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- DOSSIER PÉDAGOGIQUE JEAN-BAPTISTE POQUELIN DIT M OLIÈRE LA VÉRITABLE HISTOIRE 15/01/2013 Portrait de Molière par Pierre Mignard. (Musée Condé, Chantilly, France)

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DOSSIER PÉDAGOGIQUE

JEAN-BAPTISTE POQUELIN DIT MOLIÈRE

LA VÉRITABLE HISTOIRE

15/01/2013

Portrait de Molière par Pierre Mignard. (Musée Condé, Chantilly, France)

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Jean-Baptiste Poquelin dit MolièreLa véritable histoire

Mardi 15 janvier 2013Durée 1h20 (sans entracte)

Théâtre de la Vallée de l’Yerres - Brunoy

THÉÂTRE À PARTIR DE 6 ANS

Texte : Frédéric Duff-BarbéMise en scène : Vincent Auvet

Avec : Jean Lespert

Michel MiramontPaule Onteniente

TARIFS :

ÉTABLISSEMENTS DUVAL D’YERRES5 euros

ÉTABLISSEMENTS EXTÉRIEURS7,50 euros

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SOMMAIRE

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Le personnage de la pièce Jean-Baptiste Poquelin dit Molière Quelques œuvres

À lire avant le spectacle Le théâtre au temps de Molière Le comique de Molière

La production

La distribution

En savoir plus sur le théâtre La petite histoire illustrée du théâtre par André DegaineLes métiers du théâtre

L’action culturelle

Contacts

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MOLIÈRE

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LE PERSONNAGE DE LA PIÈCE

Ses dates : probablement le 15 janvier 1622 - 17 février 1673

Sa vie : Jean-Baptiste Poquelin est né à Paris dans une famille aisée de la bourgeoisie pa-risienne. Son père est tapissier du roi. Il étudie la physique, les mathématiques, la danseet l’escrime au collège de Clermont à Paris. À l’âge de 20 ans, il accompagne le roi LouisXIII à Narbonne comme tapissier. Son père lui réservait la survivance de sa charge. Ce-pendant, Jean-Baptiste Poquelin avait la vocation du théâtre probablement depuis qu’ilavait assité à des farces et des parades de charlatans. En 1643, au mépris des préjugés etde l’excommunication, le jeune Poquelin décide de se faire comédien. Il fonde, avec Ma-deleine Béjart, la troupe de « L’Illustre Théâtre ». Il prend alors le pseudonyme de Molière.Mais les débuts sont difficiles car la troupe ne parvient pas à s’imposer dans le registre dela tragédie. Ne pouvant faire face aux troupes concurrentes (l’Hôtel de Bourgogne et laTroupe du Marais), « L’Illustre Théâtre » décide de partir en province.

La troupe de Molière et celle des Béjart s’associent à celle de DuFresne, protégée par leduc d’Épernon. Agen, Toulouse, Albi, Carcassonne, Nantes, Narbonne, telles sont les prin-cipales étapes de leur tournée de 1645 à 1650. La troupe affirme son goût pour la comé-die et la farce. C’est à Lyon que Molière crée sa première comédie L’ Etourdi ou lescontretemps en 1655. Devant l’absence de soutien, Molière se rapproche de Paris et s’ins-talle à Rouen où il obtient la protection de Monsieur, frère du roi. Il rentre à Paris en 1658.Ces quelques années passées en province auront été des années d’apprentissage pourMolière, directeur de troupe, acteur et auteur comique.

