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EW-Instant - Masterline : Serial trilogy#01 - Forensic Sciences

Serial trilogy#01 - Forensic SciencesSommaire1 Mise en perspective historique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .3 1.1 Les Sciences Lgales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .3 1.2 La Mdecine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5 2 Les Pionniers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .6 3 La police technique et scientifique moderne . . . . . . . . .9 3.1 Structures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .9 3.2 Quelques agences fdrales amricaines . . . . . . . . . . .11 4 Les Sciences Forensiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .13 4.1 La scne de crime . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .13 4.2 Lidentification humaine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .14 4.3 La mdecine lgale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .15 Le corps, tmoin silencieux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .16 4.4 Srologie et analyse de traces de sang . . . . . . . . . . . . .17 4.5 LADN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .21 4.6 Lodontologie lgale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .22 4.7 Lart forensique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .24 4.8 Lanthropologie lgale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .27 Facteurs didentification possibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . .27 4.9 Larchologie forensique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .28 4.10 La Balistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .29 4.11 La toxicologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .32 4.12 Lentomologie lgale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .33 4.13 Botanique forensique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .35 4.14 Examen de documents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .36 5 quipe dinvestigation forensique . . . . . . . . . . . . . . . . .37 6 Archtype : Expert Criminologue . . . . . . . . . . . . . . . . .46 7 Bibliographie et liens web . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .47

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CrditsPrix : 6 Parution : janvier 2005, Extraordinary Worlds Studio Auteur : Emily Tibbatts Illustrations: El Tho Directeur de collection: Christian Grussi Directeur de publication: Sidney Merkling Direction littraire: France-Anne Ruolz Graphisme: cegedesign Achev dimprim par cegedesign sous Adobe Acrobat

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EW-Instant - Masterline : Serial trilogy#01 - Forensic Sciences

Les Experts alias CSI Vous connaissez srement cette srie amricaine o des scientifiques mnent lenqute laide dun matriel coteux et haut de gamme, le costume impeccable et lil vif. Jai trouv un cheveu ! : a y est, cest fichu pour le coupable, il est dcouvert. Cest le colonel Moutarde avec le chandelier dans la bibliothque qui Avouons que cette srie, bien que passionnante, nest pas franchement raliste. Si les techniciens des laboratoires de la police (amricains comme europens) possdaient rellement cet quipement high tech et avaient autant de libert daction, ils seraient les professionnels les plus heureux du monde. La ralit est souvent moins heureuse. Mais avant den venir aux diverses techniques plus ou moins modernes, et aux revendications des blouses blanches , parlons un peu histoire partir de quand la science est-elle devenue lallie des enquteurs ? Pour tre honnte, pas rellement avant la fin du XIXe sicle !

1 Mise en perspective historiqueAfin dviter davoir entendre un joueur affirmer Je lui fais une piqre antirabique contre la morsure du loup-garou en 1460 ou On fait un profil ADN partir du cheveu en 1937

documentation crite liant la mdecine et la loi. On y indiquait le moyen de distinguer si une victime avait t trangle (des marques sur le cou, le cartilage du cou endommag), ou stait noye (de leau dans les poumons). En 1788, la torture fut dfinitivement abolie en France.

1.1 Les Sciences LgalesAu dbut du Moyen ge, en France, pour dcouvrir un coupable, on choisissait un suspect que lon soumettait au Jugement de Dieu : on plongeait sa main dans lhuile bouillante. Sil tait innocent sa main ne brlait pas ! Toutefois, si une femme ntait pas bouillante, il tait possible quelle soit une sorcire, et donc coupable ! On pratiquait souvent la torture pour obtenir des aveux. Dailleurs, lors des affaires de sorcellerie, les femmes qui avouaient participer des Sabbats dmoniaques taient relches (et soumises lopprobre populaire), tandis que celles qui protestaient de leur innocence taient brles. partir du XIIIe sicle, on ralisa que ce jugement manquait quelque peu de finesse et de fiabilit, et lon commena chercher des preuves plus tangibles, notamment sur les cadavres et les lieux du crime . En Angleterre, la couronne dcida en 1192 dappointer des crowners (qui allaient devenir des coroners ) afin de dterminer si un dcs tait d un suicide, un accident ou un meurtre. En 1248, le Hsi Duan Yu , un trait chinois, offrit la premire Lune des premires affaires durant laquelle les sciences lgales furent utilises impliqua le pre de la toxicologie, le Franais Mathieu Orfila (1787-1853), un mdecin et chimiste qui publia entre 1813 et 1815 un Trait des poisons ou Toxicologie gnrale . Vers 1835 Orfila et le chimiste cossais James Marsh dvelopprent chacun un test chimique afin de dtecter larsenic, un poison trs utilis lpoque car les symptmes de lempoisonnement taient similaires ceux dune pritonite. Orfila fut galement le premier se servir du microscope pour dtecter les traces dorigine biologique, notamment le sang. En 1835, Henry Goddard, un enquteur de Scotland Yard, travailla sur un cambriolage ayant eu lieu Southampton, et durant lequel un matre dhtel avait failli se faire tuer. Goddard retira du lit de la soi-disant victime une balle qui sy tait fiche lorsque le soi-disant voleur lui avait tir dessus. Goddard dmontra que cette balle avait t coule dans un moule que le matre dhtel utilisait pour fabriquer ses propres balles. La preuve ? Ce moule comportait une petite imperfection qui marquait chaque balle. En 1843, la police belge commena photographier les criminels

