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8/17/2019 Polos'Mak - Ukok ArtAs
1/17
Natalia PolosmakHenri-Paul Francfort
Un nouveau kourgane à « tombe gelée » de l'Altaï (rapport
préliminaire)In: Arts asiatiques. Tome 46, 1991. pp. 5-20.
Abstract
In the summer of 1990, the Southern Altay Section of the Institute of Archaeology of Novosibirsk excavated a "frozen tomb" at
Ak-Alakha (2500 m above sea level). The burial pit (5 x 5 m) and the funerary chamber were preserved. Nine sacrificed horses
were found, with their horse trappings similar to Pazyryk. A man and a woman were buried in two wooden sarcophagi. Felt and
fur dresses as well as daggers, bows and arrows were deposited in the sarcophagi. A carved piece of quiver depicted two tigers
attacking a boar. The high and complex headdresses in felt, were decorated with birds and deer in wood gilted with gold foil. The
saddles were decorated with ornaments representing fish. The representations of Ak-Alakha are similar to the royal kurgans of
Tuekta, Bashadar and Pazyryk art, but belonged probably to people of the small nobility of a higher class than the deceased of
Ulandryk, Justyd and Bashanta.
Citer ce document / Cite this document :
Polosmak Natalia, Francfort Henri-Paul. Un nouveau kourgane à « tombe gelée » de l'Altaï (rapport préliminaire). In: Arts
asiatiques. Tome 46, 1991. pp. 5-20.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arasi_0004-3958_1991_num_46_1_1297
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/author/auteur_arasi_102http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/author/auteur_arasi_60http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arasi_0004-3958_1991_num_46_1_1297http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arasi_0004-3958_1991_num_46_1_1297http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/author/auteur_arasi_60http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/author/auteur_arasi_102
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8/17/2019 Polos'Mak - Ukok ArtAs
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Natalia
Polosmak
Un nouveau kourgane à «tombe gelée»
de
l A ltaï
(rapport
préliminaire)
Traduit du russe
par
Henri-Paul
Francfort
La culture de Pazyryk de
l'Altaï
(ve-me siècles avant J.-C.) a été
révélée
au monde par les fouilles,
dans
les
années
trente
et
soixante, des kourganes «royaux» à «tombes gelées»1.
Dans
la
glace antique, des
objets
uniques en bois, en
feutre,
en cuir, en
laine, avaient été
conservés,
ainsi
que des
étoffes et
les
corps
momifiés
des
défunts.
Des
aspects inconnus
jusqu'alors
de
la vie
des
anciens nomades
sont
apparus
dans
leur saisissante variété
et
toute leur splendeur. Tout un monde de représentations
mythiques et de sujets
semblait
un
art
qui se révélait, comme
un phénix
naissant
sous les yeux
bouleversés des chercheurs.
Dans
ces inhumations des kourganes de l'aristocratie nomade,
réparties à la périphérie des anciennes civilisations, se reflétait
comme dans
une
goutte
d'eau,
le
monde
immense qui leur
était
contemporain ;
en
dehors des
objets
de leur propre production,
les tombes renfermaient les
plus
anciens tissus et tapis de laine
du Proche-Orient,
des
soies
brodées
et des miroirs chinois, et
bien d'autres choses 2. Le contenu des « tombes
gelées
» de l'Al
taï ut
en
vérité
comme
un
dépôt
« en or » effectué par
l'archéo
logie
oviétique dans
le
trésor
de l'art
mondial.
Plus
de
trente
ans
ont
passé
depuis les
derniers travaux de
S. I. Rudenko
à
Bashadar
et
à
Tuetka, après quoi
il
fut possible
à
nouveau
d'entreprendre des travaux
sur les
kourganes
d'époque scythe à «tombes gelées». Une telle «pause» est
due
en
grande partie
au fait que les fouilles de
ces
kourganes, même
de dimensions moyennes,
nécessitent
les efforts de divers spé
cialistes
le rôle des restaurateurs étant primordial, car la
conservation et la restauration d'une quantité énorme
d'objets
en bois, en
cuir,
de pelleterie, de feutre
et
de
tissus est un
problème fondamental dès le stade des
recherches
de terrain. La
difficulté
d'accès des régions
de haute montagne de
l'Altaï
pose
de nombreux problèmes,
liés
à
l'approvisionnement
de l'ex
pédition
et
au
transport
du matériel découvert,
y
compris
des
billes
de
bois qui
constituent
la chambre sépulcrale,
les cuves
funéraires et les ossements. Le premier
problème
est muséolo-
gique, c'est simplement celui de
la bonne conservation des
objets
uniques,
pour
qu'ils soient accessibles
pour la
visite
et le
travail. La recherche portant sur les kourganes aux «tombes
gelées
» est une branche particulière de l'archéologie qui, ind
épendamment du fait
que les premiers
kourganes de
cette sorte
ont été fouillés dès la fin du
siècle
dernier, est en
train
de naître.
Il est douteux
que
le travail sur les « tombes
gelées
» puisse
être
appelé
une fouille; c'est plutôt
un
«dégel»,
utilisant
ses
méthodes propres et un appareillage technique de
haut
niveau.
L'Institut
d'Archéologie
et
d'Ethnographie de
la branche
sibé
rienne
de
l'Académie
des Sciences
d'URSS
a
pris
en
charge
tous
ces
problèmes, insurmontables
pour
un seul
chercheur.
L'été de
1990,
la section de
l'Altaï
du
Sud
de l'Expédition
Complexe de l'Asie
Septentrionale
de
l'Institut
d'archéologie et
d'ethnographie
de
la
branche
sibérienne
de
l'Académie des
Sciences de l'URSS
a
étudié un unique kourgane
des
ive-
111e siècles avant J.-C, possédant une
«tombe
gelée». Il
se
trouve
dans le
district de
Kosh-Agach du territoire
autonome
Fig. 1. Carte de situation
du
cimetière
d A k-Alakha.
