etude séro- épidémiologique de la brucellose animale dans
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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR **********************
ECOLE INTER - ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES
(E.I.S.M.V.)
ANNEE 2013 N° 20
THESE
Présentée et soutenue publiquement le 20 Juillet 2013 à 09 heures devant la faculté de Médecine, de
Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie de Dakar pour obtenir le grade de DOCTEUR VETERINAIRE
(DIPLÔME D’ETAT) Par
Hasna ARAITA HEBANO Née le 12 Aôut 1987 à Tadjourah (Djibouti)
Président : M. Emmanuel BASSENE Professeur à la Faculté de Médecine, de
Pharmacie et d’Odonto-stomatologie de Dakar Rapporteur de Thèse: Mme. Rianatou BADA ALAMBEDJI Professeur à l’E.I.S.M.V. de Dakar Membres: M. Serge Niangoran BAKOU Maître de Conférences Agrégé à l’E.I.S.M.V. de
Dakar
Directeur de thèse : M. Philippe KONE Maitre-Assistant à l’E.I.S.M.V. de Dakar
ETUDE SERO-EPIDEMIOLOGIQUE DE LA BRUCELLOSE
ANIMALE DANS LA REPUBLIQUE DE DJIBOUTI
JURY
COMITE DE DIRECTION
LE DIRECTEUR GENERAL
Professeur Louis Joseph PANGUI
LES COORDONNATEURS
Professeur Germain Jérôme SAWADOGO
Coordonnateur des Stages et de la
Formation Post-Universitaire
Professeur Moussa ASSANE
Coordonnateur des Etudes
Professeur Yalacé Yamba KABORET
Coordonnateur de la Coopération Internationale
Professeur Serge Niangoran BAKOU
Coordonnateur de la Recherche/Développement
Année Universitaire 2012 – 2013
BP: 5077-DAKAR (Sénégal)
Tel: (00221) 33 865 10 08Télécopie (221) 825 42 83
ii
PERSONNEL ENSEIGNANT DE L’E.I.S.M.V
PERSONNEL VACATAIRE (PREVU)
PERSONNEL ENSEIGNANT CPEV
PERSONNEL ENSEIGNANT
iii
A. DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET PRODUCTIONS ANIMALES
CHEF DE DEPARTEMENT : Papa El Hassane DIOP, Professeur
SERVICES 1. ANATOMIE-HISTOLOGIE-EMBRYOLOGIE Serge Niangoran BAKOU Maître de conférences agrégé Gualbert Simon NTEME ELLA Assistant M. Jean Narcisse KOUAKOU Vacataire 2. CHIRURGIE –REPRODUCTION Papa El Hassane DIOP Professeur Alain Richi KAMGA WALADJO Maître - Assistant Mlle Anta DIAGNE Docteur Vétérinaire Vacataire M. Zahoui Boris Arnaud BITTY Moniteur 3. ECONOMIE RURALE ET GESTION Cheikh LY Professeur (en disponibilité) M. Walter OSSEBI Assistant M. Elhadji SOW Moniteur 4. PHYSIOLOGIE-PHARMACODYNAMIE-THERAPEUTIQUE Moussa ASSANE Professeur Rock Allister LAPO Maître – Assistant M. Ismaël THIAW Moniteur 5. PHYSIQUE ET CHIMIE BIOLOGIQUES ET MEDICALES Germain Jérôme SAWADOGO Professeur Adama SOW Assistant M. Zounongo Marcelin ZABRE Moniteur 6. ZOOTECHNIE-ALIMENTATION Ayao MISSOHOU Professeur Simplice AYSSIWEDE Maitre - Assistant M. Alioune Badara Kane DIOUF Moniteur M. Yakhya ElHadj THIOR Moniteur
PERSONNEL ENSEIGNANT - EISMV
iv
B. DEPARTEMENT DE SANTE PUBLIQUE ET ENVIRONNEMENT
CHEF DE DEPARTEMENT : Rianatou BADA ALAMBEDJI, Professeur
SERVICES
1. HYGIENE ET INDUSTRIE DES DENREES ALIMENTAIRES D’ORIGINE ANIMALE (HIDAOA) Serigne Khalifa Babacar SYLLA Maître - Assistant Bellancille MUSABYEMARIYA Maître - Assistante M. Ali Elmi KAIRE Moniteur M. Sayouba OUEDRAOGO Moniteur 2. MICROBIOLOGIE-IMMUNOLOGIE-PATHOLOGIE INFECTIEUSE Rianatou BADA ALAMBEDJI Professeur Philippe KONE Maître - Assistant Mlle Marie Fausta DUTUZE Docteur Vétérinaire Vacataire Mlle Bernadette YOUGBARE Monitrice 3. PARASITOLOGIE-MALADIES PARASITAIRES-ZOOLOGIE APPLIQUEE Louis Joseph PANGUI Professeur Oubri Bassa GBATI Maître - Assistant M. Laibané D. DAHOUROU Moniteur 4. PATHOLOGIE MEDICALE-ANATOMIE PATHOLOGIQUE- CLINIQUE AMBULANTE Yalacé Yamba KABORET Professeur Yaghouba KANE Maître de conférences agrégé Mireille KADJA WONOU Maître - Assistante M. Akafou Nicaise AKAFOU Moniteur M. Souahibou Sabi SOUROKOU Moniteur Mr Omar FALL Docteur Vétérinaire Vacataire Mr Alpha SOW Docteur Vétérinaire Vacataire Mr Abdoulaye SOW Docteur Vétérinaire Vacataire Mr Ibrahima WADE Docteur Vétérinaire Vacataire Mr Charles Benoît DIENG Docteur Vétérinaire Vacataire
v
5. PHARMACIE-TOXICOLOGIE Assiongbon TEKO AGBO Chargé de recherche Dr Gilbert Komlan AKODA Maître - Assistant Abdou Moumouni ASSOUMY Assistant M. Arnaud TALNAN Moniteur
C. DEPARTEMENT COMMUNICATION
CHEF DE DEPARTEMENT : Professeur Yalacé Yamba KABORET
SERVICES
1. BIBLIOTHEQUE
Mme Mariam DIOUF Ingénieur Documentaliste
(Vacataire)
2. SERVICE AUDIO-VISUEL
Bouré SARR Technicien
3. OBSERVATOIRE DES METIERS DE L’ÉLEVAGE (O.M.E.)
D. SCOLARITE
M. Théophraste LAFIA Chef de la scolarité
Mlle Aminata DIAGNE Assistante
M.Mohamed Makhtar NDIAYE Stagiaire
Mlle Astou BATHILY Stagiaire
vi
1. BIOPHYSIQUE
Boucar NDONG Assistant
Faculté de Médecine, de
Pharmacie et d’Odonto-
Stomatologie
UCAD
2. BOTANIQUE
Dr Kandioura NOBA Maître de Conférences (Cours)
Dr César BASSENE Assistant (TP)
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
3. AGRO-PEDOLOGIE
Fary DIOME Maître-assistant
Institut de Science de la Terre
(I.S.T.)
4. ZOOTECHNIE
Abdoulaye DIENG Maître de conférences agrégé
ENSA-THIES
Alpha SOW Docteur vétérinaire vacataire
PASTAGRI
El Hadji Mamadou DIOUF Docteur vétérinaire vacataire
SEDIMA
5. H. I. D. A. O. A.:
Malang SEYDI Professeur
E.I.S.M.V – DAKAR
PERSONNEL VACATAIRE (Prévu)
vii
6. PHARMACIE-TOXICOLOGIE
Amadou DIOUF Professeur
Faculté de Médecine, de Pharmacie
et d’Odonto-Stomatologie
UCAD
viii
1. MATHEMATIQUES
Abdoulaye MBAYE Assistant
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
2. PHYSIQUE
Amadou DIAO Assistant
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
Travaux Pratiques
Oumar NIASS Assistant
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
3. CHIMIE ORGANIQUE
Aboubacary SENE Maître - Assistant
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
4. CHIMIE PHYSIQUE
Abdoulaye DIOP Maître de Conférences
Mame Diatou GAYE SEYE Maître de Conférences
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
Travaux Pratiques de CHIMIE
Assiongbon TECKO AGBO Assistant
EISMV – DAKAR
Travaux Dirigés de CHIMIE
PERSONNEL ENSEIGNANT CPEV
ix
Momar NDIAYE Maître - Assistant
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
5. BIOLOGIE VEGETALE
Dr Aboubacry KANE Maître - Assistant (Cours)
Dr Ngansomana BA Assistant Vacataire (TP)
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
6. BIOLOGIE CELLULAIRE
Serge Niangoran BAKOU Maître de conférences agrégé
EISMV – DAKAR
7. EMBRYOLOGIE ET ZOOLOGIE
Malick FALL Maître de Conférences
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
8. PHYSIOLOGIE ANIMALE
Moussa ASSANE Professeur
EISMV – DAKAR
9. ANATOMIE COMPAREE DES VERTEBRES
Cheikh Tidiane BA Professeur
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
x
10. BIOLOGIE ANIMALE (Travaux Pratiques)
Serge Niangoran BAKOU Maître de conférences agrégé
EISMV – DAKAR
Oubri Bassa GBATI Maître - Assistant
EISMV – DAKAR
Gualbert Simon NTEME ELLA Assistant
EISMV – DAKAR
11. GEOLOGIE :
FORMATIONS SEDIMENTAIRES
Raphaël SARR Maître de Conférences
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
HYDROGEOLOGIE
Abdoulaye FAYE Maître de Conférences
Faculté des Sciences et Techniques
xi
DEDICACES
A L’ETERNEL DIEU : ALLAH LE TOUT PUISSANT, LE TOUT
MISERICORDIEUX. Merci Seigneur pour la santé, la force, le soutien et les
grâces innombrables que Tu m’accordes tous les jours.
A Son Messager et Sceau des prophètes notre bien aimé Mohamed (paix et
salut d’ALLAH soit sur lui), Ainsi que sa famille, ses compagnons, et tous ceux
qui le suivent jusqu'au jour de la résurrection.
A mes parents. Mes amours vous m’avez toujours appris que la réussite est le
fruit du travail et de la persévérance. Soyez certains, que si je suis parvenue à ce
niveau aujourd’hui, c’est grâce à vous. Vos bénédictions ont été pour moi le
parachèvement de mes études. Mon amour, ma reconnaissance et ma profonde
gratitude ne peuvent être exprimés, ni traduits par ces quelques mots imparfaits
mais mon souhait est qu’ALLAH vous accorde logévité et santé de diamant afin
que vous puissiez bénéficier du fruit de l’arbre que vous avez planté.
A la mémoire de mes grands parents maternels et paternels. Que le seigneur
vous accorde le repos éternel dans sa grande miséricorde.
A mes grands frères et sœurs: Hamadou, Ali, Mohamed ISSE, Fatouma, Madina,
Koina, Ass-Madina, qui ont toujours été à mon écoute pendant les moments de
pleurs et de joie. Que le Seigneur vous bénisse et vous accorde une vie comblée
de bonheur.
A mes Petits frères et sœurs :Baragoita, Mohamed, Ouma, Kadiga, Ahmed,
Malika, Dabssia et Issé. Vous m’avez toujours encouragé et soutenu
moralement. Soyez rassurés, je serai toujours là pour vous, merci.
xii
A mes oncles, Hamadou, Djilani, Issé et Baragota Said, vous m’aviez toujours
encouragé, soutenu. Soyez sans crainte, je vous serai éternellement
reconnaissante, mes sincères remerciements.
A mes tantes et à tous les membres de ma famille élargie, trouvez en ce travail
mon estime et ma profonde gratitude.
A mes cousins et cousines, en témoignage des liens de famille qui nous
unissent, je vous souhaite une vie pleine de succès.
A l’ambassadeur de l’Ethiopie au Sénégal et son épouse, je vous dis grand
merci pour tout l’accueuil chaleureux que vous m’avez toujours reservé lorsque
je venais chez vous, encore merci.
A mes amis du Pays: Fatouma Adabe, Madina, Leila, Mohamed, Nasro
Youssouf, Bilan Omar, Zeinab Douba, Halima Seick, Mohamed
Houssein,Houssein Guedda, Amine, Datto, Ali.
Aux Chers amis : Abdo, Ahmed, OKOUA B.Parfait , Madina, Fatouma, je
n’oublierai jamais les bons moments passé ensemble. Merci à vous
A mes promotionnaires Djiboutiens: Kaireh, Ahmed, Saad et Dr.Alawan.
A mes amis de l’EISMV :Dr. Marème (ma cocotte), Touty, Alima ( ma voiz
chou), Madina ( ma habibti), Safia, Thierry, Bertony, Mazra, Daly, Martial,
Ahmeth Fall, Khadi, Babacar, Tafsir, Dieudonné, Souahibou, Faye, Diouf,
Kaboré, Talnan, Dr. Akakfou, Dr. Elysé, Dr. Gael, Dr. Bernadette Dr. Jean
claude, Dr. Chaibou, Dr Zabré, Dr Sayouba.
A Dr Marème, Alima Comabari et Touty : Merci pour ces très bons moments
passés ensemble à Dakar
Aux Dr. Amadou souleh, Dr. Donon, Dr.Salem
xiii
Aux familles Gaye et Keita du Sénégal, merci pour votre acueuil.
A mes ainés : Docteur Hawa, Ifrah et Nima Dagan.
A mes amis de Dakar: Abdallah, Franck, Oguasse, Olivier, Lévy, Thierry,
Malika, saida, Aboubaker, saida, Madina, Koina.
Au parrain de la la 40ème promotion de l’EISMV. Professeur Bassirou
BONFOH.
Au professeur accompagnateur de la 40ème promotion de l’EISMV, Pr.Serge
N. BAKOU.
A la 40ème promotion de l’EISMV. Baptisée : Promotion Bassirou BONFOH.
Au Bureau de la 40ème promotion.
Au Professeur Yagkouba KANE, Vous avez toujours été présent pour nous.
Merci
A l’AEDS.
A l’AESV.
A ma chère patrie le Djibouti
Au SENEGAL mon pays hôte
xiv
REMERCIEMENTS
MES REMERCIEMENTS A ALLAH LE TOUT PUISSANT, LE TOUT
MISERICORDIEUX ET A SON PROPHETE MOUHAMED ( PSL).
Nous adressons nos sincères remerciements :
Au Directeur Général de l’EISMV de Dakar, Professeur Joseph Louis
PANGUI
A notre directeur de thèse, Docteur Philippe KONE pour avoir initié et
encadré avec rigueur ce travail. PROFONDE GRATITUDE.
Aux Professeurs Rianatou BADA ALMBEDJI et Serge NIANGORAN BAKOU
pour leur disponibilité.
Au parrain de la la 40ème promotion de l’EISMV, Professeur Bassirou
BONFOH.
A notre professeur accompagnateur Pr Serge N. BAKOU, Hommage
respectueux .
A tous nos maîtres de l’EISMV de Dakar, pour la qualité de l’enseignement
qu’ils nous ont si généreusement dispensés.
Docteur Kouamé et Docteur Prisca, pour votre participation très active à la
réalisation de ce travail.
A toute l’équipe de la FAO de Djibouti, en particulier, Ndeye Ticke NDIAYE
la répresentante de la FAO d’avoir accepté de financer ce travail et pour la
confiance que vous avez eu en moi en me prenant comme stagiaire au sein de
votre oragnisme. Mes sincères réconnaissances.
xv
A Mr Abdoulkader Ismael pour son soutien
Docteur Sourou Sabi de la FAO Djibouti , pour avoir supervisé ces travaux
durant mon stage.
A la REPUBLIQUE DE DJIBOUTI et la BANQUE MONDIALE : Pour
m’avoir ouvert les portes de l’EISMV.
Au Ministère de l'Agriculture de l'Elevage chargé des Ressources
Hydriques de Djibouti.
Au Directeur des Services Vétérinaires, Docteur Moussa Cheik.
A tout le personnel de la DESV, particulièrement aux techniciens, pour leur
participation massive sur le terrain.
Au Chef de service vétérinaire d’Obock ALI Mohamed pour avoir soutenu ce
travail. Grand merci pour vos conseils et pour tous le temps consacré à la
réalisation de ce travail.
A Mr Yonis ADAR pour son soutien.
Aux préfets et conseillers régionaux de Djibouti, pour leur contribution.
A tous les éleveurs de Djibouti pour leur disponibilité et leur collaboration sur
le terrain lors de nos enquêtes.
A Madame DIOUF, Responsable de la bibliothèque de l’EISMV.
A tout le personnel administratif et technique de l’EISMV.
Au personnel du cyber du véto pour leur aide pour la finalisation du document
A toute ma famille présente à Djibouti, à Tadjourah
A tous mes amis. Merci pour tout le soutien.
A tous ceux, à Djibouti comme à Dakar, qui ont soutenu ce travail.
xvi
A NOS MAITRES ET JUGES
A notre Président de jury de thèse,
Monsieur Emmanuel BASSENE, Professeur à la faculté de Médecine, de
Pharmacie et d’Odonto-stomatologie
Vous nous faites l’insigne honneur en acceptant sans hésiter de présider notre
jury de thèse malgré votre multiple occuppations.
Votre rigueur scientifique, votre amour de travail bien fait et le sens des relations
humaines sont vos qualités qui nous ont marqué.
Qu’il nous soit permis de vous adresser à cette occasion toute notre profonde
gratitude. Hommage respectueux
A notre Maître, et Rapporteur de thèse
Madame Rianatou BADA ALAMBEDJI, professeur à l’EISMV DE Dakar
En acceptant de rapporter ce travail, vous nous faites un grand honneur. C’est
l’occasion pour nous de vous exprimer toute notre reconnaissance, pour le savoir
reçu de vous. Sincères remerciements.
A notre Maître et juge, Monsieur Serge Niagoran BAKOU,
Maître de conférence agrégé à l’E.I.S.M.V. de Dakar
La spontanéité avec laquelle vous avez accepté de siéger dans notre jury de
thèse nous honore.
Nous avons été séduits dès nos premiers pas à l’EISMV de Dakar, par la qualité
de vos cours, votre adresse de communication et vos qualités humaines.
Veuillez recevoir cher Maître l’expression de notre profonde gratitude.
xvii
A notre directeur de thèse, Monsieur Philippe KONE, Docteur vétérinaire,
Maître-Assistant à l’EISMV de Dakar
Vous nous avez inspirés, aidés, et encouragés dans notre travail. Les moments
passés ensemble nous ont permis de découvrir en vous l’exemple même de la
bienveillance et de l’amour pour le travail bien fait. Vos conseils nous ont servi
et continueront toujours à nous orienter.
