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ACADEMIE DE PARIS
Année 2015
MEMOIRE
pour l’obtention du
DES d’Anesthésie-Réanimation
Coordonnateur : Monsieur le Professeur Benoît Plaud
par
Raphaëlle Delattre
Présenté et soutenu le 13 Avril 2015
Evaluation de l’imputabilité du staphylocoque à coagulase négative dans les pneumonies acquises sous ventilation mécanique : étude
prospective monocentrique observationnelle
Travail effectué sous la direction du Docteur Antoine Monsel Réanimation chirurgicale polyvalente – hôpital de la Pitié-Salpêtrière
(Professeur Olivier Langeron)
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Je tiens à remercier :
Le Docteur Qin Lu pour son aide précieuse, depuis la réflexion sur la conception de l’étude jusqu’à l’interprétation des scanners en passant par l’analyse statistique, ses conseils avisés et son implication pendant ces 4 ans.
L’équipe de recherche clinique pour leur travail sur les scanners.
Le Professeur Jean-Jacques Rouby pour avoir initié ce travail et pour m’avoir permis de participer à cette étude.
Le Professeur Olivier Langeron d’avoir validé ce mémoire
Et le Docteur Antoine Monsel pour le compagnonnage dans ma formation médicale, de recherche clinique, et la direction de ce mémoire.
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Table des matières I. RESUME……………………………………………………………4
II. INTRODUCTION…………………………………………………..5 2.1 Physiopathologie des pneumonies acquises sous ventilation
mécanique…………………………………………………………………… 5 2.2 Epidémiologie et impact des pneumonies acquises sous ventilation
mécaniques en terme de santé publique……………………………………6 2.3 Problématiques concernant les pneumonies acquises sous ventilation
mécaniques et la présence de staphylocoques à coagulase négative dans les prélèvements respiratoires distaux………………………………………7
2.4 Objectifs de l’étude……………………………………………………………9
III. MATERIEL ET METHODES……………………………………..9 3.1 Critères d’inclusion et de non-inclusion……………………………………..9 3.2 Protocole de l’étude………………………………………………………..…10 3.3 Critère de jugement principal………………………………………………...12 3.4 Critères de jugements secondaires……………………….……………….. 14 3.5 Recueil de données…………………………………………………….…….15 3.6 Analyse scannographique…………………………………………………...16 3.7 Analyse des données cliniques et radiologiques…………………….…....16 3.8 Analyse microbiologique…………………………………………………..…17 3.9 Analyse statistique…………………………………………………………....18
IV. RESULTATS………………………………………………….…..19
4.1 Données démographiques de la population globale………………..…….19 4.2 Statut d’évolution de la population globale………………………………...20 4.3 Statut d’évolution et imputabilité de la pneumonie à SCN dans la
population « mono-germe »………………………………………………...20 4.4 Analyse scannographique…………………………………………………..20 4.5 Analyse microbiologique…………………………………………………….23
V. DISCUSSION………………………………………………….....25 5.1 A propos de la méthodologie………………………………………..………26 5.2 Le choix des critères définissant l’imputabilité……………………………26 5.3 La prise en compte des facteurs confondants…………………………….27 5.4 La définition des patients “mono-germe”………………………………..…27 5.5 L’analyse des souches………………………………………………………28
VI. CONCLUSION……………………………………………………30
VII. BIBLIOGRAPHIE………………………………………………...31
VIII. ANNEXE………………………………………………………… 34
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I. Résumé Evaluation de l’imputabilité du staphylocoque à coagulase négative dans
les pneumonies acquises sous ventilation mécanique : étude de cohorte, prospective, monocentrique En réanimation, les pneumonies acquises sous ventilation mécanique (PAVM) ont un impact important en termes de morbi-mortalité. L’incidence croissante des infections liées à staphylocoques à coagulase négative (SCN) ainsi que leur multi-résistance en font un germe dont l’intérêt est grandissant. Bien que leur pouvoir pathogène soit connu dans certaines infections extra-respiratoires, l’interprétation de leur présence dans les prélèvements respiratoires profonds est sujet à controverse. L’objectif de l’étude était d’apprécier l’imputabilité du SCN dans les PAVM.
Nous avons réalisé une étude de cohorte, prospective, monocentrique, observationnelle en réanimation chirurgicale polyvalente. Chez les patients suspects de PAVM avec prélèvements respiratoires profonds positifs à SCN, on suivait l’évolution sous traitement anti-staphylococcique des paramètres cliniques, biologiques, radiologiques (scannographiques et échographiques) et microbiologiques, qui étaient colligés au cours de l’étude. Des analyses en biologie moléculaire d’homologie bactérienne des différentes souches de SCN ont par ailleurs été réalisées. Cinquante et un patients ont été inclus entre février 2011 et mai 2014. Ces patients étaient fréquemment des patients chirurgicaux, immunodéprimés, présentant une durée de ventilation mécanique prolongée et ayant reçu une antibiothérapie préalable. Chez les patients dont les prélèvements respiratoires profonds étaient uniquement positifs à SCN (n = 38, 74.5%) l’imputabilité du SCN dans les PAVM a été évaluée à 68%. L’analyse scannographique mettait en évidence une réaération et une diminution des foyers de pneumonie significatives entre l’inclusion et la fin du traitement. L’analyse microbiologique a mis en évidence un polymorphisme et une polyclonalité marqués des souches pulmonaires et sanguines de SCN. En conclusion, l’imputabilité du SCN dans la survenue de PAVM a été définie comme forte pour 68% des patients traités. Le taux de guérison obtenue était de 63%. Les souches isolées de SCN étaient polymorphes et polyclonales. Une étude comparative contrôlée permettrait éventuellement de confirmer ces résultats.
