déterminants de la formalisation des entreprises du
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Superviseur :
M. Thimothée DABIRE
Directeur des Etudes et de la
Stratégie (DES)
REPUBLIQUE DE COTE D’IVOIRE
Union- Discipline-Travail
…………………………………
MINISTERE DU PLAN ET DU
DEVELOPPEMENT
……………………..……………
BURKINA FASO
Unité-Progrès-Justice
……………...…………………
MINISTÈRE DU COMMERCE, DE
L’INDUSTRIE ET DE L’ARTISANAT
…………………………………
Chambre de Commerce et d’Industrie
du Burkina Faso
Auteur :
SAWADOGO Halimata
Elève Ingénieure Statisticienne
Économiste (ISE)
Février 2020
École Nationale Supérieure de
Statistique et d’Economie Appliquée
DÉTERMINANTS DE LA FORMALISATION DES
ENTREPRISES DU SECTEUR INFORMEL À TRAVERS
LE DISPOSITIF D’ACCOMPAGNEMENT DES CENTRES
DE GESTION AGRÉÉS (CGA) AU BURKINA FASO
MEMOIRE DE FIN DE CYCLE
SAWADOGO Halimata, Élève ISE i
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
DECHARGE
« L’ENSEA et la Chambre de Commerce et d’Industrie du Burkina Faso n’entendent donner
aucune approbation, ni improbation aux idées émises dans ce mémoire. Ces opinions doivent être
considérées comme propres à leur auteur ».
SAWADOGO Halimata, Élève ISE ii
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
DEDICACE
À ma mère SAOUADOGO Ouado et sa jumelle SAOUADOGO Ouassomdé,
À mon père SAWADOGO Tendaogo Boureima,
À mon oncle SAWADOGO Kassoum et sa famille,
À mes frères, sœurs et amis,
À tous ceux qui me sont chers.
SAWADOGO Halimata, Élève ISE iii
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
SOMMAIRE
DECHARGE .........................................................................................................................................i
DEDICACE ......................................................................................................................................... ii
SOMMAIRE ...................................................................................................................................... iii
REMERCIEMENTS ...........................................................................................................................iv
AVANT-PROPOS ............................................................................................................................... v
LISTE DES ILLUSTRATIONS .........................................................................................................vi
SIGLES, ACRONYMES ET ABREVIATIONS .............................................................................. vii
PRESENTATION DE LA CCI-BF ET DU CGA DE OUAGADOUGOU .................................... viii
RESUME ET ABSTRACT .................................................................................................................xi
INTRODUCTION GENERALE .......................................................................................................... 1
CHAPITRE I. CADRE CONCEPTUEL ET REVUE DE LITTÉRATURE ....................................... 6
CHAPITRE II. ECHANTILLONNAGE ET ANALYSE DES RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE .... 20
CHAPITRE III. DESCRIPTION DE L’ECHANTILLON ET METHODOLOGIE DE L’ETUDE . 30
CHAPITRE IV. MODELISATION ÉCONOMÉTRIQUE ET DISCUSSION DES RESULTATS . 45
CONCLUSION GENERALE ............................................................................................................ 57
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................................. xv
ANNEXES ..................................................................................................................................... xviii
TABLE DES MATIÈRES ............................................................................................................ xxvii
SAWADOGO Halimata, Élève ISE iv
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
REMERCIEMENTS
Avant toute chose, nous exprimons nos sincères gratitudes envers les personnes ayant apporté toutes
sortes de contributions pour la réussite de ce travail.
Ainsi, nous remercions M. KARGOUGOU Issaka, Directeur Général de la CCI-BF qui nous a
chaleureusement accueillis au sein de sa structure durant la période de stage. Merci à M. DABIRE
Thimothée, Directeur des Etudes et de la Stratégie qui, malgré son emploi du temps chargé, nous a
apporté un soutien indéfectible en nous accompagnant durant la rédaction de ce mémoire. Merci
également à Mme KORMODO Raïssa, chef de service des statistiques, pour son soutien moral. Il en
est de même pour M. SOULI Zacharia et M. BORO Jean-Yves qui, avec leurs remarques et
suggestions ont permis d’améliorer la qualité de notre travail. Nous ne saurons oublier Mme KIMA
Édith, Mme NIKIEMA Aïcha et tout le personnel administratif et appui de la CCI-BF.
Nous remercions également M. SAWADOGO Boukary, Directeur du CGA de Ouagadougou, qui a
aussi pertinemment contribué à la réalisation de cette étude notamment dans la formulation de la
thématique et en nous fournissant la base d’entreprises pour la collecte des données. Merci à Monsieur
KABORE Georges et à tout le personnel du CGA de Ouagadougou pour leur soutien ;
En outre, nous adressons nos remerciements à Dr KOUADIO Kouassi Hugues, Directeur de
l’ENSEA (et président de jury à notre soutenance), pour nous avoir accueillis chaleureusement dans
sa prestigieuse école pour une formation de meilleure qualité. Nous nous inclinons devant M.
KOUAKOU N’Goran Jean-Arnaud, Directeur des Etudes qui, pendant notre formation et le stage,
nous a accompagnés avec de bons conseils. Nous n’oublions pas de mentionner Dr. GAPKA Lewis
et Pr. BELLO Toyidi pour la transmission de leur savoir sur la méthodologie de la recherche qui nous
a servi de guide pour la structuration du mémoire ; Monsieur BAFFO Boris pour sa contribution à la
rédaction de notre projet de recherche ; tous les enseignants et particulièrement Mme ABY Gwladys
et Dr SORO Nahoua – membres du jury – ainsi que le personnel administratif et appui de l’ENSEA.
Nos remerciements vont également à l’endroit de l’Etat Burkinabè pour son accompagnement au
moyen d’une bourse d’étude ; nos parents, frères et sœurs pour leur soutien moral et financier surtout
dans le cadre de nos études. Nous remercions notre oncle, SAWADOGO Kassoum et sa famille pour
leur soutien durant notre séjour ; OUEDRAOGO Filbert, un ami très cher, pour ses conseils et ses
encouragements ; tous nos camarades étudiants ITS et ISE et tous les membres de l’Amicale des
Etudiants Burkinabè (AMEB) de l’ENSEA qui représentent plus qu’une famille pour nous à
l’ENSEA.
SAWADOGO Halimata, Élève ISE v
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
AVANT-PROPOS
L’École Nationale Supérieure de Statistique et d’Economie Appliquée (ENSEA) d’Abidjan, créée en
1961, est un établissement public national ayant pour vocation d’assurer la formation des statisticiens
pour les pays africains. En 2006, elle a obtenu le label de centre d’excellence de l’Union Économique
et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et en 2017, le prix de l’administration publique la plus
moderne de Côte d’Ivoire. Elle délivre des formations à travers plusieurs filières parmi lesquelles il
y a celle des Ingénieurs Statisticiens Économistes (ISE). La formation des ISE a une durée de trois
ans au terme de laquelle un stage de trois mois est effectué par les élèves. Ledit stage permet d’une
part à l’élève de s’enquérir des réalités du monde professionnel et d’autre part de mettre en application
les connaissances acquises durant les deux années de sa formation. En outre, pendant la période du
stage, il est question pour l’élève de rédiger un mémoire sur une thématique donnée. L’obtention du
diplôme est conditionnée par la soutenance et la validation dudit mémoire.
Le présent rapport rend compte d’un stage effectué à la Chambre de Commerce et de l’Industrie du
Burkina Faso (CCI-BF) du 1er août au 31 octobre 2019. Durant les trois mois, nous avons travaillé
sur le thème : « Les déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à
travers le dispositif d’accompagnement des Centres de Gestion Agréés (CGA) au Burkina Faso
». Il s’agit d’une thématique d’intérêt qui vise à répondre à une préoccupation du CGA de
Ouagadougou, une structure d’accompagnement des entreprises de la CCI-BF.
Cependant, l’absence des données nous a amené à réaliser une étude terrain pour collecter les
informations nécessaires à la bonne conduite de l’étude, chose qui a empiété sur le temps du stage en
raison des délais de mise en place du budget.
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Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
LISTE DES ILLUSTRATIONS
Liste des graphiques
Graphique 1 : Statistiques sur la nature de formalisation ................................................................... 30
Graphique 2 : Répartition des entreprises selon la formalisation et le genre du dirigeant ................. 35
Graphique 3: Formalisation selon la connaissance ou non des CGA................................................. 39
Graphique 4 : Plans factoriels 1 et 4 pour les caractéristiques des entreprises adhérentes ................ 42
Liste des tableaux
Tableau 1: Estimation des taux de réponse ........................................................................................ 28
Tableau 2 : Relation entre la nature de formalisation et le profil de l’entreprise ............................... 31
Tableau 3: Répartition (%) selon la nature de formalisation et le secteur d’activité ......................... 34
Tableau 4 : Répartition (%) des entreprises selon la formalisation et l’adhésion au CGA ................ 39
Tableau 5: Tableau de correction de Benzécri ................................................................................... 41
Tableau 6 : Les statistiques liées aux estimations (logit) multinomiales ........................................... 46
Tableau 7 : Les effets marginaux ....................................................................................................... 48
Tableau 8 : Résultats de l’estimation du modèle logit multinomial : les éffets marginaux ............... 52
Liste des annexes
Annexe 1 : Liste des variables retenues selon la littérature ........................................................... xviii
Annexe 2: Questionnaire de l’enquête sur la formalisation des entreprises du secteur informel par le
dispositif d’accompagnement des CGA (EFESI-CGA) ....................................................................xiv
Annexe 3 : Liste des variables et leurs modalités .............................................................................xxi
Annexe 4 : Relation entre la nature de formalisation et le profil du manager ................................ xxii
Annexe 5: Hystogramme des valeurs propres ................................................................................. xxii
Annexe 6 : Synthèse sur le modèle logit multinomial .................................................................. xxiii
Annexe 7 : Premiers résultats de la régression logit multinomiale : variables non significatives ..xxiv
Annexe 8 : Résultats du modèle final ............................................................................................... xxv
Annexe 9 : Validation du modèle ....................................................................................................xxvi
Annexe 10: Résultats de l’estimation du modèle logit multinomial : cas des adhérents .............. xxvii
Annexe 11 : Validation du modèle : cas des adhérents ................................................................ xxviii
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Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
SIGLES, ACRONYMES ET ABREVIATIONS
Sigles Significations
ACM Analyse des correspondances multiples
BIT Bureau international du travail
CATSI Commission d’appui à la transformation du secteur informel
CCI-BF Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso
CGA Centre de gestion agréé
CGA-O Centre de gestion agréé de Ouagadougou
CME Contribution des micros entreprises
CNF Comptabilité non formelle
CNSS Caisse nationale de sécurité sociale
DES Direction des études et de la stratégie
EFESI-CGA Enquête sur la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le
dispositif des CGA
EI Entreprise individuelle
ENESI Enquête nationale sur l’emploi et le secteur informel
IANP Indépendance des alternatives non pertinentes
IFU Identification financier unique
INSD Institut national de la statistique et de la démographie
IREEP Institut de recherche empirique en économie politique du Bénin
ME-BF Maison de l’entreprise du Burkina Faso
OCDE Organisation de coopération et de développement économique
OHADA Organisation pour l’harmonisation en Afrique des droits des affaires
OIF Organisation internationale de la francophonie
OIT Organisation internationale du travail
PME Petite et moyenne entreprise
RCCM Registre du commerce et du crédit mobilier
RSI Réel simplifié d’imposition
SA Société anonyme
SARL Société à responsabilité limitée
SESPS Service des études, de la stratégie, de la prospective et du suivi évaluation
SS Service statistique
TPA Taxe patronale d’apprentissage
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Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
PRESENTATION DE LA CCI-BF ET DU CGA DE OUAGADOUGOU
I. Chambre de Commerce et d’Industrie du Burkina Faso (CCI-BF)
La Chambre de Commerce et d’Industrie du Burkina Faso a été créée sous le nom de « Chambre
d’Agriculture et d’Industrie » à Bobo Dioulasso, le 11 juin 1948. Des changements en 1973 ont
entrainé une modification de son appellation qui devient « Chambre de Commerce, d’Industrie et
d’Artisanat » et Ouagadougou devient son siège. En 2007, sa dénomination fut encore changée par
suite de la création de la Chambre des Métiers d’Artisanat (CMA-BF). Elle devient par la suite
« Chambre de Commerce et d’Industrie du Burkina Faso (CCI-BF) ».
La CCI-BF est un Établissement Public à caractère Professionnel (EPP) doté de la personnalité
morale, de l’autonomie financière et de gestion. Elle est placée sous la tutelle technique du Ministère
du Commerce, de l’industrie et de l’Artisanat et est représentée dans les 13 régions administratives
par des délégations consulaires régionales.
Les principales missions de la CCI-BF sont au nombre de trois à savoir une mission consultative, une
mission représentative et une mission administrative. La mission consultative consiste à mettre à la
disposition de l’Etat, les avis et renseignements que l’on peut solliciter sur les questions
commerciales, industrielles et des services et de faire également des diagnostics du secteur privé afin
de proposer à l’Etat des politiques d’accompagnements adéquates du secteur privé. La mission
représentative, quant à elle, consiste à représenter le milieu d’affaires burkinabè au sein des
institutions et organismes nationaux, sous- régionaux et internationaux. Elle consiste également, pour
la CCI-BF, à faire entendre la voix des acteurs du secteur privé burkinabè en les représentant dans
toutes les instances où les intérêts économiques sont discutés et où il y a décision sur la coopération
économique, l’intégration et la promotion commerciale. La mission administrative de la CCI-BF
consiste à assurer des services publics d’intérêt général. Cette mission est assurée par une direction
générale à laquelle se rattache directement la Direction des Etudes et de la Stratégie (DES), Direction
dans laquelle nous avons effectué notre stage académique. Cette Direction est chargée des études et
du volet stratégique de la CCI-BF. En outre, elle comprend trois services que sont : le Service
Innovation et Intelligence Economique (SIIE), le Service des Etudes, de la Stratégie, de la Prospective
et du Suivi Évaluation (SESPS) et le Service des Statistiques (SS).
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Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
II. Les Centres de Gestion Agréés (CGA)
II. 1 Historique
Selon les textes régissant de la création des CGA, les CGA du Burkina Faso ont été créés par la
directive n°04/97/CM/UEMOA du 28 novembre 1997 portant adoption d’un régime juridique des
Centres de gestion agréés dans les États membres de l’Union Economique et Monétaire Ouest-
Africaine (UEMOA). C’est une directive qui vient en complément à la directive
n°03/97/CM/UEMOA du 28 novembre 1997 portant création d’un conseil national de comptabilité
dans les États membres de l’UEMOA ayant permis la mise en place du Conseil National de la
Comptabilité (CNC) et de l’Ordre National des Experts Comptables et Comptables Agréés
(ONECCA) dans les différents États membres de l’UEMOA. La création des CGA vise à apporter
une assistance en termes de tenue de comptabilité, de fiscalité et de formation en gestion d’entreprise
aux PME. Cette décision est venue à la suite du constat des difficultés rencontrées par les PME. Au
Burkina Faso, la décision de création des CGA a été portée par la Chambre de Commerce et
d’Industrie, une institution d’appui au secteur privé. Pour ce faire, elle procéda à l’ouverture de deux
CGA dans les deux plus grandes villes du Burkina, à savoir Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. Ces
deux CGA ont été créés respectivement en mai 2007 et en novembre 2007, conformément à la
directive de l’UEMOA.
II. 2 Définition
Les CGA sont des structures spécialisées de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Burkina
Faso, chargées d’accompagner les petites et Moyennes Entreprises en matière de gestion. Leurs cibles
sont les entreprises qui relèvent du régime de la Contribution des Micros-Entreprises (CME) et celles
relevant du régime du Réel Simplifié d’Imposition (RSI). Le but principal des CGA est de contribuer
à une grande formalisation des entreprises du secteur informel, non seulement à leur enregistrement
au Registre de Commerce et du Crédit Mobilier (RCCM), mais aussi à la tenue d’une comptabilité.
Ils préservent ces entreprises des grandes difficultés rencontrées dans l’informel et améliorent leur
performance en termes de gestion.
SAWADOGO Halimata, Élève ISE x
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
II. 3 Les missions
Les CGA ont pour missions de :
• susciter une plus grande motivation des entrepreneurs à une bonne gestion et à la tenue d’une
comptabilité transparente ;
• améliorer la gestion des entreprises adhérentes ;
• contribuer au développement des activités des entreprises adhérentes ;
• promouvoir une culture comptable et fiscale ;
• renforcer les compétences des dirigeants des PME ;
• développer toute autre activité qui contribue à la réalisation de ces missions.
II. 4 Organisation
Les CGA au Burkina Faso sont organisés suivant des textes de loi et des statuts de règlement. Ils
disposent des organes tels que l’Assemblée Générale, le Conseil d’administration et la Direction.
L’Assemblée Générale est l’organe suprême des CGA et regroupe l’ensemble des membres
fondateurs et adhérents des CGA. Elle approuve le budget de l’association et le rapport d’activité du
conseil d’administration. Le conseil d’administration des CGA est composé de 03 membres au moins
et 15 au plus selon leurs statuts. Ces membres sont au nombre de 08 pour le CGA de Ouagadougou,
constitués principalement par les membres fondateurs des CGA.
En outre, les CGA dispose d’un mode de financement pour la réalisation de leurs activités. Selon les
statuts des CGA, leur financement provient principalement des contributions des membres, des droits
d’adhésion, des cotisations, des ventes de services, des subventions et des ressources extraordinaires
légalement admises. Ce financement peut être assuré par des fonds propres et par des fonds extérieurs.
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Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
RESUME ET ABSTRACT
Résumé
L’objectif de cette étude est d’analyser les déterminants de la formalisation des entreprises du secteur
informel à travers le dispositif d’accompagnement des Centres de Gestion Agréés (CGA) au Burkina
Faso. En se servant des informations sur 120 entreprises obtenues après une enquête dans
l’agglomération de Ouagadougou, l’on a réalisé une modélisation économétrique afin d’identifier ces
déterminants. Pour cela, nous nous sommes servis d’un modèle de type logit multinomial non
ordonné. Les résultats obtenus permettent de conclure que le secteur d’activité, le genre du promoteur
ainsi que le statut d’adhésion par rapport au CGA exercent une influence significative sur la
formalisation des entreprises du secteur informel. Aussi, la sous-traitance, la possession de plan
d’affaires et l’amélioration de la situation financière après adhésion au CGA favorisent-elles la
formalisation des entreprises du secteur informel. En revanche, ni le niveau d’instruction du
promoteur, ni les coûts d’enregistrement au CGA, ni le niveau de chiffre d’affaires n’influencent
considérablement la nature de la formalisation d’une entreprise via les CGA.
Termes clés : formalisation - secteur informel - CGA
Abstract
The objective of this study is to analyze the determinants of the formalization of enterprises in the
informal sector through the support system of the Certified Management Centers (CGA) in Burkina
Faso. Thus, based on information of inquiries on 120 enterprises after a field work in the urban area
of Ouagadougou, an econometric modelling was carried out in order to identify these determinants.
This modelling was done using an unordered multinomial logit model. The results obtained lead to
the conclusion that the activity sector, the promoter's gender and the membership status vis-à-vis the
CGA have a significant influence on the formalization of informal sector enterprises. Also,
subcontracting, having a business plan and having the financial situation improved after joining the
CGA encourage the formalization of informal sector enterprises. Nevertheless, neither the level of
education of the promoter, nor the costs of registration with the CGA, nor the level of turnover have
a significant influence on the nature of formalization of an enterprise through the CGA.
Key terms: formalization - informal sector - CGA
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Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
INTRODUCTION GENERALE
I. Contexte et justification
l’instar de la plupart des pays africains, l’activité économique du Burkina Faso reste tributaire
du secteur informel, avec un poids de 41,9% dans le PIB en 2015 selon l’Institut National de
la Statistique et de la Démographie (INSD, 2019)1. De plus, l’emploi dans le secteur informel du
Burkina Faso concerne-t-il 95% des actifs occupés en 2016 et le taux de croissance du nombre
d’entreprises informelles en 2018 par rapport à 2015 est de 10,5% selon l’INSD. Ce secteur, même
si les activités sont méconnues des services de l’Etat (la majorité ne disposant pas de numéro
d’Identification Financier Unique (IFU)), contribue aussi à la constitution de l’assiette fiscale de
l’Etat à travers le paiement de la patente. Toutefois, le montant reversé (patente) par les entreprises
de ce secteur reste assez faible et n’excède pas 1,8% de la valeur ajoutée totale du secteur. On note
également que, seulement 7,2% des entreprises informelles paient les impôts (INSD, 2019). Ce qui
laisse une très grande charge de fiscalité aux entreprises formelles.
Aussi, les nombreuses créations d’entreprises informelles s’accompagnent-elles d’une précarisation
croissante au sein du secteur informel. De ce fait, les emplois exercés dans ce secteur se caractérisent
par une absence générale de protection sociale. En effet, selon le Bureau international du travail (BIT,
2012), 54,1% des employés d’entreprises informelles ne bénéficient d’aucun contrat avec leurs
employeurs, les congés payés ne touchent que 1,5% d’entre eux et même les primes de fin d’année
ne sont distribuées qu’à seulement 3,5% de la main d’œuvre. Il ressort également que, hormis les
programmes d’assistance sociale, seules les mutuelles de santé interviennent au sein de l’économie
informelle et ne touchent que seulement 3% de la population Burkinabé, ce qui est assez faible.
Toujours dans la même veine, le BIT (2012) montre que la majorité des jeunes femmes et hommes
travaillant dans l’économie informelle ont toujours des revenus précaires. De même, les ménages
rencontrent des difficultés liées à l’écoulement de la production (essentiellement du côté de la
demande) et des difficultés d’accès au crédit.
Bien avant, un constat très capital a été fait par l’INSD dans les années 2006 concernant la gravité de
la situation. Il ressort que cela menaçait l’existence même des entreprises informelles, avec 91%
d’entre elles qui couraient un risque de disparition, selon l’INSD (2006), si les tendances perduraient.
1 Ces résultats ont été obtenus à travers les données de l’Enquête Régionale Intégrée sur l’Emploi et le Secteur Informel
(ERI-ESI, 2018)
A
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 2
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
En raison de ces problèmes, couramment observés au sein des entreprises du secteur informel du
Burkina Faso et qui entravent la bonne marche de leurs activités, des stratégies ont été mises en place
en vue de les accompagner vers le secteur formel. C’est dans ce contexte qu’a eu lieu la création des
deux Centres de Gestion agréés en 2007 dont l’un à Ouagadougou et l’autre à Bobo Dioulasso. Cette
stratégie de mise en place des CGA vise à soutenir le développement du dynamisme et de la
compétitivité des entreprises du secteur informel.
Cependant, des droits d’adhésion sont définis pour chaque entreprise adhérant au dispositif. En retour,
ces adhérents bénéficient de plusieurs avantages qui leur permettent d’améliorer leur performance et
leur compétitivité. En effet, selon les textes sur le CGA Ouagadougou, les adhérents bénéficient d’un
abattement de 20% sur la Taxe Patronale d’Apprentissage (TPA) payée par les nationaux. Les TPA2
(fixées à 4% pour les nationaux et 8% pour les non nationaux) sont soumises à toutes les
rémunérations salariales brutes y compris les avantages en nature. Un deuxième avantage de
l’adhésion des entreprises au dispositif d’accompagnement des CGA est la réduction de 30% de
l’impôt sur le bénéfice. En outre, on note la réduction de 50% du minimum forfaitaire de perception
ou de l’acompte provisionnel. Selon le Ministère de l’économie et des finances du Burkina Faso
(MEF, 2011)3, le minimum forfaitaire de perception s’applique au taux de 0,5% sur le chiffre
d’affaires hors taxes de la période de référence et est arrondi à 100 000 FCFA au niveau inférieur.