Veuillez trouver ici l’assurance de notre sincère reconnaissance et de notre
profonde admiration. Hommages respectueux.
xviii
« Par délibération la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto-
Stomatologie et l’Ecole Inter-Etats des sciences et Médecine Vétérinaires de
Dakar ont décidé que les opinions émises dans les dissertations qui leur seront
présentées, doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu’elles
n’entendent donner aucune approbation ni improbation »
xix
al. (ou Coll) : Collaborateurs
BPA : Buffered Plate Agglutination
CO2 : dioxyde de carbone
DESV : Direction de l’Elevage et de Services Vétérinaires
DSRP : Document de la Stratégie de Réduction de la Pauvreté
EAT : Epreuve à l’antigène tamponné
ECA : Epreuve Cutanée Allergique
ELISA : Enzyme Liked Immuno Sorbent Assay
FC : Fixation du Complément
F CFA : Franc de la communautaire Financière d’Afrique Occidentale
FDJ : Franc Djibouti
IC : Intervalle de Confiance
IDH : Indicateur de Développement Humain
IFI : Immunofluorescence indirecte
Ig : Immunoglobulin
LPS : lipopolysaccharide
NP : Nœud lymphatique
OIE : Organisation mondial de la Santé animale
OMS : Organisation mondial de la Santé
PAM : Programme alimentaire mondiale
PIB : Produit Intérieur Brut
PMA : Pays les Moins Avancés
RBT : Rose Bengale Test
RDD : République De Djibouti
RT : Ring Test
SAS : Statistique Analyses Systèmes
TPF : Test Polarisation de la Fluorescence
UBT : Unités de Bétail Tropical
LISTE ABREVIATION
xx
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Carte de la République de Djibouti ................................................ 5
Figure 2 : Carte des grands mouvements de transhumances pastorales ........ 14
Figure 3 : Contraintes sanitaires pour l’exportation : les quarantaines,
voix vers les marchés arabes ........................................................ 16
Figure 4 : Statut des pays et principaux réservoirs de brucellose par
zone géographique en Asie, en Océanie et en Afrique ................ 25
Figure 5 : Mode de contamination de la brucellose humaine ........................ 49
Figure 6 : Carte des localités visitées. ............................................................ 54
Figure 7 : Prise de sang chez la vache de race Bad adoo à Orobore
(25km d’Obock) ........................................................................... 57
Figure 8 : Prise de sang chez un dromadaire de race Afar à Assassane
(40km d’Obock) ........................................................................... 58
Figure 9 : Préparatifs du test de rose Bengale ................................................ 61
Figure 10 : Analyse des sérums ........................................................................ 61
Figure 11 : Utérus d’une femelle abattue ......................................................... 82
Figure 12 : Fœtus d’une femelle abattue .......................................................... 82
xxi
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I : Effectif des animaux en fonction des régions .......................... 10
Tableau II : Réservoirs des espèces de Brucella sp. et pathogénicité
pour l’Homme .......................................................................... 20
Tableau III : Différentes techniques de diagnostic sérologique .................... 37
Tableau IV : Comparaisons des principales caractéristiques des
brucelloses ................................................................................ 47
Tableau V : Echantillonnage par espèce animale, Djibouti, 2013. .............. 56
Tableau VI : Répartition des échantillons récoltés par région et par
localité, Djibouti, 2013. ............................................................ 59
Tableau VII : Caractéristiques sociodémographiques des animaux
prélevés, Djibouti, 2013 ........................................................... 64
Tableau VIII : Prévalence de la brucellose en fonction des paramètres
épidémiologiques, Djibouti, 2013. ........................................... 66
Tableau IX : Prévalence de la brucellose en fonction des espèces,
Djibouti, 2013........................................................................... 67
Tableau X : Prévalence de la brucellose en fonction des régions et des
localités, Djibouti, 2013 ........................................................... 68
Tableau XI : Prévalence de la brucellose bovine en fonction des
paramètres épidémiologiques, Djibouti, 2013. ........................ 70
Tableau XII : Prévalence de la brucellose bovine en fonction des
régions et des localités positives, Djibouti, 2013. .................... 71
Tableau XIII : Prévalence de la brucellose cameline en fonction des
paramètres épidémiologiques, Djibouti, 2013. ........................ 72
xxii
Tableau XIV : Prévalence de la brucellose caprine en fonction des
paramètres épidémiologiques, Djibouti, 2013. ........................ 74
Tableau XV : Indicateur de risques chez les animaux, Djibouti, 2013. ......... 75
Tableau XVI : Caractéristiques des éleveurs enquêtés, Djibouti, 2013 .......... 76
xxiii
SOMMAIRE
INTRODUCTION ...................................................................................................... 1
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE .................................. 3
CHAPITRE I : L’ELEVAGE EN REPUBLIQUE DE DJIBOUTI ......................... 4
I.1. Présentation générale de la république de Djibouti ......................................... 4
I.1.1. Situation géographique .................................................................................... 4
I.1.2. Caractéristiques climatiques ............................................................................ 6
I.1.3. Economie ......................................................................................................... 6
I.1.3.1 Présentation générale................................................................................... 6
I.1.3.2. Secteur primaire ......................................................................................... 7
I.1.3.3. Secteurs secondaire et tertiaire ................................................................... 8
I.2. L’élevage à Djibouti ............................................................................................. 8
I.2.1. Espèces animales exploitées: effectifs, répartitions ......................................... 9
I.2.2. Races exploitées à Djibouti ............................................................................ 10
I.2.2.1. Races bovines ........................................................................................... 11
I.2.2.2. Races ovines ............................................................................................. 11
I.2.2.3. Races caprines .......................................................................................... 11
I.2.2.4. Races camelines ....................................................................................... 12
I.2.3. Modes d’élevage ............................................................................................ 12
I.2.3.1. Elevage extensif ....................................................................................... 12
I.2.3.1.1. Elevage transhumant ......................................................................... 12
I.2.3.1.2. Elevage sédentaire ............................................................................. 13
I.2.3.2. Elevage intensif ........................................................................................ 13
I.2.4. Importance socio-économique ....................................................................... 14
I.2.5. Contraintes liées à l’élevage .......................................................................... 16
I.2.5.1 Contraintes génétiques .............................................................................. 17
I.2.5.2. Contraintes climatiques et alimentaires ................................................... 17
I.2.5.3. Contraintes socio–économiques et politiques .......................................... 17
I.2.5.4. Contraintes sanitaires ............................................................................... 18
xxiv
CHAPITRE II : GENERALITES SUR LA BRUCELLOSE ANIMALE ............. 19
II.1. Brucellose animale : Bovine, Caprine, Ovine et Cameline .......................... 19
II.1.1.Définition et étiologie .................................................................................... 19
II.1.2. Importance .................................................................................................... 21
II.1.2.1 Importance économique ........................................................................... 21
II.1.2.2 Importance hygiénique............................................................................. 22
II.1.3. Répartition géographique.............................................................................. 22
II.1.4. Pathogénie ..................................................................................................... 25
II.1.5. Manifestations cliniques et épidémiologie de la brucellose animale ........... 27
II.1.5.1. Manifestations cliniques ......................................................................... 27
II.1.5.2. Epidémiologie ......................................................................................... 30
II.1.5.2.1. Epidémiologie analytique ................................................................. 30
II.1.5.2.2. Epidémiologie synthétique ................................................................ 31
II.1.6. Techniques de diagnostic .............................................................................. 32
II.1.6.1. Diagnostic épidémio-clinique ................................................................. 32
II.1.6.2. Diagnostic expérimental ......................................................................... 32
II.1.6.2.1. Diagnostic bactériologique ............................................................... 33
II.1.6.2.2. Diagnostic sérologique ...................................................................... 33
II.1.6.2.3. Diagnostic allergique ........................................................................ 35
II.1.7. Méthodes de surveillance et de lutte ............................................................. 38
II.1.7.1. Prophylaxie sanitaire ............................................................................... 38
II.1.7.1.1. Mesures offensives ............................................................................ 38
II.1.7.1.2. Mesures défensives ........................................................................... 39
II.1.7.2. Prophylaxie médicale .............................................................................. 39
II.1.7.2.1. Chez les bovins ................................................................................. 40
II.1.7.2.2. Chez les petits ruminants .................................................................. 42
II.1.7.3. Contraintes de la prophylaxie ................................................................. 43
II.1.7.3.1. Contraintes financières ...................................................................... 43
II.1.7.3.2. Contraintes sociales et techniques ..................................................... 43
II.2. Brucellose des autres espèces animales .......................................................... 44
II.2.1. Brucellose porcine ........................................................................................ 44
xxv
II.2.2. Brucellose canine .......................................................................................... 44
II.2.3. Brucellose équine .......................................................................................... 45
II.2.4. Brucellose des animaux sauvages ................................................................. 45
CHAPITRE III : BRUCELLOSE HUMAINE ........................................................ 48
III.1. Importance de la brucellose humaine ........................................................... 48
III.2. Aspects épidémiologiques de la brucellose humaine. .................................. 49
III.2.1. Agent pathogène .......................................................................................... 49
III.2.2. Source de contagion et mode de transmission ............................................ 49
III.3. Caractéristiques Cliniques ............................................................................... 50
III.4. Diagnostic de la brucellose humaine ............................................................... 50
III.5. Traitement.. ........................................................................................................ 51
DEUXIEME PARTIE : ETUDE SERO-EPIDEMIOLOGIQUE DE LA
BRUCELLOSE DANS LA REPUBLIQUE DE DJIBOUTI 53
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES ....................................................... 54
I.1. Zone et période d’étude ..................................................................................... 54
I.2. Matériel .................................................................................................... 55
I.2.1 Matériel animal ............................................................................................... 55
I.2.2 Matériel d’enquête .......................................................................................... 55
I.2.3 Matériel de prélèvement et de motivation des éleveurs .................................. 55
I.2.4 Matériel du laboratoire .................................................................................... 55
I.3 Méthodes .................................................................................................... 56
I.3.1 Déroulement des enquêtes .............................................................................. 56
I.3.2 Echantillonnage ............................................................................................... 56
I.3.3. Méthode de prélèvement ................................................................................ 57
I.3.4. Méthode de laboratoire ................................................................................. 60
I.3.5. Méthode d’enquête ........................................................................................ 62
I.3.6. Analyses statistiques ...................................................................................... 62
CHAPITRE II: RESULTATS ................................................................................... 63
II.1. Caractéristiques sociodémographiques des animaux prélevés .................... 63
II.2. Prévalence de la brucellose animale à Djibouti ............................................ 65
II.2.1. Résultats d’ensemble .................................................................................... 65
xxvi
II.2.1.1. Prévalence de la brucellose animale en fonction de plusieurs
paramètres épidémiologiques ................................................................ 65
II.2.1.2. Prévalence de la brucellose animale en fonction des espèces ................ 66
II.2.1.3. Prévalence de la brucellose animale en fonction des régions et des
localités ................................................................................................... 67
II.2.2. Prévalence de la brucellose par espèce ......................................................... 69
II.2.2.1. Chez les bovins ....................................................................................... 69
II.2.2.1.1. Prévalence de la brucellose bovine en fonction de plusieurs paramètres épidémiologiques ............................................................ 69
II.2.2.1.2. Prévalence de la brucellose bovine en fonction des régions et des localités. ...................................................................................... 70
II.2.2.2. Chez les camelins .................................................................................. 62
II.2.2.2.1. Prévalence de la brucellose cameline en fonction de plusieurs paramètres épidémiologiques ............................................................ 71
II.2.2.2.2. Prévalence de la brucellose cameline en fonction des régions et
des localités. ...................................................................................... 72
II.2.2.3. Chez les caprins ...................................................................................... 73
II.2.2.3.1. Prévalence de la brucellose caprine en fonction de plusieurs
paramètres épidémiologiques ............................................................ 73
II.2.2.3.2. Prévalence de la brucellose caprine en fonction des régions et
des localités ..................................................................................... 75
II.3. Identification de risques chez les animaux et évaluation de la connaissance
sur la brucellose ................................................................................................. 75
II.3.1. Identification de risques chez les animaux ................................................... 75
II.3.2. Evaluation de la connaissances sur la brucellose ......................................... 76
II.3.2.1. Caractéristiques des éleveurs enquêtés ................................................ 75
II.3.2.2. Connaissance de la brucellose humaine ............................................... 76
II.4. Autres pathologies rencontrées ....................................................................... 77
CHAPITRE III : DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS ............................. 78
III.1. Discussion .................................................................................................... 78
III.1.1. Matériel et méthodes ................................................................................... 78
III.1.1.1. Prélèvements .......................................................................................... 78
xxvii
III.1.1.2. Test de diagnostic utilisé. ...................................................................... 78
III.1.1.3. Matériel utilisé. ...................................................................................... 79
III.1.2. Résultats ...................................................................................................... 79
III.1.2.1. Prévalence de la brucellose animale à Djibouti ..................................... 79
III.1.2.2. Indicateur de risques et évaluation de la connaissances sur la brucellose .......................................................................................... 81
III.1.2.3. Autres pathologies rencontrées .............................................................. 83
III.2. Recommandations ........................................................................................ 83
III.2.1. Recommandations en direction des autorités sanitaires et vétérinaires. ...... 83
III.2.2. Recommandations aux éleveurs et à la population. .................................... 84
III.2.3. Recommandations aux chercheurs .............................................................. 85
CONCLUSION. .................................................................................................... 86
BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................... 89
ANNEXES ................................................................................................... XC
1
INTRODUCTION
La brucellose est une maladie infectieuse, contagieuse, commune à de
nombreuses espèces animales et à l’homme. Elle est due à des bactéries
appartenant au genre Brucella. Six principales espèces (B. abortus, B.
melitensis, B. suis, B. ovis, B. canis, B. neotomae) dont plusieurs biovars ont été
incriminés dans l’infection naturelle des espèces animales comme les bovins, les
petits ruminants, les porcins, les rongeurs, les carnivores et d’autres
mammifères, y compris l’homme. L’infection est asymptomatique mais
toutefois elle se caractérise chez les femelles par des avortements, chez les mâles
par des orchites et épididymites. Cette anthropozoonose est responsable de
pertes économiques dans l’élevage des pays où elle sévit, et par son caractère
transmissible à l’homme, constitue une menace en santé publique (Roux, 1979).
Zoonose majeure largement répandue dans le monde, la brucellose a une
prédominance dans le pourtour du bassin méditerranéen et dans les pays en voie
de développement (Chakroun et Bouzouaia, 2007). Cette répartition
géographique de la maladie dans le monde est strictement corrélée à celle des
régions où le bétail est la source principale d’aliments et de revenus (Dao et al.,
2009). Malgré les diverses mesures de lutte prises dans de nombreux pays, la
brucellose humaine et animale ne semble pas régresser dans le monde, mais au
contraire elle tend à prendre de l'importance (Roux, 1979). En 2009, le nombre
de nouveaux cas humains déclarés de brucellose dans le monde est de l’ordre de
500 000 (Calvet et al., 2010). Cependant les pays développés, à l’image de la
France, voient la maladie devenir de plus en plus rare grâce à une sévère
politique de prophylaxie. Quant aux pays en voie de développement, comme
ceux de l’Afrique, où des moyens de lutte massive sont difficiles à mettre en
place, la brucellose reste toujours d’actualité et demeure endémique (Mailles et
Vaillant, 2007).
2
En Afrique, le gros bétail est élevé selon un mode en mouvement
(transhumance, nomadisme) qui ne permet pas d’apprécier à sa juste valeur
l’importance de la brucellose. La brucellose est retrouvée en Afrique tropicale
partout où on l’a cherchée, tant chez l’homme que chez les animaux avec une
incidence variable (Akakpo et Bornarel, 1987).
Ainsi, depuis 2005, la république de Djibouti (RDD) déclare une vingtaine de
cas humains annuellement (Calvet et al., 2010). Mais aucune étude globale sur
l’état sanitaire de l’élevage et sur l’épidémiologie des maladies contagieuses les
plus importantes, n’a été effectuée récemment. Le manque d'information dans la
République de Djibouti à propos de ces maladies très importantes nous avait
intrigués. C’est dans ce contexte qu’une étude séro-épidémiologique de la
brucellose animale a été menée en vue d’évaluer l’importance de la brucellose
au sein des élevages de RDD. Ainsi l’objectif général de cette étude est de
déterminer la prévalence de la brucellose animale (bovins, petits ruminants et
camelins) dans la République de Djibouti. Plus spécifiquement, il s’agit de
déterminer la séroprévalence de la brucellose chez les ruminants et d’évaluer la
connaissance des éleveurs sur la brucellose chez les humains.
Ce travail est divisé en deux parties :
- dans la première partie, une étude bibliographique fait le point, en trois
chapitres, sur une présentation de l’élevage à Djibouti, puis un aperçu général
sur la brucellose animale et enfin sur la brucellose humaine ;
- la deuxième partie est consacrée à la partie expérimentale avec le matériel
et les méthodes adoptés pour conduire ce travail et qui ont permis l’obtention
des résultats qui ont été discutés.
3
PREMIERE PARTIE :
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
4
CHAPITRE I : L’ELEVAGE EN REPUBLIQUE DE DJIBOUTI
I.1. Présentation générale de la république de Djibouti
I.1.1. Situation géographique
La République de Djibouti (RDD) a accédé à l’indépendance le 27 juin 1977. Sa
population est estimée à 774 389 habitants (DISED, 2012).
Sur une superficie totale de 23 200 km², Djibouti est située en Afrique de l’Est
(corne de l’Afrique) et occupe une position géostratégique, à la jonction de la
mer rouge et du Golfe d’Aden. Elle est située entre les latitudes 10°9’N et
12°7’N et les longitudes 41° 8’O et 43°4’O. Elle est limitée à l’Ouest et au
Nord-Ouest par l’Ethiopie, au Nord-est par l’Erythrée et au Sud-est par la
Somalie. A l’Est, s’étend une façade maritime de plus de 314 km allant de la
Mer Rouge à l’Océan Indien, en passant par le détroit de Bab al Mandab. Cette
façade issue d’une ouverture du rift est-africain, s’étend de Ras Doumeira au
Nord, contourne le golfe de Tadjourah et le Ghoub et al Kharab , pour arriver à
Loyada au sud-est (frontière Djibouto-Somalienne). Cette position de verrou de
la Mer Rouge au carrefour des continents africains, asiatique et européen, sur
l’une des voies maritimes de près de 7.190 km², les plus fréquentées du monde,
lui confère un rôle de plaque tournante commerciale et stratégique.
Administrativement, le pays est divisé en six (6) districts (régions) : Djibouti,
Arta, Ali-Sabieh, Dikhil, Tadjourah et Obock (Figure 1 page 5).
5
Figure 1: Carte de la République de Djibouti
Source : MEF/P, 2011
DJIBOUTI
ERITREE
Madgoulo
Dorrao
YEMENMo,.....
oSld.ha Monghella FIgal
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Khor Angar
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Golft del'adjollrll Djibouti
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ETHIOPIE
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1
SOMALIE
NOT 10 SCAlE
o .ephotoplX
6
I.1.2. Caractéristiques climatiques
La République de Djibouti appartient aux pays à climat aride caractérisés par de
faibles précipitations (moins de 200 mm/an), de fortes températures
(température moyenne annuelle de 30°C) et une évaporation intense. Par
conséquent, le pays se caractérise par une faible pluviométrie qui se traduit par
la rareté du potentiel des ressources en eau. Le climat subit l'influence des
déserts saharien et arabe, conjugué à celle de l'océan (Coignoul et al., 1991).
Il existe deux types de saison, essentiellement différenciés par la température :
- La saison fraîche dure de fin octobre à avril avec une température qui
varie entre 20° C et 30° C ;
- La saison chaude s’étale entre juin et septembre avec des vents secs et
brûlants appelés Khamsin et des températures qui varient entre 30°C et 34°C au
lever du jour et 40°C et 45°C en début d’après-midi.
Une période de transition de mai à juin et de septembre à mi-octobre séparent
deux saisons caractérisées par l’absence de vent, des températures relativement
élevées (28° C-36° C) et une très forte humidité (Fewsnet, 2011).
En langue locale, la nomination se fait de la manière suivante :
le karna/ karma (Juillet-Octobre) qui se caractérise par des pluies violentes
venant juste après la période sèche ;
le Sougoum/Diraa caractérisé par des pluies entre Mars et juin ;
le Heys/Dada qui se caractérise par des pluies abondantes entre octobre et
mars.
I.1.3. Economie
I.1.3.1 Présentation générale
Selon le rapport mondial sur le développement humain en 2010, l’économie
Djiboutienne repose essentiellement sur le secteur tertiaire qui représente plus de
7
80% du Produit Intérieur Brut (PIB) et qui occupe près de 60% de la population
active.
La République de Djibouti fait partie des Pays les Moins Avancés (PMA) et se
caractérise actuellement par des indicateurs sociaux en dessous des normes des
pays en développement à revenu faible avec un PIB/tête annuel estimé à 1.300$
et un Indicateur de Développement Humain (IDH) de 0,402 en 2010 qui le
classe à la 147ème place sur un total de 169 pays.
Elle reste particulièrement vulnérable car elle dépend très fortement des
échanges avec l’extérieur. En effet, elle dépend de l’extérieur pour son
alimentation de base, dont plus de 80% sont importés, notamment de l’Ethiopie
pour les produits frais (légumes, fruits, viande, céréales, etc.). Le fait d’avoir une
monnaie forte et convertible, facilite les importations et limite l’inflation, mais
affaiblit la compétitivité des productions locales.
Les réformes engagées, notamment dans le cadre du document de la stratégie de
réduction de la pauvreté (DSRP) et la croissance retrouvée, n’ont pas encore
permis de faire reculer significativement la pauvreté, qui toucherait environ 40%
de la population. Cette pauvreté engendre de l’insécurité alimentaire qui est
devenue une préoccupation centrale de l’action du Gouvernement (NIPA,
2011).
