PDSB – Véhicule de transport adapté (VTA)Déplacer de façon sécuritaire les clients
du transport adapté
La réalisation de ce document a été rendue possible grâce à la participation des personnes suivantes.
ASSTSASDirection : Diane ParentRecherche et rédaction : Christiane GambinPhotos : Marcel Contant
Remerciements :Jacques Gendron, conseiller en prévention, ASTEDominique Jérôme, conseillère en prévention, CSSS Lucille-TeasdaleManon Labillois, infirmière en santé au travail et formatrice PDSB, CLSC Saint-Omer
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Remerciements/Crédits
Objectifs de la formation PDSB - VTA
Identifier les principes de sécurité lors d’assistance légère ou
partielle auprès de la clientèle transportée.
Sélectionner le type de transfert le plus sécuritaire.
Exécuter les principes dans les stratégies de transferts
sécuritaires pour le client, le conducteur et l’accompagnateur,
s’il y a lieu.
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1. Besoins des clients lors de leurs déplacements.2. Différents niveaux d’assistance.3. Mouvement naturel.4. Communication avec le client.5. Supervision d’un client dans son déplacement.6. Principes de sécurité pour assister un client dans son
déplacement.7. Application des principes dans des situations courantes
de transferts.8. Utilisation des équipements.
Déroulement de la formation
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1. Pourquoi le client a-t-il besoin d’aide lors de son déplacement ?
Il a besoin d’être sécurisé.
Il ne sait plus comment faire
(confusion, Alzheimer, Parkinson, etc.).
Il a de la difficulté à se déplacer sans
appui.
Ses jambes peuvent faiblir.
Il perd un peu l’équilibre.
Autres.5
2. Les trois niveaux d’assistance
Le superviserGuider
L’assister partiellementCollaborer
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Assistance partielleCollaborer
Assistance totalePrendre en charge
SupervisionGuider
1. La communication est omniprésente.2. L’utilisation des équipements augmente d’un niveau d’assistance à l’autre. 3. Les efforts du client et du conducteur varient selon le niveau d’assistance.
Comment assister le client ?
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Vous devez vous lever de votre
chaise alors que vous avez très mal à
la tête, car vous avez bu un peu trop
la veille et vous avez la nausée.
3. Explorer le mouvement naturel
Découvrir et décrire les gestes et les mouvements à réaliser
lentement et étape par étape lors de l’activité suivante.
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2
4
Se lever du fauteuil
1
2
3
4
Position des pieds
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Le mouvement naturel : conclusion
Avantages d’utiliser le mouvement naturel
Pour le client : il devient plus facile de participer ou d’exécuter
le mouvement.
Pour le conducteur : il est plus facile de donner des consignes
claires et d’assister le client dans son déplacement.
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AVANT
Se présenter. Prendre contact :
capter son regard. L’inciter à participer selon ses capacités :
lui annoncer ce qui s’en vient, lui dire ce qu’il devra faire.
Lui préciser le code de départ. L’encourager : Ça va bien aller!
4. Communiquer : un principe fondamental
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PENDANT
Guider le client étape par étape par des mots et des gestes.
L’encourager. S’assurer qu’il se sent bien et qu’il peut continuer. Maintenir le contact visuel. Si nécessaire, mimer les gestes désirés : Faites comme
moi…
APRÈS
Le féliciter et lui souligner ce qui s’est bien déroulé.
Communiquerpendant et après une manœuvre
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Critères à respecter pour des consignes de qualité
Donner des consignes :
courtoises,
claires et compréhensibles,
brèves.
Nommer l’action ou le geste à exécuter.
Dire ce qui est à faire plutôt que ce qu’il ne faut pas faire. Permettre une réponse favorable et vérifiable du client et lui
en laisser le temps.
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Consignes verbalesRespect des
critères qualité SuggestionsOui Non
1. Je vais vous demander de m’aider.
2. Saisissez la rampe pour descendre.
3. Levez votre jambe droite et agrippez la barre d’appui. Puis donnez-moi votre marchette. N’oubliez pas d’aller vous asseoir à côté de madame Andrée et de mettre votre ceinture de sécurité.
4. Déplacez votre jambe vers le côté.
5. Ne vous accrochez pas à moi.
6. Levez votre tête.
7. N’ayez pas peur !
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5. Superviser un client dans son déplacement
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Mise en situation n° 1
Superviser Mme Gilberte qui DESCEND l’escalier de son domicile, puis marche jusqu’à l’autobus
Qui est Mme Gilberte ? Elle a 70 ans, est hémiplégique et se déplace avec sa canne
(à la suite d’un AVC). Sa jambe droite est restée raide, rendant ses déplacements
dans l’escalier plus difficiles. Elle est lucide, mais sourde et elle peut faire les mouvements
par elle-même.
