Vivre en fraternité Par la Parole de Dieu et le service
Diocèse de Laval
Formation Permanente Maison diocésaine Cardinal Billé – 10 rue d’Avesnières BP. 31225 - 53012 LAVAL Cedex - [email protected]
Les fondements de la communauté
(Ac 2, 42 – 47)
Rencontre 1
2 Vivre en fraternité – Rencontre 1
Objectif
Prendre conscience que la communauté chrétienne est le lieu privilégié de la découverte de
Dieu et du partage entre frères.
Points d’attention
L’appel de Dieu dans l’Ancien Testament et le Nouveau Testament ;
La foi se traduit par des actes.
La charte de vie en Actes 2 est un programme à réaliser plus qu’une réalité concrète
parfaitement mise en œuvre.
Déroulement
Accueil
Temps de prière
Introduction
Regard sur le texte – Partage en groupe -
Pour mieux comprendre le texte
La charte de vie de la première communauté chrétienne
Et nous, aujourd’hui ?
Pour aller plus loin :
- De l’Exhortation apostolique La Joie de l’Evangile
- Présentation du livre des Actes des Apôtres
Prière d’action de grâce
Notre Père ou Je vous salue Marie
Notes : Qu’ai-je envie de retenir de cette rencontre ?
Prendre le temps de noter personnellement dans le cadre prévu à cet effet.
LES FONDEMENTS DE LA COMMUNAUTE
3 Vivre en fraternité – Rencontre 1
Se mettre en présence du Seigneur
Avant d’entreprendre la lecture des Ecritures, il est bon de demander que l’Esprit de Dieu vienne
illuminer tout notre être afin que soit possible la rencontre avec le Seigneur et qu’il nous éclaire
les uns par les autres.
Chant ou refrain pour invoquer l’Esprit Saint (feuille séparée)
Psaume 15 (14)
Seigneur, qui séjournera sous ta tente ?
Qui habitera ta sainte montagne ?
Celui qui se conduit parfaitement,
qui agit avec justice
et dit la vérité selon son cœur.
Il met un frein à sa langue,
ne fait pas de tort à son frère et n'outrage pas son prochain.
A ses yeux, le réprouvé est méprisable
mais il honore les fidèles du Seigneur.
S'il a juré à ses dépens, il ne reprend pas sa parole.
Il prête son argent sans intérêt,
n'accepte rien qui nuise à l'innocent.
Qui fait ainsi demeure inébranlable.
Un lecteur proclame le passage des Actes des Apôtres ci -dessous.
Ils étaient assidus à l’enseignement des Apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du
pain et aux prières.
La crainte de Dieu était dans tous les cœurs à la vue des nombreux prodiges et signes accomplis
par les Apôtres.
Tous les croyants vivaient ensemble, et ils avaient tout en commun ; ils vendaient leurs biens et
leurs possessions, et ils en partageaient le produit entre tous en fonction des besoins de chacun.
Chaque jour, d’un même cœur, ils fréquentaient assidûment le Temple, ils rompaient le pain
dans les maisons, ils prenaient leurs repas avec allégresse et simplicité de cœur ; ils louaient
Dieu et avaient la faveur du peuple tout entier.
Chaque jour, le Seigneur leur adjoignait ceux qui allaient être sauvés.
Ac 2, 42-47
Oraison
Père, plein de tendresse, tu as envoyé ton Fils nous montrer le chemin qui conduit vers toi. Fais
que nous découvrions un peu plus chaque jour combien il est doux d’habiter en frères tous
ensemble, dès ce monde - ci. Nous te le demandons, par Jésus, notre Seigneur et notre Dieu, le
Vivant pour les siècles des siècles.
PRIERE POUR ACCUEILLIR LA PAROLE
4 Vivre en fraternité – Rencontre 1
La communauté chrétienne :
lieu privilégié de la découverte de Dieu et du partage entre frères
« Nul n’est une île ! » Toute personne humaine vit au sein d’une communauté si petite soit-elle :
famille, groupe d’amis, équipe de travail, associations diverses et variées. Aujourd’hui, le terme
« d’appartenance » est très à la mode.
