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Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves
en Languedoc-Roussillon dans le but de dimensionner
un projet d'implantation d'écloserie dans la région
Mémoire soutenu par : Benoît MARTY
Pour l’obtention du master « Information et Ingénierie Economique et
Financière de Projet »
Année 2006-2007
Directeur de mémoire : Hélène REY-VALETTE
Stage de 6 mois réalisé à Montpellier au sein du Cépralmar
Maître de stage : Alain PAUGAM
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
2 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
3 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Remerciements
Je veux remercier ici tout ceux qui m’ont aidé et soutenu dans la réalisation de ce
travail
En premier lieu les professionnels de la
conchyliculture, qui ont bien voulu m’accorder de leur
temps pour la réalisation des enquêtes
Je voudrais aussi exprimer toute ma gratitude à Mme Hélène Rey Valette, qui a
accepté de me guider dans cette étude
Merci au président Jean-Baptiste Giordano, pour m’avoir accueilli pendant ce stage
Mr Alain Paugam, directeur du Cépralmar, m’a fait bénéficier de son expérience en
me supervisant avec patience, je lui en suis reconnaissant
Merci enfin à toute l’équipe pour les bons moments passés ensemble au cours de ces
6 mois
Merci à Claire
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
4 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Sommaire INTRODUCTION ................................................................................................................................................. 5
I. PRESENTATION DU CONTEXTE : LA PRODUCTION DE L'HUITRE CREUSE EN
LANGUEDOC-ROUSSILLON ........................................................................................................................... 7
1. LA PLACE DE LA PRODUCTION CONCHYLICOLE LANGUEDOCIENNE AU NIVEAU NATIONAL .............................. 7
2. PRESENTATION DES ZONES DE PRODUCTION EN LANGUEDOC ROUSSILLON ..................................................... 7
2-1 L'élevage en étang ................................................................................................................................... 8
2-2 L’élevage en mer ................................................................................................................................... 10
3. LES ETAPES DE LA PRODUCTION OSTREICOLE EN LANGUEDOC-ROUSSILLON ................................................ 10
3.1. L'approvisionnement en naissain.......................................................................................................... 10
3.2. Le prégrossissement ............................................................................................................................. 13
3.3. Le collage ou la mise en torons / phase de grossissement .................................................................... 14
3.4. De la fin du grossissement à la commercialisation .............................................................................. 14
II. ESTIMATION DE L'OFFRE DE NAISSAIN ............................................................................................ 16
1. RAPPEL SUR LES DIFFERENTES SOURCES D'APPROVISIONNEMENT ................................................................. 16
2. L'OFFRE DE NAISSAIN ISSU DE CAPTAGE NATUREL ........................................................................................ 18
2.1. Discussion des estimations de production de naissain naturel ............................................................. 18
2.2. Saisonnalité et tailles ............................................................................................................................ 20
3. L'OFFRE DE NAISSAIN D'ECLOSERIE ............................................................................................................... 20
3.1. Rétrospective sur l'évolution du marché du naissain d'écloserie en France ........................................ 21
3.2. Bilan sur la situation de l’offre de naissain d’écloserie ....................................................................... 23
3.3. Saisonnalité et tailles ............................................................................................................................ 24
4. RECAPITULATIF SUR L’OFFRE GLOBALE EN NAISSAIN (NATUREL ET ECLOSERIE CONFONDUS) ....................... 24
III. EVALUATION QUANTITATIVE DE LA DEMANDE EN NAISSAIN ................................................ 26
1. ESTIMATION QUANTITATIVE DE LA DEMANDE LOCALE.................................................................................. 26
1.1. L'approche par la production. .............................................................................................................. 26
1.2 L'approche par le nombre de tables ...................................................................................................... 31
2. EVALUATION QUANTITATIVE DE LA DEMANDE NATIONALE .......................................................................... 36
3. RECAPITULATIF : CONFRONTATION DE L’OFFRE ET DE LA DEMANDE ............................................................. 37
IV. EVALUATION QUALITATIVE DE LA DEMANDE REGIONALE : TRAITEMENT DES
DONNEES RECOLTEES LORS DES ENQUETES REALISEES AUPRES DES
CONCHYLICULTEURS ................................................................................................................................... 39
1. METHODOLOGIE DE L'ENQUETE ..................................................................................................................... 39
1.1. La sélection de l'échantillonnage ......................................................................................................... 39
1.2 Présentation de l'échantillon ................................................................................................................. 40
1.3 La collecte et le traitement de l'information .......................................................................................... 40
2. DESCRIPTION DES RESULTATS DES ENQUETES ............................................................................................... 42
2.1. Les différents comportements ............................................................................................................... 42
2.2. Analyse des facteurs qui influencent les choix d'approvisionnement ................................................... 51
2.3. Les problèmes généraux identifiés liés à l’approvisionnement en naissain ......................................... 57
V. DISCUSSION : QUELLES SOLUTIONS AUX PROBLEMES D'APPROVISIONNEMENT ? .......... 58
1. CAS D’UNE AUGMENTATION PONCTUELLE DE LA DEMANDE. ......................................................................... 58
2. CAS D'UNE BAISSE SUBITE DE L'OFFRE DE NAISSAIN ...................................................................................... 60
3. LES SOLUTIONS ENVISAGEABLES EN LA SITUATION ACTUELLE ...................................................................... 60
4. LE CAS D'UNE ECLOSERIE LOCALE ................................................................................................................. 61
CONCLUSION.................................................................................................................................................... 63
BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................................................. 65
ANNEXES ........................................................................................................................................................... 68
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
5 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Introduction
La production conchylicole française annuelle représente dans son ensemble environ 200 000t de coquillages1
La France est le second pays européen producteur de coquillages.
Les deux principales activités conchylicoles sont l'ostréiculture (élevage d'huîtres), et la mytiliculture (élevage
de moules) qui représentent à elles seules respectivement 65% et 29% des tonnages produits en conchyliculture,
avec environ 130 000t annuelles de production d'huîtres creuses et 60 000t de moules
En Languedoc-Roussillon, ces activités représentent environ 10% de la production nationale avec une production
annuelle atteignant 13000 t d'huîtres creuses Crassostrea gigas et 6000 t de moules Mytilus galloprovincialis. Bien que la mise en culture de ces deux espèces de mollusques bivalves nécessite les mêmes conditions
d'élevage, une distinction majeure est à retenir quant à leur approvisionnement en naissain (c’est à dire en jeunes
coquillages fixés sur un support au sortir de leur vie larvaire planctonique).
L'approvisionnement en naissain (ou graines) de moule n'est pas problématique dans la région puisqu'il y a
possibilité de s’approvisionner grâce au captage naturel (fixation des larves sur surfaces dures pour que le
coquillage se développe), ou de les pêcher à l’état naturel.
En revanche, l'approvisionnement en naissain d'huîtres creuses est plus complexe car le milieu naturel en
Languedoc-Roussillon n'offre pas l'opportunité de capter les post-larves d'huîtres en grande quantité (cela reste
anecdotique).
En effet, les conditions du milieu dans les lagunes du Languedoc-Roussillon ne sont pas propices à l’installation
des post-larves d’huîtres creuses.
La région méditerranéenne n’offre pas les conditions adéquates pour permettre aux huîtres d’assurer leur
recrutement. Le milieu permet cependant aux huîtres de se développer (rapidement) et par conséquent d’y être
élevées, dans ces conditions elles atteignent leur maturité sexuelle et sont aptes à produire des gamètes.
La production ostréicole du Languedoc-Roussillon dépend donc forcément d'un approvisionnement en naissain
extérieur à la région.
Celui-ci peut se réaliser soit à partir d'un approvisionnement en naissain d'origine naturelle (issu principalement
des bassins d'Arcachon et de Marennes), soit à partir d'un apport en naissain provenant d'écloseries situées, pour
la plupart d'entre elles, sur le littoral Atlantique.
Les représentants des professionnels régionaux révèlent qu’ils rencontrent des difficultés d'approvisionnement,
et souvent, une offre mal adaptée a leurs besoins. Pour diminuer cette situation de dépendance, la Section
Régionale Conchylicole Méditerranéenne (SRCM) suggère l'implantation d'une écloserie dans la région.
Le Cépralmar, organisme technique de conseil et de soutien des secteurs de production maritimes et lagunaires a
dans ce contexte pour mission d’étudier la demande régionale en matière de naissain mais aussi l’offre pour aider
les professionnels à établir leur choix stratégique.
Pour cerner les tenants et les aboutissants de cet approvisionnement en naissain, nous
étudierons successivement :
- le contexte régional de la production de l’huître creuse
- la caractérisation de l’offre de naissain : estimation quantitative et qualitative de
l’offre de naissain issu de captage naturel et pour celui produit en écloserie.
- la caractérisation de la demande : nous tenterons tout d’abord d’évaluer
quantitativement la demande régionale en naissain, puis, nous essaierons d’apprécier
qualitativement cette demande par l’exploitation des résultats d’enquêtes réalisées
auprès de la population conchylicole languedocienne.
1 Source : Comité National de la Conchyliculture, juillet 2006 : La conchyliculture française
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
6 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
- enfin nous discuterons des diverses alternatives envisageables pour faire face aux
problèmes d’approvisionnement.
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
7 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
I. Présentation du contexte : la production de l'huître creuse en Languedoc-
Roussillon
1. La place de la production conchylicole languedocienne au niveau
national
L'ostréiculture est l'activité conchylicole la plus importante en France avec une production annuelle de 130 000t
pour l'année 2005.
Les sites de production de l'huître creuse en France sont répartis sur 7 grands bassins : Normandie mer du Nord,
Bretagne Nord, Bretagne Sud, Pays de la Loire, Poitou-Charentes, Arcachon Aquitaine, Méditerranée
En Languedoc-Roussillon, l’activité ostréicole est essentiellement concentrée sur le bassin de
Thau, avec en 2002 une production de 13 940t pour un chiffre d’affaire de 30 M€, pour une
valeur ajoutée brute créée de 20 M€, générant 1916 emplois directs (cette dernière estimation
concerne uniquement le bassin de Thau)2. Cette activité représente environ 10% de la
production nationale.
L'activité de conchyliculture contribue donc fortement à l'économie de la région du Languedoc-Roussillon. De
plus, en tant qu’activité traditionnelle, elle fait partie intégrante du patrimoine de la région qu'il convient de
préserver.
2. Présentation des zones de production en Languedoc Roussillon
Il existe 4 grandes zones de production conchylicole dans la région du Languedoc Roussillon
D'ouest en est on peut citer : la lagune de Leucate, la zone conchylicole de Gruissan, la zone conchylicole de
Fleury-Vendres, Thau et les filières en mer de Sète, Marseillan et des Aresquiers.
Figure 1 : Les zones de production conchylicoles en Languedoc-Roussillon (Source :
Ifremer)
Deux possibilités d'élevage s'offrent aux conchyliculteurs de la région : l'élevage en mer réalisé sur filières,
utilisé principalement pour la production de moules, et celui en étang réalisé sur tables.
La présence de l'huître creuse en milieu naturel se limite aux côtes Atlantique sud-ouest, avec quelques
gisements naturels ponctuels sur d'autres secteurs français.
2 Source : Direction régionale des Affaires maritimes Languedoc-Roussillon : Les activités maritimes en région
Languedoc-Roussillon Année 2006
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
8 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Le captage naturel (fixation des larves sur support) est essentiellement localisé dans le bassin d'Arcachon,
l'estuaire de la Gironde et les Pertuis bretons dans le bassin de Marennes Oléron. On trouve aussi du captage en
Pays de la Loire et en Bretagne, mais de façon beaucoup moins prononcée.
En terme d'approvisionnement, les conchyliculteurs languedociens n'ont alors pas d'autre solution que de se
fournir en naissain provenant d'autres régions.
2-1 L'élevage en étang
On parle ici d'élevage en suspension, à la différence de l'élevage « sur le sol » pratiqué sur la côte Atlantique où
la plupart du temps les huîtres sont placées en poches, elles-mêmes disposées à plat sur des structures
métalliques fichées dans le sol et qui se découvrent à marée basse.
En Méditerranée, les huîtres, collées sur cordes ou parfois placées en casiers ou dans des poches (pearlnets,
pochons, casiers …), sont constamment immergées dans le milieu.
L'élevage en étang se réalise sur des structures fixes appelées tables d'élevages.
Le milieu lagunaire est un milieu fermé, riche en phytoplancton (élément nutritif nécessaire à la nourriture de
l'huître creuse), dans lequel les températures de l'eau sont relativement élevées, il en résulte donc une croissance
rapide de l'huître (la phase de grossissement est réalisée entre 10 et 18 mois pour deux à trois ans environ en
Atlantique).
Cependant la croissance rapide rend la coquille plus fragile et de plus, les huîtres, constamment immergées ont
une durée de tenue moins longue une fois à l'air libre, défaut qui peut être corrigé par la méthode dite du
"trompage" (exondation).
2-1-1 Lagune de Thau
L'étang de Thau, d'une superficie de 7500 hectares assure l'essentiel de la production conchylicole en Languedoc
Roussillon.
Il fait partie du domaine public maritime : l'Etat en est donc le propriétaire foncier. Sur le plan du découpage
administratif, sept communes se partagent l'étang : Sète, Marseillan, Mèze, Loupian, Bouzigues, Balaruc-le-
Vieux, Balaruc-les-Bains.
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
9 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Figure 2 : Etang de Thau (Source Ifremer)
1368 hectares sont exclusivement réservés à la conchyliculture, dont 332 hectares de tables3, réparties en trois
zones distinctes d’est en ouest :
- zone de Bouzigues Loupian
- zone de Mèze à Montpénèdre
- zone de Marseillan.
Cette zone produit, à elle seule, 80% des coquillages de la Méditerranée et regroupe plus de 90% des entreprises
conchylicoles.
On recense
4 :
671 concessionnaires
550 exploitations
2678 tables d’élevage concédées
12964 tonnes d’huîtres produites par an
3600 tonnes de moules produites par an
2-1-2 Lagune Salses-Leucate
Située au nord de Perpignan (souvent appelée le lac marin), on compte une trentaine de conchyliculteurs qui
exploitent 256 tables sur la lagune de Salses-Leucate, et produisent environ 800 tonnes d’huîtres.
On recense5 :
3 Source : Direction régionale des Affaires maritimes Languedoc-Roussillon : Les activités maritimes en région
Languedoc-Roussillon Année 2006 4 Source : Section Régionale de la Conchyliculture en Méditerranée : La conchyliculture en méditerranée,
Monographie Année 2004
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
10 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
33 producteurs
256 tables conchylicoles
800 tonnes d’huîtres
2-2 L’élevage en mer
La conchyliculture en mer ouverte, activité pour laquelle d'autres techniques de production que celles utilisées
en étang ont été développées (élevage réalisé sur filières), est pratiquée le long du littoral sur pas moins de 298
concessions réparties en quatre lotissements.
La production principale de ces filières est la moule, 800 tonnes/an.
On trouve quatre zones de production en pleine mer: la zone conchylicole de Gruissan, implantée à 18 km à l’est
de Narbonne, celle de Vendres, entre Valras-plage et Narbonne-plage et celles de Sète-les Aresquiers et
Marseillan.
Zone de Vendres Avec 6 concessions, 24 filières en mer, elle produit 600t de moules par an pour seulement 20t d’huîtres
6.
Zone de Gruissan On y recense 2 entreprises qui exploitent une vingtaine de filières en mer
7
2 entreprises
20 filières en mer
500 tonnes de moules par an
150 tonnes d’huîtres.
Les Aresquiers : 112 filières
Sète-Marseillan : 164 filières
3. Les étapes de la production ostréicole en Languedoc-Roussillon
3.1. L'approvisionnement en naissain
La production du naissain qui est la phase à l'origine de tout élevage d'huîtres peut être
réalisée de 2 façons différentes :
- En milieu naturel par captage sur collecteurs des larves issues de la reproduction
d'huîtres adultes. - En écloserie, c'est à dire en milieu très contrôlé, à partir de géniteurs présélectionnés.
Comme nous avons pu le voir précédemment, le captage des larves d'huîtres creuses ne peut être réalisé en
Méditerranée.
Les conchyliculteurs languedociens sont donc tributaires des offres en naissain d'huîtres (larves fixées sur
support) provenant d'autres sites ostréicoles français.
5 Ibid
6 Ibid
7 Ibid
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
11 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Nous allons présenter les méthodes et conditions de production de naissain qui nous
permettront par la suite de mieux comprendre les problèmes qui peuvent se poser en termes
d’approvisionnement.
3.1.1. Approvisionnement en naissain provenant du milieu naturel
Les deux principaux sites ostréicoles français de reproduction en milieu naturel de l'huître creuse sont les
bassins de Marennes-Oléron et d'Arcachon.
Les huîtres creuses arrivent à maturité sexuelle de mai à juillet quand la température de l'eau avoisine les
18°C. Les huîtres, mâles et femelles, libèrent alors leurs produits sexuels en «pleine eau» où la fécondation et
l'embryogenèse (vie larvaire) ont lieu.
Au bout de 20 à 28 jours, les larves se fixent sur un objet quelconque, pourvu que celui-ci soit "propre" (i.e. sans
salissures, algues et vases en particulier).
Figure 3 : cycle biologique de l’huître Crassostrea gigas (Source : Ifremer)
L'intensité du captage en milieu naturel dépend fortement des paramètres environnementaux tels que
la qualité biologique de l'eau, la température au moment du développement larvaire ou encore la
quantité et la qualité du nanoplancton présent dans le milieu.
Différents types de collecteurs "artificiels" peuvent être utilisés par les conchyliculteurs pour collecter
ou capter du naissain : les tuiles chaulées (ou non), ardoises ou pieux d'ardoises, pochons de coquille,
broches de coquilles d'huîtres ou de St Jacques, tubes en PVC, lamelles PVC, Coupelles PVC, Pléno.
Au bout de 2-3 semaines, l'ostréiculteur procède donc à la collecte des larves qui se sont fixées sur ces
supports.
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
12 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Le naissain d'origine naturelle peut être alors commercialisé sous différentes formes :
- Fixé sur collecteurs (tubes, coupelles, tuiles, ardoises …), le nombre de naissain capté
pouvant alors énormément varier pour un collecteur donné. La commercialisation se fait ici en
nombre de collecteurs. - Un à un : c'est un naissain qui est décollé de son support, et qui peut par conséquent être
vendu "à l'unité". Dans le cas du naissain provenant de milieu naturel, on retiendra les termes
de "grattis naturel" et de "détroqué"
3.1.2. Approvisionnement en naissain provenant d’écloserie
L'approvisionnement peut se faire par l'intermédiaire d'une écloserie-nurserie.
Le naissain d'huître est ici obtenu à partir de géniteurs présélectionnés, en milieu fermé (bassins clos) protégé des
aléas climatiques auxquels sont soumis les individus en milieu naturel.
La production de naissain en écloserie repose les méthodes de conditionnement et de reproduction des adultes,
des techniques d’élevage larvaire et de leur fixation, des techniques d’élevages du naissain jusqu’à une taille
acceptable, combinées à des techniques d’élevages de production de nourriture (algues pour alimenter tous les
stades du cycle de vie). (cf. annexe 1 : caractéristiques techniques d’une écloserie).
La ponte des géniteurs provoquée "artificiellement" par choc thermique ou par incision, permet d'obtenir une
production étalée sur une longue période de l'année.
Le naissain est capté sur microbrisures, permettant alors d'obtenir une production de "une à une", c'est à dire un
naissain libre ne nécessitant pas de détroquage.
Un processus de production extrêmement contrôlée à tous les stades de développement
permet un choix de taille très varié (de 2mm à 25-30mm ) à la commercialisation ainsi que
des lots de naissain de taille homogène.
Enfin une des particularités des écloseries est de proposer à la fois du naissain diploïde et du
naissain triploïde.
La triploïdie Les huîtres triploïdes (3n) sont obtenues par croisement entre des huîtres femelles diploïdes
(2n) et des mâles tétraploïdes (4n). Cette production ce fait selon un protocole défini par le
CNC (Comité National de la Conchyliculture), la DPMA (Direction des Pêches Maritimes et
de l’Aquaculture) et l’IFREMER.
La particularité des huîtres triploïdes est que celles-ci ne produisent pas de gamètes et donc ne
peuvent se reproduire. Du fait de leur stérilité, elles sont non laiteuses en périodes de
reproduction (été pour diploïdes), elles présentent une qualité constante tout au long de
l’année et ont par ailleurs une croissance plus rapide que les diploïdes.
3.1.3. Le télécaptage
Une dernière possibilité qui peut être envisagée est de pratiquer le télécaptage : cette solution permet de capter
hors milieu naturel (en bacs contrôlés) son propre naissain à partir de larves fournies par les écloseries.
Celles-ci sont transportées en camion réfrigérés dans des filtres à café humidifiés. L’éleveur doit par ailleurs
s’approvisionner en nourriture (algues) nécessaire au développement des larves et disponible auprès des
écloseries.
Cette pratique reste marginale (rentabilité modérée pour l’éleveur) dans la région, on n’en parlera donc pas dans
la suite de ce rapport.
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
13 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
3.2. Le prégrossissement
Ce terme désigne la phase d'élevage de naissain de petite taille (< à 10/-15mm).
Le naissain d'huître est placé en pearlnet8 jusqu'à ce qu'il atteigne une taille suffisante pour pouvoir être collé sur
corde (le naissain mis en pearlnet est du grattis naturel ou du naissain d'écloserie capté sur microbrisure).
