du coq a l’Âne du coq a l’Äne , d’apres les musiciens de

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Dossier Pédagogique SAISON 2011-2012 Opéra de Reims 13 rue Chanzy 51100 Reims Location tél : 03 26 50 03 92 [email protected] Jeudi 28 mars 18h30 Vendredi 29 mars 18h30 Durée : 50 minutes Mise en scène : CAROLINE MUTEL Direction musicale : SEBASTIEN D'HERIN Ombres : PHILIPPE BEAU Création vidéo : XAVIER MORTIMER Sept musiciens (Cornet, violon, violoncelle, viole de gambe, théorbe, percussions, clavecin): LES NOUVEAUX CARACTERES DU COQ A L’ÂNE, D’APRES LES MUSICIENS DE BRÊME DES FRERES GRIMM

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Page 1: DU COQ A L’ÂNE DU COQ A L’ÄNE , D’APRES LES MUSICIENS DE

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DU COQ A L’ÄNE D’APRES LES MUSICIENS DE BRÊME DES FRER

SAISON 2011-2012

Opéra de Reims

13 rue Chanzy 51100 Reims

Location tél : 03 26 50 03 92

[email protected]

Jeudi 28 mars 18h30

Vendredi 29 mars 18h30

Durée : 50 minutes

Mise en scène : CAROLINE MUTEL

Direction musicale : SEBASTIEN D'HERIN

Ombres : PHILIPPE BEAU

Création vidéo : XAVIER MORTIMER

Sept musiciens (Cornet, violon, violoncelle,

viole de gambe, théorbe, percussions, clavecin):

LES NOUVEAUX CARACTERES

DU COQ A L’ÂNE, D’APRES LES MUSICIENS DE BRÊME DES FRERES GRIMM

Page 2: DU COQ A L’ÂNE DU COQ A L’ÄNE , D’APRES LES MUSICIENS DE

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LES MUSICIENS DE BRÊME : DU CONTE AU SPECTACLE MUSICAL ............................................. 3

IL ETAIT UNE FOIS LES FRERES GRIMM… ................................................................................. 3

PRESENTATION GENERALE DU CONTE ....................................................................................... 4

L’HISTOIRE EN BREF ................................................................................................................. 4

UN CONTE TRES Populaire .................................................................................................... 4

PISTES D’EXPLOITATIONS PEDAGOGIQUES ................................................................................... 5

LETTRES ....................................................................................................................................... 5

EDUCATION MUSICALE............................................................................................................... 8

A LA DECOUVERTE DU MONDE… UNE PETITE GEOGRAPHIE ............................................ 12

HISTOIRE DES ARTS................................................................................................................. 13

LES OUTILS PEDAGOGIQUES ........................................................................................................... 14

POUR EN SAVOIR PLUS… ............................................................................................................ 14

LES CARNETS DE LECTURE ......................................................................................................... 15

LES MUSICIENS DE BRÊME, D’APRES LES FRERES GRIMM ............................................. 15

Les Musiciens de Brême, une interprétation sociale par Denis Thouard . 17

Les Vieux, CHANSON DE JACQUES BREL ............................................................................ 19

LA VIEILLESSE … SIMONE DE BEAUVOIR ............................................................................. 20

LES MUSICIENS DE BRÊME A L’OPERA DE REIMS ...................................................................... 21

LE JEUNE PUBLIC A L’HONNEUR… ........................................................................................... 21

BIOGRAPHIE DES ARTISTES ....................................................................................................... 22

L’ENSEMBLE DES NOUVEAUX CARACTERES ............................................................................ 25

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LES MUSICIENS DE BRÊME : DU CONTE AU SPECTACLE

MUSICAL

IL ETAIT UNE FOIS LES FRERES GRIMM…

Les frères Grimm, Jacob Grimm (1785-1863) et Wilhelm Grimm (1786-1859) sont deux linguistes,

philologues et collecteurs de contes. C’est pour cette dernière activité qu’ils demeurent aujourd’hui

très connus du grand public. Après avoir collectés et réunis des contes, ils les publièrent en deux

volumes sous le titre de Kinder und Hausmärchen, (Contes pour les enfants et les parents, 1812-

1829). Une nouvelle édition parut en 1857 ; elle contenait des histoires supplémentaires et devint le

fameux livre intitulé Contes de Grimm. Hänsel et Gretel fait partie de cette collection.

Aîné d'une famille de six enfants, orphelin

très jeune, Jacob Grimm connaît une

enfance difficile. Malgré la charge de

famille, il poursuit des études de philologie

à l'université de Marbourg, ainsi qu'à Paris.

Après divers emplois administratifs, il est

engagé comme bibliothécaire à Kassel, puis

comme chargé de cours en droit ancien, en

histoire de la littérature et en philosophie à

l'université de Göttingen. Grimm est l'auteur

d'une Grammaire allemande, considérée

aujourd'hui comme le fondement de la

philologie allemande. Mais c'est grâce aux

Contes populaires, réunis avec son frère,

Wilhelm, que Grimm est aujourd'hui connu.

Les plus célèbres de ces contes, 'Blanche

Neige et les sept nains' et 'Cendrillon' font

désormais partie du patrimoine culturel

mondial.

Source :

http://ecoles.ac-rouen.fr/circdarnetal/

Avec son frère Jacob, Wilhelm Grimm fait ses

études à l'université de Marbourg tout en étant

critique littéraire. Puis il travaille dans la

diplomatie ainsi que dans diverses bibliothèques.

En 1830, il est engagé en tant que bibliothécaire

à l'Université de Göttingen, qu'il quitte pour des

motifs politiques sept ans plus tard. Invité avec

son frère par Frédéric-Guillaume IV de Prusse, il

s'installe définitivement à Berlin à partir de 1841

où il exerce la fonction de professeur. Il est

l'auteur de plusieurs livres sur la littérature et sur

les traditions populaires allemandes. En

particulier, il réunit une collection de contes

populaires à l'aide de son frère dans un recueil

baptisé 'Contes de Grimm'. Ils entament aussi la

rédaction d'un dictionnaire allemand, qui sera

achevé par d'autres érudits après la mort des

frères Grimm.

Source :

http://ecoles.ac-rouen.fr/circdarnetal/

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PRESENTATION GENERALE DU CONTE

L’HISTOIRE EN BREF

Un âne, un chien, un chat et un coq, chassés par leur maître, s’enfuient

et veulent devenir musiciens à Brême. La route est longue et, chemin

faisant, ils aperçoivent une maisonnette qui leur ferait un gîte bien

accueillant. Ils sont surpris de découvrir que des brigands ont pris

possession des lieux. Cette fois, les quatre animaux ne déclarent pas

forfait et, après concertation, ils décident d’utiliser la ruse pour

effrayer les intrus et les déloger. Ils s’entraident pour grimper sur le

dos les uns des autres devant la fenêtre, se mettent tous ensemble, à un

signal donné, à pousser des cris intempestifs, avant de faire voler la

vitre en éclats et de sauter par la fenêtre. Epouvantés, les brigands

s’enfuient à toutes jambes.

Ce dénouement inespéré détournera nos quatre amis de leur chemin

vers Brême …

POURQUOI LES ANIMAUX VEULENT-ILS ALLER A BRÊME ?

UN CONTE TRES Populaire

Les quatre compagnons avaient probablement entendu parler de la formation musicale « StadtundRathsMusici » fondée en 1339 qui jouait à l’occasion de festivités et qui acceptait toujours dans ses rangs les musiciens ambulants de passage.

L’histoire se racontait déjà au Moyen Age et il existait de nombreuses versions de ce conte.

Autrefois, ce n’était pas des brigands que les animaux chassaient, mais des lions, loups, ours et

autres animaux héraldiques de la noblesse. En revanche, c’était toujours des animaux moins nobles,

errants, faibles, affamés ou vieux qui l’emportaient sur les forts, les nantis et les puissants.

