dr joËl dehasse mon chien est bien élevé · voilà le secret d’une bonne éducation. ......

ISBN 978-2-924036-34-1

Pour instruire leurs petits, les chiennes n’ont pas besoin de cours de pédago-gie. Elles utilisent des signaux de com-munication que les chiots compren-nent aisément : léchages, aboiements, grognements, mimiques, postures, etc. Face à ces subtilités du langage canin, nous avons un handicap certain. Nos mimiques sont pauvres, notre langage est trop complexe et nous sommes prompts à l’impatience. Comment transmettre à notre chien les messages qu’il peut comprendre ? Voilà le secret d’une bonne éducation. Ce guide vous aidera à acquérir les compétences pour inculquer une instruction de qualité à votre chien tout en vous amusant. Que lui apprendre ? Les seules limites seront celles des capacités physiques du chien et celles de votre imagination.

Joël Dehasse est un médecin

vétérinaire spécialisé en

comportement et psychologie

des animaux familiers. Membre

du Collège européen des

vétérinaires comportementalistes,

conférencier et consultant

international, il est l’auteur de

nombreux best-sellers.

DANS LA MÊME COLLECTION : J’entraîne mon chien au clicker Le toilettage maison

Massages pour chiens et chats Mon animal mange-t-il bien ? Mon chien est-il

dominant ? Mon chien est propre Mon jeune chien a des problèmes Premiers

soins pour chiens et chats

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Dr JOËL DEHASSE

mon chien estbien élevé

l’abc de l’éducationl abc de l éducation

Design de couverture : Nicole Lafond - Photo : Shutterstock

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Table des matières

Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71. La pédagogie de l’éducateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112. L’assis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153. Les conditionnements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 234. Le coucher . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 295. Les récompenses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 356. Le rappel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 457. Les corrections . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 538. La marche en laisse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 659. L’habituation et autres méthodes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7310. Se laisser faire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7711. L’interdiction : « Ne pas faire… » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8312. La propreté . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9513. Le façonnement des comportements complexes . . . . . . . . . . . . . 10314. L’injonction : « Fais, rapporte… » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10915. L’imitation et le jeu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11916. Le sport . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12317. Les principes de l’éducation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12718. L’école des chiots . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12919. L’école du vieux chien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13320. Une question de race ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13721. Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139

Montage Mon chien bien eleve 001-144.indd 143 12-03-07 2:27 PM

8 Mon chien est bien élevé

C’est facile d’éduquer un chien. Vous avait-on dit le contraire ? On vous a induit en erreur. Éduquer un chien est à la portée de tous. Encore faut-il savoir comment faire ! Je vous révèle ici tous les « secrets ».

À qui sert ce guide ?

À vous.C’est votre premier chien ? Vous avez des chiens depuis votre enfance, le

chien n’a plus de secrets pour vous, mais il tire en laisse et ne revient pas au rappel ? Vous êtes éducateur canin ? Vétérinaire ? Je vais tenter de vous conseiller dans le domaine de l’apprentissage du chien.

L’échec est interdit

Impossible de rater l’éducation de son chien en suivant les techniques décrites dans ce guide. Si cela ne marche pas, il vaut mieux consulter un vétérinaire comportementaliste. Le chien doit avoir un sérieux problème.

Une clé pour lire le guide

En Occident, on lit de gauche à droite et de haut en bas. En Asie, ce serait différent. Dans ce cas-ci, pour une première lecture, je vous conseille de com-mencer par l’introduction et d’aller de page en page du début à la fi n.

Ensuite, revenez à votre sujet préféré, potassez-le et expérimentez.Je dois vous avouer une chose assez pénible. Il faut quelques minutes

pour apprendre au chien à s’asseoir et à se coucher à l’ordre, mais bien plus pour lire la technique expliquée dans ce guide !