Figure 4 : pearlnets
Le temps nécessaire au prégrossissement du naissain d'huître dépend évidemment de nombreux paramètres tels
que :
- la taille du naissain mis en pearlnet : de nombreuses tailles de naissain sont disponibles : tailles allant
de 4mm à 10-15mm,
- les périodes de mise en pearlnets qui vont conditionner la vitesse de pousse du naissain. Celle-ci sera
différente si le pearlnet est rempli en hiver ou en été,
- le nombre d'huîtres placées dans chaque pearlnet : nombre qui peut varier pour une même taille de
naissain en fonction des pratiques de chaque conchyliculteur,
- l'emplacement du pearlnet sur la corde (au-delà de 2m de profondeur, le naissain ne pousse plus).
Période de mise en pearlnet :
L’Organisation de Producteurs des conchyliculteurs de Thau9 préconise la mise en pearlnets de mi-juillet à mi-
septembre pour un naissain de taille T8, avec un remplissage de 250 à 300 par pearlnet.
Tableau 1 : cycle de prégrossissement en pearlnet pour un aissain de taille T8
Mise en pearlnets juillet août
septembre octobre
Fin du prégrossissement Fin août octobre Février Mars Avril
8 Un pearlnet se présente sous la forme d’une pyramide à base carrée (35 cm de coté, 20cm de haut), réalisée en
filet de petite maille (5,5mm). Une armature métallique plastifiée assure la rigidité de la base carrée. 9 OP des conchyliculteurs de Thau, Fiche réalisée dans le cadre d’un programme de développement du
prégrossissement en pearlnets, avec le soutien de l’Etat et de la région Languedoc-Roussillon, août 2003
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14 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
3.3. Le collage ou la mise en torons / phase de grossissement
Il existe dans la région 2 techniques principales de grossisement :
Les collées "une à une" : les jeunes huîtres de 12 à 18 mois sont collées 3 par 3 à même les cordes à l'aide de
ciment.
Une seule corde peut être garnie d'environ 120 huîtres pour du naissain de 18 mois (ou de 150 huîtres par corde
par exemple pour du T15). Le nombre d’huîtres par corde varie aussi avec la longueur de cette corde qui dépend
de la profondeur de la zone d’élevage.
Le grossissement peut durer de 10 à 18 mois (temps qui varie ici aussi en fonction de nombreux paramètres tels
que : la date de collage et bien évidemment la taille et la qualité de l'huître collée). Toutes les huîtres n'auront en
effet pas la même vitesse de croissance.
Au cours de cette période la pratique du trompage ou exondation (opération qui consiste à sortir l'huître
de l'eau pendant 24 à 48 heures à certaines périodes de l'année durant la phase d'élevage) va permettre à
l'huître, constamment immergée de durcir sa coquille et d'entraîner son muscle à maintenir les valves
fermées.
Le conchyliculteur en profitera pour nettoyer ses cordes.
Au terme de la phase de grossissement, les huîtres seront détroquées.
La mise en toron : les coquilles sur lesquelles sont captées les larves d’huîtres sont insérées dans les torons
(assemblage de plusieurs gros fils tordus pour former la corde).
Figure 5 : coquilles en toron (Source Cépralmar)
3.4. De la fin du grossissement à la commercialisation
Après grossissement, le conchyliculteur pratiquera :
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15 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Le détroquage Arrivées à maturité, les huîtres sont sorties de l'eau, nettoyées mécaniquement au mas et enlevées manuellement
des fils sur lesquels elles se trouvent. Elles sont ensuite calibrées.
Le pochonnage C'est une technique de stockage. Une fois détroquée lavée et calibrée, l'huître va être ré immergée pendant une
quinzaine de jours en pochon sur des tables de stockage, en attendant sa commercialisation. Cela permet de
refaire la coquille qui aura pu être fragilisée lors du détroquage.
La purification Au terme de la période de pochonnage, les huîtres ramenées au mas, vont être placées dans des bassins contenant
une eau purifiée. Elles vont y rester quelques heures avant l'expédition.
L’expédition C'est la phase de conditionnement des huîtres commercialisables pour les vendre.
Une fois lavées, les huîtres sont emballées, disposées dans des caisses appelées bourriches.
Elles sont ensuite expédiées en transport isotherme.
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16 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
II. Estimation de l'offre de naissain
1. Rappel sur les différentes sources d'approvisionnement
Comme nous l’avons évoqué précédemment, il existe en France deux sources
d'approvisionnement en naissains d'huître creuse.
Le naissain peut être obtenu par captage naturel des larves présentes dans le milieu marin.
Il peut également être produit en écloserie à partir d'une petite population d'huîtres génitrices.
Les deux principaux bassins français présentant les conditions climatiques et alimentaires
propices à la production de naissain naturel d'huître creuse sont ceux d'Arcachon et de
Marennes.
Il est à noter qu'il existe par ailleurs également un peu de captage naturel en pays de la Loire
et de plus en plus au nord de la France en Bretagne, où des programmes de recherche sur le
fonctionnement et l’évolution du domaine intertidal, concernant les espèces envahissantes, se
consacrent à l’étude de l’installation de Crassostrea gigas en milieu naturel10
.
Les périodes de recrutement ont lieu en été (fin du printemps jusqu'à fin août) lorsque les
conditions climatiques (température de l'eau) sont favorables à l'installation des larves avant la
métamorphose.
Le naissain de captage naturel peut donc être caractérisé comme étant un produit saisonnier
(présent dans le milieu naturel à une période donnée de l'année) et dont la quantité dépend
fortement des conditions climatiques. Il en résulte donc de fortes variations possibles en offre
de naissains issus de captage naturel d'une année sur l'autre. (Mauvais captage de l’année
2006 qui fait l’objet d’un programme de recherche11
).
En écloserie, tout est contrôlé, de l'émission des gamètes issues de géniteurs présélectionnés
en passant par la fixation des larves sur microbrisures jusqu'à l'obtention du naissain d'huîtres
aux différentes tailles désirées.
Cette technique de production permet d'obtenir du naissain quasiment toute l'année (même si,
comme nous l’avons signalé en I.3.3 à ce jour on n'arrive pas totalement à désaisonnaliser la
reproduction), garantissant un approvisionnement indépendant des fluctuations climatiques
annuelles.
Le conchyliculteur languedocien, tributaire de l'offre nationale de naissain pour produire son
huître a donc deux options d'approvisionnement : naissain de captage naturel / naissain
d'écloserie.
Il est donc important d'évaluer d'une part la capacité de production en juvéniles issus du
milieu naturel et d'autre part celle dégagée par l'ensemble des écloseries.
Agreste a publié en 2005 un rapport sur le recensement de la conchyliculture12
.
Cette étude est la seule qui nous permet d’avoir des chiffres comparables entre offre en
naissain naturel et offre en naissain d’écloserie (photographie d’une même année).
Réalisé à partir des données de l’année 2000, ce document fait mention d'une quantité de
naissain nationale s'élevant à environ 4.5 milliards d'unités.
10
Source : C. Hily, Laboratoire des Sciences de l’Environnement Marin, LEMAR, UMR CNRS 6539 11
Programme de recherche velyger, Stéphane Pouvreau Ifremer Argenton 12
Source : Agreste cahier conchyliculture numéro 1- février 2005 : recensement de la conchyliculture 2001
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
17 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Elle mentionne les données suivantes :
- plus de 84% de cette quantité, soit environ 3.8 milliards d'individus, provenaient de
captage naturel
- 15% soit 700 millions de naissains étaient produits en écloseries, et 1% par
télécaptage (cf plus haut).
Tableau 2 : production de naissain sur l'année 2000 en million d'unités
Production de
naissain naturel
(Arcachon +
Marennes)
Production de
naissain d'écloserie Télécaptage Production totale
production de naissain sur
l'année 2000 en millions
d'unités 3800 701 56 4500
Figure 6 : Production de naissain sur l’année 2000 en million d’unités
Ces données ne sont plus d'actualité en ce qui concerne la production en écloserie qui a depuis
fortement augmenté.
Et les chiffres concernant les productions de naissain naturel sont flous et extrêmement
variables d'une année sur l'autre.
Nous allons donc préciser et discuter ces chiffres au regard de données provenant d’autres
sources, plus récentes dans le cas des écloseries et d’une estimation de la production
potentielle de naissain naturel issu des bassins de Marennes et d'Arcachon.
84%
15%1%
Production de naissainnaturel (Arcachon +Marennes)
Production de naissaind'écloserie
télécaptage
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
18 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
2. L'offre de naissain issu de captage naturel
2.1. Discussion des estimations de production de naissain naturel
Les chiffres publiés dans le rapport Agreste ont un défaut majeur : il s'agit de données
ponctuelles qui nous informent uniquement sur les productions enregistrées au cours de
l'année 2000.
Or ces productions peuvent énormément fluctuer d'une année sur l'autre.
La productivité larvaire en milieu naturel dépend en effet des conditions de température, de
salinité, et la proportion de larves captées dépend bien évidemment du nombre de collecteurs
utilisés à cet effet.
La très grande variabilité de la population larvaire selon les années, s’explique donc en grande
partie par les conditions climatiques.
Les mortalités sont également très variables et peuvent être liées à des changements brusques
de températures de l’eau13
, ainsi qu’à la qualité du milieu, l’apparition de pics de pollutions
empêchant le développement normal des larves (ce fut le cas dans le bassin d’Arcachon où à
la fin des années 1970 il a été démontré que des années de très mauvais captage étaient liées
aux peintures anti-fouling massivement utilisées14
)
Figure 7 : Intensité du captage (nombre moyen de naissains fixés par tuile) entre 1985 et
2006 (source : Ifremer)
Il faut de plus signaler, pour éviter toute confusion, que ces « productions » de naissain par les
entreprises citées par Agreste concernent des naissains captés en 1999 et 2000 (détroqués pour
la vente entre 9 et 18 mois selon les bassins).
13
Source : Archimer, Reproduction de l’huître creuse dans le bassin d’Arcachon, Année 2006, Ifremer, Rapport
interne 14
Source : Barret j, Atlas Régional de Basse Normandie – 2004, Ifremer
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
19 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Une publication de René Robert et André Gérard15
en 1999 portant sur l'élevage de l'huître
creuse et de la coquille Saint-Jacques en écloserie, détermine la quantité maximale de
naissain d’huître creuse pouvant être produite en milieu naturel.
Ainsi, la quantité maximale de larves présentes en milieu naturel au bout de 15 jours à 1 mois
est estimée à 17 milliards (Marennes-Oléron et Arcachon confondus).
Il est ensuite estimé que 80% d'entres-elles périront au cours de la première année. Cette
mortalité étant principalement due à une forte prédation.
3.5 milliards de naissains de 2g survivent donc au terme cette première année.
Pour bien comprendre ce que cette estimation implique : pour comparaison, la production
d'huîtres françaises est évaluée en moyenne à 130 000t.
Or la publication évalue que l'huître au terme de sa première année d’existence met ensuite 2
ans en moyenne pour terminer son développement et arriver à taille commercialisable (sur les
bassins de Marennes et d'Arcachon : ces données concernent le littoral Atlantique, la
croissance de l'huître creuse en Languedoc Roussillon est plus rapide) : 15% d'entre-elles
meurent la seconde année et 5% la troisième.
C'est donc finalement 2.8 milliards d'individus qui pourraient arriver à taille marchande, ce
qui correspond à environ 180 000t d'huîtres adultes en se basant sur un poids moyen de 65g
(correspondant au calibre n°3, calibre le plus commercialisé au niveau national).
Cette estimation du nombre d’huîtres qui ne proviendraient que de naissain de captage naturel
est donc bien supérieure à la production nationale annuelle moyenne.
L’estimation produite par René Robert et André Gérard est celle du potentiel maximal de
production. Chaque année la quantité de larves émises en milieu naturel ainsi que celles
finalement captées varie en fonction de nombreux critères déjà énoncés plus haut
(température, salinité, nombre de collecteurs etc…)
La quantité d'individus captés peut varier selon les années de 1 à 10 sur le bassin
d'Arcachon et de 1 à 35 sur celui de Marennes-Oléron.
Ces deux sources de données, nous informent sur la production possible en naissain issue
de captage naturel.
Cependant on constate que l’estimation du potentiel maximal fournie par la publication (3,5
milliards d’unités) est inférieure aux quantités des transactions de naissains effectives pour
l’année 2000 (3,8 milliards d’unités). Or l’année 1999 est une bonne année de captage mais
l’année 2000 est une année passable sans toutefois être extrêmement mauvaise (cf. figure 7).
On peut expliquer cette différence par le fait que ces données ne sont pas comparables.
En effet, l’estimation de la publication concerne le nombre d’individus d’un an, c’est à dire
d’une certaine classe d’âge. Alors que les transactions réelles de naissain englobent des
individus de toutes tailles et âgés -pour les individus détroqués- de 9 à 18 mois (et de parfois
moins pour les individus vendus avec le support, sur tubes par exemple).
Il est donc extrêmement difficile d’estimer les transactions de naissain à partir de données
biologiques (i.e. intensité de captage, mortalités aux différents stades), car les ventes
15
Source : Bivalve hatchery technology : The current situation for the Pacific oyster Crassostrea gigas and the
scallop Pecten maximus in France, Review, Aquat. Living Ressour. 12 (2) (1999) 121-130 /
Ifremer/Cnrs/Ird/Cemagref/Elsevier, Paris
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
20 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
annuelles de naissain concernent des tailles très diverses et ces proportions ne nous sont pas
connues.
On prendra donc comme base d’estimation de l’offre de naissain naturel le chiffre de l’année
2000, qui à notre avis doit être considéré comme une année d’offre plutôt moyenne en
naissain naturel au vu des intensités de captage réalisées.
Nous devrons garder en tête cette information lors de la discussion sur l’adéquation entre
offre et demande.
2.2. Saisonnalité et tailles
La production du naissain en milieu naturel est lié au cycle biologique de l’huître, et dépend
intimement des conditions environnementales qui permettent sa reproduction : il s’agit
essentiellement de la température de l’eau et de la salinité.
Ceci explique d’une part que la saison de reproduction s’étend de début juin à mi-
septembre, le déclenchement des pontes étant lié à la température de l’eau printanière
(déterminant la vitesse de maturation) et estivale (les pontes ne se produisant pas en dessous
de 20°C).
La disponibilité du naissain est donc liée à la saisonnalité des pontes, les juvéniles ne pourront
donc être fournis qu’à certaines périodes limitées dans le temps. En effet après une phase
initiale de captage ayant lieu une vingtaine de jours après la ponte, une croissance de 6 à 18
mois (en fonction des secteurs de productions) sera nécessaire avant le détroquage.
On peut donc déterminer certaines périodes clés de vente (hiver et printemps) de naissain
naturel en fonction des tailles de celui-ci (pour du naissain capté en année n) :
Tableau 3 : saisonnalité des tailles de naissain naturel
Fin septembre (année n) octobre (année n) avril-mai (année n+1)
T5 T6 T6 T8 T10 T12 T15
3. L'offre de naissain d'écloserie
Il nous faut maintenant évaluer l’offre en naissain issu des écloseries afin d’avoir une
estimation globale de l’offre en naissain au niveau national.
Pour mieux connaître et comprendre cette offre, nous avons réalisé des interviews auprès des
cinq principales écloseries présentes sur le marché français. Le questionnaire que nous avons
mis en place est présent en annexe 2. Nous avons voulu estimer la production en quantité,
mais aussi de façon qualitative (tailles proposées, prix…) ainsi que connaître le
fonctionnement de chacune des écloseries et leurs projets de développement.
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
21 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
3.1. Rétrospective sur l'évolution du marché du naissain d'écloserie en France
On recense aujourd'hui sur le territoire français, 6 écloseries de mollusques : France Naissain,
Satmar, Grainocéan, France Turbot, Sodabo et l’écloserie de Kerné. On en distingue 4
principales (les quatre premières citées ci-dessus), de par l’importance de leur production de
naissain d’huîtres creuses.
Toutes situées sur le littoral Atlantique, on en compte 1 en région Poitou-Charente
(Grainocéan), 3 en Vendée (France Naissain, France Turbot, Sodabo), 1 en Bretagne (Kerné)
et 1 en Normandie (Satmar qui dispose aussi d’un site de production à Leucate).
(voir fiches de présentation individuelles des écloseries en annexe 3)
Elles ont été développées dans les années 70 afin de répondre aux problèmes
d'approvisionnement en naissains dus au caractère trop souvent aléatoire du captage réalisé en
milieu naturel.
3.1.1. Tendance au développement ces dernières années. (cf. coupures de presse en annexes 3)
Bien que certaines d'entres-elles proposent différentes espèces de bivalves à la
commercialisation (ex : Satmar : palourdes…), on note aujourd'hui une tendance marquée de
la part des écloseries à se spécialiser et à concentrer leurs efforts à la production de naissains
d'huîtres creuses Crassostrea gigas.
Cette spécialisation va de pair avec un changement des habitudes d'approvisionnement des
conchyliculteurs : ceux-ci accordant de plus en plus d'importance au naissain d'écloserie.
Cette évolution des "modes" d'approvisionnement peut s'expliquer par la trop forte variabilité
du captage de naissains en milieu naturel ainsi que son hétérogénéité (de forme, de taille…).
Les conchyliculteurs diversifient de plus en plus leurs sources d'approvisionnement et
diminuent ainsi les risques qu'ils encourent les années de mauvais captage.
De plus les écloseries peuvent fournir du naissain calibré (lots de différentes tailles répondant
aux impératifs de production) adaptées aux besoins des professionnels quasiment toute
l'année. Elles offrent donc la possibilité d'obtenir un produit de qualité, très contrôlé,
beaucoup plus sûr (homogénéité des lots) que celui issu de milieu naturel. (une étude
comparative en baie de Bourgneuf sur le comportement de naissains d'huîtres creuses réalisé
par le SMIDAP16
a montré que les huîtres creuses issues d'écloserie sont plus performantes en
terme de croissance, de survie, de forme, ou encore de qualité commerciale et d'homogénéité
que celles issues de captage naturel).
Il faut ajouter à cela le développement d’une huître triploïde qui présente la particularité de ne
pas allouer d’énergie à la production des gamètes (l’énergie disponible est répartie
uniquement entre la digestion, la respiration et la croissance) et qui permet donc de
commercialiser une huître non laiteuse en été et dont la pousse est plus rapide.
16
Source : GLIZE P., LETARD-BRAULT A-M. (1995) ; « Etude comparative en baie de Bourgneuf du
comportement à l’élevage de naissains d’huître creuse (Crassostrea gigas) issus d'écloserie et de captage
naturel », rapport SMIDAP, avril, 44p. + annexes.
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
22 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Les écloseries ont donc réussi à s'imposer sur le marché national du naissain d'huîtres creuses
au cours des dernières années en proposant une alternative à l'approvisionnement en naissain
naturel et une offre de produits diversifiés et calibrés.
Il faut mentionner aussi la conjoncture actuelle bien particulière marquée par des
fréquences répétées de mauvais captage naturel ces dernières années (1998, 2002, 2005)17
,
ainsi que par de forts besoins en naissain dans la région du Languedoc Roussillon pour
réensemencer les tables après les problèmes de malaïgues (1997 2003 2006).
Par exemple, en 2006 la malaïgue a engendré d'énormes pertes dans le bassin de Thau, et a
poussé les conchyliculteurs à s'approvisionner massivement en naissain d'écloserie (le captage
naturel des régions de Marennes et d'Arcachon avaient enregistré cette année là de mauvais
résultats).
Les écloseries, devant cet afflux massif ne purent répondre à la demande de tous.
3.1.2. 2007 : la course au développement
Le marché du naissain d'écloserie est devenu extrêmement compétitif, et on remarque une
forte tendance au développement de celles-ci.
Les écloseries positionnées à l'heure actuelle sur le marché, ont décidé d'augmenter leur
production afin de pouvoir répondre à la demande grandissante en naissains d'huîtres.
L'écloserie Grainocéan qui a vendu en 2006 500 millions de naissains décidé de s'agrandir et
prévoit pour l'année 2007 de mettre sur le marché 600 millions de naissains toutes tailles
confondues. Jusqu'alors elle vendait du T7 et du T10, elle décide pour 2007 d'élargir sa
gamme jusqu'au T22.(Source : La charente Libre-extrait d’article-19/12/2006)
France naissain compte multiplier par 2 son outil de production : une seconde micronurserie a été créée sur le
polder de Bouin ainsi qu'une autre nurserie. France naissain espère passer de 450 millions de naissain en 2006 à
plus de 600 millions pour 2007. (Source :Cultures marines 205 avril 2007)
France Turbot, présent depuis peu sur le marché du naissain d'huître, décide lui aussi de passer à la vitesse supérieure. En 2006 il produit 50 millions de naissains et compte atteindre la barre de 250 millions pour l'année 2007. (Source : Cultures marines 205 avril 2007)
3.1.3. Déplacement de l'activité de nurserie vers d'autres sites
Cette tendance actuelle au développement et à la croissance des écloseries se traduit par un
cloisonnement des différentes phases de production du naissain ainsi que par une
délocalisation de certaines d'entres-elles vers d'autres sites de production, et ce dans un souci
de gain de place.
17
Source : Reproduction de l’huître creuse dans le bassin d’Arcachon, Année 2006, Ifremer, rapport interne,
Arcimer 2006/12/01
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
23 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
En effet, pour prégrossir davantage de naissains sans accroître la mortalité il faut tout augmenter en proportion :
la dimension des installations, le pompage, le personnel etc...
Et la phase de nurserie est celle qui demande le plus d’espace (nombre d’huîtres par tamis de moins en moins
élevé au fur et à mesure que l’huître grossit).
Certaines écloseries délocalisent leurs activités de nurserie en milieu naturel afin d'abaisser
leurs coûts de production.
C'est le cas, par exemple de Vendée Naissain qui délocalise en passant des contrats avec des
nurseurs en marais. Grainocéan et France Turbot décident eux aussi de "délocaliser" leurs
activités de nurserie sur filières en mer, ou en étang (contrats avec des conchyliculteurs
régionaux) en Méditerranée.