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Fig. 2. Reconstruction d une partie
des
harnais de chevaux
(ornements
de bois).
Fig. 3. Reconstruction d une
partie
des harnais de
chevaux
(ornements
de bois).
Fig. 5. Griffons de bois ornant les harnais de chevaux.
Fig. 4. Griffons
de
bois
ornant les harnais de chevaux.
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*«V«
Si©
Fig. 6.
Reconstruction
d une enveloppe
de selle en
feutre.
Fig.
7. Détail d une enveloppe
de selle en feutre.
du Gorno-Altaï, dans le bassin de Bertek, sur la rivière Ak-
Alakha, à
14 km de
la frontière avec la RPC (fig.
1),
à
une alt
itude de 2 500
m
au-dessus du niveau de la
mer.
Le
kourgane étudié
était
le
plus
grand
d'un
groupe
de
six,
disposés en une
« chaîne »
pas tout
à
fait droite,
caractéristique
de la culture de Pazyryk,
d'orientation
générale N-S. A l'est du
remblai se dressaient
deux balbals [stèles anthropomorphes
d'époque turque, n.d.t.] en dalles
gris-noir,
hauts d'environ
1 m.
A
l'ouest s'étendait la
chaîne
de sept cercles funéraires se
touchant
l'un
l'autre, faiblement
marqués par leurs
construc
tionse pierre, d'un diamètre de 5 m.
Le kourgane mesurait 17 m
du
nord
au sud et 18 m de
l'ouest
à l'est, il
était
haut
de 70
cm
au-dessus de
la surface
actuelle du sol on l'a fouillé à la main sur toute sa surface,
ce
qui
a donné la possibilité
d'observer
la construction du tumul
us. l
était renforcé par trois
rangs de
grosses pierres
calées
dans
la
terre, en
partie plates,
mais
complètement arrachées. La
partie
supérieure
du tumulus était
en
petites pierres
surmontant
de gros blocs et des pierres moyennes. La
faible
hauteur du
tumulus est en
partie due
au fait que les rejets de
la
fosse
funéraire, qui constituent l'essentiel du remblai,
étaient peu
importants, dans la mesure où la plus grande
partie servit
au
rebouchage de
la fosse.
La fosse
funéraire
mesurait 5 X 5
m
; elle
était
profonde de
3
m,
orientée NO-SE. Pratiquement depuis le bord, les parois de
la fosse
funéraire furent renforcées par de minces rondins, sur
neuf assises vers le bas,
parce
que
le sol était mouvant (couches
alluviales) et ne se solidifiait que lorsqu'il était gelé.
La
merzlota
commençait à
une
profondeur
de
50 cm. La
fouille de la fosse funéraire consista à déblayer les grosses
pierres
qui
la
comblaient
jusqu'à
la couverture
de
bois
de
la
chambre
sépulcrale.
A
une
profondeur de 180 cm du
bord,
la
fosse était
occupée
par une cage en rondins de
mélèze
sur toute
sa
surface.
Elle était en poutres non équarries et se composait de
sept
assises.
Cette
cage en poutraison
était
couverte
par
des
solives provenant d'une habitation polygonale démontée :
les
mortaises
à
l'extrémité
des
poutres
étaient
taillées
en angle
et
nullement
reliées
à la
construction de
la chambre
sépulcrale
il
s'agit
là d'un trait original qui
n'avait
pas encore été rencontré.
Cette couverture n'existait pas au nord-est de la fosse, où se
continuait le remplissage
de pierres.
Cette partie nord-est
de
la
chambre
était occupée par
des
chevaux,
au nombre
de
neuf
d'après le
décompte
des crânes. Le pelage
subsistait
ainsi que
huit queues
tressées. A
vrai
dire,
une
partie des
chevaux furent
enterrés
bridés,
mais
on
ne
peut l'assurer qu'en
ce
qui concerne
quatre d'entre eux
qui
avaient
des mors de fer dans la bouche.
On
a
trouvé sept assemblages
complets d'ornements
de
bois
pour
les harnachements (fig. 2, 3). Cinq
d'entre
eux
furent
trou
vés ur
la tête des
chevaux (fig. 4 et
5),
les autres
simplement
posés
à
côté.
Quatre
petits
écussons
de
bois rectangulaires
gisaient avec les selles, dont ils faisaient probablement partie.
Ces selles
étaient conservées en l'état
qu'elles
avaient lors
qu elles
étaient sur
les chevaux. Par leur
agencement, elles
répètent
celles
qui sont connues par les
kourganes
de
Pazyryk :
deux coussins
cousus ensemble, bourrés d'herbe
et
de laine3.
Les enveloppes de feutre des selles sont ornées d'appliques
colorées, les
pommeaux
et les
troussequins
sont rehaussés par
des «médaillons» de
feutre
à
ornements
découpés
représentant
des
griffes
ornementales variées, et ils sont renforcés par des
arceaux de
bois. A l'enveloppe sont
cousus
des
découpages de
feutre représentant des poissons et des loups
(deux
représentat
ionse
chaque
côté) (fig. 6 et 7).
Après l'enlèvement des solives de la
couverture supérieure,
on découvrit la construction
de
rondins
intacte,
occupant
la
partie
sud-ouest de la chambre, de 2,40 X 3,40
m.
Cette
construction
de rondins était
comme
enveloppée
dans
de
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Fig.
8. Photographie
de
la chambre
funéraire, remplie de glace,
dans laquelle se
trouvent les
deux cuves (avec couvercle).