Introduction 9

Sortir des sentiers battus

Je vous fais encore un aveu. Je suis sorti des sentiers battus et surtout des… chiens battus. Je suis contrarié, indigné et révolté par les punitions, les ordres criés, les chiens qui craignent le dresseur, la peur dans les yeux du chien qui obéit… J’aime un chien qui s’amuse. J’aime un éducateur qui se réjouit. Si vous n’avez pas envie de vous divertir en éduquant un chien, ce guide ne vous est pas destiné.


La pédagogie de l’éducateur

Les chiens sont-ils plus doués que nous ?

Les mamans chiens n’ont pas besoin de cours de pédagogie pour éduquer leurs chiots. Je les ai regardées pendant des dizaines d’heures. Elles modi-fi ent leurs techniques éducatives en fonction de l’âge de leurs chiots. Elles leurs apprennent des comportements essentiels : contrôler leurs mouve-ments, adapter l’intensité de leur morsure aux circonstances, adopter la pos-ture de soumission en présence des adultes et des chiens dominants, man-ger après les chiens de rang plus élevé qu’eux dans la meute, synchroniser leurs comportements avec ceux du groupe, etc.

Pour instruire les chiots, la mère et les chiens adultes éducateurs utilisent des techniques éprouvées : des encouragements, des récompenses, des corrections, des distractions et quelques rares punitions.

Mais bien entendu, le chien éducateur a des facilités. Il utilise en effet des signaux de communication que les chiots comprennent aisément : des léchages, des aboiements, des grognements, des mimiques du visage et des postures corporelles. Il y a même des signaux constitués d’odeurs appelées « phéro-mones » que nous ne percevons pas. Ces odeurs sont très signifi catives pour le chiot : certaines sont apaisantes et permettent de structurer l’attachement à la maman, de la reconnaître entre toutes les chiennes, et d’autres informent du statut social dans la hiérarchie.



Devant ces subtilités du langage du chien, nous, les humains, avons un handicap certain. Nos mimiques sont pauvres, notre langage est articulé et complexe (voire incompréhensible), et nous sommes facilement irritables.

Le chien est-il comparable à l’enfant ?

Le chien que nous allons éduquer est un peu comme un enfant de deux ans dans un monde d’adultes parlant une langue étrangère. Imaginez, par exemple, que vous venez d’adopter une petite Chinoise. Vous désirez lui apprendre des choses élémentaires comme manger avec une fourchette, etc. Mais vous ne parlez pas le moindre mot de chinois. Comment allez-vous vous y prendre ? Allez-vous :

1. Lui tenir un long discours en français en lui expliquant les avantages de se nourrir avec une fourchette ?

2. Lui dire « très bien » lorsqu’elle prend spontanément la fourchette pour piquer dans un aliment ?

3. Prendre sa petite main dans la vôtre, y insérer la fourchette et faire le mouvement de piquer un aliment et le mettre dans sa bouche ?

4. Lui montrer comment vous faites et espérer, qu’avec le temps, elle vous imite ?

5. Lui répéter le mot « fourchette » quand elle regarde ou prend la four-chette, et le mot « manger » quand elle met les aliments dans sa bouche ?

6. Lui dire « non » quand elle mange avec ses mains ?7. Crier et lui taper sur les mains quand elle mange avec ses mains ?8. La secouer par la peau du cou tant qu’elle ne mange pas correctement

avec une fourchette ?9. Lui mettre un collier et une laisse, et tirer sur la laisse quand elle ne se

comporte pas comme vous le désirez ?10. Apprendre à parler couramment le chinois pour lui expliquer comment

vous désirez qu’elle mange à l’aide d’une fourchette ?


La pédagogie de l’éducateur 13

11. Apprendre quelques mots de chinois et lui montrer, par l’exemple, com-ment faire, puis guider son comportement ?

12. Mettre les aliments dans un récipient étroit pour qu’elle ne puisse y glis-ser la main et la laisser jeûner jusqu’à ce qu’elle comprenne qu’elle doit utiliser un objet (la fourchette) pour accéder aux aliments et se nourrir ?