A travers ces stratégies de "délocalisation" on dénote un comportement compétitif de la part
des écloseries qui se disputent des parts de marché.
3.2. Bilan sur la situation de l’offre de naissain d’écloserie
-Caractéristiques du naissain d'écloserie : disponibilité sur une longue période de l’année
l'année, choix de naissains diploïdes et triploïdes et calibrés offrant alors une bonne
homogénéité des lots. -Marché des écloseries aujourd'hui en développement et fortement concurrentiel.
-Développement de l'activité de nurserie afin de proposer à la vente des tailles de naissains de plus en plus
grosses : stratégies de différenciation du produit (= acquérir des parts de marché en proposant des tailles
différentes).
-Délocalisation de certaines phases de développement du naissain (notamment l'activité de
nurserie) en milieu naturel : implantation en Méditerranée (région qui présente des conditions
favorables quant à la croissance du naissain = température de l'eau + milieu riche en éléments
nutritifs) : baisse du coût de production : concurrence par les prix (cf. II.4).
- Le marché du naissain d'huître creuse d'écloserie, caractérisé par un petit nombre
d'offreurs pour un grand nombre de conchyliculteurs, c'est à dire de demandeurs, peut donc
s'apparenter à un marché de type oligopolistique.
Tableau 4 :L'offre de naissain d'écloserie en 2007
2006 (millions de naissains)*
Estimations 2007 (millions de naissains)*
Estimations 2007 René Robert
(communication personnelle)**
Estimations 2007 entretiens /
questionnaires***
France turbot 50 250 500 350
Grainocéan 500 600 500 600
Satmar 400 / 500 300
France Naissain 450 600 500 700
Sodabo 70 80 / 100 300
Kerné 40 / 80 NC
total 2020 / 2180 2250
* Source : Cultures marines 2007
** Communication personnelle
*** Intentions de production
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
24 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
On constate une forte progression de l’offre de naissain d’écloserie au cours des dernières
années.
Celle-ci, évaluée en 2001 à 701 millions de juvéniles, peut être actuellement estimée à plus de
2 milliards d’individus.
Tableau 5 : production de naissain année 2000 (Source : Agreste 2001)
Données Agreste 2001
production de naissain sur
l'année 2000 en millions
d'unités
Production de naissains en
écloserie (en millions d'unités)
Estimations 2007
Production de naissain
d'écloserie 701 2250
3.3. Saisonnalité et tailles
Le naissain provenant d’écloserie se distingue du captage naturel par une production étalée
sur une période plus longue de l’année, une offre plus diversifiée avec un choix possible de
tailles dans une gamme s’étendant de T2 à T25 (c'est-à-dire naissain étant retenu par des tamis
de différents mailles, ici 2 et 25mm), et avec des lots de naissains de taille homogène, fixés
sur microbrisures ne nécessitant pas de détroquage.
La mortalité du naissain en milieu naturel est essentiellement liée à des facteurs physiques ou
environnementaux : températures trop élevées ou trop froides, brusques changements de
température, variations extrêmes du taux de salinité, pollution de l'eau ( industrielle ou
domestique). En écloserie, ce sont surtout les maladies (bactéries et parasites) qui peuvent être
responsables d’une forte létalité.
4. Récapitulatif sur l’offre globale en naissain (naturel et écloserie
confondus)
En nous basant sur les différentes estimations présentées plus haut, nous pouvons situer
l’offre globale en naissain (en prenant en compte la production actuelle des écloseries et une
année de production naturelle assez moyenne) à 6 milliards d’individus (au plus bas –
captage très défavorable-on obtient environ 2,5 milliards d’individus essentiellement
produits par les écloseries).En prenant 35 fois moins de captage naturel (d’après les
fluctuations données par R Robert et A Gérard) ;
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
25 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Tableau 6 : Bilan comparatif des différentes sources d’approvisionnement
Période de production
"forme" de commercialisation
Choix des tailles
Ploïdie
Naissain issu de captage
naturel juin juillet
collecteurs : tubes coupelles tuiles détroqué / gratis
Réduit : collecteurs ou
gratis nombre de bêtes au kg
diploïde
Naissain produit en écloserie
quasiment toute l'année
Une à Une T2 à T30 diploïde et triploïde
Les prix 2007
Pour ce qui est du naissain naturel, les importantes fluctuations inter annuelles du captage sont
à l’origine d’une instabilité des prix. Ceux-ci étant susceptibles de varier fortement en
fonction de l’offre et de la demande.
Le naissain d’écloserie est plus coûteux à la production en raison des contraintes techniques
d’élevage, mais celle-ci est moins sujette aux variations, ce qui permet d’assurer une
meilleure stabilité des prix, qui sont soumis à des stratégies commerciales de la part des
différentes entreprises productrices.
Tableau 7 : Prix du naissain 2007 HT pour mille unités
Diploïde Triploïde
T6 T7 T8 T10 T12 T6 T7 T8 T10 T12
Satmar 12,6 14,2 16,8 14,4 16 20,2
Sodabo 11 13 15 20
Grainocéan (port compris) 7 9 7 9
France naissain 11,5 13 15 18 21 11,5 13 15 18 21
Captage naturel
(Arcachon)* Départ 4,5 6 8 10
Rendu 5,5 7 9,5 11,5
*Prix d’orientation du naissain naturel pour 2007
Source : l’officiel de la conchyliculture février / mars 2007 n°75
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
26 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
III. Evaluation quantitative de la demande en naissain
1. Estimation quantitative de la demande locale
Il est extrêmement difficile de définir un chiffre précis des besoins en naissain pour la région
du Languedoc-Roussillon.
La demande en naissain d'huître dépend en effet de nombreux paramètres.
Nous allons tenter ici de déterminer ces besoins selon deux approches différentes :
- à partir de la production annuelle d'huître creuse,
- à partir du nombre de tables utilisées à la culture d'huître
Ces deux méthodes de calcul ne nous permettront d'obtenir que d'approximatives fourchettes
de valeurs, variables en fonction de nombreux critères sur lesquels nous pourrons jouer afin
de proposer différents scénarios.
1.1. L'approche par la production.
1.1.1 Méthodologie
La méthode consiste à approcher la demande en naissain en partant de la production d'huître
creuse annuelle régionale.
Cette production exprimée en tonnes, divisée par le poids moyen d'une huître marchande
défini préalablement, nous donnera une approximation du nombre d'huîtres effectivement
arrivées à taille adulte.
Nos estimations ont été réalisées sur la base d’un choix de taille d’huître, les tailles retenues
correspondant aux calibres les plus vendus au niveau national.
Il nous suffit alors de connaître le taux de mortalité de l'huître creuse au cours de la phase
d'élevage pour déterminer la quantité de naissain correspondant à la production d'huître
marchande.
Cette approche qui de prime abord peut paraître simpliste va nous permettre d'obtenir une
fourchette sur la quantité de naissain nécessaire à la production d'huître sur la région du
Languedoc Roussillon.
1.1.2. Les limites de la méthode
Tout comme au niveau national, la production conchylicole issue de la région du Languedoc Roussillon est
souvent mal définie car variable d’une année sur l’autre et appréciée par le biais d’enquêtes ou de déclarations ne
permettant pas une bonne exhaustivité de l’information.
La part de la production mytilicole par rapport à la production ostréicole peut sensiblement varier d'une année à
l'autre. Les conchyliculteurs qui répartissent leur activité entre la production de moules et celle d'huîtres peuvent
être amenés, selon les années, à délaisser une partie de leur activité (mytiliculture ou ostréiculture) au profit de
l'autre.
En effet, une année de mauvais captage de graine de moule peut amener le conchyliculteur à s'approvisionner
exceptionnellement en plus grande quantité de naissain d'huître afin de remplir ses tables.
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
27 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
De même, l'année 2006 qui fut marquée par le phénomène de malaïgue en est un exemple (la mortalité des
moules à été estimée à quasi 100%).
Certains conchyliculteurs ont alors été amenés à repenser totalement leurs activités conchylicoles et se
consacrent exclusivement à la production d'huître.
1.1.3. Présentation des données de production provenant des différentes sources d'information
Il est donc très difficile d'obtenir des statistiques fiables quant à la production ostréicole par
bassin, néanmoins nous avons recensé ici les sources d'informations qui nous paraissaient les
plus fiables et les plus récentes.
Les données diffèrent quelque peu les unes des autres, ce qui nous empêche de réaliser une
analyse fine de la situation, mais nous permettra d'avancer plusieurs scénarios possibles.
Données du comité national de la conchyliculture
Selon un communiqué de presse du comité national de la conchyliculture du 3 décembre
2006, la production d'huître nationale devrait atteindre pour la saison 2006 2007 entre 125000
et 128000 tonnes.
Tableau 8 : Production de coquillages prévision 2006 2007 (Source : Comité National de
la Conchyliculture http://www.cnc-france.com (statistiques))
Prévisions 2006/07
Huîtres creuses Moules Huîtres
plates Totaux
tonnes bouchot autres
Normandie Mer du Nord
27 000 22 000 / / 49 000
Bretagne Nord 26 000 18 000 500 1 500 46 000
Bretagne Sud 15/20 000 3 000 / 200 20 700
Pays de la Loire 9 500 10 600
/ / 14 800
Poitou Charentes 27 500 2 500 2 500 35 300
Arcachon Aquitaine 8 500 / / / 8 500
Méditerranée 10 000 / 6 000 / 16 000
Totaux 126 000 53 600 9 000 1 700 190300
Le comité national de la conchyliculture évalue la production Méditerranéenne à 10000
tonnes d'huîtres pour la saison 2006 2007.
Ici on a uniquement des données sur la production méditerranéenne et non sur la production
du Languedoc Roussillon, cependant cette dernière lui est pratiquement assimilable18
.
18
Source : Section Régionale de la Conchyliculture en Méditerranée : La conchyliculture en méditerranée,
Monographie Année 2004
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
28 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Tableau 9 : Rétrospective et évolutions des productions mytilicoles et ostréicoles issues
du bassin méditerranéen depuis 1996. (source CNC)
année Huîtres (tonnes)
1996 13000
1997 10000
1998 12000
1999 12000
2000 12000
2001 10500
2002 10500
2003 7000
2004 10000
2005 13000
2006 10000*
moyenne 10909
max 13000
min 7000
* Prévisions 2006-2007
Hors années de malaïgue (1997, 2003 et 2006) , la moyenne sur les 11 dernières années peut
être estimée à 11625 tonnes.
Les données des affaires maritimes (Direction Régionale des Affaires Maritimes /
DRAM Languedoc-Roussillon) 200619
:
Chaque année les Affaires maritimes publient une monographie concernant les activités
maritimes de leur région. La monographie publiée en 2006 par la DRAM Languedoc-
Roussillon fait état des données de production fournies par la SRCM et l’OFIMER.
Il s’agit de moyennes hors cas exceptionnel de malaïgue.
Tableau 10 : bilan annuel de production 2003 (Source : SRC et OFIMER)
Zones de production Leucate Gruissan Fleury-
Vendres Thau (mer et
lagune) Région
LR National (2002)
Production d'huîtres creuses (en tonnes)
800 150 20 12970 13940 113286
Les données du premier recensement de la conchyliculture (Agreste 2001)20
La commercialisation d'huître creuse recensée en France pour 2001 est de 107 390 tonnes.
La région languedocienne enregistre pour cette même année 9609 tonnes de vente d’huîtres
creuses à la consommation.
Nous ne prendrons pas en considération les transferts d’huîtres provenant d’autres régions car
très peu important (98 tonnes en 2001).
19
Source : Direction régionale des Affaires maritimes Languedoc-Roussillon : Les activités maritimes en région
Languedoc-Roussillon Année 2006
20
Source : Recensement de la conchyliculture 2001, Agreste cahier conchyliculture n°1, 2005
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
29 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Conclusion : récapitulatif des données
Tableau 11 : Récapitulatif des données de production selon les différentes sources
CNC moyennes 1996-
2006 hors malaïgue
Monographie affaires
maritimes 2006 (DRAM
LR) données 2002
Agreste 2001
CNC
prévision
2006-2007
National 113286 t 107390 t 126000 t
Méditerranée 11625 t 9848 t 10000 t
LR 13940 t 9609 t
Pour l’évaluation quantitative, nous avons choisi de retenir 2 scénarios : l’un basé sur les
estimations du CNC car elles permettent de réaliser une moyenne (hors années de malaïgue)
de la production régionale sur dix ans, l’autre sur une production maximale de 13000 tonnes
car il s’agit d’un chiffre cohérent entre les données fournies par la DRAM et celles du CNC.
Les huîtres arrivées à taille marchande sont différenciées et calibrées selon leur poids pour la commercialisation :
les calibres se définissent par des numéros inversement proportionnels au poids de l'huître.
Pour les huîtres creuses, l’accord interprofessionnel du 11 mai 2000 définit 5 calibres (plus le calibre N°0)
Tableau 12 : Définition des calibres d’huîtres creuses
Calibre Poids minimum (g) Poids maximum (g)
N°0 + de 150
N°1 111 150
N°2 86 110
N°3 66 85
N°4 46 65
N°5 30 45
1.1.4. Les différents scénarios
En se basant sur les données publiées sur le site du comité national de la conchyliculture, on
peut étudier deux cas de figure intéressants :
Scénario 1
En partant de la production moyenne calculée sur 11 ans (de 1996 à 2006) sans tenir
compte des années exceptionnelles de malaïgue (1997 2003 et 2006), on obtient une
production moyenne à l'année sur la région du Languedoc Roussillon de 11625 tonnes.
En prenant comme hypothèse un poids d'huître marchande entre 80 et 100g21
et un taux de
mortalité sur l'ensemble de la phase d'élevage de l'huître de 20% en estimant la mortalité des
21
Source : REMORA 2005
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
30 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
juvéniles à 10%22
d’après des données nationales (données non disponibles pour le bassin de
Thau), et à 10%23
la mortalité des adultes, on obtient une quantité de naissain initiale variant
de 145 millions à 181 millions.
-Taux de mortalité estimé à 20% (80% du naissain arrive à taille marchande)
production kg poids d'une huître marchande kg nombre d'huîtres taux de mortalité % quantité de naissain
11625000 0,1 116250000 20 145312500
11625000 0,08 145312500 20 181640625
Au total, l’estimation de la quantité de naissain demandée se trouve dans une fourchette allant
de 145 à 182 millions individus, selon le calibre de l’huître et le taux de mortalité sur un cycle
complet de production sur le bassin languedocien.
Scénario 2
En se basant sur la production maximale enregistrée par le CNC au cours des 11
dernières années : 1996 et 2005 enregistrent les plus fortes productions : 13000 tonnes.
En faisant varier les mêmes paramètres que précédemment, on obtient les résultats suivants :
production kg poids d'une huître marchande kg Nombre d'huîtres taux de mortalité % quantité de naissain
13000000 0,1 130000000 20 162500000
13000000 0,08 162500000 20 203125000
Ce scénario permet d’évaluer une fourchette haute allant de 162 à 203 millions naissains pour
une année de production maximale.
Tableau 13 : Estimation quantitative de la demande en naissain
Production commercialisée
CNC moyennes 1996-2006 hors
malaïgue
Estimation haute
11625 t
13000 t
Demande en naissains (Nombres
d'individus)
estimation
basse
145312500
162500000
estimation haute
181640625
203125000
Remarque : En cas de fortes mortalités liées à des conditions environnementales
exceptionnelles (ex : malaïgue), les pertes peuvent atteindre 100% dans certaines zones24
.
22
Source : Bilan des dix ans du réseau REMORA 23
Source : REMORA 2005
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
31 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
La demande peut alors être considérablement augmentée du fait du réapprovisionnement
nécessaire en juvéniles afin de limiter les conséquences des pertes de production de l’année en
refaisant du stock pour l’année suivante et en complétant par de l’achat revente d’huîtres
commercialisables lorsque les pertes sont très élevées.
Nous n’avons pas non plus pris en compte les pertes liées au travail au sol (détroquage) pour
lesquelles nous n’avons pu recueillir de données précises, elles peuvent être importantes25
.
1.2 L'approche par le nombre de tables
En considérant l'ensemble des techniques de production mises à disposition des
conchyliculteurs languedociens, nous tenterons d'évaluer les quantités d'approvisionnement
possibles sur l'ensemble de la région.
- On retient un premier scénario dans lequel la totalité des tables est utilisée au grossissement
de l’huître.
- Un seconde approche consiste à appréhender la demande en naissain de la région en faisant
l’hypothèse que la totalité des conchyliculteurs (Thau + Leucate) réalise sa production
d'huîtres uniquement à partir de la phase de prégrossissement (qu’ils réalisent eux-mêmes).
1.2.1. Présentation des données utilisées
Nous nous baserons ici sur les données extraites de la monographie 2004 (SRCM).
Les structures de production :
-En étang l’élevage d’huître est réalisé sur tables, structures métalliques comprenant des rails,
plantés au fond de l’étang et qui supportent des perches sur lesquelles sont attachées entre
1000 et 1200 cordes.
Les structures peuvent différer légèrement d’une table à l’autre (Leucate Thau coopérative des
5 ports), mais cela n’influe pas sur le nombre de cordes maximum supporté par chaque table.
La variable importante qui joue sur la quantité d’huîtres collées par corde est l’emplacement
de la table sur l’étang, car la longueur des cordes varie avec la profondeur des zones.
Il ne faut pas non plus oublier que la quantité de naissain collable par corde varie selon
l’appréciation et les techniques de travail de chaque conchyliculteur.
2639 tables sont plantées sur le Bassin de Thau et 256 sur Leucate26
.
-En mer la production est effectuée sur filières, structures flottantes immergées entre 5 et 7 m
de la surface qui peuvent supporter entre 300 et 500 cordes de 5 à 8 mètres de long.
Le nombre de filières exploitées est de 240 pour la zone de Sète-Marseillan et des Aresquiers,
24 pour Vendres et 20 seulement sur Gruissan27
.
24
Source : rapport REMORA 2003 25
Source : Garrabe M, Dabat M-H, Dégradation du milieu, flexibilité des comportements et rente : le cas d’un
espace lagunaire, Association Européenne des Economiste des pêches Dublin Irlande, Avril 1991 26
Source : Section Régionale de la Conchyliculture en Méditerranée : La conchyliculture en méditerranée,
Monographie Année 2004
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
32 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Il est important ici de rappeler que la production réalisée sur les filières en mer est
essentiellement mytilicole, à quelques exceptions près.
Néanmoins certains conchyliculteurs utilisent leurs filières pour l’élevage d'huîtres ou encore
pour le stockage de celles-ci en cas de problèmes en étang (ex malaïgue).
Le nombre total de tables disponibles sur la région du Languedoc Roussillon (Thau plus
Leucate) s’élève donc à 2895.
A raison de 1000 à 1200 cordes par tables28
, on obtient un total de cordes exploitables
compris entre 2895000 et 3474000
Tableau 14 : calcul du nombre total de cordes (Thau + Leucate)
Nombre de tables (Thau + Leucate)
Nombre de cordes par table
total des cordes
2895 1000 2895000
1200 3474000
- premier scénario : la totalité des tables est utilisée au cycle de grossissement de l’huître.
Les conchyliculteurs s’approvisionnent donc exclusivement en naissain de taille collable.
Une huître de 18 mois collable mettra 12 à 18 mois pour effectuer son cycle complet de
grossissement et ainsi atteindre une taille commercialisable29
.
On pose les hypothèses d’un approvisionnement en naissain de taille collable de 18 mois, et
d’un cycle de grossissement de 12 mois.
En moyenne, on compte entre 80 et 150 individus collés par corde30
.
Si effectivement toutes les tables sont utilisées au collage de naissain d’huîtres, il en résulte
une demande possible en naissain de taille collable évaluée ci-dessous :
Nombre de tables (Thau + Leucate)
Nombre de cordes par table
total des cordes individus
par cordes
nombre de naissain collable
2895 1000 2895000 80 231600000
1200 3474000 150 521100000
Or il faut souligner la totalité des tables présentes sur Thau et Leucate ne sont pas utilisées
exclusivement à la production d’huîtres creuses.
Pour avoir un chiffre plus représentatif, il faudrait tenir compte du nombre de tables dédiées à
la production de moules. Nous n’avons pas pu obtenir d’informations précises à ce sujet.
27
Ibid 28
Source : Gangnery A., Etude et modélisation de la dynamique des populations de bivalves en élevage
(Crassostrea gigas et Mytilus galloprovincialis) dans le bassin de Thau (Méditerranée, France) et des ascidies
solitaires associées, Thèse Université Montpellier II, mars 2003 29
Source : L’ostréiculture en Languedoc Roussillon, Approche des coûts de production de l’huître collée, Etude
financée par la Région du Languedoc Roussillon réalisée par AGERA 34 en collaboration avec le
CEPRALMAR, février 2000 30
Ibid
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
33 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Néanmoins, on peut poser l’hypothèse qu’en moyenne 15% du nombre total des cordes
recensées sont utilisées pour la production de moules, 85% servant alors à la production
d’huîtres creuses31
32
.
Nous obtenons donc les résultats suivant :
La quantité de naissains de taille collable est comprise entre 197 et 443 millions d’individus.
Tableau 15 : Estimation de la quantité de naissain collable (Thau + Leucate)
Nombre de tables (Thau + Leucate)
Nombre de tables
utilisées à la production d’huîtres creuses
Nombre de cordes par
table
total des cordes utilisées
exclusivement à la production d'huîtres
creuses
individus par cordes
nombre de naissain collable
2895 2460 1000 2460750 80 196860000
1200 2952900 150 442935000
Ces résultats sont à relativiser car l’approvisionnement en juvéniles ne se fait pas à 100% en
naissain de taille collable, de nombreux conchyliculteurs achètent du naissain de petite taille à
mettre à prégrossir. Et de plus, le nombre de tables consacrées uniquement au
prégrossissement de naissain d’huître n’est pas connu avec précision.
