Download - Rapport Avril 2015
RAPPORT D’ACTIVITÉ
2015
De nouvelles ambitions pour bâtir
l’avenir
Gro
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Avr
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15
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
2
SOMMAIRE
2 Un groupe structuré en filière
4 Profil
6 Entretien croisé avec
Xavier Beulin et Jean-Philippe Puig8
Gouvernance12
Décryptage financier de l’année13
Chiffres clés14
2015 en un coup d’œil
1 2 3ACTIVITÉS
58 Informations financières
INTRODUCTION STRATÉGIE
18 Les enjeux d’Avril
dans un monde en mutation20
Une nouvelle ambition stratégique22
Un groupe fort et compétitif sur ses marchés,
tourné vers ses clients24
Un groupe résolument international, à la conquête de nouveaux débouchés
26 L’innovation, moteur
de la création de valeur durable28
Les Hommes, mobilisés au service de l’ambition
d’Avril 2020
32 Sofiprotéol
36 Transformation végétale
40 Huiles & Condiments
44 Oléochimie
46 Nutrition animale
49 Biosécurité & Spécialités
nutritionnelles52
Transformation animale56
Avril Développement
Couverture : « Champs de colza dans la forêt de Brocéliande ».Nicolas Brugvin (Copeol), concours photo 2015.
PROFIL
11Créer durablement de la valeur dans les filières des huiles et protéines, contribuant ainsi à une meilleure alimentation des Hommes et à la préservation de la planète.
NOTRE MISSION
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
2
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
Un groupe structuré en filière de la
graine aux produits élaborés
Semences, phytos, biotechnologies, autres intrants et services
Protéochimie®
100 000 agriculteurs
Collecte de graines
Trituration
Protéines
Huiles
PROFIL
3
Intervention d’Avril (activités industrielles et/ou de financement)
Intervention de la société de financement et de développement, Sofiprotéol
Nutrition animale, biosécurité
Œufs & porcs
Génétique & santé animale, autres intrants
et services
Éleveurs
Lait, viandes
Volaille
Énergies renouvelables
Chimie renouvelable
Alimentation humaine
Avril, l’acteur industriel et financier des filières des huiles
et protéines
Avril est leader :• de la trituration de graines oléagineuses
en France, l’un des leaders en Europe,• de la production des huiles de table en France,
au Maroc et en Roumanie,• de la production de biodiesel à partir
d’oléagineux en Europe,• de la nutrition animale en France,
• de l’oléochimie en Europe,• de la production de glycérine végétale
dans le monde.
Fondé en 1983 à l’initiative du monde agricole pour offrir des débouchés durables aux filières des huiles et des protéines,
Avril est présent dans des secteurs aussi diversifiés que l’alimentation, la nutrition animale, les énergies et la chimie renouvelables.
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
4
6,1milliards d’euros
de chiffre d’affaires
7 200collaborateurs
21pays
En France, un ancrage territorial fort
15 implantations dans les filières végétales 44 implantations dans les filières animales
ÎLE DE LA RÉUNION
Implantations industrielles Bureaux de représentation
Répartition mondiale des effectifs en 2015
Un tiers du chiffre d’affaires réalisé à l’international en 2015
64 %14 %
7 %
6 % 6 %3 %
France Maroc Roumanie Belgique Europe Autres
5
PROFIL
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
6
2015 EST L’ANNÉE DU LANCEMENT D’AVRIL. QUEL BILAN UN AN APRÈS ?
Xavier Beulin : Je suis étonné de la vitesse à laquelle nous nous sommes approprié notre nouveau nom. Nous avons senti dans le Groupe un mou-vement d’appétence lié à la recherche d’une identité commune. Sur la gou-vernance et le pilotage du Groupe, nous avons très vite pris nos marques. Les personnalités externes qui ont rejoint le Conseil d’Administration ont apporté un regard complémentaire, à la fois qualitatif et distancié, notam-ment sur Avril 2020, notre nouveau plan stratégique.Jean-Philippe Puig : Nos mandants agricoles ont pris toute leur place dans la réflexion, avec un haut niveau de conseil et de vrais débats sur la stratégie à long terme. Nous avions à décider ensemble des métiers importants et des grandes orientations. Ce plan a été remarqua-blement porté par le monde agricole. Il s’agit vraiment d’une co-construction. C’est un changement fort pour Avril et un nouveau challenge : fonctionner de manière plus collégiale.
QUE RETENIR DE CETTE ANNÉE ?
X. B. : Tout d’abord, un contexte comme nous n’en avons jamais vu : l’effondre-ment du prix du pétrole et du cours des matières premières agricoles, une crise dans le monde de l’élevage qui révèle une vraie difficulté structurelle de la France avec un déficit de compétitivité par rapport à ses voisins européens.J.-P. P. : J’ajouterai la pression des GMS
Continuer à investir pour mieux
préparer l’avenir2015 est pour Avril une année de naissance
et de construction. Malgré un contexte particulièrement difficile, le Groupe résiste et se donne
de nouvelles ambitions stratégiques. Regard croisé de Xavier Beulin, Président d’Avril Gestion,
et Jean-Philippe Puig, Gérant de la SCA Avril.
Xavier Beulin
7
ENTRETIEN CROISÉ AVEC XAVIER BEULIN ET JEAN-PHILIPPE PUIG
sur les prix. Nous vivons un paradoxe : il est difficile de combiner une produc-tion qui répond à des critères de haut niveau en termes de qualité, de traça-bilité, avec un alignement systématique sur le moins-disant. La conjonction de tous ces facteurs a pesé sur plusieurs de nos métiers. Mais dans ce contexte particulièrement difficile, nous avons quelques sujets de satisfaction : notre performance est moins bonne qu’en 2014, mais grâce à tous nos efforts de réduction de coûts et d’intégration de nos activités depuis plusieurs années, nous résistons. Nous avons rarement investi autant, dans les outils industriels, dans les filières, et via Sofiprotéol. Nous préparons l’avenir.
QUELLES SONT LES RÉPONSES D’AVRIL FACE À LA CRISE DU MONDE AGRICOLE
FRANÇAIS ?
J.-P. P. : Quelques exemples : sur le marché des œufs, nous reconstrui-sons la filière en trouvant de nouveaux débouchés. Pour la première fois, nous avons exporté 60 millions d’œufs vers les États-Unis et le Mexique. Grâce au partenariat que nous venons de signer avec l’industriel allemand Tönnies, nous développons une offre 100 % porc fran-çais dans des GMS qui ne distribuaient que de la viande importée, et nous allons créer des emplois dans la filière. Troi-sième exemple : la création avec Fleury Michon d’une filière porc d’excellence dans laquelle notre partenaire s’engage pour une rémunération équitable sur l’ensemble de la chaîne, avec une réper-cussion positive sur les éleveurs. Nous
C’est parce que nous avons un modèle solide
et rentable que nous pouvons nous développer
à l’international et trouver de nouveaux
débouchés.
arrivons ainsi à créer véritablement de la valeur dans les filières, fidèles à notre mission.
2015 EST AUSSI L’ANNÉE DE NAISSANCE DE VOTRE NOUVEAU PLAN STRATÉGIQUE.
QU’EN ATTENDEZ-VOUS ?
X. B. : C’est la première fois que nous affirmons dans un plan stratégique notre volonté de développement inter-national, autrement que par opportu-nités. Nous avons aussi l’objectif de rééquilibrer à terme la valorisation des huiles végétales et celle des protéines, ce qui nous engage à prendre de nou-velles orientations. Le déficit en protéi- nes végétales de la planète d’ici une quinzaine d’années est encore très peu appréhendé. La protéine va devenir un sujet essentiel et elle est au cœur d’Avril 2020.J.-P. P. : Les lignes directrices sont simples. Il s’agit tout d’abord d’appro-fondir la relation avec nos clients dans tous nos métiers, afin de mieux valo-riser les atouts de notre organisation en filière et nos savoir-faire, et mieux prendre en compte leurs attentes. Dans les métiers de commodités, nous devons être les meilleurs en prix de revient. Nous devons continuer à développer les spécialités grâce à l’in-novation, avec un point fort sur la pro-téine. Enfin, nous devons accélérer à l’international et notre cible prioritaire est clairement l’Afrique. Nous avons un vrai devoir d’y développer notre modèle parce que nous pensons qu’il est de nature à aider la population du continent qui se chiffrera à 1,2 milliard
Jean-Philippe Puig
d’individus dans une vingtaine d’années. À nous de nous en donner les moyens.
LE 4E AXE STRATÉGIQUE D’AVRIL 2020 PARLE DES HOMMES…
X. B. : La dimension humaine de notre projet est fondamentale. Je suis conscient de notre exigence et fier de la mobilisation de nos équipes. Il y a beau-coup d’initiatives pour cultiver cette dimension groupe acquise avec Avril et qui se renforce avec le développement international. Il faut donner du sens, expliquer la stratégie, entretenir l’es-prit de conquête, encore plus dans les périodes difficiles.
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
8
Une gouvernance originale pour
un modèle unique
Une structure de gouvernance moderne et originaleLors de sa création début 2015, Avril s’est doté d’une nouvelle gouvernance et d’un statut de Société en commandite par actions (SCA). Cette structure permet de séparer le pouvoir des actionnaires (les associés commanditaires qui regroupent le FIDOP1 et la FOP2 ainsi que la Fondation Avril, reconnue d’utilité publique), de celui du gestionnaire (la société Avril Gestion, associé
7 DOMAINES D’ACTIVITÉS
TRANSFORMATION VÉGÉTALE
NUTRITION ANIMALE
BIOSÉCURITÉ ET SPÉCIALITÉS
NUTRITIONNELLES
TRANSFORMATION ANIMALE
OLÉOCHIMIEAVRIL
DÉVELOPPEMENT
TERRES UNIVIA FIDOP FOP
La gouvernance du groupe Avril répond à ses ambitions tout en perpétuant l’un de ses principes fondateurs : le réinvestissement
systématique de tous ses résultats dans le développement des filières.—
JEAN-PHILIPPE PUIGGérant de la SCA Avril
HUILE ET CONDIMENTS
9
GOUVERNANCE
Le Conseil d’administration
Xavier BEULINPrésident
Bernard DE VERNEUILMembre du bureau et administrateur de la FOP
Pierre PRINGUETVice-président du Conseil, Pernod Ricard
Arnaud ROUSSEAUVice-président de la FOP
Jean-Pierre DENISPrésident du Crédit Mutuel ARKÉA
et du Crédit Mutuel de Bretagne
Sylvie RUCARConsultante
Gérard TUBÉRYPrésident de la FOP
Anne LAUVERGEONPDG d’ALP Services et présidente de SIGFOX
Alain MIROTAncien Gérant de la société SIA4
commandité). Elle contribue à maintenir les actionnaires fondateurs du Groupe au cœur de sa stratégie de croissance. Les commanditaires exercent leur rôle à travers un Conseil de surveillance composé de huit membres dont deux représentants des collaborateurs du groupe Avril, élus par leurs pairs. Le Conseil de surveillance est présidé par Jacques Siret, également Président de Terres Univia3. Le Conseil d’administration de l’associé commandité, la société Avril
Gestion, nomme le gérant de la SCA et décide des grandes orientations stratégiques et financières du groupe Avril. Il se compose de neuf membres : quatre membres issus de la FOP, trois personnalités qualifiées et deux anciens dirigeants ou anciens mandataires sociaux du Groupe.
Une organisation plus agile En 2015, une réflexion a été engagée afin d’adapter l’organisation managériale aux
nouveaux défis du Groupe. Avril dispose désormais d’une organisation plus agile, résiliente et efficace, structurée autour de Sofiprotéol, société de financement et de développement, et de sept domaines d’activités (voir schéma p.8). 1 FIDOP : Fonds de développement interprofessionnel de la filière des oléagineux et protéagineux.
2 FOP : Fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux.
3 Terres Univia : Interprofession des oléagineux et protéagineux.
4 Société interoléagineuse d’assistance et de développement.
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
10
Directeur général délégué, en charge des engagements minoritaires de Sofiprotéol, de l’Engagement Durable,
de l’Innovation, des Fusions & Acquisitions, et de la Stratégie
Directeur général délégué, en charge des domaines Transformation végétale,
Huiles & Condiments, et Oléochimie
Directeur général délégué, en charge des domaines
Nutrition animale, Biosécurité & Spécialités nutritionnelles,
Transformation animale et Avril Développement
Un Comité exécutif élargi
Pour donner toute sa portée au nouveau plan stratégique Avril 2020 et accompagner l’évolution de l’organisation managériale, le Comité exécutif
se renforce, élargi aux principaux domaines d’activités du Groupe ainsi qu’à la Direction de l’innovation.
Michel BOUCLY
Jean-Philippe PUIG
Yves DELAINE Éric PHILIPPE
Gérant de la SCA Avril
11
Directeur du développement industriel et international.
Également en charge de l’excellence opérationnelle, de la sécurité, de l’assurance qualité, de l’environnement
et de la supply chain
Directeur général du domaine Nutrition animale
Directeur des ressources humaines, en charge de la santé,
la sûreté et du bien-être au travail. Supervise également la Direction
de la communication
Directeur général du domaine Oléochimie
Directeur administratif et financier. Supervise la Direction juridique et les Systèmes d’information
Directeur général du domaine
Transformation animale
GOUVERNANCE
Directeur Recherche & Innovation
Jean-François ROUS
Gabriel KRAPF Philippe LAMBLIN Aymeric MONGEAUD
Bernard MAHÉ Moussa NACIRI Yann RENOUVEL
Secrétaire général en charge des Affaires publiques et Relations
institutionnelles
Stéphane YRLÈS
Directeur général du domaine
Transformation végétale
Jean-Baptiste BACHELERIE
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
12
Décryptage financier de l’année
Première année de la concrétisation d’Avril, 2015 a été une année de construction et d’investissement dans la modernisation des outils et processus du Groupe. 2016 sera l’année de l’accélération de la transformation autour des orientations du plan stratégique Avril 2020.
AYMERIC MONGEAUD,Directeur administratif et financier
du groupe Avril, Directeur général délégué de Sofiprotéol
notable de la compétitivité des produc-tions françaises. Les marges de tritura-tion se sont également contractées, sous l’effet d’une récolte de colza et tourne-sol plus faible en 2015 et d’un environ-nement concurrentiel exacerbé par une offre abondante en soja. En dépit de cet environnement adverse, le Groupe a su résister, avec un EBITDA qui s’est élevé à 206 millions d’euros. La société de financement a su réali-ser sur ses deux métiers d’investisseur et de gestion financière de belles per-formances dans un environnement de marché incertain, en s’inscrivant dans une dynamique de rotation de son por-tefeuille tout en renforçant ses engage-ments dans la filière.
COMMENT EXPLIQUEZ-VOUS CES RÉSULTATS ?