Ainsi, le taux appliqué aux adhérents du CGA revient à 0,25%, ce qui leurs est bénéfique. Il y a
également la réduction de 25% de la Contribution de Micro-Entreprises (CME). Il s’agit d’une
contribution spécifique pour les entreprises de très petites tailles.
Du fait des avantages liés à l’adhésion au dispositif d’accompagnement des CGA, la création des
CGA au Burkina Faso vise à contribuer à la formalisation des entreprises du secteur informel c’est-
à-dire leur passage du secteur informel vers le formel. En plus, les CGA offrent des prestations à
l’endroit des entreprises du secteur informel. Ces prestations sont regroupées en deux grandes
catégories. Il s’agit notamment des prestations de base qui sont relatives aux formations pour la tenue
d’une comptabilité, à l’assistance fiscale, à la production des états financiers de fin d’exercice et
autres. Quant à la deuxième catégorie, elle fait référence aux prestations optionnelles qui entrent dans
le cadre de l’assistance commerciale et le développement de la force de vente, des études de marché,
le montage de plans d’affaires et toute autre activité entrant dans le cadre de l’accomplissement des
missions des CGA. Ces efforts d’accompagnement fournis par les CGA ont pour but d’aboutir à une
migration maximum possible des entreprises informelles vers le secteur formel.
2 Les établissements publics à caractère administratif, l’Etat et les collectivités décentralisées sont dispensés de cet impôt. 3 Instruction administrative N° 2011-002/MEF/SG/DGI/DLC relative Au minimum forfaitaire de perception établi par l’article 56 de
la loi N°008 2010/AN du 29/01/2010 portant création d’un impôt sur les Sociétés
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 3
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
II. Problématique
En dépit des avantages qu’offrent les CGA, l’informel demeure toujours le secteur pourvoyeur
d’emplois le plus prolifique au Burkina Faso, avec une contribution de l’ordre de 70% dans les
emplois non agricoles selon le BIT (2014). Afin d’apporter des solutions à cette situation du secteur
informel, le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Burkina Faso a décidé, dans le
cadre de son plan de mandature 2016-2020, de mettre en place la Commission d’Appui à la
Transformation du Secteur Informel (CATSI). Cette commission a pour mission de proposer des
études, des projets et mesures incitatives au Bureau consulaire ainsi que des programmes de
sensibilisation visant à favoriser la migration des opérateurs du secteur informel vers le secteur
formel.
Cette politique semble également ne pas aboutir suffisamment à la solution recherchée. C’est
d’ailleurs ce que l’on constate au niveau des CGA lorsque bon nombre d’entreprises du secteur
informel n’adhèrent toujours pas au dispositif. En effet, le taux d’adhésion est de 11,8% parmi les
acteurs enrôlés au CGA de Ouagadougou en 2018, chose qui ne permet pas aux CGA de jouer
pleinement leur rôle d’accompagnement à la formalisation des entreprises du secteur informel du
Burkina Faso, c’est-à-dire à leur enregistrement formel au registre du commerce et du crédit mobilier.
Ce phénomène apparait toujours, malgré les efforts d’accompagnement fournis par les CGA, à travers
une meilleure gestion comptable, fiscale et sociale de même que l’amélioration de l’accès au
financement des entreprises adhérentes. De ce fait, l’informel reste toujours dominant dans les
activités des entreprises au Burkina Faso. En plus, 73% des entreprises informelles n’ont pas
l’intention de se faire enregistrer selon l’INSD (2019).
La prédominance du secteur informel et particulièrement le faible taux d’adhésion des entreprises au
dispositif d’accompagnement des CGA justifient l’importance de notre thématique d’étude :
« Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif
d’accompagnement des CGA au Burkina Faso ». En effet, le faible taux d’adhésion des entreprises
au dispositif des CGA suscite des interrogations quant à la pertinence des politiques d’attractivité
menées par les CGA envers les entreprises pour la formalisation. D’où la nécessité de mener une
étude afin d’aboutir à un certain nombre de solutions pouvant améliorer le dispositif des CGA. Ainsi,
la question cruciale à laquelle l’on cherche à trouver une réponse est de savoir : quels sont les
déterminants de la formalisation des entreprises par le dispositif d’accompagnement des CGA au
Burkina Faso, plus spécifiquement le CGA de Ouagadougou ?
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 4
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
III. Objectifs de l’étude
Dans le but d’aider les CGA, cette étude a pour objectif principal de déterminer les facteurs qui
expliquent la formalisation des entreprises à travers le dispositif d’accompagnement des CGA au
Burkina Faso. En d’autres termes, il s’agit d’identifier les déterminants qui sous-tendent la
formalisation des entreprises du secteur informel en vue de proposer des axes stratégiques et des
actions à entreprendre pour relever ce défi.
Pour ce faire, nous nous fixons les objectifs spécifiques suivants :
• Faire l’état des lieux sur la formalisation des entreprises du secteur informel ;
• Identifier les facteurs explicatifs de la formalisation des entreprises informelles en général ;
• Étudier la pertinence ou la validité (significativité) de ces facteurs (variables) dans le contexte
du Burkina Faso et particulièrement au niveau des adhérents et non adhérents des CGA ;
• Examiner le cas spécifique des adhérents des CGA afin de comprendre davantage leur
situation quant à la nature de formalisation.
IV. Hypothèses de recherche
Plusieurs hypothèses sont émises dans le but d’atteindre les objectifs visés :
• H1 : la formalisation d’une entreprise à travers le dispositif des CGA dépend du secteur
d’activité dans lequel elle exerce ;
• H2 : la probabilité pour une entreprise du secteur informel de se formaliser est d’autant plus
grande que le niveau d’instruction du promoteur est élevé.
• H3 : une entreprise dirigée par un homme a plus de probabilité de se formaliser que celle
dirigée par une femme ;
• H4 : le coût d’enregistrement au CGA influence négativement la formalisation d’une
entreprise via les CGA ;
• H5 : un adhérent actif du CGA a plus de probabilité de passer du secteur informel vers le
secteur formel qu’un adhérent inactif ;
• H6 : le niveau élevé du chiffre d’affaires influence positivement la formalisation d’une
entreprise informelle.
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 5
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
V. Méthodologie
La présente étude cherche à identifier les déterminants de la formalisation des entreprises (PME) du
secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA. Pour y arriver, nous nous
appuierons sur des outils tels que : la recherche documentaire, l’échantillonnage, la statistique
descriptive et l’analyse économétrique.
Tout d’abord, l’approche documentaire se fera à travers une revue de littérature afin de nous
approprier du cadre conceptuel, théorique et empirique de notre thématique et d’identifier les
variables d’intérêt de l’étude. En d’autres termes, l’approche documentaire comportera
essentiellement la définition des concepts clés, une revue sur les théories développées sur la
thématique ainsi que les fondements empiriques qui permettront de mieux cerner les contours de la
problématique. Quant à l’échantillonnage, il est destiné à nous orienter sur la taille d’échantillon pour
la réalisation de l’enquête auprès des entreprises du secteur informel, une étude qui nous permettra
d’entrer en possession des données nécessaires aux analyses. En outre, l’analyse descriptive sera
réalisée afin de mieux appréhender l’évolution et les caractéristiques de chacune des variables
d’intérêt ainsi que les relations qui pourraient exister entre elles. Enfin, l’analyse économétrique est
destinée à faire ressortir les déterminants de la formalisation des entreprises (PME) du secteur
informel par le dispositif d’accompagnement des CGA au Burkina Faso.
VI. Plan du travail
L’analyse de notre thématique se fera sur quatre chapitres. Le premier chapitre comportera l’analyse
conceptuelle et la revue de littérature. Le second chapitre sera consacré à la présentation de la
méthodologie d’échantillonnage pour la réalisation de l’enquête. Quant au troisième chapitre, il sera
consacré à la présentation des données, à l’analyse descriptive qui servira d’appui pour apprécier
l’évolution des différentes variables. Ce chapitre abordera également de manière détaillée la
description du modèle retenu pour l’analyse économétrique. Le quatrième et dernier chapitre portera
sur la modélisation économétrique qui permettra de mettre en application la méthodologie retenue en
vue de confirmer ou d’infirmer nos hypothèses préalablement émises.
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 6
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
CADRE CONCEPTUEL ET REVUE
DE LITTÉRATURE
Ce chapitre est consacré, dans un premier temps, au cadre conceptuel en vue de mieux comprendre
la thématique. Dans un second temps, il présente une revue de littérature afin d’identifier les variables
susceptibles d’expliquer la formalisation des entreprises du secteur informel au Burkina Faso par le
dispositif d’accompagnement des CGA.
I. 1 CADRE CONCEPTUEL
Dans cette partie, il sera question de définir les concepts clés pour mieux appréhender la thématique
et de présenter les enjeux de la formalisation des entreprises au Burkina Faso.
I. 1.1 Définition des concepts de base
I. 1.1.1 Notion d’informel
Plusieurs définitions existent pour le secteur informel. Selon la définition de l’OCDE (évoqué par
l’UNESCO)4, le secteur informel peut être considéré, de façon générale, comme étant « constitué
d’unités de production qui opèrent typiquement à petite échelle, avec un faible niveau d’organisation,
peu ou pas de division entre le travail et le capital en tant que facteurs de production et l’objectif
premier de créer des emplois et d’engendrer des revenus pour les personnes concernées ». Par ailleurs,
les entreprises du secteur informel ou entreprises informelles peuvent être considérées comme des
entreprises qui ont un nombre limité de salariés et/ou qui ne sont pas enregistrées selon les formes
qui sont spécifiques de la législation nationale.
(4) http://uis.unesco.org/fr/glossary-term/secteur-informel
CHAPITRE I
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 7
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
Coulibaly (2008) définit une activité informelle comme « toute activité, non enregistrée et/ou
dépourvue de comptabilité écrite formelle, exercée à titre d’emploi principal ou secondaire, par une
personne en tant que patron ou à son propre compte et considérée comme Chef d’unité de production
informelle ». La présente définition insiste également sur les critères fondamentaux de non-
enregistrement et de non tenue de comptabilité écrite formelle. L’enregistrement peut se référer à
l’inscription prévue pour la règlementation industrielle ou commerciale, les lois fiscales ou de sécurité
sociale, la réglementation des groupes professionnels, ou par des textes semblables, des lois ou des
règlements qui sont établis par les instances législatives nationales.
Dans le même ordre d’idée, la perception de l’Institut National de la Statistique et de la Démographie
(INSD) du Burkina Faso sur le secteur informel renvoie globalement aux activités qui ne sont pas
dûment enregistrées auprès de l’administration publique. C’est le secteur dans lequel les emplois ne
sont pas régis par la réglementation en vigueur du marché du travail. Plus spécifiquement, le secteur
informel est l’ensemble des unités de production dépourvues de numéro d’identification financier
unique (IFU)5 et/ou de comptabilité écrite formelle. Le critère de la tenue de comptabilité a été
introduit pour ne pas exclure les entreprises qui pour des raisons inattendues, disposeraient d’un
numéro IFU, sans pour autant pouvoir être assimilées à des entreprises formelles pour lesquelles la
tenue de comptabilité est un bon indicateur. Cela peut apparaitre du point de vue de leur mode
d’organisation et de production. Quant à la vision des Centres de Gestion Agréés (CGA), selon les
textes, sont considérées comme entreprises informelles « les entreprises qui ne sont pas enregistrées
dans le registre de commerce et du Crédit Mobilier, qui ne sont pas immatriculées au service des
impôts par le biais d’un numéro IFU, ne tiennent pas une comptabilité régulière et leurs activités ne
sont pas saisies par les statistiques officielles ». Par ailleurs, le Bureau international du travail (OIT,
2015) définit l’économie informelle comme toutes les activités économiques des travailleurs et des
unités économiques qui, en droit ou en pratique, ne sont pas couvertes ou sont insuffisamment
couvertes par des dispositions formelles ; mais ne désignant pas les activités illicites.
I. 1.1.2 La formalisation
Selon l’Organisation internationale du travail, la formalisation de l’entreprise désigne le processus
dans lequel s’engagent les entreprises lorsqu’elles formalisent leurs activités. Ce processus repose sur
plusieurs dimensions :
(5) L’IFU permet d’harmoniser l’immatriculation des usagers de l’administration financière
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 8
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
• L’enregistrement et l’obtention d’une autorisation d’exercer auprès des autorités nationales,
régionales et municipales ;
• L’accès à un système de protection sociale pour le propriétaire de l’entreprise et ses
employé(e)s ;
• La mise en conformité avec le cadre légal, y compris la législation en matière fiscale, de
sécurité sociale et du travail.
Le but de la formalisation consiste à créer des emplois en plus grand nombre et de meilleure qualité,
à réduire la pauvreté et à remédier à la marginalisation de ceux tout particulièrement exposés aux plus
graves défis de travail décent dans l’économie du secteur informel.
La formalisation des entreprises est un moyen d’avoir un environnement favorable pour les
entreprises, la croissance économique et de meilleures conditions de travail des entrepreneurs. Cette
formalisation alimente les recettes fiscales nécessaires pour fournir des biens et services publics. Elle
réduit la concurrence déloyale de la part des entreprises informelles.
Aussi, elle s’inscrit dans une approche plus large de la transition de l’économie informelle vers
l’économie formelle, qui comporte des mesures visant à renforcer les politiques économiques,
sociales et environnementales, à bâtir des institutions solides et à assurer une concurrence loyale sur
les marchés nationaux et internationaux. (OIT, 2017)
À partir des définitions ci-dessus portant sur la formalisation et sur le secteur informel, on peut
distinguer plusieurs notions qui composent la formalisation d’une entreprise informelle. Il s’agit
notamment de la tenue de comptabilité, de la possession des identifiants IFU, RCCM, CNSS. De
même, on distingue la notion du chiffre d’affaires évoqué selon la Charte des PME au Burkina Faso6.
Ainsi, les définitions suivantes seront utilisées dans la suite de l’étude :
• La formalité sur le plan administratif : dans ce contexte, une entreprise est formelle au
sens de l’administration si celle-ci dispose des trois numéros d’identification (IFU, CNSS,
RCCM). L’on ne tient pas compte forcément du niveau du chiffre d’affaires ou de la tenue
de comptabilité ;
• La formalité sur le plan comptable : une entreprise est considérée comme formelle au sens
de la tenue de comptabilité lorsqu’elle tient une comptabilité (comptabilité formelle),
même si les trois identifiants (IFU, CNSS, RCCM) ne sont pas disponibles. Si la méthode
6 https://cga-bf.bf/wp-content/uploads/2017/01/charte_des_pme_du_burkina_faso.pdf
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 9
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
de comptabilité n’est pas formelle (prise de note des entrées et sorties), l’entreprise est
dite informelle ayant une comptabilité non formelle ;
• La formalité au sens pur : dans le contexte de cette étude, nous considérons qu’une
entreprise est purement formelle lorsqu’elle est identifiée auprès des services de l’États et
dispose d’une comptabilité formelle ;
• L’informalité au sens pur : une entreprise est purement informelle lorsqu’elle ne vérifie
pas toutes les conditions ci-dessus, c’est-à-dire qu’elle ne possède aucun identifiant, ne
tient pas de comptabilité. Ici, l’entreprise ne dispose même pas d’une comptabilité non
formelle.
I. 1.1.3 Notion d’attractivité
D’une manière générale, l’attractivité peut être considérée comme la capacité à attirer et à retenir
certains facteurs mobiles et/ou fixes. Pour un territoire, cette notion renvoie également à la capacité
de ce territoire à être choisi par un acteur comme zone de localisation pour tout ou une partie de ses
activités. Sur la base de cette notion, on définira l’attractivité du dispositif des CGA comme la
capacité de ce dispositif à attirer et à retenir les entreprises ciblées par les CGA. De ce fait, les facteurs
d’attractivité, s’ils sont bien utilisés, doivent permettre d’augmenter au mieux le nombre d’entreprises
adhérant au dispositif d’accompagnement des CGA.
I. 1.1.4 Régime de Contribution des Micros-Entreprises (CME) et Régime
Simplifié d’Imposition (RSI)7
• Régime de Contribution des Micros-Entreprises (CME)
Le régime de Contribution des Micros-Entreprises correspond à un régime fiscal pour les entreprises
de très petite taille. En effet, il s’agit d’un impôt synthétique qui englobe tous les impôts et taxes
applicables aux personnes physiques (entreprises individuelles) dont le chiffre d’affaire global annuel
est inférieur à 30 millions lorsqu’elles exercent une activité commerciale et 15 millions lorsqu’elles
délivrent des prestations de services ou des activités mixtes. L’on exclut dans ce régime le secteur de
la boisson, de l’élevage, de la location d’immeubles, les importateurs et les personnes physiques
soumises à l’impôt sur les bénéfices non commerciaux.
7 https://burkinafaso.eregulations.org/menu/9?l=fr
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 10
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
• Régime Simplifié d’Imposition (RSI)
Le Régime Simplifié d’Imposition se rapporte à un régime qui s’applique aux sociétés dont le chiffre
d’affaires annuel est inférieur à 100 millions de FCFA et aux personnes physiques dont le chiffre
d’affaires est compris entre 30 millions et 100 millions de FCFA pour les livraisons de biens, les
travaux immobiliers et travaux publics, les fournitures de logement, les ventes à consommer sur place,
les agriculteurs, les pêcheurs, les planteurs et les éleveurs. Cette valeur est comprise entre 15 millions
et 50 millions de FCFA pour les prestations de service et pour les opérations mixtes. Pour les
personnes physiques qui exercent des professions libérales soumises à l’impôt sur les bénéfices non
commerciaux, cette valeur est inférieure à 50 millions de FCFA.
I. 1.2 La formalisation des entreprises au Burkina Faso et ses enjeux
Les entreprises du secteur informel ont connu un développement important ces dernières années,
lequel est à la base de la promotion de l’entrepreneuriat au Burkina Faso. Comme définit ci-dessus,
la formalisation va de pair avec un environnement favorable aux entreprises, la croissance
économique ainsi que de meilleures conditions de travail. C’est dans ce sens que des structures
comme les CGA ont été mises en place pour faciliter la promotion des PME et réduire certaines
difficultés que rencontrent ces dernières. Toutefois, les informations relatives au secteur informel et
les résultats issus des CGA laissent apercevoir des anomalies dans les politiques de formalisation.
Ces anomalies sont d’une telle envergure qui rend le secteur informel encore plus dominant au
Burkina Faso.
I.1.2.1 Le secteur informel du Burkina selon l’Enquête Nationale sur
l’Emploi et le Secteur Informel (ENESI) en 2015.
Selon l’Enquête Nationale sur l’Emploi et le Secteur Informel (ENESI, 2015), la répartition des actifs
occupés selon le secteur institutionnel se caractérise par une prédominance du secteur informel, avec
95,2% des actifs occupés qui exercent une activité principale dans le secteur informel. Parmi les
travailleurs du secteur informel, l’étude montre que la majorité n’a aucun niveau d’instruction
(83,8%). Dans les 16,2% instruits, seulement 2,2% ont atteint un niveau d’étude supérieur. Aussi,
remarque-t-on que les femmes sont aussi très nombreuses dans l’informel vu leur effectif au niveau
national (51,7% de la population burkinabé).
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 11
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
Toujours selon l’ENESI 2015, le taux de chômage (4% en 2015) augmente avec le niveau d’étude.
En effet, ce taux s’élève à 1,8% pour les sans niveau d’étude contre 23,4% pour les niveaux
supérieurs. Ces résultats semblent logiques en raison de la grande majorité de la population qui
travaille dans l’informel, dominé par des chefs d’entreprises non instruits. Par conséquent, on peut
percevoir l’informel comme un facteur qui entraine une augmentation du chômage chez les personnes
éduquées. Aussi, les femmes sont-elles plus exposées au chômage en milieu urbain contrairement aux
hommes.
On se rend compte dans ce cas que le secteur informel est toujours le secteur dans lequel la plupart
des entreprises (surtout féminines) burkinabè exercent leurs activités. Aussi, ces résultats nous
enseignent-ils sur des difficultés rencontrées par les entrepreneurs à travers l’influence de certains
facteurs.
I.1.2.2 La problématique des adhésions au niveau des CGA : les résultats
du programme Pro-ACTIF
Selon le directeur général du CGA Ouagadougou8, il est prévu l’accompagnement de 9 450
entreprises de l’économie informelle vers l’économie formelle et également l’amélioration de l’accès
au financement des entreprises adhérentes. Après la mise en place du programme Pro-ACTIF (cf.
encadré ci-dessous) pour accompagner les PME en matière de gestion comptable, fiscale et sociale,
le CGA Ouagadougou a affiché 6 387 acteurs enrôlés lors du coaching d’enregistrement dans les 13
régions, 808 acteurs informés et sensibilisés dans les 13 régions à la nécessité du dispositif. Il aboutit
finalement à 754 potentiels adhérents (acteurs relevant du RSI).
Ce nombre d’adhérents potentiels très bas ne permet pas de couvrir les lacunes de la situation
économique du pays puisque cela n’est qu’une infirme partie des entreprises ciblées.
Aussi, selon le rapport d’étude pour la transformation des CGA en une entité de coordination dotée
du statut d’utilité publique de la CCI-BF (2019), le taux d’accroissement moyen des adhésions pour
le CGA Ouaga est de l’ordre de 33% l’an. En plus, il y a un manque de stabilité dans l’adhésion des
PME aux CGA qui pourrait être le résultat du faible taux de formalisation des PME à travers le
dispositif.
8 http://ecodufaso.com/formalisation-des-entreprises-au-burkina-faso-entretien-exclusif-le-directeur-general-du-cga-boukary-sawadogo-a-propos-des-
acquis-du-programme-pro-actif/
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 12
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
Encadré 1: Le programme Pro-ACTIF : synthèse
Source : CGA-Ouagadougou et auteur
I.1.2.3 Solutions envisagées pour la formalisation des entreprises à
travers le CGA
Après le constat des résultats insatisfaisants, des programmes d’accompagnement qui ont été mis en
place, notamment le programme pro-ACTIF, le CGA de Ouagadougou envisage un certain nombre
de solutions pour renforcer ses politiques de formalisation. Une de ces solutions est d’identifier les
failles que présente leur programme afin de l’améliorer. Cette étude servira d’appui pour le CGA afin
d’identifier les déterminants de la réticence des PME envers le processus de formalisation. Aussi,
permettra-t-elle également de disposer des principaux facteurs déterminants de la formalisation des
entreprises adhérentes (actives comme inactives).
Officiellement lancé en 2017, Pro-ACTIF est un Programme d’Accompagnement pour la
Transition des Entreprises de l’économie informel vers le Formel s’inscrivant dans le cadre du
projet d’Appui à la Transformation de l’Economie et à la création de l’Emploi de la BAD. Sur une
durée de trois ans, ce programme a pour objectif de mieux favoriser le passage à l’échelle des
entreprises du secteur informel vers la formalisation. Il se déroule en trois phases successives :
1. Informer, sensibiliser, renforcer les capacités des entreprises cibles, identifier leurs
préoccupations et besoins d’accompagnement, disposer d’une cartographie des acteurs,
disposer d’esquisses de politiques à mettre en œuvre pour une transformation positive des
acteurs.
