Download - Suivi de la transplantation de l’ail rose sur la commune de Cubzac-les-ponts – Gironde, année 2014
Pascal TARTARY
2014
TARTARY P. 2014. Suivi de la transplantation des pieds d’ail rose (Allium roseum) sur la commune de Cubzac
les Ponts dans le cadre de la LGV SEA - Année 2014 : Deuxième année de suivi. CEN Aquitaine, LISEA. 22 p +
annexes.
CEN Aquitaine – Association Loi 1901, membre de la Fédération nationale des conservatoires d’espaces naturels
Maitre d’Ouvrage
COSEA / LISEA
Rédaction
Structure : Conservatoire d’espaces naturels d’Aquitaine
Antenne : Gironde
Présidente : Eliane VILAFRUELA
Directeur : Hervé CODHANT
Responsable Scientifique et Technique : David SOULET
Chargé de secteur Gironde : Julie WALKER
Chargé de mission – Ecologue : David LESSIEUR
Chargé de mission – Ecologue : Pascal TARTARY
Crédits photographiques
P. TARTARY – CEN AQUITAINE (2014)
D. LESSIEUR – CEN AQUITAINE (2014)
Personnel Poste Action Date
TARTARY P. Chargé de mission - Ecologue Rédaction initiale V1 13 août 2014
LESSIEUR D. Chargé de mission - Ecologue Relecture V1 14 août 2014
WALKER J. Chargé de secteur Gironde Validation finale V1 01 septembre 2014
TARTARY P. Chargé de mission – Ecologue Prise en compte des remarques V2 04 février 2015
Table des matières
Introduction : ........................................................................................................................................... 5
Localisation .............................................................................................................................................. 6
Rappel sur le protocole retenu pour la transplantation ......................................................................... 7
Rappel sur les modalités de gestion retenues sur la parcelle transplantée ........................................... 8
Modalités de gestion initiales ............................................................................................................. 8
Modalités de gestion entreprises en 2013 .......................................................................................... 8
Modalités de gestion 2014 .................................................................................................................. 9
Présentation des protocoles successifs retenus pour le suivi de la population transplantée .............. 10
Protocole du 04 octobre 2012 de suivi de la reprise des bulbes ...................................................... 10
Paramètres retenus et aspects méthodologiques ........................................................................ 10
Principaux résultats ....................................................................................................................... 10
Suivi de la parcelle transplantée ................................................................................................... 10
Suivi des habitats naturels de la parcelle transplantée ................................................................. 11
Suivi de la parcelle en exclos ......................................................................................................... 12
Nouveau protocole de suivi de la station .......................................................................................... 12
Résultats des suivis pour l’année 2014 ................................................................................................. 13
Description paysagère ....................................................................................................................... 13
Caractérisation des habitats .............................................................................................................. 14
Cartographie des habitats ................................................................................................................. 15
Décompte de l’ail rose ....................................................................................................................... 15
Détourage du peuplement d’ail rose ................................................................................................ 19
Suivi des actions de gestion............................................................................................................... 20
Préconisations de gestion ..................................................................................................................... 21
Discussions ............................................................................................................................................ 22
Introduction : Dans le cadre de la mise en œuvre des actions de suivis des mesures de réduction liées à la réalisation
de la ligne à grande vitesse Sud Europe Atlantique (LGV SEA), LISEA a missionné le Conservatoire
d’espaces naturels d’Aquitaine (CEN Aquitaine) pour mener le suivi de la transplantation des pieds d’ail
rose (Allium roseum) sur la parcelle de transplantation sur la commune de Cubzac-les-Ponts.
Ce suivi fait suite aux dispositions de transplantation de l’espèce située sur les emprises de la ligne
conformément aux arrêtés inter-préfectoraux du 24 février 2012 et du 21 décembre 2012.
Les modalités de recueil, de stockage et de réimplantation des bulbes ont fait l’objet d’un protocole
soumis pour approbation au Conservatoire Botanique National Sud Atlantique et à la DREAL Aquitaine
en septembre 2012. Celui-ci intègre également des éléments de description et de gestion de la zone
d’accueil ainsi qu’une méthode de suivi pour mesurer l’efficacité de l’opération de transplantation des
pieds d’ail rose réalisée en 2012 et le maintien des populations situées immédiatement en marge de
l’emprise travaux ayant fait l’objet d’une mesure d’évitement.
En l’absence du suivi de la parcelle riveraine (refus d’accès par le propriétaire) directement impactée,
l’ensemble de la méthodologie de septembre 2012 ne peut être appliqué. Il a dont été proposé, à
LISEA, d’alléger le dispositif pour réellement suivre des éléments mesurables et comparables d’une
année sur l’autre (Cf. Note de propositions de suivi des mesures environnementales liées à la
construction et l’exploitation de la LGV SEA Tours Bordeaux). Cette nouvelle méthodologie a fait l’objet
d’une réflexion conjointe entre le CEN Aquitaine et le CBNSA.
Ce document présente l’ensemble des données récoltées dans le cadre de la mise en œuvre des suivis
sur la parcelle d’accueil des individus d’ail rose déplacés lors des opérations de transplantation
effectuées entre le 1er octobre 2012 et le 5 octobre 2012. Il fait également suite à un rapport de
BIOTOPE présentant le suivi lors de la première année de suivi (2013).
Localisation La parcelle de transplantation de l’ail rose se situe sur la commune de Cubzac-les-Ponts au nord de la
Dordogne dans le département de la Gironde (33).
Figure 1 : Localisation communale de la parcelle de transplantation
Cette parcelle se trouve à près de 200 m à l’Est de l’emprise des travaux de la LGV SEA et à moins de
400 m du lieu d’origine d’ail rose.
Figure 2 : Localisation de la
parcelle au sein de la commune de Cubzac-
les-Ponts
Rappel sur le protocole retenu pour la transplantation1 En amont de l’opération de transplantation, un repérage et un balisage précis des pieds d’ail rose à
transplanter ont été effectués le 28/06/2012 et le 12/07/2012 (périodes favorables au repérage des
individus). Le déterrage des bulbes a eu lieu à l’automne de la même année. La majorité des bulbes
ont été déterrés manuellement puis des essais de décapage de sol à la pelle mécanique suivis d’une
récolte manuelle ont été réalisés. Enfin, la transplantation des bulbes et caïeux d’ail rose a eu lieu
concomitamment et dans la continuité des opérations de récolte et menée par une équipe chantier
dédiée de 5 personnes.