Au Louvre, le 24 octobre 1658, devant le roi, la cour et la troupe rivale de l’Hôtel de Bour-gogne, Molière joue une tragédie (Nicomède de Corneille) sans grand succès, mais terminele spectacle avec la farce du Docteur amoureux. C’est un triomphe, « L’Illustre Théâtre » estautorisé à jouer au théâtre du Petit-Bourbon.Les Précieuses ridicules sont présentées en 1659. Cette farce reçoit un très bon accueilparce qu’elle emploie des procédés comiques et entre dans la catégorie de comédies sa-tiriques de mœurs. Cette nouvelle tendance de la comédie, dont Molière est le précurseur,par son observation caricaturale, lui permet de redoubler de succès avec Sganarelle oule cocu imaginaire. Mais son frère cadet meurt et Jean-Baptiste Poquelin est contraint dereprendre la charge de tapissier du roi. En octobre 1660, la troupe doit quitter le Petit-Bourbon qui va être démoli en vue de la construction de la colonnade du Louvre. Le Car-dinal Mazarin attribue alors un nouveau théâtre à la troupe : le Palais-Royal. Dans un premier temps, la troupe alterne entre tragédie et comédie. Molière remporte da-vantage de succès avec ses comédies telles que L’ Ecole des maris en juin 1661. La consé-cration de Molière a lieu à Vaux-le-Vicomte, en août lorsqu’il présente Les Fâcheux auxfêtes données par Fouquet en l’honneur du roi. Cette comédie-ballet révèle une autre forme de son art : une série de portraits satiriques.Louis XIV commence à s’intéresser à Molière. Le succès se poursuit avec L’École desfemmes en 1662 dans laquelle il évoque des sujets importants comme le mariage et l’édu-cation des filles. Le dramaturge épouse Armande Béjart, la sœur de Madeleine, de 20 anssa cadette. Avec le succès de sa dernière pièce, le roi accorde mille livres de pension à l’au-teur.

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Molière venait d’élever la comédie au niveau humain de la tragédie mais il ne pouvaittriompher sans s’attirer d’ennemis. On trouve, ligués contre lui, ses victimes (précieuses et marquis), ses rivaux, acteurs del’Hôtel de Bourgogne etc... Malgré les critiques, Molière a définitivement conquis le roi quiaccepte d’être le parrain de son premier fils en 1664.Pour répondre au désir du roi, le dramaturge écrit rapidement Le Mariage forcé. Molièredevient le fournisseur des divertissements royaux mais il va se heurter à des adversairesles plus impitoyables.Le 12 mai 1664, il se risque à la première représentation du Tartuffe ou l’hypocrite. In-fluencé par l’archevêque de Paris, le roi fait interdire de jouer la pièce en public. Alors l’au-teur se hâte d’écrire une nouvelle comédie sur un sujet traditionnel, Dom Juan (1665). Maisla pièce est elle aussi supprimée : elle ne sera imprimée qu’après la mort de Molière.La décennie 1660 est la plus fertile pour Molière. Malgré l’annulation de deux de ses pièces,le roi lui manifeste toujours sa protection et le nomme chef de la Troupe du Roi en 1665.Il met au point différents types de comédies : la grande comédie bourgeoise, la comédiede coulisses, la comédie à machine, la comédie-ballet. Il écrit également les pièces à suc-cès : Le Misanthrope, Le Médecin malgré lui, Amphitryon, L’Avare. Hélas Molière est malade.En 1667, le théâtre est fermé jusqu’à Noël.

Le 5 février 1669, Molière parvient à donner une représentation du Tartuffe ou l’Imposteurau Palais-Royal grâce à l’écrasement des jansénistes et au soutien du roi. Une cinquantainede représentations s’en suivent et connaissent un vif succès. Molière travaille avec le compositeur Lully pour la création des divertissements royaux.En 1671, il s’associe à Corneille et Quinault pour composer Psyché, tragédie-ballet « à machine ». Il termine le spectacle avec la farce intitulé Les Fourberies de Scapin.Les dernières années de Molière sont placées sous le signe du succès avec Les Femmessavantes (1671). Mais ce succès est assombri par la maladie, la mort de son fils, celle de savieille amie Madeleine Béjart et par des difficultés matérielles. Louis XIV semble lui préférer Lully à qui il accorde le monopole de la musique et des ballets. Molière présenteau Palais-Royal la comédie-ballet le Malade Imaginaire le 10 février 1673. Il joue Argan etlors de la quatrième représentation, il est pris de malaises. Quelques heures plus tard, Mo-lière meurt chez lui. Armande Béjart, son épouse, fait intervenir Louis XIV et parvient à ob-tenir des funérailles nocturnes et une sépulture chrétienne.

