eau, assainissement et hygiène

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Water, Sanitation and Hygiene Eau, Assainissement et Hygiène Assainissement Environnemental Centré sur les Ménages Mise en pratique des principes de Bellagio dans l'assainissement environnemental urbain Directive provisoire à l'intention des Décideurs et des Planificateurs

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Page 1: Eau, Assainissement et Hygiène

Water, Sanitation and HygieneEau, Assainissement et Hygiène

AssainissementEnvironnemental Centré sur les Ménages

Mise en pratique des principes de Bellagio dans l'assainissementenvironnemental urbain

Directive provisoire à l'intention des Décideurs et des Planificateurs

Page 2: Eau, Assainissement et Hygiène

ISBN 978-3-90648-438-9

© Eawag, juin 2005

Reproduction autorisée

Reproduction possible avec mention de la source suivante: « Eawag: L'Institut de Recherche de l'Eau du Domaine des EPF, juin 2005 »

Page 3: Eau, Assainissement et Hygiène

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Table des Matières

Abréviations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

Résumé Exécutif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

Introduction à l'approche HCES et à l'UESS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

Introduction à la directive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

Un environnement favorable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

Le processus en 10 étapes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .25

Etape 1 : Requête pour assistance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .25

Etape 2 : Lancement du processus de planification et de concertation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .25

Etape 3 : Etat des lieux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .28

Etape 4 : Evaluation des priorités des utilisateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .31

Etape 5 : Identification des options . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .32

Etape 6 : Evaluation des combinaisons de service réalisables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .35

Etape 7 : Programmes consolidés de l’UESS pour la zone d’étude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .36

Etape 8 : Finalisation des programmes consolidés de l'UESS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .38

Etape 9 : Suivi, évaluation et feed-back (SEF) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .40

Etape 10 : Mise en pratique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .43

Annexe I : Les principes de Bellagio . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .44

Annexe II : Thèmes de recherche sur l'approche HCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .44

Annexe III : Processus en 10 etapes – matériaux complémentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .45

Références . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .51

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4 Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

Abréviations

CBO Organisations à base communautaire Eawag Institut de Recherche de l'Eau du Domaine des Ecoles Polytechniques Fédérales Suisses ESWG Environmental Sanitation Working Group /

Groupe de Travail sur l’Assainissement EnvironnementalGTZ Coopération allemande HCES Household-Centred Environmental Sanitation

(Assainissement environnemental centré sur les ménages)OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement O&M Opérations et Maintenance PSC Communications de Soutien au Projet Sandec Eau et Assainissement dans les Pays en DéveloppementSEF Suivi, Evaluation et Feed-backSMDD Sommet Mondial du Développement Durable SRP Stratégie pour la réduction de la pauvreté UES Assainissement environnemental urbain UESS Services urbains d'assainissement environnemental WHO/OMS World Health Organisation/Organisation Mondiale de la SantéWSSCC Le Conseil de Concertation pour l'Approvisionnement en Eau et l'Assainissement

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Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES) 5

Pourquoi cette directive ?

Une grande majorité de la population mondiale n’a toujours pas accès à des systèmes adéquatsd’approvisionnement en eau potable, d’assainissement, de drainage des eaux pluviales et d’évacua-tion des déchets solides. Cette situation prouve l’incapacité des approches conventionnelles d’assai-nissement environnemental à résoudre les problèmes existants dans la plupart des pays en déve-loppement. Un départ de la pensée conventionnelle s’impose lentement même dans les paysindustrialisés. En février 2000, un groupe d’experts de différentes organisations internationales enassainissement environnemental s’est réuni à Bellagio, Italie, et a élaboré des principes directeurscomme base à la planification et à la mise en pratique futures des services d’assainissement envi-ronnemental. Ces « Principes de Bellagio » ont par la suite été approuvés par les membres duConseil de Concertation pour l’Approvisionnement en Eau et l’Assainissement lors de son 5ième

Forum Global à Iguaçu, Brésil, en novembre 2000.

Dans le souci de développer une approche basée sur ces Principes de Bellagio, et susceptible d’aider à atteindre l’objectif global qui est d’assurer à tous un accès régulier à de « l’eau potable età des services d’assainissement dans le cadre où coexistent harmonieusement les besoins despopulations et ceux de l’environnement pour créer une vie saine sur terre », le groupe de travailsur l’assainissement environnemental du WSSCC a conçu l’approche d’assainissement environne-mental centrée sur les ménages (HCRS). Cette approche HCES se distingue radicalement des pré-cédentes approches de planification centralisées parce qu’elle met le ménage et son voisinage aucentre de son processus de planification. L’approche répond directement aux besoins et demandesde l’utilisateur et tente d’éviter les problèmes résultant soit de l’approche « descendante » soit del’approche « ascendante ». Elle contribuera à surmonter les insuffisances des pratiques non dura-bles de planification et de gestion des ressources propres aux approches conventionnelles.

Cette directive à l’intention des décideurs a été développée pour servir d’orientation à la mise enpratique des Principes de Bellagio tout en appliquant l’approche HCES. Une assistance est appor-tée à tous ceux qui sont désireux d’inclure et de tester cette nouvelle approche dans leurs pro-grammes d’assainissement environnemental urbain. Vu le manque d’expérience pratique de l’approche HCES, la présente directive n’est ni complète ni définitive, mais elle gagnera à s’enrichirde l’expérience extensive sur le terrain.

Ce document a été préparé en étroite collaboration entre Sandec, Kalbermatten Associés et leSecrétariat du WSSCC. Je tiens à remercier les collègues de l’IRC, GTZ, WEDC et WSP pourleurs contributions ainsi que le Pôle de recherche national suisse nord-sud (NCCR Nord-Sud)pour son soutien.

Roland Schertenleib (EAWAG/SANDEC)

Coordinateur Partenariat en assainissement environnemental du WSSCC

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Résumé exécutifOrigine de l'approche d'assainissement environnemen-tal centré sur les ménages (HCES): Malgré tous lesefforts déployés au cours de la décennie internationalede l'eau potable et de l'assainissement (DIEPA), les couches les plus défavorisées de la société urbaine neconnaissent toujours pas une amélioration notable enmatière d'accès à des services adéquats d'approvisionne-ment en eau potable et d'assainissement. Les servicesd'assainissement urbain ont été souvent négligés au pro-fit de l'approvisionnement en eau potable. En revanche,cette décennie a été riche en enseignements et la princi-pale leçon qu'on peut en tirer est la nécessité de répon-dre à la demande du consommateur en vue d'opérer unchangement durable et effectif.

Dans le souci de donner une place de choix au secteurde l'assainissement et de favoriser par ailleurs l'orienta-tion de tous ces programmes de planification et de miseen œuvre de l'assainissement vers une « approche quirépond mieux à la demande », le Conseil de Concerta-tion pour l'Approvisionnement en Eau et l'Assainisse-ment (WSSCC) a créé un Groupe de travail sur l'assai-nissement environnemental (ESWG). Lors d'un ateliertenu en 1999, l'ESWG a élaboré une approche qui faitdes services d'assainissement environnemental son leit-motiv. Il s'agit de l'approche d'assainissement environne-mental centrée sur les ménages (HCES). Cette approcheHCES se distingue radicalement des précédentes ap-proches de planification centralisées parce qu'elle met le ménage et son voisinage ou la communauté au centredu processus de planification. Elle a été plus tard adop-tée et synthétisée dans les Principes de Bellagio (voirannexe 1) par un Groupe de travail représentatif d'ex-perts.

Principe fondamental de la directive: Le but de l'ap-proche HCES est de créer et de maintenir les conditionsfavorables à :

Une vie saine et productive des populations ;

La protection et la mise en valeur de l'environnement.

La mise en pratique de cette approche répond à l'objec-tif de fournir des services d'assainissement durables àtous dans un cadre où coexistent harmonieusement lesbesoins des populations et ceux de l'environnementpour créer une vie saine sur terre.

Justification de la directive: Cette directive provisoire aété élaborée pour servir de base à « l'opérationnalisation »de ces Principes de Bellagio en rapport avec la fournitureen services d'assainissement environnemental urbain(UESS)1 . La directive n'offre pas un manuel général surla manière de préparer ou d'appliquer les programmesde l'UESS ; on suppose que le public cible de la directivea une connaissance de base des matières relatives auxservices urbains. Cependant, l'adoption de l'approcheHCES par les programmes de l'UESS requiert unchangement dans les approches qui ont été utiliséesauparavant.

On s'attend, tout au moins initialement, que l'approcheHCES soit appliquée dans seulement certaines parties de laville pour acquérir de l'expérience avant sa vulgarisation.

Public cible :

Public principal

Les élus, les services techniques municipaux et les spé-cialistes qui sont intéressés par l'application de cesidées dans leurs domaines de responsabilité et qui ontbesoin d'être guidés.

1 Les services urbains d'assainissement environnemental (UESS) ont pour attribution l'approvisionnement en eau, l'assainissement, la gestion deseaux pluviales et des déchets solides. Pour une explication plus détaillée, se référer à l'introduction sous la supervision de l'UESS.

Assainissement Environnemental Centré sur les Ménages(HCES)

Mise en pratique des Principes de Bellagio dans l'assainisse-ment environnemental urbain

Directive Provisoire à l'intention des Décideurs et des Planificateurs

Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

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Public secondaire

Les décideurs et les autres parties prenantes auxniveaux régional ou national dont le soutien est essen-tiel pour la création d'un environnement favorable àl'application de l'approche HCES.

Les ONGs, les organisations communautaires et autresgroupes d'intérêts spécifiques intéressés par une parti-cipation à l'expérimentation de l'approche HCES etqui veulent comprendre les concepts et le processus.

Il convient de noter que :

Diverses formes de matériaux destinés à l'instructionet à la promotion spécifiques au site doivent être éla-borées 2 pour répondre aux besoins des autres partiesprenantes tels que les ménages, les organisations devoisinage ou communautaires, les leaders, les petitsentrepreneurs et autres qui y prennent part.

L'expérience acquise des tests initiaux de l'approcheHCES apportera probablement des modifications àcette directive. Même si les ménages ou le voisinage

V

IV

III

II

I

Modèle d'assainissement environnemental centré sur les ménages (modèle HCES)

Passé Futur

Prise de décision

Légende:I MénageII Communauté/VoisinageIII Gouvernement localIV Gouvernement régionalV Gouvernement national

Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

2 Les informations, manuels et directives publiés à l'intention de public spécifique de même que les thèmes doivent être utilisés autant que possible.

I

II

III

IV

V

Gouvernement national

Gouvernement régional

Gouvernement local

Communauté/Voisinage

Ménage

sont au centre du processus de planification, celan'implique pas toujours que la solution la plus appro-priée sera toujours trouvée à cette échelle.

Caractéristiques spécifiques de l'approche HCES:L'approche HCES tente d'éviter les problèmes généréspar les approches de types «descendant » ou « ascen-dant » en se servant des éléments des deux approchesdans un cadre intégré et caractérisé également par saspécificité à s'intéresser à :

Plusieurs secteurs : en prenant en compte l'approvi-sionnement en eau, les services d'assainissement, de lagestion des égouts pluviaux et des déchets solides.

Plusieurs parties prenantes : en s'appuyant sur la parti-cipation de toutes les parties prenantes à la planifica-tion et la mise en pratique de l'UESS en commençantau niveau du ménage/voisinage ou de la communauté.

De plus, cette approche est centrée sur :

La demande «effective» des ménages conduisant àdes services durables et équilibrés, au concept de

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8

Introduction à l'approcheHCES et à l'UESS

Contexte

La Vision 21 du Conseil de Concertation pour l'Appro-visionnement en Eau et l'Assainissement (WSSCC) envi-sage un monde propre et sain dans lequel tout un cha-cun aura accès à des systèmes adéquats d'approvisionne-ment en eau potable et à des installations d'assainisse-ment appropriées et vivra de ce fait dans un environne-ment salubre. Elle fixe des cibles indicatives et des datesbutoirs pour faciliter l'accès à des systèmes d'assainisse-ment hygiéniques et à l'eau potable. La communautéinternationale s'est engagée à améliorer les conditionsenvironnementales des citadins pauvres en adoptant eten appuyant ces cibles liées à l'amélioration de l'assainis-sement environnemental :

L'objectif du millénaire pour le développement(OMD) est d'assurer un environnement durable etd'améliorer de manière significative les conditions devie de 100 millions d'habitants des bidonvilles d'ici àl'an 2020.

En 2003, lors du Sommet mondial sur le développe-ment durable (S.M.D.D.), le défi lancé pour assurer unaccès universel à l'assainissement est de réduire demoitié d'ici à 2015 la proportion de personnes pri-vées de tout accès à un système d'assainissement debase.

Avec un taux d'urbanisation rapide des pays à faibles età revenus moyens, les populations qui y vivent double-ront en moins de 30 ans (Source: UN Millennium Project,2003). L'insuffisance des services existants d'assainisse-ment et d'approvisionnement en eau et une telle pous-sée démographique résultent en une dégradation envi-ronnementale et une menace réelle pour la santépublique. Des services adéquats d'alimentation en eau etd'assainissement environnemental sont une nécessitépour soutenir la stabilité urbaine, favoriser l'équilibresocial, la croissance économique, le développement etl'amélioration des services publics dans le centresurbains. Cependant, au cours des dernières décennies,les efforts consentis en vue d'améliorer les conditions devie et les services en faveur des personnes privées detout accès à un aménagement de base tendaient à fairede l'approvisionnement en eau potable la priorité dumoment. Les autres composantes, également vitales des

« zones » et résolvant les problèmes le plus près pos-sible de leur « zone » d'origine,

L'utilisation d'un « modèle circulaire » qui s'appuie surla conservation et la réutilisation des ressources afinde réduire l'évacuation des déchets en lieu et placedu « modèle linéaire » traditionnel de l'approvisionne-ment illimité et de l'évacuation y afférente.

Structure de la Directive

La directive provisoire est structurée en quatre sections :

(a) Introduction à l'approche HCES et à l'UESS : Aprèsle résumé exécutif, la première section traite d'une intro-duction générale des composantes de l'UESS, de l'ap-proche HCES et de son application à l'UESS.

(b) Introduction à la directive : La deuxième sectionintroduit la Directive – comment et quand utiliser laDirective, son public cible – et l'élaboration de la futuredirective pour l'application spécifique à un lieu donné.

(c) Environnement favorable : L'approche HCES est uneapproche nouvelle qui requiert un autre cadre institu-tionnel ; un « environnement favorable » pour rayonner.La troisième section s'intéresse aux conditions de miseen place de cet environnement et la manière dont cel-les-ci doivent être remplies. Elle doit servir de guide auxautorités municipales et aux autres décideurs sur lamanière de créer cet environnement favorable.

(d) Le processus en 10 étapes : La quatrième sectiondécrit les 10 étapes du processus de mise en pratique del'approche HCES. Ce processus est conçu pour aider lesautorités municipales et les services techniques.

Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

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services d'assainissement environnemental ont été inva-riablement reléguées au second plan. Les donnéesconcernant les citadins pauvres sont déplorables :

25% à 50% de la population urbaine mondiale soit 0,5 à 1 milliard de personnes n'ont pas accès à dessystèmes d'assainissement appropriés. (Source : OMS &UNICEF, 2004 ; UN-HABITAT, 2003).

Les villes collectent en moyenne 60 à 70% desdéchets solides municipaux tandis que les quartiersurbains défavorisés de ces mêmes villes continuerontà lutter pour atteindre un taux de collecte de 30%.

Les populations démunies vivent dans les zones lesplus vulnérables et sujettes aux inondations ou auxglissements de terrain. Bien que les chiffres réelsconcernant les personnes ayant été victimes d'inonda-tion dans leurs maisons à cause de tels événementssoient inconnus, on a enregistré à peu près 100'000personnes classées comme « personnes à revenumodeste » qui ont perdu la vie suite aux inondationsau cours de la période 1973-2003. Beaucoup d'autresont péri dans des conditions semblables (Source:CRED, 2003).

Les causes qui expliquent la négligence dont ces compo-santes de l'assainissement environnemental font l'objetsont multiples. Ce sont entre autres :

Le manque de volonté politique Le peu de prestige et de reconnaissanceLa promotion inefficace et une prise de conscience publique peu profonde. Une politique défaillante à tous les niveauxDes cadres institutionnels inappropriésDes ressources insuffisantes et faiblement utiliséesLa négligence des préférences des utilisateursDes approches inappropriées

Les leçons tirées des efforts antérieurs en vue d'amélio-rer les services d'assainissement environnemental sont :

Des services durables peuvent être accomplis à condi-tion d'opérer des changements dans l'approche.

Le progrès et le succès continus dépendent de laconnaissance et de la réaction face à la demande desusagers. Ce volet englobe la planification, la concep-tion et la mise en pratique en concertation avec lesparties prenantes à tous les niveaux et avec leur parti-cipation. Le résultat est de loin une chance inespéréed'avoir des services efficaces et durables.

L'intégration est essentielle entre l'approvisionnementen eau et les dispositions prises pour l'évacuation deseaux usées, et entre la gestion des excrétas et deseaux usées, la gestion des déchets solides et des eauxpluviales.

L'amélioration de la qualité de l'adduction en eaupeut influencer de manière significative la santé despopulations grâce à l'intégration des acquis dans l'assainissement et l'hygiène – doublant presque d'efficacité en réduisant l'incidence des maladies diarrhéiques (Source: Curtis, 2003).

La pression de l'humanité sur des ressources en eaufragiles et les besoins pour la protection de l'envi-ronnement et l'économie d'eau douce nécessite queles eaux usées et les déchets soient recyclés et utiliséscomme ressources.

Les résidus organiques ont le potentiel d'être réutiliséset peuvent améliorer la productivité économique.

La recherche sur les nouveaux modèles d'assainisse-ment est prise en compte aussi bien dans le contextedu monde développé que dans celui du monde endéveloppement.

Le changement d'une approche descen-

dante à une approche ascendante

Pendant longtemps, la planification des services d'appro-visionnement en eau et d'assainissement consistait en cequ'il est convenu d'appeler l'approche « descendante».Les besoins étaient déterminés aux niveaux central,régional ou municipal par des responsables bien inten-tionnés sur la base de leurs propres perceptions. Ceuxqui devaient bénéficier des services n'étaient rien d'autreque les « bénéficiaires » sans plus en termes de niveau deservice ou de détermination des priorités.

Ces bénéficiaires devenaient malgré eux des partenairesdans cette approche et refusaient par conséquent depayer les services ou négligeaient de maintenir les instal-lations. Ces réalités étaient le fruit amer de la Décennieinternationale de l'eau potable et l'assainissement(DIEPA), et la principale leçon qui en résulte est lebesoin de répondre aux demandes de l'usager pour pro-mouvoir un progrès durable. Avec l'évolution des menta-lités, les bénéficiaires sont vus comme consommateursde services et participent donc activement au processusde prise de décision.

Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

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Ce changement de mentalité pour satisfaire aux exi-gences de l'usager est connu populairement commeétant l'approche ascendante.

L'approche HCES – son origine,

approche et objectifs

Origine de l'approche HCES

Au cours de la décennie, les progrès enregistrés dans lesecteur de l'eau et de l'assainissement étaient trop peuimportants pour satisfaire les besoins croissants des couches les plus défavorisées de la société urbaine. Lesservices d'assainissement au profit de ces citadins pauvres étaient particulièrement négligés.

Dans le souci de reconsidérer le secteur de l'assainisse-ment et d'améliorer par la même occasion la conduitede ces programmes de planification et de mise en pra-tique de l'assainissement, le Conseil de Concertationpour l'Approvisionnement en Eau et l'Assainissement(WSSCC) a créé un Groupe de travail sur l'assainisse-ment environnemental (ESWG).

Le Groupe de travail a noté les résolutions suivantes :

Les problèmes d'assainissement environnemental peuvent être efficacement résolus grâce aux techno-logies existantes, à l'application correcte des systèmeset des approches ;

une planification holistique et intégrée des besoins enservices d'assainissement doit être suffisammentreconnue ;

pour promouvoir l'appropriation des services par l'usager, les décisions doivent être prises à un niveauaussi près que possible de la source du problème enconcertation avec les personnes les plus directementtouchées (Source: Kalbermatten et al, 1999).

L'approche HCES

Lors d'un atelier tenu en Suisse en 1999, l'ESWG a éla-boré une approche appelée l'approche d'assainissementenvironnemental centrée sur les ménages (HCES) envue d'aborder les questions relatives aux services d'assai-nissement environnemental.

Les recommandations de l'approche HCES sont les sui-vantes :

Les populations et leur qualité de vie doivent être aucentre de tout système d'assainissement environne-mental.

Tous les systèmes d'assainissement environnementaldoivent être conçus de manière à équilibrer les bienséconomiques et environnementaux

Les solutions aux problèmes d'assainissement environ-nemental doivent être proposées aussi près que pos-sible de la source desdits problèmes

Les « déchets» qu'ils soient solides ou liquides doiventêtre considérés comme ressources

Les systèmes d'assainissement environnemental doivent être «circulaires» – conçus de manière àminimiser les consommations et à réduire les produc-tions de déchets.

Les problèmes liés à l'assainissement environnementaldoivent être traités au sein d'un cadre intégré et cecadre doit être lui-même une partie d'un système plusvaste des ressources intégrées en eau, de la gestiondes déchets et de la production alimentaire.

L'approche HCES a été par la suite adoptée par ungroupe de travail représentatif d'experts qui l'a syn-thétisée dans les Principes de Bellagio (voir Annexe I).

Les objectifs de l'approche HCES

L'application de l'approche HCES aux services d'assainis-sement environnemental urbain (UESS) a pour but d'of-frir aux parties prenantes à tous les niveaux, et plus par-ticulièrement aux niveaux du ménage et du voisinagel'opportunité de participer à la planification, la mise enpratique et à l'opération de l'UESS. Sur cette lancée, elleambitionne de créer des systèmes durables d'utilisationde l'UESS qui permettront d'assurer :

une vie saine et productive aux populations ;

un environnement naturel protégé et restauré ; et

un encouragement à conserver et à réutiliser les res-sources afin de contribuer aux activités économiquesau niveau local.