Fig.
9. Photographie de la
chambre
funéraire, remplie de glace,
dans
laquelle
se trouvent
les
deux cuves (sans couvercle).
l'écorce de bouleau
:
la partie
supérieure
était entièrement cou
verte
de
feuilles
d'écorce
de
bouleau
en
quatre couches passant
aussi
sur
les
murs.
La chambre sépulcrale était faite de cinq assisses de poutres
de
mélèze non
équarries;
le sol
était
formé
de
douze
billes,
taillées à plat du côté intérieur.
Dans
la
partie
sud de la
chambre,
complètement
remplie par
la glace, et l'occupant aux
deux
tiers,
se trouvaient deux cuves funéraires en
mélèze,
très
bien faites, serrées l'une contre l'autre
(fig.
8
et 9).
Du
matériel
funéraire
se trouvait dans la
partie
libre de la chambre, dans
l'angle est
:
deux
cruches
de terre, des
vases
de bois
à
fond
rond et deux rhytons, deux plats
de
bois sur pied lisse cir
culaire, sur lesquels étaient posés
des os
de la
partie caudale
de
moutons.
Les cuves funéraires étaient
fermées par
des chevilles de
bois quadrangulaires
et
remplies
de
glace. Dans chacune d'entre
elles
se
trouvait un corps,
tourné
sur
le côté
gauche,
la tête
vers
le nord-est.
Sous
les
têtes
étaient disposés des oreillers de bois à
angles arrondis soigneusement
exécutés.
Le corps déposé
dans
la plus grande des deux cuves était celui d'un homme de
45-
50 ans, de type europoïde.
Sur
sa tête
et sur l'oreiller s'étalaient
des
parties
d'une
coiffure en feutre décorée
avec des
figurines
de
cerf
et de cheval, en bois revêtu de feuille d'or.
Une repré
sentation
stylisée de
tête
d'oiseau,
au sommet de laquelle, dans
une
mortaise spéciale, on
avait
fixé
une figurine de cheval, ser
vait de
cimier.
Les cornes, les oreilles et les queues de tous ces
animaux
n'étaient
pas
conservées,
bien
qu'il
y ait eu
des
loge
ments pour
les
unes et
les
autres.
Sur
le
cou
de l'homme on
retrouva
une
parure
compliquée
:
la partie postérieure
consist
ait
n
une
tige
recourbée sur
elle-même,
faite
de bois
et
de
cuir,
elle-même
enveloppée
dans une feuille de bronze et
par-dessus,
dans une feuille
d'or.
La
partie
antérieure était faite de figurines
de
félins
taillées
dans du bois; dans l'ouverture
entre leurs
gueules ouvertes se
tenait
la
tête
en relief
d'un cerf (fig. 10, 2, 3,
4). Cette partie de
la
parure était également recouverte de feuille
d'or. A son
oreille
apparaissait
une
boucle,
en
forme de
pétale,
avec une âme de bois sur
laquelle
était collée une feuille
d'or.
Au
cou
furent trouvés
quatorze
cordonnets
tressés de
couleur
rouge, avec des pompons à l'extrémité,
enfilés
à raison de
sept
par
fil. Les
parties de feutre
des
vêtements de
dessus
étaient
conservées avec leurs appliques et de la
fourrure.
A
la ceinture
une
paire de plaques-boucles de bois recouvertes de feuille d'or
avec
la représentation
de
panthères
(fig.
10,
5)
et
d'autres
plus
petites
avec une ornementation
taillée
(fig. 10, 6), un peigne de
bois
dont
le
bord
dessinait
un feston
et
un
bouton (fig. 10, 4).
Le long de la
jambe
droite, l'extrémité guerrière tournée
vers
le
haut,
était
posé
un
marteau d'arme en
fer
à
long
manche.
Sur
la
cuisse
droite
il
portait un
poignard de
fer
dans un fourreau de
bois, et le long de la cuisse gauche la
partie
en
bois
d'un car
quois
non conservé. A côté on découvrit cinq pointes
de
flèche
en os
avec leurs tiges ainsi
que
des parties d'un arc
composite.
Le défunt portait
des pantalons longs
en tissu de laine serré, et
Fig. 10. Ornement de bois de la sépulture masculine
:
1,
bouton; 2, 3, 4, éléments de
parure;
5, 6,
paire
de boucles.
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Fig. 11. Photographie
de
la
cuve
funéraire renfermant la
femme,
après
enlèvement du couvercle.
des chaussures de
feutre
soulignées
en
haut
par de la
fourrure
et
un long ruban
rouge.
Dans
la
seconde cuve, plus
petite,
gisait une
femme
de
type
europoïde de 17 ans (fig. 11). Les parties en feutre de sa
coiffure
n'étaient
pas conservées mais tout
le
reste l'était
; le
sommet en
forme de
tête
d'oiseau dans
une
feuille d'or et
les figurines
de
cerf et de cheval permettent de dire qu'elle était identique
à
celle de
la tombe
de
l'homme.
Sur
le
cou de
la
défunte
s'étendait
une parure compliquée
dont
la
partie
avant était
ornée
des
représentations
en bois
de deux loups recouverts de feuille
d'or.
Dans
la région de la cage thoracique furent trouvés cinq
cordons avec pompons, tout comme dans la première sépulture
masculine,
mais de plus
petites
dimensions. Dans
la région pel
vienne étaient disposés des cauris, le
long
de la
jambe
droite
un
marteau
de fer
à manche
de
bois
et
à
la ceinture, un miroir de
bronze circulaire
à
attache
dans
un
étui de
cuir,
et
une
pochette, de cuir également. Sur la cuisse droite se trouvait
un
poignard de fer dans un fourreau de bois et le
long
de la cuisse
gauche
l'armature
de
bois d'un
carquois. Sur cette dernière était
gravée
une
scène
de
« prédation» d'un
sanglier par des félins.