Quelques œuvres :1659 : Les Précieuses Ridicules 1670 : Le Bourgeois Gentilhomme1661 : L’École des Maris 1671 : Les Fourberies de Scapin1661 : Les Fâcheux 1672 : Les Femmes Savantes1662 : L’École des Femmes 1673 : Le Malade Imaginaire1664 : Tartuffe ou l’Imposteur1665 : Dom Juan ou le Festin de Pierre1666 : Le Misanthrope - Le Médecin malgré lui1668 : Amphitryon - L’Avare1669 : Monsieur de Pourceaugnac

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À LIRE AVANT LE SPECTACLE

LE THÉÂTRE AU TEMPS DE MOLIÈRE

En France, dès le XVIe siècle, les spectacles de rue deviennent plus rares. À l’occasion defoires, de petites troupes montent des tréteaux et divertissent les badauds.Dorénavant les acteurs jouent à l’intérieur. La salle du jeu de paume est aménagée puisrapidement des théâtres voient le jour : l’Hôtel de Bourgogne (1543) et le théâtre du Ma-rais (1629).Les spectacles ne sont plus gratuits. La qualité des places varie selon le prix du billet. Àmoindres frais, on accède au parterre, où l’on reste debout au milieu des cris et des com-mentaires en tout genre lancés par les spectateurs. Les personnes plus aisées ont accèsaux loges ou aux galeries pour profiter pleinement du spectacle.C’est en 1782 que des sièges seront installés au parterre pour éviter les bousculades. La première salle à en bénéficier est la salle parisienne aujourd’hui appelée Odéon - Théâ-tre de l’Europe (sous la Révolution, l’édifice s’appelait le Théâtre de la Nation).

Le théâtre est avant tout un lieu de rencontres. Les foules se pressent autant pour être di-verties que pour se montrer. Des après-midi entières sont consacrées au théâtre, d’autantplus que les spectacles programmés à 14h commencent généralement à 17h. À l’époque,les représentations n’ont lieu que trois fois par semaine : le mardi, le vendredi et le di-manche. Dès 1680, les Comédiens du roi joueront tous les jours.

Bien que les comédiens et le théâtre remportent un franc succès auprès des spectateurs,l’Église adopte une position bien différente et condamne les gens de théâtre qu’elle assi-mile à des charlatans. Les comédiens sont donc exclus des sacrements et ne peuvent êtreinhumés en terre d’Église. Molière est l’exception à la règle.Grâce à l’intervention des souverains Louis XIII et Louis XIV, qui se passionnent pour lethéâtre, les comédiens et artistes qui divertissent la cour deviennent leurs protégés. Ilscherchent à faire évoluer l’image sociale des comédiens et des auteurs, encore trop sou-vent considérés comme des personnes méprisables. La cour aime les spectacles et Louis XIV fait venir les troupes à Versailles ou dans d’autreschâteaux et encourage leur créativité. Molière est sans doute un des comédiens-drama-turge les plus appréciés du roi, qui n’hésite pas à le protéger de ses ennemis.

Quand les représentations rencontrent le succès, les comédiens connaissent une certaineprospérité. L’Hôtel de Bourgogne, le théâtre du Marais et le Palais-Royal sont les trois hautslieux du théâtre parisien tandis qu’une dizaine de troupes moins importantes sillonnent laprovince.

Pour satisfaire le goût de Louis XIV pour la danse, Molière introduit des ballets dans sespièces. Il s’associe avec le compositeur Lully (1632-1687) pour les parties musicales. Il n’estpas rare que le roi participe lui-même au spectacle. Ainsi un nouveau genre théâtral voitle jour : la comédie-ballet*, qui rassemble la comédie, la musique et la danse. Les auteurss’inspirent de ce qui se faisait dans l’Antiquité. On écrit et on joue des tragédies ayant pour thème la mythologie grecque et l’histoire ro-maine. Molière a lu Plaute et met en scène des personnages qui rappelle l’auteur grec : desmédecins charlatans, des faux savants, des hypocrites, des avares, et toujours le valet ruséqui triomphe de son maître.