Compte-tenu du caractère expérimental de cette opération de transplantation, plusieurs modalités de
replantation (en termes de profondeur, de densité de plantation et de nombre de caïeux par trou) ont
été testées prenant en compte la diversité des situations dans lesquelles l’ail rose a pu être observé.
Le schéma récapitulant les différentes modalités d’implantation sur la parcelle d’accueil est présenté
ci-dessous.
Profondeur 5 cm
Profondeur 15 cm
Profondeur 5 cm
Profondeur 15 cm
N
CHEMIN ET VIGNES
Densité de 1 caïeu
/ m²
F O U R R E S
(Q1) 1 caïeu par trou
10 rangs soit 160 caïeux
(Q5) 1 caïeu par trou
10 rangs soit 160 caïeux
(Q9) 1 caïeu par trou
10 rangs soit 160 caïeux
(Q13) 1 caïeu par trou
10 rangs soit 160 caïeux
C H E M I N
E T
V I G N E S
Densité de 1 caïeu
/ 2 m²
(Q2) 1 caïeu par trou
10 rangs soit 90 caïeux
(Q6) 1 caïeu par trou
10 rangs soit 90 caïeux
(Q10) 1 caïeu par trou
10 rangs soit 90 caïeux
(Q14) 1 caïeu par trou
10 rangs soit 90 caïeux
Densité de 1 caïeu / m² ou 5 caïeux /
m²
(Q3) 5 caïeux par trou
6 rangs soit 510 caïeux
(Q7) 5 caïeux par trou (et 1 bulbe par trou
en rangs 2 et 4)
10 rangs soit 740 caïeux
(Q11) 5 caïeux par trou
10 rangs soit 850 caïeux
(Q15) 5 caïeux par trou
9,5 rangs soit 805 caïeux
Densité de 1 bulbe / 2 m² ou 5 caïeux /
2 m²
(Q4) 5 caïeux par trou
5 rangs soit 200 caïeux
(Q8) 1 caïeu par trou
10 rangs soit 80 caïeux
(Q12) 5 caïeux par trou
9 rangs soit 315 caïeux
(Q16) 1 caïeu par trou
9 rangs soit 63 caïeux
HABITATIONS Figure 3 : Schéma de transplantation de l’ail rose sur la parcelle
Au total, 5 592 bulbes d’ail rose ont été réimplantés sur la parcelle d’accueil dont 4 393 selon 16
modalités qui seront suivies. Il est à noter que la parcelle d’accueil abritait déjà avant les opérations
de transplantation une population d’ail rose, dont nous ne connaissons pas avec précision l’effectif.
1 Protocole CODO4 80118 C1 transmis et validé par les services de l’Etat le 04 octobre 2012 et compte rendu des opérations transmis le 30 octobre 2012.
Rappel sur les modalités de gestion retenues sur la parcelle
transplantée
Modalités de gestion initiales
Dans le protocole de déplacement de l’ail rose2, les modalités de gestions étaient définies de la façon
suivante :
N
Profondeur 1 Profondeur 2 Profondeur 1 Profondeur 2
Densité 1 Q1 Q5 Q9 Q13
Densité 2 Q2 Q6 Q10 Q14
Densité 3 Q3 Q7 Q11 Q15
Densité 4 Q4 Q8 Q12 Q16
Opérations de gestion
Fauche annuelle avec exportation des produits de fauche à partir de la mi-juillet (hauteur de coupe = 8 cm)
Fauche annuelle à partir de fin juin et hersage du sol en juillet-aout
Figure 4 : Modalités initiales de gestion de la parcelle de transplantation
Ce dispositif permettait de comparer l’effet de la gestion sur l’évolution de la population d’ail rose.
Par exemple, les individus d’ail rose au sein des quadrats 1 et 9 ont été transplantés en respectant
le même protocole mais devaient être gérés de façon différenciée.
Modalités de gestion entreprises en 2013
Les premières mesures de gestions préconisées dans le protocole de déplacement de l’ail rose (fauche
avec exportation) ont été effectuées courant juillet pour l’ensemble de la parcelle. Cette opération a
été réalisée par COSEA. Après quoi un hersage de la moitié de la parcelle a eu lieu. Cependant, ce
hersage n’a pas été effectué sur les quadrats prévus initialement, les opérations de gestion ont été
réalisées de la façon suivante :
N
Profondeur 1 Profondeur 2 Profondeur 1 Profondeur 2 Opérations de gestion
Densité 1 Q1 Q5 Q9 Q13 Fauche annuelle avec exportation des produits de fauche à partir de la mi-juillet (hauteur de coupe = 8
cm) Densité 2 Q2 Q6 Q10 Q14
Densité 3 Q3 Q7 Q11 Q15 Fauche annuelle avec exportation des produits de fauche à partir de la mi-juillet et hersage du sol en
juillet-aout Densité 4 Q4 Q8 Q12 Q16
Figure 5 : Modalités de gestion pour l’année 2013 de la parcelle de transplantation
Ainsi, pour une même modalité de transplantation, il devient impossible de comparer l’effet de la
gestion. En revanche, cette comparaison sera bien effectuée sur la globalité entre les deux modes
de gestion permettant de suivre l’évolution des habitats naturels et de la population d’ail rose.
2 CODO4 80118 C1
Modalités de gestion 2014
En 2014, le CEN Aquitaine a préconisé une organisation nouvelle du parcours technique de gestion,
tout en maintenant les modalités de gestion.
Ainsi, pour limiter la prolifération des essences constituant le fourré, il semble judicieux de réaliser le
hersage du côté de ce dernier. Les modalités de fauche restent les mêmes. La gestion entreprise en
2014 sera donc conforme au plan d’entretien suivant :
N
Profondeur 1 Profondeur 2 Profondeur 1 Profondeur 2
Densité 1 Q1 Q5 Q9 Q13
Densité 2 Q2 Q6 Q10 Q14
Densité 3 Q3 Q7 Q11 Q15
Densité 4 Q4 Q8 Q12 Q16
Opérations de gestion
Fauche annuelle à partir de fin juin et hersage du sol en juillet-aout
Fauche annuelle avec exportation des produits de fauche à partir de la mi-juillet (hauteur de coupe = 8 cm)
Figure 6 : Modalités de gestion pour l’année 2014 de la parcelle de transplantation
Présentation des protocoles successifs retenus pour le suivi de la
population transplantée
Protocole du 04 octobre 2012 de suivi de la reprise des bulbes
Paramètres retenus et aspects méthodologiques
Plusieurs modalités ont été testées lors des opérations de transplantation. Ces modalités sont
présentées sur le schéma de la page précédente (Figure 1). Au total 16 quadrats ont été réalisés avec
des modalités de transplantation différentes.