La mise en pratique de l'approche HCES contribuera demanière significative à la réalisation de l'objectif universelde l'UESS qui est d'offrir des services durables à tousdans un cadre où les besoins des populations et ceux del'environnement coexistent en harmonie pour créer unevie saine sur terre.

L'atteinte de cet objectif contribue à son tour à unevariété d'objectifs et de cibles internationaux, à savoirassurer un environnement durable (Objectif 7 des OMD),

Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

Page 11: Eau, Assainissement et Hygiène

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améliorer les conditions de vie des habitants des bidon-villes (cible 11 des OMD) et améliorer l'accès à un assai-nissement de base (cible du sommet de Rio visant l'assai-nissement).

Portée de l'UESS

Les services essentiels grâce auxquels les habitants jouis-sent d'une parfaite santé et peuvent vivre dans desconditions décentes sont : un approvisionnement suffi-sant en eau potable, l'évacuation salubre des eaux uséeset des excréta humains, la gestion efficace et effectivedes déchets solides et des eaux pluviales. Un consensusà savoir que le concept d'assainissement (évacuation deseaux usées et excréta) doit être élargi à l'assainissementenvironnemental (comprenant l'assainissement, la gestiondes eaux pluviales et des déchets solides municipaux) acommencé à émerger parmi les professionnels dudomaine.

Pour développer les services d'assainissement environne-mental urbain (UESS - le centre de cette directive), il estimportant d'élargir lesdits services en y incluant l'approvi-sionnement en eau puisque les services d'assainissementenvironnemental durables ne peuvent pas être planifiéset appliqués sans une fourniture en eau.

Les définitions de l'assainissement environnemental fontsouvent référence à la qualité de l'air et à l'éducation enmatière d'hygiène.

La qualité de l'air est affectée par la gestion desdéchets et la consommation énergétique. Brûler lesdéchets solides municipaux contribue à la pollutiongénérale (en plein air) de l'air. Dans les zones où lesservices de gestion des déchets solides sont pauvres,les déchets peuvent être brûlés à proximité immé-diate ou directement dans les ménages. La combus-tion de ces déchets (quelquefois utilisés commecombustibles de qualité inférieure pour les besoinsénergétiques des ménages) peut contribuer à ac-croître la pollution de l'air intérieur (IAP) qui est à sontour un facteur de risque des maladies respiratoiresaiguës (Source: Budds et al, 2001). L'utilisation d'éner-gie (y compris la combustion des déchets) est souventun problème domestique pour les couches socialesdéfavorisées. Une étude récente a conclu qu'une approche plus intégrée des problèmes ménagers en

matière d'énergie, d'eau et d'assainissement pourraitêtre plus bénéfique pour les chefs de ménage (Source:Rouse, 2003). L'utilisation d'énergie qui appauvrit lesressources naturelles telles que les forêts a des impli-cations sur la dégradation de l'environnement qui àson tour a des conséquences sur la gestion des res-sources en eau et des inondations. Actuellement ce-pendant, la qualité de l'air n'est pas liée généralementaux services de l'UES puisqu'elle est gérée par diffé-rentes institutions et nécessite des solutions tout à faitdifférentes.

L'éducation en matière d'hygiène fait partie intégrantede l'assainissement environnemental. Les avancéesnotées dans le domaine de la santé et résultant de l'amélioration des services d'assainissement et d'eauont été très significatives – et ont été seulement pos-sibles dans certains cas – grâce au changement decomportements des populations (Source: Cairncross etKolsky, 2003). L'éducation en matière d'hygiène cher-che à soutenir les changements de comportementsdurables à travers une prise de conscience et uneconnaissance accrue. De ce fait, elle devrait être inté-grée dans la planification de l'assainissement environ-nemental pour maximiser les bénéfices. Des ap-proches couronnées de succès incluent la transforma-tion participative à l'hygiène et à l'assainissement(PHAST), l'éducation à l'hygiène et assainissement àl'école (EHAE)3 ; mais à savoir si elle doit être débat-tue séparément en tant que « service» reste sujet àdiscussion.

Caractéristiques spécifiques de

l'approche HCES

L'approche HCES est une approche qui met en scèneplusieurs secteurs et plusieurs parties prenantes pour offrirdes services environnementaux urbains intégrés. Elle estconçue pour répondre aux besoins et aux priorités desménages puisque le ménage est le niveau où les décisionssur les investissements (ou leur utilisation) sont prises etoù commence le changement de comportement.

Sa force est qu'elle offre la possibilité de fournir desbénéfices économiques et non-économiques, touteune gamme intégrée, abordable et durable de servicesqui satisfont les priorités des utilisateurs.

3 De plus amples informations sur le PHAST, l'EHAE et les autres approches d'éducation en matière d'hygiène sont disponibles sur le site duCentre international sur l'eau et l'assainissement (IRC) (www.irc.nl). Les exemples et les leçons tirées des initiatives peuvent être consultés sur le site de WaterAid (www.wateraid.co.uk).

Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

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Un défi spécial est qu'elle nécessite la collaboration et la coordination entre de multiples agences qui peuvent avoir différentes capacités et qui sont peudisposées à collaborer. L'approche HCES devrait doncêtre envisagée seulement là où il y a un engagementpolitique fort à l'effort soutenu essentiel au succès.

L'approche HCES tente d'éviter les problèmes résultantsoit de l'approche « descendante» soit de l'approche« ascendante » en utilisant les deux dans un cadre inté-gré. Elle essaie de combiner les bénéfices et réduire lesaspects négatifs des deux approches en focalisant la pla-nification sur la demande des ménages et en incluanttoutes les parties prenantes dans le processus, de la pla-nification à la mise en pratique.

Les deux paragraphes suivants illustrent certains aspectsde cette approche singulière au cours des étapes initialesde l'élaboration du programme et pendant la mise enpratique ; des actions similaires qui sont discutées dansles dernières sections de cette directive seront requisespendant le reste du programme.

Déterminer les besoins : la partie « ascendante » del'approche HCES

Les cadres municipaux (les maires et les urbanistes)jouent un rôle-clé dans ce processus. Ils sont chargés de :

Etablir un dialogue avec les chefs de ménages, les lea-ders du voisinage / de la communauté et les organisa-tions, les investisseurs (probablement avec l'aide desleaders formels et informels de la communauté) quidonne à ces utilisateurs l'occasion d'exprimer lesbesoins de service.

Assister les chefs de ménages et les leaders du voisi-nage / de la communauté et les organisations dans ladétermination du niveau de service et de la série desaméliorations de l'UESS qu'ils estiment appropriées etdurables.

Aider les chefs de ménages et les autres utilisateurs àchoisir parmi une gamme d'options celles qui sont lesplus rentables (c'est-à-dire celles qui offrent les béné-fices les plus intéressants tout en restant abordablespour les utilisateurs), et qui sont aussi conformes à lacapacité institutionnelle disponible (qui peut être unecombinaison des capacités individuelles de la munici-palité, du secteur privé, des ONGs et des organisa-tions semblables, des groupes communautaires et desutilisateurs eux-mêmes).

Différentes technologies peuvent être préconiséesdans différentes parties de la ville.

Assurer le soutien : la partie « descendante» de l'approche HCES

Les cadres municipaux devront :

Déterminer la manière dont le programme proposés'adapte au plan stratégique d'ensemble de l'UESSprôné par la municipalité, s'il en existe ou

Préparer un plan stratégique préliminaire pour l'élabo-ration de l'UESS, s'il n'en existe aucun.

Examiner comment le programme proposé s'adapteaux politiques et stratégies générales régionales /nationales (ou à défaut d'une stratégie coordonnéede l'UESS, aux stratégies des sous-secteurs).

Examiner la capacité des différentes agences du sous-secteur de l'UESS et les organisations du secteur privéà promouvoir un soutien au programme.

Déterminer la capacité et la volonté des organisationsdes secteurs public et privé à coopérer dans la planifi-cation et la réalisation d'un programme complet del'UESS et si nécessaire, à prendre des mesures poursurmonter les obstacles à la coopération.

Plus généralement, la municipalité devra jouer un rôletrès actif dans :

L'identification des institutions-clés qui ont uneinfluence sur les politiques et les stratégies,

L'information de ces institutions sur ses propositionset le besoin d'une étroite collaboration dans le soucide garantir le plein de bénéfices, et

Le travail à effectuer pour arranger des accords decoopération afin de créer un environnement favorablequi soutient son programme HCES.

La partie « descendante » de l'approche HCES complètele rôle «ascendant » et ne doit pas le dominer ! Lesrésultats du changement global dans l'approche du rôle«descendant » à une approche HCES ont été associésparce que le succès de la mise en pratique nécessite unchangement de paradigme parmi les planificateurs et lesfournisseurs de service conventionnels et cet état de faits'est rarement passé.

Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

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Le concept de « ZONES »

de l'approche HCES

Une des insuffisances les plus criantes de la planificationprésente de l'UESS est que les problèmes ne sont pasabordés à proximité de leurs sources. Les problèmes liésà un service donné deviennent la responsabilité d'unezone (ou d'une organisation au sein de cette zone) quien est éloignée. De cette façon, les problèmes sont« exportés » à d'autres ; par exemple à d'autres per-sonnes dans la même zone urbaine, à celles qui habitentdes zones urbaines plus reculées, ou à celles vivant endehors de la zone urbaine.

L'approche HCES tente de remédier à cette situation eninsistant sur le fait que les problèmes doivent être réso-lus aussi près que possible de l'endroit où ils ont étécréés. Pour ce faire, une série de «zones» a été établieau sein d'une entité : le ménage, le voisinage, la commu-nauté, une subdivision politique telle que les limitesd'une ville (si approprié), la ville elle-même, et finalementun environnement plus vaste (tel que le bassin versantd'une rivière, etc).

Les problèmes liés à la gestion des services d'assainisse-ment environnemental ; par exemple l'évacuation deseffluents urbains, des déchets solides ou des eaux pluvi-ales peuvent donc être abordés au niveau de la pluspetite zone appropriée (initialement le ménage). Si seule-ment un problème ne peut pas être résolu au niveau decette plus petite zone (ou s'il est plus rentable de lerésoudre à un niveau supérieur) et avec l'accord de lazone supérieure, alors le problème est « exporté » dansla zone supérieure suivante. Même s'il est convenu queles problèmes peuvent être exportés, la plus petite zonedoit négocier avec la zone supérieure suivante et lesdeux doivent s'entendre sur les paramètres-clés. Cesparamètres sont : la qualité et la quantité des effluentsurbains, le débit maximum et la durée d'évacuation deseaux pluviales, et la nature et la quantité des déchetssolides. Des dispositions financières appropriées (tellesque les frais de décharge) doivent donc être prises entreles zones.

L'adoption d'une approche zonée est salutaire pour leschefs de ménages parce qu'elle leur donne l'opportunitéd'exprimer leurs opinions dans le processus de prise dedécision (et donc de plaintes) concernant les pratiquesdes plus importantes organisations. Pour que cet avan-tage soit une réalité, il faut la concertation, le partaged'information et un dialogue continu entre les partiesprenantes engagées.

Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

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Dans une ville donnée, les déchets solides sont générésquotidiennement par la population (1). Ils sont déversés defaçon informelle dans bon nombre de quartiers et brûlésoccasionnellement dans le voisinage. Dans très peu dequartiers, les camions municipaux collectent ces déchetssolides et les transportent jusqu'au site d'élimination. Touttri de déchets à chaque étape du processus est fait defaçon informelle. L'adoption de l'approche HCES dans un tel contexte vou-drait dire avoir un regard sur les manières possibles degérer les déchets solides dans chaque « zone », du ménagejusqu'au site d'élimination situé à la périphérie de la ville(l'environnement au-delà des limites de la ville) afin de pro-fiter de tout le système de gestion des déchets solides.Cette situation peut résulter en une approche telle quecelle suggérée ci-dessous :

Zone 1 : le ménage. Les chefs de ménages sont encouragésà stocker correctement et sans risque les déchets solidesde leurs ménages (à travers la promotion des poubelles) etles séparer en déchets qui seront recyclés, compostés ouenlevés. Les initiatives peuvent aussi motiver les ménages àpratiquer le compostage à domicile (au niveau du ménage)là où il est approprié à leurs conditions de vie (c'est-à-diredans un jardin assez grand). D'autres campagnes de sensibi-lisation pour réduire le niveau des déchets générés doiventêtre menées au niveau du ménage.

Zone 2 : le voisinage. Un projet de ramassage de porte enporte des déchets séparés a vu le jour. Les ménages paientune contribution pour ce service au niveau du voisinage.Les déchets sont transportés à des dépotoirs appropriésou à des unités de traitement pour le recyclage ou le com-postage au niveau du voisinage. Des projets sont établis(ou ceux déjà existants sont formalisés) pour offrir un mar-ché viable aux déchets recyclés et au compost (2).

Zone 3 : la commune. La municipalité peut offrir à chaquecommune des unités de stockage des déchets et des pe-tites stations de transfert pour les déchets qui doivent êtretransportés au site d'élimination.

Zone 4 : la ville. Un service de transport sillonnant toute laville ramasse les déchets issus des collectes au niveau de lacommune et des points de transfert pour les acheminer ausite d'élimination. Dans certains exemples, ces services peuvent aussi collecter des articles recyclables pour uneplus large distribution.

Zone 5 : la périphérie. La municipalité gère un site d'élimina-tion à la périphérie de la ville (3). Actuellement, elle reçoitdes quantités très réduites de déchets domestiques puis-qu'une partie des déchets préalablement collectés est recy-clée ou transformée en compost (4). De plus, les fermiersqui pratiquent l'agriculture péri-urbaine ont un accès plusimportant aux matériaux de compostage à travers les pro-jets de compostage du voisinage. L'industrie de recyclagepeut aussi être située dans cette zone périphérique pour-voyant des emplois supplémentaires.

(1) Ce scénario tient compte uniquement des déchets produitsdans les zones résidentielles de la ville. En réalité, les déchets indus-triels doivent être gérés également et méritent donc d'être pris encompte en cas de changement dans l'approche.(2) On suppose que des volumes suffisants de biens recyclés et decompost sont produits par les initiatives du voisinage pour soutenirun tel projet. Des économies d'échelle sont les facteurs essentielsau succès de ces initiatives.(3) Beaucoup de sites d'élimination sont situés dans les zones péri-urbaines pauvres. Leur présence peut avoir des effets nocifs sur lasanté et la sécurité environnementale des populations urbaines pau-vres vivant dans ces zones. L'approche suggérée ci-dessus devraitconsidérer la situation présente et le fonctionnement du site etprendre les mesures nécessaires pour assurer qu'aucun changementdans la pratique n'affecte négativement les citadins défavorisés.(4) Beaucoup de personnes tirent leur pitance quotidienne du sec-teur des déchets. Ils sont pour la plupart pauvres et vulnérables ettravaillent dans le secteur informel. Ces parties prenantes doiventêtre consultées dans tout processus de développement des servicesde ramassage et d'évacuation des déchets afin que les programmeset les changements prennent en compte la façon dont leurs moyensd'existence peuvent être protégés ou substitués à de nouvellesopportunités.

Gouvernement national

Gouvernement régional

Gouvernement local

Communauté/Voisinage

Ménage

1

II

III

IV

V

Les « zones» du modèle HCES

Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

Exemple : Un scénario de gestion des déchets solides par zone

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15Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

est possible. Souvent, il s'agit de trouver les voies pouraider et améliorer ce qui est déjà fait de façon informelle(par exemple, la réutilisation des effluents urbains et desbiosolides, le captage des eaux de pluies, l'aquaculture, etles différents types d'agriculture urbaine qui sont desréalités déjà communes à la plupart des pays en déve-loppement) en mettant un accent particulier sur unemeilleure protection de la santé publique.

Contrairement aux eaux usées, beaucoup plus de pro-grès ont été réalisés en changeant les approches conven-tionnelles à la gestion des déchets solides municipaux.Bien qu'un volume plus important de déchets soit géné-ré comme le résultat des économies développées etmodernisées, des efforts soutenus pour la promotion du recyclage ont réduit l'utilisation des ressources etamoindri les impacts. Ces changements dans l'approcheont aussi créé beaucoup d'activités économiques auniveau local pourvoyant des emplois aux personnes àrevenu modeste.

Une caractéristique particulièrement attrayante du sys-tème circulaire est son potentiel à faire de la réutilisationdes déchets, et par conséquent de l'assainissement envi-ronnemental, une activité génératrice de revenus. L'idéede faire un profit peut accomplir, ou au moins aider àréaliser ce que des décennies d'essais de l'éducation enmatière d'hygiène n'ont pas pu jusque-là : jouer le rôlede catalyseur pour faire de l'assainissement une priorité àl'investissement à tous les niveaux du gouvernement enfaveur de la santé humaine et de l'environnement.

Les systèmes «circulaires »

Les services d'approvisionnement en eau et d'assainisse-ment sont basés traditionnellement sur l'utilisation dumodèle « linéaire» : l'eau douce est importée dans unezone et exportée comme eaux usées après son utilisa-tion. L'accroissement de la population et l'augmentationde la consommation par habitant ont conduit à unaccroissement de la disponibilité en eau douce et parconséquent à une pollution exagérée des cours d'eaurécepteurs. La dégradation de l'environnement demeureune réalité de même que les risques graves pour la santéhumaine malgré des efforts inlassables en matière detraitement des eaux usées.

Les « systèmes circulaires » sont basés sur la maximisa-tion de la réutilisation et du recyclage des excrétashumains et des eaux usées convenablement traités. Parconséquent, ils permettent de réduire le besoin d'uneextraction d'eau de plus en plus croissante et la dé-charge des déchets traités, partiellement traités ou non-traités des cours d'eau récepteurs. La réutilisation desdéchets (y compris l'utilisation des eaux pluviales, quiauraient dû être traitées autrement comme déchets etcanalisées à travers le réseau d'évacuation) offre aussi lapossibilité aux propriétaires individuels des maisons, auxcoopératives de la communauté, aux entreprises com-merciales de produire localement des produits alimen-taires et d'horticulture dans l'agriculture urbaine.

Les systèmes circulaires ont un rôle important à jouerdans la réalisation des systèmes abordables et durables,et l'approche HCES doit les promouvoir partout où cela

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Introduction à la directive

Comment et quand l'utiliser ?

La directive est destinée à être utilisée à travers le cycledu projet de la fourniture en service d'assainissementenvironnemental urbain. Pour un bénéfice maximum,l'approche identifiée dans la directive devrait être appli-quée à partir de la phase initiale de tout projet ou pro-gramme – avant que toute planification formelle ne soitmise en place. Cependant, si tel n'est pas le cas, le pro-cessus en 10 étapes peut être appliqué aux dernièresétapes du cycle du projet. Cette situation est susceptiblede limiter l'application des éléments de l'approche siaucun changement n'est fait au niveau de la réalisationdu projet/programme.

Comme la directive doit être utilisée par plusieurspublics cibles (voir la prochaine sous-section), commentet quand elle doit être utilisée précisément dépend dupublic, de son niveau de responsabilité et/ou de la prisede décision au regard des services d'assainissement envi-ronnemental actuels (ou nouveaux), de l'étape atteintepar le développement de ces services et de l'intérêt qu'aleur environnement de travail à soutenir l'application del'approche HCES.

La directive peut donc être utilisée de diverses manières :

Planification : L'approche générale et le processus en10 étapes peuvent être appliqués en guise de soutienà toute nouvelle initiative de la phase conceptuelle àla phase de suivi – évaluation.

Application : Elle peut être utilisée pour soutenir l'ap-plication de l'approche à une initiative actuelle del'UESS où les éléments de l'environnement favorablesont pris en compte et les étapes pertinentes dans leprocessus en 10 étapes sont poursuivies.

Suivi : Une fois l'UESS établie, l'approche et le pro-cessus peuvent agir en tant qu'instrument de suivi ;pour identifier l'efficacité de l'approche, où l'approchea été adaptée, où de nouveaux changements peuventêtre appropriés et où des leçons peuvent être tiréespour une prochaine application.

Référence : Elle peut être utilisée comme un docu-ment de référence à l'intention des décideurs, pouraccroître la compréhension de l'approche HCES etson application à l'UESS.

Public cible

Le public principal visé par cette directive comprend lesurbanistes, notamment ceux responsables de la planifica-tion des services environnementaux urbains et lesresponsables administratifs tels que les maires et lesadministrateurs de la ville. Ce sont des personnes quiont pour charge de prendre initialement les décisionsconcernant les conditions et les méthodes d'applicationde l'approche HCES, de mettre en pratique le processuset de le soutenir et qui seront responsables des résultatsaux yeux de leurs concitoyens.

La directive doit les aider à :

comprendre l'approche d'assainissement environne-mental centrée sur les ménages (HCES),

l'appliquer dans leurs propres cas, et

l'expliquer aux communautés d'utilisateurs.

La directive en elle seule ne permettra pas d'atteindre lebut visé. Comme noté précédemment, des stratégies decommunications bien conçues et détaillées, dont l'objectifest d'aider les futurs utilisateurs à comprendre et à parti-ciper pleinement au processus de l'approche HCES, sontdes composantes absolument vitales de tout programme.

D'autres utilisateurs potentiels de la directive sont lescadres municipaux/ les cadres de l'Etat / de la provinceet du gouvernement central, dont le soutien est essen-tiel une fois que les autorités locales décident d'entre-prendre les programmes basés sur l'approche HCESparce qu'ensemble avec les maires et les administrateursde la ville, ils sont responsables de la création de l'envi-ronnement favorable nécessaire. (Cependant, l'initiativedoit venir du niveau local : L'approche HCES ne con-vient pas à la mise en pratique descendante ; commenoté plus haut, l'élément « descendant » dans l'approcheHCES se limite aux actions nécessaires à la création d'unenvironnement favorable).