Ils sont liés aux efforts et gains de pro-ductivité significatifs réalisés dans le cadre de la démarche d’excellence opé-rationnelle initiée en 2013. Ils confirment aussi la pertinence des choix straté-giques opérés, avec un business model qui évolue progressivement vers plus de spécialités, catalyseur d’innovation et de création de valeur. Une inflexion qui se traduit à travers trois orientations : la montée en puissance des produits de spécialité à vocation mondiale dans les domaines de l’oléochimie et de la biosé-curité et des spécialités nutritionnelles animales ; la consolidation et le recen-trage de nos positions, avec la cession d’activités à risque où nous n’intervenons pas en filière, comme nous l’avons fait pour le biodiesel en Italie ; la recherche
d’alliances stratégiques afin de conquérir ou reconquérir des parts de marché dans des environnements en tension, sur le modèle du partenariat conclu avec LDC en nutrition animale.
COMMENT ENVISAGEZ-VOUS 2016 ?
Le niveau d’endettement est resté faible comparativement à la taille du Groupe. Cette solidité financière nous permet de maintenir un niveau ambitieux d’in-vestissement, indispensable à la conso-lidation de notre modèle en filière et à la compétitivité de nos outils industriels. Sur ce plan, nous avons lancé en 2015 un important chantier de modernisation de nos infrastructures, process et systèmes d’informations, qui vise à conforter la construction du groupe Avril engagée en 2014. En 2016, nous allons accélérer notre transformation tout en gardant le cap. Nous allons poursuivre nos efforts d’excellence opérationnelle et mettre en œuvre les orientations du plan straté-gique Avril 2020, axé sur le développe-ment de nouveaux débouchés pour nos filières et la conquête de nouvelles géo-graphies. Le contexte actuel appelle à la prudence, mais nous restons plus que jamais confiants dans l’avenir.
QUELLE ANALYSE FAITES-VOUS DES PERFORMANCES DU GROUPE AVRIL ?
Le Groupe a dû faire face à une conjonc-tion de facteurs qui ont affecté presque toutes ses lignes de métier. La faiblesse des prix des matières premières, dou-blée d’une forte volatilité, a comprimé ses marges, pénalisant particulièrement le biodiesel. Les négociations avec la grande distribution, dans un contexte de concentration des centrales d’achats, n’ont pas permis de répercuter les hausses de prix. Les filières animales ont connu une situation très difficile, cumulant une crise sans précédent et un contexte géopolitique mondial défavo-rable, avec pour conséquence un recul
Chiffres clés
13
13,5 M€de résultat net
consolidé pro forma part du Groupe
1 826 M€de capitaux propres
6,1 Md€de chiffre d’affaires
206 M€d’EBITDA
186 M€d’investissements
en 2015 dont :
50 M€d’investissements industriels
dans les filières animales
37 M€d’investissements de Sofiprotéol, société
de financement et de développement
22 M€d’investissements consacrés
aux Systèmes d’information du Groupe
77 M€d’investissements industriels
dans les filières végétales
7 200collaborateurs
21pays
82sites industriels dans le monde dont :
29 dans les filières végétales 53 dans les filières animales
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
14
Avril et LDC finalisent leur projet d’alliance
2015 est l’année de la mise en œuvre d’une alliance signée à l’automne
2014 en vue de favoriser le développement d’une filière volaille française performante, à l’ambition
internationale. Elle se concrétise dès février 2015 par la cession à LDC des activités d’abattage
de volailles et de produits élaborés du groupe Avril. Illustration du rôle
actif joué par Avril dans la consolidation des filières au service
de la ferme France, cette alliance conforte les positions de Sanders
comme leader de la nutrition animale en France, et celles de LDC
comme acteur majeur de la volaille en Europe.
Sofiprotéol accompagne Terrena
dans la reprise de Doux
Le groupe coopératif Terrena, accompagné de Sofiprotéol au titre
d’actionnaire minoritaire, entre en négociations exclusives en vue
du rachat du groupe Doux, 3e acteur français de la volaille (marques Père Dodu et Doux).
Cette acquisition, finalisée en mars 2016, donne naissance à l’un des
cinq premiers volaillers européens. Par cet engagement, Sofiprotéol
confirme son engagement croissant dans la structuration
des filières agricoles.
FÉVRIER
MAI
2015 en un coup d’œil
Cette sélection de faits marquants illustre la permanence des fondamentaux du modèle Avril : bâtir des alliances fortes pour consolider les filières françaises, chercher de nouveaux
débouchés, miser sur la qualité pour se différencier, créer de la valeur et des emplois dans les territoires.
Denis Lambert, Président du groupe LDC, et Jean-Philippe Puig, Gérant de la SCA Avril
15
Une filière d’excellence pour le porc français
Créée conjointement par Avril (Abera et Sanders) pour l’amont et Fleury Michon pour la transformation et la
mise sur le marché, cette nouvelle filière donne naissance à une gamme de
charcuterie élaborée à partir de porcs nourris sans OGM et sans antibiotiques*.
À son lancement, 21 éleveurs partenaires de Sanders rejoignent
l’opération. Ils répondent à un cahier des charges très précis, défini dans
le cadre des filières d’excellence labellisées « Engagés dans l’élevage » de Sanders. Les exigences portent sur l’environnement, le bien-être animal,
et la qualité nutritionnelle des produits.
* Porcs nourris sans OGM, avec des céréales françaises et sans antibiotique après 42 jours d’âge.
Deux acquisitions pour accélérer le développement
international
Lesieur devient actionnaire majoritaire de la SPHB, leader du marché des huiles
alimentaires à la Réunion et acteur majeur du marché des sauces condimentaires et du ketchup.
Cette opération permettra à la filiale d’Avril de développer la présence de ses
produits sur les marchés d’Afrique de l’Est et de l’océan Indien. Par ailleurs,
le Groupe annonce l’acquisition du Britannique The Kerfoot Group, spécialisé dans le conditionnement et la distribution d’huiles destinées
aux industries alimentaire et cosmétique, ainsi qu’à la restauration hors domicile. Ce rachat ouvre la voie
à de nouveaux débouchés pour les huiles végétales produites par Saipol.
JUILLET – AOÛT
Nouvelle usine Lesieur à Bassens
Le 15 janvier 2016, Avril inaugure en présence du Premier ministre Manuel Valls une nouvelle usine
Lesieur pour l’embouteillage et le conditionnement des huiles
végétales à Bassens, près de Bordeaux, signant ainsi
la naissance du 1er site filière du Groupe. À cette occasion,
Avril s’engage auprès du gouvernement français pour l’accès à l’emploi dans les filières agroalimentaires.
JANVIER 2016
Avril s’allie avec Tönnies pour créer une filière porc
100 % française
Acteurs majeurs de la filière porc en Europe, le groupe Avril
et l’allemand Tönnies entrent en négociation exclusive pour créer
une société de production de produits élaborés issus de viande 100 %
française, destinés aux rayons frais des GMS. Baptisée « l’Alliance
des Viandes de France », cette coentreprise, opérationnelle
depuis avril 2016, est implantée à Vire dans le Calvados et doit permettre
la création de 60 emplois.
SEPTEMBRE
OCTOBRE
FAITS MARQUANTS
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
16
S T R
A T É
G I E
EN ROUTE
VERS AVRIL 2020
PROFIL
17
S T R
A T É
G I E
4 axes stratégiques :
AXE 1
Un groupe fort et compétitif sur ses marchés, tourné vers ses clients
AXE 2
Un groupe résolument international, à la conquête de nouveaux débouchés
AXE 3
L’innovation, moteur de la création de valeur durable
AXE 4
Les Hommes, mobilisés au service de l’ambition d’Avril 2020
Avril 2020 est le nouveau plan stratégique bâti en 2015 par l’ensemble des entités du Groupe avec la participation active
des agriculteurs de la FOP. Il se décline en 4 axes.
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
18
Les enjeux d’Avril dans un monde
en mutationContribuer à une meilleure alimentation
des Hommes et à la préservation de la planète… La vision prospective d’Avril est contenue
dans sa mission. Le Groupe a identifié trois enjeux clés pour demain auxquels il apporte des solutions
par son modèle original de filière.
À horizon 2030*, l’offre en huiles végétales, excédentaire
par rapport à la demande, répondra de manière satisfaisante
aux besoins de la planète en alimentation, énergies et chimie renouvelables. En revanche, sous l’effet
de la croissance démographique mondiale et de la demande
grandissante en produits d’origine animale, satisfaire les besoins en protéines végétales sera
plus difficile. L’un des grands défis d’Avril est de répondre à cet
enjeu. Par exemple, en travaillant à la valorisation des protéines
issues des graines oléagineuses et en continuant d’investir au
service de l’efficacité des filières.
SATISFAIRE LES BESOINS
EN PROTÉINES VÉGÉTALES
L’alimentation et les transports font partie des principales sources d’émission de gaz à effet de serre.
Très impliqué dans les filières agricoles et pionnier des
biocarburants, Avril entend jouer un rôle de premier plan pour
résoudre l’équation alimentation-climat et favoriser la transition
énergétique. Ces deux enjeux sont étroitement liés dans le modèle de développement en filière du Groupe : alors que la production
d’huile contribue au développement des énergies et de la chimie
renouvelables*, ses coproduits permettent de répondre à l’enjeu clé des protéines végétales dans
l’alimentation. À travers ce modèle si spécifique, Avril œuvre en synergie avec l’ensemble de ses partenaires au sein de la filière pour améliorer
continuellement les pratiques culturales, d’élevage et industrielles,
et pérenniser ainsi un modèle vertueux, porteur de solutions
concrètes pour l’avenir.
AGIR POUR LE CLIMAT ET
L’ENVIRONNEMENT Permettre l’accès à une alimentation de qualité au plus grand nombre est un enjeu fondamental pour
l’agriculture. Les consommateurs sont de plus en plus attentifs à la traçabilité, à l’origine des
produits et aux conditions d’élevage. Partant du principe que pour bien
nourrir les Hommes, il faut bien nourrir les animaux et prendre soin de leur santé, Avril s’appuie sur ses
savoir-faire dans les filières animales pour répondre à ces préoccupations.
C’est le sens des efforts entrepris par le Groupe pour structurer
des filières françaises d’excellence qui apportent aux consommateurs
toujours plus de garanties quant à la qualité et à l’origine des produits.
RÉPONDRE AUX ATTENTES DES
CONSOMMATEURS
* Étude BIPE et groupe Avril – 2014.
EN ROUTE VERS AVRIL 2020
Croissance de la demande alimentaire en huiles végétales et en protéines dans le monde à l’horizon 2030
Huiles végétales (en millions de tonnes)
300
250
200
150
100
50
2000 2010 2030
- 1 Mt - 1 %
+ 3 Mt + 2 %
+ 8 Mt + 3 %
500
400
300
200
100
2000 2010 2030
- 5 Mt - 3 %
+ 6 Mt + 2 %
- 58 Mt - 15 %
Tourteaux d’oléagineux (en millions de tonnes)
Nourrir 8,4 milliards d’individus en 2030
2030
Une demande mondiale en protéines végétales
en hausse de 43 % d’ici à 2030
+43 %
2010
Source : BIPE, d’après historiques FAO Source : BIPE, d’après historiques FAO
Demande Offre
2010
2030
L’Afrique : une population en croissance de 54 % d’ici à 2030,
pour atteindre 23 % de la population mondiale
19
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
20
Une nouvelle ambition stratégique
L’évolution de la vision prospective d’Avril se traduit en 2015 par une adaptation de son plan stratégique. Baptisé Avril 2020, le nouveau plan met l’accent sur deux cibles majeures pour mieux préparer l’avenir
de la filière : les protéines et l’Afrique.
DES AVANCÉES CAPITALES DEPUIS 2013
Le nouveau plan stratégique d’Avril est le résultat d’un travail de projection à 5 ans réalisé par l’ensemble des domaines d’activités du Groupe et par Sofiprotéol, société de financement et de dévelop-pement. Le monde agricole a participé activement à l’élaboration de ce plan, réaffirmant le rôle majeur des produc-teurs de la filière, à l ’initiative de la création du Groupe en 1983. Tout en s’inscrivant dans une vision à long terme des enjeux de la planète, Avril 2020 s’inscrit dans la continuité du plan pré-cédent, CAP 2018, qui a permis de réaliser des avancées capitales depuis son lancement en 2013 : une maîtrise opérationnelle accrue qui s’illustre à la fois par les progrès de la sécurité au travail (-57 % du taux d’accidents en 3 ans) et de la productivité ; un virage réussi vers des produits de spécialité à vocation mondiale, dans l’oléochimie, mais également dans les filières animales, avec la naissance du domaine Biosécurité & Spécialités nutritionnelles ; et enfin, la consolidation des filières animales fran-çaises, dans lesquelles Avril, par sa filiale Sofiprotéol, joue un rôle d’architecte par ses alliances stratégiques.
LES PROTÉINES ET L’AFRIQUE POUR PASSER À LA VITESSE SUPÉRIEURE
Avril 2020 s’inscrit dans une dynamique prospective qui doit permettre de conquérir de nouveaux débouchés à l’échelle mondiale. Le Groupe a l’ambi-tion de jouer un rôle de premier plan pour satisfaire les besoins de la planète
en protéines en valorisant la fraction protéique des graines comme il a su le faire dans le domaine des huiles. Son deuxième défi est géographique : répondre à la forte croissance de la demande alimentaire en Afrique, en y accélérant son développement par la structuration de filières performantes et durables, tournées vers l’alimentation vivrière locale.
RÉAFIRMER LE MODÈLE AVRIL
Ce nouveau plan tient compte également des mutations que connaissent les mar-chés sur lesquels Avril opère, de plus en plus volatils, et des enjeux de compétitivité des filières françaises, notamment ani-males. Il s’agit donc d’accélérer ce qui a été enclenché, en renforçant les efforts de productivité, en allant chercher la crois-sance à l’international et en continuant à développer les métiers à forte valeur ajoutée portés par l’innovation. Avril n’est pas un groupe comme les autres. Dans cette période de défis et de transforma-tion, son modèle unique lui donne une grande force. Son engagement durable est inscrit dans sa mission et le réinvestis-sement de tous ses résultats dans le développement des filières en est un signe fort et différenciant. Sa nouvelle gouver-nance lui donne la capacité de mener une stratégie de long terme bâtie sur la pros-pective. Enfin, son organisation lui permet de jouer un rôle déterminant dans la struc-turation des filières, avec une capacité à consolider les filières de l’aval à l’amont, pour promouvoir une agriculture qui réponde aux attentes et aux besoins des marchés et des consommateurs.
Dans un environnement adverse, nous avons réussi l’exercice de nous projeter à 5 ans au service de notre
mission. Nous sommes confiants et déterminés.
Nous savons sur quoi nous pouvons nous appuyer
pour réussir.