A
côté on découvrit sept pointes de flèche en
os
et des
fragments
d'un
arc composite. La femme était
vêtue d'un
grossier tissu de
laine rouge,
dont
des
fragments
furent découverts dans la
région
pelvienne
et sur les os des jambes. Des restes de la four
rure et
du feutre
des vêtements et des chaussures
étaient
conservés.
La
construction
de
la chambre
sépulcrale et les détails
des
pratiques
observés dans le kourgane
d'Ak-Alakha
répètent
par
bien
des
traits
ceux qui
sont connus
par
les
kourganes
de
Pazyryk, Bashadar
et
Tuekta.
Mais, comme on le
voit d'après
la
description,
ils
présentent
une variante
assez originale.
Ce
monument funéraire
appartient à la «moyenne» noblesse,
occupant, selon
toute
vraisemblance,
une
position médiane
entre les
membres
ordinaires de la société, dont les
sépultures
sont bien connues
par les fouilles
de V.
D.
Kubarev à Ulandryk,
Justyd, Tashanta4 et autres cimetières, et la haute «élite»
enterrée
dans les grands kourganes
de
Pazyryk,
Bashadar,
Tuekta,
Berel
et
Katanda.
Le rang
supérieur
des défunts du kourgane d'Ak-Alakha,
par rapport
aux sépultures
ordinaires de
la
culture de Pazyryk,
est
souligné
par la
grande
quantité de chevaux les accompa
gnant
n
riche harnais, la construction
en
double cage de bois
avec
une
double
couverture, la
disposition des corps
dans
des
cuves, mais
aussi la panoplie à la ceinture de l'homme
avec
des
plaques-boucles représentant des félins et l'armature gravée du
carquois avec une
scène
de
«
prédation
» dans la sépulture
de
la
femme.
Dans
aucune des tombes ordinaires étudiées cette caté
gorie
d'objets
n'était décorée de
figures d'animaux
5 ; cela
n'était
vraisemblablement possible qu'aux
individus
de
statut
social plus élevé. L'homme et la femme inhumés dans le kour
gane d'Ak-Alakha
(d'après
les
pratiques
funéraires), étaient
probablement moyens
par
leur position sociale. Les
objets
per
sonnels
les accompagnant sont principalement des
armes.
Pas
de
biens
de
prestige
importés
(à
l'exception
des trente-quatre
cauris),
ni
d'ornements
en
or massif ou
en
argent.
Parmi les
objets
de
bois
trouvés
dans
le
kourgane, beaucoup
reproduisent
les
formes
connues dans
les
tombes
«royales»
aussi bien
que
dans les tombes ordinaires. Mais il y a des
articles
très originaux,
n'ayant pas d'analogues directs, bien
que
dans l'ensemble
ils ne sortent
pas des limites de la tradition
artistique des «
Pazyrykiens
».
Le
cadre d'un article et le caractère
préliminaire de cette
communication
ne
permettent de s'arrêter brièvement que sur
quelques sujets, montrant
l'originalité du
kourgane d'Ak-
Alakha.
La partie en bois du
carquois
de la tombe féminine est une
œuvre
d'art
unique
(fig. 12).
Dans
les tombes de la culture de
Pazyryk on connaît
nombre de telles
planchettes,
qui
sont l a
rmature de
carquois
peu coûteux.
Ils
sont de forme standard et
varient
peu
en
dimensions (de
56
à
74
cm)6. La
longueur
de
l'armature du
carquois
de la
tombe
féminine du kourgane
d'Ak-
Alakha
est de 64 cm, plus courte de 8 cm
que
celle de la sépul
ture
masculine. Mais
il
n'y
a
que
trois lames
de
bois
qui portent
des
représentations gravées
: celles qui
ont
été trouvées dans le
premier kourgane de
Tuekta
et la nôtre. Dans le premier cas
il
s'agit simplement d'un
ornement
végétal fin,
additionnellement
décoré de couleur rouge
7. Sur
l'article découvert
ici,
également
avec des traces de
couleur
rouge, une
scène
de «prédation»
artistiquement
gravée
occupe
le centre
de
la composition, que
limitent d'un côté une
tête
de vautour, et de l'autre un sanglier.
La
forme donnée
de
l'objet,
définie
fonctionnellement,
dicta
la
disposition de toute la composition,
dont
la
figure
centrale est
un
sanglier,
sur
lequel
se
jettent
deux
panthères
disposées
symétriquement de part
et
d'autre, avec de grosses têtes
rappel
ant elles de lions.
Elles
sont représentées avec la
gueule
ouverte et
les pattes
repliées.
Sur
la
figure
de
droite,
la patte
arrière (on en
a
représenté deux par panthère) n'est
pas
du tout
exécutée.
Les griffes sont
figurées sur les pattes
et les crocs dans
Fig.
12. Photographie
de l armature en bois du carquois de
la
sépulture féminine.
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les gueules ouvertes. Les oreilles sont rondes et les queues
repliées. Toute la scène semble très paisible, à
voir ce sanglier
obstinément calme, qu'il n'est visiblement pas si simple de
tailler en pièces.
