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11 Nature 31 MAI 2012 Mieux exploiter le bois régional Les districts vaudois de Nyon et de Morges ainsi que la vallée de Joux s’allient pour pro- mouvoir la création d’une filière de produc- tion et transformation du bois régional. De 5% dans les années 90, le bois a gagné près de 20% des parts de marché de la construc- tion en Suisse. Cette opportunité n’est pour- tant que peu exploitée par la filière suisse du bois, particulièrement dans l’Ouest vau- dois, où près de 80% des produits de scie- ries sont destinés à l’exportation. Les chiens doivent être tenus en laisse Avec un printemps particulièrement pré- coce, la saison de mise bas des mammifè- res et d’éclosion des nichées d’oiseaux dé- bute en forêt. Afin de ne pas perturber les petits et leurs parents, le service des fo- rêts, de la faune et de la nature du canton de Vaud demande aux détenteurs de chiens de bien vouloir tenir leur animal en laisse lors des promenades en forêt et dans les pâturages boisés entre le 25 mai et le 15 juillet 2012. Plus d’infos: www.vd.ch L’INITIATIVE VERTE Petits bijoux d’insectes L es BubbleBugZzz, vous connaissez? Nés de la rencontre improbable en- tre une designer de bijoux et un en- tomologiste, ces créations originales uti- lisent de petits insectes en alu recyclé, qui affichent leur tempérament coloré dans des bulles de verre légères et lumineuses. «Tout a commencé alors que je faisais un post-doctorat à Edimbourg, se souvient Alex Aebi, chercheur à l’Agroscope de Zu- rich. Je m’amusais à transformer des bou- teilles en plastique et des berlingots en jouets pour mes enfants, histoire de les sensibiliser à la récupération. Mon épouse étant spécialiste d’énergie solaire, nous avons aussi imaginé un carrousel so- laire mettant en scène des coccinelles. De retour à Neuchâtel, j’ai réalisé une série de gros insectes, en privilégiant un côté plus artistique.» En 2010, Alex rencontre Gema Barrera dans la cour d’école de leurs enfants respectifs. Galeriste et designer de bijoux, Gema est rapidement séduite par les créatures d’Alex et lui suggère de les miniaturiser, pour les présenter sur des bagues. Tenté par ce nouveau défi, Alex Aebi empoigne ciseaux et pincettes, et déploie des trésors de finesse, de pa- tience et de savants pliages pour transfor- mer canettes de bière et capsules à café en de réalistes libellules, coccinelles, cri- quets ou sauterelles. «J’ai souhaité captu- rer les insectes dans de petits globes de verre, car ce format apporte une dimen- sion légère et microcosmique à la mise en scène. Comme il peut s’avérer difficile de vendre un insecte, il faut absolument que le produit final soit ludique, poétique et féminin», sourit Gema Barrera. Pour réaliser leur projet, nos deux artistes se sont adjoint la complicité d’un souf- fleur de verre, d’un photographe, d’un in- génieur en 3D, d’une graphiste et de l’épouse d’Alex, qui coordonne tout ce beau monde. En novembre dernier, une première collection de bagues a été pré- sentée au public neuchâtelois dans la Ga- lerie Caractère, dont s’occupe Gema Bar- rera. Les bijoux en verre et argent se décli- nent en petit (19 mm), moyen (25 mm) et grand format (45 mm) et sont des pièces uniques. «Les bijoux sont réalisés sur me- sure, afin de correspondre au mieux aux souhaits et à la personnalité des clientes. Nous aurions pu envoyer nos modèles en Chine, y produire des séries, puis vendre les bagues à bas prix, mais c’est tout à fait contraire à notre éthique et à nos motiva- tions», souligne Gema. L’aventure se veut en effet avant tout humaine, durable et lo- cale. Et elle ne s’arrêtera pas en si bon che- min, car Alex Aebi et Gema Barrera rêvent déjà d’épingler leurs BubbleBugZzz sur des broches, des pendentifs et des boucles d’oreilles. Aino Adriaens £ + D’INFOS www.bubblebugzzz.com, les BubbleBugZzz sont en vente à Caractère, galerie de bijoux d’auteurs, av. de Bellevaux 24 à Neuchâtel, tél. 032 725 21 00, www.galeriecaractere.com A OBSERVER CETTE SEMAINE avec le La vie cachée des mouches vertes Qui ne connaît pas les mouches vertes qui, peu timides, peuvent être observées partout et qui nous gâchent la vie autour d’une grillade dans le jardin? Souvent considérées comme l’incarnation de la saleté, elles sont attirées par les substances en décomposition, comme la viande oubliée, des excréments ou des cadavres. C’est en effet le revers de leur médaille. Mais il y a d’autres qualités qui nous feront regarder différemment ces insectes aux comportements insoupçonnés. Une première question se pose: s’agit-il toujours de la même espèce? La réponse peut surprendre. Ces mouches vertes appartiennent en fait à trois familles: les Muscidae, les Calliphoridae et les Tachinidae, qui comptent environ 35 espèces en Suisse, cha- que espèce différant bien sûr des autres dans sa biologie. Prenons ici l’exemple du genre Lucilia qui est le plus connu (voir photo), avec ses sept espèces répertoriées. L’espèce la plus abondante, Lucilia caesar, est attirée par la matière en décomposition et peu timide; elle provoque un fort dégoût. Les asticots peuvent même se nourrir de chair vivante et envahir notre corps à travers une plaie ouverte. Une autre espèce très commune s’appelle Lucilia sericata. Elle est aujourd’hui de plus en plus appréciée en médecine. Les asticots, qui ne se nourrissent que de chair morte, sont élevés dans des condi- tions stériles, puis appliqués sur les pires plaies (conséquence de guerres ou de catastrophes naturelles, par exemple) qui ne cicatri- sent pas. Comme des éboueurs puissants, ils les nettoient efficace- ment en enlevant les tissus morts dans les recoins anaérobiques (sans oxygène) où se développent des bacté- ries mortelles, qui pourraient causer des gangrènes. Beaucoup de vies ont donc déjà été sauvées grâce à ces mouches. Quel con- traste avec L. caesar! Même dans les enquê- tes criminelles, on se sert de plus en plus de ces mouches. Les femel- les de quelques espèces sont attirées par un cadavre immédiatement après la mort et y pondent leurs œufs. Grâce à la connaissance de leur biologie, nous pouvons les utiliser pour évaluer la date du décès d’une personne trouvée quelques jours plus tard. En plus, si un cadavre est décou- vert sur une prairie avec la présence, par exemple, de Lucilia sylva- rum, qui ne vit qu’en forêt, il est fort probable qu’il s’agisse là d’un crime et que la victime ait été tuée ailleurs, puis transportée jus- qu’au lieu de sa découverte! Bernhard Merz £ + D’INFOS www.ville-ge.ch/mhng © DR Emerveillée par les insectes en alu recyclé de l’entomologiste Alex Aebi, Gema Barrera en a fait de séduisants bijoux qu’elle expose dans sa galerie Caractère, à Neuchâtel. © JEAN-CLAUDE CURCHOD © OLIVIER ALLENSPACH Le photovoltaïque se développe Si, dans le domaine du solaire thermique, qui sert à la production d’eau chaude sani- taire et au chauffage, on constate en 2011 un léger repli du marché, Swissolar, l’asso- ciation suisse des professionnels de l’éner- gie solaire se félicite du développement du marché du secteur photovoltaïque. Le nombre total de panneaux installés l’an dernier et servant à la production d’électri- cité solaire a doublé par rapport à l’année précédente. © DR