Les variables suivantes ont été mesurées dans chacun des quadrats :
- le nombre d’individus fleuris (il est difficile de localiser les individus non fleuris au sein de la
végétation. En effet, les feuilles de l’ail rose peuvent être facilement confondues avec celles
de graminées) ;
- la hauteur de la hampe florale (sur 25 individus) ;
- le nombre de feuilles par plant fleuri (sur 25 individus).
Les deux derniers paramètres visaient à suivre les effets de la variabilité naturelle de la population et
à évaluer sa dynamique par rapport à une population témoin.
En plus de ces paramètres, début juillet 2013, un passage sur la parcelle a été effectué afin de vérifier
si les individus fleuris au printemps avaient fructifiés.
En parallèle du suivi sur le succès de reprise des individus transplantés, un suivi sur les habitats naturels
a été mis en place. Il vise à suivre l’évolution de la composition floristique et à appréhender les
changements évolutifs des habitats naturels se trouvant sur la parcelle d’accueil. Ce suivi permettra
dans les années à venir, de valider les principes de gestion retenus et/ou d’adapter au mieux ces
opérations de gestion afin que les conditions restent optimales pour le maintien et le développement
de la population d’ail rose transplantée.
Enfin, il a été vérifié que la station se trouvant au lieu-dit des Vignaux, à proximité immédiate des
travaux n’a pas été impactée. Le but de ce suivi et de vérifier que cette population mise en exclos avant
les travaux de défrichement n’a pas été impactée pendant la phase de terrassement et de construction
de la ligne à grande vitesse.
Principaux résultats
Suivi de la parcelle transplantée
Les premiers résultats de l’année 2013 ont permis de dénombrés 1163 individus sur la parcelle
transplantée. Un peu plus de 26% des individus transplantés ont produit des hampes florales.
Il faut avoir à l’esprit que la parcelle abritait déjà des individus d’ail rose, ce qui oblige à nuancer
l’évaluation de l’opération de transplantation et met en avant l’importance du choix des sites de
transplantation. En effet, le nombre de hampes florales est supérieur au nombre de caïeux
transplantés dans certains quadrats (Q9, Q10, Q13, Q14).
Numéro de la modalité de
transplantation
Nb de caïeux ou de bulbes initialement
transplantés
Nb de hampes florales
comptabilisées
Commentaires
Q1 160 caïeux 14 Le secteur de pelouse du quadrat concentre le plus de hampes florales
Q2 90 caïeux 20 Le secteur de pelouse du quadrat concentre le plus de hampes florales
Q3 510 caïeux 2 Secteur de prairie avec un fort recouvrement de Brachypode
Q4 200 caïeux 34 Secteur de prairie très productive
Q5 160 caïeux 85 Le secteur de pelouse du quadrat concentre le plus de hampes florales
Q6 90 caïeux 40 Le secteur de pelouse du quadrat concentre le plus de hampes florales
Q7 714 caïeux et bulbes 16 Secteur intermédiaire entre pelouse et prairie
Q8 80 bulbes 27 Secteur de prairie très productive
Q9 160 caïeux 159 Quadrat qui devait déjà accueillir de l’ail rose avant la transplantation au vu du nombre de hampes florales comptabilisées
Q10 90 caïeux 214 Quadrat qui devait déjà accueillir de l’ail rose avant la transplantation au vu du nombre de hampes florales comptabilisées
Q11 850 caïeux 21 Secteur intermédiaire entre pelouse et prairie
Q12 315 caïeux 17 Secteur de prairie très productive
Q13 160 caïeux 179 Quadrat qui devait déjà accueillir de l’ail rose avant la transplantation au vu du nombre de hampes florales comptabilisées
Q14 90 caïeux 252 Quadrat qui devait déjà accueillir de l’ail rose avant la transplantation au vu du nombre de hampes florales comptabilisées
Q15 805 caïeux 58 Secteur intermédiaire entre pelouse et prairie
Q16 63 bulbes 25 Secteur de prairie très productive
Total 4 393 plants 1 163 hampes florales
Si l’on ne prend pas en compte ces quatre quadrats un peu moins de 10% (9,22%) des individus
transplantés ont produits des hampes florales moins d’un an après les opérations de transplantation.
Cette première année de suivi intervient moins d’un an après les opérations de transplantations, il est
encore prématuré de dégager des conclusions sur le succès de l’opération.
En ce qui concerne la fructification, l’ensemble des quadrats abritant des individus d’ail rose avait
fructifié. Cette fructification peut laisser supposer une certaine viabilité dans le temps des individus
transplantés.
Suivi des habitats naturels de la parcelle transplantée
Les relevés ont permis de mettre en évidence la présence de 2 habitats naturels différents au sein de
la parcelle d’accueil (un troisième se trouve à proximité immédiate) :
Pelouse calcaire (Corine biotope : 34.32), il s’agit d’un milieu ouvert dont le cortège floristique
est principalement dominé par le brome dressé (Bromus erectus) et la laîche flasque (Carex
flacca). Il est fréquent de trouver un nombre important d’espèces d’orchidées au sein de ces
milieux comme par exemple l’ophrys bécasse (Ophrys scolopax), l’orchis pyramidal
(Anacamptis pyramidalis) et l’orchis à odeur de bouc (Himantoglossum hircinum). Il s’agit d’un
habitat naturel patrimonial ;
Prairie de fauche (Corine biotope : 38.21), il s’agit d’un milieu ouvert, presque entièrement
dominé par les graminées (Dactylis glomerata, Festuca pratensis, Arrhenatherum elatius). Ces
prairies sont beaucoup plus productives et hautes (hauteur moyenne de la végétation
comprise entre 60 cm et 70 cm contre 20 cm pour les pelouses) que les pelouses calcaires
décrites précédemment.
La présence immédiate de fourrés en marge de la parcelle menace directement la population d’ail
rose. Il faut noter la présence quasi systématique d’espèces ligneuses issues des fourrés arbustifs dans
les relevés réalisés au sein de la parcelle. Il s’agit du cornouiller sanguin (Cornus sanguinea), du
prunellier (Prunus spinosa), de l’églantier (Rosa canina) et dans une moindre mesure des ronces (Rubus
spp.). Ces espèces se trouvent en nappe (présentes sur l’ensemble de la parcelle de manière diffuse).