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Si les décors du théâtre classique sont assez sobres (une façade de maison, l’intérieur d’unpalais, un port), les costumes sont, quant à eux, somptueux. Ils proviennent parfois de lagarde-robe personnelle de seigneurs. Les auteurs recherchent la justesse dans les actionset non pas l’imaginaire ou l’extraordinaire. Pour être au plus près de la réalité, ils doiventrespecter trois règles : - l’unité de lieu : la pièce doit se dérouler, du début à la fin, en un seul et même lieu.- l’unité de temps : l’action doit se passer en un seul jour (du matin au soir).- l’unité d’action : l’auteur doit raconter une seule histoire la fois.

Molière connait le succès comme auteur mais aussi comme comédien. Il s’inspire des Ita-liens. Ses qualités de mime sont remarquables. Sa démarche et sa manière de parler oude tousser déclenche l’hilarité du public. Il interprète le plus souvent le rôle du valet, dumédecin ou du vieillard. Le succès du théâtre français parcourt toute l’Europe et de nombreux auteurs en Italie, enEspagne et en Angleterre s’inspirent que ce qui se joue en France. Mais rares sont ceux quiparviennent à égaler leurs modèles.Le théâtre classique du XVIIe siècle a laissé à la postérité trois grands noms de la littéra-ture dramaturgique : Molière, Racine et Corneille.

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Jean Racine (1639 - 1699) Pierre Corneille (1606 - 1684)

Source : Magali Wiéner, Le théâtre à travers les âges. Au temps de Molière.

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LE COMIQUE DE MOLIÈRE : UN HÉRITAGE

La célébrité de Molière repose sur ses pièces comiques. Le dramaturge a développé sonpropre style et mis au point différents genres de comédies en puisant dans plusieurs ré-pertoires : la farce gauloise, la comédie italienne et la comédie psychologique. La farce re-présente, de façon triviale, des situations inspirées de la vie quotidienne : scènes deménage, adultères, vols, tromperies… La farce se fonde traditionnellement sur un comiqued’action et de situation, mettant en scène des personnages immuables, des êtres humainsau caractère figé (épouse infidèle, marchand malhonnête, moine débauché, etc.). Dans Le Médecin volant ou Le Médecin malgré lui, Molière institue la farce en un genre àpart entière. Alors jugée vulgaire et démodée, la farce retrouve ses lettres de noblessesavec Les Précieuses ridicules en 1659. Le genre est renouvelé. Le dramaturge utilise desprocédés de la farce dans d’autres pièces telles que Monsieur de Pourceaugnac (plaisan-teries scatologiques), Tartuffe (Orgon sous la table) et Les Fourberies de Scapin (les coupsde bâton). Il est le digne héritier de la comédie italienne, elle-même inspirée de la comé-die latine. De cette dernière, les auteurs italiens ont développé la commedia dell’arte auxjeux de scènes outrés et comiques, accentués par les masques et les costumes. Ainsi Mo-lière incarne ses personnages à la manière des Italiens : grimages, mimiques, roulementd’yeux… « Sganarelle », nom aux consonances italiennes, illustre parfaitement l’influencede la commedia dell’arte : personnage comique voire ridicule, de condition inférieure etdoté de peu d’esprit.

