situation du secteur dans son
ensemble est quelque peu différente. En ef-
fet, après les années 1970-2000 axées sur l’ex-
pansion des points de vente et les années
2000-2010 centrées sur le concept et l’image,
les années 2010-2012 ont été marquées par
des restructurations en série : Carrefour
a quitté plusieurs pays dont la Grèce et la
Colombie, Delhaize a vendu une partie de
ses magasins aux États-Unis, Tesco a mis fi n
à ses activités aux États-Unis,… Pressés par la
conjoncture diffi cile et la concurrence dis-
count, les distributeurs ont également lancé
de grands plans de réductions des coûts qui
leur ont permis de stabiliser leurs marges
et rassurer quelque peu les investisseurs.
2013 pourrait dès lors être l’année de la sta-
bilisation avec une marge opérationnelle
moyenne légèrement supérieure à 4%. On le
voit, les marges sont faibles dans un secteur
où 80 à 90% des coûts sont fi xes et l’impact
d’une baisse du chiffre d’affaires sur la ren-
tabilité des distributeurs est dès lors impor-
tant. Les distributeurs doivent donc jongler
avec les coûts, l’infl ation (alimentaire mais
aussi salariale), l’image et les prix pour
attirer de nouveaux chalands et trouver un
équilibre entre rentabilité et croissance des
ventes.
La tendance est donc résolument à la réduc-
tion des coûts et à l’adaptation. La baisse
du pouvoir d’achat et la hausse du cours
du pétrole ont par exemple un effet négatif
pour les hypermarchés situés bien souvent
en dehors des centres-villes (besoin de la voi-
ture), l’Internet devient une nécessité avec les
« LA PART DE MARCHÉ DES ENSEIGNES HARD
DISCOUNT A FORTEMENT PROGRESSÉ EN EUROPE
AVEC UN BOND DE 5% EN 1990 À PRÈS DE 15%
AUJOURD’HUI. »
ÿ Delhaize se remet de deux années particulièrement diffi ciles.
PUF_028_031_GrandeDistribution.indd 30 01/10/13 13:31
certified PDF
Puilaetco Dewaay Private Bankers31
Analyse sectorielle | Analyses |
« LES QUELQUES HARD-DISCOUNTERS COTÉS EN BOURSE AFFICHENT, COMME SUR LE TERRAIN, DES PERFORMANCES REMARQUABLES. »
concepts « click & collect » ou « click & deli-
very » qui se développent de plus en plus mais
rendent les prix plus transparents. Enfi n, les
biens non alimentaires (marges élevées, pré-
sents surtout dans les hypermarchés) sont
négligés par les clients en raison de budgets
serrés. On comprend donc pourquoi les socié-
tés ayant une exposition hors Europe sont
à privilégier. En effet, dans certains pays, la
crise n’a pas fait autant de dégâts que sur le
Vieux Continent ce qui permet de générer de
la croissance et de diversifi er son portefeuille
géographique. Et même si chez certains dis-
tributeurs ces régions sont encore en phase
de lancement (coûts de développement éle-
vés, faibles marges), le potentiel à long terme
est réel et offre de belles perspectives en
termes de profi ts futurs.
En conclusion, le secteur de la grande distri-
bution européenne évolue dans un environ-
nement socio-économique morose et où la
concurrence est rude. Mais après plusieurs
années diffi ciles, les distributeurs ont redou-
blé d’efforts pour stabiliser leurs marges
et adapter leur stratégie. Les bons résul-
tats publiés depuis le début de l’année ont
permis au secteur de regagner la confi ance
des investisseurs et d’affi cher de belles
performances. Il faut cependant être sélectif
maintenant que les histoires de restructu-
rations ont été plébiscitées et ne sont plus
aussi bon marché qu’auparavant.
Parmi les distributeurs, nous privilégions
Ahold qui a montré une belle résistance
depuis le début de la crise, est très bien posi-
tionné sur ses principaux marchés (États-Unis
et Pays-Bas), affi che de solides fondamentaux
et cherche à se développer dans d’autres pays
(Belgique et Allemagne) tout en se séparant de
ses actifs non stratégiques (vente récente de
sa participation dans le distributeur scandi-
nave ICA). Côté discounters, nous apprécions
Dia qui délivre d’excellents résultats sur son
marché domestique (Espagne avec des marges
élevées et une part de marché en hausse) en
dépit du contexte socioéconomique diffi cile
dans cette région d’Europe, présente un busi-
ness model effi cace et attractif basé sur la
franchise et possède une présence dans les
pays émergents (Amérique Latine, Chine). En
outre, nous pensons que la société pourrait
sortir partiellement de la France d’ici 2014, une
région non rentable pour l’ancienne fi liale du
groupe français Carrefour.
ÿ Ahold, via notamment l’enseigne Albert Heijn, fait partie des distributeurs qui ont bien résisté à
la crise.
PUF_028_031_GrandeDistribution.indd 31 01/10/13 13:31
certified PDF
| Analyses | Expertise
Home Funds News :Ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain !
Lorsque nous parlons de nos deux compartiments investis en actions, nous mettons très souvent l’accent à la fois sur le travail d’analyse fondamen-tale qui précède toute décision d’investissement mais également sur notre
absence d’idées préconçues sur un pays ou un secteur en particulier. C’est ainsi que même en pleine crise de l’euro, nous avions des investissements, certes limi-tés, en Espagne, en Italie, au Portugal et en Irlande. Il en va de même pour notre approche sectorielle. Le secteur d’activités dans lequel opère l’entreprise importe peu à condition que l’idée soit bonne, la société financièrement saine et l’action attractivement valorisée. Il n’en a pas été autrement lorsque nous avons choisi d’in-vestir dans Kabel Deutschland (KD) pour compte du compartiment Small & Mid Cap Europe ou Telenet pour le PLDW Belgium.
Fondamentalement, notre opinion sur le secteur des télécoms est loin d’être positive. Les opé-
rateurs ont, à quelques exceptions près, beaucoup de mal à générer de la croissance car leur
chiffre d’affaires est sous pression, les marges opérationnelles ont atteint des sommets et ne
peuvent donc que baisser. La réglementation est aussi en constante mutation… mais à chaque
fois elle évolue en faveur des consommateurs et donc au détriment des opérateurs. Même la
distribution d’un généreux dividende ne peut plus être mise en avant par les investisseurs. Avec
des résultats en baisse, les dividendes sont eux-mêmes à risques. Pourquoi avons-nous dès lors
investi dans les télécoms ? Parce que même dans un environnement aussi diffi cile et décrié (à
juste titre !), il est possible de trouver des pépites dont les performances peuvent surprendre.
Telenet en était une première belle illustration, ce dont a fort bien profi té le compartiment
PLDW Belgium.
www.pldw.be 32
MARC ENGELS Head of Equity Funds Puilaetco Dewaay
PUF_032_034_HOMEFUNDS.indd 32 01/10/13 13:30
certified PDF
Puilaetco Dewaay Private Bankers33
Expertise | Analyses |
TOUTES LES TÉLÉCOMS NE SOu PAS MAUVAISES !Début 2011, nous sommes partis à la recherche d’un groupe comparable en Europe. Assez rapide-
ment il nous est apparu que KD, opérateur alternatif allemand, présentait les mêmes caractéris-
tiques que Telenet mais avec un décalage d’environ deux ans dans son développement. KD avait
la même stratégie de déploiement d’un réseau câblé, de lancement d’une offre ADSL attractive
(qualité + prix), puis de digitalisation de l’offre TV. Nous escomptions dès lors la même évolu-
tion des marges opérationnelles, une forte génération de cash-fl ow et une réduction rapide de
l’endettement. Toutes les pièces de notre puzzle se sont correctement placées. Et le cours de
Bourse a évolué selon nos attentes… jusqu’au moment où l’offre de Vodafone est venue rajouter
la cerise sur le gâteau. L’opérateur mobile anglais a en effet décidé de lancer une offre à 87 euros
par titre, soit plus du double de ce que nous avons payé début 2011 pour acquérir les premières
actions KD!
Avec beaucoup de retard, Vodafone, qui a toujours centré sa stratégie sur le « tout mobile »,
commence en effet à constater qu’il est plus facile de commercialiser des produits de conver-
gence (fi xe-mobile-Internet-TV) en partant du câble ou d’une ligne fi xe qu’en partant d’une offre
mobile. Cette constatation est encore plus valable dans des pays où la pénétration du câble est
élevée. Ceci explique d’ailleurs les malheurs de Mobistar en Belgique qui se trouve dans une
situation stratégique très délicate. En effet, l’opérateur mobile a tenté en vain de déployer son
offre convergente via le satellite pour fi nalement jeter le gant. Le groupe concentre maintenant
tous ses efforts sur la 4G mobile… mais le pari est très loin d’être gagné ! Telenet, par contre, reste
très bien positionné avec son offre convergente… qui pour la partie mobile est supportée par le
réseau de Mobistar !
Depuis l’annonce de l’OPA sur KD en juin dernier, nous avons repris notre travail d’analyse et
deux noms sont rapidement apparus comme des candidats éventuels au remplacement de
KD : Iliad en France et Jazztel en Espagne. Iliad a assez vite été écartée, principalement à cause
de sa valorisation mais aussi parce que les caractéristiques du modèle ultra low-cost ne nous
semblent pas soutenables à long terme.
« MÊME DANS UN ENVIRONNEMENT AUSSI
DIFFICILE ET DÉCRIÉ, IL EST POSSIBLE DE
TROUVER DES PÉPITES DONT LES
PERFORMANCES PEUVENT SURPRENDRE. »
KABEL DEUTSCHLANDKD8888 / DE000KD88880 / Xetra
EUR 92,8916.09.13 09:12:10
+1,17%+1,7
Haute : 94 Ouverture : 93,65
Basse : 92,76 Clôture : 91,82
© 1996-2010 Interactive Data Managed Solutions AG, tous droits réservés.Plate-forme technologique fournie par Interactive Data Managed Solutions AG.
ÿ Kabel Deutschland : évolution du cours sur trois ans.
PUF_032_034_HOMEFUNDS.indd 33 01/10/13 13:30
certified PDF
www.pldw.be 34
| Analyses | Expertise
APRÈS TELENET ET KD, JAZZTEL NOUS A SÉDUITSJazztel est un opérateur alternatif espagnol dont nous avons déjà eu l’occasion de rencontrer le
management à deux reprises. Le groupe est entré sur le marché au travers d’une offre ADSL attrac-
tive et d’un réseau fi xe que le groupe a progressivement développé. Jazztel s’est assez rapidement
fait une place de choix sur le marché domestique. Il a bénéfi cié notamment d’une relative absence
de concurrence avec un opérateur historique (Telefonica) qui s’est probablement un peu endormi
sur sa position dominante. Néanmoins, ceci n’aurait pas été suffi sant sans un service de qualité,
le développement d’une infrastructure fi able et un positionnement de prix attractif. Tous ces élé-
ments combinés ont fait que Jazztel a été en mesure de faire croître sa part de marché de façon
assez substantielle au cours des dernières années. Paradoxalement, la crise économique sévère
qu’a subie l’Espagne a également joué en faveur d’un opérateur positionné dans le low cost.
Depuis plus d’un an, le groupe a développé une offre de convergence intégrant la téléphonie
mobile, exactement comme Telenet l’a fait en Belgique. Et le succès semble aussi au rendez-
vous. L’objectif stratégique de Jazztel est double: gagner de nouveaux clients qui sont plus in-
téressés par l’offre mobile que par l’offre fi xe (téléphonie et Internet) mais aussi sécuriser sa
base de clients actuels en offrant des packages plus complets. De cette manière, le changement
d’opérateur est rendu plus diffi cile.
Plus récemment, un accord de partage du développement d’un réseau de fi bre optique (Fiber To
The Home) a également été conclu avec Telefonica. Via cet accord, Jazztel vise non seulement à
augmenter sa part de marché mais aussi à s’assurer de la qualité de son réseau, qui est la pierre
angulaire de sa stratégie.
