etudes lituaniennes
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Holger Pedersen, 1933TRANSCRIPT
Det Kg!. Danske Videnskabernes Selskab.Historisk-filologiske Meddelelser XIX, 3
PAR
HOLGER PEDERSEN
1oreug1 pla Mødet den 30. Oktnber 1931.
Ferdig (ra Tr k],eriet 0m 21. Nlaj 1932.
KØBENHAVN
ETUDES LITUANIENNES•TABLE DES MATIÈRES
Page
I. Kayanides et Achérnénides. Exposition des problèmes
Ii. Les kavis clans les Giïtligs et les Yats
I. Les kavis g3thiques
2. Coup d’oeil sur la construction tics Yats
3. Les premiers kavis d’après les proto-yts nonzoroastrieus
4. 1{ai Viàtspa et son cercle d’après la rédaction zoroastrienne
des Yaèts
III. Les traditions relativesàl’histoire ancienne qui existaient à
l’époque sassanidc
1. La tradition religieuse et la tradition nationale
2. Les sources du BundahKll .
IV. Les Kavan ides d’après la tradition religieuse
La légellcle tic karasbspa
V. Les Kayanides d’après la tradition llatiolïale
Sim-l{ai’àïisp et les héros sistaniens
VI. Les successeurs dc Vahman d’après la tradition nationale
Excursus : Les Immortels d’après les sources pchlvies
Additions et corrections
Index (les noms de personnes historiques et légendaires
LEVIN & MUNKSGAAF{D
193.3
Le futur lituanien et le futur indo-européen.1. Dans mon élude ))Les formes sigmatiques du verbe
latin et le problème du futur indo-européene (impriméeci-dessus au tome 3 n° 5) j’ai appelé l’attention au faitque le futur italique était dès l’origine un thème en -s-(thème en consonne), cf. osque pert-em-es-t ‘il interrompra’.
Il va sans dire qu’une telle forme a toutes les chancesd’être la forme indo-européenne la plus ancienne. Le futurgrec (qui est un vrai futur, nullement un subjonctif del’aoriste) en -so-, -se-, et le futur sanskrit en -sjo-, -sje- ensont deux élargissements assez compréhensibles. Dans lalangue-mère indo-iranienne on a ajouté au thème en consonne le suffixe très répandu -jo-, -je-, qui, tout en possédant une individualité morphologique, était îi peu prèsvide de sens et pouvait servir à débarrasser les parlants desirrégularités encombrantes d’une flexion plus ancienne. Engrec il ne s’agit peut-être pas de L’addition d’un suffixe,mais simplement de la transformation analogique qui a pu
commencer à la troisième personne du pluriel, où la désinence athématique -enti a cédé. la place à la désinencethématique -onti, qui puis n’a pu manquer d’entraîner ladésinence -ô (le la première personne du singulier etc.
Si le futur indo-européen a été un thème en -s-, nousentrevoyons tin état de choses où le futur était tout simple-
1*
Printed in Denmark.
B la HC I U nOS Ilogtrykke ri /S. K ‘ >en Iia n
4 Nr. 3. HoI,uIln PEDERSF.N: ItucIcs lituaniennes.
ment le temps actuel et général d’un verbe perfectif dont le
temps passé n fourni l’aoriste en -s-. Le rapport du futur et
de l’aoriste en -s- était donc le même que le rapport du présent
et de l’imparfait (temps actuel-général et temps passé d’un
verbe imperfectif) ou le rapport du parfait et du plus-que
parfait (temps actuel-général et temi)S passé (l’un verbe qui
désignait tin état résultant (l’une action antécédente). Mais
ce rapport entre le futur et l’aoriste en -s- est préhistorique.
I)ans les tangues indo-européennes les plus ancieniies (le
grec et le sanskrit) le futur est la désignation expresse du
temps à venir et petit être imperfectif, et l’aoriste en —s— s’est
associé à d’autres prétérits perfectifs qui n’avaient aucun
rapport au futur en —s- (‘0rr1v, 2i-rov etc.).
2. C’est là une manière de voir qui (liffère du tout au
tout (les théories de Brugrnann, Grundriss l 1 3. p. 383 ss.,
407 (cf. ‘11 1187); car on entrevoit aisément q ne Brug
manu n’attribue au lu Itir qu’un àge moins ancien, en y
voyant un développement sccon(laire dont l’une des sources
était l’aoriste. C’est là aussi une des causes pour lesquelles
on ne l)eImt guère se contenter (l’un simple renvoi à Brug—
manu, quand il s’aiit (l’expliquer le futur lituanien, bien
q ne, en effet, tous les éléments de la 1)01)11e doctrine se
trouvent dans son »Grundrissa. Une aLitl’e cause qui n (‘011—
tril)ué à aFfaibli r l’efficacité (les explications (le l3rugmann,
c’est qu’il a (tonné à son exposition une forme quelque
fois trot) dogmatique, et qu’il laisse en partie au lecteur
(le chercher dans les études citées les preuves décisives
(les cori’ecfes théories professées dans le GrundrissB.
C’est ainsi que Brugmann a bien raison (le voir dans
les formes lituaniennes de la troisième personne du futur
des formes d’un thème en —s- (ci-s ‘il ira’ (le ei—s—t), comme
l’avait déjà admis M. Meillet, MSL XII 228 ss. (en 1902);
mais il a été si loin d’imposer la conviction que M. Meillet
déclare présent que ))l’hypothèse d’un ancien 1-st est en
l’ail’ de toutes manièrese (Revue des études slaves, XI 72).
Si nous y ajoutons que dans le Litauisches Lesebuch tic
Leskiefl (1919), p. 199, nous trouvons l’indication formelle
(1ue le -s de la troisième leo1u vient (le -si, on ad
mettra qu’il n’est pas superflu de i’appeler encore une fois
les faits qui prouvent l’impossibilité absolue (le cette doctrine.
3. En soi un seul fait suffit: les dialectes qui à la troi
sième personne du présent ont conservé la désinence -i
(tîii’i ‘il n’, qùli ‘il est couché’), présentent au futur des
formes cri -s sans trace d’un -j. Ce fait avait frappé Bezzen
berger, BB XXVI 177 (1901), qui écrivait: ))Es ist zweifel
los sehr mei’kwfirdig, dass selbst die mundarten, welche
cm Iùi’i, gùli (III. pràs.) erhnlten hahen, cia dûsi (III. fut.)
au sich nicht kennen. So (tic mundart Szvrvvids.e Néaii—
inoitis, iti lieu de marquer (l’ut) astérisque la forme in
existante, il croyait pouvoir affirmer (Irl’elle avait dû existei’
pour cette raiSon iue la forme i’éfléchie se termine en -si—s.
Mais M. Meillet, MSL XII 230, n bien montré que l’argu
tuent allégué n’est pas probaut, vu qu’il est hors de (Ioule
(fU’UH -i- sans valent’ étviiiologique n pu être intercalé pal’
voie (l’analogie enti’e (leux 5 (tout le dernier est le pronom
réfléchi (p. cx. sù1danmas—i,ç, forme réfléchie tlu l)ai’ticipe
sîIk(tarnas a u nom. sirig. mise.) ; cf. aussi Brugniann, 1F
XXIX 4041, Berneker, Af’slPh. XXV 480’.
[ne forme en —si de la troisième pel’sonne (lu futur
«est donc pas attestée ni directement ni indirectement, et
on ne peut pas l’admettre comme prototype de -s sans
admettre en même temps une infraction aux lois phoné
6 Nr. 3. HOLGER PEDERSEN Études lituanjeni,es. 7
tiques. Mais Bezzenberger a cru pouvoir expliquer cette
infraction comme le résultat d’un désir de distinguer la
troisième et la deuxième personne. Le besoin d’une telle
distinction aurait été selon lui plus grand au futur qu’au
présent. ))Weshalb diese Endung [c’est-à-d. -j] in der III.
Fut. schonungsloser behandelt ist, ais in der III. Pràs.,
liegt am Tage: tùii war von tari akzentuell verschieden,
wûhrend turè’si ‘er wird haben’ mit turè’si ‘du ;virst habei-i’
zusammengefallen wûree (KZ XLI 126’, 1907). C’est là un
argument spécieux dont M. Endzelin, Lettische Grarnmatik
664, a montré toute la futilité. La deuxième personne du
présent n’a pas toujours un autre accent que la troisième
personne (iiujli’ tu aimes, il aime’), et au futur l’identité
d’accent dans les deux personnes ne se trouve pas dans
tous les dialectes (lit, orient. pirksi ‘tu achèteras’, pifks ‘il
achètera’). On a tout le droit de dire que si en effet la
troisième personne du futur se fût débarrassée d’un -i final
pour se différencier de la deuxième personne, le mouve
ment ne se serait pas arrêté devant le présent; la même
différeiciition aurait eu lieu nécessairement au présent aussi.
4. Ainsi la théorie de la chute d’un -i à la troisième
personne du futur, inadmissible au point de vue des lois
photlétiqtles, ne trouve aucune reconi n,andation dans (les
considérations d’ordre sémantique ou morphologique. Mieux
encore, il y a des faits positifs qui ne s’expliquent qu’en
partant d’un prototype en -s—t.
. Je citerai d’abord l’argument qu’otI trouvera peut-
être le moins concluant: la quantité brève (les voyelles e
et (I au futur (kèps ‘il cuira’ etc.). Comme M .Meillet,
MSL XII 228 ss., a très bien fait observer, cette particularité
s’explique parfaitement, si on tient compte du fait que les
voyelles e et u se trouvaient dans la syllabe finale. Pour
la même raison e et a étaient brefs à la deuxième per
sonne, si la désiitence de cette personne était dès l’origine
-s-s. Et c’est cette désinence qu’admet Brugmann, IF XXIX
404 ss., cf. Grundriss II 3, p. 407, pour y. pr. tefks (teïks
nieizflei aman iiisaîi isspressennen prei grikaut ‘stelle mir ein
kurtze weise zu Beychten’) et pour les impératifs lituaniens
,nès-k, ràs-k, nè.-k. Il est vrai que pout’ Brugmann ces formes
sont des »injonctifs (le l’aoristee; mais nous pouvons bien
acceptet’ l’analyse qu’il a proposée, sans accepter le fan
tôme (le ))l’injonctife. Nous y verrons tout simplement la
deuxième personne du futur’. Et il n’y a qu’avantage à
le faire. Car dès lors on comprend l’accent anomal de la
deuxième personne du paradigme actuel du futui’. kèpsi
‘lu cuiras’ est le successeur d’un kèps et en a conservé
l’accent et la qtiantité brève. De la deuxième et la troi
sièiiie personnes la quantité brève s’est propagée d’abord
à la première personne du singulier, puis à tout le para
digme du futur et finalement à tout ce qu’on appelle, au
point de vue descriptif, le système de l’infinitif. Si les
impératifs inès-k, iâs-k, nè-k ont été correctement inter
pi’étés par Brugnninn, ils ont pu être poui’ beaucoup dans
les dernières phases du développement. Du reste on sait
que Je mouvement n’a pas abouti dans tous les dialectes;
l’exemple cité par M. Meillet (Veliuona: keptas, kepdarnas,
kcpdinii avec voyelle longue, kepsin, kepk, kepti avec voyelle
brève, y. Jauiiius chez Gukovskij, Ponevèskij ujèzd, Kau—
nas 1898, p. 118) est très instructif, et je me bornerai à
y i’envover, un aperÇu de l’état des choses dans tous les
M. Vittore Pisani, IF IL 131, a très bien montré qu’il 11v a rienIl s l’emploi dli lu tur li tuai j en qti i indique un » j n] o n et ifs
$ Xr. 3. Hol,GEII PEDERSEN Études lituaniennes. 9
dialectes ne pouvant pas entrer dans le plan de mon article.
Je n’oublie pas qu’on a proposé d’autres explications
de la quantité brève du système de l’infinitif. Une théorieassez répandue dont M. Chr. S. Stang, dans son beau livre,l)ie Sprache des litauischen Ka techisrn us von Mavydas,
Oslo 1929, p. 158f, s’est déclaré partisan1, veut expliquer
cette anomalie par un déplacement d’accent: lit. kèpti aurait d’abord été accentué sur la finale, et le recul d’accent
serait postérieur à l’allongement de e et o par l’accent.
Mais il est peu vraisemblable que le point de départ del’apparente anomalie de la quantité soit à chercher dans
l’infinitif. Il ne faut pas être la (lupe (le notre terme »sy_
stème de l’infinitif. Il ne s’agit guère d’un système, et
pas du tout d’un système dominé par l’infinitif. Il n’y a
pas de lien sémantique entre les différentes formes qui s’y
rapportent; l’unité (lu >)système( repose exclusivement sur
une ressemblance extérieure, la dernière consonne de la
racine étant suivie immédiatement d’une consonne appar
tenant au suffixe. Or s’il est compréhensible que la quantité
brève de deux personnes du futur a pu influencer tout le
futur, et que le ou u bref des impératifs (lu type de inès-k,
a pu se propager aux infinitifs inèsti, râsti, avec les
quels ils avaient de commun la consonne s, et uis à tous
les infinitifs, on ne peut guère trouver vraisemblable que,
inversement, l’infinitif, qui parmi les fouines (lu »svstèmee
n’avait aucune prépondérance de I iuemce ou (l’impor
tance, ait pu imposer sa quantité brève à toutes les autres
formes, si celles—ci avaient dès l’origine une autre quantité.
On croirait plutôt qu’une différence de quantité eôt em
pêché la formation d’un système comprenant l’infinitif, à
Cf. aussi Porzeziuiski, IJ XIV 339.
moins que l’infinitif n’eût adopté la quantité (les autres
formes, (lui étaient plus nombreuses.
Il est (lOflc très hasardé de partir de l’infinitif pour ex
pliquer la quantité brève de l’e et t’a du ))système de l’in—
finitif((. Et il y n encore une autre objection à la théorie
d’un déplacement d’accent à l’infinitif: c’est qu’on ne nous
dit pas par quel processus ce déplacement d’accent a eu lieu.
li ne peut pas s’agir (l’un processus analogique; car alors l’in
finitif aurait dû adopter non seulement l’accent, mais bien
aussi la quantité (longue) (le la forme-modèle. Si, de l’autre
côté, OU ne peut pas indiquer une loi phonétique (lui eût
pu causer le déplacement d’accent, il faut conclure qu’aucun
déplacement d’accent n’a jamais eu lieu à l’infinitif.
C’est là aussi l’opinion de M. Louis Hjelmslev’, Etu(les
balliques, Copenhague 1932, p. 97——-98, bien qu’il attribue
à la dernière syllabe (les infinitifs (-ti, selon lui de ‘—téi)
l’iiitoiiation rude. Si la péiniltiènie n’a pas cédé son accent
à la finale rude, comme la loi de de Saussure sem blerait
l’exiger, c’est que, selon M. Hjelmslev, la pénultième avait
une intonation spéciale qu’il appelle quasi—rude, et qui
avait pour le système la même valeur (11W l’intonation
rude. Cette intonation quasi—rude était l’effet (le la loi de
mélo fouie selon laquelle toute svlla he accentuée revêt l’in—
tona twa de la syllabe immédiatement suivante. Seulement,
la loi de métatonie n’aurait agi sur les brèves que (Ions
les mols dont la finale comportait une tranche constam—
muent I’IT(le. Sous ce point (le vue l’iiilinitif, (lui constituait
une catégorie isolée, différait des formes (les noms déclinés,
(Ions lesquels les finales rudes et les finales douces alter
naient (ainsi à l’instrumental luJ)ù, de lôpas ‘feuille’, au—
Tous les renvois ais livre dc M. Hjelmslev ont été ajoutés apr
la lecture de mon mémoire dans notre Académie.
10 Nr. 3. HOLGER PEDEBSEN:
cune intonation quasi-rude ne pouvait prendre naissance en
vue des formes à finale douce comme lépo, lapais etc.).