Le chrétien en a au moins deux :
1. la communauté humaine dont il est membre à part entière et dont il partage les droits,
les devoirs et les responsabilités ;
2. la communauté ecclésiale qui comprend l’Eglise universelle et la communauté
locale au sein de laquelle il vit sa foi et est missionnaire de l’amour de Dieu pour tout
être humain créé, selon la Genèse, « à l’image et comme à la ressemblance de Dieu ».
« Communauté » (français)
« koinonia » (grec) « être appelé » souvent traduit par « communion fraternelle, communion »
« qehillah » vient de « qahal » (hébreu) être convoqué
« communitas » (latin) : « rassemblement de ceux qui portent une charge ensemble »
INTRODUCTION
« Nul homme n’est une île, un tout en soi; chaque homme est partie du continent, partie du large; si une parcelle de terre est emportée par les flots, pour l’Europe c’est une perte égale à celle d’un promontoire, autant qu’à celle d’un manoir de tes amis ou du tien. La mort de tout homme me diminue parce que je suis membre du genre humain. Aussi n'envoie jamais demander pour qui sonne le glas : il sonne pour toi. »
John Donne, 1624
Un peu d’étymologie
5 Vivre en fraternité – Rencontre 1
Dans le Premier Testament, une tribu
de l’Orient ancien est transformée en peuple
par l’appel de Dieu (Ex 6, 7 ; Dt 7, 7).
Les bases de cette communauté sont
contenues dans les livres du Pentateuque.
Elle repose sur le culte rendu à Dieu –
sacrifices, prières, pèlerinage, mode
alimentaire – et sur l’amour du prochain à
vivre au quotidien à travers les lois relatives
à la vie en société - lire Lévitique 19 en
particulier.
Le cycle d’Abraham commence par un appel
personnel : « Va ». La base de l'histoire
d'Abraham, et par là de toute l'histoire
d'Israël et de notre propre histoire de
croyant, c'est un homme qui répond à un
appel individuel à se mettre en route, et qui
part avec les siens puisque Abraham part
avec toute sa suite et Loth son neveu.
La lecture des évangiles nous apprend
que la première chose que fait Jésus c’est de
rassembler un groupe d’hommes autour de
lui – les apôtres.
Et c’est l’Esprit qui, à la Pentecôte, crée
l’Eglise. Le Christ envoie son Esprit afin
qu’investis de cette force venue d’en haut,
ceux qui l’ont reçu deviennent capables de
se faire entendre de tous puisque l’Esprit
leur donne de parler dans des langues
différentes (Ac 2, 4-11), et qu’ils deviennent
ses témoins jusqu’aux extrémités de la terre
(Ac 1, 8).
Nous retrouvons cette même dynamique
dans l’évangile : Jésus appelle des
hommes à le suivre et à porter avec lui la
charge de l’annonce du Royaume (Mc 1, 14-
20) « Je vous ferai devenir pêcheurs
d’hommes » (nouvelle traduction liturgique).
L’Eglise, ce n'est donc pas la « synagogue ». Dans le judaïsme, ce terme désigne des gens qui
cheminent ensemble. (En hébreu, la synagogue se dit « beith knesset », c’est-à-dire littéralement
« la maison de la communauté »).
L'Eglise, c'est une communauté de gens qui se sentent appelés.
L’événement de la Pentecôte se termine sur les premières conversions et la charte de vie*
de la première communauté formée par ceux qui après avoir accueilli la Parole de Pierre se sont
fait baptiser et ont été agrégés à la communauté existante. (*Voir page 9 « Gouter la parole »)
A noter
« Lors de la Pentecôte, l’Eglise est constituée non par une volonté humaine mais par la
force de l’Esprit de Dieu. » Benoît XVI
6 Vivre en fraternité – Rencontre 1
42 Ils étaient assidus à l’enseignement des Apôtres
et à la communion fraternelle, à la fraction du pain
et aux prières. 43 La crainte gagnait tout le monde : beaucoup de
prodiges et de signes s’accomplissaient par les Apôtres. 44 Tous ceux qui étaient devenus croyants étaient unis et
mettaient tout en commun. 45 ils vendaient leurs propriétés et leurs biens, pour en
partager le prix entre tous, selon les besoins de chacun. 46 Unanimes, ils se rendaient chaque jour assidûment au
Temple ; ils rompaient le pain à domicile, prenant leur
nourriture dans l’allégresse et la simplicité de cœur. 47 ils louaient Dieu et trouvaient un accueil favorable
auprès du peuple tout entier. Et le Seigneur adjoignait
chaque jour à la communauté ceux qui trouvaient le salut.
