em swedenborg-du-divin-amour-et-de-la-divine-sagesse-ouvrage-posthume-le boysdesguays-1860

145
UDIVJ.N AMOUR ET DE L.A DIVINE SAGESSE (ll{l\'nAGt: PAR EftftAlQJEL SWEDENBORG TRADUIT DU LATIN rAR J.-F.-E. LE BOYS DES GUAYS SECONDE ÉDITION SAINT- AMAND (CHEU) A la lihr3Ï1ic de LA NOUVEI.LE'"JÉnUSAl,EM, ohez PORTE. PARIS M. MINOT, rue MOllsieur-Ie-Prince, &lI. K. JUNG-TREDTTEL, Libraire, rue de Lille, 19. LONDRES SWEDENBORG SOCIETY, 36, Bloomsbury Street, Oxrol'd Slreel. NEW-YORK NEW CHURCH BOOK-ROOM, 3"6, 1860

Upload: francis-batt

Post on 14-Aug-2015

200 views

Category:

Education


1 download

TRANSCRIPT

  • UDIVJ.N AMOUR ET

    DE L.A DIVINE SAGESSE (ll{l\'nAGt: 1l0gTIIU~IF.)

    PAR

    EftftAlQJEL SWEDENBORG

    TRADUIT DU LATIN rAR

    J.-F.-E. LE BOYS DES GUAYS

    SECONDE DITION

    SAINT-AMAND (CHEU) Ala lihr31ic de LA NOUVEI.LE'"JnUSAl,EM, ohez PORTE. Li"r3ir~.

    PARIS M. MINOT, rue MOllsieur-Ie-Prince, &lI.

    K. JUNG-TREDTTEL, Libraire, rue de Lille, 19. LONDRES

    SWEDENBORG SOCIETY, 36, Bloomsbury Street, Oxrol'd Slreel. NEW-YORK

    NEW CHURCH BOOK-ROOM, 3"6, Broa~\"a!.

    1860

  • -;:.

    s ~ Cl Z 0 c:: 1,.... z 0 ~ 1 Cl Z ;:'!: -""!": -< ,.... 1 z :;; en

    ....

    ..'"..

    >- '" ..,

    "" .., ...J

    '" '" -~

    ..,

    l!':

    ..'"

    '"

    '"

  • DU DIVIN AMOUR 1':1'

    DE J~A DIVINE SAGESSE (O(JVRAGE POSTHUME)

    PAR

    EMMANUEL SWEDENBORG

    TRADUIT PAR

    .J.-F.-E. LE BOYS DES GOAYS

    SECONDE DITION

    SAINT-AMAND (CHER) A la librairie de LA NOUVELLE JRUSALEM, chez PORTE, Libraire.

    PARIS M. MINOT, rue MOllsieur-le-Prince, 58.

    E. JUNG-TREUTTEL, Libraire, rue de Lille, 10. LONDRES

    SWEDENBORG SOCIETY, 36, Bloomsbllry Street, Oxford Street. NEW-YORK

    NEW CHURCII nOOK-ROOM, 3~(j, Broadway.

    '1860

  • DU

    DIVIN AMOUR

    I. Dans le Monde, On saisit peu ce que c'est que l'amour, lorsque cependant c'est la vie mme de l'homme. On en trouve une pl'euve vidente dans cette question qui sort communment de la bouche: Qu'est-ce que l'amour? )) Si on ne le sait pas, c'est parce que l'amour ne se montre point devant l'entendement, et parce que l'entendement est le rceptacle de la lumire du Ciel, et que ce qui vient dans cette lumire se montl'e intl'ieul'ement, car l'homme sait quelle chose il pense; c'est mme pOUl' cela que l'homme dit que telle ou telle chose est pour lui dans la lumire de l'entendement; puis aussi, qu'il voit qu'elle est ainsi; et enfin, qu'il pl'ie Dieu'de l'illustrer et de l'clairer; c'est mme de la lumil'e spil'ituelle, laquelle cOI'respond la lumire natul'elle, qu'au sujet de son entendement il dit qu'il voit, et que le sage demande Dieu d'tre illustr et clair, c'est--dire, de comprendre; puis donc que c'est l'entendement qui se fait voil' par la pense, et non l'amoUl', il en rsulte que l'homme ne peut avoil' aucune ide de I;amour, lorsque cependant l'amolli' est l'me mme. ou la vie de la pense; la pense, si on lui enlve l'amour, languit et prit, comme la fleul', si on lui enlve la chaleur; car l'amour chauffe, vivifie et anime la pense. Rflchis attentivement et mdite en toi-mme, s'il est possible que tu penses sans quelque affection appartenant j'amour, et tu dcouvriras en toi que tu ne le peux pas. De l il est vident que l'amoul' est la vie {le l'entendement et de la pense qui en procde; et e qui est la vie de l'entendement et de la pense qui en procde est aussi la vie de l'homme tout ent~~I', cal' c'est la vie de tous les sens et la vic de tous les mouvements; ainsi, c'est la vie des organes par lesquels les sens et les mouvements existent: que ce soit aussi la vie de tous les llutres viscres, on le \'el'l'a dans

  • () DU DIVIN AMOUR, ce qui suit Si l'on ne sait pas ce que c'est que l'amour, c'est encore pal'ce que l'amour de l'homme est une vie universelle; pal' vie univel'selle, il est entendu la vie d~ns les trs-s~llguliers; cal' c'est d'apl's etlx qu'il est dit l'universel, comme '6ft d'apl's les parties qu'il est dit le commun; ce qui est ainsi universel n'est pas peru aull'ement que comme un; el sans une perception singulire des singuliers, le un est obscul'; il peut tre compar une lumire trs-blanche qui aveugle; tel est aussi l'Universel Divin dans les trs-singuliel's du Monde; c'est mme pour cela que l'universel des hommes est tellement ollscul', qu'il se montre, non. devaqt I.'il ouvert, mais seulement deva,nt l'il ferm; cal' le tou~ d~ ~lond~

    est une uvl'e du Divin Arnoul' et de la Divine Sag~se, e~ la Sj\-; gesse dans ses trssinguliers est UDe lUmi~e Divjne Ir4~~~lanch6

    qui aveugle, ainsi qu'il a t dit. Il. Le Seigneur $eull1st J'amoul' mme. paNC(J qu,'ii est lq

    vie mme; l'homme el t'Ange sent seulement des rc'piefl.I$~

    Cela a t prcdemment UIustr pal' plusieurs (l01lliidl1atiQns aux... quelles il sera seulement ajout que le Seigneur, parce qu1il est le Dieu de l'Univers, est incr et infini; mais l'homme e~ l'Ange sont crs et finis; l'incr et l'infini, c'est le Divin mme en &Oi; l'homme ne peut pas en etre fOl'm, cal' il serait ainsi le Divin eQ soi; mais il peut tre form de choses cl'es et finies dans lesquelles le Di'-in peut tre et peut communiquel' sa vie, et cela pal' la chaleur et la lumil'e qui procdent de Lui comme soleil, PlU' consquent de son Divin Amour; comparativement comme les germinations de la terre, qui ne peuvent tre fOl'mes de l'essence mme du soleil du Monde, mais qui le sont de choses clles dont se compQSe J'humus, dans lesquelles le soleil peut tl'e pal' Sil cha.leu.l' et sa lu:mire et peut communiquer une sorte de vie. D'lIpl's cela, il est vident que l'homme et l'Ange ne sont point en eux..,mmes la vje, Mais sont seulement des l'cipients de la vie. Il s'ensuit aussi qua la conception de l'homme pal' le pre n'est pas une .eonoepUoa de la vie, mais est seulement la conception de I~ premi4re et de la. Illus pure fOl'me pouvant l'ecevoir la vie, forme laquelle comme une trame ou 'pl'emict' lment se joignent successivem.enl dans l'utrus, jusqu' la dernire chose adquale a9 Monde, les $ubstances et les matires adaptes la rception e la viCl.dans lelU' ordre et dans leur dcgr,

  • i DU DIVIN AMOUR. Ill. Lfll)iej qui est te Divin Amour, est dmz. une forme.

    Le Divin Amollr, 'qui est la vie mme, n'est pas ,siml)lemenl 1'8-mouqlffi'ais H est le Divin procdant, et le Divin procdant 'est ie Seigneur Lui-Meme. Le Seigneur, la vrit, est dans le soleil qui :appal'ail au,x Anges dans les Cieux, et d'o procdent l'am9ur comme chalcUI' et la sagesse comme lumire; mai:s toujours est... i1 :que 1''3mour avec la sagesse est aussi le Seigneur LuiMme hors du soleil; la distante est seulement une apparence; carle Divin n'est pas dans l'espace, mais il est non-distant, comme il a t dit ci-dess'us; s'il appal'alt distance, c'est pal'ce que le Divin Amour, tel qu'il est dans le Seigneur, ne peut tfe reu par aucun Ange, 08'" il les 'Col'isumerait ; en effet, il est en soi plus ardent que le fell (lu soleil du Monde; c'est poul'quoi il 'est successivement diminu 'Par des circonvolutions infinies, jusqu' ce qu'il parvienne tempr et accommod i)our les Anges, et ces cii'convolutions sont en outre ",oHes d'une nue Mgre, pour qu'ils ne soient pas blesss par s'on ardeur, C'est. l la cause de l'apparence d distance entre ~e

    Seigneur comme soleil et le Ciel o sont les Anges; nanmoins, le Seigneur est Lui-Mme prsent dans le 'Ciel, mais d'une ma nire adquate la rception. La prsence du Seigneul' n'est pas nonphls comme la pl'sence de l'homme, qui remplit u'n espace; mais c'est ulle prsence sans espace, consistant en ce 'qu'elle est dans les maxima (les plus grandes choses) et dans les minima (les plus petites choses); ain,si, c'est ,Lui-Mme dans les 'maxima, 'et L'ui-Meme dans les minima" Je sais que cela peut difficilement tl'e isaisi par l',homme, parce rqu'il peut difficilement des ides de sa pense eloignel' les -espaces; mais,etla p~ut. tre sa'isi par les Anges, dans les ides desquels les espaces sont nuls; la pense spirituelle diffre en cela de la pense naturell. Puis donc que l'a-moU!' procdant du -SeigneUl' comme solil est le Seigl)eur Lui-M'f!Jm'e, et que cet amour est la vie ~me, il s'ensuit 'que l'Amour M~me, qui est la vie, est Homme, et'que pair corisquent illcontlent a,h)si ,dans ,la forme de !'>infini toutes et chacune des chOses qui sont ellev. l'h'omme. (Je sont l aussi des consquences de ce qui a t prcdemhlcnt dit ,sur la \'ie de tous pal' le Seigneur, et .:sur sa .pl'ovidenr,i~\'sa Toute-Puissanr..e, sa Toute-Prsence e~ sa Toute..

    Sdl~nce, ,

  • 8 DU DIVIN AMOUR. IV. Cette {orme est la {orme de l'usage dans tout le corn

    ple.'re. C'est parce que la forme de l'amour est la fOl'me de l'usage; en effet, les sujets de l'amoul' sont les usages, car l'amour veut

    f~!].leL!2!~ns, et les biens ne sont autre chose que les u~g.!l_s; et comme le Divin Arnoul' est infiniment transcendant, c'est pour cela que sa forme est la forme de iusage dans tout le complexe.