Je n’insisterai pas sur les difficultés que peut avoir cette
théorie, même si on part des prémisses de M. Hjelmslev
(entre autres choses, les objections que je viens de for
muler à l’idée de chercher dans l’infinitif la source de
l’anomalie de quantité qui nous occupe, s’appliqueraient
ici encore). Je me bornerai à souligner qu’à mon avis
M. Hjelmslev a attribué û la loi de métatonie qu’il a si
heureusement trouvée, une portée par trop grande. Elle
semble être évidente pour les mots qui ont (ou qui ont
eu) plus de deux syllabes. Ici les exemples sont nombreux
et convaincants: 1mesos (qléiina), desis (ê’du), keikestis
(kéikti), lûkestis (kmukti, iiikm), môkestis (môku), giésena
(qfedu), bliûsia,ia (bliciuti), y. Hjelrnslev, p. 10-—-13, pliava
(pilti, pi,uliau), tdalas (è’du), bu [.4kalas (bâr.4ka), gralas
(qérti, qé’riau), qii’dalas (qiedu), tx’iédalas (tr[ediu), vm alus
(véinti, veiniau), skaiîibalas (skinba), y. Hjelmslev, p. 15,
18—19, B[ga, KZ LI 123, 113, adqalas ‘Gewichs, P(lanze’
(tiuqii), y. Niedermann-Senn-Brcnder, p. 66 (mais uqalas
‘Wuchs, Grôsse’ doit être une formation plus récente, qui
u conservé mécaniquemen t l’intonation du mot-base 1),
tuûkinus (tukas), plaûkiizas (pkmnkas), aiitinas (ntis), qeé—
vinas (qéi’vé), ku[kinas (kùrka), stiî’ninas (stii’na), spi[giizas
(spirgus), y. Hjelmslev, p. 62—63, llffga KZ LI 113; û. ces
exemples de la inétatonie douce on ajoutera encore toute
la catégorie extrêmement nombreuse (les thèmes en -ijo
du type puôhs (piiolu) et le verbe ineulUu ‘‘aime’ (inielas
Ici c’est le nom concret qui est métatonique et le nom abstrait
qui conserve l’intonation du mot—base. On sait que dans une série
d’autres Cas 011 trouve la répartition inverse. Mais M. Hjelnislev, p. 60,
a bien raison en maintenant que c’est la chronologie, nullement le con
traste Dconcretc( : ))abstrait((, qui fournit l’explication (le la différence
d’intonation.
Études lituaniennes. 11
‘cher’, inli ‘il aime’). Les exemples de la métatonie rude
explicables par la loi de M. Hjelmslev se trouvent surtout
dans le domaine des formes verbales: pruvértéti (ve[sti,
vjsti, vartiti; Ernst Fraenkel, IF IL 210), atsipéikéti (Nessel
manu, Senn, Brendet’, p .58; cf. peîkti, piktas), snéiqéti
(sniqas), etc., y. Btiga, KZ LII 283 ss., flndoti (leiidù),
rjoti (nIé), etc., y. Bga, p. 280 s., p. 294 ss. Dans les
verbes en -mu, -mli on s’attendrait à trouver la métatonie
douce dans les formes du thème du présent et la inéta
tonie rude dans les formes du thème de l’infinitif; il n’en
est Jas ainsi, car une même intonation u toujours été gé
néralisée dans tout le paradigme d’un verbe; mais du moins
on peut citer des exemples des deux métatonies: ji3dinu
(jiti), taékinu (tukas), ptklinu (pê’da), svéikiizu (sveikas),
drtisinu (drsti), y. Hjelmslev, p. 93. Quant aux cas tels que
klqkiù : klt,kau/u, i’ékiù : ï’i”kau/u on peut hésiter s’il faut
admettre la métatonie rude devant la syllabe rude -au
(cf. tai’uuiu/u etc.) ou la niétatonie (louce devant la dési
nence —iu, (lui peut venu’ (le 5-ijô mais en tout cas les
formes sont celles qu’exigerait la loi de M. Hjelmslev. On
conviendra donc que cette loi nous fournit la plus plau
sible explication (les cas (le métatonie qu’on trouve dans
les mots de plus de deux syllabes. Et il est l)ien évident
(lue les (‘as contraires, pour difficiles qu’ils soient, ue sont
pas (le nature à faire échouet’ l’explication ; on peut (loue
se dispensei’ d’entrei’ ici dans les détails. Mais la chose est
tout autre quand on essaie d’appliquer la loi aux mots
de deux syllabes. On ne trouve guèi-e d’exemples probants
(beaucoup des exemples (le M. Hjelmslev sont susceptibles
d’autres explications), et les cas contraires semblent faire
fatalement obstacle. C’est pourquoi je ne saurais admettre
que les infinitifs du type kèpti aient été sujets à aucune
r
12 Nr 3 H0LGES PEDERSENEindes Jituaniennes. 13
métatonie. La théorie d’une intonation quasi-rude ne peut 6. Outre la quantité brève des voyelles e et u (hors
donc nullement satisfaire, des diphthongues) au futur, il y a encore une autre parti
cularité qui milite en faveur d’un thème en -s-, et c’est iiIl ne faut pas exiger une seule explication pour tous les cas ‘ ‘-
une particularite qui est restreinte a la troisieme personfled’un e et o. Poum’ qeras—is l’explication est la menie que pour
kèps: il s’agit de la syllabe finale. Mais le type îâisr i’àtus est du singulier, y. Senn, Kleine lit. Sprachl., p. 7. Dans les
un cas différent, qui, (lu i-este, ne lait aucune ilifliculté. Dans formes monosyllabiques de cette personne un et est
iiiàiio, sâvo, âp-suku, pà—dedu l’influence des formes inaccentuées ordji-it’erneiit remplacé par i et â, tandis que les autresest manifeste. Le cas le plus (lillicile est celui des comparatifs:
voyelles rudes et lesdi1)hthongues rudes adoptent 1 intona•qeis’snls. L accentuation (les com paratils ( Kurschat, (jl’ammatjk, -
790; Senii, Kleine litauiselie Snrachlehre, p. 87) est un mélange tion douce: lis ‘il l)letivra’, bùs ‘il sera’, diii3s ‘il donnera’,
curieux (le deux paradigmes, (l’un paradigme paroxvton (Imm. C (1111)5 ‘il travaillera, de 1ti, bâti, di’zoti, (flîbti. Quant aux
selon F’. de Saussure) et d’un paradigme oxyton: nom. gerèsnis, formes (le plus (l’une syllabe, elles ne connaissent pasgén. plur. geI’esniê. Il va sans (lire qu’une [elle accentuation ne , . ,
l’ai) i’èuement muais seulement la metatonie : rasys il ecrirapeut etre ancienne. Sans auc un doute le paradigme etait des n
l’origine paroxvton, et l’accentuation (le la (léSiilence (en tant de 1’(1f;ti. Et même une partie des formes monosyllabiques
(lu’elle ne (Lépen(l pas (le la loi (le F. de Sanssure) est (lue k l’in- -m— et -â- se comportent de la même manière. Tandis
finence analogique (te la orande majorité (les adjectifs qui on le(juil 1 bi uement se ti ou e dans pi esquc Ions k s ‘ erbes
sait, avait adopte le paradignii oxyton. Cette explication s impose, ,
vu qu’il serait tout k fait impossible, en pam’tant il’un paradigme cii -,-ti et -ii-ii et dans quelques verbes en -iq-ti, -Oq-li,
oxyton primitif, de taire comprendre l’accent tin nominatif ge— —i—Ii, la mét atonie semble être de règle dans les verbes en
rcsnis, ace. qei’èsn, gén. gcI’(”.Snm. li s’ensuit que la quantité brève --tI, -ts-fi (cest-a-di’e les verbes dont la m’acine se ter—tic la vovel le —r— ne PCU t pas (‘t m’e expl 1(1 née par n ii déplacement .
mmc en -s-. -t— ou —d—), et meme deux verbes en -q—t et(I accent. Sans (Joute ml tant supposer ju une voyelle breve in
accentuée (h est toml)ée entre -s- et -n- en laissant les mêmes -â-li pm’ésenteHt la métatomiie. Nous trouvons donc l’abrège—
ell’ets qu’ù lii fin (le mot (—èsiIiis: èsnis -- i’dlas rùts, cf. kèlinés : ment dans lij—ti’ple tivoir’, qi—ti ‘recouvrer la santé’, 1’!—ti
keines mlnê,’os’. dm’drs L La cli titi’ de l’i bref dépendra tIn grand‘m valer’ et quelques a titres verbes énumérés par M. Sem’eiskis,
nomnbm’e des svl labes de ces bruies ; selon notre hypothèse— . ‘ . . .
.
. Sistemiitmêeskole rukovodstvo k mzucenmiu lmtovskogo jazvk:i,i’es uts n (lu VO1F, (les 1 origIne, (‘iIl(J syllabes . ()uimnt n la pro— . .
nonciation qe,’êslus que donne Korsehat, elle sera le pruduC de K:i unas 1929, p. 302, (lans bii-ti’ ‘être’, (su )—buidhi ‘mugir’,
l’inlluence analogique (le la niasse des formes jirésentant —è- et dij-ti’ devenir sec’, qriâ-•ti ‘s’écrouler’, kIifi—ti ‘rester accro—
—k— k l’intéi’ ‘ur dii mot . . ‘‘ ‘
clic, tOflil)ei’ dans une difficulte , pu-tu pou i’rmr , (pa—)si’u-ti
Dès lors it faut admettre tne l’accent des formes qui semblent être inondé’, (nu—)scid—tu se calmer , zu—lu pei’im’ (y. Sereiskis
ofo n t I t loi d I’ di S tuSSnt t t t il ii C ii t C tlik t I itit t liait in’ulo I c Nu. dii in inn Seun Bi endei Wtb d lit Schi iftspi‘dque des aiJectits qui étaient di’ vrais paroxvtons.
Il va saims dire qu’une telle iiitliicncc iitalitgiiJiie Lie pouvait pas I p. 187, 92, 147, 206). Et c’est dg-s, su-rùg-s. su-là que
affecter les formes du futur dit ts pe kèp.i, où l’è Lic se liant ait ,as dans iiotis trouvons k la troisième personne du futur de djqstui,
une syllabe intérieure. . . ‘ , -‘ -
- dzjqtz germer, pomn(lre , su-î’ugstu, .çu—i’ugtz s aigrir , su—lu:tu
‘se rompre’ (y. Kamantauskas, Trumpas lietuvh,i kalbos
14 Nr. 3. Hoj.nee PEIJEnSEN
kirèio mokslas, I, Kaunas 1928, p. 55, Sereiskis 1. e.). Au
contraire nous trouvons la métatonie dans su-lijs, nu-vQs,
klijs, gi’s de su—ljs—ti ‘maigrir’, mstu, inta,z, vsti ‘se faner’,
klstLz, klÛdau, klsti ‘s’égarer’, griidiz, gi’sti ‘piler’ (y. Senn,
Kleine lit. Sprachl. 137, Sereiskis, p. 301, 302, cf. p. 264).
Et le futur de vejù, inti’ poursuivre, tordre’, siueù, siiitj
‘coudre’ est vqs, sis (Sereiskis, p. 50, 162).
On sait que ces règles sont tombées en désuétude dans
le dialecte de Kurschat. Néanmoins on peut prouver qu’elles
ont dû y exister de la même manière que dans les dia
lectes sur lesquels repose la langue littéraire moderne. Car
la troisième personne du futur de biiti est ln’,s (Kurschat,
Gramrn. § 1106), et de sé’du ‘je m’asseois’ il est ss (Kur
schat. § 1225, note 2). 11 est vrai que dans ce dernier
verbe l’intonation douce s’est propagée à toutes les formes
du système (lu futur: inf.sêsti, ssti-s, impér. sski-s; mais
la source dii circonflexe n’est pas douteuse; il est étrange
Bùga, KZ LII 250, ne s’en soit pas aperçu.
Or, tout cet état (le choses s’explique parfaitement, si
nous partons d’une troisième personne en -s-t, et il ne
s’explique en aucune autre manière. Les formes bùs, fls
etc. s’expliquent par la loi (le Leskien: les syllabes finales
indo—européennes à intona lion rude son t régulièrement
abrégées en lituanien. Mais on sait que beaucoup de formes
monosyllabiques ont résisté à l’abrègement ou plutôt ont
restitué analogiquement la forme à voyelle longue ou diph
thongue, et que dans ce cas l’intonation douce domine.
Ainsi s’expliquent les formes comme jôs de jti ‘aller à
cheval’, (luùs de (hioti ‘donner’, (lés de diti ‘poser’, liés de
lieti ‘verser’. Ici il faut sans doute supposer que les formes
phonétiques auraient été ‘as, 5(hls, des, lis; mais comme
ces formes auraient (lonné au paradigme un aspect trop
IÉtudes lituaniennes. 15
irrégulier, elles n’ont pas été retenues. Dans les formes du
type lets de léisti ‘laisser’, goûs de gâuti ‘acquérir, recevoir’,
bars de brli ‘gronder’, pus (le pilti ‘verser’ il n’a guère pu
y avoir d’abrègement; on a eu directement une inéta
tonie. S’il n’y a eu, d’ordinaire, aucune réaction contre
l’abrègement de y et i, c’est sans doute parce que la dif
férence de qualité entre ces voyelles et les brèves corres
pondantes était moins frappante que pour o : o, no : u, é : e,
je: i. On entrevoit aussi la raison pour laquelle les racines
en -yt-, -ijd- (inf. -asti), -ûil- (inf. -asti) font exception: ici
Fabrègement s’ajoutant à la perte de la consonne finale (le
la racine eût créé une distance trop grande entre les diflé
rentes formes du verbe. Que -qs- (inf. -ysti) ait suivi
l’exemple de -qt-, -qd-, n’est que tout à fait naturel. Mais
pour a)s de vti et sis je ne trouve guère d’autre expli
cation qu’une moindre fréquence du futur de ces deux
verbes (ou le désir de distinguer entre siis ‘il coudra’ et
sihs ‘il enragera’, de siuntà, siulaû, siùsti?). Quand auxformes (le plus d’une syllabe (dovanôs ‘donnera’, meluôs‘mentira’, Iolbés ‘parlera’, dalèjs ‘partagera’, kelinûs ‘voyagera’,
qijveims ‘hal)itera, rainifis ‘calmera’, etc.), Ofl y verra (les
formes innovées sur le modèle (les verbes à thème mono—syllabique. Car quelle que soit la nature (lu processus dont
le résultat a été la rétention ou la restitution (le la quan
tité longue dans dnôs ‘donnera’, hé, nom, plur. de tôs, etc.,
il semble bien qu’il a été restreint aux formes monosvlla—
biques. .Je crois donc que e. la forme phonétique 5kalhèsa été transformée en kollNs sur le modèle de dés, etc.;
mais je conviens que, à la rigueur, on peut aussi poserla série kalbès > kalbê’s (sur le modèle (le kalbé’siu. etc.)
> kalhs, Sans tenir com pIe dii nombre (les syllabes; y. Eino
Nieminen, Der urindogermanische Ausgang -éi des Nom.—
Nr. 3. HOLGER PEDEBSEN:
Akk. pi. des Neutr. im Baltischen, Helsingfors 1922, p. 100,
et In littérature qu’il cite. Au contraire, la loi que propose
M. F’ranz Specht, Litauische Mundarten II 201, ne cadrepas avec les faits (les formes lis, (lu4s sont à peu PS lerebours de ce qu’on attendrait d’aj)rèS les règles (le M. Specht).Encore moins peut-on accepter l’opinion de M. Kuryto_vicz , Rocznik slawistvcznv. X 49 ( aLes syllabes fiiiales11e connaissent 1)5 d’intonation rudea). Quant à Brug_manu, il a bien vu (Grnndriss II 3, 107) que les formes
qaû,s, bùs, etc., ne s’expliquent qu’en partant de -st. Maisdans les détails son explication est bien différente (le lanôtre. Elle repose sur une argumentation que M. Pisani,IF IL 1282, n’a pas comprise, ce (1ui, du reste, est lafaute de Bruginann. Car d’abord il y a une ei’reiir (lansses renvois; au lieu (le 2J 973 s., 988 il faut lire J 937988. Et puis on ne trouve point dans ces passages toutel’argumentation (le Brugrnann ; on la cherchera I 526, oùBiugmanii croit pouvoir expliquer bùs et qoûs une
nième loi, la loi de l’abrègement d’une voyelle longue rude
en (lemière syllabe; ii : u éu : mi. L’explication est ingé
nieuse, et on voit aisément quelles sont . les formes (lUi(l’après cette ex plication seraient analogiques (les formesen —ès, -nôs, -ès, -is, —qs auraient été faites sur le modèlede qazis, kelujûs, l)UiS, tels, J)ilS, qzjveiis, ramiiis). Mais sanscompter le caractère él ange et ô pci ne comj)réhensi hie desprocessus analogiques que nécessiterait la manière de voir(le Bruginann. elle a le tort de séparer les fultii’s S voyelledouce (jôs, dnès, dés, liés, mjs, sis) des cas (lu type tié,et elle ii le toi-t encore plus grave de supposer pour lesphénomènes dont nous traitons un àge par trop ancien.