Comme vous le constatez, même dans un secteur sur lequel notre avis fondamental est négatif, il
est possible de trouver des valeurs intéressantes qui peuvent clairement générer de la plus-value…
et pas seulement parce qu’elles font l’objet d’offres de reprise comme ce fut le cas pour Telenet et
KD. Le travail d’analyse et de connaissance de la dynamique des secteurs nous permet de trouver
des pépites là où on les attend le moins. Tout profi t pour la performance de nos fonds !
Des informations plus détaillées, en ce compris les Valeurs Nettes d’Inventaires, peuvent être re-
trouvées sur notre site www.pldw.be.
« JAZZTEL EST ENTRÉ SUR LE MARCHÉ AU TRAVERS
D’UNE OFFRE ADSL ATTRACTIVE ET D’UN
RÉSEAU FIXE QUE LE GROUPE A
PROGRESSIVEMENT DÉVELOPPÉ. »
JAZZTEL 20n.a. / GB00B5TMSP21 / Madrid (SIBE)
EUR 8,01816.09.13 09:13:16
+0,87%+0,07
Haute : 8,026 Ouverture : 7,99
Basse : 7,977 Clôture : 7,949
© 1996-2010 Interactive Data Managed Solutions AG, tous droits réservés.Plate-forme technologique fournie par Interactive Data Managed Solutions AG.
ÿ Jazztel : évolution du cours sur un an.
PUF_032_034_HOMEFUNDS.indd 34 01/10/13 13:30
certified PDF
Puilaetco Dewaay Private Bankers35
Expertise | Analyses |
Puilaetco Dewaay décroche la certification « Committed to Excellence »Texte © Puilaetco Dewaay
Puilaetco Dewaay a récemment obtenu la certification « Committed to Excellence », décernée par la fondation européenne pour le management par la qualité (EFQM).
Ce label loue les efforts des entreprises en vue de fournir un travail d’une qualité hors pair. Approche managériale, perfor-mances, progrès : rien n’est laissé au hasard. Puilaetco Dewaay est fière d’être aujourd’hui la seule banque belge à s’être enga-gée dans ce processus d’amélioration continue qui tend vers l’excellence.
Fondée en 1988 à Bruxelles, la fondation EFQM, soutenue par la
Commission européenne, vise à fournir un cadre méthodologique
aux entreprises pour l’évaluation de l’amélioration de la qualité.
La fondation a différents représentants nationaux dans l’Union
européenne. En Belgique, la société Bbest endosse ce rôle.
Désormais devenue un véritable cadre de référence à l’échelle euro-
péenne, la méthodologie débute par une auto-évaluation : l’organi-
sation évalue ses performances, hiérarchise ses priorités, détecte ses
points forts et ses points faibles,… La qualité de l’entreprise est ainsi
auto-évaluée selon neuf critères : le leadership, la gestion du person-
nel, la politique et la stratégie, les partenariats et les ressources, les
processus, la satisfaction du personnel, la satisfaction du client, l’inté-
gration à la collectivité, les résultats-clés. Sur cette base, l’organisation
établit des mesures d’amélioration à mettre en œuvre.
À cette première étape sur le chemin vers l’excellence correspond
un premier diplôme décerné par la société Bbest : « Committed to
Excellence ». Cette certifi cation atteste de l’engagement pris par l’en-
treprise. C’est à cette étape que se situe désormais Puilaetco Dewaay,
seule banque belge à s’être engagée dans cette voie. Pour arriver à ce
stade, la Banque a mis en place dès le printemps 2012 une structure
interne, faite de groupes de travail. Un nouvel esprit s’est répandu dans
la Banque et les efforts conjugués de chacun ont permis de décrocher
la certifi cation « Committed to Excellence ». En chemin, des projets
d’amélioration, approuvés par la société Bbest, ont été réalisés. Dans
les mois à venir, la Banque va tout mettre en œuvre pour atteindre la se-
conde étape de la méthodologie EFQM : « Recognized for Excellence ».
Il est en effet évident que la performance d’une entreprise n’est pas
le fruit du hasard ou de la chance, mais bien le résultat de la mise en
œuvre d’actions réfl échies et coordonnées.
PUF_035_EFQM.indd 35 01/10/13 13:30
certified PDF
| Analyses | Expertise
The American RenaissancePhotos © Roularta / Reporters Agency & Corbis Images
Comme le phénix, les États-Unis semblent renaître de leurs cendres plus rapidement que cer-
tains auraient pu l’imaginer. Six ans à peine après avoir été frappée de plein fouet par la crise des subprimes, l’éco-nomie américaine montre des signes encourageants de redressement. Quels sont ces facteurs qui poussent à croire au renouveau américain ?
Premièrement, la plupart des indicateurs
macroéconomiques pointent vers une re-
prise durable de l’économie au travers de
chiffres convaincants (emploi, confi ance des
consommateurs,…). La politique monétaire
accommodante américaine n’y est sûrement
pas pour rien.
Deuxièmement, le marché immobilier résiden-
tiel américain reprend petit à petit du poil de
la bête. Que ce soit au niveau de la hausse du
niveau des transactions immobilières ou de
l’augmentation de la confi ance dans le secteur
de la construction, la plupart des indicateurs
affi chent une tendance positive. Celle-ci pour-
rait avoir un double effet sur l’économie : redy-
namiser le marché de la construction et de la
promotion immobilière mais aussi augmenter
considérablement le sentiment de richesse du
consommateur américain.
Le troisième facteur déterminant est le gaz
et le pétrole de schiste. Cette source d’éner-
gie bon marché pourrait fournir un avantage
compétitif majeur à l’ensemble de l’économie
américaine. Cet avantage pourrait s’avérer
durable car les autres régions du monde ne
possèdent pas encore la technologie néces-
saire pour extraire ce gaz et sont plus regar-
dantes sur les conséquences écologiques
que son extraction provoque. Ce sont donc
les secteurs énergivores américains qui de-
vraient en bénéfi cier le plus.
Cependant, tout n’est pas rose au pays de
l’oncle Sam. Vu la tendance positive des
chiffres macroéconomiques, la Fed (la
Banque centrale américaine), qui s’est mon-
trée si accommodante lors des quatre der-
nières années, commence à mettre en ques-
tion le maintien de sa politique monétaire
non conventionnelle. Mais l’abandon de
celle-ci pourrait avoir un effet néfaste sur la
reprise du marché immobilier au travers de
taux hypothécaires plus élevés. Par ailleurs,
notons que le marché américain est relative-
ment plus cher (avec un ratio cours/bénéfi ce
de 15) que les autres régions mais en ligne
avec sa moyenne historique. La croissance
future des actions américaines devra donc
probablement passer par une hausse des
bénéfi ces.
www.pldw.be 36
CHARLES-ANTOINE de BELLEFROIDFund & Portfolio AnalystPuilaetco Dewaay
PUF_036_039_FONDSTIERS.indd 36 01/10/13 13:29
certified PDF
Puilaetco Dewaay Private Bankers37
Expertise | Analyses |
Dans l’ensemble, on retiendra l’amélioration
de la conjoncture aux États-Unis soutenue
par des tendances durables. Dès lors, com-
ment s’exposer à ce marché ? Nous vous pré-
sentons ici nos convictions en matière de
fonds de tiers sur les actions américaines.
ROBECO US PREMIUM EQUITIES – LA QUALITÉ À UN PRIX RAISONNABLERobeco US Premium Equities est notre
premier choix en matière d’exposition aux
États-Unis. Ce fonds est caractérisé par son
processus d’investissement discipliné. Les
analystes sont à la recherche de sociétés
avec d’excellents fondamentaux (généra-
tion de cash-flows stables) à des prix raison-
nables. Ils cherchent également à identifier
un catalyseur de changement (révision à la
hausse des bénéfices, nouveau projet ou
CEO,…) qui pourrait faire évoluer le titre. La
combinaison stricte de ces trois critères
confère une rigueur au processus d’inves-
tissement. Le gestionnaire, Duilio Ramallo,
gère cette stratégie depuis 12 ans avec une
performance supérieure à celle du S&P 500.
Il investit tant dans les petites capitalisa-
tions que dans les grandes ou les moyennes.
À l’heure actuelle, le fonds est fortement
sous-pondéré en biens de consommation
de base en raison de leurs valorisations éle-
vées et surpondéré en valeurs financières
ainsi que dans le secteur de la santé. Dans
les dix premières positions, on retrouve
des noms comme JP Morgan, Pfizer, Amgen,
Microsoft, Johnson & Johnson, Citigroup et
Cisco.
FIDELITY AMERICA – UNE APPROCHE RIGOUREUSE DE SÉLECTION D’ACTIONSCe fonds investit principalement dans les
grandes capitalisations américaines en
prenant très peu de paris sectoriels par
rapport au S&P 500. La différence de perfor-
mance avec son indice se fait donc princi-
palement au travers de sa sélection d’ac-
tions. C’est le fonds de cœur de portefeuille
par excellence qui a pour objectif d’offrir
une performance légèrement supérieure à
l’indice en limitant les risques de déviation
par rapport à celui-ci. Cela n’empêche pas
Adrian Brass et son équipe de 17 analystes
d’avoir des vues tranchées sur la sélection
des actions. Le fonds dispose actuelle-
ment d’une surpondération en soins de
santé et est investi dans des sociétés moins
connues telles que CVS Caremark, Nielsen,
Alimentation Couch,… En achetant ce fonds,
on limite donc le risque sectoriel vis-à-vis
du marché mais on garde une sélection
d’actions active.
« LA PLUPART DES INDICATEURS MACROÉCONOMIQUES POINTENT VERS UNE REPRISE DURABLE DE L’ÉCONOMIE. »
ÿ La Fed remet en question le maintien de sa politique monétaire non conventionnelle.
PUF_036_039_FONDSTIERS.indd 37 01/10/13 13:30
certified PDF
www.pldw.be 38
| Analyses | Expertise
EDMOND DE ROTHSCHILD US VALUE & YIELD – LES ACTIONS AMÉRICAINES À BAS PRIXCe véhicule est parfait pour ceux qui sont
inquiets de la valorisation du marché des
actions mais qui souhaitent tout de même
une exposition au redressement écono-
mique américain. Christophe Foliot gère
ce fonds depuis plus de 13 ans et applique
une stratégie dite « value ». La philosophie
d’investissement met l’accent sur trois types
de valeurs : des actions avec des valorisa-
tions plus faibles que leur industrie (i), des
sociétés offrant des niveaux de génération
de cash-fl ows supérieurs et plus stables que
le marché (ii) et une sélection de valeurs en
restructuration à fort potentiel de rebond
(iii). Cela se refl ète sur le niveau de valori-
sation du fonds puisque celui-ci se traite à
10,5 fois les bénéfi ces alors que le S&P500 se
traite à 15,8 fois. Le portefeuille est générale-
ment concentré sur 40 à 60 valeurs avec une
surpondération sur les secteurs industriel et
de la santé.
FOURPOIu S AMERICA – FORTE CONVICTION DANS LES THÉMATIQUES DE L’IMMOBILIER ET DE L’ÉNERGIEFourPoints America constitue un fonds com-
plémentaire à l’un des fonds précités car son
approche est basée sur les fortes convictions
de John Conti, gestionnaire du fonds. Il en est
persuadé, nous entrons dans un marché haus-
sier à long terme aux États-Unis. Cette ten-
dance sera supportée par trois thématiques
durables : l’émergence de la classe moyenne
à travers le monde, l’accès au gaz/pétrole de
schiste et la reprise du marché immobilier.
Il est particulièrement optimiste dans cette
dernière thématique. En effet, le mécanisme
d’épargne le plus répandu aux États-Unis
est celui de la maison unifamiliale achetée
en tant que jeune couple et revendue à l’âge
de la pension. « L’écho-boom », les enfants
du baby-boom atteignant l’âge de l’achat de
leur première maison, sera donc un moteur
important de cette reprise immobilière.
Dans cette optique, la sélection d’actions de
John Conti est orientée vers des sociétés de
moyenne capitalisation avec un potentiel de
croissance.