Ac 2, 42-47 (TOB)
2
7 Vivre en fraternité – Rencontre 1
Actes des Apôtres 2, 42-47
Partage en groupe
1. Repérer les personnages.
2. Situer le récit dans l’histoire du Peuple de Dieu.
3. Indiquer les lieux.
4. Souligner les verbes actifs.
5. Noter le rythme des rencontres de la communauté.
6. Citer les 4 piliers de la vie de cette première communauté.
REGARD SUR LE TEXTE
8 Vivre en fraternité – Rencontre 1
La première communauté chrétienne apparaît dans les Actes des Apôtres en 2 endroits : Actes
2 et Actes 4. Elle rassemble un certain nombre de personnes qui vivent dispersées et se
réunissent pour écouter l’enseignement des apôtres, pour partager leurs biens afin que chacun
ait ce dont il a besoin, pour partager le pain eucharistique et pour prier.
Dans le Premier Testament comme dans le Nouveau, la foi se traduit dans des actes concrets.
Lorsque Moïse rapporte au peuple les paroles du Seigneur, celui-ci par deux fois déclare à voix
haute : « Tout ce que le Seigneur a dit, nous ferons et nous entendrons » (Exode 24, 3.7).
Et dans l’évangile selon Saint Matthieu, Jésus met en garde ses auditeurs : « Ce ne sont pas ceux
qui disent ‘Seigneur, Seigneur’, qui entreront dans le Royaume, mais ceux qui FONT LA VOLONTE
de mon Père » (Matthieu 7, 21).
Concrètement, cette communauté entre les hommes implique le partage des biens
(talents, temps énergie, dons, biens matériels…) puisque ceux-ci sont donnés pour
le bénéfice de tous et non pour le privilège de quelques -uns.
C’est ce que dit l’Ecriture Sainte en Gn 1,29 Ce que précise le concile Vatican II dans GS.
Et ce que rappelle le pape François dans sa
dernière encyclique consacrée à la sauvegarde de la création : Laudato si – n°s 93 et 95.
Pour rassembler tout ce qui a été dit :
POUR MIEUX COMPRENDRE LE TEXTE
Le Nouveau Testament donne les règles qui régissent une communauté
chrétienne : c’est une communauté qui se reçoit de Dieu en écoutant sa Parole
et en cherchant à en vivre, notamment par le partage, en croyant, en priant et
en étant rassemblés par l’Eucharistie .
« Je vous donne toute plante qui porte sa semence sur toute la surface de la terre, et tout arbre dont le fruit porte sa semence : telle sera votre nourriture » (Gn 1,29)
« Dieu a destiné la terre et tout ce qu’elle contient à l’usage de tous les hommes et de tous les peuples, en sorte que les biens de la création doivent équitablement affluer entre les mains de tous, selon la règle de la justice, inséparable de la charité ». (GS 69,1)
Aujourd’hui croyants et non croyants, nous sommes d’accord sur le fait que la terre est essentiellement un héritage commun, dont les fruits doivent bénéficier à tous. Pour les croyants cela devient une question de fidélité au Créateur, puisque Dieu a créé le monde pour tous. Par conséquent, toute approche écologique doit incorporer une perspective sociale qui prenne en compte les droits
fondamentaux des plus défavorisés […] (n° 93)
L’environnement est un bien collectif, patrimoine de toute l’humanité, sous la responsabilité de tous. Celui qui s’approprie quelque chose, c’est seulement pour l’administrer pour le bien de tous. Si nous ne le faisons pas, nous chargeons notre conscience du poids de nier l’existence des autres. Pour cette raison, les Évêques de Nouvelle Zélande se sont demandés ce que le commandement «tu ne tueras pas» signifie quand «vingt pour cent de la population mondiale consomment les ressources de telle manière qu’ils volent aux nations pauvres, et aux futures générations,
ce dont elles ont besoin pour survivre». (n° 95)
9 Vivre en fraternité – Rencontre 1
Après avoir raconté la naissance de l’Eglise comme il a raconté la naissance de Jésus, Luc
développe ce que l’Eglise fait et dit pour accomplir la mission que Jésus lui a confiée : porter
l’Evangile depuis Jérusalem jusqu’aux extrémités de la terre.