2. Organiser les acteurs, négocier et mettre en place des lignes de crédits et de garantie, mettre en
place des dispositifs de caution mutuelle, de caution solidaire, développer des partenariats
fructueux au profit des entreprise cibles et mettre en place une base de données des associations
professionnelles sectorielles et de leurs membres.
3. Accompagner les acteurs vers les dispositifs mis en place, développer des prestations
additionnelles au profit des entreprises-cibles et mettre en œuvre les partenariats signés au
profit des entreprises-cibles.
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 13
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
I. 2 REVUE DE LITTÉRATURE
La thématique sur la formalisation des entreprises a fait l’objet de plusieurs études. Dans chacune des
études, des résultats sont fournis selon l’objectif visé et aussi selon les hypothèses émises par les
auteurs.
I.2.1 Approche théorique du secteur informel et la formalisation
Il existe différentes théories qui se cachent derrière la notion de formalisation. Ces théories se
résument en deux approches essentielles selon plusieurs auteurs notamment Rakotomanana (2009) et
Ouédraogo (2015) : l’approche néolibérale et l’approche structuraliste. À cela s’ajoute le dualisme
qui est vu comme la première théorie sur laquelle est fondée la notion de formalisation.
I.2.1.1. Le secteur informel dans les pays en développement
L’absence d’enregistrement des activités économiques est un des critères internationaux qui
définissent le secteur informel. Le concept d’économie informelle est apparu pour la première fois
dans un document officiel par le biais des documents du Bureau International du Travail (BIT) en
1972 pour décrire « les activités des travailleurs pauvres qui exerçaient un travail très pénible mais
dont les activités n’étaient ni reconnues, ni enregistrées, ni protégées, ni règlementées par les pouvoirs
publics » (OIT, 2002). Un dilemme s’est posé quant au développement de ce secteur, mais celui-ci a
fini par se propager aussi rapidement dans presque toutes les régions du monde, y compris les pays
industrialisés. Selon l’OIT (2002), c’est dans le secteur informel qu’apparaissent généralement des
emplois nouveaux, en particulier dans les pays en développement et en transition. Cependant,
l’explication qui ressort est que la plupart des personnes se sont rattachées à l’économie informelle
par manque d’emploi ou par présence de difficulté de lancer une entreprise dans l’économie formelle.
Le rapport sur la conférence internationale du travail en 2014, traitant de la transition de l’économie
informelle vers l’économie formelle (OIT, 2014), révèle que : « l’économie informelle prospère là où
sévissent le chômage, le sous-emploi, la pauvreté, l’inégalité entre les sexes et la précarisation du
travail ». En effet, l’économe informelle joue un grand rôle notamment en matière de création de
revenu, en raison de son accessibilité sans trop de conditions techniques ou financière. Dans la même
veine que précédemment, on retient que les hommes, en majorité, entrent dans l’économie informelle
non pas par choix, mais par nécessité absolue en ce sens que cela leur permet d’avoir accès à des
activités génératrices de revenus.
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 14
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
Par ailleurs, l’OIT souligne que l’économie informelle est un phénomène diversifié et aux multiples
facettes. Elle appui ses propos en faisant l’affirmation suivante : « l’économie informelle fait
référence à des situations différentes, ayant des causes différentes, posant des problèmes différents
requérant des solutions différentes ». Ainsi, une première solution efficace pour la transition vers
l’économie formelle est la prise de conscience du caractère hétérogène de l’économie informelle, des
différences dans les catégories de travail et des différents éléments moteurs de l’économie informelle
ainsi que tout autre problème lié à l’informel. Les travailleurs dans l’économie informelle se
distinguent selon leurs caractéristiques notamment le niveau de revenu, la profession, le secteur
d’activité, la forme juridique, la taille de l’entreprise et autres. (OIT, 2014)
La Banque mondiale (2019)9 annonce un assombrissement des perspectives économiques mondiales
tout en mettant en exergue le secteur informel qui est en accroissement dans plusieurs pays. Ainsi, il
ressort que le secteur informel représente environ 70% de l’emploi et 30% du PIB des marchés
émergents et des économies en développement. Aussi, fit-elle comprendre l’idée à laquelle le secteur
informel est synonyme de faible productivité, de maigres recettes fiscales et de niveaux élevés de
pauvreté et d’inégalité, ce qui est un obstacle au développement des économies en développement.
La Banque mondiale propose alors une possibilité d’uniformisation des règles du jeu des secteurs
formel et informel en allégeant le fardeau fiscal et réglementaire et en facilitant l’accès au
financement. Elle ajoute également l’importance de certaines politiques en lien avec des services
éducatifs et publics de meilleure qualité et le renforcement des systèmes de recettes publiques.
I.2.1.2. Le dualisme et la formalisation des entreprises
La littérature rend compte des fondements théoriques de la formalisation en commençant par la
théorie duale du marché de travail. Cette théorie duale a vu le jour avec Arthur Lewis (1954) à travers
son ouvrage intitulé « Economic Development with Unlimited Supplies of Labor ».
Pour comprendre de manière plus détaillée cette notion de dualisme, Doney (2016) présente une
description de l’économie dans les pays en développement, laquelle fait ressortir les informations sur
le dualisme. Ainsi, en analysant ses travaux on découvre la coexistence de deux secteurs au sein de
l’économie selon Arthur Lewis (1954). Il s’agit notamment d’un secteur moderne (l’industrie) dans
lequel les gains de productivité sont élevés et un secteur traditionnel (l’agriculture) où la productivité
est faible. On note que le secteur traditionnel est doté d’une productivité marginale du travail
9 https://www.banquemondiale.org/fr/news/press-release/2019/01/08/darkening-prospectsglobal-economy-to-slow-to-29-percent-in-
2019-as-trade-investment-weaken
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 15
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
strictement proche de zéro. Le secteur moderne, quant à lui, est doté d’une productivité marginale du
travail strictement positive et croissante en raison de l’accumulation rapide du capital et du progrès
technique. Il fait alors savoir que le secteur traditionnel peut monopoliser la main-d’œuvre et
empêcher le développement de l’industrie. D’un autre côté, étant donné que le salaire industriel est
supérieur au salaire agricole, on aboutit à un transfert de surplus de main d’œuvre agricole vers le
secteur industriel pour établir le plein emploi dans le cadre de l’équilibre général walrasien, lequel
équilibre nécessite une baisse des salaires dans l’industrie.
La littérature montre qu’il s’en est suivi un renchérissement du modèle de Lewis (1954) par Harris et
Todaro (1970) en faisant ressortir le mécanisme (l’exode rural) par lequel le travail est affecté du
secteur traditionnel au secteur moderne. Ainsi, un travailleur rural migre vers la ville si la valeur
actuelle de ses salaires urbains dépasse la valeur actuelle de ses salaires en milieu rural ; le salaire
urbain étant basé sur la probabilité de trouver un emploi dans le secteur formel. Lewis (1979) revient
pour souligner les forces et les faiblesses liées au modèle de Lewis (1954). Forces en ce sens qu’il est
utilisé par certains auteurs pour expliquer le développement dans les pays industrialisés et faiblesses
dans la vitesse à laquelle les salaires réels ont augmenté dans certains pays en développement riches
en main d’œuvre. Outre cela, Fields (2004), (en révision des propos de Fields (1975)) indique que le
dualisme du marché de travail est une stylisation utile de ce que l’on a appelé plus tard la segmentation
du marché de travail. Pour lui, il n’y a pas que deux secteurs en ce qui concerne la segmentation du
marché de travail. C’est dans ce sens qu’il a ajouté qu’il existe une troisième option pour les migrants
ruraux qui est l’emploi dans le secteur informel urbain. Pour lui, les migrants qui n’ont pas eu la
chance d’avoir un emploi urbain formel finissent par accepter un emploi urbain informel dont il y a
peu de barrières à l’entrée. Il évoque alors que selon l’approche du marché de travail dualiste, l’emploi
informel est une solution involontaire au chômage.
I.2.1.3. Le néolibéralisme et la formalisation des entreprises
Une réponse à la théorie dualiste qui ignore la possibilité de création d’emploi dans le secteur informel
est l’approche néolibérale ou la théorie alternative, soutenue par Hernando De Soto (1989).
Au lieu d’être un deuxième meilleur substitut pour l’emploi formel, la théorie néolibérale décrit le
secteur informel comme étant un secteur à faibles barrières à l’entrée pour les entrepreneurs. Ce
secteur est perçu par les néolibéraux comme une stratégie volontaire où les entrepreneurs avertis
pourraient commencer leurs activités à faibles coûts. Aussi, pour Hernando De Soto (1989), le secteur
informel est-il la résultante des règlementations gouvernementales qui sont couteuses pour les
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 16
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
entrepreneurs. Selon cette approche, l’intervention de l’Etat est une forme de confiscation de la liberté
individuelle d’exercer une activité et constitue un mécanisme qui empêche les entrepreneurs
d’atteindre la production optimale. Selon les néolibéraux, c’est du fait des désavantages liés à
l’intervention de l’Etat que les entreprises sont réticentes vis-à-vis des registres administratifs afin de
maximiser leur profit. À en croire, la fiscalité, par exemple, entraine la réticence des entreprises à la
formalisation. L’idée générale sur la vision de De Soto peut être ressortie à travers ses travaux (De
Soto, 2000).
I.2.1.4. Le structuralisme et la formalisation des entreprises
On aborde ensuite la théorie structuraliste qui soutient que le secteur informel accroit la flexibilité et
la compétitivité de l’économie. Cette approche prône l’intervention de l’Etat contrairement à
l’approche néolibérale. En effet, les structuralistes soutiennent que, bien que les législations et les
régulations des activités économiques ne soient pas adaptées au secteur informel, la meilleure solution
n’est plutôt pas de les supprimer mais de les améliorer car les législations sont jugées utiles pour
protéger les intérêts communs de l’ensemble de l’économie et pour permettre de réaliser des projets
communautaires avec les ressources collectives. Ils recommandent alors de rendre les services
d’enregistrement publics plus efficaces et plus accessibles notamment en rendant le traitement de
dossiers plus court, moins corrompu, plus transparent et moins couteux.
Il en résulte alors, sous l’hypothèse de rationalité des individus, que la décision de formaliser une
entreprise informelle est guidée par la différence d’utilités entre ces deux statuts (informels et
formels). En effet, tout entrepreneur rationnel accepterait donc la formalisation de son entreprise si
l’utilité espérée du statut formel excède celle du statut informel.
I.2.2 Revue empirique
Plusieurs auteurs ont eu à travailler sur la thématique de la formalisation des entreprises ou des
thématiques semblables. L’analyse des documents ou articles issus des études de ces auteurs revêt
plusieurs variables susceptibles d’expliquer la transition d’une entreprise de l’informel vers le formel
et des possibilités de modèles à utiliser pour les estimations de probabilités. De même, d’autres
pourront nous guider à connaitre les raisons pour lesquelles certaines entreprises choisissent de rester
dans l’informel.
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 17
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
I.2.2.1. Les caractéristiques individuelles de l’entrepreneur et la
formalisation des entreprises
Le parcours des travaux de différents auteurs montre que la formalisation d’une entreprise peut être
liée à la personnalité même du dirigeant de l’entreprise. Tansel et Ozdemir (2015), en utilisant un
modèle logit multinomial ont pu identifier les déterminants de la transition entre les secteurs formels
et informels en Égypte. Il découle de leur analyse que le genre, l’âge, le statut matrimonial sont des
facteurs explicatifs de la transition vers le secteur formel. De même, le niveau d’éducation supérieur
favorise le passage de l’informel vers le formel. Cette idée a été également soutenue par Traoré (2016)
en indiquant, d’une part, que l’expérience du manager, le niveau d’instruction supérieur affectent
positivement la propension à formaliser les PME informelles. D’autre part, il montre que le fait que
l’entreprise soit dirigée par une femme constitue un frein à la disposition des managers à formaliser
leurs entreprises. Ses résultats ont été obtenus à la suite d’une régression probit binaire sur la base des
informations sur 400 entreprises informelles en Côte d’Ivoire. Tandis que certains auteurs révèlent
l’influence du niveau d’instruction du promoteur sur la formalisation de l’entreprise, Abaté (2017)
aboutit cependant à un résultat opposé dans le cadre de ses travaux portant sur la Cameroun. En effet,
avec pour but de comprendre la dynamique transitionnelle des activités entre le formel et l’informel,
il a analysé le parcours de sept entrepreneurs au Cameroun. Après analyse, il trouve que le niveau
d’instruction du promoteur n’influence pas considérablement la formalisation de l’entreprise.
I.2.2.2. Les caractéristiques générales des entreprises et leur disposition
à se formaliser
La littérature indique que la formalisation d’une entreprise peut être influencée par des facteurs qui
lui sont propres c’est-à-dire les caractéristiques générales de l’entreprise. On peut comprendre cela à
travers l’étude réalisé par l’Institut de Recherche Empirique en Economie Politique (IREEP) du Bénin
(2016). En effet, dans le cadre du lancement du projet de mise en œuvre du statut de l’entreprenant
dans les États membres de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique des Droits des Affaires
(OHADA)10, un protocole d’enquête préliminaire a été mise en œuvre par l’IREEP en 2016. Il s’agit
d’un projet réalisé dans l’optique de connaitre l’ensemble des incitations les plus efficaces pour attirer
les entreprises vers le secteur formel. Selon l’IREEP, le statut de l’entreprenant repose sur l’idée que
le fait pour une entreprise de devenir formel et avoir un numéro fiscal unique (IFU) devraient
(10) OHADA a été créée en 1993 par 17 pays africains : Benin, Burkina Faso, Cameroun, RCA, Tchad, Comores, République du Congo, Côte d’Ivoire, Guinée équatoriale, Gabon, Guinée, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo, RDC dans le but d’harmoniser leur système de régulation.
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 18
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
augmenter ses chances d’obtenir du crédit. Après avoir réalisé un échantillonnage de 3600 entreprises
sur trois catégories de populations constituées selon les avantages du programme, des variables ont
été collectées pour définir la population éligible au programme. Il s’agit notamment le niveau
d’éducation de l’entrepreneur, l’ancienneté de l’entreprise, le nombre d’employés et la méthode de
comptabilité utilisée par l’entreprise. Ces informations sont d’une grande importance pour définir la
population éligible au programme.
Traoré (2016) indique que la localisation de l’entreprise peut être également un facteur explicatif de
la formalisation des entreprises du secteur informel en Côte d’Ivoire. De même, Tachouola (2019) a
eu à proposer différentes sortes d’hypothèses sur la formalisation des PME. Ses hypothèses portent
notamment sur la taille de l’entreprise, la forme juridique, le secteur d’activité qui exercent chacune
une influence sur la formalisation des PME. Ses résultats ont été obtenus à la suite d’une analyse
descriptive bien approfondie et des régressions. Cependant, selon Abaté (2017), il n’y a ni un effet
taille, ni un effet âge de l’activité (ancienneté), ni un effet sectoriel dans la transition des entreprises
vers le formel au Cameroun.
I.2.2.3. L’environnement des affaires et la formalisation des entreprises
L’environnement des affaires peut être vu comme tout ce qui a trait aux relations qui existent entre
les entreprises et les structures d’accompagnement.
Selon les travaux de Valéau (2006), le fait pour une entreprise d’avoir des doutes semble influencer
sa décision de se formaliser. En effet, il indique que les entrepreneurs se doivent de toujours se
préserver mais, en pratique, la plupart d’entre eux passent par des périodes de doute qui pourraient
rendre incertain leurs engagements sur la formalisation. Ce doute peut être porté sur l’entrepreneur
lui-même ou sur les structures d’accompagnement. Sur ce, à la suite d’une enquête réalisée par cet
auteur sur 50 entrepreneurs, il aboutit à travers une analyse de corrélation que le doute est lié à la
santé de l’entreprise, au potentiel entrepreneurial et à la relation entrepreneur-accompagnateur. Nous
pouvons alors tirer de cette étude que le doute peut entrainer la réticence des entreprises envers la
formalisation. À cela s’ajoute le coût de formalisation et l'absence d'incitations à l'exploitation dans
le secteur formel selon Ishengoma et Kappel (2006) afin de contribuer à leur croissance. Pour Kenyon
(2007), en plus de l’approche habituelle de la formalisation des entreprises qu’est la simplification
des procédures, on pourrait envisager des questions sur l’équilibre entre les sanctions positives et
l’application des lois et voir comment cela pourrait changer au cours du processus de formalisation.
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 19
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
De même, il souligne l’importance d’envisager une solution sur comment persuader les associations
d’entreprises et les grandes entreprises de coopérer avec les entreprises informelles.
Pour renchérir, on peut analyser les travaux de Rakotomanana (2009) qui semblent plus scientifiques
car ce dernier a illustré ces propos à l’aide d’un modèle de type logistique multinomial non ordonné
afin d’identifier « les déterminants de la volonté de faire enregistrer son entreprise informelle à
Madagascar ». En plus des déterminants standards comme la « visibilité » de l’unité de production et
le « sexe » de l’opérateur, il parvient à identifier d’autres facteurs. Parmi ces facteurs, on distingue
l’affiliation aux registres administratifs qui est l’une des stratégies adoptées pour faire face à des
problèmes d’accès au crédit et l’obtention d’un local approprié. Aussi, l’efficacité perçue de
l’administration et la qualité de l’information reçue influencent-elles positivement les intentions
d’enregistrement. De même, il ressort que l’accès aux services publics de base et le fait d’avoir suivi
une formation professionnelle formelle augmentent la propension d’enregistrement de l’entreprise
auprès des services administratifs. Il ressort également que les faibles performances économiques
réduisent la probabilité d’enregistrement de l’entreprise.
Selon Tassin (2014), la décision des propriétaires de petites entreprises d’Afrique du Sud de se
formaliser est motivée par leur désir de croître et d'étendre leurs activités, l'accès à des services
bancaires appropriés, aux marchés publics et aux appels d'offres. D’autres facteurs à savoir le manque
d'informations adéquates et pertinentes sur le processus de formalisation et l'absence de soutien
gouvernemental pour la transition des entreprises informelles vers le secteur formel ont également
été identifiés. Ouédraogo (2015) dans son analyse sur la transition des entreprises informelles vers le
formel a trouvé comme déterminants l’accès au financement, en matières premières, aux
infrastructures et aux services publics et la facilité de donner des reçus aux clients pour les attirer.
En outre, Traoré (2016) montre que les taxes, les coûts d’enregistrement, l’affiliation à une
organisation politique et l’ignorance des procédures ont un effet négatif sur la disposition des
managers à formaliser leurs entreprises. La possession d’un plan d’affaire à la création, la
simplification des procédures d’enregistrement affectent positivement la propension à formaliser les
PME informelles. L’auteur indique également que les problèmes d’accès au financement et aux
marchés publics conduisent les entreprises à la formalisation. L’impact négatif des taxes sur la
formalisation a également été prouvé dans l’étude de Rothenberg et al. (2016) sur le secteur informel
en Indonésie. Il en est de même pour les coûts d’enregistrement, dont la réduction pourrait augmenter
d’avantage la migration des entreprises informelles vers le secteur formel. L’on note également les
résultats de Araujo et Rodrigues (2016) selon lesquels l’idée d’être formelle ou informelle au niveau
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 20
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
des entreprises est due à des contraintes de taxes et de crédits. Selon ces auteurs, les entreprises se
formalisent dans le but d’obtenir du crédit.
En outre, Abaté (2017), évoque trois cas pouvant se présenter lors de la transition des entreprises vers
le secteur formel. Le premier cas réside dans l’efficacité des administrations qui permettent à certaines
entreprises informelles de se formaliser à travers l’enregistrement dans les livres de l’administration ;
ensuite, la défaillance de l’Etat qui se manifeste par la corruption, la lourdeur bureaucratique et par
un système généralisé des recherches de rentes ; enfin, la capacité stratégique des acteurs de
l’informel comme le fait de frauder, jongler ou de manipuler pour enregistrer des économies d’impôts
sans se faire attraper.
I.2.3 Contribution de l’étude
Au regard des études qui ont été réalisées sur la thématique de formalisation des entreprises, un certain
nombre de déterminants peuvent, bien évidemment, être utiles dans le cas du Burkina Faso.
Néanmoins, la justification de notre intérêt pour cette étude se décline en plusieurs points.
Premièrement, les pays n’ont pas les mêmes réalités, ce qui fait qu’un facteur explicatif de la
formalisation dans un quelconque pays peut ne pas être significatif dans le cas du Burkina Faso et
vice versa. Notre étude se veut d’être un guide pour comprendre les canaux d’incitation aux
entreprises du secteur informel du Burkina Faso à se formaliser à travers le dispositif
d’accompagnement des CGA. Cette thématique pourrait-elle être un guide pour la CATSI afin de
mieux orienter ses actions d’accompagnement des entreprises du secteur informel pendant sa
mandature. Aussi, les résultats de ce travail de recherche pourront-ils permettre au CGA de bien
définir les systèmes de motivations des entreprises à s’intéresser au programme de formalisation en
question. Deuxièmement, étant donné que les types de variables et leur mode d’influence peuvent
différer d’un pays à un autre, on peut également avoir un changement au niveau de l’approche à
utiliser pour l’estimation des probabilités. C’est d’ailleurs ce que l’on rencontre dans la littérature où
certaines études utilisent des modèles économétriques et d’autres, de simples analyses descriptives.
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 20
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
ECHANTILLONNAGE ET ANALYSE
DES RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE
Le présent chapitre est dédié à la présentation de la méthode utilisée pour la réalisation de
l’échantillonnage, de même que la collecte des données. Aussi, le chapitre présente-t-il en dernier
lieu une analyse des résultats issus de l’enquête.
II. 1 ÉCHANTILLONNAGE
Selon la revue de littérature, nous pouvons retenir comme facteurs susceptibles d’expliquer la
formalisation, les facteurs d’ordre démographiques, environnementaux et socioéconomiques. Ceux-
ci se déclinent en des facteurs relatifs au profil de l’entreprise, au profil du dirigeant et à
l’environnement des affaires. Les facteurs économiques, notamment le chiffre d’affaires pourraient
aussi être de très bons indicateurs de formalisation.
Le tableau synthétique (cf. annexe 1) présente les variables ayant été évoquées comme déterminants
du passage des entreprises de l’informel vers le formel dans la littérature.
De prime abord, il convient de faire une analyse de l’existant afin d’avoir une idée des informations
disponibles, notamment sur les CGA.
II.1.1. Analyse de l’existant au niveau des CGA
Des analyses menées par la CCI-BF (2019)11 montrent que le CGA de Ouagadougou reste le premier
en matière de performance et sur presque tous les plans contrairement au CGA de Bobo.
Dans le rapport d’analyse, on note l’existence des activités régulièrement menées par chacune des
deux CGA sur plusieurs niveaux. Il s’agit notamment de l’enregistrement de nouvelles adhésions,
11 Étude pour la transformation des CGA en une entité de coordination dotée du statut d’utilité publique, juillet 2019
CHAPITRE II
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 21
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
l’établissement des états financiers (bilans), l’appui à l’organisation administrative et comptable des
adhérents, l’assistance au redressement fiscaux et l’appui à la réalisation des déclarations fiscales et
sociales. Il ressort que ces activités ont produit des résultats confirmant le dynamisme du CGA de
Ouagadougou et que des initiatives sont prises pour assurer une plus grande efficacité et un plus grand
rayonnement aux activités des CGA.