Son approche d’investissement est carac-
térisée par une rigueur au niveau de la
valorisation et du prix d’achat des sociétés
qui remplissent ses critères qualitatifs. Il
arrive régulièrement qu’il attende plusieurs
années avant d’investir dans une valeur car
celle-ci n’atteint jamais la décote qu’il juge
nécessaire pour investir. D’ailleurs, il peut
détenir jusqu’à 40% de cash en fonction des
opportunités d’investissement et de son de-
gré de prudence par rapport au marché. Sa
« LA CROISSANCE FUTURE DES ACTIONS
AMÉRICAINES DEVRA PROBABLEMENT PASSER
PAR UNE HAUSSE DES BÉNÉFICES. »
© Bloomberg
ÿ Performance graphique des fonds sélectionnés entre le 30/04/2008 et le 31/08/2013.
© Bloomberg
Performance cumulée
Performance annualisée
ROBECO US PREMIUM EQUITIES 44,1% 7,1%EDM ROTH-US VALUE & YIELD 62,5% 9,5%FOURPOINTS AMERICA 49,3% 7,8%FIDELITY AMERICA 38,6% 5,7%MSCI USA USD 18,8% 3,3%
PUF_036_039_FONDSTIERS.indd 38 01/10/13 13:30
certified PDF
Puilaetco Dewaay Private Bankers39
Expertise | Analyses |
moyenne historique est de 10%. Finalement,
au travers de ce fonds, vous achetez un por-
tefeuille concentré sur trois thématiques
avec une quarantaine de conviction. C’est
donc un bon complément à l’un des trois
autres fonds.
QUE FAIRE DANS VOTRE CONSTRUCTION DE PORTEFEUILLE ?Dans une optique de construction de porte-
feuille, le fonds Robeco US premium Equities
et/ou le Fidelity America nous semblent être
des bases solides pour s’allouer au marché
américain dans son ensemble. Afi n d’y ajou-
ter un biais value, nous recommandons le
fonds EdR US Value & Yield qui offre plus de
potentiel de réappréciation des prix vu les
multiples plus faibles (notamment le ratio
cours/bénéfi ces) auquel il traite. Finalement,
le FourPoints America doit être considéré
comme un investissement satellite afi n d’ac-
centuer la pondération au thème du redres-
sement immobilier.
Vous souhaitez avoir davantage d’informa-
tions sur ces fonds ou sur nos autres fonds
de tiers? N’hésitez pas à contacter votre ban-
quier privé.
Répartition sectorielle des fonds avec les sur- et sous-pondérations par rapport au MSCI USA
31/07/2013Consumer
StaplesHealth-
careUtilities
Telecom Services
Energy MaterialsIndus-trials
Consumer Discretio-
naryFinancials
Informa-tion Tech-
nology
Robeco US Premium Equities 1% 18% 1% 1% 8% 1% 9% 13% 27% 17%
Fidelity America 8% 21% 0% 0% 9% 1% 8% 12% 16% 21%
EdR US Value & Yield 0% 19% 2% 0% 11% 8% 18% 7% 19% 10%
FourPoints America 1% 2% 0% 0% 10% 14% 22% 6% 26% 6%
MSCI USA 9% 13% 4% 2% 10% 3% 11% 14% 17% 17%
Vert = Surpondération par rapport à l’indice, Rouge = Sous-pondération par rapport à l’indice.
© Factsheets des fonds
ÿ L’économie américaine reprend du poil de la bête.
PUF_036_039_FONDSTIERS.indd 39 01/10/13 13:30
certified PDF
| Analyses | Expertise
Après la régularisation, la planification !Photos © Roularta / Corbis Images
La procédure de régularisation auprès du Point de contact-régularisation pren-dra fin le 31 décembre 2013. Ceux qui ont saisi/vont saisir cette opportunité de régulariser des fonds déposés en coffre ou auprès d’une banque (belge ou étran-
gère) ont tout intérêt à mettre en place une planification successorale, s’ils veulent éviter qu’à leur décès le fisc ne présente à leurs héritiers la facture des droits de suc-cession.
LES DROITS DE SUCCESSION : UN IMPÔT QUI PEUT ÊTRE FACILEMEu ÉVITÉSaviez-vous que l’impôt frappant les successions (mobilières) est le seul impôt « facultatif » en
Belgique ? Différentes techniques de planifi cation existent en effet. La place nous manque ici
pour les passer toutes en revue. Nous n’analyserons donc que certaines d’entre elles.
Gardons cependant à l’esprit que le choix de l’une ou l’autre technique de planifi cation est tri-
butaire de trois paramètres, à savoir la volonté du planifi cateur, la composition de son patri-
moine et sa situation personnelle. Mais avant toute planifi cation, nous conseillons vivement de
réaliser une simulation des droits de succession qui seraient dus en l’absence de planifi cation
successorale. Ce calcul permet en effet de bien cerner les enjeux fi scaux de la planifi cation à
envisager.
1ère technique : la donation mobilière (sans perdre les revenus, le contrôle et la gestion des
avoirs donnés)
Celui qui désire continuer à tirer profi t des actifs fi nanciers donnés a le choix entre deux for-
mules de donation : la donation avec réserve d’usufruit, d’une part, la donation à charge de rente
viagère, d’autre part.
www.pldw.be 40
BRUNO FERRIER Head of Estate PlanningPuilaetco Dewaay
PUF_040_043_Planification.indd 40 01/10/13 13:29
certified PDF
Puilaetco Dewaay Private Bankers41
Expertise | Analyses |
Dans la première formule, le donateur peut continuer de jouir des revenus (intérêts et divi-
dendes) de son portefeuille de titres. Un bémol tout de même : si le portefeuille donné est exclu-
sivement composé de produits de capitalisation (ex. : sicav de capitalisation), l’usufruit est sans
valeur économique.
Dans la seconde formule, la donation porte sur la pleine propriété des avoirs, mais le donateur
peut recevoir en contrepartie une rente (dont le montant peut être déterminé de multiples
manières par le donateur). Le paiement de la rente n’est pas conditionné au fait que les avoirs
donnés produisent ou non des revenus. La rente peut donc être payée à l’aide du capital si les
revenus ne suffi sent pas.
Autre différence importante : une donation avec réserve d’usufruit doit obligatoirement se faire
devant notaire (belge ou étranger), alors que la donation à charge de rente viagère peut se faire
sous seing privé. Pour rappel, si la donation est faite devant notaire belge, l’acte notarié sera
obligatoirement enregistré et le droit de donation sera dû. Dans les autres cas, un délai de trois
ans courra, sauf enregistrement volontaire de la donation endéans ce délai.
Le maintien du capital sera assuré de différentes manières selon que la donation s’est faite avec
réserve d’usufruit ou à charge de rente. Si le donateur s’est réservé l’usufruit, le nu-propriétaire
(donataire) n’a pas la libre disposition des avoirs tant que l’usufruitier (donateur) est en vie.
S’agissant d’une donation à charge de rente viagère, la sauvegarde du capital sera assurée par la
mise en gage des avoirs donnés (laquelle garantira également le paiement de la rente viagère).
La gestion des avoirs donnés par le donateur pourra, quant à elle, se faire par le biais d’une pro-
curation limitée à la gestion accordée par le donataire.
« LE CHOIX DE L’UNE OU L’AUTRE TECHNIQUE DE
PLANIFICATION EST TRIBUTAIRE DE TROIS
PARAMÈTRES, À SAVOIR LA VOLONTÉ DU PLANIFICATEUR,
LA COMPOSITION DE SON PATRIMOINE
ET SA SITUATION PERSONNELLE. »
ÿ Planifi er sa succession permet de réduire la facture des droits de succession pour ses héritiers.
PUF_040_043_Planification.indd 41 01/10/13 13:29
certified PDF
www.pldw.be 42
| Analyses | Expertise
Notez une particularité parmi les donations : la donation entre époux. Seule condition : les
époux doivent être mariés sous le régime de la séparation de biens pure et simple. S’ils sont
mariés sous un régime de communauté, une donation est possible pour autant qu’elle porte sur
des biens propres.
La donation entre époux est révocable à tout moment et sans justifi cation (à moins que la dona-
tion ait eu lieu par contrat de mariage). La révocation d’une donation entre époux, si elle permet
de parer aux risques d’un éventuel divorce entre époux, est aussi un moyen effi cace de réduire
considérablement les droits de succession lorsque les deux conjoints se font des donations réci-
proques. En effet, au décès du premier conjoint, le survivant conservera l’objet de la donation
dont il a été le bénéfi ciaire et pourra révoquer la donation faite au prémourant. Seul bémol : en
présence d’enfants, la donation entre époux ne pourra porter que sur la quotité disponible. Si
elle entame la réserve des enfants, ceux-ci pourront demander sa réduction.
2ème technique : la convention d’accroissement
Pour éviter toute contrainte liée à la réserve des enfants, la signature d’une convention d’ac-
croissement est une alternative très intéressante à la donation entre époux. Par cette tech-
nique, il est en effet possible de protéger le conjoint survivant tout en lui évitant des droits de
donation et des droits de succession et tout en privant les enfants de la possibilité de demander
la réduction.
À noter que la convention d’accroissement n’est pas réservée aux seuls conjoints. Elle peut être
signée entre toutes personnes désireuses de planifi er leur succession (ex. : deux frères, deux
cohabitants de fait, …). La convention ne concernera en l’espèce que des valeurs mobilières.
La technique consiste à déposer, sur un compte indivis, des avoirs dont la valeur dépendra de
l’espérance de vie de chaque indivisaire (plus un indivisaire est jeune, plus il apportera un mon-
tant important sur le compte). Au décès du premier indivisaire, sa part sera attribuée en pleine
propriété à l’indivisaire survivant. Cette part viendra donc accroître le patrimoine du survivant.
« LA CONVENTION D’ACCROISSEMENT
CONSISTE À DÉPOSER, SUR UN COMPTE INDIVIS,
DES AVOIRS DONT LA VALEUR DÉPENDRA DE
L’ESPÉRANCE DE VIE DE CHAQUE INDIVISAIRE. »
ÿ Planifi er sa succession, c’est penser aux générations suivantes.
PUF_040_043_Planification.indd 42 01/10/13 13:29
certified PDF
Puilaetco Dewaay Private Bankers43
Expertise | Analyses |
« TOUT TESTATEUR N’AYANT PAS DE
DESCENDANT, D’ASCENDANT OU DE
CONJOINT (OU ASSIMILÉ) POURRA UTILEMENT
UTILISER LA TECHNIQUE DU DOUBLE LEGS POUR
RÉDUIRE LA FACTURE DES DROITS DE SUCCESSION. »
3ème technique : le double legs
On le sait, le tarif des droits de succession en ligne collatérale ou entre étrangers fi scaux est
confi scatoire. Tout testateur n’ayant pas de descendant, d’ascendant ou de conjoint (ou assi-
milé) pourra utilement utiliser cette technique testamentaire pour réduire la facture des droits
de succession, s’il ne veut pas se dessaisir de tout ou partie de son patrimoine de son vivant.
Dans son testament, le futur défunt désignera deux bénéfi ciaires : un légataire particulier (par
exemple un neveu) qui reçoit un legs net de droits de succession et un légataire universel qui
reçoit également une part de la succession mais assortie de la charge de payer les droits de
succession afférents aux biens recueillis par le légataire particulier. Le légataire universel sera
souvent une association œuvrant pour le bien-être des gens. Ce type d’associations bénéfi cie
généralement d’un tarif réduit en droits de succession. Concrètement, l’association paiera ses
propres droits de succession (calculés à un tarif très préférentiel) et ceux du neveu du testa-
teur (calculés au tarif normal). L’économie de droits de succession se fera sur la part attribuée à
l’association, tout en permettant au neveu de percevoir un montant net plus élevé que s’il avait
été désigné seul héritier.
CONCLUSIONChaque planifi cation successorale doit tenir compte de la volonté du planifi cateur, de sa situa-
tion personnelle et de la composition de son patrimoine. Il résulte de ce postulat que les possi-
bilités de planifi cation sont (presque) infi nies. Nous avons abordé quelques-unes d’entre elles
dans la présente contribution. Il en existe bien d’autres. On gardera cependant à l’esprit que
l’administration fi scale dispose depuis peu d’une nouvelle arme puisqu’elle a la possibilité de
requalifi er un acte juridique ou une opération lorsqu’elle estime que cet acte ou que cette opé-
ration a été réalisé(e) dans un but exclusivement fi scal.
Le département Estate Planning se tient à votre entière disposition pour réaliser une simulation
de droits de succession et envisager avec vous une planification répondant à vos desideratas.