- deuxième scénario : approvisionnement exclusif en naissain à prégrossir
Dans ce cas aucun conchyliculteur ne s'approvisionne en naissains de tailles collables (> T12
T15), 100% de l'approvisionnement se fait pour des tailles de naissains < T12 mis à prégrossir
en pearlnets.
Il est difficile d’appréhender le nombre de tables en prégrossissement car cela dépend de la
taille de l’entreprise conchylicole, en effet le prégrossissement est la phase d’élevage de
l’huître précédant celle du collage sur corde appelée grossissement.
La table utilisée pour le prégrossissement ne servira pas au collage de l’huître et ne sera donc
pas comptée comme table de production finale d'huître.
Il faut donc avant toute chose, définir un rapport table de prégrossissement / table de collage.
Il existe différentes techniques utilisées pour prégrossir le naissain d’huître (pearlnets,
pochons, casiers australiens,..). L’élevage en pearlnet étant majoritaire dans la région, on ne
retiendra que cette technique pour effectuer nos calculs.
Une corde peut supporter jusqu’à 6 pearlnets maximum et chaque pearlnet peut être garni de
250 à 300 huîtres de taille T833
.
Une table consacrée uniquement au prégrossissement de naissain d’huître de taille T8
nécessite donc un approvisionnement entre 1.500.000 et 2.160.000 huîtres par table (selon le
nombre de cordes par table 1000 à 1200).
31
Source : S Mathe, H Rey-Valette, S Pages, Occurrence et évaluation économique d’une fermeture de l’étang
de Thau pour cause bactériologique, DITTY 32
Source : Agreste cahier conchyliculture numéro 1- février 2005 : recensement de la conchyliculture 2001 33
Source : OP des conchyliculteurs de Thau, Fiche réalisée dans le cadre d’un programme de développement du
prégrossissement en pearlnets, avec le soutien de l’Etat et de la Région Languedoc-Roussillon, Août 2003
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
34 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Tableau 16 : Récapitulatif des données nécessaires au calcul de l’estimation de la
quantité de naissain à prégrossir
Nombre de tables (Thau + Leucate)
Nombre de tables
utilisées à la
production d’huîtres creuses
Nombre de cordes
par table
total des cordes
utilisées à la production d’huîtres creuses
pearlnet par corde
huîtres par pearlnet
T8 par table
2895
2460
1000 2460750 6 250 1500000
300 1800000
1200 2952900 6 250 1800000
300 2160000
Pour le calcul du rapport table de prégrossissement / table de grossissement, nous faisons les
hypothèses suivantes :
-6 pearlnets par corde
-1 table = 1000 à 1200 cordes
-Taille du naissain mis en Pearlnet : T8
-250 à 300 individus de taille T8 contenus dans un pearlnet
-Mortalité au cours de la phase de prégrossissement estimée à 10%.
-Quantité de naissains collés sur 1 table : 180.000 à raison de 150 huîtres par corde
-2895 tables disponibles sur Thau + Leucate.
-85% des cordes sont utilisées à la productions d’huîtres creuses (15% à celle des moules) on
obtient donc un total de 2460 tables dédiées exclusivement à la production d’huîtres.
Une table d'élevage peut être garnie au maximum de 7200 pearlnets (6 pearlnets par corde
pour une table de 1200 cordes). Il est important encore une fois de souligner le fait que ce
chiffre est à relativiser, le nombre de pearlnets par corde dépendant bien évidemment de la
longueur de la corde et donc de l'emplacement de la table sur l'étang (terre large demi-large),
mais aussi de la "technique" d'élevage propre à chaque conchyliculteur.
A raison de 250 à 300 naissains d'huîtres de taille T8 par pearlnet, on obtient un
approvisionnement possible en juvéniles pour garnir la totalité d'une table de 1 500 000 à
2160 000 individus.
Si l'on estime que la mortalité du naissain enregistrée sur la phase de prégrossissement est de
l'ordre de 10%, on peut alors déterminer une quantité d'huîtres qui arrivent à taille collable.
Entre 1 350 000 et 1 944 000 naissains survivent à la phase de prégrossissement
En prenant en compte le nombre d’huîtres collables par corde qui varie entre 80 et 150, le
rapport table de prégrossissement / tables de grossissement peut prendre les valeurs
suivantes : 9, 17, 13 et 24.
Si l'on se base sur 2460 tables exploitées pour la production d’huîtres creuses, on obtient les
chiffres suivants :
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
35 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Tableau 17 : Estimation de la quantité d’approvisionnement en naissain à prégrossir
(Thau + Leucate)
Rapport
Table prégrossissement /
table grosssissement
Nombre de table de
prégrogrossissement
possibles
T8 par table Approvisionnement en
naissain
9 246 1500000 369000000
2160000 531360000
13 183 1500000 274500000
2160000 395280000
17 137 1500000 205500000
2160000 295920000
24 98 1500000 147000000
2160000 211680000
Ce scénario ne reflète pas la situation actuelle, mais compte-tenu des hypothèses retenues il
nous donne une information sur la capacité régionale maximale en approvisionnement de
naissain de petite taille à mettre à prégrossir.
Tableau 18 : récapitulatif de la demande en naissain de taille collable et à prégrossir
Approvisionnement
exclusif en naissain de
taille collable
Approvisionnement
exclusif en naissain à
prégrossir
Estimation basse 196860000 147000000
Estimation haute 442935000 531360000
1.2.2 critique de l’évaluation des quantités par les tables
- Méconnaissance de la proportion entre les pratiques d’approvisionnement en naissain à
prégrossir et de celles d’approvisionnement de naissain de taille collable.
D’où la distinction entre les 2 scénarios qui ne reflètent pas la réalité.
- Un manque de précision quant à la productivité des tables.
La non prise en compte du paramètre de localisation des tables (terre, large, demi-large) à un
impact obligatoire et non négligeable sur l’estimation de la quantité de naissain en suspension
(qu’il soit mis en pearlnet ou collé).
- Les méconnaissances statistiques des nombres de carrés ou de tables inoccupés, ainsi que de
ceux des tables occupées à la production de moules (qui peuvent varier d’une année sur
l’autre) conduisent aussi à émettre des réserves quant à la précisions des estimations.
Remarque : une approche pourrait être envisagée à partir du nombre de pearlnets
effectivement utilisé, afin de préciser certaines des inconnues.
On tente de déterminer le nombre de tables effectivement utilisées à la phase de
prégrossissement, ce qui nous permettra d’en déduire de façon plus réaliste la quantité de
naissain mis en prégrossissement dans l’étang.
Il s'agit donc ici de réaliser une photographie de la situation actuelle concernant les techniques
de production utilisées sur les bassins de Thau et de Leucate.
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
36 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
A partir du nombre de pearlnets réellement détenus par l'ensemble des conchyliculteurs : on
peut déterminer le nombre de tables utilisées au prégrossissement avec l'équivalence table
grossissement, puis imaginer le reste des tables uniquement garnies en huîtres déjà
prégrossies.
On aurait alors des estimations sur la part des approvisionnements en huîtres collables et des
approvisionnements pour le prégrossissement.
Cette approche n’a pu être conduite dans le cadre de ce rapport vu les délais impartis à cette
étude.
2. Evaluation quantitative de la demande nationale Selon les données du Comité National de la Conchyliculture, la production moyenne annuelle d’huîtres sur les
années 1996-2005 peut être estimée à 132000 tonnes.
Figure 8 :Comparatif des productions (tonnes) d’huîtres creuses au niveau national et en
Languedoc-Roussillon de 1996 à 2005
On procède de la même façon que pour apprécier la demande régionale, en partant de la
production nationale moyenne d’huître creuses.
Les calibres moyens, n°3 et n°4, seront majoritaires dans l’offre au niveau national34
.
Le taux de mortalité des huîtres adultes au niveau national en moyenne pluriannuelle 1993-
2005 est estimé à 11% dans le rapport REMORA 200635
, chiffre que nous avons retenu pour
nos calculs. 34
Source : CNC communiqué de presse, 3 décembre 2006 35
REMORA 2006
13000
10000
12000
12000
12000
10500
10500
7000 10
000
13000
1360
00
1380
00
1370
00
1370
00
1335
00
1265
00
1265
00
1280
00
1270
00
1285
00
0
20000
40000
60000
80000
100000
120000
140000
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Années
Production d'huîtres creuses enméditerranée
Production nationale
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
37 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
La mortalité des juvéniles quant à elle peut être évaluée à 10%* en moyenne nationale36
.
*ce rapport ne prend pas en compte les données sur les mortalités des juvéniles en
Méditerranée dans le calcul de la mortalité au niveau national, le réseau REMORA ne
réalisant pas de suivi naissain pour cette région.
Tableau 19 : Estimation de la demande en naissain nationale
production kg
poids d'une huître
marchande kg
nombre d'huître
taux de mortalité % sur
la phase de grossissement
quantité nationale de naissain en
début de phase de
grossissement
Taux de mortalité % sur
la phase de prégrossissem
ent
quantité nationale de
juvéniles
132000000 0,07 1885714200 11 2118780000 10 2354200000
132000000 0,05 2640000000 11 2966292100 10 3295880100
Nous obtenons des quantités de naissains demandées au niveau national qui peuvent fluctuer
entre 3,3 et 2,4 milliards d’individus.
Ces estimations calculées à partir de la production d’huîtres adultes de l’année 2000 estimé
par le CNC, année pour laquelle nous avions connaissances des valeurs des taux de mortalité
nationaux pour l’ensemble du cycle d’élevage de l’huître ne peuvent être interprétés comme
des résultats significatifs du fait de la forte variabilité possible des mortalités et donc de la
production d’une année sur l’autre.
Cependant, il s’agit de fourchettes de valeurs qui nous permettent de borner la demande en
naissain nationale possible pour un maximum de 3,3 milliards de naissains.
3. Récapitulatif : confrontation de l’offre et de la demande
Tableau 20 : Confrontation des estimations de l’offre et de la demande au niveau national
En ce qui concerne la demande la quantité de naissain au niveau national peut être estimée à
un niveau moyen qui est de l’ordre de 3 milliards d’individus, en se basant sur la production
d’huîtres marchandes dont on peut observer une relative stabilité sur la dernière décennie.
L’offre quant à elle peut être beaucoup plus fluctuante, surtout en fonction des fortes
variations qui peuvent être enregistrées pour le naissain naturel.
La montée en puissance de la production de naissain en écloserie tend à établir un meilleur
équilibre entre l’offre et la demande. Il faut cependant souligner que les données 2007 sont
des intentions de productions envisagées par les écloseurs. Ces volumes sont encore incertains
36
REMORA 2005
Approche par les
tables
Approche par la
production
147 162 2,4 6
531 203 3,3 2,5
Estimation de la demande régionale
(en millions)Estimation de la
demande nationale
(en milliards)
Estimation de
l'offre nationale
(en milliards)
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
38 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
mais ils donnent une bonne approche quantitative pour les années à venir compte tenu des
projets d’extension de certaines de ces entreprises.
Au niveau régional, nous avons également effectué une estimation par référence à la
production, et tenté de confronter ces chiffres avec une méthode d’estimation « par les
tables ».
Celle-ci fait apparaître des écarts de résultats importants.
L’explication provient du fait que pour dans la mise en œuvre de cette méthode, qui permet
d’envisager des scénarios concrets, nous avons pris en compte des données théoriques
extrêmes pour apprécier les techniques de production utilisées par les professionnels.
Ce type d’approche pourrait être amélioré par la mise en œuvre d’enquêtes recensant, avec
plus de précision, les pratiques et techniques utilisées par l’ensemble des conchyliculteurs de
la région
L’intérêt de cette méthode réside dans la possibilité d’extrapolation des données en fonction
des fluctuations de mortalités sur les différents sites (ex : malaïgue etc.…).
.
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
39 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
IV. Evaluation qualitative de la demande régionale : Traitement des données
récoltées lors des enquêtes réalisées auprès des conchyliculteurs
1. Méthodologie de l'enquête
L'évaluation qualitative des besoins en naissain dans la région du Languedoc-Roussillon a été réalisée par
enquête auprès d'un échantillon de conchyliculteurs. (cf. annexe 5)
Ces enquêtes sont basées sur un questionnaire semi-directif à questions ouvertes et fermées.
Les données récoltées ont ensuite été traitées afin d'obtenir des informations concernant les besoins en naissains
d'huîtres nécessaires à la production ostréicole de la région, avec une approche qualitative qui nous permettra de
définir des comportements de stratégies d’approvisionnement.
1.1. La sélection de l'échantillonnage
Il s'agit ici de déterminer la taille de l'échantillon la plus représentative de l'ensemble de la population
conchylicole du LR.
Pour ce faire, nous nous sommes adressés à la Section Régionale Conchylicole de Méditerranée (SRCM).
Il a été convenu de stratifier la population selon la taille de l'entreprise conchylicole c'est à dire selon le nombre
de tables détenues par le concessionnaire.
Nous avons approché les enquêtes en scindant la population en deux : les "petits" concessionnaires, que nous
avons définis comme ceux possédant moins de 10 tables et les "gros" qui eux détiennent 10 tables ou plus.
Différents critères d'échantillonnages tels que l'ancienneté (dates d'installation), le type d'activité
(producteur/expéditeur/purificateur) ou encore la mise en place d'une démarche qualité (autres) auraient pu être
mis en avant mais n'étaient pas disponibles dans la base de données de la SRCM.
(A noter le manque d'information concernant la localisation des tables, et celle du mas conchylicole, le manque
de précisions sur les types d'activités exercées par les conchyliculteurs : il est en effet impossible de savoir si
ceux ci sont uniquement ostréiculteurs, ou s'ils pratiquent aussi l'élevage de moules, il est donc par conséquent
impossible d'échantillonner en fonction du nombre de tables consacrées uniquement à la production d'huîtres).
En raison des contraintes de temps et de moyens, on a considéré que le nombre d'enquêtes réalisables dans le
temps imparti était d'une soixantaine en un mois et demi.
La taille de l'échantillon a été fixée à 63 individus, ce qui représente à peu près 1/10 de la population
conchylicole présente dans la région.
La SRCM nous a donc fourni une liste de conchyliculteurs à interroger. Construite sur la base d'un
tirage aléatoire, elle nous donne les informations suivantes détaillées par conchyliculteur telles que :
- Le nombre de tables détenues par le conchyliculteur
- La date d'installation
- Les coordonnées, parfois
La SRCM nous a fourni en plus des données sur la population conchylicole de la région :
- Nombre total de concessions sur la région du Languedoc-Roussillon (détaillée par bassin : Thau
Leucate)
- Nombre de concessions par nombre de tables attribuées.
Nous avons vérifié par la suite le pourcentage d’erreurs qu’engendre cette taille d’échantillon afin que les
résultats restent significatifs. Dans le cas d’une population finie et pour l’estimation d’une proportion, la taille
optimale de l’échantillon peut être estimée ainsi :
nc² * N * p * q
n=
(nc² * p * q) + (N * te²)
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
40 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
N=taille de la population
q=1-p (pq=1/4)
te= tolérance d’erreur d’estimation
nc= niveau de confiance (=1,96)
n= taille de l’échantillon
A partir de notre échantillon de 63 individus nous obtenons :
- une erreur d’estimation = 11,5% (à partir de la formule ci-dessus)
- taux d’échantillonnage = 12,7%
1.2 Présentation de l'échantillon
Les données fournies par la SRCM indiquaient un nombre total de 496 concessions sans
prendre en compte la coopérative des 5 ports qui gère une unique concession regroupant
environ 650 tables.
457 (92%) concessions comportent moins de 10 tables soit un total de 1675 tables et 39 (8%)
plus de 10 tables représentant un total de 589 tables.
1.3 La collecte et le traitement de l'information
Dix enquêtes furent d'abord réalisées sur le terrain pour valider le questionnaire et pour se
familiariser avec les lieux de production, le reste de l'échantillon fut interrogé par téléphone
par manque de moyens alloués aux déplacements.
1.3.1. Caractérisation du choix du naissain : Analyse qualitative de la demande basée sur les enquêtes
L'approvisionnement en naissain d'une entreprise peut être défini selon plusieurs
caractéristiques.
Caractéristiques en fonctions desquelles nous avons construit notre questionnaire et dirigé nos
enquêtes pour tenter de qualifier la demande en naissain du bassin :
- La taille du naissain à partir de laquelle le professionnel va réaliser sa production (on
peut également parler de "forme" ou de "présentation" de naissain lorsqu'il s'agit de naissain
capté sur coquilles ou tubes), qui nous informe par la même occasion sur les techniques de
productions (prégrossissement ou non) utilisées par le conchyliculteur.
- Son origine, à savoir s'il provient d'écloserie ou de captage naturel
- La ploïdie de l'huître : le naissain choisi est-il diploïde ou triploïde ?
- Le choix de l'écloserie, dans le cas bien évidemment d'un approvisionnement en
écloserie
- La période d'approvisionnement
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
41 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
1.3.2. Présentation du questionnaire
La première partie du questionnaire nous permet de recueillir des informations d’ordre
général sur l’activité du conchyliculteur.
La seconde partie, quant à elle nous informe sur les caractéristiques de l’approvisionnement
en naissain (provenance, quantité, taille, période et ploïdie).
Une troisième partie concerne la mortalité du naissain pour chaque phase du cycle d’élevage.
Les quatrièmes et cinquièmes parties nous renseignent sur les critères de choix du type de
naissain (naturel / écloserie) ainsi que des différents fournisseurs.
La sixième partie nous apporte des données sur les circuits de commercialisation afin de
déterminer les périodes de vente.
Enfin la dernière partie concerne les perspectives d’avenir du professionnel interrogé.
1.3.3. Les problèmes rencontrés lors des enquêtes
La méthode employée est sujette à plusieurs critiques que nous pouvons faire ici.
Il est toujours difficile d’évaluer des activités dépendant fortement des conditions climatiques
annuelles par une approche déclarative, sur le vif, telle qu’elle a été pratiquée ici., .
Il est effectivement difficile pour de nombreux conchyliculteurs d'évaluer leur production et
de donner un tonnage à l'année avec précision (il faut ajouter à cela la conjoncture particulière
dans laquelle se trouve l'activité conchylicole de la région, à savoir 2006 : année de malaïgue
avec d'énormes pertes, et 2007 mortalités supérieures à la moyenne et inexpliquées aux mois
de mai et de juin sur Thau et Leucate)
Les quantités d'approvisionnement varient énormément pour un même conchyliculteur d'une
année sur l'autre. ( Certains ne savent pas en quelle quantité ils s'approvisionnent : "quand on
peut remplir on remplit" etc.…).
Ce manque de précision va se répercuter sur notre travail de traitement statistique et va en
limiter l'approche quantitative
Il nous sera donc difficile d'extrapoler ces données à l'ensemble de la population conchylicole.
De plus même si la taille de l'échantillon est relativement importante, les techniques et les
choix d'approvisionnement des conchyliculteurs sont tellement divers et variés, qu'il nous
paraît peu avisé d'extrapoler ces données à l'ensemble de la population.
L’approche nous permettant d’évaluer de façon la plus réaliste la demande locale aurait été
de réaliser des enquêtes sur l'ensemble de la population, chose que nous n'avons pu mettre en
œuvre faute de temps et de moyens.
Malgré cela les entretiens nous ont permis d'obtenir de nombreuses données de type qualitatif.
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
42 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
2. Description des résultats des enquêtes
2.1. Les différents comportements
Ici le but est de réaliser une analyse descriptive des résultats des enquêtes en se basant sur
chacun des critères cités p.34 qui caractérisent les choix du naissain.
Tout d’abord en considérant l’ensemble de l’échantillon, puis en considérant la stratification
par taille d’entreprise (nombre de tables).
2.1.1. Analyse globale de l'ensemble de l'échantillonnage
En partant des critères de taille et d'origine du naissain on peut décrire l’échantillon de la
façon suivante.
L'approvisionnement en naissain de petite taille à prégrossir est réalisé par 49 individus parmi
les 63 interrogés : soit 78% de l'échantillonnage.
Parmi les 49 entreprises pratiquant le prégrossissement de naissain d'huîtres, 46 d'entre elles
s'approvisionnent en naissain d'écloserie, dont 32 qui se fournissent uniquement en naissain
d'écloserie et 14 qui combinent naissain d'écloserie et naissain d'origine naturelle.
Seulement 3 exploitations conchylicoles réalisent la phase de prégrossissement uniquement à
partir de naissain d'origine naturelle.
Parmi les 49 exploitations qui s'approvisionnent en naissain à prégrossir, 17 d'entre-elles ne
s'approvisionnent pas du tout en naissain prégrossi (de taille collable).
Seuls 17 individus interrogés sur 63 réalisent leur production à partir d'un approvisionnement
en naissain de petite taille mis à prégrossir.
32 des 49 conchyliculteurs se fournissent donc à la fois en naissain à prégrossir et en naissain
prégrossi, 8 d'entres eux utilisent uniquement du naissain prégrossi en écloserie, 19
uniquement du naissain provenant de captage naturel, les 5 restants se procurent à la fois du
naissain d'écloserie et du naissain naturel.
Les 14 individus restant qui ne pratiquent pas le prégrossissement de naissain d'huître,
s'approvisionnent uniquement en naissain de grosse taille collable directement sur cordes.
Parmi eux, 3 s'approvisionnent uniquement en naissain provenant d'écloserie, et 6 uniquement
en naissain naturel.
5 individus travaillent à la fois avec du naissain d'écloserie et du naissain d'origine naturelle
de taille collable.
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
43 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Tableau 21 : Les différents profils de technique d’élevages
Approvisionnement en naissain à prégrossir
écloserie naturel écloserie + naturel néant total
Ap
pro
vis
ion
ne
men
t en
na
issain
d
e ta
ille c
olla
ble
écloserie 5 1 2 3 11
naturel 13 1 5 6 25
écloserie + naturel
5 0 0 5 10
néant 9 1 7 0 17
total 32 3 14 14 63
Voir aussi le diagramme récapitulatif présent en annexe 6.