I.1.3.2. Secteur primaire
Le secteur primaire, incluant l’agriculture, l’élevage et la pêche artisanale a
contribué pour seulement 3% du PIB en 2001. Néanmoins, c’est un secteur jugé
hautement prioritaire par le Gouvernement dans sa stratégie de lutte contre la
pauvreté et d’amélioration de la sécurité alimentaire. Depuis quelques années,
l’Etat accorde de plus en plus d’importance au secteur primaire en lui affectant
d’avantage de ressources budgétaires.
8
Le pays ne dispose que d’environ 10 000 hectares de terres arables, dont
seulement 1000 sont cultivées. De type oasien, la production agricole est avant
tout familiale et de subsistance.
La pêche, malgré un potentiel de développement considérable, contribue de
façon négligeable au développement du secteur primaire. La production annuelle
ne s’élève qu’à 1000 tonnes de poissons et de fruits de mer, à cause d’une
insuffisance de matériels (manque de conservation et transformation, défaillance
de son réseau de distribution) (NIPA, 2011).
I.1.3.3. Secteurs secondaire et tertiaire
Selon le Rapport national sur le développement humain en 2007, le secteur
secondaire est peu développé à Djibouti en raison de coûts de production
extrêmement élevés (surtout énergétiques), d’un marché intérieur étroit, d’une
certaine pénurie de main d’œuvre qualifiée et du manque des ressources
naturelles. Sa part dans le PIB est estimée à 15 %. La majorité des entreprises
dans ce secteur interviennent dans le domaine de l’électricité, de l’eau ainsi que
dans la branche « bâtiments et travaux publics ».
Quant au secteur tertiaire, il regroupe principalement les activités de transit et de
transport, les opérations bancaires et de télécommunication. Il contribue
fortement au PIB, à hauteur de 75%. La chaîne de transport génère 7 Milliards
de francs Djibouti (FDJ) et un chiffre d’affaires de près de 25 Milliards FDJ
(NIPA, 2011).
I.2. L’élevage à Djibouti
La population rurale Djiboutienne (1/3 de la population du pays) est
essentiellement pastorale et l’élevage transhumant constitue leur unique source
de subsistance. Les troupeaux comprennent surtout des petits ruminants, mais
aussi des camelins et des bovins. Le cheptel compte près de 1 095 500 têtes de
bétail avec plus de 89% de caprins et d’ovins. L’élevage sédentaire se limite aux
9
abords des zones urbaines et des points d’eau permanents. L’élevage intensif se
trouve dans la périphérie de la ville de Djibouti et concerne les bovins. L’apport
de l’élevage au PIB est de 1,5%. Les terres de parcours des animaux s’étendent
sur l’ensemble des régions du pays à l’exception des zones urbanisées. La
transhumance est pratiquée de façon extensive le long d’itinéraires déterminés
par la présence d’eau et de pâturages. L’analyse de l’affectation des terres
indique que l’essentiel (90,5%) du territoire de la République de Djibouti,
constitue des terres pastorales (DESV, 2009).
I.2.1. Espèces animales exploitées: effectifs, répartitions
A Djibouti, l’élevage est très diversifié et intéresse les petits ruminants, les
bovins et les dromadaires. Avec 1 000 000 de têtes de petits ruminants, 40 000
bovins et 50 000 dromadaires, Djibouti disposait d’un cheptel assez important
qui rapporté à la population humaine, donnent en moyenne 0,5 Unités de Bétail
Tropical (UBT) par habitant en 1978. Suite à la sécheresse récente et au
phénomène de désertification, le secteur de l’élevage comme l’ensemble du
secteur primaire, est touché de plein fouet ce qui fait que cette estimation n’est
plus d’actualité. On remarque une diminution non négligeable par rapport aux
estimations de 1978. Ainsi la Direction de l’Elevage et de Services Vétérinaires
(DESV), résume l’estimation de l’effectif national en 2011 (Tableau I page 10).
10
Tableau I: Effectif des animaux en fonction des régions, Djibouti.
Source : DESV, 2011
I.2.2. Races exploitées à Djibouti
En RDD, la détermination des races animales n’a pas été effectuée d’une
manière formelle. Il n’y a pas eu de recherche sur les ressources génétiques
animales du pays. Toutefois, les classifications de la DESV sont provisoirement
adoptées par tout le monde. Les races locales de la République de Djibouti sont
caractérisées par leur rusticité et leur bonne adaptation aux conditions
climatiques du pays, mais leur taux de productivité est faible.
Les races locales représentent 90% de l’effectif total des espèces animales
utilisées sur l’ensemble du territoire national. Les 10% restants sont constitués
uniquement des bovins de race exotique et de métisses issues du croisement
(avec Frisonne, Holstein, Pie noir, Pie rouge). Ces races exotiques sont
généralement choisies pour leur performance en production laitière par les
éleveurs Djiboutiens de la zone périurbaine de Djibouti.
Régions Ovins Caprins Bovins Camelins Volailles Asins Total
Obock 15284 75144 3799 9743 279 1933 106182
Tadjourah 20053 231027 21085 27429 381 1700 301675
Dikhil 46624 143251 13304 18579 446 1649 223853
Ali-sabieh 15715 70537 156 10374 275 1651 98708
Arta 3205 18405 600 1317 1789 538 25854
Djibouti-ville 2121 6603 3037 3108 3207 18 18094
Total Général 103002 544967 41981 70550 6377 7489 774 366
11
I.2.2.1. Races bovines
Les populations bovines les plus importantes se retrouvent dans le nord
(Tadjourah et Obock) du pays. Les races locales sont pour la plupart conduites
en milieu rural dans un parcours naturel et leur élevage est qualifié d’extensif.
Pour les races mixtes, elles sont conduites au sein des fermes en zone
périurbaine et leur élevage est dit intensif car elles ne dépendent pas de la
végétation en milieu naturel mais des fourrages cultivés et / ou achetés à
l’extérieur et de l’achat de concentré. Cependant, la classification de la DESV
(2006) présente le Zébu autochtone des massifs montagneux (bada adoo), de
petite taille (200 à 250 kg ) ; le Zébu Afar (adaal en langue locale) de taille
moyenne et pesant 200 à 250 Kg et le Zébu Somali (jigjigawi, adani en langue
locale) dont le poids moyen peut atteindre 400 à 500 kg en élevage intensif.
I.2.2.2. Races ovines
Les races locales ovines sont adaptées au climat aride de la RDD même si leur
nombre diminue comparativement aux caprins (DESV, 2006). On y rencontre
des races de petite taille avec 24 à 35 kg comme la race Adal et la race Moussa
Ali ; la race Somalie (ou dhagayaré en langue locale) de grande taille comme la
Somali dont le poids moyen est de 40 à 50 kg et la race somalie Arab (dhaga
yaré) avec 27 à 38kg de poids.
I.2.2.3. Races caprines
L’espèce caprine comprend un effectif plus important au regard des autres
espèces (DESV, 2006). Les races rencontrées sont exploitées aussi bien pour
leur viande que pour le lait. Il s’agit en particulier de la race Somali (galla goat
en langue locale) et de la race Afar ou Adal (race commune de Djibouti) dont les
poids moyens respectifs varient de 30 à 40 kg et de 25 à 30 kg.
12
I.2.2.4. Races camelines
Le dromadaire est l’espèce la plus adaptée aux conditions difficiles du milieu. Il
possède une longue période de lactation avec une production de lait appréciable
d’où son rôle très important en milieu rural. Il est utilisé pour l’alimentation en
lait surtout des jeunes (le lait est le seul aliment de base chez des familles qui
n’ont pas d’autres ressources), le transport des vivres et de l’eau sur de longues
distances. Dans certaines régions, la viande de dromadaire est très appréciée
(DESV, 2006). Son élevage est orienté principalement vers la production laitière
et le transport (DESV, 2006). Les races Afar/Issa de taille moyenne et Ogaden
ou Somali de grande taille dans le sud du pays, sont les plus représentatifs.
I.2.3. Modes d’élevage
A Djibouti, il existe deux types d’élevage : Elevage extensif et élevage intensif.
I.2.3.1. Elevage extensif
L’élevage extensif est pratiqué à hauteur de 90% dans la République de
Djibouti. La transhumance est pratiquée à près de 80%, le reste étant sédentaire
à environ 20%.
I.2.3.1.1. Elevage Transhumant
La transhumance concerne essentiellement les petits ruminants, camelins, et
bovins. Ils dépendent principalement des pâturages naturels, eux-mêmes
fonction des saisons et de la pluviométrie (Figure 2 page 14).
C’est un élevage de subsistance pour lequel l’activité commerciale est très
limitée. Vues les conditions physico-climatiques particulièrement sévères du
pays, accentuées par les dégradations des terres de parcours dues aux actions
anthropiques, l’élevage transhumant pourra de moins en moins satisfaire les
besoins vitaux des ménages ruraux.
13
I.2.3.1.2. Elevage sédentaire
L’élevage sédentaire se pratique essentiellement autour des centres urbains et
des points d’eau permanents. Ce type d’élevage est considéré comme très nocif
pour l’environnement du fait de la durée prolongée du bétail sur un terroir
donné, et de sa présence à des moments inopportuns. De plus, ce type d’élevage
est peu productif sans une complémentation appropriée en céréales ou fourrages
en provenance des exploitations agricoles. Ce mode est amené à évoluer vers un
système de production plus rémunérateur par une intégration progressive et
appropriée de la production animale à la production végétale.
I.2.3.2. Elevage intensif
Pratiqué aux alentours des zones périurbaines, cet élevage représente environ
10% des effectifs totaux du secteur agricole. Il s’agit surtout d’exploitations
privées qui ont pour vocation la production laitière et l’embouche pour la
viande.
Il y a de bonnes opportunités commerciales du bétail et de ses produits
comparativement aux autres systèmes de production (agricoles et autres). Cet
élevage dépend, en partie, pour son alimentation des exploitations agricoles et,
pour une plus grande part à l’achat des fourrages et céréales et sous-produits
importés de la sous région.
14
Figure 2: Carte des grands mouvements de transhumances pastorales
Source : Geudda et Godet, 1986
I.2.4. Importance socio-économique
Par ses produits, ses revenus et la place qu’il confère dans la société, l’élevage
représente un élément fort de sécurisation. Il permet au propriétaire d’assurer
une capitalisation, le meilleur moyen de sortir de la spirale de la pauvreté.
L’activité qui consiste à élever des animaux représente également un puissant
facteur d’intégration économique dès lors que cela dépasse le stade de
l’autoconsommation.
La possession d’animaux de rente permet de passer d’une situation d’assisté à
celle d’acteur économique. Par ses produits, l’éleveur intègre des logiques de
filière, s’inscrit dans des stratégies d’optimisation des crédits et des revenus.
l.IcIII. opproamal/''' dl- - -la mil< CObir<
~T_\:rOpœ.<i< porq,-_ .._. -UO:;roœ .
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15
Enfin, l’élevage demeure un facteur important d’intégration sociale. On connait
le prestige associé à un grand troupeau dans bien des sociétés pastorales où les
transactions de bétail au moment des événements importants de l’existence (dote
pour le mariage, pré héritage, sacrifices au moment du décès) sont primordiales.
Le bétail assure un statut social aux individus, une reconnaissance qui signifie la
sortie de l’état de pauvreté (Konté et al., 1997).
A ceci s’ajoute l’importance des animaux porteurs (camelins et ânes), qui jouent
un rôle fondamental dans l’économie traditionnelle en réalisant le transport de
l’eau, des denrées et autres marchandises. Au contraire, des ânes qui assurent
seulement le transport, les camelins sont utilisés également pour la production
du lait et viande. (Geudda et Godet, 1986).
Au plan économique, le centre de quarantaine de la RDD fait que Djibouti
occupe une position stratégique pour le développement du commerce de bétail
entre l’Afrique de l’est et les pays du Moyen–Orient (Figure 3 page 16). Elle
sert aussi de tête de pont pour les pays à haut potentiel d’élevage que sont
l’Ethiopie et la Somalie. De ce fait, cette composante présente un intérêt majeur
pour le Gouvernement de Djibouti dans le cadre de la lutte contre la pauvreté et
la contribution de l’élevage à l’économie nationale.
La production nationale en termes de viande ne couvre pas les besoins des
consommateurs Djiboutiens approvisionnés en grande partie par les animaux en
provenance de l’Ethiopie et de la somalie. Ceci est dû à la faible productivité du
cheptel national résultant des conditions agro-écologiques (climat de type aride)
difficiles, au manque d’aliment du bétail, à la méconnaissance des races et de
leur potentiel génétique en termes de productivité. A Djibouti ville, la viande
bovine semble plus consommée que celle des autres espèces animales : Sur les 4
000 tonnes de viande en provenance de l’abattoir, la viande bovine représente
près de 80%, le reste étant la plupart du temps celle de petits ruminants (DESV,
2012).
16
Figure 3: Contraintes sanitaires pour l’exportation : les quarantaines, voies vers
les marchés arabes
Source : EchoGéo, 2009
Le secteur de l'élevage peut occuper une place de choix dans l’économie du
pays. Malheureusement, il subit de nombreuses contraintes.
I.2.5. Contraintes liées à l’élevage
Les contraintes peuvent être d’ordres génétique, alimentaire, politique et
sanitaire.
0 ....• ' .... __
•
''''" .......-
ŒCentre de QuanlDtaine ne permenaol pu lale,""e officielle de "embugOcentre de Quarantaine reC:OIIDU ulltquemc:nt par 1·1:~..,te.O=eolre de Quarantaine reCODDU par les p:lJ'" indiqués en rouge el rose
la teinte .'arie en fonction du degré d'e:nll;eoce sanitaire d'importation.14j Templ de pil"s"'ge en qUiln.ntaille exigé par le pays importateur.
17
I.2.5.1 Contraintes génétiques
Les races exploitées à Djibouti ont de faibles potentialités génétiques. Par
exemple, les bovins ont un poids moyen d’environ 120 kg ; les petits ruminants :
12 kg et les camelins : 150 kg (DESV, 2011). De plus, les races exploitées ont
une faible production de lait.
I.2.5.2. Contraintes climatiques et alimentaires
Les principales contraintes qui ont freiné le développement de l’élevage sont
l’insuffisance des ressources hydrauliques et de l’alimentation. Toutes ces
contraintes sont liées à la sécheresse à cause de l’aridité du climat. Ainsi, le
développement de l’agriculture et de l’élevage est fragilisé avec comme
conséquence une diminution de la productivité en viande et en lait (MEF/ P,
2011).
L’impact de la sécheresse se traduit principalement par un taux de mortalité
cumulé allant jusqu’à 30 % du cheptel au cours de ces dernières années. Ainsi,
le cheptel national estimé à plus d’un million de têtes avant la sécheresse (année
1978) est passé à environ 775 000 têtes. Le manque d’eau, de pâturages et
l’insuffisance de fourrages entraînent chez l’animal une baisse de son état
général, une vulnérabilité accrue aux pathogènes et une réduction importante de
la reproduction. Même les caprins et camelins, animaux plus rustiques et
résistants, sont durablement éprouvés. Les pertes de production du bétail (mise-
bas, lait, beurre, autres produits dérivés) et la réduction de la valeur marchande
du cheptel sont notables, privant les éleveurs d’une source importante de
moyens de subsistance et de revenus.
I.2.5.3. Contraintes socio–économiques et politiques
Pour l’éleveur traditionnel, le critère numérique constitue le facteur
prépondérant par rapport à la production. La vente du bétail local est de faible
compétitivité à Djibouti par rapport aux animaux de la sous-région. La
18
commercialisation du bétail se fait en fonction des besoins de liquidités et non
pas en fonction du stade de croissance et de développement des animaux ; ce qui
fait qu’il n’y a pas d'exploitation rationnelle des troupeaux (Geudda et Godet,
1986).
En effet, l’élevage ne semble pas être une priorité pour le gouvernement de la
RDD en témoigne un nombre restreint de docteurs vétérinaires dans le pays. Le
budget limité de la DESV donne naissance à plusieurs contraintes : la faible
structuration des groupements d’éleveurs pour la commercialisation des produits
de l’élevage, la dégradation des infrastructures telles que les postes vétérinaires
et des aires d’abattage, l’insuffisance des moyens en matériel et équipements
(logistiques, intrants vétérinaires, consommables de laboratoire,) et
d’infrastructures d'accueil des animaux (parc à bétail, pré quarantaine).
I.2.5.4. Contraintes sanitaires
Les contraintes dues à des pathologies sont plus fréquentes en élevage
traditionnel qu’en élevage intensif. Cependant, avec un faible budget, la DESV
n’arrive pas à assurer la couverture sanitaire du cheptel national et la
surveillance des maladies. Ainsi, les zoonoses méritent une attention particulière
de la part des autorités chargées de la santé animale. C’est dans ce contexte que
nous avons jugé nécessaire de mener une étude sur la brucellose.
19
CHAPITRE II : GENERALITES SUR LA BRUCELLOSE ANIMALE
II.1. Brucellose animale : Bovine, Caprine, Ovine et Cameline
II.1.1.Définition et étiologie
La brucellose est une zoonose majeure due à des brucelles qui sont des bactéries
à Gram négatif appartenant toutes au genre Brucella. Les brucelles sont réparties
en six espèces : Brucella abortus, Brucella melitensis, Brucella suis, Brucella
canis, Brucella neotomae et Brucella ovis (Corbel et Brinley-Morgan, 1982).
Leur pathogénicité sont variable et certaines se subdivisent en plusieurs biovars
(Godfroid et al., 2005). Toutes les brucelles ont un ou plusieurs réservoirs
animaux préférentiels (tous mammifères) qui entretiennent leur cycle de
transmission (Tableau II page 20).
20
Tableau II: Réservoirs des espèces de Brucella sp. et pathogénicité pour
l’Homme
Espèces Biovars Hôtes naturels Pathogénicité pour
l’homme
Brucella
mélitensis
1-3 Caprins, ovins,
camélidés
Très forte
Brucella abortus 1-9 Bovins, camélidés,
yacks, buffle
Forte à très forte
Brucella suis 1-5 Suidés (1-3), lièvres
(2), caribous et
rennes (4), rongeurs
sauvages (5)
Forte pour les biovars 1 et 3,
modérée pour le biovar 4,
faible pour le biovar 2 et
inconnue pour le biovar 5
Brucella canis Canidés Faible
Brucella ovis Ovins Non pathogène
Brucella
neotomae
Rongeurs Inconnue
Bucella
pinnipedia et
Brucella cetaceae
Baleine, dauphins,
phoques, morses
Forte pour certaines espèces,
inconnue pour les autres
Source : Pappas et al., 2005
Elles ne sont cependant pas totalement spécifiques de leur hôte. Certaines
peuvent infecter une autre espèce de mammifère et l’Homme. Par exemple,
Brucella suis biovar 1 est réputée être responsable de brucellose chez les bovins
en Amérique latine (Poester et al., 2002 ; Samartino, 2002). En France, la
transmissibilité de Brucella abortus et Brucella melitensis aux carnivores a
rendu obligatoire l’examen et le traitement ou l’euthanasie des chiens dans les
élevages infectés (Mailles et Vaillant, 2007).
21
L’Homme n’est qu’un hôte accidentel des brucelles et n’en constitue jamais le
réservoir. Il n’y a donc pas de transmission interhumaine de la maladie. Quatre
espèces de brucelles sont réputées pathogènes pour l’Homme : B. melitensis, B.
abortus, B. suis, B. canis (Godfroid et al., 2005 ; Wallach et al., 2004). B.
melitensis est l’espèce en cause dans une grande majorité des cas humains, tous
continents et pays confondus (Papas et al., 2005). Chacune des espèces est
caractérisée par un nombre limité de réservoirs habituels: B. melitensis (ovins,
caprins), B. abortus (bovins), B. suis (porcins) et B. canis (chiens).
II.1.2. Importance
L'existence de la brucellose chez les animaux de rente africains n'est pas sans
importance hygiénique et économique.
II.1.2.1 Importance économique
L’importance économique vient du fait qu’elle provoque des avortements, de la
stérilité (cause de la baisse du taux de naissance) et des pertes en lait, parfois de
manière épizootique. De plus, elle a de sévères répercussions sur les échanges
commerciaux, et les mesures à mettre en place pour son éradication ont un coût
important. Elle entraîne de graves pertes pour l’élevage.
Cependant, l'évaluation de la croissance du troupeau à travers le contrôle des
naissances, de la fertilité et des facteurs négatifs qui peuvent l'influencer, a été
difficile à réaliser en élevage non encadré à cause de la transhumance et du
nomadisme (OIE, 2004).