MICHEL BOUCLY Directeur général délégué, en charge
des engagements minoritaires de Sofiprotéol, de l’Engagement Durable, de l’Innovation,
des Fusions & Acquisitions, et de la Stratégie
EN ROUTE VERS AVRIL 2020
L’œil de l’amont agricoleLe collège des producteurs, à travers une cellule de réflexion dédiée, a été très impliqué dans les débats d’Avril 2020. Les échanges ont porté à la fois sur les orientations stratégiques et la définition des objectifs financiers par domaine. Notamment sur l’équilibre à trouver en permanence entre l’exigence de résultat et la proximité des métiers avec le monde agricole. Nous avons également participé au choix des priorités d’investissement de Sofiprotéol afin que les enjeux de compétitivité de l’amont agricole soient bien pris en compte. Je peux dire
que ce plan stratégique est imprégné des orientations du monde agricole, y compris dans sa dimension internationale qui vient conforter l’avenir du Groupe et lui permet de continuer à investir.
Avril a un rôle structurant, créateur de compétitivité pour l’agriculture, en France et ailleurs. C’est l’une des solutions à la crise que nous traversons. En montrant que nos productions contribuent à répondre à des enjeux mondiaux, Avril donne du sens et de la fierté au monde agricole.
Le développement durable fait partie des fondements d’Avril. Il est inscrit au centre de sa mission et se traduit par l’engagement sans faille du Groupe auprès de l’ensemble des maillons des filières agricoles et agroalimentaires. Avril a su tisser des liens étroits avec tous les acteurs de ces filières – producteurs agricoles, éleveurs, chercheurs, investisseurs. Avec eux, il contribue activement à la mise en œuvre
de démarches de progrès créatrices de valeur, qui apportent des réponses concrètes aux enjeux sociétaux, économiques et environnementaux liés au développement des filières dans les territoires. À travers Avril 2020, le Groupe réaffirme ses engagements et en étend la portée.
GÉRARD TUBÉRY Président de la FOP
Le développement durable, levier de la pérennité d’Avril
KRISTELL GUIZOUARN Directrice du
développement durable
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AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
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AXE STRATÉGIQUE 1
UNE NÉCESSAIRE DIMINUTION DES COÛTS
Les enjeux de compétitivité sont au cœur de la stratégie d’Avril dont la mission est de créer de la valeur au sein des filières. Dans un environnement économique difficile, où la baisse du prix du pétrole impacte de plein fouet l’un des principaux métiers du Groupe – le biodiesel – et où l’élevage français connaî t une situation de détresse sans précédent, Avril poursuit l’amélio-ration continue de ses coûts. L’objectif : préserver la rentabilité et la pérennité de ses activités, notamment sur les métiers de commodités. En 2015, la démarche d’excellence opérationnelle et stratégique (EOS), qui a déjà permis de faire gagner près de 50 millions d’euros depuis sa mise en place en 2013, franchit de nouvelles étapes (voir ci-contre).
CONTINUER À INVESTIR POUR GAGNER EN PERFORMANCE
Entre 2013 et 2015, Avril a réalisé des investissements records de 550 millions d’euros dont les trois quarts pour déve-lopper ses outils industriels. De son côté, Sofiprotéol a investi 124 millions d’euros en 3 ans pour accompagner sur le long terme la consolidation des entreprises des filières agricoles et agroalimentaires françaises. Malgré les difficultés, conti-nuer à investir est le mot d’ordre dans tous les métiers d’Avril. En 2015, près de 140 millions d’euros ont à nouveau été engagés et des réalisations majeures ont vu le jour, à l’instar de la chaudière
biomasse accompagnant la nouvelle unité d’estérification de Sète (Hérault), l’usine d’aliments pour le bétail de Sim Sanders en Algérie, les dernières instal-lations industrielles de Lesieur Cristal au Maroc pour la marque de savon Taous, sans oublier la nouvelle usine Lesieur de Bassens près de Bordeaux, totalement opérationnelle depuis juillet 2015.
INTÉGRER LA DIMENSION CLIENT À TOUTES LES ÉTAPES DE LA FILIÈRE
Approfondir la connaissance de ses clients dans chaque métier et la conso-lider à l’échelle du Groupe sont des priorités pour Avril. Avec un double objectif : mieux valoriser les bénéfices de son organisation en filières et réper-cuter les attentes des clients finaux sur l’amont pour produire mieux et plus juste. L’ambition d’Avril est également d’enrichir son portefeuille de clients industriels et d’en faire un axe de déve-loppement. Avec le rachat du Britannique The Kerfoot Group, le Groupe crée un nouvel axe de commercialisation des huiles raffinées vers les marchés cosmé-tique et agroalimentaire en synergie avec Lesieur Solutions Industries. Enfin, la création de valeur passe aussi par une différenciation perceptible par le consommateur. C’est la mission des filières françaises d’excellence mises en place par Avril avec des partenaires comme Fleury Michon ou McDonald’s.
Renforcer la culture client, développer les réseaux commerciaux, accroître la compétitivité des outils industriels en capitalisant sur les savoir-faire du Groupe en matière d’excellence opérationnelle, mais aussi œuvrer au développement des filières grâce aux investissements de Sofiprotéol, société de financement et de développement, sont autant de leviers devant permettre à Avril de conforter son leadership en France, socle de la conquête de l’international.
Un Groupe fort et compétitif
sur ses marchés, tourné vers ses clients
EN ROUTE VERS AVRIL 2020
L’excellence opérationnelle ne s’arrête jamais
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La sécurité reste pour Avril une priorité absolue. Entre 2013 et 2015, le nombre d’accidents a reculé de 57 %, une performance
portée par une démarche de progrès baptisée « EOS Sécurité », qui vise l’objectif du zéro accident dans toutes les activités du Groupe. Trois autres leviers EOS sont actionnés avec succès.
Tout en continuant à mutualiser ses achats (plus de 20 millions d’euros d’économies réalisées en 2015), Avril met en place un processus de Supplier Relationship Management*(SRM) pour
renforcer les liens avec ses fournisseurs stratégiques. En matière de performance industrielle, plus de 200 projets sont lancés, générant 8,5 millions d’euros de valeur ajoutée. Parmi eux, le programme Eggxcellence a contribué à un gain
de productivité des lignes de conditionnement d’œufs de plus d’1 million d’euros. Les méthodes de management de la performance sont désormais déployées dans toutes
les usines et une roadmap permettra à chaque unité de s’autoévaluer. Enfin, en termes de performance énergétique,
l’ensemble des usines du Groupe devraient, en 2016, obtenir la certification ISO 50001.* Gestion de la Relation Fournisseurs.
Notre challenge est la consolidation du programme EOS, avec l’intégration en 2016 de la logistique et de la qualité,
pour aligner le Groupe sur les meilleurs standards mondiaux.
— GABRIEL KRAPF
Directeur du développement industriel et international
La performance énergétique comme illustration de l’excellence opérationnelle. Ici : à Sète, les coques de tournesol de Bassens fournissent l’énergie nécessaire au fonctionnement de l’usine Saipol.
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AXE STRATÉGIQUE 2
UNE STRATÉGIE D’INTERNATIONALISATION EN FILIÈRE
Avec Avril 2020, le Groupe pose les bases d’une nouvelle dynamique d’im-plantation mondiale. L’ambition est de transposer le modèle de filière à l’inter-national, à l’image de ce qui existe déjà en Roumanie avec Expur et au Maroc avec Lesieur Cristal. Sur le marché marocain, Avril contribue à la structu-ration de la f ilière oléagineuse en s’engageant au titre du Plan Maroc Vert, un plan qui monte en maturité en 2015, avec une production de 9 000 tonnes d’olives (+ 50 %) et de 25 000 tonnes de tournesol (+ 80 %). L’objectif d’Avril est d’étendre la portée de ce travail à l’Afrique subsaharienne (voir ci-contre). Dans d’autres pays du Maghreb, la consolidation est déjà en marche. En Algérie, Sim Sanders inaugure une nou-velle usine d’aliments pour le bétail et le Groupe projette de construire une usine de mayonnaise avec Lesieur. En Tunisie, le Groupe, qui possède déjà une activité de conditionnement d’huiles, ambitionne de se développer plus en amont.
PLUS DE DÉBOUCHÉS POUR LES PRODUITS ET SERVICES
L’internationalisation d’Avril rime aussi avec la progression de son savoir-faire dans les métiers de spécialités. Comme pour le domaine Oléochimie qui déve-loppe des produits à forte valeur ajoutée, Avril valorise son expertise en zootechnie et en nutrition animale à l ’international. C’est la vocation du domaine Biosécurité & Spécialités nutri-
tionnelles qui accélère son déploiement hors d’Europe avec des implantations au Brésil, en Turquie, au Vietnam et des alliances en Chine, au Sénégal et au Cameroun. Dans la même logique, Saipol crée une nouvelle activité avec Kerfoot pour les huiles végétales à destination de clients industriels internationaux (voir p. 37). Déjà très exportateur, Avril renforce également le rayonnement de ses produits finis. En reprenant la SPHB, leader du marché des huiles alimentaires à la Réunion, Lesieur compte développer sa présence sur les marchés d’Afrique de l’Est et de l’océan Indien.
UN NOUVEL ÉLAN ET UNE ORGANISATION ADAPTÉE
Pour accélérer, Avril se dote d’une orga-nisation adaptée à ses nouvel les ambitions géographiques. À partir de son ancrage français et européen, l’objectif est d’asseoir des bases de développe-ment sur trois grandes zones : l’Afrique, l’Amérique du Nord et l’Asie. Dans cha-cune de ces zones, Avril a la volonté claire de conquérir de nouveaux débouchés comme en Amérique du Nord par exemple pour la commercialisation d’huile d’olive marocaine.
Accélérer le développement international du Groupe est une condition pour saisir de nouveaux relais de croissance. Avril entend investir dans les filières oléagineuses africaines pour répondre à l’explosion de la demande alimentaire locale et développer les métiers de spécialités à vocation mondiale (l’Oléochimie, la Biosécurité et les Spécialités nutritionnelles animales).
Un Groupe résolument international,
à la conquête de nouveaux débouchés
EN ROUTE VERS AVRIL 2020
Cap sur l’Afrique
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L’explosion démographique en Afrique devrait générer une très forte demande alimentaire. À titre d’exemple, en 2020,
le Nigeria enregistrera plus de naissances que la Chine. Pour y répondre, Avril investit en Afrique subsaharienne
pour développer des activités liées à l’alimentation, comme il le fait déjà avec succès au Maroc autour de l’huile d’olive et de tournesol, et commence à le faire au Sénégal
autour de l’arachide en liaison avec l’interprofession. Objectif : redynamiser les filières oléagineuses locales,
en apportant aux agriculteurs des technologies et bonnes pratiques leur permettant d’accroître les rendements.
Après une première étape d’exploration en 2015, 2016 sera l’année des décisions stratégiques : quelles géographies, quels produits, avec quels partenaires. Le Groupe estime
qu’en 2020 l’Afrique représentera environ 30 % de son effectif mondial (attendu à 10 000 personnes), contre 15 %
actuellement. Des opérations de croissance externe ou alliances devraient lui permettre de réaliser cet important bon en avant.
Le Maroc constitue pour Avril une porte d’entrée vers l’Afrique subsaharienne. La réussite du projet engagé avec le Royaume marocain pour la relance de la culture
du tournesol illustre parfaitement les atouts du modèle Avril, avec des surfaces qui se développent et un prix garanti aux producteurs. Dans la lignée de ce succès,
Avril entend contribuer à redynamiser les filières oléagineuses africaines.
— YVES DELAINE
Directeur général délégué, en charge des domaines Transformation végétale,
Huiles & Condiments, et Oléochimie
À travers Lesieur Cristal, Avril est l’un des premiers agrégateurs dans la filière oléicole au Maroc. Ici : les plantations d’oliviers d’El Kelaâ des Sraghna.
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AXE STRATÉGIQUE 3
LE TOURNANT DES PROTÉINES
2015 est la première année de concréti-sation des travaux menés par Avril dans le nouveau domaine des protéines avec la mise au point d’un ensemble de tech-nologies de fractionnement à partir de la graine et du tourteau. L’objectif : produire des concentrés (à 60 % de protéines) et des isolats (à 90 %) à base de colza et de tournesol, pour élaborer des produits de spécialités à destination de différents types de marchés. Les concentrés, d’une composition optimale en acides aminés, apportent des solutions pour la nutrition animale. Matière de base de l’aquaculture, ils peuvent aussi se substituer au soja pour l ’alimentation des jeunes animaux. En alimentation humaine, le programme Avalon, lauréat du Concours mondial d’innovation, permettra de proposer des isolats et dérivés pour développer des aliments à base de protéines végétales autres que le soja. Troisième application : la protéochimie®, un métier prometteur pour Avril (voir ci-contre).
UNE RID 1 RENFORCÉE DANS LES MÉTIERS DE SPÉCIALITÉS
La recherche est la colonne vertébrale du développement des métiers de spé-cialités, à l’image de l’oléochimie qui poursuit ses investissements dans les biotechnologies industrielles. À Venette (Oise), les premiers produits issus de ces procédés sortent des laboratoires. En nutrition animale et amélioration des pratiques d’élevage, l’innovation fera la différence à l’international. La recherche est au centre du domaine Biosécurité &
Spécialités nutritionnelles avec une équipe qui doit doubler d’ici 2020 et des projets d’innovations très ambitieux. Des synergies se mettent en place avec la chimie du végétal pour développer pro-duits de biosécurité et micro-organismes à visée préventive.
UN ENGAGEMENT RENOUVELÉ AU PROFIT DE L’INNOVATION
Pour faire avancer la science, Avril s’im-plique dans des innovations de rupture à travers des plateformes partenaires. Le projet BioTfuel vise à produire une nouvelle génération de biocarburants à partir de différents types de biomasse. 2015 est l’année du démarrage de la construction des deux démonstrateurs dédiés au traitement de la biomasse. La mise en service de ces unités pré- industrielles est prévue pour fin 2016. L’Institut de la Transition Énergétique (ITE) P.I.V.E.R.T.2 poursuit ses travaux de construction de la bioraffinerie du futur avec la naissance de plusieurs ateliers pilotes au sein du Biogis Center. Par ailleurs, Sofiprotéol continue à soutenir activement la recherche au service de la filière. Le fonds de capital-risque CapAgro Innovation compte déjà 11 investissements à son actif. Et début 2016, Sofiprotéol a signé, dans le cadre de la gestion du fonds interprofes-sionnel FASO3, un accord avec Dow AgroSciences pour développer un colza enrichi en protéines. 1 RID : Recherche, innovation, développement.2 P.I.V.E.R.T. : Picardie Innovations Végétales,
Enseignements et Recherches Technologiques.3 FASO : Fonds d’action stratégique des oléagineux et protéagineux.
Il s’agit d’un levier essentiel pour développer de nouveaux métiers et débouchés. Par l’innovation, Avril entend notamment mieux valoriser la fraction protéique des graines et renforcer la part des produits de spécialités à forte valeur ajoutée. Le Groupe s’engage aussi à continuer à soutenir la recherche en investissant dans l’amont agricole au travers de Sofiprotéol.