Tous les renvois ô l’étude de M. Kurvlowicz ont été ajoutés aprèsla lecture de mon mémoire dans notre Académie.
ltudes lituaniennes. 17
Car il n’y u de parallélisme entre ii : u et âu : où, in : iii
que si nous voyons dans les diphthongues rudes des diph
thongues à premier élément long (du, in). Mais l’époque à
laquelle les diphthongues rudes avaient ce caractère est
sans (Ioule antérieure au slavo-baltique commun, tandis
que l’abrègement d’une 5y11R1)e finale rude n’appartient
même pas au haltique commun.
Ce qu’il faut souligner c’est donc que les changements
de quantité ou d’intonation dont nous venons de parler
ne sont susceptibles d’une explication que si les syllabes
en (ltlestioH ont été finales au point de vue indoeuropéen.
C’est ô toi-t que M. Vittore Pisani, IF IL 127 ss., a essayé
de prouver le contraire. L’intonation douce des formes
citées ne peut nullement s’expliquer (le la manière pro
posée pal’ M. Pisani, p. 127 s.: »Das erklôrt sich m. E. am
hesten, wenn inan es mit der wohlbekannlen Erscheinung
yergleicht, wonach bei Verlust des Vokals der letzten Silbe
die vorhergehende Silbe Schleiftou bekommte. Car on sait
(jUC cest seulement la perte d’une voyelle accentuée qui
a eu l’effet de donner à la syllabe précédente l’intonation
douce. Et si M. Pisani, p. 130, s’efforce d’expliquer bùs, lis
de ‘bisi, ‘‘lijsi il n’y réussit qu’ô l’aide de lois phoné
tiques admises ad hoc.
On demandera encore poul’qLloi les deux sortes (le modifica—tian phonétique propi’esô la troisième personne du futui’ (1° kèps;2” ès. eQs) n’ont pas eu ta mènie extension dans le système verbal: tandis que la nudification (le u et e s’est répandue à toutle «système (le l’inlinitife, la modification (les voyelles longues etdes diphthongues est iestée restieinte è la troisième personnedu futur (abstraction faite du sésb, séskis dc Kurschat). Mais ilest très dil’ticile de répondre è cette question. On est tenté (lerisquer l’hypothèse que le premier phénoniène est plus ancien(lue le secumi. kèp.s (taterait (l’une époque où la 2 personne se ter—niinait encoi-e en —s-s, lan(lis que lis, 10s représenteraient le déve—
Vidensk. Selsk. I(isl.-filo(. Medd. X(N, 3. 2
I
16
18 Ni’. 3. HOLGER PEDERSEN:
loppement d’une période plus récente où la deuxième l)ersonneavait déjà adopté la désinence 5-s-sie et l’impératif s’était fonduindissolublement avec la particule commençant par k-, qui privaitla syllabe précédente de son caractère de sylIal)e finale.
7. Il y a encore un autre indice du thème consonan
tique du futur, qui ne ressort pas assez clairement de la
brève mention chez Brugmann II 3, 384. C’est la forme
du participe. Ce participe a, dans la langue littéraire mo
derne, la désinence -içls (dûosiçis), et Brugmann a bien
souligné que la forme dialectique duosins est une pieuve
de la réalité linguistique de cette graphie. Néanmoins, une
telle forme ne saurait en aucune manière être primitive.
Car un participe en -içis est tout à fait inattendu, vu que
le futur n’est pas un théine en /o-, /e-; et le participe
d’un thème en -I- se terminerait en -js. Le seul reste du
futur en slave est, on le sait, le participe (neutre) by.’içàte-/e.
Si cette forme exclut la possibilité d’un théine en -sjo_,
-sje-, elle ne nous renseigne pas sur la question s’il faut
supposer -si- ou -s-. Mais il va sans dire que la compa
raison du slave avec le lituanien déterminera le choix de
la dernière alternative Le participe dii futur est donc Lmalgré
M. Stang, NTS V 82—86] un participe cii -s-ent- du type
(le sanskr. s-ont— ‘étant’, gu. (héracl.) ‘VTé, lat. ob—s—ens.
. Le caractère consonantique du thème du futur litua
nien est donc prouvé 10 par l’absence d’une voyelle après
-s- à la troisième personne; 20 par la quantité brève d’un
o ou e (hors des diphthongues) dans les formes du système
du futur; 3° par les modifications (les voyelles longues
rudes et des diphthongues rudes à la troisième personne
du futur; et 40 par la forme du participe du futur. Le
lituanien nous confirme donc dans l’opinion que l’italique
I
Études lituaniennes. 19
flOUS avait déjà suggérée sur la forme primitive du futur
j nd o - eu ropée n.
9. Dans mon étude sur les formes sigmatiques du verbe
latin, je me suis occupé tout spécialement du fait que le
-s- du futur est régulièrement précédé, en italique, de la
voyelle -e-: osque pert-ernes-t, lat. erner-em (subjonctif de
l’imparfait, mais dès l’origine un futurum in praeterito).
,J’y ai comparé les formes grecques comme oêtut, avopavai (de *sed_esoInai etc.), et j’ ai conclu que le futur
grec en *5O est la transformation d’un ancien thème en
-es- (-es-mi). A cet égard j’ai cru devoir supposer un con
traste entre le futur et l’aoriste, en tant que l’aoriste n’a
pas eu une voyelle -e- entre la racine et le -s- (av
UsVû : istvc, YoDtuu : iÏï, emerem : suirmpsi). Le
futur aurait donc eu le degré plein après la dernière con
sonne de la racine, tandis que l’aoriste avait le degré plein
(levant cette consonne. On pourrait y comparer le jeu
d’alternances qu’on observe dans rimiotat (degré plein
après la deuxième consonne) : )la1(ct Hés. (degré plein
devant la deuxième consonne de la racine, (lui est trilitté
rale, u représentant la troisième consonne), si on était bien
sûr que le contraste (le ces deux formes continue une règle
indo-européenne. Mais il faut avouer que les autres racines
trilittérales ne semblent pas avoir gardé de traces d’un
semblable jeu d’alternances. Il y a un contraste entre le
pi’ésent ou le parfait et le futur dans xoiut, sanskr. do
(l(uIca : (1rakhJ(iti, mais il n’y a pas de contraste entre le
futur et l’aoriste (sanskr. (i—drdkuit). Et on poulTait même
(lire qu’un tel jeu d’alternances entre le futur et l’aoriste
est assez inattendu, vu qu’il n’y a pts de pareil jeu entre
le pi’ésemt et l’imparfait ou entre le parfait et le pltis-(lue2*
r. 3. HouEB PEDEISEN:
parfait, auxquelles paires nous avons comparé le futur et
l’aoriste. Mais l’hypothèse que nous avons fondée sur eme
rem : sumpsï, &)îu(u : et sernl)l@ s’imposer, dès qu’on
admet que les deux temps reposaient sur un thème en -s-;
car alors on ne saurait en aucune autre manière expliquer
pourquoi l’aoriste n le degré long, tandis que le futur ne
l’a pas: sanskr. -i’iiikt de e_likzs_t mais rky-ti de
*lejkus4j, qui d’après notre hypothèse serait une transfor
mation de /ekts_ti; ou sanskr. -pdkàit de e-pk”s-t. mais
pakj—ti de peks_ti, qui doit être une transformation de
*p*”es4i avec le degré réduit (jans la première syllabe. A
l’aoriste la svIIal)e à degré plein était toujours suivie de
deux degrés zéro (dans e_ljkus_I le / et le s, dans e-pêk1s-t
le k et le s sont nés de syllabes à degré zéro: /, s,, k’),
ce qui en déterminait l’allongement; au futur elle n’était
suivie le plus souvent que d’un degré zéro, ce qui ne dé
terminait aucun allongement (y. IJ XII 333).
Il est vrai qu’on n proposé une tout autre explication
de l’ de gr. M. Schuize, Sitzungsber. d. Berliner Aka
denne 1904, XV 1440, a comparé l’s grec i li qui en sans
krit se trouve devant le -s— du futur de toutes les racines
en ï, in, n, w, /. Si je n’ai pas ace el)té cette manière de
voir, quand j’écrivais, il y a plus de onze ans, mon étu(le
au tome 3 (le ces »Meddelelser((, c’est que j’hésitais, comme
j’hésite encore, i poser saHs réserve e gréco-ilalique
indien. On peut ajouter qu’il n’est pas possible (le prouver
strictement que l’e du futur grec est limité au racines en
î’, 1, n, in etc.; les futurs 1 yoêu sont (les cas
contra ires.
En lituanien il n’y n pas trace (le l’e du grec et (le
l’italique, si c’était là, comnie je le crois, un e judo-euro
péen. Et cette langue ne nous otfm’e pas non plus une
Études litusuiennes. 21
correspondance de la règle du sanskrit. Il ne faut pas
comparer les futurs lituaniens du type de vémsiu ‘je vo—
mirai, kélsiu ‘je lèverai’, gérsin ‘je boirai’ ; car il est bien
clair qu’il n’y a pas en lituanien une règle demandant l’in
tonation i’ude dans tous les futurs de racines en in, n, 1, r;
cf. reiisin ‘j’appuyerai’, tosiu ‘je dirai’, peÎsiu ‘je baignerai’.
Si on a l’intonation rude dans une série de verbes, c’est
qu’ils proviennent de racines sq.
II
Le datif lituanien et l’accentuation des noms
en lituanien.
10. En lituanien toutes les classes de thèmes peuvent
présenter un mouvement d’accent. Il en était bien autre
ment en indo-européen. L’indo-européen connaissait un
mouvement d’accent régulier dans les thèmes en consonne;
mais les thèmes en j, u, , ù, o avaient l’accent fixe.
Il est vrai qu’on entrevoit un état de choses plus an
cien. Les thèmes en -j-, -u-, -i-, -d- présentent quelques
traces d’un accent mobile, et dans mon étude sur »La
cinquième déclinaison latine(( (dans ces ))Historisk-filolo
giske Meddelelsere XI 5), p’ 23 ss. j’ai émis l’hypothèse
qt1’oI a eu dès l’origine, dans les thèmes en consonne et
(lans les thèmes en -j-, -u-, -e-, -d-, deux paradigmes d’ac
ecu t et d’alternances vocaliques, que j’ai proposé de nominer
»flexion protérodynam ee et »flexion hystéi’odynam e(( (la
»llexion faihle et la ))flexion fortee de F. de Saussure).
Le paradigme protérodyname des thèmes en -i- et -u- aurait
été ‘inénti-s : gén. nqitéi—s, séunu—s : gén. suiiéii—s; mais ce
paradigme n’a laissé que de rares traces (sanskr. snu-
‘surface, dos’ : gén. sni-, y. mon étude citée, p. 24, sanskr.
20
22 Nr. 3. HOLGhR I’EDEaSFN:Études lituaniennes. 23
mdiiu-. : toc. maniu, Bonfante RIGI XV 170); d’ordinaire
le mouvement d’accent et le jeu des alternances vocaliques
de la syllabe radicale ont été supprimés, de sorte qu’il ne
reste du paradigme primitif qu’une particularité: les alter
nances de la syllabe suffixale. Ce paradigme protérodynarne
transformé a fini par supplanter presque toul à fait le para
digme hystérodynanie, qui n’a laissé que de faibles traces.
Le jeu d’alternances attendu du paradigme hsiérodyname
se trouve dans le paradigme de sanskr. sukhd ‘ami’, mais
sans l’accentuation correspondante: nom. sékhd, acc. sâkhd
1Juin, dat. sdk]iy (thème en -i- avec une flexion analogue
à celle du thème en -r- ddh, détirain, ddtré ‘donneur’ ou
à celle du thème en -n— ,iziirdh, mdrd1ununz, gén. iiifirdiznds,
dat. rnûrdhn ‘tête’, mais avec une accentuation différente),
Le nominatif hystérodvname i’égulier d’un thème en —u
se trouve dans avest. ii;’ru—bdzju,i ‘ayant les bras forts’ et
dans y. perse dahqàu.i ‘province’, mais on en ignore l’ac
centuation, et on ne Peut pas prouver qu’un nominatif en
—éuJ ait été accompagné d’un génitif en - cd (i.—e. -W-os).
Les thèmes en -ù- et -- nous présentent des exemples
non moins clairs des deux types d’accentuation et d’alter
nances, Il suffira de citer comme exemple du type pro
térodvnnme in. hen (= sanskr. jdni—.i) ‘femme’ : gén. tzniù et,
comme exemples du type hystérodyname, védique ace. mu—
ha-m ‘grand’ : gén. muli-és, lat. cuedê-s : gén. caed-is.
Mais ces restes d’un mouvement d’accent (lans les
thèmes en -i-, -u-, -â-, -- n’ont •joué aucun rôle pour le
développement lituanien, qu’il faut expliquei’ en partant
du même état qui est de règle en grec et en y. indien,
c’est-à-dire un état d’accent fixe dans tous ces thèmes.
Et quant aux thèmes en -o-, il semble bien qu’ils n’ont
jamais, dans la langue-mère indo-européenne, connu aucun
mouvement d’accent. Le fait est étrange, mais doit avoir
quelque connexion avec l’origine de ces thèmes, qui est
assez énigmatique. On pourrait émettre l’hypothèse que les
thèmes en -o- ont été dès l’origine les formes hystéro
dnames des thèmes en consonne de la plus simple struc
turc. ‘pd-s ‘pied’ : gén. *p,dds représenterait le paradigme
protérodyname de la même classe de thèmes dont le para
digine hystérodyname se trouverait p. e. dans *11i_sd5s ‘nid’.
Or si cette hypothèse est correcte, on se (lemande quel
serait l’accent du génitif (le ce paradigme hystérodyname.
Le parallélisme avec ‘pi5d-s : *p,dô_s pourrait amener à
poser ‘-sd6-s : *sd,,s6; mais une telle conclusion pourrait
après tout être erronée. Il ne serait pas inimaginable que
l’accent n’eût jamais frappé la désinence proprement dite
du génitif. Dans ce cas le génitif de “iiisd(-s serait 5nisdd-s;
l’identité du nominatif avec le génitif en hittite serait donc
un archaïsme. Le résultat était une flexion sans alternances
vocaliques et sans mouvement d’accent, Il n’est que tout
à fait naturel que ces thènies, qui se terminaient invariable-
nient eu -d- (—é—), aient subi l’influence des thèmes prono
minaux en -o-; c’est sans doute aux pronoms qu’ils ont
emprunté toute une série de désinences qu’on ne trouve
pas dans les autres thèmes (ahi. en ‘-âd, gén. en *sjo etc.).
Par ce fait ils devenaient plus commodément maniables
que les autres thèmes, et pour cette raison ils ont de plus
en plus empiété sur les autres paradigmes (tout en per
dant leur uniformité originaire de degrés vocaliques et
(l’accent) et ont fini Par être la classe de flexion la plus
nombreuse.
11 serait trop long de vouloir discuter ici le parallélisme in
duhjtabie entre le mouvement d’accent des noms et des verbes,
Je ferai seulement observer que dans les thèmes verbaux (l’une
r24 tir. 5. Hoi.esa PZDZR5RN:
structure quelque peu compliquée le paradigme est toujourshystérodyname; ainsi sanskr. çpjd-mi: çpju-mds, Ju-Ia6-nd : Ju-humd. et avec le même jeu d’alternances, mais kvec un accent irrégulier dd-dha-nd: da-dh-mds. Il n’y s donc rien que & tout àfait naturel à admettre un futur en -h-mi, -és-ti, plur. -.-naé.(y. plus haut, %9). Au contraire l’aoriste sigmatique nous olfreune des rares traces du paradigme protérodyname.
11. Comme nous l’avons déjà dit, les perspectives loin-bines que nous venons d’esquisser n’ont aucune importance pour l’explication de l’accent lituanien. La phase del’indo-européen qu’il faut supposer comme point de départdu lituanien était analogue aux anciennes langues grecqueet indienne. Cet indo-européen ne présentait un mouvement d’accent vif que dans les thèmes en consonne. Etici c’était le paradigme hystérodyname qui dominait: iln’y avait de mouvement d’accent que dans les mots quiau nominatif du singulier avaient l’accent sur la dernièresyllabe (types ,roéç, irar4).
Mais ce reste d’un système qui s’écroulait a eu en lituanien une renaissance moule. Il faut dire cependant quele nouveau phénix qui s’est levé des cendres du phénixvieilli, est bien différent de son prédécesseur, et il a fallutoute la sagacité d’un F. de Saussure pour élucider ce quis’est passé,
12. Dans les thèmes monosyllabes en consonne le lituanien a tout simplement conservé l’accentuation indoeuropéenne:
lit, nom. àaô, acc. àùnj, tu. hune’., pI. nom. Mn.., gén. àun9sanskr. çvd, gr. a&cc, x,’vdç, ah’.; xvvtir.