C’est ainsi que dans les élevages encadrés dans certains pays d’Afrique, les
pertes économiques dans les troupeaux sédentaires peuvent être estimées à 150
millions de francs CFA par an, soit 10 % du revenu des propriétaires (Akakpo
et al., 2009). Dans certaines régions du Tchad et du Cameroun, la maladie serait
responsable de 2 à 10 % des avortements, de 8 à 18 % des mortinatalités et d'une
diminution du taux de fertilité. Au Sénégal en 1987, les pertes en viande et en
22
lait ont été estimées à environ 35 millions de francs CFA, à partir de la
quatrième année suivant le début des avortements pour les éleveurs (Akakpo,
1987).
Au Swaziland, les pertes économiques liées à l’avortement s’élèvent à 2 900 023
Euros, tandis que les pertes en lait sont évaluées à 1 272 210 Euros ; enfin les
pertes d’exportation s’élèvent à 47 384 Euros. En 2009, la Tunisie et la
République Démocratique du Congo ont évoqué les pertes économiques dans les
avortements, la perte de la force de travail et la chute de la sécrétion lactée, sans
en donner une évaluation financière (Akakpo et al., 2009).
II.1.2.2 Importance hygiénique
Sur le plan hygiénique, la brucellose est une zoonose majeure. Par la fréquence
et la gravité des cas humains contractés à partir de l’animal et des productions,
on reconnaît deux populations à très haut risque : les bergers et leur famille
d’une part, les ouvriers des abattoirs et les vétérinaires d’autre part. C’est la
raison pour laquelle, elle est considérée comme une maladie professionnelle et
une zoonose accidentelle. Ainsi, elle fait partie des maladies réputées
contagieuses mentionnées sur la liste des vices rédhibitoires et sur la liste des
maladies prioritaires de l’OIE. En 2009, le nombre de nouveaux cas humains
déclarés de brucellose dans le monde était de l’ordre de 500 000 (Calvet et al.,
2010).
II.1.3. Répartition géographique
Par sa large répartition géographique (Figure 4 page 25) et par le nombre élevé
d’espèces animales (ruminants, suidés, carnivores, rongeurs, etc.) pouvant être
infectées naturellement, la brucellose constitue un problème mondial (Roux,
1979).
Cette répartition géographique de la maladie animale dans le monde est
strictement corrélée à celle des régions d’élevage de ruminants domestiques
23
(caprins, ovins et bovins). Elle concerne tous les continents, avec une densité
des cas surtout marquée en Afrique plus particulièrement dans les régions où le
bétail est la source principale d’aliments et de revenus ; en Asie, notamment au
Proche-Orient, et dans les pays d’Europe centrale (Calvet et al., 2010).
En Europe centrale, en particulier la zone des Balkans, la maladie a touché
environ 1014 personnes en Bosnie-Herzégovine en 2008 et 458 personnes en
2009 (Calvet et al., 2010).
L’incidence et la prévalence de la brucellose varient d’un pays à l’autre.
Cependant, dans les pays développés (comme la France) la maladie devient de
plus en plus rare grâce à une sévère politique de dépistage au sein des troupeaux
et d’éradication par la vaccination ou l’abattage des troupeaux infectés. Quant
aux pays en voie de développement où la mise en place des moyens pour la lutte
massive contre la maladie est difficile ou impossible, la brucellose reste
endémique (Mailles et Vaillant, 2007).
La France est indemne de la brucellose animale et le nombre de cas humains a
fortement régressé depuis les années 1970 (plus de 800 cas déclarés en 1978
contre 44 en 2000) grâce à un programme intensif de contrôle des brucelloses
animales et à la généralisation de la pasteurisation du lait destiné à la
consommation humaine (Mailles et Vaillant, 2007).
Au Kyrgyzstan, la brucellose est une priorité en santé publique car l’incidence
annuelle est supérieure à 50 cas pour 100 000 habitants avec une séroprévalence
de 8,8% chez les humains et de 2,8% chez les bovins (Bonfoh et al., 2011). En
Mongolie, la prévalence obtenue chez les bovins était de 15% (Sibille, 2006).
En Palestine, une enquête sérologique a montré que 72,9 % des élevages de
petits ruminants sont touchés par la brucellose (Rocaboy, 1996).
Au Liban, la prévalence chez les petits ruminants était de 11,4 % (Attieh, 2007).
En Afrique, les travaux antérieurs sur la brucellose ont surtout porté sur les
aspects épidémiologique, clinique et microbiologique.
24
La prévalence réelle de la brucellose bovine dans le centre de la Côte d’Ivoire,
était de 8,8% (Sanogo et al., 2008). Au Burkina Faso, une prévalence de 13,2%
a été obtenue (Traore et al., 2004). Des études faites sur le lait au Mali par
(Bonfoh et al., 2002), indiquent qu’elle est importante avec 53% des fermes
infectées et une prévalence de 15% chez les animaux. A Mopti (Mali), la
séroprévalence de Brucella melitensis était de 58 % et celle de Brucella abortus
de 49% (Dao et al., 2009).
Dans 30% des échantillons de lait de vache en zone rurale et périurbaine au
Mali, des anticorps anti-Brucella ont été détectés (Bonfoh et al., 2002). Une
enquête réalisée en Abéché (au Tchad), a démontré une prévalence individuelle
réelle de la brucellose bovine évaluée à 2,6% et une prévalence dans le troupeau
estimée à 20% (Delafosse et al., 2002). Au Sénégal, la prévalence bovine a été
estimée à 30,4% (Tialla, 2012) dans les élevages périurbains de Dakar.
En Ethiopie, dans la province de Harrar, le taux d’infection était de 0,43% pour
la brucellose bovine (Domenech et Lefevre, 1974) et dans le district d’Arsi
Negele, le taux a été estimé à 2,6% et 12% respectivement chez les bovins et le
petits ruminants (Amenu et al., 2010). Depuis 2005, la République de Djibouti
déclare une vingtaine de cas de la brucellose humaine annuellement, et
répertorie les cas de brucellose humaine (Calvet et al., 2010). A Djibouti,
aucune étude n’a été récemment menée afin de déterminer l’état de cette
maladie. Une étude effectuée en 1996 a révélé une prévalence estiméé à 6,5 %,
4%, 4%, 4, 1% , respectivement chez les humains, bovins, ovins et caprins
(Chantal et al., 1996). De même, deux enquêtes ponctuelles en 1998, ont révélé
une prévalence de 1,2% pour 239 bovins, 2,5% pour 198 ovins et 1,8% pour 214
caprins à Djibouti (Faye, 2003).
De nombreuses enquêtes sérologiques ont été réalisées chez les camelins,
habituellement à l'occasion de l'étude de cette maladie chez les bovins et les
petits ruminants. Ces enquêtes se justifient par les risques de contamination de
l'homme par le lait. Les taux d'infection enregistrés sont très variables : de 1,6 %
25
à 5,2% en Ethiopie, 1,75 % au Soudan, 1,2 % à 10,75 % au Tchad, 10,4 % en
Somalie, 8,3 % au Niger (Fassi-Fehri, 1987).
Figure 4: Statut des pays et principaux réservoirs de brucellose par zone
géographique en Asie, en Océanie et en Afrique
Source : Memish et Balkhy, 2004
II.1.4. Pathogénie
La pénétration de la bactérie se fait généralement via la muqueuse orale, le
nasopharynx, les conjonctives, par la voie génitale, et parfois par des lésions
cutanées. Il se produit alors une réaction inflammatoire aiguë de la sous
muqueuse avec infiltration des leucocytes (granulocytes neutrophiles et
monocytes), puis il y a extension par voie lymphatique aux nœuds lymphatiques
locaux.
L’infection brucellique évolue en deux périodes (primaire et secondaire).
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26
La période primaire se caractérise par une multiplication des Brucella dans les
nœuds lymphatiques drainant le site d’inoculation où les bactéries peuvent
persister pendant très longtemps. Ensuite, si les Brucella ne sont pas éliminées,
elles passent par la voie lymphatique et dans une moindre mesure par la voie
sanguine. Durant cette phase, l’animal ne présente pas de symptômes cliniques.
La bactériémie se produit alors chez l’animal et peut engendrer une infection de
nombreux tissus tels que les tissus lymphoïdes (surtout les nœuds lymphatiques
de la sphère génitale), le placenta des femelles gravides, les testicules et leurs
annexes, la glande mammaire, les bourses séreuses et synoviales et certaines
articulations. Par conséquent, l’avortement et l’orchite se manifestent,
caractérisant la phase aiguë de la brucellose.
La période secondaire est marquée par un état de résistance de l’hôte lié au
développement d’une immunité de type cellulaire qui ne mène que rarement à la
guérison. En effet, les Brucella peuvent survivre plusieurs années dans certains
sites comme dans les nœuds lymphatiques demeurant à l’intérieur des cellules
phagocytaires à l’abri du système de complément et des anticorps. Leur
réactivation est possible à chaque gestation entraînant alors un avortement et/ou
une excrétion de bacilles au cours de la mise bas. Lorsque des bactéries
persistent au niveau des séreuses et des articulations, un hygroma ou une arthrite
chronique peuvent se développer (Ganière et Dufour, 2009). Certaines vaches
non gestantes peuvent résister à l’infection grâce à la survie de Brucella abortus
dans le compartiment intracellulaire des macrophages. Beaucoup de ces vaches
développent alors des réactions sérologiques transitoires de faible amplitude,
signe d’une absence de stimulation antigénique continue. Ces animaux sont
donc dangereux car sans anticorps spécifiques mais porteurs de bactéries. En
fait, 2,5 à 9 % des jeunes femelles peuvent être infectées in utero et ne présenter
des symptômes que lors d’une gestation ultérieure. Le fœtus bovin est très
sensible à l’infection.
27
La réponse immunitaire des animaux est à la fois humorale et à médiation
cellulaire.
Le lipopolysaccharide (LPS) de la bruceline étant un antigène « T-indépendant
», contrairement à la majorité des protéines, les anticorps dirigés contre elle
n’ont pas besoin d’une réponse immunitaire à médiation cellulaire pour être
synthétisés.
La réponse humorale est identique chez toutes les espèces animales infectées.
Elle est dirigée principalement contre l’antigène majeur de Brucella à savoir la
chaîne O de son lipopolysaccharide. Ces anticorps anti-LPS induisent une lyse
bactérienne par la voie classique du complément ainsi que par opsono-
phagocytose. Une réponse se développe aussi contre des protéines de la
membrane extérieure, du périplasme et du cytoplasme mais plus tardivement.
La réponse cellulaire est dirigée exclusivement contre des protéines
bactériennes.
Elle se déroule en quatre étapes : (i) les macrophages infectés produisent des
cytokines; (ii) puis les lymphocytes précurseurs se différencient en lymphocytes
de type 1; (iii) ces lymphocytes de type 1 se divisent en lymphocytes « helper »
CD4+ et cytotoxiques CD8+; (iv) et enfin l’interféron gamma produit par ces
deux lymphocytes induit la destruction de la bactérie.
Chez le bovin pubère, les anticorps sont détectables à partir de 30 jours à 3-6
mois après l’infection, et parfois durant toute la vie de l’animal. Les délais
d’installation de l’hypersensibilité retardée spécifique sont les mêmes que ceux
des anticorps.
II.1.5. Manifestations cliniques et épidémiologie de la brucellose
animale
II.1.5.1. Manifestations cliniques
L’incubation est très variable et les symptômes sont inconstants et identiques
pour Brucella abortus ou B. melitensis. La maladie est généralement
28
asymptomatique ; les symptômes les plus courants concernent l’appareil génital.
La symptomatologie est particulièrement fruste et les formes chroniques ou
asymptomatiques sont plus fréquentes chez les bovins.
En effet, le premier signe chez la femelle gravide est l’avortement, sans
dystocie.
Chez la vache, l’avortement est possible à n’importe quel stade de la gestation
mais, intervient le plus souvent vers 6-7 mois quand la génisse a été infectée à la
saillie ou au tout début de la gestation. La vache n’avorte en général qu’une fois
(dans 80% des cas), mais elle reste infectée et peut excréter des bactéries. La
rétention placentaire et endométrite sont fréquentes après l’avortement.
Le pourcentage d’avortement dans un troupeau n’ayant jamais été au contact de
la bactérie est de 50 à 70% (Acha et Szyfres, 2005).
Chez les petits ruminants, il semblerait que la brucellose, même en l’absence
d’avortements, soit un facteur de stérilité chez la chèvre et la brebis. Chez les
ovins, l’avortement ne survient qu’une seul fois et ils ont tendance à se
débarrasser spontanément des Brucella plus facilement en produisant souvent
l'auto-stérilisation dans un délai de 6 mois à 1 an en période de repos sexuel.
Néanmoins, la persistance de l'infection sur un certain nombre d'animaux assure
la pérennité de la maladie dans le troupeau. Chez les caprins, les signes
cliniques sont pauvres voire absents. Elle contraste avec la distribution extensive
de B. melitensis dans l'organisme. Contrairement à la brebis, la chèvre demeure
généralement infectée une grande partie de sa vie. La réponse sérologique après
infection apparaît en outre plus durable (Ganière et Dufour, 2009). Les porteurs
chroniques de Brucella apparaissent nombreux et sont une source importante de
contamination (Roux, 1979).
Chez le mâle, des orchites ou orchi-épididymites (uni- ou bilatérales) sont
observées, entraînant une stérilité fréquente.
29
Les symptômes extra-génitaux sont rares chez les bovins, associés à une
évolution chronique. Ce sont alors des hygromas, uni- ou bilatéraux, et
généralement localisés au carpe ou des arthrites. Ces symptômes sont plus
fréquents en régions tropicales.
L’épididymite contagieuse du bélier due à B.ovis, se caractérise par
l’évolution chez le bélier d’une inflammation chronique de l’épididyme
aboutissant à une baisse importante de fertilité. Chez la brebis, l’infection est
souvent inapparente en raison du faible taux de multiplication des bactéries ce
qui facilite leur auto stérilisation.
Néanmoins, l’avortement et les atteintes articulaires sont observés chez les
camelins comme chez les autres espèces. Certains auteurs révèlent que
l’avortement se produit généralement à la première moitié de la gestation et que
les chamelons infectés ont une sérologie positive jusqu’à l’âge de 5 mois (Fassi-
Fehri, 1987).
Concernant les lésions, ils n’existent pas des lésions brucelliques spécifiques.
Toutefois, on observe des altérations histopathologies peu spécifiques, variables
et inconstantes.
Au niveau de l’appareil génital, chez les femelles un exsudat utérin gris sale, de
consistance visqueuse et d’aspect floconneux, a été observé. De plus, Les
enveloppes chorioniques enflammées d’aspect œdémateux et diffus, les
cotylédons avec nécrose des villosités et les eaux fœtales troubles ont été cités.
Quant aux mâles, les testicules enflammés avec zone de nécrose et les atteintes
des vésicules séminales sont fréquentes (Ganière et Dufour, 2009).
Chez les avortons, on constate des gastroentérites catarrhales ; une hypertrophie
de la rate et des nœuds lymphatiques; de la pneumonie.
30
II.1.5.2. Epidémiologie
II.1.5.2.1. Epidémiologie analytique
Sources de contagion
Les sources de contagion sont toujours des animaux malades surtout pendant
l’agnelage ou le vêlage, qui contamine directement un animal sain ou excrète
une grande quantité de Brucella dans le milieu extérieur.
Les mâles jouent un rôle important dans la dissémination et la persistance de
l’infection car ils sont souvent porteurs. La persistance du germe dans
l’environnement joue aussi un rôle important (OIE, 2008).
Matières virulentes
La contagiosité est variable et souvent intermittente. Elle est maximale durant la
période de reproduction, la phase la plus dangereuse étant la vidange de l’utérus.
Les matières virulentes les plus importantes sont le contenu de l’utérus gravide
expulsé pendant l’avortement ou la mise bas avec une excrétion débutant dès la
liquéfaction du bouchon muqueux obturant le col et disparaissant généralement
deux ou trois semaines après l’expulsion du fœtus chez la vache. Les sécrétions
vaginales et l’urine peuvent également être virulentes. L’excrétion de bactéries
dans les écoulements vaginaux peut également durer plus d’un an chez les
chèvres ayant avorté de façon intermittente et irrégulière mais avec une
excrétion toujours abondante pendant trois mois (Ganiere et Dufour, 2009).
Les Brucella sont sensibles à la pasteurisation, mais elles peuvent résister
plusieurs semaines à plusieurs mois dans les matières virulentes et le milieu
extérieur tels les pâturages, les points d’eau, le lisier, ect. (Ganière et Dufour,
2009).
Modes de transmission
La transmission peut être verticale, in utero ou lors du passage dans la filière
pelvienne. Chez les jeunes, l’infection disparaît généralement sauf dans 5-10 %
31
des cas (infection persistante sans réaction sérologique décelable). Les signes
cliniques n’apparaîtront que chez les jeunes femelles infectées lors de leur
première gestation ou plus tard.
Elle peut être horizontale, directe par contacts lors de cohabitation, ou par
ingestion (d’eau, de nourriture, de colostrum ou de lait contaminé) ou encore par
voie vénérienne, lorsque les mâles excrètent des bactéries dans leur sperme ou
indirecte par l’intermédiaire des locaux, pâturages, aliments, eaux et matériels
ou par léchage de placentas, avortons ou appareils génitaux (Attieh, 2007). La
pénétration de la bactérie se fait donc par voie cutanée, conjonctivale,
respiratoire, digestive ou vénérienne (Lefevre et al., 2003).
Sensibilité et réceptivité
La gestation est un facteur important de sensibilité, et lors de la contamination
hors gestation, on observe une infection transitoire et guérissant spontanément
dans plus de 50 % des cas. De plus, l’âge est un facteur de sensibilité (Akakpo
et Bornarel, 1987).
II.1.5.2.2. Epidémiologie synthétique
La contamination des cheptels indemnes se fait surtout par la transhumance,
ainsi que par les échanges commerciaux et le prêt des mâles. Elle est aussi
possible par des pâtures ou des bergeries contaminées. L’extension de
l’infection dans les troupeaux a lieu au cours de la période des mises bas.
De plus, la conservation des jeunes femelles nées de mères infectées sont à
l’origine de résurgences dans les cheptels assainis. Parfois, il y a intervention
d’autres espèces comme les chiens (Delafosse et al. ,2002).
Chez les bovins, une fois introduite, l’infection peut se répandre largement. La
maladie peut s’exprimer de différentes façons : par des avortements en série
avec une expression épizootique de la maladie, la propagation progressive de
l’infection détectable par sérologie (mode enzootique).
32
Chez les petits ruminants en milieu initialement indemne, les avortements sont
nombreux la première année (50-90% des femelles), puis plus rares l’année
suivante, et disparaissent ensuite. Mais l’infection persiste et les avortements
réapparaissent au bout de quelques années, avec l’augmentation du nombre
d’animaux sensibles, d’où un aspect cyclique de la maladie.
Il semble que l’intensification de l’élevage soit un facteur favorisant l’extension
de la maladie. L’existence d’un réservoir dans la faune sauvage est difficile à
évaluer. Cependant, la bactérie a été isolée chez le buffle d’Afrique du sud
(Corbel, 2006).
II.1.6. Techniques de diagnostic
II.1.6.1. Diagnostic épidémio-clinique
Sur le terrain, les avortements et les hygromas dans un troupeau peuvent être un
élément d’orientation très précieux (Akakpo et Bornarel, 1987). Mais du fait
que les symptômes sont peu spécifiques et apparaissent tardivement, ce type de
diagnostic reste difficile. En effet, après une longue période asymptomatique, la
maladie est sub-clinique chez la plupart des animaux. Cependant, le recueil des
commémoratifs du troupeau peut faciliter une suspicion. Le diagnostic de
laboratoire par isolement de la bactérie ou mise en évidence d’anticorps dans le
sérum est donc toujours nécessaire. Une suspicion de brucellose peut être émise
lors d’avortement isolé ou en série, en présence de nouveau-né mort en anoxie
dans les 48h après la mise bas, des rétentions placentaires fréquentes, en
présence d’hygromas et d’orchite/épididymite chez le mâle.
Dans les conditions africaines, les réactions sérologiques ont incontestablement
un grand rôle à jouer dans les dépistages (Fensterbank, 1986).