Luc commence par présenter une « icône de l’Eglise », c’est-à-dire un résumé théologique de
ce qu’elle est et de ce qu’elle doit réaliser : Ac 2, 42 ss. La suite du texte confirme que nous
sommes là en présence d’un programme à réaliser plus que d’une réalité concrète
parfaitement mise en œuvre – cf. la première brèche au partage des biens avec Ananie et
Saphire dès le chapitre 5 des Actes. Contrairement à Barnabé qui vend un champ et dépose
l’argent au pied des apôtres, Ananie et Saphire investissent une partie du montant de la vente
de leur bien dans une « assurance-vie ».
Les éléments typiques d’une communauté chrétienne
Elle est rassemblée par le Seigneur : Actes 2,47
Elle repose sur quatre pi l iers :
Elle est missionnaire : On notera dans ce chapitre 2 des Actes la mention de la
« crainte du Seigneur », une expression que l’on trouve plusieurs fois dans l’évangile de Luc :
après des miracles (5,9 ; 5,26 ; 7,16 ; 8,25 ; 9,34-35) et lors des apparitions du Ressuscité
(24,37). Cette expression traduit le sentiment du fidèle devant la présence de Dieu qui s’impose
à lui. Elle nous dit à sa manière qu’une communauté basée sur l’écoute de la Parole,
sur la communion fraternelle, sur l’Eucharistie et sur la prière, manifeste la
présence du Seigneur et donc qu’elle est missionnaire.
CHARTE DE VIE DE LA PREMIERE COMMUNAUTE CHRETIENNE
1. L ’enseignement des apôtres : les Actes donnent 5 discours de Pierre (2, 14-39 ; 3,
12-26 ; 4, 9-12-19.20 ; 5, 29-32 ; 10, 34-43) et un de Paul (13, 16-41).
2. La communion fraternelle : le mot veut dire « avoir tout en commun ». Pourquoi cette
nécessité du partage au sein d’une communauté chrétienne ? Parce que les membres de
cette communauté se reconnaissent comme frères et aussi parce que l’amour doit se
traduire dans des actes et qu’il est impensable que certains aient du superflu pendant que
d’autres manquent du nécessaire. Luc prend soin par deux fois de préciser que la
redistribution se faisait en fonction des besoins et non des désirs (2, 45 ; 3, 35).
3. La fraction du pain : le premier nom de l’Eucharistie. Elle se célébrait normalement à
domicile, dans le cadre d’un repas, avec des prières et un enseignement. Les Actes la
mentionnent plusieurs fois : 2, 42.46 ; 20, 7.11.
4. Les prières : c’est un thème cher à Luc ; son récit est considéré par les exégètes comme
l’évangile de la prière et de la miséricorde. La prière peut être louange – Ac 2, 47 – Lc 10,
20-21 – ou demande – Lc 11, 9-10 (Demandez et vous recevrez) ; Mc 7, 24-30 (la syro-phénicienne qui
demande la guérison de son enfant). Sans oublier tous les textes de Paul qui parlent de la prière sous
ses diverses formes – ex. 1Tm 2, 1 (la prière pour tous les hommes….)
10 Vivre en fraternité – Rencontre 1
Les fondements de la communauté Ac 2, 42 -47
Nous avons dans ce texte les éléments indispensables de la vie chrétienne.