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11Nature31 MAI 2012

Mieux exploiter lebois régional

Les districts vaudois de Nyon et de Morgesainsi que la vallée de Joux s’allient pour pro-mouvoir la création d’une filière de produc-tion et transformation du bois régional. De5% dans les années 90, le bois a gagné prèsde 20% des parts de marché de la construc-tion en Suisse. Cette opportunité n’est pour-tant que peu exploitée par la filière suissedu bois, particulièrement dans l’Ouest vau-dois, où près de 80% des produits de scie-ries sont destinés à l’exportation.

Les chiens doiventêtre tenus en laisse

Avec un printemps particulièrement pré-coce, la saison de mise bas des mammifè-res et d’éclosion des nichées d’oiseaux dé-bute en forêt. Afin de ne pas perturber lespetits et leurs parents, le service des fo-rêts, de la faune et de la nature du cantonde Vaud demande aux détenteurs de chiensde bien vouloir tenir leur animal en laisselors des promenades en forêt et dans lespâturages boisés entre le 25 mai et le15 juillet 2012. Plus d’infos: www.vd.ch

L’INITIATIVE VERTE

Petits bijoux d’insectesLes BubbleBugZzz, vous connaissez?

Nés de la rencontre improbable en-tre une designer de bijoux et un en-

tomologiste, ces créations originales uti-lisent de petits insectes en alu recyclé, quiaffichent leur tempérament coloré dansdes bulles de verre légères et lumineuses.«Tout a commencé alors que je faisais unpost-doctorat à Edimbourg, se souvientAlex Aebi, chercheur à l’Agroscope de Zu-rich. Je m’amusais à transformer des bou-teilles en plastique et des berlingots enjouets pour mes enfants, histoire de lessensibiliser à la récupération. Monépouse étant spécialiste d’énergie solaire,nous avons aussi imaginé un carrousel so-laire mettant en scène des coccinelles. Deretour à Neuchâtel, j’ai réalisé une série degros insectes, en privilégiant un côté plusartistique.» En 2010, Alex rencontreGema Barrera dans la cour d’école de leursenfants respectifs. Galeriste et designerde bijoux, Gema est rapidement séduitepar les créatures d’Alex et lui suggère de