Cet ordre inversé a fait le succès du conte auprès des gens du peuple qui

avaient pu connaître le même sort que les quatre animaux de l’histoire.

La renommée et la popularité du conte des Musiciens de Brême sont confirmées par les monuments

qui leur sont consacrés aux quatre coins du monde (Zélinograde en Asie Centrale, Osaka au Japon).

La ville de Brême a elle-même plusieurs monuments érigés en l’honneur des quatre compagnons.

PRIX DE LA SOLIDARITE DE BREME

Ces animaux ont servi de modèle pour le prix de la Solidarité de Brême, décerné tous les deux ans

depuis 1988. Avec le prix de la Solidarité, qui distingue des personnes luttant contre le

colonialisme et le racisme et en faveur de la liberté et de l’autodétermination, les Musiciens de la

ville de Brême sont devenus le symbole prouvant que l’alliance des faibles peut l’emporter sur les

forts.

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PISTES D’EXPLOITATIONS PEDAGOGIQUES

LETTRES

QUESTIONNAIRE RELATIF A LA COMPREHENSION GENERALE DU CONTE :

PRESENTATION D’UN « CONTE EN RANDONNEE ».

Petite définition de rappel : « La randonnée » est un récit court et enlevé présentant une chaîne

de personnages, d’éléments ou d’événements qui se répètent jusqu’au dénouement final.

Voir rubrique : « pour en savoir plus » p. 14.

CARACTERISATION DES ANIMAUX : LEUR CARACTERE ANTHROPOMORPHIQUES ET

LEUR SPECIFICITE ANIMALE.

1. Pourquoi l’âne, le chien et le chat se font-ils chasser ?

Ils sont méchants.

Ils sont trop vieux.

Ils mangent trop.

2. Quel instrument l’âne souhaite-t-il jouer ?

Des timbales.

Du luth.

Du triangle.

3. Pourquoi le coq décide-t-il de partir ?

Pour ne pas être mangé.

Il ne s’entend pas avec les autres animaux de la ferme.

Pour pouvoir manger à sa faim.

4. Pourquoi les brigands fuient-ils la maison ?

Ils ont eu des coups de sabots de l’âne.

Ils ont cru entendre un fantôme.

Ils ont reçu des coups de bec du coq.

5. Comment se termine l’histoire ?

Les quatre animaux rejoignent la ville de Brême pour y jouer de la musique.

Les quatre animaux partent chacun dans une autre ville pour y jouer de la musique.

Les quatre animaux restent définitivement dans la maison des brigands.

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ETUDE DU VOCABULAIRE POUVANT CONSTITUER DES DIFFICULTES DE

COMPREHENSION POUR LES ELEVES : japper – un luth – des timbales – chagriner – le foyer

– une solive – des charbons ardents – un juge – un pendard - s’esquiver…

ETUDE DE TOURNURES DE PHRASES PEU COURANTES : être impropre au travail ; le vent

souffle du mauvais côté ; prendre la clef des champs ; gagner son pain ; se faire recevoir dans

la musique ; faire une figure triste comme une pluie de trois jours ; filer son rouet ; goûter

l’avis de ; promener son regard aux quatre vents ; ne pas être au goût de… ; s’en donner à

cœur joie ; chacun selon sa nature et sa commodité ; mettre en déroute ; ne pas entendre

raillerie ; se mettre en devoir de…

ETUDE DU SCHEMA NARRATIF ET ACTANTIEL DU CONTE.

THEMATIQUES ET DEBATS :

LA VIEILLESSE : demander aux élèves quelles tâches accomplissaient les quatre animaux à

la ferme : l’âne portait des fardeaux, le chat chassait des souris, le chien protégeait ses maîtres,

le coq servait de réveil matin. Ils comprendront ainsi pourquoi leurs maîtres estimaient qu’ils

étaient devenus inutiles, puisqu’ils ne pouvaient plus les accomplir. Puis introduire un débat

sur la vieillesse.

On lira avec profit les différents textes proposés autour de cette thématique dans

la rubrique : « carnets de lecture » pp.15-20.

SITUATION

INITIALE

LA

RENCONTRE

LA FUITE DES

BRIGANDS

L’UNION

CONTRE

LES

BRIGANDS

SITUATION

FINALE

Des maîtres

d’animaux

domestiques

(l’âne, le chien,

le

chat, le coq)

veulent se

débarrasser

d’eux

devenus

incapable

d’assumer leur

tâche à la ferme.

L’âne décide de

quitter la ferme

et

de se rendre à la

ville de Brême

pour devenir

musicien. Il est

bientôt suivi par

le

chien, le chat, et

le coq.

La nuit venue,

ils cherchent

une maison. Ils

en découvrent

une habitée par

des voleurs

qu’ils feront fuir

en faisant de

leurs cris une

terrible fanfare.

Ils s’installent

pour la nuit

après avoir bien

mangé.

Dans la nuit les

voleurs

cherchent à

rentrer dans

leur maison.

Mais le chien le

chat et le coq les

feront de

nouveau fuir.

Les quatre

animaux

s’installent dans

la maison et ne

se rendront

jamais à Brême.

Hélène Canu,

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LA SOLIDARITE, L’ENTRAIDE : face à l’adversité les quatre animaux s’entraident et

forment une entité collective capable de mettre en fuite les voleurs.

Ce conte permet donc de formuler à la fois un avertissement : « qui devient vieux n’est plus

rentable et on risque de se débarrasser de lui » ainsi qu’un conseil : « L’union fait la force ».

Il appartient aux professeurs d’évoquer la fameuse phrase des quatre mousquetaires « Un pour

tous, tous pour un » et d’interroger les élèves sur la solution choisie par les quatre animaux

pour voler la maison des voleurs. On pourra rapprocher ce dénouement inattendu des

« voleurs- volés » avec le conte des Mille et une nuits « Ali Baba et les quarante voleurs ».

LECTURES COMPARATIVES AVEC D’AUTRES CONTES

THEMATIQUES

REFERENCES LITTERAIRES

La maison qui abrite dans la forêt des créatures

malfaisantes

Hansel et Gretel, Le Petit Poucet

La lueur d’une maison dans la nuit dans une

forêt

Hansel et Gretel, Le Petit Poucet

Des brigands Ali Baba, conte des 1001 nuits

Conte en randonnée avec des animaux

La moufle, Le bonnet rouge

Conte de randonnée à structure répétitive

et dont la fin est une rupture. Un paysan russe part chercher du bois. En chemin, glissant sur la neige molle, il perd l'une de ses moufles. Cette moufle va être un refuge idéal pour de nombreux animaux transis de froid : une souris, une grenouille, un lapin, un renard, un loup et un ours. Tous, du plus petit au plus gros sont parvenus à se blottir dans cette moufle, malgré les réticences grandissantes des premiers. Mais, quand une fourmi que personne n'avait vue entre, là, la moufle craque...

CONTE UKRENIEN

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EDUCATION MUSICALE

FAIRE RELEVER ET EXPLIQUER TOUT LE VOCABULAIRE LIE A LA MUSIQUE

DANS LE CONTE

« Eh bien ! dit l’âne, je vais à Brême pour m’y faire musicien de la ville, viens

avec moi et fais-toi aussi recevoir dans la musique. Je jouerai du luth, et toi tu

sonneras les timbales. »

« Viens avec nous à Brême; tu t’entends fort bien à la musique nocturne, tu te

feras comme nous musicien de la ville. » Le chat goûta l’avis et partit avec

eux. »

« Tu as une bonne voix, et, quand nous ferons de la musique ensemble, notre

concert aura une excellente façon. »

« Ils commencèrent ensemble leur musique à un signal donné. L’âne se mit à

braire, le chien à aboyer, le chat à miauler, le coq à chanter. »

DECOUVRIR L’UNIVERS DE LA MUSIQUE BAROQUE

Le baroque couvre une grande période dans l’histoire de la musique et de l'opéra. Il s’étend du début

du XVIIe siècle environ au milieu du XVIIIe siècle, de façon plus ou moins uniforme selon les pays

considérés. De façon nécessairement schématique, l’esthétique et l’inspiration baroques succèdent à

celles de la Renaissance (apogée de la polyphonie et du contrepoint) et précèdent celles du classicisme

(1750-1800).