ÿ La convention d’accroissement protège le conjoint survivant tout en lui évitant des droits de
donation et des droits de succession.
PUF_040_043_Planification.indd 43 01/10/13 13:29
certified PDF
| Analyses | Expertise
Le crédit patrimonial, y avez-vous songé ?Photos © Roularta / Reporters Agency & Porsche Belgium
Chez Puilaetco Dewaay Private Bankers, nous prenons soin de vos avoirs tout au long de votre
vie. Le travail de planification patrimo-niale se fait dans la durée, en tenant compte de votre situation personnelle, familiale et patrimoniale, et au vu de vos projets et objectifs. Puilaetco Dewaay offre une large gamme de ser-vices qui viennent renforcer cette ges-tion patrimoniale et faciliter la réalisa-tion de vos projets. Les crédits offerts par la banque font partie de cet éven-tail. À des conditions très favorables et sur mesure, ils sont un utile secours à des moments-clés de votre vie.
Un besoin d’argent peut surgir à tout moment
et ce, pour des motifs très diversifi és. Néan-
moins, le moment n’est pas toujours oppor-
tun de vendre des titres pour dégager des li-
quidités. Une solution permet alors de pallier
à ce besoin de trésorerie sans compromettre
une stratégie patrimoniale minutieusement
élaborée : le crédit patrimonial avec mise en
gage du portefeuille de titres.
UNE PANOPLIE DE PROJETSQu’il s’agisse d’un bien immobilier qu’on tient
absolument à acquérir, d’une opportunité
de placement à ne pas manquer, de droits
de succession à payer ou encore d’une pis-
cine à construire, le recours à un crédit est
la solution idéale. Mais le crédit patrimonial
sert à bien d’autres desseins encore. On peut
notamment y avoir recours pour faire une
donation à ses enfants dans une optique de
planifi cation successorale ; mais aussi pour
faire une avance à une société avec à la clé
un avantage fi scal. Un crédit patrimonial
peut également être contracté pour refi nan-
cer un prêt existant, acheter une œuvre d’art,
une voiture de collection, un bateau. Bref, le
crédit patrimonial est la solution idéale pour
fi nancer vos projets sans entamer votre patri-
moine mobilier.
www.pldw.be 44
VALÉRIE VOORTMANCredit SupervisorPuilaetco Dewaay
PUF_044_46_CREDITS.indd 44 01/10/13 13:28
certified PDF
Puilaetco Dewaay Private Bankers45
Expertise | Analyses |
UNE FLEXIBILITÉ À TOUTE ÉPREUVEPuilaetco Dewaay a à cœur de vous offrir un
service de qualité qui vous correspond par-
faitement. Chaque modalité du crédit est
réfl échie afi n de coller à vos besoins. Ainsi,
nous déterminons ensemble quand et com-
ment vous rembourserez le prêt. Diverses
possibilités sont envisageables. Vous pouvez
rembourser le capital à l’échéance du prêt
ou de manière étalée dans le temps. Le rem-
boursement peut être modulé en fonction de
vos rentrées d’argent. La banque offre égale-
ment de la souplesse quant au paiement des
intérêts. Ils peuvent en effet être payés men-
suellement, trimestriellement, semestrielle-
ment,… en fonction de ce qui vous convient le
mieux. Pour ce qui est du type de taux d’inté-
rêt (fi xe ou variable), les opportunités fi nan-
cières sont soigneusement étudiées afi n de
vous faire l’offre la plus judicieuse.
Parmi toutes les solutions proposées par la
banque, l’ouverture de crédit est sans doute
celle qui offre la plus grande fl exibilité. En
effet, grâce à cette formule, vous prélevez
les fonds au fur et à mesure de vos besoins.
Les intérêts sont alors dus uniquement sur
la partie effectivement utilisée. L’avantage
de ce type de crédit réside également dans
le fait que vous pouvez rembourser votre
emprunt à tout moment, sans frais ni in-
demnités.
DES CONDITIONS ATTRACTIVESLe crédit patrimonial, véritable outil de ges-
tion patrimoniale, présente de nombreux
avantages. Il n’est pas soumis à la souscrip-
tion d’une assurance solde restant dû ; vous
êtes libre d’y recourir ou non. En outre, il n’y
a pas de limite d’âge pour emprunter chez
Puilaetco Dewaay. Mieux encore, les cré-
dits patrimoniaux permettent de bénéfi cier
d’avantages fi scaux lorsque le but du crédit
est immobilier : achat d’une maison ou d’un
appartement, construction, rénovation, amé-
nagement d’un immeuble,… Enfi n et surtout,
Attention, emprunter de l’argent
coûte aussi de l’argent.
« LE CRÉDIT PATRIMONIAL EST LA SOLUTION IDÉALE POUR FINANCER VOS PROJETS SANS ENTAMER VOTRE PATRIMOINE MOBILIER. »
ÿ Puilaetco Dewaay vous aide à faire face à vos besoins de liquidités, par exemple pour le fi nance-
ment de travaux de rénovation.
PUF_044_46_CREDITS.indd 45 01/10/13 13:28
certified PDF
www.pldw.be 46
| Analyses | Expertise
vous profi tez de nos tarifs concurrentiels et
transparents, qui rendent nos crédits très
compétitifs.
Qu’il s’agisse donc de l’achat d’une seconde
résidence, du fi nancement du mariage de
votre enfant ou encore de l’entrée dans
le capital d’une entreprise prometteuse,
Puilaetco Dewaay Private Bankers vous aide
à faire face à vos besoins de liquidités, sans
entraver votre stratégie patrimoniale mise
en place de longue date. Les crédits patrimo-
niaux constituent une solution fl exible, entiè-
rement personnalisée. Ils vous permettent de
réaliser vos projets sans mettre en péril votre
patrimoine fi nancier. N’hésitez pas à contac-
ter votre banquier privé pour tout renseigne-
ment complémentaire.
PAIEMENT SOUPLE DES INTÉRÊTSFidèle à sa culture du « sur mesure », la banque se veut très fl exible dans ses crédits. Tout
est modulable en fonction de vos besoins, y compris le moment où vous payez les intérêts !
Ainsi, dans le cadre d’un achat immobilier, si votre business plan prévoit que les rentrées lo-
catives ne commencent qu’au 18ème mois du crédit, Puilaetco Dewaay s’aligne. Le paiement
des intérêts ne commence alors qu’à partir de ce même 18ème mois. Chaque élément est en
effet pris en considération au moment de fi xer les modalités du prêt et de son rembourse-
ment, afi n de coller au mieux au projet que vous voulez réaliser.
« CHAQUE MODALITÉ DU CRÉDIT EST RÉFLÉCHIE AFIN DE COLLER À VOS
BESOINS. »
ÿ Le crédit patrimonial peut vous aider à fi nancer l’achat d’une voiture de collection.
PUF_044_46_CREDITS.indd 46 01/10/13 13:28
certified PDF
Puilaetco Dewaay Private Bankers47
Expertise | Analyses |
Triodos Sustainable Pioneer FundTexte © CantilisPhotos © Roularta / Reporters Agency
L’investissement durable a le vent en poupe. On constate de plus en plus souvent que les intérêts sociaux et
économiques non seulement coexistent, mais qu’ils s’infl uencent mutuellement. La Banque Triodos, qui collabore aussi active-ment avec Puilaetco Dewaay, est l’un des acteurs les plus réputés du marché de l’in-vestissement durable. La Banque Triodos gère actuellement quatre fonds d’inves-tissement à part entière. L’un d’entre eux,le Triodos Sustainable Pioneer Fund, a été couronné Meilleur Fonds Durable 2013, et ce pour la troisième année consé-cutive. Nous avons interrogé Arthur van Mansvelt, Analyste Développement Durable du Triodos Sustainable Pioneer Fund, pour comprendre ce qui rend ce fonds aussi particulier.
PAS DE COMPROMIS Le Triodos Sustainable Pioneer Fund, com-
partiment de Triodos Sicav I, est géré de
manière totalement autonome. Cela signifi e
qu’il dispose de son propre univers d’investis-
sement (un ensemble d’entreprises entrant
en ligne de compte pour investir) fondé sur
des critères intrinsèques. Ces critères, ainsi
que la prospection d’entreprises et la sélec-
tion défi nitive pour l’univers d’investisse-
ment, relèvent de la responsabilité d’Arthur
van Mansvelt et de ses collègues de l’équipe
de recherche de la Banque Triodos : « Nous
identifi ons les sociétés qui répondent – ou
peuvent répondre – aux conditions que nous
avons fi xées. Il nous incombe également
d’actualiser ces critères et donc de les adap-
ter aux nouvelles évolutions sociétales. C’est
pourquoi, il est souvent impossible de se limi-
ter à une simple sélection. Nous entamons
un véritable dialogue avec l’entreprise qui
s’engage avec nous dans ce processus. »
Une entreprise durable n’offre pas pour
autant la garantie d’un bon investissement
fi nancier. Nous procédons dès lors à une
seconde sélection : « Les Asset Managers
recherchent des sociétés appropriées issues
de l’univers d’investissement que nous avons
composé. Ils s’appuient sur des critères tota-
lement différents des nôtres. Ils analysent
les performances fi nancières, alors que nous
prenons en compte les aspects sociétaux.
Nous sommes ainsi en mesure de consti-
tuer un portefeuille solide, sans compromis
en termes de rendement ou de durabilité.
Les deux équipes collaborent bien sûr acti-
vement : les Asset Managers peuvent par
exemple aussi proposer des entreprises inté-
ressantes à examiner en vue d’une intégra-
tion dans l’univers d’investissement. »
www.pldw.be 47
ÿ Le fonds Triodos Sustainable Pioneer Fund a été couronné Meilleur Fonds Durable 2013.
PUF_047_49_TRIODOS.indd 47 01/10/13 13:28
certified PDF
www.pldw.be 48
| Analyses | Expertise
UNE PRISE DE CONSCIENCE CROISSAu ELoin d’être un aspect de l’économie qui
n’engage à rien, la durabilité exerce souvent
un impact économique considérable. C’est
pourquoi les considérations relatives à la
durabilité sont de plus en plus souvent prises
en compte dans les analyses de risques des
investisseurs. « Les investisseurs se soucient
d’un nombre croissant d’aspects. Y a-t-il
des risques de scandales relatifs aux droits
de l’homme ou aux conditions de travail ?
Qu’advient-il de l’action si les droits d’émis-
sion augmentent ? Par ailleurs, les rapports
sont également de plus en plus réglementés
à l’échelle européenne, ce qui facilite égale-
ment ce type de considérations, » explique
Arthur van Mansvelt.
« Cette prise de conscience grandit égale-
ment hors de l’Europe et nous voyons donc
apparaître davantage d’opportunités d’in-
vestissement : nous nous intéressons beau-
coup à la Chine, où bon nombre d’entreprises
recherchent des solutions aux problèmes
d’épuration des eaux et de traitement des
déchets afi n d’apporter une réponse aux
énormes défi s environnementaux. Malheu-
reusement, peu d’entreprises chinoises
satisfont aux pratiques d’excellence inter-
nationales en matière de transparence, de
sorte qu’un investissement s’inscrit sou-
vent dans le cadre d’un long processus.
Le Triodos Sustainable Pioneer Fund reste
en effet fi dèle à ses trois principes fonda-
mentaux : une stratégie à long terme, une
transparence totale et un dialogue actif
avec les entreprises dans lesquelles nous
investissons. »
EXCLUSIVEMEu DES ACTIVITÉS DURABLESLe Pioneer Fund est un fonds internatio-
nal qui investit à l’échelle mondiale. Une
évidence vu qu’il recherche les leaders de
certains thèmes et les pionniers absolus
en matière de durabilité. Il sélectionne des
entreprises qui réalisent au moins 50 % de
leur chiffre d’affaires dans un ou plusieurs
des trois thèmes du fonds : la protection du
climat (comme l’énergie durable et la problé-
matique énergétique), la santé (la technolo-
gie médicale et les produits biologiques) et
l’équilibre environnemental (la technologie
de l’environnement et les services permet-
tant d’éviter et de remédier à la pollution). Les
entreprises qui font partie des leaders incon-
testés en matière de Responsabilité sociétale
des entreprises dans leur secteur entrent
également en ligne de compte.