les miniaturiser, pour les présenter surdes bagues. Tenté par ce nouveau défi,Alex Aebi empoigne ciseaux et pincettes,et déploie des trésors de finesse, de pa-tience et de savants pliages pour transfor-mer canettes de bière et capsules à café ende réalistes libellules, coccinelles, cri-quets ou sauterelles. «J’ai souhaité captu-rer les insectes dans de petits globes deverre, car ce format apporte une dimen-sion légère et microcosmique à la mise enscène. Comme il peut s’avérer difficile devendre un insecte, il faut absolument quele produit final soit ludique, poétique etféminin», sourit Gema Barrera.Pour réaliser leur projet, nos deux artistesse sont adjoint la complicité d’un souf-fleur de verre, d’un photographe, d’un in-génieur en 3D, d’une graphiste et del’épouse d’Alex, qui coordonne tout cebeau monde. En novembre dernier, unepremière collection de bagues a été pré-sentée au public neuchâtelois dans la Ga-lerie Caractère, dont s’occupe Gema Bar-

rera. Les bijoux en verre et argent se décli-nent en petit (19 mm), moyen (25 mm) etgrand format (45 mm) et sont des piècesuniques. «Les bijoux sont réalisés sur me-sure, afin de correspondre au mieux auxsouhaits et à la personnalité des clientes.Nous aurions pu envoyer nos modèles enChine, y produire des séries, puis vendreles bagues à bas prix, mais c’est tout à faitcontraire à notre éthique et à nos motiva-tions», souligne Gema. L’aventure se veuten effet avant tout humaine, durable et lo-cale. Et elle ne s’arrêtera pas en si bon che-min, car Alex Aebi et Gema Barrera rêventdéjà d’épingler leurs BubbleBugZzz surdes broches, des pendentifs et des bouclesd’oreilles.

Aino Adriaens £

+ D’INFOS www.bubblebugzzz.com,les BubbleBugZzz sont en vente àCaractère, galerie de bijoux d’auteurs,av. de Bellevaux 24 à Neuchâtel,tél. 032 725 21 00,www.galeriecaractere.com

A OBSERVERCETTE SEMAINE avec le

La vie cachée des mouches vertesQui ne connaît pas les mouches vertes qui, peu timides, peuventêtre observées partout et qui nous gâchent la vie autour d’unegrillade dans le jardin? Souvent considérées comme l’incarnation dela saleté, elles sont attirées par les substances en décomposition,comme la viande oubliée, des excréments ou des cadavres. C’est eneffet le revers de leur médaille. Mais il y a d’autres qualités qui nousferont regarder différemment ces insectes aux comportementsinsoupçonnés. Une première question se pose: s’agit-il toujours dela même espèce? La réponse peut surprendre. Ces mouches vertesappartiennent en fait à trois familles: les Muscidae, les Calliphoridaeet les Tachinidae, qui comptent environ 35 espèces en Suisse, cha-que espèce différant bien sûr des autres dans sa biologie. Prenonsici l’exemple du genre Lucilia qui est le plus connu (voir photo), avecses sept espèces répertoriées. L’espèce la plus abondante, Luciliacaesar, est attirée par la matière en décomposition et peu timide;elle provoque un fort dégoût. Les asticots peuvent même se nourrirde chair vivante et envahir notre corps à travers une plaie ouverte.Une autre espèce très commune s’appelle Lucilia sericata. Elle estaujourd’hui de plus en plus appréciée en médecine. Les asticots, quine se nourrissent que de chair morte, sont élevés dans des condi-tions stériles, puis appliqués sur les pires plaies (conséquence deguerres ou de catastrophes naturelles, par exemple) qui ne cicatri-sent pas. Comme des éboueurs puissants, ils les nettoient efficace-ment en enlevant les tissus morts dans les recoins anaérobiques

(sans oxygène) où sedéveloppent des bacté-ries mortelles, quipourraient causer desgangrènes. Beaucoupde vies ont donc déjàété sauvées grâce à cesmouches. Quel con-traste avec L. caesar!Même dans les enquê-tes criminelles, on sesert de plus en plus deces mouches. Les femel-les de quelques espècessont attirées par un cadavre immédiatement après la mort et ypondent leurs œufs. Grâce à la connaissance de leur biologie, nouspouvons les utiliser pour évaluer la date du décès d’une personnetrouvée quelques jours plus tard. En plus, si un cadavre est décou-vert sur une prairie avec la présence, par exemple, de Lucilia sylva-rum, qui ne vit qu’en forêt, il est fort probable qu’il s’agisse là d’uncrime et que la victime ait été tuée ailleurs, puis transportée jus-qu’au lieu de sa découverte!

Bernhard Merz £+ D’INFOS www.ville-ge.ch/mhng

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Emerveillée par les insectes en alu recyclé de l’entomologiste Alex Aebi, Gema Barrera en a faitde séduisants bijoux qu’elle expose dans sa galerie Caractère, à Neuchâtel.

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