Récapitulatif des tailles de naissain demandées sur le bassin.
Nous présenterons les différentes tailles achetées par phases d’élevage (prégrossissement ou
grossissement).
Au cours des enquêtes, il s’agissait de questionner les conchyliculteurs sur les tailles de
naissain recherchées, et pour chacune d’entre elle les quantités d’approvisionnement
souhaitées.
Les quantités par taille de naissain n’étant pas déterminées avec précision (un grand nombre
de conchyliculteurs pouvaient nous citer plusieurs tailles sans pour autant nous donner les
quantités d’approvisionnement correspondant à chacune d’entre elles), nous présenterons les
résultats en retranscrivant, pour chaque taille identifiée, le nombre de sollicitations recensées,
correspondant au nombre de tailles différentes ayant fait l’objet d’un approvisionnement par
le conchyliculteur.
Pour clarifier l’analyse des données, nous avons choisi de grouper certaines tailles entre elles
(tailles qui présentent sensiblement les mêmes caractéristiques) :
- Pour le naissain de petite taille à prégrossir :
T6, T7 et T8
T10 et T12
- Pour le naissain de taille collable utilisé pour la phase de grossissement :
T12 T13
T19 T20 T21 T22
T25 T30
14 mois / 18 mois
-Approvisionnement en naissains de petites tailles pour le prégrossissement.
Le naissain provenant d’écloserie est demandé en grande majorité pour des tailles de 6 à
8mm, quelle que soit la ploïdie de l’huître.
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
44 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Ces tailles proposent un bon rapport qualité / prix (cf. partie II 5 caractéristiques qualitatives
de l’offre : caractéristique des prix)
La taille T4 reste très petite et encore assez fragile (plus de mortalité) et n’est donc pas
couramment utilisée pour le prégrossissement.
Tableau 22 : Les tailles de naissain choisies pour le prégrossissement
écloserie naturel
diploïde triploïde
T4 1 1 3
T6, 7, 8 25 35 5
T10, 12 8 10 4
T15 1 1 1
coquilles 3
coquilles st jacques 1
tubes 1
-Approvisionnement en naissains de taille collable.
Les tailles T15 T20 et T25 semblent être les plus demandées en ce qui concerne
l’approvisionnement en naissain de tailles collables quelle que soit l’origine (écloserie ou
naturel) de celui-ci.
Ceci peut aussi s’expliquer par le rapport qualité prix et surtout par une taille adaptée à la
technique de production sur corde.
Tableau 23 : Les tailles choisies pour le collage
écloserie naturel
diploïde triploïde
T10 0 0 1
T12, 13 0 5 0
T15 6 6 7
T19, 20, 21, 22 6 5 7
T25, 30 4 4 6
12 mois 0 0 1
14 mois / 18 mois 2 1 3
100/120 bêtes au kg
0 0 2
200 bêtes au kg 0 0 1
Le choix des écloseries
- Ecloseries sollicitées à l'approvisionnement de naissain à prégrossir.
Lors des enquêtes la question sur les quantités demandées par écloserie fut abordée pour
chacun des conchyliculteurs, néanmoins, les réponses, trop souvent approximatives ne nous
ont pas permis d'obtenir des résultats exploitables.
C’est pourquoi nous avons choisi de retranscrire ici, pour chaque écloserie identifiée, le
nombre de sollicitations recensées, correspondant au nombre d’écloseries dans lesquelles le
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
45 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
conchyliculteur s’est approvisionné au moins une fois, et non la quantité de naissain
demandée pour chacune des écloseries.
Après étude des résultats issus de nos enquêtes, il ressort que l'écloserie la plus présente pour
la phase d'élevage de prégrossissement est Grainocéan.
37 conchyliculteurs parmi les 46 qui pratiquent le prégrossissement à partir de naissain
d'écloserie, soit 80% d'entre eux, s'approvisionnent chez Grainocéan.
La seconde écloserie qui se démarque du lot est Vendée Naissain avec 20 personnes
identifiées, soit 43% des 46 conchyliculteurs pratiquant le prégrossissement en naissain
d'écloserie.
Viennent ensuite la Satmar avec 8 demandes soit 17% des individus, puis France Turbot avec
respectivement 5 et 4 demandes, et enfin Sodabo, qui ne comptabilise que 2 sollicitations.
Un autre fournisseur a été identifié, il s’agit de Bleu Médoc, une micronurserie située dans le
département de la Gironde, qui propose du naissain d’huître diploïde et triploïde et pour
lequel on recense quatre conchyliculteurs qui s’y approvisionnent.
Figure 9 : Ecloseries sollicitées pour un approvisionnement en naissain à prégrossir
- Ecloseries sollicitées à l'approvisionnement de naissain de taille collable.
Les deux écloseries qui se distinguent dans l’approvisionnement en naissain de taille collable
sont Grainocéan avec 12 sollicitations et Vendée Naissain avec 11 conchyliculteurs identifiés
parmi les 21 qui s’approvisionnent en naissain collable.
choix des écloseries pour le prégrossissement
46
37
20
85
2
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
50
total Grainocéan France Naissain Satmar France Turbot sodabo
Ecloseries
No
mb
re d
e co
nch
yli
cult
eurs
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
46 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Figure 10 : Ecloseries sollicités pour un approvisionnement en huîtres de tailles
collables
Nous identifions de plus pour l’achat de naissain prégrossi, 2 fournisseurs qui n’apparaissaient
pas dans la demande en naissain à prégrossir. Il s’agit en fait de 2 entreprises conchylicoles
localisées sur le bassin de Thau qui pratiquent le prégrossissement de naissains d’huîtres
creuses à partir de juvéniles issus d’écloseries et qui revendent du naissain de taille collable
aux producteurs régionaux.
- Critères de sélection de l’écloserie
Le principal critère de sélection retenu par les conchyliculteurs pour le choix de l’écloserie
semble être le prix.
Tableau 24 : Les critères de sélection d’une écloserie (nombre de citations recueillies
auprès de l’échantillon)
prix qualité fidélité Bouche à oreille disponibilité
25 18 11 7 6
Le choix des bassins de captage naturel
- Pour le naissain à mettre à prégrossir :
Sur les 17 personnes qui s'approvisionnent en naissain naturel à prégrossir, 14 d'entre-elles se
fournissent en naissain provenant d'Arcachon, 5 sollicitent les produits issus du bassin de
Marennes Oléron, et une personne s'approvisionne en naissain de captage naturel breton.
choix des écloseries pour le naissain de taille collable
21
1211
3
10
0
5
10
15
20
25
total Grainocéan France
Naissain
Satmar France
Turbot
sodabo
Ecloseries
No
mb
re d
e c
onch
yli
cult
eurs
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
47 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
provenance du naissain naturel à prégrossir
17
14
5
1
0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
No
mb
re d
e s
oll
icit
ati
on
s
Echantillon
Arcachon
Marennes
Bretagne
Figure 11 : Provenance du naissain naturel à prégrossir
- Pour le naissain de taille collable
Sur les 35 conchyliculteurs qui s’approvisionnent en naissain de taille collable, 24 d’entres
eux se fournissent en naissain provenant d'Arcachon, 19 sollicitent les produits issus du bassin
de Marennes Oléron, 3 personnes s'approvisionnent en naissain de captage naturel breton et 1
personne en Normandie.
Provenance du naissain naturel de taille collable
35
24
19
31
0
5
10
15
20
25
30
35
40
No
mb
re d
e s
oll
icit
ati
on
s
Echantillon
Arcachon
Marennes
Bretagne
Normandie
Figure 12 : Provenance du naissain naturel de taille collable
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
48 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Les périodes d'approvisionnement
- Approvisionnement pour la phase de prégrossissement
-Périodes d'approvisionnement en naissain d'écloserie à prégrossir
Parmi les différentes périodes identifiées, deux peuvent être distinguées en fonction de la
ploïdie du naissain :
La période du mois de juillet à fin septembre semble être préférée pour la mise en pearlnets
des huîtres triploïdes.
Le naissain diploïde quant à lui est plutôt mis en élevage pour l’automne (de septembre à
novembre).
Tableau 25 : périodes d’approvisionnement en naissain d’écloserie à prégrossir (<T15) :
nombre de conchyliculteurs
Périodes d'approvisionnement
Naissain diploïde Naissain triploïde
Avril - juin 1 6
Janvier - mars 3 1
Juillet - septembre 10 27
septembre - novembre 18 8
- Périodes d'approvisionnement en naissain naturel à prégrossir
les périodes de mise en prégrossissement de naissain naturel les plus sollicitées sont celles de
janvier à avril et de septembre à novembre.
La naissain semble ici être approvisionné en majorité* au printemps. Cette période diffère
avec les périodes clés d’approvisionnement en naissain d’écloserie.
*résultats à relativiser compte tenu du faible nombre de conchyliculteurs échantillonnés
s’approvisionnant en naissain naturel pour leur phase de prégrossissement.
Tableau 26 : Périodes d’approvisionnement en naissain naturel à prégrossir (<T15) :
nombre de conchyliculteurs
Périodes
d'approvisionnement Naissain naturel
Janvier - mars - avril 9
juillet - septembre 2
Septembre - novembre 6
- Approvisionnement en naissain de taille collable
- Périodes d'approvisionnement en naissain prégrossi d'écloserie et issu de
captage naturel.
L’approvisionnement semble ici être concentré sur les périodes du printemps et de l’automne,
avec un naissain collé de janvier à avril ou de septembre à novembre.
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
49 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Ces périodes clés correspondent avec des ventes d’huîtres à la consommation pour noël ou
pour l’été**.
**Un cycle de grossissement est réalisé entre 10 et 18 mois pour un naissain collé à une taille
de 18 mois (les huîtres seront bien évidemment vendues toute l’année compte tenu des vitesses
de croissance différentes pour chacune d’entre elles).
Tableau 27 : Périodes d’approvisionnement en naissain collable ( >= T15) prégrossi en
nurserie : nombre de conchyliculteurs
Périodes d'approvisionnement
Nombre de conchyliculteurs
Janvier - avril 14
Septembre - novembre 11
Tableau 28 : Périodes d'approvisionnement en naissain naturel collable ( >= T15) :
nombre de conchyliculteurs
Périodes d'approvisionnement
Nombre de conchyliculteurs
Janvier - mars - avril 19
Septembre - octobre 15
Le premier constat que l'on peut établir à l'issue de cette analyse est qu'il existe une grande
diversité de comportements d'approvisionnement.
La question que l'on peut se poser maintenant est de savoir si le critère selon lequel nous nous
sommes basés pour échantillonner la population, à savoir la taille de l'entreprise, définie par
le nombre de tables détenues par chaque conchyliculteur, a une influence sur le comportement
d'approvisionnement de celui-ci.
2.1.2. Analyse descriptive des résultats en stratifiant par tailles d'entreprises
En créant 3 groupes distincts de conchyliculteurs en fonction du nombre de tables, on tente
d'affiner les résultats issus de l'analyse globale de l'ensemble de l'échantillonnage effectuée ci-
dessus.
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
50 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Figure 13 : Approvisionnement en naissain à prégrossir
19
21
23
6
3
12
10
12
10
0
5
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20
25
1 à 4 5 à 9 >=10
tailles (nbre de tables)
No
mb
res
de
co
nc
hyli
cu
lte
urs
échantillon
taille collable d'écloserie
taille collable de captage naturel
Figure 14 : Approvisionnement en naissain de taille collable
La première remarque que l’on peut faire est que la taille de l'entreprise ne semble pas induire
un type bien défini de schéma d'élevage. Le conchyliculteur ne semble pas s’orienter plus
19
21
23
14
16 16
5
7
5
0
5
10
15
20
25
1 à 4 5 à 9 >=10
tailles (nbre tables)
No
mb
re d
e c
onc
hyli
cu
lte
urs
échantillon
A prégrossir d'écloserie
A prégrossir de captage naturel
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
51 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
vers une activité de prégrossissement ou de grossissement en fonction du nombre de tables de
l’entreprise.
Une seconde constatation peut être établie : le critère du nombre de tables détenues par le
conchyliculteur, ne semble pas avoir d'influence sur son choix d'approvisionnement en
naissain à prégrossir.
Il semble en effet que dans tous les cas le choix du naissain provenant d’écloserie soit
privilégié par rapport à celui provenant de captage naturel en ce qui concerne
l’approvisionnement pour la phase de prégrossissement.
En ce qui concerne le naissain de taille collable, il apparaît que l’huître naturelle est préférée à
celle d’écloserie pour des entreprises de petite taille (moins de 10 tables).
Pour cette taille de naissain, la provenance n’est pas toujours facile à identifier puisque
certains fournisseurs font prégrossir du naissain d’écloserie et le revendent directement.
Nous pouvons émettre l’hypothèse que les plus grosses entreprises se procurent des naissains
de grande taille en écloserie, plutôt qu’en naissain naturel, afin de pouvoir ajuster en toute
saison leur production (meilleurs disponibilités du naissain d’écloserie au cours de l’année) et
ceci malgré un prix supérieur à celui du naissain naturel.
Les dates d'installation
Les résultats issus de notre enquête ne nous permettent pas de montrer l'existence d’un lien
entre l’ancienneté du conchyliculteur dans le métier et une stratégie bien particulière
d'approvisionnement en naissain d’huître.
Il serait ainsi erroné de conclure qu'un conchyliculteur installé depuis longtemps et habitué à
s'approvisionner de façon "traditionnelle" en naissain naturel prégrossi collable directement
sur corde ne se borne à produire son huître qu'en utilisant ces techniques d'élevages "à
l'ancienne".
2.2. Analyse des facteurs qui influencent les choix d'approvisionnement
Nous venons de voir précédemment que les caractéristiques de l'approvisionnement en
naissain d'huître peuvent être définies en fonctions des critères suivants :
- Taille du naissain
- Origine du naissain (écloserie / naturel)
- Ploïdie
- Choix de l'écloserie
- Période d'approvisionnement
A l'issue d'une analyse descriptive des résultats obtenus via nos enquêtes, nous avons conclu
qu'il n'existait par de rapport direct entre la taille de l'entreprise ou encore l'ancienneté du
conchyliculteur et son comportement d'approvisionnement.
Nous allons donc tenter de déterminer et d'expliquer les facteurs qui sont susceptibles de peser
sur les choix d'approvisionnement des conchyliculteurs.
Deux facteurs pertinents semblent être à l'origine de la grande diversité des comportements
d'approvisionnement des conchyliculteurs.
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
52 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Tout d'abord nous verrons que la technique d'élevage a une incidence sur le profil de
l'entreprise, sur son schéma d'approvisionnement et donc indubitablement sur le choix du
naissain.
Puis nous mettrons en avant que la façon d'appréhender la gestion d'élevage de l'huître, qui
diffère selon l'appréciation de chaque conchyliculteur, conditionne les choix
d'approvisionnement en naissain. Nous appellerons cela la stratégie de l'entreprise.
2.2.1. Approche par la technique d'élevage
A l'échelle globale du bassin, on peut déjà expliquer que certaines de ces caractéristiques sont
liées à l'évolution des techniques d'élevage.
La première chose importante à rappeler est que les conchyliculteurs méditerranéens sont
tributaires de l'offre en naissain provenant d'autres bassins.
Ils vont devoir adapter leurs techniques d'élevage en fonction des caractéristiques
"morphologiques" du naissain mis à leur disposition.
Par caractéristiques "morphologiques" du naissain nous sous-entendons les différentes formes
possibles que peut prendre le naissain et à partir desquelles le conchyliculteur languedocien
peut se le procurer.
Il s'agit donc des différentes tailles de naissain (ex : tailles <T15 à mettre à prégrossir ou
>=T15 collables) qui lui sont proposées, ainsi que des différents supports sur lesquels ils sont
captés (ex : tubes, coupelle, coquilles, microbrisure, grattis naturel).
A l'étude de l'évolution des différentes techniques de production qui ont existé dans la région,
on remarque une tendance de plus en plus marquée au cloisonnement des différentes phases
du cycle d'élevage de l'huître, avec une séparation des phases d'élevage de prégrossissement et
de celles de grossissement. (séparation des phases au sein d'une même entreprise qui pratique
alors l'ensemble du cycle d'élevage de l'huître)
Cette tendance peut finalement s'expliquer par l'évolution des techniques d'élevage liées à
l'évolution "morphologique" du produit naissain offert.
L'élevage méditerranéen a toujours été réalisé en suspension sur tables.
En 1911 on voit apparaître les premières concessions sur la lagune de Thau.
A l'époque, les premières structures servant à l'élevage sont construites en bois.
Une des techniques alors employée à la production des huîtres est celle des huîtres collées
sur barres : Les huîtres sont collées individuellement avec du ciment sur des barres de
palétuvier imputrescibles de 1,50 mètres de longueur. Environs 80 individus pouvaient alors
être collés par barre.
Les tables de bois ont finalement été remplacées par des structures métalliques, et cette
technique a été aujourd'hui définitivement abandonnée au profit des huîtres collées sur
cordes.
Une ancienne méthode d'élevage qui a aujourd'hui, elle aussi, totalement disparu était celle
des filets d'huîtres : les huîtres étaient collées sur des bandes de filet comportant
généralement trois ou quatre files d'huîtres collées deux à deux.
A l'heure actuelle on distingue plusieurs modes d'élevage :
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
53 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Les huîtres en pignes : le conchyliculteur s'approvisionne en coquilles d'huîtres ou en
coquilles st Jacques sur lesquelles sont fixées des larves d'huîtres microscopiques.
Ces coquilles vont être insérées dans les torons des cordes suspendues aux tables d'élevage.
Les huîtres vont alors se développer en bouquet formant ainsi des agglomérats ou "pignes".
Un cycle d'élevage en pignes englobe les phases de prégrossissement et de grossissement de
l'huître.
Cette technique est aujourd'hui de moins en moins utilisée dans la région.
Les huîtres collées : les naissains d'huîtres âgés de 10 à 18 mois (15 à 25 millimètres) sont
collés à l'aide de ciment par groupes de 3 ou 4 sur des cordes de nylon.
Les naissains mis à disposition des conchyliculteurs, contrairement à la technique en pigne,
sont individualisés, c'est à dire soit détroqués au préalable de leur support, dans le cas d'un
captage sur support (ex : captage en milieu naturel sur coupelle, tubes etc… ), soit captés un à
un sur support, dans le cas d'un captage sur microbrisure réalisé en écloserie.
La durée de l'élevage varie de 10 à 18 mois au terme desquels l'huître atteint une taille
commercialisable.
Cette technique d'élevage ne correspond en fait qu'à la phase de grossissement de l'huître.
En effet, le naissain ne peut être collé qu'à partir d'une certaine taille.
Le conchyliculteur a donc 2 possibilités d'approvisionnement : soit, il achète directement des
huîtres de tailles collables (15-25 mm), donc déjà prégrossies et individualisées (i.e. soit
détroquées, soit captées unes à unes) soit, il s'approvisionne en naissain de petite taille (<T15)
non collable. Il est alors obligé de réaliser lui-même la phase de prégrossissement.
Avant l'introduction des pearlnets en étang, le conchyliculteur ne pouvait réaliser ladite phase
qu'à partir d'un approvisionnement en naissain capté sur tube : cette technique consistait à
suspendre aux tables des tubes de plastique sur lesquels sont captés les larves d'huîtres. Au
bout d'une durée de 18 mois, les huîtres sont détroquées, collées et mises en élevage pendant 6
mois.
Cette technique, tout comme celle des huîtres en pigne est aujourd'hui à l'abandon, et ce
depuis l'introduction en 1997 en étang d'une nouvelle technique : le pearlnet.
Le prégrossissement en pearlnet :
C'est une technique qui permet de faire prégrossir du naissain de petite taille (i.e. soit sous
forme de grattis naturel, soit capté un à un sur microbrisure en écloserie) jusqu'à ce qu'il
atteigne une taille adéquate au collage sur corde.
Cette technique a été mise au point il y a 10 ans afin de permettre aux conchyliculteurs de
s'approvisionner en naissain d'écloserie.
En effet avant l'apparition des pearlnets, les conchyliculteurs languedociens n'avaient
finalement pas la possibilité de s'approvisionner en naissain un à un de petite taille (<T15).
Ils se trouvaient par conséquent exclus du marché du naissain d'écloserie. Ces dernières ne
proposaient alors que peu de naissain de taille collable37
.
Prégrossissement en pearlnet : mutation des caractéristiques de la demande et
approvisionnement en naissain d'écloserie
La pratique du prégrossissement en étang à partir de naissain capté un à un ou de grattis
naturel est donc récente, depuis l'apparition des pearlnets en 1997, et il semble que de plus en
plus de conchyliculteurs cherchent à s'équiper en conséquence.
37
Source : Diversification des productions conchylicoles en Languedoc-Roussillon 1997 – 1998 (en
collaboration avec Ifremer et Cépralmar)
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
54 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Les nouvelles possibilités d'approvisionnement qu'offre cette technique vont de pair avec une
demande de plus en plus prononcée de naissain de petite taille provenant d'écloserie.
Les résultats issus des enquêtes semblent d'ailleurs confirmer cette tendance :
Ainsi, 47 personnes sur les 63 interrogées pratiquent le prégrossissement de naissain d'huître
en pearlnet (49 font du prégrossissemnt, mais 2 d'entre-elles s'approvisionnent en coquilles
mises en élevage en toron), et parmi ces 47 personnes, 46 d'entres-elles s'approvisionnent en
naissain d'écloserie soit quasiment 100%.
Attention tout de même à ce chiffre car parmi les 46 individus 14 combinent à la fois un
approvisionnement en naissain naturel (grattis naturel provenant d'Arcachon et/ou de
Marennes) et en naissain d'écloserie.