La fauche réalisée par COSEA durant le mois de juillet vise à bloquer l’évolution dynamique des prairies
et pelouses vers des ourlets puis des fourrés, habitats non favorables au maintien des populations d’ail
rose transplantées.
Suivi de la parcelle en exclos
Une station d’ail rose se trouve à proximité immédiate de l’emprise des travaux (parcelle cadastrale
260). Cette station a été mise en exclos afin d’éviter la destruction d’individus. L’objectif du suivi est
de vérifier le bon état de conservation de la population (mise en exclos respectée et vérification que
la station n’a pas été impactée) et de vérifier le maintien des populations en place et de leur
dynamique.
Seul le premier objectif de ce suivi a pu être réalisé. En effet, le droit d’accès à la parcelle n’a pas été
accordé à l’époque au Bureau d’études BIOTOPE, rendant impossible le suivi de la population d’ail
rose.
A la lumière des résultats obtenus et des conditions d’exercice de ces suivis, le Conservatoire
d’espaces naturels d’Aquitaine propose pour la suite, une version allégée des suivis d’ail rose.
Nouveau protocole de suivi de la station Ce nouveau protocole vise les mêmes objectifs que le précédent, mais s’attache à recadrer le suivi sur
la parcelle transplantée. Ainsi, il s’attachera à :
Entreprendre une description paysagère dans un rayon de 100 m autour de la parcelle pour
évaluer les modifications locales qui pourraient influencer les populations d’ail rose sur la
parcelle transplantée. Par ailleurs, la parcelle et son environnement feront l’objet d’une suivi
photographique ;
Relever les conditions stationnelles de la parcelle ;
Caractériser les habitats : 3 relevés phytosociologiques de 4m² chacun sur 3 milieux différents
de la parcelle transplantée (avril/mai). Les espèces présentes sont notées ainsi que leur
coefficient d’abondance-dominance (compris entre + et 5) sur la placette ;
Dénombrer la population d’ail rose : 1 relevé en période d'inflorescence sur l’ensemble de la
parcelle. Les résultats devront faire la différence entre les différentes modalités de
transplantation (16 quadrats). Une cartographie de la population sera réalisée pour voir s’il y
a des modifications dans la répartition des plants ;
Suivre les modalités de gestion en mesurant les hauteurs de fauche et les profondeurs de
hersage au moment des travaux.
Résultats des suivis pour l’année 2014 L’ensemble des éléments de suivi, à l’exception du suivi des actions de gestion, a été mené le 05 mai
2014.
Description paysagère La parcelle de transplantation se situe dans un contexte péri-urbain pavillonnaire, au contact de la
viticulture.
Eléments du paysage
Surface (en m²)
Proportion
Chemin d'exploitation
4066 8%
Fourrés 3204 6%
Friche 9029 17%
Jardins 8752 16%
Praire (parcelle transplantée)
2795 5%
Route 2950 5%
Urbanisation 11132 21%
Vignes 11766 22%
Total 53694 100% Tableau I : Proportion surfacique des différents éléments paysagés dans une bande de 100 m
autour de la parcelle transplantée
Figure 7 : Cartographie des éléments paysagés dans une bande de
100 m autour de la parcelle transplantée
Ainsi, dans le détail, l’environnement proche de la parcelle est dominé pour 2/5 par la viticulture et
l’urbanisation, puis par une friche (ancienne vigne) qui devrait être, à l’avenir, replantée en vigne et
par les jardins qui ceinturent ici les résidences pavillonnaires. Viennent ensuite, les chemins
d’exploitation, les fourrés et les routes.
Figure 8 : Vue sur la zone pavillonnaire
au Nord-Est de la parcelle Figure 9 : Vue sur la friche au Nord de
la parcelle Figure 10 : Vue sur la partie Sud de la
parcelle
L’environnement immédiat de la parcelle ne devrait pas fondamentalement changer dans les
prochaines années. L’étalement urbain étant ici en limite des terrains agricoles et se situe assez près
de l’emprise de la LGV SEA.
La parcelle transplantée est tout de même enclavée au sein d’une zone particulièrement
anthropisée, avec très peu d’espaces naturels à proximité. Cet isolement pourrait être à l’avenir
défavorable à la conservation de l’ail rose sur le site. La recherche de corridors fonctionnels entre
des noyaux de biodiversité de l’espèce et la parcelle pourrait-être mise en œuvre dans le cadre de la
mise en conformité du PLU de la commune avec la déclinaison des prescriptions du SRCE au niveau
local.
Caractérisation des habitats Trois relevés ont été menés sur la parcelle sur les trois principaux milieux de la parcelle. Les relevés
phytosociologiques réalisés sont présentés dans les tableaux en annexe.
Le relevé 1 montre une composition floristique essentiellement basée sur les espèces des prairies
méso-eutrophile de fauche caractérisées par Festuca pratensis, Lotus corniculatus et Centaurea jacea.
Cependant, cet habitat à forte productivité se voit coloniser par des espèces de friche et d’ourlet avec
Daucus carota, Rubus sp. et Agrimonia eupatoria. La présence de ces espèces dans le relevé traduit
d’une part le caractère ancien de sa mise en culture et d’autre part de la présence à proximité d’un
fourré.
Le relevé 2 est caractérisé par la présence de Bromus erectus, Sanguisorba minor et Hieracium pilosella.
Ces trois espèces, entre autres, caractérisent l’habitat de pelouses calcaires. Sur la parcelle, cet habitat
est composé d’un petit nombre d’orchidées : Ophrys scolopax, Himantoglossum hircinum et Orchis
purpurea.
Cependant, cet habitat se trouve en mosaïque imbriquée avec l’habitat précédant. Par ailleurs, cette
station montre également une dynamique de fermeture avec la présence de Cornus sanguinea.
Enfin, le relevé 3 placé sur la partie haute de la parcelle montre une diversité florale amoindrie par
rapport aux autres relevés et par rapport à 2013. De plus, la composition floristique est dominée par
les espèces communément présentes à proximité des cultures avec Veronica polita, Lathyrus aphaca,
Medicago arabica et Rapistrum rugosum.