Certaines de ces techniques sont barbares, violentes et inacceptables pour éduquer un enfant, et pourtant, on les utilise depuis longtemps pour éduquer les chiens. Quelques-unes donnent des résultats rapides, d’autres des résultats plus tardifs. Certaines permettent de valoriser l’en-fant, d’autres engendrent chez lui la peur de l’éducateur.

Qu’est-ce que la pédagogie dans l’éducation du chien ?

La pédagogie, c’est la compétence à enseigner. Éduquer un enfant de deux ans, étranger de culture et de langue, nécessite des outils pédago-giques différents de ceux utilisés pour enseigner à des étudiants à l’uni-versité. Éduquer un chien requiert également une pédagogie particulière. Vous devrez :• avoir réellement envie d’apprendre quelque chose de précis à un chien

et décider de prendre le temps de le faire ;• apprendre quelques rudiments du langage du chien, c’est-à-dire avoir au

moins une idée sur sa façon de communiquer et sur ses compétences intellectuelles ;

• utiliser des mots simples, toujours les mêmes, et les répéter jusqu’à ce que le chien les ait associés à des comportements particuliers ;

• respecter l’âge et le niveau d’intelligence du chien et ne pas lui demander des choses trop compliquées pour son niveau d’aptitude ;

• étudier les techniques élémentaires pour une éducation effi cace et sans histoires.



En somme, c’est vous qui allez fournir les plus gros efforts. C’est bien pour cela que ce guide n’est pas écrit pour les chiens, mais pour les éducateurs !

Pour commencer directement l’apprentissage de votre chiot ou de votre chien adulte, apprenons-lui à s’asseoir à la demande.


L’assis

Tout chien peut s’asseoir. Être capable de déposer son postérieur sur le sol fait partie de ses compétences innées. De plus, c’est reposant !

Mais il ne comprend pas l’ordre « assis », car aucun chien ne connaît le français.

Prenons un exemple. « Assis ! » Waf ! Que me demande-t-il ? Qu’est-ce que cela veut dire ces sons

bizarres faits de « aaa… » et de « ssi… » ?

Le chien doit d’abord apprendre ce que signifi e le mot « assis ». C’est très simple, il suffi t de lui dire « assis » quand il s’assied. Pour être certain qu’il comprenne bien, répétez le mot « assis » d’une voix normale chaque fois qu’il s’as-sied et jamais dans d’autres circonstances. Refaites cette association au moins 20 fois, et même plus.

« Assis ! » Waf ! Chaque fois que je m’assieds, mon maître dit « assis ». Si je pou-

vais parler comme un enfant de 20 mois, je dirais « assis » quand je m’assieds. Mais comme je ne peux pas parler, je me contente de dire « waf » ou de ne rien dire. Mais j’ai bien compris que « assis » signifi e que je suis assis !

Vous ne saurez pas quand le chien a compris. Comment le pourriez-vous ? Il ne vous donnera aucune indication. Mais vous pouvez supposer qu’après une vingtaine de répétitions systématiques, il aura intégré cette information.



C’est le moment de lui proposer de s’asseoir à la demande. Comment procéder ? C’est extrêmement simple. Attendez qu’il commence à s’asseoir, dites aussitôt « assis » et ensuite, donnez un morceau de biscuit ou de jambon.

Mon chien fl échit les jambes. Il va s’asseoir. Il s’assied. Vite : « Assis ! » Je me suis assis et mon maître a dit « assis ». Il s’est assis. Vite, lui donner un biscuit. Heureusement que j’en avais

caché un dans ma poche. Wow ! Quelle aubaine, un biscuit ! Que me vaut cette douceur ? Et si je

sautais vers sa main pour en avoir d’autres ?

Il faut bien entendu répéter cette situation. Le chien s’assied, vous dites « assis » et vous lui donnez un biscuit. Combien de fois ? Cela varie d’un chien à l’autre, mais disons une vingtaine de fois.