Cependant, le CGA de Ouagadougou enregistre une faiblesse en matière d’adhésions. En effet, il
ressort que depuis la date de création des CGA à l’année 2018, l’évolution des adhésions pour le CGA
de Ouagadougou, présente une tendance haussière, mais, avec une forte variabilité (écart type=90%)
montrant de fortes fluctuations des adhésions d’une année à une autre. Ce qui dénote une instabilité
dans l’adhésion au niveau du CGA. En plus, le même rapport de la CCI-BF (2019) révèle-t-il que
70% de l’effectif actuel des adhérents actifs ont été perdus par le CGA de Ouagadougou au cours de
la période.
En outre, l’on constate que les adhésions au CGA de Ouagadougou sont composées de 73,6%
d’entreprises relevant du Régime simplifié d’imposition (RSI), 16,7% du régime de la Contribution
des micros entreprises (CME), 9% du Réel normal et 0,7% d’associations. En matière de cotisations
de droits d’adhésion, 51% ont été mobilisées au niveau du CGA de Ouagadougou sur la période (de
la création jusqu’à l’année 2018). Il y a également la répartition selon le genre du promoteur,
indiquant que jusqu’à 72% de membres du CGA de Ouagadougou sont des hommes.
Par ailleurs, plusieurs analyses n’ont pas pu être abordées dans ce rapport (analyse des adhésions
selon le secteur d’activité, le chiffre d’affaires, l’ancienneté et bien d’autres) du fait de la non-
disponibilité des données. Aussi, le CGA de Ouagadougou ne dispose-t-il pas, principalement, des
informations permettant de capter la répartition des adhésions selon la nature de formalisation. Plus
précisément, on ne connait pas la part des entreprises informelles qui, après adhésion sont devenues
formelles ou sont restées informelles.
En vue de disposer des données nécessaires à la compréhension de décision de formalisation des
entreprises du secteur formel (non disponibles), il convient de recourir à une enquête.
Pour ce faire, il sera présenté la méthode d’échantillonnage ayant permis de disposer de l’échantillon
pour la collecte des données.
Dans la réalisation de l’échantillonnage, il est nécessaire de faire ressortir le champ de l’étude, les
unités statistiques, de même que la méthode de sondage utilisée. Il est également important de montrer
la méthode utilisée pour le calcul de la taille de l’échantillon.
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 22
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
II.1.2. Champ et unités statistiques
II.1.1.1. Le champ de l’étude
L’enquête s’est déroulée uniquement dans l’agglomération de Ouagadougou au Burkina Faso en
raison du délai assez court pour la collecte des données (relatif au temps imparti pour le stage
académique).
II.1.1.2. Les unités statistiques
Deux types d’unités statistiques ont été considérés lors de la collecte des données. Ce sont les
entreprises du secteur informel qui adhérent au dispositif d’accompagnement du CGA de
Ouagadougou et celles qui n’y adhèrent pas. Ces unités ont été stratifiées en trois catégories :
• les entreprises adhérant au dispositif d’accompagnement du CGA de Ouagadougou CGA, qui
sont suivies sur le plan comptable et sont également à jour de leurs cotisations mensuelles. Ce
sont des adhérents actifs ;
• les entreprises adhérant au dispositif d’accompagnement du CGA de Ouagadougou mais qui
ne se font pas suivre sur le plan comptable et ne sont pas à jour dans leurs cotisations
mensuelles. On les appelle des adhérents inactifs ou partis ;
• les entreprises qui n’adhèrent pas au dispositif d’accompagnement du CGA de Ouagadougou,
appelées des non adhérents.
II.1.3. Méthodologie d’échantillonnage
II.1.2.1. Quelques caractéristiques de l’échantillon
La base de données obtenue au niveau du CGA Ouagadougou comprend 949 entreprises dont 139
adhérents actifs, 133 adhérents inactifs et 677 non adhérents. Les non adhérents sont composés de
528 entreprises ayant reçu une formation du programme Pro-ACTIF et 149 entreprises qui ont été
formées dans le cadre de la mise en place du statut de l’entreprenant. Les données permettent déjà de
distinguer certaines caractéristiques au niveau de certaines catégories d’entreprises pouvant être
prises en compte dans l’élaboration du plan de sondage.
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 23
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
• Statut d’adhésion et type d’adhésion
Les unités statistiques sont les adhérents et les non adhérents au dispositif d’accompagnement des
CGA au Burkina Faso (plus spécifiquement de Ouagadougou). Ces unités statistiques ont bien
évidemment des caractéristiques communes et des caractéristiques non communes. L’analyse de la
répartition des entreprises montre que la majorité est constituée des non adhérents (71,34%). Dans le
lot des entreprises adhérentes (28,66%), on compte 51% d’adhérents actifs et 49% d’adhérents non
actifs.
• Les non adhérents
Les non adhérents du CGA-O se distinguent selon leur participation à la formation dans le cadre du
Pro-ACTIF (78% des non adhérents) ou du statut de l’entreprenant (22%). Les non adhérents
commerçants représentent 50,34% parmi les entreprises ayant suivi la formation dans le cadre du
statut de l’entreprenants. Les moins nombreux exerçant dans le secteur des services occupent une part
de 21,48%.
II.1.2.2. Le plan de sondage
Avant de déterminer la méthodologie d’échantillonnage à utiliser, l’observation des bases disponibles
sur les trois catégories montre que celles-ci n’ont pas la même structure. Après un sondage stratifié
selon l’adhésion ou non au CGA-O, le tirage se fera-t-il également dans chaque catégorie de
population issue des strates.
• Catégorie 1 : Les adhérents actifs
La base de données sur le groupe des entreprises adhérentes actives mise à notre disposition ne
contient pas d’information auxiliaire. Par conséquent, la méthode qui semble idéale pour le tirage de
l’échantillon dans cette strate est un « sondage aléatoire simple ». Tous les individus auront donc la
même probabilité d’être tirés.
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 24
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
• Catégorie 2 : les adhérents inactifs
La deuxième catégorie qui porte sur les entreprises adhérentes inactives dispose des informations sur
le genre, ce qui permet de réaliser une stratification à l’intérieur de ce groupe. En plus, aucune
information quantitative pouvant être utilisée comme auxiliaire n’est à notre disposition. Par la suite,
nous retenons un « sondage stratifié simple » selon le genre pour cette catégorie.
• Catégorie 3 : les non adhérents
La base sur la troisième catégorie portant sur les entreprises non adhérentes comporte deux sous
populations. D’une part, il y a des entreprises ayant été formées dans le cadre du programme Pro-
ACTIF mise en place par le CGA-O en 2017, à l’exception de cinq d’entre elles qui ont adhéré au
CGA-O par la suite. D’autre part, il s’agit des entreprises ayant été formées dans le cadre du statut de
l’entreprenant mis en place par la Maison de l’entreprise du Burkina Faso (ME-BF) en partenariat
avec l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), officiellement lancé le 31 juillet 2018.
Au regard de la structure des non adhérents, on peut déjà penser à un sondage stratifié selon le type
de non adhérents dans cette catégorie. D’ailleurs, l’observation des données permet d’opter également
pour un « sondage stratifié » selon le secteur d’activité.
II.1.2.3. Calcul de la taille de l’échantillon
La variable d’intérêt utilisée pour la détermination de la taille de l’échantillon est l’adhésion ou non
au Centre de Gestion Agréé de Ouagadougou. La taille de l’échantillon est calculée en supposant un
niveau de confiance de 95% de l’estimateur, ce qui permet d’utiliser z=1,96.
Le calcul se fera selon une marge d’erreur de 8,5%. Quant à la valeur de la proportion d’entreprises
adhérentes, elle devrait être égale à 0,5 par défaut c’est-à-dire en l’absence d’une étude antérieure
pouvant permettre de disposer de la valeur exacte. Mais dans la présente situation, avec
l’accroissement du nombre d’entreprises informelles comme mentionné précédemment et vu le faible
taux d’adhésion des entreprises aux CGA, on ne pourrait considérer cette valeur au risque de
surestimer la proportion d’entreprises adhérentes. De ce fait, l’on approxime la valeur de la proportion
à travers l’échantillon d’entreprises disponible. Cela suppose que la proportion d’entreprises
adhérentes au CGA (de Ouagadougou) est au voisinage de 28,66%
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 25
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
En désignant par P la proportion des entreprises adhérentes et 휀 la marge d’erreur considérée, la taille
initiale 𝑛1 est alors donnée par la formule suivante :
𝑛1 ≥𝑧2𝑃(1 − 𝑃)
휀2
Après application, on obtient 𝑛1 ≥ 108,71 . On retient alors 𝑛 = 109 entreprises.
La valeur finale de la taille de l’échantillon s’obtient après ajustement avec le taux moyen de réponse
des enquêtes auprès des entreprises qui s’élève à 𝑡 = 75% au niveau de la CCI-BF.
Soit n la taille de l’échantillon, elle s’obtient au moyen de la formule suivante :
𝑛 =𝑛1𝑡
Cela permet de disposer du résultat tel que n=146. Cette valeur étant le minimum requis pour la taille
de l’échantillon à enquêter, nous considérons finalement n=150 entreprises pour la suite de l’enquête.
In fine, l’enquête s’est portée sur un échantillon de 150 entreprises du secteur informel dans
l’agglomération de Ouagadougou.
II.1.2.4. L’allocation proportionnelle
Afin d’obtenir la taille de l’échantillon, il est nécessaire de savoir comment répartir la taille globale
de l’échantillon entre les strates. le sondage stratifié, dans ce cas, se fera par « allocation
proportionnelle ». Selon ARDILLY (2006), ce type de sondage est généralement utilisé pour trois
raisons :
• Premièrement, il permet d’égaliser la moyenne estimée et la moyenne simple de
l’échantillon et offre un avantage dans la simplicité du calcul de l’estimateur. Cette égalité
permet d’attribuer un même poids à tous les individus d’une même strate.
• En second lieu, le sondage stratifié à allocation proportionnelle est plus précis que le
sondage aléatoire simple appliqué à un même échantillon.
• Enfin, l’on n’a pas besoin de connaître quoi que ce soit à priori sur le comportement des
individus, mais seulement les tailles dans chaque strate. Le gain de précision obtenu par
rapport au sondage aléatoire simple est assuré quels que soient les comportements des
individus dans l’échantillon.
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 26
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
Sur une population de 949 individus (N=949), on veut tirer un échantillon de 150 individus (n=150).
Considérons 𝑁𝐴 (respectivement 𝑛𝐴 ) l’ensemble des adhérents dans la population (respectivement
dans l’échantillon) et 𝑁𝑁𝐴(respectivement 𝑛𝑁𝐴) l’ensemble des non adhérents dans la population
(respectivement dans l’échantillon).
Avec le sondage stratifié à allocation proportionnelle, on a :
𝑛𝐴𝑁𝐴
=𝑛
𝑁 𝑒𝑡
𝑛𝑁𝐴𝑁𝑁𝐴
=𝑛
𝑁
Cette méthode permet alors de retenir 44 entreprises adhérentes et 106 entreprises non adhérentes.
Pour aller plus loin, la même procédure a été appliquée à l’intérieur de chaque strate afin de tenir
compte de certaines caractéristiques des entreprises, lesquelles, ont été présentées précédemment.
L’application de celle-ci dans la strate des adhérents a permis de retenir 23 entreprises adhérentes
actives et 21 entreprises adhérentes inactives (dont 11 dirigées par des hommes et 10 dirigées par des
femmes).
Au niveau de la strate des non adhérents du CGA, on peut également retenir 24 entreprises ayant
participées à la formation sur le statut de l’entreprenant (dont 5 en service, 7 en artisanat et 12 en
commerce) et 82 entreprises ayant été suivies dans le cadre du programme Pro-ACTIF (dont 62
commerçants et 20 entreprises exerçant toute autre activité).
II.1.4. La collecte des données
II.1.3.1. Le questionnaire
En vue d’atteindre le maximum possible d’informations recherchées, un questionnaire a été conçu
sur la base des variables de la revue de littérature et de la situation actuelle des CGA. Ce questionnaire
figure à l’annexe 1 et comporte six grandes sections :
• Section A : identification de la PME
Cette section comporte des questions basées sur les éléments d’identification de la PME. Il s’agit
notamment de la dénomination, du statut juridique, de la localisation, etc.
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 27
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
• Section B : caractéristiques de la PME
Cette section comporte des questions plus détaillées que la précédente pour capter les informations
sur l’activité elle-même, le personnel employé et même la situation financière.
• Section C : caractéristiques sociodémographiques du promoteur
Il s’agit dans cette section de recueillir des informations sur le profil même du dirigeant de
l’entreprise. Cette section permettra donc de connaitre le genre, l’âge, le statut matrimonial et bien
d’autres informations sur la personnalité du dirigeant.
• Section D : rapport entre les entreprises et le CGA
Le but ici est de recueillir des informations relatives aux services offertes par les CGA aux entreprises
ainsi que les avis des dirigeants d’entreprises sur les CGA. Ces questions permettront de disposer
d’informations sur les forces et les faiblesses du dispositif d’accompagnement des CGA.
• Section E : gestion de la PME
Dans cette partie, l’objectif est de savoir comment et par quels moyens les entreprises organisent leur
système de gestion. Il s’agit notamment de la méthode de comptabilité utilisée, de même que les
activités connexes servant d’appui pour la bonne marche de l’entreprise.
• Section F : environnement général de l’entreprise
Cette section comporte des questions relatives au mode de financement, les transactions qu’effectue
l’entreprise ainsi qu’aux difficultés rencontrées.
II.1.3.2. Procédure de collecte
La collecte des données a été effectuée auprès des PME sur une durée de 10 jours ouvrables à l’aide
du questionnaire figurant à l’annexe 1.
La procédure de collecte a consisté, pour les enquêteurs formés, à passer des appels téléphoniques
afin de localiser l’entreprise en question pour ensuite prendre un rendez-vous pour l’administration
du questionnaire.
En raison de l’indisponibilité de certains dirigeants d’entreprises, certains questionnaires ont été
déposés auprès de ces derniers pour remplissage. L’enquêteur est donc chargé de passer quelques
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 28
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
jours après pour les récupérer après validation des questions avec le chef d’entreprises. D’autres
dirigeants ont préféré renseigner le questionnaire puis le retourner par courriel.
II.1.3.3. Les difficultés rencontrées pendant la collecte
En raison de l’inaccessibilité de certains contacts d’entreprises rendant difficile voire impossible leur
localisation et l’indisponibilité du répondant à la période de l’enquête, un échantillon de
remplacement a été constitué dans chaque strate afin de pouvoir compléter la taille recherchée de
l’échantillon. En plus, certains questionnaires déposés auprès des dirigeants n’ont pas été remplis à
temps, d’où la nécessité de leur remplacement. L’on se doit également de signaler que plusieurs chefs
d’entreprises n’ont pas honoré leur rendez-vous. Ce qui a entrainé des retards dans la collecte de
données.
II. 2 ANALYSE DES RÉSULTATS DE LA COLLECTE
II.2.1. Évaluation des taux de réponse
Après la collecte des données, nous disposons de l’essentiel des variables recherchées dans le contexte
de la thématique de l’étude à quelques exceptions près. Néanmoins, la taille de l’échantillon
préalablement fixée n’a pas été atteinte. Les taux de réponse sont consignés dans le tableau ci-dessous.
Tableau 1: Estimation des taux de réponse
Prévu Enquêté Taux (%)
Adhérents 44 44 100
Non adhérents 106 76 71,7
Ensemble 150 120 80
Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur
Le taux de réponse global est jugé satisfaisant quel que soit la catégorisation de l’entreprise. En effet,
le taux de réponse global est de 80%, 71,7% pour les non adhérents et 100% pour les adhérents.
Le taux de réponse des enquêtes auprès des entreprises étant fixé par défaut à 75% par la CCI-BF,
celui obtenu par cette enquête peut donc être jugé bon, en ce sens qu’il est même plus élevé.
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 29
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
II.2.2. Traitement des non-réponses partielles
À l’exception de quelques variables telles que la taille (nombre d’employés), l’ancienneté (par rapport
à la date de création), la plupart des variables obtenues sont qualitatives. Ces variables sont ensuite
rendues qualitatives après regroupement en classes. Le traitement des non-réponses s’est déroulé
selon les méthodes usuelles telles que l’imputation par la moyenne conditionnelle, le mode et la
méthode du plus proche voisin.
II.2.3. Mesure de la formalisation
La variable dépendante de cette étude est la nature de formalisation de l’entreprise. Mais, n’étant pas
évident de capter directement l’information sur la variable, il y a nécessité de faire un regroupement
de variables selon plusieurs critères. Les critères dont il s’agit ici sont la tenue de comptabilité et le
fait d’être reconnu dans au moins un des services de l’Etat, c’est-à-dire avoir un numéro IFU, RCCM
ou CNSS.
Après visualisation des données disponibles, obtient-on les catégories suivantes :
• Les entreprises purement formelles ;
• Les entreprises informelles possédant une comptabilité non formelle ;
• Les entreprises formelles sur le plan administratif ;
• Les entreprises purement informelles.
Il faut noter que les entreprises de la catégorie « formelle sur le plan administratif » ne représentent
que seulement 2% de l’échantillon, ce qui ne semble pas assez représentatif comparativement aux
autres catégories. Cependant, ces entreprises étant connues dans au moins un des services de l’Etat,
c’est-à-dire qui possède au moins un des identifiants IFU, RCCM ou CNSS, celles-ci ont été
regroupées parmi les entreprises formelles. Ce regroupement a été fait sous l’hypothèse que
l’identification d’une entreprise auprès des services de l’Etat pourrait augmenter sa probabilité de
tenir une comptabilité. En plus, la littérature indique que certaines entreprises (qui pourraient être
formelles) ne dévoilent pas le montant exact de revenu de leurs activités (ou parfois refusent de
déclarer) pour limiter leurs montants d’imposition.
La nature de formalisation (variable dépendante) est donc désormais une variable à trois modalités et
sera utilisée comme cible dans cette étude.
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 30
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
DESCRIPTION DE L’ECHANTILLON
ET METHODOLOGIE DE L’ETUDE
L’objet de ce chapitre est de donner une description des données collectées lors de l’enquête et de
mettre en exergue les relations qui subsistent entre les différentes variables étudiées.
Ces statistiques sont présentées dans les points qui suivent.
III.1 APERÇU GENERAL SUR LES ENTREPRISES
III.1.1. Qu’en est-il de la formalisation des entreprises ?
Il est nécessaire de connaitre, avant tout, les différentes informations sur la variable dépendante. En
effet, cette étude a pour objectif de déterminer les facteurs qui expliquent la formalisation des
entreprises à travers le dispositif d’accompagnement des CGA au Burkina Faso. Après la
catégorisation des entreprises sur la base des informations dans l’échantillon, le graphique suivant
donne une répartition de ces entreprises selon la nature de formalisation.
Graphique 1 : Statistiques sur la nature de formalisation
Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur
46,7%
29,2%
24,2%
Informelle CNF
Formelle
Informelle
CHAPITRE III
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 31
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
A priori, les statistiques laissent voir une forte dominance des entreprises tenant une comptabilité non
formelle (CNF) avec une part de 46,7%. La tenue d’une comptabilité (même sans forcément être
formelle) est d’ailleurs importante en ce sens qu’elle aide à travers la budgétisation et le suivi des flux
de trésorerie, d'appréhender sereinement tous les obstacles qui se produisent au sein de l’entreprise.
Les entreprises disposant d’un numéro RCCM, IFU, CNSS et tenant une comptabilité, c’est à dire
formelle, représentent 29,2%. Les entreprises informelles c’est-à-dire celles n’ayant aucun identifiant
IFU, CNSS et RCCM et ne tenant aucune comptabilité (ni formelle, ni informelle) sont aussi
nombreuses et représentent 24,2% des entreprises.
III.1.2. Caractéristiques de l’entreprise
Le profil de l’entreprise est matérialisé par les éléments tels que le statut juridique, la taille, le secteur
d’activité, le nombre d’années d’ancienneté et bien d’autres caractéristiques. Le tableau synthétique
suivant donne-t-il les résultats sur la répartition en profil colonne des entreprises selon la nature de
formalisation pour chacune de ses caractéristiques.
Tableau 2 : Relation entre la nature de formalisation et le profil de l’entreprise
Variables/modalités Formelle Informelle CNF Informelle
Statut juridique
EI 25,7 100,0 100,0
SARL 65,7 0,0 0,0
SA 8,6 0,0 0,0
Totaux 100,0 100,0 100,0
Taille de
l'entreprise
Moins de 5
employés 74,3 98,2 93,1
5 à 9 employés 22,9 1,8 6,9
10 employés et + 2,9 0,0 0,0
Totaux 100,0 100,0 100,0
Ancienneté de
l'entreprise
Moins de 5ans 45,7 17,9 31,0
5 à 9ans 34,3 30,4 31,0
10 à 14ans 17,1 23,2 13,8
15ans et + 2,9 28,6 224,1
Totaux 100,0 100,0 100,0
Possession d’un
business plan
Non 40,0 62,5 93,1
Oui 60,0 37,5 6,9
Totaux 100,0 100,0 100,0
Pratique de
sous-traitances
Non 60,0 78,6 69,0
Oui 40,0 21,4 31,0
Totaux 100,0 100,0 100,0
Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 32
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
Ce tableau résume des informations relatives à des variables liées aux caractéristiques générales des
entreprises. Il est représenté sous forme de profil colonne pour chaque variable. Chacune de ces
variables sera interprétée dans les points qui suivent.
III.1.2.1. Forme juridique et nature de formalisation
L’échantillon d’étude est représenté par un grand nombre d’entreprises individuelles (78%) et de très
peu de sociétés anonymes (2,5%).
Tout comme la littérature, l’analyse des résultats du tableau 2 montre que le secteur informel est
essentiellement constitué d’entreprises individuelles (100%). Quant au secteur formel, il comprend
plus de sociétés à responsabilité limité (SARL, 65,7%). Quel que soit le type de formalisation on note
une présence importante des entreprises individuelles (une entreprise formelle sur quatre (4)
représente une entreprise individuelle). L’on note également que, dans la plupart des cas, les
entreprises ayant uniquement de la comptabilité non formelle sont également des entreprises
individuelles avec une part de près de 100%. Toutes les sociétés anonymes sont purement formelles,
de même que les Sociétés à responsabilité limitée. Il est également logique de voir qu’il y a beaucoup
d’entreprises individuelles qui sont méconnues des services de l’Etat (mais disposant uniquement que
de la comptabilité non formelle) car il s’agit des entreprises qui ne se confient pas généralement à
l’administration publique.
III.1.2.2. Taille de l’entreprise et nature de formalisation
La taille de l’entreprise est appréciée ici à travers le nombre d’employés déclarés ou pas à la Caisse
Nationale de Sécurité Sociale (CNSS). L’analyse des données laisse voir que chaque entreprise
dispose d’au moins un employé c’est-à-dire le promoteur ou le dirigeant lui-même avec
éventuellement d’autres employés en plus. De façon générale, il ressort que la plupart (environ 90%)
des entreprises ont un effectif n’excédant pas cinq employés.