L’innovation, moteur de la création
de valeur durable
5 principaux centres de RID1
en France, au Maroc et en Malaisie
15 brevets déposés chaque année
Naissance d’un nouveau métier : la protéochimie®
Au cours de ses travaux, la RID d’Avril a mis en évidence les qualités applicatives des protéines de colza comme additifs
dans les résines des panneaux de particules de bois. Pour fabriquer cet additif, le Groupe a créé une coentreprise avec la start-up israélienne Biopolymer Technologies (BPT).
Cet additif très innovant apporte plusieurs bénéfices aux clients industriels de cette filière : il permet d’utiliser moins de résine pour une performance équivalente, de substituer les résines actuelles par des résines moins toxiques, et enfin d’optimiser
leur diffusion, engendrant ainsi un gain de productivité de 20 %. Avril poursuit également ses recherches sur la fraction ligneuse
du tourteau pour développer des applications dans les colles à bois et le renfort des matériaux. Grâce à ce nouveau
savoir-faire, le Groupe développera dans un proche avenir des solutions biosourcées pour l’industrie du bois, un marché
mondial de niche, fortement contributeur de valeur.
2015 est une année clé pour les protéines : nous concrétisons les premiers projets de valorisation de la fraction protéique
des graines oléagineuses. Cette « débanalisation » du tourteau ouvre la voie à de nombreuses applications.
— JEAN-FRANÇOIS ROUS
Directeur Recherche & Innovation
La recherche est la colonne vertébrale du développement des métiers de spécialités. Ici : une collaboratrice du laboratoire Oleon d’Ertvelde, en Belgique.
EN ROUTE VERS AVRIL 2020
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AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
AXE STRATÉGIQUE 4
Les Hommes, mobilisés au service
de l’ambition d’Avril 2020
LA DÉFINITION D’UNE IDENTITÉ MANAGÉRIALE
En réponse aux enjeux de transforma-t ion du Groupe, la Direct ion des ressources humaines a piloté un pro-gramme de management ambitieux, baptisé « Manager@Avril ». Son ambi-tion : fédérer les 950 managers du Groupe, tous ambassadeurs de la réus-site d’Avril 2020, autour de ses valeurs et de ses priorités. Des séminaires ont permis à chacun d’exprimer ses attentes et ses besoins, et de contribuer à façon-ner les missions et objectifs propres aux managers d’Avril. Quatre missions cen-tra les s tructurent la démarche : améliorer la santé et la sécurité au travail, développer la culture de l’excel-lence, mobiliser et faire grandir ses collaborateurs, favoriser l’initiative et la créativité. La définition de l’identité managériale marque le premier jalon de la Avril Academy, « université » qui regroupera progressivement tous les dispositifs de formation existants, constituant un vecteur efficace de dif-fusion de la culture et des savoirs du Groupe.
LE DIALOGUE POUR MIEUX CONSTRUIRE ENSEMBLE
Deux engagements majeurs ont été pris à l’échelle du Groupe. Ils contribuent à renforcer la cohésion et l’adhésion de tous à la stratégie. En France, depuis cette année, deux représentants des collabo-rateurs participent aux décisions du Conseil de surveillance. La Direction a souhaité qu’ils soient élus par leurs pairs.
60 % des collaborateurs français ont participé au vote. Un comité d’entreprise européen a également été créé. Il est composé de représentants venant de six pays d’Europe ainsi que de membres observateurs marocains, réunis pour leur première réunion en juin 2016.
DES CHANTIERS FÉDÉRATEURS
La santé et la sécurité restent la priorité numéro un. Grâce à l’amplification des dispositifs existants (visites sécurité ter-rain, challenge interne santé-sécurité) et, depuis 2015, à l’intégration d’un objectif sécurité dans la mission des managers, les taux de fréquence des accidents (TF2) ont poursuivi leur baisse : ils ont reculé de 57 % en trois ans, en ligne avec l’objectif de 20 % de diminution annuelle. Autre chantier majeur, la mobilité des talents, creuset pour accélérer les parcours, a progressé dans l’ensemble du Groupe et concerne cette année plusieurs dizaines de collabo-rateurs. Une dynamique qu’illustre également la montée en puissance du site carrières d’Avril1, avec plus de 500 offres d’emploi en 2015. La mobilisation autour de la diversité s’est poursuivie. Début 2016, lors de l’inauguration de l’usine Lesieur de Bassens, Avril a signé avec l’État une convention de partenariat dans le cadre de la charte Entreprises et Quartiers. À l’horizon 2018, le Groupe s’engage ainsi à accueillir 400 jeunes en alternance (contre 153 en 2014) et au moins 6 % de salariés en situation de handicap au sein de la totalité de ses sites, en France comme à l’international.
1 http://carrieres.groupeavril.com/
Avril 2020 est un projet collectif. Celui de 7 200 collaborateurs qui, aux côtés des partenaires du Groupe (producteurs agricoles, éleveurs, chercheurs, investisseurs), contribuent à bâtir des filières d’excellence au service de la ferme France. Poursuivant la dynamique impulsée avec la consolidation du Groupe, la Direction des ressources humaines se mobilise pour renforcer l’implication de l’ensemble des collaborateurs au service du modèle Avril et déploie des chantiers inédits, innovants et porteurs de changements forts.
EN ROUTE VERS AVRIL 2020
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À la rencontre des « visages d’Avril »
L’identité du Groupe s’affirme. Les bases sont posées et la dynamique enclenchée. Nous accélérons maintenant la convergence des pratiques
et la transversalité à tous les niveaux, pour renforcer l’engagement collectif et faire de chacun un acteur de la réussite d’Avril 2020.
Les RH sont moteurs de cette transformation.
— PHILIPPE LAMBLIN
Directeur des ressources humaines, en charge de la santé, de la sûreté et du bien-être au travail, et de la communication
En 2015, une campagne de recrutement a été réalisée pour illustrer la nouvelle identité du groupe Avril, dans toute
sa diversité. Pour incarner ce nouveau visage, la Direction des ressources humaines a sollicité 19 collaborateurs,
représentatifs des différents métiers et fonctions du Groupe. Parmi eux, Andrea, opératrice chez Matines, Sofie,
technicienne laboratoire chez Oleon ou encore Maxime, technico-commercial chez Sanders. Des clips vidéo, réalisés sur la base de leurs témoignages, sont accessibles sur le site
web du groupe Avril. Ce projet fédérateur traduit bien la vision du Groupe : les collaborateurs sont le socle de sa réussite. Un fonds d’actionnariat salarié leur sera ouvert en 2016.
Les collaborateurs, socle de la réussite d’Avril. Ici : Maxime, technico-commercial ruminant chez Sanders Ouest.
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A C T
I V I
T É S
PANORAMA
DES ACTIVITÉS
PROFIL
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A C T
I V I
T É S
Sofiprotéol, société de financement et de développement
01 Transformation végétale
02 Huiles & Condiments
03 Oléochimie
04 Nutrition animale
05 Biosécurité & Spécialités nutritionnelles
06 Transformation animale
07 Avril Développement
Les activités d’Avril s’organisent autour de ses deux métiers complémentaires : un métier d’investissement
et de développement avec Sofiprotéol, et un métier industriel structuré en 7 domaines d’activité. Une organisation simplifiée
pour gagner en réactivité.
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
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Sofiprotéol, un modèle gagnant
pour la ferme FranceSofiprotéol soutient la création de valeur au profit de la ferme France et de l’ensemble de ses acteurs.
En 2015, forte de son nouveau cadre d’organisation, elle enrichit sa capacité d’investissement et élargit son champ d’expertise, au service du développement des filières agricoles
et agroalimentaires, de l’amont à l’aval.
Fidèle à ses valeurs et métiers d’origine,
Sofiprotéol porte un modèle économique unique,
reposant sur des investissements durables, responsables et d’intérêt général. En créant des
partenariats de confiance, nous parvenons à créer de la valeur au service
de chacun de nos partenaires et de l’ensemble
des filières agricoles.
MICHEL BOUCLY Directeur général délégué
de Sofiprotéol
Ancrée sur de nouvelles bases avec une dynamique
propre, Sofiprotéol a poursuivi ses missions au
service de l’agriculture, avec pour ambition de trouver
de nouveaux débouchés aux productions nationales, de construire des filières fortes
et d’encourager l’innovation. Avril 2020 donne un nouvel
élan à nos engagements, avec un premier pas réalisé
dans les ingrédients.
CLAIRE MAINGON Directrice d’investissement,
adjointe au directeur des engagements
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UNE DYNAMIQUE AMPLIFIÉE
Depuis 30 ans, Sofiprotéol, société de financement et de développement, accompagne les entreprises du secteur agricole et agroalimentaire par le biais de prises de participations minoritaires et de prêts. L’objectif est de soutenir leur croissance à long terme et de pérenniser les filières nationales. Cette mission d’intérêt géné-ral a été réaffirmée en 2015, en ligne avec la nouvelle gouvernance du groupe Avril : l’activité s’est dotée d’un nouveau cadre d’organisation et de moyens accrus, avec une dotation en fonds propres portée à 330 millions d’euros. Cette nouvelle configuration octroie à Sofiprotéol une plus grande marge de manœuvre et une meilleure lisibilité sur les marchés, confortant sa position d’acteur moteur du développement des filières nationales, aux côtés de ses par-tenaires interprofessionnels.
UN RÔLE GRANDISSANT DANS LA CONSOLIDATION DES FILIÈRES
NATIONALES
Conformément à ses prévisions, Sofi-protéol a investi 36 millions d’euros en 2015. Conciliant vision à long terme et création de valeur, la société a orienté ses soutiens vers la consolidation des filières agricoles et agroalimentaires, cœur de son modèle économique. Elle a, sur le modèle du colza et tournesol, orchestré la relance d’une filière fran-çaise de soja non-OGM, durable et compétitive. Semenciers, organismes
stockeurs et industriels se sont ainsi rassemblés autour d’une démarche collective visant à garantir des débou-chés pérennes aux agriculteurs et permettre le financement d’outils de transformation dans lesquels plus de 120 000 tonnes de soja devraient être valorisées d’ici la fin 2016.Sofiprotéol a aussi poursuivi sa stratégie d’alliances en faveur de la consolidation des filières animales nationales (voir encadrés pages 34-35) : en accompa-gnant la reprise du volailler Doux par Terrena ; en développant, avec Hendrix Genetics, leader en sélection animale multi-espèce, de nouvelles synergies, à l’image du travail prometteur sur la dinde initié avec Sanders, MiXscience et Ceva Santé Animale, spécialiste des vaccins aviaires. Également très investie dans le soutien à l’innovation, Sofiprotéol a appuyé des projets de R&D diversifiés, en lien avec le FASO1. En 2015, un tiers des finance-ments de ce fonds a ainsi été consacré à l ’amont agricole, en particulier la recherche semencière, permettant de conduire des travaux très innovants, comme le génotypage du tournesol, première mondiale obtenue à Toulouse, en collaboration avec l’Inra, et le déve-loppement d ’un colza enr ichi en protéines non-OGM, avec un accord exclusif conclu par Sofiprotéol avec Dow AgroSciences. Sofiprotéol a, par ailleurs, poursuivi son partenariat avec CapAgro Innovation, le premier fonds de capital-risque en France dédié au secteur agricole, qui a permis de soutenir depuis sa création 11 start-up innovantes.
UNE ACCÉLÉRATION DES ENGAGEMENTS
Dans le cadre du plan stratégique Avril 2020, Sofiprotéol va accroître ses enga-gements. La filiale du groupe Avril en charge des participations minoritaires s’est fixé comme objectif d’atteindre un volume d’investissement de 250 millions d’euros a minima sur la durée de son prochain plan (2016-2020) 2, contre 215 réalisés sur le précédent (2011-2015). Son champ d’intervention s’est, par ailleurs, ouvert à de nouveaux secteurs d’activi-tés, dans le prolongement des filières agricoles françaises. Sofiprotéol a défini trois domaines d’intervention à privilégier dans les prochaines années :- l ’amont agricole, et notamment le soutien au développement d’outils d’aide à la décision, pour permettre aux agri-culteurs de produire de manière plus efficace et compétitive ; - les ingrédients, domaine qui fait écho à l’orientation protéines végétales prise par le groupe Avril, sur lequel Sofiprotéol s’est positionné dès 2015 avec deux prises de participation : la première dans Solina, leader européen de solutions sur mesure à base d’ingrédients pour l’industrie agroalimentaire, et la seconde dans Inveja, en collaboration avec le groupe coopé-ratif Terrena (voir encadré page 35).- la filière laitière, première consommatrice des tourteaux de colza, dont la demande va inévitablement être appelée à croître. Un choix stratégique qui s’inscrit, là encore, dans une logique d’investissement à long terme, pour consolider la filière lai-tière française, en pleine mutation.
PANORAMA DES ACTIVITÉS
Une équipe à l’écoute de ses partenaires.
1 Fonds d’action stratégique des oléagineux et protéagineux 2 Hors projets financés par le FASO.
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SofiprotéolFaits et chiffres clés
CapAgro Innovation, un succès prometteur
Sofiprotéol est l’un des partenaires fondateurs de CapAgro Innovation, le premier fonds de capital-risque en France dédié au financement
de start-up innovantes dans le secteur agricole, l’alimentation, la chimie et les énergies renouvelables. Lancé en avril 2014, le fonds a vu sa dotation portée
de 37 à près de 60 millions d’euros, grâce à l’entrée de nouveaux souscripteurs comme la coopérative Terrena ou le
groupe Bel, et reçu plus de 300 dossiers d’entreprises candidates. Depuis sa
création, il a réalisé 11 investissements, un chiffre bien supérieur à l’objectif initial
de trois à quatre dossiers financés chaque année. Parmi les sociétés
retenues figurent par exemple Force-A, inventeur d’outils de diagnostic précoce pour l’agriculture de précision, Vitamfero spécialisé dans les traitements innovants des maladies infectieuses et parasitaires
dans le secteur de la santé vétérinaire ou encore Naïo Technologies, fabricant de robots à destination des agriculteurs,
pour une rentabilité et un confort de travail accrus.
Doux, la constitution d’un « champion » national
de la volaille
Sofiprotéol appuie les entreprises identifiées comme structurantes
pour les filières agricoles stratégiques en montant des alliances pour en faire
des leaders performants, dans des environnements compétitifs accrus.
Elle a ainsi accompagné au titre d’actionnaire minoritaire le groupe
coopératif Terrena, propriétaire de Gastronome, dans la reprise
du volailler Doux, dont l’accord a été finalisé en mars 2016. Le groupe constitué consolide sa place de
numéro deux sur le marché français de la volaille. Son ambition est de
conforter le travail de redressement initié par Doux depuis 2012 et
de contribuer à la consolidation d’un leader national compétitif à l’export
et créateur de valeur pour les éleveurs français.