Conclusion : au niveau de la demande des conchyliculteurs on observe les
caractéristiques suivantes :
- Une diversification des sources d'approvisionnement pour les conchyliculteurs
languedociens qui ne sont plus désormais uniquement dépendant de l'offre en naissain
de captage naturel.
- De nouveaux parcours d'élevages et une ouverture vers le métier de nurseur (=
prégrossisseur) avec la possibilité de vendre du naissain prégrossi, d'autant plus que
les performances de croissance du naissain au cours de la phase de prégrossissement
sont excellentes dans la région. (cf. en annexe 7 : les divers profils d’entreprises liés
aux techniques d’élevage pratiquées et à une stratégie d’approvisionnement
particulière).
Cette tendance à la mutation des caractéristiques de la demande (demande qui semble
s'orienter de plus en plus vers un naissain d'écloserie), qui peut s'expliquer par l'évolution des
techniques d'élevage (techniques d'élevage qui semblent par ailleurs s'adapter à l'évolution de
l'offre), est aussi à mettre en parallèle avec la conjoncture actuelle bien particulière qui pousse
de plus en plus de conchyliculteurs à trouver une alternative à l'approvisionnement en naissain
naturel. Et ce en conséquence des mauvaises années de captage naturel répétées (1998, 2002,
2005)38
et des problèmes de malaïgue à fréquences élevées depuis 1997 (1997 2003 2006).
2.2.2. Approche par la stratégie de l'entreprise
Chaque entreprise conchylicole peut avoir des comportements stratégiques différents et ce
en dépit sa taille ou de l'ancienneté du chef d'entreprise dans le métier.
Au sein de chaque entreprise, le choix de l'approvisionnement va être orienté par plusieurs
facteurs que l'on appellera "stratégie".
Pour chaque caractéristique d'approvisionnement (taille, origine, ploïdie, choix de l'écloserie,
période d'approvisionnement), différentes "stratégies" ont été identifiées à l'issue des
entretiens :
- Choix des périodes de vente des huîtres adultes : le conchyliculteur va sélectionner
le naissain en fonction de sa taille et/ou de la ploïdie de celui-ci afin de le faire
correspondre à ses prévisions de commercialisation.
38
Source : Reproduction de l’huître creuse dans le bassin d’Arcachon, Année 2006, Ifremer, rapport interne,
Arcimer 2006/12/01
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
55 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
- Approche de l'approvisionnement en fonction des risques de pertes liés aux pertes de
naissain : diversification des sources d’approvisionnement.
- Sélection du naissain en fonction du prix : facteur prépondérant dans le choix de
l'écloserie.
- Recherche d'un naissain de qualité : selon cette approche subjective (la notion de
qualité diffère d'un conchyliculteur à l'autre), le conchyliculteur fera souvent le
distinguo entre naissain naturel et écloserie, diploïdie et triploïdie, et entre les
différentes écloseries.
- Sélection des tailles de naissain par rapport aux objectifs commerciaux de
l'entreprise : ici on fait allusion au type de conchyliculteur qui va augmenter la part
d'approvisionnement en petites tailles dans le but de vendre du naissain prégrossi.
- Approvisionnement à l'issue de tests réalisés par le conchyliculteur : un certain
nombre de producteurs réalisent des tests à partir de naissains provenant de différentes
écloseries, et à l'issue desquels, ils sélectionneront un ou plusieurs fournisseurs en
fonction de critères de prix, de qualité…donc finalement en fonction de la satisfaction
qu'ils retireront du produit.
Deux autres comportements influençant le choix de l'approvisionnement peuvent être
distingués à l'issue des résultats de nos enquêtes.
Il ne s'agit pas ici à proprement parler de stratégies bien réfléchies, mais plutôt, d'attitudes que
l'on retrouve souvent au sein de la population conchylicole de la région :
- L'habitude d'approvisionnement : le conchyliculteur satisfait de sa démarche
d'approvisionnement ne cherche pas à aller voir ailleurs.
- Le Bouche à Oreille : sans vraiment se renseigner sur les différentes sources
d'approvisionnement, le conchyliculteur va choisir un fournisseur en fonction des
conseils de son entourage (voisinage, famille)
Les différents profils stratégiques rencontrés lors des enquêtes vont se traduire par des
critères de choix de naissains différents.
Stratégie d'approvisionnement en fonction des périodes de vente des huîtres.
Un producteur - expéditeur va choisir le naissain en fonction de son activité de
commercialisation.
Cette stratégie va avoir une influence sur la prise en compte des critères de taille, d'origine,
et sur le choix de la ploïdie du naissain.
Périodes de vente et cycles d'approvisionnement
La vente d'huîtres adultes s'effectue tout au long de l'année avec des pointes de
commercialisation généralement à Noël et éventuellement l'été.
Le producteur doit donc choisir des tailles de naissain et des périodes de remplissages clés
en fonction des périodes de ventes souhaitées.
Choix naturel / écloserie
-Rigidité de l'offre de captage naturel
-Huîtres triploïdes et périodes d'approvisionnement
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
56 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Le cycle complet de production de l'huître triploïde (de la ponte en écloserie à la vente)
peut être bouclé en 18 mois dont 10 à 12 de grossissement en milieu naturel (mer ou
étang).
Cette particularité permet aux conchyliculteurs d'obtenir des huîtres commercialisables
non laiteuses au cours de l'été en commençant par exemple le prégrossissement au début
du mois de septembre.
Diversification des sources d'approvisionnement On a affaire ici a des conchyliculteurs souvent bien informés du marché de l'offre de naissain
d'écloserie (i.e. connaissance des différentes écloseries et des services qu’elles proposent :
prix du naissain, tailles, risques au niveau de la production en écloserie etc.) et qui vont
multiplier leurs sources d'approvisionnement afin de limiter les risques liés aux aléas du
fonctionnement des écloseries ou encore à ceux inhérent au captage en milieu naturel.
Stratégie par les prix
Le conchyliculteur va sélectionner le naissain en fonction de son prix : c'est à dire le plus bas
prix.
C'est un facteur prépondérant dans le choix des écloseries.
On a souvent affaire à un conchyliculteur qui choisit du naissain de petite taille en grande
quantité au plus bas prix.
Les dépenses seront donc réduites, et par conséquent, les risques de pertes s'en trouveront
limités en cas de mortalité.
Sélection d'un naissain de qualité
C'est le critère le plus subjectif dans le sens ou le jugement de ce qu’est la qualité va varier
d'un conchyliculteur à l'autre.
A l'issue des entretiens plusieurs critères de qualité ont pu être définis.
Le taux de chair de l'huître adulte : une différence est souvent faite à ce sujet entre naissain
d'origine naturelle et d'écloserie.
La robustesse et la forme de la coquille : les conchyliculteurs différencient à ce sujet le
naissain provenant d'écloserie et de captage naturel, mais surtout le naissain diploïde de celui
triploïde.
Le naissain triploïde semble avoir une coquille plus fragile due à sa croissance rapide, il est
plus difficile à manipuler et demande donc plus de travail.
La mortalité observée en fonction des différents fournisseurs.
La croissance : choix de naissain triploïde.
L'homogénéité des lots : critère de qualité qui caractérise bien le naissain provenant
d’écloserie.
Choix stratégique de la taille du naissain en fonction de l'orientation commerciale de
l'entreprise
L'orientation commerciale de certains conchyliculteurs aura une influence sur la taille de
naissain choisie.
En effet, certaines entreprises se diversifient vers la production d'huître prégrossies en vue de
les commercialiser à ce stade.
Ils s’approvisionnent donc en naissain de petite taille en écloserie qu’ils revendront à taille
collable aux autres conchyliculteurs de la région.
Tests réalisés
Ici on a affaire à des profils d'entreprises jeunes, installées depuis peu ou en mutation (ex : le
conchyliculteur réalise pour la première fois du prégrossissement).
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
57 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Les conchyliculteurs font des tests à partir de naissains choisis chez différents fournisseurs.
A noter parfois le manque de connaissance du marché de l'offre de naissain traduit par
mauvaise information de l'ensemble des écloseries présentes sur le marché, ainsi qu'une
mauvaise lisibilité des services qu'elles proposent : à savoir les tailles de naissain disponibles
ainsi que les tarifs pratiqués.
Certains conchyliculteurs n'ont pas connaissance de toutes les sources d'approvisionnement
possibles.
En février 2007, au Salon de Bouzigues les principales écloseries étaient présentes, ce qui
tend à améliorer la communication directe entre les écloseries et leurs clients méditerranéens,
qui peuvent ainsi connaître et se renseigner auprès des différents fournisseurs de naissain.
Habitude et Bouche à oreille
La sélection est faite ici en fonction d’informations récoltées auprès d’autres personnes
(voisins, famille) qui influencent le conchyliculteur dans son choix d’approvisionnement.
D’autres ne rechercheront à modifier leur comportement et continueront à s’approvisionner
au(x) mêmes fournisseurs, par habitude.
2.3. Les problèmes généraux identifiés liés à l’approvisionnement en naissain
Les conchyliculteurs interrogés ne se sont généralement pas plaints des difficultés rencontrées
lors de l’approvisionnement en naissain auprès des écloseries (quantités ou délais de livraison
ponctuellement différents de ce qui était annoncé par l’écloserie ; ils restent compréhensifs
vis-à-vis des problèmes que ces « éleveurs » de naissain peuvent rencontrer).
Cette année était de plus une année particulière suite à deux calamités ayant touché les
conchyliculteurs de la région (spécialement ceux de Thau) : une importante malaïgue en 2006
et des mortalités de naissain au printemps 2007.
Le moral des conchyliculteurs était donc en berne : leur activité est d'après certains d'entre
eux "sur le déclin". Des doutes ont été exprimés quant à l'avenir de leur métier.
On peut par ailleurs lister quelques problèmes qui ont pu être constatés lors des enquêtes ou
cités par les conchyliculteurs interviewés eux-mêmes et desquels découlent une attitude
particulière adoptée vis-à-vis de l’approvisionnement en naissain :
- une mauvaise connaissance du marché de l'offre de naissain
- un manque de stratégie d’approvisionnement
- pour certaines "petites entreprises", l’avis exprimé qu’il est impossible de pratiquer le
prégrossissement, car il s’agit d’un "métier différent" : il faut repenser complètement
l'organisation de l'entreprise conchylicole, ce qui entraîne des investissements lourds en
matériel (pearlnets, perches tournantes éventuellement) et en main d'œuvre : certains
conchyliculteurs abandonnent l'idée de faire du prégrossissement pour ces raisons.
- de très nombreux conchyliculteurs se plaignent de la mauvaise qualité de l'eau de l'étang.
Certains remettent en cause la légitimité d'une implantation d'écloserie dans la région, pour
eux ce n’est pas une action prioritaire par rapport aux autres urgences.
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
58 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
V. Discussion : Quelles solutions aux problèmes d'approvisionnement ?
La première constatation que nous pouvons faire à l’issue de notre étude est que l’offre en
naissain totale issue à la fois du captage réalisé en milieu naturel et de la production des
écloseries implantées à l’heure actuelle sur le marché, est susceptible de satisfaire l’ensemble
de la demande nationale en année moyenne.
Ce raisonnement mérite néanmoins d’être nuancé car certains problèmes ponctuels peuvent
venir dérégler cet équilibre.
Deux cas de figure peuvent ainsi être envisagés :
- Une augmentation ponctuelle de la demande en naissain de la part des
conchyliculteurs suite à une mortalité anormale (ex : malaïgue) enregistrée dans le bassin.
- Une baisse de l’offre de naissain à la suite de problèmes ponctuels dans le
processus de production d’un ou de plusieurs fournisseurs.
Les problèmes d'approvisionnement en naissain de la région sont donc très ponctuels.
Les causes qui sont à l'origine de ces problèmes étant multiples, on retrouve des crises liées à
l'approvisionnement de façon récurrente au fil des ans.
La présence d’une écloserie de bivalves dans la région aurait-elle un impact sur ces
dérèglements ponctuels de l’offre et de la demande ?
1. Cas d’une augmentation ponctuelle de la demande.
Il s’agit ici d’un problème lié au caractère naturel de l’activité de production conchylicole.
Celle-ci étant fortement dépendante des aléas liés au milieu.
Les principaux problèmes de mortalité sont enregistrés au printemps (on assiste certaines
années à des mortalités exceptionnelles de naissain) et/ou en été (période au cours de laquelle
les phénomènes de malaïgue peuvent provoquer la mort d’une partie des coquillages en
élevage).
Ces mortalités ont une conséquence importante sur la production des entreprises, un
conchyliculteur peut perdre une grande partie, voire la quasi-totalité de son stock d’huître, ou
de son naissain, qu'il soit de petite taille en pearlnet ou sous forme d'huîtres déjà collées
censées être commercialisables pour la période des fêtes.
Il devra alors rapidement se confectionner un nouveau stock de naissain afin de pouvoir
continuer son activité.
Ce réapprovisionnement, généralisé à l’ensemble de la population conchylicole de la région,
va avoir pour conséquence une augmentation subite et forte de la demande en naissain.
Cette demande supplémentaire est fortement localisée dans le temps : ces problèmes de
mortalités ayant lieu au printemps et en été, les conchyliculteurs devront se réapprovisionner
en naissain de taille collable le plus tôt possible pour se refaire un stock.
Le nouveau naissain serait donc mis en élevage en été ou en septembre.
Le temps de réaction de l'écloserie serait donc limité sur seulement 2-3 mois (juillet août
septembre).
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
59 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
La réponse possible des écloseries
Il s’agit ici de discuter de l’adaptabilité de la capacité de production d’une écloserie en
réponse à une augmentation ponctuelle de la demande.
Il est donc important de connaître le temps de réaction d'une écloserie en fonction de la
production d'une taille donnée de naissain.
Les écloseries fixent leur quantité de production en fonction de la demande potentielle du
marché.
Celle-ci est estimée à partir des commandes passées à l'écloserie.
Il y a donc un équilibre entre la quantité de naissain offerte par l'écloserie et la demande des
conchyliculteurs puisque l'écloserie adapte sa production en fonction de la demande.
Ces commandes ont lieu plusieurs mois à l'avance afin de permettre à l'écloserie de produire
la quantité de naissain nécessaire en fonction des tailles demandées.
En effet, une écloserie va déclencher la ponte des géniteurs à une période bien déterminée en
fonction de la vitesse de croissance du naissain, afin que celui-ci atteigne la taille désirée à
la période de vente souhaitée.
Il est donc extrêmement important de prendre en compte ces délais qui existent entre le
moment où le conchyliculteur passe sa commande et le moment où l'écloserie est
effectivement capable de lui fournir la marchandise.
Ces délais seront d'ailleurs d'autant plus importants que la taille du naissain demandée sera
grande.
On a vu qu'en cas de malaïgue aux mois de juin juillet août, pour espérer refaire leur stock au
plus vite, les conchyliculteurs doivent s'approvisionner en naissain de taille collable.
Or une écloserie n'aura pas la possibilité de s'adapter en l'espace de 2-3 mois à cette
augmentation subite de demande en naissain de grosse taille.
En effet, une larve d'huître triploïde en écloserie met environ 3 mois pour atteindre une taille
T6 : ce qui est suffisant pour refaire les stocks, mais pas assez tôt pour une vente à Noël.
-Si l'écloserie déclenche une ponte en septembre pour tenter de satisfaire cette nouvelle
demande, elle ne sera capable que de fournir un naissain de taille T6 en décembre.
-Si l'écloserie déclenche une ponte au mois de juillet, elle sera uniquement en mesure de
fournir un naissain de taille T6 au mois de septembre.
Dans un cas critique comme celui de la malaïgue, une écloserie n'aura pas les moyens de
satisfaire la demande en temps voulu.
L'adaptabilité d'une écloserie à une augmentation ponctuelle de la demande est donc
restreinte.
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
60 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
2. Cas d'une baisse subite de l'offre de naissain
Deux situations peuvent être à l'origine de cette baisse de l'offre
a) Une mauvaise année de captage naturel
L'offre en naissain de captage naturel se trouvant alors réduite, les conchyliculteurs vont se
diriger en masse vers le naissain produit en écloserie.
Cette situation peut engendrer un déséquilibre entre l'offre et la demande
On se retrouve finalement dans le même cas de figure que celui d'une augmentation subite de
la demande.
En effet on est en présence d'un dérèglement ponctuel de l'offre qui va donc engendrer un
afflux massif de demande en naissain concentrée sur les écloseries.
Il est alors facile de comprendre que les écloseries ne pourront répondre immédiatement à
cette demande, et ce en raison des délais existant entre la commande et la fourniture de la
marchandise, délais inhérents au processus de production du naissain.
De plus il s'agit d'une conjoncture impactant les entreprises conchylicoles au niveau national,
augmentant de ce fait d'autant plus cette demande.
b) Il en va de même lorsqu'une écloserie rencontre des problèmes de mortalité, comme ce fut
le cas en 2006 pour certaines d'entre elles.
L'écloserie aura alors du mal à satisfaire l'ensemble de ses clients. Certains d'entres eux
s'adresseront alors à d'autres fournisseurs qui devront en conséquence adapter leur production
en fonction de cette nouvelle demande.
Nous sommes alors toujours face au même problème qu'énoncé précédemment : celui du délai
de livraison de la marchandise lié au processus de croissance et de production du naissain.
Les écloseries en place ne pourront donc satisfaire la nouvelle demande en temps voulu.
3. Les solutions envisageables en la situation actuelle
Nous allons exposer quelques pistes qui nous semblent envisageables afin de réduire l'impact
de ces dérèglements offre/demande, par l’adoption de stratégies particulières.
Tenter de diversifier ses approvisionnements auprès de plusieurs offreurs différents
afin de disperser les risques de mortalité liés à un fournisseur particulier et aux risques de
mauvais captages naturels.
Etre un client prioritaire d’une écloserie
En effet lorsqu'il y a un déséquilibre entre l'offre et la demande, et que de ce fait, les
écloseries ne peuvent pas satisfaire l'ensemble de leurs clients, celles-ci vont fournir
prioritairement leurs clients les plus fidèles.
Cette fidélité peut être due à l'ancienneté du lien de clientèle, mais aussi à la régularité des
commandes.
Les deux facteurs supplémentaires pouvant jouer en cas de priorité à fournir sont :
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
61 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
- la contractualisation avec le fournisseur, celui-ci s’engageant à l’approvisionner
prioritairement en cas de problèmes.
- l'achat de naissain en grande quantité chaque année, ce qui peut se concrétiser par des
achats collectifs pour donner plus de poids aux petits clients.
4. Le cas d'une écloserie locale
En réponse à ces problèmes d'approvisionnement, la SRCM envisage depuis plusieurs années
l'implantation d'une écloserie dans la région dans le but d'améliorer les conditions
d'approvisionnement en naissain des conchyliculteurs régionaux.
Elle souhaite favoriser l'implantation d'une écloserie en aidant un entrepreneur à obtenir un
accès à du foncier (accès très restreint).
Ces améliorations des conditions d'approvisionnement portent à la fois sur les caractéristiques
qualitatives et quantitatives de l'offre de naissain.
Le principal objectif serait en fait de travailler en priorité avec les conchyliculteurs
languedociens.
Or, il n'est pas évident qu'une écloserie qui s'implantera dans la région s'appropriera
l'ensemble de la demande issue des conchyliculteurs régionaux.
Nous allons analyser les facteurs à prendre en compte pour la mise en place d'un tel projet.
La première chose à signaler est l'existence d'un marché potentiel bien déterminé à partir
duquel elle devra se dimensionner et auprès duquel elle devra gagner sa clientèle.
Pour cela, plusieurs stratégies sont envisageables :
Jouer sur le critère de prix
Une des caractéristiques principales dans le choix de l'écloserie est le prix du naissain
proposé.
La moitié des conchyliculteurs interrogés sélectionnent leur écloserie en fonction du prix
pratiqué.
Pour conquérir cette clientèle, il faudrait pouvoir pratiquer des prix au moins aussi bas que
ceux proposés par Grainocéan, ou des prix plus élevés que ceux de Grainocéan mais moins
élevés que les autres écloseries pouvant être compensés par une provenance locale. Une étude
sur le consentement à payer serait à réaliser par l'entreprise qui souhaiterait s'installer.
Cela impliquerait de toute façon pour l'écloserie de travailler avec des coûts de production
bas.
Jouer sur le critère de provenance
Le caractère de provenance ainsi que la sensation de proximité avec un fournisseur doivent
être pris en compte et peuvent effectivement avoir une influence sur le comportement
d'approvisionnement des conchyliculteurs régionaux.
Cela dit cette réflexion est à nuancer, car il ne semble pas y avoir de problèmes liés à la
livraison du naissain.
Le transport ne semble pas avoir d'influences négatives sur la qualité du naissain, le naissain
étant livré rapidement sous 24/48 heures.
Nos enquêtes montrent en effet que la grande majorité des conchyliculteurs est satisfaite des
délais de livraison et qu'ils n'enregistrent pas de pertes à la réception du naissain.
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
62 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Jouer sur l'aspect qualitatif
Proposer un naissain de qualité supérieure à celui offert par les autres écloseries ne semble pas
pertinent puisqu'il ne semble pas y avoir de différences qualitatives entre les naissains
proposés par les différentes écloseries présentes à l'heure actuelle sur le marché.
Jouer sur le fait de proposer un naissain 100% méditerranéen ne semble pas non plus être un
argument de poids, car finalement cela n'a pas d'importance lors de la commercialisation de
l'huître, la provenance du naissain n'étant pas mentionnée lors de l'achat d'une huître par le
consommateur.
Pour ce qui est de la résistance du naissain aux mortalités, un programme de sélection
génétique est actuellement mis en place au niveau national (Gigas+) et doit tenter de répondre
à ce problème.