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II. Introduction
2.1 Physiopathologie des pneumonies acquises sous ventilation mécanique
Les pneumonies résultent de l’infection par un pathogène - bactérien, viral,
parasitaire ou fongique - de la partie distale de l’arbre respiratoire, normalement
strictement stérile. La stérilité des voies aériennes distales est assurée par plusieurs
mécanismes de défense : le réflexe de toux et la clairance muco-ciliaire constituent
une défense anatomique mécanique, tandis que les systèmes immunitaire, humoral
et cellulaire éliminent les éventuels pathogènes persistants.
La présence d’un patient en réanimation l’expose, lorsqu’il est assisté par
ventilation mécanique (VM), à l’acquisition d’une pneumonie, dite pneumonie acquise
sous ventilation mécanique (PAVM). Elle survient, par définition, après au moins 48 à
72h de ventilation mécanique1. Les PAVM, bien que nosocomiales, diffèrent en
beaucoup de points des autres pneumonies acquises à l’hôpital (HAP). La rupture
des barrières mécaniques et immunitaires de l’arbre respiratoire bas à l’infection est
en effet un mécanisme primordial et particulier des PAVM : la sonde d’intubation ou
de trachéotomie shunte les barrières de l’organisme à la colonisation des voies
aériennes distales par des microorganismes bactériens de la flore oropharyngée ou
naso-sinusienne. L’accès des microorganismes a lieu dès la mise en place de la
sonde, puis se pérennise par des micro-inhalations de sécrétions oropharyngiennes,
et dans une moindre mesure, de liquide gastrique. Les germes qui infectent les voies
aériennes distales proviennent donc de la cavité orale, des sinus et dans une
moindre mesure de l’estomac. Cela a été attesté par plusieurs études, notamment
celle de Bahrani-Mougeot et al2, qui a mis en évidence, par méthode moléculaire,
une corrélation de 88% entre les germes présents dans la cavité buccale et ceux
retrouvés dans les voies respiratoires distales. La contamination par voie
hématogène est mal évaluée mais infiniment moins fréquente, et reste l’apanage de
certains germes (Staphylococcus aureus)3. Quant aux sources bactériennes
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exogènes possibles (matériel de ventilation, filtres à eau, fibroscopes, manuportage),
elles sont aujourd’hui rarement en cause. Dans le même temps, l’abolition du réflexe
de toux, l’altération de la motilité muco-ciliaire et du mucus, les atteintes des
systèmes immunitaires inné et acquis, cellulaire et humoral compromettent les
défenses de l’hôte par ailleurs déjà altérées par le stress de l’agression, la dénutrition
et souvent des comorbidités.
2.2 Epidémiologie et impact des pneumonies acquises sous ventilation mécaniques en terme de santé publique
Les études456 font état d’incidences de pneumonies très variables chez les
patients assistés par VM, allant de 5% à 67%7 Ces incidences varient d’une part d’un
service à l’autre et selon les méthodes diagnostiques des équipes, et d’autre part,
selon les périodes et populations d’études, sans qu’on puisse apprécier les poids
relatifs de la différence des méthodes diagnostiques versus celui des catégories de
patients.
La mortalité des patients en réanimation attribuable aux PAVM est encore
plus difficilement évaluable. Cependant, dans une méta-analyse de 2013 avec
ajustement sur de nombreux facteurs confondants (dont la durée d’exposition à la
ventilation mécanique), Melsen et al mettait en évidence une mortalité de 13 %8
attribuable aux PAVM, ce qui est comparable aux données retrouvées dans les
études antérieures91011. Son analyse des facteurs confondants a permis en outre de
mettre en évidence le rôle prépondérant de l’allongement de la durée de séjour en
réanimation et d’exposition à la ventilation mécanique dans l’augmentation de la
mortalité chez les patients atteints de PAVM.
Il est par ailleurs clairement démontré que les PAVM allongent les durées de
ventilation mécanique et de séjour en réanimation (jusqu’à 6 jours12), augmentent les
coûts de prise en charge (jusqu’à 10000 $ de surcoût par épisode) et les
prescriptions d’antibiotiques. De plus, les PAVM sont le premier poste de
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consommation antibiotique en réanimation et contribuent ainsi au risque
d’émergence de résistances bactériennes13.
2.3 Problématiques concernant les pneumonies acquises sous ventilation mécaniques et la présence de staphylocoques à coagulase négative dans les prélèvements respiratoires distaux
La prise en charge des PAVM se heurte classiquement à 3 difficultés majeures:
- La première concerne le diagnostic des PAVM. A l’heure actuelle, en l’absence
d’histologie facilement accessible au lit du patient, le diagnostic des PAVM repose
uniquement sur un faisceau d’arguments cliniques, radiologiques et
microbiologiques. Ces facteurs sont combinés dans différents scores dont, par
exemple, le Clinical Pulmonary Infection Score, développé par Pugin et al. en 199114.
Il est de plus à noter que parmi les différentes méthodes de documentation
microbiologiques (aspiration trachéale, lavage broncho-alvéolaire, mini lavage
broncho-alvéolaire, prélèvement distal protégé) règne une certaine hétérogénéité
quant à l’affranchissement de la flore commensale, colonisatrice des voies trachéo-
bronchiques proximales.
- La deuxième difficulté concerne le suivi et les critères de guérison. Il est en effet
difficile d’évaluer la réponse au traitement antibiotique bien que le clinicien puisse
s’appuyer sur la régression du syndrome infectieux, l’évolution des scores cliniques
utilisés pour le diagnostic, sur la décroissance de la procalcitonine15 et sur l’évolution
de l’imagerie pulmonaire (radiologique ou échographique pulmonaire)16
- La dernière difficulté porte sur la distinction entre des germes colonisants des voies
aériennes distales (germes dits commensaux) ou réels pathogènes responsables de
pneumonie. La question se pose pour certaines espèces virales (notamment
herpétiques1718), fongiques (comme le Candida19) et pour de nombreuses espèces
bactériennes.