II.1.6.2. Diagnostic expérimental
Les prélèvements intéressent le plus souvent le sang pris sur l'animal vivant dans
les élevages et à l'abattoir, les calottes placentaires, du liquide utérin, l’avorton
33
lors d’un avortement, du lait de mélange et du liquide des hygromas. Du
colostrum, du sperme, des sécrétions vaginales ou du tissu et des nœuds
lymphatiques peuvent être utilisés également (Tounkara et al., 1994).
II.1.6.2.1. Diagnostic bactériologique
Le diagnostic est réalisé par examen microscopique, par coloration ou par
culture en milieux sélectifs pour une identification du genre et d’espèce. Les
échantillons les plus adéquats pour ce diagnostic sont la décharge vaginale, le
poumon, le foie et le contenu abomasal du fœtus, le colostrum, l'avorton et le
placenta. Ces éléments et tissus, contiennent une très grande quantité de
Brucella chez les animaux infectés. Cette recherche a l'avantage de donner la
preuve directe de la maladie en cas d'isolement (Zowghi, 1984).
Les méthodes de coloration ont une faible sensibilité sur le lait ou les produits
laitiers à cause de la faible quantité de Brucella présentes. La présence de
globules gras dans ces produits rend difficile l’interprétation des résultats. Toute
coloration positive ou non devra alors être confirmé par une mise en culture.
II.1.6.2.2. Diagnostic sérologique
Il utilise des épreuves de base destinées au dépistage de masse associées à des
épreuves complémentaires pour élucider le cas des réponses douteuses. Les
prélèvements intéressent le sang pris sur l'animal vivant dans les élevages ou aux
abattoirs et le lait. Le dépistage met en évidence les anticorps, qui sont ceux
dirigés contre les épitopes du LPS.
La vaccination peut être responsable de la formation d'anticorps de mêmes
classes. L'épreuve sérologique (Tableau III page 37) idéale doit établir un
diagnostic précoce, identifier les infectés chroniques et différencier les anticorps
de vaccination de ceux d'infection (Serra et Viñas, 2004).
34
Epreuve à l’antigène tamponné (EAT) ou Test au Rose Bengale
L’épreuve à l’antigène tamponné (EAT) met en évidence une agglutination due
à des Ig qui réagissent très rapidement et très fortement avec des bactéries
colorées. L’intérêt de cette réaction est dans la rapidité de la réponse, qui peut
éviter un prélèvement et un envoi au laboratoire, et peut être effectuée au chevet
du malade (Jackson et al., 2004).
Ce test permet le diagnostic sérologique des brucelloses dues à B. melitensis, B.
suis et B. abortus sur lame en milieu acide tamponné (pH 3,65 ±0,05).
Epreuve de l’anneau sur le lait ou Ring Test
Le principe consiste à la mise en évidence des anticorps brucelliques dans le lait.
Très efficace, l’épreuve de l’anneau sur le lait ou Ring test (RT) est un test facile
à réaliser et économique. Le RT peut être réalisé à grande fréquence (mensuelle)
aussi bien pour le dépistage des troupeaux laitiers infectés que pour la
surveillance ininterrompue des troupeaux assainis. Le Ring test est une réaction
d’agglutination qualitative obtenue par interaction des anticorps contenus dans
le lait dirigés contre le LPS bactérien avec un antigène coloré par
l’hématoxyline. Les agglutinats colorés sont adsorbés sur les globules gras et se
regroupent en surface dans l’anneau de crème. Le Ring Test sur lait de mélange,
très utile chez les bovins, n’est pas utilisable chez les petits ruminants (Aulakh
et al., 2008).
Séro-agglutination de Wright
La séro-agglutination de Wright est une technique d’agglutination lente en tubes
(OIE, 2008). Ce test, moyennement sensible et très peu spécifique, n’est pas
reconnu comme test de référence par les organismes internationaux.
Fixation du Complément
35
La Fixation du Complément (FC), très spécifique et est une technique très
utilisée comme test de confirmation mais elle est difficile à réaliser (Bula et al.,
1987).
Epreuve de l’antigène Buffered Plate Agglutination (BPA)
L’épreuve à l’antigène Buffered Plate Agglutination est une méthode rapide et
facile utilisant un principe d’agglutination rapide sur lame en milieu acide
tamponné (pH 3,7) ce qui permet d’éliminer les agglutinations non spécifiques.
Enzyme Like Immuno Sorbent Assay (ELISA)
Ce test donne de bons résultats chez les bovins et petits ruminants. L’ELISA de
compétition (c-ELISA) présente une sensibilité analogue et l’ELISA indirect (i-
ELISA) une sensibilité supérieure à celle de l’EAT et de la FC, (Jackson et al.,
2004).
L’ELISA indirecte est un test très sensible mais il ne permet pas toujours de
différencier les animaux infectés des vaccinés et est donc plutôt utilisé pour le
dépistage. Par contre, l’ELISA de compétition est quant à lui très spécifique et
évite la plupart des réactions dues aux anticorps vaccinaux du vaccin B19. On
l’utilise donc pour la confirmation sur des animaux vaccinés.
Fluorescence Polarisation Assay ou Épreuve de polarisation de la
fluorescence (épreuve de substitution pour les échanges
internationaux)
Le test de polarisation de la fluorescence (TPF) est une technique simple qui
permet de mesurer l’interaction antigène-anticorps réalisable au laboratoire ou
sur le terrain.
II.1.6.2.3. Diagnostic allergique ou allergologique
Le diagnostic allergique est une épreuve immunologique de substitution,
utilisable pour le dépistage des troupeaux non vaccinés, surtout chez les bovins
36
de plus de 12 mois mais rarement chez les petits ruminants (Fensterbank,
1977).
L’épreuve cutanée allergique (ECA) se pratique, après repérage du lieu
d’inoculation et mesure du pli cutané, par injection intradermique (ID) au milieu
de l’encolure de 0,1mL de brucelline. Tout épaississement du pli cutané ≥ 2 mm
constaté 72 heures après injection est considéré positif. Cette épreuve souffre
d'erreurs par défaut (seuls 60 à 80% des bovins infectés réagissent) mais
présente l'avantage d'être spécifique (spécificité de 100%) (Ganière et
Dufour, 2009).
37
Tableau III: Différentes techniques de diagnostic sérologique
Source : Lefevre et al., 2003 ; Acha et al., 2005
Test Sensibilité Spécificité Immuno
globuline-
globulines
détectées
Coût Faisabilité
EAT +++
selon situation
épidémiologique
+++
+
IgM
IgG1
IgG2
Faible Facile :peut se
faire sur le terrain
Ring Test +++
++ IgG Faible Assez facile,mais
selon la taille
du troupeau
Séro-
agglutinatition
de Wright
++ + IgG2 Faible Facile
FC +++ ++++ IgG1
1gG2
Elevé Compliquée
BPA +++ +++ IgG Faible Plus compliqué
que EATpour résultats
équivalents
ELISA
Indirecte
++++ +++ IgG1
1gG2
Elevé Difficile
ELISA de
Compétition
+++ ++++ IgG1
IgG2
Elevé Difficile
TPF +++ ++++ Moyen Facile,faisable sur le
terrain,mais nécessite
du Matériel spécifique
38
II.1.7. Méthodes de surveillance et de lutte
Le traitement n’est pas recommandé, et il est à éviter en raison de son coût
onéreux, des risques d’apparition de résistance et de l’absence de garantie de
blanchiment de l’animal traité. La prophylaxie reste donc la seule lutte possible
et repose sur des mesure sanitaires et médicales (OIE, 2004).
II.1.7.1. Prophylaxie sanitaire
La prophylaxie sanitaire se base sur les mesures offensives et défensives.
Cependant, l’idéal consiste en l’assainissement des cheptels infectés et une
protection des cheptels indemnes (Richey et Dix-Harrell, 1997).
II.1.7.1.1. Mesures offensives
Les mesures offensives sont un ensemble de mesures visant à l'assainissement
des exploitations infectées en appliquant l’isolement et l’abattage de tous les
animaux présentant des signes de suspicion surtout les femelles ayant avortées et
confirmées brucelliques, et tous les sujets porteurs d'hygroma. L’éradication de
la brucellose doit tenir compte de plusieurs notions épidémiologiques
essentielles comme la persistance possible de l'infection durant toute la vie du
sujet brucellique, la réinfection possible des cheptels par l'intermédiaire de
femelles nées de mères infectées, le rôle d'autres espèces dans le maintien de
l'infection par un contrôle de toutes les espèces réceptives dans un élevage
infecté telles que les chiens, le rôle de la transmission vénérienne d’où le recours
à l'insémination artificielle, la transmission plus élevé lors de mise-bas ou
avortement, etc.
Pour cela, il faut imposer un dépistage répétitif des animaux infectés (malades et
infectés inapparents) ; leur isolement et leur élimination rapide vers la
boucherie ; soustraire les jeunes femelles issues d’une mère infectée ; éliminer
toute espèce connue brucellique ; détruire les placentas et autres matières
virulentes ; désinfecter les locaux et matériels souillés ; traiter les fumiers ; etc.
39
et les pâturages contaminés doivent être, en outre, considérés dangereux pendant
au moins deux mois.
II.1.7.1.2. Mesures défensives
Ces mesures sont indispensables pour les pays déjà infectés qui envisagent une
lutte contre la brucellose et également pour les pays indemnes. Au niveau
international, ces mesures défensives s'appliquent aux frontières des Etats et des
transactions commerciales intéressant l'élevage et ses productions (Rahal et al .,
2009).
L’application de ces mesures exige de ne pas introduire des animaux en
provenance de cheptels présentant des risques sanitaires, le maintien du cheptel
à l'abri de contaminations de voisinage, l’hygiène de la reproduction, l’isolement
des parturientes, la destruction des placentas et la désinfection périodique des
locaux.
Dans les pays où la prévalence de la maladie est élevée, il faut commencer par
une lutte individuelle (vaccination, assurance), pour aller progressivement vers
une lutte collective (vaccination, éradication). L’objectif de la lutte est d’abord
le contrôle par le maintien des coûts de la maladie à un niveau compatible avec
la rentabilité économique puis par l’éradication afin d’éliminer l’infection
brucellique d’une région.
II.1.7.2. Prophylaxie médicale
Son objectif est de renforcer les moyens naturels de résistance des organismes
sensibles. La prophylaxie médicale de la brucellose repose exclusivement sur
l'utilisation des vaccins (Valette, 1987). Le vaccin anti brucellique idéal doit
présenter quatre (4) qualités fondamentales :
- l’innocuité c’est à dire l'inaptitude à provoquer la maladie (avortements)
ou un portage de germes chez l'animal, ni une contamination de l’homme ;
40
- l'efficacité : le vaccin devrait réduire le taux d’infection. De ce point de
vue, aucun vaccin n'est efficace à 100%. Les animaux qui échappent à la
protection vaccinale continueront à entretenir l'infection ;
- La compatibilité : elle est basée sur la prophylaxie sanitaire, en
particulier dans le dépistage sérologique de l'infection. Mais quel que soit le
vaccin, même utilisé dans les meilleures conditions possibles, il y a toujours un
délai post-vaccinal au cours duquel la sérologie est positive. Le diagnostic
sérologique est donc impossible pendant cette période. Suivant les vaccins, ce
délai est plus ou moins long ;
- La commodité d'emploi c'est-à-dire la stabilité, la présentation, le
conditionnement mais aussi la durée de l'immunité conférée.
Mais ces qualités ne sont d’ailleurs jamais rencontrées dans une même
préparation.
La vaccination est destinée aux bovins, ovins et caprins, car on ne dispose pas
suffisamment d’informations sur l’efficacité et l’innocuité des vaccins chez les
autres espèces animales (Fensterbank, 1986).
II.1.7.2.1. Chez les bovins
La vaccination est recommandée par l’OIE pour le contrôle de la brucellose dans
les zones où la prévalence de l’enzootie est élevée. Pour éviter d’interférer avec
le diagnostic, il est recommandé de limiter la vaccination aux jeunes animaux
(veaux de 3 à 8 mois) chez lesquels les anticorps vaccinaux disparaissent
rapidement. On estime que 65 à 80% des animaux vaccinés bénéficient d’une
protection durable contre l’infection. De plus, le vaccin ayant un puissant effet
anti-abortif, les possibilités de contamination à partir du fœtus sont réduites.
Dans un programme de vaccination systématique, les meilleurs résultats sont
obtenus pour une couverture annuelle de 70% à 90% des veaux en âge d’être
vaccinés. Les femelles de plus de 8 mois et les mâles ne doivent pas être
vaccinés. La vaccination de rappel n’est pas recommandée. Le principal objectif
41
d’un tel programme est de réduire le taux d’infection et de faire en sorte que les
troupeaux soient résistants à la brucellose pour que l’éradication de la maladie
puisse ensuite être entreprise. On estime que 7 à 10 ans de vaccination
systématique sont nécessaires pour atteindre cet objectif (OIE, 2004).
Deux types de vaccins existent actuellement contre la brucellose bovine : le
vaccin B19 et le vaccin RB51 (Ganière et Dufour, 2009).
Le vaccin B19 est le vaccin largement utilisé à travers le monde. Il est considéré
comme le vaccin de choix pour les bovins bien que non idéal, car il protège
durant toute la durée de vie utile de l’animal et, il est peu coûteux. C’est un
vaccin à agent vivant fabriqué à partir de la souche B19 de biotype 1 de Brucella
abortus, mais n’a pas besoin de supplément de CO2 pour sa croissance et n’est
pas inhibé par le bleu de thionine, la safranine, la pénicilline et l’érythrol. Son
efficacité est très bonne, mais il a quelques inconvénients majeurs. Ce vaccin est
sans danger pour la plupart des animaux s’il est administré aux veaux entre 3 et
8 mois, par instillation oculaire. Chez les adultes, il faudra utiliser des doses
réduites, en SC. La durée précise de la protection est inconnue. La protection
contre Brucella melitensis est peu évidente. La réversion vers la virulence est
très rare.
Le vaccin RB51 est devenu le vaccin officiel pour la prévention de la brucellose
bovine dans plusieurs pays. Chaque pays utilise, cependant, des protocoles de
vaccination différents. Ce vaccin induit des placentites sévères et des infections
du placenta chez la plupart des animaux et une excrétion de bactéries dans le lait
chez une part importante de la population vaccinée. Son inoculation à des
femelles gravides peut également provoquer des avortements. Son utilisation à
dose réduite permet de supprimer ces problèmes mais, n’est alors efficace que
chez des animaux adultes.
42
II.1.7.2.2. Chez les petits ruminants
Pour les petits ruminants, une prophylaxie médicale est justifiée dans les régions
fortement infectées où elle est la seule méthode de lutte économiquement
utilisable. Elle peut aussi compléter la prophylaxie sanitaire quand le taux
d’infection est élevé. Par contre, elle est à proscrire en région indemne ou peu
infectée. Le vaccin le plus efficace est un vaccin à agent vivant préparé à partir
de la souche REV1 de Brucella melitensis qui a un pouvoir pathogène atténué
pour les petits ruminants (Akakpo et al., 2009).
Son inoculation provoque une hyperthermie transitoire avec anorexie passagère
et parfois une réaction inflammatoire au site d’inoculation. La souche persiste
ensuite dans l’organisme. Mais, elle est labile en conditions naturelles et doit
donc être conservée au réfrigérateur.
Une seule injection sous cutanée ou instillation conjonctivale aux jeunes
femelles de 3-6 mois assure une protection pendant plusieurs années avec une
réponse sérologique limitée qui n’empêche pas le dépistage sérologique de
l’infection des adultes (Rahal et al., 2009). La dose classique en sous cutanée
est de 10-20 milliards de bactéries : les anticorps persistent alors deux ans. Cette
même dose injectée par voie conjonctivale entraîne une persistance des anticorps
pendant seulement quatre 4 mois.
Il existe deux stratégies vaccinales :
- Vaccination systématique de tous les jeunes (3 à 6 mois) destinée à
remplacer les animaux plus âgés du troupeau. C’est la meilleure stratégie pour
limiter la diffusion de la maladie et éviter la contamination humaine.
- Vaccination généralisée avec élimination des animaux porteurs d’anticorps.
La prophylaxie préconisée dans les pays développés est inapplicable à Djibouti
en raison de plusieurs contraintes.
43
II.1.7.3. Contraintes de la prophylaxie
Ces contraintes sont d’ordre financier, technique et social.
II.1.7.3.1. Contraintes financières
Les contraintes financières tiennent au fait que la réalisation d'une campagne de
lutte contre la brucellose demande d'importants moyens financiers.
II.1.7.3.2. Contraintes sociales et techniques
Elles sont inhérentes à la nécessité d'un dépistage précoce, l'isolement et
l’abattage des animaux infectés ou malades.
Pour la réalisation du dépistage précoce, il est conseillé de mener des enquêtes
sérologiques systématiques et périodiques conjuguées à des enquêtes cliniques
pour déceler les cas d'avortement.
Les dépistages sérologiques, sont très difficiles à réaliser et pour plusieurs
raisons :
- malgré quelques tentatives de sédentarisation, l'élevage se fait encore en
majorité selon un mode transhumant à Djibouti. Ceci rend difficile l'accès aux
troupeaux surtout lorsqu'on sait que les voies de communications sont presqu’
inexistantes dans les zones pastorales. Et présente un obstacle important à
l'isolement des malades.
- de plus, lorsqu'on localise les troupeaux, il faut user d’une politique de
négociation pour convaincre les éleveurs de la nécessité de prélever du sang sur
leurs animaux.
- la faiblesse des moyens logistiques à savoir le nombre très restreint de
laboratoires de diagnostic (un seul laboratoire pour tout le pays).
En ce qui concerne les enquêtes cliniques basées sur l'observation des
manifestations extérieures de la maladie (avortements, hygroma), si elles sont
faciles en élevage surveillé, elles demeurent un défi difficile à observer en
44
élevage traditionnel. Dans ce type d’élevage, les animaux sont laissés à eux-
mêmes le plus souvent et l’attention de l'éleveur est accrue lorsqu’une femelle
est saillie devant ses yeux ou que la gestation est avancée. Par conséquent les
animaux peuvent avorter sans que l'éleveur ne s'en rende compte. Quant aux
hygromas, ils peuvent être ponctionnés par les éleveurs, ce qui est dangereux
pour la santé humaine. L'isolement des infectés est régulièrement confronté à
l'incompréhension de l'éleveur à qui l'importance économique et hygiénique de
la brucellose échappe encore.
II.2. Brucellose des autres espèces animales
II.2.1. Brucellose porcine
Chez le porc, elle est causée principalement par Brucella suis dont cinq biovars
ont été identifiés. Comme chez les bovins ou les petits ruminants, elle peut être
considérée comme une maladie de la reproduction (avortements) ; néanmoins,
les localisations extra génitales sont assez fréquentes (Ronald et al., 1987).
Brucella suis peut infecter plusieurs espèces (ruminants domestiques et
sauvages, chiens, lièvres, ect). Son importance économique est liée aux pertes
liées aux avortements et aux infertilités y compris leurs impacts sur les échanges
commerciaux. Sur le plan hygiénique, elle se caractérise par le fait que la
Brucella suis est très pathogène à l’homme surtout les biovars 1 et 3 qui ont un
pouvoir pathogène proche de B. melitensis (Bani et Corbel, 2010).
II.2.2. Brucellose canine
La maladie résulte de contaminations des chiens auprès de bovins, petits
ruminants, suidés ou autres espèces infectées par B. abortus, B. melitensis ou B.
suis. Elle se caractérise comme chez les autres espèces d’une manière
exceptionnelle par des avortements, orchite et épididymite mais habituellement
inapparente (López et al., 2009).
45
Son importance s’explique par le fait que les chiens se contaminent
essentiellement par l’ingestion de placenta ou d'avortons d’où leur implication
dans la contamination des cheptels. Ils jouent le rôle de vecteur soit mécanique
(transport de placenta ou d'avorton, parfois sur plusieurs kilomètres, d'une
exploitation à l'autre) soit biologique par excrétion de l'agent pathogène dans les
urines et les fèces, éventuellement par les écoulements vaginaux en cas
d'avortement et pendant les chaleurs. Le chien peut conserver très longtemps
l'infection au sein de son système réticulo-endothélial (nœuds lymphatiques) ; il
n'excrète que rarement le germe et représente un risque faible pour les troupeaux
assainis (Hollett, 2006).