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
63 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Conclusion
L’estimation quantitative de l’offre (actuelle à la quelle il faut rajouter celle future compte
tenu des récents travaux d’agrandissement que les 4 principales écloseries ont entrepris au
cours de cette année 2007) et de la demande en naissain réalisée au niveau national, apparaît
relativement équilibrée sur le long terme.
Cependant, cet équilibre peut être perturbé par des dérèglements environnementaux ponctuels
et non prévisibles responsables de difficultés d’approvisionnement. Ces situations peuvent
engendrer soit une augmentation subite de la demande en juvéniles, soit une baisse du volume
de l’offre (années de mauvais captage du naissain naturel), générant immédiatement des
situations de crise qui impacteront sur la disponibilité des différentes gammes de produits et
de tailles et donc sur la stabilité du marché.
L’enquête qualitative réalisée auprès des conchyliculteurs régionaux a mis en évidence que :
- la majorité (47 sur 63 soit 75%) des ostréiculteurs s'approvisionnent en naissain d'écloserie,
mais rarement exclusivement.
- le choix entre naissain d’écloserie et naissain naturel repose sur de nombreux critères
souvent liés aux techniques de productions utilisées mais aussi à d’autres plus subjectifs
(notion de qualité du produit).
- le prix est un élément essentiel dans le choix des fournisseurs de naissain.
- en temps normal (hors crises environnementales) il ne semble pas y avoir de problème
d’approvisionnement en naissain. Les problèmes signalés par les conchyliculteurs sont
généralement synchronisés aux épisodes correspondant à des aléas climatiques pendant les
périodes printemps-été. Cependant il est a noter que la fréquence de ces accidents a tendance
à augmenter ces dernières années (malaïgues 1997, 2003, 2006, nous pouvons également
signaler cette année une mortalité inexpliquée du naissain).
Dans ces conditions, il nous semble que l’implantation d’une nouvelle écloserie privée ou
collective dans la région n’apporterait pas a priori une meilleure solution aux problèmes
ponctuels d’approvisionnements tels que ceux rencontrés par les conchyliculteurs lors des
crises environnementales. Cette écloserie ne pouvant pour l’instant pas compter sur
l’engagement collectif de la majorité des professionnels du Languedoc-Roussillon, elle devra
s’insérer dans le marché national du naissain et pratiquer des prix compétitifs..
Dans ce contexte d’autres pistes de réflexions peuvent être explorées comme par exemple une
meilleure planification par les professionnels de leurs besoins en naissain pour permettre aux
écloseurs ou aux prégrossisseurs de mieux organiser leur calendrier de production
de« naissain » (diploïde, triploïde), et (ou) encore de regrouper leurs commandes pour peser
plus de poids auprès d’un fournisseur et donc être prioritaire lorsque la demande faite au
fournisseur est supérieure à l’offre qu’il peut apporter.
Par ailleurs, la Région de par les avantages du milieu de production (pousse excellente) et les
techniques de prégrossissement développées (pearlnets et autres techniques en cours de mise
au point) présente un fort potentiel en terme de fourniture d’huîtres prégrossies. S’il se
confirme que la demande au niveau national semble évoluer dans ce sens, il s’agit là d’une
opportunité à saisir, qui permettrait à certaines entreprises le développement de ce segment
d’activité.
En effet, à partir d’une certaine taille de naissain (T6), les écloseries délocalisent leurs
activités de nurserie en milieu naturel (parc sur l’Atlantique, filières ou tables en
Méditerranée) afin d’alléger leurs coûts de production (investissements dans des structures à
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
64 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
terre trop élevés au vu de la place que le prégrossissement vers des tailles de l’ordre du T15,
20, 25… demande).
Certaines écloseries investissent directement en exploitant elles-mêmes des concessions
consacrées au prégrossissement (c’est le cas de Grainocéan qui vient s’installer dans la région
Languedoc-Roussillon pour réaliser du prégrossissement sur filières). D’autres cherchent à
établir des partenariats commerciaux « nurseurs » ou « prégrosisseurs » auprès des
producteurs des différentes régions.
Certains acteurs l’ont déjà compris et des entreprises dédiées au prégrossissement ont vu le
jour ou des partenariats individuels se mettent en place petit à petit avec les écloseries.
L’opportunité de ce développement dans la région peut s’envisager individuellement ou de
façon collective (coopérative de prégrossissement ?) ou encore de façon structurée (démarche
qualité sur le naissain prégrossi).
Ces changements structurels et fonctionnels des pratiques conchylicoles régionales vont dans
le sens d’une segmentation de la production mais aussi au final d’une meilleure rationalisation
de la production qui peut conduire à une amélioration de la maitrise des risques et donc à une
fiabilisation de la filière économique.
Ces pistes restent donc à étudier, afin que les entreprises de la région puissent bénéficier de
tout le potentiel que présente leur activité.
La réponse aux problèmes d’approvisionnement en naissain des conchyliculteurs régionaux
ne semble donc pas se trouver uniquement dans la création d’une écloserie régionale mais
plutôt dans une révision globale des pratiques qui permettrait à toutes les étapes de production
de définir le niveau de risque et les meilleurs solutions (rapport Qualité/Prix) pour y
répondre.
A ce titre une écloserie est une voie parmi d’autres.
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
65 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
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Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
68 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
ANNEXES
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
69 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Annexe 1
Caractéristiques techniques d'un site de production : les différentes étapes de
production.
Le but ici est d'approcher le fonctionnement d'une écloserie de mollusque bivalve avec les
différentes phases de croissance et d'élevage de l'huître creuse déjà énoncées plus haut.
1. Production larvaire en écloserie.
Maintenance des géniteurs et reproduction L'écloserie doit se procurer des huîtres adultes qui serviront à la production des
spermatozoïdes et des œufs.
Les géniteurs sont maintenus dans des bacs dans une eau chauffée.
L'émission des produits sexuels est provoquée artificiellement par l'écloseur. Un choc
thermique (baisse subite de température), peut être à l'origine de la ponte des géniteurs.
Le nombre de géniteurs est assez restreint, en effet une femelle peut donner entre 10 et 100
millions d'œufs, et un mâle beaucoup plus de spermatozoïdes.
La reproduction, rencontre entre les œufs et les spermatozoïdes ne dure qu'une journée.
Une salle doit être prévue à cet effet : la Salle de conditionnement des géniteurs.
La superficie de la pièce ainsi que nombre de bacs nécessaires au bon conditionnement des
huîtres adultes, dépend de la quantité de géniteurs envisagés. (et donc à fortiori de la
production en naissain estimée).
Il faut aussi prévoir un espace dédié à la ponte des géniteurs : cette phase importante pouvant
se dérouler en salle d'élevage larvaire.
L'élevage larvaire
Les larves sont élevées dans des bacs dont la dimension diffère bien évidemment en fonction
du niveau de production en naissain souhaité.
La température de l'eau y est maintenue à 25°C et les larves vont y rester pour une durée de
15 à 25 jours.
Durant cette période, elles seront nourries avec du phytoplancton cultivé selon des règles bien
précises.
Les dimensions de la salle dédiée à l'élevage larvaire dépendent de la production de naissain
envisagée.
Un paramètre important à prendre en compte est la densité larvaire contenue dans les bacs :
cela dépendra de la technique adoptée et aura une influence sur le niveau de production
larvaire final.
Il est donc important ici de pouvoir anticiper le niveau de production en naissain souhaité et
d'adapter la méthode d'élevage larvaire en fonction de ces objectifs.
(ex : bacs plus ou moins volumineux : demandant un approvisionnement en eau plus ou moins
important)
A définir le taux de mortalité durant la phase d'élevage larvaire.
2. La micronurserie : le captage des larves toujours dans la même salle)
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
70 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Les larves sont transférées en micronurserie afin de réaliser leur fixation sur des supports prévus à cet effet.
Le transfert se réalise à l'aide de bacs munis de filtres.
Le captage s'effectue sur microbrisure (*coquilles d'huîtres concassées en minuscules morceaux) dans des
bassins équipés de filtres. (les larves d'huîtres prêtes à la fixation mesurent environ 260 microns)
La microbrisure est placée sur les filtres.
La fixation dure de 1 à 3 jours pour les larves d'huîtres.
Les pertes à la fixation peuvent être estimées à 50% de la population larvaire initiale.
Les larves fixées restent en micronurserie pendant une duré de 15 jours environ afin d'atteindre une taille de 800-
1000 microns voir même 2mm.
La température de l'eau est progressivement diminuée avant le transfert des larves en nurserie.
3. Zone d'élevage des juvéniles : Nurserie : phase de prégrossissement
Une fois les larves fixées sur leurs supports, elles sont transférées dans des bacs dédiés à la
culture des juvéniles.
L'élevage en nurserie peut être réalisé soit en interieur, dans ce cas une nouvelle salle doit être
prévue à cet effet, soit en extérieur.
Dans l'optique d'un élevage en extérieur, on retient deux cas de figures :
-La nurserie se trouve en milieu naturel, par exemple en étang. Dans ce cas il n'y a pas
d'apport de nourriture, on parle alors de nurserie extensive.
-La nurserie intensive quant à elle, nécessite un apport constant en nourriture sous forme de
phytoplancton.
La quantité des larves fixées contenues dans un filtre en micronurserie sera redistribuée dans 4 filtres en nurserie
afin de favoriser la croissance du naissain.
Le prégrossissement du naissain : taille de plus de 2mm se déroule dans des bacs plus ou moins volumineux
selon les tailles de naissain.
Il est tamisé régulièrement et des tris sont effectués pour éliminer les huîtres collées (plusieurs huîtres fixées sur
le même support), et/ou mal formées.
La demande nutritionnelle augmente avec la taille du naissain : il est donc important de réfléchir au type
d'élevage que l'on va retenir : grossissement en intérieur qui demande en parallèle une production d'algue très
importante, ou si possible culture en extérieur alimentée par une eau riche en phytoplancton pompée dans le
milieu naturel.
Tout dépend bien entendu ici aussi du volume de production atteint, mais aussi des tailles de naissains
souhaitées. (Vouloir produire des grosses tailles devient moins rentable pour l'écloserie : problème de place pour
l'écloserie ainsi qu'un problème d'approvisionnement en nourriture)
4. Approvisionnement en eau
Un approvisionnement en eau de bonne qualité est indispensable au développement des larves
comme des juvéniles.
A ce titre, différentes sources d'approvisionnement en eau (pompages forages etc.) peuvent
être envisagées en fonction bien évidemment de l'emplacement de l'écloserie.
Il en résulte donc la mise en place d'un équipement de pompage de filtrage et de traitement de
l'eau.
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
71 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
En effet l'écloserie doit être équipée (matériel, logistique) de façon à pouvoir modifier certains
paramètres de l'eau prélevée en milieu naturel tels que : la température, la salinité ou encore le
taux d'oxygène dissous dans l'eau.
La température doit être maintenue à un niveau élevé pour permettre la survie et la croissance
des juvéniles : il faut pouvoir par exemple passer d'une eau de forage de 15°C (sources
SATMAR Leucate) à 27°C pour l'élevage larvaire et à 19°C pour l'élevage en nurserie. Le chauffage de l'eau peut s'effectuer au gaz, ce qui nécessite donc un investissement en matériel (chaudière à
gaz), et un coût de fonctionnement.
5. Equipement pour la culture d'algue
C'est une des composantes essentielles, si ce n'est la plus importante, au processus de production de naissain
d'huître. C'est la partie qui nécessite le plus de travail.
La gestion de la production algale pour une écloserie à une influence directe sur son potentiel
de production : répercussion sur le coût de production du naissain et donc sur son prix de
vente. (Certaines écloseries du littoral Atlantique existant sur le marché du naissain depuis
déjà de nombreuses années cherchent à minimiser leur coût de production en réalisant leur
activité de nurserie directement en milieu naturel : cf. Grainocéan qui investi dans des filières
de prégrossissement à Frontignan)
Les algues sont en effet utilisées à tous les stades de productions du naissain d'huître.
Elles peuvent être cultivées à l'intérieur de l'écloserie : importance d'un système d'éclairage
artificiel : prévoire une salle prévue à cet effet.
A l'extérieur : à la lumière naturelle : possibilité d'élevage en serre.
On recense 6 types d'algues différentes utilisées à la production de mollusques bivalves :
ISO (Isochrysis aff galbana)
PAV (Pavlova lutheri),
CHC (Chaetoceros calcitrans) (souche utilisée en été)
Skaff (Skeletonema costatum) ( souche utilisée en hiver)
Plusieurs salles devront être équipées à la culture d'algue :
Les différentes phases de culture des algues
Salle de culture des souches mères : salle de petite dimension en intérieur qui nécessite d'être
isolée, à température régulée (refroidissement) et fortement éclairée (utilisation de lampes
fluorescentes)
Salle de culture des algues à partir des souches mères : salle de plus grande taille : la
superficie dépendant du nombre d'espèces et de la quantité d'algues à produire (erlenmeyer +
ballons exposés à la lumière)
Cette salle doit être équipée d'une source d'air et doit être maintenue à une température variant
de15 à 18°C.
Salle principale de la culture d'algues dépend du nombre d'espèces cultivées et de la quantité
nécessaire à la production de naissain.
2 méthodes de culture d'algue : la méthode discontinue / la méthode des sacs ou cylindres
hauts.
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
72 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Cette aire doit être maintenue à des températures entre 15 et 20°C.
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
73 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Annexe 2
Questionnaire écloseries
Quel est le statut juridique de l'entreprise : EI / EURL / SA / SNC / SARL
Qui est le responsable de l'entreprise ?
Année de création de l'entreprise
Quelles espèces en quelle proportion ?
Nombre d’unités Proportion % CA
Gigas diploïde
Gigas triploïde
Palourde japonaise
Palourde européenne
Coquille st-jacques
Huître plate
algues
A. dimension de l'exploitation
A.1 Personnel
A.1.1 Combien y a-t-il de salariés dans l'entreprise ? … (nombre à détailler pour chaque site)
A.1.2 Nombre de salariés permanents / temporaires (équivalent temps plein) …
A.1.3 Quels sont les différents types de postes ? Nombre d’équivalent temps plein par type de poste :
A.1.4 Quelles sont les formations suivies et envisagées pour les différents postes ?
A.2 Les établissements
A.2.1 Combien de sites possédez-vous ?
A.2.2 Où sont-ils localisés et indiquez s'il s'agit de sites de production ou de production et
commercialisation : …
A.2.3 Quelle est la proportion de la production pour chaque type de mollusque (à détailler si possible
pour chaque site de production) ?
B. Production
B.1 Huître creuse Crassostrea gigas :
- Naissain
B.1.1 Quelles tailles de naissain proposez-vous à la vente ? Dans quelles proportions sont produites les
différentes tailles de naissain ? Indiquer les volumes de production pour chaque taille
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
74 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Tailles T4 T5 T6 T7 T8 T9 T10 T11 autres
Gigas diploïde
Gigas triploïde
B.1.2 Adaptez-vous votre production en fonction de la demande ? Ou disposez-vous de « stock » (naissain
produit pour parer aux éventuels imprévus de la demande) ?
B.1.3 La demande fluctue-t-elle selon les saisons ?
B.1.4 Quelles sont vos périodes de production ? et le nombre d’unités correspondant (et proportion en %)
Diploïde
01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12
volumes
proportion
Triploïde
01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12
volumes
proportion
B.1.5 Sous quels délais répondez-vous à la demande ?
B.1.6 Quelles ont été les évolutions (de la demande) depuis que vous-êtes sur le marché ?
Arrivez-vous à satisfaire à toute la demande ?
- Larves
B.1.6 Vendez-vous des larves ? Oui / non si oui à quel stade (taille / âge) ?
B.1.7 A quelle période de l'année ont lieu ces ventes ? (proportion et quantités)
01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12
volumes
proportion
B.1.8 Quelle est la proportion de larve vendue par rapport à la production totale larvaire ?
B.2 palourde japonaise Ruditapes semidecussatus oui /non
B.2.1 Quelles tailles de naissain proposez-vous à la vente ? Dans quelles proportions sont produites les
différentes tailles de naissain ? indiquer les volumes de production pour chaque taille
Tailles T4 T5 T6 T7 T8 T9 T10 T11 autres
volumes
proportion
B.2.2 Adaptez-vous votre production en fonction de la demande ? Ou disposez-vous de « stock »?
B.2.3 Quelles sont vos périodes de production ? et le nombre d’unités correspondant (et proportion en %)
01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12
volumes
proportion
B.2.4 sous quels délais répondez-vous à la demande ?
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
75 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
B.2.5 La demande fluctue-t-elle selon les saisons ?
B.2.6 Quelles ont été les évolutions (de la demande) depuis que vous-êtes sur le marché ?
B.3 Palourde européenne Ruditapes decussatus oui / non
B.3.1 Quelles tailles de naissain proposez-vous à la vente ? Dans quelles proportions sont produites les
différentes tailles de naissain ? Indiquer les volumes de production pour chaque taille
Tailles T4 T5 T6 T7 T8 T9 T10 T11 autres
volumes
proportion
B.3.2 Adaptez-vous votre production en fonction de la demande ? Ou disposez-vous de « stock »?
B.3.3 Quelles sont vos périodes de production ? et le nombre d’unité correspondant (et proportion en %)
01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12
volumes
proportion
B.3.4 sous quels délais répondez-vous à la demande ?
B.3.5 La demande fluctue-t-elle selon les saisons ?
B.3.6 Quelles ont été les évolutions (de la demande) depuis que vous-êtes sur le marché ?
B.4 Huître plate
B.4.1 Quelles tailles de naissain proposez-vous à la vente ? Dans quelles proportions sont produites les
différentes tailles de naissain ? indiquer les volumes de production pour chaque taille
Tailles T4 T5 T6 T7 T8 T9 T10 T11 autres
volume
proportion
B.4.2 Adaptez-vous votre production en fonction de la demande ? Ou disposez-vous de « stock »?
B.4.3 Quelles sont vos périodes de production ? et le nombre d’unité correspondant (et proportion en %)
01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12
Volumes
proportion
B.4.4 Sous quels délais répondez-vous à la demande ?
B.4.5 La demande fluctue-t-elle selon les saisons ?
B.4.6 Quelles ont été les évolutions (de la demande) depuis que vous-êtes sur le marché ?
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
76 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
B.4.7 Quelle est la proportion de la production d'huîtres creuses et d'huîtres plates ?
huîtres creuses huîtres plates
B.5 Coquille st-jacques Pecten maximus oui / non
B.5.1 Quelles tailles de naissain proposez-vous à la vente ? Dans quelles proportions sont produites les
différentes tailles de naissain ? indiquer les volumes de production pour chaque taille
Tailles T4 T5 T6 T7 T8 T9 T10 T11 autres
volumes
proportion
B.5.2 Adaptez-vous votre production en fonction de la demande ? Ou disposez-vous de « stock »?
B.5.3 Quelles sont vos périodes de production ? et le nombre d’unité correspondant (et proportion en %)
01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12
Volumes
proportion
B.5.4 sous quels délais répondez-vous à la demande ?
B.5.5 La demande fluctue-t-elle selon les saisons ?
B.5.6 Quelles ont été les évolutions (de la demande) depuis que vous-êtes sur le marché ?
B.6 Algues oui /non
B.6.1 Quelles souches d'algue proposez-vous à la vente ? en quelle proportion ?
volumes proportion
Isochrysis aff galbana
Skeletonema costatum
Pavlova lutheri
Chaetoceros calcitrans
autres
B.6.2 Conditionnement de la vente d'algue ? Pâte d'algue etc …quels sont les prix pratiqués ?
B.6.3 A quelles périodes sont vendues ces algues ?
01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12
B.6.4 sous quels délais répondez-vous à la demande ?
B.7 Autres
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
77 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
C. Commercialisation
C.1 Au niveau national, comment se répartissent vos ventes de naissain : …% Atl. …% Méd.
Précisez le volume, le CA et le prix moyen.
Atlantique Méditerranée Volume CA Prix moyen
Gigas diploïde
Gigas triploïde
Palourde japonaise
Palourde européenne
Coquille st-jacques
Huître plate
algues
C.2 Quels sont les circuits de commercialisation utilisés ? En quelle proportion ?
(Intermédiaires commerciaux, coopératives, ventes organisations des producteurs ? vente individuelle aux
producteurs)
C.3 Y a-t-il un bassin pour lequel la demande est plus importante ?
% production volume CA
Normandie mer du nord
Bretagne nord
Bretagne sud
Ré centre-ouest
Marennes Oléron
Arcachon Aquitaine
Méditerranée
C.4 Quel type de clientèle visez-vous ? pêcheurs /conchyliculteurs ( proportion)
C.5 Faites-vous de la publicité / démarchage au niveau des producteurs ? oui /non
C.5.1 Si oui quel budget y est alloué ?
C.6 Exportez-vous une partie de votre production ? Oui /non et comment ?
C.7 Si oui quelle proportion de votre production est exportée : …% et dans quels pays ? …
Gigas diploïde
Gigas triploïde
Palourde japonaise
Palourde européenne
Coquille st-jacques
Huître plate
algues
Total de la production importée
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
78 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
C.8 Quel est votre positionnement par rapport à la concurrence ? en France et à l'étranger
C.9 Conditionnement de la production : détailler
C.10 Transport de la production :
Chronopost France express Express marée Euro marée autres
Delanchy ?
C.11 Logistique : coût et prix pratiqués
C.12 CA moyen - production à l'année
D. Perspectives d'avenir Perspectives de développement
D.1 Augmenter la production oui / non
D.2 Vous diversifier en proposant de nouvelles espèces oui /non
D.3 nouveaux investissements… / nouveaux
sites de production en vue …
Donnez votre avis sur le secteur et sur votre métier dans les 10 prochaines années
E. Approvisionnement en eau
E.1 Comment est réalisé l'approvisionnement en eau nécessaire au fonctionnement de l'écloserie? Par
forage : oui /non
E.2 quel est le nombre de forages réalisés ? …
E.3 Pompage en mer oui/non Continu oui / non ?