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S’agissant des espèces bactériennes, l’imputabilité dans la pathogénèse de la
PAVM des germes retrouvés dans les prélèvements respiratoires distaux est sujette
à discussion lorsque la pathogénicité de ces germes au niveau du parenchyme
pulmonaire n’est pas définitivement établie, comme c’est le cas de Neisseria spp, de
streptococcus spp non β hémolytiques et de staphylococcus spp à coagulase
négative (SCN). En effet, certaines équipes ne tiennent pas le SCN comme
responsable de PAVM, y compris chez des patients immunodéprimés20. Cependant,
d’autres auteurs comme Lambotte et al. ont mis en évidence un pronostic plus
sombre chez les patients de réanimation suspectés de PAVM et « porteurs » de tels
germes21. D’autres études ont également considéré le SCN comme pathogène ou
co-pathogène pourvoyeur de PAVM. C’est le cas par exemple de l’étude de Chastre
et al22 et du rapport du réseau réa-RAISIN de 2012 qui donnent les staphylocoques
autres que doré comme représentant 2,7 % des germes incriminés dans les PAVM.
Dans certaines affections, le pouvoir pathogène des SCN n’est plus à
démontrer, bien que moindre que celui de S. aureus et très hétérogène selon
l’espèce de SCN et la présence de facteurs de virulence23. Les infections recensées
rapportées aux SCN ont une évolution plus torpide que celles dues à S.aureus,
hormis S. lugdunensis. S. epidermidis est fréquemment mis en cause dans des
bactériémies chez des patients immunodéprimés24, dans des infections sur prothèse
de hanche25, dans des endocardites tricuspides26 et dans près de 30% des cas des
infections sur cathéter27. Cette pathogénicité des SCN dans les infections sur
matériel étranger est largement due à la capacité de certains d’entre eux à adhérer
aux matériaux synthétiques puis à former un biofilm28. Certains SCN produisent des
enzymes extracellulaires, comme des métalloprotéases et des élastases ainsi que
des toxines et des antibiotiques qui permettent l’élimination des autres bactéries
environnantes, rompant l’écosystème bactérien local. S. saprophyticus est, quant à
lui, fréquemment responsable d’infections urinaires basses de l’adulte jeune, car il a
une capacité d’adhésion particulière et de production d’uréase29.
Cependant, en dehors des infections sur matériel étranger et des infections urinaires,
la pathogénicité du SCN reste encore controversée, notamment pour ce qui
concerne les méningites et les pneumonies.
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2.4 Objectif de l’étude
L’objet principal de notre étude est d’apprécier l’imputabilité du SCN dans la
PAVM ; pour répondre à cette question, nous avons évalué l’impact d’une
antibiothérapie
anti-SCN sur l’évolution clinique, microbiologique et morphologique de patients
suspects de PAVM avec prélèvements respiratoires distaux positifs à SCN.
III. Matériel et méthodes
Il s’agissait d’une étude prospective, observationnelle, non randomisée.
L’étude a eu lieu de février 2011 à mai 2014 sur les deux sites de la réanimation
chirurgicale polyvalente (Pr Langeron) de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière
(Département d’Anesthésie-Réanimation, Pr Coriat).
Elle a reçu l’autorisation du Comité de Protection de la Personne (CPP) de la Pitié-
Salpétrière (Cf annexe).
3. 1 Critères d’inclusion et de non inclusion
Etaient inclus les patients de plus de 18 ans,
- ventilés de manière invasive depuis au moins 48 heures
- chez qui il était posé un diagnostic clinico-biologique de pneumonie sur la
présence d’au moins un de ces 3 signes infectieux :
1. expectorations ou aspirations trachéales purulentes
2. fièvre (température > 38,5°C) ou hypothermie (<36,5°C)
3. hyperleucocytose supérieure à 11 000/ ml ou inférieure à 4000 / ml,
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avec apparition d’un nouvel infiltrat alvéolo-interstitiel diagnostiqué sur le cliché
thoracique standard de face, le scanner thoracique et/ou une échographie
pulmonaire30
- et pour lesquels, le prélèvement respiratoire était positif au seuil (Lavage broncho-
alvéolaire (LBA) > 104 UFC/ml ou prélèvement distal protégé (PDP) >103UFC/ml à
SCN.
Etaient exclus les patients mineurs, les femmes enceintes, les patients
précédemment inclus dans cette étude et les patients dont la survie attendue était de
moins d’une semaine.
3.2 Protocole de l’étude (Figure 1)
Dès qu’un patient remplissait les critères d’inclusion dans l’étude, et après recueil de
la non-oppposition à la participation de celle-ci par le patient (ou sa personne de
confiance si on ne pouvait pas communiquer avec ce dernier) :
- si un scanner était indiqué (diagnostic différentiel, recherche d’un foyer
septique respiratoire ou extra-respiratoire), l’acquisition des images à l’étage
thoracique (sans injection de produit de contraste) suivait la méthode décrite plus
loin. Les indications de réalisations des examens d’imagerie restaient celles
appliquées habituellement dans le service. Seul le délai de réalisation de ces
examens était formalisé par le protocole afin de rendre les données comparables
dans le temps,
- un traitement par antibiotique anti-staphylococcique était débuté,
préférentiellement par vancomycine ou linezolide, le choix étant laissé à la discrétion
du clinicien (cf Discussion). Après un bolus initial, la vancomycine était administrée
par perfusion continue intraveineuse avec un objectif de concentration plasmatique
comprise entre 25 et 35 mg/L. la vancocynémie était dosée toutes les 24 ou
48heures. La posologie du linezolide était de 600 mg x2/j. La durée du traitement est
de 8 jours
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- Entre J5 et J7 du traitement efficace un prélèvement respiratoire profond
(PDP ou LBA) était réalisé si le clinicien jugeait sa prescription pertinente pour
évaluer la réponse microbiologique au traitement et détecter une éventuelle
surinfection.