Les leaders formels et informels de la communauté, lesmembres des communautés académique et profession-nelle, les fournisseurs du secteur privé, les ONGs, etles organisations communautaires constituent égale-ment une part importante du public potentiel. Evidem-ment, dans les cas où il est prévu qu'ils auront un rôle àjouer dans la planification et/ou la fourniture de certainsservices environnementaux urbains, ils devront compren-dre l'approche HCES et être pleinement engagés à l'ap-pliquer. De plus, dans les zones où l'approche HCESn'est pas encore appliquée, ces personnes ressources

Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

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17Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

très estimées de l'opinion publique peuvent convaincreles cadres élus à appliquer ces nouvelles idées.

Elaboration de la directive

Cette directive provisoire est la première tentative « d'opérationnaliser » l'approche HCES dans les pro-grammes de l'UESS. Elle est destinée à offrir aux per-sonnes responsables de la planification de l'UESS unebase pour concevoir et entreprendre le processus enutilisant l'approche HCES. Après avoir testé la directiveprovisoire à travers son utilisation dans des projets dedémonstration, une version finale sera produite pour une utilisation générale.

L'approche HCES doit être appliquée dans un certainnombre de lieux, elle doit être soigneusement évaluée,modifiée si nécessaire, et les résultats diffusés. Cettedirective provisoire est donc une voie de lancement dece processus. Etant une directive générale, elle devraêtre modifiée à la lumière de l'expérience acquise del'application locale. Un résultat important de ce proces-sus sera donc l'application locale spécifique de l'ap-proche HCES. A termes, l'application spécifique à un lieude l'approche HCES peut devenir une approche stan-dard pour la planification et la mise en pratique des ser-vices environnementaux urbains plus importants.

Pour soutenir le processus de développement, des études de cas devraient être menées pour examinerl'application de l'approche HCES sous des conditionslocales spécifiques. Elles donneraient :

une compréhension réaliste de l'impact et des impli-cations attendus de l'approche HCES, de même queles recommandations sur la manière dont elle seraitappliquée ;

une opportunité de s'enrichir de l'expérience des casexistants où les communautés ont récemment amé-lioré l'UESS dans un ou plusieurs sous-secteurs, etd'étudier comment le complément global des sous-secteurs de l'UESS aurait pu être mis en pratique ; et

une chance d'explorer comment les programmes del'UESS peuvent incorporer la planification holistique etgarantir la durabilité environnementale, opérationnelleet financière, tout en minimisant les impacts négatifssur les ressources naturelles.

La directive de même que les études de cas devront êtreenrichies par des documents de formation élaborés pourêtre adaptés à la situation locale particulière, et conçuspour aider les personnes telles que les travailleurs de ter-rain de l'agence et de l'ONG et les leaders de la commu-nauté.

Un environnement favorable

Qu'est-ce qu'un environnement favo-

rable et pourquoi un environnement

favorable ?

Un « environnement favorable » peut être vu commeun ensemble de conditions qui sont en corrélation et quiinfluencent le potentiel à entraîner un changement sou-tenu et effectif (adapté du World Bank Social Develop-ment Note, 2003). Cette définition inclut les conditionspolitiques, légales, institutionnelles, financières et écono-miques, éducatives, techniques et sociales qui sontcréées pour encourager et soutenir certaines activités.

Un environnement favorable est important pour le suc-cès de tout programme d'investissement ; sans lui, lesressources engagées en vue d'apporter le changementseront inefficaces. Il est particulièrement vital quand il s'agit d'appliquer une approche novatrice telle queHCES, ou quand les besoins ont été historiquementnégligés parce que les impacts des besoins non satisfaitsn'ont pas été correctement compris. Toutes ces deuxconditions se retrouvent dans le cas de l'UESS.

Développer un environnement propice

au changement

La plupart des éléments décisifs qui soutiennent la créa-tion d'un « environnement favorable », dont certainssont discutés ci-dessous, devraient ou être identifiés ous'affirmer dans le processus de développement du pro-gramme. L'idéal serait que ces éléments soient identifiés,au moins au sens large du terme, avant de commencerle processus de planification et de concertation (Etape 1dans le processus en 10 étapes) afin d'éviter touteincompréhension au démarrage du processus entier.

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Il est essentiel qu'ils soient reconnus avant ou au plustard pendant l'évaluation des options (Etape 5) puisquesi ces éléments décisifs ne peuvent pas être assurés, cer-taines des options ne seront pas réalisables.

Pour créer un « environnement favorable » à la bonneapplication d'une approche HCES, les conditions indis-pensables et collectives à prendre en considération sont :

Le soutien gouvernemental en terme de soutien poli-tique et de politiques et stratégies nationales favo-rables

Le cadre législatif avec des normes et des codesappropriés aux niveaux national et municipal

Des dispositions institutionnelles conformes à l'ap-proche hautement décentralisée et de zone - à - zoneutilisée dans HCES

Une formation et des communications efficaces assu-rant que tous les participants comprennent et ac-ceptent les concepts à travers l'acquisition des com-pétences requises

Le crédit et les autres dispositions financières qui faci-litent la participation du ménage et l'engagement de lacommunauté

La gestion de l'information et des connaissances ; donnant accès à des informations pertinentes, au par-tage des expériences, à la formation et aux matériauxressources, à l'élaboration de nouvelles approches età la diffusion des résultats.

HCES est une approche nouvelle. Pour qu'elle soit uneréalité, d'importants ajustements peuvent être néces-saires aux conditions préalables. La plupart d'entre euxdoivent être faits par l'autorité municipale pour assurerqu'un programme HCES proposé soit placé dans descadres et des politiques nationaux, étatiques ou munici-paux existants, et que le soutien nécessaire aux pro-grammes HCES soit disponible ou que les étapes re-quises pour sa fourniture soient identifiées et mises enpratique. Sans le soutien enthousiaste du pouvoir munici-pal, et sa volonté à prendre les mesures nécessaires à lacréation d'un environnement favorable, l'application de

l'approche HCES tout entière ne serait probablementpas prise en compte.

Pour une application initiale de l'approche, il ne sera paspratique (ou désirable) d'opérer des changementsmajeurs dans les procédures du secteur. Seule la volontédes autorités est essentielle pour un ajustement tempo-raire des normes et procédures appropriées, etc., auniveau voulu afin de permettre l'application initiale del'approche HCES 4.

Un aspect important de la décision d'entreprendre unprogramme HCES est de revoir donc l'environnementexistant, de décider des changements à effectuer pour lesuccès du programme et de travailler pour une sécurisa-tion de ces changements. Il peut s'agir simplement d'a-morcer la politique qui veut que l'approche HCES soitexpérimentée et de procéder à un ajustement tempo-raire, toute chose qui permettra la poursuite de sa miseen pratique. Ainsi, l'expérience acquise de ces essaisinitiaux servira à identifier les changements définitifs àapporter.

La Directive peut aider dans l'identification de certainesconditions déjà existantes qui méritent d'être maintenueset ajustées pour la promotion d'un environnement pro-pice au changement. Chacune des conditions identifiéesplus haut sont présentées de manière détaillée ci-après :

1. Le soutien gouvernemental

Une vision d'ensemble et une volonté politique au plushaut niveau, l'acceptation du défi et l'expression desobjectifs globaux peuvent constituer la première étapedans le processus du changement environnemental. Cesoutien gouvernemental, pour être effectif, doit être tra-duit en termes de contribution à l'amélioration de l'assai-nissement environnemental, à la promotion réelle del'assainissement, aux messages de plaidoyer et autresmécanismes appropriés pour la communication de masseen faveur d'une prise de conscience publique5.

Le soutien politique : Le soutien politique est essentiel àtous les niveaux. L'approche d'assainissement centrée sur

4 Le changement des normes et des lois est habituellement un long processus qui ne devrait pas être entrepris avant que la forme et le contenudes nouvelles lois ne soient déterminés de manière précise. Cette opération ne sera pas possible pendant les applications initiales de l'approcheHCES.

5 Dans beaucoup de pays, l'appui des Agences extérieures de soutien (ESA) constitue un élément décisif dans la réalisation d'un soutien gouverne-mental effectif. Cependant, les ESA doivent généralement interagir avec les agences gouvernementales qui sont de type " descendant " de nature.Les investisseurs contraints par les procédures et les politiques opérationnelles, les impératifs de temps et des objectifs de prêt doivent aussi tra-vaillé à ce que l'élément " ascendant " de l'approche HCES ne soit ni négligé ni menacé par les institutions présentant des programmes diver-gents. Une discussion plus soutenue avec les investisseurs permettra d'identifier la portée de leurs actions, les obstacles rencontrés et la manièrede mieux les surmonter.

Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

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6 Les politiques nationales existantes doivent être systématiquement évaluées pour mesurer leur impact sur la fourniture des services d'assainisse-ment environnemental. (Il peut y avoir plusieurs politiques pertinentes dans un pays donné). L'utilisation de directives peut s'avérer bénéfiquepour le soutien de ce processus. Cette directive a été élaborée par le Projet de santé environnementale (EHP) de l'USAID. Le rapport straté-gique «Guidelines for the Assessment of National Sanitation Policies» (Directives pour l'évaluation des politiques nationales en matière d'assainissement)est disponible sur le site WEB de l'EHP. Pour y accéder, consulter http://www.ehproject.org/Pubs/Strat_Papers.htm ou contacter EHP [email protected].

Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

les ménages (HCES) se départit des méthodes conven-tionnelles notamment en ce qui concerne ses approchesinstitutionnelles. Les promoteurs du programme doiventdéployer des efforts considérables pour une familiarisa-tion des cadres élus, des cadres supérieurs et des con-seillers avec les concepts. Il s'agira de faire des exposés,d'organiser des séminaires, de visiter les projets de dé-monstration dans les communautés pour s'enrichir despossibilités offertes par l'approche HCES, etc. L'objectifn'est pas, du moins initialement, de garantir une adhésioninconditionnelle à l'approche HCES ; pour le moment,seuls la poursuite et le soutien effectif de l'approcheHCES au sein du programme sont indispensables.

L'autorité municipale est le point focal dans la créationd'un environnement favorable de même que dans lamise en pratique de l'approche HCES parce qu'en com-mun avec les cadres supérieurs, elle est responsable dela fourniture des services d'infrastructure à tous les pro-tagonistes au sein de la municipalité. Elle est également lamieux placée pour identifier les mesures à prendre dansla création d'un environnement favorable et de plus, elletravaille avec les décideurs au niveau de l'Etat et de laNation. Son soutien est donc essentiel.

Les politiques et stratégies nationales : Les politiques etstratégies nationales adoptées pour leur mise en pratiquepeuvent permettre ou interdire l'application de l'ap-proche HCES, ou plutôt les diverses actions qui compo-sent l'approche. Etant donné une méconnaissance géné-rale de l'approche HCES, il est improbable que l'ap-proche soit spécialement encouragée ou découragée.Puisqu'il ne peut y avoir une approche HCES « standard» spécifique, il est important de s'assurer que les diversesactions composant l'approche sont conformes aux cadres politique et stratégique sans violer les exigenceslégales spécifiques existantes.6

Il est important de s'accorder sur tout ajustement partoutoù cela est nécessaire afin de permettre l'utilisation del'approche HCES, au moins à but expérimental ou de dé-monstration. Dans les pays où les gouvernements procè-dent à la décentralisation de leurs fonctions et à la délé-gation des tâches aux autorités locales, des efforts doiventêtre faits pour inclure une déconcentration appropriéedes secteurs de l'UESS comme faisant partie de la décen-tralisation générale des fonctions du gouvernement.

2. Le cadre législatif

Les normes de provision de service : C'est au niveaudes normes que l'on retrouve le besoin le plus manifestede changement en faveur de l'application de l'approcheHCES. Beaucoup de modèles existants (aux niveauxnational ou municipal) sont basés sur ceux utilisés dansles pays industrialisés, dans des conditions totalement dif-férentes de ceux en vigueur de nos jours dans les paysen développement. De ce fait, ils sont souvent inappro-priés. Même là où ils sont convenables de façon théo-rique, ils ne peuvent pas être souvent utilisés parce queleur application est trop onéreuse et difficile. Néanmoins,il n'est pas permis à un administrateur du secteur publicde rejeter ouvertement les modèles par crainte de serendre vulnérable en agissant contre les procédures etpratiques acceptées.

Un aspect du lancement de l'approche HCES sera doncde garantir un moratoire sur l'application des normesactuelles dans la zone du programme et une partie del'exercice global se consacrera à l'identification desmodèles les plus appropriés - parce qu'ils satisfont leprincipe fondamental des normes qui est d'assurer à cha-cun une vie saine. Cet aspect peut nécessiter un autreprocessus sur « l'éducation » des décideurs par le biaisde messages suivants :

L'assainissement est tout aussi important que l'appro-visionnement en eau dans la protection de la santépublique.

Il y a beaucoup d'options techniques simples capablesd'apporter les mêmes avantages en matière de santéque les modèles importés.

Les installations conventionnelles de traitement deseffluents urbains n'éliminent pas la plupart des germespathogènes (les fosses septiques non plus quand ellessont construites sans système d'épandage).

Les systèmes dont la maintenance est trop compli-quée et coûteuse et qui se détraquent facilement nesont pas rentables.

Des systèmes « déséquilibrés » tels que l'augmenta-tion de l'approvisionnement en eau sans une prise dedisposition pour l'évacuation des eaux usées y affé-rentes aggravent les problèmes de santé publique.

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Les solutions provisoires – tels que l'émission d'alertescomme « l'utilisation d'eau bouillie » dans les cas d'inondations des maisons par les tempêtes et leseffluents urbains – ne résolvent pas les problèmes élé-mentaires et rendent les utilisateurs cyniques à proposde l'engagement de leurs leaders à améliorer leursconditions.

La réutilisation et le recyclage réduisent la pressiondes ressources limitées en eau, protègent l'environne-ment et offrent des opportunités économiques auniveau local dans les champs allant de l'agricultureurbaine à la recréation.

Les codes nationaux et municipaux : Des exemplestypes de normes irréalistes qui peuvent engendrer desproblèmes sont :

Les codes de santé qui nécessitent une fosse septiqueou un branchement à un égout comme condition àl'occupation.

Les codes de construction qui spécifient des dis-tances minimum entre la cuisine/l'espace vital et lestoilettes.

Les normes techniques telles que celles citées ci-des-sous peuvent être un autre obstacle à l'utilisation dessystèmes et des technologies plus appropriés et moinsonéreux :

Les normes d’approvisionnement en eau qui exigentdes pressions minimums ou des diamètres de tuyauxconçus pour servir de matériel de lutte contre l'incen-die de type américain.

Les normes d'égout qui requièrent des diamètresminimums de conduite beaucoup plus larges que ceux nécessaires pour les flux à expérimenter ou qui exigent des pentes plus faibles que de besoin pouréviter l'obstruction dans certaines circonstances.

L'équipement qui nécessite des pièces détachées nondisponibles localement.

Actualisation des normes : L'approche HCES peut égale-ment exiger une actualisation des normes. Beaucoup demunicipalités, par exemple, n'essayent pas d'appliquer lesnormes requises aux systèmes d'assainissement présentssur place et permettent ainsi, implicitement, l'utilisation delatrines à fosse très insalubres (à défaut de latrines amé-liorées) et des fosses septiques à compartiment uniquequi se déversent dans les caniveau aux abords des routes(au lieu des fosses septiques à plusieurs compartimentsmunies de champs d'épuration appropriés).

Si ces options qui sont plus simples et abordables sontacceptables, et si elles influent potentiellement sur la pro-tection de la santé publique, alors elles doivent être déve-loppées et utilisées convenablement. Le raisonnementsuivant lequel ce qui est entrepris « doit être conforme àla pratique commune » n'est pas acceptable.

3. Les dispositions institutionnelles

Entre les zones : Le niveau de service demandé par lesparties prenantes et la capacité à fournir ce service varie-ront d'une zone à une autre de même que varieront lesservices de soutien nécessaires à chaque zone. Les or-ganisations locales (le voisinage) voudront des apports spécifiques provenant non seulement des organisationssimilaires (d'autres zones similaires) mais également d'organisations présentes dans des zones plus vastesavec de plus grandes responsabilités et (avec bon espoir)d'énormes capacités.

Ce soutien peut prendre la forme d'une provision directe de services à une zone donnée. Un voisinage,par exemple, peut être parfaitement capable d'organiserun système local de collecte des déchets mais il devras'engager à procéder à l'enlèvement des déchets solidesd'un point de collecte par un entrepreneur privé, ou ledépartement en charge de la gestion des déchets solidesde la ville ou de l'agglomération. Cette collaboration estnécessaire non seulement pendant l'opération mais également au cours du processus de planification pours'assurer de la disponibilité d'un soutien approprié en casde besoin. Cette relation est comparable à celle existantentre un grossiste et un détaillant, avec la communautélocale comme détaillant obtenant des apports et des ser-vices de la municipalité (le grossiste) ou du fournisseurde service privé.

Le soutien peut aussi être apporté sous forme d'assis-tance technique d'une zone à une autre. Il peut aller dela diffusion d'informations et du renforcement des capa-cités au niveau du ménage, du voisinage et de la commu-nauté (aider à mieux comprendre les avantages liés auservice et les responsabilités des protagonistes) auxconseils et aux services de soutien aux fournisseurs deservice locaux.

Des institutions au niveau municipal : Le changement leplus significatif introduit par l'approche HCES est la parti-cipation des parties prenantes qui, sous le système con-ventionnel de planification et de mise en pratique duprojet, ont eu peu d'opportunité de participation. La plu-

Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

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21Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

part des organisations de l'UESS ne sont pas familièresavec le concept de planification du programme consulta-tif qui entend répondre aux exigences des ménages pourune amélioration des services en vue de parvenir à dessolutions acceptables. Il est plus que probable que lesorganisations devront changer leur approche, de la ges-tion au soutien, ce qui nécessitera une réorientation etun recyclage massifs du personnel. Pendant que lesONGs tendent actuellement à réduire le fossé entre lesorganisations centrales et les parties prenantes au niveaude la communauté, des dispositions plus durables doivent être prises finalement entre les organisationscentrales et communautaires pour remplacer ce rôle.(Ce changement doit encore engager les ONGs mais de manière moins directe).

L'axe majeur d'une collaboration plus étroite entre lesorganisations responsables, dans les fonctions de planifi-cation et de soutien, doit porter sur le soutien des pro-tagonistes. D'une part, les ménages et les voisinages ontbesoin d'un appui pour une intégration de leurs pro-grammes dans des stratégies d'ensemble plus impor-tantes. D'autre part, de vastes programmes du sous-sec-teur doivent être soutenus pour assurer la coordinationentre les projets et maximiser les bénéfices.

La participation du secteur privé : Pendant que les ser-vices d'assainissement environnemental offerts par lesmunicipalités aux citadins pauvres restent déficients, lesecteur privé peu important a un rôle primordial à jouer.Il peut agir dans le domaine des raccordements d'eau,dans le relevé et la maintenance de compteur à eau,dans l'installation des égouts au niveau local, la collectedes déchets solides ou la vidange des fosses septiques.Le manque de coordination et de planification au sein dusecteur privé (au sens large) peut être la raison pourlaquelle il faut légitimer ce qui est déjà entrepris et lerendre plus efficace. On doit demander par exemple auxtransporteurs privés de déchets solides d'utiliser lesdécharges municipales contrôlées plutôt que de déverserles déchets n'importe où.

Les urbanistes doivent identifier et surmonter les obsta-cles à la participation des petits entrepreneurs du secteurprivé. Ces obstacles sont entre autres:

Des cahiers de charge mal libellés (dans les codes etles règlements, les contrats, etc.) si bien que les condi-tions requises et les procédures ne sont pas claire-ment spécifiées

Des procédures d'offre irréalistes

Des retards de paiement des travaux entrepris pourla municipalité

Des difficultés à bénéficier du crédit ou des fonds deroulement

Le manque d'accès à un équipement spécialisé et auxmachines

Le manque d'accès à la formation

Les subventions fictives dans les opérations munici-pales (par exemple, l'incapacité à donner une estima-tion réelle des coûts des bureaux et autres installa-tions, des ordinateurs, du personnel de soutien tech-nique, des véhicules de transport et du matériel deconstruction). Tous ces facteurs concourent à rendrele secteur privé trop onéreux pour être compétitif.

Evaluation : Avant tout lancement d'un processus deplanification et de concertation, il est indispensable deprocéder à une évaluation préliminaire pour déterminerles capacités des différentes organisations de l'UESS etde certaines autres qui peuvent s'y engager (exemple, les ONGs) de même que l'état actuel des activités deconcertation et de planification. Cette connaissance aide-ra les urbanistes à agir rapidement pour résoudre lesproblèmes identifiés pendant la phase de planificationinitiale et le processus de concertation et au cours de lamise en pratique de l'approche HCES.

4. Les compétences requises

Beaucoup de groupes et d'organisations doivent êtreformés et guidés pour comprendre et soutenir l'ap-proche HCES. Certains protagonistes (s'agissant du gou-vernement et des cadres municipaux), doivent prendrepart aux premières étapes du processus tandis que d'autres par contre doivent participer aux dernières étapes lorsque leurs rôles dans la mise en pratique del'approche sont mieux connus. Exemple :

Les chefs de ménages doivent mieux comprendre lesimplications des options qui leur sont proposées –convenance, coût, conditions de fonctionnement etde maintenance de chaque option, besoins de soutienet disponibilité de soutien, pratiques appropriées etdurables d'hygiène, etc. Ils doivent également êtrebien formés pour être à même d'exercer des con-trôles de qualité sur les travaux des constructeurs etdes entrepreneurs locaux pour éviter d'être victimesd'escroquerie.

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22

Autres professionnels, sociétés, organisations etinstitutions concernés : Un tel groupe de parties pre-nantes englobe un ensemble diffus d'organisations etd'individus. Les besoins de chaque groupe doiventêtre spécialement identifiés. D'une manière générale,ces groupes doivent être conscients et, où il estapproprié, familiers avec les cadres législatifs, le règle-ment, les codes et les normes et la gamme desoptions techniques disponibles (dont le coût, les impli-cations environnementales et de gestion de celles-ci).Un exemple des compétences spécifiques et desbesoins d'informations se retrouve au sein des agri-culteurs urbains pour qui il est primordial de com-prendre les droits fonciers, les techniques saines etdurables de l'utilisation des déchets solides et liquides,les techniques de gestion des ressources naturelles etde la commercialisation des produits finis.