Cette
représentation n'a pas de parallèle
direct
dans l'art de
la culture de Pazyryk, ni dans
l'ensemble
de l'art scythe. Obser
vons 'aspect extérieur de
l'animal
représenté
: le dos
droit sans
relief
tellement particulier du
garrot
du sanglier, est
dû pour
beaucoup,
comme
nous
l'avons
remarqué,
à
la
forme
donnée
par l'objet. Ce sanglier
est représenté comme très puissant,
comme
un
animal fort, à quatre
pattes
épaisses, avec des
raies
en
relief,
qui donnent une impression de fermeté et
d'invincibil
ité
a
hure allongée est rendue de façon
très réaliste avec
d'énormes
défenses
et l'oreille légèrement pointue. Les soies du
garrot
sont exprimées d'une façon intéressante,
rappelant
fort
ement
la longue
crinière
des
chevaux. Une « frange »
est délimi
tée
ar les mêmes
lignes parallèles. Sa petite queue ferme la
gueule d'une
panthère
(cf. planche en
couleurs, p.
13).
Bien que
dans l'ensemble la plaque représente la scène, te
llement
répandue
dans l'art
scythe,
de la « prédation » d'un her
bivore par un
fauve,
en l'occurrence l'herbivore
n'est
pas tout
à
fait habituel.
Le sanglier occupe en
effet
une
situation inte
rmédiaire
8,
réunissant
en
lui des
traits
de
l'herbivore,
mais
aussi
du fauve. L'issue de
la lutte
représentée
n'est
pas
déterminée
d'avance.
L'artiste
a
introduit
dans la composition
une autre
hure
de
sanglier
au
rictus
agressif, tournée
vers
l'arrière,
vers
une panthère. Le corps de l'animal n'est représenté qu'à moitié,
la partie restant
était
couverte
par
le cuir du
carquois. Le
retournement de la gueule manifeste une expression de bête
prête
à la
lutte. La lutte représentée est égale. Une tête d'aigle,
heureusement inscrite dans l'extrémité pointue de la
plaque,
n'est pas plus qu'un détail décoratif, qui termine avec bonheur
la composition.
Le
sanglier
est
un
animal assez rare dans l'art de la culture
de Pazyryk, bien que, finalement, cet
animal
fût
connu
et
chassé. Les
défenses
de
sanglier, comme
leurs imitations
en
bois, sont très répandues dans la décoration des harnais de
chevaux. Dans le kourgane d'Ak-Alakha seul,
il
y en avait
plus
de soixante. Il est possible
que
la
chasse
au
sanglier ait eu un
caractère de compétition
sportive,
qu'elle comptât non seul
ement comme
chasse
mais
aussi comme entraînement guerrier,
permettant de
montrer
vaillance,
courage et
force. Elle
est
représentée sur quelques productions remarquables de
l'orfè
vrerie scythe
:
une pièce sommitale de Balgazin (Tuva)
9 et
une
paire
de
plaques
de
la collection
de
Pierre le Grand, «
chasse
au
sanglier
» 10, mais aussi sur un pommeau de poignard
en
fer de
la
vallée
d'Achik
(sud-ouest
du Gorno Altaï)
u. Dans toutes
ces
scènes de
chasse
le
sanglier
est agressif; il est à
l'attaque
et
l'issue
de
la
lutte
n'est pas
claire. On
ne pouvait
frapper le
sanglier qu'au poignard
ou
à
la lance,
ce qui demandait un
grand courage, de la force physique et de l'habileté. Effective
ment,
l s'agissait
de jeux « héroïques » car le
poitrail,
le cou et
le
flanc de
l'animal sont protégés comme
par
un bouclier
12 par
une
formation
de cuir épais.
Deux représentations gravées de sangliers de la cuve sépul
crale de
Bashadar,
bien
que stylistiquement quelque peu
dif
férentes des
figures d'Ak-Alakha, transmettent
le même
comportement agressif d'un
animal
ne
capitulant
pas.
Sur
le
couvercle de
la cuve,
ils occupent
le
registre
inférieur,
en
même
temps
que
des ongulés
que
«mettent
en
pièces»
les tigres
dis
posés au registre
supérieur 13.
Mais ils
n'ont
en rien la
résigna
tion
es
élans
et des mouflons. Au contraire, comme l'écrit
S.
I. Rudenko,
l'un
des
sangliers
est
«exécuté
dans
la
pose
d'un
animal
contracté avec
intensité, hérissé, et
prêt à
bondir »
14.
Par
la ressemblance d'éléments particuliers dans le rendu de
Fig.
13.
Reconstruction
de la coiffure
de la
tombe
masculine (dessin en coupe).
la
gueule,
des oreilles, et des pattes avec les représentations
gravées de
Bashadar,
par
sa
pose
et
par son
aspect, le
sanglier
de la plaque
d'Ak-Alakha
rappelle la
figure
du même animal sur
le miroir d'argent de Kelermès, un exemple ancien de l'art
scythe. Celui-ci,
à
son tour,
selon
M. T. Maksimova, est une
copie directe d'un type produit
par
l'art
de l'Orient, qu'elle
appelle le type scytho-ourartéen
15. L'artiste
qui
a gravé la scène
de « prédation » sur
la plaque
n'a pas suivi une tradition locale
dans
le
rendu
de
la
forme
du
sanglier, mais
a
vraisemblablement
utilisé quelque prototype emprunté ainsi
que
sa
propre fantais
ie.
Dans
la sépulture masculine du kourgane d'Ak-Alakha
furent trouvées des parties d'un
bashlyk
de feutre, d'un
aspect
inquiétant, et des
figurines de
bois qui l'ornaient. C'est
un
exemple des
«coiffures
en feutre serré
à sommet pointu se
tenant dressé» que décrit Hérodote.
Sur
les figures 13 et 14
nous présentons
une
reconstruction graphique de
cette coiffure.
Le
cimier
pointu
du casque de
feutre
ne se maintient pas
seulement par la
coupe
de l'étoffe (le
feutre
n'est
justement
pas
épais).