- A J9 du traitement efficace, un dernier prélèvement respiratoire profond était
réalisé si le patient n’était pas extubé, et le patient bénéficiait d’un nouveau scanner
thoracique si son indication restait indiquée dans la prise en charge globale et
standard du patient.
Ainsi, que ce soit pour les scanners ou les prélèvements respiratoires, les
habitudes du service n’étaient pas modifiées. Cependant si un tel examen était
prescrit, on accordait, quand c’était possible, la réalisation de l’examen avec la
cinétique du protocole de l’étude (J0-J5/J7-J9).
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Figure 1 : protocole de l’étude (scan : scanner thoracique, echo pulm : échographie pulmonaire, SCN :
staphylocoque à coagulase négative, LBA : lavage broncho-alvéolaire, PDP : prélèvement distal
protégé, CPIS : Clinical Pulmonary Infection Score, PCT : procalcitonine, CMI : concentration
minimale inhibitrice)
3.3 Critère de jugement principal Le critère de jugement principal de l’étude était l’imputabilité du SCN dans la
PAVM et reposait sur des critères composites (Cf Figure 2).
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Compte tenu de l’impossibilité de dissocier le rôle pathogène de SCN des autres
bactéries, et ce, quel que soit le statut d’évolution des patients, l’imputabilité de la
PAVM au SCN a pu être déterminée de manière satisfaisante uniquement dans la
population des patients présentant des prélèvements respiratoires positifs
uniquement à SCN, dits « mono-germes ». L’imputabilité de la PAVM au SCN a été
définie comme forte si :
- le CPIS de J0 était supérieur au CPIS de J6
- l’imagerie pulmonaire de J0 (échographie pulmonaire et éventuellement le scanner
thoracique) était en faveur d’une pneumonie
- le prélèvement respiratoire initial était mono-germe à SCN et supérieur au seuil de
significativité
- le statut d’évolution (Tableau 1) était compatible avec une guérison ou une
persistance.
- il n’y avait pas de facteurs confondants retrouvés permettant d’expliquer l’évolution
observée.
Dans tous les autres cas, l’imputabilité de la PAVM au SCN a été définie comme
indéterminée.
Tableau 1 : statuts d’évolution des patients (abréviations : CPIS : Clinical Pulmonary Infection Score,
LBA : lavage broncho-alvéolaire, PDP : prélèvement distal protégé, SCN : staphylocoque à coagulase
négative)
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Figure 2: méthode d’analyse de l’imputabilité du SCN dans les PAVM
(Abréviations : AT : aspiration trachéale, CPIS : Clinical Pulmonary Infection Score, echo pulm :
échographie pulmonaire, LBA : lavage broncho-alvéolaire, LUS : Lung Ultrasound Score, PDP :
prélèvement distal protégé, PCT : procalcitonine, SCN : staphylocoque à coagulase négative)
3.4 Critères de jugement secondaires Les critères de jugement secondaires étaient :
- l’étude, la description de l’imagerie initiale et l’évolution écho/TDM des pneumonies
SCN
- l’étude microbiologique des souches SCN pulmonaires et sanguines chez les
patients bactériémiques
- l’établissement de potentielles homologies entre souches pulmonaires et sanguines
- l’établissement d’éventuelles spécificités des souches pulmonaires
- l’évaluation du taux de guérison
- l’étude des caractéristiques spécifiques des patients suspects de PAVM à SCN
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3.5 Recueil des données
Chez les patients, on recueillait :
- à l’inclusion, des données :
- D’ordre général sur le patient : âge, index de masse
corporelle, comorbidités, les scores de gravité SOFA (Sequential Organ Failure
Assessment) et IGS II (Indice de Gravité Simplifié), admission médicale ou
chirurgicale (et type, urgence ou pas), immunodépression (maladie hématologique,
cancer solide, corticothérapie, transplantation d’organe solide et traitement
immunodépresseur)
- Sur la durée de séjour en réanimation et de VM avant
inclusion
- Sur une pneumonie préalable éventuelle et son traitement
- Sur une infection concomitante
- Sur une antibiothérapie préalable dans les 24h précédant
l’inclusion,
- durant le suivi :
- Un scanner thoracique était réalisé à l’inclusion et à J9, si
indiqué
- Etaient notés le CPIS, le résultat des échographies
pulmonaires (dont le Lung Ultrasound Score –LUS- qui repose sur la somme des 6
valeurs par poumon qui quantifient pour chaque cadran pulmonaire le syndrome
alvéolo-interstitiel31), la procalcitonine (PCT), le statut ventilatoire (ventilation
spontanée ou invasive, et mode de ventilation, le cas échéant) étaient recueillies à
J0, J5-J7 et J9
- Etaient notés les résultats des prélèvements respiratoires
- La vancocynémie On consignait tous les événements
survenus durant la période de suivi (autre(s) infection(s), chirurgie(s), événement(s)
cardiovasculaire(s), respiratoire(s) ou autre(s))
- Des hémocultures étaient prélevées si le patient
présentait une fièvre supérieure à 38°C ou une hypothermie inférieure 36° C
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- Etait noté le décès éventuel en réanimation.