Quant aux mots de plus d’une syllabe, F. de Saussure(IF Anz. VI 163) a montré que le mouvement d’accent
Études lituaniennes. 25
quoffrent ces mots en lituanien s’explique par l’hypothèse
que stout accent qui par hasard se trouvait sur syllabe
intérieure aurait été transporté sur rinitiale, tandis que tout
accent fluai restait dans sa première positionê. C’est ainsiqu’on a (de lit duktl, sanskr. duhitiØ:
acc. dùkterj, gén. dukterb, pI. dùkIeres, gén. dukterQ
‘.Uvyar4u, ,frvrarqdç, N,yurQ6Ç, hom. 3vyuqar.
F. de Saussure ajoute: .11 est malheureusement difficile de
dire le caractère exact qu’aurait celte loi, car il y a desobstacles à la transformer en loi phonétique pure et simplew.
S’il se contente de cette brève remarque, c’est que ce grand
maître de la linguistique indo-européenne avait une aversion contre toute discussion qui ne pouvait pas amener unrésultat parfaitement certain. Mais il ne dissimule pas dansquelle direction il aimerait à chercher la solution du pro
blème. Et pour moi je ne doute pas qu’il s’agit en effetd’une loi phonétique (c’est ce que j’ai déjà dit dans monlivre »Sprogvidenskaben i det nittende Aarhundrede* p. 276,édition suédoise p. 266, Linguistic Science in the NineteenthCentury p. 300). Mais bien entendu, c’est là une loi phonétique d’un type dont les *néogranunairienset de la période du renouvellement dc la linguistique indo.européennen’avaient certainement pas rêvé. Il ne s’agit pas d’uneloi qui exige le recul de l’accent de tonte pénultième; il
serait tout à fait impossible de prouver qu’une telle loi sesoit jamais manifestée. Il s’agit seulement du recul d’unaccent qui contrastait avec un autre accent (final) dans lemême paradigme, et qui à cause de ce contraste étaitexagéré et anticipé. C’est donc un des nombreux cas où
le sens a exercé une influence sur les sons (on peut coni
parer p. ex. les lois spéciales (le la fin de mot, ou la diffé
r26 Nr. 3. HOLGEB PEDEBSEN
rence entre le développement phonétique des mots longs
et des mots brefs, etc.). Néanmoins il faut enregistrer ce
cas comme loi phonétique; il est bien différent des change-.
ments arbitraires ))expressifS(. Il est vrai que la muraille
de la Chine que les néogrammairiens ont cru pouvoir
ériger entre les lois phonétiques (qu’on caractérisait à tort
comme des processus de nature physiologique) et tous les
autres changements de la langue, n’existe pas en réalité,
et qu’il peut bien y avoir des cas limitrophes qu’il est
difficile de classer; et on peut même admettre (lue le cas
dùkterl est un cas qui peut prêter à des hésitations sé
rieuses; mais en fin de compte son classement ne sera pas
douteux.
Le recul (phonétique) de l’accent dans les thèmes en
consonne n causé une métatonie rude, y. § 23.
13. Quant au mouvement d’accent que la langue li
tuanienne présente dans les thèmes en -j-, -u—, -ê-, -- et
-o-, F. de Saussure (IF Anz. VI 164) a ingénieusement re
connu qu’il s’agit ici d’une action analogique: le lituanien
n, dans ses oxytons vocaliques, retiré l’accent dans les
formes où le paradigme des oxytons consonantiques lui
en fournissait l’exemple. On sait que c’est la forme du
nominatif du singulier qui protive péremptoirement le ca
ractère analogique des paradigmes
Il est vrai qu’on n essayé d’éviter, du moins partielle
ment, la constatation d’une action analogique si surpre
Etudes lituaniennes. 27
nante. Le regretté Hannes Skôld, IF XLVIII 126, a voulu
faire état (lu fait que le nom. plur. des thèmes en -i- et -u
a (IÛ se terminer dès l’omigine en *jes et * éwes (sanskr.
agfl(iYas, sùmi vas, y. sI. oqnje, synove), avec des désinences
qu’on pourrait croire sujettes à la même loi phonétique
que les formes qui correspondaient à J-vyaé ç. Mais en
réalité le cas (le *çjflfl)ç est tout à fait différent du cas
de pré-lit. *diiktéres. Car le contraste d’accent qui existait
entre le nom. plur. *duktéres et le gén. sing. *duktrés > duk
terès, ne se trouvait point entre *sùIléjves et le gén. sing.
sdnôiis. Il n’est nullement permis d’invoquer la théorie du
paradigme hvstérodyname pour poser, à côté des nominatifs
du pluriel en -éjes, 5-éwes, des génitifs (lu singulier en
*_/és, *_wés, susceptibles d’être transformés en lituanien en
‘-e/ès, ‘-ewès; car la comparaison des langues indo-euro
péennes les plus anciennes prouve clairement que la phase
de l’indo-européen qui précédait immédiatement le déve
loppemnent des branches indo-européennes historiquement
connUes, ne connaissait pas un paradigme hystérodyname
régulier des thèmes en -i- et -u-; la masse de ces thèmes
suivaient un paradigme qui était un mélange de formes
protérodynames et hystérodynames, et (lans ce paradigme
le génitif du singulier se terminait en diphthongue + s. Il
serait sans doute plus tentant de chercher dans l’accen
tuation lituanienne des thèmes en -j- et -u- une survivance
du paradigme protérodyname (cf. Bonfante, RlGl XV 169).
Car le jeu d’alternances qu’on observe au singulier de ces
thèmes (nom. *_j_ç, _u_s, gén. 5-ois, *_ous), est celui du
paradigme protérodyname; et l’hypothèse qui verrait dans
ùgnj : ugfliês
si1nz : sdnaûs
ugnis, ace. ùgnj, gén. ugniés, p1. ùqnqs, gén.
suni’is, - siuiî, sunaûs, suas,
vaigdJ, vaïqdç, vaiqds, vaig±dés,
rnerqà, meigq, merqôs, meqos,
ugni(i
suni
vaiqd±iù
inergfi.
28 Nr. 3. HoLGeli PEDERsEN:Études lituaniennes. 29
l’accentuation originaire du paradigme prolérodynanie etl)’autre part, l’argument positif en faveur de l’hypothèse
de la stir’’1vaI5Cc du paradigme proterodyname qu’on pourraitdans uqn, sana un archaisme en comparaison avec sanskr
tirer (le I intonation douce de la desmence de mergq, n est pas
agn[m, sùnzim, n’est pas de nature à effrayer du premier décisif. Car cette intonation (lOUCe peut être due à l’analogie de
coup d’oeil par sa hardiesse, vu que l’accentuation sans l’acc. sing. de tous les autres thèmes: ùgn, smny, diêvQ (‘Dieu’),
krile de ces substantifs n’est pas corroborée par le GrecsVajqzdç (s’il y a ici une contraction, cf. nom. ±vaigdJ). C’est ainsi
n que l’intonation douce du génitif (lu l)O15O de la première per—(cf. sanski. balin—s : gr. rxvc). Cette mamere de voir aurait sonIe du singulier (mans) est le produit (le l’action analogicue
encore pour recommandation la facilité avec laquelle elle de tous les autres génitifs en -s: ligniés, sOrzaûs, inergûs, ±vaiqt(lés;
peut être mise à profit pour l’explication des thèmes en en soi maizts a dû avoir l’intonation rtide; car il n’est autre chose
-à-. En effet, si on posequ’une différentiation analogique de rnanè (l’accusatif de la langue
littéraire moderne, avec désinence nasale rude, de 5meim =
ineigi : mergôs = sanskr. jni-in : in. gén. iiu,*flieJie + cf. sanskr. ah-à in, Iv-6m, inéhq-ain, iii bhg-am, indrn,
(vdifl), forne qui pendant une certaine période préhistorique o
l’énigme de l’intonation douce de la dernière syllabe de dû unir les fonctions (le l’accusatif et du génitif.
ineigi cesse d’exister; il ne faudrait comparer gr. Nons continuerons donc dc voir dans le mouvement
mais ôav. Néanmoins l’hypothèse (le la survivance en d’accent des thèmes vocaliques une imitation analogique
lituanien de l’accentuation protérodyname paraît invrai- du mouvement d’accent des thèmes en consonne. Il s’en-
semblable pour deux raisons: elle n’explique pas le mouve- suit qu’on ne peut tirer aucune conclusion, quant à la loi
ment d’accent des thèmes en -o-, et elle n’explique pas phonétique du recul de l’accent, de formes telles que àt
l’accent du nom. sing. des théines en -j-, -n-, —à-, -é- en rnintj, atmintqs de olininflx ‘mémoire, souvenir’, dédervinç,
lituanien. (lédCi’i)iIi(S (le dedervini5 ‘dartre’, d6vani, d6vanos de dovanà
Quoi qu’il en soit, il est en tout cas impossible d’expliquer don, pà.siuntinj (le pasiiiii(inQs ‘ambassadeur’, où le recul
les nominatifs ugnis, dangùs (‘ciel’), sOnùs, qalvù (‘tête’) par l’effet (le l’accent est, en réalité et quelquefois très évidemment,
(le la loi mécanique de de Saussure que l’accent passe d’une syl- plus grand que (Ions (lùkteI’J, (lùktcres. Nous n’avons aulabe douce à une syllabe rude immé(liatement suivante. Car il
cune raison (le supposer que le recul cause par la loi phoest bien evident que 1 accent de ces nominatifs ne depend pas(le l’intonation; la dernière syllabe est douce dans les thèmes en nétique fût (le plus (l’une syllabe; c’est-à-(lire que l’accent
-i- et -u-. et la pénultième est souvent rude (p. ex. (tans sizùs, était retiré (le la pénultième (les thèmes consonantiques
gobé). Si on s’obstine, à voir, (tans le paradigme mobile lituanien sur l’antépénultième. Mais comme l’antépénultième était,(les thèmes en —j—, -u—, —é—, —é—, la continuation d’un ancien para
digme protérodyname, il faudra admettre que l’accent du nomi-dans les thèmes en consonne, la premicre syllabe du mot,
natif est l’effet de l’imitation analogique des thèmes en consonne l’imitation analogique dans les autres thèmes a eu
(duktt, hypothèse admissible en soi (cf. onglis ‘charbon’, gén. effet d’accentuer la première syllabe, même si elle n’étaitanglies, usnis ‘chardon’ ùsnies qui sont évidemment faits sur le ‘en meme temps 1 antepenultieme.modele (le ranka main , gen. rankos), mais qui nous ramenerait par
un détour à la théorie qu’on voulait éviter, la théorie (le l’origine Le recul (analogique) de l’accent dans les thèmes vo-
analogique du mouvement (l’accent des thèmes en i, é, . coliques n’a causé aucune rnélatoriie. Cf. 12, fin.
30 Xc. 3. HoLGnit PEDEnsEN:
Dans son article »Le problème (les intonations balto-slavestt(Rocznik slawistyczny X 1—80), M. Jerzv Kurvlovicz il prOpsune tout autre explication (les phénomènes traités ici. L)’aprèslui c’est la forme *(j1ik1r qui a servi de modèle S sônp (p. 27).Le rapport duktêi’j duktei’ aurait invité au recul de l’accent(tans sdny, (ace. sing.), qui s’opposait ainsi au gén. l)lur. sUbi,et de même dans pàurq : paaI’ et paléidQ : pulaid(1 1• L’accentqui était de cette ma nière retiré de la finale, se serait fixé surla première voyelle longue, faute de laquelle il reculait j usqIl’àla syllabe initiale (p. 25). iI. Kurylowiez déclare formellement(p. 24) que ale rapport de puldidas S pàaros ne saurai t être expliqué pal’ la loi de dc Saussure, laquelle n’agit qu’à l’intérieurde deux dernières s ilahes (lu mota (mieux aurait valu (lire quesi on veut interpréter la loi (le de Saussure sans faire intervenirles intonations, comme l’essaie M. Kurylowicz, il faut nier quepaléidas vient (le *palU,dns en conséquence de la loi (le de Sanssure). slnsistons ici expressément sur le caractère complexe (lece recul: il est morphologiq ne par rapport n la syllabe finaleprivée (l’accent, parce qu’il suppose une valorisation (les (lési—nences, il est phonétique par rapport à la syllabe nouvellementfrappée (l’accent, parce (lue SOU choix s’effectue suivant un cri—tèi’e purement phonétique. q ni est la quantité vocaliques (p. 26).Plus tard ‘ile type des thèuies consonantiques . . lombe à sou toursous l’influence du type mobile vocalique: le i’apport stiny —
SflhL(1, pà.’lai’q — paai’ii change le rapport *dlzklêl., ——doktei’i en(lùkteI1 -— duktei’l... Ou voil (ISTC non seulement dùkler/ n’a paspu servir de modèle à sony, puisque dans ce (‘as *duJctêl., >
ter resterait inexpliqué, mais qu’a u contrai i’e ce (leruier déplacement suppose srny et pèiaî’y déjà esistants’ (p. 27).
Je ne puis nullement admettre que ces théories de l’ingénieuxlinguiste polonais soient préférables à la théorie émise ci—dessus,c’est—à—dire la cloctri ne de F. (le Saussure avec [e couuucntaireqtte j’ai ci’o pouvOir V ajouter. M. Ktirvlowicz a voulu éviter tlad—mettre l’àge i ndo—eui’npéen (les iii onati uns li t ou n jeu nes, et il nvoulu éviter la difficulté q u ‘ou peut trouver à expliquer le recul(l’accent (tans dùkter). Mais ces deux pL’éocctlpatioiis n’ont pour
Cet accent est indiqué inn• M. ‘ikt. Katnantauskas, Trompas lie—tuviu k:ilbos kiréii, mokslas, Kauuas 1928—1929. l)’aprés 1urscliat, Grajuni.§ 823. dont M. Kurviowiez smt la doctrme, luecent de ce mot serait us—mobile. Dès lois il faudrait signer la forme Po1uid d’un astérisque, ceque j’ai cru superflu.
Études lituaniennes. 31
moi autCLiflc importance. La thèse de l’âge indo-européen des in
tonati0L lituaniennes ne nie semble pas être ébranlée par l’ar
ticle de M. Kurvlowicz, pour admirable que soit la puissance
tl’esprit (1ni s’y révèle; et quant au problème dùklerj, je crois en
ivoir trotivé une solution acceptable. Les suppositions de M. Ku
1’ylowicz ne dérivent donc pas, à mes yeux, une vraisemblance
du prinri de leur i’apport à ces (leux questions. Et si on les
examine en soi, elles ne manquent pas (le soulever de graves doutes,
Le paradigme *dukfêr,, gén. dtzI1ei’ès, plur. nom. *duk(;e,s, gén.
lnkiei’ pouvait-il en effet inviter à changer *fljjjfl *sflfloùS
*fljié1pe5 *fl,fl)ffl en *sénum *sUflOfiS *sdnewes *sflhzwrn et 5
changer le paradigme *paluj. (ace. sing.) : puu1’ (gén. plur.) en
pu.’1ai’l ? Le caractère complexe du pi’ocesslls, que sou
ligne M. Kui’vlowicz, ne me t’ei’ait pas peur, s’il m’était possible
tIc me faire une idée nette (le ce qui se sei’ait passé. Mais c’est
ce m’est iuipossible. Que l’accent (le l’antépéntiltième de pâ—
n puiss’ ètre le résultat immédiat de l’influence analogique
(le *duklèii c’est ce qui semble êlre évident. Pour écarter cette
(liltit’Ulté M. Knrvlovicz nous dit (p. 13): aIl faut supposer qu’avant
la fixation (le l’accent sur la syllabe originairement protonique
les forinesà accent i-ecu. lé ont connu une sorte d’accent composé
montant SUt’ la pai’tie protoniqoc du mot et descendant sur la
svlla he finales. Mais coui ment un tel accent composé pouvait—il
être le prod uit de l’imitation analogique de *(/LzklI.1, qui ne le
(‘OU LIa ssait pas?