Chaque fois que je m’assieds, j’entends le mot « assis » et je reçois une friandise. Je pense qu’il y a une relation entre ces trois événements. Si c’est correct, pour en avoir d’autres, je devrais rester assis. Quand je saute vers la main de mon maître, je ne reçois rien. Quand je suis assis, je reçois un biscuit.

On dirait que le chien a compris.

À ce moment, tentez l’expérience de lui ordonner de s’asseoir. Profi tez de ce que votre chien est debout, attirez son attention en prononçant son nom et dites « assis ». Dès qu’il s’assied, donnez-lui la friandise.

Bon, je suis prêt à tenter l’expérience. Mon chien est debout, il ne s’oc-cupe pas de moi. J’ai une friandise en poche, il ne le sait pas. « Oscar ! Oscar ! » Ça y est, il me regarde. C’est le moment de lui dire « assis ».

Eh, il a dit « assis » ! D’habitude, ce mot est associé à mon postérieur posé sur le sol et à une friandise. Bon, je vais m’asseoir et voir ce qui va se passer…


L’assis 17

Super ! Oscar s’est assis. « Tiens, mon bon chien, voici ta friandise. » Ça marche, j’ai reçu une friandise !

Si cela a vraiment été effi cace, comme c’est le cas dans 90 % des situa-tions, vous n’avez qu’à répéter la procédure. Dans le cas contraire, vous pouvez favoriser la position assise en présentant la friandise au chien, légèrement en hauteur pour qu’il soit obligé de lever la tête et en avançant vers lui, pour qu’il soit obligé de reculer, tête levée, ce qui le forcera à s’asseoir.

« Oscar ! Oscar ! » Ça y est, il me regarde. C’est le moment de lui dire « assis ».

Eh, il a dit « assis ». Mais qu’est-ce qu’il attend de moi ? Il ne s’assied pas. Ce n’est pas grave. Je sors le biscuit de ma poche et

je le lui tends en hauteur. Wow ! Une friandise ! Je vais redresser la tête pour la prendre. Il redresse la tête, je vais m’avancer un petit peu. « Assis ! » Je recule, je lève la tête, mais je n’arrive pas à sauter vers la main. Le plus

simple, c’est de m’asseoir. » Ça y est, il s’assied. Je lui donne la friandise. Hum ! Délicieux, ce biscuit ! Super ! Oscar s’est assis.

Si cela a vraiment été effi cace, répétez la procédure. Dans le cas contraire, favorisez la position assise en présentant la friandise au chien et en appuyant légèrement sur ses fesses pour l’aider à s’asseoir. Mais je préfère que vous utilisiez le moins de contacts physiques possible. Servez-vous seulement de la voix ou des gestes.

Si le chien est sourd, si vous êtes muet, si vous préférez ne pas dire « assis » ou si vous voulez que le chien obéisse autant à la voix (à courte dis-tance) qu’au geste (à grande distance), vous pouvez remplacer ou compléter le mot « assis » par un simple geste du bras : une fl exion de l’avant-bras (le bras reste le long du corps), index de la main tendu (les autres doigts étant fl échis).



« Oscar ! » Que se passe-t-il ? « Assis ! » En même temps, je plie mon avant-bras index tendu. Je m’assieds. Je lui donne sa friandise dès qu’il est assis. Chouette, un biscuit ! Je reçois un biscuit quand mon maître me dit

« assis », fait un mouvement du bras et de la main, et quand j’ai mon postérieur sur le sol.

Il faut répéter cet exercice une vingtaine de fois. On peut ensuite dissocier la voix et le geste, et encourager le chien avec un biscuit lorsqu’il répond cor-rectement à l’un ou à l’autre de ces signaux.

Nous sommes à mi-chemin dans notre enseignement de l’assis sur demande.

Nous allons maintenant proposer deux choses en même temps : mémo-riser la représentation et accepter une récompense symbolique.