Les premiers chrétiens ont découvert le Christ grâce à l ’enseignement des Apôtres , mais ils
ont vite compris qu’ils avaient toujours besoin de mieux connaître le Christ. Nous pouvons dire
aujourd’hui : la catéchèse et la formation permanente sont indispensables pour permettre aux
chrétiens de vivre leur foi.
La communion fraternelle , c’est le partage des joies et des soucis de chacun, mais cela a
aussi une dimension matérielle, économique. Cela conduit à partager une partie de ses biens
avec les autres, cela demande aussi de mettre au service des autres les richesses humaines,
les talents, les dons que l’on a reçus.
La fraction du pain et les prières nous font penser à l’Eucharistie. Le terme « fraction du
pain » a été un des premiers noms de l’Eucharistie où l’on se souvient de Jésus rompant le pain
avec ses disciples à la Cène. Dès le début de l’Eglise, l’Eucharistie du dimanche a été, pour
reprendre des termes du Concile Vatican II, le « sommet » et la « source » de la vie des chrétiens.
C’est dans la joie que doivent vivre les chrétiens. Cette « crainte » dont parle Saint Luc, n’est pas
la peur, la frayeur, mais le respect, la confiance absolue, l’amour pour Dieu. C’est ce que dit la
première épitre de Saint Jean « le parfait amour jette dehors la crainte » (1 Jn 4, 18)
ET NOUS, AUJOURD’HUI ?
1. Est-ce que je vis des moments de communion véritable, dans ma vie de tous les jours,
dans ma vie en Eglise ?
2. Est-ce que je partage facilement mes convictions, ce qui me fait vivre, ma foi ?
Comment faire pour aller en ce sens ?
3. Comment est-ce que je nourris ma foi ? Comment mettre plus de cohérence entre ma
foi, mes paroles et mes actes ? Pour m’y aider, est-ce que rejoins un groupe de
partage de la Parole de Dieu ? Est-ce que je participe à des temps de formation ?
4. Est-ce que l’Eucharistie du dimanche est le sommet de ma semaine et la source de
mon témoignage de chrétien ? Comment avancer dans cette direction ? Comment
suis-je signe de cette fraternité au cours de cette Eucharistie ?
5. Est-ce que je suis capable d’aller vers un plus grand partage de mes biens (talents,
temps, énergie, dons, biens matériels…)? Quels chemins emprunter pour cela ?
11 Vivre en fraternité – Rencontre 1
De l’EXHORTATION APOSTOLIQUE, La joie de l’Evangile
« Même si, certainement, la paroisse n’est pas l’unique institution évangélisatrice, si elle est
capable de se réformer et de s’adapter constamment, elle continuera à être « l’Église elle-même
qui vit au milieu des maisons de ses fils et de ses filles ». Cela suppose que réellement elle soit
en contact avec les familles et avec la vie du peuple et ne devienne pas une structure prolixe
séparée des gens, ou un groupe d’élus qui se regardent eux-mêmes. La paroisse est présence
ecclésiale sur le territoire, lieu de l’écoute de la Parole, de la croissance de la vie chrétienne, du
dialogue, de l’annonce, de la charité généreuse, de l’adoration et de la célébration. À travers
toutes ses activités, la paroisse encourage et forme ses membres pour qu’ils soient des agents
de l’évangélisation. Elle est communauté de communautés, sanctuaire où les assoiffés viennent
boire pour continuer à marcher, et centre d’un constant envoi missionnaire. Mais nous devons
reconnaître que l’appel à la révision et au renouveau des paroisses n’a pas encore donné de
fruits suffisants pour qu’elles soient encore plus proches des gens, qu’elles soient des lieux de
communion vivante et de participation, et qu’elles s’orientent complètement vers la mission. »
(n° 28).
« En d’autres secteurs de nos sociétés grandit l’engouement pour diverses formes de
“spiritualité du bien-être” sans communauté, pour une “théologie de la prospérité” sans
engagements fraternels, ou pour des expériences subjectives sans visage, qui se réduisent à
une recherche intérieure immanentiste. […] (n° 90).