1-1. II est donc hors (le doute que tout le mouvement
de l’accent dans la flexion nominale lituanienne u eu pour
point (le (1é1)al’t le mouvement (l’accen t (Ions les thèmes
indo—européens hvstéi’odynames ou monosyllabiques en
consonne. Reste à examiner si les règles primitives (lu
mouvement en lituanien concordent dans les détails avec
les règles du grec et (lu sanskrit. Et comme l’accent des
thèmes en -é-, -d- et -o- présente (les écarts du para
digme des thèmes en consonne, il faudra en chercher les
raisons.
rI
r
132 Nr. 3. H GEl
15. I)ans les thèmes lituaniens en consonne (et dansles thèmes en -i’- et -u-) le recul de l’accent n lieu ô l’accusatif du singulier, au nom-ace, du duel et (lu pluriel.C’est ce qui concorde avec gr. ;i6dc, Té(lt-, Tf5àç, 7(6dOn constate aussitôt que quant ô l’accusatif dii pluriel lelituanien se l’ange du côté (lu grec et fait opposition ausanskrit qui n pddarn, p(uldu, pddas (nom.), niais padâs(ace.). Il est (lonc évident que c’est l’accent grec qui datede l’indo-européen, tandis que le sanskrit n introduit uneinnovation. C’est du reste ce qu’on (levait conjecturer mêmesans le témoignage du lituanien (cf. Hirt, l)em’ idg, Akzent,p. 223), bien qu’il soit très difficile d’expliquer l’innovationdu sanskrit. Le besoin (le distinguer l’accusatif du nonii—natif y est sans (Ioule pour quelque chose; niais il n’estpas facile (le trouver un modèle sur lequel le contrasteentm’e les deux cas’ pu être créé, On hésite ô admettreque ce modèlc n été (iqntiija.s : (iqnïn, s(iii(incis:s0iiin, oùle contraste entre les deux cas dépend du mélange (le flexionprolérodyname et hys [éroilynani e qui semble s’être fait
dès l’époque de la langue-mère indo-européenne.
16. Mais ce qui est étrange, c’est qu’en lituanien ledatif (lii singulier est ])am’nii les cas qui retirent l’accent.C’est étrange, lI’ee qu’en sanskrit le (taU f (les thèmes enconsonne avec mouvement daccent est toujours accentuésur la terminaison: pad-ê; et le grec concorde avec le sanski’it : (car l’analyse (le (‘e mol com me le datif d’unthème en —in— me semble indubitable, quoi qu’eu ait (litM. Meillet, BSL XXXII, p. 190 et p’ 193), Cependant il estbien évident que le datif des thèmes lituaniens en consonne n’a pas eu la désinence —ai. La vraie forme consonautique du datif est conservée (tans les gérondifs (iiant,
Études lituaniennes. 33
réf1. oé±anti-s; uêus, réfi. vê±nsi-s), qui, on le sait, se construisent avec un sujet au datif (vafkui kriiitant ‘quand unenfant tombe’, jdrn dâr neqimux ‘quand il n’était pas encO1’C né’). La désinence du datif était donc -i, c’est-ù-direque le datif des thèmes en consonne avait la désinencedii locatif. Or on sait que dans le paradigme de quelquesoxytons consonantiques avec accent mobile le locatif accentuait la pénultième: sanskr, dyâvi (le dyu-.i ‘ciel’, gén.divés, pitcii’i de pit ‘père’, iiidi’dIuni de miÏrdhi ‘tête’, gén.g9pdhnas. Evidemment il faut supposer la même accentuation en lituanien (ou plutôt, comme tout le développement (le l’accent est commun aux langues baltiques etslaves, c’est au siavo-baltique qu’il faut attribuer cetteforme dii locatif-datif des thèmes en consonne). Or5dhugli-téi’i (levait nécessairement (tonner dùkIeri1.
Mais quand on entre dans les détails, on s’aperçoittout de suite dune série de difficultés, qui nécessitent(111e] ques explications ultérieures.
D’abord il faut souligner que nous ne parvenons guèreii comprendre la formation des locatifs du type sanskr.dgv—i, pit(ir-i, inûi’dhn-i qu’à condition d’y voir des élargissements de formes sans désinence flexionnelle commesanskr. iniirdh’in mdidhin—i, gr. tii’ toujours’ (loc. deaiv). Du reste la théorie du locatif indo—européen ne nousintéresse pas grandement ici. Il importe peu si tous leslocatifs ont été dès l’origine dépourvus de désinences en-
C’est là la doctrine que je l)rol’sse depuis de longues années dansnies lecons universitaires. A présent on trouve la même explication chezNI Kurvlosvicz, Rocznik slawistvcznv X 9; mais l’éminent linguiste polo—liais n’entre pas dans les détails, et il ajoute même cette remarque:»L’aecentuation lituanienne du datif consonantique est donc régulière, sicelui—ci continue, au point de vue formel, le locatif indo—européen, ce(lui est, du reste, peu prol)aJ)les.
Vidensi,.Selsl. Hist.-iioi. ilelrlXiXi. 3
r
I
r1tudes Jituaniennes, 35
3*
Nr. 3, H0LGER PEDEBsEa:
suelles, mais sujets à être aCCOm)agfléS d’une particule *j
ou si quelques locatifs (p. ex. les locatifs des thèmes en
-o-) ont possédé dès l’abord une désinence contenant Un
-i, qui puis se serait répandu à d’autres classes de thèmes.
Dans l’un et l’autre cas on pourra admettre que les deux
types (miïrdlumn et mrdh’mn-i) ont coexisté pendant une
période d’assez longue durée.
En outre il ne faut pas perdre de vue que le syncré
tisme du datif et du locatif ({tIC nous admettons en déri
vant le datif lituanien des locatifs en -i, n pu être un
phénomène partiel. En effet, pour comprendre les faits
historiquement attestés il faut admettre deux thèses: 10. Le
syncrétisme des (leux cas n’avait eu lieu que dans les
thèmes en consonne; les autres thèmes en étaient exempts.
C’est à peu près comme en grec, où .TTQ( n les deux fonc
tions qui sont distinguées dans oi’xq : oïxo’. 2°. Même dans
le domaine des thèmes en consonne, le syncrétisme n’était
pas complet. Il n’avait eu lieu que imii’ les formes en —i.
Mais ù côté des formes en -i il existait d’autres formes
sans -j, qui n’avaient pas adopté les fonctions du datif.
Ces formes sans -i existent encore dans les phases histo
riques du siavo-haltique, tuais seulement en fusion avec
une pai’ticule, qui pourtant n’est l)Lls exactemen t la même
dans les deux langues; le slave a -e (karnen-e), tandis que
le lituanien présuppose “-em (car c’est ainsi qu’il faut
interpréter les faits dialectaux discutés par M. Spechi, Li
tauische Mtindarten II 99). Pat’ un développement assez
naturel la forme sans —i devenait de plus en plus la forme
préférée, quand il s’agissait d’exprimer la notion de lieu,
de sorte (lIIC la l’orme en —i n fini pal’ n’être employée que
comme (latif.
Le contraste (l’accent (1ui (le telle manière s’émit établi
entre le (nouveau) datif et le locatif des théines (dissyllabes)
en consonne, a été imité dans (les thèmes monosyllabes
et (laDs) les anti-es classes de thèmes, et ce processus a eu
lieu sans doute avant la fusion définitive des locatifs con
sonantiques avec la particule e, Le contraste est net
encore en russe, bien que dans cette langue on ne trouve
que les ruines du curieux système d’accent qui a été une
fois commun au slave et au baltique. Il saute aux yeux
dans les thèmes en -ù, où les ruines dessinent encore si
fidèlement les contours de l’édillce écroulé, malgré toutes
les tentatives de restauret’ l’édifice dans un style inodej’nisé.
A côté d’un nom. sing. oxyton on trouve le recul de l’ac
cent 1° à l’ace. sing. r. stdi’oiiu, oôdii (ainsi dans les mots
les plus communs), srb, vèdji, polabe vdd (de 5v(;dQ selon
les lois d’accent du polabe); 2° au nom, ace. plur.: r. sk
srb. i,ode, polabe 6ri (r. ,qry); 30 au nom, ace.
du.: r. ecclés. ,id:ê, r. 6bè nôqi, polahe stai’ni; 40 au dat.
sing.: r. k stè’nê, k stôroné, k z[mé (Brandt, Jubil. shoru.
y êest’ Millera), srh. i’3di, polabe ka stornhi; au contraire
le loc. sing. accentue la désinence: r, stéiiè’, .stoi’on, zimsrb, eôdi, polabe sti’jid, C’est là le paradigme mobile du
lituanien. On sait que ce paradigme a empiété en slave
sut’ le domaine du paradigme immobile (lit, rankà ‘main’
imm, u, r. i’nki, sj’b. rika mob. ; les paradigmes imm. u et
mob. u ont été éliminés en slave et sont devenus simple—
nient mob.); mais ça ne peut en aucune manière obscur—
cii’ la concordance primitive des (leux branches de langues t
De même dans les thèmes en -j- le paradigme mob, est
La réduction du système compliqué des quatre paradigmes d’ae
(‘(‘Ht à un sstènic (le deuX paradigmes est une simplification bien na
turelle, et M. Hnrvlowicz (p. 77) a tort dc voir dans les fouines du duelbé etc. un argument (‘n faveui’ de sa théorie que la loi de F. (le Sans—
Sure n’aurait pas agi en slave.
3d Nr. 5. Howun Psunusax:
assez bien conservé en slave; et ici on trouve dat r. k n6éj,
srb. stuâri, b&esli, mais loc. r. o noM, srb. sIvdri, bolèsti (en
slave ces thèmes présentent cette déviation du paradigme
lituanien que le gén. sing. s’est assimilé au datif: r. spo
kdjnoj n6êi, srb. sto7zri; mais on trouve du moins des restes
de l’accentuation primitive: r. is-konl etc., y. Kurylowicz,
L c. p. 60). Enfin dsns les thèmes slaves en -u- le con
traste du datif avec le locatif s’est conservé à travers les
transformations morphologiques: r. k-oércliu, mais o-niché
(ici encore le génitif s’est assimilé su datif: s-oérchu).
Il va sans dire que le contraste entre le datif et le lo
catif qui s’était aiusi établi avant la fusion définitive du
locatif avec la particule e, Cern, n’était en aucune manière
compromis par cette fusion (qui eu slave est demeurée
restreinte aux thèmes en consonne, tandis qu’en lituanien
elle s’est propagée à toutes les classes de thèmes, abstrac
tion faite des locatifs en -ôu dont M. Specht, KZ LIX 268,
trouve des traces en témalte.)
On sali que le datif des thèmes en -t- et -u- avait en Indo
européen une désinence dissyllabique: sanskr. ugndy?, sftndui
r. sL synooL Mais celte circonstance a certainement été sans in:
partance pour le développement de l’accentuation sinvo-baltique;
cf. ce que j’ai dit plus haut p. 27.
17. Dans les thèmes en -â-, l’accent est retiré non seule
ment aux cas jusqu’ici discutés, mais bien aussi à rinstru
niental du singulier (instr. gélon, de gaivà ‘tête’). L’idée de
voir ici l’effet d’une loi phonétique ( ‘> ‘ ), que j’avais
iwoposée 112 XXXVIII 338, n’est guère praticable’, et je
Si M. Kurylowiez, J. e. p. 54, me prête la théorie que l’accent au
rait reculé d’une syllabe finale douce sur une syllabe préc6dente rude
(théorie tout à bit impossible que je n’ai jamais énoncée), li s’agit sans
doute d’une simple bute d’écriture (on en trouve dans l’article de
IÉtudes lituaniennes. 37
rai rétractée KZ XL 218. Car si l’accent de l’instrun),enbl
était le produit d’une telle loi mécanique, on s’attendrait
à trouver le même accent au nominatif, qui lui aussi pré
sentait la suite de deux syllabes rudes, et il serait peu sé
duisant d’attribuer l’accent de gctluà à l’influence des no
minatifs des autres thèmes (le cas de angils p. 28 est plus
récent). Il faut plutôt abandonner la loi > - et voir
dans l’accent de l’instrumental le résultat d’un processus
analogique.
Mais on ne saurait guère accepter l’explication qu’en
donne M. Kurylowicz p. 10. M. Kurylowicz part du fait
que. abstraction faite du nom. sing.’, l’accent des thèmes
eu -4- des paradigmes imni. et mob. coincide toujours là
où l’accent des types inim. « et mob. « coTncide (p. ex.
nain. plur. rnflkos, rnei’gos et piton, gdloos: acc. plur. runkàs,
mergâs et pitons, géloas); la seule exception était rinstnim.
sing. (rankà, mergis, mais piton, gaIoà); c’est pourquoi on
a changé gnIoù en gava. Mais on ne comprend pas bien
de quelle nature aurait été l’action analogique qu’invoque
M. Kurvlowicz. S’il faut y voir une tendance à réduire les
quatre paradigmes à deux, on se demande en vain pour
quoi le nom. sing. a retenu la double accentuation (pfeoa,
qaloà, niais rwiL’à, inen,cj). On ne peut pas éviter cette
difficulté en admettant que Faction analogique est anté
bI. Kurylowlez; p• 25 I. 16 cette même faute - -. ‘douce’ au lieu de‘rude’ — se répète; et aussi in dernière ligne (le p. 54. où M. Kuryloniez a dit précisément ic contraire de ce qu’il voulait dire en me nprochant d’attribuer ‘l’intonation rude au recul d’accent, tandis quec’est le recul d’accent qui est ha cause de l’intonation mdcci. Je n’enveux donc pas à mon ingénieux collègue. Mais li est flacheux qu’il n’aitdonné aucun renvoi; Il n ainsi rendu assez difficile aux lecteurs decorriger l’erreur.
1M. i$uryiowlcz écrit »nom.-voc. sings; mais le vocatif (raùka, inûgu,
pfrua, qdlua) peut rester hors de cause.
r
38 Xi’. 3. Houwa l’EDKR%JJy:
rieure à la loi de de Saussure; car à cette époque le pointde départ de l’action analogique n’existait pas; il n’y avaitcoincidence d’accent entre les paradigmes imm. « et mob. «que là où l’accent avait reculé. Et selon M. Kurytowical’accent n’avait pas reculé à l’instrum. sing.
Mais sans doute l’accent avait précisément reculé àl’instruni. sing. simultanément avec les autres reculs (à l’ace.sing., an dat. sing., au nom.-acc. du. et plur.) ou du moinsen continuation du processus de ces reculs (cf. ce quej’avais déjà dit KZ XXXVIII 865 s., XL 214). Au premiercoup d’oeil cette explication peut sembler étrange, vu quel’instrumental des thèmes en consonne, en -j- ou en -une retire pas l’accent: dukterinzj, siinunù, ugnim?. Mais ilest évident que l’analogie qui partait des thèmes en consonne n’a pas exclusivement suivi les ligues des catégoriessémantiques; une grande dissemblance de forme a pu neutraliser les effets de la ressemblance de sens. C’est pourquoi l’instrumental en -ml n’a pu imposer son accent nià l’instrumental en -dna (gâlva) ni à l’instrumental en -ôdes thèmes en -o- (léngu de lûngas, plut. langea ‘fenêtre’).Privé de la protection des thèmes en consonne, l’instrumental des thèmes en ÷ et -o- (et ajoutons tout de suite,l’ablatif des thèmes en -o-, ldngo, qui n’était pas protégépar le génitif des thèmes en consonne, dukterès) a suivil’exemple du datif. L’ozytouèse n’a été conservée que là oùles thèmes en consonne en fournissaient le modèle.
18. Il est évident qu’au duel les thèmes eu -o- ontsuivi le même modèle d’accent que les autres thèmes:nom.-acc. ldngu, instrum. langeaiii. Quant au pluriel, le faitque t’accent est retiré à l’accusatif, prouve clairement qu’idaussi le modèle d’accent est le même que dans les autres
Études lituaniennes 39
thèmes. La seule chose qui demande une explication, c’est
l’accent du nominatif langal. Mais en réalité il n’y a ici
rien d’inattendu. La seule interprétation de la désinence
ai qui semble être possible, c’est qu’on se trouve ici vis-
r j.vjs de la forme de l’ancien neutre. On sait que M. Eino
Nieminen avait émis une autre théorie dans son livre »Der
uriudogerm. Ausgang -di des Nom.-Akk. Plut. des Neutrums
in’ Baltischeng, Helsingfors 1922, en s’efforçant de prouver
l’identité de la désinence -ai des substantifs et la désinencer -je- -i des pronoms et des adjectifs. Mais comme M. Ernst
Siltig l’a déjà très bien prouvé (Zeitschrifi fûr slavische
Philologie VI 284—289), on ne peut nullement accepter
cette identification. Or, le nom.-acc. plur. du neutre était
précisément, dans les thèmes en consonne, un des cas qui
avaient gardé l’accent indo-européen; les conditions de la
loi phonétique du recul de l’accent n’y existaient pas,
puisque cette forme n’avait aucune désinence flexionnelle.