Le mot baroque vient vraisemblablement du portugais barroco qui désigne des perles de forme

irrégulière. On l’a inventé pour qualifier, au début de façon péjorative, l’architecture baroque venue

d’Italie. Ce n’est que plus tard, en 1951, que le claveciniste français Robert Veyron-Lacroix l'a utilisé

pour la première fois pour qualifier la musique qui lui était contemporaine, lorsqu’il créa « L'Ensemble

Baroque de Paris ». Toute connotation péjorative a disparu depuis lors et le terme tend davantage

maintenant à désigner la période de composition (de 1600 à 1750) que le caractère de l’œuvre.

Tout au long du spectacle, des pièces de musique instrumentale et vocale tirées

principalement du répertoire allemand des XVIIe et XVIIIe siècles (avec des œuvres

comme la Sonate représentative et La Bataille de H.I. Biber ou encore le Capriccio

stravagante de Farina) viennent ponctuer la narration du conte. Quelques surprises

stylistiques, avec des œuvres décalées et des musiques plus anciennes ou

d’aujourd’hui, rythment le voyage et révèlent cette histoire connue de tous de manière

vivante et contemporaine.

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TEMPS ET LIEUX

L’ère de la musique baroque débute symboliquement en Italie avec l'opéra de Claudio Monteverdi

(1567-1643), L'Orfeo (1607), et se termine avec les contemporains de Jean-Sébastien Bach et Georg

Friedrich Haendel. Jean-Philippe Rameau (1683-1764) et Georg Philipp Telemann (1681-1767), de

par leur longévité, composent leurs dernières œuvres dans les années 1760 mais, bien avant cette

décennie, les compositeurs plus jeunes se sont tournés vers un nouveau style.

LES CARACTERES DE LA MUSIQUE BAROQUE

Le style baroque exprime beaucoup de contrastes :

- les oppositions de registres : grave / aigu

- les oppositions notes tenues / notes courtes

- les oppositions de modes : majeur / mineur

- les oppositions de dynamiques : forte / piano

- les oppositions Tutti / soliste ou tutti / ripieno

- l’opposition entre pièces d’invention proches de l’improvisation (prélude, toccata, fantaisie) et pièces

à l’architecture rigoureuse (fugue)

De nombreuses formes musicales sont créées pendant cette période d’un siècle et demi : certaines y

atteignent leur apogée (par exemple : la suite, le concerto grosso…) pour ensuite tomber dans l’oubli,

d’autres connaîtront une fortune qui durera bien au-delà de la fin du baroque : l’opéra, la sonate (qui

engendrera la symphonie), le concerto de soliste. LES INSTRUMENTS BAROQUES

L’ère baroque fut également une période de révolution pour tous les instruments de musique : certains

d’entre eux firent leur apparition, d’autres se modifièrent au point d’en être totalement renouvelés. Sur

le plan de l’écriture musicale, un langage spécifique, dédié à chaque instrument, fait son apparition.

Quelques instruments sont spécifiquement liés à cette époque où ils atteignent leur apogée (de la

facture comme de la littérature) avant de connaître le déclin voire l’oubli complet du milieu du XVIIIe

siècle jusqu’au début du XXe siècle ou plus tard.

LA FLUTE A BEC, LE CORNET A BOUQUIN

LE CLAVECIN

LE LUTH ET LE THEORBE

L’ORGUE est resté au XIXe siècle l’instrument privilégié de la liturgie, mais n’intéresse plus

guère les grands compositeurs jusqu’à César Franck. La facture de l’orgue à transmission

mécanique atteint son apogée, en France et dans les pays germaniques pendant les XVIIe et

XVIIIe siècles.

LES VIOLES DE GAMBE ont connu leurs heures de gloire pendant trois siècles, de 1480 à

1780.

Le spectacle fait entendre un

petit ensemble de musique de

chambre très représentatif de

la musique baroque avec :

cornet, violon, violoncelle,

viole de gambe, théorbe,

percussions, clavecin.

Page 10: DU COQ A L’ÂNE DU COQ A L’ÄNE , D’APRES LES MUSICIENS DE

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ZOOM SUR LE CLAVECIN ET LE THEORBE Lors du spectacle, les musiciens seront placés sur scène ce qui permet aux élèves de bien voir et découvrir les instruments de musique et la façon dont les instrumentistes en jouent :

Les enseignants pourront notamment présenter la famille des cordes frottées mais surtout le clavecin et le théorbe souvent méconnus des élèves, petits et grands !

CROQUIS TIRE DU SYNTAGMA MUSICUM DE PRAETORIUS

FAIRE REMARQUER…

LES FONCTIONS

MUSICALES DU

CLAVECIN ET DU

THEORBE

A l’époque baroque, le clavecin et

le théorbe, quand ils ne jouent pas

en soliste, ont une fonction

d’accompagnement. Ils font ce que

l’on appelle couramment la basse

continue : accompagnement

d’ordre harmonique c'est-à-dire à

base d’accords soit plaqués (comme

au clavecin) soit égrainés (comme

au théorbe).

PHOTO DU SPECTACLE

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Le clavecin est l’instrument de musique baroque par

excellence. Il fait partie de la famille des instruments à

sautereaux avec l'épinette, le virginal... Cet instrument

à cordes pincées et à clavier était l’instrument du

continuo mais également un instrument soliste. Il

comporte un ou deux claviers, exceptionnellement

trois. Les cordes du clavecin sont fines et en métal.

Elles sont mises en vibration par le moyen de petites

pièces, appelées sautereaux. Chaque sautereau est

armé d'un bec ou plectre qui « pince » la corde à la

manière d'un joueur de luth lorsque le claveciniste

enfonce la touche correspondante. Le son émis est

amplifié par la table d’harmonie et le résonateur de

l'instrument.

Contrairement à une croyance commune, le clavecin

n’est pas l’ancêtre du piano. En effet, leurs

mécanismes et principes de construction sont très

différents, le piano étant un instrument à cordes

frappées. Le grand clavecin mesure en moyenne deux

mètres cinquante de long sur un mètre de large. Son

étendue couvre environ cinq octaves (le piano

moderne en comporte plus de sept).

Le clavecin est généralement accordé au diapason dit

baroque avec un « la » à 415 Hz (le diapason ou « la »

moderne est fixé à 440 Hz). L'écart entre ces deux

diapasons correspond approximativement à un demi-

ton.

Le clavecin fut considéré au milieu du XIXème siècle comme un instrument du passé. Sa remise à

l'honneur au tout début du XXème siècle s'inscrit dans le mouvement général de redécouverte de la

musique ancienne. Mais d'un point de vue musical, la musique de piano s'inscrit dans la lignée de celle

du clavecin : Haydn, Mozart et bien d'autres ont composé pour le clavecin avant de passer

progressivement au piano-forte.