Les organisations à base communautaire qui serontchargées de la construction, des opérations et de lamaintenance (O&M) et/ou de la gestion de l'UESSlocal devront bénéficier d'une formation sur les sujetstechniques, la comptabilité et la simple gestion finan-cière, les procédures élémentaires d'établissement decontrat, et le suivi - évaluation.

Les ONGs qui s'engageront dans le programmedevront bénéficier d'une formation semblable mais àun niveau plus avancé puisqu'elles devront formerprobablement les communautés participantes. Ellesdevront également être familières avec les facteurssociaux qui ont un impact sur la sélection et l'utilisa-tion appropriée de l'UESS, et maîtriser les stratégiesde communication d'appui (on suppose que la plupartdes ONGs ont déjà une compréhension globale, non-sectorielle de ces sujets). Une ONG qui n'a pas cettecapacité n'y participera probablement pas.

Le personnel municipal doit être amené à abandon-ner sa perception actuelle qui veut que les insuffi-sances de l'UESS sont dues essentiellement à unmanque de solutions techniques développées dans lespays industrialisés. Au lieu de cela, on doit plutôt l'aider à travers une meilleure compréhension des fac-teurs sociaux, institutionnels, financiers et autres élé-ments qui seront abordés.

Les fournisseurs de service : Les fournisseurs de ser-vice privés intermédiaires ou indépendants jouent unrôle important dans la provision informelle de servicesd'assainissement environnemental à bon nombre decitadins pauvres. Tout un ensemble de compétences

peut être développé pour garantir une meilleurereconnaissance, une amélioration de leur statut, de laviabilité et du service tout en réduisant les risquesencourus. Ces compétences sont : la gestion d'entre-prise, la préparation des systèmes d'appel d'offres etdes demandes de prêt, l'analyse et la réaction faceaux demandes du marché, l'exposition à une pluslarge gamme d'options techniques. Les risques liés à la concurrence ou aux économies instables peuventêtre minimisés à travers une coopération et une colla-boration plus accrues entre ces fournisseurs et grâce à une formation dans la création des associations, lagestion financière améliorée, la comptabilité, la trans-parence et le partage de connaissances techniques etdes aptitudes en matière de communication pour lapromotion du secteur de l'assainissement.

Tous ces groupes et individus doivent bénéficier d'uneformation dans la « commercialisation » du recyclage des déchets et dans les activités de l'agriculture urbaine/d'horticulture, comme le marketing, pour atteindre toutle potentiel offert par l'application du système circulaire.C'est seulement après cette étape que l'améliorationsimultanée de la santé et de la productivité économiquedes membres des ménages participants sera véritable.

La participation et l'approvisionnement de ces groupeset individus peuvent être intensifiés à travers l'identifica-tion et l'application de facteurs de motivation appropriés.Ces facteurs sont spécifiques à un lieu et à la situationmais peuvent être – par exemple – une amélioration del'état ou de la convenance due aux progrès réalisés dansl'assainissement comme moteur de changement pour leschefs de ménage, plutôt que d'éventuels acquis notésdans le domaine de la santé. Pour le personnel munici-pal, les fournisseurs privés et les groupes de commer-çants, les sources de motivations peuvent provenir d'unemeilleure reconnaissance ou des opportunités d'emploiplus importantes.

Les centres de ressources, lorsqu'ils sont gérés efficace-ment, donnent accès à des informations très pertinentes,assurent la formation pour le développement des com-pétences et le renforcement des capacités. Ils agissentaussi comme une base permettant d'entreprendre larecherche appliquée et des consultations appropriées. Ilssont si flexibles qu'ils permettent des sessions de forma-tion pour répondre aux exigences de l'environnementen perpétuelle évolution et satisfaire les besoins identifiéspar les protagonistes. Tandis que d'autres instituts plus

Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

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23Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

formels de formation et d'apprentissage (tels que les uni-versités) sont moins aptes à se plier au changement, ilsjouent un rôle significatif dans l'influence de l'opinionpublique et dans l'élaboration de programmes d'étudesappropriés pour égaler la demande (les aptitudes re-quises sur le « marché ») et l'offre (les compétencesacadémiques et les connaissances). L'identification d'unproblème conjoint et l'analyse des besoins de formationpeuvent définir les priorités de formation et préparerune réponse effective. La collaboration entre les institu-tions informelles et formelles peut donner une certainedynamique à ces cours de formation.

5. Les dispositions financières

L'adoption à grande échelle de l'approche HCES à tra-vers l'application de la directive, nécessitera une augmen-tation de l'investissement (au moins initialement) dans lesecteur de l'approvisionnement en eau et de l'assainisse-ment, et peut-être dans les autres secteurs connexes –tels que la protection environnementale, l'éducation oula santé. Alors qu'un soutien financier sera directementassuré par la communauté extérieure, ou par un inves-tissement privé (comme dans le cas des sociétés char-gées du traitement et de l'évacuation des déchets solidesd'une ville ou de la production des éléments constitutifsdes latrines), une proportion importante devra provenirdes budgets nationaux. Une allocation doit être verséepour financer la gamme complète des coûts ; les dé-penses administratives et les coûts des matériels, lescomposantes du logiciel telles que les programmes deformation, de marketing social, le développement desconnaissances et le partage d'informations et tout autrebesoin de fonctionnement et de maintenance.

Pour acquérir une augmentation d'allocation au sein dubudget national, une représentation et un plaidoyer effi-cace seront indispensables dans les hautes sphères dugouvernement pour défendre âprement l'impact d'uneallocation accrue en ressources sur la réduction de lapauvreté. Une représentation est nécessaire dans le pro-cessus de développement de la Stratégie pour la réduc-tion de la pauvreté (SRP) tout en appelant aux engage-ments déjà adoptés dans les documents de SRP (DSRP).

Les plans d'investissement et les allocations budgétairesaux niveaux national, régional et local doivent être unepriorité dans les zones où le besoin est le plus urgent.Concernant les allocations intra-sectorielles et inter-sec-torielles, elles influencent les décisions prises concernant

l'adoption des mécanismes de financement les plusappropriés - exemple : récupération du coût complet,systèmes de crédit, prêts renouvelables, subventions par-tielles ou totales, inter-financements, dons ou autres stra-tégies.

Un problème sérieux et récurrent rencontré par lesclients à revenu modeste et les petits entrepreneurs estle manque de capitaux disponibles pour investir ou pourfinancer l'équipement, même s'ils sont capables de dé-bourser de petites sommes pour les dépenses courantes.Les gouvernements et leurs agences doivent envisagerune ligne de crédit ou la fourniture d'équipement et dematériels en contrepartie des paiements réguliers, plutôtque d'avoir recours aux dons ou aux subventions. Lafourniture de dons et de subventions a souvent un effetinattendu d'encourager les utilisateurs et les organisations(à tous les niveaux que ce soit) à choisir les systèmes ettechnologies qu'ils sont incapables de gérer, ce qui setraduit par une détérioration rapide des ouvrages et desservices déficients. Ces systèmes et technologies doiventseulement être utilisés là où l'expérimentation d'autresstratégies a été un échec.

6. La gestion de l'information et de

la connaissance

En créant un environnement favorable, il est importantde connaître les approches, les systèmes et les technolo-gies fructueuses et infructueuses. Les personnes respon-sables de la création d'un environnement favorable à l'u-tilisation de l'approche HCES doivent répondre d'unemanière appropriée et accessible au public cible à toutesles questions qui suscitent un intérêt particulier pour lespopulations.

Une directive élaborée localement fournira des informa-tions sur la gamme complète des options techniques etde logiciel, en passant en revue différents aspects de cestechnologies et les composantes associées au logiciel.

Pour un examen minutieux, il est nécessaire de poser lesquestions suivantes :

Quels sont les avantages potentiels de ces optionstechniques ? Quels en sont les limites ?

Jusqu'à quel point ces options répondent-elles auxattentes de l'utilisateur ? (Sont-elles convenables, acces-sibles, sécurisantes et sûres ? Quel apport de l'utilisa-teur (temps et argent) est nécessaire à leur fonction-nement et à leur maintenance ?)

Page 24: Eau, Assainissement et Hygiène

Quel est leur impact sur un environnement plus large ? (Quel est leur contribution à la conservationdes ressources et aux cycles finals ?)

Quelle est l'efficacité du traitement des eaux usées surcette option technique ? (Quel est le niveau de traite-ment approprié ?)

Un examen approfondi aide aussi à déterminer touteamélioration nécessaire aux technologies existantes.

Les textes disponibles sur « l'état actuel de la technolo-gie » si possible avec des commentaires supplémentairespeuvent aider en ce sens. Lorsque les informations nesont pas facilement accessibles, les cadres municipauxdevront avoir recours à d'autres sources telles que lescentres ressources7, les institutions académiques, les pro-fessionnels expérimentés du domaine ou les institutionsau sein ou à l'extérieur du pays qui peuvent donner leursavis. L'identification de déficit d'informations par les cadres municipaux contribuera immanquablement à laproposition de solutions adéquates. Cette identificationde déficits d'informations devra faire partie de la créationde l'environnement favorable au niveau local ; il seradonc de la responsabilité des agences nationales ouinternationales de soutien du secteur de rechercher dessolutions appropriées.

Pendant et après l'élaboration de l'approche HCES,divers déficits d'informations et des besoins de rechercheont été identifiés. La liste dressée est jointe en Annexe II.Les thèmes pour lesquels un examen et une recherchespécifiques ont été menés sont cités ci-dessous :

Aspects de la planification

Aspects réglementaires

Aspects institutionnels

Participation du secteur privé

Aspects financiers

Aspects socio-culturels

Aspects techniques

Avantages et risques anticipés

Les stratégies de communication : Les communicationsde soutien au projet (PSC) ont tendance à être de type« descendant » qui signifie : informer « le public cible

» de la décision prise à un niveau supérieur. Avec l'ap-proche HCES, le PSC sera plus ouvert et moins dépen-dant des solutions pré-identifiées. Par exemple : il doitêtre ascendant pour atteindre les décideurs et autrespersonnes influentes (les médias) qui agissent sur ce quiest généralement considéré comme solutions accep-tables et s'assurer de leur soutien (voir la discussion dansla section précédente, « la création d'un environnementfavorable »). Il doit aussi descendre vers les futurs utilisa-teurs non pas pour « vendre » une technologie ou unesolution particulière mais pour les informer qu'ils peuvent être maîtres de leurs propres décisions. Unensemble coordonné d'activités du PSC doit donc êtrecréé et appliqué.

Les urbanistes doivent aussi revoir leurs propres atti-tudes : si les utilisateurs rejettent pour des raisons appa-remment illogiques ce qui semble être une solution idé-ale, alors ce choix ne peut pas être écarté comme dû à « l'ignorance ». Des recherches supplémentaires doiventêtre menées pour découvrir les raisons réelles de cerejet et imaginer une réaction – s'il faut améliorer lacompréhension des populations ou modifier la solution.Les spécialistes des disciplines qui peuvent être mécon-nues des cadres municipaux, tels que les spécialistes dela communication et les anthropologues sociaux, serontles principaux membres de l'équipe du PSC.

Chaque option doit également être étudiée en fonctiondes autres facteurs qui peuvent être importants dans laprise de décision à propos de la ligne de conduite opti-mum. Ceux-ci comprendront normalement des sujetstels que :

L'impact sur les services offerts aux pauvres

La confiance aux équipements importés et aux com-pétences étrangères

Le potentiel en matière de création d'emplois et d'activités génératrices de revenus

L'impact environnemental, les contraintes de res-source et le potentiel de re-mobilisation de res-sources

Les implications du trafic et de l'utilisation des terres

Les effets sur une ligne de partage des eaux ou uneentité plus grande

24 Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

7 Les centres nationaux de ressources peuvent fournir toute une variété d'informations et de connaissances, ils s'inspirent des expériences menéesdans le contexte du pays et à l'étranger pour enrichir les informations disponibles localement. Ils jouent également un rôle important dans le pro-cessus de rétention d'information et d'enrichissement de la connaissance - servant de " bloc de mémoire " d'informations et de connaissances quipeuvent se perdre dans d'autres circonstances avec le temps

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25Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

Le processus en 10 étapesCette section décrit dix étapes typiques engagées dansl'élaboration et la mise en pratique d'un programmeHCES. Ces étapes sont présentées dans l'ordre mais enpratique elles se chevauchent habituellement. Certainesétapes peuvent se répéter plus d'une fois de manièreitérative pour trouver des solutions acceptables et ellesdoivent toujours être conduites en tenant compte desintérêts de la municipalité toute entière. Cette présenta-tion est donc une simplification.

Le processus en dix étapes est représenté à la page sui-vante dans un diagramme qui identifie les étapes par rap-port à un cadre type du cycle du programme/projet.

Etape 1 : Requête pour assistance

Production :

Demande(s) d'aide exprimée(s) par la/les communauté(s)

Le processus HCES doit commencer en réponse à lademande d'aide exprimée par les populations bénéfi-ciaires des services : dans le modèle utilisé dans cettedirective cette demande doit être adressée au maire (ouà d'autres professionnels qui le secondent), par les utili-sateurs eux-mêmes, ou leurs représentants politiques(tels que les conseillers municipaux) ou les leaders de lacommunauté locale. Les demandes doivent sans douteêtre acheminées à travers les canaux habituels de com-munication jusqu'au responsable de la juridiction dontrelève la communauté (Commune ou municipalité). LesONGs peuvent contribuer à de tels efforts. En théorie,les administrateurs des différents services de l'UESS peuvent faire des demandes, mais dans la pratique cou-rante, ils ne sont pas habilités à le faire, et de toute façonils agissent rarement en synergie.

Il est fort à parier que la demande initiale faite par leschefs de ménage ou le voisinage est relative à une aidepour l'amélioration d'un service spécifique plutôt qued'une combinaison de services. La demande doit doncêtre utilisée comme le centre de gravité d'où part le dia-logue pour identifier les besoins et les priorités del'UESS. Par conséquent, les administrateurs de servicedoivent être également encouragés à se concerter avantde prendre des décisions concernant les programmesd'amélioration.

A moins qu'il y ait une preuve irréfutable de l'intérêtlocal, l'approche HCES ne doit pas commencer unique-ment en réponse à une demande du gouvernement cen-tral ou pour l'atteinte des objectifs d'investissement sectoriel des bailleurs de fonds. Au lieu de cela, le gou-vernement et les agences de financement doivent initierun dialogue avec la communauté sélectionnée, lequeldialogue peut conduire éventuellement à l'initiation de l'approche HCES à partir d'un niveau plus approprié,celui des futurs utilisateurs. Un tel dialogue doit avoir unhôte institutionnel reconnaissable et faire montre deresponsabilité pour éviter de compromettre cette partiedu processus.

Les demandes d'aide ne se font pas en vase clos maissemblent être le résultat d'autres stimuli tels que les acti-vités de promotion, la prise de conscience des projets dedéveloppement, etc. Les demandes d'aide sont suscep-tibles d'être influencées par les conditions proposéesdans tous les cadres de planification ou les plans d'inves-tissements nationaux existants.

Les indicateurs :

Le lobbying des représentants des chefs de ménage(la société civile, les ONGs, les activistes, etc.) –Exemple : les réunions, les rapports, les visites dans les services municipaux

Point de décision

Après avoir atteint le seuil prédéterminé du nombrede demandes d'aide (exemple : expressions variéesdes communes), les cadres municipaux peuvent com-mencer à préparer l'étape 2 (Lancement du processusde planification et de concertation).

Etape 2 : Lancement du processus de

planification et de concertation

Production :

Atelier sur le processus de planification et de concer-tation avec les parties prenantes

Acceptation d'un protocole sur le mode de fonction-nement (approbation des principes de l'approched'assainissement centrée sur les ménages (HCES),indication d'un processus plus vaste, délai indicatif.

Une rencontre initiale de planification et de concertationà l'intention des représentants de tous les principales

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Requête pour assistanceIdentification du projet

Préplanification et préparation

Préparation

Estimation du projet et approbation

Leçons apprises

Mise en pratique et suivi

Evaluation

Développement de la politique,planification du secteur,

formulation du programme

Lancement du processus deplanification et de concertation

Etat des lieux

Evaluation des priorités des utilisateurs

Identification des options

Evaluation des combinaisonsde services réalisables

Programmes consolidés del’UESS pour la zone d’etude

Finalisation des programmesconsolidés de l’UESS

Suivi, évaluation (interne) etréactions

Mise en oeuvre

Etape Action Evolution du cycle du projet ou programme

Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

Le processus en dix étapes de l’approche HCES par rapport à un cadre type

du cycle de projet

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27Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

parties prenantes (c'est-à-dire les conseillers, les leaderslocaux) doit être organisée autour de ces quatre thèmesessentiels :

Explication de l'approche HCES et sa contribution à lafourniture de meilleurs services ;

Définition des limites du programme ;

Evaluation des responsabilités et des capacités desorganisations de l'UESS et l'état des politiques et stra-tégies nationales/étatiques, et ;

Accord sur le processus et les responsabilités pourune élaboration future du programme.

Explication détaillée de l'approche HCES : Une fois quela requête d'assistance pour le développement du pro-gramme centré sur l'approche HCES a été faite, il estimportant de vérifier que toutes les parties prenantes quiy prennent part comprennent effectivement et acceptentles implications telles que l'engagement inconditionnel del'utilisateur ; une étroite collaboration entre les diffé-rentes agences ; et la possibilité que la solution adoptéeen dernier ressort comme étant coordonnée, équilibréeet adaptée à plusieurs services ne corresponde pas exactement à celle envisagée individuellement par lesagences sectorielles.

Définition des limites du programme : Les participants à la rencontre de planification et de concertation doiventdécider des frontières physiques du programme del'UESS (voir plus bas en encadré). Il est important deparvenir à un consensus au cours de la rencontre pourdéfinir les limites physiques pour des raisons de planifica-tion. Il faut également reconnaître que pendant le pro-cessus de développement du programme, les actionspeuvent être menées différemment selon la zone d'inter-vention du programme et selon les parties du pro-gramme gérées par différents protagonistes.

Evaluation des responsabilités et des capacités desorganisations de l'UESS et état des politiques et straté-gies nationales/étatiques : La résolution des problèmesliés à l'UESS au plus bas niveau organisationnel nécessiteque la responsabilité des cadres municipaux chargés del'application du programme de l'approche se ressente auniveau de l'évaluation soigneuse des points suivants :

La capacité de la communauté à participer au proces-sus de planification et à mettre en pratique les actionsrecommandées ;

L'aptitude des organisations locales publiques et dusecteur privé à améliorer les services de la commu-nauté ou à apporter des soutiens (formation, servicesde soutien spécifique) ;

La conformité des programmes proposés de l'ap-proche HCES avec les politiques et stratégies natio-nales/étatiques et la possibilité de modifier au moinstemporairement les politiques et stratégies capablesdans d'autres circonstances de rendre difficile ouimpossible la mise en pratique de l'approche HCES.

La rencontre de planification et de concertation orien-tera particulièrement les cadres municipaux sur la ma-nière de procéder afin d'éviter tout conflit potentiel avecles politiques et règlements actuels et élucidera la dispo-nibilité du soutien à apporter à la communauté ou auxfournisseurs de petit service.

Accord sur le processus et les responsabilités pourune élaboration future du programme : La rencontrede planification et de concertation est également lecadre idéal pour s'accorder sur la manière dont le restedes travaux sera poursuivi et définir les responsabilités. Il s'agira notamment de désigner d'un commun accordles personnes qui auront la tâche d'assumer la gestionglobale et la coordination. Etant donné le nombre desagences susceptibles de se présenter, le ou la chargé (e)de programme devra être un professionnel respecté etneutre, et un fin diplomate. Un personnel et un budgetadéquats seront essentiels.

Indicateurs :

Le rapport de l'atelier inclut :

- Les rôles et les responsabilités des différents prota-gonistes dans le processus ;

- La définition préliminaire des limites du programme ;

- Le consensus sur l'approche d'assainissement cen-trée sur les ménages (HCES).

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Etape 3 : Etat des lieux

Production :

Etat des lieux

La 3éme étape de l'élaboration du programme est uneévaluation globale, participative du niveau actuel de ser-vice de l'UESS (la rencontre de planification et de con-certation donnera un aperçu objectif sur la portée atten-due de l'évaluation). C'est un processus plus compliquéque celui mené pendant la planification conventionnelletypique engageant un seul secteur et qui se limite sou-vent à essayer de répondre aux questions telles que : « De quoi les compagnies de l'eau doivent-elles disposerpour fournir l'eau à travers les colonnes d'alimentation ? »Une évaluation de l'approche HCES doit couvrir tous lesservices, être participative dans sa méthodologie et com-prendre la manière dont les services sont fournis et utili-sés dans un contexte social particulier. Par conséquent,elle cherche à répondre aux questions relatives à :

L'évaluation du statut au niveau local

L'évaluation du statut au niveau municipal

Il est primordial de s'accorder (au moins provisoirement)sur les limites physiques du lieu d'application du pro-gramme. Les services de l'UESS sont subdivisés précisé-ment à des fins de planification et de fonctionnement, utili-sant les limites définies en termes physiques (zones de dis-tributions d'eau potable ; système d'égouts et bassins degestion des eaux pluviales ; trajets des déchets solides jusqu'à la station de transfert ou à la décharge contrôlée).Malheureusement, ces limites varient en fonction des ser-vices et il n'y a habituellement pas de coïncidence avec lesfrontières politiques (telles que les limites d'une ville). Parconséquent, des compromis peuvent être acceptés etpendant le déroulement du programme, il faudra tenircompte des différences entre les diverses limites. L'approche HCES dépend de la fourniture de services dezone à zone. Pour cette raison et grâce à un accord decollaboration entre les zones, il est important d'envisagerles limites éventuelles de chaque zone, au moins au senslarge, pendant la rencontre de planification et de concerta-tion et de les ajuster avec les limites opérationnelles adop-tées par les différents services de l'UESS. Les frontièresdes zones intérieures (les communautés d'utilisateurs)semblent être déterminées principalement par des condi-

tions socio-économiques telles que le revenu, le type delogement (dans certaines sociétés, le contexte tribal ouethnique, la classe sociale, et des facteurs semblables peuvent être tout aussi importants). Comme beaucoup desolutions à l'approche HCES dépendent d'une certaineforme de consensus communautaire (par exemple sur lesniveaux de service à fournir ou sur les responsabilités defonctionnement et de maintenance), il sera probablementplus simple d'adopter des zones qui comprennent plus oumoins de communautés homogènes. (Au cas où les voisi-nages ne constituent pas de véritables communautéscomme les squatters arrivés récemment dans les bidon-villes, l'approche HCES n'est peut-être pas appropriée àmoins qu'une organisation communautaire représentativene voie le jour). Il convient de noter qu'à travers cette discussion, on apréféré utiliser le terme « programme» plutôt que « pro-jet ». L'approche HCES implique un renforcement desinstitutions et des améliorations notables en faveur d'uncertain nombre de services défaillants. Par conséquent, lamise en pratique entière prendra sûrement du temps etles participants (dont les investisseurs ) devront être pré-parés à prendre des engagements à long-terme.

Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

THEME : Définition des limites de la zone d'exécution

L'évaluation du statut des fournisseurs de service auniveau de la ville toute entière.

Ce travail peut être mené par une équipe interdiscipli-naire (les spécialistes de chacun des secteurs de l'UESS,les travailleurs sociaux et de la communauté), conjointe-ment avec les résidents locaux et les autres informateursclés. Une des tâches les plus importantes du groupe serade concilier les priorités entre les différents protagonistes.

Les résidents de la zone d'étude constituent une partessentielle de ces évaluations. Ils sont probablement lesseules personnes disposant d'information réelle sur lesinsuffisances actuelles (par exemple : les niveaux descrues en saison pluvieuse ; les moments où la pressiondu réseau d'eau potable est nulle ; les endroits qui nesont pas fréquentés par les camions de ramassage desordures). Ils sont également les mieux placés pour fairela différence entre les relevés officiels des conditions et lasituation réelle. Ils semblent être (avec les agents desanté et les travailleurs sociaux de la communauté) lesimportantes sources d'information sur les systèmes infor-mels auxquels les gens accordent leur confiance. De plus,

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29Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

ils disposent des connaissances les plus approfondies surl'état des infrastructures, leurs fonctionnement et mainte-nance, et peuvent fournir des informations fiables rela-tives à la perception des services ; à la demande et auxbesoins. Les résidents ne doivent pas seulement êtreconsultés ; grâce à la formation et à l'orientation, ils peuvent aussi mener des travaux d'évaluation.

C'est seulement le début du processus de l'approcheHCES et il va falloir prendre les dispositions nécessairespour ne pas susciter de faux espoirs au sein de la com-

munauté sur les niveaux de services éventuels, leurscoûts, ou le temps nécessaire à leur disponibilité.

Voir Annexe III – ETAPE 3 sur les points d'orientationdes actions à mener concernant l'état des lieux.

Indicateurs :

Le rapport du statut est subdivisé comme suit : - Evaluation du service au niveau local ; - Evaluation du service au niveau municipal ; - Evaluation du statut au niveau de la ville toute entière.

THEME: Renforcement des capacités

Beaucoup de groupes et d'organisations doivent être formés et guidés pour comprendre et soutenir l'approcheHCES. Certaines parties prenantes (s'agissant du gou-vernement et des cadres municipaux), doivent prendrepart aux premières étapes du processus tandis que d'autrespar contre doivent participer aux dernières étapes lorsqueleurs rôles dans la mise en pratique de l'approche sontmieux connus. Exemple :

Les chefs de ménages doivent mieux comprendre lesimplications des options qui leur sont proposées. Ilsdoivent également être bien formés pour être à mêmed'exercer des contrôles de qualité sur les travaux desconstructeurs et des entrepreneurs locaux pour éviterd'être victimes d'escroquerie.Autres professionnels, sociétés, organisations et insti-tutions concernés : D'une manière générale, ces groupes doivent être conscients et, là où cela estapproprié, familiers avec les cadres législatifs, les règle-ments, les codes et les normes et la gamme desoptions techniques disponibles (dont le coût, les impli-cations environnementales et de gestion de celles-ci). Les organisations communautaires de base en chargede la construction, du fonctionnement et de la mainte-nance (O&M) et/ou de la gestion de l'UESS localauront besoin d'une formation sur les sujets tech-niques, la comptabilité et la simple gestion financière,les procédures élémentaires d'établissement de contrat,le suivi - reportage.Les ONGs qui s'engageront dans le programmedevront bénéficier d'une formation semblable maisd'un niveau plus avancé puisqu'elles devront formerprobablement les communautés participantes. Ellesdevront également être familières avec les facteurssociaux qui ont un impact sur la sélection et l'utilisationappropriée de l'UESS, et maîtriser les stratégies de

communication d'appui (on suppose que la plupart desONGs ont déjà une compréhension globale, non-sec-torielle de ces sujets. Une ONG qui n'a pas cette capa-cité n'y participera probablement pas.Le personnel municipal doit être amené à abandonnersa perception actuelle de l'UESS. Pour lui, les insuffi-sances de l'UESS sont dues essentiellement à unmanque de solutions techniques développées dans lespays industrialisés. Au lieu de cela, on doit plutôt l'aiderà travers une meilleure compréhension des facteurssociaux, institutionnels, financiers et autres éléments quiseront abordés.Les fournisseurs privés doivent posséder des compé-tences dans la gestion d'entreprise, la préparation dessystèmes d'appel d'offres et les demandes de prêt, l'analyse et la réaction face aux demandes du marché,l'exposition à une gamme plus variée d'options tech-niques. Les risques liés à la concurrence ou aux écono-mies instables peuvent être minimisés à travers unecoopération et une collaboration plus accrues entreces fournisseurs, grâce à une formation dans la créationdes associations, une gestion financière améliorée, laresponsabilité, la transparence et le partage de connais-sances techniques et des aptitudes en matière de com-munication pour la promotion du secteur de l'assainis-sement.Tous ces groupes et individus doivent bénéfi-cier d'une formation dans la « commercialisation » durecyclage des déchets et dans les activités de l'agricul-ture urbaine/d'horticulture (exemple: le marketing)pour atteindre tout le potentiel offert par l'applicationdu système circulaire. C'est seulement après cetteétape que l'amélioration simultanée de la santé et de laproductivité économique des membres des ménagesparticipants sera véritable.

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THEME : Communication

La mise en pratique d'une nouvelle approche nécessitenon seulement que les populations qui participent directe-ment au programme aient une formation adéquate maiségalement que les professionnels, les cadres et les institu-tions qui ne sont pas directement engagés dans le pro-gramme le comprennent (au minimum) et l'appuient(dans l'idéal).

Le gouvernement central et les cadres de la régle-mentation doivent pouvoir justifier le programme etêtre informés des changements nécessaires aux poli-tiques et règlements exigés pour le succès définitif del'approche HCES. Les agences de santé et de régle-mentation en particulier doivent appartenir à cettecatégorie.Les secteurs académique et éducatif doivent êtreconvaincus du bien-fondé d'appuyer l'approche puis-qu'ils sont dans une position où ils influencent l'opinionpublique et ils forment également la future générationde professionnels qui seront responsables des secteursde l'UESS. La formation des ingénieurs en particuliersemble ne pas tenir compte de beaucoup d'approchestechniques envisagées et bon nombre d'ingénieurs pro-fessionnels ont une compréhension limitée de la por-tée institutionnelle, financière et sociale de leur travail. Il y a urgence à les convaincre que leur métier va au-delà de la simple fonction de résolution des problèmestechniques. Il doit être considéré comme un fournis-seur de service durable. L'élaboration de programmesd'études appropriés à travers un processus capabled'égaler la demande (les aptitudes requises sur le « marché » et l'offre (les compétences académiques etla connaissance) est essentielle.Autres professionnels, société, organisations et insti-tutions nationales concernés : Il y a beaucoup d'autresgroupes de personnes dont les intérêts sont liés auxaspects spécifiques de l'approche HCES. Ceux-ci sont

intéressés par une connaissance de l'approche et desactivités du programme proposé et peuvent avoirbeaucoup d'avantages à prendre part aux programmescouronnés de succès de l'approche HCES. Ces groupes de personnes varient en fonction des circon-stances. Ils peuvent être composés par exemple d'asso-ciations professionnelles, des spécialistes du recyclageet de la réutilisation, des spécialistes de l'agricultureurbaine, des promoteurs de tourisme, des syndicatsprofessionnels, des fournisseurs de service de l'UESSdu secteur privé et de beaucoup de petits entrepre-neurs. Des efforts doivent être déployés pour identifieret contacter ces personnes et les informer continuelle-ment des activités, des avantages attendus et de l'évo-lution.

Les cadres municipaux doivent développer une stratégiede communications pour atteindre tous les protagonistesdepuis le ménage jusqu'au niveau du gouvernement cen-tral. La stratégie doit inclure les plus appropriés parmi lesdifférents moyens disponibles et convenables au publicspécifique visé. Ces moyens englobent des textes et desprospectus, la radio et la télévision, des réunions et desateliers, etc. On ne s'attend pas à ce que la municipalitédispose de telles techniques, aussi faut-il les lui offrir.

Chacune des options sélectionnées doit être appuyée parune stratégie de communication. Comme relevé dansL'ETAPE 5 (identification des options), cette stratégievariera en fonction du prochain public et de la nature del'option choisie. En assemblant les éléments d'un « en-semble » logique de l'UESS, l'effet de ces différences –dans le temps requis, les besoins de personnel et le genred'action (exemple : message télévisé comparé à ladémonstration d'un système d'assainissement) – doit êtreévalué soigneusement.

30 Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

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Etape 4 : Evaluation des priorités des

utilisateurs

Production :

Priorités définies pour les ménages et les commu-nautés cibles

Les résultats de l'évaluation des statuts (ETAPE 3) doivent être annoncés à la communauté à travers unprocessus participatif (exemple : réunion, focus groupes,ateliers) auquel sont également présents les représen-tants des agences appropriées - mais comme participantslogés à la même enseigne que les autres, et pas commeleaders. Cette partie du processus vise les objectifs sui-vants :

Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

Présenter les conclusions de l'évaluation ;

Corriger les erreurs éventuelles liées aux faits ;

Etablir, au sens large, les « règles de base » pour laprochaine partie qui est la plus intense de l'étude :décider des insuffisances à combler, des niveaux deservice à envisager, des dispositions institutionnelles àaccepter, etc. Les priorités sont finalement classéespar les chefs de ménage ou le voisinage en tenantcompte des Principes de Bellagio.

Indicateurs :

Le succès des concertations avec les leaders de lacommunauté et les membres du ménage, et un rap-pel de la communauté sur les priorités des utilisateurs.

Il y a peu de chances que tous les services liés à l'ap-proche HCES dans les zones à faible revenu puissent êtreproches des normes « occidentales » – et en fait cela estsouvent inutile et indésirable à cause des progrès réalisésdans des technologies durables plus appropriées. Cepen-dant, ces derniers concepts semblent étranges aux rési-dents alors qu'ils voient à la télévision ou à leurs lieux detravail des raccordements complets pour la fournitured'eau et des branchements à la canalisation d'évacuationdes toilettes à chasse d'eau pour l'assainissement. Desprojets pilotes et de démonstration peuvent aider à fairerégner la confiance et à assurer l'acceptabilité des alterna-tives appropriées et plus durables. De même, les agencesde développement peuvent promouvoir des concepts telsque la constitution d'initiatives personnelles et la gestioncommunautaire, mais ceux-ci doivent être expérimentéspour juger de leur faisabilité dans les communautés spéci-fiques en étude. Néanmoins, les activités d'expérimenta-tion et de démonstration peuvent accroître de façon sen-sible la complexité de conception du programme (et donc

les exigences de personnel qualifié), de même que de l'é-laboration d'un programme en temps opportun. Il n'est pas pratique d'introduire simultanément trop d'in-novations. Ce ne sont certainement pas toutes les combi-naisons des options techniques et institutionnelles qui peuvent être envisagées pour plusieurs services. Concer-nant les programmes initiaux, il est donc essentiel de s'ap-puyer sur les combinaisons les plus probables, laissant lesautres pour des essais ultérieurs. Il y a un risque que « lemieux devienne l'ennemi du bien » si les études sont tropambitieuses. En déterminant le programme de l'approcheHCES, l'utilisation continue des solutions temporaires exis-tantes, proposées par les utilisateurs qui les trouventégalement acceptables, doit être prise en compte pourpermettre la résolution d'autres problèmes plus urgents.Ces solutions existantes (peut-être en y ajoutant quelquesmodifications) peuvent aussi apporter une « amélioration séquentielle » progressive avec le change-ment des circonstances de l'utilisateur et le programmedoit être conçu pour soutenir cette évolution.

THEME : Ignorance des options – expérimentations et démonstrations éventuelles

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La production de cette étape doit être une présentationou une matrice des options que l'équipe de planificationjuge réalisables dans la zone d'étude et par rapport auxPrincipes de Bellagio. La production sera utilisée commeune base permettant de se préparer à une concertationde la communauté dans la prochaine étape et elle doitainsi disposer d'informations suffisantes à cette intention.Elle doit inclure :

Différents « paquets » d’options de service de l'UESS.Ces options doivent être équitables entre les services(exemple, des dispositions nécessaires sont prises pourtraiter de la question des eaux usées provenant del'eau utilisée par la communauté), et assurer au moinsle niveau minimum de service accepté précédemmentau niveau de l'ETAPE 4.Les coûts d’investissement, du fonctionnement et de lamaintenance (O&M) de chaque option, traduits en termes d'implications probables de remboursement làoù cela est possible (comme les tarifs de l'eau et deségouts, les paiements sur les prêts d'amélioration del'habitat, les redevances mensuelles de la gestion des

déchets solides, les taxes pour l'amélioration de la gestion des égouts pluviaux).D'éventuelles dispositions institutionnelles tout en met-tant l'accent sur les contributions potentielles des utili-sateurs, des communautés bénéficiaires, et des petitsentrepreneurs, afin que les utilisateurs puissent prendreles décisions concernant les rôles qu'ils peuvent jouertout en ayant à l'esprit les obligations et les coûts.Les évaluations des « facteurs externes » tels que l'im-pact environnemental et la génération d'emplois.Les évaluations des avantages économiques réalisablesgrâce à la réutilisation des « sous-produits des déchets », aux opportunités du marché potentiel etexistant de réutilisation des déchets.

A ce niveau, il n'est pas nécessaire pour les urbanistesd'accorder une attention particulière à la rentabilité ( bienque ce soit un problème majeur – et très difficile – àrésoudre au cours de la prochaine étape). Leur responsa-bilité première pendant cette étape est de s'assurer queles différents ensembles formés pour être présentés aux

Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

raccordements à domicile. L'approche HCES n'im-pose pas de telles limites ; les utilisateurs peuventchoisir ce qui convient le mieux à leurs cas ou peuvent décider de ne pas moderniser du tout unservice (ainsi, dans cet exemple, les options d'appro-visionnement en eau telles que la fourniture d'eau parle vendeur, le captage des eaux de pluies ou les puitsaméliorés doivent aussi y être incluses). L'expert ou leprofessionnel local qui identifie les options de servicedoit donc avoir une parfaite connaissance des Prin-cipes de Bellagio et de la manière dont ils se rappor-tent à la multitude de technologies, savoir les condi-tions dans lesquelles ils peuvent être appliqués avecsuccès et avoir une idée de leurs interactions (exem-ple, les systèmes d'assainissement sur place et les nappes aquifères peu profondes ; la gestion desdéchets solides et l'écoulement à ciel ouvert, la réutili-sation et le recyclage).

Voir Annexe III – ETAPE 5 sur les points d'orientationdes actions à mener concernant une gamme plus variéede technologies.

Etape 5 : Identification des options

Production :

Rapport d'identification des options, des exigences etdes implications.

L'identification des différentes options offertes aux ser-vices de l'UESS centrés sur l'approche HCES doit couvrirla même diversité de thèmes que ceux développés pourtoute analyse de faisabilité ; ces services doivent exami-ner la faisabilité technique, institutionnelle, financière etsociale de chaque option, et évaluer d'autres facteurs telsque son impact sur l'environnement. La présente direc-tive ne discute pas de ces techniques qui constituent lecentre d'intérêt d'un certain nombre de textes de base.Cependant, il y a certaines caractéristiques spéciales quidifférencient l'analyse de l'approche HCES des autresanalyses conventionnelles :

Une gamme plus variée de technologies : La plupartdes études de faisabilité supposent un choix assezlimité de technologies ; par exemple : que la fourni-ture en eau nécessite une colonne d'alimentation, des

THEME : Une gamme plus variée de technologies

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utilisateurs sont complets et cohérents et que tous lesfrais associés ont été raisonnablement estimés avec préci-sion. Ils ne doivent pas se limiter en particulier à un quel-conque niveau préconçu du consentement des utilisateursà payer ce service : les utilisateurs peuvent vouloir payerl'UESS plus que prévu à condition qu'il soit fiable et qu'ilréponde à leurs attentes.

Les urbanistes doivent être prêts à traiter des sujets rela-tifs aux interactions entre les sous-systèmes servant lesvoisinages individuels. Exemple : Un système d'assainisse-ment convenable sur place semble être la solution opti-male pour un voisinage à faible revenu. Cependant, si unvoisinage immédiat peut être servi par un système d'é-gout, alors le premier voisinage peut en profiter et adop-ter un système de collecte sans suspension solide ou toutautre type d'égout modifié à faible coût ou sans coût sup-plémentaire. Ces planificateurs doivent pouvoir anticiper lasurvenue de telles interactions, et préparer d'éventuellessolutions et au moins des estimations approximatives del'impact sur les coûts, les dispositions institutionnelles, etc.

Il sera probablement prudent pour les urbanistes d'avoirune concertation avec les diverses agences du secteur etles organismes de réglementation avant de finaliser la pro-duction de cette étape. Il est préférable de résoudre toutproblème pendant cette étape que d'avoir une concerta-tion communautaire perturbée par des objections offi-cielles ou par une opposition. Si un « environnement favo-rable » existe (voir section précédente), aucune difficultémajeure ne surviendra. Dans le cas contraire, (si parexemple les cadres refusent les solutions de petite tech-nologie ou la gestion communautaire), alors les urbanistesdevront décider de remettre à plus tard la concertationavec la communauté jusqu'à ce que des discussions cons-tructives puissent se faire.

Il sera donc nécessaire de préparer des matériaux appro-priés de cette production pour présentation lors de laconcertation de la communauté (ETAPE 7 ci-dessous) ;l'information fournie par les spécialistes peut être indispen-sable à la conception et à la production de ces matériaux,et elle devra être testée pour s'assurer qu'elle peut êtrecomprise par le prochain public.

Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

Une plus grande variété d'institutions : Les études defaisabilité conventionnelles supposent habituellementque le cadre institutionnel dans la zone d'étude res-semblera quelque peu au cadre du reste de la munici-palité. Au contraire, l'approche HCES examine toutesles possibilités de fournir, gérer, faire fonctionner lesservices. Exemple : l'approvisionnement en eau con-sistera en un arrangement grossiste/détaillant entre l'agence d'approvisionnement en eau et la commu-nauté, avec le stockage et la distribution gérés par lacommunauté elle-même, et la distribution finale assu-rée par les vendeurs au niveau de la communauté ;les systèmes d'assainissement appropriés sur placeseront adoptés par les ménages aidés par les lignes decrédit octroyé par les ONGs, des contrats établis avecles constructeurs locaux, et la vidange effectuée pardes sociétés spécialisées à travers des contrats munici-paux ; les canaux de drainage seront construits etentretenus par les chefs de ménage (pour chaquepropriété individuelle) et les voisinages jusqu'aux infra-structures de drainage de rues, où la municipalitéprendra la relève ; et la gestion des déchets solides sefera en associant les éboueurs privés collectant lesobjets recyclables pour les vendre aux entrepreneurs

du secteur privé et les balayeurs travaillant pour lecompte de la communauté ramasseront le reste desdéchets et les livreront aux points de transfert quifonctionnent grâce aux sociétés du secteur privé souscontrat avec la municipalité. L'identification desoptions devra évaluer sérieusement les implications dechacune des options institutionnelles : si les hypothè-ses à propos de la volonté des populations et leuraptitude à opérer les fonctions qui leur sont assignéessont vérifiées (alors la prochaine étape examinera lafaisabilité des combinaisons des fonctions : une com-munauté peut vouloir gérer un service mais être inca-pable d'en faire fonctionner plusieurs).

Les dispositions institutionnelles prises à travers leszones pour la fourniture de service nécessitent uneattention particulière. Les fournisseurs de servicesconventionnels ne sont généralement pas efficacesdans la concertation ou la collaboration avec les utili-sateurs au niveau du ménage, du voisinage et de lacommunauté. En conséquence, les ONGs comblentsouvent le fossé entre les organisations centrales etles parties prenantes au plus bas niveau et au niveaude la communauté. Cet écart ne devra plus exister

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34 Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

grâce à des dispositions plus durables entre les organi-sations centrales et les organismes créés ou retenuspar la communauté pour la satisfaction de ses besoins(les ONGs doivent encore y être engagées). Deuxaspects principaux peuvent se distinguer :

- Les besoins d'assistance technique, allant de la diffu-sion d'informations et du renforcement des capacitésau niveau du ménage, du voisinage et de la commu-nauté pour aider à mieux comprendre les avantagesde service et les responsabilités des protagonistes auxconseils et à des services de soutien à l'intention desfournisseurs de service locaux ; et

- La provision directe de service de l'UESS par legouvernement ou les organisations privées sur unebase commerciale, sous contrats avec des parties pre-nantes individuelles ou des groupes de parties pre-nantes. Les arrangements peuvent être semblables àune relation entre le grossiste (l'organisation centrale)– et le détaillant (la partie prenante, une organisationde parties prenantes ou les petits entrepreneurs).

Voir Annexe III - ETAPE 5 sur les points d'orientationdes actions à mener concernant une plus grande variétéd'institutions.