« Un défi important est de montrer que la solution ne consistera jamais dans la fuite d’une
relation personnelle et engagée avec Dieu, et qui nous engage en même temps avec les autres.
C’est ce qui se passe aujourd’hui quand les croyants font en sorte de se cacher et de se
soustraire au regard des autres, et quand subtilement ils s’enfuient d’un lieu à l’autre ou d’une
tâche à l’autre, sans créer des liens profonds et stables. C’est un faux remède qui rend malade
le cœur et parfois le corps. Il est nécessaire d’aider à reconnaître que l’unique voie consiste
dans le fait d’apprendre à rencontrer les autres en adoptant le comportement juste, en les
appréciant et en les acceptant comme des compagnons de route, sans résistances intérieures.
Mieux encore, il s’agit d’apprendre à découvrir Jésus dans le visage des autres, dans leur voix,
dans leurs demandes. […] (n° 91).
« Il y a là la vraie guérison, du moment que notre façon d’être en relation avec les autres, en
nous guérissant réellement au lieu de nous rendre malade, est une fraternité mystique,
contemplative, qui sait regarder la grandeur sacrée du prochain, découvrir Dieu en chaque être
humain, qui sait supporter les désagréments du vivre ensemble en s’accrochant à l’amour de
Dieu, qui sait ouvrir le cœur à l’amour divin pour chercher le bonheur des autres comme le fait
leur Père qui est bon. En cette époque précisément, et aussi là où se trouve un « petit troupeau
» (Lc 12, 32), les disciples du Seigneur sont appelés à vivre comme une communauté qui soit
sel de la terre et lumière du monde (cf. Mt 5, 13-16). Ils sont appelés à témoigner de leur
appartenance évangélisatrice de façon toujours nouvelle. Ne nous laissons pas voler la
communauté ! » (n° 92).
POUR ALLER PLUS LOIN…
12 Vivre en fraternité – Rencontre 1
Présentation du livre des Actes des Apôtres
L’œuvre de Luc se présente en deux tomes : l’Evangile qui est le temps de Jésus et les Actes des
Apôtres le temps de l’Eglise naissante.
Dans le premier tome, Luc rapporte ce que Jésus a fait et dit, depuis son baptême jusqu’à son
ascension. Dans le second tome, Luc présente le journal des 30 premières années de l’Eglise,
depuis l’ascension jusqu’à l’arrivée de Paul à Rome qui symbolise les extrémités de la terre. On
l’appelle aussi « l’Evangile de l’Esprit »
Luc y donne sa vision des choses en historien et théologien disciple de Paul et non en reporter
qui aurait passé son temps sur le terrain.
On y trouve :
D’abord un prologue comme dans l’Evangile, chapitre 2, dans lequel Luc dit ce que doit
être l’Eglise dont il va rapporter l’histoire : elle est conçue de l’Esprit Saint comme l’a
été Jésus ; elle naît de la prédication de l’Evangile, cf. la première prédication de Pierre le
jour de Pentecôte ; elle est une communauté de frères ouverte à tous et par là elle est signe
du Royaume : 2, 42-47 ou 4, 32-37. C’est en quelque sorte le programme de l’Eglise qui va
se vérifier tout au long des Actes.
La vie de la première communauté de Jérusalem : la prière, la vie fraternelle, le
partage, l’institution d’un nouveau ministère avec les Sept, la prédication d’Etienne et la
première persécution dans laquelle est mort Etienne. Cette première communauté suit,
pour sa part, le même itinéraire que Jésus.
La première extension de l’Eglise en Samarie et en pays Phil istin –chapitre 8 –
la mission de Pierre chez le centurion Corneille ; elle est très importante car elle montre que
l’ouverture de l’Eglise au monde grec n’est pas un lobby de Paul, elle devait être confirmée
par le responsable de l’Eglise : Pierre ; puis la vocation et les missions de Paul : nous les
connaissons par le journal personnel que Luc, « le cher médecin » (Col 4, 14) tenait au cours
de ses voyages avec Paul , lorsque le texte passe du « je » au « nous – par exemple en
Actes 16, 10-17.