Plus de
100 entreprises accompagnées
80 000 emplois concernés
330 M€ de fonds propres
250 M€ d’investissements
à horizon 2020
50 participations
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Inveja : un 1er investissement dans
les ingrédients alimentaires issus des protéines végétales
Sofiprotéol a pris une participation minoritaire dans le capital d’Inveja,
entreprise spécialisée dans la conception, la production et la commercialisation
d’ingrédients alimentaires issus des protéines végétales (lupin)
et des céréales, destinés aux industriels de la biscuiterie, viennoiserie
et pâtisserie. Dans ce partenariat, la filiale s’associe au groupe coopératif Terrena,
acteur impliqué de longue date dans le secteur des ingrédients, qui partage
sa vision concernant le développement des protéines végétales. Objectif : favoriser l’émergence d’un acteur
significatif sur le marché européen des ingrédients à horizon 2025.
Hendrix Genetics : favoriser les synergies
entre les acteurs des productions animales
Entreprise familiale, Hendrix Genetics est devenu un leader mondial de la sélection animale. Entrée
au capital de l’entreprise en 2008, Sofiprotéol a accompagné les grandes
étapes de son développement, à l’instar de la reprise en 2011 du groupe Grelier, leader de la filière dinde. En 2015, après la cession d’une partie de sa participation
pour favoriser l’entrée de nouveaux actionnaires, Sofiprotéol a complété
sa participation résiduelle par un nouveau prêt devant ouvrir la voie
à de nouvelles opportunités de croissances. Un choix qui traduit sa volonté de s’inscrire à long terme
dans ce domaine porteur.
223 M€
Répartition des engagements 2015
01 40 % Transformation agricole et agroalimentaire, et produits
intermédiaires
02 25 % Amont animal
03 18 % Amont végétal
04 10 % Innovations durables, fonds
d’investissement, divers
05 7 % Produits alimentaires de grande consommation
PANORAMA DES ACTIVITÉS
Grâce à ses nombreuses connexions dans le monde agricole
et agroalimentaire en France, Sofiprotéol nous a aidés de façon déterminante à accélérer notre
croissance. Aujourd’hui, la France représente le 1er pays pour les activités
du groupe avec un chiffre d’affaires de 200 millions d’euros dont 40 % à
l’export. Depuis 2008, le chiffre d’affaires y a été multiplié par 4 et les effectifs par 6, avec 1 100 collaborateurs.
01
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LAURENT TAALBI Directeur général de Hendrix Genetics France
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
36
Transformation végétale
Trouver de nouveaux leviers de croissance
Confronté à un environnement macroéconomique particulièrement défavorable, le domaine
Transformation végétale optimise ses performances industrielles, se dote de nouveaux outils commerciaux
et développe ses activités à l’international.
Nous devons être forts dans nos deux métiers : la transformation des
graines et la vente d’huiles et de tourteaux. Dans le
premier, en maîtrisant les risques liés aux aléas de marché. Dans le second, en nous appuyant sur la
force de la filière française pour internationaliser une offre à forte valeur ajoutée.
— JEAN-BAPTISTE BACHELERIE
Directeur général du domaine Transformation végétale
3 Md€de chiffre d’affaires
11usines,
dont 7 en France
t
PANORAMA DES ACTIVITÉS
DES ACTIVITÉS EXPOSÉES AUX FLUCTUATIONS DU MARCHÉ
Le domaine Transformation végétale assure la première valorisation des graines oléagineuses. Il regroupe d’une part les activités industrielles de tritura-tion, estérification et raffinage, d’autre part la commercialisation des huiles, tourteaux et biodiesel vers des clients internes et externes au Groupe. En 2015, les résultats de ce domaine ont été impactés par un environnement macroéconomique particulièrement défavorable. Malgré un volume de graines triturées jamais atteint par Saipol (3,9 millions de tonnes), la forte volatilité de la matière première agricole (graines, huile) a entraîné un effondrement des marges au second semestre. Dans le même temps, l’abondance du soja sur le marché mondial a provoqué une baisse de com-pétitivité du tourteau de colza et de tournesol. S’ajoute à cela la situation défavorable de l’élevage en France qui s’est traduite par la chute de la demande. Sur le marché de l’estérification, la baisse continue du prix du pétrole, donc du gazole, a généré des marges négatives toute l’année, malgré une stratégie de volume encouragée par la réglementa-tion, le gazole français comprenant désormais jusqu’à 8 % de biodiesel, près de 4 % pour le gazole non routier. Avec la fin des mécanismes fiscaux de soutien au biodiesel, l ’environnement s’est encore complexifié en 2016.Pour conforter les activités de ce domaine et continuer à garantir les débouchés de la filière, il est vital de trouver de nouveaux leviers de crois-sance tout en améliorant de manière continue les coûts de production et la maîtrise des risques.
DE NOUVELLES SOURCES DE VALEUR AJOUTÉE
Il s’agit d’un vrai tournant stratégique pour les métiers de la Transformation végétale. L’objectif est de créer de nou-velles sources de valeur ajoutée pour compenser des activités structurelle-ment exposées, en diversifiant à la fois l’offre et les cibles géographiques. En 2015, Avril a posé les premiers jalons de cette stratégie de long terme. Sur le marché des huiles raffinées, le Groupe a mis en place une nouvelle activité orien-tée vers des clients industriels avec une offre adaptée en termes de produits mais aussi de services. L’acquisition de The Kerfoot Group fait partie intégrante de cette stratégie (voir encadré). Cette société britannique, spécialisée dans la distribution et le conditionnement d’huiles végétales et de spécialités, constitue une base de développement pour la nouvelle activité qui sera struc-turée en 2016 en synergie avec
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JENNIFER KERFOOT
Directrice générale de The Kerfoot Group
Nous travaillons depuis près de 30 ans avec Saipol. Ensemble, nous avons bâti d’excellentes relations partenariales. Le rapprochement avec Avril va nous permettre de bénéficier d’un support industriel et commercial puissant et d’être plus compétitifs sur le marché britannique. Par ailleurs, nous partageons avec Avril la même vision de la filière, ainsi que des valeurs très similaires, basées sur l’intégrité et le respect.
Acquisition de The Kerfoot Group : de nouveaux débouchés pour les huilesThe Kerfoot Group, dont Avril a annoncé l’acquisition en août 2015, a rejoint le domaine Transformation végétale. Cette entreprise familiale britannique, partenaire historique de Saipol, conditionne et distribue des huiles végétales destinées à de nombreuses applications, notamment alimentaires et cosmétiques.
Ses deux installations industrielles lui permettent d’approvisionner plus d’un millier de clients à travers le monde. Ce rachat permettra à Avril d’étendre le périmètre de ses actions au Royaume-Uni et ouvre la voie à de nouveaux débouchés à l’international pour les huiles végétales produites par le Groupe.
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
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La sécurité, une vraie fiertéLes progrès du domaine Transformation végétale en matière de sécurité sont une belle illustration de ses avancées en termes de maîtrise opérationnelle. En 2015, le taux de fréquence des accidents a été réduit de moitié. Certains sites, comme Montoir-de-Bretagne, ne comptent aucun accident depuis trois ans. Ceux de Bassens et de Dieppe ont largement dépassé l’année sans accident. Les équipes sont entrées dans une dynamique de responsabilisation autour d’une thématique centrale de l’excellence opérationnelle.
Lesieur Solutions Industries (LSI). Ce rachat renforce également le domaine à l’international, qui constitue le deuxième axe de sa diversification. Un bureau Saipol Asia ouvre à Singapour en 2016 pour développer une stratégie commer-ciale de proximité pour les huiles, ciblant les marchés agroalimentaires en Inde, Chine, Corée, Vietnam, Japon et valori-sant l’origine France.Sur le marché des tourteaux, en parallèle d’une stratégie de volume à l’internatio-nal, se développe la commercialisation d’une offre de protéines à base de tour-teaux, associée à du conseil et de la formulation, vers des pays comme la Turquie, Israël, l’Arabie Saoudite, ainsi que plusieurs pays d’Afrique du Nord et subsaharienne. Levier de cette activité, un process de création de valeur appelé « Alternative Protein Solution » se met en place avec l’appui de MiXscience.
ACCÉLÉRATION DES PLANS DE COMPÉTITIVITÉ
Dans les activités industrielles, cœur de métier du domaine, la performance est plus que jamais à l’ordre du jour. Le pro-gramme d’excellence opérationnelle et stratégique (EOS), mis en place au niveau du Groupe dès 2013 avec d’excellents résultats, se poursuit sur trois axes d’amélioration : l’outil industriel, les achats, la logistique. En 2015, d’importants investissements ont été réalisés pour optimiser le site Saipol de Sète (Hérault), améliorant à la fois les coûts de production du biodiesel et les performances énergétiques de l’usine (voir encadré). De son côté, Expur
01. « Les opérateurs mouvements », par Nicolas Gauthier (Saipol), deuxième prix du concours photo 2015.02. Selfie par Nicolas Gauthier (Saipol).
01
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en Roumanie a augmenté ses capacités de raffinage et de conditionnement. À l’acquis de 2015 également, 3 millions d’euros ont été économisés en achats par Saipol, avec un objectif identique pour 2016. Enfin, en matière de compé-titivité logistique, un nouveau service supply chain intègre désormais l’en-semble des contraintes du marché en amont et des attentes du client en aval. Objectif : optimiser tous les flux, de la graine aux produits finis. Mis en place en 2015 chez Saipol, il se déploie sur Expur. En 2016, le domaine projette de réaliser 11 millions d’euros d’économies.
COORDINATION DES STRATÉGIES DE TRADING
Pour mieux appréhender les aléas du marché, optimiser les risques, et, in fine, être plus compétitifs, une coordination trading s’est renforcée autour de Saipol, Expur et The Kerfoot Group. Chaque
PANORAMA DES ACTIVITÉS
Préserver et développer le débouché biodiesel
semaine, la stratégie de trading est défi-nie pour les graines, esters, huiles et tourteaux, à partir d’un état des lieux de l’offre et de la demande de toutes les matières premières impactant l’activité et de tous les facteurs pouvant influen-cer les cours. Sur les graines, le domaine met en place une stratégie de mix d’origine en fonc-tion du type de produit fini (biodiesel, huiles raffinées…). 2015 marque aussi le démarrage d’une activité de trading de destination avec quelques réalisations phares : vente de biodiesel en Suède, de tourteaux de colza en Algérie, d’huile de tournesol en Afrique du Sud. Les marchés cibles sont bien identifiés : zone méditerra-néenne pour les tourteaux, Asie et Afrique du Sud pour les huiles, Europe pour le biodiesel.
En octobre 2015, Saipol a mis en service une nouvelle unité d’estérification sur son site de Sète (Hérault). 13 millions d’euros ont été investis dans cet outil de pointe, parfaitement intégré aux infrastructures multimodales du site portuaire. Un second investissement de 15,5 millions d’euros a, par ailleurs, permis la construction d’une chaudière biomasse qui permet de réduire de 90 % les émissions annuelles de gaz à effet de serre de l’usine et d’assurer à 75 %
son autosuffisance énergétique. Dans un contexte de surcapacité du marché européen et d’incertitude réglementaire, ces investissements lancés en 2014 réaffirment la confiance d’Avril dans l’avenir de la filière française du biodiesel, énergie renouvelable contribuant à la transition énergétique. Ils reflètent l’engagement d’Avril, dans une conjoncture dégradée en 2015, à préserver et développer ce débouché pour les productions oléagineuses françaises.
4,3 millions de tonnes
de graines triturées
2,3 millions de tonnes
de tourteaux produites
2 millions de tonnes
de biodiesel produites
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
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Huiles & CondimentsDes marques leaders
sur leurs marchés
Face à un environnement de marché très difficile, le domaine Huiles & Condiments mise sur les atouts de son organisation
en filières et sa dynamique constante d’innovation pour consolider ses positions sur ses marchés locaux et asseoir
son rayonnement international.
2015 est une année charnière : nous nous
sommes fixé de nouvelles ambitions de croissance
et nous donnons plus que jamais les moyens de dépasser nos positions. Sur tous nos marchés, nous nous mettons en ordre de marche pour relever de nouveaux défis et nous développer.
— YVES DELAINE
Directeur général délégué, en charge des domaines Transformation végétale,
Huiles & Condiments et Oléochimie
1 Md€ de chiffre d’affaires
12usines,
dont 7 en France
1,2million de tonnes
d’huiles alimentaires vendues
37 000tonnes de savons vendues
42 000tonnes de sauces vendues
41
PANORAMA DES ACTIVITÉS
41
Leader des huiles alimentaires et n° 3 des condiments, présent dans 65 pays, Lesieur capitalise sur des marques fortes avec Lesieur, Puget, ISIO 4, et un positionnement affirmé sur la qualité, la nutrition et le déve-loppement durable.
Ces atouts ont permis à Lesieur, en dépit d’un environnement difficile, affecté par la forte hausse du prix de l’huile d’olive, la baisse de la consommation d’huile et les alliances nouvelles dans la grande distribution, de conforter ses positions : la marque a gagné des parts de mar-ché sur tous ses circuits (l’international, les GMS, la RHF, le B-to-B avec Lesieur Solutions Industries), en huiles comme en condiments. Ces bonnes perfor-mances valident le modèle économique de Lesieur, qui conjugue des produits à valeur ajoutée (des huiles de spécialités, des huiles 100 % origine France comme Fleur de Colza et, depuis cette année, des sauces réalisées à base d’huiles ori-gine France) et un mix innovation/com-munication efficace. L’un des succès les plus notables est celui du format 1,5 L à marque Puget, qui a franchi le cap record du 1,7 million de litres vendus.