« Pour chacun de ces thèmes, nous recher-
chons des entreprises intéressantes réelle-
ment avant-gardistes. À titre d’exemple, nous
avons sélectionné l’année dernière Annie’s
Inc., une des rares entreprises cotées en
« LES CONSIDÉRATIONS RELATIVES À LA
DURABILITÉ SONT DE PLUS EN PLUS SOUVENT
PRISES EN COMPTE DANS LES ANALYSES DE
RISQUES DES INVESTISSEURS. »
ÿ Nous identifi ons les sociétés qui répondent aux conditions que nous avons fi xées.
PUF_047_49_TRIODOS.indd 48 01/10/13 13:28
certified PDF
Puilaetco Dewaay Private Bankers49
Expertise | Analyses |
Bourse dans le secteur des aliments biolo-
giques. Parmi les autres entreprises intéres-
santes en portefeuille citons LKQ, une entre-
prise qui recycle et réutilise les pièces de
voitures, et Ocean Power qui développe des
bouées maritimes qui convertissent l’énergie
de la houle en électricité. » Relever d’un
thème particulier constitue une condition
indispensable mais insuffi sante pour être
sélectionné, poursuit Arthur van Mansvelt :
« Outre les thèmes durables, nous examinons
l’ensemble du processus de production et
l’impact de l’entreprise pour vérifi er si elle
satisfait également à nos exigences mini-
males. Un impact positif et une amélioration
concrète du cadre de vie et de la santé pu-
blique constituent en effet l’objectif suprême
de nos investissements. »
UN DIALOGUE ACTIF AUGMEu E L’IMPACT« Nous commençons souvent notre analyse
en étudiant les rapports publics des entre-
prises, comme les rapports annuels publiés
sur le site Internet. Nous pouvons ensuite
les compléter par des données en matière de
durabilité que nous obtenons auprès de so-
ciétés spécialisées. Par ailleurs, nous consul-
tons aussi un large éventail de médias et
d’articles internationaux afi n de vérifi er l’ab-
sence d’autres aspects susceptibles de jus-
tifi er une exclusion, comme la violation des
droits de l’homme ou encore la corruption.
Si l’enquête est positive, mais que nous ne
sommes pas en mesure de défi nir si l’entre-
prise répond à toutes les exigences en l’état,
nous la contactons afi n d’obtenir des infor-
mations supplémentaires et des réponses à
toutes nos questions. Le fonds se concentre
essentiellement sur les petites et moyennes
entreprises. Toutes ne disposent pas d’un Ma-
nager Durabilité ou d’un département chargé
des relations avec les investisseurs, loin s’en
faut. C’est pourquoi, nous nous entretenons
souvent directement avec le Chief Financial
Offi cer de l’entreprise. »
Un seul cas peut justifi er qu’une entreprise
ne satisfasse pas encore à l’ensemble des
critères rigoureux du Triodos Sustainable
Pioneer Fund : « Nous donnons parfois le
feu vert, lorsqu’il ressort du dialogue qu’une
entreprise est prête à entreprendre des
démarches supplémentaires pour satis-
faire également aux derniers critères. Nous
contrôlons attentivement si toutes les pro-
messes sont respectées. Nos recommanda-
tions servent donc de fi l conducteur pour
une plus grande durabilité. À cet égard, il
est véritablement question d’un dialogue
actif, qui génère des résultats tangibles et
crée des entreprises encore plus durables.
L’investisseur ne peut obtenir de résultats
plus probants. »
« LE PIONEER FUND EST UN FONDS INTERNATIONAL QUI INVESTIT À L’ÉCHELLE MONDIALE. »
ÿ Le fonds suit trois principes: une stratégie à long terme, une transparence totale et un dialogue
avec les entreprises dans lesquelles il investit.
PUF_047_49_TRIODOS.indd 49 01/10/13 13:28
certified PDF
| Analyses | Expertise
L’équipe d’Anvers: un service cinq étoilesTexte © CantilisPhotos © Davis Plas Photography
Le magnifi que immeuble de bureaux de Puilaetco Dewaay Anvers se situe sur les « Leien » originaux d’Anvers,
à quelques rues de l’élégant quartier sud et à proximité du « Hof van Leysen ». Derrière la noble façade de la maison de maître œuvre une équipe enthousiaste et dynamique au sein d’une toute nouvelle structure. Marc Verbraeken, Senior Ma-nager de la banque, entend laisser plei-nement la parole à ses collaborateurs. Le bureau anversois dispose en effet de la plus grande équipe en Flandre, structu-rée de manière unique en trois Desks ap-pelés à collaborer et bénéfi ciant en per-manence d’un appui propre. « L’échange permanent d’informations entre ces spécialistes permet d’offrir une véritable qualité cinq étoiles, aussi bien en termes de contenu que de service. L’ouverture, la confi ance et le renouvellement sont à cet égard les principaux facteurs de notre succès », conclut Marc Verbraeken, direc-teur du bureau.
DESK PRIVATE BANKING & GESTION DES RELATIONSLa parole à : Nicolas Sebreghts, Kristof Anthonis
et Birgitte De Bodt
Autres membres de l’équipe : Vicky Lemmens,
Georges Van der Aa et Chantal Vranckx
« Notre équipe est responsable des relations
et des contacts avec les clients. Dès lors, notre
mission consiste à prendre connaissance de
leurs besoins et souhaits, à les cibler et à éla-
borer une stratégie. À cet égard, l’ouverture et
la confi ance sont des conditions absolues : il
importe de savoir quel est l’objectif poursuivi
par le patrimoine. Selon les besoins, nous fai-
sons appel aux spécialistes adéquats, qu’il
s’agisse de gestion de portefeuilles, de fi scali-
té, d’immobilier, d’œuvres d’art ou autre. Cela
nous permet de donner au client davantage
de maîtrise de son propre patrimoine. »
« Outre la gestion des clients actuels, nous
cherchons aussi activement de nouveaux
contacts. Le bureau organise de nombreuses
activités, tant pour les clients actuels que
www.pldw.be 50
ÿ L’histoire Puilaetco Dewaay a démarré
à Anvers en 1868.
PUF_050_52_BUREAUX.indd 50 01/10/13 13:27
certified PDF
Puilaetco Dewaay Private Bankers51
Expertise | Analyses |
pour des clients potentiels, allant d’événe-
ments de golf à des journées en catamaran,
en passant par des séances d’informations
sur les dernières évolutions de la législation
fi scale et les prévisions macro-économiques.
Ils perçoivent souvent comme atout le fait
que notre démarche ne soit pas axée sur
les produits : nous nous consacrons à leurs
souhaits et à l’excellence du service, pas à la
vente de produits fi nanciers. »
« D’une manière générale, la crise bancaire a
porté atteinte au crédit du secteur bancaire.
Chez Puilaetco Dewaay, nous avons connu
peu de répercussions directes, mais nous
constatons par exemple que les clients ont
désormais trois banques au lieu de deux : le
patrimoine est davantage morcelé. Ce n’est
pas un problème en soi, mais nous avons
besoin d’un aperçu précis de la composition
du patrimoine dans son ensemble. Bien en-
tendu, cette ouverture est présente des deux
côtés : nous veillons aussi à communiquer
avec les clients de la manière la plus ouverte
qui soit. Nous y parvenons, par exemple, en
les tenant informés de tout ce qui concerne
leur patrimoine : la stratégie, les valeurs
en portefeuille, les éventuel(le)s risques ou
conséquences d’une décision déterminée,
la toute dernière mouture de la législation…
Seule une communication, une information
et une expertise claires et précises nous per-
mettent d’obtenir leur nécessaire confi ance. »
DESK GESTION DISCRÉTIONNAIRELa parole à : Olivier Kimpe, Georges Nédée et
Thierry Mathieu
« Nous gérons les portefeuilles de clients avec
lesquels nous avons défi ni des orientations et
objectifs précis, mais qui nous accordent une
grande marge de manœuvre dans ce cadre.
Cela signifi e que nous pouvons prendre des
décisions dans le respect de la convention de
placement sans devoir demander l’autorisa-
tion du client pour chaque opération. Nous
faisons un travail sur mesure : atteindre l’ob-
jectif dans le respect des souhaits du client
est notre responsabilité principale. »
« SELON LES BESOINS DU CLIENT, NOUS FAISONS APPEL AUX SPÉCIALISTES ADÉQUATS. »
ÿ Nos experts du Desk Private Banking & Gestion des relations.
PUF_050_52_BUREAUX.indd 51 01/10/13 13:27
certified PDF
www.pldw.be 52
| Analyses | Expertise
« Notre mission est donc double : d’une part,
nous gérons au mieux les portefeuilles des
clients et, d’autre part, nous communiquons
de manière aussi transparente que possible
avec nos collègues du Desk Gestion des
Relations. Notre manière de penser, les tran-
sactions que nous avons effectuées et leurs
motifs sous-jacents, la manière dont nous
allons agir à l’avenir,… nos équipes entre-
tiennent un dialogue permanent. »
« La nouvelle structure mise en place au sein
du bureau, consistant en une division entre
la gestion des relations, la gestion discrétion-
naire et le conseil, nous permet de nous consa-
crer pleinement à nos propres disciplines. Ce
n’est certainement pas un luxe superfl u, étant
donné que nous sommes tenus d’étendre
nos connaissances en permanence : compte
tenu de la mondialisation et de l’avènement
d’Internet, les marchés sont en mouvement
24 heures sur 24 et les produits fi nanciers évo-
luent plus rapidement que jamais. Le partage
centralisé des connaissances chez Puilaetco
Dewaay et l’introduction d’une architecture
ouverte à part entière génèrent un fl ux d’in-
formations bien plus important qu’autrefois :
nous évoluons chaque jour un peu plus dans
la direction d’une plateforme de recherche au
niveau européen, tout en maintenant un véri-
table lien de proximité entre le gestionnaire
de portefeuilles et le client. Nous prenons
directement contact avec le client lorsque ce
dernier a des questions très spécifi ques ou
souhaite que nous ajustions certains objectifs.
Il s’agit là d’une combinaison unique. »
DESK GESTION DE CONSEIL & EXÉCUTIONLa parole à : François Dierckx, Christophe
Keusters, Georges Nédée et Véronique Kengen
« À l’instar du Desk Gestion Discrétionnaire,
nous faisons de la gestion de portefeuilles
d’après les souhaits du client. La différence
principale tient à notre lien davantage actif.
Nous défi nissons bien entendu des orien-
tations et des objectifs avec le client, mais
prenons contact avec celui-ci pour chaque
changement que nous souhaitons apporter
au portefeuille. Les clients du Desk Gestion
Consultative suivent activement leur porte-
feuille, souvent au quotidien. La relation se
développe véritablement dans les deux sens :
nous conseillons le client et lui proposons
des choix, mais il nous soumet aussi des idées
d’investissement ou une nouvelle stratégie.
« ATTEINDRE L’OBJECTIF DANS LE RESPECT DES
SOUHAITS DU CLIENT EST NOTRE RESPONSABILITÉ
PRINCIPALE. »
ÿ Nos experts du Desk Gestion Discrétionnaire.
PUF_050_52_BUREAUX.indd 52 01/10/13 13:27
certified PDF
Puilaetco Dewaay Private Bankers53
Expertise | Analyses |
Nous les examinons, puis nous entretenons
avec le client pour l’informer le mieux pos-
sible. La décision fi nale lui appartient. »
« La particularité de ce système, c’est que le
client peut aussi prendre des décisions qui
échappent à l’univers d’investissement de
Puilaetco Dewaay. Le client dispose dès lors
d’une liberté particulière, ce qui débouche
parfois sur des résultats surprenants. »
« Nous sommes non seulement appelés à
conseiller le client et à répondre à ses ques-
tions, mais aussi à faire preuve d’une grande
proactivité. La collaboration entre les
équipes dans le cadre de la nouvelle struc-
ture nous offre de nombreuses possibilités.