Une plaque de
bois
était
insérée dans la partie
de
feutre,
permettant
au chapeau de
tenir droit.
Elle prenait appui sur la
tête
par son extrémité inférieure. En haut, sur la partie pointue
du
bonnet,
était
placée
la
représentation
d'une
tête
d'oiseau,
proche d'un pigeon, consistant en deux moitiés séparées entre
lesquelles était
réservé
le logement destiné au feutre. Les moi-
10
-
8/17/2019 Polos'Mak - Ukok ArtAs
8/17
Fig. 14.
Reconstruction
de la coiffure
de
la
tombe
masculine.
tiés de
l'oiseau se réunissaient
par de petits
trous ménagés à la
base. Pour cela, vraisemblablement, on utilisait quelque
sys
tème de
collage,
sur lequel on fixait
un
revêtement de fine
feuille
d'or.
Au sommet de
la
tête
d'oiseau on
avait pratiqué
une
mortaise dans
laquelle, par une
terminaison spécialement
sculptée, était fichée une
figurine
de cheval en bois, également
couverte
de
feuille d'or
(fig. 13).
Dans
l'Altaï, même dans
les
kourganes appelés « royaux » de
Pazyryk, Bashadar, Tuekta, on n'a pas trouvé de casque de
métal, bien
que des
coiffures de
cuir et
de feutre y
figurassent.
Selon
M.
V.
Gorelik,
c'étaient des sous-casques,
précisément
des reproductions d'apparat de
sous-casques,
qui, par la
force
de leur
prestige
(les
porteurs
de casque, sans aucun doute.
avaient
un
statut social élevé) pouvaient avec
le
temps supplant
er,ans quelques territoires scythes orientaux, d'autres
formes
habituelles
de bashlyk16.
Une
telle hypothèse est pleinement vraisemblable. Mais il
faut
remarquer
que, dans le Gorno-Altaï, il existait à l'époque
scythe une coiffure particulière dont l'exemple
le plus
complet
est celui d'Ak-Alakha. Elle était portée dans diverses couches
de
la
société
: dans
les
sépultures
ordinaires, une variante très
proche
de
la
coiffure
de
la
«moyenne»
noblesse,
mais plus
simple, avec
un
moins grand nombre de détails 17
;
dans les
sépultures royales c'était
un
objet
de construction compliquée,
une
œuvre
d'art, dont
le
cimier
avait la forme d'un
oiseau
grif
fon tenant une
tête
de cerf dans son bec
18.
Ce type de coiffure-
bashlyk
est de toute
évidence,
à
sa
manière, un
marqueur
ethnique.
Sur
toutes les représentations connues reproduisant des
coiffures pointues de
Saka,
il n'y
a pas,
en principe, de cimier
zoomorphe
ou de figurines.
Il est
peu
probable
que de telles
coiffures
compliquées étaient prévues pour être portées
en
per
manence, bien que le
système
de fixation
des
figurines de bois
soit
suffisamment
solide
pour que l'on puisse tranquillement
marcher et même monter à cheval en portant ce bonnet. Néan
moins,
c'est avant
tout
une version d'apparat
du
bashlyk
de
feutre, qui était aussi funéraire.
Dans l'ensemble, toute
la
forme de
la
coiffure évoque un
oiseau
;
elle est sommée par une
tête d'oiseau,
et
des
silhouettes
d'oiseaux découpées dans de la feuille d'or ornent la
partie
frontale du bonnet (fig.
13).
La sémantique de
la
coiffure d'Ak-Alakha est l'objet
d'une
recherche particulière. Remarquons seulement
qu'elle
fait écho
par bien des traits à la tiare d'Issyk, sans avoir toutefois la
symétrie
des
parties de cette dernière19.
Parmi les nombreuses et intéressantes
trouvailles
du kour
gane d'Ak-Alakha figuraient
des
poissons en
feutre,
qui étaient
suspendus à l'enveloppe
brodée
des selles (vraisemblablement
douze)
(fig.
7).
Le
poisson n'est pas une
image
très
populaire
dans
l'art
des Saka,
mais il
se rencontre
assez
souvent dans
les
kourganes de Pazyryk sous la forme de pendentif de selle
20 (de
six
à
quatre),
décorant
les harnais de chevaux21 et plus rar
ement les vêtements22.
Les
figures de poisson, découpées
dans le feutre, sont
tout
à
fait
identiques entre
elles et aux tatouages de la
jambe
d'un
homme enterré dans le second kourgane de Pazyryk23. Dans
l'art
de
Pazyryk on
représentait une seule
variété
de poisson,
dont la forme était vraisemblablement inspirée des poissons de
rivière réels, tels
que la
loche ou le silure
24.
Il est remarquable
qu'ils
soient
représentés comme vus du dessus,
en une sorte
d'écorché.
Il est difficile de dire
par
quoi ces
poissons
frap
paient
l'imagination des nomades.
Il
est
possible
qu'ils
savaient
que la
loche
peut se
nourrir de
cadavres,
de
charognes.
En
relation avec cela,
un
fait curieux est
que
la plus
grande
partie
du
« corps »
des
poissons de feutre d'Ak-Alakha est recouverte
par
des appliques représentant des griffons aux grandes
oreilles.
L'image
de cet être est largement connue dans l'art de
divers peuples et clairement empruntée
à d'autres
par les
« Pazyrykiens
»,
mais elle correspondait à
un
type connu de
vautour,
répandu
dans
les
montagnes de l'Altaï, se nourrissant
de
charognes.
Cette
composition
sur un objet de deux
espèces
de
charognards
(bien
que
sous une
forme
fantastique
et
mythol
ogique), naturellement,
possède une
profonde signification. La
symbolique de la mort, sans aucun
doute,
était présente dans
les
ornements
funéraires
du cheval.