    Que ce soit en actualit le Seigneur Lui-Mme qui est chez les Anges dans les Cieux et chez les hommes dans les terres, et en eux, et aussi conjoint eux par amOUI', et qu'il soit en eux, encore bien qu'il soit Lui...,Mme incr et infini et que l'Ange et l'homme soient cl's et finis, c'est ce qui ne peut tre saisi pal' l'homme naturel, tant. que celui-ci ne peut, par illustration venant du Seigneur, lre retil' de l'ide naturelle au sujet de l'espace, et tre par cela mme dans la lumil'e au sujet de l'essence spirituelle"qui, considre en soi, est I~J~Ivin[[Q~~dalLl_llll)Je accommod pOUl' chaque Ange, tant pour l'Ange du Ciel suprme que pour l'Ange dans les Cieux infiales, et aussi pour chaque homme, tant pou l'le sage que pOUl' le simple; car le Divin qui prQ...Q~ge du Seigneur est le Divin depui I~~_ premiers jusqu'aux derniers; les

    -_._,.... -....~----

    derniers sont les choses qui sont aussi appeles osseus~s, c'est-dil'e, la chair et l'os, Que ces choses aienl mme t faites Divines par le Seigneur, c'est ce qu'Il a enseign aux disciples, en disant qu'il avait la chail' et l'os, qu'un esprit n'a pas, ~ Luc, XXIV. 39; - et nanmoins il est entr, les portes lant ferme$, et il est devenu invisible, ce qui prouve manifestement que les derniers de l'homme ont mme t faHs Divins en Lui, et que par suite il y a correspondance avee les derniers de l'homme. Mais comment .~

    Di.vin, proc~!!!nt, qui est la vie mme et unique, peut-il tre dans les choses cres et finies, c'est ce qui maintenant sera dit: Cette vie ne s'applique pas il l'homme, si ce n'est seulement aux usag.es quLsont dans ces choses; le~~~g~s, considrs en eux-gllilles,

    s~llt spirJ.!..!!~s, et le~.!orm~ d.l'usage, qui sont les-membres, les organes et les viscres, sont natill'elles; mais toujours est-il que

    1 ces formes sont des s~ies d'u~ge_s, tellement qu'il n'y a pas dans un seul memhre, dans un seul organe ni dans un seul viscre, une particule ou la moinre partie d'une particule qui ne soit un usagel dans une forme; la vic Divine s'applique all~~'lg~~ elix-mmes,

  • DU DIVIN AMOUR. ~ dans toutes les sries, et donne pal' ce moyen la vie chaque fOl'me; de l vient l'homme la vie qu'on nomme son Ame. Cette vrit

    , parat tre, il est vrai, transcendante p~~es hommes, ITii~el ne l'est pas pOUl' les Anges; nanmoins elle n'est pas au-dessQs!J~)~n

    tendement_~_~mail1, parce qu'elle peut tre':y co~~e au tl'avers d'un treillis pal' ceux qui veulent voir: elle n'est pas au-dessus de mon entendement, qui est un entendement rationnel illustr.

    V. L'homme, dans le particulier, est dans une telle (orme. Cela peut tre vu pal' ceux-l seuls qui examinent toutes les choses qui sont dans l'homme, Jlon-seulement avec un il anatomique. mais aussi avec un il rationnel; celui qui les examine en mme temps avec un il rationnel doit VOil' que tous les singuliers et t1's-singuliers y ont t forms d'aprs l'usage et pour l'usage; que chaque partie et chaque particule a llne fonction dans le commun; que l'usage commun, qui est le bien commun, regarde le trs-sin-'-gulier comme soi-mme en lui, et que l'cip,'oquement le trs-sin-guliel' se regarde dans le commun: par ce moyen, toutes les choses qui sont dans le corps depuis la tte jusqu'aux plantes des pieds sont un, au point mme que l'homme ignore absolument qu'il con-siste en tant de myriades de parties d'une fonction varie et di-verse. Pour illustrer c sujet, je vais seulement examiner avec un il rationnel la strllctUl'e des poumons et de la trache: Les Pou-mons : Leur usage le plus commun est la respil'atioll, qui se fait en admettant l'air pal' le larynx, la trache, les bronches et les ra-meaux dans les vsicules des lobules; par l ils s'tendent et sc l'essenent alternativement. Par l aussi ils produisent dans tout le corps organique et dans tous ses membres des mouvements r-ciproques; car le cUl' et le poumon sont, dans le corps tout en-tier, 1Sl d.eux sources de tous les mouvements communs, d'aprs lesquels toutes et chacune des choses sont conduites dans leurs ac-tivits et lems fonctions vitales. Les poumons aussi consocient la vie motrice volontaire, qui est dirige par le cerveau, avec la vie motrice naturelle, qui est sous le gouvernement du cel"'elet. Leul' usage consiste mme disposer tous les viscres du COI'pS, surtout ses motoria qui sont appels mllscles, pour que la volont ex-cute ses mouvements d'une manire concol'dante. et sans rupture nulle part. Leur usage consiste anssi, non-seulement concou-

    2.

  • JO DLJ DiVIN AMOLJR. l'il' Mec lous les sons du langage et avec tous les sons du chant, mais mme il les pI'oduire comme d'aprs un utrus. Lenr usage ollsiste encore il: recevoir en eux de [a Jla!'tie droite du cur tout le sang du corps, il. le purifiel' de ses parlies visqueuses et poudl't~uses ct il: les l'ejeter, et lui fournil' des lments nouveaux, eomme aliments, pal' ['ail' qu'ils lil'ent, et pal' consquent le renvoyer comme nouveau dans la cavit gauche du cUI', changeant ainsi le sang veineux en sang artrie[; ainsi, quant au sang, les poumons le filtrent, en expulsent les humeurs, le rparent, le prparent, et de plus ils purifient l'air, Outre ces usages drs l''tumons, il y en a plusieurs autres, tant communs que parlioll! ,el l chaque pore et chaque lobule est consoci toutes ses fonelions, c'est-a-dire, il: tous ses usages, l'un de plus pl's et l'autre de plus loin. La T7'aclze: Voici ses usages: 1 Donnet' un chemin, pour :lller et venir, l'ail' (aul'is) et au souffle (onimis) des poumons, et se prtcl' il chacun de leurs divers modes d'agir, tant dans l'inspiration que dans l'expiration. 2 Purifier et corriger l'ail' tomb dans les poumons, pOUl' qu'il n'influe rien de nuisible, et dilater celui qui s'chappe pal' des vapeurs, et ainsi par des efftuits l'enlacer et le pousset' dehors; et aussi en gnral puri fiel' de nouveau les poumons des pituites visqueuses pal' des excrtions. 3 Sel'vil' de colonne et de soutien au larynx et l'piglotte, DU s'adapter entil'ement tous ses mouvements et i.t toutes les vibrations chevl'otantes; disposel' les parois de son canal pour que l'air heurte, et tendl'e sa membrane pOUl' qu'en heurtant l'ail' frmisse, et excitel' aInsi avec rudesse un son que le larynx et la glolle fOl'ment, l:'est--dire, modifient en .chant ou en paroles; puis aussi humectcr continuellement le lal'ynx d'une rose vaporeuse. 4 Donnet' des soins secourables son voisin l'sophage, et l'assister dans sa fonction de dglutition. 5 Introduire les mouvements alternes respiratoires des poumons dans les parlies voisines, et pal' celles-ci dans eelles qui sont plus loignes et dans les emires, il: sa VOil', dans l'sophage, et pal' celui-ci avec le diaphragme, dans le ventricule,

    f~t ainsi ans les viscres de l'abdomen, non-seulement dans le cacohile qui monte et dans la veine jugulaire qui descend, mais aussi dans les nerfs sympathiques du grand intercostal et dans le vagus, !!t renouveler' pUI' consqnent la vie motrice du cor'ps, 6 Insinuer

  • DU DiVIN AMOUlt 11 ses frmissements sonol'es et ceux. du lal'ynx aux parties voisines, et par celles-ci ax pal'lies ls plus leves et les plus basses, et exciter le sang artriel s'lever la tte et au cerveau, et le sang veineux "ef1uer de la tte et du cerveau, et par une modification commune l'jouir et animer et pa,' consquent l'enouvelel' la vie sensuelle du corps. Outre cela, un mental dou d'entendement et exerc dans les sciences peut, sous la direction de ('anatomie et avec un il observateul', s'instl'Uire et connailre pal' la \l'ache et en mme temps par le larynx et les os de l'piglotte, qui ne sont pas mentionns ici, comment la nature module les sons et modre leurs nombres d'une manire articule: il n'y a rien dans ce qui concel'ne l'acoustique, la musique et l'harmonie, quelque profondment cach que ce soit, ni rien dans les verbrations et les frmissements d'un corps continu, ni dans les modifications d'un volume contigu ou de ('atmosphre, quelque profondment secret que cc soit, que le spirituel d'aprs la nature, ici "enant des intimes, lit rassemhle en un, et ne porte dans ces deux organes et en mme temps dans ['oreille.

    Il ya de semblables arcanes dans tous les autres viscres, tant de la tte que du COI'pS, et encore plus dans ceux qui sont plus in-, trieUl'ement cachs et qu'aucun il ne peut analyser; cal' plus une chose est intrieure, plus elle a de perfectioll, En Iii'] mot, la vie minente de tout membre, de tout organe et de tout v'iscre, ou l'excellence de la vie, consiste en ce que rien ne soit propre quelque partie, moins que cela ne soit commun, et qu'ainsj ii yaU dal~~ha~e

    partie l'ide de l'homme tout e~Uel'. Cet arcane est onn comme un conclusum que l'homme est le complexe de tons les usages, quels qu'ils soient, tant clans le Monde purement spirituel que dans le Monde natur1, et que chaque usage, d'aprs l'ide de l'univers en soi, est comme un homme, mais tel qu'esl J'usage, c'est--dire, la fonction de l'usage, dans le commun, L'homme tienl cela de ce qu'il est llll rcipient de la vie procdant dn Seigneur', cal' la vie

    -' qui procde du Se~neur, est le complexe de tous les usages l'in~ni : en effet, le Seigneul' est le seul qni VIve en s9i; de l tout-appartient s'a vic; et si cette forme de l'usage n'tait pas infinie dan~

    le Seigneur, il rie pounait y aroir de forme finie en aucun homme, VI. L'homme, dans le c01l1rmm, (ost. dans /Ille tellejom;f,

  • 12 DU DIVIN AMOUR. Par les hommes, dans le sens Je plus commun, il est entendu tout le genre humain; dans un sens comml,ln, tous les hemmes :@ mme royaume; dans un sens moins commun, les hommes d'une

    n~le IlrVine du royaume; dans un sens encore moins commun, les hommes d'une mm~ ville; dans un sens pal'ticulier, les hommlls d'une mme ma~son ; et dans un sens singulier, chaque homme; devant le Seigneul' tout le gelll'e humain est comme un seul homme; et lous c,eux d'un mme royau!lle sont aussi cQ!!!m.e nn sel~!.om_me; pareillement lous ceux: d'une province; puis, tous ceux d'une ville, et aussi ceux d'une maison; ce ne sont pas les hommes eux-mmes qui apparaissent ainsi ensemble, mais ce sont

    1 les usages chez eux; ils apparaissent ensemble con~me un homme \ parfait et beau ceux qui sont de bons usages, savoir, ceu~ qui les font pal~e S~iKneur; ce so~tceux qui font les usage~poul' les usages, c'est--dire, ceux qui aiment les usages parce que ce sont Ts u;ages de la maison, de la ville, de la province, du royaume, ou de tout le globe: ceux, au contraire, qui font les usages, non pour les usages, mais pOUl' eux-mmes seulement ou pour le monde seulement, apparaissent aussi devant le Seigneur, non comme un homme beau, mais comme un homme imparfait et difforme. De l, on peut "oir que le Seigneul' regarde les hommes du Monde un un d'aprs l'us~g2, et en masse d'aprs les usages conjoints dans t la forme de l'homme~ Pal' '!~g~s sont entendus les us~g~ de~ha! que fonction, qui appartiennent aU_Qevoir, I:~l!..de et al!J!~ail

    de celle fonction; ces usages sont les bonnes uvres elles-mmes en prsence du Seigneur. Puisque tOU~~C21K 1:.unmmUQEume apparaissent devanl le Seigneur comme un seul homme selon l'amoUl' des usages, il est vident que tous les Anglais apparaissent devant le Seigneur comme un seul homme; de mme tous les Hollandais, tous les Allemands, tous les Sudois el Danois, et aussi les Franais, les Espagnols, les Polonais, les Russes, mais @aque

    \ nalion selon ses usages; dans les royaumes, ceux qui aiment iS " ( tiSi"ws 'rl~ l~~~ffices:' parce que .~'?E.!. de~~g~, apparaissent . ensemble comme un Homme-Ange; et ceux qui aiment les usages

    l 1 de leUl'S offices pour les se'ul~olupts spares d'avec les usages Lapparaissent ensemble comme un ho~~:.Q~ble : les ngociants, dans l'Homme-Ange, sont. ceux qui aiment le commerce etlliment

  • Dll DIViN AMOUR, 13 rles richesses pour le commerce, et qui en mme temps toul'oent

    . \ leurs regal'ds vers Dieu; mais, dans l'homme-diable, les ngo-ciants son1 ceux qui aiment les l'ichesses et aiment le commel'ce ~ pOUl' le commerce seul; chez ceux-ci, il ya l'avarice, qui est la

    [ racine de tous les maux, mas elle n'est pas chez ceux-'I; car ai-mel' !Cs richesses seules, et non quelque usage au moyen des ri-

    r chesses, ou mettre les richesses au pl'iDier rang et le commerce au second, c'est le fait de l'avare; ceux-ci, il est vl'a'i, sont utiles au IlOyaume, mais 10l'squ'ils meurent, quand leul's richesses se "-pandent dans l'usage public des ngociants, l'utilit du l'oyaume par ces richesses est alol's une utilit pOUl' le l'oyaume, mais non

    -1 f pour leur me. En un mot, l'acqui~_ilion_ des l'ichess~ pal'~merce pour les richesses seules est un commerce de JuifS, mais

    l ( l'aCquisition des l'ichesses pal' le commerce poul'-le 'co;;mel'ce est un commerce de Hollandais; l'opulence n'est pas dangereuse pOUl' ceux-:ci, mais elle l'est pour ceux-l. On poul'\'oit, il est vrai, au bien de la rpublique en y accumulant des richesses et en l'enri-chissant, mais on ne poul'Voit pas au bien de son me.