Un compte-rendu de l’assemblée de Jérusalem qui se tint vers 50 (15, 3-13) au cours de
laquelle il fut décidé que pour être adepte de la Voie, i l ne fallait plus
nécessairement se soumettre aux prescriptions de la Loi juive.
Des souvenirs de Paul – le chemin de Damas (9, 1-30 ; 22, 4-16) ; 26, 10-18) ; ou celui de
sa première mission en Asie avec Barnabé (13-14).
13 Vivre en fraternité – Rencontre 1
L’Esprit provoque un double mouvement
Il envoie les apôtres prêcher au grand
jour : vers la Samarie (Philippe), vers
Antioche, vers l’Asie Mineure, vers la Grèce,
vers Rome…
Ce Jésus que l’on prêche n’est autre que le
Jésus qui a vécu sur les routes de Palestine.
Le temps de l’Eglise a sa source
permanente dans le temps de Jésus,
aussi l’Esprit ramène sans cesse les
disciples vers la personne de Jésus,
ses actes, ses paroles. C’est ainsi que peu
à peu sont nés les Evangiles (dans leur
forme écrite).
Sous la poussée de l’Esprit, les apôtres vont porter la Bonne Nouvelle aux extrémités du monde,
mais cette extension géographique n’est pas sans poser de problèmes :
Au départ, Jésus visait d’abord les Juifs : « N’allez pas chez les païens… » Mt 10, 5 ; à la
Cananéenne qui vient lui demander de sauver son enfant, il répond : « Je n’ai été envoyé
qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël » Mt 15, 24.
Mais suite à la demande de Jésus (Actes 1, 8), les apôtres sortent de Jérusalem pour
aller chez les païens : la Samarie, l’eunuque de la reine d’Ethiopie, le pays des Philistins…
Ce mouvement vers les païens connaîtra son apogée avec Paul à qui le Seigneur confie
l’évangélisation des nations Actes 9, 15 ; l’ordre des destinataires de la mission donnée
à Paul est significatif : les nations païennes, les rois et les Israélites.
Le tout étant de savoir comment les accueil lir et sur quels critères d’intégration !
Des souvenirs de Philippe, l’un des Sept, et particulièrement ses activités en Samarie (8, 5-
40 ; 21, 8-9).
Des renseignements sur les activités de Pierre à Jérusalem (9, 32 à 11, 8 ; 12, 1-23).
Des renseignements sur la vie de la première communauté à Jérusalem (1 à 5).
Les thèmes des discours de Pierre (ex. 2, 14-36 ; 3, 12-26 ; etc.) ; et de Paul (13, 16-41 ;
17, 22-31 ; 20, 18-35) – qui permettent de reconstituer la foi des premiers chrétiens et le
contenu de la prédication des apôtres.
Les Actes des Apôtres, c’est donc bien le journal de l’Eglise qui, sous la poussée de l’Esprit,
répond à la demande du Christ : « Allez donc : de toutes les nations faites des disciples, les
baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, leur apprenant à garder tout ce que je
vous ai prescrit. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps »
Mt 28, 19 (Lire aussi Mc 16, 5-16 ; Jn 20, 30-31)
14 Vivre en fraternité – Rencontre 1
NOTES : Qu’ai-je envie de retenir de cette rencontre ?
Pour la prochaine rencontre l ire dans l’Evangile de Marc 8, 27 - 30
THEMES DES RENCONTRES
Rencontre 1. Les fondements de la communauté (Ac 2, 42-47)
Rencontre 2. Le Christ nous dit : « Pour vous, qui suis-je ? (Mc 8, 27-30)
Rencontre 3. La vie fraternelle se nourrit de la Parole de Dieu (Jn 6, 60-69)
Rencontre 4. Une fraternité basée sur la foi (Mc 2, 1-12)
Rencontre 5. La prière est au cœur de la vie fraternelle (Mt 6, 5-13)
Rencontre 6. Appelés à la miséricorde (Lc 15, 11-32)
Rencontre 7. La communion fraternelle en actes (Mt 25, 31-46)
Rencontre 8. Envoyés au monde par le Christ (Mc 5, 1-20)