3.6 Analyse scannographique
Les scanners étaient analysés par des médecins indépendants de la prise en
charge clinique des patients (unité de recherche clinique du service), et en aveugle
des données concernant l’évolution des patients, suivant la méthode suivante :
Après obtention de coupes scannographiques de 5 mm d’épaisseur et jointives de
l’apex au diaphragme, on délimite manuellement sur chaque coupe obtenue à J0 les
zones pulmonaires normales et/ou présentant des foyers de pneumonie focale après
avoir appliqué un codage couleur issu du logiciel Lungview32. Les mêmes coupes
sont alors répétées sur le scanner à J9. En s’aidant de marqueurs anatomiques pour
s’assurer que les coupes sont au même niveau, on retrace sur la coupe à J9 la
délimitation effectuée sur la coupe correspondante à J0. Les volumes de gaz et de
tissu pulmonaires avant et après antibiothérapie sont mesurés séparément dans les
régions pulmonaires normales et/ou présentant des foyers de pneumonie focale, et
dans les régions pulmonaires caractérisées par la présence de pneumonie
confluente. La ré-aération pulmonaire est définie comme l’augmentation du volume
de gaz dans chaque région d’intérêt après 8 jours d’antibiothérapie. La résolution de
l’inflammation est définie comme la diminution du volume de tissu dans chaque
région d’intérêt après antibiothérapie. Cette méthode de monitorage du traitement
des PAVM a été validée dans plusieurs études, notamment dans les PAVM à
Pseudomonas aeruginosa33.
3.7 Analyse des données cliniques et radiologiques
Indépendamment des médecins cliniciens en charge des patients, un collège de trois
médecins reprenait l’évolution des différents paramètres cliniques, biologiques,
radiologiques et bactériologiques, en tenant compte des facteurs confondants, telle
la balance hydro-sodée des patients, et déterminaient le statut de l’évolution de la
PAVM selon 5 catégories (Tableau 1) :
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La guérison était définie par :
- une amélioration des critères clinico-biologiques (CPIS,
PCT)
- une amélioration échographique et scannographique
- une stérilisation des PRP de suivi
La persistance était définie par :
- une absence d’amélioration des critères clinico-
biologiques,
- une absence d’amélioration à l’imagerie
- et une persistance de SCN dans les prélèvements
respiratoires à J5-J7 ou à J9
La récidive était définie par :
- après une amélioration initiale, le patient présentait une ré-
aggravation des scores clinico-bio-radiologiques
- et, sur le prélèvement microbiologique, après une
négativation à J5-J9, une réapparition du germe en cause
initialement
La colonisation correspondait à :
- une amélioration clinique
- une amélioration radiologique
- malgré la présence à J9 de SCN dans le prélèvement
respiratoire
La surinfection était définie par :
- une absence d’amélioration clinique
- une absence d’amélioration radiologique
- et l’apparition sur les prélèvements respiratoires de suivi
d’une nouvelle espèce bactérienne à taux significatif
3.8 Analyse microbiologique
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Les prélèvements respiratoires étaient envoyés au laboratoire de
microbiologie de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Les examens directs des PDP et
LBA étaient rendus en journée, la culture en 24h, l’antibiogramme en 48h.
Lorsque le patient remplissait les critères d’inclusion et que l’identification du germe
mettait en évidence du SCN à taux significatif dans le prélèvement respiratoire, le
patient était inclus dans l’étude dans une des deux catégories suivantes :
- prélèvement « mono-germe », lorsque le SCN était
retrouvé seul, ou associé à une ou des espèce(s), virale, bactérienne ou fongique,
considérée(s) comme non pathogène(s) (voir Discussion)
- prélèvement « multi-germe », lorsque le SCN était
présent avec une ou plusieurs autres espèces bactériennes reconnues comme
pathogènes.
Par ailleurs, les souches SCN respiratoires et sanguines des patients « mono-
germe » bactériémiques ont été envoyées au Centre National de Référence des
Staphylocoques (CNR de Lyon, Pr Vandenesch), pour une étude microbiologique
plus approfondie, et mettre en évidence d’éventuelles homologies entre les souches.
Les souches ont été repiquées sur gélose Columbia au sang de mouton (COS) et
identifiées par Matrix Assisted Laser Desorption/Ionization-Time of Flight (MALDI-
TOF), puis leurs profils d’ADN restreints après électrophorèse en champ pulsé
(ECP), ou pulsotypes, ont été comparés.
Enfin, pour caractériser la spécificité les souches de SCN présentes au niveau
pulmonaire, ce même centre a comparé les souches pulmonaires des patients inclus
dans l’étude versus d’autres souches issues de patients du service, mais non inclus
dans l’étude, qui avaient une bactériémie à SCN (retrouvée dans au moins deux
hémocultures différentes) sans pneumonie.
3.9 Analyse statistique
Les données sont exprimées en moyennes ± déviation standard ou en
médianes avec les interquartiles 25-75% suivant la distribution. Pour les variables
suivant une distribution normale, la comparaison est faite par un t-test de Student
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apparié, et un test de Wilcoxon est utilisé autrement. Le seuil de significativité est fixé
à 0,05.
IV. Résultats
4.1 Données démographiques de la population globale
L’effectif total inclus durant la période de l’étude est de 51 patients, dont les
caractéristiques sont présentées ci-dessous.
Tableau 2 : caractéristiques des patients, n= 51 (abréviations : BMI : Body Mass Index ; VM :
ventilation mécanique, PAVM : pneumonie acquise sous ventilation mécanique, SOFA : Sepsis-
related Organ Failure Assessment, IGS II : Indice de gravité simplifiée, BPCO : bronchopneumopathie
chronique obstructive, SDRA : syndrome de détresse respiratoire aigue)
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4.2 Statut d’évolution de la population globale
Après 8 jours d’antibiothérapie, la guérison clinico-biologique des pneumonies
s’élève à 57% (29/51), la stérilisation microbiologique dans les prélèvements
respiratoires étant prouvée pour 83 % des patients (31 des 37 cas pour lesquels on
disposait d’un prélèvement respiratoire à J9).