II.2.3. Brucellose équine
La brucellose équine est non spécifique des équidés mais est transmise à partir
d’autres espèces infectées. Elle concerne donc les chevaux entretenus à
proximité d’un foyer de brucellose (bovins, petits ruminants). L’infection est
souvent inapparente mais, quand la maladie atteint certaines localisations (mal
du garrot), elle peut compromettre l’avenir du sujet. Les chevaux sont peu
sensibles à l’infection, ils développent une réponse sérologique faible et les
anticorps disparaissent rapidement. La localisation génitale est exceptionnelle et
les avortements sont donc très rares. La transmission d’équidé à équidé est
exceptionnelle mais reste possible mais la contamination humaine peut être
possible. Certaines causes prédisposent à l’infection, comme un travail intense,
ou des traumatismes lésant les bourses séreuses ou les synoviales et favorisant la
localisation des Brucella. Cela reste une maladie sporadique affectant surtout les
chevaux de ferme (Ganière et Dufour, 2009).
II.2.4. Brucellose des animaux sauvages
La brucellose affecte également des animaux sauvages comme des ruminants,
équidés, rongeurs, lagomorphes, carnivores, suidés ect. Chez ces espèces, en
46
général la maladie reste inapparente ; mais, lorsque la maladie apparaît elle
s’apparente à celle décrite chez les animaux domestiques (avortements, orchites,
arthrites et hygromas ect). Les animaux sauvages, par leur rôle de réservoir,
assurent la conservation, le transport et la transmission des Brucella aux
animaux domestiques par l’intermédiaire des pâtures communes. L’existence de
ces foyers sauvages constitue une des difficultés majeures de la lutte contre la
brucellose et justifie sa persistance. Cette dernière se caractérise souvent par la
discrétion de ses manifestations cliniques (Godfroid, 2002).
47
Tableau IV: Comparaisons des principales caractéristiques des brucelloses
Source : (Lefevre et al., 2003 ; Acha et al., 2005)
B : Brucellose ECB : Epididymite contagieuse du bélier
B.Bovine B.Ovine ECB B.Caprine B.Equine B.Canine B.Humaine Agent Principal
Brucella abortus
Brucella melitensis
Brucella ovis Brucella melitensis
Brucella canis Brucella Melitensis
Agent Occasionnel
B.melitensis B.suis
B.abortus B.abortus B.abortus B.melitensis B.suis
B.abortus B.melitensis B.suis
B.abortus B.suis B.canis
Importance Economique
Forte : avortements, chutes de production
Forte : avortements, chutes de production
Moyenne : baisse du taux de natalité du troupeau
Forte : avortements, chutes de production
Moyenne : inaptitude au travail
Faible Forte : traitement et prévention coûteux
Importance Hygiénique
Forte : Zoonose
Forte : zoonose
Non zoonose Forte : zoonose
Forte : zoonose
Forte : zoonose
Forte : Zoonose
Symptômes Majeurs
Avortement, mortalité périnatale, rétention placentaire
Avortement, mortalité périnatale, stérilité temporaire
Inflammation de la queue de l’épididyme, baisse de la fertilité
Souvent asymptomatique Avortement, mortalité périnatale, stérilité temporaire
Lésions suppuratives chroniques
Avortement et stérilité avec B.canis. Souvent inapparente avec autres Bucella
Douleurs musculaires et articulaires, fièvre...
Symptômes Mineurs
Infécondité temporaire Arthrites, bursites
Rétention placentaire Mammites, arthrites, bursites
Rétention placentaire Mammites, arthrites, bursites
Avortement Avortement
48
CHAPITRE III : BRUCELLOSE HUMAINE
La brucellose est une anthropozoonose dont le réservoir des germes est
constitué, par le cheptel bovin, ovin, caprin, camelin et, accessoirement par
d'autres animaux domestiques et sauvages. C'est une zoonose majeure à
caractère professionnel, atteignant surtout les éleveurs, les vétérinaires, les
bouchers. En Europe où les brucelloses sont relativement bien connues,
d’importantes mesures prophylactiques ont été prises avec des résultats variables
selon les pays. Tel n'est pas le cas en Afrique où pour certains Etats, les
premières études sur la maladie sont en cours de réalisation. Nous allons donc
nous intéresser à quelques aspects épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques
de cette pathologie chez l'homme.
III.1. Importance de la brucellose humaine
La fréquence de la maladie humaine est difficile à évaluer en raison de son
polymorphisme clinique et de la sous déclaration. Si l’incidence de la maladie
est faible dans les pays développés, il n’en est pas de même dans les pays en
voie de développement où elle peut atteindre des taux préoccupants. Nombreux
sont les pays où la brucellose humaine est mal connue par les médecins. Les
formes inapparentes de la maladie sont fréquentes surtout en cas d’infection par
B. abortus. La brucellose aigue est souvent confondue avec une autre infection
comme le paludisme et que l’administration d’un traitement antibiotique à
l’aveuglette, estompe les signes de la maladie (Rodriguez, 1987).
Des cas humains sont signalés dans 11 pays africains : Algérie, Erythrée,
Guinée, Guinée-Bissau, Kenya, Maroc, Mauritanie, Niger, Soudan, Tanzanie,
Tunisie. En RDD, selon l’institut national de santé publique de Djibouti
(INSPD), 348 cas humains dont des éleveurs et des consommateurs de lait non
pasteurisé ont été détectés entre 2010 et 2012 à Djibouti. Le test utilisé pour
identifier les anticorps anti-Brucella humains a été le Rose Bengale (INSPD,
2013). Après constatation de l’infection, les patients sont souvent admis dans
49
des hôpitaux et sont traités à l’aide d’antibiotique dont le coût est élevé. A titre
d’exemple, le coût du traitement d’un patient varie de 9 euros en Tanzanie à 200
euros au Maroc et atteint 650 euros en Algérie (Akakpo et al., 2009).
III.2. Aspects épidémiologiques de la brucellose humaine.
III.2.1. Agent pathogène
L’homme peut s’infecter par plusieurs espèces de Brucella : abortus, suis, canis
et melitensis. B. melitensis est le plus incriminé dans la contamination humaine.
L’épidémiologie de la maladie humaine est étroitement liée à l’infection
animale.
Brucella melitensis est isolée dans 80 % des cas, tous continents confondus et
les 20 % restants sont l’effet de B. abortus, B. suis ou B. canis (Mailles et
Vaillant, 2007).
III.2.2. Source de contagion et mode de transmission
L’Homme se contamine soit par contact direct avec des animaux brucelliques
(cela concerne surtout les catégories socio-professionnelles en contact avec
des animaux), soit en ingérant du lait cru, des fromages frais contaminés, ou des
légumes consommés crus souillés par du fumier d’animaux brucelliques, soit en
inhalant un air contaminé (poussières provenant de litières souillées) (Figure 5).
La transmission inter-humaine n’est pas connue (López et al., 2009).
Figure 5: Mode de contamination de la brucellose humaine
Source : Tabet‐Derraz et al., 2012
roduis./" lai iers Of1UlS~
illhalatio niea 1 œil •
50
III.3. Caractéristiques Cliniques
La brucellose humaine se caractérise avant tout par une symptomatologie très
protéiforme. Son incubation dure de deux semaines à cinq mois. Son tableau
clinique est habituellement polymorphe d’où le sobriquet de « maladie aux cents
visages ».
Néanmoins, les formes classiques de la brucellose humaine se traduisent souvent
par une transpiration nocturne abondante à odeur caractéristique, une fièvre
ondulante, des douleurs mobiles type myalgies et arthralgies et des symptômes
nerveux. Dans sa forme chronique, le malade est apyrétique, asthénique avec
souvent une atteinte ostéo-articulaire (Chakroun et Bouzouaia, 2007).
Des complications uro-génitales sont également possibles sous forme d’orchite,
d’épididymite ou d’infections ovariennes. Comme chez l’animal, les brucelles
peuvent induire des avortements chez la femme enceinte. Des atteintes
viscérales ont été décrites dans la littérature (Chakroun et Bouzouaia, 2007).
La seule prévention contre ce passage à la chronicité sera la rapidité et la
pertinence du traitement mis en place. Les brucelloses sont rarement à l’origine
de décès (Dao et al., 2009).
III.4. Diagnostic de la brucellose humaine
La bactériologie permet d’obtenir le diagnostic de certitude de brucellose par
l’isolement de la bactérie à partir d’un échantillon biologique du patient dans un
laboratoire de sécurité biologique de niveau 3 (Corbel, 1997). La plupart des
tissus biologiques permettent d’isoler la bactérie en culture (sang, liquide
synovial, liquide céphalo-rachidie, etc.) exception faite des annexes fœtales car
l’avortement est dû à une inflammation du placenta et non pas au passage de
l’agent bactérien de la mère au fœtus. Mais, cette méthode de diagnostic est
lente (minimum 30 jours) d’où le recours indispensable bien que moins sensible
et moins spécifique au diagnostic sérologique (Audurier et al., 1987).
51
Le sérodiagnostic de Wright (SW) est la réaction de référence de l’OMS et la
plus utilisée en pratique courante.
La réaction à l’antigène tamponné (EAT) ou test au Rose Bengale est un
excellent test de dépistage. C’est une réaction simple, rapide, sensible et
spécifique, qui reste pendant longtemps positive. C’est une réaction qualitative,
la positivité est exprimée en croix (de + à ++++).
La réaction de fixation du complément (FC) est actuellement abandonnée au
profit de réactions plus récentes et plus utiles car peu sensible pour le diagnostic
des localisations ostéoarticulaires.
L’immunofluorescence indirecte (IFI) et la réaction immuno-enzymatique par la
technique ELISA (Enzyme-Linked Immuno Sorbent Assay) sont très sensibles
et très spécifiques, elles restent longtemps positives et permettent la détection
des différentes classes d’anticorps (IgG, IgM et IgA).
Aucune des techniques sérologiques disponibles n’est totalement satisfaisante,
en raison de l’existence de réactions faussement positives qui existent quelle que
soit la technique choisie.
III.5. Traitement
La brucellose étant une zoonose pour laquelle l'homme constitue un cul-de-sac
épidémiologique, la prophylaxie relève principalement du domaine vétérinaire.
C'est en luttant contre la brucellose animale qu'on pourra espérer vaincre
l'affection chez l'homme.
Les nombreux traitements classiquement conseillés lors d’une brucellose ne sont
pas tous identiques dans leur efficacité et leur action contre d’éventuelles
rechutes ou passage à la chronicité. L’antibiothérapie avec une seule molécule
ne doit pas être retenue car l’expérience clinique a permis de montrer que la
prescription d’une monothérapie et/ou d’un traitement de courte durée
s’accompagne d’un taux élevé d’échecs thérapeutiques et de rechutes à l’arrêt du
traitement (Franco et al., 2007). C’est la raison pour laquelle on préconise la
52
bithérapie voire la trithérapie. L’association d’antibiothérapie qui semble
statistiquement éviter le plus une nouvelle crise brucellique au patient, reste le
protocole doxycycline et streptomycine devant l’association doxycycline et
rifampicine (Rodriguez, 1987). Six semaines de traitement sont le minimum
préconisé pour assister à la baisse significative du taux de rechutes (Maurin,
2005). Aucun vaccin humain contre la brucellose n’est actuellement disponible
en Europe.
53
DEUXIEME PARTIE : ETUDE SERO-
EPIDEMIOLOGIQUE DE LA BRUCELLOSE
DANS LA REPUBLIQUE DE DJIBOUTI
54
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
I.1. Zone et période d’étude
L’enquête s’est déroulée d’octobre 2012 à mars 2013 dans les 6 régions de la
République de Djibouti (Figure 6).
Figure 6: Carte des localités visitées.
Source : Hasna, 2013
DJIBOUTI.ocalités visitées
• Capitale
Ethiopie
Erythrée
Do=-OBOCK
Qulma'
Yobokie
DIKHIL
Dikhil (villet
50 km
TADJDURAH
ALI SABlER
Dasbiyol
,,"li Sabieh(ville)
Golfed'Aden
Somalie
© intercarto - 2004
55
I.2. Matériel
I.2.1 Matériel animal
Cette enquête séro-épidémiologique a concerné les espèces ovines, caprines,
bovines et camelines. Il s’agit des espèces les plus exploitées par les populations
Djiboutiennes.
I.2.2 Matériel d’enquête
Un questionnaire (annexe 2) a été élaboré et administré aux différents éleveurs.
Ce questionnaire a permis d’évaluer l’état de connaissance de la brucellose chez
les éleveurs et identifier les marqueurs de risque au sein du cheptel.
I.2.3 Matériel de prélèvement et de motivation des éleveurs
Le matériel de prélèvement sanguin était constitué par des tubes secs de 7 ml de
type «Vacutainer» des aiguilles stériles, des porte-tubes, des portes aiguilles, des
gants, du coton, de l’alcool.
Des glacières et des carboglaces et/ou de la glace ont été utilisées pour la
conservation des prélèvements lors de leur acheminement au laboratoire.
Une trousse vétérinaire était mise également à la disposition de l’équipe de
terrain pour les premiers soins et pour inciter les éleveurs à collaborer. Cette
trousse contenait des vitamines, des antibactériens et des antiparasitaires
essentiellement.
I.2.4 Matériel du laboratoire
Au laboratoire, hormis la verrerie habituelle, le matériel utilisé était constitué de
micropipettes, de plaques d’opaline, de cônes à la place des bâtonnets en bois,
d’une centrifugeuse. Des cryotubes ont été utilisés pour conserver les séra
récoltés.
Le réactif utilisé pour le diagnostic des anticorps anti-Brucella est le Rose
Bengale ou Epreuve à l’antigène tamponné (EAT). Les résultats ont été
56
appréciés en présence de sérums contrôlés positifs et négatifs pour la validation
du test.
I.3 Méthodes
I.3.1 Déroulement des enquêtes
Cette étude s’est déroulée en deux étapes. A la première phase, une enquête
préliminaire a été menée afin de sensibiliser les éleveurs sur cette maladie en
leur expliquant l’importance des prises de sang chez les animaux puisque
certains étaient réticents sur ce point. A la seconde phase, un recensement des
élevages et l’évaluation de l’état de connaissance de la brucellose ont été
effectués, de même que le prélèvement chez les animaux.
I.3.2 Echantillonnage
La taille d’échantillon a été calculée en utilisant les statistiques des populations
fournies par la DESV et l’étude faite à Djibouti par Chantal en 1996 (prévalence
moyenne de 4%), avec un niveau de confiance de 95%. Ainsi, un total de 861
animaux devrait être échantillonné (Tableau V).
Tableau V: Echantillonnage par espèce animales, Djibouti, 2013.
Région Echantillonnage par espèce
Bovine Ovine Caprine Cameline Total
Obock 22 6 28 53 109
Tadjourah 118 8 85 149 360
Dikhil 75 17 52 101 245
Ali sabieh 1 6 27 57 91
Arta 3 1 7 7 18
Djibouti-ville 18 1 2 17 38
Total 237 39 201 384 861
57
I.3.3. Méthode de prélèvement
Après recensement, les élevages devant constituer la base d’échantillonnage ont
été choisis aléatoirement par tirage au sort.
a. Méthode de sélection des animaux
Pour éviter d’introduire un biais au niveau de l’âge, seuls les adultes de plus de 1
an ont été retenus pour constituer au sein des élevages. L’accent a été mis
particulièrement sur les femelles et les mâles reproducteurs ont été aussi
sélectionnés.
b. Prise de sang et conservation des échantillons.
La contention des animaux est faite par les éleveurs, le plus souvent à l’aide
d’une simple corde. Le sang a été prélevé au niveau de la veine jugulaire
(Figure7 et figure 8) et chaque prélèvement a été identifié par un code (Annexe
1). Ainsi, sur chaque tube de sang, le code de l’élevage et le numéro d’ordre ont
été mentionnés.
Figure 7: Prise de sang chez la vache de race Bad adoo à Orobore (25km
d’Obock)
Source : Hasna, 2013
58
Figure 8: Prise de sang chez un dromadaire de race Afar à Assassane (40km
d’Obock)
Source : Hasna, 2013
59
Tableau VI: Répartition des échantillons récoltés par région et par localité,
Djibouti, 2013.
- : Aucun prélèvement
Espèce
Région Localité Bovine cameline Caprine Ovine Total
Ali-
sabieh
Ali-sabieh ville 5 - 9 3 17
Arrey-madob - 36 4 - 40
Das-bio - 19 22 5 46
Dikhil Dikhil-ville 5 0 - - 5
As-eyla 3 45 47 5 100
Yoboki 37 25 10 5 77
Tadjour
ah
Tadjourah-ville 57 38 97 - 192
Kalaf 49 - - 9 58
Dorra 8 3 - - 11
Obock Obock-ville 12 8 15 - 35
Assassane 4 13 7 5 29
Mabla 15 - 11 - 26
Orobore 10 5 18 5 38
Oulma - 18 - - 18
Arta Arta-ville 7 - 6 - 13
Demerjok 11 - 14 6 31
Douda 5 - 9 5 19
Nagad 5 3 6 5 19
Ouea - 2 5 - 7
Djibouti
-ville
Zone
d’ambouli
33 - 12 - 45
Dorralleh - 14 7 5 26
Total 266 229 299 58 852
60
I.3.4. Méthode de laboratoire
Le traitement du sang et l’analyse des sera ont eu lieu au laboratoire de la
DESV.
a. Traitement des sera
Les échantillons de sang ont été centrifugés chaque soir ou chaque lendemain
matin à l’aide d’une centrifugeuse d’une capacité de 24 tubes. La centrifugation
s’est faite à 5000 tours/min pendant 5 minutes. Après la centrifugation, les
sérums ont été transvasés dans des tubes de collecte et identifiés. Le code
figurant sur les tubes secs a été reporté sur les cryotubes.
b. Diagnostic de la brucellose
Le test au Rose Bengale (Figure 9 et 10) a été effectué à l’aide d’un antigène
produit en France.
Protocole :
- Placer l’antigène et les sérums à température ambiant ;
- Sur une plaque simple, déposer 30 μL de chaque sérum à tester ;
- Agiter le flacon d’antigène et en déposer 30 μL à côté de chacun des
sérums ;
- Mélanger soigneusement l’antigène et le sérum à l’aide d’un petit bâton
propre ;
- Agiter la plaque pendant 4 minutes exactement et lire immédiatement ; en
présence d’anticorps, il se produit une agglutination visible à l’œil nu, tandis
qu’en l’absence d’anticorps, le mélange reste homogène.
Avantage et inconvénient
Le Rose Bengale est un test économique, rapide, simple. Il est certes sensible
mais certains positifs peuvent se révéler être de faux positifs. Ainsi, tous les
positifs doivent être confirmés par un autre test, notamment la FC et l’ELISA.
61
Figure 9: Préparatifs du test de rose Bengale
Source : Hasna, 2013
Figure 10 : Analyse des sérums
Source : Hasna, 2013
62
I.3.5. Méthodes d’enquête
Les prélèvements de sang sur les animaux ont été faits chez les éleveurs
interviewés. La durée de l’entretien était en moyenne de 15 à 20 minutes par
personne. Le questionnaire a été rédigé en prenant soin de ne poser que des
questions simples et claires.
L’entretien s’est passé suivant un mode direct dans la langue afar (sans
interprète) et en somali avec un interprète.
Auprès de chaque élevage, la situation sanitaire, le mode de conduite d’élevage,
la répartition par sexe, par race et le recueil de commémoratifs ont été relevés.
L’investigation du niveau de risque humain de la maladie a conduit à
considérer :
- les modes d’élevage, les déplacements saisonniers, le toucher /assistance
avec ou sans gang à une femelle lors de la mise-bas;
- le mode alimentaire favorisant la consommation de sous-produits animaux
dont le lait en particulier le lait cru;
- la connaissance des groupes cibles sur la maladie.
I.3.6. Analyses statistiques
Les données récoltées sont rigoureusement suivies afin d’éviter le maximum
d’erreurs. La saisie des données a été faite par l’EXCEL®. Les résultats ont été
analysés par le logiciel SAS®9.1.2. La présence d’association entre deux
variables est mesurée par le test de khi-deux ou le test de Fischer si une
fréquence est inférieure à 5. L’influence des variables indépendantes sur les
variables dépendantes est testée par des analyses bivariées et multivariées au
niveau de signification de 95%. Les variables d’intérêt sont présentées sous
forme de tableau de fréquence.