Un plus grand ensemble de dispositions financières :Pour rapprocher la plus grande variété de technolo-gies des options institutionnelles, beaucoup plus d'ap-proches financières doivent être analysées. Celles-cipeuvent prendre différentes formes allant par exem-ple du financement du gouvernement directement liéaux facteurs externes ( pas les dons et les subven-tions, mais des paiements calculés et reflétant lesavantages sur l'environnement et la santé ou d'autresbénéfices au profit du plus grand public) à des initia-tives personnelles au niveau du ménage et de la com-munauté, non seulement dans la construction maiségalement dans la gestion, le fonctionnement et lamaintenance.

Comme le succès de l'approche HCES dépend del'exploitation effective des services par les utilisateurs,l'accent est mis sur la construction des systèmes com-plets – comprenant les raccordements à domicilepour la fourniture d'eau ou les branchements auxégouts de toilette et de maison pour l'assainissement– plutôt que sur les conduites dans la rue unique-

ment. Par conséquent, des services financiers supplé-mentaires doivent être apportés comme les prêtspour honorer les frais de raccordements à domicile,ou un accès facile au crédit pour les travaux d'amélio-ration du logement.

Les collectes doivent aussi se faire facilement et sansambiguïté. Au lieu d'exiger des utilisateurs de nom-breux versements individuels dans des services incom-modes, on peut procéder à des collectes communau-taires ou à la création de banques locales.

Beaucoup de ces procédures ne sont pas faciles àappliquer dans l'environnement actuel. Commeexemple, les communautés ne sont pas capables degérer des comptes bancaires et les chefs de ménagene sont pas solvables lorsque l'on se réfère aux cri-tères de base. Pour l'avènement d'un environnementfavorable, il faudra donc une évolution de la situation.

Voir Annexe III - ETAPE 5 sur les points d'orientationdes actions à mener concernant un plus grand ensemblede dispositions financières.

Indicateurs :

Le rapport lui-même donne des détails sur :

- Un bref commentaire des problèmes sociaux parrapport à la gamme des options (y compris les per-ceptions des utilisateurs)

et pour chaque option :

- Des dispositions institutionnelles et de gestion ;

- Des exigences de fonctionnement et de mainte-nance, les rôles et les responsabilités ;

- La conception technique de l'option (comprenantles conditions requises pour les liaisons aux plusgrands réseaux de l'infrastructure de la ville) ;

- Les frais financiers (qui paie quoi ?)

Page 35: Eau, Assainissement et Hygiène

Les résultats peuvent devenir rapidement très complexescomme le montre la discussion au niveau de l'ETAPE 5(une plus grande variété d'institutions) : la distributiond'eau gérée par la communauté (l'eau étant achetée engrande quantité auprès de l'autorité en charge de l'eau àun point situé à la frontière de la communauté) ; les systè-mes d'assainissement arrangés sur place par les chefs deménage et entretenus par les entrepreneurs locaux ; leréseau de micro-drainage géré au niveau du voisinage ; etles déchets solides collectés par les éboueurs locaux et

35Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

Etape 6: Evaluation des combinaisons

de service réalisables

Production :

Option(s) de service(s) préférée(s)

Une fois que les coûts et les implications des différentesoptions sont connus, du moins approximativement, ladétermination des combinaisons réalisables peut com-mencer. Le plus bas niveau de service souhaitable doitavoir été décidé pendant les concertations au niveau del'ETAPE 4, par exemple, que chaque ménage doit avoiraccès à un système fiable d'approvisionnement en eau(la transporter si nécessaire), à un assainissement de base(la gestion des excrétas et des eaux grises), à desmoyens d'évacuation des déchets solides (même si celarequiert l'utilisation d'un point de collecte éloigné) et unréseau local suffisant d'écoulement pour protéger les terres en cas de crues d'une fréquence prévue. Au-delàde ce plus bas niveau, la tâche sera d'allier principale-ment un niveau particulier de services avec les installa-tions associées sur le site et en dehors du site (exemple :les toilettes à chasse d'eau ne sont pas réalisables sans

transportés à un point de collecte où les camions de lamunicipalité les enlèvent pour les déverser à la déchargecontrôlée. L'équipe de planification du programme devraveiller à ne pas compliquer l'analyse en permettant tropd'options ou en maintenant celles qui devront plus tarddevenir optimales (au moins durant les premières applica-tions de l'approche, des itérations sont probables entre lesETAPES 6 et 7 puisqu'on trouve nécessaire d'explorer desalternatives qui peuvent avoir été exclues plus tôt).

un haut débit d'approvisionnement en eau et des mo-yens efficaces de collecte, de traitement et d'évacuationdes eaux usées).

Les différentes combinaisons techniques peuvent doncs'associer aux diverses options institutionnelles.

Voir Annexe III - ETAPE 6 sur les points d'orientationdes actions à mener concernant l'évaluation des combi-naisons de service réalisables.

Indicateurs :

Le rapport, énumérant l'ensemble des option(s) deservice(s) préférée(s), comprend :

- Des dispositions institutionnelles et de gestion corri-gées ;

- Des exigences de fonctionnement et de maintenan-ce revues, les rôles et les responsabilités ;

- La conception technique révisée de l'option (y inclusles conditions requises pour les liaisons aux plusgrands réseaux de l'infrastructure de la ville) ;

- La révision des frais financiers (qui paie quoi ?)

THEME : Risque d'une complexité excessive

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36

Le manque de programmes adéquats est un problèmecommun à beaucoup de municipalités des pays en dévelop-pement. La fourniture d'eau est le service qui a le plus dechances d'être couvert par une certaine forme de program-me ; la couverture du réseau d'égouts et de la gestion deségouts pluviaux est plutôt moins probable ; toute planifica-tion relative à la gestion des déchets solides se limite sou-vent au développement des décharges non contrôlées , et

Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

D'une manière générale, les agences d'approvisionnementen eau semblent être les plus avancées ; dans beaucoupde municipalités, la capacité institutionnelle dans les autressecteurs est soit faible soit quasi-inexistante, notammentdans leurs rapports avec les zones à faible revenu. Cetteinsuffisance se ressent sur tous les aspects de leurs opéra-tions : planification, mise en pratique, O&M, rendementfinancier et besoin de personnel. Des incapacités de cegenre se rencontrent souvent au niveau des organismesde réglementation en charge de ces secteurs. Cette situa-tion pose de sérieux problèmes à l'approche HCES. Exemple :

Comment est-ce qu'un ensemble durable et équilibrédes services de l'UESS peut être développé s'il est pro-bable qu'un seul parmi les quatre services pourra jouerle rôle attendu, au moins à court terme ?Le programme doit-il être reporté jusqu'à ce que lerenforcement institutionnel apporte des résultats satis-faisants ?

Le programme doit-il être basé sur l'amélioration de lacapacité du secteur privé et informel (puisqu'en cemoment, en l'absence de compétence municipale, lesecteur privé joue souvent le rôle de fournisseur princi-pal de services) ?Le gouvernement acceptera-t-il un soutien extérieursubstantiel destiné aux secteurs privé et informel ?Quelles sont les implications de temps et de coordina-tion de tout le programme ?

Il n'est pas facile de trouver des réponses adéquates à cesquestions. La seule solution immédiate qui apparaît sembleêtre un critère de sélection des zones qui verront lesapplications initiales de l'approche HCES. Selon ce critère,il doit y avoir des preuves tangibles d'une forte compé-tence institutionnelle au sein des départements et dans lesagences du gouvernement local, au niveau du secteurprivé et dans les communautés elles-mêmes. Une sélec-tion des zones sans aucune compétence institutionnelleest un facteur d'échec de l'application.

Etape 7 : Programmes consolidés de

l'UESS pour la zone d'étude

Production :

Programme consolidé pour la zone d'étude entière.

Consolidation des programmes locaux de la zone:L'objectif de cette étape est de développer un pro-gramme qui couvrira la zone d'étude entière. Les diffé-rentes options identifiées pendant l'ETAPE 6 convien-dront sûrement aux voisinages ou aux communautésspécifiques sur la base de facteurs tels que le niveau derevenu, le type de logement, les conditions du sol et latopographie. Le défi actuel est de les assembler et lesintégrer à un plus vaste réseau de l'UESS.

la planification dans le secteur de l'assainissement est habi-tuellement inexistante. Dans de telles circonstances, conci-lier les propositions relatives à la zone de programme avecles services offerts dans le reste de la municipalité peut de-venir très difficile parce que les cadres municipaux peuventignorer l'état réel de leurs services ou ce que cela coûteraitde mieux les appliquer. Ainsi, ils sont incapables d'apprécierla nécessité d'adopter différentes approches et normes.

THEME : La compétence institutionnelle au sein des secteurs de l'UESS varie

énormément mais demeure généralement faible

Conciliation avec d'autres activités au sein de la muni-cipalité : Les municipalités voudront probablementessayer l'approche HCES initialement de façon limitée,pour acquérir de l'expérience et déterminer commentl'appliquer au mieux (elles peuvent également êtregênées par un manque de personnel qualifié dans les dis-ciplines qui semblent peu connues). Par conséquent, ellesdoivent sûrement avoir délimité une zone dans laquelleles services ont été planifiés en utilisant l'approche HCESet les autres zones planifiées avec les moyens conven-tionnels. Avant de procéder à la mise en pratique, il estdonc important de reconnaître et si nécessaire de conci-lier toutes les divergences entre les deux approches.

THEME : Absence de planification au niveau municipal

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L'approche HCES vise des systèmes durables basés sur lademande effective. Elle nécessite donc un niveau élevé derécupération des coûts auprès des utilisateurs, avec des normes établies à des niveaux acceptables. La planificationconventionnelle, au contraire, commence habituellement pardes normes requises adoptées, des services qui sont le plussouvent lourdement subventionnés par les recettes munici-pales (ou simplement, insuffisamment financés) si bien quele fonctionnement et la maintenance (O&M) par exemplesont négligés. Les populations vivant dans les zones plani-fiées suivant les principes de l'approche HCES seront donc

Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

sûrement invitées à payer et à contribuer davantage dans lesdomaines de la construction, du fonctionnement et de lamaintenance (O&M) et de la gestion, comparativement auxplus bas niveaux de service. Jusqu'à ce qu'elles aient acquisune certaine expérience des systèmes actuels en vigueur,elles ne peuvent pas se rendre compte qu'elles disposentdes meilleurs services qui sont des plus fiables. Il y a aussi unrisque que leurs contributions substantielles en faveur desservices de l'UES ne soient pas compensées par les réduc-tions des frais et tarifs municipaux de base ; un arrangementéquitable doit donc être clairement envisagé.

THEME : Différentes politiques sur les normes et retour sur investissement

Ce problème est étroitement lié à ceux évoqués précé-demment. La planification dans la zone de programme del'approche HCES est conçue pour assurer un fonctionne-ment et une maintenance efficaces (O&M) des servicesofferts. Les utilisateurs paieront les frais nécessaires à lafourniture de services et veilleront à leur fonctionnementde manière satisfaisante. Cependant, ils dépendent de lamunicipalité ou de ses agences pourvoyeuses de servicespour la fourniture effective des services en dehors de lazone de programme, sans lesquelles leurs efforts serontvains. Comme exemple, les réseaux de drainage et leségouts d'une manière générale, construits et gérés locale-

ment ne fonctionneront pas sans collecteurs en aval et sys-tèmes ramifiés. Les réseaux locaux de fourniture d'eaun'offriront pas de service satisfaisant si le système apportepar intermittence une eau non potable. Ainsi, les insuffi-sances dans les plus importants systèmes de l'UES peuventconduire à la déception et au ressentiment dans la zonedu programme. Malheureusement, il n'est pas facile de l'éviter. Exemple : Il n'est pas politiquement pratique delimiter habituellement la fourniture d'eau subventionnéeaux voisinages à revenu élevé pour assurer un service plusfiable aux résidents à faible revenu.

THEME : Infrastructure municipale inadéquate

Un niveau d'urbanisation incontrôlée est une réalité com-mune aux municipalités des pays en développement. Dèslors qu'il prend l'initiative de planifier et d'appliquer lesaméliorations à l'UESS, le caractère de la zone du pro-gramme ou de ses environs peut changer de manièresignificative, ou les services municipaux, probablement déjàinadéquats au début de la planification, peuvent devenirmême plus surchargés. C'est déjà un problème pour laplanification conventionnelle ; et la situation sera mêmepire avec l'utilisation de l'approche HCES, puisque norma-lement cette approche n'encourage pas l'utilisation de cri-tères de dimensionnement et des durées de conceptionconventionnels modérés (comment est-ce que les popula-

tions à revenu modeste qui veulent avoir 25 litres/per-sonne/jour d'eau à travers les colonnes d'alimentation,peuvent se permettre des systèmes qui peuvent servir enfin de compte deux fois plus de personnes avec 200 lit-res/personne/jour grâce aux raccordements à domicile ?)La solution sera peut-être de considérer la zone du pro-gramme plus comme une série de voisinages sans tropd'interactions. En diminuant l'importance accordée à l'inté-gration et à la synthèse (excepté le nécessaire pour assu-rer un programme de fonctionnement), il y aura un certainmanque d'efficacité, mais le programme sera moins vulné-rable aux développements inattendus.

THEME : Croissance démographique

Indicateur/s :

Le rapport donne des détails sur les points suivants :

- Quelles sont les exigences supplémentaires des pro-grammes actuels de la zone concernant l'infrastruc-ture de toute la ville ?

- Identification des insuffisances de capacité (quoi, où ?)

- Identification des liens manquants à la plus vasteinfrastructure de la ville

- Programme consolidé pour la zone d'étude entière

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38 Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

L'idéal serait que les services de l'UESS soient toujourspourvus en réponse à la « demande effective » – unevolonté exprimée par les utilisateurs d'honorer les frais desservices. Ce concept nommé « l'approche répondant à lademande » est destiné à assurer l'acceptabilité et la viabili-té financière des services fournis. Le concept est égalementvalide dans l'utilisation de l'approche HCES. Cependant,aucune expérience n'a été entreprise sur l'application dece genre d'analyse à plusieurs services offerts dans diversescombinaisons de niveau de service, et avec différentes pos-sibilités de dispositions institutionnelles pour la mise en pra-tique, le fonctionnement et la maintenance. Même avec unseul service comme l'approvisionnement en eau ou l'assai-nissement, entreprendre une étude sur la demande estonéreux, nécessite beaucoup de temps ainsi qu'une orien-tation et une analyse éclairées - et il n'apparaît aucunedirective basée sur des études de cas véritables concernantla manière de parvenir à des conclusions fiables. On ne

peut pas s'attendre à ce que les villes qui contemplent lesapplications initiales de l'approche HCES entreprennentelles-mêmes une recherche sophistiquée de ce genre parcequ'elles manquent de connaissances techniques et defonds, de consensus sur la méthodologie et d'orientationclaire sur l'application. Si aucune orientation n'est dispo-nible ailleurs en cas de nécessité, alors, on doit reconnaîtreque les villes qui sont utilisées par des agences extérieuresen tant que sites de recherche, doivent comme tels, béné-ficier d'une assistance extérieure pour mener la recherchede la meilleure manière qui soit afin d'évaluer la demandeeffective. Actuellement, la recherche est nécessaire poursavoir comment déterminer au mieux l'accessibilité et desactions peuvent être donc entreprises au niveau des pointsappropriés dans le processus en 10 étapes. Le travail d'éva-luation de cette accessibilité devra probablement commen-cer assez tôt dans le processus en 10 étapes, et cela doitêtre pris en compte dans les descriptions ci-dessus.

THEME : Recherche complémentaire sur l'évaluation de la

« demande effective » des combinaisons de l'UESS

Etape 8 : Finalisation des programmes

consolidés de l'UESS

Production

Atelier

La concertation implique les trois étapes suivantes :

Les urbanistes présentent les options qui semblentréalisables pour les voisinages individuels ;

Les urbanistes expliquent les interactions entre leschoix du voisinage ;

Les urbanistes aident la communauté à atteindre unconsensus sur un plus large programme.

Il peut être plus efficace de conduire séparément lesdeux premières étapes, de voisinage en voisinage, mais si cette approche est acceptée, chaque voisinage doitcomprendre clairement et admettre que l'étape finalepeut conduire à des ajustements et des modificationsultérieurs.

Comme dans le cas du lancement du projet, les représen-tants des agences du secteur, la municipalité, les organis-mes de réglementation doivent jouer une part active (si laconcertation est menée par étapes, leur participation seraparticulièrement importante dans les deux dernières étapeslors de la synthèse). Leur rôle est essentiellement d'expli-quer les aptitudes et les incapacités de leurs institutions àappuyer le programme, à clarifier les problèmes techniques

et à expliquer les implications de certains choix. Leur pré-sence aidera à assurer plus tard l'approbation et l'applica-tion de la décision. Cependant, il ne leur est pas permis dedominer ou de déterminer les résultats des discussions.

Comme l'approche HCES accorde une place de choix à ladurabilité, il est important que tous les participants à cetteconcertation comprennent les implications financières deleurs choix, et soient pleinement engagés à prendre encharge les coûts de l'ensemble de l'UESS finalement adop-té. Cela ne signifie pas justement que les utilisateurs doivent s'engager dans les propositions de récupération decoût et dans d'éventuelles contributions, en espèces ou ennature, attendues de leur part. De plus, les représentantsde la municipalité, les organisations des services de l'UES et le gouvernement doivent être prêts à opter pour desengagements fiables de soutien au programme.

Point d'orientation des actions à entreprendre

par l'atelier :

Revoir le programme consolidé avec les parties pre-nantes stratégiques ;

Faire des propositions pour des améliorations possi-bles du programme consolidé ;

Accorder la priorité aux améliorations des systèmesde la ville entière qui soutiennent le plus les pro-grammes locaux ;

Proposer une grille de programme.

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Etablissement d'une grille de programme : Cette conci-liation des différentes activités planifiées au sein de lamunicipalité aboutit à un accord commun sur les actionsà mener au sein du programme de l'approche HCES, etdans les autres projets et programmes (qui peuventengager plusieurs parties prenantes : la municipalité, lesagences de l'UES, les autorités régionales, etc.) Cetaccord sur la répartition des responsabilités doit donc sematérialiser à travers une grille destinée aux améliora-tions de l'UESS pendant la période de mise en pratiquedu programme, en définissant les priorités et en spéci-fiant les dates décisives et des responsabilités plusdétaillées.

Même si elle doit couvrir un éventail très large d'activi-tés, cette grille ne doit pas être trop compliquée parcequ'elle doit être comprise de toutes les parties, dont lesmembres des communautés qui participent au pro-gramme. Elle commencera probablement par une simplereprésentation telle qu'un histogramme qui clarifiera l'interaction entre les différents projets et programmes.Une fois qu'il y a eu accord de principe, les parties pre-nantes individuelles pourront préparer leurs propresplans suivant la forme qui leur sera plus utile et familière,mais il demeure encore essentiel de maintenir le pro-gramme d'ensemble dans un format utile à tous.

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Il est presque inévitable qu'à un certain point il y ait undésaccord sur la solution à adopter. Un chef de ménagepar exemple peut vouloir à domicile un raccordementcomplet au réseau d'approvisionnement en eau et aux toi-lettes à chasse d'eau dans une zone où seuls des systèmesd'assainissement simples sont prévus. Si les systèmes decollecte sans matière solide en suspension ou tout autretype d'égouts modifiés ne sont pas abordables ou accepta-bles par la communauté entière, alors il sera probablementnécessaire d'explorer d'autres options (telles qu'un traite-

Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

ment sur place). De même, des chefs de ménage peuventne pas vouloir s'engager dans des options qui tiennentcompte de l'apport de toute la communauté dans la cons-truction et la gestion du système. Dans de tels cas, ils peuvent procéder à des paiements supplémentaires enespèces, ce qui permettra à la communauté de louer desproduits de remplacement. Puisque les communautés onthabituellement un faible pouvoir de participation, les dés-accords de ce genre doivent être résolus avant la mise enpratique, autrement il sera trop tard.

Des normes résidentielles très mixées (les squatters vivantà proximité des tours modernes) ou une occupation nonconforme des terres (les usines situées dans les zonesrésidentielles) rendent très difficile l'application de l'ap-proche HCES parce que les attentes et la volonté de paie-ment des différents utilisateurs peuvent fortement varier.

Une solution est de diviser la zone d'étude en micro-voisi-nages homogènes qui peuvent décider chacun de son pro-pre ensemble de services, et faire donc les ajustementsnécessaires aux limites. Si ce processus s'avère trop com-pliqué ou nécessite trop de temps, alors ces zones peuvent être exclues du programme.

THEME : Les voisinages urbains sont souvent hétérogènes

THEME : Incapacité à parvenir à un consensus

Cette grille doit être conçue de manière à être utiliséecouramment. Cela signifie que chaque activité doit pou-voir être suivie, son progrès évalué et les implicationsdes autres activités connexes déterminées. Il n'y a pas deproblème sérieux concernant les progrès physiques maisil va sûrement falloir beaucoup plus d'ingéniosité dansl'évaluation des aspects qui ne sont pas physiques telsque la mobilisation de la communauté, le développe-ment institutionnel ou les réformes financières. Le CadreLogique insistant sur les Indicateurs ObjectivementVérifiables peut s'avérer un modèle utile. Une attentiontrès particulière doit être accordée à l'élaboration d'unprotocole efficace du MEF (discuté plus bas), et des res-sources suffisantes (personnel et budget) devront êtreallouées à cette fin.

Les agences qui n'ont jamais collaboré avec d'autres nepeuvent pas montrer de signe d'enthousiasme quant à lamise en place d'un mécanisme de suivi des avancées duprogramme de l'approche HCES, notamment si elles nesont pas étroitement liées au programme (exemple : ledépartement des travaux publics chargé des routes, etdonc responsable des majeures parties du réseau dedrainage en dehors du site, ne se sent pas dans l'obliga-tion d'ajuster ses priorités pour répondre aux attentesde la communauté qui souhaite un raccordement de son

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réseau de micro-drainage). Le maire doit donc mettre enplace un comité d'organisation efficace pour guider etsuivre la mise en pratique du programme. Ce comitédoit être prêt à profiter de l'environnement favorable enutilisant les médias, en faisant participer les politicienslocaux pour maintenir la pression sur le processus demise en pratique.