Page 12: DU COQ A L’ÂNE DU COQ A L’ÄNE , D’APRES LES MUSICIENS DE

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A LA DECOUVERTE DU MONDE… UNE PETITE GEOGRAPHIE

DECOUVRIR LA VILLE DE BRÊME

C’est une ville portuaire située le long du fleuve Weser, à environ 60 km au Sud de son embouchure en Mer du Nord, et à quelque 100 km au Sud-Est de Hambourg, déjà réputée et riche à l’époque où se racontait notre histoire. C’est le deuxième port allemand en tonnage et une ville industrielle importante dans les secteurs de la construction navale, de l’automobile (Mercedes), de l’aéronautique (EADS Airbus) et de l’agroalimentaire (Kellogg’s, Jacobs). Brême a été l’un des membres actifs de la ligue de la Hanse et en a tiré une grande richesse aux XIVème et XVème siècles. Rappelons que la Hanse ou ligue hanséatique était l’association maritime des villes marchandes de l’Europe du Nord, autour de la mer du Nord et de la mer Baltique. Elle a joué un rôle commercial, puis politique du XIIème au XVIIème siècles, avant de disparaître pendant la guerre de Trente Ans (1618 – 1648).

PLACE DU MARCHE A BREME

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HISTOIRE DES ARTS

THEMATIQUE : « arts, créations, cultures" et plus précisément "l’œuvre

d’art, la création et les traditions (populaires, régionales) qui nourrissent

l’inspiration artistique (contes, légendes, récits et sagas, mythes

dionysiaques, héroïques, épiques, etc.). »

Cette thématique, traitée de manière transversale, permettra d’étudier la

façon dont les artistes se sont appropriés le conte célèbre des frères

Grimm.

L’image archétypale des Musiciens de Brême est celle des animaux

s’escaladant les uns les autres correspondant à un moment-clé du conte :

« Ils se mirent à rêver sur le moyen à prendre

pour chasser les brigands ; enfin ils se

montrèrent. L’âne se dressa d’abord en posant ses

pieds de devant sur la fenêtre, le chien monta sur

le dos de l’âne, le chat grimpa sur le chien, le coq

prit son vol et se posa sur la tête du chat. »

On trouve notamment de nombreuses représentations statuaires en

Allemagne (Brême, Syke, Bremervôrde, Köln-Sülz) comme dans d’autres

des pays : Riga en Lettonie, à Atlanta aux Etats-Unis, à Zelenograd en

banlieue de Moscou en Russie.

STATUAIRE A RIGA

L’artiste contemporain milanais Maurizio Cattelan s’est aussi inspiré, à partir de 1996, de ces

différentes représentations statuaires dans trois sculptures, aux intitulés énigmatiques : The first, they

said, should be sweet like love, the second bitter, like life, and the third soft, like death, Love saves life

et Love lasts forever. Cette relecture en trois actes, amplifiant le principe de la taxidermie jusqu’à ne

laisser que les os, semble offrir une vision macabre et désenchantée du conte.1

1 Pour en savoir plus sur cet artiste milanais ainsi que sur la portée symbolique de ces trois œuvres,

on pourra consulter le site : http://ressources-cla.univ-fcomte.fr/gerflint/France7/anna.pdf.

STATUE DE BRONZE DU

SCULPTEUR GERHARD MARCKS

DE 1951

Page 14: DU COQ A L’ÂNE DU COQ A L’ÄNE , D’APRES LES MUSICIENS DE

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LES OUTILS PEDAGOGIQUES

POUR EN SAVOIR PLUS…

BIBLIOGRAPHIE

GRIMM, Contes, éditions José Corti, 2009.

Les musiciens de Brême mis en musique pour récitant, chœur d’enfants et ensemble

de chambre. Billaudot

Durée du CD : 40 minutes

WEBOGRAPHIE

SITES EN LIEN AVEC LE SPECTACLE

http://www.nouveauxcaracteres.com/

http://www.cmbv.fr

SITES PEDAGOPGIQUES EN LIEN AVECLE CONTE DE GRIMM

http://ecoles.ac-rouen.fr/circ_dieppe.../conte/...conte.../conte-randonne.doc Autour du conte en randonnée : dossier pédagogique.

http://www.globaleducation.ch/globaleducation_fr/resources/AN_Ln/

Musiciens_de_Breme_Mme_Wernli.pdf

Dossier pédagogique pour les éditions Paloma.

http://ecoles.ac-rouen.fr/circdarnetal/new2/file/.../musiciensbremepeda.pdf Dossier pédagogique complet au niveau littéraire correspondant à une

exploitation pédagogique pour le cycle 2. Il est réalisé par Mme

Hélène Canu, Conseillère Pédagogique Circonscription St Valéry-en-

Caux.

http://feeclochette.chez.com/Grimm/musiciens.htm

Le conte Les Musiciens de Brême des frères Grimm.

http://ombres-et-silhouettes.wifeo.com/les-musiciens-de-breme.php

Théâtre d’ombres et de silhouettes d’après le conte des frères Grimm (image ci-contre).

http://www.musictory.fr/musique/Jacques+Brel/Les+Vieux

Brel chante Les Vieux.

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LES CARNETS DE LECTURE

LES MUSICIENS DE BRÊME, D’APRES LES FRERES GRIMM

Un homme avait un âne qui l’avait servi fidèlement pendant de longues années, mais dont les

forces étaient à bout, si bien qu’il devenait chaque jour plus impropre au travail. Le maître songeait à

le dépouiller de sa peau ; mais l’âne, s’apercevant que le vent soufflait du mauvais côté, s’échappa et

prit la route de Brême : « Là, se disait-il, je pourrai devenir musicien de la ville ».

Comme il avait marché quelque temps, il rencontra sur le chemin un chien de chasse qui jappait

comme un animal fatigué d’une longue course. « Qu’as-tu donc à japper de la sorte, camarade ? » lui

dit-il. « Ah ! répondit le chien, parce que je suis vieux, que je m’affaiblis tous les jours et que je ne

peux plus aller à la chasse, mon maître a voulu m’assommer ; alors j’ai pris la clef des champs ; mais

comment ferais-je pour gagner mon pain ? » - « Eh bien ! dit l’âne, je vais à Brême pour m’y faire

musicien de la ville, viens avec moi et fais-toi aussi recevoir dans la musique. Je jouerai du luth, et toi

tu sonneras les timbales. » Le chien accepta et ils suivirent leur route ensemble.

À peu de distance, ils trouvèrent un chat couché sur le chemin et faisant une figure triste comme une

pluie de trois jours. « Qu’est-ce donc qui te chagrine, vieux frise-moustache ? » lui dit l’âne. « On

n’est pas de bonne humeur quand on craint pour sa tête, répondit le chat, parce que j’avance en âge,

que mes dents sont usées et que j’aime mieux rester couché derrière le poêle et filer mon rouet que de

courir après les souris, ma maîtresse a voulu me noyer ; je me suis sauvé à temps : mais maintenant

que faire, et où aller ? » - « Viens avec nous à Brême; tu t’entends fort bien à la musique nocturne, tu

te feras comme nous musicien de la ville. » Le chat goûta l’avis et partit avec eux.

Nos vagabonds passèrent bientôt devant une cour, sur la porte de laquelle était perché un coq qui criait

du haut de sa tête. « Tu nous perces la moelle des os, dit l’âne, qu’as-tu donc à crier de la sorte ? » -

« J’ai annoncé le beau temps, dit le coq, car c’est aujourd’hui le jour où Notre Dame a lavé les

chemises de l’enfant Jésus et où elle doit les sécher ; mais, comme demain dimanche on reçoit ici à

dîner, la maîtresse du logis est sans pitié pour moi ; elle a dit à la cuisinière qu’elle me mangerait

demain en potage, et ce soir il faudra me laisser couper le cou. Aussi crié-je de toute mon haleine,

pendant que je respire encore. » - « Bon ! dit l’âne, crête rouge que tu es, viens plutôt à Brême avec

nous ; tu trouveras partout mieux que la mort tout au moins : tu as une bonne voix, et, quand nous

ferons de la musique ensemble, notre concert aura une excellente façon. » Le coq trouva la proposition

de son goût, et ils détalèrent tous les quatre ensemble.