Vous êtes là pour la rassurer et l’encourager à marcher jusqu’à l’autobus.
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D’autres stratégies sont présentées en annexe.
Mouvement naturel pour descendre l’escalier
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Mise en situation n° 2
Superviser M. Normand pour MONTER dans l’autobus
et pour S’ASSEOIR sur le siège au premier rang.
Qui est M. Normand ? Il a 78 ans et se déplace avec une canne. Ses jambes fonctionnent bien, mais il a besoin d’un bon
appui. Il a un peu peur, car il prend l’autobus très rarement.
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Mouvement naturel pour monter l’escalier
ConducteurSe placer en arrière du client et donner, si requis, des consignes pour monter, marche par marche, l’escalier.
Client : faible, capable d’agripper la rampe.
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Mouvement naturel pour s’asseoir
Client : aucun problème de motricité, bon équilibre et mise en charge sur ses jambes, mais peut avoir besoin d’être guidé ou stimulé.
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Conclusionsuperviser un client dans son déplacement :
Communiquer, être attentif au client et à ses préoccupations.
Le sécuriser s’il est craintif.
Le motiver et l’encourager à poursuivre, s’il est peu motivé.
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6. Principes de sécurité pour assister un client dans son déplacement
Supervision
Communiquer en continu
Démonstration
Client ayant besoin d’assistance partielle pour se lever de son fauteuil.
Client : 75 ans, force dans les bras et les jambes, besoin d’une impulsion pour se lever.
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Les principes PPPM
S’informer des capacités du client et de sa motivation à réaliser
son déplacement.
Placer les accessoires et les équipements, puis les immobiliser.
Préparer le trajet.
Se remémorer la séquence du mouvement naturel.
Annoncer au client le déplacement à faire.
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6.1 Se Préparer
Pieds écartés et orientés pour faciliter
le mouvement.
Genoux fléchis.
Dos sans torsion.
Dos non voûté.
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6.2 Se Positionner
Bras enveloppants.
Prise solide et douce.
Contact étroit.
Utilisation des poignées.
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6.3 Avoir une bonne Prise
N’accorder que le niveau d’assistance requis.
Respecter le mouvement naturel.
Utiliser le transfert de poids avant-arrière, latéral ou le
contrepoids pour fournir l’effort.
Effectuer les mouvements
un à la fois.
Se donner un code.
Glisser, rouler ou pivoter le client.28
6.4 Exécuter le Mouvement
Transfert de poids
avant-arrière latéral
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6.5 Mouvements à réaliser
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Mouvements à réaliser
Contrepoids
Contrepoidssur une jambe
Glisser
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Pivoter
Rouler
6.6 Mouvements du client
7. Appliquer les principes dans des situations courantes de transfert
7.1 Descendre les marches de l’autobus.
7.2 Monter les marches de l’autobus.
7.3 Accompagner à la marche.
7.4 Se lever du fauteuil ou du siège de l’autobus
et s’y rasseoir.
7.5 Se relever du sol.
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Exemple de mise en situation et
consignes à respecter
Trouver, seul ou en équipe de 2, une stratégie respectant les PDSB pour superviser ou assister Mme Georges.
Qui est Mme Georges ? Elle a 75 ans et a besoin d’une assistance partielle pour
descendre de son balcon et marcher jusqu’à l’autobus. Elle a une marchette. Elle est un peu sourde.
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7.1 Exemples de stratégies
pour descendre l’escalier
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Deux façons de descendre l’escalier
Selon les situations, deux façons de descendre sont possibles : FACE À LA RAMPE, le bras sain vers le haut de l’escalier, FACE À L’ESCALIER, le bras sain du côté de la rampe.
Dans les deux cas, les principales étapes pour descendre sont :• prendre une bonne prise (en avant de soi) sur la rampe avec
la main valide ou la plus forte,• descendre la jambe invalide ou la plus faible sur la marche
inférieure,• descendre l’autre jambe sur la même marche,• recommencer les étapes 1 à 3 pour toutes les marches.
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Préparation avant de descendre l’escalier
En tout temps, s’assurer que :
les marches d’escalier et le trajet jusqu’à l’autobus sont dégagés de tout obstacle, sont propres et sans entraves (sans neige ou glace ; au
besoin, mettre du sel pour prévenir des risques de chute)le client
a les mains libres pour prendre appui sur la rampe avec facilité (que faire des sacs, de la canne, etc. ?) et portedes chaussures sécuritaires et non glissantes.
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ACCOMPAGNER LE CLIENT HÉMIPLÉGIQUE OU FAIBLE À DESCENDRE FACE À L’ESCALIER
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ACCOMPAGNER LE CLIENT HÉMIPLÉGIQUE OU FAIBLE À DESCENDRE FACE À LA RAMPE
En assistance partielleSe placer une marche plus bas sans gêner le mouvement du client.Tenir la rampe d’une main pour se stabiliser.Assurer sa sécurité et celle du client.