Hormis les entreprises de moins de cinq employés qui représentent au moins ¾ des entreprises dans
chaque catégorie, les résultats du tableau 2 montrent que la plupart des entreprises formelles
possèdent entre cinq et neuf employés. En effet, près de 23% des entreprises formelles ont entre cinq
et neuf employés. Celles ayant plus de dix employés qui, d’ailleurs sont très peu dans l’échantillon,
ne représentent que 2,9% parmi les entreprises formelles. Cependant, ce type d’entreprises (plus de
10%) est toujours formelle au regard des résultats du tableau. Il s’ensuit alors que les entreprises
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 33
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
informelles (au sens pur ou de tenue de comptabilité non formelle) sont très peu disposées à recruter
plus de personnel dans l’exercice de leurs activités, plus de 90% d’entre elles n’ont pas plus de cinq
employés dans leur entreprise.
III.1.2.3. Ancienneté de l’entreprise et nature de formalisation
L’ancienneté de l’entreprise varie entre zéro année révolue et 33 ans. La durée moyenne d’existence
sur le marché est d’environ 9 ans. Sur l’échantillon étudié, on note une prédominance des entreprises
créées en 2018.
En regroupant les entreprises par classe d’ancienneté, on remarque que la classe modale d’ancienneté
des entreprises de l’échantillon est celle de « 5 à 9 ans ».
Selon le tableau 2 ci-dessus, les entreprises de moins de 5 ans d’ancienneté sont les plus nombreuses
dans le formel (45,7%) ; viennent ensuite les entreprises de 5 à 9 ans d’ancienneté (34,3%), 10 à
14ans (17,1%) et plus de 15 ans (2,9%). On constate alors une part quasiment très petite au niveau
des entreprises de plus de 15 ans parmi les entreprises formelles. Elles sont relativement nombreuses
dans l’informel et leur plus grand effort c’est la tenue de comptabilité non formelle. Ce qui voudrait
dire que si l’entreprise met trop de temps dans l’informel, elle aura alors tendance à demeurer
informelle pour le reste de sa vie.
III.1.2.4. Possession de plan d’affaire, sous-traitance, vie associative et
formalisation
Une grande partie des entreprises ne disposent pas de plan d’affaires (63%) et très peu effectuent des
sous-traitances (29,17%). Ce qui témoigne la persistance des grandes difficultés que rencontrent ces
entreprises puisqu’aucune stratégie n’est mise en place pour anticiper sur les difficultés. Il ressort
également que les entreprises s’intéressent peu à la vie associative dans leur domaine d’activité. En
effet, la plupart (94,17%) ne sont pas affiliées à des associations professionnelles.
Les entreprises formelles sont celles qui disposent le plus souvent d’un plan d’affaires (60%). Ainsi,
pour être précis, presque toutes les entreprises affiliées à l’administration publique disposent-elles
d’un plan d’affaires. Cela s’avère être le contraire au niveau du secteur informel dont 93.1% n’en
disposent pas. Il ressort également que 69% des entreprises informelles ne font pas de sous-traitances,
de même que 78,6% de celles ayant une comptabilité non formelle. Quelle que soit la nature de
formalisation de l’entreprise, celles-ci n’accordent pas un grand intérêt à la pratique de sous-traitance.
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 34
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
Toutefois, l’effort est relativement remarquable au niveau des entreprises formelles comparativement
aux entreprises informelles.
III.1.2.5. Secteur d’activité et nature de formalisation
Quatre grandes catégories d’activités sont identifiées dans le secteur privé burkinabè. Il s’agit
notamment des secteurs des services, du commerce, de l’industrie et de l’artisanat.
L’analyse des données de l’étude laisse voir une dominance des commerçants avec une part de 62,5%
des entreprises. Les industries quant à elles sont faiblement représentées soit environ 7,5% des
entreprises.
Tableau 3: Répartition (en %) selon la nature de formalisation et le secteur d’activité
Commerce Industrie Artisanat Service
Formelle 21,3 77,8 0,0 60,0
Informelle CNF 57,3 11,1 37,5 30,0
Informelle 21,3 11,1 62,5 10,0
Totaux 100,0 100,0 100,0 100,0
Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur
Le tableau révèle des résultats selon lesquels la nature de formalisation des commerçants se limite
beaucoup plus à la tenue de comptabilité non formelle (57,3%).
Cependant, le constat est différent au niveau des entreprises industrielles dont 77,8% sont formelles.
On remarque qu’il y a très peu d’entreprises industrielles dans le secteur informel (11,1%) montrant
l’engagement de ces entreprises dans le processus de formalisation.
Aucun des artisans n’est disposé à formaliser son entreprise, selon les résultats. En effet, parmi les
entreprises exerçant dans le secteur artisanal, aucune n’est formelle. Bon nombre de ces entreprises
(62,5%) sont informelles comme l’indique le tableau 3 ci-dessus. Le reste ayant fourni un peu d’effort
se limite à la tenue d’une comptabilité non formelle.
Quant aux entreprises offrant des services, elles sont très peu dans l’informel (10%). Cela pourrait
s’expliquer par le fait que la plupart de leurs activités sont justifiées au sein de l’administration. L’on
peut le constater à travers le tableau 3 qui indique que 60% des entreprises exerçant dans le domaine
des services se formalisent.
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 35
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
III.1.3. Caractéristiques sociodémographiques du promoteur
Le profil du promoteur ou du dirigeant de l’entreprise joue également un rôle important dans la
décision de formalisation d’une entreprise. Le tableau, en annexe 4, donne une description (sous
forme de profil colonne) des entreprises selon la nature de formalisation et les éléments liés au profil.
III.2.2.1. Genre du promoteur et nature de formalisation
Parmi les répondants, 78,33% des entreprises sont dirigées par des hommes. Par conséquent, on
dispose d’un très grand nombre d’hommes entrepreneurs que de femmes.
Graphique 2 : Répartition des entreprises selon la nature de formalisation et le genre du dirigeant
Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur
L’analyse des résultats du graphique montre que l’on dispose de plus d’hommes que de femmes
entrepreneurs dans le secteur formel. Cela va de soi que 88,6% des entreprises formelles sont dirigées
par des hommes. 85,7% de celles qui tiennent une comptabilité (non formelle) sont dirigées par des
hommes. La faible représentativité des femmes dans le formel pourrait s’expliquer par leur nature à
s’intéresser aux petits commerces.
11,4% 14,3%
48,3%
88,6% 85,7%
51,7%
Formelle Informelle CNF Informelle
Par
t des
entr
epri
ses
Femme Homme
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 36
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
III.2.2.2. Âge du promoteur (ou de l’actionnaire majoritaire) et nature de
formalisation
Les analyses montrent que, hormis le secteur informel qui est relativement plus représenté par des
jeunes entrepreneurs de 18 à 34 ans (37,9%), les entreprises formelles et les entreprises informelles
ayant une comptabilité non formelle sont plus dirigées par des personnes de 35 à 44 ans (plus de 45%
dans chaque catégorie) ; c’est-à-dire des personnes majeures et actives. Par ailleurs, les entreprises
ayant des dirigeants de moins de 18 ans qui, d’ailleurs sont relativement moindre dans l’échantillon
par rapport aux autres, se retrouvent parmi les entreprises ayant uniquement que de la comptabilité
non formelle.
Le tableau en annexe 4 révèle que, quel que soit le type de formalisation, on note une faible
représentativité des entreprises dirigées par des personnes âgées. À l’évidence, seulement 10% des
entreprises dans l’informel sont dirigées par des personnes de plus de 55 ans. Ce taux est davantage
plus faible dans les entreprises jouissant d’un minimum de formalité (6,9% pour les entreprises tenant
uniquement de la comptabilité non formelle et 5,4% pour les entreprises formelles) et quasiment
inexistant dans les entreprises informelles.
III.2.2.3. Niveau d’instruction et nature de formalisation
L’analyse basée sur le niveau d’étude montre que près de 33% des entreprises sont dirigées par des
personnes ayant atteint un niveau d’instruction supérieur. Ensuite, viennent respectivement les
entreprises dirigées par des personnes de niveau primaire (25%) et supérieur (18,33%). Seulement
15,83% des entreprises ont des dirigeants non alphabétisés. Le reste, représentant la minorité des
entreprises, est constitué des dirigeants ayant fait l’école coranique ou l’alphabétisation rurale.
En ce qui concerne la relation avec la nature de formalisation, on remarque, selon l’annexe 4, que
48,6% des entreprises formelles sont essentiellement composées de dirigeants ayant un niveau
supérieur. 42,9% de ces entreprises sont-elles dirigées par des personnes ayant un niveau secondaire
et seulement 8% sont dirigées par des personnes ayant un niveau primaire. Le secteur informel quant
à lui, est constitué relativement de beaucoup d’entrepreneurs ayant un niveau d’étude primaire
(37,9%) et d’entrepreneurs non alphabétisés (27,6%).
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 37
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
III.2 ENVIRONNEMENT GÉNÉRAL DES ENTREPRISES ET RELATION AVEC
LES CGA
En ce qui concerne l’environnement des affaires dans le contexte de cette étude, on s’intéresse plus
aux informations caractérisant les entreprises tout en faisant le lien avec les CGA.
III.2.1 Aperçu sur les adhérents et les non adhérents du CGA de
Ouaga
III.2.2.1. Les non adhérents
L’analyse des résultats de l’enquête montre que les taxes pourraient ne pas être un obstacle à
l’enregistrement des entreprises du secteur informel au niveau du CGA. En effet, près de 99% des
entreprises déclarent que la raison de leur non-adhésion n’est pas liée au paiement des taxes.
Bien que très peu de non adhérents (27,63%) déclarent ne pas connaitre les procédures
d’enregistrement, la complexité des procédures d’enregistrement semble ne pas influencer la non-
adhésion de ces entreprises. En effet, près de 98% des non adhérents connaissant les procédures
d’enregistrement trouvent qu’elles ne sont pas complexes.
Il en est de même pour les coûts d’enregistrement où 98% des entreprises non adhérents et connaissant
les procédures d’enregistrement déclarent qu’ils ne sont pas la raison de leur non-enregistrement.
Cela laisse croire que le coût d’enregistrement n’est pas lié à la réticence de la plupart des entreprises
non adhérentes du CGA.
L’analyse des données de l’échantillon révèle qu’une faible partie des non adhérents sont formelles
(14,5%). Bon nombre de ces entreprises se limitent uniquement à la tenue d’une comptabilité non
formelle (près de 54%). Le reste (31,5%) sont restées purement informelles c’est-à-dire que non
seulement elles ne sont pas reconnues des services de l’Etat, mais elles ne disposent pas également
de comptabilité (même non formelle). Par ailleurs, les informations obtenues sur ces non adhérents
ne permettent pas d’avoir une idée (a priori) sur les raisons de leur réticence face au CGA.
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 38
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
III.2.2.2. Les adhérents
Les résultats montrent que 54,55% des entreprises adhèrent au CGA à cause des avantages de
réduction des impôts et taxes. 43,18 % de ces entreprises adhérentes ont été motivées par les
prestations de base et 27,27 % ont adhéré pour profiter des prestations optionnelles. Il ressort
également que 38,64% des adhérents se sont inscrits au CGA pour avoir accès aux marchés publics
et 31,82% pour l’accès au financement bancaire.
De façon précise, plus de 70% des adhérents actifs ont été motivés par la réduction des taxes et
beaucoup ont également évoqué comme source de motivation l’accès aux marchés publics (58,8%)
et au financement bancaire (52,9%).
Les analyses montrent également que seulement 6,82% des entreprises adhérentes trouve que les
services des CGA sont mauvais. 63,64% de ces adhérents ne trouvent ces services ni bons, ni mauvais,
mais simplement acceptables.
La répartition des entreprises adhérentes selon la nature de formalisation permet de voir que, 54,5%
de ces entreprises (adhérents actifs + adhérents inactifs) sont formelles. Seulement 11,3% de celles-
ci sont informelles.
Plus spécifiquement, environ 71% des entreprises adhérentes actives se formalisent et seulement
moins de 6% sont restées informelles. Le peu restant concerne celles qui possèdent une comptabilité
non formelle. Contrairement aux adhérents inactifs, les tendances sont à peu près inversées chez les
adhérents inactifs. C’est ce qu’on remarque lorsque 44,4% des entreprises adhérentes inactives sont-
elles formelles et près de 15% sont restées informelles. Cependant, on note jusqu’à 40,7% qui
possèdent une comptabilité non formelle.
III.2.2 Visibilité des CGA et nature de formalisation des entreprises
Les informations issues de l’échantillon laissent voir que les CGA sont bien connus par la plupart des
entreprises. En effet, près de 60% des entreprises connaissent bien l’existence des CGA. À présent,
on peut analyser le lien avec la nature de formalisation des entreprises.
Le graphique suivant donne la répartition des entreprises selon la nature de leur formalisation et la
connaissance des CGA.
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 39
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
Graphique 3: Formalisation selon la connaissance ou non des CGA
Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur
L’observation des résultats du graphique montre que, les entreprises formelles sont, pour la plupart
des cas, celles qui sont informées de l’existence des CGA, même si elles ne sont pas forcément
adhérentes. En effet, plus de 90% des entreprises formelles connaissent les CGA et plus de 50% des
entreprises ayant une comptabilité non formelle déclarent avoir déjà entendu parler des CGA. 58,6%
des entreprises informelles sont celles qui ne connaissent pas les CGA.
III.2.3 Statut d’adhésion et nature de formalisation des entreprises
Parmi ces entreprises qui connaissent les CGA, 23,29% sont des adhérentes actives, 36,99% sont des
adhérentes inactives et 39,73 % sont des non adhérents. Analyser le lien entre le statut d’adhésion et
la nature de formalisation s’avère important. En effet, cela permet d’avoir une idée de façon théorique
si la nature de formalisation des entreprises est liée au fait qu’elles soient dans chacune de ces trois
situations en matière d’adhésion.
La répartition des entreprises selon leur nature de formalisation et le statut par rapport au CGA
s’obtiennent à travers le graphique suivant :
Tableau 4 : Répartition (en %) des entreprises selon la nature de formalisation et l’adhésion au CGA
Formelle Informelle CNF Informelle
Non adhérents 31,4 73,2 82,8
Adhérents inactifs 34,3 19,6 13,8
Adhérents actifs 34,3 7,1 3,4
Total 100 100 100
Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur
8,6%
48,2%58,6%
91,4%
51,8%41,4%
Formelle Informelle CNF Informelle
Par
t des
entr
epri
ses
Connait CGA
Ne connait pas
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 40
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
On constate au niveau du graphique ci-dessus une répartition quasi égale des entreprises formelles
selon le statut d’adhésion. Toutefois, les adhérents actifs et inactifs pris ensemble sont plus
représentatifs parmi les entreprises formelles. L’on dénombre alors près de 69% d’adhérents contre
31% de non adhérents. Les entreprises informelles sont, pour la plupart des cas, des entreprises qui
n’adhèrent pas au dispositif d’accompagnement des CGA (82,8%). Par ailleurs, on dispose de très
peu d’adhérents actif (3,4%) parmi les entreprises informelles.
III.2.4 Profil des entreprises adhérentes au CGA : analyse des
composantes multiples
À présent, il serait important d’avoir une idée plus ou moins claire sur les caractéristiques de chaque
type d’entreprise (adhérentes ou non). Pour capter ces informations qui concernent plusieurs variables
en lien avec les CGA, il convient de réaliser une Analyse de Composantes Principales (ACM). Il
s’agit d’un outil couramment utilisé pour appréhender la relation entre plusieurs variables. On
s’intéresse ici aux adhérents sous l’hypothèse qu’être adhérent actif augmente la chance de
formalisation. Les caractéristiques des adhérents actifs seront donc considérées comme susceptibles
d’influencer la décision de formalisation.
L’analyse multidimensionnelle vise également à faire une sélection des variables les plus pertinentes
pour la suite de la modélisation économétrique. La variable dépendante « formalisation » a été mise
en illustratif compte tenu de l’objectif visé. Une variable mal représentée sur le nuage des points peut
également être mise en illustratif.
III.2.4.1. Présentation des résultats de l’ACM
Suivant le processus défini ci-dessus, l’analyse s’est déroulée avec 17 variables mises en actifs, les
autres qui n’étaient pas bien représentées sont mises en illustratif.
L’histogramme des valeurs propres (annexe 5) permet de retenir les 9 premiers facteurs pour espérer
interpréter au moins 60% de l’information. Le nombre d’axes très élevé est dû aux faibles valeurs
propres.
L’objectif principal de ce type d’analyse étant de retenir le moindre nombre de facteurs possibles
pour obtenir plus d’information, il convient donc de les corriger ou d’utiliser un autre critère de
sélection. Ainsi la méthodologie utilisée pour la correction des valeurs propres est la méthode de
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 41
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
Benzécri qui est une méthode bien connue dans la littérature. La démarche de cette méthode est
présentée dans l’encadré ci-dessous :
Encadré 2 : méthode de Benzécri
Source :http://maths.cnam.fr/IMG/pdf/ANALYSE_DES_CORRESPONDANCES_MULTIPLES-
2012-2_cle838d4f.pdf
L’application de cette méthode avec p=17 on a les résultats suivants :
Tableau 5: Tableau de correction de Benzécri
Numéros
d’ordre
Valeurs
Propres
Valeurs
propres
corrigées
Pourcentages des valeurs
propres corrigées
Pourcentage
cumulés
1 0,27 0,000168 43,71 43,71
2 0,17 5,03E-05 13,07 56,78
3 0,17 4,70E-05 12,21 69,00
4 0,16 4,08E-05 10,60 79,60
5 0,14 2,34E-05 6,09 85,69
6 0,12 1,64E-05 4,27 89,97
7 0,12 1,36E-05 3,54 93,51
8 0,11 1,17E-05 3,05 96,56
9 0,10 6,72E-06 1,75 98,30
10 0,09 3,10E-06 0,81 99,11
11 0,08 1,89E-06 0,49 99,60
12 0,08 1,09E-06 0,28 99,88
13 0,07 4,21E-07 0,11 99,99
14 0,06 3,46E-08 0,01 100
15 0,06 2,99E-10 0,00 100
Total --- 0,000385 100 ---
Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur
La démarche de la méthode de Benzécri :
(i) Calculer le seuil « 1/p » avec p le nombre d’individus actifs.
(ii) Pour les facteurs dont la valeur propre 𝜆 ≥ 1/𝑝, calculer la valeur corrigée 𝜆′ =
[𝑝
𝑝−1(𝜆 −
1
𝑝)]2
.
(iii) Faire la somme des 𝑆′des 𝜆′.
(iv) Calculer les pourcentages d’inertie expliquées et faire le cumul à partir des 𝜆′ et de la
somme 𝑆′.
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 42
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
Les résultats du tableau 4 permettent d’avoir de fortes valeurs de contributions dont 79,6% d’inertie
au niveau des quatre premiers facteurs. En outre, en se basant sur le critère du coude à travers
l’histogramme des valeurs propres, on peut retenir les quatre (04) premiers facteurs. Cela pourrait
donc nous servir pour mieux appréhender les relations entre les variables dans la représentation
graphique.
L’observation des coordonnées factorielles montre que beaucoup de variables sont corrélées par
rapport à l’axe 1 et contribuent plus à la formation de cet axe. Néanmoins on dispose de quelques
variables qui contribuent à la formation de l’axe 4.
De ce fait, nous retenons finalement quatre axes pour la suite de l’analyse. Cela nous permet d’obtenir
le graphique ci-dessous qui illustre les informations entre les plans factoriels 1 et 4.
Graphique 4 : Plans factoriels 1 et 4 pour les caractéristiques des entreprises adhérentes
Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur
Les interprétations des résultats de l’ACM sont abordées dans le point suivant.
III.2.4.2. Interprétation des résultats de l’ACM
Au regard du graphique, on constate que l’axe 1 oppose les adhérents actifs aux adhérents inactifs de
même que les hommes aux femmes. Les femmes sont plus inactives en termes d’adhésion tandis que
les hommes sont actifs. On remarque que les adhérents inactifs sont des entreprises individuelles,
surtout des commerçants qui tiennent une comptabilité non formelle ou qui n’en tiennent pas du tout.
Ces entreprises sont dirigées par des personnes non alphabétisées et ne disposent d’aucun plan
d’affaires. Malgré leur adhésion au CGA, les adhérents inactifs (près de 60% des entreprises) trouvent
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 43
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
leur situation financière inchangée après leur adhésion. Ces entreprises ont une mauvaise appréciation
des services des CGA et ce sont des entreprises n’ayant pas eu aucun accès au financement de
démarrage de leur activité.
À l’opposé, les adhérents actifs sont en général des sociétés à responsabilité limitée (SARL) dirigées
par des hommes, avec moins de 5 ans d’ancienneté ayant comme motivation d’adhésion l’accès au
financement bancaire, au marché public et profiter des avantages liés à l’adhésion. Les adhérents
actifs n’ont pas forcement financé leur activité sur fond propre. Ils ont une bonne appréciation des
services des CGA et ces derniers ont également vu leur situation financière un peu améliorée. Les
dirigeants de cette catégorie d’entreprises ont reçu des formations en entrepreneuriat. Ils ont un niveau
d’étude supérieur et disposent également d’un plan d’affaires. Notons également que ces entreprises
tiennent une comptabilité formelle et exercent généralement soit dans l’industrie, soit dans les
services.
III.3 MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE
Afin d’estimer les probabilités liées à la décision de formalisation des entreprises à travers le dispositif
d’accompagnement des CGA, on utilisera (à priori) un modèle logit multinomial. Cela se fera bien
évidemment après un test d’indépendance (Khi-deux) entre les variables.
Notons également que la modélisation se fera en deux parties : l’une comportant toutes les variables
explicatives (modèle complet) et l’autres uniquement les variables permettant de capter la relation
entre les entreprises et les CGA et concerne surtout les entreprises adhérentes (modèle simple). L’idée
d’introduire le modèle simple permet de vérifier et d’approfondir certaines hypothèses émises sur les
CGA afin d’avoir des résultats plus crédibles
III.3.1 Justification des propos
Ce choix s’est fait en s’inspirant de la revue de littérature ainsi que la nature des données disponibles.
Les informations qui découlent des études citées en revue laissent présager l’utilisation d’un modèle
(probit ou logit) multinomial pour ladite étude et le logit est le plus utilisé dans ces études.
En effet, le contexte dans lequel ces modèles ont été utilisés notamment l’identification des variables
explicatives du passage des entreprises de l’informel vers le formel est bien en concordance avec la
présente thématique. En plus, d’autres études traitant de la détermination des facteurs explicatifs d’un
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 44
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
phénomène quelconque utilisent pour la plupart des cas, ce type de modèle. Bellache (2013) par
exemple, a utilisé un modèle de régression logistique multinomial en passant par une analyse
multidimensionnelle pour identifier les déterminants de l’accès au secteur informel en Algérie. Même
si son étude traite des deux secteurs à la fois, les modèles de type multinomial semblent appropriés
pour ce type de thématique.
Aussi, la variable dépendante de ladite étude comporte-t-elle plus de deux modalités selon les
catégorisations faites ci-dessus. Puisque les variables sont qualitatives, la fonction de densité ne
permet donc pas une bonne spécification entre probit (cas d’une loi normale) et logit (cas d’une loi
logistique). Mais pour s’assurer de la vraisemblance des résultats, on pourrait se baser sur les critères
d’information (AIC est le plus souvent utilisé). On a :
𝐴𝐼𝐶 = 2𝑘 + 1 − log (𝐿)
𝑛
Où log (𝐿) est la log-vraisemblance du modèle estimé.
Le modèle qui minimise le AIC sera retenu pour l’estimation des coefficients. Ce qui veut dire que le
modèle ayant un logarithme de vraisemblance plus élevé est susceptible d’être le meilleur pour les
estimations.