Ils ne pouvaient atteindre la ville de Brême le même jour ; ils arrivèrent le soir dans une forêt où ils

comptaient passer la nuit. L’âne et le chien s’établirent sous un grand arbre, le chat et le coq y

grimpèrent, et même le coq prit son vol pour aller se percher tout au haut, où il se trouverait plus en

sûreté. Avant de s’endormir, comme il promenait son regard aux quatre vents, il lui sembla qu’il

voyait dans le lointain une petite lumière ; il cria à ses compagnons qu’il devait y avoir une maison à

peu de distance, puisqu’on apercevait une clarté. « S’il en est ainsi, dit l’âne, délogeons et marchons en

hâte de ce côté, car cette auberge n’est nullement de mon goût. » Le chien ajouta : « En effet, quelques

os avec un peu de viande ne me déplairaient pas. »

Ils se dirigèrent donc vers le point d’où partait la lumière ; bientôt ils la virent briller davantage et

s’agrandir, jusqu’à ce qu’enfin ils arrivèrent en face d’une maison de brigands parfaitement éclairée.

L’âne, comme le plus grand, s’approcha de la fenêtre et regarda en dedans du logis. « Que vois-tu là,

grison? » lui demanda le coq. « Ce que je vois ? dit l’âne, une table chargée de mets et de boisson, et

alentour des brigands qui s’en donnent cœur joie. » - « Ce serait bien notre affaire », dit le coq. « Oui,

certes ! reprit l’âne, ah ! Si nous étions là ! »

Ils se mirent à rêver sur le moyen à prendre pour chasser les brigands ; enfin ils se montrèrent. L’âne

se dressa d’abord en posant ses pieds de devant sur la fenêtre, le chien monta sur le dos de l’âne, le

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chat grimpa sur le chien, le coq prit son vol et se posa sur la tête du chat. Cela fait, ils commencèrent

ensemble leur musique à un signal donné. L’âne se mit à braire, le chien à aboyer, le chat à miauler, le

coq à chanter puis ils se précipitèrent par la fenêtre dans la chambre en enfonçant les carreaux qui

volèrent en éclats. Les voleurs, en entendant cet effroyable bruit, se levèrent en sursaut, ne doutant

point qu’un revenant n’entrât dans la salle, et se sauvèrent tout épouvantés dans la forêt. Alors les

quatre compagnons s’assirent à table, s’arrangèrent de ce qui restait, et mangèrent comme s’ils avaient

dû jeûner un mois.

Quand les quatre instrumentistes eurent fini, ils éteignirent les lumières et cherchèrent un gîte pour se

reposer, chacun selon sa nature et sa commodité. L’âne se coucha sur le fumier, le chien derrière la

porte, le chat dans le foyer près de la cendre chaude, le coq sur une solive ; et, comme ils étaient

fatigués de leur longue marche, ils ne tardèrent pas à s’endormir.

Après minuit, quand les voleurs aperçurent de loin qu’il n’y avait plus de clarté dans leur maison et

que tout y paraissait tranquille, le capitaine dit : « Nous n’aurions pas dû pourtant nous laisser ainsi

mettre en déroute » et il ordonna à un de ses gens d’aller reconnaître ce qui se passait dans la maison.

Celui qu’il envoyait trouva tout en repos ; il entra dans la cuisine et voulut allumer de la lumière ; il

prit donc une allumette, et comme les yeux brillants et enflammés du chat lui paraissaient deux

charbons ardents, il en approcha l’allumette pour qu’elle prît feu. Mais le chat n’entendait pas raillerie

; il lui sauta au visage et l’égratigna en jurant. Saisi d’une horrible peur, l’homme courut vers la porte

pour s’enfuir ; mais le chien qui était couché tout auprès, s’élança sur lui et le mordit à la jambe ;

comme il passait dans la cour à côté du fumier, l’un lui détacha une ruade violente avec ses pieds de

derrière, tandis que le coq, réveillé par le bruit et déjà tout alerte, criait du haut de sa solive :

« Kikeriki ! ».

Le voleur courut à toutes jambes vers son capitaine et dit : « Il y a dans notre maison une affreuse

sorcière qui a souillé sur moi et m’a égratigné la figure avec ses longs doigts ; devant la porte est un

homme armé d’un couteau, dont il m’a piqué la jambe ; dans la cour se tient un monstre noir, qui m’a

assommé d’un coup de massue, et au haut du toit est posé le juge qui criait : « Amenez devant moi ce

pendard ! » Aussi me suis-je mis en devoir de m’esquiver. » Depuis lors, les brigands n’osèrent plus

s’aventurer dans la maison, et les quatre musiciens de Brême s’y trouvèrent si bien qu’ils n’en

voulurent plus sortir.

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Les Musiciens de Brême, une interprétation sociale par Denis Thouard,

Directeur de recherche au CNRS (en philosophie)

« Il faut avoir parfois entendu ou lu sous des vêtements extrêmement divers ces contes de

Grimm pour qu’ils commencent à s’imposer dans leur vigueur subversive.

Les musiciens ne sont pas des musiciens, mais des laissés pour compte. Ils sont rejetés par

une société qui les a utilisés tant qu’elle pouvait, et maintenant que les voilà trop vieux et

qu’ils ne peuvent plus fournir la même quantité de profit à leurs maîtres, on s’en sépare, ou

bien on les destine à la casserole.

L’âne ne peut plus porter. Le coq est mis au chômage de sa basse-cour. Le chien ni le chat ne

sont plus d’aucune utilité à faire fuir voleurs ou souris.

Aucune assurance ne vient compenser cette péremption sociale, dont la violence s’exprime au

mieux dans la dernière perspective qui leur est offerte : être mangés.

Contre cet avenir qui n’en est pas un, ils se rebellent, indignés à leur façon. Ils aspirent à une

sécurité qu’ils n’ont jamais connue et rêvent de devenir fonctionnaires de la ville de Brême.

Ils forment une bande autour du minimum qui leur reste : un peu d’art, un peu de musique. La

bande est le moment de la recomposition d’une solidarité qui a fait défaut dans la société telle

qu’elle est. Dans celle-ci, ce qui ne sert plus est jeté. C’est autrement plus vrai de notre société

que de celle des contes. Mais c’est une vérité que ceux-ci portent déjà.

Ceux qui sont repoussés de toute part ne se repoussent pas mutuellement. Ils font bande. Ils

font société. Ils font société autour d’un projet qui a l’art pour moyen et la sûreté pour fin. Ils

refont la société en artistes baladeurs, mais autour d’une revendication sociale. Ils luttent

contre ce qui a fait défaut.

Ces canards boiteux sont usés par une vie de travail, de service, de domesticité, dont ils n’ont

pu attendre aucune gratitude. Ensemble, ils réinventent l’art. Un art effrayant, sans doute,

qu’on n’écoutera pas pour se distraire.

Ils n’ont qu’une visée lointaine et la fantaisie avec eux. Le but les sauve. Où que soit et quoi

que soit « Brême ». C’est devenu leur utopie.

Ils sont dans la forêt. Il fait noir et l’espérance commence à peser peu contre le ventre vide, le

froid, l’incertitude où passer quelques heures dans la nuit. Mais une lueur les attire.

Pas une étoile, la lueur d’un bouge. Le salut passe par l’inversion de la rapine ordinaire. La

bande des musiciens va chasser la bande des brigands. Les animaux malades de la société du

profit vont se venger des voleurs. Ils vont montrer qu’on peut voler les voleurs, effrayer les

effrayants, les puissants. Ils en font la démonstration en exhibant leur véritable solidarité,

l’appui mutuel de la pyramide animale, les uns sur les autres, alors que les voleurs,

littéralement, se débandent. Les voleurs sont le visage découvert de la société bourgeoise

d’oppression qui les a presque tués après les avoir usés jusqu’à la corde. Le retournement est

parfait. Leur opposition les renverse, forte de ce qu’ils n’ont pas. Le chant suffit à les faire

enfuir.