Par exemple, nous soumettons aussi aux
clients intéressés du Desk Gestion Consulta-
tive, les transactions effectuées par le Desk
Gestion Discrétionnaire. Nous procédons
souvent par courrier électronique, ce qui
nous permet de les tenir informés en per-
manence des dernières évolutions. Lorsqu’il
manifeste un intérêt, le client prend contact
avec nous pour obtenir davantage d’infor-
mations. Cette démarche proactive s’impose
de plus en plus en raison de la complexité
croissante des marchés et des produits,
ainsi que du surcroît de contrôle et d’admi-
nistration. La gestion de patrimoine est plus
que jamais un travail de spécialistes, sans
toutefois renier l’excellence du service, la
convivialité de la relation de travail et le
maintien de la confi ance. Chez Puilaetco
Dewaay, nous proposons cette combinaison
chaque jour. »
ÿ Nos experts du Desk Gestion de Conseil & Exécution.
ÿ L’équipe enthousiaste et dynamique d’Anvers au sein d’une toute nouvelle structure.
PUF_050_52_BUREAUX.indd 53 01/10/13 13:27
certified PDF
| Analyses | Lifestyle
Jérôme Truyens, Vice-Champion d’Europe de hockey avec les Red Lions !Texte © Cantilis Photos ©PHDPH.com
Analyste financier au sein de Puilaetco Dewaay, Jérôme Truyens est aussi le capitaine de l’équipe
nationale de hockey, les Red Lions. Le 25 août dernier, à Boom, en finale de l’Euro 2013, « Tchouk » (comme on le surnomme sur les terrains) et ses équipiers se sont inclinés face aux Allemands, les n°1 mondiaux. Il nous confie ses souvenirs de cette compétition, témoigne de l’en-thousiasme soulevé par les Red Lions et évoque ses objectifs : pas question de raccrocher le stick avant les Jeux olym-piques de Rio !
Les Red Lions décrochent l’argent de l’Euro 2013, à domicile : comment vous sentez-vous, déçu ou satisfait ?C’est évidemment un résultat fantastique
même si on a le sentiment d’être passé à côté
de quelque chose. Nous avons dominé la pre-
mière période puis défl oré le score en début
de seconde mi-temps. Pourtant, nous n’avons
pas joué à notre meilleur niveau. Comment ne
pas être déçu sur le moment ? Remporter la
fi nale aurait été la cerise sur le gâteau d’une
semaine exceptionnelle à tous les points de
vue. L’engouement autour des Red Lions a été
absolument fantastique, avec un public de
feu. Nous n’avons jamais joué devant autant
de supporters que lors de cette fi nale. Outre
le stade qui était sold-out, 120 000 personnes
ont regardé la fi nale sur la RTBF et 200 000 sur
la VRT !
Quels sont vos meilleurs souvenirs de cet Euro ?Avec la fi nale, je retiens le match du premier
samedi, où nous avons battu l’Allemagne en
poules de qualifi cation. Je garderai par ail-
leurs en mémoire la visite du Roi Philippe 1er,
qui nous suit depuis longtemps : il nous avait
déjà vu jouer aux JO de Pékin en 2008. Et puis,
ce moment d’émotion, avant chaque match,
quand nous chantions la Brabançonne, a
capella, en suivant l’exemple de l’équipe fé-
minine qui, elle aussi, a fait un beau tournoi.
Nos joueuses auraient mérité la médaille de
bronze.
www.pldw.be 54
ÿ Jérôme Truyens, analyste fi nancier chez
Puilaetco Dewaay.
PUF_054_56_Hockey.indd 54 01/10/13 13:26
certified PDF
Puilaetco Dewaay Private Bankers55
Lifestyle | Analyses |
Ne se sent-on pas dépassé par un tel en-thousiasme ? Nous savions un peu à quoi nous attendre. En
2011, déjà, lors du précédent Championnat
d’Europe, qui se jouait à Mönchengladbach,
donc pas loin de la Belgique, on avait eu un
avant-goût de ce que nous avons connu ici à
Boom. Les supporters s’étaient déplacés en
nombre pour assister à notre match contre
l’Espagne qui nous a qualifi és pour les JO de
Londres. Nous le vivons comme un plaisir
davantage que comme une pression, même
si jouer une fi nale devant notre propre public
est évidemment exceptionnel. Mais, une fois
sur le terrain, chacun fait son job.
Comment l’équipe s’est-elle préparée pour ce rendez-vous ?Tout d’abord, par un travail de fond : l’équipe
nationale s’entraîne deux fois par semaine,
tout au long de l’année. Nous formons donc
un groupe soudé, qui se connaît bien, au-delà
des matchs du Championnat de Belgique où
nous sommes rivaux. Cette entente se traduit
inévitablement sur le terrain. De plus, nous
avons connu un calendrier chargé, avec la
succession des tours en World League (NDLR :
les tournois de qualifi cation pour la Coupe
du Monde 2014). Depuis le mois de mai, nous
avons disputé quelque 30 matchs ensemble !
Et vous, personnellement, quelle a été votre préparation ?Je ne me suis pas préparé différemment que
pour d’autres compétitions, même si j’ai vécu
une saison 2012-2013 plutôt diffi cile puisque
j’ai accumulé les blessures depuis les JO de
Londres. Je n’ai, du coup, joué avec mon équipe,
le Racing, que 5 matchs sur les 26 que compte
le Championnat. Si j’ai dû déclarer forfait pour
les play-offs, je me suis heureusement relevé à
chaque fois au bon moment, notamment pour
notre programme chargé avec les Red Lions.
Quels sont vos objectifs maintenant ?Reprendre le travail ! J’ai dû prendre un congé
sans solde de 4 mois pour participer à la
World League et au Championnat d’Europe.
Cela dit, j’ai la chance de bénéfi cier du sou-
tien total de Puilaetco Dewaay qui m’offre
« L’ENGOUEMENT AUTOUR DES RED LIONS A ÉTÉ ABSOLUMENT FANTASTIQUE, AVEC UN PUBLIC DE FEU. »
ÿ Jérôme Truyens, capitaine de l’équipe nationale de hockey.
PUF_054_56_Hockey.indd 55 01/10/13 13:26
certified PDF
www.pldw.be 56
| Analyses | Lifestyle
la fl exibilité dont j’ai besoin pour mener de
front ma carrière professionnelle et mon en-
gagement sportif de haut niveau. Ce n’est pas
évident car je dois me donner à fond des deux
côtés tout en enchaînant une journée de
travail et un entraînement de haut niveau la
soirée, jusqu’à 22 heures. Cela dit, mes collè-
gues sont sans doute mes supporters les plus
enthousiastes : il y a un véritable engoue-
ment autour des Red Lions, du Racing dont la
Banque est le parrain, et de mes prestations.
Et sur le plan sportif ?Nos résultats m’ont donné l’envie de prolon-
ger mon engagement au plus haut niveau
jusqu’en 2016. Nous avons un calendrier
formidable devant nous avec, l’an prochain,
la Coupe du Monde aux Pays-Bas et puis, en
2016, les JO de Rio. Qui ne serait pas motivé
par de tels défi s ? Ensuite, je me retirerai de
l’équipe nationale.
Je me donne entre-temps un autre objectif
encore. Cette année, pour la troisième fois,
nous avons échoué avec le Racing en fi nale
des play-offs du Championnat de Belgique.
Je veux effacer cette frustration. Ce ne sera
pas évident parce que nous avons perdu plu-
sieurs joueurs. Nous allons donc nous recons-
truire en misant sur le collectif plutôt que
sur les individualités. L’objectif est donc tout
tracé.
« PUILAETCO DEWAAY M’OFFRE LA FLEXIBILITÉ DONT J’AI BESOIN POUR
MENER DE FRONT MA CARRIÈRE
PROFESSIONNELLE ET MON ENGAGEMENT
SPORTIF DE HAUT NIVEAU. »
PORTRAIT ET PALMARÈS EXPRESSSacré Stick d’or en 2010, Jérôme Truyens (26 ans) est presque né avec le stick à la main. Il
débute le hockey à 5 ans et, depuis ses débuts, est resté fi dèle au même club, le Royal Racing
de Bruxelles, où il joue en division d’honneur depuis ses 14 ans. Milieu de terrain, il sait aussi
porter le danger devant les goals adverses comme en témoignent quelques buts décisifs
marqués au plus haut niveau, au sein des Red Lions, dont il a porté le maillot national à 254
reprises depuis juillet 2004. « Tchouk » a pleinement participé au renouveau de l’équipe na-
tionale depuis que celle-ci bénéfi cie d’un encadrement professionnel. Après une 9ème place
aux JO de Pékin suivie d’une 5ème place aux JO de Londres, les Red Lions, qualifi és par ailleurs
pour la Coupe du Monde 2014, ambitionnent rien de moins que monter sur le podium des
JO de Rio, en 2016.
ÿ La rencontre avec le Roi Philippe, un moment fort de cet Euro 2013.
PUF_054_56_Hockey.indd 56 01/10/13 13:26
certified PDF
Puilaetco Dewaay Private Bankers57
Lifestyle | Analyses |
Goods to Give : Moins de gaspillage, plus de partageTexte © Puilaetco DewaayPhotos © Roularta / Corbis Images
Passerelle de confi ance et de solida-rité entre le monde industriel et le monde caritatif, Goods to Give est
une nouvelle plateforme de redistribu-tion des invendus non alimentaires aux plus démunis via un réseau d’associa-tions partenaires. Présentation d’un sys-tème bien rodé qui concilie lutte contre l’exclusion, économie et écologie.
Goods to Give (G2G) est née en 2012 d’un
double constat. D’une part, 1,6 million de
personnes vivent en-dessous du seuil de pau-
vreté en Belgique, soit près de 15% de la popu-
lation (Source : EU-SILC). Mais d’autre part, des
dizaines de milliers de produits neufs non ali-
mentaires sont détruits chaque année sous
prétexte d’obsolescence pour une valeur
estimée à 100 millions d’euros (Source : A.T.
Kearney). La société est face à une profonde
incohérence et des solutions s’imposent pour
réduire le gaspillage industriel et l’exclusion
sociale en Belgique. C’est ainsi qu’est née
Goods to Give, qui se donne pour mission de
collecter les invendus non alimentaires du
monde industriel et de les redistribuer aux
personnes en situation précaire en Belgique,
via un réseau d’associations caritatives.
LUTTE COu RE L’EXCLUSION SOCIALELe besoin est énorme. En Europe, une per-
sonne sur huit vit sous le seuil de pauvreté. Le
constat est le même en Belgique : des milliers
d’hommes, de femmes et d’enfants vivent pri-
vés de biens de première nécessité, alimen-
taires et non alimentaires. S’ensuivent de
pénibles conséquences quant à leur dignité,
leur insertion et leur épanouissement. Si les
Banques Alimentaires répondent aux besoins
alimentaires de ces personnes précarisées,
il n’existait jusqu’à présent aucune solution
face à leurs besoins non alimentaires. C’est
pour combler ce manque qu’est née Goods
to Give. Elle collecte donc prioritairement
des produits d’hygiène : savon, shampooing,
produit de lessive,… Mais également des vête-
ments, sous-vêtements, petits électroména-
gers, fournitures scolaires, jouets, matériel
informatique,… Tant d’objets nécessaires à la
dignité de l’homme et à son insertion sociale.
Et ils sont neufs !
www.pldw.be 57
PUF_057_59_GOODSTOGIVE.indd 57 01/10/13 13:25
certified PDF
www.pldw.be 58
| Analyses | Lifestyle
UNE NOUVELLE VIE POUR LES INVENDUSToutes les entreprises ont des invendus, sou-
vent voués à destruction après de longues
années d’entrepôt. Ceux que Goods to Give
collecte sont des obsolètes au sens marke-
ting du terme : queues de promotions, visuel
désuet, léger défaut d’emballage,… autant de
raisons qui nuisent à leur vente par les ca-
naux habituels mais qui n’impliquent en au-
cun cas la qualité du produit lui-même. Ainsi,
G2G fait d’une pierre deux coups : réduction
simultanée de l’exclusion sociale et du gaspil-
lage industriel. En effet, ce dernier engendre
non seulement des coûts mais également
des conséquences néfastes pour l’environ-
nement : gaspillage des matières premières,
déchets, émissions de gaz à effet de serre,…
Bref, G2G offre aux entreprises une solution
dotée d’un triple impact : contribuer à la lutte
contre l’exclusion sociale, réduire les coûts
liés au stockage et à la destruction des inven-
dus, améliorer leur empreinte écologique.