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7.2Exemples de stratégies pour monter l’escalier
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Monter seul ou sous supervision
Selon les situations, deux façons de monter sont possibles : FACE À LA RAMPE, le côté sain (bras et jambe) vers le haut
de l’escalier, FACE À L’ESCALIER, le côté sain (bras et jambe) du côté de la
rampe.
Dans les deux cas, les principales étapes pour monter sont :• prendre une bonne prise (en avant de soi) sur la rampe avec
la main valide,• monter la bonne jambe sur la marche supérieure,• pousser avec la bonne jambe pour amener la jambe faible
ou paralysée sur la même marche,• recommencer les étapes 1 à 3 pour toutes les marches.
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.
ACCOMPAGNER LE CLIENT FAIBLE À MONTER FACE À LA RAMPE
Conducteur Placer le pied près de la rampe sur la marche inférieure. Sécuriser le client d’une main. Tenir fermement la rampe de l’autre main pour assurer sa propre
stabilité. Se donner un code avec le client pour monter la marche en simultané
puis reprendre la manœuvre. 41
Pour un client faible, n’étant pas solide avec une canne ou n’en ayant pas, se placer face à la rampe permet de
monter avec plus de sécurité et de stabilité.
ACCOMPAGNER LE CLIENT HÉMIPLÉGIQUE OU FAIBLE À MONTER FACE À LA RAMPE
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ACCOMPAGNER LE CLIENT FAIBLE À MONTER FACE À L’ESCALIER
En assistance partielleSe placer une marche plus bas sans gêner le mouvement du client.Tenir la rampe d’une main pour se stabiliser.Assurer sa sécurité et celle du client.
Client : faible, capable d’agripper la rampe.
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ACCOMPAGNER LE CLIENT HÉMIPLÉGIQUE OU FAIBLE À MONTER FACE À L’ESCALIER
AVEC UNE CANNE Client : faible ou hémiplégique dont les membres inférieur
(avec orthèse de positionnement) et supérieur (avec attelle) sont paralysés du même côté.
Utiliser la canne uniquement dans le cas où la rampe est située du côté paralysé. La canne accompagne la jambe hémiplégique.
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Astuce pour faciliter l’embarquement du client dans le véhicule
Privilégier un petit banc stable et solide, facile à manipuler. L’arrimer de façon sécuritaire lorsqu’il n’est pas utilisé.
Exemple de petit banc pliant.
Un client de petite taille peut avoir de la difficulté à monter dans le véhicule.
Utiliser un petit banc peut faciliter l’accès à la première marche de l’autobus.
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7.3Exemples de stratégies
pour accompagner un client à la marche
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Mouvement naturel pour marcher
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Marcher : se déplacer en mettant un pied devant l’autre tout en effectuant des mouvements de transfert de poids réalisés pour passer d’une jambe sur l’autre.
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ACCOMPAGNER LE CLIENT À LA MARCHE
Partir du même pied.
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Partir du même pied.
Client : capable de mise en charge, fatigue légère.
Pour obtenir une prise solide et confortable sur le client, lui installer, au besoin, une ceinture à la taille.
ACCOMPAGNER LE CLIENT À LA MARCHE ÉPAULE CONTRE ÉPAULE AVEC PRISE À LA HANCHE
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ACCOMPAGNER LE CLIENT À LA MARCHE EN EFFECTUANT DES PAS CHASSÉS
Client : capable de mise en charge, problèmes possibles d’équilibre et de fatigue, pas de contre-indication de mouvement.
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7.4Exemples de stratégies
pour accompagner un client à se lever et à s’asseoir
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ACCOMPAGNER LE CLIENT À SE LEVER DU FAUTEUIL
PAR TRANSFERT DE POIDS AVANT-ARRIÈRE Client : besoin d’un appui ou d’une légère impulsion, troubles
cognitifs.
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ACCOMPAGNER LE CLIENT À SE LEVER DU FAUTEUIL PAR TRANSFERT DE POIDS LATÉRAL
Client : pas de douleur aux épaules ni aux membres supérieurs, troubles cognitifs.
Prise pouce ou prise à la hanche, JAMAIS sous les
AISELLES.
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ACCOMPAGNER LE CLIENT À SE LEVER DU FAUTEUIL PAR CONTREPOIDS
Client : capable de mise en charge, bon équilibre, faiblesse au niveau des membres inférieurs.
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Appliquer ces méthodes dans l’autobus
Préparation initiale
Laisser d’abord sortir les clients autonomes pour faire
de la place dans l’autobus.
Le client
L’asseoir sur le banc du côté de l’allée.