    VU. Le Ciel est dans une telle {orme. Dans les ARCANES CLESTES, il a t montr que tout le Ciel a t comme divis en provinces, selon les usages de tous les membres, e tous les ol'ganes et de tous les viscres du corps humain, et que dans les Cieux les Anges savent dans quelle pl'ovince sont telles ou telles socils; pal' exemple, quelles socits dans la province des yeu le , quelles dans la pl'ovince des ol'eUles, des narines, de la bouche et e la langue, et quelles dans la pl'ovince des ol'ganes de la gnration; toutes les socits qui sont dans ces provinces correspondent abso-lument aux usages de ces membres, de ces ol'ganes et de ces vis-cres dans l'homme; c'est d'apl's celte cOI'l'espondance que tout le Ciel apparait devant le Seigneul' comme un seul homme, pareille-ment chaque province du Ciel et chaque socit d'une (ll'ovince; c'est aussi d'aprs cette correspondance que IQus les Anges et tous les Esprits sonl hommes, absolument semblables aux hommes dans le Monde; et cela, parce que le Divin procdant du SeigneUl', qui

    -est la vie et la forme, est homme dans les maxima et dans les minima, comme il a t dit quelquefois. II a t question de celle cOl'l'espondancc dans le commun et le pal'liculiel', dans les ARCANt:5

  • 1ft DU DIVIN AMOUH., CLESTES, aux articles suivants: No' 3021, 3624 3629, 3636 3643, 3741 3745,3883 3896,4039 4055,4218 4228,4318 4331, 4403 4421, 4527 il. 4533,4622 4633, 4652 4660,4791 4805,4931 il. 4953, 5050 5061,5171 5189, 5377 5396, 5552 5573, 5711 5'727, 10030. ~

    Pour que l'enfer soit aussi dans celle Corme, chacun y e3t contraint des travaux; mais comme ceux qui sont l font ces usages, non pal' amour, mais par ncessiL de nourt'iture et de vtements, il en rsulte qu'ils apparaissent, il est vrai, comme un homme, mais comme un homme-diable, ainsi qu'il vient d'lre dit; voir, Cdessus. VIIJ. Toutes les choses du Monde tendent aussi dune

    I>emblable (orme. Pal' toutes les choses du Monde, il est entendu les choses animes, tant celles qui marchent et rampellt sur la tene que celles qui volent dans les' cieux, et celles qui nagent dans les eaux; et il est aussi entendu les vgtaux, tant les arbl'es que les arbustes, les Heurs, les plantes et les herbes; mais les eauX: et les malires de la lene sont seulement des moyens pou.!' leur gnl'ation et leur l)1'oduction.

    Pal' la cration de "unil'er's, eL enlin par celle de la terre et de tout ce qui existe dans l'un et dans l'autre, on peut voir, mieux que pal' tout aulre moyen, que le Divin AmOllI', qui est la vie mme et qui est le Seigneur, est dam; la forme des formes de tous les usages, laquelle fOl'me est homme; car il n'y a pas pa,' cration une seule chose SUI' la terre qui ne soit pour l'usage; tout le rgne mi~

    lil'al est plein d'usages; il n'y a pas en lui un grain de poussir'e, mme le plus petit, qui ne soit pour l'usage: tout le rgne vgtal est plein d'usages; il n'y a pas un arbl'e, un planle, une f1eUl', ni une herbe, qui ne soit pour l'usage; bien plus, il n'y a rien dans l'arbre, dans la plan le, la fleur' et l'herbe, qui ne soit pOUl' l'usage; chaque chose, n'importe laquelle, est la forme de son usage: tout le rgne animal est aussi plein d'usages; il n'y a pas d'animal, depuis le vermisseau jusqu'au cerf, qui ne soit pour l'usage, eL qui ne soit aussi la forme de son usage: pareillement les autres choses qui sont au-dessus de la terre jusqu'au soleil: en un mot, chaque point d'une chose cl'Me et de celles .qui crent est ml usage, et mme est dans une sl'ie ascendanle pal' un usage dans les prc

  • DU DIVl~ AMOUR. 15 miers vers un usage dans les derniers, ainsi continuellemen~ pal' un usage vers un usage, indice manifeste que le Crateur et le Formateur, qui est le Seigneur, est le complexe inOni de tous les usages, dans son essence l'amoul', et dans sa forme l'homme, en qui est ce complexe, Qui peut jamais tre assez insens, s'il veul examiner ces choses, quoique dans le commun sens, pour pensel' qu'elles appartiennent un soleil mort, et la nature morte qui provient de ce soleil? IX. Il Y a autant d'affec.tions que d'usage.s, Quete Divin

    Amour soit la vie mme, et que pal' suite l'amour chez l'homme soit la vie, il y a plusieurs chose:: qui l'attestent; mais parmi les enseignements qui l'attestent, le plus clair, c'est que 'l'espr'i t de l'homme n'est ahsolument qu'affection, et que par suite l'homme, apl's la mort, devient affection, affection de l'usage bon, s'il est Ange du Ciel, et affection de l'usage mauvais, s'il est espl'it de l'enfer; c'est de l que le Ciel a t distingu en socits suivant les genres et les espces d'affections, et. pareillement l'enrel' dans l'oppos; de l vient que, soit que l'on dise affections ou que l'on dise socits dans le Monde spil'iluel, c'est la mme chose; par les affeclions il est entendu les continuations et les drivations de l'amour; l'amoll1' peul tre compar une fontaine, et les affections aux ruisseaux qui en proviennent; il peut aussi tre compar au cur', el les affections aux vaisseaux qui en drivent et qui .en sont la conlinuation, et l'on sait que les vaisseaux qui lranspol'tent le sang du cur reprsentent en tout point leur cur, de sorte qu'ils ell sont comme les extensions; de l les cil'culations du sang par'lir du cul' par les artres, et des al'tres dans les veines, pOUl' l'evenir de nouveau au cur; lelles sont aussi les affections, cal' elles sont des drivations et des continuations de l'amour, et produisent des lisages dans des formes, el ans celles-ci elles s'a vancenl des premiers des usages il leurs del'lliers, et reviennent pal' ceux-ci j'amour d'o elies procdent: d'aprs cela, il est vident que l'affection est l'amour dans son essence, et que l'usage est l'amour dans sa forme. Il rsulte de l que les objets ou fins des affections sont des usages, et que pal' suite leut's sujets sonl des usages, et que les formes mmes, dans lesquelles elles existent, sont des effets qui sonl leurs effigies dans lesquelles elle~ s'avancenl dp, la (in fll'(~-

  • 16-:-:"- i"~ DU DiViN AMO\. mil'e la dernire, et de la fin dernire la premire, et pal' lesquelles elles excutentleul'S_lI'avaux, leurs fonctions et leurs exel' cices. Qui ne peut voir, d'aprs cela, que la seule affection n'est pas en elle-mme quelque chose; qu'elle devient quelque chose en ce qu'elle est dans un usage; que l'affection de l'usage n'est encore qu'une ide, moins qu'elle ne soit dans une forme; et que l'affection de rusage dans une forme n'est encore autre chose qu'une puissance; mais que l'affection devient pour la premire fois quelque chose, quand elle est dans l'acte; celui-ci est ce qu'on entend par l'usage mme, qui, dans son essence, est l'affection. Maintenant, comme les affections sont les essences des usages, et que les usages sont leurs sujets, il en l'sulte qu'il y a autant d'affections que d'usages. X. Il Y a des genres et des espces d'affectiom et des dif

    frences d'espces il l'infini; pareillement pour les usages. On peut le voir' pal' le corps humain, pal' [e genl'e humain, pal' le Ciel Anglique, et par le rgne animal et le rgne vgtal; dans chacun d'eux il y a des genres d'affections ou d'usages, des espces et des diffrences, en Ilombre qU'Ofl ne saul'ait exprimer, cal' il n'est pas une seule chose qui soit la mme qu'une autre; mais il y a varit, et cette val'it est partout distingue en genres et en espces, et les genres et les espces sont distingus en dift'rences, et les diffrences sont en elles-mmes infinies, parce qu'elles procdent de ['infini; qu'il en soit ainsi, chacun peut le voir d'aprs les faces humaines, dont aucuue, depuis le jour de la cl'ation, n'est absolulllent semblable il aucune autre, ni ne peut tre semblable aucune de celles qui sel'ont cres pendant l'ternit; il n'y a pas non plus dans le corps humain la moindre chose qni y soit semblable une autre: il en est de mme des affections et de leurs usages~ Qu'il Cil soit de mme des affections et de leurs usages, j'homme l'ignore si profondment, qu'il demande ce que c'est que l'affection, et ce que c'est que l'amoul'; cela ne peut dOllc tre illustl'l) 'l'uull'epal't que du Ctel, o tous, d'aprs le Divin Amoul', qui est la \lie mme, sont (les affeclions : L, le Divin Amour, qui est la vie mme, est distingu en deux Royaumes, l'un dans leq,uel rgne L'amour eri"cr8 le Seigneur, et l'autre dans lequel rgne l'amour l'gal'll du prochain; l'amour envers le Seigneur enveloppe les usages (l quo

  • 17 DU DIVIN AMOUR (qui viennenl de la source), et l'amouI' l'gard du pl'ochain enveloppe les usages ad quern (qui retournent la source); le Divin ArnoUl', qui est la vie mme, est en ouu'e distingu en de plus petits royaumes qui peuvent tre appels provinces, et celles-ci le sont de nouveau en socits, et les socits en familles et en maisons; telles sont dans les Cieux les istinctions du Divin Amour en gem'es et en espces, et celles-ci de nouveau en leurs espces qui sont entendues pal' l'expression diffrences; si les affections sont ainsi distingues, et pareillement les usages, c'est parce que chaque Ange est affection et aussi est usage. Comme dans l'enfer toutes les choses sont en opposition a\'ee celles qui sont dans.le Ciel, de mme aussi l'amour: L'amoul' diabolique, qui est la mOlt mme, est aussi distingu en deux royaumes, l'un dans lequel rgne l'amour de soi, l'autre dans lequell'gne l'amour du monde; l'amoul' de soi enveloppe les mauvais usages a quo (qui viennent de la source), c'est--d,il'e, de soi, et l'amou]' du monde enveloppe les mauvais lisages ad quem (qui retournent leur source), usages qui, parce qu'ils sont faits par soi, sont faits aussi pOUl' soi; car tout amour retourne comme par un cercle celui de qui il vient. Cet amoul' diaboliqne est en outre distingu en provinces, et cellcsci de nouveau en socits qui se subdivisent encore. Il y a, dans le corps humain, de semblables distinctions des affections, et pareillement des usages, parce que toutes les choses de l'homme, ainsi qu'il a t dit ci-dessus, cOl'l'espondent toutes les choses du Ciel; le cur et les poumons y cOI'respondent aux deux royaumes du Ciel; les membres, les organes et les \'iscres y correspondent aux provinces du Ciel, et les contextes de chaque membre, de chaque ol'galle et de chaque vis,cre conespondent aux socits du Ciel; comme ces choses, dans le commun et dans le pal'ticulier, sont des nsages, et que les usages vivent de la vie, qui est l'amou!', leUl' vie ne peut tre appele autrement que atfeclioiJ de l'usage. De mme qu'il en est du corps humain, et du Ciel, de mme il en est aussi de tout le genre humain, puisque celui-ci est, ainsi que le Ciel, comme un seul Homme (levant le Seigneur, selon ce qui. a
  • 18 DU DIVIN AMOUR. Il Ya dans le rgne animal deux universaux, dans l'un sont les

    bles de la terre, el dans l'autre les oiseaux du ciel; il Ya aussi dans le rgne vglal deux universaux, dans l'un sonlles arbl'es fruits, dans l'autre les plantes graines; d'aprs ceux-ci et ceuxl, on peut encore voir qu'il y a des genr'es et des espces d'affections, et des diffrences d'espces l'infini, et qu'il en est de mme des usages, puisque, comme il a t dit prcdemment, les affections naturelles sont les mes des animaux, et que les usages des affections sont les mes des vgtaux. XI. 1t Y a des degrs d'affections et d'usages: II y a des

    degrs continus et il y a des degrs discl'ets; les uns et les autres sont dans toute forme, tant dans le MOllde spirituel que dans le Monde natUl'el; tous les hommes connaissent les degrs continuS', mais il y en a peu qui connaissent les degrs discrets, et ceux qui ne les connaissent lias trbuchent comme dans des tnbres, lorsqu'ils cherchellt dcouvrir les causes des choses. Ces degrs ont t, les uns et les autres, expliqus dans le Trait DU CIEL ET DE L'ENFER, N 38. Les degrs continus, que tout le monde cannait, sont comme les degrs de la lumire l'ombre, e la chaleur au fl'Oid, du rare au dense; un tel degr de la lumire, de la chaleur, de la sagesse et de l'amour, existe dans chaque socit du Ciel, au dedans d'elle; ceux qui y sont au milieu sont dans la clart de la lumire plus que ceux qui sont dans les derniel's; selon la distance du milieu la lumire dcrot! jusqu'aux derniel's, pareillement la sagesse; ceux qui sont au milieu ou au centre de la socit salit dans la lumil'e de la sagesse; mais ceux qui sont dans les demiers du Ciel ou dans les priphries sont ceux qui sont dans l'omhre de la sagesse et qui sont simples; il en est de mme l'gal'd de l'amour dans les socits; les affections de l'amoul' qui constitucnt la sagesse, et les usages des affections qui constituent la vie de ceux qui sont dans ces socits, dcroissent continuellement depuis le milieu ou le centl'e jusqu'aux derniers ou aux priphries: ce son t l les degrs continus. Mais les degrs discrets sont tout fait diffrents; ceux-ci vont, non pas dans la surface vers les cts alentour, mais du plus haut au plus. bas; aussi sont-ils appels degrs descendants; ils sont discrets comme sont les causes efficientes et les effets, qui deviennent il leur tOUl' dlicienls jusqu' l'effet der