En plus du critère AIC, la décision peut également être basée sur le pouvoir explicatif du modèle (R²).
III.3.2 Description
Introduit par McFadden en 1968, le modèle logit multinomial permet d’étudier les situations où
l’individu doit faire un choix parmi plusieurs modalités. C’est un modèle utilisé comme un outil
d’analyse discriminante dans le but de mettre en évidence les traits distinctifs de chaque catégorie.
Désignons par 𝑋𝑖 le vecteur constitué des variables explicatives dans le cas complet c’est-à-dire il
modèle avec toutes les variables explicatives, et par 𝐺𝑖 le vecteur des variables explicatives dans le
cas du modèle simple (modèle avec uniquement les entreprises adhérentes).
L’encadré, en annexe 6, donne une description synthétique de la démarche méthodologique du
modèle logit multinomial dans le cas complet. Par analogie, on trouve également la démarche du
modèle dans le cas simple.
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 45
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
MODELISATION ÉCONOMÉTRIQUE
ET DISCUSSION DES RESULTATS
Dans ce chapitre, il s’agit de mettre en pratique toutes les théories évoquées afin de disposer des
résultats plus pratiques. Il s’en suivra également une discussion sur les résultats obtenus pour mieux
appréhender les fondements de chacun de ces résultats.
IV.1. LES RÉSULTATS EMPIRIQUES DE LA FORMALISATION DES
ENTREPRISES
Après la mise en pratique des principales étapes décrites précédemment, des résultats ont été obtenus
notamment sur les critères de choix du modèle ainsi que les valeurs des estimations du modèle choisi.
IV.1.1 Évaluation des relations entre les facteurs et choix du
modèle
IV.1.1.1. Résultats du test de Khi-deux
Composée de quatre modalités, la variable que l’on cherche à expliquer dans cette étude est la nature
de formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des
CGA. Un test de Khi-deux est réalisé avant d’entamer la modélisation proprement dite. Le test de
Khi-deux permet d’avoir une vision claire sur les variables à introduire dans le modèle afin de mieux
l’expliquer.
Ainsi, on constate après réalisation de ce test qu’il existe une dépendance entre la nature de
formalisation et plusieurs autres variables explicatives. Pour le statut d’adhésion, les résultats révèlent
CHAPITRE IV
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 46
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
une p-value qui est significative au seuil de 5%, d’où sa liaison avec la nature de formalisation. Il en
est de même pour la visibilité des CGA qui est significative au seuil de 5%.
En outre, un test de Khi-deux réalisé entre les variables explicatives montre que certaines d’entre elles
sont corrélées.
IV.1.1.2. Justification du choix du modèle
Afin de s’assurer du modèle adéquat pour la modélisation, il convient de vérifier un certain nombre
d’informations issues de chacun des deux types de modèles (logit multinomial et probit multinomial).
Pour cela, on peut analyser les résultats du tableau ci-dessous en guise de comparaison des deux
modèles.
Tableau 6 : Les statistiques liées aux estimations (logit) multinomiales
Fitstats mlogit mprobit
Log-likelihood (Model) -67,623 -67,420
LR (df=28)/Chi-2 118,736 …
p-value 0,0000 …
R2(Count) 0,750 0,758
AIC 195,245 188,840
Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur
En comparant la log-vraisemblance du probit multinomial et celui du logit multinomial, on constate
que les différences ne sont pas significatives. Il en est de même pour les pouvoirs explicatifs (R2) qui
tourne autour de 0,75. Pour ce qui est du critère d’information (AIC), le modèle probit est celui qui
le minimise avec une valeur de 188,8 contre 195,32 pour le logit multinomial. Si l’on s’en tenait à
cette règle de décision sur les critères d’information, on aurait choisi le modèle probit multinomial.
Toutefois, le modèle probit multinomial est globalement non significatif même jusqu’au seuil de 10%,
voire non convergent, comparativement au logit multinomial (P-value=0,0000 inférieure à 5%).
Autrement dit, le probit multinomial ne fournit pas des résultats statistiquement interprétables
comparativement au logit multinomial.
In fine, les informations obtenues permettent de retenir un « modèle logit multinomial non ordonné »
pour l’estimation des coefficients.
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 47
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
IV.1.2 Résultats des estimations à l’aide d’un modèle logit
multinomial non ordonné
Comme signalé précédemment, le modèle logit multinomial non ordonné (encore appelé modèle logit
multinomial) est celui qui est jugé pertinent pour cette étude. Mais, dans la pratique, la modélisation
avec toutes les variables citées auparavant ne permet pas d’obtenir un modèle assez convergent. En
effet, plusieurs d’entre elles n’étaient pas significatives notamment l’âge du dirigeant ou de
l’actionnaire majoritaire, le statut matrimonial et le niveau d’instruction (cf. annexe 7).
Alors, pour rendre le modèle plus significatif, on a adopté une approche de modélisation Backward
c’est-à-dire en omettant expressément les variables non significatives au fur et à mesure que l’on
modélise. Le tableau (annexe 8) donne les résultats (coefficients et p-values) des estimations finales
des coefficients du modèle.
Le modèle est globalement significatif au seuil de 1% au regard de la p-value du test (0.0000 inférieur
à 1%) avec un pseudo-R2 de Mc Fadden qui s’élève à 0,4675. Quant à la significativité individuelle,
les résultats montrent que toutes les variables ont des coefficients bien significatifs à 1%, 5% ou à
10% dans au moins une des catégories par rapport à la catégorie de référence. La modalité de
référence (automatiquement choisie par le logiciel) est celle des entreprises informelles ayant une
comptabilité non formelle.
L’observation des signes laisse apercevoir que plus le nombre d’année d’ancienneté de l’entreprise
dans l’informel augmente, moins elle a de la chance d’être formelle. Outre cela, l’on constate que
plus la taille de l’entreprise est grande, plus elle est susceptible de se formaliser. De même, les facteurs
comme la pratique de sous-traitance, la possession de plan d’affaires, le fait que le promoteur soit un
homme ainsi que le fait d’avoir connu les CGA influencent positivement sur la formalisation à travers
le dispositif d’accompagnement des CGA. En outre, être adhérent inactif ou non adhérent agit
négativement sur le passage d’une entreprise du secteur informel vers le secteur formel
comparativement à un adhérent actif.
IV.1.3 Les effets marginaux
Étant donné des difficultés d’interprétation des coefficients de l’estimation, on peut se baser sur les
effets marginaux afin de comprendre de façon détaillée les relations entre les différents facteurs et la
formalisation.
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 48
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
Les effets marginaux ici mesurent l’effet d’une modification de la probabilité d’un choix de
l’entreprise d’une modalité au détriment d’une autre (modalité de référence). Ainsi, ces effets
marginaux permettent de comprendre l’essentiel des informations sur les choix des entreprises du
secteur informel à se formaliser. Pour ce faire, le tableau suivant rend compte des effets marginaux
issus de la modélisation.
Tableau 7 : Les effets marginaux
Variables Modalités Formelle Informelle CNF Informelle
Nombre
d’années
d’ancienneté
Moins de 5 ans Réf. Réf. Réf.
5 à 9 ans -0,04** 0,01 0,03
10 à 14 ans -0,02 0,05 -0,02
Plus de 15 ans -0,06*** 0,13 -0,07
Taille de
l’entreprise
Moins de 5 personnes Réf. Réf. Réf.
5 à 9 personnes 0,30 -0,51 0,21
Plus de 10 personnes 0,97*** -0,84*** -0,14***
Sous-
traitances
Pas de sous-traitance Réf. Réf. Réf.
Pratique de sous-traitance 0,06 -0,39*** 0,33**
Plan d’affaires
Pas de plan d'affaires Réf. Réf. Réf.
Existence de Plan
d'affaires 0,01 0,33*** -0,33***
Genre du
promoteur
Femme Réf. Réf. Réf.
Homme 0,02 0,49*** -0,51***
Secteur
d’activité
Commerce Réf. Réf. Réf.
Industrie 0,03 -0,04 0,01
Artisanat -0,25*** 0,02 0,23
Service 0,02 0,03 -0,05
Visibilité des
CGA
Ne connait pas CGA Réf. Réf. Réf.
Connait CGA 0,09** 0,11 -0,20*
Statut
d’adhésion
Adhérents actifs Réf. Réf. Réf.
Adhérents inactifs -0,05** 0,02 0,12
Non adhérents -0,18 0,05 0,16
***, ** et * = significativité de la p-value à 1%, 5% et 10% respectivement
Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 49
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
Les résultats du tableau montrent qu’une entreprise ancienne (plus de 15 ans) connait une diminution
de sa probabilité d’être formelle de 6 points de pourcentage comparativement à une entreprise ayant
moins de 5 ans d’ancienneté ; c’est le même constat chez les entreprises de 5 à 9 ans d’ancienneté qui
ont une diminution de leur probabilité d’être formelle de 4 points de pourcentage par rapport aux
entreprises de moins de 5 ans. La situation des entreprises de plus de 15 ans pourrait s’expliquer par
leurs habitudes à exercer dans l’informel, lesquelles leur rendent moins confiantes face aux politiques
de formalisation. Quant aux entreprises de 5 à 9 ans, on pourrait l’expliquer, en plus de leur ancienneté
par rapport aux entreprises de moins de 5 ans, par leur forte représentativité dans l’échantillon. En
effet, il s’agit de la classe modale, c’est-à-dire la classe contenant le plus grand nombre d’entreprises
de l’échantillon.
En outre, la taille de l’entreprise (nombre d’employés) exerce une grande influence sur la
formalisation. En effet, le fait pour une entreprise d’avoir plus de 10 employés contribue à une
augmentation de 97 points de pourcentage de sa probabilité de passer du secteur informel au secteur
formel comparativement à une entreprise de moins de 5 employés. De même, cela diminue sa
probabilité de 84 points de pourcentage de n’avoir qu’une simple comptabilité non formelle.
Aussi, la possession d’un plan d’affaires diminue-t-elle la probabilité d’une entreprise informelle de
rester dans l’informel de l’ordre de 33 points de pourcentage par rapport à une entreprise qui n’en
possède pas. On note également une diminution de la probabilité de 39 points de pourcentage d’avoir
une comptabilité non formelle pour une entreprise faisant des sous-traitances. Tout de même, celle-
ci peut rester informelle avec une augmentation de sa probabilité de 33 points de pourcentage. Cela
pourrait se justifier par le coût relativement moins cher de leurs sous-traitances. Dans ce cas, ce qui
importerait pour les entreprises avec lesquelles elles sous-traitent serait simplement leur connaissance
du métier et non l’affiliation à des services administratifs.
Dans la même veine, les entreprises ayant un homme comme promoteur ont moins de risque d’être
informelle. En effet, cela diminue leurs probabilités de 51 points de pourcentage d’être informelles
comparativement aux entreprises dont le promoteur est une femme.
Les résultats nous renseignent également sur la position des Artisans par rapport au statut formel. En
effet, l’on constate que, comparativement au commerce, une entreprise exerçant dans le secteur
artisanal connait une baisse de 25 points de pourcentage de sa probabilité de se formaliser.
En plus, une entreprise ayant connu les CGA ne serait-ce que par un ami, par les médias ou par la
chambre de commerce a une baisse de sa probabilité d’être informelle de 20 points de pourcentage
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 50
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
qu’une autre n’ayant jamais connu les CGA. Par ailleurs, celle-ci a 9 points de pourcentage de plus
de probabilité de passer au secteur formel que les ignorants des CGA.
Dans le même ordre d’idée, la probabilité d’un adhérent inactif et d’un non adhérent du CGA d’être
formel diminue respectivement de 5 et de 18 points de pourcentage par rapport à un adhérent actif.
IV.1.4 Validation du modèle
En matière de validité du modèle, il s’agit de s’assurer que les variables que l’on a trouvés à l’issue
des estimations sont bien des facteurs influençant la formalisation des entreprises à travers le
dispositif d’accompagnement des CGA. De plus, il convient de s’assurer que l’on a bien choisi le
modèle adéquat pour la modélisation économétrique. C’est ainsi que les trois tests (Wald, rapport de
vraisemblance et Hausman) ont été réalisés après estimation des coefficients du modèle final.
Les deux tests (Wald et rapport de vraisemblance) portent sur la significativité des variables utilisées
dans la régression. Il s’agit ici de tester l’hypothèse nulle que tous les coefficients sont nuls contre
l’alternative qu’il existe au moins un coefficient non nul parmi les modalités de chaque variable. En
gros, les résultats permettent de conclure que ces variables ont bien une influence sur la formalisation
des entreprises du secteur informel au Burkina Faso à travers le dispositif d’accompagnement des
CGA. (Cf. annexe 9)
Le test de Hausman permet de tester l’hypothèse d’indépendance des alternatives non pertinentes afin
de conclure sur la validité même du modèle choisi (logit multinomial). Les résultats révèlent des
valeurs de Khi-deux très faibles ainsi que des p-values supérieures à 5% ; ce qui entraine une
acceptation de l’hypothèse nulle qui est que la différence entre les coefficients estimés dans les deux
modèles (modèle complet et modèle partiel) est non significative. Autrement dit, les coefficients sont
sensiblement égaux dans les deux modèles. Les résultats de ce test confirment la vérification de
l’hypothèse d’indépendance des alternatives non pertinentes (IANP ou IIA).
L’ensemble des tests effectués permettent de conclure sur une bonne spécification du modèle.
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 51
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
IV.2. LA FORMALISATION DES ENTREPRISES ADHÉRENTES DU CGA
Pour affiner les résultats précédents, on considère une partie de l’échantillon constituée de 44
adhérents (actifs comme inactifs) que l’on modélise avec les mêmes variables explicatives en y
ajoutant les variables liées à l’environnement des CGA. Il s’agit notamment de :
• l’appréciation globale des CGA par les entreprises ;
• la situation financière de l’entreprise après adhésion ;
• le fait d’être actif ou inactif ;
• des variables dummy en rapport avec les motivations des entreprises à l’adhésion au CGA.
Il s’agit d’une modélisation venant en appui pour la vérification des hypothèses H4 et H5, qui sont
en rapport avec l’environnement des CGA. Il sera présenté dans les points qui suivent, les résultats
de l’estimation du modèle logit multinomial pour les entreprises adhérentes au CGA Ouagadougou.
On y trouve également les effets marginaux.
IV.2.1. Résultats de l’estimation : cas des entreprises adhérentes
La mise en œuvre du modèle à l’aide des données portant uniquement sur les adhérents (actifs et
inactifs) des CGA a permis d’avoir les résultats globalement significatifs au seuil de 5%. En effet, la
P-value est inférieure à 5%, ce qui permet de conclure que le modèle est globalement significatif.
Aussi, le modèle a un pouvoir explicatif (de Mc. Fadden) de 0,49. Les résultats d’estimations
(coefficients) sont consignés dans le tableau en annexe 10.
La référence au niveau de la dépendante est la modalité « formelle », c’est-à-dire que l’analyse se fait
en comparaison avec les entreprises formelles. Au niveau des variables explicatives, quatre ont été
retenues pour analyser la situation dans le cas spécifique des adhérents du CGA. Chaque variable
possède une modalité de référence choisie automatiquement par le logiciel pour les interprétations.
L’on aurait pu également imposer des modalités de référence si le choix du logiciel ne semble
convenable.
Les résultats montrent que, comparativement aux commerçants, le fait pour une entreprise adhérente
d’exercer dans le secteur de l’artisanat contribue positivement à sa réticence en matière de
formalisation c’est-à-dire que cela la rend davantage informelle au lieu de la faire migrer vers le
secteur formel. En effet, on constate à travers les résultats du tableau (cf. annexe 10) que le signe du
coefficient associé à cette modalité (Artisanat) est positif. Cependant, le fait d’exercer une activité
industrielle contribue positivement à la formalisation. Cela peut s’observer à travers le signe négatif
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 52
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
du coefficient associé à la modalité « industrie » dans la catégorie des entreprises informelles. C’est
le cas également des entreprises adhérentes qui travaillent dans le secteur des services qui constitue
un avantage pour leur formalisation.
De même, le fait de faire des sous-traitances et d’avoir un plan d’affaires contribuent à rendre formelle
une entreprise informelle adhérant au CGA. En outre, l’amélioration de la situation financière d’une
entreprise informelle après son adhésion au CGA constitue un atout à sa formalisation. C’est le cas
des signes négatifs associés à la catégorie des entreprises informelles ayant connu une amélioration
financière après adhésion et le signe positif pour celles ayant connu une détérioration de leur situation.
IV.2.2. Les effets marginaux : cas des entreprises adhérentes
À présent, on se penche sur les effets marginaux afin de comprendre davantage les effets de chacune
des variables sur la nature de formalisation des entreprises adhérentes du CGA. Les résultats sont
consignés dans le tableau ci-dessous :
Tableau 8 : Résultats de l’estimation du modèle logit multinomial : les éffets marginaux
Variables Modalités Formelle Informelle CNF Informelle
Secteur
d’activité
Commerce Réf. Réf. Réf.
Industrie 0,84*** -0,84*** 3E-09
Artisanat -0,98*** 0,76*** 2E-01
Service 0,12 -0,12 -2E-08
Sous-
traitances
Pas de sous-traitance Réf. Réf. Réf.
Pratique de sous-traitance 0,36** -0,36** 1E-03
Plan
d’affaires
Pas de plan d’affaires Réf. Réf. Réf.
Possession de plan d’affaires 0,05 -0,05 -3E-04*
Situation
financière
après
adhésion
Inchangée Réf. Réf. Réf.
Un peu améliorée 0,25* -0,25* -6E-09
Beaucoup améliorée 0,15 -0,15 -6E-08**
Baissée 0,48*** -0,48*** 2E-06
***, ** et * = significativité de la p-value à 1%, 5% et 10% respectivement
Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur
Les résultats du tableau montrent que le fait d’exercer son activité dans l’industrie agit positivement
sur la formalisation d’une entreprise informelle qui adhère au CGA. En effet, comparativement au
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 53
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
commerce, une entreprise informelle travaillant dans le secteur industriel connait une augmentation
de sa probabilité d’être formelle à hauteur de 84 points de pourcentage. Par contre, les artisans sont
plus exposés à l’informel comparativement aux commerçants, avec une diminution de la probabilité
d’être formelle de 98 points de pourcentage.
En outre, les activités comme les sous-traitances et les montages de plan d’affaires influencent
positivement la formalisation d’une entreprise informelle, surtout celle qui adhère au CGA. En effet,
faire des sous-traitances augmente la probabilité que l’entreprise informelle migre vers le formel
d’une valeur de 36 points de pourcentage. Il en est de même pour le plan d’affaires qui diminue la
probabilité d’être informelle pour une entreprise adhérente du dispositif des CGA.
Les résultats sur la situation financière d’une entreprise après adhésion au CGA révèlent que le fait
d’aboutir à une amélioration (ne serait-ce qu’un peu) contribue à augmenter sa probabilité de 25
points de pourcentage d’être formelle comparativement à une entreprise ayant une situation financière
inchangée. On remarque également que la probabilité d’être formelle des adhérents ayant connue une
baisse de leur situation financière augmente de 48 points de pourcentage comparativement aux
entreprises ayant une situation financière inchangée.
IV.2.3. Tests de validité
Pour éclaircir nos propos, le tableau (annexe 11) présente les deux tests de significativité des
coefficients.
Le test du rapport de vraisemblance (LR test) et celui de Wald indiquent bien une significativité dans
au moins une des modalités de chaque variable explicative du modèle.
Après cela, le test de Hausman mis en œuvre confirme-t-il la vérification de l’hypothèse
d’indépendance des alternatives non pertinentes (IANP). (Cf. annexe 11)
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 54
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
IV.3. DISCUSSION DES RÉSULTATS ET LIMITES DE L’ETUDE
Cette partie présente une discussion des résultats obtenus ainsi que les limites qui pourraient exister.
IV.3.1. Discussion
Le but de cette étude était de pouvoir identifier avec des preuves à l’appui les différents facteurs qui
sont à l’origine de la formalisation des entreprises à travers le dispositif d’accompagnement des CGA.
Les résultats obtenus avec l’échantillon des 120 entreprises adhérentes et non adhérentes au CGA de
Ouagadougou soulèvent une discussion assez intéressante.
En effet, à l’exception des hypothèses H2, H5 et H6, toutes les autres sont vérifiées. À cet effet, le
secteur d’activité détermine la nature de formalisation des entreprises du secteur informel à travers le
dispositif des CGA. De même, le genre du promoteur ainsi que le statut d’adhésion ont une influence
sur la formalisation de ces entreprises contrairement aux variables telles que le niveau d’instruction,
le coût d’enregistrement au CGA et le niveau du chiffre d’affaires.
Par ailleurs, des explications peuvent être fournies pour comprendre au mieux l’effet positif ou négatif
de certains facteurs explicatifs ainsi que la non-influence d’autres facteurs. Par exemple, la non-
influence du niveau d’instruction du promoteur (H2) sur la nature de formalisation n’est pas un fait
nouveau. En effet, hormis le fait que l’échantillon contienne beaucoup d’entreprises dirigées par des
personnes non instruites, d’autres études ont aussi abouti à un rejet de cette hypothèse notamment
Abaté (2017).
Le genre du promoteur (H3), significatif dans presque toutes les études évoquées en revue, est le
facteur répondant le plus à nos attentes conformément à la situation actuelle du secteur informel
burkinabé dominé par des entrepreneurs féminins. La moindre chance des entreprises féminines par
rapport aux entreprises dirigées par des hommes pourrait être due à leur faible représentativité dans
le domaine entrepreneurial. Ou encore, cela pourrait être lié au type d’activité exercé par les femmes,
car la plupart des femmes semblent exercer dans les petits commerces contrairement à bon nombre
d’hommes qui sont polyvalents.
C’est d’ailleurs ce que l’on constate au niveau de l’hypothèse H1 qui révèle que la nature de
formalisation dépend du secteur d’activité de l’entreprise. Plus loin, dans la modélisation, il est
ressorti que l’artisanat qui constitue le type d’activité que la plupart des femmes exercent (en dehors
du commerce) influence négativement le passage vers le secteur formel. Ces activités artisanales
qu’exercent ces femmes sont notamment les activités de coiffeuses et de tisserandes. Il s’agit des
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 55
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
activités qui, pour la plupart des entreprises dans cette situation, ne fournissent pas une grande valeur
ajoutée pouvant leur permettre de couvrir leurs impôts. D’une manière ou d’une autre, il est clair que
l’artisanat (surtout exercé par une femme dans ces conditions) ne demande pas forcément que celle-
ci soit affiliée à l’administration. C’est ce qui d’ailleurs pourrait expliquer leur réticence pour le
secteur formel.
Pour ce qui est du chiffre d’affaires de l’entreprise (H6), celui-ci s’est également avéré sans effet sur
la nature de formalisation de l’entreprise via les CGA. D’une part, cela pourrait émaner du fait que
même les entreprises ayant des activités à fortes valeurs ajoutées se cachent dans le but d’éviter les
impôts et de maximiser leurs gains. D’autre part, les entreprises à faibles valeurs ajoutées restent
également informelles en ce sens qu’elles ne disposent pas de moyens nécessaires pour faire face aux
impôts. Ainsi, les taxes pourraient être un des facteurs qui rendent réticente la plupart des entreprises
envers le secteur formel.