La gestion entreprise en 2013 a changé la composition floristique de ce secteur. Elle a affaibli les
espèces de prairie (ce qui n’est pas un mal), tout en banalisant les espèces pionnières des cultures,
sans pour autant favoriser les espèces de pelouses sèches.
La gestion qui devait permettre de limiter la colonisation des espèces de fourré a été peu efficace.
Au-delà de cela, elle a très probablement été un peu violente sur le milieu en modifiant les
conditions stationnelles, conduisant à l’apparition d’un nouvel habitat. Pour limiter la banalisation
du milieu liée aux actions de gestion, deux séries de préconisations sont faites plus loin, l’une
permettant d’adapter les modalités au regard des actions de gestion 2013 et l’autre sous forme de
piste qui seront adaptées en fonction des résultats du suivi (2015) de la population.
Cartographie des habitats La cartographie des unités écologiques matérialise au niveau surfacique les résultats de la
caractérisation des habitats. L’habitat fourré arboré se cantonne en marge de la parcelle ; l’habitat de
pelouse sèche se maintient au centre de celle-ci et un milieu de friche rudérale tend à se développer
au Sud de la parcelle en lien avec le hersage entrepris en 2013.
En l’absence de couches SIG antérieures à
2014, il nous est difficile de comparer avec
précision l’avancement des habitats entre eux
et d’une année sur l’autre. Cependant, les
fourrés arborés ne semblent pas
particulièrement prendre le dessus sur la
prairie ou la pelouse sèche. En revanche,
quelques espèces caractéristiques de ces
conditions colonisent le centre de la parcelle.
La pelouse sèche semble se maintenir sur les
mêmes surfaces, bien que cet habitat tende à
se voir coloniser par des espèces
caractéristiques de la prairie. En revanche,
l’habitat prairial a considérablement régressé
en faveur d’un milieu plus banal : la friche
rudérale.
Dans les prochaines années, il sera nécessaire
de suivre de près l’évolution de l’ensemble de
ces milieux entre eux et dans le temps. Les
actions de gestion devront avoir pour objectif
de contenir l’étalement des fourrés arborés,
tout en limitant le développement de la friche rudérale. La finalité étant de retrouver des conditions
favorables à l’ail rose, c’est-à-dire des milieux ouverts peu remaniés.
Décompte de l’ail rose Comme il a été fait référence plus haut, le protocole de suivi de l’ail rose sur la parcelle de
transplantation a été allégé par apport à celui de 2013. Au vu des conditions climatiques du début de
printemps 2014, il a été décidé d’avancer le suivi de près de deux semaines par rapport à l’année 2013.
Ainsi, un seul passage a été réalisé le 05 mai 2014, pour comptabiliser l’ensemble des hampes florales
d’ail rose. Les résultats obtenus du comptage sont présentés dans le tableau suivant :
Figure 11 : Cartographie des habitats naturels du site
Numéro de la modalité de
transplantation (Quadrat)
Nb de caïeux ou de bulbes
initialement transplantés
Nb de hampes florales
comptabilisées en 2014
Commentaires
Q1 160 caïeux 12 Les hampes florales sont régulièrement réparties sur le quadrat
Q2 90 caïeux 10 Les hampes florales sont régulièrement réparties sur le quadrat
Q3 510 caïeux 26 Les hampes florales se développent au contact du fourré. Secteur rudéralisé
Q4 200 caïeux 50 L’ail se développe sur les talus. Secteur rudéralisé
Q5 160 caïeux 41 Peu de hampes se développent au centre de ce quadrat.
Q6 90 caïeux 23 L’ail se développe en bordure Est de ce quadrat, en contact avec l’habitat de pelouse.
Q7 740 caïeux et bulbes
18 Secteur rudéralisé. L’ail se développe sur les talus.
Q8 80 caïeux 46 Secteur rudéralisé. L’ail se développe sur les talus.
Q9 160 caïeux 230 L’ail rose est fortement présent sur la partie haute de ce quadrat, sur l’habitat de pelouse.
Q10 90 caïeux 37 Les hampes florales se développent majoritairement sur l’habitat de pelouse.
Q11 850 caïeux 11 Secteur rudéralisé. L’ail se développe sur les talus.
Q12 315 caïeux 29 Secteur rudéralisé. L’ail se développe sur les talus.
Q13 160 caïeux 323 L’ail rose est fortement présent sur la partie haute de ce quadrat, sur l’habitat de pelouse.
Q14 90 caïeux 283 Les hampes florales se développent majoritairement sur l’habitat de pelouse.
Q15 805 caïeux 59 Secteur rudéralisé. L’ail se développe sur les talus et en limite de parcelle.
Q16 63 caïeux 58 Secteur rudéralisé. L’ail se développe sur les talus et en limite de parcelle.
TOTAL 4 393 1 256 Contre 1 163 lors du comptage 2013
Avec :
Quadrat devant accueillir de l’ail rose avant la transplantation (observation 2013)
Quadrat devant accueillir de l’ail rose avant la transplantation (observation 2014)
Tableau II : Résultats du décompte des hampes florales d’ail rose en 2014 par quadrats.
Le suivi des hampes florales d’ail rose en 2014 a permis de dénombrer 1 256 individus sur la parcelle
transplantée. Ce qui fait que plus de 28% des individus transplantés ont produits une hampe florale.
Cependant, il ne faut pas interpréter ces résultats au pied de la lettre. Tout d’abord la parcelle
transplantée abritait déjà des individus d’ail rose et nous ne connaissions pas la population d’origine.
Les résultats des observations sur les quadrats 9, 13 et 14 sont flagrants de ce point de vue. Alors
que le quadrat 16 semble être beaucoup plus problématique à interpréter. Enfin, le quadrat 10 faisait
apparaitre en 2013 la présence d’une population autochtone, en 2014, ce n’est plus le cas.
Ainsi, si nous n’intégrons pas les résultats des quadrats 9, 10, 13, 14 et 16 dans le décompte du taux
de reprise, nous tombons à 7% de reprise des individus transplantés après deux années en terre.
Par ailleurs, entre 2014 et 2013, nous observons une augmentation de 7% du nombre de hampes
florales (1163 en 2013 à 1256 en 2014), mais avec des résultats très fluctuants d’un quadrat à l’autre
comme le démontre la figure suivante.