UNE CRÉATION DE VALEUR À LONG TERME
En France, un virage a été opéré pour séduire une cible plus jeune. Il se traduit par des innovations sur les conditionne-ments (comme le Stop Goutte, flacon qui permet un dosage plus précis sans la moindre coulure) et les recettes (avec, en 2016, des nouveautés dans toutes les gammes, comme ISIO 4 Touche de
Noix, Duo Tournesol & Olive, Duo Huile & Aromates, MayoDuo, Vinaigrette légère ISIO4 Fines Herbes Ciselées…). Il s’ac-compagne d’une communication renfor-cée sur le digital, avec la web-série « Sans en faire tout un plat »1, dans laquelle Fred Chesneau part à la rencontre de celles et ceux pour qui cuisiner au quotidien n’est pas une évidence, et l’expérience interac-tive « Aux sources de Fleur de Colza »2, qui permet de découvrir les différentes étapes de fabrication de cette huile, depuis la graine de colza jusqu’à la bou-teille. La marque a également modernisé son identité visuelle, avec un logo plus lumineux, qui exprime avec modernité les qualités associées depuis toujours à Lesieur : l’expertise, la gaieté, la gourman-dise et le plaisir de cuisiner.Hors de ses frontières, Lesieur mise notamment sur les exportations de condi-ments pour se développer. La société connaît un beau succès en Asie, avec une présence dans 6 pays, et progresse for-tement en Afrique, cœur de cible de la marque, qui, avec 20 pays, représente déjà 38 % de son volume d’exportation. Lesieur va s’appuyer sur l’acquisition de la SPHB, leader du marché des huiles alimentaire à la Réunion, pour conforter sa présence en Afrique de l’Est et dans l’océan Indien. Un investissement va également être réalisé dans une usine de condiments en Algérie, pour répondre aux besoins d’un marché en très forte croissance.Parallèlement, Lesieur consolide son outil de production, en ligne avec le plan d’ex-cellence opérationnelle du groupe Avril. 1 http://www.lesieur.fr/Cuisine-populaire/Sans-en-faire-tout-un-plat
2 http://www.lesieur.fr/Produits/Fleur-de-Colza
Le 15 janvier 2016, était inaugurée par le Premier ministre Manuel Valls l’usine d’embouteillage et de conditionnement de Lesieur à Bassens en Gironde. L’entreprise a rejoint Saipol, installée sur ce même site depuis 2003. Ce regroupement consolide un pôle agro-industriel de pointe unique en France, qui rassemble l’ensemble des activités d’Avril dans le domaine des productions végétales. Il illustre parfaitement son modèle d’intégration de l’amont agricole à l’aval industriel, et son engagement pour la création de valeur dans les territoires. Ultramoderne, le site produit une centaine de références et a bénéficié d’un investissement de 31 millions d’euros. Il emploie 200 personnes, dont 94 collaborateurs de la nouvelle usine Lesieur.
Bassens, 1er site filière « de la graine à la bouteille » pour Avril
À Bassens, Lesieur conditionne plus de
100 références sur 5 lignes de production.
2015 VU PAR ROMAIN NOUFFERT, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LESIEUR—
Lesieur : consolider le leadership avec de nouveaux relais de croissance
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
42
Acteur clé du marché des oléagineux roumain, Expur assure la collecte de graines de colza et tournesol, pour le compte de Saipol et pour son propre site de Slobozia. Il commercialise les produits transformés (tourteaux, huiles alimentaires et biodiesel) en Roumanie, plateforme de dévelop-pement pour toute la zone de la mer Noire et le bassin méditerranéen.
En dépit d’un environnement de marché complexe marqué par un prix élevé des graines, une récolte abondante de soja et une forte baisse du prix du gazole, Expur a consolidé ses positions en mer Noire et sur le bassin méditerranéen, avec un résultat en ligne avec les pré-visions. La croissance a été pour beau-coup tirée par la marque Untdelemn de la Bunica, numéro 1 du marché, et le biodiesel qui, malgré une concurrence plus agressive dans la région, a conservé le leadership sur ses volumes en mer Noire. De plus, les efforts de productivité réalisés ont sensiblement amélioré les performances opérationnelles d’Expur. Conjugués à une mobilisation forte des collaborateurs – portée par la naissance du groupe Avril – et au fruit des investis-sements réalisés ces dernières années, ils ont contribué à l’atteinte des objectifs.
VERS UNE DIVERSIFICATION DU PORTEFEUILLE
Pour accroître son développement sur tous ses marchés, Expur a initié une montée en gamme et élargi ses activi-tés. Sur le domaine des Huiles & Condi-ments, la filiale s’apprête à développer
de nouveaux segments, comme l’huile d’olive, à plus forte valeur ajoutée. Expur s’est aussi tourné vers le B-to-B et a développé une offre commerciale spé-cifique à destination des industriels de l’agroalimentaire et la restauration hors domicile. Enfin, la filiale entend confor-ter son avance sur le biodiesel et pour-suivre son développement à l’échelle de la région.
Relance réussie pour Untdelemn de la BunicaAvec plus de 13 millions de litres vendus en 2015, la marque historique Untdelemn de la Bunica a opéré un spectaculaire redressement, devenant le leader du marché, loin devant ses concurrents. Un succès qu’elle doit à la rénovation complète de ses gammes et au lancement d’innovations fortes, en rupture avec les habitudes des Roumains, grands consommateurs d’huile de tournesol. La gamme s’est ainsi diversifiée avec de nouveaux produits : une huile de colza enrichie aux Omega 3, l’ajout de Vitamine D dans l’huile de tournesol, l’arrivée d’une huile spéciale friture. En parallèle, le packaging de ses bouteilles a été revisité et toute l’identité de marque modernisée, avec un discours recentré sur les bienfaits d’une cuisine saine. Cette refonte, couplée sur toute l’année 2015 à un dispositif de communication soutenu, en presse, télévision et sur les réseaux sociaux, s’est révélée gagnante : le nombre de millions de litres conditionnés a bondi de 9 %.
2015 VU PAR PASCAL PINSON, DIRECTEUR GÉNÉRAL D'EXPUR—
Expur : asseoir l’ancrage régional
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PANORAMA DES ACTIVITÉS
Leader du marché marocain, Lesieur Cristal détient un portefeuille de marques patrimoniales, décliné autour de l’huile de table, l’huile d’olive et les savons. Son modèle éco-nomique, qui s’appuie sur une stra-tégie d’innovation et de diversifica-tion continue, lui permet de tirer son épingle du jeu dans une conjoncture dégradée.
Dans un environnement de matières premières très volatil et un contexte de baisse continue de la consommation, les ventes de Lesieur Cristal ont enregistré une progression de près de 5 %, ce qui constitue une bonne performance.
UNE DYNAMIQUE D’INVESTISSEMENT SUR TOUTE LA FILIÈRE
Lesieur Cristal récolte les fruits de sa politique d’innovation produits, levier clé de montée en gamme et de différencia-tion. Restée très soutenue malgré l’en-vironnement difficile, celle-ci lui a valu de remporter le trophée de l’innovation 2015 pour sa marque historique de savon ménager El Kef. Quatre nouveautés ont été lancées en 2015 qui sont d’ores et déjà des réussites : la gamme Lesieur a été renforcée avec Lesieur 3G, une huile combinant tournesol, colza et soja ; la gamme de condiments premium, sous la marque Lesieur, a été complétée par une moutarde. Dans le domaine du savon, Lesieur Cristal a élargi ses gammes, avec un gel douche à la marque Taous et un savon El Kef liquide – marque distinguée par le trophée de la marque la plus inno-vante du Maroc en 2015.
Lesieur Cristal s’est vu décerner le prix du meilleur employeur au Maroc dans la catégorie des grandes entreprises. Ce prix est établi sur la base d’une enquête anonyme réalisée auprès des salariés de tous niveaux hiérarchiques, portant sur de multiples critères : climat de travail, pratiques RH, image et appartenance à l’entreprise… Dans le cas de Lesieur Cristal, il récompense une politique RH innovante et l’engagement de l’entreprise dans la valorisation constante des collaborateurs. Ces derniers ont notamment plébiscité la politique de formation, basée sur l’Académie Excellium, qui propose des programmes multidisciplinaires ciblés, et l’environnement de travail, qui récompense l’engagement individuel et collectif autour de projets motivants, d’événements fédérateurs et de valeurs partagées. « Ce prix est pour notre entreprise une fierté. Il nous montre que nous sommes engagés dans la bonne voie, qu’il y a une dynamique en marche », indique Samir Oudghiri Idrissi, Directeur général de Lesieur Cristal.
Lesieur Cristal, meilleur employeur du Maroc
Autre domaine porteur, l’export, dont les ventes ont atteint un niveau record. Lesieur Cristal a accéléré son développe-ment en Afrique, sur les huiles de table et les savons, et aux États-Unis, grâce notamment à la chute de la production d’huile d’olive en Espagne qui a rendu les positions marocaines très compétitives.La diversification des productions et des activités opérées, avec succès, sur l’amont agricole, s’est aussi révélée fructueuse. Initiée dans le cadre du plan Maroc Vert, la filière olive est montée en maturité, avec 9 000 tonnes triturées en 2015, et la filière tournesol s’est for-tement développée, doublant sa récolte pour atteindre 25 000 tonnes. La vente de tourteaux, activité lancée en synergie avec Saipol en 2014, a, quant à elle, enre-gistré un gain de croissance de l’ordre de 67 % sur un an.
ALLER PLUS LOIN DANS LA DÉMARCHE D’AMÉLIORATION
Lancé par Avril, le plan d’excellence opé-rationnelle (EOS) s’est à nouveau traduit par des gains opérationnels très signifi-catifs. Lesieur Cristal a, de plus, signé la charte mondiale de Responsible Care, qui l’engage dans une démarche de cer-tification sur trois périmètres : le mana-gement des produits, le développement durable et la sécurité. Une marche de plus vers la croissance durable.
2015 VU PAR SAMIR OUDGHIRI IDRISSI, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LESIEUR CRISTAL—
Lesieur Cristal : des bases solides pour l’avenir
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
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OléochimieLa force d’un modèle
diversifié
Unique acteur du domaine, Oleon renforce avec succès les piliers de son modèle de croissance :
performance industrielle, portefeuille diversifié, connaissance approfondie des marchés,
développement des spécialités.
Dans un environnement économique complexe,
la diversification de nos activités,
le développement de nos marchés et l’expansion de nos implantations géographiques nous
permettent d’être moins vulnérables et de saisir toutes les opportunités pour continuer à nous
développer.—
MOUSSA NACIRI Directeur général du domaine Oléochimie
521 000 tonnes de produits biosourcés
pour la chimie renouvelable
618 M€ de chiffre d’affaires
6 usines en Europe et en Asie
PANORAMA DES ACTIVITÉS
DE BONS RÉSULTATS DANS UN CONTEXTE CONTRASTÉ
Unique acteur du domaine Oléochimie et numéro un européen dans sa spé-cialité, Oleon met au point, fabrique et commercialise des molécules biosour-cées, à base d’huiles végétales et de graisses. En 2015, le domaine réalise de bons résultats, avec un EBITDA de 53 millions d’euros supérieur à l’objectif, dans une année marquée par un ralentis-sement de la conjoncture mondiale ainsi qu’une forte baisse du prix du pétrole. Si cette baisse a eu des effets positifs sur la facture énergétique des six usines du Groupe, elle a surtout eu un impact négatif sur les produits biosourcés par-fois concurrencés par des molécules d’origine pétrolière, très avantagées par la chute des cours. Elle a également eu un impact sur les activités de forage pétrolier, débouché important pour les produits oléochimiques. Dans cet envi-ronnement adverse, Oleon a su résis-ter en misant sur ses innovations, sa proximité des marchés et sa couverture géographique.
PERFORMANCE, SPÉCIALISATION, ORIENTATION CLIENT
Au global, les activités de bases et de dérivés – les deux principales activités du domaine – ont réalisé de bons résul-tats. Avec une performance particulière des produits de base. Celle-ci s’explique par un environnement plutôt favorable côté matières premières, mais surtout par une amélioration continue de la pro-ductivité, favorisée par un programme d’excellence opérationnelle qui a per-mis de réaliser plus de 5 millions d’euros d’économies en 3 ans.Mais l’objectif stratégique reste d’être moins dépendant des aléas du marché et d’apporter plus de valeur ajoutée à la filière en développant les spécialités. Pour soutenir cette évolution, Oleon continue à investir. Dans la R&D, d’une part, avec le test lancé à Venette, près de Com-piègne des premiers biosurfactants issus du laboratoire de biotechnologies dont l’équipe s’agrandit. D’autre part, dans la production, avec plus de 25 millions d’euros investis sur ses sites industriels.D’une manière générale, la société ren-force ses compétences applicatives pour répondre aux attentes spécifiques de ses clients. Avec pour certains marchés, comme la cosmétique et la nutrition, des experts internes en formulation.
RESTER ÉQUILIBRÉ À L’INTERNATIONAL
Les activités du domaine Oléochimie sont, par essence, à vocation mondiale avec un potentiel de développement important en Amérique du Nord et en Asie, surtout pour les spécialités dont près de 40 % des ventes se font déjà
45
Répartition du CA 2015 Europe Asie
Amérique du Nord
hors Europe. Dynamique en Amérique du Nord, l’année a été plus difficile en Asie. Le démarrage de la deuxième unité de production de Port Klang en Malai-sie, spécialisée dans les émulsifiants alimentaires, avance progressivement et a nécessité un temps d’optimisation des process industriels. Ceci dans un contexte de ralentissement de l’écono-mie des émergents qui a touché l’Asie dans la seconde partie de l’année. Mais Oleon continue à investir dans cette région très stratégique pour l’oléochimie et y renforce notamment ses moyens en R&D et ses partenariats avec des insti-tuts de recherche privés et publics.
GÖRAN LINDQVIST Directeur des Achats,
Huiles végétales, Graisses animales et
Acides gras, AkzoNobel Surface Chemistry
AB EMEIA
50 ans d’une collaboration « win-win ». En tant que l’un des principaux fournisseurs mondiaux de surfactants de spécialité, AkzoNobel attache une importance particulière à son partenariat avec Oleon. En près de 50 ans, nos sociétés ont su développer une collaboration basée sur la confiance, qui nous permet d’offrir à nos clients des surfactants de qualité supérieure et de répondre à l’ensemble de leurs besoins. Oleon œuvre sans relâche pour nous fournir des matières premières alternatives qui nous permettent de pousser nos standards toujours plus loin.
76 %
13 %
11 %
«Ça fermente chez Oleon», Nathalie Martinez (Oleon), premier prix du concours photo 2015.
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
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Nutrition animalePlus que jamais engagés
dans l’élevage
Performance, innovation, conseil, différenciation par la qualité… Sanders, pilier du domaine Nutrition
animale, renforce ses fondamentaux pour accompagner les éleveurs et répondre aux attentes
des consommateurs.
Dans un contexte extrêmement difficile
pour l’élevage, nous restons impliqués auprès de nos
partenaires éleveurs. Nous continuons à investir
pour leur apporter de la compétitivité
et défendre les valeurs des productions animales
françaises. —
BERNARD MAHÉ Directeur général du domaine
Nutrition animale
P 675 C P 280 C C 21 / M 100 / J 0 / N 0 C 100 / M 100 / J 0 / N 22 R 195 / V 0 / B 123 R 0 / V 54 / B 124
1,2 Md€ de chiffre d’affaires
28 usines,
dont 24 en France
3,5
millions de tonnes d’aliments produits sous technique Sanders
PANORAMA DES ACTIVITÉS
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SANDERS CONSOLIDE SA POSITION SUR UN MARCHÉ EN BAISSE
Leader en France dans la fabrication d’aliments pour animaux, fortement ancré dans les régions et proche des éleveurs, Sanders joue un rôle majeur dans la vie de toutes les filières de pro-duction. Dans un marché en baisse (- 0,4 % en 2015), en particulier sur les filières d’éle-vage les plus touchées par la crise, le porc et les ruminants, Sanders progresse de 1,7 % en tonnages fabriqués et réalise
une part de marché volume de 16,5 %, en croissance de 1,5 % par rapport à 2014. Deux leviers permettent à Sanders de confirmer sa place de leader : une bonne progression sur le marché de la volaille et une activité de façonnage qui génère 60 % de sa croissance. Par ailleurs, l’alliance finalisée en 2015 entre Avril et LDC vient conforter le développement de Sanders en volaille, lui donnant ainsi la capacité d’investir avec ses partenaires éleveurs par exemple dans la construction d’une centaine de nouveaux poulaillers par an.