Allant du côté des CGA, on a remarqué que le coût d’enregistrement des entreprises au CGA (H4)
n’agit pas sur leur nature de formalisation. Cela pourrait se justifier par le fait que la plupart des
entreprises, surtout les non adhérents, n’ont pas évoqué ce cas comme une raison de leur non-adhésion
au CGA, adhésion qui implicitement agirait positivement sur leur passage au secteur formel. D’un
autre côté, certaines entreprises non adhérentes pourraient profiter des avantages des CGA, tout
simplement en se référant à leurs consœurs adhérentes. Toutefois, cette pratique (bien que conduisant
à rendre formelle certaines entreprises) pourrait engendrer des conséquences de long terme sur
l’efficacité des CGA dans l’accompagnement des entreprises. Cela, à travers un ralentissement du
processus de suivi des entreprises par manque de ressources en ce sens qu’on pourrait avoir beaucoup
d’entreprises qui profitent des avantages et seulement une infirme partie qui s’acquitte de ses droits
d’adhésion.
La vérification de l’hypothèse H5 permet de dire que l’adhésion au CGA est un facteur explicatif du
passage vers le secteur formel, lequel est observé du côté des adhérents actifs comparativement aux
adhérents inactifs. C’est ce qu’ont révélé les résultats montrant une baisse de la probabilité d’être
formelle de 5 points de pourcentages chez les adhérents inactifs par rapport aux adhérents actifs. Cela
pourrait s’expliquer tout simplement par le fait que les adhérents actifs bénéficient davantage plus
d’accompagnement que les adhérents inactifs et les non adhérents.
Des informations supplémentaires qui pourraient être utiles concernent par exemple l’effet de la
visibilité des CGA sur la formalisation. En effet, le fait qu’une entreprise (surtout non adhérente) se
formalise après avoir été tenue au courant de l’existence des CGA implique, en partie, une réussite
dans les politiques d’accompagnement des CGA. Cette situation pourrait être justifiée de deux
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 56
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
manières. D’une part, il faut comprendre que les formations offertes par les CGA aux entreprises,
dans le cadre du programme Pro-ACTIF semblent être efficaces. En effet, cette initiative a permis à
de nombreux entrepreneurs du secteur informel de s’imprégner de la réalité quant à la tenue de
comptabilité (même si la plupart des comptabilités de ces entreprises sont non formelles). L’on peut
citer également l’organisation même de leurs activités ainsi que les avantages qu’ils pourraient avoir
à travers la formalisation.
Un cas ambigu qui se présente est la situation des adhérents ayant connue une baisse de leur situation
financière. Cela pourrait être dû à la faible représentativité des entreprises présentant ce cas dans
l’échantillon. Ou bien, celles-ci n’ont pas forcément besoin que leur situation soit améliorée avant de
se formaliser. Il pourrait alors s’agir des entreprises ayant initialement (avant adhésion) une situation
financière déjà stable et capable de s’autofinancer. Ou encore, cette baisse pourrait ne pas être de
nature à vouloir impacter fortement sur le fonctionnement de l’entreprise.
IV.3.2. Limites de l’étude
Cette étude se heurte à un certain nombre de limites liées notamment à la représentativité de
l’échantillon. En effet, l’échantillon de base des entreprises utilisées pour la collecte des données a
été tiré à partir d’une petite portion d’entreprises du secteur informel. D’ailleurs, il est difficile, voire
impossible de pouvoir disposer d’une base exhaustive des entreprises du secteur informel car on ne
peut pas les décompter.
En plus, l’enquête s’est-elle déroulée uniquement à Ouagadougou. Par conséquent, on n’a pas tenu
compte des informations liées au CGA de Bobo Dioulasso. La prise en compte des deux CGA dans
l’enquête aurait permis de gagner en précision sur les résultats obtenus.
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 57
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
CONCLUSION GENERALE
a présente étude était destinée à présenter les déterminants de la formalisation des entreprises
du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des centres de gestion agréés.
Ainsi, sur la base d’un échantillon d’entreprises obtenu au niveau du CGA de Ouagadougou,
une enquête a-t-elle permis d’obtenir des variables nécessaires pour la modélisation avec un modèle
logit multinomial. Il ressort de cette modélisation que la taille, l’ancienneté ainsi que le secteur
d’activité d’une entreprise sont des facteurs qui influencent sa décision de se formaliser à travers le
dispositif des CGA. Le fait qu’une entreprise du secteur informel soit dirigée par une femme diminue
sa probabilité d’être formelle à travers le dispositif des CGA. De même, le fait de faire des sous-
traitances et de disposer d’un plan d’affaires, augmentent les chances de formalisation de l’entreprise
par le dispositif des CGA. Le statut d’adhésion et de la visibilité des CGA constituent également des
facteurs explicatifs de la nature de formalisation des entreprises. Ainsi, le fait pour une entreprise
d’être adhérente de manière active augmente-t-il sa probabilité de passage du secteur informel au
secteur formel contrairement à un adhérent inactif ou non adhérent qui a tendance à demeurer
informelle. On peut retenir également qu’une entreprise adhérente ayant connu une amélioration de
sa situation financière est susceptible de migrer vers le secteur formel comparativement à une
entreprise ayant une situation inchangée après adhésion.
En revanche, ni le niveau d’instruction du promoteur ou de l’actionnaire majoritaire, ni les coûts
d’enregistrement au CGA, ni le chiffre d’affaires n’influence significativement la nature de
formalisation des entreprises du secteur informel via les CGA.
Les différents résultats obtenus permettent de formuler des recommandations de politiques
économiques pour un meilleur accompagnement des entreprises du secteur informel vers le secteur
formel. Ces recommandations sont formulées aussi bien à l’endroit de l’Etat burkinabé qu’à l’endroit
des CGA.
Au niveau de l’Etat, nous recommandons de :
• renforcer les politiques d’accompagnement de l’entrepreneuriat féminin pour encourager les
femmes entrepreneurs du secteur informel à formaliser leurs entreprises. À cela pourrait
s’ajouter des politiques de sensibilisation des femmes entrepreneurs n’ayant pas connaissance
de ces politiques et de les édifier sur les avantages du passage de l’informel vers le formel ;
• organiser des séances de sensibilisation des entreprises individuelles du secteur informel pour
les inciter à s’intéresser au programme d’accompagnement des CGA ;
L
SAWADOGO Halimata, Élève ISE 58
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
• définir une stratégie de motivation, surtout pour les entreprises de plus de 15 ans d’ancienneté
dans le secteur informel pour leur inciter à la formalisation. Cela peut commencer par une
séance de sensibilisation. Après cela, on pourrait définir des politiques de financement
spécifiques à ces entreprises.
Au niveau des CGA, les principaux résultats de l’analyse conduisent à formuler les recommandations
suivantes :
• accroitre la visibilité du dispositif d’accompagnement afin de mobiliser de nouvelles
adhésions. Cela pourrait se faire par un renchérissement des formations dans le cadre du
programme Pro-ACTIF ;
• améliorer le suivi des membres à travers les prestations de base telles que le montage de plan
d’affaires, les sous-traitances et l’accès au financement des entreprises qui se formalisent.
Cela permet d’accroitre le niveau de satisfaction des entreprises adhérentes et contribue à les
maintenir dans le secteur formel ;
• trouver une stratégie de motivation pour les artisans afin qu’ils puissent se formaliser. Pour
ce faire, on pourrait penser à une compétition de plan d’affaires dans ce domaine dans le but
de financer les gagnants. Cela permettra non seulement à ces entreprises d’avoir des fonds
pour leurs activités mais également de réaliser à quel point leurs produits ont de l’intérêt pour
l’économie burkinabè.
En raison de la visibilité des CGA et du statut d’adhésion qui sont des facteurs contribuant à la
formalisation des entreprises du secteur informel au Burkina Faso, on peut dire que les CGA
constituent un canal très fondamental pour la formalisation des entreprises. Les recommandations
ainsi formulées à leur endroit pourraient donc permettre de renforcer leurs politiques
d’accompagnement des entreprises du secteur informel vers la formalisation.
SAWADOGO Halimata, Élève ISE xv
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
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SAWADOGO Halimata, Élève ISE xviii
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
ANNEXES
Annexe 1 : Liste des variables retenues selon la littérature
VARIABLES TYPES EXPLICATIONS
Statut de formalisation* Qualitative Formelle, informelle ou autre
Profil de la PME
Taille de l’entreprise Quantitative Mesurée par le nombre d’employés déclarés
L’ancienneté de l’entreprise Quantitative Durée (en termes d’année) d’existence de
l’entreprise depuis sa création
Localisation géographique Qualitative Siège de l’entreprise
Secteur d’activité Qualitative Commerce, industrie, artisanat ou service
Affiliation à des associations Qualitative Être affilié ou non à des associations
professionnelles
Tenue de comptabilité Qualitative Tenue effective ou pas de comptabilité
Mode de création Qualitative Création avec ou sans plan d’affaires
Sous-traitance Qualitative Faire des sous-traitances12
Profil du dirigeant
Âge Quantitative Âge du manager
Expérience professionnelle Quantitative Nombre d’années d’expérience professionnelle
de l’entrepreneur dans son domaine d’activité
Genre Qualitative Homme, Femme
Niveau d’instruction Qualitative Niveau d’étude atteint par le dirigeant
Formation reçue ou non Qualitative Avoir reçu ou pas une formation dans le
domaine d’activité
Statut matrimonial Qualitative Le statut matrimonial du dirigeant
Environnement des affaires
Accès au financement Qualitative Obtention de crédit bancaire par l’entreprise
Appréciation du niveau des
taxes
Qualitative Montant des taxes à payer par l’entreprise
Appréciation des coûts
d’enregistrement
Qualitative Les cotisations à payer pour bénéficier des
services d’accompagnement
Corruption Qualitative Le fait qu’un des proches du dirigeant soit déjà
victime de corruption ou pas
Accès aux marchés publics Qualitative Avoir accès aux marchés publics pour les
activités
Connaissances ou non des
formalités administratives
Qualitative Être au courant des formalités d’enregistrement
Perception des procédures Qualitative Procédures d’enregistrement complexes ou non
Décision volontaire Qualitative Volonté venant de la part du dirigeant
Contraintes économiques
Quartile d’appartenance du CA Quantitative Le niveau du chiffre d’affaires
Source : revue de littérature, auteur
12 Travailler pour d’autres entreprises en en contrepartie d’une quelconque rémunération
xiv
Annexe 2: Questionnaire de l’enquête sur la formalisation des entreprises du secteur informel par le dispositif d’accompagnement des CGA (EFESI-CGA)
ENQUETE SUR LA FORMALISATION DES PME DU SECTEUR INFORMEL AU BURKINA FASO A
TRAVERS LES CENTRES DE GESTION AGREES (CGA) Septembre 2019
La Chambre de Commerce et d’Industrie du Burkina Faso organise
en collaboration avec le Centre de Gestion Agrée de Ouagadougou, une étude
sur la formalisation des entreprises du secteur informel au Burkina Faso.
Cette enquête a pour objectif de s’informer de la situation des
entreprises du secteur informel et d’analyser les déterminants de la
formalisation de ces entreprises. Ces informations permettront à la CATSI de
s’enquérir des réalités des entreprises du secteur informel afin de renforcer
les capacités du dispositif des CGA pour un meilleur accompagnement de ces
entreprises.
Votre structure fait partie des entreprises sélectionnées pour y
participer. Des enquêteurs accrédités sont chargés d’administrer le
questionnaire auprès du chef de l’entreprise ou de toute autre personne
ressource de votre entreprise.
Comptant sur votre collaboration distinguée pour la réussite de cette
activité, nous vous remercions d’avance pour votre disponibilité à recevoir
l’agent accrédité pour l’administration du questionnaire.
Pour toute information complémentaire, veuillez contacter Mlle
SAWADOGO Halimata, à la Direction des Etudes et de la Stratégie (DES)
de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Burkina Faso (CCI-BF)
au 54 20 32 80, Email : [email protected] .
Identification du questionnaire………. |__||__| |__||__|
Code enquêteur Numéro Questionnaire
CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DU BURKINA FASO
CENTRE DE GESTION AGREE
COMMISSION D’APPUI POUR LA
TRANSFORMATION DU SECTEUR INFORMEL
xviii
SECTION A. IDENTIFICATION DE LA PME
A1. Dénomination de l’entreprise :
………………………………………….………………...…………………………….
A2. Sigle : …………………………………………………....
A3. Forme juridique :
Entreprise individuelle Société anonyme (SA)
Société à responsabilité limitée (SARL) Ne sait pas
Autres formes à préciser ………………………………………
A4. Téléphone 1……………………………A5. Téléphone 2 :…………………………
A6. Site web :………………………………………………….……
A7. Email :………………………………………………………….
A8. Ville : .……………….….…….………………………………………………
A9. Localisation géographique (quartier,
arrondissement) :……………………….………………………………………………………
SECTION B. CARACTERISTIQUES DE LA PME
B1. Date de début des activités (mois et année) :
|__||__| / |__||__||__||__|
B2. Quel était votre investissement à la création [Enquêteur : Cochez une seule réponse] : Moins de 100 000 5 Millions à 10 Millions
100 000 à 500 000 10 Millions à 50 Millions
500 000 à 1 million 50 Millions et plus
1 Million à 5 Millions B3. Dans quels secteurs d’activité exerce votre structure ? [Cochez un ou plusieurs
domaines d’activités]
Commerce Artisanat
Industrie Service B4. Quel était votre chiffre d’affaire en 2018 ?
Moins de 15 Millions 150 à 200 Millions
15 à 50 Millions 200 à 500 Millions
50 à 100 Millions 500 Millions à 1 Milliard
100 à 150 Millions 1 Milliard et plus
B5. Effectif du personnel au début des activités
Total personnel : |__||__| B6. Effectif du personnel en 2018
Total personnel : |__||__|
SECTION C. CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES
DU PROMOTEUR C1. Sexe du promoteur ou de l’actionnaire majoritaire : Homme Femme C2. Quel est votre tranche d’âge ?
Moins de 18 ans 45 à 54 ans Ne sait pas
18 à 34 ans 55 à 64 ans
35 à 44 ans 65 ans et plus
C3. Quelle est votre état matrimonial
Célibataire Divorcé /séparé Veuf (ve)
Marié (e) Union libre C4. Quelle est le nombre de personne prise en charge y compris vous-même |__||__|
C5. Quelle est votre nationalité ?
Burkinabè
Autre nationalité........................................................................... C6. Quel est votre niveau d’instruction ?
Non alphabétisé Alphabétisé Medersa École rurale
Primaire Secondaire Supérieur Ne sait pas
C7. Avez-vous fait des études techniques ? (si non allez à C9)
Oui Non C8. Si oui, quels types d’études techniques avez-vous fait ? (Plusieurs réponses
possibles)
Commerciale Mécanique Électricité
Hôtellerie /tourisme Autre à préciser………
C9. Expériences antérieures en entreprenariat Questions Oui Non
a. Avez-vous déjà suivi une formation en entreprenariat ?
b. Avez-vous travaillé dans une autre entreprise avant
d’entreprendre ?
c. Si oui à (b), était-elle dans le même domaine que votre
entreprise ?
d. Si Oui à (b), était-elle formelle ?
C10. Quelles ont été vos motivations à la création de votre entreprise ? [Lire les
options. Accepter une seule réponse pour chaque choix]. Lorsque le répondant cite le 1er
problème, demandé après quel est le 2e, puis le 3e] Raisons Choix 1 Choix 2 Choix 3
Rien / Aucun choix
Vous étiez à la recherche d’emploi
Vous voulez être indépendant
Vous avez perdu votre emploi
Vous êtes membre d’une communauté
étrangère
Vous avez perçu une opportunité d’affaires
Autres [A spécifier]
……………………………
SECTION D. RAPPORT ENTREPRISES-CGA
D1. Connaissez-vous les Centres de Gestion Agrée (CGA) ?
Oui Non
D2. Si Oui, comment avez-vous entendu parler des CGA:
Par un ami A travers la Chambre de commerce
A la radio A la télévision Autres à préciser……….
xix
D3. Statut actuel par rapport au CGA
Adhérent actif adhérent inactif Non adhérent
D4. Si «Non adhérent, D.3», Quelles sont les causes de votre non adhésion ? [Cochez et
passez à la SECTION E]
Peur de certaines exigences comme le paiement des taxes Ne connait pas les
procédures d’enregistrement
Bénéficie déjà des assistances en gestion d’autres structures
Bénéficie déjà de l’accès à l’information économique, technologique, commercial, etc.
Coûts d’enregistrement élevé Pas besoins des services d’un CGA
Procédures d’enregistrement complexes Autre à préciser…………………………
D5. Si « adhérent, actif ou inactif, D.3», quelle est la date d’adhésion au programme des
CGA (mois et année) :
|__||__| / |__||__||__||__|
D6. Quelles ont été vos motivations à l’adhésion ? [Une seule réponse pour chaque choix].
Lorsque le répondant cite la 1er première motivation, demandez après quel est la 2eme, puis la
3eme, Entreprise adhérentes] Raisons Choix 1 Choix 2 Choix 3
Rien / Aucun choix
Les avantages (réduction des impôts et taxes)
Les prestations de base (l’information, la formation, les
assistances commerciales, etc.)
Les prestations optionnelles (l’assistance des
entreprises pour leur installation, montage de plan
d’affaires, stratégie et outils pour le développement des
forces de ventes.)
Pour avoir accès aux marchés publics
Pour avoir accès au financement bancaire
Autres à préciser…………......
D7. Effectif du personnel à l’adhésion [Entreprises adhérentes]
Total personnel : |__||__|
D8. Comment appréciez-vous globalement la qualité des services fournis par les CGA.
Bonne Acceptable Mauvaise
D9. Appréciation de la qualité des prestations de base fournis par les CGA [Cochez une
seule réponse par service] [Entreprises adhérentes]
Services Bonne Acceptabl
e
Mauvaise
La tenue de la comptabilité
L’assistance fiscale
La production des états financiers de fin
d’exercice
La production des déclarations fiscales et
sociales périodique
L’assistance administrative et
organisationnelle
L’assistance commerciale et le développement
de la force de vente (conseil et information)
L’information et la formation
Le coaching et le monitoring.
Autre (préciser) ……………………
D10. Appréciation de la qualité des prestations optionnelles fournis par les CGA [Cochez
une seule réponse par service] [Entreprises adhérentes]
Services Bonne Acceptable Mauvaise
Assistance commerciale et développement de la
force de vente (stratégies et outils)
Réalisation d’études de marché
Montage de plans d’affaires
Formation à la carte
Assistance aux entreprises pour leur installation au
Burkina Faso
Autre à préciser…………...
D11. Appréciation des avantages liés à l’adhésion aux CGA
Avantages Bonne Acceptable Mauvaise
L’abattement de 20% sur la Taxe Patronale
d’Apprentissage (TPA) payée par les nationaux
La réduction de 30% de l’impôt sur le bénéfice
La réduction de 50% du minimum forfaitaire de
perception ou de l’acompte provisionnel
La réduction de 25% de la Contribution de Micro-
Entreprises (CME) payée par les micros entreprises
D12. Appréciation du montant des droits d’adhésion aux CGA
Cotisation Bonne Acceptable Mauvaise
20 000 FCFA pour les entreprises du RSI
10 000 FCFA pour les entreprises du CME
D13. Comment appréciez-vous la situation financière de votre entreprise après votre
adhésion ?
Beaucoup améliorée Un peu améliorée Inchangée Baissée
D14. Comment évaluez-vous les investissements de votre entreprise après votre
adhésion ?
Beaucoup améliorée Un peu améliorée Inchangée Baissée
D15. Quelles sont vos recommandations pour l’amélioration des services des CGA
xx
Recommandation
1……………………………………………………………………
Recommandation
2……………………………………………………………………
SECTION E. GESTION DE LA PME
E1. Votre entreprise dispose-t-elle d’un business plan
Oui Non
E2. L’entreprise possède-t-elle les éléments suivants ? (Cochez les éléments possédés)
Numéro d’identification financier unique (IFU)
Numéro d’identification à la CNSS
Numéro d’enregistrement au registre de commerce et du crédit mobilier
(RCCM)
E3. Méthode de comptabilité ?
Prise de note des achats et ventes Ne tient pas de comptabilité Comptabilité formelle
E4. Faites-vous des sous-traitances ?
Oui Non
E5. Participez-vous à la vie associative ? [Lire les options et cocher une réponse pour
chaque association]
E6. Composition du personnel de l’entreprise
Type de personnel Oui Non Part (%)
Membres de la famille
Amis ou amis de membres de la famille
Aucun lien de famille
SECTION F. ENVIRONNEMENT GENERAL F1. Comment avez-vous financé votre entreprise à la création ? [Coder à partir des
réponses. Ne pas lire les options]
Type de financement Oui Non
A. Fond propre
B. Concours de la famille et/ou amis
C. Prêt bancaire
D. Capital-risque
E. autre …………………………………
F2. Votre entreprise a-t-elle manifesté une demande de financement dans le cadre de ses
activités ?
Oui Non
F3. Si « oui à F2 », en quelle année la dernière demande de financement a été faite ?
|__||__||__||__|
F4. Si « oui à F2 », quel était le résultat ?
La demande a été rejetée par la banque La demande a été acceptée
La demande est toujours en cours
F5. Si « rejetée par la banque à F4», pourquoi la demande de prêt a-t-elle été rejetée
par la banque
Le formulaire de demande n’a pas été rempli correctement
Le plan d’entreprise a été jugé peu fiable
Le doute de la capacité de l’entreprise à rembourser ou à réaliser des bénéfices
La garantie offerte était insuffisante Aucune raison n’a été donnée
F6. Si « non à F2 », pourquoi votre entreprise n’a-t-elle pas demandé un prêt ?
Pas besoin de prêt
Les procédures de demande d’un prêt étaient trop complexes
Les taux d’intérêts n’étaient pas favorables
La taille du prêt et l’échéance étaient insuffisantes
Les exigences de garantie étaient trop élevées
F7. Quels sont vos clients parmi ces agents ?
Les grandes entreprises Les particuliers/ménages
Les PME Autres [À spécifier] ……………………
Administration publique
F8. Quels sont vos fournisseurs parmi ces agents ?
Les grandes entreprises Les particuliers/ménages
Les PME Ne sait pas
Administration publique Autres [À spécifier] ……………………
F9. Quelles sont les difficultés rencontrées par votre entreprise dans l’exécution de
ses activités
a)…………………………………………………………………………………
b)…………………………………………………………………………………
c)…………………………………………………………………………………
F10. Quelles sont vos recommandations à l’endroit du gouvernement pour le
développement des PME au Burkina Faso
a)…………………………………………………………………………………
b)…………………………………………………………………………………
c)…………………………………………………………………………………
Fin du questionnaire,
Merci pour votre collaboration !