N
(Quadrat) Evolution population 2013 / 2014
(Q1) -14%
(Q5) -51%
(Q9) 44%
(Q13) 80%
(Q2) -50%
(Q6) -42%
(Q10) -82%
(Q14) 12%
(Q3)
1200% (Q7) 12%
(Q11) -47%
(Q15) 1%
(Q4) 47%
(Q8) 70%
(Q12) 70%
(Q16) 232%
Avec
Baisse forte de plus de 55 % de floraison entre 2013 et 2014
Baisse de la floraison entre 2013 et 2014 comprise entre 16% et 54%
Maintien du taux de floraison (entre -15% et + 15%)
Augmentation de la floraison entre 2013 et 2014 comprise en 16 et 54%
Augmentation forte de la floraison de plus de 56%
Figure 12 : Evolution de la population d’ail rose en fleur entre 2013 et 2014
A première vue, 5 quadrats (Q2, 5, 6, 10 et 11) marquent une baisse du taux de floraison. Cette baisse
est significative pour le quadrat 10 (-82%). Un maintien du taux de floraison pour 4 quadrats (Q1, 7, 14
et 15) et une augmentation dans les 7 quadrats restants (Q3, 4, 8, 9, 12, 13 et 16), avec une forte
progression pour quatre d’entre eux.
Il est extrêmement difficile d’appréhender ces résultats sans avoir à disposition la taille initiale de la
population d’ail rose sur la parcelle et sans avoir de référence sur la phénologie de l’espèce en
particulier pour l’année 2014, notamment en l’absence d’une parcelle témoin qui permettrait de
distinguer le rôle que joue la gestion par rapport aux évolutions normales d’une population.
Cependant, la gestion entreprise en 2013 semble avoir dynamisé la population d’ail rose située en
périphérie des quadrats ; alors que les populations du cœur de ces quadrats semblent ne pas avoir
supporté la gestion.
Numéro de la modalité de transplantation
(Quadrat)
Nb de caïeux ou de bulbes initialement
transplantés
Nb de hampes florales comptabilisées en
2013
Taux de reprise 2013 /
transplantation
Nb de hampes florales comptabilisées en
2014
Taux de reprise 2014 /
transplantation
Gestion entreprise en 2013
Q1 160 caïeux 14 -91% 12 -92% Fauche simple
Q2 90 caïeux 20 -77% 10 -88% Fauche simple
Q3 510 caïeux 2 -199% 26 -94% Fauche et hersage
Q4 200 caïeux 34 -83% 50 -75% Fauche et hersage
Q5 160 caïeux 85 -46% 41 -74% Fauche simple
Q6 90 caïeux 40 -55% 23 -74% Fauche simple
Q7 740 caïeux et bulbes 16 -97% 18 -97% Fauche et hersage
Q8 80 caïeux 27 -66% 46 -42% Fauche et hersage
Q9 160 caïeux 159 -2% 230 143% Fauche simple
Q10 90 caïeux 214 237% 37 -58% Fauche simple
Q11 850 caïeux 21 -97% 11 -98% Fauche et hersage
Q12 315 caïeux 17 -94% 29 -90% Fauche et hersage
Q13 160 caïeux 179 111% 323 201% Fauche simple
Q14 90 caïeux 252 280% 283 314% Fauche simple
Q15 805 caïeux 58 -92% 59 -92% Fauche et hersage
Q16 63 caïeux 25 -60% 58 -7% Fauche et hersage
TOTAL 4 393 1163 -73% 1 256 -71%
Avec :
Baisse forte de plus de 55 % de floraison entre 2013 et 2014 Fauche et hersage
Baisse de la floraison entre 2013 et 2014 comprise entre 16% et 54% Fauche simple
Maintien du taux de floraison (entre -15% et + 15%)
Augmentation de la floraison entre 2013 et 2014 comprise en 16 et 54%
Augmentation forte de la floraison de plus de 56%
Tableau III : Taux de reprise de la floraison d’ail rose entre 2013 / 2014 et la transplantation
En 2014, il n’est plus possible de conclure quoique ce soit sur la reprise des aulx en fonction des profondeurs de plantation des bulbes. Les modalités de
gestion ont remis en suspension nombre de bulbes, ces derniers ne se retrouvant plus aux profondeurs initiales de plantations.
Détourage du peuplement d’ail rose Cet outil permettra à terme de visualiser les modifications spatiales de la population d’ail rose aux grès
des actions de gestion.
En 2014, les populations d’ail
rose se répartissaient de façon
homogène la parcelle, et selon
deux modes d’occupation : en
population dense ou
clairsemée.
La première partie Nord de la
parcelle accueille des
populations d’ail rose plutôt
denses avec une répartition
assez compacte sous forme de
3 noyaux.
La seconde moitié de la
parcelle (au Sud) est colonisée
de façon plus lâche par l’ail
rose, en une multitude de
petits noyaux, qui pour
certains sont particulièrement
clairsemés.
En comparant la répartition
des populations d’ail rose et
les unités écologiques
présentes sur le site, il apparait
clairement que la zone
rudérale (fauché et hersé en
2013) accueille plutôt des
populations éclatées de petite
taille, jusqu’à avoir des
individus clairsemés.
A l’inverse, la partie basse du
site (en altitude) présente de belles populations denses, mais peu nombreuses qui s’inscrivent dans
des milieux plus naturels de type prairie de fauche ou pelouses calcaires.
Les effets de la gestion de 2013 sont ici mis en évidence. L’action de hersage a fragmenté les
populations présentes sur la partie Sud de la parcelle. L’effet de cette fragmentation devra être suivi
de près dans les années à venir, tant l’évolution des populations peut conduire dans ce genre de
situation : soit à un renforcement par dispersion, soit à une disparition par manque d’offre
d’individus reproducteurs dans un périmètre restreint.
Figure 13 : Répartition de la population d’ail rose sur la parcelle
Suivi des actions de gestion Comme nous l’avons dit plus haut, le CEN Aquitaine a choisi pour l’année 2014 de revenir à la gestion
initiale prévue sur le site, telle qu’elle a été définie dans le protocole de déplacement3, avec cependant
quelques adaptations de pratique :
une inversion de la moitié hersée. Il parait plus opportun de contenir l’avancé du fourré en
combinant la fauche et le hersage ;
une fauche pour les deux parties de la parcelle à partir de la mi-juillet.