C’est le type d’avest. dâmçn ‘créatures’, ndmçn ‘noms’,
«gui’ ‘jours’, uaM ‘mots’, véd. dlzdmâ, ndmâ qu’il faut pré-
supposer pour le slavo-baltique. C’est ce qu’il faut con
clure de la flexion des participes: degjis ‘brûlant’ fait au
pluriel deg, forme qui a dû être dès l’origine le pluriel
du neutre. Il est vrai que si la forme primitive du pluriel
du neutre u été clheflzôn4 il faut, pour expliquer la forme
actuelle dec?,9 admettre une thèse qui n’est ni garantie ni
exclue dès à priori: -ônt a dû donner un autre résultat
que -ôns (acc. plut. lângus, dkoùs); -ô- a dû être abrégé
devant -nt à une période plus ancienne que devant -na,
de sorte que -ônt> -ont a pu donner le même résultat que
-cm. Mais il est possible aussi qu’il faut admettre une dé
sinence primitive -ont, comme l’a voulu M. Endzelin, lxv.
otd. russk. jaz. XXII 187—199, c’est-à-dire une forme iden
r
40 Nr. 3. Ho1GER PEDERsEN:
tique à la forme du singulier, mais qui, je crois, a pu êtrenéanmoins dès l’origine une forme plurielle; car l’absence
du degré long ne serait pas plus étonnant ail nom.-acc.
plur. du neutre qu’au nom. sing. du masc. (sanskr. déhan,
forme avec laquelle le lit. (Jeg9s semble concorder, tandis
que ev a l’apparence d’une innovation grecque).
19. La désinence du nom. plur. masc. des adjectifs est,
comme nous l’avons dit, tout à fait différente de la dési
nence -ai des substantifs. Aussi se demandera-t-on I)otlrquoi
cette forme, elle aussi, a gardé l’accent sur la dernière
syllabe (stori ‘épais’, storfe—ji ‘les épais’) sans être influencée
par le nom. plur. des thèmes en consonne (dùktei’es). Mais
la réponse n’est pas difficile. Le seul fait que la (lésiflence
-je > -i est d’origine pmoiioiinaIe est une explication suffi
sante. Car tout le système du mouvement (le l’accent li—
tuanien est issu des noms, et les promioiris n’en avaient pas
été afièctés. Les pi’oiionis monosyllabes (tès, kès, fis, àis)
en (levaient nécessairement rester exempts, vu qu’ils ne
présentaient ias les conditions phonétiques (JUi auraient
permis l’adoption (lu mouvemenL Le datif dii singulier
tâmni n’est pas le résultat d’un recul de l’accent, mais tout
simplement la continuation (le l’accent indo-européen, cf.
sanskr. tésmai. Et il n’y avait guère (le pronoms (le plus
d’une syllabe; ka1rs n’était pms, au point (le vue iH(lO
européen, un pronom (cf. gu. neutre i6rsii’), et on dira
la même chose des dérivés du type lit. t6kis, y. si. takfi (cf.
gr. neutre nj)Jxov) ; quant à kuris, quelle qu’en soit l’ori
gine, on peut bien en contester l’âge indo-européen on siavo—
baltique (du l’este, un dérivé indo-européen en -jo- n’était
sans (Ioule ias traité comme pronom, cf. gr. T6ooi’). Il est
vrai que aès semble bien être un pronom primitif; mais
Études lituanieHnes. 41
nous n’avons aucnn droit de supposer que le thème ciné-
ait formé un paradigme complet (cf. sanskr. instr. anéna,
mais dat. a—sin/,i, y. sl. nom. onhi, dat. je-mu). Ainsi les pro
noms sont restés en dehors du mouvement d’accent des
noms. Leur accent frappait nécessairement ou la désinence
de flexion u la voyelle du thème immédiatement précé
dant la désinence. Et quand les adjectifs empruntaient une
série de désinences pronominales, ils ont emprunté en
même temps l’accent que présentaient les formes prono
minales imitées; c’est-à-dire que les adjectifs (oxytons) ont
accentué ou la désinence empruntée ou la voyelle théma
tique. Même sans l’appui des substantifs en -ai, l’accent
stoet, storz’eji était donc inévitable.
20. Il s’ensuit (le même qu’au dat. sing. masc. les ad
jectifs, après l’adoption (le la désinence pronominale, de
vaient présenter l’accent storénu, quoique cet accent (de
storènuli) soit en contradiction avec le système que nous
avons étudié jusqu’ici, qui, dans les thèmes oxytons, ex
clut l’accent (l’une syllabe intérieure. De la même manière
le datif dii pluriel des adjectifs oxytons devait être storiems,
et celui (lu (mcl mie pouvait être que storiem. Il semble
bien que c’est cet accent des adjectifs qui a influencé les
substantifs avec l’effet (le produire les formes kmnqènms et
Ion qéin, (1tIi autrement seraient tout à fait inexplicables.
Puis l’analogie (les thèmes en —o- a été normative pour le
(hit. plul’. et le dat. (lii. (le tous les autres thèmes: galvéins,
qalvé ni, iI’(tifliS, ?ji’dinm, sdnùms, sdnùm. L’analogie des
thèmes en consonne (sanskr. pa(I—I)hyés, pad—bhq”irn) n’y a
pu résister .Au contraire il va sans dire qu’à l’instrum.
plui’. masc. le para(lignle régulier issu des thèmes en con
sonne (sanskr. pad-bhL) était conservé; car ici l’imitation
I
42 Ni. S. HocOEII Pnnnns:
des pronoms (sanskr. Mit, lit, tais) ne pouvait que corro
borer l’accent des substantifs (languis, galuumis, tirdinûs,
sanumls); naturellement l’accent primitif de l’instrum. du.
a été conservé de même: langaih, galutm, àirdilh, siùwila
(l’intonation douce prouve que la voyelle finale avant de
tomber portait l’accent).
21. Si les hypotbèses jusqu’ici émises sont justes, on
peut constater que tout le pluriel et duel et la plupart des
cas du singulier des thèmes eu -o- ne sont pas eu contra
diction avec le système d’accent des autres thèmes. Les
restes d’un état plus ancien qu’on trouve dans les combi
naisons d’un substantif avec une postposition (langafl,
plur. langdosna) ne sont pas non plus caractéristiques des
thèmes eu -o- (cf. iirdiii, dangufl, iirdsna etc., Seun, Kleine
lit SprachL p. 66).
Au contraire c’est une particularité des thèmes en -o-
que le nominatif du singulier a retiré l’accent (diluas).
Que ce recul soit d’un Age plus récent que les autres traits
du système d’accent, c’est ce qui semble être prouvé, sinon
par les formes définies de l’adjectif (gerâs-is), du moins
Études lItuaniennes. 43
par les nominatifs des thèmes en -((6- (gaidfls). Il est ex
trêmeinent difficile de dire quelle a été la cause de cette
innovation. On penserait volontiers à l’influence du voca
tif, qui indépendamment du paradigme d’accent des autres
cas avait souveut l’accent sur la syllabe initiale, en conti
nuant ainsi une tradition indo-européenne bien connue.
Dans In langue littéraire d’aujourd’hui raccent recule au
vocatif des tbèmes en -o-, -â- (-t), mais non pas dans les
thèmes en -((o-, -j- et -u: dilue, niel’ga (mal’éia, bite), gaidfl,
uagil, sûnail de diluas ‘Dieu’, mergà ‘fille’ (naarft ‘belle
tille’, kat? ‘chat’), gaidgs ‘coq’, uagls ‘voleur’, siinùs ‘fils’.
Si cette accentuation est ancienne, on comprend tout de
suite qu’un recul de l’accent du nominatif sous l’influence
du vocatif était exclu pour les thèmes en -ij6-, -j- et -u-;
uiais on ne comprend pas pourquoi les thèmes en -â- et
-t’- n’ont pas eu le même sort que les thèmes en -o-. Or
selon Kursehal il y a un contraste d’accent entre les thèmes
en -â- (-t-) et les thèmes en -o-; là, le vocatif est identique
au nominatif: aàakà! (de atakù ‘arête’, gén. uàakâs); kati?
Au contraire, t’accent recule au vocatif des thèmes en -o-:
L’ôte de kôlas ‘le manche’. Seulement, il obéit à la loi de
de Saussure (dinQ!), ce qui s’explique par l’influence ana
logique du locatif. Cette accentuation nous ferait com
prenre le contraste des nominatifs diluas et mergà. L’idée
que le vocatif a pu influencer le nominatif, n’a rien d’éton
nant; il surfit pour le comprendre de se souvenir que dans
les adjectifs le nominatif a pris les fonctions du vocatiL
Mais dès à priori on serait enclin à croire que la règle de
la langue littéraire (ou des dialectes qui ont fourni la base
de la langue littéraire) est (dans ce cas comme dans beau
coup d’autres cas) plus ancienne que celle du dialecte de
Kurschat. Il est évident du moins que la forme des voca
1.
J’ai cité cl-dessus les formes sanskrites des thèmes mono
syllabes comme témoins de l’accentuation des cas pourvus d’unedésinence commençant par 4h- (-ni-). On ne peut pas douter queles thèmes en consonne dissyllabes Oxytons n’aient eu dès Lorigine le même accent. Sanskr. pitF-bhlS, nkàd-bhjças doivent reposersur une innovation de quelque sorte (phonétique ou analogique);ci. Hirt. Mg. Grntnm. V 188 sa, Itonlante 11161 XV 168. Je ne puisdonc pas partager l’opinion de M. Endzelin, Fttotogu bledrTbasraksti, XII (1932) 167, qui explique daklrrimis d’une forme paroxytone sujette à la loi de de Saussure. — M. Kurylowlcz, p. 9’et p. 78, explique dukierinis de dukterlinùa kasôms de5&semùs,
Mais la chute d’une voyelle accentuée aurait donné à la syllabeprécédente Pintonation douce.
44 Nr. 3, l1oi, PEDERSEN
tifs est plus ancienne dans la langue littéraire (kéte!) quedans le dialecte de Kurschat (katJ!). Est-ce qu’il faut ad
mettre néanmoins que l’accent que donne Kurschat pour
les thèmes en -d— (—ê-) est l’accent primitif du lituanien?
Hypothèse hasardée; et encore faudrait-il une hypothèse
accessoire: il faudrait expliquer l’accent dii neutre (les ad
jectifs (géra) comme dû à l’analogie (lu nom.—acc. musc.
22. Mais quelle que soit la cause du recul de l’accent
au nominatif des thèmes en -o-, l’effet en a été que le seul
cas du singulier qui avait gardé l’accent sur la désinence,
était le locatif (langê). Dès loi-s on comprend aisément
que dans quelques dialectes même le locatif a succombé
à la tendance de généraliser au singulier l’accent (le la
pre1iière syllabe (Kurschai lénge).
111
La métatonie dans les thèmes en consonne.
23. Le t’omi.neiicemeni (le l’anticipation (le l’accent
dans quelques cas des thèmes en consonne oxytons (y.
p. 25) a consisté en ce que l’antépénultième a participé au
mouvement (le la voix de la pénultième. On eut ainsi un
accent qui était réparti sur deux syllabes. Mais par la con
tinuation naturelle du processus ainsi commencé la pre
mière (les deux syllabes a pris le dessus et s’est emparée,
Il est vrai qu’on entrevoit les traces (l’une règle selon laquelledans les classes athématiqucs le nom—arc. Sing. (In neutre était protéro—(1 vu aine u côté d’un pai’adi gm e hvstérod vnam e ,‘a in si dans l’adjectif‘gra 1(1’: san skr. ace, si n g. masc. in u ltd —ni, gén ni alt —us, ni ais au n e titremoiti. Mais il n’est certainement pas permis d’expliquer gèi’o à côté dcqerds(-is) comme imitation de cc modèle, qui sans doute avait cesséd’exister avant le commencement (le la révolution accentuelle du siavo—baltiquc.
rÉtudes lituaniennes.
en lin de compte, de tout l’accent. Seulement l’accent ainsi
déplacé était montant; il montait vers la syllabe d’où il
était venu (on peut comparer le fait bien connu qu’en serbe
l’accent qui u reculé, est montant). Cet accent a pu être
un peu différent de l’accent montant hérité (lu balto-slave,
c’est—à-dire de l’intonation rude, mais il n’aura pas tardé
s’y assimiler complètement, et puis il a eu le même sort
que celle-ci: il est devenu descen(lant en lituanien. Ainsi
s’explique le fait curieux dont s’est occupé M. Louis Hjelms
lev, ltudes baltiques p. 95 s.: le fait que les thèmes en
consonne dissyllabes du paradigme mobile présentent ré
gulièrement l’intonation i’ude dans la première syllabe. Il
est vrai que (tans une séi’ie de mots l’intonation rude est
héritée : molé, in6terj ‘femme’; stuoniu(3, sttîomenj ‘stature’ (de
la racine de lat. stàre avec le degré vocalique de (7vccrt
Joxf v2(v’,’ Hés.); juosinni), jliosrnenj ‘ceinture’; nmu
(Kurschat), rilinenj ‘pyrose’; plur. nom. sè’ineiis, gén. sérnenfi
‘graines du lin’; auqmuô, (ingmeni ‘excroissance’ (Kurschat),
‘plante’ (Niedermann, Senn, Brender), de muqti ‘croître’;
c ,çkieinuô, sk[emenl (Lalis), skfenienqs, skierneni( (plur., Kur
schat) ‘Raum, durch welchen das Schiffchen mit (1er Faden
spule hin(lurCh gewor1n wird’, de skted±iu ‘je sépare’; tel
iiiiiô, ±élrnenj ‘germe, plante’, cf. élti ‘verdir’ ; inelrnu, plur.
Inélnlenijs ‘gravelle’, cf. mé 1h ‘ moudre’. On peut admettre
aussi que l’intonation rude est héritée dans piemuô, pfernen/
‘petit berger’; cal’ gr. Troq.nv peut s’expliquer de *pôilnefl_,
cl’. rcv ‘troupeau’, ski’. pàymi-.i ‘gardien’. Mais il y a une
série (le mots dont l’intonation rude ne semble pas ad
mettre (l’autre explication que celle que nous venons de
proposer: dieveris ‘frère du mari’, ace. dieverj, plur. nom.
dievei’s, gén. diei.’erfl (Schleicher, Handb. 1188, II 265), cf. skr.
dêt; lieiniu3, liernenj ‘tronc d’un arbre, corps’, cf. y. scand.
45
Lj
46 Nr. 3. IfOIGER PEnEn5EN
finir ‘branche mince, membre’ (et limi, thème eu -n—, ‘balai’
qui pour la forme est identique à liernu, mais qui a usens collectif: ‘faisceau de branches minces’): àelmuô, àéj—
meuf ‘ervs, kraikas’ (Rygikiu Jouas, Lietuvju kalbos gra
matika, v• 210; Kamantauskas, 11 121), cl. peut-être sanskr.
çuk-s ‘Stab, Stachel eiiies Stachelschweins’; i.’anduô, Dndj
‘eau’. Quant à dalniuô, cl(ilmen/ ‘quotient’ (Siapelis; Nieder_
manu, Senu, Brender), il ne faut pas y attacher une grande
importance; l’intonation rude de ce mot petit reposer sur
l’imitation analogique des autres mots en -1-muS. Au con
traire, un autre néologisme skaitmi,îj, skaîtmenj ‘chiffre’ a
adopté l’intonation du mot-base skaitaii, skuito ‘je compte,
il compte’. On peut admettre le même processus pr un
mot ancien dans le cas de raumuô, raûmen/ ‘das Muskel—
fieisch’, cf. raiidnus ‘ronge’, seul). nid ‘rougeâtre’; la seule
Conséquence chronologique à en tirer serait celle-ci que
ce mot dans sa foi’ in e a ct u e lie serait postérieur à la
métatonie des thèmes en consonne oxytons; mais il pour
rait bien continuer p. ex. un thème plus ancien en -mu-.