(En étang oui /non ) Continu oui / non ?
E.5 Un traitement est-il réalisé ? Oui /non
Quelle technique utilisez-vous? …(filtrage UV etc.…)
E.6 Utilisez-vous un ou plusieurs réservoirs de stockage oui /non
E.7 Quelle technique utilisez-vous pour le chauffage de l'eau ? … Chauffage – refroidissement
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
79 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
E.8 A combien est évalué le coût nécessaire au chauffage de l'eau (toutes activités confondues)?
F. Culture d'algues
F.1 Quels types de souches d'algues cultivez-vous ? …
Isochrysis aff galbana
Skeletonema costatum
Pavlova lutheri
Chaetoceros calcitrans
autres
F.2 Combien de salles sont utilisées pour la production d'algues ? …
F.3 Nombre, type et taille (volume) des bacs utilisés pour la culture d'algues par salle
F.5 Equipement utilisé à la production d'algues : lampes (type et nombre par salle) / chauffage
G. Conditionnement des géniteurs
G.1 Type de géniteur : palourde / huître etc.…
Gigas diploïde
Gigas triploïde
Gigas tetraploïde
Palourde japonaise
Palourde européenne
Coquille st-jacques
Huître plate
G.2 Où réalisez-vous l'approvisionnement des géniteurs? … (lieu)
G.3 Quelle quantité de géniteurs d'huître creuse est utilisée pour l'écloserie? …
G.4 Technique de conditionnement : nombre de bacs utilisés / nombre d'individus par bac
G.5 Quels types de bacs /bassins sont utilisés pour le conditionnement des géniteurs? …
G.7 Quels sont les besoins en nourriture nécessaires au conditionnement des géniteurs ?
G.8 Quelle technique de ponte est utilisée : choc thermique / chimique
G.9 Quel est le nombre de pontes par an et par espèce ?
Pontes / an
Gigas diploïde
Gigas triploïde
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
80 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Gigas tetraploïde
Palourde japonaise
Palourde européenne
Coquille st-jacques
Huître plate
H. Elevage larvaire
H.1 Huître creuse
H.1.1 quelle est la production totale larvaire :
H.1.2 Quels sont les besoins en nourriture nécessaires à l'élevage larvaire ? : quantité…
H.1.3 Quels types d'algues utilisez-vous ? … et en quelle quantité (volume) ? …
H.1.4 Dans quels types de bassins est réalisé l'élevage larvaire? …
H.1.5 Quel volume d'eau peut contenir un bassin ? …
H.1.6 Combien de bassins utilisez-vous ? …
H.1.7 Quelle quantité de larves peut être contenue dans un bassin ? …densité larvaire/volume
H.1.8 La salle d'élevage larvaire nécessite-elle d'être chauffée / refroidie ?
oui / non
Si oui à quelle température? …
H.1.9 L'eau contenue dans les bassins doit-elle être maintenue à température ambiante? Oui / non
Si oui à quelle température? …
H.2 Palourde
H.2.1 quelle est la production totale larvaire :
H.2.3 Quels sont les besoins en nourriture nécessaires à l'élevage larvaire ? : quantité…
H.2.4 Quels types d'algues utilisez-vous ? … et en quelle quantité (volume) ? …
H.2.5 Dans quels types de bassins est réalisé l'élevage larvaire? …
H.2.6 Quel volume d'eau peut contenir un bassin ? …
H.2.7 Combien de bassins utilisez-vous ? …
H.2.8 Quelle quantité de larves peut être contenue dans un bassin ? …densité larvaire/volume
H.2.9 La salle d'élevage larvaire nécessite-elle d'être chauffée / refroidie ?
oui / non
Si oui à quelle température? …
H.2.10 L'eau contenue dans les bassins doit-elle être maintenue à température ambiante? Oui / non
Si oui à quelle température? …
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
81 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
I. Micronurserie
I.1 Quels sont les besoins en nourriture nécessaires à la micronurserie ?
I.2 Quels types d'algues utilisez-vous ? … en quelle quantité (volume)? …
I.3 Quels types de bacs /bassins sont utilisés en micronurserie? …
I.4 Combien de bassins utilisez-vous ? …
I.5 Combien de filtres par bassin ? …
I.6 Quel volume d'eau peut contenir un bassin? …
I.7 Quelle quantité de larves peut être contenue dans un bassin ? … dans un filtre? ….
I.8 La salle de micronurserie nécessite-elle d'être chauffée / refroidie ? oui / non
Quelle température? …
I.9 L'eau contenue dans les bassins doit-elle être maintenue à température ambiante?
Quelle température? …
I.10 Quels types de substrats utilisez-vous pour la fixation ? : micro brisures / feuille de PVC etc…
I.11 Combien de temps dure la fixation (métamorphose)? (24 h) …
I.12 Quel est le pourcentage de pertes à la fixation? …
I.13 Répartition de la production larve/naissain
J. Nurserie
J.1 Quelle est la taille des larves fixées prêtes à entrer en nurserie? …
J.2 Quels sont les besoins en nourriture nécessaires à la nurserie ?
J.3 Quels types d'algues utilisez-vous ? … et en quelle quantité (volume)? …
J.4 Quelle technique est utilisée afin de réaliser l'apport en eau et en nourriture?
J.5 Quels types de bacs /bassins sont utilisés en nurserie? …
J.6 Combien de bassins utilisez-vous ? …
J.7 Quel volume d'eau peut contenir un bassin? …
J.8 Quelle quantité de larves peut être contenue dans un bassin ? … dans un filtre? ….
J.9 La salle de nurserie nécessite-elle d'être chauffée / refroidie ? oui / non
Quelle température? …
J.10 L'eau contenue dans les bassins doit-elle être maintenue à température ambiante?
Quelle température? …
J.11 Quelle est la durée de l'élevage pour obtenir un naissain de taille T6 ?
Problèmes d'élevage rencontrés en fonction des espèces, de la période de l'année, des techniques utilisées : virus
bactéries pannes diverses climatiques etc.)
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
82 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Coûts de production
Avez-vous réalisé une analyse de vos coûts de production ?
Détail ?
Evaluation de vos dépenses :
- par étape de production ?
- par poste ?
1) Investissements ? En € + Amortissement
Constructions (bâtiments, bassins…)
Matériel (pompes, cuves, filtres…)
2) Coûts de fonctionnement ?
Eau
Electricité
Chauffage
Petit matériel consommable
3) Coûts de personnel : salaires et charges
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
83 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Annexe 3
FICHES ECLOSERIES
FRANCE NAISSAIN RCS La Roche-sur-Yon B 451 604 664
Renseignements juridiques Siège social le Polder des Champs 85230 BOUIN
SIRET 45160466400016
Forme juridique société par actions simplifiée
Capital social 38.000,00 EURO
Code activité 513S - Commerce de gros de poissons, crustacés et mollusques
Dirigeant(s) Président M. ANGERI Stephane
DG Mme ANGERI Valerie née BUTON
Chiffres clés au 31-07-2005 Chiffre d'affaires 3.550.000 EU Effectif De 0 à 5
Prévision de production naissain d’huître Crassostrea gigas 2007 : 700 millions
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
84 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
SOCIETE ATLANTIQUE DE MARICULTURE (SATMAR) RCS Cherbourg B 780 883 443
Renseignements juridiques Siège social la Saline 50760 GATTEVILLE LE PHARE
SIRET 78088344300019
Forme juridique SA à conseil d'administration
Capital social 2.131.200,00 EURO
Code activité 513S - Commerce de gros de poissons, crustacés et mollusques
Dirigeant(s) Président Mme GOELET Henrietta
DG M. DUBROMEL Pierre
Administrateur Mme GOELET Henrietta
Chiffres clés au 31-12-2006 Chiffre d'affaires 5.800.000 EU Effectif De 0 à 5
Prévision de production naissain d’huître Crassostrea gigas 2007 : 300 millions
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
85 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
FRANCE TURBOT RCS La Roche-sur-Yon B 341 023 836 Nom commercial : N.A.T.A. MARINOVE BRETAGNE TURBOT
Renseignements juridiques Siège social Chemin de l'Ileaux le Bon 85740 L EPINE
SIRET 34102383600024
Forme juridique société par actions simplifiée
Capital social 4.836.000,00 EURO
Code activité 050C - Pisciculture, aquaculture
Dirigeant(s) Président M. ADRIEN Michel
DG M. ADRIEN Rene
Établissements Activité Adresse Pisciculture, aquaculture Moulin du Carpont 22220 TREDARZEC
Prévision de production naissain d’huître Crassostrea gigas 2007 : 350 millions
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
86 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
GRAINOCEAN RCS La Rochelle B 330 872 318
Renseignements juridiques Siège social 14 Cours Dechezeaux 17410 ST MARTIN DE RE
SIRET 33087231800036
Forme juridique SA à conseil d'administration
Capital social 2.500.000,00 EURO
Code activité 513S - Commerce de gros de poissons, crustacés et mollusques
Dirigeant(s) Président M. MARISSAL Eric
DG M. MARISSAL Eric DG délégué Mme MARISSAL Marie-Claude née GASPON
Administrateur M. GASPON Remy
Chiffres clés au 31-12-1998 Chiffre d'affaires de 0.5 à 0.6 ME Effectif non précisé
Prévision de production naissain d’huître Crassostrea gigas 2007 : 600 millions
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
87 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
SOCIETE DE DEVELOPPEMENT AQUACOLE DE BOUIN (SODABO) RCS La Roche-sur-Yon B 353 331 318
Renseignements juridiques Siège social le Polder des Champs 85230 BOUIN
SIRET 35333174700017
Forme juridique Société à responsabilité limitée
Capital social 15.200,00 EURO
Code activité 050C - Pisciculture, aquaculture
Dirigeant(s) Gérant M. LE GOFF Jean-Yves
Chiffres clés au 30-06-2006 Chiffre d'affaires 1.110.000 Effectif non précisé
Prévision de production naissain d’huître Crassostrea gigas 2007 : 300 millions
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
88 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Annexe 4
Questionnaire conchyliculteurs
Année d'installation
Depuis combien de temps êtes-vous installé à votre compte ?
Quelle formation avez-vous suivi ?
Conchyliculture / pêche
Si les deux : quelle est l'activité la plus importante, qui vous rapporte le plus ? % CA
Pratiquez-vous la conchyliculture toute l'année : précisez les périodes
Producteur / purificateur / expéditeur
Personnel : combien y a-t-il de salariés à temps plein ? A temps partiel ?
1. Types de production Huître creuse étang / mer indiquez le tonnage à l'année
Moules étang / mer indiquez le tonnage à l'année
Huîtres plates étang / mer indiquez le tonnage à l'année
Autres.
Réalisez-vous des essais (ex : huître plate) ?
2. Etapes de production Quelles sont les étapes de production réalisées par espèce ?
Huître creuse étang / mer télécaptage prégrossissement grossissement
Moules étang / mer télécaptage prégrossissement grossissement
Huîtres plates étang / mer télécaptage prégrossissement grossissement
Autres
3. tables Combien de tables possédez-vous ?
Où sont-elles situées : terre / demi-large / large
Indiquez la productivité des tables : très bon / bon / moyen
Nombre de tables consacrées au grossissement :
Nombre de tables pour le prégrossissement :
Utilisez-vous la totalité des tables toute l'année :
4. Filières en mer Possédez-vous des filières en mer ?
Indiquez le lieu / le nombre / les espèces produites / et le tonnage par rapport à la production en étang
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
89 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Approvisionnement en naissain
I. Approvisionnement en naissain de petite taille
(jusqu'à T10-T15) utilisé pour la phase de
prégrossissement
Nombre de tables utilisées
Sur une année combien de cycles de prégrossissement réalisez-vous ?
Captage naturel / naissain d'écloserie :
Proportion : Cette année 2007 :
2006 malaïgue :
Les autres années (année de référence sans malaïgue)
Depuis quand faites-vous du naissain d'écloserie ?
1.1 Naissain provenant de captage naturel Lieu d'approvisionnement
Taille (forme : coquille autre)
Quantité
Prix
Périodes d'approvisionnements
Combien de commandes à l'année ?
Temps nécessaire au prégrossissement
Combien de temps dure le grossissement pour atteindre une taille vendable ?
1.2 Naissain provenant d'écloserie Proportion diploïde / triplïde :
-diploïde
Lieu d'approvisionnement
Taille (forme : coquille autre)
Quantité
Prix
Période d'approvisionnement
Combien de commandes à l'année ?
Temps nécessaire au prégrossissement
Combien de temps dure le grossissement pour atteindre une taille vendable ?
-triploïde
Lieu d'approvisionnement
Taille (forme : coquille autre)
Quantité
Prix
Période d'approvisionnement
Combien de commandes à l'année ?
Temps nécessaire au prégrossissement
Combien de temps dure le grossissement pour atteindre une taille vendable ?
1.3 Achat de naissain entre conchyliculteurs Lieu (conchyliculteurs de la région)
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
90 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Taille
Quantité (indiquez une proportion par rapport au naissain provenant d'écloserie ou naturel)
Fréquence : chaque année (précisez à quelle période de l'année) / occasionnel (dépannage)
Comment ça s'est passé en 2006 pour les problèmes de malaïgues ?
1.4 Techniques utilisées pour le prégrossissement Pearlnet / casiers australiens / lanternes
Perches tournantes
II. Approvisionnement en naissain prégrossi (T10 et plus, prêt à coller) utilisé pour la
phase de grossissement
Nombre de tables utilisées au grossissement : Proportion entre approvisionnement pour prégrossissement et grossissement :
Naissain naturel / naissain d'écloserie :
Proportion : Cette année 2007 :
2006 malaïgue :
Les autres années (année de référence sans malaïgue)
Depuis quand faites-vous du naissain d'écloserie ?
2.1 Naissain provenant de captage naturel Lieu d'approvisionnement
Taille (forme : coquille autre)
Quantité (cela représente combien de table par rapport au naissain provenant de la phase de prégrossissement)
Prix
Période d'approvisionnement
Combien de commandes à l'année ?
Combien de temps dure le grossissement pour atteindre une taille vendable ?
2.2 Naissain provenant d'écloserie Proportion diploïde / triploïde :
Diploïde
Lieu d'approvisionnement
Taille :
Quantité
Prix
Période d'approvisionnement
Combien de commandes à l'année ?
Combien de temps dure le grossissement pour atteindre une taille vendable ?
Triploïde
Lieu d'approvisionnement
Taille :
Quantité
Prix
Période d'approvisionnement
Combien de commandes à l'année ?
Combien de temps dure le grossissement pour atteindre une taille vendable ?
2.3 Achat de naissain entre conchyliculteurs Lieu (conchyliculteurs de la région)
Taille
Quantité (indiquez une proportion par rapport au naissain provenant d'écloserie ou naturel)
Fréquence : chaque année (précisez à quelle période de l'année) / occasionnel (dépannage)
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
91 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Comment ça s'est passé en 2006 pour les problèmes de malaïgues ?
2.4 Techniques utilisées pour le grossissement Sur cordes : collées d'écloseries / collée de tombée / collée de tube prégrossi Casiers australiens / lanternes
III. pertes
3.1 Mortalités à la réception Naissain de captage naturel : nombre de pertes / pourcentage selon les formes Naissain d'écloserie :
Diploïde nombre de pertes / pourcentage selon les tailles
Triploïde nombre de pertes / pourcentage selon les tailles
3.2 Mortalités durant la phase de prégrossissement (combien d'huîtres arrivent à taille collable)
Naissain de captage naturel : nombre de pertes / pourcentage selon les formes
Naissain d'écloserie : Diploïde nombre de pertes / pourcentage selon les tailles
Triploïde nombre de pertes / pourcentage selon les tailles
3.3 Mortalités pendant la phase de grossissement Naissain de captage naturel : nombre de pertes / pourcentage selon les formes
Naissain d'écloserie : Diploïde nombre de pertes / pourcentage selon les tailles
Triploïde nombre de pertes / pourcentage selon les tailles
3.4 Pertes cette année Dates des pertes % pertes naturel / écloserie
% pertes diploïde / triploïde
Pertes selon les tailles (petites tailles / gros calibres : collables ou collées)
Pertes selon la surface de profondeur et l'emplacement des tables
IV. critères de choix écloseries / captage naturel
4.1 Choix naturel / écloserie Quels sont selon vous les avantages et les inconvénients entre naturel / écloserie ?
Prix / tailles / qualité (mortalité) / disponibilité
4.2 Choix écloseries Comment avez-vous connu ces écloserie : pub / bouche à oreille
Avez-vous testé plusieurs écloseries, lesquelles :
Critères de sélection entre les écloseries : prix taille qualité disponibilité
Connaissez-vous d'autres écloseries ?
Etes-vous allé au salon de Bouzigues : avez-vous rencontré d'autres écloseries / vous-êtes vous renseigné sur les
prix
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
92 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
V. satisfaction / problèmes rencontrés
Y a-t-il un service après vente ? y faites-vous appel ?
Si oui pourquoi ? info sur les pratiques
Sur la T°C / salinité / naissain / qualité du transport
Etes-vous satisfait : du service après vente
Des délais de livraison
Du temps de réaction de l'écloserie par rapport à la demande (ex : en période de crise 2006)
De la qualité
Du respect des quantités de du naissain livré
VI. commercialisation
6.1 ventes d'huîtres adultes Calendrier des ventes : périodes de ventes avec gros CA
Calibres les plus vendus : proportions / prix (calibres selon les saisons)
6.2 Réseaux de commercialisation Expéditeurs
Mareyeurs et grossistes
Centrales d'achat GMS
Magasins de GMS
Restaurateurs
Vente directe au mas
Vente sur les marchés
Site Internet
6.3 vente à d'autres stades Huîtres prégrossies / naissain / graines de moules
Vente de naissain entre conchyliculteurs
Lieu (conchyliculteurs de la région ou autres)
Taille
Quantité
Fréquence : chaque année (précisez à quelle période de l'année) / occasionnel (dépannage)
Comment ça s'est passé en 2006 avec les problèmes de malaïgues ?
Vente de naissain aux écloseries Lieu (conchyliculteurs de la région ou autres)
Taille
Quantité
Fréquence : chaque année (précisez à quelle période de l'année) / occasionnel (dépannage)
VII perspectives d'avenir
7.1 Objectifs de développement : Augmenter la production
Achats de tables / diminuer le nombre de tables
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
93 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
7.2 Diversifications de la production Nouveaux types de produits
Nouvelle clientèle visée
Démarche qualité
VIII Situation idéale
Période d'approvisionnement idéale / taille / diploïe-triploïde (stratégie pour obtenir de l'huître toute l'année) /
qualité
Combien seriez-vous prêt à payer pour vous approvisionner sur une écloserie implantée dans la région ?
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
94 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Annexe 5
Taille de l’échantillon : 63
49 conchyliculteurs
pratiquent le
prégrossissement
d’huîtres creuses
46 conchyliculteurs
s’approvisionnent en
naissain d’écloserie à
prégrossir
32 s’approvisionnent
uniquement en
écloserie 14 combinent
naissain naturel +
écloserie à
prégrossir
9 réalisent leur
production
uniquement à partir
de naissain à
prégrossir
d’écloserie
23 se fournissent
à la fois en
naissain à
prégrossir et de
taille collable
5 s’approvisionnent
en naissain de
taille collable
d’écloserie
13 s’approvisionnent
en naissain de
taille collable
d’origine naturelle
5 s’approvisionnent
en naissain de
taille collable
écloserie + naturel
3 s’approvisionnent
uniquement en
naissain d’origine
naturelle
14 réalisent leur production
uniquement à partir d’huîtres de
tailles collables
6 s’approvisionnent
en naissain de
taille collable
d’origine naturelle
3 s’approvisionnent
en naissain de
taille collable
d’écloserie
5 s’approvisionnent
en naissain de
taille collable
écloserie + naturel
7 réalisent leur
production
uniquement à
partir de
naissain à
prégrossir
7 se fournissent à
la fois en naissain à
prégrossir et de
taille collable
2
s’approvisionnent
en naissain de
taille collable
d’écloserie
13 s’approvisionnent
en naissain de
taille collable
d’origine naturelle
Rapport de Stage : Benoit Marty 2007
95 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Annexe 6
Divers profils d’entreprises
Profil d’entreprises 1
Profil d’entreprises 2
Approvisionnement en huîtres de petites
tailles à prégrossir
Utilisation du naissain à la
production d’huîtres
commercialisables
Utilisation du naissain uniquement à la
revente d’huîtres prégrossies
Le conchyliculteur réalise un cycle entier d’élevage de l’huître
(prégrossissement + grossissement)
Le conchyliculteur réalise uniquement
de la phase de prégrossissement
Une partie du naissain est
utilisée à la production
d’huîtres commercialisables,
l’autre à la revente de naissain
prégrossi
Approvisionnement en naissain de petite taille à prégrossir et
en naissain de taille collable
Le conchyliculteur réalise une partie de
sa production sur un cycle entier
d’élevage (prégrossissement +
grossissement)
Une partie de la production sera réalisée
uniquement sur la phase de grossissement
de l’huître
Réalisation d’un cycle entier d’élevage Réalisation uniquement de la phase de
grossissement
Un cycle entier d’élevage est nécessaire dans le cas de cette stratégie
d’approvisionnement
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96 Sujet : Etude de la demande en naissain de mollusques bivalves en Languedoc-Roussillon
dans le but de dimensionner un projet d'implantation d'écloserie
Profil d’entreprises 3
Approvisionnement en naissain uniquement de taille collable
Le conchyliculteur réalise la totalité de sa
production sur la phase de grossissement
de l’huître
Réalisation uniquement de la phase de
grossissement