INVESTIR ET INNOVER POUR GAGNER EN PERFORMANCE
Pouvoir rivaliser avec les usines euro-péennes pour appor ter p lus de compétitivité aux filières animales fran-çaises, c’est l’objectif de la stratégie d’accords industriels que mène Sanders depuis plusieurs années. S’allier avec des partenaires locaux dont la nutrition n’est pas le cœur de métier lui permet de continuer à moderniser ses usines. En 2015, 15 millions d’euros ont ainsi été investis dont 8 millions d’euros sur l’usine de Champagné dans la Sarthe en partenariat avec le groupe coopéra-tif Agrial. Des investissements dont ont aussi profité les sites industriels de Saint-Gérand (Finistère) et de Saint- Thégonnec (Morbihan). Cette politique volontariste a notamment permis à Sanders de dépasser le cap du million de tonnes fabriqué en Bretagne. Autre ambition de Sanders : apporter le plus haut niveau de service aux éleveurs pour les aider à gagner en performance en matière de nourriture des animaux, mais aussi de gestion et de conduite d’éle-vage. Pionnière dans le sec teur agroalimentaire, l ’École des Ventes Sanders a ainsi formé en alternance sa 6e promotion au métier du conseil en élevage. La performance passe aussi par l’inno-vation. Pour apporter des solutions aux éleveurs, Sanders leur permet de se projeter dans l’avenir. Inauguré en 2015, le nouveau bâtiment vaches laitières de Sourches, premier centre privé européen de recherches en nutrition animale et conduite d’élevage, est unique en
STÉPHANE DAHIREL
Président du groupement d’éleveurs
Gaevol
La compétitivité se gagne ensemble !Sanders et Avril l’ont bien compris en s’engageant pour accompagner les filières d’élevage au plus près de leurs besoins et rassembler les acteurs de tous les maillons de la chaîne autour de projets de reconquête des marchés. Une stratégie gagnante, puisque notre filière volaille renoue désormais avec la croissance et peut planifier et faire des investissements, en lien avec les attentes sociétales. En témoignent des accords structurants, comme celui signé par notre groupement en février 2016 avec Boscher Volailles et le groupe LDC, en partenariat avec Sanders et McDonald’s, pour la fourniture de blancs de poulet français.
« Opérateur à l’usine Sanders » par Pierre-Jean Schwalm (Avril PA), concours photo 2015.
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
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Europe. À la pointe des technologies numériques et de la robotique, il se veut à la fois un outil expérimental pour la recherche au service de la filière laitière et une vitrine pour l ’élevage et les consommateurs. 1 200 éleveurs sont venus découvrir cette station high-tech qui a aussi pour vocation de devenir un lieu d’échanges entre producteurs et laiteries (voir visuel ci dessous).
BÂTIR DES FILIÈRES FRANÇAISES D’EXCELLENCE
Autre temps fort de l’année, Sanders a présenté lors du salon SPACE 2015 sa nouvelle signature « Nourrir nous engage » et réaffirmé à cette occasion sa volonté d’accompagner au mieux l’ensemble de ses partenaires, à com-mencer par les éleveurs. L’ambition : valoriser le lien entre nourriture animale et alimentation humaine. Sanders répond déjà à plus de 300 cahiers des charges (production label en volaille,
Avril - Fleury Michon : un partenariat qui a de la valeur
Illustration phare du programme « Engagés dans l’Élevage », le partenariat avec Fleury Michon est un modèle qu’Avril souhaite étendre à d’autres filières. Pendant 18 mois, les équipes de Fleury Michon et celles des trois domaines des filières animales d’Avril ont travaillé ensemble pour bâtir un cahier des charges commun. Issue d’une filière exclusive, la nouvelle gamme de charcuterie à la marque « J’aime » porte des signes extérieurs de qualité –
porcs français nourris sans OGM, avec des céréales françaises, élevés sans traitement antibiotique à partir de 42 jours – et séduit les consommateurs. Les 30 élevages partenaires de Sanders impliqués dans cette filière d’excellence s’engagent à respecter des critères de développement durable et de bien-être animal et à suivre un plan de progrès à 5 ans. En contrepartie, ils sont rémunérés pour la qualité de leur production et gagnent en visibilité sur le long terme.
AOP en fromage, AOC…). Sa mission est aujourd’hui de développer des filières d’excellence sous la marque « Engagés dans l’Élevage ». Il s’agit de créer des filières vertueuses en associant tous les maillons de la chaîne afin d’offrir aux consommateurs des produits garantis en matière d’environnement, de bien-être animal, de qualité nutritionnelle, mais aussi de source de revenus pour l’éleveur. Ce programme ambitieux ne peut se réaliser qu’à travers des alliances fortes avec des marques de grande consom-mation. C’est ainsi qu’est né en 2015 un partenariat avec Fleury Michon qui a donné naissance à une nouvelle gamme de charcuterie en grande dis-tribution (voir encadré). Sur le même modèle, Sanders travaille avec LDC et McDonald’s pour bâtir une filière exclusive en volailles françaises.
DE NOUVELLES ÉTAPES DANS LE DÉVELOPPEMENT INTERNATIONAL
Même si l’international reste encore marginal dans son activité, Sanders exporte son savoir-faire dans un péri-mètre de proximité en s’appuyant sur des partenaires locaux. L’objectif est de trouver des relais de croissance tout en restant fidèle à sa démarche : accompa-gner les éleveurs dans l’amélioration de leurs performances économiques et techniques. Ainsi, en 2015, Sanders SH a repris une usine de fabrication d’aliments pour ruminants et porcs en Serbie, tandis que SIM Sanders inaugurait en Algérie un outil industriel de toute dernière technologie pour l ’alimentation du bétail. Sanders a aussi pour ambition de renforcer ses activités en Tunisie, au Maroc et en Turquie.
PANORAMA DES ACTIVITÉS
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Biosécurité & Spécialités
nutritionnellesInnover pour grandir à l’international
2015 est la première année de réalisations concrètes de ce nouveau domaine qui regroupe toute l’expertise d’Avril
en zootechnie et gestion de la santé des animaux. Avec des objectifs ambitieux sur un marché mondial en forte croissance.
La biosécurité et les spécialités nutritionnelles
sont un domaine d’avenir. Avril y
concentre toute sa force d’innovation pour offrir
des solutions et des services toujours plus adaptés aux besoins des filières d’élevage à travers le monde.
— JEAN-PIERRE PAILLOT
Directeur général du domaine Biosécurité & Spécialités nutritionnelles
138,5 M€ de chiffre d’affaires
10 usines réparties dans 6 pays
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
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l’innovation en nutrition-santé pour les productions animales (additifs de spé-cialités, spécialités nutritionnelles, prémélanges, minéraux…). Le Groupe se fixe également pour objectif d’être dans le peloton de tête de la biosécurité qui regroupe l’ensemble des méthodes d’hygiène préventives des bâtiments et animaux. Avec une forte convergence de ces deux acteurs autour d’axes prio-ritaires qui répondent à la tendance mondiale de démédication des élevages : prévention des maladies, contrôle de l’environnement, renforcement de l’im-munité. L’expertise n’est pas nouvelle puisque le domaine concentre tout le savoir-faire d’Avril en performance des élevages et s’adosse au premier centre privé européen de recherches en nutrition animale et conduite d’élevage de Sourches dans la Sarthe. Dotés d’importants moyens scientifiques, les travaux de ce centre sont entièrement consacrés à l’innovation au service du Groupe et de l’ensemble des professionnels des pro-ductions animales, en France comme à l’international.
MONTÉE EN PUISSANCE DE L’INNOVATION
Colonne vertébrale du domaine en matière de recherche, la stratégie d’in-novation de MiXscience repose sur la mise en marché d’une offre de produits techniques à forte valeur ajoutée en les d é v e l o p p a n t e n i n t e r n e e t p a r acquisition.En 2015, la start-up Nolivade rejoint le domaine. Spécialisée dans les flores bactériennes bénéfiques à destination
UN DOMAINE D’EXCELLENCE SUR UN MARCHÉ EXIGEANT
Créé en 2014, le domaine Biosécurité & Spécialités nutritionnelles a défini en 2015 sa raison d’être et ses axes straté-giques. Spécialisé dans les produits et services indispensables à l’amélioration de l’élevage en termes de zootechnie et
de gestion de la santé des animaux, il a vocation à contribuer au leadership de ses clients en France, à l’instar de Sanders, et à se déployer sur un marché mondial en forte croissance.Le domaine s’articule autour de deux activités principales : la nutrition-santé et la biosécurité. Avril a ainsi pour ambi-tion de devenir un leader mondial dans
CÉDRIC DE SPÉVILLE
Chief Executive Officer
Expert de la nutrition animale depuis 35 ans à travers sa société LFL, Food & Allied est aujourd’hui un partenaire majeur des filières de l’élevage et de la production animale à l’île Maurice et dans sa région, avec notamment des activités industrielles importantes à Madagascar. L’expertise d’Avril dans les domaines de la nutrition animale, de la biosécurité et des spécialités nutritionnelles, aussi bien que la qualité humaine de notre collaboration, nous ont permis de mettre au point des solutions nutritionnelles encore plus adaptées pour la santé des animaux et les performances en élevage au bénéfice de l’ensemble de la chaîne de valeur de nos différents marchés.
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des élevages, elle contribue à la réduction de l’usage des antibiotiques en proposant une solution alternative. Un axe phare de la recherche MiXscience. Dans le giron d’Avril, Nolivade va pouvoir passer au stade industriel, étendre le champ d’ap-plications de ses produits et accélérer commercialement en s’appuyant sur l’un des principaux réseaux vétérinaires. 2015 est également l’année des premiers succès à l’export et MiXscience réalise une avancée technologique majeure sur la mise en forme galénique de ses actifs. Construit au plus près des besoins des filières d’élevages, ce plan d’innovations ambitieux doit s’accompagner d’une montée en puissance des équipes de recherche qui devraient doubler d’ici 2020 et s’installer dès 2018 dans un laboratoire dédié à Rennes.
DÉVELOPPER DE NOUVELLES EXPERTISES
Pour accroître son périmètre mondial, le domaine se positionne également sur de nouveaux secteurs comme l’aqua-culture. Initiée en 2015, cette expertise permettra à MiXscience d’offrir une gamme de produits et services répondant aux besoins de ce marché en forte crois-sance (+ 10 % par an) et, dans le même temps, de développer l’activité en Asie, en Turquie, au Moyen-Orient et en Afrique. La gamme a été présentée au marché début mars 2015 lors du salon VIV Asia de Bangkok et les premiers essais sont en cours, notamment au Vietnam, dans des fermes d’aquaculture. Cette même logique de développement de nou- velles expertises a présidé à la création
PANORAMA DES ACTIVITÉS
L’innovation en marche
Pour le domaine Biosécurité & Spécialités nutritionnelles, l’innovation produits est le levier du développement international. MiXscience signe en 2015 ses premiers succès avec un tiercé à l’export : Redstim, une innovation nutritionnelle sprayable sur les aliments qui permet d’optimiser le démarrage des poussins, Lumigard, solution alternative pour l’équilibre digestif des volailles, et le capteur de mycotoxines Nutriprotect. De son côté, Theseo reçoit l’autorisation de mise sur le marché
de BioVX, un désinfectant poudre de nouvelle génération, l’une des premières réussites dans les synergies identifiées lors de l’entrée de Theseo dans le capital de son homologue britannique Biolink en 2014. En termes de recherche, MiXscience met au point une nouvelle technologie d’enrobage qui optimise l’assemblage des actifs et leurs propriétés de relargage. Un tiers des innovations futures devraient utiliser cette nouvelle technique, en phase industrielle dès la fin 2016.
d’Artemis Laboratoire. Partenaires depuis près de 10 ans, le groupe CCPA et MiXs-cience signent une joint-venture pour mettre en commun leur outil d’analyses chimiques, microbiologiques et vétéri-naires. Objectif : devenir le numéro 2 français des laboratoires d’analyses privés en nutrition animale.
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les marchés européen et africain, les sociétés du domaine poursuivent la mise en place de plateformes communes comme en Pologne ou au Brésil. L’am-bition est forte. MiXscience a pour objectif de passer de 5 pays actifs en 2015 (France, Pologne, Turquie, Vietnam, Cameroun) à 10 en 2020, avec un projet d’outil industriel au Vietnam. De son côté, Theseo qui, après le Brésil en 2013, a ouvert une filiale en Pologne en 2015, vise une présence dans 7 pays straté-giques dès 2017 avec, notamment, l’ouverture prochaine de la Chine et de l’Allemagne.
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Transformation animale
Une stratégie de reconquête
Dans un contexte de surproduction, l’année 2015 est marquée par des initiatives fortes pour assurer la pérennité des filières françaises sur les marchés
du porc et des œufs, dont le domaine de la Transformation animale d’Avril est un acteur majeur.
Nous devons avoir une vision économique globale
de nos filières. Pour trouver un équilibre entre
tous les acteurs et que chacun puisse vivre de son métier, nous mettons en place des mécanismes
d’adaptation au marché afin de produire ce qui
pourra se vendre. —
YANN RENOUVEL Directeur général du domaine
Transformation animale
24 000 porcs abattus par semaine
461 M€de chiffre d’affaires
3,2 milliards d’œufs commercialisés
12 usines spécialisées
dans le conditionnement d’œufs et la production d’ovoproduits
2 usines spécialisées dans l’abattage,
la découpe et la transformation porcine : Abera et Porcgros
PANORAMA DES ACTIVITÉS
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UNE VISION STRATÉGIQUE DU MARCHÉ
Par une alliance finalisée en 2015, Avril a cédé à LDC ses activités d’abattage de volailles et de produits élaborés au béné-fice du développement d’une filière volaille française performante, à l’ambi-tion internationale. Le Groupe reste impliqué en gestion directe dans les activités de transformation et de com-mercialisation des produits d’élevage sur
deux grands marchés des protéines animales : le porc, à travers des activités d’abattage et de découpe, et les œufs, où Avril a renforcé son leadership en 2014 en prenant le contrôle total de Matines. Deux branches avec leurs spé-cificités et une problématique commune : un contexte de surproduction qui fait chuter les cours et des filières en souf-france.En prise directe avec le marché, le domaine de la Transformation animale
est stratégique dans la démarche filière du groupe Avril. Sa mission est de rester en veille quant aux tendances de consom-mation des clients afin d’orienter les productions sur les plans quantitatif, qualitatif et économique.Dans ces deux branches, la mise en place d’un comité de direction filière permet de garder cette vision globale et de mettre en place des mécanismes régu-lateurs pour apporter de la valeur à tous les maillons de la chaîne.