De façon globale, on a relevé 6 pneumonies persistantes, 4 colonisations et 11
surinfections.
On a noté 43% de bactériémies à SCN associées (22/51) durant le suivi du patient.
4.3 Statut d’évolution et imputabilité de la pneumonie à SCN dans la population « mono-germe »
S’agissant de la population « mono-germe », qui représentait 75 % des cas
(38/51), 63% des patients (24/38) ont guéri et la stérilisation microbiologique était
attestée pour 21 des 25 qui ont eu un prélèvement respiratoire à J9 (84%). On a noté
4 pneumonies persistantes à SCN, 8 surinfections et une colonisation. Un patient est
décédé d’une ischémie mésentérique durant la période de suivi. La mortalité de ces
patients en réanimation, toutes causes confondues, a été de 39 % (15/38).
Après analyse des données clinico-microbiologiques, confrontées aux données
scannographiques, l’évolution de l’ensemble de ces données sous traitement anti-
staphylococcique permettait de conclure au diagnostic de pneumonie à SCN avec
une forte imputabilité dans 68% des cas (26 des 38 patients « mono-germes »).
Dans les autres cas, nous ne pouvions conclure sur l’imputabilité du SCN.
4.4 Analyse scannographique
Trente et un patients parmi les 51 (61%) inclus ont eu des scanners à J0 et
J9. Le volume de gaz augmentait de façon significative entre J0 et J9, traduisant la
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réaération pulmonaire, et une diminution de volume tissulaire dans les zones de
pneumonie confluente traduisait la diminution de l’inflammation dans ces zones.
.
Figure 3: images représentatives de l’évolution scannographique chez un patient « mono-germe ». A
J9, le scanner montre une disparition complète de la consolidation située au lobe inférieur droit.
L’analyse quantitative montre une augmentation du volume de gaz de 201 ml et une diminution du
volume de tissu de 88 ml dans la zone de pneumonie confluente à J0
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0
1000
2000
3000
4000
5000P = 0.765
Volume de gaz dans les régions pulmonaires avec pneumonie confluente (ml)
J00
50
100
150
200
250
300
Volume de gaz dans les régions pulmonaires normales ou avec pneumoine focale (ml)
J9
P = 0.002
J0 J9
0
200
400
600
800
1000
1200
1400
P = 0.684
0
200
400
600
800
1000
1200
P = 0.002
Volume de tissu dans les régions pulmonaires normales ou avec pneumoine focale (ml)
Volume de tissu dans les régions pulmonaires avec pneumonie confluente (ml)
J0 J9J0 J9n = 31
Figure 4 : Analyse régionale des volumes de gaz et de tissu dans les régions pulmonaires normales
et/ou avec pneumonie focale (diagrammes de gauche) et dans les régions pulmonaires avec
pneumonie confluente (diagrammes de droite) chez tous les patients de l’étude qui ont eu deux
scanners à J0 et J9 (n=31).
Les patients « mono-germe » (n=38) qui ont eu un scanner (n=21, soit 55% des
« mono-germe ») ont été analysés séparément. On retrouve des résultats similaires,
à savoir une réaération pulmonaire significative et une diminution significative de la
taille des zones inflammatoires.
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300
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800
1000
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1400
0
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400
600
800
1000
P = 0.757
Volume de gaz dans les régions pulmonaires normales ou avec pneumoine focale (ml)
P = 0.002
P = 0.139
Volume de tissu dans les régions pulmonaires normales ou avec pneumoine focale (ml)
P = 0.012
Volume de tissu dans les régions pulmonaires avec pneumonie confluente (ml)
J0 J9J0 J9
J0 J9J0 J9
Volume de gaz dans les régions pulmonaires avec pneumonie confluente (ml)
Figure 5 : Analyse régionale des volumes de gaz et de tissu dans les régions pulmonaires normales
et/ou avec pneumonie focale (diagrammes de gauche) et dans les régions pulmonaires avec
pneumonie confluente (diagrammes de droite) chez les patients « mono-germe» qui ont eu deux
scanners à J0 et J9 (n=21)
4.5 Analyse microbiologique
Treize souches de SCN (6 prélèvements respiratoires, 7 hémocultures) pour 7
patients inclus dans l’étude et ayant eu, en plus du SCN au niveau pulmonaire, une
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bactériémie à SCN, ont été analysées par le CNR de Lyon. Pour un des patients, la
souche respiratoire n’a pas pu être étudiée (absence de culture sur la souche
congelée au laboratoire de microbiologie de la Pitié). Les souches repiquées sur
gélose COS présentaient dans l’ensemble des colonies très polymorphes après 48 à
72 h d’incubation.
Figure 6 : boîte de Petri avec culture d’un prélèvement
respiratoire d’un patient « mono-germe »
Seules les colonies majoritaires ont été identifiées par MALDI-TOF. Toutes
appartenaient à l’espèce S. epidermidis à l’exception d’une qui était un S.
haemolyticus. Toutes les souches de S. epidermidis ont été analysées par
électrophorèse en champ pulsé. Les souches étant très hétérogènes sur le plan de la
morphologie des colonies, seule la masse (population totale) a dans un premier
temps été étudiée. Le résultat montrait qu’il n’y avait pas un profil spécifique pour les
souches isolées de prélèvements respiratoires et que les souches d’hémocultures
étaient différentes entre elles et différentes des souches respiratoires chez un patient
donné, et ce pour l’ensemble des patients. La similitude clonale la plus élevée entre
souche pulmonaire et sanguine a été de 80% chez un des patients bactériémiques.