  • DU DIVIN AMOUR. 19 nier; ils sont aussi entl'e eux comme la force productrice est aux forces produites, qui deviennent leur tour productrices jusqu' la dernire chose produite; en un mot, ce sont des degrs de forma ,

    tion de l'un par l'autre; ainsi, depuis le pl'eroie.' ou le suprme jusqu'au dernier ou l'infime, dans lequel la fOI'mation subsiste; aussi sont-ils des antrieurs et des postrieurs, cal' les supl'ieurs et les infl'ieul's sont ces degrs. Toute cration a t faile. par ces degrs, et toute production est pal' eux, et pareillement toute composition dans la nature du Monde, cal' si tu dveloppes un compos quelconque, tu ven'as que l l'un vient d'un autre, jusqu' ('extrme, qui est le commun de tous; les trois Cieux Angliques ont t distingus entre eux par de tels degrs, c'est pourquoi l'un est au-dessus de l'autre; les intrieurs e l'homme, qui appartiennent son mental, ont aussi t di~tingus entre eux par de tels degrs; pareillement dans les Cieux des Anges el dans les intrieurs. des hommes, la lumire qui est la sagesse, et la chaleur qui est l'amoul'; pareillement la lumire mme qui est procde du Seigneul' comme soleil, et aussi la chaleul' mme qui pal' suite en -procde; c'est pourquoi la lumire dans le troisime Ciel est si resplendissante, et la lumire dans le second Ciel est d'une blancheur si clatante, qu'elles surpassent mille fois la lumire du midi dans le Monde; pareillement la sagesse, ear la lumire et la sagesse clans le Monde spirituel sont dans un pareil degr de perfec.lion; il Ya donc de semblahles degrs d'affections, et comme il y en a pOUl' les affections, il y en a aussi pour les usages, cal' les usages sont les sujets des affections. En outre, il faut savoir que .dans toute fOI'me, tant spirituelle que naturelle, il y a des degrs tant disc/'ets que continus; sans les degl's discl'els, il n'y a pas en elle d'intrieur qui constitue la cause ou l'Ame, el sans les degrs conlinus, elle n'a pas d'exlension ou d'apparence. XII. Chaque usage tire sa 'Cie du commun, et du commun

    influent les choses ncesutires, utiles et agrables la vie, selon la qualit de l'usage et la qualit de SOI! affection. C'est un arcane qui n'a pas encore t dcouvert; il s'en manifeste, il est vrai, quelque chose dans le Monde, mais non dans une telle clart, qu'on puisse VOil' que c'est ainsi; en effet, dans le Monde, chaque homme l'eoit du commun les choses lJt\cessail'es, utiles et agl'a

  • 20 DU DIVIN AMOUlt bles la viel selon l'excellence et ('tenue de son administl'ation. Quelques-uns sont rcompenss d'aprs les communs j ql!elques autres sont enrichis d'aprs le commun; le commun est comme uil lac d'o coulent les rcompenses, et d'o coulent les richesses; les usages et les exel'cices, qui appartiennent l'affection, les dterminent et les produisent; mais cependant on ne peut pas en con~

    clure qu'en eux-mmes les usages soient tels, parce que.. dans le Monde, les mchants sont quelquefois rcompenss et tnrichis de mme que les bons, ceux qui ne l'emplissent point d'usages, ou mme qui en font de mauvais, de mme que ceux qui en font de bons; il en est autrement dans le Monde spirituel, o les usages sont mis nu, et o il est dcouvert de quelle origine ils sont, et dans quel lieu ils sont dans l'homme spil'ituel, qui est le Seigneur dans le Ciel; l, chacun est rcompens selon l'efficacit de l'usage, et en mme temps selon l'affection de l'usage; on n'y tolre aucun oi. sif, point de fainants qu coul'ent et l, point de paresseux qui se vantent des tudes et des travaux des autres; mais chacun doit tre actif, courageux, empressl et diligent dans sa fonction et dans -son commerce, et chacun place l'honneur et la l'COltlpense, non au premier, mais au second ou au troisime rang. C'est d'aprs cela qu'influent chez eux les choses nessair'es, utiles et agl'ables la vie; si elles influent du commun, c'est parce qu'ils ne tes acquiJ'ent pas comme dans le Monde, mais elles existen't il l'instant mme et sont donnes gl'atuitement par le Seigneur; et comme il y a dans le Monde spirituel une communication et une extension de toutes les penses et de toutes les affections, et que dans le Ciel la communication et l'extension des affections de l'usage sont en raison de leur qualit, et comme tous ceux qui SOllt dans les Cieux sont affects et rjouis pal' les usages, voila pourquoi les choses ncessail'es, uliles et agrahles 111 vie refluent et reviennent en abondance dans fe centre des usages de la vie, et comme fruils de l'usage dans celui qui fait l'usa'ge. Les choses ncessail'es la vie, qui sont donnes gl'atitement par leSeigneul'! et qui existent en un instant, sont la nonrriture, le vlement et l'habitation, lesqHelles correspondent absolument l'usage dans lequel est l'Ange; les choses utiles sont celles qui sel'veiJt ces tris et qui li procul'ent de la satisfaction; ce sont en outl'e di!l'l'ents objets sur la lable, sul' les vlements

  • DU DIVIN AMOUR. 21. et dans la maison, objets dont la beaut est en raison de l'usage, et la splendeur en raison de ses affections; les choses agrabies sont celles que lui procurent ses relations avec son pouse, ses amis, ses consocis, qui tous l'aiment et qu'il chrit lui-mme; cet amour, qui est mutuel et rciproque, vient de toute affection de l'usage. S'il y a de telles choses dans le Ciel, c'est parce qu'il y en a de telles dans l'homme, cal' le Ciel correspond toutes les choses de l'homme; l'homme qui est dans l'affection de l'usage, d'aprs l'usage ou pour l'usage, est aussi le Ciel dans la forme la plus petite; il n'y a pas dans l'homme un seul membre, ni dans un membre une seule partie qui ne tire du commun ses besoins nUlritifs, ses plaisirs; l, le commun pourvoit au besoin des parties selon l'usage; tout ce que l'une ex ige pour son uvre y est attir des parties voisines, et par celles-ci aussi de leurs voisines, ainsi de la to talit; et elle pal'eillement communique du sien aux aUlres, selon le besoin; il en est de mme dans ['homme spil'ituel qui est le Ciel, parce qu'il en est de mme dans le Seigneur. On voit pal' l que chaque usage est reprsentatif de tous les usages dans tout le corps, et qu'ainsi dans chaque usage il y a une ide de l'univers, et d'aprs cela une image de l'homme; d'o il rsulle que l'Ange du Ciel est homme selon l'usage, et, bien plus, que l'usage est hommeAnge, s'il est permis ici "de s'exprimer spirituellement. XIII. Autant t'homme est dans l'amour de L'usage, au

    tant il est dans l'amour du Seigneur, autant il l'aime et 'aime le prochain, et est homme. D'aprs l'amoOl' des usages nous appl'enons ce qui est entendu par aimer le Seigneur et aimel' le pl'ochain, et aussi ce qui est entendu par tre dans le Seigneur et tre homme; pal' aimer le Seigneur, il est entendu faire des usages d'aprs Lui et pour Lui; par aimer le prochain, il est entenrlu faire des usages pOUl' l'glise, pOUl' la paIrie, pour une socit humaine et pOUl' le concitoyen; par tre dans le Seigneur, il est entendu tre l'usage; el par tre homme, il est entendu faire d'aprs le Seigneul' des usages au prochaiu pOUl' le Seigneur. Que par aimer le Seigneur il soit entendu fail'e des usages d'aprs Lui et pour Lui, c'est pal'ce que tons les bons usages que l'homme fait "iennent du Seigneur; les bons usages sont les biens, el l'on sait que les biens viennent du Seigneur; et aimer', c'est. fail'e, car

  • 22 Dl] DIVIN AMOUR. ce que l'homme aime, il le fait; pel'sonne ne peut aimer le Seigneur autrement, car les usages, qui sont des biens, viennent du Seigneur, et par suite sonl des Divins, et bien plus sont le Seigneur Lui-Mme chez l'homme; ce sont ,l les choses que le SeigneUl' peut aimel'; il ne peut lre conjoint par amour aucun des hommes si ce n'est par ses Divins, pal' consquent il ne peut donner autrement l'homme la l'acuite de L'aimer; car l'homme ne peut de soi-mOrne aimer le Seigneur; c'est le SeigneUl' Lui-Mme qui l'attire, et Se le conjoint; c'est pourquoi aimel' le Seigneur comme une personne, et non les usages, c'est L'aimel' de soi-mme, ce qui n'est pas aimer. Celui qui l'ail les usages ou les biens pal' le Seigneur, fait aussi les usages et les biens pour le Seigneur: cela peut ll'c illustr par l'amoul' cleste dans lequel sont [es Anges du tl'oisime Ciel; ces Anges SO/lt dans l'am ou l' envel's le Seigneur plus que les Anges des antl'es Cieux; les uns et les autres savent qu'aimer le Seigneur n'est pas autre hose que faire les biens qui sont des usages; ils disent que les u:;ages sont le Seigneur chez eux; pal' usages ils entendent les usages et les biens du ministre, de l'administration, de la fonction, tant chez les prtres et les magistrats que chez les commerants cl chez les ouvriel's; les biens qui ne dcoulent pas de leul's emplois, ils les nomment aumnes, bienl'ails et gl'atuils, et non pas usages. Que pal' m'mer le prochaill, il soit entendu faire des usages pour l']~glise, pour la patrie, pour une socit et pOUl' le concitoyen, c'est parce que ceux-l sont le prochain dans le sens large et dans le sens strict; eux non plus' n peuvent tre aimsaulrement que par ds usages qui appartiennent l'emploi de chacun; le prtre aime l'glise, la patrie, une socit et le conciloyen, ainsi le prochain, s'il enseigne et conduit ses auditeurs par zle pour leuI' salut. L'administl'ateur principal et ceux Qui sont sous ses ordres aiment l'f~glise, la patrie, uue socit et le concitoyell, ainsi le prochain, s'ils l'emplissent leUl's fonctions pal' zle pOUl' le bien commun; les juges, si c'est par,zle pour la justice; les ngociants, si c'est pal' Ull zele de sin crit; les ouvriers, si c'est pal' dl'oitul'e; les domestiques, si c'est pal' fidlit; et ainsi des autres: 10l'sque chez les uns el chez les autres il y a fidlit, droiture, sincl'it, justice el zle, il y a amoul' de ces :usages d>apl's le SeigneUl', c't d'aprs Lui il y a en eux