Il suffi t d’associer à la friandise un mot clé (par exemple, « bravo », « bon chien », « super»…) ou un son (un claquement de langue, etc.), ou autre chose qui ne sera utilisé que comme récompense et pas dans la vie courante. Et la friandise ne sera plus donnée chaque fois, mais une fois sur deux, sur trois, sur quatre… sans que le chien puisse prévoir quand il va la recevoir.

Si je comprends bien, je vais faire une économie de biscuits. Moi qui voulais faire obéir mon chien sans biscuit, je suis quelque peu rassuré. « Oscar ! »

Tiens, que se passe-t-il ? « Assis ! » Bon, on dirait que l’on recommence. Je m’assieds donc. Je donne une friandise. « Bravo ! » Oh, un son nouveau avec le biscuit ? (Un peu plus tard.) « Oscar… Assis ! » On recommence. Pourquoi pas ? Que ne ferais-je pas pour un biscuit ?


L’assis 19

Je m’assieds. Je ne donne pas de friandise, mais je dis « bravo ! ». Waf ! Que se passe-t-il ? Il manque un élément dans la séquence ! Mon

maître a dû oublier le biscuit ! Je recommence. « Assis ! » Waf ! Alors, biscuit ou pas biscuit ? Je m’assieds pour voir ! Je dis « bravo ! » et je donne le biscuit. Bien, il n’a pas oublié le biscuit, cette fois !

Après quelques jours, le chien ne reçoit le biscuit qu’une fois sur 5 à une fois sur 10. Le mot « bravo » est prononcé chaque fois. La mémorisation de la demande s’établit.

Mon chien a appris à s’asseoir en quelques minutes… Mon maître a appris quelque chose ces derniers jours. Quand je dépose

mon postérieur sur le sol, il bafouille un aboiement « brra-vo » (c’est d’un comique !), mais il a l’air heureux et cela me fait plaisir. De plus, de temps en temps, il me donne un biscuit. C’est OK, je ne m’attends pas à manger chaque fois que je le demande.

Dorénavant, je lui donne un biscuit une fois sur 15, mais je lui dis « bravo ! » systématiquement.

En général, quand on demande à son chien de s’asseoir, c’est pour qu’il reste assis quelques instants. L’étape suivante est donc de faire comprendre au chien que vous attendez qu’il soit assis et qu’il reste assis pendant quelques secondes à quelques minutes. C’est facile, il suffi t de retarder progressive-ment la gratifi cation par le biscuit ou la récompense symbolique.

« Oscar ! » J’arrête mes activités et regarde mon maître. « Assis ! » Je m’assieds. J’attends deux secondes.



Eh, que se passe-t-il ? Je penche la tête sur le côté, en attente. « Bravo ! » Je donne un morceau de biscuit. Il y a eu une subtile modifi cation de la procédure. Je vais progressivement attendre 2, puis 4, 8, 16… et enfi n jusqu’à

30 secondes et même une minute. Mais combien de temps puis-je le faire attendre ?

Je pense qu’un « assis » de une à deux minutes est suffi sant.Pour qu’il reste plus longtemps assis, il convient de donner un ordre diffé-

rent : « assis » + «reste ».À ce moment, l’« assis » demande un mouvement spécifi que et le « reste »

demande que le chien ne bouge pas de la position, ce qui est un comporte-ment passif contrôlé et inhibé très différent. La commande « reste » pourra être utilisée avec d’autres ordres comme « couché ». Le « reste » s’accompagne d’une immobilité du corps. Il ne faut pas activer l’envie de bouger du chien.

« Oscar ! Assis ! » Je m’assieds. J’attends deux secondes. « Reste ! » Je penche la tête. Un nouveau son ? Mon maître reste immobile. Bon, je

vais attendre et voir la suite des événements. J’attends quelques secondes et puis je dis « bravo ! ». Je donne un mor-

ceau de biscuit. Il y a eu une modifi cation minime de la procédure. Je répète l’exercice en introduisant un temps croissant entre l’ordre

« reste » et la récompense. Eh, ça marche !