Indicateurs

Le rapport de l'atelier présente :

- Un consensus sur la liste de classification par ordrede priorité des améliorations des réseaux de la ville ;

- Les étapes importantes dans la grille de programme ;

Etape 9 : Suivi, évaluation et feed-back

(SEF)

Production/s:

Identification des indicateurs à utiliser dans le SEF

Programme du SEF

Le SEF doit être pensé comme un processus intégré,même s'il est composé de trois éléments séparés. Il n'y a pas lieu de collecter des données (suivi) à moins quecelles-ci ne soient analysées de façon critique (évalua-tion) et que les conclusions de l'évaluation soient utili-sées pour améliorer le processus qui est suivi (réaction).

Un bon SEF est absolument essentiel au succès desprogrammes de l'approche HCES. L'approche HCESimplique :

Plusieurs parties prenantes provenant de tous lesniveaux de la société

Plusieurs secteurs aux capacités totalement différentes

Des approches interdisciplinaires, nécessitant unecoordination effective des aspects techniques, finan-ciers, institutionnels, sociaux, environnementaux etéconomiques de développement du projet.

L'incapacité à suivre de près la phase de mise en pra-tique du programme, à découvrir la cause des retards oudes divergences, et à concevoir et à mettre en vigueurune action corrective appropriée conduira rapidement àun développement déséquilibré et non-durable, à une

déperdition des investissements et à une déception etune désillusion des utilisateurs.

On peut soutenir que cet énoncé est vrai, totalement ouen partie, comme il l'est sans aucun doute pour tous lesefforts de développement. Cependant, il est particulière-ment approprié aux programmes de l'approche HCESpuisque le potentiel des problèmes augmente au fur et à mesure que la complexité s'accroît. Exemple : le SEFd'un contrat de pose de conduites est habituellement trèssimple. Il doit être conforme notamment au cahier descharges, au progrès physique contrairement au plan detravail original, et au budget. Etant donné les événements,le SEF établi sur un programme de l'approche HCES, doitquant à lui, déterminer si les approches et les solutionsadoptées pendant la phase de déroulement sont appro-priées ou doivent être ajustées. Par exemple : On peuttrouver que les solutions techniques doivent être modi-fiées pour satisfaire au mieux les besoins et préférencesdes populations ; que l'urbanisation imprévue ou les pro-grès de l'UESS ont modifié les solutions optimales ; quecertaines communautés ne veulent pas ou ne peuvent pasjouer les rôles qui leur sont assignés ; ou que certainesinstitutions du domaine ne peuvent pas se développercomme elles l'avaient espéré, si bien que certaines deleurs fonctions doivent être remplies par le secteur privé.

Un programme complet de SEF doit donc être élaboréavant de commencer la mise en pratique et une alloca-tion appropriée doit être apportée dans la planificationpour une mise en vigueur par le personnel et le budget.Cette situation engendrera presque inévitablement desdifficultés : la plupart des agences tendent à sous-estimerles coûts du capital et les périodes de mise en pratique,et, quand elles se heurtent au temps et aux dépasse-ments budgétaires, elles trouvent des fonds « disponi-bles » en se rabattant sur les composantes moins visiblestelles que la formation du personnel, les systèmes phy-siques tertiaires, et le SEF. Les agences techniques commela plupart de celles intéressées par l'UESS, sont aussi peudisposées à consacrer des ressources au personnel nontechnique ou aux recherches, ou à institutionnaliser lesaspects « souples » de leur travail. Cet état de fait ne doitpas être toléré dans les programmes de l'approcheHCES. Puisqu'il y aura un dialogue continu avec les com-munautés concernées durant la période de mise en pra-tique, et que les approches seront affinées pendant cettepériode à la lumière de l'expérience acquise, ce sera unefaute grave que d'économiser sur le MEF. Le risque n'estpas seulement que le programme entier peut échouer àcause du manque d'un diagnostic rapide et de solution

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dès que les problèmes commencent ; il y a également unrisque plus insidieux que le programme développe uneapproche « standard » parce qu'il n'a pas les fondsnécessaires pour adapter les solutions aux communautésindividuelles et au changement de circonstances.

Malheureusement, dans le passé, le SEF a toujours été lapartie la plus négligée de tout le processus d'améliora-tion de l'UESS (et de la plupart des autres activités dedéveloppement). La collecte des données a été la plusirrégulière possible, et l'évaluation et la réaction ontmême été plus faibles. Les agences de financement ontcontribué à ce problème en imposant la collecte desdonnées et en suivant des efforts fournis essentiellementpour satisfaire leurs propres besoins plutôt que de sefocaliser sur les informations nécessaires à la planification,la fourniture et la gestion appropriées des services. C'estune réelle faiblesse que les projets soutenus par lesinvestisseurs ne soient pas suivis de manière adéquatepour assurer l'atteinte véritable des objectifs fixés.Finalement, il est trop tard pour que des actions correc-tives soient vraiment avantageuses (en fait, des correc-tions sont souvent faites seulement dans des projets desuivi). C'est également surprenant que les pays en déve-loppement, qui sont par définition très limités en capi-taux pour améliorer leurs conditions, ne soient plus inté-ressés par l'utilisation effective des capitaux qu'ils ont àleur disposition, qu'ils proviennent de leurs propres res-sources ou de l'extérieur.

La première étape dans la conception d'un programmede suivi est l'établissement d’indicateurs de suivi mesu-rables. C'est relativement simple de mesurer le progrèsphysique (tel que le nombre des raccordements d'eauaccomplis ou des latrines construites), ou d'évaluer laqualité du travail (telle que la proportion des canaux defabrication locale répondant aux normes). C'est plus difficile quand des objectifs sociaux doivent être évaluéset sans aucun doute des substituts seront parfois exigés.Exemple : L'évolution dans la participation des partiesprenantes peut être déterminée par le nombre des par-ties prenantes activement engagées (comme un pour-centage du total éligible, mais cela ne peut pas révélerl'éfficacité de la participation). De même, le nombre desfemmes qui participent ou qui occupent des positionsdans la gestion est seulement une indication partielle deleur influence. Néanmoins, de tels indicateurs annoncentun message important qui est le suivant : le suivi, quelqu'il soit, est important pour le succès du programme del'approche HCES.

Des efforts sont donc nécessaires pour convenir de cer-taines approches de base en matière de SEF dans le sec-teur de l'UESS. Les plus importants progrès ont été réali-sés au niveau de l'évaluation des performances concer-nant la fourniture d'eau urbaine. Malheureusement, lesindicateurs de l'évaluation des performances, qui sontconçus pour mesurer l'efficacité des opérations utilitairesenglobent rarement certains des plus importants aspectsde l'approche HCES. Au contraire, les indicateurs del'approche HCES doivent fournir des informations surl'efficacité de la fourniture de service et l'impact de l'ap-proche HCES sur le bien-être des parties prenantesconcernées.

Une justification importante des améliorations de l'UESSest relative aux avantages sanitaires attendus, particulière-ment en faveur des enfants. Cependant, les profession-nels de l'UESS ne sont pas habituellement qualifiés pourassurer un suivi dans le domaine de la santé (et les études d'impact sur le plan sanitaire donne lieu à unecontroverse même parmi les spécialistes). Par consé-quent, il est probablement mieux de restreindre le suiviaux activités qui peuvent être observées par des per-sonnes qui ne sont pas des épidémiologistes profession-nels. Il est reconnu actuellement que les changementsdans les habitudes d'hygiène personnelle de même queles améliorations dans la disponibilité de la fournitured'eau et des systèmes d'assainissement sont importantspour la réalisation des progrès dans le domaine de lasanté. En plus du suivi des dispositions et du fonctionne-ment approprié des ouvrages, les programmes de l'UESSdoivent s'intéresser au développement sanitaire et auxchangements de comportements dans le secteur de l'hy-giène. Ceci doit être fait en concertation avec les agentsde santé chargés de développer et d'apporter l'éduca-tion sanitaire, et qui, pour planifier leur propre travail,doivent connaître précisément ce qui se fera à travers leprogramme de l'UESS. Ces concertations peuvent identi-fier les indicateurs utiles aux deux secteurs pour le suivides efforts d'éducation en matière d'hygiène. Cependant,le programme UESS, en lui-même, doit être basé princi-palement sur le fait que si l'éducation donnée dans ledomaine de la santé semble avoir l'impact attendu, alors,la conception des activités en matière de santé et d'hy-giène doit être du ressort des autorités sanitairespubliques.

De même, le suivi des objectifs sociaux est souventnégligé. Il s'agit principalement de la participation des uti-lisateurs, et des femmes en particulier, dans le processusde prise de décision qui conduit à des investissements de

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42 Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

l'UESS. L'inclusion des femmes dans la politique et lagestion au sein des secteurs de l'UESS, bien que généra-lement acceptée (avec différents niveaux d'enthousias-me) est en perte de vitesse dans le système de suivi. Lesindicateurs appropriés qui permettent d'évaluer lesacquis doivent être développés et faire partie du proces-sus du SEF. Ces indicateurs peuvent comprendre desthèmes tels que :

L'éfficacité de la participation des parties prenantes(en termes d'exigence de temps, de l'informationgénérée, de l'identification et de la sélection deschoix, de la compréhension de la relation entre laprovision d’un service et les pratiques d'hygiène per-sonnelle).

L'impact de la participation des parties prenantes(exemple : sur la satisfaction de l'utilisateur, le coût etla durabilité des services)

L'importance de la participation des femmes dans laplanification et la gestion (exemple : la proportion desfemmes qui participent ou accomplissent des effortsde planification ou qui gèrent des services)

Le rôle des petits entrepreneurs dans la fourniture deservice et de soutien (dans certains pays, beaucoupd'entre eux sont des femmes).

Même si la participation des femmes est admise, cetteacceptation se limite souvent aux femmes vivant ausein de la communauté de l'utilisateur. Cette justifica-tion fait allusion au rôle principal de la femme qui estde s'occuper du ménage et de l'éducation des enfantsen matière d'hygiène. Cette assertion est correcte maisnéglige le rôle également important que jouent lesfemmes comme professionnelles et travailleuses de ter-rain dans la planification et la mise en pratique du pro-gramme. Dans beaucoup de pays en développement,les femmes sont encore rares dans les professionstechniques. Cependant, elles sont présentes dans beau-coup d'agences et d'ONGs qui traitent de santépublique, de développement communautaire, derecherche sociale et d'aspects similaires de développe-ment. Si les femmes de cette carrure ne sont pasconvenablement représentées et ne bénéficient d'uneégalité de voix dans l'équipe de programme de l'UESS,alors, il est probable que l'équipe rencontrera des diffi-cultés pour aborder un certain nombre de questionscritiques et communiquer efficacement avec les com-munautés d'utilisateurs. La composition de l'équipe et

la dynamique de sa prise de décision ne doivent pasnécessairement faire partie du protocole du MEF maisces aspects doivent être abordés.

De même, d'autres objectifs sociaux ou économiques dugouvernement (tels que la création d'emplois, la substitu-tion des importations, la re-mobilisation des ressourceset la restauration environnementale) doivent être for-mellement reconnus lors de la planification du SEF. Dansla mesure où le gouvernement est intéressé par lesrésultats à cause de leurs plus grandes implications poli-tiques et de leur impact sur le programme lui-même, ilest donc raisonnable de s'attendre à ce qu'il fournisse lesressources et le personnel pour la conduite de cette par-tie du processus du SEF.

Définir ce qui doit être suivi relève seulement du proces-sus d'élaboration d'un SEF effectif. La conception duprocessus d'évaluation est également importante. Le butdu suivi est de déterminer le progrès en cours pour l'at-teinte des objectifs et ainsi, les décisions concernant lesuivi doivent être étroitement liées à des objectifs claire-ment définis et à des moyens d'évaluation des donnéescollectées pour produire des résultats fonctionnels. Dansles programmes de l'approche HCES, l'objectif fonda-mental est l'amélioration de la santé humaine et de laproductivité ainsi que la protection environnementale.Cependant, cet objectif est tellement vaste qu'il ne peutpas être facilement évalué sur une base ordinaire (exem-ple : dans un compte-rendu trimestriel sur l'évolution ).Par conséquent, le suivi doit être basé principalement surdes sujets qui peuvent être facilement mesurés et éva-lués comme par exemple les progrès quantifiables dansla fourniture de l'UESS. En fixant des cibles intermédi-aires et finales de ces processus, les avancées peuventêtre facilement mesurées. Une fois de plus, l'évaluationdes aspects non-physiques du programme tels que leschangements de comportements en matière d'hygiènesera sûrement beaucoup plus difficile à effectuer et àactualiser fréquemment.

Finalement, l'effort fourni dans le suivi et l'évaluation sejustifie par le fait que les leçons tirées aideront à corrigerles insuffisances relevées dans le programme en cours età améliorer la conception et la mise en pratique des prochains programmes. Les mécanismes de réactiondoivent donc être pensés dès le début de la planification.Le facteur le plus important est probablement une sur-venue de la réaction au moment opportun. Il est préfé-rable de faire des prévisions financières indicatives à la findu troisième trimestre de l'année d'exercice tout en

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43Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

poursuivant les activités plutôt que de procéder à unevérification de la situation comptable pendant les sixmois de l'année suivante. La gestion du programme doitadopter des procédures rigoureuses de réaction quiimposeront une discipline sur le report et l'analyse desdonnées collectées. Certains de ces efforts du MEF telsque toute évaluation d'impact sur la santé publique,seront naturellement à long terme et s'étendront au-delàdu programme immédiat de l'approche HCES, mais laplupart d'entre eux devront révéler très vite des infor-mations suivant l'insistance des administrateurs et l'alloca-tion de ressources suffisantes à cette fin.

Pour établir un protocole de SEF valide, des moyens doivent être mobilisés pour inviter chacune des disci-plines engagées, chacune des différentes institutions par-ticipantes, et chacune des diverses zones, à déterminerles facteurs qu'elles estiment essentiels au succès du pro-gramme et à proposer des cibles intermédiaires et fi-nales, des indices de suivi et des méthodes d'évaluation.Le résultat sera probablement une série de longues listesincompatibles, rédigées selon différentes perspectives. Ladifficulté de la tâche du Coordonnateur de programmesera donc de consolider et de synthétiser ces listes en unprotocole général de SEF approuvé, qui définit les rôleset responsabilités de chaque participant, fournit un cadrede reportage et d'analyse des données collectées etassure l'incorporation des fonds suffisants et du person-nel dans le budget du programme. Une fois qu'il y a unconsensus autour de ce protocole, toutes les personnesconcernées doivent s'engager à le rendre fonctionnel.

On sera tenté de rendre cette liste très exhaustive ettrop compliquée ; et comme tout outil de travail, elledevient inutile si elle n'est pas utilisée. Un enseignementpeut être tiré de la Procédure d'évaluation minimum del'OMS dont l'objectif est de répondre seulement à troisquestions : L'outil de travail a-t-il été créé ? Est-il fonc-tionnel ? Est-il utilisé ? Le suivi de HCES sera plus com-pliqué que de répondre à ces questions mais l'approchede base reste fiable.

Indicateurs

Le programme du SEF comprend lui-même une listedes indicateurs acceptés en faveur du suivi.

Etape 10 : Mise en pratique

La directive finale doit inclure une section sur les sujetsqui méritent une attention particulière pendant la miseen pratique, parce que comme élucidés ci – dessus auniveau de la discussion sur le SEF – les programmesentrepris en utilisant l'approche HCES vont sûrementnécessiter un ajustement et un affinement durant le pro-cessus de mise en pratique, notamment avec l'adhésionde nouvelles communautés et l'évolution du programme.

Pourtant, les auteurs de ce document trouvent qu'il estprématuré de préparer à l'heure actuelle cette sectionsur la mise en pratique. L'approche HCES n'a pas encoreété appliquée à des projets ou à des programmes réelset la directive provisoire tout en étant centrée sur l'ex-périence opérationnelle extensive de différents auteurs,demeure encore quelque peu hypothétique.

Les auteurs suggèrent que la directive provisoire soit tes-tée sur des projets sélectionnés, qui seront soumis à unSEF particulièrement bien réfléchi et rédigés comme études de cas. Ce processus ne devra pas seulement tes-ter la directive provisoire et révéler les domaines à amé-liorer. Il devra aussi faire ressortir les thèmes qui suscite-ront un intérêt particulier pendant la mise en pratiqueainsi que les problèmes qui pourront survenir afin depermettre à cette section finale de la directive de repo-ser sur de véritables fondements.

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Annexe II : Thèmes derecherche sur l'approcheHCES(a) Aspects de la planification

Déroulement d'une planification basée sur des critèresdéfinis par la municipalité au sein du cadre national ourégionalEvaluation et affinement des approches qui répondent à lademande, volonté de payer, l'Evaluation contingente etautres outils permettant de procéder à une demandeeffective d'un niveau particulier de service, et capacité decette approche à couvrir plusieurs servicesRevue de la place accordée aux critères de dimensionne-ment conventionnels et des hypothèsesDéveloppement des outils d'évaluation des avantages del'UESS amélioré comme base à la justification des investis-sements, à l'imputation des charges et à la fourniture desubventions.

(b) Aspects réglementairesExamen des meilleurs moyens à déployer pour développerun cadre de réglementation capable de : - Encourager la pleine participation de toutes les parties

prenantes- Mener à une application transparente et effective des

normes réalistes- Faciliter les négociations et les accords entre les zonesRevue de l'utilisation des normes et règlements existantset évaluation de leur impact sur la mise en pratique del'approche HCES

(c) Aspects institutionnelsRevue de l'état actuel des connaissances sur le rôle desménages, des organisations au niveau de la communauté etdes petits entrepreneurs dans le développement urbainEvolution des dispositions institutionnelles pour les élé-ments inter-zonauxRevue du potentiel et des limites de la participation dusecteur privé sous différentes formes (exemple : contratsde travail, contrats de gestion et concessions).

(d) Aspects financiersCompilation des expériences sur les méthodes et l'effica-cité de la mobilisation des ressources et de la récupérationdes coûts, basée sur les dépenses au niveau du ménageMécanismes d'application des tarifs par zone ou sous-zonereflétant les normes des services sélectionnés et les impli-cations de l'importation/l'exportation entre les zonesPolitique et justification claires des subventions et desmotivations ciblées et transparentes

44 Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

ANNEXE I : LES PRINCIPESDE BELLAGIO1. La dignité humaine, la qualité de vie et la sécurité

environnementale au niveau des ménages doivent êtreau centre de la nouvelle approche, qui doit répondreaux besoins et aux demandes et en rendre compteaux niveaux local et national.

Les solutions doivent être adaptées à l'ensemble desproblèmes sociaux, économiques, sanitaires et envi-ronnementaux.Le ménage et la communauté doivent être protégés.Les opportunités économiques de la récupération etde l'utilisation des déchets doivent être exploitées.

2. En accord avec les principes de bonne gouvernance,toutes les parties prenantes doivent être engagéesdans la prise de décision, notamment les utilisateurset les fournisseurs de services.

La prise de décision à tous les niveaux doit êtrebasée sur des choix éclairésLes facteurs de motivation pour la fourniture et laconsommation des services et l'implantation d'ou-vrages doivent être compatibles avec l'ensemble desbuts et objectifsLes droits des usagers et des fournisseurs doiventêtre compensés par les responsabilités envers unecommunauté humaine plus forte et l'environnement.

3. Les déchets doivent être considérés comme des res-sources et leur gestion doit être holistique et fairepartie intégrante des processus intégrés de gestiondes ressources en eau, des flux de nutriments et dedéchets.

Les consommations doivent être réduites pour pro-mouvoir l'efficacité et la sécurité de l'eau et de l'en-vironnementLes exportations de déchets doivent être minimiséespour promouvoir l'efficacité et réduire l'étendue dela pollutionLes eaux usées doivent être recyclées et ajoutées aupotentiel hydraulique

4. La zone dans laquelle les problèmes d'assainissementenvironnemental doivent être résolus doit être trèspeu étendue (ménage, communauté, ville, région, bas-sin versant, agglomération) et les déchets aussi peudilués que possible.

Les déchets doivent être gérés aussi près que pos-sible de leur sourceTrès peu d'eau doit être utilisée pour le transportdes déchetsDes technologies complémentaires de traitement etde réutilisation des déchets doivent être dévelop-pées.

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Identification des diverses formes d'accès au crédit par leschefs de ménage et les communautés

(e) Aspects socioculturelsCompilation des facteurs socioculturels décisifs à la bonneapplication des Principes de Bellagio et de l'approcheHCES. Ces facteurs sont les suivants : Les processus de prise de décision au niveau de la com-munautéLes tabous liés au partage des toilettesLes attitudes en matière du recyclage des sous-produitsdes déchetsLe mécanisme du changement de comportement

(f) Aspects technologiquesLa revue du potentiel et des limites des alternatives tech-niques existantes, notamment des systèmes décentralisés auxniveaux du ménage et de la communauté, tout en mettant unaccent particulier sur les aspects tels que :

Une technologie respectueuse de la volonté de l'utilisateurLe respect de la protection environnementale (nécessitantla destruction des agents pathogènes et des micro-pol-luants tels que les EDCs)La sauvegarde des ressources naturelles (telles que les derniers nutriments et les cycles de l'eau)L'efficacité de destruction des différentes formes de pol-luantsLes contraintes financières (Coûts d’investissement, frais defonctionnement et de maintenance)Les exigences institutionnellesLes conditions requises pour une main d'œuvre qualifiée(éducation et formation)

(g) Avantages et risques anticipésLa mise en pratique des Principes de Bellagio ne doit pas êtreun facteur d'aggravation des risques sur la santé humaine ousur l'environnement. Par conséquent, la recherche doit éva-luer soigneusement les différences éventuelles entre les avan-tages et les risques liés aux nouvelles approches holistiquesproposées. Elle tend à s'assurer que les avantages anticipésdes méthodes et des systèmes plus simples et plus durablesne seront pas absorbés par d'énormes risques sur la santé etl'environnement.

Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

Annexe III : Processus en 10 etapes – matériaux complémentaires

Etape 3 : Evaluation des statuts actuels

Evaluation des statuts au niveau localDécouvrir les acquisUn travail de recherche initial doit être mené pour s'informerdes services existants et des perceptions des utilisateurs àpropos de ces services. Il existe deux approches qui doiventtoutes deux être utilisées parce qu'elles fournissent des infor-mations différentes sur le sujet.

L'utilisation de méthodes participatives pour connaître lesopinions des utilisateurs sur la fourniture et le fonctionne-ment des services existants. Ce point donne égalementdes indications utiles sur la demande. Une attention sup-plémentaire peut être portée aux perceptions des utilisa-teurs sur la gestion des déchets en tant que ressource etaux problèmes de genre sur la pertinence ;L'utilisation d'une étude technique pour connaître lesinfrastructures existantes, leurs conditions et leurs situa-tions géographiques ;L'utilisation de méthodes participatives pour fournir deplus amples informations sur la pertinence telles que l'exis-tence d'un marché pour l'utilisation des déchets commeressources (exemple : Les déchets sont-ils vendus aux col-lecteurs de déchets ? Est-ce les services municipaux ou lesmanœuvres qui se chargent de la vidange des latrines ?)

Evaluation des statuts au niveau municipalContacter :

Les agents ressources de tous les départements concernésde la municipalité et des agences spécialisées comme cellesqui s'occupent de l'alimentation en eau et en électricitéLes conseillers municipauxLes bureaux des autres politiciens des assemblés régionaleset nationales qui peuvent avoir à leur disposition des budgets de développement pour introduire des idées dansle programme et améliorer les services.

Découvrir les acquisCollecter les cartes et plans disponibles pour localiser lesinfrastructures existantes dans chaque municipalitéIdentifier les domaines du projet proposé aux citadins pauvres par rapport à la chaîne des infrastructures pri-maires et secondaires existantes.

Identifier de futurs plansIdentifier et collecter des informations détaillées, dont lescartes et les schémas, auprès des départements concernés

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46 Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

et des services publics sur les futurs plans d'extension etde modernisation des infrastructures au sein de la munici-palité.Identifier comment ces améliorations proposées affectentces limites destinées à être modernisées.

Evaluation des statuts des fournisseurs de service au niveaude la ville entièreInstitutions locales

Ont-elles été mises en place ? Sont-elles représentatives ?Quelles sont les organisations informelles et formelles quiexistent déjà ? Quels sont les groupes qui existent déjà ouquels sont ceux qui peuvent être formés pour mieux déci-der des questions d'assainissement environnemental/domestique et d'hygiène personnelle ? Quels sont les tra-vailleurs de terrain qui peuvent mieux collaborer avec cesgroupes, s'il en existe, et comment seront-ils soutenus ?

Les organisations gouvernementales, para-étatiques et privéesLa liste des agences et des organisations actives actuelle-ment dans le secteur de l'assainissement et de l'hygièneaux niveaux central, régional, et local - comprenant l'éva-luation préliminaire de leur efficacité par rapport au man-dat et à l'action et à leur réputation en matière « d'honnê-teté » ; le résumé des activités d'hygiène et d'assainisse-ment menées ; la réaction face à la demande et aux préfé-rences des consommateurs ou à leurs plaintes. Quelle estl'efficacité et la place des rôles actuels des institutions ? Y a t-il des problèmes d'efficacité ou de manque deméthodes ? Quel le niveau de confiance accordée par lacommunauté aux autorités locales ou aux entrepreneursdésignés ? Ce niveau de confiance serait-il le même si lacommunauté se chargeait plus de la répartition des rôles ?

Les ONGsLes ONGs nationales, régionales, locales ou communau-taires dans la limite de leurs services ; le niveau d'organisa-tion et de statut (recommandé par exemple au niveaulocal et/ou pour recevoir des fonds extérieurs) ; les capaci-tés de gestion ; techniques, de programme, et du person-nel ; les fournisseurs ou les promoteurs du développementlocal ; les prémisses au développement (l'infrastructurecommunautaire, la santé, l'éducation, la productivité et lecrédit, etc.) ; les fonctions (le plaidoyer, le programme dedéveloppement, la gestion, les services d'assistance sociale),les rapports (avec les agences extérieures et d'autresONGs). Quelles sont les ONGs qui peuvent soutenir etfaciliter les projets communautaires dans lesquels lesconsommateurs deviennent les principaux décideurs ?Quels sont les autres rôles qu'ils peuvent jouer à ceniveau? Quelle est la meilleure façon d'occuper les ONGset de quel type de renforcement de capacité ont-ellesbesoin ?

Etape 5 : Identification des options

Points d'orientation sur les actions à mener concernant unegamme plus variée de technologiesExplorer les options techniques et les coûts

Pour satisfaire les besoins d'investissement des ressources despopulations, il est indispensable de pouvoir offrir une gammed'options techniques :

Identifier toutes les options de services prioritaires ;Limiter les options à celles réalisables dans la situation locale ; quand les conditions spécifiques au site local sont prises en compte, beaucoup d'options ne sont plus réali-sables et les choix deviennent plus simples ;Calculer les coûts indicatifs des améliorations dans les sec-teurs jugés prioritaires par les utilisateurs. L'utilisation desimples outils tels que les détails techniques ordinaires etles tableaux facilite le calcul.

En théorie, il existe un large éventail d'options d'infrastruc-tures parmi lesquelles les utilisateurs peuvent opérer un choix ;dans la pratique le choix est limité par les infrastructures existantes et les caractéristiques physiques du site. Le tableausuivant donne une indication des travaux de maintenance élé-mentaire qui sont théoriquement à la portée de la plupart desgroupes d'utilisateurs. Cette information servira de base auxdiscussions avec les utilisateurs sur la détermination desoptions techniquement réalisables dans la localité. Elle lesaidera également à établir une petite liste des options pos-sibles et des niveaux de service qui sont d'un intérêt certainpour eux et qui permettront d'explorer plus en détails lesconceptions et les coûts spécifiques.

Points d'orientation sur les actions à mener concernant

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47Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

Assainissement :

OPTION

LatrinesLatrines de ménages individuellesLatrines collectives

Système d'évacuationLatrines à simple fosseFosse septiqueRéseau d'égouts

MAINTENANCE

Nettoyage quotidienNettoyage quotidien

Vidange de la fosseVidange du réservoirRapport défectueux

Source: Cotton, A.P. and Tayler, W.K. (2000) Services for the Urban Poor: Section 3. Action Planning Guidelines. WEDC, Loughborough University,UK: 3a, 3.55

Références bibliographiques complémentaires autour du thème

GHK, WEDC, WSP-SA (2000) Strategic Planning for Municipal Sanitation: A Guide. First Edition. GHK Research and Training Ltd., London,UK: C2, Tool 2.1

Cotton, A.P. and Tayler, W.K. (2000) Services for the Urban Poor: Section 4. Technical Guidelines. WEDC, Loughborough University, UK:4a, 4.5-4.17

Références de la GTZ sur les technologies 'ecosan' ; www.gtz.de/ecosan

Option de service et exigences de maintenance

Page 48: Eau, Assainissement et Hygiène

48 Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

Catégories à estimer

Secteur de l'eau et de l'assainisse-ment

Environnement extérieur

Expertise des institutions d'approvisionnement en eau et d'assainissement

Organisations communautaires

Centres d'intérêt

Distribution régionale d'eau entre les groupes d'utilisateursTarification de l'eau et distribution de subventionsRépartition des responsabilités entre les institutions WS&SPolitiques, stratégies et règlement gouvernementaux au sein du secteurNiveaux réels de services, notamment ceux offerts aux pauvresLa performance sectorielle par rapport aux principaux indicateursRécupération des coûts, transparence et terme de prêtDéveloppement des ressources humaines (HRD) du secteurParticipation du secteur privé (PSP) dans le secteur de l'eau et de l'assainissementClimat de changement et partisans du changement

Environnement social, technique, économique et politiquePolitiques et développement gouvernementales sur la réformeCondition de travail de l'employé et politique de recrutementOpportunités et contraintes de la PSPStructures formelles et informellesCapacité d'absorptionPressions du consommateur et des médias

Performance organisationnelle par rapport aux indicateurs principauxNiveaux réels de services, notamment ceux offerts aux pauvresAutonomie organisationnelleLeadershipOrientation commercialeOrientation du consommateurGestion et administrationCapacité techniqueDéveloppement et maintien du personnel, dont les besoins de formationCulture organisationnelle, structures formelles et informellesInteractions avec les institutions/départements clésDisponibilité de ressources financièresDomaines prioritaires pour l'amélioration incluent souvent : la gestion du fonc-tionnement et de la maintenance (O&M), la récupération des coûts, le serviceclientèle, l'évaluation de la demande et la planification de l'investissement

Demande de services améliorés de l'eau et d'assainissement Capacité/volonté de gérer les fournitures de service et de récupérer les coûtsReprésentation des différents groupes communautaires au sein des organisationsde la communautéCohésion sociale au sein de la communautéRelations avec le gouvernement/les services de l'eau/les ONGs, etc.Besoins de formation

Source: LSHTM/WEDC (1998) Guidance Manual on Water Supply and Sanitation Programmes. Published for DFID by WEDC, LoughboroughUniversity, UK: 133

Centres d'intérêt d'une estimation institutionnelle et sectorielle

une plus grande variété d'institutionsAvant de procéder à l'identification du projet, des expertises institutionnelles du secteur et une vue d'ensemble de toutes lesdispositions institutionnelles prises au sein des organismes sectoriels seront nécessaires au pays concerné. Un exemple de cescentres d'intérêt pour l'estimation institutionnelle et sectorielle est donné dans le tableau suivant :

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49Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

En outre, les questions suivantes doivent être utilementposées sur les dispositions financières:

Sources locales potentielles de financementL'autofinancement de la communauté ou du ménage est-ilpossible ? Qu'en est-il de la contribution des banques locales,des institutions de crédit et des prêteurs privés, etc. ?

Indicateurs de la volonté à payerLes populations payent-elles actuellement une contributionpour les services d'assainissement tels que le ramassage desordures ou des matières de vidange, les latrines publiques ou lavidange des fosses septiques ? Le service de vidange des fossesou des réservoirs existe-t-il dans les zones péri-urbaines ?

Economie de trésorerie contre structures traditionnellesJusqu'à quel point les populations dépendent-elles des revenusen espèces comparativement à l'autosuffisance et à la pro-duction locale ?

Crédit : sources, disponibilité et utilisation ; compréhensionet histoire du remboursement de la dette ; méthodes tradi-tionnelles d'épargne

Y a t-il eu octroi de crédit ? Si oui, est-il largement utilisé ? Aquelles fins (exemple : urgences, biens immobilisés, frais descolarité, etc.) ? Quelle place accorde t-on aux fournisseurs decrédit ? Comment sont collectés les remboursements

Sources de financement

Source de financement

Gouvernement

Agence de financement extérieure

Utilisateurs et groupes communautaires

Financement mixte

Règlements et procédures

L'argent du gouvernement est utilisé pour financer les travaux du Pland'action local : leurs procédures doivent être respectées suivant l'appro-bation des dépenses.

Les agences de financement extérieures envoient des fonds pour lestravaux en passant par le gouvernement ; une fois de plus, les procé-dures gouvernementales doivent être suivies et les investisseurs peuventexiger des étapes procédurales supplémentaires.

L'argent du gouvernement n'est pas concerné ; les utilisateurs et lesgroupes communautaires rassemblent eux-mêmes les fonds. Ils sont libres de définir et d'utiliser les mécanismes qui leur semblent fiables. La confiance entre les partenaires est le maître-mot dans ce processus.Des accords écrits y sont quasi-inexistants.

Placement fractionné selon l'approche des « subventions compensa-toires » avec les contributions du gouvernement et des groupes com-munautaires. L'agence gouvernementale doit s'assurer que ses procé-dures sont suivies et la communauté doit être assurée de la bonne utili-sation de ses fonds.

Source: Cotton, A.P. and Tayler, W.K. (2000) Services for the Urban Poor: Section 5. From Action Plans to Implementation. WEDC, LoughboroughUniversity, UK: 5, 5.4

Points d'orientation sur les actions à mener concernant un plus grand ensemble de dispositions financièresAu niveau local, la source de financement est le facteur principal lié aux procédures et aux règlements administratifs requis pouraccroître les dépenses destinées à l'amélioration des services. Le tableau suivant indique certaines exigences de ces différentessources de financement.

Références bibliographiques complémentaires autour du thème :

Micro finance for sanitationwww.lboro.ac.uk/well/resources/fact-sheets/fact-sheets-htm/mcfs.htm

Applied Study No. 2: Financial Services and Environmental Health. Household Credit for Water and Sanitationwww.dec.org/pdf_docs/pnabu314.pdf

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Activité

Revoir les coûts

Réévaluer les priorités et la demandedes utilisateurs

Modifier les conceptions techniques

Description sommaire

Discuter de l'évaluation des coûts avec les utilisateurs par rapport au plafondbudgétaire des coûts du domaine et le consentement à payer des niveauxparticuliers de service. Les utilisateurs contribueront aux frais de fonctionne-ment et aux coûts de la maintenance et dans certains cas aux coûts du capital.

Revoir les coûts peut résulter en des changements dans la demande et dansles priorités des utilisateurs. Assister les utilisateurs dans la révision de leurspriorités au niveau du plafond budgétaire global et de toute somme maxi-male que les utilisateurs/groupes d'utilisateurs sont prêts à ajouter, telle serala base de tout Plan d'action local.

La révision des priorités et de la demande peut conduire à la volonté demodifier les détails techniques ; tout en semblant mineurs, ils peuvent êtretrès importants pour les utilisateurs: Exemple: Les douches sont clôturéespour répondre aux besoins spécifiques des femmes.

Source (tirée de): Cotton, A.P. and Tayler, W.K. (2000) Services for the Urban Poor: Section 3. Action Planning Guidelines. WEDC, LoughboroughUniversity, UK: 3.17, Table 3a.1

Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

ETAPE 6: EVALUATION DES COMBINAISONS DE SERVICE REALISABLES

Points d'orientation des actions à mener concernant l'évaluation des combinaisons de service réalisables.

Cadre de planification de l'action locale

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51Assainissement environnemental centré sur les ménages (HCES)

Références:

Budds, J., Biran, A. and Rouse, J. (2001), What's Cooking? A review of the health impacts of indoor air pollution and technical interven-tions for its reduction, WELL Study 512, WELL Resource Centre, WEDC and London School of Hygiene and Tropical Medicine

Cairncross, S. and Kolsky, P. (2003), Environmental Health and the Poor: Our shared responsibility, WELL Study for DFID, WELL,Loughborough University

Cotton, A.P. and Tayler, W.K. (2000), Services for the Urban Poor, WEDC, Loughborough University, UK

CRED, WHO Collaborating Centre for Research on the Epidemiology of Disasters (2003), Emergency Events Database - EM-DAT,http://www.em-dat.net

Curtis, V. (2003), Soap: the missing ingredient in the mix, in id21 Insights Development Research, issue on urban poverty, March2003, Institute of Development Studies, University of Sussex

GHK, WEDC, WSP-SA (2000) Strategic Planning for Municipal Sanitation: A Guide, First Edition, GHK Research and Training Ltd.,London, UK

Kalbermatten, J.M., Middleton, R., and Schertenleib, R. (1999), Household-Centred Environmental Sanitation, paper prepared forEAWAG and SANDEC available fromhttp://www.sandec.ch/EnvironmentalSanitation/Documents/Paper_Description_HCES_July99.pdf

LSHTM/WEDC (1998), Guidance Manual on Water Supply and Sanitation Programmes, Published for DFID by WEDC,Loughborough University, UK

Rouse, J. (2003), Household energy and the poor: What can be learnt from water and sanitation? WEDC, Loughborough University

UN-HABITAT (2003), Water and Sanitation in the World's Cities, Local Action for Global Goals, Earthscan Publications Ltd, London

UN Millennium Project (2005), Investing in Development: A Practical Plan to Achieve the Millennium Development Goals, Overview

World Bank (2003), Enabling Environments for Civic Engagements in PRSP Countries, Social Development Note No. 82, March2003, Environmentally and Socially Sustainable Development Network, World Bank

WHO, UNICEF (2004), Meeting the MDG drinking water and sanitation target: a mid-term assessment of progress, Joint MonitoringProgramme for Water Supply and Sanitation, Geneva, Switzerland

Page 52: Eau, Assainissement et Hygiène

Le Conseil de Concertation pour

l'Approvisionnement en Eau et

l'Assainissement

Le Conseil de Concertation pour l'Approvisionnementen Eau et l'Assainissement (WSSCC) est le chef de filedes principales organisations internationales qui font de lacollaboration dans le secteur de l'approvisionnement eneau et de l'assainissement leur leitmotiv. Le principe fon-damental du WSSCC est d'accélérer la provision de ser-vices durables en matière d'eau, d'assainissement et degestion des déchets au profit des populations tout enaccordant la priorité aux pauvres privés de tout accès àces services sus-cités. Il compte atteindre cet objectif enintensifiant la collaboration entre les pays en développe-ment et les agences de soutien extérieures et à traversdes programmes concertés.

Mandaté par une résolution de 1990 des Nations unies(Résolution N° A/RES/45/181, 71e réunion plénière, du21 décembre 1990) pour accélérer le progrès tendant àoffrir l'eau potable, l'assainissement et l'hygiène à tous, leConseil facilite ce processus en insistant sur la nécessitéd'agir en faveur de l'eau, de l'assainissement et de l'hy-giène (WASH) dans toutes les instances possibles.

Le WSSCC joue donc un rôle de catalyseur et coor-donne les actions des gouvernements, des agences definancement, des organismes professionnels, des cher-cheurs, des organisations non-gouvernementales, desassociations communautaires, des groupes de femmes et du secteur privé. Avec le soutien de représentantsrégionaux et nationaux disséminés en ce moment à tra-vers 33 pays, le WSSCC continue à mettre à l'ordre dujour les préoccupations de WASH au niveau mondial etcherche ainsi à susciter un engagement politique.

Eawag et Sandec

L'Institut de Recherche de l’Eau du Domaine des EPF(Eawag) est un Centre suisse de compétence pour larecherche nationale et internationale sur l'eau. L'Eawag a pour principale mission de recherche la gestion inté-grée des ressources en eau. Il s'intéresse également à laquestion de l'eau dans son environnement naturel etdans la société. Des équipes multidisciplinaires de spécia-listes de l'ingénierie environnementale, des sciences natu-relles et sociales développent conjointement des solu-tions aux problèmes liés à l'eau.

Le Département « Eau et Assainissement dans les paysen développement (Sandec) » développe et met en pra-tique de nouveaux concepts et technologies sur l'eau etl'assainissement environnemental particulièrement adap-tés à la situation des pays en développement. Profitantdes compétences multidisciplinaires de l'Eawag dans lesdomaines scientifique et technique, Sandec se fixe lesobjectifs suivants :

● Développer, assurer et faciliter la mise en pratiquedes nouveaux concepts et technologies en matièred'approvisionnement en eau et d'assainissement envi-ronnemental

● Accroître la capacité de recherche et l'expertise pro-fessionnelle dans les pays à faibles et moyens revenusdans le domaine de l'approvisionnement en eau et del'assainissement environnemental

● Eveiller une prise de conscience et améliorer l'exper-tise professionnelle dans les pays à revenus élevéspour résoudre les problèmes d'approvisionnement eneau et d'assainissement dans les pays à faibles et àrevenus moyens.

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Le Conseil de Concertation pour l'Approvisionnement en Eau et l'Assainissement (WSSCC)

International Environment House 9 Chemin des Anémones1219 Châtelaine, GenèveSuisse

Tel: +41 22 917 8657Fax: +41 22 917 [email protected]

Eawag/Sandec

B.P. 611Ueberlandstrasse 133CH-8600 DuebendorfSuisse

Tel: +41-1-823 5286Fax: +41-1-823 53 [email protected]

A propos de cette Directive

Une grande majorité des personnes vivant dans le monde n'ont toujours pas accès à des systèmes adé-quats d'approvisionnement en eau potable, d'assainissement, d'écoulement des eaux et d'évacuationdes déchets solides. Cette situation prouve l'incapacité des approches conventionnelles sur l'assainisse-ment environnemental à résoudre les problèmes existants dans la plupart des pays en développement.

Cette directive provisoire, élaborée par le Conseil de Concertation pour l'Approvisionnement en Eauet l'Assainissement (WSSCC) et le Département Eau et de assainissement dans les pays en développe-ment (Sandec) de l'Institut de Recherche de l’Eau du Domaine des EPF (Eawag), remet en question lapensée conventionnelle et propose des principes directeurs comme base à la planification et à la miseen pratique futures des services d'assainissement environnemental. Ces principes sont communémentconnus dans le domaine comme étant les « Principes de Bellagio ».

Dans le souci de développer des approches basées sur ces Principes de Bellagio et susceptibles d'aiderà atteindre l'objectif global qui est d'assurer à tous un accès régulier à l'eau potable et à des servicesd'assainissement, le groupe de travail sur l'assainissement environnemental du WSSCC a conçu l'ap-proche d'assainissement environnemental centrée sur les ménages (HCES).

L'approche HCES est basée sur un cadre où coexistent harmonieusement les besoins des populationset ceux de l'environnement pour créer une vie saine sur terre. Cette approche HCES se départit radi-calement des approches de planification centrale passées parce qu'elle met le ménage et son voisinageau centre de son processus de planification.

Cette publication a été produite pour servir d'orientation à la mise en pratique des « Principes deBellagio » tout en appliquant l'approche HCES. Une assistance est apportée à tous les pays désireuxd'inclure et de tester cette nouvelle approche dans leurs programmes d'assainissement environnemen-tal urbain. Vu le manque d'expérience pratique de l'approche HCES, la présente directive n'est ni com-plète ni définitive, mais elle gagnera à s'enrichir de l'expérience extensive sur le terrain ainsi que desréactions des utilisateurs.