  • 23 DU DIVIN AMOUR. amour du prochain dans le sens lal'ge et .dans le sens stl'ict, car qu i est-ce qui, tant de cur fidle, droit, sincre, juste, n'aime pas J'glise, la patrie et le concitoyen? Maintenant, d'aprs ces considrations, on voit que pal' aimel' le Seigneur il est entendu faic'e des usages a quo (qui viennent de la source) ; que par aimer le prochain il est entendu faire des usages ad quem (qui retournent la source); et que propter quem (polir qui), c'est pOUl' le prochain, pour l'usage et pour le Seigneur; et qu'ainsi l'amolli' l'etollrne Celui mme de qui il pl'ocMe, et que tout amour a quo retourne pal' l'amour ad quem l'amour a quo; ce retour constitue son rciproque, et l'amolli' va et revient continuellement par des faits qui sont des lisages; cal' aimer, c~est faire; en effet, si l'amOllI' ne devient un fait, il eesse d'tre amouI'; car le fait est l'effet de sa fin, et c'est ce en quoi il existe. Autant l'homme est dans l'amour de l'usage, aulant il est dans le Seigneur: c'est parce qu'il est autant dans l'gli~e et autant clans le Ciel, et que l'glise et le Ciel sont pal' le Seigneur comme lin seul homme, dont les fOl'mes, qu'on nomme organiques sllpl'ieures et infrieures, et aussi intrieures et extrieures, sont constitues par tous ceux qui aiment les usages en les faisant; et les usages eux-mmes composent cet homme, parce que c'est un homme spil'ituel qui est constitu non pal' les personnes" mais par les usages qu'elles font: toujoul's est-il que l sont tous ceux qui reoivent du Seigneur l'amoul' des usages, et ce sont ceux qui les font pour le prochain, pour les usages et pour le Seigneur; et comme cet homme est le Divin procdant du Seigneur, et que le Divin procdant est le Seigneur dans J'ltglise et dans le Ciel, il s'ensuit qu'eux tous sont dans le Seigneur. Si ceux-lit sont homme, c'est parce que tout usage qui sel'l de quelque manire au bicn commun ou public est un homme beau et parfait selon la qualit de l'usage et en mme temps selon la qualit de son affection; cela vient de ce que, dans chacune des choses qui sont dans le corps humain, il y a d'apl's son usage l'ide du tout; cal' chaqne chose y regarde le tout comme son ex quo (ce dont elle procde), et le tout la regarde en soi comme son pel' quod (ce par quoi il s'agit) ; d'apl's cette ide du tout dans chacune des choses, il y a que chaque usage y est homme, lant dans les petites parties quc dans les grandes, et qne la forme organique

  • 2ft DU DIVIN AMUlt est dans la partie comme dans la totalit; hien plus, les parties de parties, qui sont intrieUl'es, sont hommes plus que les composes, parce que toute perfection devient plus grande vers les intrieurs; car toutes les fOl'mes OI'ganiques, dans l'homme, ont t composes d'apl's des formes intrieures, et celles-ci d'aprs des formes encore plus intrieures, jusqu'aux intimes, pal' lesquelles existe la communication avec toute affection et toute pense du mental de l'homme; en effet, le mental de l'homme dans chacune de ses choses s'tend dans tout ce qui appartient son corps; son excursion est dans toutes les choses du corps, cal' il est )a forme mme de la vie: s'il n'y avait pas un COI'PS pOUl' le mental, l'homme ne serait ni un mental, ni un homme; c'est de l qtle la dcision et l'assentiment de )a volont de l'homme sont dtermins l'in!ltant, et produisent et dterminent les actes, absolument comme si la pense elle-mme et la volont taient en eux et non au-dessus d'eux. Que pal' sou usage chacun des plus petits degrs dans l'homme soit homme, c'est ce qui 'De tombe pas dans l'ide naturelle, comme cela tombe dans l'ide spirituelle; dans l'ide spil'itQelle, l'homme n'est pas une personne, mais il est un usage; car l'ide spirituelle est sans l'ide de la personne, comme elle est sans l'ide de la matil'e, de l'espace et du temps; c'est pourquoi, lorsqu'un Ange en voit un autre dans le Ciel, il le "oit, )a vrit, comme homme, mais il pense lui comme usage; et mme l'Ange par la face appal'aH selon l'usage dans lequel il est, et son affection fait la vie de sa face; d'aprs ces explications, on peut voil' que chaque usage bon est en forme un homme. XIV. Ceux qui s'aiment par-dessus toutes chous, et qui

    aiment le monde comme eux-mmes, ne sont ni homme., ni dans le Seigneur, Ceux qlli s'aiment et aiment le monde peuvent mme faire de bons usages, ct ils en font aussi; mais, chez eux, les affections de l'usage ne sont pas bonnes, cal' elles viennent d'eux-mmes et non du Seigneul', et elles sont pour eux-mmes et non pOUl' le prochain; ils disent, il est vl'ai, et ils persuadent qu'elles sont pOUl' le prochain, entendu dans le sens laI'ge ct dans le sens strict, c'est--dire, pOUl' l'glise, pOllr la patrie, pour une socit et pour les concitoyens; quelques-uns mme osent dil'e qu'elles sont pOlll' Dieu, parce qu'ils ont agi d'aJ1r~ ses com

  • 25 DU DiVIN AMOUR, mauelllents alls la Pal'ole, el aussi qu'elles viennent de Dieu, paree que ce sont es biens, et que tout bieu est e Dieu, lorsque cependant les usages qu'ils font sont pOUl' eux-mmes parce qu'ils

    . viennent d'eux-memes, et pOUl' le pl'oenain afin qu'ils l'eviennelJL SUI' eux-mmes; ils sout connus et distingus de ceux qui t'ont les usages d'aprS le SeigneUl' pOUl' le prochain, entendu dans le sem; large tdans le sens stl'ict; en ce que dans chaque chose ils se con-sidrent eux et le monde, en ce qu'ils aiment la rputation -pour diffrentes tins, qui sont des usages 'aprs ellx-medies; ils lI'OIlt mme de l'affection pOUl' les usages qu'autant qu'ils se voient' Jau:! ces usl:lges eux et ce qui leUl' appal'tieut; en outi'e, lems plaisirs sont tous des plaisil's U COI'pS, et ils rechel'chelll ceux qui viennent du moude; on peut voil' quels ils sont par cette comparaison: ELix-mmes sont la tete j le monde est le corps; l'glise, la patrie, les concitoyens, sont les plantes des pied~ j et Dieu est la chaussure; mais pour ceux qui aiment les usages U'aprs l'amoul' es usages, li: SeigneUl' est la tte; l'glise, la patl'ie, les concitoyens, qui cOlisti~

    tuent le p,'ochain, soutle corps jusqu'aux genou! j le moude, ce S'om les pieds depuis les genoux jusqu'aux plantes, et eux-mmes sont es piailles des pieds cbnvena1llement ctlusses j flal' la on voit que

    les uns sont absolument il l'inverse de~ autl'es, el qu'il n'y a ritm de l'homme en ceux qui font l des uSges d'apl'S eux.-mmts ou d'apl's l'amoul' de soi, Il y deux origines e tous les amoul's d de toules les alt'ections;, l'une vient du Soleil u Ciel, qui est le PU't' amouI'; l'aulfe, du so'ieil du Mone, qui est pur feu. Ceux 4ui ti-l'ent du Soleil du Ciel l'amom' sont spiriluls et vivanls, el le Sei-gneuI' les lve au-dessus de leuj' Ill'opl'e; Illais ceux qlf lil'Crit uu soleil du l'vlone l'amOlli' sont naturels et lllorts, el se plougenl 'cux-mmes dans leUl' pl'Opl'e, d'o ill'sulte qu'ils voient fa na-lUl'e seule dans tous les objets de la vue; et, s'ils l'econuaissC)JL Dieu, c'est de 1louch~ el non de cur; ce sonl eux qui sont tlnlen-llus dans la Pal'ule pai' les aUOl'ateul's UU suleil, de la lune et de tOlite l'al'me des cieux j ils apparaissem, il est vl'ai, cOlllme ues llOmmes dan~ le Mone spil'iluel~ m,lis comme des monsl ..b a la lumire du Ci(~1 ~ el leuI' vie leul' pa l'ait a eux comme la vie, mais aux Anges comme la mon; pal'mi eux, il en est plusielll's Ilui ont t considrs comme rudits dans le Monde; el, ce qui m'a trs-

    J.

  • 26 DU DIVIN AMOUR, souvent tonn, ils se Cl'oient sages, parce qu'ils atll'ihuent lout il. la nature et la prudence, et ils regarden~ les autres comme des simples. XV. L'homme n'est pas d'un mental sain, si l'usage n'est

    pas son affection ou son occupation. Il y a en l'homme une pense externe, et il y a en lui une pense intel'De; l'homme est dans la pense externe lorsqu'il est en socit, soit qu'alors il coute, soit qu'il parle, soit qu'il enseigne, soit qu'il agisse, et aussi lorsqu'il crit; mais le menlal est dans la pense inteme lorsqu'il est la maison et qu'il replace dans son affection intl'ieure les questions traites; cette pense de son espl'il est la pense propre en soi, tandis que la prcdente est la pense p.'opre de son espl'it dans le corps; elles restent l'une et l'autre chez "homme a,prs Ia mort, et alors on ne sait pas quel est l'homme, avant que sa pense exteme lui soit enleve j car alol's la pense parle et agit d'aprs son affection. L'homme qui est d'un mental sain verra et entendra lors des choses merveilleuses; il entendra et \'erra que heaueoup tIe ceux qui, dans le Monde, ont pad avec sagesse, prch avec capacit, enseign avec rudition, crit avec savoir, et agi mme avec prudence, ds que l'exteme de leur mental est enlev, pensent, padent et agissent avec extravagance comme les maniaques dans le Monde; et, ce qui est lonllant, ils se croient alol's plus sages que les autl:es. Mais pour qu'ils ne restent pas longtemps dans l'extravagance, ils sont remis de temps autre dans les exter'nes, et par ce moyen dans la vie civile et morale dans laquelle ils ont t dans le Monde: quand, dans les socits o ils sont et dans le Ciel, le souvenir de leurs folies leur est donn, ils voient aussi euxmmes et avouent qu'ils ont pad avec extravagance et agi avec folie; mais toujours est-il qu'aussitt qu'ils sont l'emis dans leul's intrieurs ou dans les propres de leur esprit, ils dl'aisonnent comme prcdemment; ils ont plusieurs folies qui reviennent ceci: Ils veulent dominer, voler, commettre adultre, hlasphmel', faire du mal, mpriser l'honnte, le juste, le sincl'e, et tout \'rai et tout bien de l'glise et du Ciel, les rejeter et s'en moquel'; et, ce qui est encore plus tonnant, ils' aiment cct tat de leur esp~it; en effet, on en Il prouv plusieurs pour savoil' s'ils prfraient pensel' sainement ou follement, et l'on a dcouverlqu'ils prfraient pen

  • 1.7 DU })IVIN AMOUlt !1er follement; on a'aussi dvoil la cause d'un tel tat; c'est qu'ils s'taient aims et avaient aim le monde pal'..desslJs toutes clioses, c'est qu'ils ne s'taient a.ppliqusauXi usages que pour l'honnelll' et le lucre, el qu'ils avaient prfr les plaisirs du corps aux plhi':' sirs de rme ; ils avaient t dans le l\'l'onde d'un tel caraCtre, que jamais ils n'avaient pens sainement, si ce iI'est pendant qu'ils se tl'ouvaient en socit avecdes hommes ;Ie seul s6ulagement qui puisse tre d0nn leUl' folie,' c'est de les envoyel' en enfer polir y faire des ~ravau~ sous' la direction d'un juge; tantq'ils sont 'Occups tl'availler, ils ne dl'3lisonnent paS, car~les t1lavallx"dont'ns s'occupent les tiennent comme en pr,ison et dans 'ds liens pdlll' qu'.ils ne se jettent .pas' dans les dlires Mleurs'cupidirs ; lil, ils travaillent pOUl' la nourrilul'e, le vtement et le lit, ai'rfsi ma'lgr

    ~ux par ncessit, et Iiori Iibrenienl par 'affection, Au 'contraire, tous ceux.qui, dans le Monde, ont a'im les usages; 'et ls' ont faits pal' amour des'usages, peilsent sainement dans leur esprit, et lem' esprit pense sainement dans le COl~pS, car clre pense intrieure est aussi, la pense extrieure, et le langage est par' ce1ie'-ci d'aprs

    c~lIe-la, eL. aussi lem' action; l'affction de l'usage a'l'etenu en elle leur mental, et ne permet pas qu'ils s'abandonnc'l il des frivolits, des choses lascives et dshonntes, des extravagances et':des ruses, ni qu'ils soient les jouets de diverses ''CoilvditisdS; ceux-la aprs la mort devienl1ent semblables; leurs mentais sont ,en eu'xmmes angliques, et,lOl'sque la pense extrieure est 'enleve, il:; deviennent spirituels et Anges, et sont a'insi des rcipients' de la sagesse cleste qui procde du Seigneui'.Mairitenant; d'aprs ces considrations, il est vident que l'homme n'est pas d'uu mental sain, si l'usage n'est pas son affection ou son occupation, XVI. Tout homme est une affection, et ily a autant d'aF

    rections diverses qu'il y a d'hommes qui sont ns et qu'il Y en a qui naitront il ternit, On peut principalement le voil: pal' les Anges du Ciel et pal' les Espl'its de l'enfer, qui tous sont des affections; les Espt'its de l'enfer, des affections mauvaises qnisont des convoitises; et les Anges du Ciel, des affeeti6ns bonnes, Si 10ut homme est une affection, c'est paroe cjlie sa vie esta'motlr, et que ce sont les continuations et les dl'ivations de l'amour qui sont appel~es affections; c'esl poul'quoi les affections en elles