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Pour sûr, ils ne sont pas adeptes du bel canto. Ils chantent faux sans doute et leur guitare n’a

que des cordes cassées. Qu’importe. Leur appropriation de l’art les dote d’un pouvoir

magique qui non seulement effraierait les « honnêtes gens » qui n’avaient plus besoin d’eux,

mais qui est aussi en mesure d’éloigner les voleurs de grand chemin, qui sont la vérité des

précédents. La voix qu’on ne reconnait pas d’ordinaire aux animaux est la force qui a brisé le

carreau. La porte d’un nouveau domicile leur a été ouverte par un art farouche qu’ils se sont

inventé comme un cri de guerre.

Pourquoi les brigands se sont-ils laissé intimider ? Il faisait nuit, la fatigue et le vin ont joué

sur leur imagination, révélant une profonde mauvaise conscience. L’intranquillité du crime les

a poussés hors de la cabane. Ce moment de vérité n’a de sens que comme l’inversion des

outrages subis en commençant, qui ont jeté ces animaux pelés sur la grand’ route. Ils évacuent

une société de peur et de tromperie par l’artifice même de l’art qu’ils improvisent. L’envie

leur tient lieu de talent. Car peu de choses les séparerait des brutes qu’ils parviennent à

chasser, si ceux-ci n’étaient encore qu’un produit des maîtres ingrats. La contre-société des

brigands repose sur un ensemble de croyances et d’illusions, comme le monde des maîtres.

Leur tentative de reconquête de la maison échoue parce que leur imagination est prise par la

peur où toutes les superstitions, voire toutes les religions s’engouffrent. La déformation du

récit du brigand envoyé en éclaireur, et battu par les animaux réveillés de leur sommeil en une

scène rejouant les châtiments infernaux, est la contrepartie du pouvoir improbable de l’art qui

a permis aux quatre musiciens d’entrer dans la maison. Cette scène de jugement dernier est

dans la tête du brigand. Les musiciens n’en n’ont pas idée, loin qu’ils l’aient aucunement

préméditée. La contre-société ne fait que révéler l’étroitesse de la société, qui se prend à son

propre piège. Plutôt que de se déjuger de leur première frayeur, les brigands préfèrent

entériner un conte qui les dépossède. Tant il leur est impossible de se remettre en question.

L’abandon du but de la sécurité municipale est la conséquence de sa réalisation précoce dans

l’asile forestier qui s’est offert à eux. Brême, ou tout autre but lointain, attendra. Les animaux

ont-ils simplement pris la place des anciens maîtres en les chassant sous la figure des voleurs

qu’ils sont en vérité ? Ils restent plutôt fidèles à leur premier refus. Ils ne se glissent pas dans

des rôles déplaisant, dans le confort de l’intérieur bien propre, mais s’installent librement dans

la maison pour y couler des jours tranquilles, faits de musique et de convivialité. Car ils

gardent l’élan artistique pour lequel ils n’ont sans doute pas de génie particulier, mais qu’ils

se plaisent à cultiver comme une façon d’exister sans exploiter. Il se peut que les sonorités

rauques des premiers essais se fassent avec le temps plus mélodieux. Où qu’ils inventent une

véritable musique pour le seul plaisir de la jouer.

Dans la forêt, pour les arbres silencieux, plutôt que pour les bourgeois de Brême. Ils

préservent leur refus d’un monde réellement sauvage en se fixant aux marges de la société, en

des forêts que personne n’ose traverser de nuit, pas même ces pleutres brigands.

Le salut entrevu dans la sécurité du fonctionnariat a fait place à la bonne grâce d’une liberté

dans les marges, où la lyre cabossée qu’ils manipulent et accompagnent de leur voix éraillée

réinvente une autre société. C’est à quoi servent les contes. »

Retrouver cet article sur le site http://multitudes.samizdat.net/Les-Musiciens-de-

Breme-une

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Les Vieux, CHANSON DE JACQUES BREL

Les vieux ne parlent plus ou alors seulement parfois du bout des yeux

Même riches ils sont pauvres, ils n'ont plus d'illusions et n'ont qu'un cœur pour deux

Chez eux ça sent le thym, le propre, la lavande et le verbe d'antan

Que l'on vive à Paris on vit tous en province quand on vit trop longtemps

Est-ce d'avoir trop ri que leur voix se lézarde quand ils parlent d'hier

Et d'avoir trop pleuré que des larmes encore leur perlent aux paupières

Et s'ils tremblent un peu est-ce de voir vieillir la pendule d'argent

Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui dit : je vous attends

Les vieux ne rêvent plus, leurs livres s'ensommeillent, leurs pianos sont fermés

Le petit chat est mort, le muscat du dimanche ne les fait plus chanter

Les vieux ne bougent plus leurs gestes ont trop de rides leur monde est trop petit

Du lit à la fenêtre, puis du lit au fauteuil et puis du lit au lit

Et s'ils sortent encore bras dessus bras dessous tout habillés de raide

C'est pour suivre au soleil l'enterrement d'un plus vieux, l'enterrement d'une plus laide

Et le temps d'un sanglot, oublier toute une heure la pendule d'argent

Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, et puis qui les attend

Les vieux ne meurent pas, ils s'endorment un jour et dorment trop longtemps

Ils se tiennent par la main, ils ont peur de se perdre et se perdent pourtant

Et l'autre reste là, le meilleur ou le pire, le doux ou le sévère

Cela n'importe pas, celui des deux qui reste se retrouve en enfer

Vous le verrez peut-être, vous la verrez parfois en pluie et en chagrin

Traverser le présent en s'excusant déjà de n'être pas plus loin

Et fuir devant vous une dernière fois la pendule d'argent

Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui leur dit : je t'attends

Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non et puis qui nous attend

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LA VIEILLESSE … SIMONE DE BEAUVOIR

Avant qu’elle ne fonde sur nous, la vieillesse est une chose qui ne concerne que les autres.

Ainsi peut-on comprendre que la société réussisse à nous détourner de voir dans les vieilles gens nos

semblables.

Cessons de tricher ; le sens de notre vie est en question dans l’avenir qui nous attend ; nous ne

savons pas qui nous sommes, si nous ignorons qui nous serons : ce vieil homme, cette vieille femme,

reconnaissons-nous en eux. Il le faut si nous voulons assumer dans sa totalité notre condition humaine.

Du coup, nous acceptons plus avec indifférence le malheur du dernier âge, nous nous sentirons

concernés nous le sommes. Il dénonce avec éclat le système d’exploitation dans lequel nous vivons.

Le vieillard incapable de subvenir à ses besoins représente toujours une charge. Mais dans les

collectivités où règne une certaine égalité - à l’intérieur d’une communauté rurale, chez certains

peuples primitifs – l’homme mûr, tout en ne voulant pas le savoir, sait, cependant que demain sa

condition sera celle qu’il assigne aujourd’hui au vieillard. C’est le sens du conte de Grimm, dont on

retrouve des versions dans toutes les campagnes. Un paysan fait manger son vieux père à l’écart de la

famille, dans une petite auge de bois ; il surprend son fils en train d’assembler des planchettes : « c’est

pour toi quand tu seras vieux », dit l’enfant. Du coup, l’aïeul retrouve sa place à la table commune.

Entre leur intérêt à long terme et leur intérêt immédiat, les membres actifs de la communauté inventent

des compromis. L’urgence des besoins oblige certains primitifs à tuer leurs vieux parents, quitte à

subir plus tard le même sort. Dans les cas moins extrêmes, la prévoyance et les sentiments filiaux

tempèrent l’égoïsme. Dans le monde capitaliste, l’intérêt à long terme ne joue plus : les privilégiés qui

décident du sort de la masse ne redoutent pas de le partager. Quant aux sentiments humanitaires, en

dépit de bavardages hypocrites, ils n’interviennent pas. L’économie est basée sur le profit, c’est à lui

que pratiquement toute la population est subordonnée : on ne s’intéresse au matériel humain que dans

la mesure où il rapporte. Ensuite on le jette. « Dans un monde en mutation, où les machines font des

carrières très courtes, il ne faut pas que les hommes servent trop longtemps. Tout ce qui dépasse 55

ans doit être mis au rebut », a dit récemment au cours d’un congrès le docteur Leach, anthropologue de

Cambridge.