La gestion a été ainsi faite selon le schéma suivant :
N
Profondeur 1 Profondeur 2 Profondeur 1 Profondeur 2
Densité 1 Q1 Q5 Q9 Q13
Densité 2 Q2 Q6 Q10 Q14
Densité 3 Q3 Q7 Q11 Q15
Densité 4 Q4 Q8 Q12 Q16
Opérations de gestion
Fauche annuelle à partir de la mi-juillet et hersage du sol en juillet-
aout
Fauche annuelle avec exportation des produits de fauche à partir de la mi-juillet (hauteur de coupe = 8
cm)
Figure 14 : Modalité de gestion 2014 de la parcelle
Sur ces bases, la fauche et l’export des résidus de fauche ont été menés le 30 juillet 2014 sur une végétation s’élevant à près de 1,30 de moyenne. La faucheuse a entrepris une coupe à hauteur de 5 cm de moyenne, avec sur certains secteurs des atteintes au sol. Vu les micros variations topographiques sur la parcelle, il devient difficile de régler avec précision la hauteur de fauche
Figure 15 : Fauche de la parcelle
Le hersage est intervenu le 04 août 2014 à une profondeur de 20 cm de moyenne. La profondeur, la technique ou l’outil employé semble particulièrement agressif sur le site.
Figure 16 : Vue de l’action différentiée
sur la parcelle
3 CODO4 80118 C1
Les actions de fauche et d’export ont été menées en 2014 conformément aux prescriptions. En revanche, le hersage entrepris cette année a été un peu fort. Dans ces conditions, de nombreux bulbes ont été remontés à la surface.
Figure 17 : Bulbe d’ail rose mise à l’air libre
lors de l’action de hersage
Les actions de gestion doivent être mieux cadrées au moment de la rédaction du cahier des charges
permettant de lancer l’appel à prestataires, et par la suite, il sera indispensable de bien caler
l’intervention avec l’entreprise retenue et de prévoir une présence physique en continue du CEN
Aquitaine au moment de la réalisation de toutes les actions de gestion.
Préconisations de gestion
Il persiste un problème de coordination entre les intervenants. Les actions de gestion sont à la
rencontre entre deux mondes : l’un naturaliste qui prescrit les actions et ne jure que par les résultats,
et l’autre agricole qui les réalise et s’accroche plutôt aux moyens. A cette interface, la communication
et la coordination n’est pas aisée. La transmission d’ordres permettant la conservation d’espèces
remarquables peut paraitre farfelus (aux yeux du prestataire) et la volonté de la part du prestataire,
de réaliser un travail parfait n’est, au final, pas l’objectif de l’action.
Ainsi, le point de vigilance pour les années à venir portera sur la traduction conforme des volontés de
gestion en action de gestion, notamment par une présence de l’expert naturaliste à toutes les étapes
de la gestion. Cette année, le CEN Aquitaine n’a été présent qu’au début du chantier pour fournir ses
préconisations de gestion, à la fin de la phase de fauchage et après la phase de hersage.
Enfin, aux regards des prochains résultats sur la population d’ail rose sur la parcelle, il sera
probablement nécessaire d’ajuster :
la période d’intervention : les mois de juillet et août semblent particulièrement peu propice à
la profondeur de hersage définie actuellement. A cette période, le sol est très compact et pour
décompacter le sol, il est nécessaire de faire plusieurs passages ;
la profondeur du hersage au regard de l’objectif de cette action et du maintien de la population
d’ail rose sur la parcelle. La profondeur actuelle conduit à un déchaussement des bulbes ;
la mise en œuvre du hersage, qui bien que conforme aux volontés de gestion, est trop
impactante sur le milieu. La parcelle après hersage fait penser à un labour superficiel.
Le CEN pourrait par ailleurs prescrire un itinéraire technique adapté au moment de la rédaction du
cahier des charges technique dans le but de rechercher un prestataire.
Discussions
Les conclusions du suivi, concernant la transplantation de l’ail rose sur la parcelle, restent
particulièrement difficiles à analyser, tant les paramètres non contrôlés sont nombreux : climatologie,
phénologie de l’ail rose, présence d’une population d’ail rose sur la parcelle, modalités de gestion
fluctuantes, ainsi que le biais « observateur » (deux intervenants pour le suivi en 2 ans) reste un facteur
important de l’interprétation. Les éléments qui peuvent être maitrisés (modalité de gestion et biais
observateur) devront l’être dans les prochaines années du suivi. En comparaison avec d’autres sites de
transplantation de plantes à bulbe amène à constater que si la reprise des bulbes est bonne les
premières années, les populations déclinent par la suite.
Certains paramètres cités au-dessus, et notamment le choix de la parcelle d’accueil, auraient pu être
mieux appréhendés par les experts botanistes intervenants sur cette problématique. Dans ce cas, il
aurait fallu définir clairement les objectifs initiaux de la transplantation d’ail rose au-delà de la simple
action de réduire l’impact de la LGV sur l’espèce.
Ainsi, est ce que l’objectif secondaire était le renforcement d’une population existante d’ail rose ?
Et dans ce cas, la parcelle d’accueil aurait dû faire l’objet d’un diagnostic détaillé pour comprendre les
tenants et les aboutissants du déclin de la population d’ail rose sur cette parcelle avant de pratiquer
le renforcement.
Ou bien, la transplantation de la population d’ail rose avait un vocation bien plus global pour les
métapopulations du plateau viticole de Cubzac-les-ponts, à savoir, recréer sous forme de pas
japonais une continuité de population ou de créer une nouvelle population permettant une
dispersion sur un secteur en marge de l’aire de répartition de l’espèce ? Dans cette situation, la
parcelle d’accueil aurait dû être définie au travers d’une étude fine des populations en place sur cette
partie de la Gironde.
En terme de conclusion sur cette aspect, il est indéniable que le renforcement de la population d’ail
rose sur la parcelle est un plus pour la conservation de l’espèce sur le secteur, mais à quel prix ?
Atteinte à la population préexistante ou réelle plus-value de l’état de conservation de l’ail sur cette
parcelle ?
Annexe
FICHE STATION Suivi de la transplantation d’ail rose – LGV SEA
SUIVI PLURIANNEL
IDENTIFIANT Observateur
Nom(s) observateurs(s) :…TARTARY Pascal ; LESSIEUR David . ……………………………………………………………………….………………………
Nom organisme : CEN d’Aquitaine………………………………………
Adresse :…5 Allée Ronsard – 33 320 LE TAILLAN MEDOC ……
Courriel :…[email protected] ………………………………
Téléphone :……05 56 57 67 73 ………………………………………….
IDENTIFIANT Station
Taxon :……Ail rose Allium roseum…… …………………..………………
Numéro :…1……… ………………………………………………………………….