  • 28 DU DiVIN AMo.Un, mmes sont auss.i des amours, mais des amOUl'S SUbOI'dooll~ l'amour commun, comme il leur matre ou leur chef; ainsi, puisque la vie elle-mme est amOUI', il s'ensuit que toutes .et chacune des choses de la vie sont des affections, et que pal' consquent l'homme lui -mme est une affection. Qu'il en soit ainsi, la plupal't des hommes dans le Monde s'en tonnel'ont; qu'ils s'eo tonnel'ont, il m'a t donn de le savoir de la bouche de tous ceux qui viennent du Monde natul'el dans le Monde spirituel; je n'en ai pas enCOl'e U'ouv un seul qui sllt qu'il tait une atrectiQn ; bien plus, il y en avait peu qui sussent ce que c'tait qu'une affection; et. quand jtl disais que l'nffection tait l'amoul' dans sa continuit et dans sa d'ivatioD, ils demandaient ce que c'tait que l'amoul', disallL que l'amoul' est dans la nature des choses, parce qu'ils peroivent ce que c'est que la pense, mais non ce que c'est que l'aft'ection, pal' l'a raisou que celle...,ci, personne ne la peroit ainsi; ils disaient en aVol' connaissance par l'amoul' d'un fianc avant le mariage, pal' l'amoul'

    ~'une mre envel's son enfant, et un peu aussi pal' l'amoul' d'un pl'e, 10l'sque ceux-ci embl'assent leuI' fiance ou leul' enfant; quelquesuns mme au lieu d'une fiance parlrent d'une coul'tisane : al\)I's je leul' dis que la pense o'est absOlument rien pal' elle-mme, ruais qu'elltl est quelque chose par l'affection qui appartient l'amoul' de la vie de l'homme, parce que la pense existe d'aprs raffection, comme la chose forme existe d'aprs celle qui l'a fOI'me, et que si l'on pero,it la pense et non l'affection, c'est pal'ce que l'on lleroit la chose forme et non celle qui fOI'me, de mme que l'on peroit le corps pal' ses sens et nQI) J'me; et comme ils a~'aient t tonns de ce que je leur avais dit, ils en fUl'ent ins~1'Ilits de nouveau par plu:-ieurs expriences; pal' exeple, que toutes les choses de la pense viennem de l'affection et sont selon l'atlctioll; qu'ils lie I)OutaielH pellsel' sans clic, ni en opposition avec elle; que 'chacun

    e~t lei qu'esl son affeclion, el que c'est pOUl' cela que k>us sont exarilins d'aprs leul' affection, el que personne ne l'est d'apr~

    son langage; cai' le lallgage procde de !a pense de l'alfection tlXteme, qui consisle en Ct; que l'on veut favol'iset', plail'e, ll'e lou; passer 1)(J~I' homme civil, mOl'al et sage, et ces choses POUl' les lins qe l'atl'ecliotl interne, dont elles sont les moyells; mais toujours estil que par le son du langage, il moins qu'il ne s'agisse d'U'll hypo

  • 29 DU DIVIN AMOUR. crite consomm, l'affection el,le-ml'l1e e~l entendue, car' le langage des mots appartient Il la pense, et le son cliu langage appa rtient J'affection; c'est pourquoi il lenr fut dit que, de mme qu'il n'y :t pas de langage sltn~ un son, de mme il ne peut pas y l'l"oir de pense sans une. affection, et qu'il e~t vident, d'apl's cela; que l'affection est le tout de lapens~, COfflH'ie le son est le tout dn langage', car Je langa'g.e est seulement l'articulation du stm. Par l ils furent imtl'nitsque l'homme (j'est absolument qu'une affection, et ensuite par cela mme ils apprirent que tout le Ciel et tont l'enfer ont t distingu~ comme en royaumes, en' provinces et cn socits;,seloD' les diffrences gnril:jues et spcifiques des affections, et n1JI~emen~ selon quelques diffrences des penses, et que le Seigneur Seul connaH les affections. Il suit de l' que I~s varits et les diffrences des affections sont infinies, et qu'Hi y en'a autant que d'hommes qui sont ns- et qui nattront terriit.

    XVIII. L(l''I!I~e ternelte est l'homme selon son' affection de l'usage. Puisque "affection est l'homme' lui-mme, et que l'usage, est l'effet et IruIVre de l'a'ffectioR', et est comme' le champ' ou le lIeu, de son: exercice, et puisqu'J n'est pas donn d'a:ffectiori sanll sori soiet, et que mme lle' prit, il en J'sulte qu'il n'y a pas d'affection' de la "ie de l'homme ~ns rrusage; et puisque l'affection et l'usa'ge font un, il en rsulte'que l~homme, qui est nne affection, est reconnu teJ,qu'il est Jiar l'usage, difficilement et peu dahs le' Monde naturel, filais clairement et compltement' dans lelMonde s~ir'iruel';

    c'est une consquence de la ct13leul' et de la lumire du Ciel, car le spirituel le met dcollrertlui et chacune des choses qui lui :lppartiennent, parce'que danssonesseilce le spirituel est divin amour et divine: sagesse, et' dans son apparence, chaleur du Ciel e( lumire du ~ieJ.; cette chaleur et celle lumire dvoilent les affections des usages., comme'la chalellll du soleil du Monde dvoile les objets de la terre par' les odeurs'et Jiarles saveurs-;et comme i la lumire du soleil du Monde lesd"oile par'les'couleurs et' par les 'diverses distinctions de lumire et ,d'ombre. Si la,vie'lel'nelle est achaque homme selon son, affection de l'usage, c'est' parce que l'affection est', l'hommo' lui'-mme, et que de l telle est l'affection, tel est J'homme; mais Ifaffeclioll',de,I'usage est en gnral-de, deux genl'es; il Ynl'affection spil'itllelle de 11usage, et il y Il l'afl'ection' na

  • 30 DU' DIVIN AMUH. IUl'elle de l'usage l elles sont semhlables l'une et .l'ault'e dans "la fOl'nle externe, mais eUes sont tout fait dissemMables dans la forme interne; c'est ppur cela qu'elles ne sont pas distif)guespar les hommes tians le Monde, mais.elles,lec sont trs-bien par les Anges dan.s le Ciel; elle,s sont, en effet, entirement opposes'I'une l'aull'e; cal' l'affection spirit.uelle dt) I{usage donne l'homme le Ciel"taDd,is que l'ilffecl io~ naturelle de l'usage,sa.ns l'affection spi~

    rjtu,elle, ponne l'eofel'; ene.fftll., 'l'affection l1alurelle de l'usage,est ieulement pOUl' leshoonelHJS et ,les profits; ainsi pOUl' soi-()jmeetpour le monde comme fins, ,tandis que l'alfealion spirituelle de l'usage est poul"!a gloire de Dieu et pour ses US!lges, ainsi pour le Seignel,lv et po~r.le_procbain cQmme fins. ~I y a"en effet, dan-s le Monde des homme1s qui rempliss.ent1eul's fonctions etleu'rs empJo~'

    avec applicati9n" travail et al'del!!";: des magistrats, des gouver'neurs, des officier~,en les exerant avec diligence et habilet ; des. !)l'tres, de~ ministres, en prchant avec!ll~del,lr comme si c'tait par. zle; .d~s hommes_de leUI'~,en crivant des livres remplis de pit, de dOClrine et d'rudition; ~t d'autres en agissant d'une manil'e seml)labl~; et p'.al' l~:aussi, ils rendent de signals usages l'glise, . la pall'ie, ~. la socit et au concitoyen; et. cependant plusieurs d'enlre:eux font cela ,d'aprs la seule affection naturelle,\ c'est-,...dire" P9~r eux-mmes afin d'h'e honors et d'll'e levS cn dignits, ou pour le monde aOn d'en t.irer pu profit etde s'enrichil'; ces fins, c~ez quelques-uns d'eux; enflamment tellement leu\' affection faire tle~ usages, qu'ils en font parfois de plus mi.:. nenls queceux qui sont dans t'ilm~()lion spirituelle de l'usage; Yai parl, aprs leur fPQrt, lorsqu'ils taient devenus des Esprits, avec plusieurs de ceu~qoi..avaienl,t~ans ce genre d~affeclionde l'u~

    sage; ils rclamaient alors le Ciel en raison de leur mrite; mais comme ils avaient fait des usages. d'aprs. la seule affection natul'elle, ainsi pour eux-mmes et pour le monde, .el nenpour Dieu ni pour le prochain, ils reurent une rponse semblable oelle qu'on trouve ,dans Matlhieu : le PIU$I~eUrSme diront en cejourl : Seignewl! Seigneur! par t01~ Mom, n'avons-nous pas proph.tis? et parf.o.n N01n.n'avom-nous pas chassdes dmons? et en 10,12 N.ombeaucoup,dacte.s de puissance n',aVO!l~~nou,~'

    pll.~ rait.~? M{'~J"or.~ je lew', dira:; ;' Jenesllis d' ovou.~ ~tt:s;

  • 31 DU DIVIN AMOUR. retirez-vous de Moi, vous tous, ouvn'ers d'iniquit. li -:... VII. 22, 23. - Et dans Luc: (1 Alors vous commencerez, dire: Nous avons mang devant toi, et nous av01U bu, et dans nOs places tu as enseign; mais il dira: Je vous dis, je ne sai, d'o vous tes, relirez-1'Ous de Moi, vous tous, ouvriers d'iniquit. li - XIIl. 26, 27. - On les examina aussi pour savoil' quels llOmmes ils avaient t dans le Monde, et l'on dcouvrit que leurs intl'ieurs taient pleins de convoitises et de maux condenss, lesquels, chez quelques-uns, apparurent couleur de feu d'aprs l'amour de soi; chez d'autres, Ii'vides d'aprs l'amour du monde; chez d'aull'es, sombres' d'aprs le rejet des spirituels; et toute~ois

    les extl'ieurs apparaissaient d'une coulel1l' de neige et de pourpre d'aprs les usages dans la forme extel'De. On vit pal' l que, bien qu'ils eussent fait des usages, cependant ils n'avaient pens en eux-mmes qu' la rputation pOUl' obtenir des honneul's et des profits, et que de l vellait la forme qu'avait prise leur esprit, nonseulement en soi mais encore par sa vie; et que les bonnes actions avaient t seulement; ou des apparences, pour Ile pas se montrer tels qu'ils taient, ou seulement 'des moyens pour arriver aux honneurs et aux richesses qui taient leurs fins; ces choses concernent l'affection naturelle des usages. Mais l'affection spirituelle de l'usage est interne et en mme 'temps externe, 'et autant elle est externe ou naturelle, autant aussi elle est spirituelle, Ciu' le spirituel influe dans le naturel et le dispose ~ la cOI'respondance, par consquent l'instal' de soi; toutefois, comme on ignore absolument dans le Monde ce que c'est que j'affection spirituelle de l'usage, et en quoi elle est distingue de liaffection naturelle, parce qu'elles paraissent semblables dans la forme extel'De, il sel'a dit comment on acquiert l'alfectioll spirituelle; elle ne s'acquiert pas pal'Ia foi seule, qui est la foi spare d'avec la charit, car celte foi est seulement une foi cogitative sans l'actuel en elle; et comme elle a t spare d'avec la charit, elle a aussi t spal'e d'a\'ec l'affection, qui est l'homme mme; c'est pourquoi, aprs la mort, elle se dissipe mme comme quelque chose d'arien; mais on acquiert l'affection spirituelle en fuyant les maux pal'ce qu'ils sont des pchs, cequi se fait pal' un combat contre eux; les maux que l'homme doit fuil' sont tous crits dans le Dcalogue; autant l;homme comhat contre

  • 32 nu Dl VIN AMOUR. ces maux, qui sont les pchs, aulant il devient affection spil'ituelle, et ainsi d'aprs la vie sp',rituelle il fait des m;ages; (laI' le comhat contre les maux sO,nt dissipes ces choses qui obsdent ~es

    intrieurs, lesquelles, comme il a t dit ci-dessus, apparais,sent chez Ifls uns couleur de feu, chez d'alltl'es l'omhres, et chez d'autres livid~s; et ainsi est ouvert ~;on mental spirituel, par lequel' le Seigneur en,lr'e dans le mentl,l\ naturel d.e l'ho~m~e, et le di!;pose il f;lire des usages spil'iluels qui paraissent loutefois com~e nalureis; c'est c.eux-ci, et non aux ilUtres, qne le Seigneul' paqt accordel' de L'aimer pa~-dessus toules chose,c;, et d~aimer le prochain comme eux-mmes. Si l'homme, pal' le cQIl,11>,at ontre les maux, comme pchs, s'est acquis quelque spil'ituel dans Je Monde, qnelque faible que soit ce spiritnel, il est sauv, el. ses usages croissent. dnns la snite comme le gl'ain de snev qui devient

    , un :lr'bl'~,

    .. selon

    les paroles dn Seigneur, dans Milllhieu" - XlII. 312. Mar.IV.