Filière porc
CONSTRUIRE UNE FILIÈRE PORC DURABLE ET PÉRENNE
Pénalisé depuis 2014 par l’embargo sanitaire russe et sous l ’effet de la concurrence de ses voisins espagnols et allemands, le marché français du porc s’est retrouvé en surproduction, avec un effet immédiat sur le cours pendant une grande partie de l’année 2015.Dans ce contexte de faible position du cadran*, la branche porc d’Avril main-tient ses marges avec des résultats en ligne avec les objectifs. Abera conforte sa place sur le marché spécifique des demi-carcasses à destination des découpeurs et de la restauration hors domicile (RHD), et se développe à l’ex-por t en découpe, notamment en valorisant certaines pièces vers l’Asie (Corée et Japon notamment). De son côté, Porcgros met à profit sa politique de proximité en région parisienne pour vendre découpes et pièces sur un mar-ché de niche. En 2016, Avril a le projet d’accompagner la construction à Rungis d’un nouveau bâtiment dédié à la com-mercialisation du porc qui verra le jour en 2018.
DE NOUVEAUX DÉBOUCHÉS
Au-delà de ses activités, la branche porc d’Avril est totalement investie dans la consolidation de la filière pour valoriser de manière durable les productions porcines françaises. À la fois par la reconquête de débouchés et par une politique offensive de
Naissance de L’Alliance des Viandes de France (AVF)
Le faire-part date de janvier 2016, mais elle a été conçue en 2015. La coentreprise entre Avril, à travers Abera, et le groupe allemand Tönnies se concrétise par la création de « L’Alliance des Viandes de France » (AVF). Elle réunit les expertises de chacun des partenaires au sein d’un outil ultramoderne de découpe et d’élaboration, opérationnel depuis le 3 avril 2016. Objectif : développer une offre de produits élaborés de porc, issue de productions 100 % françaises pour les linéaires des GMS. Abera fournit
du porc garanti « 5 F » – né, élevé, abattu, découpé et élaboré en France – et Tönnies apporte son savoir-faire, à la fois technique et commercial, sur le segment des produits élaborés en barquette. Le nouvel atelier, fruit d’un investissement de 5 millions d’euros, est implanté à Vire dans le Calvados, et s’accompagne de la création de 30 emplois (un chiffre porté à 60 d’ici la fin 2016). Il offre, par ailleurs, de nouvelles perspectives de débouchés pour la filière porc française et ses éleveurs en difficulté.
* Référence nationale du prix du porc.
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différenciation. Temps fort de 2015, l’alliance entre Avril et Tönnies, groupe familial allemand expert dans le domaine des produits élaborés, illustre les efforts du Groupe pour développer une offre issue de productions 100 % françaises à destination de la grande distribution (voir encadré).
Ce projet s’inscrit dans une stratégie de reconquête du marché des produits élaborés face à des importations qui n’ont cessé de croître. Les deux groupes entendent ainsi répondre aux attentes des consommateurs français qui sou-haitent trouver dans les GMS des produits d’origine France, à la traçabilité et à la qualité irréprochables. Abera, qui fournit la viande de porc à la nouvelle entreprise, adosse sa stratégie à un d é b o u c h é p é r e n n e e t e n r i c h i t son activité de découpe d’un nouveau savoir-faire.
UNE DIFFÉRENCIATION PAR LA QUALITÉ
Sortir du produit standard pour créer une différence durable et valorisable par le marché, c’est l’objectif de la démarche « Engagés dans l’élevage », qui propose aux consommateurs des produits répon-dant à des exigences fortes en termes de qualité nutritionnelle, de bien-être animal et de respect de l’environnement. La filière « J’aime » issue du partenariat avec Fleury Michon (voir encadré p. 48) a mobilisé plusieurs expertises au sein d’Avril (MiXscience, Sanders, Abera) au service de la filière porc.Le savoir-faire d’Avril est sa capacité à construire des filières pérennes et de qualité. Dans une période difficile pour la filière porc, le Groupe continue à inves-tir (15 millions d’euros en 2015) pour soutenir les éleveurs et les aider à adap-ter et moderniser leurs élevages. Avril réfléchit, par ailleurs, à la mise en place d’un système de contractualisation.
Olivier Pellosio, Directeur général de Porcgros
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PANORAMA DES ACTIVITÉS
TRANSFORMER LA FILIÈRE ŒUFS
Depuis 2014, la branche œufs est organisée en deux activités : le condi-tionnement et la commercialisation des œufs coquille (Matines) et les ovoproduits (voir encadré Ovoteam ci-dessous). La première a souffert en 2015, sur le segment du standard, d’un marché en surproduction soumis à de fortes fluc-tuations en termes de prix et de volumes commandés. Sur ce marché de plus en plus tourné vers des modes alternatifs (plein air, Label Rouge, bio…), Avril est particulièrement exposé à la surproduc-tion qui touche le segment des œufs standard (80 % de l’offre). Difficile sur
le plan des résultats financiers, 2015 est une année pleine d’espoir, avec la mise en place et les premiers résultats d’un plan stratégique très offensif baptisé « Eggxcellence ».
TROIS CHANTIERS PRIORITAIRES
Le premier consiste à viser l’excellence opérationnelle pour disposer d’outils compétitifs dans un marché de commo-dités. Un investissement de 1,7 million d’euros a, par exemple, permis de doter le site Matines de Brugnens dans le Gers d’un outil industriel de pointe capable de calibrer 120 000 œufs par heure, soit une progression de 30 % de la capacité du site. Précurseur dans le
Groupe, le domaine met en place un programme d’amélioration de la supply chain, basé sur une vision nationale en lieu et place d’une addition de micro-systèmes locaux. Deuxième axe, le rééquilibrage du mix production à hau-teur des tendances de consommation : 50/50 entre le standard et les modes de production dits alternatifs.Enfin, pour trouver de nouveaux débou-chés aux œufs standard, 2015 a vu se développer l’export vers les États-Unis, l’Afrique subsaharienne et de l’Est, et Dubaï. Et les 5 à 10 % d’œufs déclassés seront systématiquement valorisés en ovoproduits, notamment en ingrédients pour les industriels.
Filière œufs
Une démarche filière, comme celle d’Avril, se caractérise pour le transformateur par la multidimension de la relation avec des clients aux intérêts divergents : éleveur d’un côté, distributeur et industriel de l’autre. L’équilibre entre tous ces acteurs passe par une vision économique globale de la filière et la mise en place de mécanismes d’adaptation au marché. Ainsi, dans la filière œufs, pour réguler les flux d’engagements vis-à-vis de ses producteurs et les aider à valoriser leur production, Avril a créé un outil de régulation, baptisé « OR ». L’équipe OR s’appuie sur une consolidation permanente des informations prévisionnelles de production et de ventes, pour mieux anticiper les flux, et orchestre les actions de réduction ou d’augmentation nécessaires pour agir à la fois sur l’offre et la demande. Un outil utilisé notamment pour l’export des œufs coquille aux États-Unis.
Pour l’activité ovoproduits du domaine, en ligne avec les objectifs financiers, 2015 est une année de réorganisation. Toutes les expertises sont rassemblées au sein d’une seule et même société : Ovoteam, qui conserve Ovipac comme marque unique en Restauration hors domicile (RHD), et Boulangerie, viennoiserie, pâtisserie (BVP). Au début de l’année 2016, Ovoteam s’habille d’un nouveau logo pour accompagner cette évolution. Le périmètre de l’activité est européen et son développement centré sur l’innovation produits et services. À son actif en 2015, l’ouverture du Royaume-Uni avec des œufs pochés référencés par l’enseigne Marks & Spencer et le lancement d’œufs brouillés en hôtellerie. Au programme de 2016 : rationalisation industrielle et accélération des innovations.
Des œufs en OR Un nouveau départ pour les ovoproduits
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Avril Développement
Un esprit start-up
Adonial et Terrial, champions de l’écologie industrielle, Sopral, acteur innovant du petfood,
mais aussi Feed Alliance, outil d’analyse de marché… Réunies dans le domaine Avril Développement,
ces activités bénéficient d’une approche stratégique sur mesure.
Ce domaine regroupe des activités qui ont
vocation à se développer ou à passer des alliances sur des marchés éloignés du core business d’Avril. Sa mission est aussi de
s’ouvrir à l’expérimentation de nouveaux métiers
pour le Groupe, comme la protéochimie®.
— ÉRIC PHILIPPE
Directeur général délégué, en charge des domaines Nutrition animale,
Biosécurité & Spécialités nutritionnelles, Transformation animale et Avril Développement
70 000tonnes de résidus industriels
valorisés par Terrial en méthanisation et en fertilisation
58 M€ de chiffre d’affaires
250 000tonnes d’engrais organiques valorisées,
issues des élevages agricoles partenaires d’Avril
70 000tonnes de coproduits,
écarts de production et excédents agroalimentaires valorisés par Adonial,
dont 35 000 au sein des activités de Nutrition animale du groupe Avril
Feed Alliance
PANORAMA DES ACTIVITÉS
57Sopral, diététique équine et petfood haut de gamme
TERRIAL ET ADONIAL, ACTEURS DE L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE
La valorisation des ressources natu-relles fait partie de la raison d’être du groupe Avril. Chacun dans son domaine, Adonial et Terrial valorisent les déchets pour les réintégrer dans la chaîne de valeur. Objectif : produire mieux avec moins, en optimisant les flux de matières et d’énergies. Grâce à ces deux acteurs, plus de 97 % des coproduits émis par le Groupe sont transformés au lieu d’être enfouis ou incinérés. Adonial a pour vocation de valoriser les écarts de production des industries agroalimentaires (biscuits, semoule, laitages, sucre…) et de leurs copro-duits (pulpe de betteraves, son de moutarde…) en matières premières des-tinées à la nutrition animale. Son futur site, équipé de nouvelles technologies comme l’extrusion, lui permettra d’op-timiser certains traitements. La société
a mis en place des échanges internatio-naux (Angleterre, Allemagne, Belgique, Espagne, Taïwan…) qu’elle compte développer dans les prochaines années. Leader des engrais organiques en France, Terrial transforme les effluents d’élevage mais aussi les résidus orga-niques des activités industrielles (par exemple les cendres de l’usine Saipol-Lesieur de Bassens) en compost ou méthane qui produiront fertilisants et énergie. Les gammes proposées permettent de réduire l’utilisation d’engrais chimiques et de pesticides. 250 000 tonnes sont ainsi produites à destination des grandes cultures, agri-culture bio, viticulture, maraîchage et arboriculture. En 2015, Terrial a lancé une nouvelle gamme de stimulants du sol à base d’engrais organiques et continuera, en 2016, à développer son activité de production d’engrais orga-niques élaborés pour atteindre un volume de 30 000 tonnes.
Spécialiste de la nutrition pour cheval, chien et chat à destination d’une cible grand public, Sopral réalise, en 2015, 25 % de son chiffre d’affaires à l’export – 60 % sur la seule branche Petfood – avec une présence dans 50 pays à travers des réseaux de distribution spécifiques : vente internet, réseaux de vétérinaires, magasins spécialisés, jardineries… La société possède à Rennes deux usines en propre, l’une dédiée au cheval, l’autre au petfood. Son offre regroupe aliments classiques et alicaments. En 2015, par exemple, Sopral a mis sur le marché deux compléments alimentaires visant à améliorer le bien-être du cheval : Hydraction, aliment complémentaire diététique destiné à limiter les raideurs et courbatures, conséquences de la sudation, et Red Booster, une solution riche en fer pour les chevaux ayant à fournir des efforts sportifs intenses.
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(en millions d’euros)
Chiffre d’affaires EBITDA
Sofiprotéol et ses filiales 33,7 18,8
Transformation végétale 3 036,6 43,7
Huiles & Condiments 1 048,2 55,2
Oléochimie 618,4 53,2
Nutrition animale 1 163,1 26,2
Biosécurité & Spécialités nutritionnelles 138,5 3,8
Transformation animale 460,6 0,6
Avril Développement 58 5,1
Autres 70,2 -0,6
Éliminations -522
Total Groupe 6 105,3 206
Groupe 2014 Groupe 2015
Résultat net consolidé pro forma part du Groupe 44 13,5
Capitaux propres 1 837 1 826,2
Investissements 218 186
dont investissements industriels, filières animales 52 50
dont investissements industriels, filières végétales 86 77
dont Société de Financement et de Développement 80 37
dont systèmes d’information Groupe 22
Informations financières sélectionnées
Informations financières
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INFORMATIONS FINANCIÈRES SÉLECTIONNÉES
2014 2015
Filières végétalesHuiles alimentaires (conditionnées + vrac) 1 180 1 164
Savon 37 37
Sauces 42 42
Tourteaux (hors trituration à façon) 2 192 2 263
Graines triturées (hors trituration à façon) 4 086 4 278
Biodiesel 2 099 2 005
dont production en France 1 478 1 497
dont production à l’international 621 508
Produits oléochimiques 532 521
Filières AnimalesAliments produits (hors premix) 2 647 2 757
Tonnage porcs abattus 93 106
Nombre d’œufs (œufs amont, œufs coquille et ovoproduits) (en millions) 3 013 3 161
Productions industrielles
(en milliers de tonnes)
2014 2015
Amont végétal 34,2 40,4
Amont animal 50 55
Transformation agricole et agroalimentaire, et produits intermédiaires 83,3 89,9
Produits alimentaires de grande consommation 12,5 15,5
Innovations durables, fonds d’investissement, divers 21,3 22,3
Total des engagements 201,3 223,1
Engagements de la société de financement et de développement
(en millions d’euros)
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Les métiers d’Avril vus par 19 collaborateurs
à découvrir ici :
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Nous remercions l’ensemble des collaborateurs et partenaires d’Avril – producteurs agricoles, éleveurs, chercheurs, investisseurs – qui ont accompagné le Groupe dans ses réalisations en 2015.Édité par la Direction de la Communication du groupe Avril – Directeur de la publication : Sébastien Delerue – Rédacteur en chef : Tom DoronConception et réalisation | – Crédit photos : Alex Cretey Systermans, Arnaud Février, Fred Gouraud, Cédric Helsly, Urich Lebeuf, Christophe Lepetit, Philippe Montigny, Tristan Paviot, Gwénaël Saliou, Thibaut Voisin. © Groupe Avril – Tous droits réservés (mai 2016).
Ce document est imprimé avec des encres végétales sur du papier fabriqué à 100 % à base de fibres provenant de forêts gérées de manière durable et équitable ou contrôlées dans une usine certifiée ISO 14001 & EMAS, par un professionnel labellisé Imprim’Vert.
11, rue de Monceau — CS60003 — 75378 Paris Cedex 08 Tél. + (0)1 40 69 48 00 — Fax + (0)1 47 23 02 88
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RAPPO RT D ’ACTIVITÉ2015
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