Le mot « rebut » dit bien ce qu’il veut dire. On nous raconte que la retraite est le temps de la

liberté des loisirs ; des poètes ont vanté « les délices du port ». Ce sont des mensonges éhontés. La

société impose à l’immense majorité des vieillards un niveau de vie misérable que l’expression «

pauvre vieux » constitue presque un pléonasme ; inversement : la plupart des indigents sont des

vieillards. Les loisirs n’ouvrent pas aux retraités des possibilités neuves ; au moment où il est enfin

affranchi des contraintes, on ôte à l’individu les moyens d’utiliser sa liberté. Il est condamné à végéter

dans la solitude et l’ennui, pur déchet. Que pendant les quinze ou vingt dernières années de sa vie un

homme ne soit plus qu’un laissé-pour-compte, cela manifeste l’échec de notre civilisation : cette

évidence nous prendrait à la gorge si nous considérions les vieillards comme des hommes, ayant une

vie d’homme derrière eux, et non comme des cadavres ambulants. Ceux qui dénoncent le système

mutilant qui est le nôtre devraient mettre en lumière ce scandale. C’est en concentrant ses efforts sur le

sort des plus déshérités qu’on réussit à ébranler une société. Pour démolir le système des castes,

Gandhi s’est attaqué à la condition des parias ; pour détruire la famille féodale, la chine communiste a

émancipé la femme. Exiger que les hommes restent des hommes pendant leur dernier âge impliquerait

un radical bouleversement. Impossible d’obtenir ce résultat par quelques réformes limitées qui

laisseraient le système intact : c’est l’exploitation des travailleurs, c’est l’atomisation de la société,

c’est la misère d’une culture réservée à un mandarinat qui aboutissent à ces vieillesses déshumanisées.

Elles montrent que tout est à reprendre, dès le départ.

SIMONE DE BEAUVOIR,

LA VIEILLESSE, Gallimard, 1970

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LES MUSICIENS DE BRÊME A L’OPERA DE REIMS

LE JEUNE PUBLIC A L’HONNEUR…

L'intention des Nouveaux Caractères et de la metteur en scène Caroline Mutel est de s'adresser à tous

mais plus particulièrement au jeune public avec un spectacle mêlant le merveilleux et la découverte

grâce notamment au croisement des différents langages artistiques. En effet, le spectacle est conçu

comme une véritable œuvre de scène, mais il présente aussi différentes formes artistiques : la voix, les

instruments de musique, le récit et les ombres.

« Prenez quelques musiciens, si vous les laissez aller à leur penchant naturel, ils vont se donner en

spectacle et vous raconter une belle histoire, pour vous faire rêver. Mais si l’idée leur venait de vous

faire peur ? Alors ce ne serait plus un rêve mais un cauchemar ! Un cauchemar peuplé d’ombres et de

bruits que tous les enfants vivent un jour ou l’autre. Et s’ils ne peuvent s’endormir sans un de ces

contes toujours un peu effrayants, ils savent bien que les peurs de la nuit leur feront oublier celles du

jour pour s’éveiller heureux, une étrange musique au cœur. » CAROLINE MUTEL

UN CONCERT-SPECTACLE AUX

MULTILES FORMES D’EXPRESSIONS

ARTISTIQUES

DU COQ A L’ANE EST UN SPECTACLE QUI

MELE L'ART DU CONTE ET DU RECIT A LA

MUSIQUE DE CHAMBRE, A LA VOIX

LYRIQUE ET AUX OMBRES CHINOISES.

C’est en s’amusant du conte des frères Grimm

que les jeunes musiciens de cet ensemble

baroque, virtuoses et passionnés, se proposent

de faire découvrir aux jeunes spectateurs la

musique baroque et ses instruments : clavecin,

viole de gambe, théorbe, violoncelle, cornet,

percussions et chant.

Illustré par des ombres magistralement

animées, mêlant le merveilleux du récit à

l’invention de la mise en scène, ce concert-

spectacle donne à découvrir des œuvres rares

dans lesquelles se glissent parfois des cris

d’animaux ou l’ambiance sonore d’une taverne.

Le spectacle est conçu comme une véritable

œuvre de scène et présente différentes formes

artistiques : musique vocale, instrumentale,

théâtre et les ombres.

UNE MISE EN SCENE LUDIQUE DU

CONTE DES FRERES GRIMM…….

Le récit est celui du conte Les musiciens de

Brême des Frères Grimm. Tout au long du

spectacle, des pièces de musique

instrumentale et vocale tirées

principalement du répertoire allemand des

XVIIe et XVIIIe siècles (avec des œuvres

comme la Sonate représentative et La

Bataille de H.I. Biber ou encore le

Capriccio stravagante de Farina) viennent

ponctuer la narration du conte. Quelques

surprises stylistiques, avec des œuvres

décalées et des musiques plus anciennes ou

d’aujourd’hui, rythment le voyage et

révèlent cette histoire connue de tous de

manière vivante et contemporaine. Le

spectacle est soutenu par les ombres

conçues pour le spectacle par Philippe

Beau, montées et diffusées en vidéo par

Xavier Mortimer.

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BIOGRAPHIE DES ARTISTES

CAROLINE MUTEL

Caroline Mutel est chanteuse lyrique, comédienne et

metteur en scène.

Après la Maîtrise de Radio France, Caroline Mutel

complète ses études musicales par une formation d'art

dramatique sous le parrainage d’Antoine Vitez. Elle

intègre en 1999 la troupe de l'Opéra de Lyon, chante

notamment sous la direction de Louis Langrée

(L'Enfant et les sortilèges) et de Marc Minkowski

(Orphée aux enfers) et participe à plusieurs autres

productions comme Le Médecin malgré lui (C.

Gounod) ou L’Ivrogne corrigé (C.W. Gluck). Depuis

2005, elle collabore régulièrement avec plusieurs

formations spécialisées dans la musique ancienne. Elle

aborde des rôles comme : Nérine dans Médée de

Charpentier avec le Concert Spirituel (Arsenal de

Metz, Opéra royal de Versailles, Auditorium de Lyon,

enregistré chez Armide), Belinda dans Didon et Enée

de Purcell, Lavinie dans Enée et Lavinie de P.

Colasse, Thétis dans Les Fêtes de Thétis de C. de

Blamont (enregistré chez MBF) ou encore de la

première soprano dans Fairy Queen de Purcell avec

Les Nouveaux Caractères (Opéra de Rennes, Château

de Versailles, Théâtre des Arts de Vannes). Appréciée

pour l’étendue de son répertoire, elle chante également

des rôles du répertoire lyrique comme Lisa dans Le Pays du Sourire de F. Lehar (Opéra d’Avignon et

de Toulon), llia dans Idomeneode Mozart (Opéra de Rennes), ou de la Femme dans La Voix Humaine

de Poulenc (Opéra de Tbilissi-Géorgie). Elle est sollicitée par La Cité de la Musique pour chanter le

rôle de Donna Anna dans Don Giovanni de Mozart sous la direction d’E. Krivine et par les Chorégies

d’Orange pour le rôle de Kate Pinkerton dans Mme Butterfly de Puccini sous la direction de Y. Sado.

En récital avec orchestre, elle aborde des œuvres comme Des KnabeWunderhorn de Malher avec

l’orchestre de l’Opéra de Tours ou encore Les Noces de Stravinski avec l’Orchestre National de Lyon.