Le mot ehnens (plur.), enInené ‘repas d’enterrement’ est
embarrassant; mais puisqu’on le rapproche de àérti ‘donner
à manger, affourrager’, on s’attendrait à y trouver l’in
tonation rude héritée; la (lifficulté n’est donc pas créée
par l’hypothèse qu’on discute ici, et il n’est pas spéciale
ment (le notre devoir (le l’écarter; sans admettre des trans
formations de forme ou «accent on ne réussira pas à cx
pliquel’ ce mot. Quant au mot letton ietere ‘femme du frère
du mari’, il est encore plus certain qu’il y faut attendre
l’intonation rude héritée, cf. gi’. lat. janiti’tces; mais
si l’accent de sanskr. ijétd date de l’indo-européen, le mot
n’a aucun rapport à notre question, et l’intonation (louce
s’explique par la loi (le Hjelmslev.
itudes lituaniennes. 47
11 s’ensuit de ce que je viens de dire que je ne puis
nullement m’associer aux thèses chronologiques que pro
pose M. Hjelmslev p. 95. La loi de Hjelmslev doit être an
térieure à tout recul de l’accent en balto-slave, et c’est
poul’ cette raison que la métatonie découverte par mon
jeune compatriote ne peut jamais eutrer en collision avec
la métatonie plus récente dont je crois avoir démontré
l’existence,
1V
Le participe actif du parfait.
21. La flexion lituanienne du participe du parfait a
sHbi, au nominatif, des influences analogiques indubitables.
Si le nominatif du féminin sùkusi répond exactement aux
formes indiennes et grecques (sanskr. vidiii, gr. ?&ïc), il
en est antremeHt pour le nominatif du masculin. Il nous
présente une forme en -çs, dont la voyelle se distingue par
sa qualité (le gr. si&5., et dont la nasale ne se trouve pas
en grec.
La qualité e de la voyelle désinentielle du participe li
tuanien est très surprenante, vu que l’S du grec est cou
firmé pal’ le germanique (got. ieeitu’Ôd-s ‘témoin’ = gr. nk.ç),
par le celtique (in. bibdu ‘coupable’, y, plus bas) et par
l’indo—iranien (car la quantité longue de la voyelle (lu suf
fixe à l’accusatif (lu singulier et au nom. plur. en avestique —
1)i(lmmIldm, iiubyânho — s’explique bien de -wox—ni, -wos-es,
mais non pas de formes comportant un -e-). Néanmoins
la qualité e du lituanien n’est pas incompréhensible. Car
il y avait dans le paradigme indo-européen du moins un
cas qui présentait un -e-; c’était le locatif du singulier
formé sans désinence casuelle, qui avait le degré plein et
la qualité -e- indépendamment d’un —o-, —ô— de l’accusatif
r
I
I
Nr. 3. HoLGEI PEDEBSEN:
et du nominatif. C’est ce qu’on a le droit de conclure deà côté de l’accusatif a/, de aiv à côté de aMv, et
on trouve une trace du même état de choses en arméniendans le type (le flexion de matn ‘doigt’, harsn ‘bru’, plurnom. mattznk, hursunke, acc. inatuns, hai’suns, loc. sing.matin, harsin (mais ces locatifs présupposent une désinenceflexionnelle). On comprend aisément que celte forme dulocatif a pu influencer quelques autres cas; ainsi en gotiqueguma ‘homme’, ace. qiiman, Hom.—acc. plur. qumans, (lat.loc. sing. gumin (forme qui présuppose une désinence casuelle) fait au gén. sing. gamins; et en slave kamy ‘pierre’(cf. A. Vaillant, BSL XXX xiii) n’a gardé le vocalisme o
qu’au nom. sing.: loc. sing. kainen-e, nom. plur. karnene. Enlituanien l’influence du locatif sans désinence du part. parf.a fini par conquérir tous les cas forts (à L’exception del’ace. sing., qui tombait sous l’influence des cas faibles).On peut voir l’effet d’une tendance semblable dans laforme du comparatif lituanien (gerèsnis), qui a généraliséla forme -jes- du suffixe, qui dans les autres langues nejoue presqu’aucun rôle; mais le cas n’est pas tout à faitanalogue (M. Iljinskij, Prace filologiczne, XIV 591—598, nnième cru pouvoir contester que le comparatif lituaniensoit la continuation (lu comparatif indo-européen). Du reste,Johannes Schmidt avait déjà en 1881 (KZ XXVI 351—352)pensé à une explication du timbre e du nom, du part. parf.très seml)lahle à la nôtre, mais il l’avait rejetée à tort pouradopter une théorie qui alors était encore imaginable, maisqui est indiscutable aujourd’hui.
25. Mais il est plus difficile d’expliquer la nasale dece participe . Malgré la présence d’une nasale en sanskritnoni. masc. vidv,z, ace. iiidociiiis-arn), personne ne pensera
Etudes I itiianienncs. 49
aujourd’hui à l’explication simpliste, inquiétante déjà en
1881, qui permettait à ,Johannes Schmidt de partir d’une
forme primitive ‘-wns. Il s’agit d’une intrusion parallèle
de la nasale dans les deux langues. Mais en sanskrit l’in
trusion a été facilitée par tille circonstance que Johannes
Schmidt a appréciée plus correctement qu’aucun de ses
coiiteml)OI’aiHS. Cette circonstance est la présence d’un t
dans le paradigme des participes du parfait.
26. On souscrira sans réserve à ce qu’a (lit Johannes
Schmidt, p. 345: ))Wei’ die tibereinstimmung des skr. -vat-,
griech. -or- und got. -edd- vorurtheilsfrei ansieht, wird . . zu
dciii schlusse gedriingt, dass das t scion in irgend einer
forrn der ursprache vorbanden gewesen ist. Oh das verhàht
uiss dieses t zu dent s anderer casus erklàrt werden kann,
ist eiiie davon ganz unahhfingige frage, deren eventuelle ver
neinung an seinem thatsiichlichen bestehen nichts finderte.
Aux ai’gtimfleiits (le Johannes Schmidt ou a pu ajouter plus
tard le témoignage du celtique. Le y. irl. bibdu ‘coupable’,
qui est un thème en -t- (nom. plur. bibdid), a été inter
prété par M. Ferdinand Sommer, Festschrift Whitley Stokes,
p. 24 f., coin me tin participe du parfait, et son explication
a été. acceptée par Brugmann, Grundriss II I p. 426 (il
est assez difficile de déterminer quelle a été la racine de
ce participe; M. Pokornv, KZ XLVII 163. a signalé une
objection phonétique aux étymologies antérieures, mais n’a
pas proposé une explication convaincante; quoi qu’il en
soit, le caractère (le part. parf. de ce mot est confirmé par
coimdiu ‘seigneur’, qui est un autre exemple de la mêmer
formation, y. ma Vergi. Gramm. d. keit. Sprachen II 102).
Il est vrai que Brugmann, Grundriss 2 J 1 p. 564 n cru
pouvoir se soustraire à la théorie d’un paradigme mixteVidensk.SelskHjst.-fiIoI. Med,j. XIX. 3. 4
48
r
À
Nr. 3. H0LGER PEDERSEN:
indo-européen en -s et -t en admettant »dass die t-Formen
des Altindischen Neubildungen nach den uentSUimmen
waren. . . So kommt fûr -ijot- im lebendigen Paradigma
unseres Part. nur das Griechische in Betracht. Wahrschejn
lich gab es dieses Formans in uridg. Zeit nur bei bestimm
ten Wurzeln neben -çzes- (vermutlich ursprûngiich mit euler
gewissen Modifikation der Bedeutung), etwa hei W. ueid
‘wissen’ (vgl. got. weitwôd- ‘Zeuge’). Das griechische ver
einigte dann beide Formantien zu éinem Paradigma fflr
aile Wôrterc. Mais si on essaie de suivre le chemin pro
posé par Brugrnann, on aboutit inévitablement à des in
vraisemblances, et il reste impossible de répondre à la
question comment un paradigme régulier (avec les mêmes
desinences que sanskr. sU-Ïn(iIIùS, neutre su-ln(mnas) aurait
pu tomber sous l’influence des thèmes en 5-went-.
27. Mais si Johannes Schmidt a correctement admis
l’existence en indo-européen d’un paradigme comportant
une alternance de s et t, il ne s’ensuit pas qu’il ait cor
rectement déterminé la place (lu t dans le système. Il est
surprenant qu’après avoir souligné p. 345 que la question
de l’origine de cette alternance ne (bit pas influer sur la
recherche de son occurrence, il ait déjà p. 348 oublié sa
réserve quant au rapport de t avec s pour partir de l’idée
préconçue que le t s’est développé d’un s, et qu’il ne s’agit,
par conséquent, que de trouver les conditions de ce change
ment (vor welchen suffixen der tibergang des s in den
verschlusslaut stattgefunden hata). Ainsi Johannes Schmidt
est amené à la conclusion que le nom.-acc. sing. neutre
n’a pas pu être du domaine du t, parce que ))auslautendes
s hinter vocalen sonst shits bewahrt ist, et p. 350 il
aboutit à l’opinion que t doit son origine an loc. plur., où
Études lituaniennes. 51
-s-su serait devenu -t-su. Mais rien ne nous garantit qu’il
y ait eu aucun »flbergang des s in den verschlusslaute, et
si nous partons tout simplement d’une alternance dont
nous ne connaissons pas l’origine, le fait que le neutre est
en sanskrit vidvât nous amènera précisément à la suppo
sition (lue t était de règle dans cette forme. Et c’est juste
ment le neutre en —val qui a facilité l’association dii part.
parf. avec le paradigme de bh(igavant- ‘bienheureux’ qui
se manifeste dans la forme du nom. masc. vidvtn et du
voc. jnasc. v[dvan . Quant à la forme primitive du nom.
masc., elle a dû être *u,jdu,Ô( avec la forme en -t du suffixe
et sans désinence casuelle. C’est ce qu’il faut conclure de
l’antre exemple connu de l’alternance t: s, à savoir le mot
désignant ‘lune’ ou ‘mois’; comme l’a vu Johannes Schmidt
p. 315 s., lit. rné’nuo, ace. rné’iiesj ‘lune, mois’, got. inéna
‘lune’, innôJi—s ‘mois’ présupposent un nom. *ménôt (régii—
lièrement développé dans mena, analogiquement transformé
dans inénôj,s). Et c’est sans doute un tel nom. masc. en
-t- sans désinence casuelle (fui a précédé en sanskrit l’in
novation eidi,àn ; une forme régulière en —s aurait mieux
résisté à l’influence analogique de bh(igal)aflt-. Il est pos
sible, mais à peine démontrable que le loc. plur. (sanskr.
vidixilsu) ait appartenu, lui aussi, au domaine primitif du
Le développement grec est assez clair: du nom. masc.
en -5wôt, neutre 5-wot le t s’est propagé aux autres cas
avec l’effet de remédier à l’irrégularité (les formes héritées
(gén. —v—oç etc.). Puis le nom. masc. a été régularisé par
A leur tour ces formes ont influencé le nom, et voc. masc. des
comparatifs (gdrïyiin ‘plus lourd’, qdrizjan).
Dès lors on admettra aussi la présence du -t au Inc. sing. sans
désinence casuelle. C’est cc qui nons ferait comprendre encore mieux
pourquoi le vocalisme du loc. sing. a influencé en lituanien les nomina
tifs (en —t), mais non i1S l’ace. sing. (qui avait —s—).4*
50
:1
Nr. 3. H0LGEn PEDERSEN:
l’addition du signe casuel; par développement phonétique
5-wôt-s a abouti à -. La désinence —wot du neutre devait
donner ‘t-d, niais la forme u été refaite sur le modèle de
ys’ (ou sur un modèle correspondant à lat.
decor : decus),
2S. Ainsi la nasale de sanskr. uidein, ui’dean s’explique
par l’influence du paradigme hltigaeaitt- suggérée par l’iden
tité des deux paradigmes au nom.-acc. sing. neutre’. Dans
les autres cas forts (ace. masc. vidvdiiisarn, nom.-acc. duel
vjdvdiizsdii, nom. plu r. masc. eidi’diiisas, nom. plur. neutre
vidvdiizsi) la nasale s’expliquera de la manière proposée
par M. Thurneysen, KZ XXXIII 556.
29. Après ce qui précède il va sans dire qu’on ne peut
tirer profit de l’explication (les formes lituaniennes que
donne ,Johannes Schmidt p. 359: )-vêflS_ verlor sein e, ver
kûrzte das é vor n + consonant . . daher véçs. Xach deni
muster von (Niés : neutr. 1Jeii, platùs : platù, géras : géra
bildete sich zu eéiçs das ntr. eéiç, welches wie (las ntr, der
part. pl’aes. aucli ais nom. pi. ni. fungiei’t. Es auf lautiichem
wege ans 5ecieiis oder hei’zuleiten ist nicht migliche.
L’al)sence (le la consonne finale tians le neutre eé±ç n’a
pas besoin (l’une explication analogique; car cette con
sonne était un —t, qui naturellement (levait tomber. Le Ii—
L’avestiquc n’a iis participé à ces innovations du y. iidicn. Ou
s’il y a participé, un développement phonétique différent en a effacé
les traces: on se souviendra que le thème tîslnan— ‘corporel, matériel’
fait au nom. ashvi. Ainsi c’est un nom. vid,d (jU ‘on trouve en avestique,
et la conséquence en a été l’élimination totale de toutes les traces du
—I et la constitution d’un paradigme dont la régularité apparente est de
date récente.
Études lituaniennes. 53
tuanien vient donc ajouter son témoignage du t aux té
moignages du sanskrit, du grec, du germanique, du celtique.
30. La nasale des formes lituaniennes est due à l’in
fluence des participes en -nt-. Cette influence était rendue
possible par deux circonstances qui n’ont pas été jusqu’ici
prises dûment en considération. 10. Le nom. du part. parf. se
terminait en —t: musc. *_(w)ét ou par innovation *_(w)ét_s,
neutre *_(w)et. 2°. Il y avait en lituanien des participes
(de verbes athématiques) en -nt- à vocalisme e (type gi’.
?‘rrf); cf. ce que j’ai dit plus haut § 7. Ainsi il y avait
une ressemblance de forme assez considérable entre les
deux classes de participes, dont la similitude fonctionnelle
ne pouvait pas échapper aux parlants. Ceci a suffi pour
pi’oduire une transformation du type moins commode (en
-t-) sur le modèle du type plus commode (en -nt-). I)e la
nième manière la ressemblance entre les participes du pal’-
fait grecs, qui avaient gardé le vocalisme o (1bç, E/ôôra),
et les participes des verbes thématiques (ovri)
u suffi pour faire naître en éolien des formes telles que
Iesh. z re)L1),é9’ovro, zinircczôVTon’ etc.
V
Note sur quelques alternances vocaliques secondaires.
31. On sait qu’il y a en indo-européen beaucoup
d’exemples d’un d et t n’entrant p dans les cadres ré
guliers vocaliques, et beaucoup d’exemples
d’alternances ii : u et t : j hors (les conditions que le svstènie
vocalique semblerait exiger. Cf. OsthofT, MU IV, Bartholo
inae, IF VII 107, Meillet, MSL XXI 205, Marstrander, NTS
IV 276, Vendryes, Casopis pro modei’nf filologii XVI 148—150,
52
r
54 Nt. S. Howsa Psnxi,szy:
11G XLVIII 421, Specht, KZ LIX 280 as. Se n’ai point l’intention de discuter ici la question dans toute son étendue;je désire seulement souligner que dans quelques cas cesalternances irrégulières ont remplacé des alternances régit..hères plus anciennes. L’a ou l’î est dans ces cas un succ&dané dn guça.
L’exemple le plus clair est p. Jairxv4i: dwxvtpev enface de sanskr. ç6mi: çp,tumds. Tout en conservant lesalternances héritées de diphthongne et u ou j dans les casoù les deux degrés appartiennent à deux temps (irat&opaj:Arv84.qv) et dans le présent à thème monosyllabiquedpi : Ipai’, le grec les a abolies dans les présents de plus dedeux syllabes et les a remplacées par des alternances devoyelle longue et voyelle brève. De même il a aboli lesalternances comportant une diphthongue dans la syllaberadicale des substantifs. On a irE (gén. n.Ø;) à côté duhittite pahhu(wa)r, qui aurait dû donner r• irftaq ouquelque chose de semblable. On peut ajouter que le grecu aboli dans les mêmes circonstances les alternances devoyelles de timbre différent C’est pour cette raison qu’onu flhjpi: rÉ’t¼par (qui a entraîné #n-dç) et &&qu: &Jopn’
(qui a entraîné Jordç; cL Jdvoç).
Mais ce procédé d’élimination d’alternances incommodes‘l’est pas spécialement grec. II est indubitablement indoeuropéen. mais l’étendue de son emploi varie de languei’n langue; les limites dans lesquelles on a évité ou toléréles alternances les plus prononcées diffèrent dans les différentes langues. Dans FJcq l’a (qui du reste tend à se généraliser dans tout le paradigme) a remplacé un rue- onwo- (cL y. sI. uoda). Mais cet û se retrouve dans lit ddra‘loutre’, y. sI. uydra. r. oùcira, srb. adra (de *wédra : gén.