D’autre part, 2 souches d’hémoculture, isolée à 12 jours d’écart, chez 2 patients, ont
présenté un fort lien de clonalité (100%).
En ce qui concerne l’étude de comparaison entre les souches SCN
respiratoires à des souches sanguines de patients bactériémiques sans pneumonie,
la culture montre que :
-50% de ces souches sont hétérogènes
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-80% des souches respiratoires ont été identifiées comme S. epidermidis
-67% des souches sanguines des patients contrôles ont été identidiées comme S.
haemolyticus
Devant la grande hétérogénéité des souches étudiées, l’étude de l’ADN en champs
pulsé n’a pas été réalisée.
Figure 7 : Dendrogramme et Représentation schématique des pulsotypes de 11 souches de
Staphylococcus epidermidis
V. Discussion
Dans cette étude de cohorte, l’analyse des données des 38 patients « mono-
germe » conclut à une imputabilité forte du SCN dans la survenue de PAVM dans
68% des cas. Ainsi, chez 26 patients, le rôle de SCN dans la genèse de la PAVM a
pu être démontré comme très probable. Par ailleurs chez ces patients, l’analyse
scanographique a montré une réaréation et une diminution de l’inflammation
parenchymateuse significative dans les zones de pneumonie confluente entre J0 et
J9 du suivi. Un troisième résultat important réside dans les caractéristiques
spécifiques de la population présentant ce type de pneumonie. En effet, les
incidences importantes de l’état de choc à l’admission, de l’immunodépression, ainsi
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que le taux important de mortalité et des durées longues de ventilation mécanique et
d’hospitalisation en réanimation, en font une population singulière. L’identification
des souches et l’électrophorèse en champs pulsé mettent en évidence une grande
majorité de S.epidermidis présentant une hétérogénéité des souches à plusieurs
niveaux : entre les patients, pour un même patient entre la souche pulmonaire et la
souche sanguine le cas échéant, et enfin au sein même du prélèvement respiratoire.
5.1 A propos de la méthodologie Nous sommes partis du postulat selon lequel la PAVM était imputable au SCN
chez les patients ayant présenté une suspicion de PAVM avec pour seule
documentation microbiologique un inoculum significatif de SCN, et qui, sous
antibiothérapie anti-staphyloccoccique, ont guéri. Il nous a en effet semblé pertinent
de faire le lien entre SCN et PAVM en cas de corrélation entre l’évolution clinico-
radiologique du patient d’une part et l’évolution de l’inoculum pulmonaire de SCN
d’autre part.
Seule une étude comparative, contrôlée et menée en double aveugle pourrait établir
un éventuel impact d’une telle antibiothérapie en terme de guérison et de morbi-
mortalité. Cependant, nous n’avons pas voulu prendre le risque d’administrer un
placebo chez un patient, éventuellement immunodéprimé et au pronostic vital
engagé, dont le seul germe retrouvé aurait été du SCN.
5.2 Le choix des critères définissant l’imputabilité
Nous avons analysé l’évolution des patients suivant des critères qui reposent
sur les données les plus objectives possibles et qui sont validées dans la littérature ;
l’imputabilité a ainsi été appréciée à partir du CPIS et de l’imagerie pulmonaire à J0 ;
de l’évolution du CPIS, de la procalcitonine, de l’échographie pulmonaire, de la
réaération au scanner, combinée à l’évolution microbiologique sur les prélèvements
respiratoires (Figure ALGORITHME IMPUTABILITE à inclure avant dans mat meth).
Le CPIS, qui est avant tout un outil diagnostique des PAVM34, a été utilisé en tant
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que marqueur dans le suivi et le traitement des PAVM3536.
La procalcitonine, dont la valeur absolue à un moment donné n’a pas été retenue
comme suffisamment performante pour diagnostiquer les PAVM373839, a en revanche
trouvé sa place dans la prise en charge des PAVM en tant que marqueur d’évolution
et a permis de guider la durée de l’antibiothérapie par sa cinétique4041.
Le scanner thoracique est la méthode de référence pour mesurer la réaération
pulmonaire au cours des PAVM4243. L’échographie pulmonaire est bien plus
performante que la radiographie thoracique pour suivre l’évolution des PAVM et offre
une alternative intéressante au scanner44.
5.3 La prise en compte des facteurs confondants
Nous avons tenté de prendre en compte les facteurs confondants :
- de façon générale, nous avons consigné et pris en compte dans
l'interprétation des résultats tout événement notable, comme une autre infection,
survenu durant la période de suivi des patients,
- nous avons relevé les données concernant les patients « multi-germe » mais
sachant que dans ces conditions l’interprétation de la présence du SCN, colonisant,
contaminant ou co-pathogène est encore plus difficile que lorsque le SCN est isolé
seul, nous avons analysé ces cas à part. En effet, la guérison d’un patient chez
lequel une stérilisation conjointe de l’inoculum pulmonaire SCN et d’un autre germe
reconnu pathogène a été obtenue, ne permet pas de conclure quant à l’imputabilité
du SCN dans le processus de PAVM.
5.4 La définition des patients “mono-germe”
Une dernière limite méthodologique de l’étude présentée réside dans le fait de
n’avoir pas considéré comme pathogènes des inoculums pulmonaires significatifs
fongiques (levures ou filaments) ou viraux (Herpes viridae), faute de preuves
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suffisamment solides dans la littérature, même si des recherches actives, notamment
dans le domaine des pneumopathies induites par les Herpes viridae, sont
actuellement en cours45.