On peut aussi espacer la récompense symbolique. On peut la donner une fois sur deux, ou trois, ou quatre… au hasard.

Avec cette technique qui n’utilise aucune contrainte, le chien obéit pour le plaisir : pour se faire plaisir et même pour vous faire plaisir, parce que votre corps exprime la satisfaction. Le chien profi te de votre bien-être et de votre joie de vivre, et il en est heureux.


L’assis 21

RÉSUMÉ

Je m’assieds « Assis ! »

Je m’assieds « Assis ! » Biscuit

Je m’assieds « Assis ! »

Biscuit

« Assis ! » Je m’assieds Biscuit

« Assis ! » Je m’assieds Biscuit « Bravo ! »

« Assis ! » Je m’assieds « Bravo ! »

« Assis ! » Je m’assieds (2 secondes) Biscuit

« Assis ! » Je m’assieds (4 secondes) « Bravo ! »

« Assis ! » Je m’assieds (8 secondes) Biscuit

« Assis ! » Je m’assieds « Reste ! » Biscuit

« Assis ! » Je m’assieds « Reste ! » (8 sec.) Biscuit + «Bravo ! »

« Assis ! » Je m’assieds « Reste ! » (… sec.)

« Bravo ! »

J’ai appris à mon chien à s’asseoir et à rester assis à l’ordre. J’ai appris à faire plaisir à mon maître et à me faire plaisir en même

temps ; j’utilise des postures simples quand il aboie des sons particuliers et je suis valorisé.


Les conditionnements

Aucun chien ne parle un langage humain, que ce soit le français, l’anglais ou le japonais. Biologiquement, le chien est incapable d’articuler des sons com-plexes, d’en faire des mots, d’assembler ces mots en phrases même élémen-taires. Il n’a ni le larynx ni les centres cérébraux pour parler. Il est donc inutile d’essayer d’expliquer à un chien ce que l’on attend de lui, tout comme il est inutile d’essayer de raviver sa mémoire d’événements passés en le disputant sur des événements anciens ou sur des actions déjà accomplies.

En revanche, le chien est capable, après instruction, de comprendre la signifi cation de mots simples. Comment est-ce possible ?

Le chien comprend des mots simples

Un mot est une association de sons simples. Le chien entend les sons que nous prononçons. Il peut associer ces sons avec des actions ou des compor-tements. Cette association s’appelle un conditionnement. Ce n’est qu’après un conditionnement que le chien peut comprendre des mots.

Le conditionnement du repas

Prenons l’exemple de sons très simples comme l’ouverture du placard où se trouve la nourriture, le froissement du sac de croquettes, bruit qui précède celui des croquettes tombant dans la gamelle. Pour le chien, ce son signifi e


ISBN 978-2-924036-34-1

Pour instruire leurs petits, les chiennes n’ont pas besoin de cours de pédago-gie. Elles utilisent des signaux de com-munication que les chiots compren-nent aisément : léchages, aboiements, grognements, mimiques, postures, etc. Face à ces subtilités du langage canin, nous avons un handicap certain. Nos mimiques sont pauvres, notre langage est trop complexe et nous sommes prompts à l’impatience. Comment transmettre à notre chien les messages qu’il peut comprendre ? Voilà le secret d’une bonne éducation. Ce guide vous aidera à acquérir les compétences pour inculquer une instruction de qualité à votre chien tout en vous amusant. Que lui apprendre ? Les seules limites seront celles des capacités physiques du chien et celles de votre imagination.

Joël Dehasse est un médecin

vétérinaire spécialisé en

comportement et psychologie

des animaux familiers. Membre

du Collège européen des

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conférencier et consultant

international, il est l’auteur de

nombreux best-sellers.

DANS LA MÊME COLLECTION : J’entraîne mon chien au clicker Le toilettage maison

Massages pour chiens et chats Mon animal mange-t-il bien ? Mon chien est-il

dominant ? Mon chien est propre Mon jeune chien a des problèmes Premiers

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Dr J

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