Molière doit également à la comédie italienne les personnages-types de ses comédiesd’intrigue (le vieillard amoureux, le jeune premier maladroit, le valet débrouillard, etc.) etles trois schémas dramatiques qui structurent la plupart de ses pièces :

1) L’amour du jeune homme empêché par le vieillard. Chez Molière, l’esclave antique estremplacé par un valet, le vieillard connaît des métamorphoses modernes et la courtisanedevient une jeune fille très amoureuse mais respectable (dont le rôle prend en outre uneimportance qu’il n’avait pas chez les auteurs latins). C’est sur ce schéma que sont écritesdes pièces telles que L’Amour médecin, L’Avare ou Les Fourberies de Scapin (où le schémase dédouble avec non pas un, mais deux couples de jeunes premiers).2) Le contretemps. On peut l’observer dans Le Dépit amoureux et Le Misanthrope.3) La revue, c’est-à-dire un défilé de personnages variés comme dans Le Bourgeois gen-tilhomme et L’Avare. Enfin, Molière réutilise à sa manière un procédé traditionnel, celui de la « reconnaissance », dont parlait déjà Aristote. Il s’agit d’une scène où l’intrigue se dénouebrusquement sur la révélation de l’identité ou de l’histoire familiale des protagonistes.

On associe couramment la comédie psychologique aux œuvres de Marivaux (1688-1763)et de Musset (1810-1857), mais Molière crée déjà le genre en s’inspirant des classiques. Il met en scène de véritables « caractères », au sens que les traducteurs de Théophrastedonnèrent à ce mot. Ainsi, Harpagon est le type de l’« avare » et l’avarice est égalementattachée, selon la tradition, au caractère de son âge, la vieillesse. Comme l’indiquent le titreet le sous-titre de la pièce Le Misanthrope ou L’Atrabilaire amoureux, Alceste incarne le « misanthrope », état d’esprit lié à l’humeur mélancolique de la bile noire qui domine les « atrabilaires ».

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Or, quand un vieillard est amoureux d’une jeune fille, quand un atrabilaire est amoureuxd’une femme mondaine, il sera forcément ridicule, autant qu’une femme qui veut faire lasavante (Les Femmes savantes) ou qu’un bourgeois qui se prend pour un gentilhomme ouun apôtre (Le Bourgeois gentilhomme).Molière utilise ces caractères avec une visée moraliste : ses pièces mettent en scène lesmultiples visages de la déraison face à l’unique caractère de la raison, celui de l’« honnêtehomme », qui est représenté tantôt par le personnage du « raisonneur », tantôt par telbourgeois ou telle servante au bon sens populaire.Autre élément constitutif du style de Molière et de la comédie psychologique, il s’appuiesur la réalité de son époque. Dès les années 1630, Pierre Corneille inventa une formule co-mique propre à dépeindre la réalité contemporaine. Il reprend en effet au genre pastoraldes personnages et des schémas d’action (A aime B qui aime C, par exemple, schéma queJean Racine utilisera encore dans ses tragédies) pour évoquer non plus les bergers et ber-gères d’un monde de fantaisie, mais la jeunesse dorée de son époque évoluant dans deslieux parisiens à la mode. Molière va utiliser ces schémas d’une manière bien différente,mettant l’accent sur le réalisme pour proposer tantôt une satire sociale traditionnelle (lepédant, la fausse prude, le père avare et le fils prodigue, etc.), tantôt la peinture de typessociaux nouveaux (le petit marquis, le poète mondain et le « docte », l’homme de loi, la pré-cieuse, le dévot insensible, etc.). Avec ses comédies de mœurs, il porte ainsi sur la scèneles problèmes qui interrogent la morale de son siècle. C’est ce qui lui valut le surnom de« peintre » de la part de quelques-uns de ses contemporains, fascinés par le miroir qu’il leurtendait. Les « querelles » alors suscitées n’étaient pas seulement littéraires mais significa-tives des contradictions de l’idéologie de la France classique.