Avec piano, elle se consacre principalement aux mélodies françaises et italiennes lors de concerts en

France et à l’étranger (Slovénie, Bulgarie, Italie).

Cette saison Caroline Mutel sera à l’Opéra de Tours pour Carmen de Bizet, à l’Opéra de Metz et de

Saint-Etienne pour L’Amour masqué d’A. Messager, à l’Opéra de Nice pour Aïda de Verdi. Elle

reviendra chanter à l’Opéra d’Avignon avec, entre autres, La Clémence de Titus (Servilia) de Mozart,

Véronique (rôle-titre) d’A. Messager et La Cenerentola (Clorinda) de Rossini.

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SEBASTIEN D’HERIN

Sébastien d’Hérin est chef d’orchestre et

claveciniste.

Gustav Leonhardt, Pierre Hantaï, Bob van

Asperen, Kenneth Gilbertet Christophe

Rousset, ont été ses maîtres. Ses études ont

été couronnées de quatre premiers prix du

Conservatoire de Paris (clavecin, basse

continue, et pianoforte) et du Conservatoire

d'Amsterdam.

Il s’est affirmé depuis comme un musicien,

claveciniste, pianofortiste de talent, apprécié

pour son esprit curieux, sa force de

conviction et sa liberté de son. Il s’exprime :

comme continuiste, demandé par les plus

grands chefs baroques (Jean-Claude

Malgoire, Marc Minkowski, Hervé Niquet, Jean Tubery…), comme collaborateur et assistant

(Laurence Equilbey, Hervé Niquet, Emmanuel Krivine), ou comme soliste et chambriste (La

Bergamasca, et les Musiciens de Monsieur Croche). Il a aimé jouer avec Skip Sempé, qu’il admire

pour ce qu’il offre : les plus riches, les plus délirantes et les plus poétiques enluminures baroques que

l’on puisse imaginer. Aujourd’hui, il est aussi invité comme chef d’orchestre (Opéra de Rennes,

Orchestre Léonard de Vinci-Rouen, Orchestre National de Bordeaux Aquitaine, Orchestre National de

Montpellier Languedoc Roussillon) et s’affirme dans la direction musicale.

Convaincu que « l’harmonie la plus douce est le son de la voix de celle que l'on aime » (La Bruyère,

Les Caractères-1696), il fonde en 2003 avec Caroline Mutel, les Nouveaux Caractères. Avec cet

ensemble, il a déjà produit et dirigé, entre autres : Fairy Queende Henry Purcell (Opéra de Rennes),

Egine, Ballet héroïque de Colin de Blamont (Galerie des Batailles, Château de Versailles, CMBV), Le

Mythe d’Enée opéra de Henry Purcell et de Pascal Colasse, (Opéra de Rennes, mise en scène de

Benjamin Lazar). Il a également dirigé Philémon et Baucis, opéra de Joseph Haydn (Opéra de

Bordeaux – ONBA et Orchestre Leonard de Vinci à Rouen ; mise en scène Emilie Valantin).Sébastien

d’Hérin a enregistré avec les Nouveaux Caractères Les Fêtes de Thétis de Colin de Blamont (MBF) et

un disque consacré à Rameau, avec Les Musiciens de Mr Croche et la mezzo-soprano Karine

Deshayes (Alpha). Il prépare plusieurs productions, dont Les Surprises de l’Amour de Rameau ainsi

qu’un double Pygmalion de Rameau et Cherubini.

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PHILIPPE BEAU

Philippe Beau, artiste spécialiste des ombres

chinoises conçoit en tant que scénographe des

jeux d'ombres et de lumière pour des expositions

ou des spectacles.

Il est le créateur d’un procédé unique et

spectaculaire : les ombres en relief. Auteur,

créateur et consultant, il est devenu un spécialiste

reconnu mondialement dans le domaine de

l'ombre. Des metteurs en scène de cinéma et de

théâtre, publicitaires, chorégraphes,

photographes, plasticiens et scénographes font

régulièrement appel à lui pour élaborer un travail

spécifique autour des ombres, la magie ou les

mains.

En 2001, il présente au Centre Pompidou, en

collaboration avec Maurice Saltano, un hommage

à Jean Boullet sous la forme d'un spectacle de

magie et d'ombres chinoises.

En 2005, il collabore avec le Cirque du soleil pour concevoir une séquence magique d'ombres

chinoises au cœur de leur spectacle KÀ mis en scène par Robert Lepage et présenté en permanence au

MGM Grand à Las Vegas.

En 2006, il est conseiller artistique pour Sombrero de Philippe Decouflé et crée l'événement en

présentant au Grand Palais un spectacle unique d'ombres monumentales.

Il conçoit, pour le festival de Printemps de Debrecen, un spectacle d'ombres qui rend hommage au

cabaret Le Chat Noir de Montmartre et à Erik Satie.

En 2007, il réalise, pour le musée de la Mode de Paris, la scénographie Ombres et Lumières autour des

robes haute couture créées par Jean-Paul Gaultier. Après avoir travaillé sur les campagnes publicitaires

de Hermès International, Préfon, Amora, Maille, Cortal Consors en tant qu’ombromane /concepteur

d'ombres, il crée, en 2008, les ombres pour les dernières publicités de HP. Il participe à la

traditionnelle Fête des lumières de Lyon en présentant une performance d'ombres.

De 2006 à 2009, il conçoit et présente un spectacle d'ombres expérimentales qui sera présenté à la

Cité des sciences et de l'industrie.

En 2009, la photographe Valérie Belin réalise avec lui un portrait exposé à la galerie d'art

contemporain Jérôme de Noirmont. Il donne actuellement son spectacle au Crazy Horse Saloon à

Paris.

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L’ENSEMBLE DES NOUVEAUX CARACTERES

Envisagé par Sébastien d’Hérin comme une synthèse musicale entre un idéal, forcément utopique, et

des expériences professionnelles variées, l’ensemble revendique la pratique historique, mais rejette

l’étiquette baroque trop souvent galvaudée. Convaincu qu’il faut se nourrir du passé pour envisager

chaque œuvre de manière contemporaine, l’ensemble des Nouveaux Caractères, cristallisé autour de la

voix, souhaite valoriser un répertoire : « L’opéra et les formes musicales d’inspiration théâtrale ».

Les Nouveaux Caractères ont été accueillis par de nombreuses scènes et festivals lors de concerts de

musique de chambre (Centre Culturel d’Ambronay, Centre lyrique de Clermont-Ferrand, Festival de

Besançon…), de récitals (avec C. Mutel au Château de Champs-sur-Marne ou encore K. Deshayes à

l’Abbaye-aux-Dames à Saintes…), de partenariats (Auditorium du Louvre avec le Jeune Chœur de

Paris)et déjà de plusieurs représentations d’opéras en concerts (Centre de Musique Baroque de

Versailles) et en scène (Opéra de Rennes et Grand Théâtre de Vannes).

Appréciés pour leur force d’interprétation et leur engagement artistique, Les Nouveaux Caractères se

sont associés en 2009 à Accentus et Laurence Equilbey pour le Membra Jesu Nostri de Buxtehude.

En 2010, ils ont interprété Les Surprises de l’Amour de Rameau, données au Festival d’Utrecht, au

Festival de Bruges en août, au Centre de Musique Baroque de Versailles en octobre.

« Rien n’est plus dangereux dans la société qu’un homme sans caractère, c’est-à-dire

dont l’âme n’a aucune disposition plus habituelle qu’une autre. On se fie à l’homme

vertueux, on se défie du fripon. L’homme sans caractère est alternativement l’un et

l’autre, sans qu’on puisse le deviner, et ne peut être regardé ni comme ami, ni comme

ennemi ; c’est une espèce d’anti amphibie, s’il est permis de s’exprimer de la sorte, qui

n’est bon à vivre dans aucun élément. »

Encyclopédie de Diderot et d’Alembert