63
CHAPITRE II: RESULTATS
II.1. Caractéristiques sociodémographiques des animaux prélevés
Ainsi 852 animaux ont été prélevés lors de cette étude sur les 861 prévus. Il faut
préciser que les données sur l’âge ont été récoltées pour 788 animaux seulement
(Tableau VII page 64).
64
Tableau VII: Caractéristiques sociodémographiques des animaux prélevés,
Djibouti, 2013
Variable Effectif Pourcentage (%) Espèce Bovine 266 31,2 Cameline 229 26,9 Caprine 299 35,1 Ovine 58 6,8 Total espèce 852 100 Race Exotique 74 8,7 Locale 778 91,3 Total race 852 100 Sexe Femelle 749 87,9 Mâle 103 12,1 Total sexe 852 100 Mode d’élevage Extensif 713 83,7 Intensif 139 16,3 Total mode d’élevage 852 100 Type d’élevage Agro-pastoral 365 42,8 Pastoral 345 40,5 Peri-urbain 142 16,7 Total type d’élevage 852 100 Nombres d’animaux <15 124 14,6 15-30 433 50,8 >31 295 34,6 Total nombre d’animaux 852 100 Classe d’âge 1-2ans 114 14,5 3-4ans 358 45,4 >4ans 316 40,1 Total classe âge 788 100
65
II.2. Prévalence de la brucellose animale à Djibouti
II.2.1. Résultats d’ensemble
Sur 852 échantillons analysés toutes espèces confondues, 10 se sont révélés
positifs soit une prévalence de 1,17±0,57 (IC : 95%).
II.2.1.1. Prévalence de la brucellose animale en fonction de
plusieurs paramètres épidémiologiques
La prévalence semble plus élevée chez les femelles et plus importante chez les
plus âgées dont l’âge est supérieur à deux (2) ans (Tableau VIII page 66). La
différence statistique est significative uniquement pour l’âge où les animaux de
plus de deux (2) ans semblent les plus affectés.
Sur les 10 échantillons positifs, neuf (9) appartenaient à la race locale et
provenaient d’un élevage extensif. Il n’a pas été trouvé de différence statistique
entre les séropositifs et ces paramètres (le sexe, la race, le mode élevage et le
type d’élevage).
66
Tableau VIII: Prévalence de la brucellose en fonction des paramètres
épidémiologiques, Djibouti, 2013.
Sexe
Effectifs Positifs % P Femelle 749 10 1,34 0,27
Mâle 103 0 0,0 Total 852 10 1,17
Race Locale 778 9 1,16 0,38 Exotique 74 1 1,35
Total 852 10 1,17 Mode élevage Extensif 713 9 1,26 0,33
Semi-intensif 139 1 0,72 Total 852 10 1,17
Type d’élevage Agro-pastoral 365 6 1,64 0,54 Pastoral 345 3 0,87
Péri-urbain 142 1 0,7 Total 852 10 1,17
Classe d’âge 1-2 ans 114 2 1,75 <0,001 3-4 ans 358 4 1,12 >4 ans 316 4 1,27
Total 788 10 1,29
II.2.1.2. Prévalence de la brucellose animale en fonction des
espèces
Parmi les espèces, ce sont les bovins qui semblent les plus touchés suivis des
caprins et des camelins. Aucun animal positif n’a été observé chez les ovins. La
différence statistique n’est pas significative selon les espèces animales (Tableau
IX page 67).
67
Tableau IX: Prévalence de la brucellose en fonction des espèces, Djibouti, 2013
Espèce Effectif Positif % P
Bovine 266 5 1,88
0,395
Cameline 229 1 0,44
Caprine 266 4 1,34
Ovin 56 0 0,0
Total 852 10 1,17
II.2.1.3. Prévalence de la brucellose animale en fonction des
régions et des localités
Trois régions sur les six récoltées ont été révélées positives. Ce sont les régions
de Tadjourah, Obcok et Arta. Aucune différence statistique n’a été
observée selon les régions (Tableau X page 68).
68
Région Localité Effectif Positif %
Ali-sabieh
Ali-sabieh ville 17 0 0,00
Arrey-madob 40 0 0,00
Das-bio 46 0 0,00
Total 103 0 0,00
Dikhil
Dikhil-ville 5 0 0,00
As-eyla 100 0 0,00
Yoboki 77 0 0,00
Total 182 0 0,00
Tadjourah
Tadjourah ville 192 6 3,12
Kalaf 58 0 0,0
Dorra 11 0 0,0
Total 261 6 2,3
Obock
Obock-ville 35 0 0,0
Assassane 29 1 3,45
Mabla 26 1 3,85
Orobore 38 1 2,63
Oulma 18 0 0,0
Total 146 3 2,05
Arta
Arta-ville 13 0 0,0
Demerjok 31 0 0,0
Douda 19 0 0,0
Nagad 19 1 5,26
Ouea 7 0 0,0
Total 89 1 1,12
Djibouti-ville Zone d’ambouli 45 0 0,0
Dorralleh 26 0 0,0
Total 71 0 0,00
Total 852 10 1,17
Tableau X: Prévalence de la brucellose en fonction des régions et
localités, Djibouti, 2013
69
II.2.2. Prévalence de la brucellose par espèce
II.2.2.1. Chez les bovins
Au total sur les 266 bovins analysés, cinq (5) bovins se sont révélés positifs soit
une prévalence de 1,88±1,1 (IC : 95%).
II.2.2.1.1. Prévalence de la brucellose bovine en fonction de
plusieurs paramètres épidémiologiques
Les cinq (5) bovins testés positifs étaient des femelles, la majorité avaient un
âge > quatre (4) ans, appartenaient à la race locale et provenaient d’un élevage
extensif. Il n’a été observé aucune différence statistique entre la séroprévalence
bovine et ces variables : la race, sexe, mode d’élevage, classe d’âge et type
d’élevage (Tableau XI page 70).
NB : Il faut préciser que la prévalence en fonction de l’âge a été calculée avec
n= 229 au lieu de 266 par manque d’informations sur le reste des bovins.
70
Tableau XI: Prévalence de la brucellose bovine en fonction des paramètres
épidémiologiques, Djibouti, 2013.
Effectifs Positif % P Race Locales 193 4 2,07 0,38
Exotiques 73 1 1,37 Total 266 5 1,88
Sexe Femelles 251 5 1,99 0,75 Mâles 15 0 0,00 Total 266 5 1,88
Mode d’élevage
Extensifs 195 4 2,05 0,39 Semi-intensifs 71 1 1,41
Total 266 5 1,88 Type d’élevage
Agro-pastoral 41 1 2,44 0,91 Pastoral 152 3 1,97
Peri-urbain 73 1 1,37
Total 266 5 1,88 Classe d’âge
1-2 ans 27 1 3,70 0,840
3-4 ans 45 1 2,22 >4 ans 157 3 1,91
Total 229 5 2,18
II.2.2.1.2. Prévalence de la brucellose bovine en fonction des
régions et des localités.
La prévalence semble plus élevée dans les régions d’Obock et d’Arta. Aucune
différence statistique n’a été observée selon les régions (Tableau XII page 71).
71
Tableau XII: Prévalence de la brucellose bovine en fonction des régions et
localités positives Djibouti, 2013.
Régions localités Effectifs Positifs %
Tadjourah
Tadjourah-ville 57 1 1,75
Kalaf 49 0 0,00
Dorra 8 0 0,00
Total 114 1 0,88
Obock
Assassane 4 1 25
Orobore 10 1 10
Mabla 15 1 6,67
Obock-ville 12 0 0,00
Total 41 3 7,32
Arta
Douda 5 1 20
Arta-ville 7 0 0,00
Demerjok 11 0 0,00
Nagad 5 0 0,00
Total 28 1 3,57
II.2.2.2. Chez les camelins
Chez les dromadaires, sur les 229 échantillons analysés, un seul animal s’est
révélé positif, soit une prévalence globale de 0,44 ± 0,41 (IC : 95%).
II.2.2.2.1. Prévalence de la brucellose cameline en fonction de
plusieurs paramètres épidémiologiques
Le seul cas positif enregistré chez cette espèce était une femelle de race locale
en provenance d’un élevage extensif et cet animal avait plus de quatre (4) ans.
Aucune différence significative n’a été observée avec ces paramètres (Tableau
XIII page 72).
72
Tableau XIII: Prévalence de la brucellose cameline en fonction de plusieurs
paramètres épidémiologiques, Djibouti, 2013.
Effectifs Positif % P
Race Locale 229 1 0,44 NC
Exotique 0 0 0,00
Total 229 1 0,44
Sexe Femelles 186 1 0,54
0,81 Mâles 43 0 0,00
Total 229 1 0,44
Mode
d’élevage
Extensifs 215 1 0,47
0,94
Semi-intensif 14 0 0,00
Total 229 1 0,44
Type
d’élevage
Pastoral 82 1 1,22
0,41 Agro-
pastoral
142 0 0,00
Peri-urbain 5 0 0,00
Total 229 1 0,44
Classe
d’âge
(ans)
1-2ans 20 0 0,00 0,79
2-3ans 53 0 0,00
>4ans 156 1 0,64
Total 229 1 0,44
NC: Non Calculé
II.2.2.2.2. Prévalence de la brucellose cameline en fonction des
régions et des localités.
C’est dans la région de Tadjourah (localité Tadjourah-ville) que le seul cas
positif a été observé.
73
II.2.2.3. Chez les caprins
Chez cette espèce, quatre (4) chèvres se sont révélées positives sur 299 caprins
récoltés, soit une prévalence de 1,34 ± 0,90 (IC : 95%).
II.2.2.3.1. Prévalence de la brucellose caprine en fonction de
plusieurs paramètres épidémiologiques
Chez cette espèce, les quatre (4) cas qui se sont révélés positifs étaient des
femelles de race locale en provenance d’un élevage extensif. La majorité (3 sur
4) avait un âge compris entre 2-3ans, il faut préciser que la prévalence en
fonction de l’âge a été calculée avec n= 278 au lieu de 299 par manque
d’informations sur le reste des caprins (Tableau XIV page 74). Aucune
différence significative n’a été observée entre la séroprévalence caprine et ces
paramètres : La race, le sexe, le mode d’élevage, la classe d’âge et le type
d’élevage.
74
Tableau XV: Prévalence de la brucellose caprine en fonction des paramètres
épidémiologique, Djibouti, 2013.
Effectif Positif % P
Race Locales
Exotiques
298 4 1,34 0,99
1 0 0,00
Total 299 4 1,34
Sexe Femelles
Mâles
262 4 1,53 0,59
37 0 0,00
Total 229 4 1,34
Mode
d’élevage
Extensifs
Semi-
intensifs
248 4 1,61 0,47
51 0 0,0
Total 299 4 1,34
Type
d’élevage
Agro-
pastoral
196 4 2,04
0,34
Pastoral 47 0 0,00
Peri-urbain 56 0 0,00
Total 299 4 1,34
Classe d’âge 1-2ans 64 1 1,56
NC 2-3ans 214 3 1,4
>4ans 0 0 0,0
Total 278 3 1,4
NC : Non Calculé
75
II.2.2.3.2. Prévalence de la brucellose caprine en fonction des
régions et des localités
C’est dans la région de Tadjourah que les quatre (4) cas positifs ont été
enregistrés.
II.3. Identification de risques chez les animaux et évaluation de la
connaissance sur la brucellose
II.3.1. Identification de risque chez les animaux
Des indicateurs de risque recensés dans la littérature, ont été testés lors de notre
étude et aucun d’entre eux n’a été statistiquement significatif (Tableau XV).
Tableau XV: Indicateurs de risques chez les animaux, Djibouti, 2013.
Facteurs Effectifs Positifs % P
Cohabitation Oui
Non 699 9 1,29 0,30
153 1 0,65
Avortement Oui
Non 789 9 1,14 0,37
63 1 1,59
Hygroma Oui
Non 11 0 0,00 0,88
841 10 1,19
Inferertilité Oui
Non 12 0 0,00 0,87
840 10 1,19
76
II.3.2. Evaluation de la connaissance sur la brucellose
II.3.2.1. Caractéristiques des éleveurs enquêtés
Sur les 102 éleveurs enquêtés répartis dans les six (6) régions, la majorité
(72,55%) était de l’Ethnie Afar et de sexe masculin (88,24%) (Tableau XVI
page 76).
Tableau XVI: Caractéristiques des éleveurs enquêtés, Djibouti, 2013
Effectif Pourcentage (%)
Ethnie Afar 74 72,5
Somalie 28 27,5
Total 102 100
Sexe
Féminin 12 11,8
Masculin 90 88,2
Total 102 100
Région Tadjourah 30 29,4
Dikhil 24 23,5
Obock 20 19,6
Djibouti-ville 13 12,8
Ali-sabieh 8 7,8
Arta 7 6,9
Total 102 100
II.3.2.2. Connaissance de la brucellose humaine
Sur l’ensemble des éleveurs enquêtés, très peu connaissaient la maladie. Seuls
ceux de la région de Tadjourah (30/102) et Obcok (20/102) connaissaient les
caractéristiques de la brucellose chez les humains. Mais aucun d’entre eux
n’avait une idée sur les signes cliniques chez les animaux et ils ignoraient
totalement le mode de transmission de la brucellose. Dans ces élevages, le lait
77
n’est pas chauffé avant d’être consommé et la consommation du lait d’une
femelle avortée se fait couramment. Souvent, les avortons et les placentas sont
laissés au sein des élevages ou donnés aux carnivores. Aucune sensibilisation
n’a été effectuée chez les éleveurs et il n’existe pas de campagne de vaccination
contre la brucellose en RDD.
II.4. Autres pathologies rencontrées
Au cours de notre étude, l’évaluation de la situation sanitaire du cheptel nous a
permis d’avoir une idée des pathologies présentes dans le pays. Les éleveurs ne
connaissant pas les noms spécifiques des maladies, ont plutôt décrit des
signes cliniques. Cette description des signes cliniques a été faite non seulement
en tenant compte des réponses des éleveurs mais également en se basant sur nos
observations. Les symptômes fréquents sont pratiquement les mêmes dans les
six (6) régions et peuvent se rapporter à plusieurs pathologies.
Ainsi les symptômes déclarés sont :
Les affections respiratoires, les diarrhées, les amaigrissements, les parasitoses,
les avortements, les conjonctivites et les aphtes.
78
CHAPITRE III : DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS
III.1. Discussion
III.1.1. Matériel et méthode
III.1.1.1. Prélèvements
Cette étude a portée sur les quatre espèces (Bovine ; cameline ; caprine et
ovine), les plus exploitées par la population Djiboutienne. Nous n’avons pas pu
prélever le nombre d’animaux prévu à cause de l’absence d’animaux
(transhumance ou pertes par la sécheresse), de l’indisponibilité des éleveurs et
parfois par le manque de confiance de la part des propriétaires. De plus, dans
quelques élevages, ce sont les éleveurs qui imposaient le nombre de têtes à
prélever, ce qui a amené quelque fois à fausser notre échantillonnage.
Cependant, vu que les prélèvements ont été faits dans toutes les régions du pays
et qu’un échantillon aléatoire et rigoureux a été effectué, nous pensons que les
résultats obtenus dans cette étude sont valables.
III.1.1.2. Test de diagnostic utilisé.
Le test que nous avons utilisé pour les analyses des sérums était le Rose
Bengale. C’est un test rapide, simple, économique, qualifié spécifique et peu
sensible, qui dépend de la situation épidémiologique de la maladie (Acha et
Szyfres, 2005). Le Rose Bengale reste sensible dans les pays qui sont indemnes
où le contrôle se fait d’une manière régulière afin de détecter les nouveaux cas,
mais il reste douteux ou peu sensible dans les pays à l’image de Djibouti où
aucune mesure de contrôle n’existe et les animaux infectés sont soumis au
dépistage tardivement (une fois dans dix ans ou pas). De plus, sur les 11
animaux ayant des hygromas, aucun d’être eux n’a été testé positif. D’où le
recourt aux tests plus sensibles que le Rose Bengale, tels que l’ELISA et la FC.
L’ELISA indirect est un test plus sensible que le RB, avec une sensibilité de 100
% et une spécificité de 84,53% et permet de détecter les infections récentes
79
qu’anciennes et chroniques. Selon l’office international des épizooties, la
fixation de complément (FC) est le test recommandé pour la confirmation.
Malheureusement, nous n’avons pas pu réaliser un de ces tests de confirmation
(l’ELISA et la FC) par manque de moyens.
III.1.1.3. Matériel utilisé.
Au cours de cette étude, nous étions confrontés à des contraintes matérielles. Sur
le terrain, le manque de parc à contention et les tubes de prélèvement
constituaient un facteur gênant pour la réalisation des prises de sang. Le travail
dans ce couloir aurait permis aux techniciens de mieux s’organiser en leur
offrant plus de sécurité et d’effectuer un nombre plus important de prélèvements
par jour. Au laboratoire, la difficulté résultait de la qualité et la quantité de
matériels. L’autre point à signaler est la température très élevée au sein du
laboratoire (30°C), qui pourrait compromettre la réalisation du test dans les
conditions optimales.
III.1.2. Résultats
III.1.2.1. Prévalence de la brucellose animale à Djibouti
Sur l’ensemble des échantillons (852 sérums), 10 se sont révélés positifs à
l’issue du Rose Bengale, soit une prévalence de 1,17 ± 0,57. Cette prévalence
permet de conclure que la brucellose est faible à Djibouti. Cependant, un test de
confirmation plus sensible nous aurait permis d’avoir une prévalence un peu
plus élevée.
Le taux de la prévalence était plus élevé chez les bovins (1,88 ± 1,1) que chez
les petits ruminants (caprins : 1,34 ± 0,90) et les dromadaires (0,44±0,41), ce qui
est en accord avec les études antérieures en Afrique tropicale dans plusieurs
pays (Togo, Cameroun, Benin, Niger, Burkina-Faso, Rwanda et Sénégal)
(Akakpo et Bornarel, 1987) et au Tchad (Schelling et al., 2004). Cependant, la
80
prévalence observée, était plus élevée chez les petits ruminants (caprins) que
chez les dromadaires contrairement aux autres études antérieures précitées.
Notre prévalence (1,17 ± 0,57) a été inférieure à celles obtenues par Chantal et
al., (4%) sur les ruminants à l’exclusion des camelins, à l’abattoir de Djibouti-
ville en 1996. Par contre, elle a été comparable à celles réalisées par la DESV en
1998 chez les petits ruminants et bovins (1,2% chez les bovins et 1,8% chez les
caprins). Ainsi, nos résultats concordent avec ceux obtenus en Ethiopie chez les
bovins (1,97%) (Yohannes et al., 2012), au Sénégal chez les bovins (1,52%)
(Kouamo et al., 2010) et au Tchad chez les bovins (2,6%) (Delafosse et al.,
2002). Cependant, elle a été inférieure à celles réalisées : en Ouganda chez les
bovins (55,6%) (Bernard et al., 2005), en Libye chez les ruminants et
dromadaires (28%) (Ahmed et al., 2010), dans sept (7) pays tropicaux de
l’Afrique (22,5%) (Akakapo et Bornarel, 1987), au Burkina-Faso chez les
bovins (13,2%) (Traoré et al., 2004), en Côte d’Ivoire chez les bovins (8,8%)
(Sanogo et al., 2008), au Bénin chez les bovins (15,21%) (Koutinhouin et al.,
2003), au Tchad chez les bovins et camelins (7,3% et 1,4%) (Schelling et al.,
2004). La divergence entre ces résultats peut être due par le fait que les études
citées plus haut provenaient de la combinaison de plusieurs tests sérologiques
qui donnent une meilleure image de la situation dont la sensibilité est plus
élevée que le Rose Bengale. La majorité portait sur les élevages encadrés
(fermes) dont la prévalence est plus élevée par rapport à d’autres types
d’exploitation (Akakapo et Bornarel, 1987).
L’influence du sexe et de l’âge sur la séroprévalence de la brucellose que nous
avons trouvée est en accord avec les observations faites par les autres auteurs.