Molière en habit de Sganarelle - Gravure du XVIIe siècle

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LA PRODUCTION

L’ARGUMENT DE LA PIÈCE

Le 17 février 1673, en plein épanouissement du règne du Roi Soleil, deux clients d’une au-berge de Paris, apprennent avec stupeur, la mort, à 51 ans, du grand Molière. Très vite, aufil de leurs libations discursives nous découvrons que nos deux larrons sont des privilégiés.Ils ont chacun à leur manière, côtoyé et partagé des moments de vie avec le dramaturge.Tous deux comédiens plus ou moins proches de « l’Illustre-Théâtre », ils vont nous racon-ter « leur » Molière, tant à travers des scènes vécues qu’à travers certains extraits despièces mêmes de l’auteur qu’ils prétendent avoir jouées. Ainsi l’auberge, lieu central decette « reconstitution », gérée par une tenancière qui nous réservera bien des surprises,devient le théâtre d’une formidable et truculente évocation du grand homme, offrant auxspectateurs les frémissements chaleureux et foisonnants de l’ « Aventure » Molière, où del’enfance à la gloire, de la disgrâce à la postérité. S’entrecroisent les forces éternelles del’Amour, de la Religion, de l’Amitié et même de la Mort.

La mise en scène : Vincent Auvet

Très tôt marqué par la vocation théâtrale, il entre à 17 ans au Conserva-toire d'Art Dramatique puis intègre la classe de Jean-Laurent Cochet.Comédien, metteur en scène, il joue pour le théâtre dans une trentainede créations sous la direction de Françoise Rose, Jacques Labarrière,Louis Verger ou Georges Lavelli, entre autres.

Il travaille également pour le cinéma, notamment aux côtés de GrazinaSzapolowska ou Geneviève Lagardère. Depuis 1988, il met en scène unedizaine de spectacles dont L'inaccessible étoile au Théâtre Moderne avec

le concours de Jean Marais et Maurice Baquet, Les petites manœuvres de Daniel Simon ouIntrospection de Peter Handke qu'il crée tout récemment au Gœthe Institut.

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LA DISTRIBUTION

Paule Onteniente

Paule Onteniente est une comédienne généreuse qui aime jouer et c’estparce qu’elle aime la scène profondément qu’elle peut aborder tous lespublics et tous les genres qu’offre le théâtre. Formée au Conservatoired'art dramatique de Montpellier, elle obtient une maîtrise de lettres mo-dernes avec un mémoire sur le travail du théâtre du Soleil auquel elle par-ticipe durant une année. Par la suite elle intègre l'école Jacques Lecoq oùelle aborde le masque, le mime, la comedia dell'arte, la tragédie et l'écri-ture. En parallèle elle étudie le chant avec Irène Jarsky, Julia Pelaes, la danse

avec Rosella Hightower, Barbara Pearce, le mouvement avec Feldenkrais. Depuis 1976, elle travaille à la création de nombreux spectacles de la compagnie du Paind’orge-théâtre de Champigny, de la compagnie des Vilains en Alsace et du théâtre DariusMilhaud à Paris : « Jacques le fataliste et son maître » d’après Denis Diderot, « Les penséesde Pascal ou les géométries de l’âme » d’après les Pensées de Pascal, adaptations d’EricHerbette mises en scènes de Vincent Auvet. « Saint Julien l’hospitalier » d’après Flaubert,« La femme sur le banc », « Pierrot et Colombine », « Le petit Poucet » d’Eric Herbette, créa-tions de la Compagnie du Pain d’Orge, « La Véritable Histoire de Jean-Baptiste Poquelindit Molière » de Frédéric Duff Barbé, « Une vie de La Fontaine » de Jean-Claude Chauve,mises en scène de Vincent Auvet. « Le Carnaval des animaux » d’Eric Herbette, musiquede Camille Saint- Saëns avec l’Opéra de Massy.