UN PROCESSUS EXTRÊMEMEu SIMPLELe processus de don est simple : l’entre-
prise partenaire propose les produits neufs
concernés à Goods to Give, qui valide cette
proposition. Dès lors, cette même entreprise
livre ses produits à l’entrepôt de G2G, situé
à Bornem chez son prestataire logistique
Norbert Dentressangle. Les produits du don
sont alors stockés, répertoriés et reportés sur
un site « catalogue » en ligne, à partir duquel
ils deviennent disponibles à la commande
pour toutes les associations caritatives du
réseau de G2G. Effi cace, le processus en a déjà
séduit plus d’un.
UN RÉSEAU D’ASSOCIATIONS TRIÉES SUR LE VOLETSeules les élues « associations partenaires »
ont le droit de passer commande sur le cata-
logue en ligne de Goods to Give. Les associa-
tions caritatives intéressées présentent donc
un dossier complet qui est ensuite évalué
par un Comité d’Engagement. Celui-ci véri-
fi e plusieurs critères objectifs : l’adhésion à
Goods to Give entre-t-elle dans le cadre de
la mission de l’association ? Comment celle-
ci lutte-t-elle contre l’exclusion ? Quelle est
sa capacité logistique ? Quid de sa viabilité
fi nancière ? Qui sont ses bénéfi ciaires ? Mon-
sieur Tout-le-monde, ou uniquement des per-
sonnes envoyées par le CPAS ?
« G2G FAIT D’UNE PIERRE DEUX COUPS :
RÉDUCTION SIMULTANÉE DE L’EXCLUSION SOCIALE
ET DU GASPILLAGE INDUSTRIEL. »
ÿ Goods to Give collecte des invendus non alimentaires du monde industriel.
PUF_057_59_GOODSTOGIVE.indd 58 01/10/13 13:25
certified PDF
Puilaetco Dewaay Private Bankers59
Lifestyle | Analyses |
Une fois élue, l’organisation reçoit gratuite-
ment ses droits d’accès au catalogue en ligne ;
elle y commande ce dont elle a besoin dans
toutes les rubriques du site, sans la moindre
obligation. La seule participation qui lui est
demandée est symbolique : à chaque com-
mande, la prise en charge d’une infi me partie
de ses frais de stockage.
D’autre part, G2G continue à s’assurer réguliè-
rement de la destinée des produits comman-
dés, notamment par le biais de visites aux as-
sociations et/ou par des rapports bisannuels.
Celles-ci signent en outre un contrat dans
lequel elles s’engagent à ne pas revendre les
produits donnés par Goods to Give. En d’autres
mots, elles ne peuvent en aucun cas créer de
marché secondaire : la destinée des produits
donnés par G2G est sociale… ou n’est pas.
ET ENCORE UNE MULTITUDE D’AUTRES PARTENAIRES !Dons d’argent, dons de temps : Goods to Give
fonctionne également grâce à la contribution
de mécènes fi nanciers et de compétences.
Certains mettent à disposition leur expertise
juridique, d’autres proposent des traductions
gratuites ou des conseils en communication,…
Tous sont précieux et permettent d’œuvrer
pour la même cause. Puilaetco Dewaay, pour
sa part, s’est engagée dans ce projet humain
en tant que membre fondateur : G2G prend
place en Belgique grâce, entre autres, à son
soutien fi nancier depuis le début du projet.
Consciente de l’importance de sa responsa-
bilité sociétale d’entreprise, la Banque s’est
lancée dans l’aventure afi n de lutter contre
l’exclusion sociale, contre le gaspillage indus-
triel et pour le développement durable.
Bref, véritable passerelle entre le monde
caritatif et le monde industriel, et récom-
pensée à ce titre par le prix Ashoka 2013 de
la Co-Création, Goods to Give lutte active-
ment contre l’exclusion sociale et le gaspil-
lage grâce à ses partenaires et ses mécènes.
Sa mission consiste à redistribuer les in-
vendus des entreprises aux plus démunis
via un réseau d’associations partenaires.
Objectif : redistribuer pour 2,5 millions de
produits non alimentaires d’ici 2015. Plus
d’informations ? Consultez le site internet
www.goodstogive.be!
« PUILAETCO DEWAAY S’EST ENGAGÉE DANS CE PROJET HUMAIN EN TANT QUE MEMBRE FONDATEUR. »
ÿ Les produits du don sont stockés, répertoriés et reportés sur un site «catalogue» en ligne.
PUF_057_59_GOODSTOGIVE.indd 59 01/10/13 13:26
certified PDF
www.pldw.be 60
| Analyses | Lifestyle
Des arbres sur nos murs : l’art chez Puilaetco DewaayTexte © Christine Mostert
Depuis quelques années, les relations entre l’art et l’entreprise se sont dévelop-pées et spécialisées sous différentes formes : collection, fondation, mécénat, partenariat,… L’art se retrouve aujourd’hui au cœur de bon nombre d’entre-
prises. Il permet de marier le tangible et le sensible, les chiffres et l’émotion, la per-formance et le plaisir. Il favorise un sentiment de culture commune et participe au regard que l’entreprise porte sur le monde.
La banque Puilaetco Dewaay s’est, elle aussi, engagée dans cette voie en décidant de consti-
tuer sa propre collection d’art. Mais construire et exposer une collection est une démarche qui
ne s’improvise pas : il ne suffi t pas d’agir en fonction de coups de cœur sans ligne directrice.
Ainsi, la thématique de collection retenue est celle des rapports entre l’homme, la nature et
son environnement, en privilégiant les artistes qui interrogent les relations entre nos sociétés
et le monde qui les entoure. Leurs œuvres ne sont pas seulement des jolies choses à contem-
pler, mais aussi des vecteurs de valeurs à partager. Il ne s’agit pas pour Puilaetco Dewaay
de faire une collection ciblée sur une époque ou un genre artistique en particulier, mais au
contraire de rassembler des œuvres – toutes disciplines confondues – partageant un propos
commun.
Nous avons le plaisir de vous présenter deux de nos dernières acquisitions dans ce numéro
d’Analyses. Il s’agit d’une série de gravures du sculpteur italien Giuseppe Penone (1947) et d’une
photographie de l’artiste suisse Irène Kung (1958). Le premier nous révèle la voix des arbres; la
seconde nous invite à un face-à-face essentiel, loin du tumulte ordinaire.
CONSEIL EN GESTION DE PATRIMOINE ARTISTIQUEDepuis 2011, Puilaetco Dewaay a intégré
dans son offre un conseil en gestion de
patrimoine artistique. Qu’il s’agisse de
faire le point sur la valeur d’une œuvre
ou d’une collection, d’effectuer une
transaction, une donation ou encore
d’en assurer la conservation ou la res-
tauration, un conseil indépendant et
objectif peut vous aider à prendre les
meilleures décisions dans ce domaine.
Notre priorité est que vous puissiez
en jouir en toute quiétude. De notre
côté, nous veillons à en étudier tous les
aspects, conformément au contrat que
nous concluons avec vous : avec la dis-
crétion, l’indépendance et l’objectivité
d’un gestionnaire de fortune.
PUF_060_062_ART.indd 60 01/10/13 13:25
certified PDF
Puilaetco Dewaay Private Bankers61
Lifestyle | Analyses |
GIUSEPPE PENONE : LA VOIX DES ARBRESDepuis la fi n des années 1960, Giuseppe Penone développe un travail magnifi que axé sur sa rela-
tion d’artiste avec la nature. La mémoire, l’empreinte, la peau, le souffl e, le regard, le corps, sont
des thématiques par lesquelles il explore le monde végétal et minéral. Son approche est à la
fois poétique et profondément philosophique. Le processus créateur a autant d’importance que
l’œuvre elle-même : la forme découlant du geste, Penone s’attache à dévoiler l’œuvre.
Pour cet artiste originaire du Piémont, la forêt et la fi gure de l’arbre tiennent une place centrale :
« La forêt nous parle de la forêt, mais en parlant de la forêt, elle nous parle aussi de l’homme. »1
En 2011, Penone est invité à traverser les grands paysages de l’Ardèche. Il imagine alors percuter
le tronc de quatorze arbres d’essences différentes avec un maillet et d’en enregistrer la réso-
nance. Un long décodage numérique en studio donne forme à quatorze partitions musicales qui,
jouées, font entendre l’âme de ces arbres. Dans un second temps, Giuseppe Penone sélectionne
sept essences et retranscrit plastiquement l’expérience sonore sur plaque de cuivre, laissant ses
souvenirs guider sa main. Ainsi, a été éditée une suite de sept gravures illustrant cette recherche
poétique. Cette édition est le premier travail gravé de l’artiste.
« Les vibrations qui ont parcouru la structure des arbres, transcrites en notes, les décrivent
dans leur forme et, si elles sont jouées, elles reproduisent un fragment du paysage en évoquant
l’image du lieu.»2
1 Source : Giuseppe Penone : le regard tactile. Entretiens avec Françoise Jaunin. La Bibliothèque
des Arts, 2012, p.112 Source : Giuseppe Penone. Transcription musicale de la structure des arbres. Couleurs Contem-
poraines/Bernard Chauveau, 2012
ÿ Giuseppe PENONE, Transcription musicale de la structure des arbres, 2012. © Penone
« LEURS ŒUVRES NE SONT PAS SEULEMENT
DES JOLIES CHOSES À CONTEMPLER, MAIS
AUSSI DES VECTEURS DE VALEURS À PARTAGER. »
PUF_060_062_ART.indd 61 01/10/13 13:25
certified PDF
www.pldw.be 62
| Analyses | Lifestyle
IRÈNE KUNG : DE LA PEIu URE À LA PHOTOGRAPHIEIrène Kung est une artiste d’origine suisse vivant et travaillant à Milan. Formée à la peinture,
elle a, depuis quelques années, délaissé ses pinceaux pour l’appareil photographique. La pein-
ture reste pourtant très présente dans ses œuvres. Ses tirages, travaillés avec un sens aigu de
la matière et de la lumière, sont emprunts d’une sensualité très picturale qui la distingue des
grands courants photographiques actuels.
Les sujets des photographies d’Irène Kung sont familiers. Ils sont rendus de façon réaliste et
extrêmement détaillée, sans pour autant reproduire « la réalité ». Architectures, animaux,
arbres semblent capturés dans un rêve pour nous emmener au-delà du visible. Le silence
et l’immobilité sont deux leitmotivs dans le travail de la photographe. L’espace « vide »
qu’elle crée autour de ses sujets donne cette autre dimension au temps et à l’espace. « J’aime
l’obscurité qui me permet d’éclairer ce que je veux. » Dans notre monde en perpétuelle agitation,
Irène Kung nous offre un moment d’arrêt pour nous permettre de réfl échir, de contempler, de
regarder, de sentir et de rêver. Cette mise à distance nous aide dans notre quête de la vérité en
nous rendant notre capacité à voir. Ulivo Sabaudia fait partie de la série Trees et a été réalisée
en 2007. Cette œuvre a fait partie de la très belle exposition de photographies sur les paysages
européens organisée par le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles durant l’été 2012.
ÿ Irène KUNG, Ulivo Sabaudia, 2007. Photographie tirée à cinq exemplaires. 100 x 100 cm.
© courtesy Irene Kung
« J’AIME L’OBSCURITÉ QUI ME PERMET D’ÉCLAIRER
CE QUE JE VEUX. »
PUF_060_062_ART.indd 62 01/10/13 13:25
certified PDF
Puilaetco Dewaay Private Bankers63
Lifestyle | Analyses |
Un entrepreneur sorti de sa coquilleTexte © Cantilis
Une jeune PME belge, Ovogenics, deux ans à peine, a lancé ce printemps un complément ali-
mentaire à base d’extraits standardisés d’œufs de caille, dont les vertus contre les allergies – l’un des maux de notre 21ème siècle – ont été largement démontrées. Son fondateur, Pascal Melsens raconte comment et pourquoi il a relevé ce défi .
Un petit coup de pouce du destin n’est jamais
de trop pour réorienter une existence. Pascal
Melsens a connu ce coup de pouce à 45 ans.