Outre les poissons de
feutre,
on avait
fixé
sur
les
revêtements
de
selles
des
figures
de
loups identiques
à celles
trouvées
dans
le
second
kourgane de
Bashadar25.
Dans
l'ancien système
tripartite
du
monde, les
pois-
11
-
8/17/2019 Polos'Mak - Ukok ArtAs
9/17
sons et les loups
appartenaient à
la série des animaux chtoniens
et marquaient le
monde «d'en
bas».
Il est
probable que
les ornements de chevaux connus par
Pazyryk
et les autres
kourganes
« royaux », consistant en orne
ments de bride
en
bois et
en
enveloppes de selles
en
feutre,
masques
et panaches, étaient une
décoration
funéraire, peut-
être
d'apparat,
mais
non
utilisée
dans la
vie quotidienne.
On peut juger de cela également
par
la représentation bien
connue
du
cavalier
du
tapis
de
feutre
du
cinquième kourgane
de
Pazyryk,
dont
le cheval est
figuré avec un
nombre minimal
d'ornements
26.
En conclusion
de
cette brève
notice sur le kourgane et des
quelques
réflexions
sur des objets particuliers,
nous
remarque
rons
ue
l'interprétation de tout le matériel recueilli reste
encore à faire.
Si loin
vers le
sud,
à proximité directe de la Chine,
les
kour
ganes
de l'âge du fer ancien n'avaient pas
encore
été étudiés,
bien
que, à
en
juger
par
leur
nombre, cette
région
ait
été
bien
exploitée par les «Pazyrykiens». Le centre de diffusion de
cette
culture, à la lumière des dernières recherches, doit
être déplacé
plus vers le sud de
l'Altaï, dans
les régions de
haute
montagne,
où
la merzlota
était
«éternelle»,
ce
qui
nous donne
de
plus
grands espoirs de
découvrir
de nouveaux kourganes avec des
tombes
«gelées».
A new frozen
tomb
in
Altay
In the summer of
1990,
the Southern Altay Section of the
Insti
tute of Archaeology of
Novosibirsk excavated
a frozen tomb
at
Ak-Alakha (2500 m
above sea
level).
The burial
pit
(5
x
5
m)
and
the
funerary
chamber
were preserved. Nine sacrificed
horses
were
found,
with
their
horse
trappings similar
to
zy
ryk. A
man
and
a
woman
were buried
in
two wooden
sarco
phagi. Felt and fur
dresses as
well
as daggers,
bows and arrows
were deposited
in the
sarcophagi. A carved
piece
of
quiver
depicted two
tigers
attacking a boar. The high
and
complex
headdresses
in
felt, were decorated with
birds and
deer
in
wood gilted with gold
foil. The
saddles were decorated with
ornaments
representing fish. The
representations
of
Ak-Alakha
are
similar
to the royal
kurgans
of Tuekta,
Bashadar and
zy
ryk
rt, but
belonged
probably to
people of
the small
nobility
of a higher class than the
deceased
of Ulandryk, Justyd and
Bashanta.
1. Voir par exemple : M. I. Grjaznov, Pervyj
Pazyrykskij
kurgan,
Leningrad, 1950; S. I. Ru-
denko, Gornoaltajskie
nakhodki
i
Skify,
Moscou-
Leningrad, 1952; S. I. Rudenko, Kul tura nasele
nija
ornogo
Altaja
v
skifskoe
vremja, Moscou-
Leningrad, 1953; S.
I.
Rudenko,
Kul tura
nasele
nija
Central nogo
Altaja
v skifskoe
vremja,
Moscou-Leningrad, 1960.
2. S. I.
Rudenko,
Drevnejshie v mire khudo-
zhestvennye
kovry
i
tkany,
Moscou,
1968.
3.
S.
I.
Rudenko,
Kul tura
naselenija
Gornogo
Altaja v
skifskoe vremja, Moscou-Leningrad,
1953,
p.
161, 164;
Id.,
Gornoaltajskie
nakhodki
i
skify, Moscou-Leningrad, 1952, p. 125-126.
4.
V. D. Kubarev,
Kurgany
Ulandryka,
Novos
ibirsk, 1987.
5. Id., ibid., p. 81.
6. Id.,
ibid.,
p. 72.
7. S. I.
Rudenko,
Kul tura naselenija Central
nogo
ltaja
v skifskoe
vremja,
Moscou-Lening
rad,
960,
p. 123,
pi.
LX,
1-3;
CXXVII, 3.
8. E.
V.
Perevodchikova, «
Vosproizvedenie
vida zhivotnogo v skifskom zvernom stile»;
KSIA, 186, Moscou, 1986,
p. 12.
9. N. L. Grach, A. D. Grach, «Zolotaja kom-
pozicija
skifskogo vremeni iz Tuvy», Central-
naja
Azija,
Moscou,
1980, fig. p. 334.
10.
S.
I.
Rudenko,
Sibirskaja
kollekcija Petra
I (Arkheologija
SSSR.
Svod arkheologicheskikh
istochnikov), Moscou-Leningrad, 1962, p. 15,
pi. I, 5 ; IV, 5 ; XXIV, 4.
11. A. S.
Surazakov,
«Zheleznij kinzhal iz
doliny
Achik
Gorno-Altajskoj avtonomnoj
oblasti»,
SA, 1979,
3,
p.
265-269,
fig. 1-2.
12. L. B. Ermolov, « K
voprosu
o proiskhozh-
denii
kul ta
kabana v skifskoe vremja»,
Skifo-
sibirkoe
kul turno-istoncheskoe edinstvo,
rovo, 1980,
p.
159-160.