L’a de sanskr. sùnd-I, lit. sûnûs, y. sI. agita et l’a
Études lttuaulenues. 55
de got. aunas, y. scand. sont dérivent d’un paradigme dans
lequel l’alternance û: u avait remplacé une alternance ré
gulière eu : u (y. plus haut p. 21).
L’a de •mûs ‘souris’ a évidemment ta même origine
que l’a de sânus. Car il est bien évident que la racine du
mot ‘souris’ avait un u bref. L’a bref se trouve dans plu
sieurs des nombreux dérivés que l’imn&nntion de nos an
cêlres linguistiques a créés pour dénommer des objets et
des animaux assez différents chez lesquels on retrouvait
l’un ou l’autre des caractéristiques de la souris (sa cou
tume d’apparaître et disparaître soudainement et de porter
atteinte aux provisions de l’homme etc.): les mouches
(d’où: ‘cousin’), la moisissure (d’où: ‘mousse’), les muscles
(d’où par spécialisation: ‘parties honteuses’), les moules
etc. Citons comme exemples lit muai gr. pela ‘mouche’,
r. môcha ‘cousin’, y. sl. ndtcha, y. h. a. mos ‘mousse’, lat.
musculus ‘moule, muscle’, sanskr. muikd-s ‘testicule’. Si
dans quelques dérivés on trouve û (lit, mUsa? ‘moisissure’,
lat. matez), on y verra l’influence du mot-base. Il est vrai
que dans le mot slave mucha ‘mouche’, L moucha, srb.
plur. mfihe on trouve les traces d’une diphthongue longue.
Mais cette diphthongue longue est dite, non pas à la con
stitution étymologique de la racine, mais à la vjddhi.
Après la brillante interprétation qu’a donnée M. Schulze,
KZ XL 400—408, du mot y. h. a. suagur, aujourd’hui
Schwager, on ne saurait plus douter que les règles du y.
indien concernant la vddbi, quelque étranges qu’elles
soient, ne soient d’âge indo-européen. Et quant à l’emploi
de la vyddhi dans la formation d’un féminin, il suffira de
rappeler lit udrna, r. vorôna etc. ‘corneille’, à côté de lit
t’afflua, plur. varnaT, r. véron ‘corbeau’ (malgré M. Hjelms
lev, p. 25, un bel exemple de vyddhi) ou sanskr. nârï
I r
Xi’. 3. Houssa PKnaasEw:
‘femme’ v. Lohmann, Genus und Seins, ErglInzungsiœp
zur Zs. f. vergl. Sprachf., Nr. 10, p. 82).
32. Un exemple bien clair d’un î remplaçant le guça
se trouve en slavo-baltique dans la dernière syllabe du
thème des présents du type r. gorEt ‘il brûle’, plur. 1. gotha,
cL l’i bref de lit. gûli ‘est couché’, plur. 1. giblime. L’accen
tuation du petit-russe (hort ‘il brûle’, plur. 1. horgind)
prouve que la flexion a été athémathique (comme elle l’est
encore aujourd’hui hors de la première personne (lu singu
lier, r. goeffi, lit. guliù). Ce présent athématiquc a dû pré
senter l’alternance ei: i, qui a été remplacée en slavo-bal
tique par î: i; puis en slave l’î, en baltique l’i a été gé
néralisé. On ne peut pas identifier l’i slave avec l’ei indo
européen attendu. Car les (ormes lettonnes citées par
M. Endzelin, Leffiscbe Gramniatik, p. 6091, s’y opposent,
et l’existence de l’alternance î: j dans les présents du type
gorEt : gùli est indirectement attestée par le fait qu’elle a dû
servir de modèle pour l’alternance î: i dans l’optatif des
thèmes athématiques: “. si. bimi, bi, bi, binai etc., lit sùJc
lum-birne, sùktum-bjte. Ici les formes primitives étaient:
sing. *bhje, plur. °bhî-; en slave le degré faible a été gé
néralisé (cf. laI. sis, sînws), ce qui a dû avoir lieu en li
tuanien de même; mais en lituanien on a créé une nou
velle alternance t: j sur le modèle des indicatifs dont nous
venons de parler; plus tard te degré -i- a été généralisé’.
Il est vrai que si on accepte cette manière de voir, l’ex
plication des formes (lu singulier que donne Job. Scbmidt,
Dans les optatltk siavo-bultiques Pi est donc étymologique, l’i se
condaire. De la même manière dans le paradigme r. sesnd. ldkes ‘fermer’:lss1.wn, ‘nous fermàm& 1,11 doit être étymologique et Pi. secondaire.Toute étymologie supposant une alternance simple eu: u est à rtjcter;
on ne peut partir que d’une alternance compliquée.
Études lituaniennes. 57
gZ XXIV 305, est compromise. Au lieu de l’interprétation
séduisante de -Won, -bd comme la transformation des proto
types bhjtm, bbjés à l’aide des désinences -u et -i déve
loppées dans le présent thématique, il faudra admettre
une transformation partant d’un thème °liM- ou bhi et
utilisant les désinences -Mu, -ei d’un type du prétérit (les
désinences -u, -i n’étaient pas applicables, parce qu’elles
auraient donné à l’optatif l’apparence d’un présent de l’in
dicatif). — A l’explication du type y. si. goriltt que je viens
de proposer il ne faut pas préférer la théorie assez ré-
pendue qui voit dans I’! le degré réduit d’un (O qu’on
veut trouver dans l’infinitif y. al. gorè-ti, lit. quEl-li. Car il
est bien évident que du moins dans la plupart de ces
verbes l’I ne fait pas partie de la racine.
33. Mais le rôle de remplacer le guça des alternances
devenues incommodes n’est pas un privilège de ii et î. Il
peut échoir aussi à un r. C’est ainsi qu’il faut expliquer
lit. linOs ‘coeur’, ace. âlrdj, srb. s&e (M. Kurytowicz, p. 28,
(tonne une explication peu convaincante du mot lituanien
et ne mentionne pas le mot slave). Il faut partir (l’un
neutre °kerd, gén. *krcws (dont le bref est attesté par
gr. xapdlà etc.). Dans ce paradigme l’alternance et: g a été
transformée en g : g avec généralisation subséquente de r.
Cependant en considération du gr. xÇ on doit peut-
ètre admettre que l’alternance primitive a été et : g. Dans
ce cas le r n’aurait pas remplacé le guça, mais le degré
long. Mais cette circonstance ne peut inspirer aucun sera-
pute; c’est le degré fort (degré normal ou degré long) qui
a été remplacé par tin allongement du degré faible. La
différence entre les deux nuances du degré fort n’a sans
56 r
II
Nr. 3. HoI.GI,B PEUEI,sEN:
doute pas, dans la plupart des cas, été sentie comme es
sentielle par les parlants.
r
Etudes lituaniennes. 59
cvd 24Sanskrit. sakhd 22
ancfla, asiiiai 41 saut- 18
(uhaun 29 sdnu—4 21
l,ahhijas 42 siiu1u— 54
qaliijUli 51 snÔ—. 21
Jan- 22, 28
(ladacca 19
deva 45
(Il/Ofl, dyan—.4 33
drak.yati 19
(/huma 39
fl(iiiU 39
iidri 55
pud-as, pad-hhyas 32,
41
pd!J(Z—S 1a
pilori, pitrhhUl 33, 42
bïihn—.’ 28
hhaqueani— 51, 52
iitunu—i, uianhiu 22
mn€tlI—(ts, imiahu—mn,
niahi22, 44, 58
unuiika-s 55
m iirdhan(i, mtirdha
33, 31, 22jdtd 46
i’idvdn 48, 51, 52
v*1-1 58
cala-s 46
r. iskommi 36
kamnene, kainj 34, 48
r. mnocha 55
mucha 55
mnûch5 55
r. (obê) nogi 35
r. cccl. riozè 35
r. obè 5’
r., s. u’uka 35
s. sice 57
synhi 54
r. l’Oi’Oll. vorona 55
vqdra 54
Lituanien.
anglis 28, 37
ans 40
alt liii (is 10
(mii(lka 43
(ijifliflhiS 29
au galas 10
(tUqmflUO 45
barkalas 10
—bei, —biau, —birne 56,
bhidsiana 10
blititi 13
btiti (bùs) 13, 14, 16,
17
Mais les parlants ont dû être bien vivement conscients
du rôle de la vddhi significative. E je crois que cette
vfddhi a été productive en lituanien, Il serait trop long
de discuter cette question ici. Mais il me sera permis de
(lire que le mot vlké ‘louve’ (cf. oilkas ‘loup’) m’est suspect
de vtldhi analogique Jet’ identifie avec sanskr. vrkj- et
a(lmets qu’il doit son jntonation rude à l’imitation de
nurna ui’nas, uai’pa ‘épi’ : mtai’pa.s’ ‘cloche’ etc.
Al)1)ENI)t’M
P. 44 . En parlant (le sanskr. ;nahdmum mnâhi j’aurais dû mentionner le type lituanien skaitdùs: neutre skaiidu, gardîms ga7du,
ils : jduïmnu, polo qùs pahiiqu, mnalonùs : mnulônu, qtii, il fautl’adnietlre, a toute l’apparence d’un héritage indo—européen.
INI)EX
A “es tique.
astuan 1— 52
aijumr 39
(uyi’a)btlzdu-. 22
(t(tmflÇii( 39
11(110911 39
t)uCU 39
vïd’vil 47, 52’
V. perse.
dalz;du-.i 22
A r in é ni e n.
hau’sn 48
111(1111 48
Slave.
biml 56gorithi 57
57
4
6()
(iUilflU() -1h
dederinné 29
dieveris 45
dygti 13
(lova flU 29
iiiçisinii 11
(iliktC 25
(l±iIlii 13
edalas, desis 10
gaiva 36, 37
gércdas 10
qereSflis 12, 18
qeivinus 10
qiedalas, qiesi’na 10
qyli (gis) 13gl(mesos 10
griùii 13
grusti 14
qukti, gali 56, 57
jodiriu 11
jnOSiflhIO 45
ko iras 40
keikestis 10
kei(i)nés 12
klykaujiz, kiqkin 11
kiysti 14
kiititi 13
kuris 40
kuik nus 10
ii(’Iflhl() 45, 46
liinioli 11
(su)iqsli 14
lyli 13, 14, 16, 17
iilkestis 10
(su)iii±li 13
IIUIIIÇ5 29
nzeiiiju 10
nu’inziio 45
flUflh1O si
no’sk 7, 8
Ne. 3. H OLGLu l’EDE RSFN
inokeslis I I)
inoi( -15
musai 55ifl(15(i 55
i’k 7
palaidas 30
pasiuntinjs 29
pamaïas 30, 31
pédinu 11
(alsi)pcikéii 11
piemuo 45
pyliuva 10
pIttiikiilUs 10
pimolis 10
puli 13
ruicioli 11
ranku 35
rusk 7, 8
runmnimo 46
i(’kUlIJli, im’kiiz 11
45
mqti 13
(sn)iegti 13
Se(iu (sms) 14, 17
sCmnens 45
simm n lii, siusti 15
sifiti 14, 15, 16
skaiimnuo 46
skum bains 10
skieni no 45
sizeigm’ii ii
spilqinus 10
(pa)smtiii 13
siimninas 10
simmomnuo 45
sukdanmusis
sunus 54
sveikinu 11
(nu)séiilli 13
S(’Imfl ii (j 46
.0’imnmiis 46
iiidis 57
izo 24
tumnui 10
tatikinas, taukiui 10,11
iii’ 15
tokis 40
I’iedaias 10
uidra 54
iisnis 28
ii.iiidiio 46
Damna, (‘aillaS 55, 58l)U1J)U 58
vampas 58
vmnaias Il)
(pmu)vemtéli 11
viikas, iilké 58
nysti 14
nqti 11, 15, 16, 17
D1flhlIO 45
±titi 13
Grec.
(ctj’, sç 33, 18
ldvo 54
(tHxI,’LI, 54
(i(4OUêi-’, 0or1ç 51
i4o)uat 19, 20
éUY(bÇ 47, 53
eivcrm 46
pTEs 18, 53
poeuet 19
ETO 54
57
les1). X((T(ll t3e,’T(,Ç 53
lesb. cT uxj,’r(’,’ 53
xit) ‘
24
LC(yOc 20
55
01X0t, OiX() 34
71(yv; 28
32
45
54
7r5iv 15
er(uIs’ 45
rC,TU( 19
1tudes lituaniennes.
ri9psv, T(?,U( 54
19
Mw1 54
ycgJccl 32
L a t j n.
absens 18
ca’des 22
decor, decus 52
emnereîfl 19
jariirices 46
intimes 55
muscuitis 55
sumnpsi 20
Irlandais.
ben 22, 28
bibdu 47, 49
coi,ndiu 49
G e r in an i q u e.
g. guma 18
y. scand. liini 46
y. scand. iimr 46
y. scand. lûka 56’
g. mena, meno,bs 51
y. h. a. muS 55
y. h. a. suagum 55
g. sunus 55
g. weilwods 47, 50
r61
Osque.
perternest 3, 19
Hi t ti t e.
pahhii(iva)m 51
L et t o n.
icicre 46
V. pr u s s jeu.
teiks 7
62 Nr. 3. H0LGER PanEissus:
TABLE DES MATIÈRES
PageI. Le futur lituauieu et le futur indo-européen 3—21
§ 1. Le futur indo-européen était un thème eu -s-; les rapports du futnr avec l’aoriste eu -s- 3§ 2. Le futur lituanien est issu d’un thème eu —s- (Brugmanu,Meillet); on le nie à tort aujossrd’hni (Meillet) 4§ 3. La 3. personne du futur lituanien ne présente aucunetrace d’uue voyelle après le -s- 3§ 5. La quantité brève des voyelles e et n (hors des diphthongues) au futur oTlséorie de M. Hjelmslev 9Note sur la voyelle brève de gerèsais 12§ 6. L’ahrègement d’un y et O et la métatonie à la 3. personnedu futur 13§ 7. Le participe du futur 18§ 9. La voyelle e devant le s du fulur eu osque (et eis latin) 19
II. Le datif lituanien et l’accentuation des noms eu lituauieu 21—44§ 10. La déclinaison indo—européenne ne conuaissait nu mouvement d’accent régulier que dans les thènies en consonne oxytons. Les traces de deux paradigmes d’accent et d’alternancesvocaliques dans toutes les classes athéusatiques des nouis n’ontaucune importance po’ir le prohlème de l’accentuation lituanienne 21Aucune trace d’an accent mobile dans les thèmes en -o- 22Origine des thèmes eu -o- 23Note sur le mouvement d’accent dans les verbes; le futureu -es- 23§ 12. L’accent des thèmes cii consonne eu liluan ieu ; la naturedu recul de l’accent dans itùklei’i 24§ 13. Le mouvement d’accent dans les tlsènses eis voyelle esld’origine analogique (F. de Saussure) 26Pas d’influence du paradigme protérodyname indo-européen. 27La désinence de nseèqçi 28—29Critique des théories de M. l{orvlowicz 30
rÉtudes lituanieunes. 63
Page
§ 14—22. L’accent des différentes formes flexionnelles des para
digmes lituaniens 31—44
§ 15. L’ace. du pluriel (masc. et fém.) 32
§ 16. Le datif du singulier 32
Le slave a possédé le même système d’accent que le lituanien 35
§ 17. L’instrumental des thèmes en -d- et -o- et le génitif des
thèmes en -o- 36
§ 18. Le nom. plur. des thèmes eu -o- 38
§ 19. Particularités de l’accent des adjectifs 40
§ 20. Les datifs du pluriel et du duel des substantifs 41
§ 21. Le nom. sing. des thènses eu -o- 42
§ 22. Le locatif du singulier des thèmes eu -o- 44
III. La métatonie dans les thèmes en consonne ( 23: piemeni,
dfeoerj, oôndejsi) 44—4 7
IV. Le participe actif du parfait 47—53
§ 24. La qualité e de la désinence du participe en lituanien, 47
§ 25—30. La nasale et le t du participe du parfait 48
Note sur quelques alternances vocaliques secondaires 53—58
§ 31. Quelques 0 irréguliers; rL,9e1eiev, didouev 53
§32.1:1 au lieu de ei:i 36
§ 33. L’intonation rude de lit. irdis, oilké 57
Addendum . skoudùs : skoûdu 58
Forriagi Motiet don 13. MarIs 19.91.Frerdiq Ira Trvkkrriet don 27. MarIs 1933.
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