Directeur des services commerciaux au sein
du plus important grossiste pharmaceutique
européen, il reçoit l’appel d’un chasseur de
têtes. Une opportunité professionnelle exci-
tante : le quadragénaire écoute mais refuse.
Une phrase lui reste cependant en tête : « Soit
vous changez maintenant d’orientation, soit
vous resterez le spécialiste que vous êtes
mais n’accomplirez plus rien d’autre. » Hom-
mage soit rendu à ce chasseur de têtes, certes
bredouille, mais qui a fait germer une aven-
ture entrepreneuriale en passe de se trans-
former en révolution dans le domaine de la
santé.
www.pldw.be 63
« L’OBJECTIF DE PRODUIRE DES
COMPRIMÉS D’EXTRAITS STANDARDISÉS D’ŒUFS
DE CAILLE EST SUR LE POINT DE TRANSFORMER UN ESPOIR SCIENTIFIQUE
EN UNE RÉALITÉ INDUSTRIELLE ET
ÉCONOMIQUE. »
ÿ Pascal Melsens, CEO et fondateur d’Ovogenics.
© D
avid
Pla
s P
ho
togr
aph
y
PUF_064_066_OVOGENICS.indd 63 01/10/13 13:24
certified PDF
www.pldw.be 64
| Analyses | Lifestyle
À moins que ce coup de pouce du destin se
soit passé quand Ambre, la jeune fi lle de
Pascal Melsens, fut victime à six ans d’une
fulgurante réaction allergique. Il en garde
le souvenir de son arrivée aux urgences :
les cris qu’il entend de loin, l’image de sa
fi lle en proie à un choc anaphylactique. Et
cette certitude : toute sa vie, elle aurait à
craindre un choc allergique fatal. Quel père,
dans ces circonstances, ne prêterait pas une
oreille attentive à l’annonce d’un traitement
effi cace de l’allergie, qui plus est sans effets
secondaires ?
Cette annonce a pour cadre un congrès médi-
cal dédié aux propriétés antiallergiques de
l’œuf de caille. Nouveau coup de pouce du
destin, Pascal Melsens se trouve assis à côté
du détenteur même des brevets relatifs à
l’utilisation des protéines contenues dans
l’œuf de caille dans le traitement des symp-
tômes allergiques, qui lui explique son désir,
l’âge étant là, de céder ces brevets.
LA MÉDECINE EN QUESTIONComment résister à tant d’insistance du des-
tin ? En 2011, Pascal Melsens sort de la coquille
protectrice que lui offre sa position profes-
sionnelle confortable. Il rachète les brevets et
lance Ovogenics. Deux ans plus tard, le succès
semble se dessiner. L’objectif de produire des
comprimés d’extraits standardisés d’œufs de
caille (lire l’encadré) est sur le point de trans-
former un espoir scientifi que en une réalité
industrielle et économique. Les produits
d’Ovogenics ont notamment reçu l’agrément
de la Food and Drug Administration améri-
caine et un contrat avec un partenaire a été
conclu pour leur commercialisation.
Derrière cette success-story, il y a le ques-
tionnement d’un homme sur la médecine
actuelle : « La santé évolue vers la prévention :
comment être en bonne santé et le rester. On
s’attaque aussi, et c’est fondamental dans le
cas des allergies, à traiter plutôt les causes et
les symptômes de manière naturelle et effi -
cace. Ce projet des allergies répondait sans
conteste à une réfl exion personnelle. »
De la décision à la concrétisation, il y a évi-
demment un peu plus qu’un pas à franchir.
Pascal Melsens souligne les soutiens dont il
a bénéfi cié : « Avec le Plan Marshall wallon
et le vivier scientifi que, issu de la recherche
universitaire, j’ai trouvé tous les moyens dont
Ovogenics avait besoin pour démarrer. »
Et si c’était à refaire ? « Je me lancerais plus
jeune dans l’aventure ! Tant de cadres sont
rongés par l’envie d’entreprendre ; mais plus
ils avancent dans leur carrière, plus ils sont
guettés par l’inertie et n’osent plus prendre
de décisions. L’enthousiasme de la jeunesse
peut largement compenser l’expérience de
l’âge. C’est comme un mariage : se marier
jeune suppose une part d’inconscience. Et
c’est tant mieux ! »
« DERRIÈRE CETTE SUCCESS-STORY, IL Y A LE QUESTIONNEMENT D’UN HOMME SUR LA
MÉDECINE ACTUELLE. »
ÿ Les œufs de caille présentent des vertus
antiallergiques. ÿ Deux comprimés par jour suffi sent pour soula-
ger effi cacement les symptômes de l’allergie.
© D
avid
Pla
s P
ho
togr
aph
y
© P
refi
lm
PUF_064_066_OVOGENICS.indd 64 01/10/13 13:24
certified PDF
Puilaetco Dewaay Private Bankers65
Lifestyle | Analyses |
LES ALLERGIES, TUÉES DANS L’ŒUFIl y a fort à parier que si vous avez déjà consommé un œuf de caille, vos sensations n’ont pas
dépassé le plaisir gastronomique. Pourtant, la Chine et l’Égypte antiques avaient déjà saisi
tout le potentiel thérapeutique qui se cache sous sa coquille, notamment pour lutter contre
l’asthme. La médecine contemporaine s’y intéresse depuis un demi-siècle, au départ d’ob-
servations empiriques d’abord, puis du travail du docteur J.-C. Truffi er. Durant les années 60,
il soigne quelque 5.000 patients et obtient plus de 70% de réussite chez les adultes et 85%
chez les enfants. Ses travaux trouvent leur écho dans des recherches à travers le monde
entier. Les avancées se succèdent.
Il est désormais établi que les protéines contenues dans l’œuf de caille inhibent les phéno-
mènes d’infl ammation à l’origine du déclenchement de la cascade allergique. C’est une pro-
messe de soulagement pour des millions de personnes : les maladies allergiques touchent
plus de 20% de la population des pays industrialisés et accélèrent leur progression (+25%
en dix ans).
Dans ses travaux, le Dr Truffi er a cependant souligné l’importance que « le patient ne se
traite pas lui-même, n’importe comment et avec n’importe quel œuf… » C’est, précisément,
la mission que se donne Ovogenics : élaborer, selon un processus rigoureux, des produits à
l’effi cacité scientifi quement démontrée.
Les œufs sont issus d’un élevage où 50.000 cailles bénéfi cient d’un traitement de choix à
base d’alimentation biologique et sans OGM et de soins naturels sans antibiotiques. À Ghlin,
près de Mons, les œufs sont ensuite lavés et désinfectés puis cassés, un à un, à la main, au
rythme de 3.000 par jour. Le blanc et une partie du jaune sont récupérés pour une produc-
tion actuelle de deux millions de comprimés par semaine, dans de strictes conditions sani-
taires : le laboratoire répond aux normes HACCP et dispose du label BIO ainsi qu’une certifi -
cation ISO 22000.
« Nous produisons un complément alimentaire, 100% naturel sans effet secondaire connu,
ni accoutumance. Il ne s’agit donc pas d’un produit de synthèse de type médicament, sou-
ligne Pascal Melsens. Deux comprimés par jour suffi sent pour soulager effi cacement les
symptômes de l’allergie. »
« LES MALADIES ALLERGIQUES TOUCHENT PLUS DE 20% DE LA POPULATION DES PAYS INDUSTRIALISÉS ET ACCÉLÈRENT LEUR PROGRESSION. »
© P
refi
lm
PUF_064_066_OVOGENICS.indd 65 01/10/13 13:24
certified PDF
| Analyses | Lifestyle
BOZAR, expositions à ne pas manquerTexte © Puilaetco DewaayPhoto © Lhoist Group Collection
EUROPALIA INDE
Festival international né à Bruxelles en 1969,
Europalia présente tous les deux ans le patri-
moine culturel d’un pays. De la musique, aux
arts plastiques en passant par le cinéma, le
théâtre et bien d’autres, rien n’est laissé de
côté. Pour son 24ème anniversaire, le festival
s’attaque à l’Inde, notamment avec trois expo-
sitions au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles.
Corps de l’Inde
Exposition d’ouverture, Corps de l’Inde
aborde la complexité liée au corps humain
dans la culture indienne. À la fois sensuel, in-
touchable, divin, mais aussi obstacle, le corps
tient une place toute particulière en Inde. Il
s’agit en effet d’un motif utilisé depuis des
siècles pour transmettre valeurs, préoccupa-
tions et aspirations. 250 chefs-d’œuvre seront
exposés, pour la toute première fois pour cer-
tains : de quoi ravir vos sens et votre esprit.
Large Mountain. Anish Kapoor
Britannique d’origine indienne, Anish Kapoor
est un plasticien reconnu internationale-
ment. En 1994, il réalise une sculpture en bois
composite travaillé par strates qui surprend
par sa taille, sa forme et le mystère qui l’ha-
bite : Large Mountain. Ce chef-d’œuvre qui
fait partie de la collection Lhoist sera exposé
pour la première fois au public.
Indomania. De Rembrandt aux Beatles
L’exposition est consacrée au regard porté
par les artistes sur l’Inde au fi l des siècles.
Peintres, auteurs, musiciens, cinéastes,
sculpteurs… tous les arts s’unissent autour
d’un thème commun. Rembrandt côtoie les
Beatles, unis par leur curiosité intellectuelle
pour la culture indienne.
Du 4 octobre 2013 au 26 janvier 2014
ZURBARAN
Une exposition inédite
Grand peintre baroque espagnol, Francisco
de Zurbaran sera exposé pour la première fois
en Belgique. Essentiellement religieuse, son
œuvre est caractérisée par un naturalisme
pur auquel s’allie une sensibilité poétique
moderne.
Du 29 janvier 2014 au 25 mai 2014
MICHAËL BORREMANS
As sweet as it gets
L’artiste gantois Michaël Borremans réalise
ses premiers dessins et peintures à la fi n
des années 90’. Son univers mystérieux et
hallucinatoire déjoue les interprétations et
les connexions logiques. Son œuvre est trou-
blante et complexe. Elle s’inscrit dans le riche
héritage de la peinture ancienne, tant par
l’évocation de symboles que par la beauté
de l’exécution. Une centaine de dessins, pein-
tures et fi lms seront exposés au Palais des
Beaux-Arts, retraçant les 14 dernières années
de sa carrière.
Du 22 février 2014 au 3 août 2014
www.pldw.be 66
ÿ KAPOOR, Large Mountain, 1994.
Sensible à l’importance de sa respon-
sabilité sociale en matière de culture
et d’art, Puilaetco Dewaay soutient le
Palais des Beaux-Arts en tant que BOZAR
Patron.
Pour plus d’informations sur ces expositions,
consultez le site du Palais des Beaux-Arts,
www.bozar.be.
PUF_066_BOZAR.indd 66 01/10/13 13:24
certified PDF
ACG Maserati NVIJZERWEGLAAN 101, 9000 GENT
F.M.A.ERTBRUGGESTRAAT 108 C, 2110 WIJNEGEM
Francorchamps Motors BrusselsCHAUSSÉE DE BRUXELLES 54, 1410 WATERLOO
ENGINE CAPACITY: 3799 CC - MAX POWER: 530 HP @ 6500 RPM - MAX TORQUE: 710 NM @ 2250 RPM (IN
OVERBOOST, OTHERWISE 650 NM @ 2000 RPM) - MAX SPEED: 307 KM/H - 0-100 KM/H: 4.7 SECS - FUEL
CONSUMPTION (COMBINED): 11.8 L/100KM (23.9 MPG) - FUEL CONSUMPTION (URBAN): 17.4 L/100KM
(16.2 MPG) - FUEL CONSUMPTION (EXTRA URBAN): 8.5 L/100KM (33.2 MPG) - CO2 EMISSIONS: 274 G/KM
hermès. le temps réinventé.
la montre hermès dompte le temps pour en maîtriser la mesure.
une pression sur le bouton poussoir et la seconde du chronographe s’élance pour entraîner
dans son sillage, les aiguilles des compteurs. sous le cadran, la mécanique
d’un mouvement de manufacture H1925, gage de l’exigence de la maison, rythme la cadence.
précision et élégance ne font plus qu’un, rappelant que chaque seconde est unique.
dressage
www.info-fulltime.be