    30, 31, 32. Luc, XlII,. 18, 19, . xvnJ. Ln,1/olont lie /'homme est son offqction. C'est parce

    que la volont de l'homme est le rceptacle de son a,lUour, el. rentendement le rcepl:lcle de sa sagesse, et que c.e qui est \~ rceptacle dfl l'amour est aussi le rceptaclfl de loutes les affections, parce que le5; affections sont seulement les eontinnu,ti.qns el. I~ d~!'ivations de l'amour, comme il a, t f1i1 ci-dessus; il esl dille r ceptacle de l'amonr, parce que l'amour ne P,ut tre donw~ chez l'homme que dans une forme l'cipiente, (jui, soit S,llhftlantielle; s~n,s

    elle, l':HQouJ' n'affecterait pas, -il J'etoul'tlerail" e.t. serait va,r cell\ mme comme. ne demeurant pas: la forme mme qn,i Je ,'eoil peut aussi lre dcrite, mais ce n'flst (las id le lieu,; d~ l vient qne I~

    volont est dite le rceptacle de l'a,mour, .Que la vol,qn,t l'oLt le 10ut de l'homm.e et dans toutes les choses qui le constituent, et, qu'elle soit ainsi l'homme lui-mme, oe qlme que l'amollI'

  • 33 DU DIVIN AMOUR. et les trs-I\inguliers de ces choses, elles cesseraient l'instant; car la volont est en elles comme la vie ou l'me est dans le corps et dans chacu,ne de ses pal'ties : on peut dire aussi aimer an lieu de vouloir; par exemple, qu'on aime faire,. parler', penser, perce,.. voir' j pareillement, au sujet des sens extel'lles du corps, on dit qu'on veut voir, qu'on veut entendl'e, qu'on veut manger, boire et savourer; qu'on veut odol'er, qu'on veut marcher, converser, jouer, et ainsi du reste; dans chacune de ces choses la volont est encOI'e J'~gent, ~r si elle. lait relire, il y aurait 1\ nTlstant an'l, et c'est aussi par la volont qu'elles cessent. Que la vqiont spit l'all-lOur de l'homme dans une forme, on le voit cl~\rement en ce que tout phlisir, tout agrIl)ent, tant charme, tout honheur, toute batitude, choses qui appartiennent aussi il l'amour, sont de mme senties et pel'ues; qu'elles appartiennent aussi la volont, Celil ~~t vid,ent, car tout ce qui est plaisil', agrment, chal'me, bonheur et hatitude, l'homme le veut aussi, et mme en en parlant il dit qu'il veut; }'hornm,r- pade de mme du bien et qu vrai, car' ce qu'il ain;Je, il l'ilppelle bien et J~ fait par consquent chose de sa volont; et ce qui confimle le bien de son amolli' ou de sa, volont, il l'appelle vrai, et ill'a,ime aussi el. veut le penser et en parlet' .(tu sujet W.me de tont ce qu'il souhaite, ambitionne, dsire, appte, c~erche, et de tout ce quoi il tend, l'homme dit qu'il veut, parce que tout cela appm'lient il son amoul'; car il veut ce qu:i1 sOll~ai\e, par'ce qu'il l'aime; il veut ce qu'il ami;Jitionne et dsire, pal'ce qiu'i1 l'aime; il veut c'e qu'il appte et cherche, pal'ce qu'il l'aime ; et il veut Ge il quoi, il tend, et il y tend, parce qu'il l'ili.nJe. D'aprs celll, op peut roil' que la yolont ell'~mour, on la voJont et I:affection chez l'homme &ont un, Pot qu,~ la volont, pnisqu:~II,e est l'ilmour, est seulement la vie de J'ilmollr, el qu'elle est l'hw~me mme; q.ue la vJont soit aussi la vie de l'entendement
  • 3 DU DIVIN AMOUR. l'homme spiri'tuel, 'parce que ce n'est pas le sensitif qui est l'objet de sa sagesse, mais c'est l'essentiel qui est dans le sensitif, et qui en soi est spirituel aussi: de l vient que plusieurs disent que la pense est le tout de t'homme, et qu'elle est l'homme mme, ou que l'homme est homme parce qu'il pense, 100'sque cependant le tout de sa pense est l'affection; retit'e de la pense l'affection, et tu seras une souche. L'homme qui esf rationnel d'aprs le spirituel, qui sait ce que c'est que le bien et le vrai, et pal' suite ce que c'est que le mal et le faux, peut connaltre, d'aprs ce qui a t dit, quelles sont ses affections, et quelle est son' affection dominante; car il yen a autant d'indices qu'il ya de plaisl's de la pense, du langage, de l'action, de la vue, de l'oue, et qu'il y a d'ambitions, de dsirs et d'intentionS; mais q'i\ y mette une attention srieuse, et qu'il rflchisse. XIX. 'Aimer, dans la Parole. c'est {aire des usages. C'est

    parce qll'aimel', c'est vouJoir~ et que vouloir, c'est fal'e; qu'aimer, ce soit vouloir, cela vient d'lt'e confil'lll; mais que vouloir~ ce soit faire, cela va tre confirm ici : La volont, considl'e en ellemme, n'est pas l'amour, mais elle en est le l'ceptacle, et un tel rceptacle, que non-seulement elfe reoit l'amour, mais qu'elle s'imbibe aussi de ses tats, et revt des fOl'mes en l'apport avec eux; cal' tout ce qui appartient la vie de l'hommeintlue, parce que l'homme est, non la vie, mais uri rcipient de la vie, par consquent il appartient rciproquement l'amour, puisque l'amour est la vie; cela peut tre illustr par les sensoria de l'homme; en effet, l'il est le tclpient de la lumire, mais il n'est pas la lumire, ayant ds lors t form pOUl' recevoir loutes les val'its de la lumire; ('oreille est le rcipient du son, de sa modulation et de son articulation, mais elle n'cst pas le son; pareillement les autres sens externes de l'homme; il en est de mme des sellsoria internes, qui sont modifis et mis en aClion pal' lalumire et la chaleur spil'ituelles; pal' .consquent, il 'en est de mme de la volont, en ce qu'elle est le rceptoire de la chaleur spirituelle qui, dans son essence, est l'amonr; ce ;'ceptoire est partout dans l'homme, mais 'dns ses pre:'" miers il est dans les cerveaux'; ces premiers, ou principes ou chefs, sont ces substances qui y sou! apples c61'ticales et cendres; c'est de ces substances que la volonl descend de 10llS ctS pal' les

  • 35 DU DIVIN AMOUR. tiLll'es, comme pal' des l'ayons, dans toules les palties de la face et dans toutes celles du corps, et qu'elle y tournoie et circule selon sa forme, qui est la forme spirituelle-animale, dont il a t ques..: tion ailleurs: ain'si toules et chacune des choses y sont mises en action, depuis les premiers jusqu'aux derniers, et dans les. derIliers elles s'tablissent effets, On sait que tout est mis en mouve'ment' par un effol't, et que l'effort cessnt, le mouvement cesse; ainsi la vblont de l'homme est .l'effort vif Mns l'homme, et elle agit dans les derniers pal' l'intermdiiiil'e de fibres et de nerfs, qui en eux-mmeS' ne'sdnt que ,de per'ptuels efforts continus 'dpuis les principes dilns les cerveaux jusqu'aux derniers dans les corporels, o les efforts deviennent des actes. Ces' choses ont t 'j'apportes, afin qu'on sache ce que c'est que la volont,'et qu'elle est le rceptacle del'Ilmour, dans un perptuel effort d'agir, lequel effort est excit et dtermin en actes pal' l'am'our qui inlle et qui est reu,

    De la maintenant il suit qu'aimer c'est faire, parce que c'est voutoir; car tout ce que l'homme aime, Hie veut; et ce qu'i! veut, il le fait s'il est possihle ; et s'il ne le fair pas, parce que ce n'est pas possihle, nanmoins cela est dans un acte intdeur qui n'est pas manifest; ca,' il ne peut yavol' chez l'homme aucun' effort ou aucune volont, moins qu'elle ne soit ussi dans les dernirS ; et lorsqu'elle est d'ans' les del'lliel's, elle est darls un acte intriEml'; mais cet acte n'est pas peru par un a"utre, ni par l'homme luimme, pal'ce qll'il' existe dUlls son esprit, et c'est de l que la vo10ilt et l'acte sont un, et que la volont est l'pute pOUl' le fait; cela n'est pas ainsi dans le Monde naturel, pai'ce que l'acte inll'ieur de la volont ne s'y manifeste pas; mais cela est 'ainsi dans le Monde spirituel, o il se manifeste; car l tous agissent selon leurs.amourS; ceux qui sont dans l'amour cleste gissent sainement; ceuxquj' sont dans l'amour infernal, follement; et si pal' quelque crair,te ils n'agissent pas, leul' volont est intrieurement active; ils laconliennent pour qu'elle n'clale point', et cette action ne cesse qU'en mme temps que la volont; puis donc que la volont'et' l'aCle SOrltun, et que la volont est l'effort de l'amour, il s'ensuit (lue, dans la Parole, pal' aime!' il n'est pas'enlendu oulre chose que faire; qu'ainsi pal' aimer' le Seigneur' et aime\' le pro

  • 3li DU DIVIN AMOUR, cbain il est enten~l,u, fa~l'e des usages pour le prochain, d'aprs l'amour qui vient du Seigneur'; qu'il en soit ainsi, le SeigneUl' l'enseigne Lui-Mme, dans Jean: c( Colui qui fl me,~ prceptes et lelf fait, (',' est relui-/t't qui M'aime; mais celui qui ne M'aime pm:,. mes, paroles, ne garde pas, 'l-Xn{. 21i, 2ll.-Dans le, M,me: " Demeurez dans mon amour; ,~i mes r,ommandements ;..OUJI gardez. l,'01lS demeurerez d{fn,~ mon amour. Il - XV. 0, 10.j - m" dam; le Mme, le Seigneur dit trois fQis Piel'Iie : (( M'aimes-tu? Il et Irois fois Pierre rpon,dib qll'il I.'aimait; et le Sei...

    gneul~ lui dit trois fois: Il Pais mes ngn,etlu:r: et me,~ brebis. IlXXI., 15~ 16, 17 .,.......11 Yq nlls~i den:< choses qui,n,e pen,vent tre! spares,; ~es den,Xi choses sonll'lJtt'e et l'exislel'; l'tl'e n'est p3!~,

    quelql1e chQse s'ij, n:ex,iste, pas; et i.I de\',ient quelque chose pa,r. J'existe,~: il en tls.L de mme rl'~gal'd d.'aimer et'de faire, ou l' gllrd de \Jouloil' et, d~a.gil1; il n'est pas donn d'aimer et de ne pas fair'e, ni de vouloir et de ne pas llgir; car aimer et vouloir n~e~istent point, lJ)aisj pal' taire ct agir ils existent; c'e.