Acteur de formation classique (Conservatoire d’Alger, École François Florent, Cours Jac-quemont) a interprété plus d’une cinquantaine de pièces du répertoire classique et mo-derne. De MOLIÈRE à PINTER, il a donc rencontré toutes les écritures jusqu’aux pluscontemporaines telles celles de PÉREC, de HERBETTE ou de Frédéric DUFF BARBÉ. Maisson auteur de prédilection semble être Albert CAMUS dont il traque avec délice la théâ-tralité dans la plupart de ses écrits... C’est ainsi que figure à son répertoire La Chutemaisaussi la conférence-spectacle intitulée Florilège de Camus. Jean LESPERT est aussi pré-sent au cinéma, aux côtés de son fils Jalil LESPERT et de Nathalie BAYE dans Le Petit Lieu-tenant de Xavier BEAUVOIS ou dans Jeux de Plage de Laurent CANTET ou encore avecFabrice LUCHINI et Isabelle HUPERT dans Pas de Scandale de Benoît JACQUOT. Actuelle-ment co-directeur du THÉÂTRE DARIUS MILHAUD à Paris, il joue dans de nombreuses piècestelles : La Chute, La Véritable Histoire de Jean-Baptiste Poquelin dit Molière, Le Neveu deRameau, Vous n’aurez pas Bouvard et Pécuchet, Les Pensées de Pascal...

Jean Lespert

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Comédien, metteur en scène, chanteur, dramaturge, auteur-compositeur, guitariste, c’estun parcours tout à fait original que celui de cet ancien professeur de lettres et d’anglais.En 1978, il se lance dans le monde du spectacle vivant, en créant sa propre compagniethéâtrale, avec la laquelle il met en scène et joue entre autres : CAMUS, SARTRE, GENET,SADE, BRECHT, OBALDIA, SOPHOCLE, Tennessee WILLIAMS… ainsi que deux spectacles qu’ilécrit : Divague à l’Âme et 1+1=1 ou pour en finir avec la dualité. En 1996, il choisit de seconsacrer plus spécifiquement à l’activité de comédien et joue depuis sous la direction dedifférents metteurs en scène : Gilles GÉRAUD : (Les Gens de l’Ost et Dies Irae), Pascal MON-TEL (quatre pièces de Molière), Danièle BOUVIER (En passant par Prévert), Silvio PACCITTO(Le Double d’après DOSTOÏEVSKI, Vous n’aurez pas Bouvard et Pécuchet d’après FLAU-BERT, Le Neveu de Rameau, La Palissade de Éric HERBETTE), Vincent AUVET (Jacques LeFataliste, Les Pensées de Pascal, La Véritable histoire de Jean-Baptiste Poquelin). Parallèlement, il réalise et joue avec la violoniste Nathalie ARNOUX trois spectacles musi-caux : Dis-moi que tu m’aimes, Tsiganement vôtre et Follies Russes.

Michel Miramont

Molière, film réalisé par Ariane Mnouchkine, 1978Philippe Caubère dans le rôle de Jean-Baptiste dit Molière

À VOIR

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EN SAVOIR PLUS SUR LE THÉÂTRE

Une petite histoire illustrée du théâtre par André Degaine

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LES MÉTIERS DU THÉÂTRE

ProducteurIl est le responsable financier du spectacle et en assure la réalisation. Leproducteur signe les contrats avec les auteurs, engage les personnels artistiqueset techniques, supervise la promotion duspectacle et assure la gestion de tous lesaspects de la production.Souvent, il planifie également, en collabo-ration avec l’administrateur, les tournées,les reprises et la vente des droits pour lecinéma et la télévision.

Metteur en scèneIl est responsable de l’harmonie du spectacle et prend toutes les décisions artistiques. C’est lui qui définit la concep-tion associée à l’interprétation de la pièceécrite, choisit la distribution et dirige lesrépétitions. Le choix des décors, des costumes, des éclairages et de l’accom-pagnement musical ou sonore se fait également sous son autorité. Il règle lesgestes et les déplacements, oriente et dirige l’interprétation des acteurs. Il propose ainsi au public sa propre visionde la pièce. Il faut attendre les années1950 pour que la fonction de metteur enscène affirme son autonomie.

DramaturgeLe rôle du dramaturge est d’assister lemetteur en scène dans l’analyse littérairedu texte et dans sa transposition à lascène.