Lui demander de pivoter ses fesses et de sortir ses jambes
dans l’allée pour faciliter l’assistance pour se lever.
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ACCOMPAGNER LE CLIENT À S’ASSEOIR DANS UN FAUTEUIL ROULANT PAR CONTREPOIDS
Client : capable de mise en charge et bon équilibre, faiblesse au niveau des membres inférieurs.
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7.5Exemples de stratégies pour se relever du sol
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LE CLIENT SE RELÈVE DU SOL ET S’ASSOIT
Client : fait les mouvements de lui-même, mais a besoin d’être guidé ou stimulé.
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LE CLIENT UTILISE UN PETIT BANC POUR SE LEVER
Si un client tombe dans l’autobus, le petit banc peut lui permettre de se relever plus facilement.
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8. Utiliser les équipements
1.Franchir un trottoir en fauteuil roulant.
2.Descendre ou monter un plan incliné.
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Franchir un trottoir en fauteuil roulant
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Descendre du trottoir
1er choix : à reculonsPlacer le FR pour descendre à reculons.Demander à la personne de maintenir son dos appuyé au dossier.Laisser descendre doucement les grandes roues en retenant le FR.
2e choix : de facePlacer les petites roues près du bord du trottoir.Avertir la personne que l’on va basculer le FR.Basculer le FR vers l’arrière (point d’équilibre).Avancer jusqu’à ce que les grandes roues atteignent le bord du trottoir.Laisser descendre doucement sur la chaussée.Déposer le FR sur ses quatre roues.
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Descendre ou monter un plan incliné
Pente légèreTenir fermement les poignées du FR. Donner la consigne au client de garder son dos en appui au dossier.
Pente trop abrupteY aller de reculons.Garder le dos droit et les bras tendus.
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NIVEAUX D’ASSISTANCE SUPERVISION / ASSISTANCE PARTIELLE / ASSISTANCE TOTALE
P réparation
P ositionnement Pieds écartés et orientés Genoux fléchis Dos sans torsion, sans flexion
P rise Contact étroit et rassurant Solide et douce Coudes fléchis près du corps
M ouvement Se synchroniser, conducteur et client
Assurer le confort du client et du conducteur Réaliser le mouvement Donner du feed-back
Équipements Ajuster / immobiliser
Mouvement naturel Consignes au client
Comm
uniquer
AménagementSe faire de l’espace
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Aide-mémoire des principes
D’autres informations sont disponibles sur le site Internet
de l’ASSTSAS :
Vidéos
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Pour en savoir plus !
http://www.asstsas.qc.ca/dossiers-thematiques/deplacements-manutention/deplacement-de-personnes/vehicule-de-transport-adapte.html
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ANNEXE
Options de présentation des facteurs de risque
pour le dos et les membres supérieurs
1 CHAFFIN, D.B. et G.B.J. ANDERSSON. Occupational Biomechanics, John Wiley and Sons, 1991, p. 72. 67
Facteurs de risque
Contraintes sur les structures du dosLe haut du corps est soutenu par la colonne vertébrale qui prend appui sur le bassin.
Le bas du dos supporte au moins la moitié du poids du corps1 :
tête et cou 8 % bras 10 % tronc 50 % TOTAL 68 %
Les mouvements de flexion et de
rotation du dos (penché et tourné
d’un côté) sont très exigeants pour
le dos.
Ces deux types de mouvement
peuvent occasionner, dans
l’immédiat ou à long terme
(par microtraumatismes répétés),
des risques de lésion au dos. 68
Mouvements à risque pour le dos
Pression sur les disques du bas du dos (région lombaire)Plus la charge est éloignée du point pivot (bas du dos), plus la longueur du bras de levier augmente, ce qui accroît l’effort à fournir et la pression intradiscale. Se rapprocher le plus possible de la charge permet de réduire l’effort du dos, surtout à la région lombaire.En flexion avant prononcée avec un soulèvement de charge, la pression sur les disques lombaires (bas du dos) est 10 fois plus importante 1.
1 fois la charge 5 fois la charge 10 fois la charge
1 DUPUIS-LECLAIRE. Pathologie médicale de l’appareil locomoteur, 1991, Maloine, p. 131-134. 69
L’éloignement de la charge l’effort du dos
Les positions des épaules qui s’éloignent de la position neutre (épaules relâchées et coudes près du corps) sont principalement la flexion et l’abduction.
En position neutre En abduction
Pas de compression.
Lorsque les coudes sont dégagés du corps, en abduction d’au moins 30° : il y a compression des tendons et de la bourse entre l’acromion (os qu’on sent sur l’épaule) et la tête de l’humérus. Cela représente un risque de tendinite pour les épaules.
Illust. : David Rolling 70
Mouvements à risque pour les épaules