  • 37 "

    DU DIVIN AMOUR, soleil du Monde n'a rien de commun avec cette chaleur; selon que son amour augmente, il bouillonne, il brille et s'enflamme; et selon que son amour diminue, il languit, devient froid et meurt; ainsi, absolument selon les activits de l'amoul' de la vie. Il en est aussi de mme chez les animaux de la tene et chez les oiseaux du ciel; les uns et les aull'es ont parfois plus chaud dans le milieu de l'hiver qu'au milieu de l't; cal' leur cur alors tressaille, leur sang houillonne, .leul's flol'es sont tides, et tout ce qu'il y li. de plus petit en eux avec ce qu'il y a de plus grand l'cmplit sesfonctions vitales, et la chaleur ne lui vient pas du soleil, mais elle vient de la vie de leOl' me, qui est l'affection. Si l'amour produit la chaleur, c'est parce qu'il est la vie de toutes les forces dans l'univers, et cette vie ne peut entl'el' dalls les substances rcipientes,, qui ont t cres, si ce n'est au moyen d'un actif qui est la chaleur. Le SeigneuI', dans la cl'ation de l'univers, s'est prpal' depuis les premiers jusqu'aux derniers tous les milieux, par lesquels en tout degr il prouit des usages; et le milieu universel et le plus pl's de la conjonction cst la chaleut', dans laquelle peut exis1er l'essence de l'activit de l'amoul', Comme la chaleOl' existe par

    l'amoul' du pl'ochain, c'est pOUl' cela qu'il y a cOl'l'espondallce entre l'amouI' et la chaleUl', cal' il y a colTespondance entre loute cause ct son effet; c'est d'apl's la c01'l'espondance que le Soleil du Ciel. qui est le Seigneur. apparall comme de feu, et que l'amour qui en pI'ocMe est pel'u pal' les Anges comme chaleul'; que, pareillement. la Divine Sagesse du SeigneuI' dans les Cieux appal'ait comme lumire, et que la face du Saigneut', quand il s'est transfigur, a resplendi comme le soleil,- Manh. XVU. 2. - C'est d'apl's cette cOITespondan, que le saint de l'amoul' du SeigneuI' a t l'epl'sent pal' le feu de l'aulel, et pi'l' le feu dans les lampes du cbandeliel' dans le tabernacle; que le SeignouI' est appal'U dans le feu SUl' la montagne du Sina, el dans tlne Hamme de feu pendunl la nuit SUI' le label'nacle; et que pal' suile plusieul's nations onl eh un feu sacr, et ont tahli pOUl' le garel' des vierges ~ui ont t appeles Veslales. C'est d'pl's celte COI'l'espondancc1 que ,dans la, Pal'ol'e, en plusieurs passages, pal' le feu et pal' l'a /Ianllne il est entendu l'amoul'. C'est allssi d'aprs uue pel'ception inll'ieul'e de celle COI'. l'espondance, que nous prions' que le feu sacr emol'ase 1I0s OO;UI':;,

  • 38 DU DIVIN AMOUR. et par cereu nous entendons un sailltamour. C'est d'aprs cette mme correspondance, que l'amour. cleste, dans le Ciel, apparatt de loin comme un feu; aussi le SeigneUI' a-t-il dit que les justes brHlerontcomme le soleil dans le Royaume du. Pl'e, - Matth. XIII. 113. ~ C'est de mme d'aprs elle, que, dans l'enfel', l'amour infel'1lal apparaH de loin comme un feu, Voir, dans le Tl'ail DU CIEL ET DE L'ENFER, les Not 566, 575. XXI. Le Divin Amour, qui est la vie m4me, produit, au

    moyen de la chaleur, les formes spirituelles animales avec toutes et chacune des choses qui sont en elles. II y a dans le commun deux formes que le Seigneur CI:ateur de l'univers a produites, dans les derniers et dans les intimes du Monde, par. son soleil q~i est leDiv,in Amour et la vie.mme : La forme animale et la forme vgtale..Par les formes animales sont entendus les animaux de tout genre, le& hommes et les Anges; et p~r les formes vgtales sont entendus les vgtaux de tout genre, comme al~bres,

    plantes et fleurs; il a dj t question de ces deux formes; mais comme il s'agit ici du Divin Arnoul' d'aprs lequel.toutes.choses ont t cres, et ,d'aprs lequel aussi toutes choses depuis la crationsont pel'ptnellement formes, il m'est permis de rapporlei' encol'e .ici quelque chose sur la premire forme, qui est la forme animale. Le Divin Amour, qui est la vie mme, d'prs son Auteur, qui est le Seigneur, n'a pas dans, son.sein d'autre butquf'lde crer et de fo'rmer des images et des ressemblance$. dll :lui-mme, qui sont les hommes, et d'aprs les hommes les Anges, puis aussi de revtil' d'un corps correspondant les affections de tout genre, qui sont les animaux; toutes ces fOI'mes, tant les parfaites que les impar'failes, sont des formes de l'amour, et sont semblables quant la vie dans les externes, qui consiste en ce qu'elles veulent se mouvoil', marcher,. agi l', voir, entendre, odorer, gotel', sentil', manger, boire, se cODsociel' et se multiplier; mais dissemblables quant la vie dans les internes, qui consiste en ce qu'elles veulent penser, vouloir, parler, savoir, comprendre, tre sage, et trouvel', dans ces actes du plaisil' et de la batitude; ces formes-cL sont les hommes et les Anges, mais les autres sont des tres anims de plusieurs genres. Pour que ces facults existent dans l'effet et dans. l'usage, elles ont t faites et admir'ablement organises de sub

  • DU DIVIN AMOUR. 3l} stances et de matires cres. Que le Seigneur, qui est homme, ainsi que son Divin Amour, qui est la vie mme, les ait formes de son spirituel pl'ocdant de Lui comme Soleil, c'est ce qui est manifeste en ce qu'elles sont des Ames vivantes et des affections, et que toutes, tant les imparfaites que les parfaites, son t semblables dans les extel'lles. A moins d'tre myope, ou nyctalope, ou d'avoir une amaUl'ose sur les yeux, qui 'est-ce qui ne peut voir que de telles choses ne viennent pas d'autre part? lve ta raison un peu au-dessus du fond de la nature, et tu le goteras. Que la chaleur soit le moyen de formation, c'est ce qui est connu pal' le bain dans lequel est l'embryon dans, l'utl'us et le poussin, dans l'uf. Si l'on croit que .'est la chaleur d~ soleil.du .Monde qui pl'~duit,

    . c'est d'apl'~ un mental aveugl par l~~ illusiQnsde~,sens du corps;. la chalelll'. de ce soleil ne fait rien plus qu'ouvrir les extrmes de,s corps, ou les parties cutanes, pour que la chaleur interne puisse mme y influer; car ainsi la vie, vient dan,s un plein effet depuis les pl'emiers jusqu'aux derniers, et c'est de l que chaque anne, dans la saison du printemps et de l't, les aniUlaux de la tene et les oiseaux du ciel entrent dans les fonctions, les devoil's et les plaisirs de leur prolification, et les l'enouvellent; B.en est autr;ement de l'homme, chez lequel la chaleUl' ~rQvenant de l:amour intl'ieur est excite par les charmes des penses, et qui a des vtements pour chassel' le froid l'pandu dans les pal'ties cutanes, qui sont les extrmes du corps.

  • DE LA

    DIVINE SAGESSE

    I. La Divine Sagesse, dans les Cieux, apparait comme lumire devant les yeux des Anges. Dans le Seigneul', il ya l'amOUf et il y a la sagesse; l'amour en Lui est l'tre, et la sagesse. en Lui est l'exister; cependant ces choses en Lui sont, non pas deux, mais un; cilt" la sagesse appartient l'amoul', et l'anloU1' appartient la: sagesse; t'est pal' celle union, qui estl'Ciproque, qu'ils deviennent un, et cet' un est le Divin Amoul' qui dans les Cieux apparaH devant les Anges comme Soleil; l'uni'on rcijlfoque de la Divine Sagesse et du Divin Amotll' est entendue pal' ces paroles d'Il Seigneur: II Ne crois-tu pas, Philippe, que Moi (je suis) dans le Pre, et que le Pere (est) en Moi? Croyez-hloi q1,J.e Moz' (je suis) dans le Pre, et (lue le Pre (esl) en Moi. J)' - Jean, XIV. 10, 11, - Et pal' celles-ci: (1 Moi et le Pre nous sommes Urt, Il - Jean, X, 30. - Mais ces deux, qui dans le Seigneur sonl un, pl'ocdenl de Lui comme Soleil comme deux choses dislinctes, la sagesse comme lumil'e et l'amoul' comme chaleur; mais elles procdent distinCles quant l'appal'E;nce, en elles-mmes cependant elles ne sont pas distinctes, cal' la lumire appal'lient la chaleU!' et la chaleur appartienl la lumire; en etM, elles sont un dalls le plus petil poinl ainsi qu'elles le sont dans le soleil, cal' ce qui pl'ocMe du soleil eSl aussi le soleil dans les choses les plus pelites, et pal' suite univel'sellellJeol en tout; il est ditlOut poiut elle plu::. petit, mais il n'esl cutenf11l ui lin point ni le plus petit de ['espace; Cil e~'et, dans ce qui esl Divin lln'y a pas d'espace, cal' ce qui est Divin est spirituet et non pal) nalurel. Puisqu du Seigneur comme Soleil pl'ocdcntla sagesse ell'amoul' cOlUmt: deux choses distincles qUallL l'apparence, la sagesse sous

  • 41 D"~ LA. DiVINE SAGl':SSE. une forme de lumire, et l'amour sous une perception de chaleur, e'est pour cela qu'elles sontl'eues par les Anges comme tant dis':' tinctement deux; les uns rel/oi"ent en plus gl'ande abondance la chaleur qui est l'amour, et les autres la l'umil'e qui est la sagesse; e'est mme pour cela que les Anges de tous les Cieux sont distingus en deux Royaumes; ceux qui ontl'eu plus de chaleur qui est l'amour, que de lumire qui est la sagesse, constLuent l'un de ces royaumes, el sont nomms Anges cleste:); ce sont eux qui composent les Cieux suprmes; ceux qui oilt reu plus de lumire qui est la sagesse, que de chaleur qui est l'amour, cQnstLu'ent l'autre royaume, et sont nomms Anges spirituels; ce sont eux qui constituent les Cieux infl'ieurs. Il esl dit que ceux-ci ont plus l'eu de lumire, qui est la sagesse, que cIe chaleur qui est I;amoul'; mais ce plus est un plus en appal'ence, cal' ils ne sont pas sages plus que selon que l'amour chez eux fait uil Vec la sagesse; c'est aussi pour cela que les Anges spirituels sont appels intelligents, et non pas sages. Ceci concerne la lumire dans le Seigneur, et d'aprs le Seigneur, et dans les Anges. La Divine Sagesse qui, dans les Cieux, appal'all comme lumil'e, dans son essence n'est pas lumire, mais elle se revt de lumir,e, afin qu'elle apparaisse aussi devant la vue des Ange.~. Dans son essence, la sagesse est le Divin Vrai, et la lumire est son apparence et sa correspondance; il en est de la lumil'e de la sagesse comme de la chaleur de l'amour, dont il a t question ci-dessus. Puisque la lumire correspond la sagesse, et que le Seigneur est la Divine Sagesse, c'est aussi Ilour cela que le Seigneur, dans la Pal'ole, est appel Lumire dans beaucoup de passages; par exempte, dans les suivants: (( Il tait la lumire l)ritable qui claire tout homme venant dans le monde. li - Jean, J. 9. - Jsus dit " MOl~ je suis la lumire 4u monde; celui qui tllesuit ne marche"Q point dans les tnbres, mais il aura la lumire de la vie. 1) - Jean, VIII. i2. _ (e Jsus dit: Encore un peu de temp,~ la lumire est avec l'OU,~ ; marchez tandis que la lumire vous avez, de peur que

    le.~ tnbres ne vous surp,'ennen t. Tandis que la lumi,'e vous avez, croyez en la lumire, afin que fils de lumire vous soyez. Moi, Lumire, dans le monde je .~uis venu, afin que quiconque (Toit en Moi dans les tnbres ne demeure point. 1) - Jean,

    Il.

  • &2 DE LA DIVINE SAGESSE. XII. 35, 36, &6; - et dans plusieurs endl'oits ailleul's. Sa Divine Sagesse a t aussi repl'sente par ses vtements, lorsqu'il s'est transfigur; Cl ses vtements apparurent comme la lumire, resplendissants et blancs comme de la neige, tels qu'un foulon SU1' la terre ne peut blanchir. - Marc, IX. 3. Mallh. XVII. 2; - dans la Parole, les vtements signifient les vl'ais de la sagesse; aussi tous les Anges dans les Cieux apparaissent-ils vtus selon les vrais de leuI' science, de leur intelligence et de leur sagesse. Que la lumire soit l'apparence de la sagesse; et qu'elle en soit la correspondance, cela est vident dans le Ciel et non dans le Monde; cal' dans le Ciel il n'y a d'autre lumil'e que la lumire. spirituelle, qui est la lumil'e de la sagesse, clairant toutes les choses qui d'aprs le Divin Amour y existent; pal' la sagesse les Anges p~uvent les compl'endre dans lem' essence, et par la lumire les voir dans leur forme; aussi dans les Cieux la lumire est-elle chez les Anges dans un mme degr que la sagesse; dans les Cieux suprmes, ily a unelumil'e de flamme qui brille comme si elle manaitde l'or le plus resplendissant; et cela, pal'ce que les Anges sont dans la sagesse; dans les Cieux infl'ieurs, il ya une lumire blanche qui brille comme si elle manait de l'argent le mieux poli; et cela, parce que les Anges sont dans l'intelligence; et dans les Cieux infimes, il y a une lumire comme la lumire du Monde en plein midi; et cela, pal'ce que les Anges sont dans la science; La lumire des Cieux suprieut's est clatante absolument comme se

    mon~re ulle toile qui brille et resplen