Les patients ayant présenté des prélèvements respiratoires profonds positifs à SCN
accompagnés d’inoculums fongiques et/ou viraux, ont donc été considérés dans
notre étude comme mono-germe, et ces inoculums n’ayant pas été considérés
comme pathogènes, ils n’ont donc pas été traités par antifongiques ou anti-viraux.
Par conséquent, nous avons considéré que cette catégorie de patients restait
analysable en terme d’imputabilité du SCN au processus pneumonique.
Seuls les patients ayant présenté un prélèvements respiratoire positif à SCN et à
Herpes Simplex Virus accompagné d’un effet cytopathogène viral à
l’anatomopathologie, ont été considérés comme multi-germe, et donc traités par
antibiothérapie anti-staphylococcique associée à un anti viral de type aciclovir ; ces
patients ont été inclus dans la catégorie multi-germe, et n’ont ainsi pas été pris en
compte dans la recherche de l’imputabilité du SCN à la PAVM.
5.5 L’analyse des souches A l’occasion de cette étude, nous avons essayé, avec le Centre National de
Référence du staphylocoque de Lyon, de retrouver, d’une part, des corrélations intra-
individuelles entre les SNC pulmonaires et sanguins et, d’autre part, des liens inter-
individuels entre les souches de SCN identifiées dans les prélèvements respiratoires
des différents patients. Le résultat essentiel de l’étude de ces souches de SCN, est
d’avoir mis en évidence un grand polymorphisme de ces souches, aussi bien intra
qu’inter-individuel. C’est ce grand polymorphisme des souches de SCN isolées chez
les patients qui explique que n’ont pas pu être retrouvées des corrélations
d’homologie bactérienne intra-individuelles et inter-individuelles initialement
recherchées.
En effet, un important biais de sélection a été introduit de ce fait dans l’étude :
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1. Un premier choix arbitraire a lieu lors de la sélection d’un ou deux morphotypes
majoritaires de SCN parmi plusieurs existant au sein des prélèvements des patients
au niveau du service de microbiologie de la Pitié.
2. Un second choix a eu lieu lors de la sélection d’un seul morphotype (majoritaire)
parmi plusieurs existant au sein des échantillons au niveau du Centre National de
Référence.
La conséquence de ce double biais de sélection a été de réduire de façon drastique
la probabilité de démontrer des degrés d’homologie entre sang/LBA chez un même
patient et entre 2 patients différents. La diversité des morphotypes se retrouvant
dans les prélèvements respiratoires et sanguins des patients pour lesquels des
corrélations étaient recherchées, on peut aisément comprendre que la probabilité
d’homologie à l’électrophorèse en champ pulsé entre deux morphotypes
(sang/poumons) était extrêmement faible. L’étude idéale exhaustive de toutes les
souches présentes initialement dans les prélèvements microbiologiques (sang et
LBA) a été évoquée et pourrait faire partie d’un second volet d’une étude clinique.
Cependant, la multiplicité des souches présentes dans chaque prélèvement
microbiologique et leur grand polymorphisme imposeraient une logistique de grande
échelle, à l’évidence très éloignée de celle mise en œuvre dans l’étude présentée
dans ce mémoire.
Le grand polymorphisme des souches, s’il a empêché de répondre à la
question des corrélations intra-individuelles et inter-individuelles, constitue toutefois à
lui seul un résultat important.
Sur les raisons possibles de cette caractéristique des souches étudiées, on peut
avancer les hypothèses suivantes, possibles, mais peu probables :
- un glissement génétique spontané, qui ne pourrait cependant s’observer que dans
quelques cas, l’ampleur du polymorphisme ne permettant pas d’incriminer ce seul
phénomène.
- la procédure de repiquage/conservation des souches à la Pitié, des évènements
intercurrents de contamination/colonisation/déstabilisation des souches pouvant se
produire si les souches sont conservées en milieu de gélose à température
ambiante.
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L’hypothèse d’un mélange de plusieurs morphotypes dans les souches en amont est
bien plus probable. Le caractère non-pur de ces inoculums pourrait constituer une
caractéristique spécifique des PAVM à SCN en raison du rôle essentiel que pourrait
jouer une association de germes a priori non pathogènes dans une synergie
conduisant à un effet pathogène. En effet, grâce aux nouveaux moyens de la
biologie moléculaire qui permettent de phénotyper de plus en plus précisément les
souches bactériennes responsables d’infection, et aux outils récents d’investigation
en parallèle des génomes, transcriptomes, protéomes et métabolomes bactériens, il
a déjà été mis en évidence que des souches de Pseudomonas spp.46, qui avaient été
initialement considérées comme « pures » à un niveau microbiologique classique,
étaient en réalité composées de multiples souches différentes, et il en a été, là aussi,
conclu que leur équilibre complexe jouait probablement un rôle essentiel dans leur
pathogénicité.
VI. Conclusion
S’appuyant sur l’évolution clinique, biologique et radiologique de patients
suspects de PAVM, chez qui on ne retrouvait uniquement que du SCN dans les
prélèvements respiratoires profonds, et traités par un antibiotique anti-
staphylococcique, notre étude démontre que l’imputabilité de la PAVM à SCN est
forte dans un nombre de cas important. Il est à noter que les patients concernés par
ces pneumonies présentaient des durées préalables de ventilation mécanique
élevées, ainsi qu’une incidence importante de facteurs d’immunodépression. Les
analyses microbiologiques n’ont pas permis d’identifier d’homologie entre les
différentes souches analysées, du fait d’un grand polymorphisme génétique des
souches rencontrées. Une étude multicentrique, contrôlée et randomisée permettrait
de conclure définitivement sur l’intérêt d’un traitement anti-staphylococcique dans
ces situations.
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VII. Bibliographie
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VIII. Annexe : Avis du comité pour la protection des personnes