En effet, au Nigéria Junaidu et al., (2011) ont obtenu un taux de positivé de
16,61% chez les mâles et 21,96% chez les femelles, tandis qu’en Ethiopie le
taux étaient plus élevé chez les femelles (3,92%) que chez les mâles
(1,32%)(Yohannes et al., 2012). Concernant l’âge, la prévalence de l’infection
81
augmentait avec l’âge tel que décrit par les auteurs (Traoré et al., 2004 et
Kouamo et al., 2010). La maladie se manifeste plus fréquemment chez des
animaux âgés car elle est de nature chronique et l’éventualité d’une exposition à
l’infection augmente avec le temps (Acha et Szyfres, 2005). Les études
antérieures ont montré une séroprévalence élevée chez la race exotique, ce qui
n’est pas le cas dans notre étude. En effet, la plupart des animaux testés positifs
sont de race locale.
III.1.2.2. Indicateur de risque et évaluation de la connaissance sur
la brucellose
La brucellose animale est mal connue au sein de la population Djiboutienne. Le
risque de transmission est très important non seulement entre le troupeau mais
aussi chez les humains.
A l’instar des pays africains comme la RDD, la majorité des élevages est conduit
en mode extensif, ce qui sous-entend que ces animaux sont à l’état libre pendant
une grande période de l’année. Ces animaux font de longs parcours et traversent
parfois les frontières des pays voisins, la Somalie et l’Ethiopie. Des échanges
commerciaux se font entre Djibouti et ces pays voisins, sans aucun contrôle
vétérinaire.
Ces animaux vont sur des pâturages communs à d’autres espèces animales et
s’abreuvent aux mêmes points d’eau où se regroupent tous les animaux de la
localité, favorisant ainsi le contact étroit avec d’autres animaux constituant
ainsi une source de contamination. Ainsi, les pâturages communs et les points
d’eau forment des facteurs de la dissémination de la maladie. Tous ces
éléments constituent des facteurs de risque pour la transmission et la
persistance de la brucellose, vu qu’aucune mesure prophylactique n’est adoptée
à Djibouti. La plupart du temps, les placentas et les avortons ou encore les
fœtus sont laissés au sol ou donnés aux carnivores, sans que les éleveurs n’en
connaissent les risques (Figure 11 et 12). Lors d’interventions (rares) dans les
82
élevages des mises-bas ou d’abattage, aucune protection n’est utilisée, que ce
soit par les techniciens vétérinaires ou par les éleveurs. En effet, le placenta ou
l’avorton d’une femelle brucellique (très chargé en bactéries) peut être
source de contamination pour les autres animaux pendant plusieurs semaines
lorsqu’il est abandonné dans les champs, de même les lochies de la mère dans
les semaines suivant la mise-bas.
Figure 11: Utérus d’une femelle abattue
Source : Hasna, 2013
Figure 12: Fœtus d’une femelle abattue
Source : Hasna, 2013
83
III.1.2.3. Autres pathologies rencontrées
L’évaluation de la situation sanitaire du cheptel enquêté, nous amène à suspecter
la présence de certaines pathologies telles que : la pasteurellose, la fièvre Q, la
peste de petits ruminants, la Fièvre de la vallée de Rift (FVR), la trypanosomose.
III.2. Recommandations
Malgré le climat aride, l’élevage occupe une place importante dans l’économie
de la population rurale.
Ainsi, les autorités du pays ont la responsabilité de mettre au premier plan le
développement de l’élevage. Suite à la sécheresse récurrente que connait le pays
depuis plusieurs années, le pâturage est quasiment inexistant, obligeant les
éleveurs à adopter un mode d’élevage plus transhumant. Les animaux sont de
plus en plus faibles et plus sensibles à certaines maladies dont la brucellose.
Face aux contraintes que nous avons observées au cours de cette étude, des
recommandations sont proposées afin de permettre une lutte efficace contre la
brucellose à Djibouti, mais également d’améliorer les conditions de vie des
éleveurs afin d’accroitre leur revenus. Ces recommandations s’adressent aux
autorités sanitaires et vétérinaires, aux éleveurs et aux chercheurs.
III.2.1. Recommandations en direction des autorités sanitaires et
vétérinaires.
L’Etat avec ses compétences nécessaires doit :
- mettre en place une politique de développement de l’élevage afin
d’améliorer la production locale ;
- lutter contre la sous-alimentation très fréquente au cours de ces
décennies, ce qui aboutit à un terrain favorable à l’expansion des maladies
parasitaires et infectieuse ;
- mettre en place une subvention ou exonération sur les aliments
énergétiques et concentrés, qui seraient un moyen de lutte contre la malnutrition.
84
En plus l’Etat doit :
- réaliser une surveillance sérologique tous les deux (2) ans pour une
meilleure maîtrise de la brucellose ;
- effectuer le contrôle au niveau de chaque frontière afin d’introduire
uniquement les animaux indemnes dans le territoire, pour cela, la construction
d’un centre de quarantaine reste idéale dans chaque région pour assurer un
contrôle sérologique et délivrer un certificat sanitaire ;
- améliorer le nombre et la qualité des laboratoires de diagnostic respectant
les normes internationales ;
- initier des formations sur les zoonoses pour les techniciens vétérinaires et
des agents du terrain;
- réaliser des émissions radiotélévisées au profit des populations rurales
pour les sensibiliser d’une manière générale sur l’importance des zoonoses et
spécifiquement sur la brucellose ;
- favoriser une meilleure collaboration entre les vétérinaires et médecins ;
- réhabiliter les postes vétérinaires dans chaque région pour faciliter les
soins du bétail, d’autant plus que les nomades se déplacent jusqu’à la capitale
pour accéder gratuitement à certains médicaments (déparasitant : seul produit
maîtrisé par les nomades pour lutter contre les tiques) ;
- renforcer les ressources humaines et matérielles des services vétérinaires ;
- procéder aux constructions des forages dans les localités où la rareté d’eau
est fréquente.
III.2.2. Recommandations aux éleveurs et à la population.
Il est conseillé aux éleveurs de :
- s’organiser en coopérative pour mieux défendre leurs droits au niveau des
autorités ;
- se former aux techniques de conduite des élevages ;
85
- sédentariser leur élevage pour pouvoir mettre en place des méthodes de
lutte efficaces ;
- meilleure prise en compte des avortements.
Les autorités politiques, en collaboration avec ces derniers, doivent mettre en
place des stratégies de lutte adéquate pour minimiser les risques de transmission
en demandant aux éleveurs :
- d’être plus réceptifs aux conseils des autorités ;
- d’améliorer les conditions et les systèmes d’élevage.
III.2.3. Recommandations aux chercheurs
Notre étude a été la première de ce genre dans tout le pays depuis celle réalisée
dans l’abattoir de Djibouti-ville par Chantal et al., en 1996 . Elle constitue donc
un point de départ dans la recherche des contraintes qui entravent le
développement de l’élevage mais également le risque présentant la brucellose
dans la santé publique.
Il serait recommander de continuer la recherche sur la brucellose mais aussi de
rechercher d’autre pathologie telles que : la pasteurellose, la fièvre Q, la
chlamydiose, la peste de petits ruminants, la Fièvre de la vallée de rift (FVR), la
trypanosomose etc.
Il faudra également :
- réaliser une étude sur l’amélioration génétique doit être effectuée pour le
développement de l’élevage à Djibouti;
- effectuer d’une manière formelle une étude sur les ressources génétiques du
cheptel national ;
- et actualiser le système de recensement du bétail afin d’obtenir les données
plus exactes sur les populations animales vivant à Djibouti.
86
CONCLUSION
Depuis une décennie, l’élevage connaît un regain d’intérêt dans les pays
Africains et a un impact sur le PIB (Akakpo et al., 2009). Dans la république de
Djibouti, l’élevage constitue la principale activité de la population rurale, en tant
que sources des protéines et de revenus monétaires.
Cependant à Djibouti, le secteur de l’élevage est touché de plein fouet par
plusieurs contraintes dont la plus importante est la vague sécheresse que le pays
traverse depuis les années 1980. Cette contrainte majeure se traduit par une
baisse des cheptels avec une mortalité avoisinant 30% (MEF/P, 2011).
En effet à Djibouti, la pratique de l’élevage se fait en mode extensif et de type
transhumance avec une conduite des troupeaux qui se fait de manière associative
sous la supervision d’un ou plusieurs bergers. Par leur condition de vie et leur
habitude alimentaire, ces populations (34%) sont exposées à la malnutrition et à
l’insécurité alimentaire. Selon le PAM la majorité de la communauté rurale
dépend de l’aide alimentaire (MEF/P, 2011).
Le gouvernement Djiboutien en collaboration avec les organismes
internationaux, a entamé plusieurs projets de lutte contre la pauvreté en milieu
rural et de souveraineté alimentaire des populations par le développement de
l’agriculture afin d’améliorer la production du cheptel. En effet, la situation
sanitaire des cheptels est négligée au regard de la lutte contre la sécheresse.
En Afrique les maladies animales y sont nombreuses et la lutte contre ces
maladies constitue alors un préalable à tout effort de développement de l
'Elevage (Konté et al., 1997).
Une étude nous a paru nécessaire à Djibouti où les foyers de maladies
(particulièrement sur les zoonoses) sont méconnus. De plus, le lait est une
denrée très importante pour la population Djiboutienne car elle permet de
réduire les effets de l’insécurité alimentaire. Cependant, aucun contrôle de
dépistage de la tuberculose et de la brucellose n’est effectué par les autorités du
87
pays. La consommation des produits laitiers n’est pas sans conséquence sur la
santé des populations.
C’est dans ce contexte que nous avons mené une enquête sur la brucellose
animale dans la république de Djibouti (RDD) afin d’évaluer son impact sur le
cheptel national.
Cette enquête avait pour objectif général de déterminer la prévalence de la
brucellose animale dans la RDD et d’une manière spécifique, de déterminer la
séroprévalence de la brucellose chez les ruminants et d’évaluer la connaissance
de la brucellose chez les humains.
Afin d’atteindre cet objectif une enquête a été effectuée dans 102 élevages
répartis dans toutes les régions du pays durant la période d’octobre 2012 à mars
2013 à l’aide des fiches d’enquête. Les informations recueillies, ont été
regroupées en plusieurs rubriques à savoir :
- La situation sanitaire, le mode de conduite d’élevage, la répartition par
sexe, par race et le recueil de commémoratif, ont été relevés dans chaque
élevage;
- Les modes d’élevage, les déplacements saisonniers, le toucher ou
l’assistance sans gangs d’une femelle lors de la mise-bas, le mode alimentaire
(consommation des sous produits animaliers), ont également été soulevés.
Au cours de cette étude, 852 prélèvements de sang répartis dans toutes les
régions, ont été effectués et analysés par le test de Rose Bengale. Parmi eux, 266
bovins, 229 camelins, 299 caprins et 58 ovins, ont été testés.
Au terme des résultats, nous avons obtenu une prévalence globale de la
brucellose de 1,17 ± 0,57 (IC : 95%).
Selon les espèces cette prévalence est répartie comme suit :
- Chez les bovins : 1,88 ± 1,1 (IC : 95%) ;
- Chez les camelins : 0,44 ± 0,41 (IC : 95%) ;
- Chez les caprins : 1,34 ± 0,9 (IC : 95%) ;
88
- Aucun animal n’a été révélé positif chez les ovins.
Parmi les éleveurs interviewés, aucun d’entre eux n’avait une idée sur la
brucellose animale et ignoraient totalement le mode de transmission de cette
maladie. Souvent les avortons et les placentas étaient laissés au sein des
élevages ou donnés aux carnivores. Dans ces élevages, le lait n’est pas mis en
ébullition avant d’être consommé et la consommation du lait d’une femelle
avortée se fait quotidiennement.
Pour atténuer l’incidence pathologique de la brucellose animale et le risque chez
les humains, il convient d’adopter une stratégie de lutte. Celle-ci doit être
associée à des mesures préventives en menant des sensibilisations auprès des
éleveurs et des agents de terrain.
A cela, doit s’ajouter :
- La mise en place d’une surveillance de la brucellose à Djibouti pour
mieux diagnostiquer et adopter l’éradication;
- Poursuivre la recherche sur les autres pathologies, telle que la peste de
petits ruminants, la Fièvre de Vallé de Rift, les parasitoses, etc.
Ces mesures lorsqu’elles sont bien appliquées, permettront de limiter les
répercussions qu’entraine la brucellose au niveau des élevages mais également
chez les humains.
89
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ANNEXES
I
ANNEXE 1 : fiche de prélèvement
Région : Date :
Propriétaire N°
identification
Numéro
Animal Age Sexe Race
Type
d’élevage
Renseignement
clinique Espèce
Examen
demandé Localité
II
Annexe 2 : Fiche d’enquête
IDENTIFICATION DE L'ENQUETE
N° Fiche: …………………… Date enquête :
…………………………..
Nom et Prénoms de l’enquêteur : …………………………
IDENTIFICATION DE L'ELEVEUR
Nom et Prénoms de l’éleveur : ……………………………………………..
Age du propriétaire : ……………………………………………………………...
Sexe : M □ F □
Téléphone du propriétaire : ………………………………………………….
Région : ……………………………… Localité : ………………………….
Coordonnées GPS : ……………………………………………………………
BETAIL
Type de bétail : Bovin Caprin Ovin Camelin
Espèce Total
animaux
Effectif
femelle
Effectif
mâle
Races Age Origine
Bovine
Caprine
Ovine
Cameline
III
CONDUITE DE L'ELEVAGE
Quel type d'élevage pratiquez-vous ? Pastoral Agro-pastoral
Quel est le mode d'élevage que vous pratiquez ? Intensif semi-intensif
Extensif
Si intensif, quel type d'élevage pratiquez-vous ? Moderne Semi moderne
Si extensif quel type d'élevage pratiquez-vous ? Sédentaire Transhumance
Quel est l'état du sol des habitats ? Humide Sec
Débarrassez-vous des déjections des animaux de leur habitat ? Oui Non
Si oui, à quelle fréquence ? Hebdomadairement Chaque mois
Chaque 2 mois Chaque 3 mois Chaque 6 mois Chaque année
Chaque 2 ans Pas du tout
Vos animaux cohabitent-ils avec d'autres animaux ? Oui Non Ne sait pas
Si oui, précisez l'espèce : …………………………………………………….
IV
SITUATION SANITAIRE DE L'ELEVAGE
Avez-vous dans votre élevage des animaux qui boitent ?
Oui Non Ne Sait Pas
Si oui précisez le nombre selon l'espèce :
Bovins Caprins Ovins Camelins
M F M F M F M F
Nombre
Avez-vous dans votre élevage des animaux avec gonflement au niveau du
genou ? Oui Non Ne Sait Pas
Si oui précisez le nombre selon l'espèce :
Bovins Caprins Ovins Camelins
M F M F M F M F
Nombre
Avez-vous dans votre élevage, des avortements en série de jeune femelle ?
Oui Non Ne Sait Pas
Si oui précisez le nombre selon l'espèce :
Bovins Caprins Ovins Camelins
Nombre
Avez-vous constaté dans votre élevage une baisse de la production laitière ?
Oui Non Ne Sait Pas
V
Si oui précisez le taux de cette baisse selon l'espèce :
Bovins Caprins Ovins Camelins
Taux
Avez-vous dans votre élevage des mâles ou femelles infertiles ?
Oui Non Ne Sait Pas
Si oui précisez le nombre selon l'espèce :
Bovins Caprins Ovins Camelins
M F M F M F M F
Nombre
Avez-vous dans votre troupeau des mâles avec gonflements des testicules ?
Oui Non Ne Sait Pas
Si oui précisez le nombre selon l'espèce :
Bovins Caprins Ovins Camelins
Nombre
Avez-vous constaté d’autres signes au sein de votre troupeau ?
Oui Non Ne Sait Pas
Si oui, précisez ces signes constatés :
……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………….
VI
Si oui précisez le nombre de cas selon l'espèce :
Bovins Caprins Ovins Camelins
M F M F M F M F
Nombre
Avez-vous déjà introduit dans votre élevage des animaux qui présentaient au
moins l'un des signes cités ci-dessus ? Oui Non Ne Sait Pas
Si oui précisez le nombre de cas selon l'espèce :
Bovins Caprins Ovins Camelins
M F M F M F M F
Nombre
Si oui comment les animaux arrivent-ils dans votre élevage :
achat don héritage confiage autres
Faites-vous le dépistage annuel de la brucellose dans votre élevage ?
Oui Non Ne Sait Pas
Si oui, avez-vous observé des cas positifs de brucellose ?
Oui Non Ne Sait Pas
Si oui précisez le pourcentage pour chaque espèce :
Bovins Caprins Ovins Camelins
Nombre
Si oui qu'avez-vous fait de ces animaux positifs :
Abattre Vendre Don Garder dans l'élevage
VII
EXPOSITION AUX ANIMAUX
Avez-vous déjà touché des cadavres d’animaux ?
Toujours Quelquefois Souvent Rarement Jamais
Avez-vous déjà assisté à l’avortement d’une femelle ? Oui Non
Si oui, avez-vous touché à l’avorton sans port de gant ?
Toujours Quelquefois Souvent Rarement Jamais
Qu’avez-vous fait de cet avorton ?
- Enterrer très profondément dans l’élevage
- Enterrer très profondément en dehors de l’élevage
- Laisser se décomposer dans l’élevage
- Jeter hors de l’élevage
Que faites-vous de la femelle qui a avorté ?
Vendre Abattage familial Don
Garder dans l’élevage pour la reproduction
En débarrassant l’habitat des déjections avez-vous portez un masque ?
Oui Non
Consommez-vous du lait cru ou caillé ? Oui Non
Consommez-vous du lait de femelles qui ont avorté ?
Oui Non Si oui cru ou caillé ? Oui Non
CONNAISSANCE DE LA MALADIE
Aviez-vous entendu parler des maladies qui se transmettent de l’Animal à
l’Homme ?
Oui Non
VIII
Si oui lesquels ? …………………………...…………………………………….
……………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………….
Parmi ces maladies avez-vous entendu parler de la brucellose ? Oui Non
Comment se caractérise-t-elle chez les animaux ?
……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
Quels sont les modes de transmission ?
……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
Comment se caractérise-t-elle chez l’Homme ?
……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
…………………………………………………………….
IX
Que doit-on faire pour prévenir la transmission entre les animaux ou de l’animal
à l’homme ?
……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
………………………………
ETUDE SERO-EPIDEMIOLOGIQUE DE LA BRUCELLOSE DANS LA
REPUBLIQUE DE DJIBOUTI
RESUME
Cette étude s’est déroulée sur six (6) mois (octobre 2012 à mars 2013) dans toutes les
régions du pays. Elle avait pour objectif général de déterminer la prévalence de la
brucellose au sein des élevages de RDD, d’une manière spécifique il s’agissait
d’évaluer, la séroprévalence chez les ruminants et la connaissance sur la brucellose au
niveau des éleveurs. Pour atteindre cet objectif, un échantillon de 852 (266 Bovins,
229 camelins, 299 Caprins et 56 ovins), a été testé par l’épreuve à l’antigène
tamponné. De plus 102 éleveurs ont été interviewés à l’aide d’une fiche d’enquête,
pour l’évaluation de l’état de connaissance sur la brucellose.
Nous avons obtenu une prévalence globale de 1,17 ± 0,57 (IC : 95%), soit :
- Prévalence bovine : 1,88 ± 1,1 (IC : 95%) ;
- Prévalence cameline : 0,44 ± 0,41 (IC : 95%) ;
- Prévalence caprine : 1,34 ± 0,9 (IC : 95%) ;
- Aucun animal n’a été révélé positif chez les ovins.
Les éleveurs interviewés, ignoraient totalement la brucellose animale ainsi que le
mode de transmission. Ils sont exposés à la maladie, d’une part par des manipulations
des avortons ou des placentas et d’autre part par la consommation du lait non
pasteurisé qui se fait quotidiennement.
Des recommandations sont donc faites à l’endroit des autorités sanitaires
et vétérinaires, des éleveurs et des chercheurs afin d’éradiquer la brucellose
animale et d’atténuer le risque de transmission chez les humains.
Mot clé : Brucellose animale, Bovins, Camelins, Caprins, Ovins, Djibouti
Auteur : Hasna. ARAITA. HEBANO
Adresse : Balbala (Djibouti) et Tadjourah
E-mail : [email protected]
Tel : 00221 77 742 22 73 /// 00253 77 71 78 55 ; 00253 77 87 66 96 ; 00253 42 43 90