ComédienLes comédiens sont généralement choisispar le metteur en scène à l’issue d’une audition pour interpréter un rôle précis.Lors des répétitions, le texte est appris ettravaillé, les déplacements sont élaborés,les personnages sont définis et les interprétations peaufinées.

DécorateurLe décorateur est chargé de l’aménage-ment de l’espace scénique et de l’environ-nement visuel. Il choisit les éléments dudécor, les accessoires et le mobilier encadrant l’évolution des acteurs sur leplateau. Il conçoit l’espace du spectacleen étroite collaboration avec le metteur enscène et suit la réalisation des élémentsconstitutifs du décor par les constructeursou les accessoiristes.

CostumierIl dessine et conçoit les costumes, puis supervise leur réalisation à l’atelier decostumes.

ÉclairagisteIl planifie et crée les couleurs, l’intensité etla fréquence des lumières sur scène, enaccord avec le metteur en scène, le décorateur et le costumier.

RégisseurLe régisseur assure la liaison entre lestechniciens et les artistes. Il suit les répétitions, coordonne tous les aspectstechniques de la production et orchestrele déroulement de la représentation. Il supervise les répétitions techniques, quiservent à régler la lumière et le son, à arranger le décor, à répéter les change-ments de décors et d’éclairages (toutd’abord avec la régie seule, puis avec lesacteurs).

Ingénieur du sonIl est responsable de toute la sonorisationlors d’une représentation. Il effectue parexemple les enregistrements sonores, lesbruitages, etc.

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L’ACTION CULTURELLE

Pour cette nouvelle saison, le service action culturelle de la Société desThéâtres du Val d’Yerres invite tous les publics à la rencontre du spectaclevivant. L’ouverture de la salle de spectacle du CEC de Yerres marque unenouvelle étape dans l’offre culturelle du Val d’Yerres.

Pour répondre à une demande toujours plus croissante de la communautééducative, la programmation à destination du jeune public s’organise éga-

lement sur le temps scolaire avec des spectacles de qualité. Avec ces représentations spé-cifiques, je souhaite renforcer nos liens avec le monde enseignant en lui donnant le choixparmi une programmation variée en danse, théâtre et musique classique.

Pour permettre aux jeunes de fréquenter différemment les salles du Val d’Yerres, il leurest proposé plusieurs types d’activités ludiques et artistiques afin qu’ils puissent y dé-couvrir des aspects méconnus du spectacle tels que les spécificités de la régie techniqueou encore les métiers administratifs.

Enseignants, n’hésitez pas à solliciter nos équipes et bénéficier d’une visite guidée, un ate-lier maquillage de scène ou plan de feux afin d’enrichir votre travail pédagogique.Venez aussi nous rejoindre en famille, je vous promets des spectacles divertissants et cul-turels, adaptés aux tranches d’âges des enfants à un tarif exceptionnel.

Belle saison culturelle à tous.

VOUS ÊTES INSCRIT DANS UN DES CONSERVATOIRES DE MUSIQUE ET DE DANSE DU VAL D’YERRES ?

Demandez vite votre Pass Conservatoire auprès du service Action Culturelle de la Sociétédes Théâtres du Val d’Yerres.

Ce Pass est gratuit ! Vous pourrez ainsi bénéficier d’un tarif préférentiel sur certains spec-tacles de la saison du Val d’Yerres, dans la limite des places disponibles et d’une place par

titulaire du pass.RENSEIGNEMENTS : 01 69 02 34 36

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CONTACTS :

SOCIÉTÉ DES THÉÂTRES DU VAL D’YERRES

SERVICE ACTION CULTURELLE

BP 150 - 91330 Yerreswww.theatres-yerres.fr

MARJORIE PIQUETTE [responsable] - 01 69 53 62 16 [email protected]

LAURA HOLODYZSYN [assistante] - 01 69 02 34 36 [email protected]

RETROUVEZ TOUTE L’ACTUALITÉ DE L’ACTION CULTURELLE SUR LE BLOG :BLOG.THEATRES-YERRES.FR