Code station :…33CUBZ …………………………….………………………….
N° relevé simple :…RS1……………………….…………………..…………….
N° relevé phytosociologique : …PHYTO1 PHYTO 2 et PHYTO 3
Commentaires :…Transplantation LGV SEA ………………………….
LOCALISATION :
Département :…Gironde.………………………………………..……………………
Commune :…Cubzac les Ponts ……………………….…………………………..
Précisions géo. :…Sur le plateau calcaire au dessus de la plaine
alluviale de la Dordogne …… ……………………………………………………
Coordonnées GPS :……………………………………………………..……………..
Lieu-dit :…………………………………………..………………….…………………….
…………………………………………………………………………………………………..
…………………………………………………………………………………………………..
CONDITIONS STATIONNELLES :
Altitude :……………..………………………………………..………………m
Exposition (relevé/versant) :.……………………………….…………..
Roche-mère :…………………………………………..……………………….
Eclairement :…100%……………………………………………………………..……
Inclinaison/topographie :……5 à 10 %…………....………… ….…………..
Type de sol (texture, trophie, acidité/basicité, humidité) :..Argilo-calcaire………………………………………………………………………………………….
Etat général de conservation : mauvais moyen/inadéquat bon
Menaces de disparition à court terme (état critique) : oui non
Type de gestion – fréquence – période :…Fauche tardive avec export à la mi juillet sur l’ensemble de la parcelle + Hersage sur une moitié de la parcelle………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
Facteurs d’influences : Positif (+) ; Négatif (-) ; Indéterminé ( ?) Agriculture
mise en culture, travail du sol traitement de fertilisation et pesticides pâturage fauchage abandon cultures ou prairies
Sylviculture
coupes, abattages, déboisements plantation de ligneux aménagement forestier, pistes
Fréquentation
sufréquentation, piétinement sport et loisir de plein-air
Infrastructures, aménagements
urbanisation route ? transport d’électricité, de gaz… extraction de matériaux dépôt de matériaux, décharge
Autre
fermeture du milieu eutrophisation envahissement d’une espèce exotique
compétition espèce animale sauvage
Aménagement zones humides comblement, assèchement, drainage mise en eau, création de plan d’eau modification des berges, endiguement dégradation de la qualité des eaux pisciculture (pour vente ou pêche)
atterrissement (hors aménagement) submersion (hors aménagement) érosion incendie
FICHE RELEVE PHYTO Suivi de la transplantation d’ail rose – LGV SEA
SUIVI PLURIANNEL
IDENTIFIANT Observateur
Nom(s) observateurs(s) :… TARTARY Pascal ; LESSIEUR David . ……………………………………………………………………….………………………
Nom organisme :… CEN d’Aquitaine …………….………………………
IDENTIFIANT Station
Taxon :……Ail rose Allium roseum…… …………………..………………
Numéro :…1……… ………………………………………………………………….
Code station :…33CUBZ …………………………….………………………….
Commentaires :……………………………………….…………………………….
MILIEU : Description :……Prairie sur ancienne friche viticole dans un environnement de vignes et péri-urbain + développement de fourrés en bordure de parcelle + quelques tâches de pelouses sèches au centre de la parcelle. ……………………………. …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
Schéma :
Numéro du relevé N°…33CUBZPhyto1 – 05/05/2014. N°33CUBZPhyto2 – 05/05/2014 N°33CUBZPhyto3 – 05/05/2014.
Coordonnées GPS 44,97136 N 0,43033 W 44,97128 N 0,43023 W 44,971 N 0,43040 W
Numéro photo 104 – 0366 104 – 0368 104-0369
Groupement
Code Végétation PVF
Code Habitat Natura 2000
Gestion appliquée Fauche Fauche Fauche + hersage
Temps passé (min)
Qualité du relevé (1 à 5)
Surface (m²) 6 6 6
Développement (linéaire ou surfacique)
Surfacique Surfacique Surfacique
Profondeur (m)
Ombrage (0 à 4) 4 4 4
Sol nu (%) 0 0 15%
Pente (°) -5° -5° 0
Exposition N N Zénithal
Type de sol Argilo-calcaire Argilo-calcaire Argilo-calcaire
Strates A1 A2 a1 a2 h m A1 A2 a1 a2 h m A1 A2 a1 a2 h M
Hauteur strates (m) 0 0 0 0 0,3 1 0 0 0 0 0,3 1 0 0 0 0 0,3 1
Recouvrement strates (%)
0 0 0 0 95% 100% 0 0 0 0 80% 100% 0 0 0 0 85% 100%
Numéro du relevé N°33CUBZPhyto1 – 05/05/2014. N°33CUBZPhyto2 – 05/05/2014 N°33CUBZPhyto3 – 05/05/2014
Strates A1 A1 a1 a2 h m A1 A1 a1 a2 h m A1 A1 a1 a2 h m
1 Centaurea gr. jacea 3 3
2 Festuca pratensis 4
3 Trifolium pratense 2
4 Dactylis glomerata 1 +
5 Poa trivialis + +
6 Lotus corniculatus 4 1
7 Plantago lanceolata 1 2
8 Bellis perennis 1 +
9 Leucanthemum vulgare + 2 1
10 Vicia sativa 1 4
11 Potentilla reptans 1
12 Tragopogon pratensis + i
13 Linum bienne 1 +
14 Trifolium dubium 1
15 Bromus erectus 2 4
16 Carex flacca 1 1
17 Sanguisorba minor 1 3
18 Ranunculus bulbosus + 1
19 Anacamptis pyramidalis i i
20 Ophrys scolopax i +
21 Himantoglossum hircinum i i
22 Medicago lupulina. i
23 Orchis purpurea i
24 Hieracium pilosella 2
25 Allium roseum i + i
26 Agrimonia eupatoria 1 2
27 Rubus sp. 2 +
28 Daucus carota 3 3 1
29 Muscari neglectum i i
30 Cornus sanguinea +
31 Lathyrus nissolia 1
32 Geranium dissectum +
33 Origanum vulgare + +
34 Orobanche sp +
35 Crepis vesicaria subsp vesicaria
1 +
36 Picris hierassoides +
37 Pulicarias dysenterica i
38 Lathyrus aphaca 2
39 Veronica polita 3
40 Medicago arabica 2
41 Rapistum rugosum 2
42 Bromus sterilis +
43 Sinapis arvensis +