13. S. I. Rudenko, Kul tura naselenija Cen
tral nogo Altaja v skifskoe vremja, Moscou-Lening
rad,960, fig. 21, 27.
14. Id., ibid., p. 50.
15. M. I. Maksimova, «Serebranoe zerkalo iz
Kelermesa»,
SA, XXI, 1954, p. 298-299.
16. M.
V.
Gorelik, «Sakskij dospekh»,
Central naja
Azija,
Moscou, 1987,
p. 122.
17.
V.
D. Kubarev,
Kurgany
Ulandryka,
Novosibirsk,
1987,
p.
97-100,
fig.
38,
39.
18. M.
P.
Grjaznov, Vtoroj
Pazyrykskij
kur
gan, Leningrad, 1948, pi. XXVIII.
19.
K. A.
Akishev,
A. K.
Akishev,
«Prois-
khozhdenie i semantika issykskogo golovnogo
ubora »,
Arkheologicheskie
issledovanija drevnego i
srednevekovo
Kazakhstana, Alma-Ata,
1980.
20 .
S. I. Rudenko, Kul tura naselenija
Gor
nogo Altaja v skifskoe vremja, Moscou-Lening
rad,
953,
p. 182, pi. CVII, 4.
21 .
S. I. Rudenko, Kul tura naselenija Cen
tral nogo Altaja v
skifskoe
vremja, Moscou-Lening
rad,960, p. 260, fig. 134, b v.
22 . V. D. Kubarev,
Kurgany Ulandryka,
Novosibirsk,
1987, p. 88.
23 . S. I. Rudenko, Gornoaltajski
nakhodki
i
skify,
Moscou-Leningrad,
1952,
p.
135,
fig.
61
(b).
24. S. I. Rudenko, Kul tura naselenija Gor
nogo
Altaja
v skifskoe
vremja,
Moscou-Lening
rad,953, p.
294.
25 . S. I. Rudenko, Kul tura naselenija Cen
tral nogo Altaja
v skifskoe
vremja,
Moscou-Lening
rad,
960, p.
82,
fig.
48.
26 .
S. I. Rudenko,
Drevnejshie
v mire khudo-
zhestvennye kovry i
tkany,
Moscou,
1968,
p.
60,
fig.
50.
12
-
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10/17
Partie
en
bois
du
carquois
de la
sépulture
féminine (détail).
Tombe d Ak-Alakha, ve-nie siècles avant J.-C,
Sibérie,
U.R.S.S.
(Cf. N. Polosmak,
p.
5
et
fig. 12)
13
-
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Illustration non autorisée à la diffusion
■\
'\ _-t^v
&m
-
8/17/2019 Polos'Mak - Ukok ArtAs
12/17
Illustration non autorisée à la diffusion
ci-contre :
La vie de Mi-la-ras-pa
;
troisième thangka
(détail :
registres
C4, C5, C6 -
traces
d usure),
fin xixe-début xxe
siècle, Tibet.
Musée
de
l Homme,
Paris.
(Cf. P. Dollfus,
p.
50
et fig. 21)cl. Musée
de
l Homme
-
M. Delaplanche
«
Cochon-Dragon »,
jade,
H.
15,25
cm,
deuxième
moitié
du
IVe
millénaire,
Chine.
Musée Guimet,
Paris.
(Cf. E. Childs-Johnson, p. 82)cl.
R.M.N.
- M. Ravaux
.
-
8/17/2019 Polos'Mak - Ukok ArtAs
13/17
Illustration non autorisée à la diffusion
La
Naissance du Maître
de
la conjonction
des
Astres,
Tïmûr.
Illustration du premier volume
de Z Akbar-nàme.
École moghole, vers
1590, Inde.
Musée Guimet,
Paris.
(Cf.
illustration
couverture
et
A.
Okada, p.
34 et
fig.
1)
cl.
R.M.N. -
M.
Ravaux
16
-
8/17/2019 Polos'Mak - Ukok ArtAs
14/17
Illustration non autorisée à la diffusion
Messagers
accrédités
auprès
des
Trois Mondes,
vu e
générale
du
rouleau Pelliot
EO
719,
xve siècle, dynastie Ming, Chine.
Musée
Guimet,
Paris.
(Cf. C. Gyss-Vermande,
p.
96)cl.
R.M.N.
- M. Ravaux
17
-
8/17/2019 Polos'Mak - Ukok ArtAs
15/17
Illustration non autorisée à la diffusion
18
-
8/17/2019 Polos'Mak - Ukok ArtAs
16/17
Illustration non autorisée à la diffusion
ci-contre
:
Trident, Fer martelé incrusté d or
et
d argent,
en
partie polychrome
;
H. 0,502 m. xviie siècle
(?),
Tibet.
Musée Guimet,
Paris.
(Cf. Activités du musée
national
des Arts asiatiques -
Guimet, p.
126)
-
cl.
R.M.N.
- G. Vanneste
Tête au visage
souriant,
mingqi en terre cuite;
H.
0,26 m , l. 0,23 m.
Han postérieurs (25-221
après
J.-C),
Sichuan, Chine.
Musée Guimet,
Paris.
(Cf. Activités
du musée national
des
Arts
asiatiques
- Guimet, p. 129)cl.
R.M.N.
- M. Ravaux
-
8/17/2019 Polos'Mak - Ukok ArtAs
17/17
Illustration non autorisée à la diffusion
r
Six Gentilhommes
de
Badashanren.ouleau
à
suspendre,
.
0,80
m ,
l.
0,45
m
encre
sur
papier.
até
1694,
Chine.
usée
Guimet,
Paris
Cf.
Activités
du
musée
nationales
Arts
asiatiques
- Guimet,
p.
129)