Appartenez-vous à une
association
Oui membre actif Oui membre
non actif
Non
Religieuse
Syndicat/association
professionnelle
Parti politique
Autre (préciser)
……………………
SAWADOGO Halimata, Élève ISE xxi
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
Annexe 3 : Liste des variables et leurs modalités
Variables Libellés Modalités
Formalisation Statut de formalisation* 1=formelle 2=formelle comptable
3=formelle administrative 4= informelle
Profil de la PME
class_pers Taille de l’entreprise 1=moins de 5 employés 2= 5 à 9 employés
3=plus de 10 employés
class_ancien L’ancienneté de l’entreprise 1=moins de 5 ans 2= 5 à 9 ans
3=10 à 14 ans 4=plus de 15 ans
statut Statut juridique 1=EI 2=SARL 3=SA
secteur Secteur d’activité 1=Commerce, 2=industrie, 3=artisanat 4=service
parti_politique Affiliation aux associations politiques 1=oui 0=non
meth_compta Méthode de comptabilité 1=prise de note 2=comptabilité formelle
3=pas de comptabilité
plan_aff Possession d’un plan d’affaire 1=oui 0=non
sous_traitance Faire des sous-traitances 1=oui 0=non
Profil du dirigeant
age Tranche d’âge du dirigeant 1=moins de 18ans 2=18 à 34ans
3=35 à 44ans 4=45 à 54ans
5=55 à 64ans 6=plus de 65ans
Sexe Genre du dirigeant 1=Homme, 0=femme
Instruction Niveau d’instruction 1=Non alphabétisé 2=Medersa
3=École rurale 4=Primaire
5=Secondaire 6=Supérieur
etude_techn Étude technique 1=Oui 0=Non
Formation Formation en entrepreneuriat 1=Oui 0=Non
stat_mat Statut matrimonial 1=Célibataire 2=Marié(e)
3=Divorcé/séparé 4=Union libre
5=veuf (ve)
Environnement des affaires
connait_CGA Connaissance des CGA 1=Oui 2=Non
stat_adhesion Statut d’adhésion 1=Adhérent actif 2=Adhérent inactif
3=Non adhérent
apprec_CGA Appréciation globale des CGA 1=Bonne 2=Acceptable 3=Mauvaise
class_pers_charge Nombre de personnes pris en charge
dans le ménage
1=Moins de 5 personnes
2=5 à 9 personnes 3=Plus de 10 personnes
Opportunite Activité exercée après avoir perçu une
opportunité d’affaires
1=Oui 0=Non
fond_propre Financement de l’activité à la création
par fond propre
1=Oui 0=Non
Contraintes économiques
CA2018 Quartile d’appartenance chiffre
d’affaires
1=Moins de 15millions 2=15 à 50millions
3=50 à 100millions 4=150 à 200millions
5=200millions et plus
investissement_debut Investissement de début des activités 1=100 à 500milles 2=500milles à 1million
3=1 à 5millions 4=5 à 10millions
5=10 à 50millions
Source : EFESI-CGA (2019), auteur
SAWADOGO Halimata, Élève ISE xxii
Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
Annexe 4 : Relation entre la nature de formalisation et le profil du manager
Variables/modalités Formelle Informelle CNF Informelle
Age du dirigeant
Moins de 18ans 0,0 1,8 0,0
18 à 34ans 22,9 17,9 37,9
35 à 44ans 45,7 57,1 31,0
45 à 54ans 25,7 17,9 20,7
55 à 64ans 5,7 5,4 6,9
65ans et + 0,0 0,0 3,4
Totaux 100,0 100,0 100,0
Niveau d'instruction
Non alphabétisé 0,0 19,6 27,6
Medersa 0,0 8,9 6,9
École rurale 0,0 3,6 0,0
Primaire 8,6 28,6 37,9
Secondaire 42,9 32,1 24,1
Supérieur 48,6 7,1 3,4
Totaux 100,0 100,0 100,0
Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur
Annexe 5: Hystogramme des valeurs propres
Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur
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Annexe 6 : Synthèse sur le modèle logit multinomial
Source : littérature
Formalisation mathématique Soient n individus distincts, répartis en J catégories, décrits par un ensemble de K caractéristiques. On note alors 𝑃(𝑗/𝑋𝑖) la
probabilité que l’individu i fasse le choix j, étant donné ses caractéristiques. Soit 𝑋𝑖,𝐾 = (𝑥𝑖,1, 𝑥𝑖,2, … , 𝑥𝑖,𝐾), on a :
𝑃(𝑗/𝑋𝑖) = 𝐺(𝛽0,𝑗 + 𝛽1,𝑗𝑥𝑖,1 + 𝛽2,𝑗𝑥𝑖,2 +⋯+ 𝛽𝐾,𝑗𝑥𝑖,𝐾) = 𝐺(𝑋𝑖𝛽𝑗)
La fonction G étant censée permettre de mesurer une probabilité, l’on pose
𝐺(𝑋𝑖𝛽𝑗) =𝑒𝑥𝑝(𝑋𝑖𝛽𝑗)
∑ 𝑒𝑥𝑝(𝑋𝑖𝛽ℎ)𝐽ℎ=1
Sa valeur est donc toujours comprise entre 0 et 1 et la somme des probabilités est égale à 1.
Aussi, pour permettre l’identification des paramètres 𝛽, on impose la nullité de tous les paramètres relatifs à une catégorie de
référence. En supposant la catégorie J comme référence, on a alors tous les 𝛽𝑘,𝑗 = 0.
Le modèle peut donc s’écrire de la manière suivante :
{
𝑃(𝐽/𝑋𝑖) =
𝑒𝑥𝑝(𝑋𝑖𝛽𝐽)
1 + ∑ 𝑒𝑥𝑝(𝑋𝑖𝛽ℎ)𝐽−1ℎ=1
𝑃(𝐽/𝑋𝑖) =1
1 + ∑ 𝑒𝑥𝑝(𝑋𝑖𝛽ℎ)𝐽−1ℎ=1
Pour J=2, on revient à un modèle de régression logistique simple puisqu’on a deux alternatives.
Dans cette étude, l’on dispose de quatre modalités pour la variable dépendante, donc J=4.
Estimation L’estimation des coefficients de ce modèle peut se faire par la technique du maximum de vraisemblance. La
vraisemblance s’écrit de la manière suivante :
𝐿(𝛽) =∏∏𝑃(𝑗/𝑋𝑖)𝑦𝑖,𝑗
𝐽
𝑗=1
𝑛
𝑖=1
𝑦𝑖,𝑗 = 1 si l’individu choisi l’alternative j et 0 sinon. Ainsi, la log-vraisemblance s’écrit de la façon suivante :
𝑙 = 𝑙𝑛(𝐿(𝛽)) =∑∑𝑦𝑖,𝑗 × 𝑙𝑛(𝑃(𝑗/𝑋𝑖))
𝐽
𝑗=1
𝑛
𝑖=1
Les paramètres 𝛽 s’obtiennent en maximisant la log-vraisemblance. Cela revient donc à résoudre
𝑑 (𝑙𝑛(𝐿(𝛽)))
𝑑𝛽= 0
Interprétation L’interprétation des coefficients ne se fait pas directement car l’on serait tenté d’associer les coefficients 𝛽𝑗 aux choix j des
individus, ce qui serait trompeur. L’idéale dans ce cas serait donc de calculer les effets marginaux. Les effets marginaux sont
calculés selon la formule suivante :
𝛿𝑗 =𝜕𝐺(𝑋𝑖𝛽𝑗)
𝜕𝑋𝑖= 𝑃(𝑗/𝑋𝑖) [𝛽𝑗 −∑𝛽ℎ𝐺(𝑋𝑖𝛽ℎ)
𝐽−1
ℎ=1
]
Les 𝛿𝑗 sont plus faciles à interpréter directement et décrivent l’effet de la modification unitaire d’une variable sur la probabilité
qu’un individu choisisse l’alternative j.
Les interprétations peuvent se faire également à l’aide des odds ratios qui s’obtiennent en faisant l’exponentiel du coefficient de
la régression.
Validation du modèle Pour valider le modèle logit multinomial, il faut vérifier la significativité individuelle de chacune des variables et tester
l’hypothèse d’indépendance des alternatives non pertinentes (IANP). La significativité peut être vérifiée à travers deux tests que
sont le test du rapport de vraisemblance (LR test) et le test de Wald. Le test de Hausman permet de confirmer ou d’infirmer
la vérification de l’hypothèse IANP.
L’hypothèse d’indépendance des alternatives non pertinentes implique que les pourcentages de chance de faire tel ou tel choix
sont indépendants les uns des autres dans le modèle logit multinomial.
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Annexe 7 : Premiers résultats de la régression logit multinomiale : les variables non significatives
• Le niveau d’éducation du promoteur
Formelle Informelle Informelle CNF
Modalités Coefficients P-value Coefficients P-value (base outcome)
Non alphabétisé Réf. Réf. Réf. Réf. Réf.
Medersa 4,70 0,9990 0,27 0,8380 -
École rurale 5,79 0,9990 -22,80 0,9980 -
Primaire 15,86 0,9930 -0,63 0,5320 -
Secondaire 17,63 0,9920 -2,83 0,0310 -
Supérieur 18,82 0,9920 -2,06 0,3270 -
Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur
• Le chiffre d’affaires
Formelle Informelle Informelle CNF
Modalités Coefficients P-value Coefficients P-value (base outcome)
Moins de 15 Millions Réf. Réf. Réf. Réf. Réf.
15 à 50 Millions 35,75 0,9940 -0,03 1,0000 -
50 à 100 Millions 26,51 1,0000 1,66 1,0000 -
150 à 200 Millions 43,29 0,9990 -4,68 1,0000 -
200 à 500 Millions 21,65 1,0000 1,19 1,0000 -
Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur
• L’âge du promoteur
Formelle Informelle Informelle CNF
Modalités Coefficients P-value Coefficients P-value (base outcome)
Moins de 18 ans Réf. Réf. Réf. Réf. Réf.
18 à 34 ans 15,09 0,9990 19,62 0,9990 -
35 à 44 ans 16,96 0,9990 18,83 0,9990 -
45 à 54 ans 17,13 0,9990 20,23 0,9990 -
55 à 64 ans 17,16 0,9990 19,43 0,9990 -
65 ans et plus 16,68 1,0000 59,32 0,9990 -
Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur
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Annexe 8 : Résultats des estimations des coefficients du modèle final
Variables Formelle Informelle Informelle CNF
Moins de 5 ans Réf. Réf. Réf.
5 à 9 ans -1,53* 0,20 -
10 à 14 ans -1,16 -0,22 -
Plus de 15 ans -3,65** -0,76 -
Moins de 5 personnes Réf. Réf. Réf.
5 à 9 personnes 3,56** 1,88 -
Plus de 10 personnes 17,93 5,52 -
Pas de sous-traitance Réf. Réf. Réf.
Pratique de sous-traitance 2,01** 2,21*** -
Pas de plan d'affaires Réf. Réf. Réf.
Possession de plan d'affaires -0,23 -3,28*** -
Femme Réf. Réf. Réf.
Homme 0,44 -2,77** -
Secteur commerce Réf. Réf. Réf.
Secteur industrie 0,81 0,10 -
Secteur artisanat -17,65 1,18 -
Secteur service 0,62 -0,47 -
Ne connait pas CGA Réf. Réf. Réf.
Connait CGA 2,87** -1,33* -
Adhérents actifs Réf. Réf. Réf.
Adhérents inactifs -2,70* 0,16 -
Non adhérents -3,05** 0,96 -
_cons -0,22 0,96 -
Number of obs = 120
LR chi2(28) = 118,74
Prob > chi2 = 0,0000
Pseudo R2 = 0,4675
***, ** et * = significativité de la p-value à 1%, 5% et 10% respectivement
Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur
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Annexe 9 : Validation du modèle
• Test de significativité individuelle des coefficients
H0 : Tous les coefficients associés aux variables sont nuls
Modalités Chi2- Wald test Chi2- LR test
Moins de 4 ans d’ancienneté Réf. Réf.
5 à 9 ans 2,96 3,69
10 à 14 ans 1,87 1,76
Plus de 15 ans 5,94* 9,19**
Moins de 4 personnes Réf. Réf.
5 à 9 personnes 2,89 7,57**
Plus de 10 personnes 145,43*** 0,50
Pas de sous-traitance Réf. Réf.
Pratique de sous-traitance 12,75*** 11,91***
Pas de plan d’affaires Réf. Réf.
Possession de plan d'affaires 10,37*** 12,38***
Femme Réf. Réf.
Homme 0,84 0,28
Secteur commerce Réf. Réf.
Secteur industrie 532,96*** 14,06***
Secteur artisanat 1,14 0,83
Secteur service 11,49*** 13,59***
Ne connait pas CGA Réf. Réf.
Connait CGA 8,74** 14,12***
Adhérent actifs Réf. Réf.
Adhérents inactifs 7,21** 5,22*
Non adhérents 6,20** 8,03**
***, ** et * = significativité de la p-value à 1%, 5% et 10% respectivement
Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur
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• Résultats du test de Hausman (IIA) pour la régression logit multinomial
Régression sans les entreprises purement informelles
Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur
Annexe 10: Résultats de l’estimation du modèle logit multinomial : cas des adhérents
Variables Informelle CNF Informelle Formelle
Commerce Réf. Réf. Réf.
Industrie -18,46*** -1,22 …
Artisanat 18,82*** 37,21*** …
Service -0,63 -1,55* …
Pas de sous-traitance Réf. Réf. Réf.
Pratique de sous-traitance -2,14* 16,00*** …
Pas de plan d'affaires Réf. Réf. Réf.
Possession de plan d'affaires -0,26 -17,41*** …
SF. Inchangée Réf. Réf. Réf.
SF. Un peu améliorée -1,51 -0,82 …
SF. Beaucoup améliorée -0,83 -15,02*** …
SF. Baissée -17,68*** 4,71*** …
_cons 0,84 -16,86*** …
***, ** et * = significativité de la p-value à 1%, 5% et 10% respectivement, SF=situation financière après adhésion
Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur
b = consistent under Ho and Ha; obtained from mlogit
B = inconsistent under Ha, efficient under Ho; obtained from mlogit
Test: Ho: difference in coefficients not systematic
chi2(10) = (b-B)'[(V_b-V_B)^(-1)](b-B)
= 3,17
Prob>chi2 = 0.9770
(V_b-V_B is not positive definite)
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Annexe 11 : Validation du modèle : cas des adhérents
• Test du rapport de vraisemblance et test de Wald pour les adhérents
H0 : tous les coefficients associés aux variables sont nuls
Modalités Chi2-Wald test Chi2- LR test
Secteur commerce Réf. Réf.
Secteur industrie 392,38*** 4,10
Secteur artisanat 554,52*** 7,20**
Secteur service 3,81 0,47
Pas de sous-traitance Réf. Réf.
Pratique de sous-traitance 167,15*** 5,40*
Pas de plan d’affaires Réf. Réf.
Possession de plan d'affaires 154,31*** 2,33
SF. Inchangée Réf. Réf.
SF. Un peu améliorée 2,36 2,48
SF. Beaucoup améliorée 93,25*** 0,33
SF. Baissée 240,12*** 0,00
***, ** et * = significativité de la p-value à 1%, 5% et 10% respectivement, SF=situation financière après adhésion
Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur
• Résultats du test de Hausman (IIA) pour les adhérents
Sans les entreprises informelles
Source : EFESI-CGA (2019), calculs de l’auteur
b = consistent under Ho and Ha; obtained from mlogit
B = inconsistent under Ha, efficient under Ho; obtained from mlogit
Test: Ho: difference in coefficients not systematic
chi2(2) = (b-B)'[(V_b-V_B)^(-1)](b-B)
= 0.00
Prob>chi2 = 1.0000
(V_b-V_B is not positive definite)
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TABLE DES MATIÈRES
DECHARGE .........................................................................................................................................i
DEDICACE ......................................................................................................................................... ii
SOMMAIRE ...................................................................................................................................... iii
REMERCIEMENTS ...........................................................................................................................iv
AVANT-PROPOS ............................................................................................................................... v
LISTE DES ILLUSTRATIONS .........................................................................................................vi
SIGLES, ACRONYMES ET ABREVIATIONS .............................................................................. vii
PRESENTATION DE LA CCI-BF ET DU CGA DE OUAGADOUGOU .................................... viii
I. Chambre de Commerce et d’Industrie du Burkina Faso (CCI-BF) ................................. viii
II. Les Centres de Gestion Agréés (CGA) ...............................................................................ix
II. 1 Historique ......................................................................................................................ix
II. 2 Définition ......................................................................................................................ix
II. 3 Les missions ................................................................................................................... x
II. 4 Organisation ................................................................................................................... x
RESUME ET ABSTRACT .................................................................................................................xi
Résumé ............................................................................................................................................xi
Abstract ............................................................................................................................................xi
INTRODUCTION GENERALE .......................................................................................................... 1
I. Contexte et justification ....................................................................................................... 1
II. Problématique ....................................................................................................................... 3
III. Objectifs de l’étude .............................................................................................................. 4
IV. Hypothèses de recherche ...................................................................................................... 4
V. Méthodologie ....................................................................................................................... 5
VI. Plan du travail ....................................................................................................................... 5
CADRE CONCEPTUEL ET REVUE DE LITTÉRATURE ............................................................... 6
I. 1 CADRE CONCEPTUEL ..................................................................................................... 6
I. 1.1 Définition des concepts de base ..................................................................................... 6
I. 1.1.1 Notion d’informel ....................................................................................................... 6
I. 1.1.2 La formalisation .......................................................................................................... 7
I. 1.1.3 Notion d’attractivité .................................................................................................... 9
I. 1.1.4 Régime de Contribution des Micros-Entreprises (CME) et Régime Simplifié
d’Imposition (RSI) .................................................................................................................... 9
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Déterminants de la formalisation des entreprises du secteur informel à travers le dispositif d’accompagnement des CGA
I. 1.2 La formalisation des entreprises au Burkina Faso et ses enjeux .................................. 10
I.1.2.1 Le secteur informel du Burkina selon l’Enquête Nationale sur l’Emploi et le Secteur
Informel (ENESI) en 2015. ..................................................................................................... 10
I.1.2.2 La problématique des adhésions au niveau des CGA : les résultats du programme
Pro-ACTIF .............................................................................................................................. 11
I.1.2.3 Solutions envisagées pour la formalisation des entreprises à travers le CGA .......... 12
I. 2 REVUE DE LITTÉRATURE ............................................................................................ 13
I.2.1 Approche théorique du secteur informel et la formalisation ........................................... 13
I.2.1.1. Le secteur informel dans les pays en développement ............................................... 13
I.2.1.2. Le dualisme et la formalisation des entreprises ........................................................ 14
I.2.1.3. Le néolibéralisme et la formalisation des entreprises ............................................... 15
I.2.1.4. Le structuralisme et la formalisation des entreprises ................................................ 16
I.2.2 Revue empirique .............................................................................................................. 16
I.2.2.1. Les caractéristiques individuelles de l’entrepreneur et la formalisation des
entreprises ................................................................................................................................ 17
I.2.2.2. Les caractéristiques générales des entreprises et leur disposition à se formaliser .... 17
I.2.2.3. L’environnement des affaires et la formalisation des entreprises ............................ 18
I.2.3 Contribution de l’étude .................................................................................................... 20
ECHANTILLONNAGE ET ANALYSE DES RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE ............................. 20
II. 1 ÉCHANTILLONNAGE ..................................................................................................... 20
II.1.1. Analyse de l’existant au niveau des CGA .................................................................... 20
II.1.2. Champ et unités statistiques ......................................................................................... 22
II.1.1.1. Le champ de l’étude .............................................................................................. 22
II.1.1.2. Les unités statistiques ........................................................................................... 22
II.1.3. Méthodologie d’échantillonnage .................................................................................. 22
II.1.2.1. Quelques caractéristiques de l’échantillon ............................................................ 22
II.1.2.2. Le plan de sondage ................................................................................................ 23
II.1.2.3. Calcul de la taille de l’échantillon ........................................................................ 24
II.1.2.4. L’allocation proportionnelle ................................................................................. 25
II.1.4. La collecte des données ................................................................................................ 26
II.1.3.1. Le questionnaire .................................................................................................... 26
II.1.3.2. Procédure de collecte ............................................................................................ 27
II.1.3.3. Les difficultés rencontrées pendant la collecte ..................................................... 28
II. 2 ANALYSE DES RÉSULTATS DE LA COLLECTE ....................................................... 28
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II.2.1. Évaluation des taux de réponse .................................................................................... 28
II.2.2. Traitement des non-réponses partielles ........................................................................ 29
II.2.3. Mesure de la formalisation ........................................................................................... 29
DESCRIPTION DE L’ECHANTILLON ET METHODOLOGIE DE L’ETUDE ........................... 30
III.1 APERÇU GENERAL SUR LES ENTREPRISES ............................................................. 30
III.1.1. Qu’en est-il de la formalisation des entreprises ? ........................................................ 30
III.1.2. Caractéristiques de l’entreprise .................................................................................... 31
III.1.2.1. Forme juridique et nature de formalisation ........................................................... 32
III.1.2.2. Taille de l’entreprise et nature de formalisation ................................................... 32
III.1.2.3. Ancienneté de l’entreprise et nature de formalisation .......................................... 33
III.1.2.4. Possession de plan d’affaire, sous-traitance, vie associative et formalisation ...... 33
III.1.2.5. Secteur d’activité et nature de formalisation......................................................... 34
III.1.3. Caractéristiques sociodémographiques du promoteur .................................................. 35
III.2.2.1. Genre du promoteur et nature de formalisation .................................................... 35
III.2.2.2. Âge du promoteur (ou de l’actionnaire majoritaire) et nature de formalisation ... 36
III.2.2.3. Niveau d’instruction et nature de formalisation .................................................... 36
III.2 ENVIRONNEMENT GÉNÉRAL DES ENTREPRISES ET RELATION AVEC LES
CGA 37
III.2.1 Aperçu sur les adhérents et les non adhérents du CGA de Ouaga ........................... 37
III.2.2.1. Les non adhérents ................................................................................................. 37
III.2.2.2. Les adhérents ........................................................................................................ 38
III.2.2 Visibilité des CGA et nature de formalisation des entreprises ................................. 38
III.2.3 Statut d’adhésion et nature de formalisation des entreprises .................................... 39
III.2.4 Profil des entreprises adhérentes au CGA : analyse des composantes multiples ..... 40
III.2.4.1. Présentation des résultats de l’ACM ........................................................................ 40
III.2.4.2. Interprétation des résultats de l’ACM ...................................................................... 42
III.3 MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE .................................................................................... 43
III.3.1 Justification des propos ................................................................................................ 43
III.3.2 Description ................................................................................................................... 44
MODELISATION ÉCONOMÉTRIQUE ET DISCUSSION DES RESULTATS ............................ 45
IV.1. LES RÉSULTATS EMPIRIQUES DE LA FORMALISATION DES ENTREPRISES .. 45
IV.1.1 Évaluation des relations entre les facteurs et choix du modèle .................................... 45
IV.1.1.1. Résultats du test de Khi-deux................................................................................ 45
IV.1.1.2. Justification du choix du modèle .......................................................................... 46
SAWADOGO Halimata, Élève ISE xxx
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IV.1.2 Résultats des estimations à l’aide d’un modèle logit multinomial non ordonné .......... 47
IV.1.3 Les effets marginaux .................................................................................................... 47
IV.1.4 Validation du modèle ................................................................................................... 50
IV.2. LA FORMALISATION DES ENTREPRISES ADHÉRENTES DU CGA ...................... 51
IV.2.1. Résultats de l’estimation : cas des entreprises adhérentes ........................................... 51
IV.2.2. Les effets marginaux : cas des entreprises adhérentes ................................................. 52
IV.2.3. Tests de validité ............................................................................................................ 53
IV.3. DISCUSSION DES RÉSULTATS ET LIMITES DE L’ETUDE ..................................... 54
IV.3.1. Discussion .................................................................................................................... 54
IV.3.2. Limites de l’étude ......................................................................................................... 56
CONCLUSION GENERALE ............................................................................................................ 57
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................................. xv
ANNEXES ..................................................................................................................................... xviii
TABLE DES MATIÈRES ............................................................................................................ xxvii