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(dans des poses plus ou moins artistiques) afin de pouvoir reconnatre plus facilement les rcidivistes. Le Dr Alexandre Lacassagne (1844-1921) est considr comme le fondateur des sciences forensiques modernes. Il fut le premier remarquer quune balle tire par une arme portait des stries et que toutes les balles tires par la mme armes portaient les mmes stries posant ainsi les bases de la balistique. Et il fut le premier reconnatre limprieux besoin de moyens adquats afin didentifier les criminels travers des fichiers de police. En 1868 fut cr lInstitut de mdecine lgale de Paris. En 1876, Cesare Lombroso (1835-1909) publia LUomo delinquente , do est tire la thorie du criminel n . En 1880, Henry Faulds, un chimiste cossais travaillant Tokyo, publia dans un journal, un article suggrant que les empreintes digitales dcouvertes sur une scne de crime pouvaient permettre didentifier lagresseur. Faulds lui-mme utilisa les empreintes de doigt dun suspect pour linnocenter dun cambriolage et impliquer le vritable voleur. En 1881, la premire salle dautopsie franaise fut cre Paris par le Pr Paul Brouardel. En 1887, Sir Arthur Conan Doyle publia la premire aventure de Sherlock Holmes, Une tude en rouge , inventant le premier dtective scientifique. Alphonse Bertillon (1853-1914) fut linventeur de lanthropomtrie, un systme didentification par mesures du corps. Le Dr Francis Galton (1822-1911) publia Empreintes digitales en 1892, et cra le premier systme universel de description des empreintes papillaires. Hans Gross, magistrat et professeur de loi criminelle lUniversit de Graz, en Autriche, publia en 1891 Enqute criminelle , le premier ouvrage qui dcrivait comment utiliser diverses preuves physiques pour rsoudre un crime.

Karl Landsteiner fut le premier, en 1900, dcouvrir les diffrents groupes sanguins humains. Son travail sur la dtection du sang et de ses diffrents types forma les bases de pratiquement toute la srologie moderne. Edmond Locard (1877-1966), inspir tant par Hans Gross que par Sherlock Holmes, conut le principe de lchange . Il a t le premier au monde crer un laboratoire de recherches criminelles, en 1910. En 1908, le gouvernement fdral du Canada approuva par dcret lutilisation des empreintes digitales comme moyen didentification des criminels. En 1910, Albert Osborn publia Documents Interrogs , devenu un classique concernant lanalyse de documents et dcriture. Osborn allait devenir le plus grand spcialiste de graphologie du dbut du sicle. En 1913-1914, Sir Lomer Gouin, procureur gnral et Premier ministre du Qubec, dcida de crer le premier laboratoire de mdecine lgale dAmrique du Nord. Leon Lattes, professeur linstitut de mdecine lgale de Turin, dveloppa en 1915 une mthode pour dfinir les diffrents groupes sanguins partir de sang sch. Cette technique lui permit dinnocenter un meurtrier prsum en analysant du sang sch trouv sur son manteau. Dans les annes 1920, le colonel amricain Calvin Goddard perfectionna la technique didentification des marques laisses sur les balles par le canon de larme desquelles elles taient tires. En 1922, lAbb Delorme fut accus du meurtre de son frre Montral. Malgr des preuves accablantes contre lui (expertise des balles du pistolet du prtre et comparaison de lcriture sur un colis envoy au chef de la police), Adelard Delorme fut libr en 1924. Le premier laboratoire de recherches criminelles amricain fut fond en 1930 par le dpartement du shrif du comt de Los Angeles. Le laboratoire du FBI fut cr en 1932.

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En 1937, le biochimiste Paul Leland Kirk mit en place le premier programme acadmique de criminalistique aux tats-Unis, lUniversit de Californie. En 1970, Roland Menzel fut le premier utiliser le laser pour localiser des empreintes digitales latentes. En 1985, le professeur britannique Alec Jeffreys fit lune des dcouvertes essentielles, pour le monde en gnral et plus encore pour les sciences forensiques : chaque personne possde un ADN unique. Do, cet ADN peut donc tre utilis comme une empreinte digitale. Lutilisation de lADN allait rvolutionner les sciences forensiques et, de nos jours, elle est couramment utilise dans les procs.

En 1846,William Morton, un mdecin de Boston, pratiqua pour la premire fois et avec succs une anesthsie gnrale par inhalation dther sulfurique. En 1875, Madeleine Brs fut la premire Franaise obtenir un diplme de docteur en mdecine. Le chimiste Pasteur mit au point un vaccin contre lanthrax bacille du charbon en 1881. En 1884, Carl Koller expliqua au Congrs allemand dophtalmologie comment il avait utilis quelques gouttes dune solution la cocane pour anesthsier une corne, inventant lanesthsie locale. En 1885, Louis Pasteur mit au point un vaccin contre la rage, qui svissait dans les campagnes franaises, et le premier Institut Pasteur fut cr en 1887. En 1886 apparut lantisepsie en chirurgie: on se dcida utiliser des instruments pralablement striliss par la chaleur. Grce lanesthsie et lantisepsie, la chirurgie se dveloppa partir de 1890. En 1895, lAllemand Wilhelm Rntgen dcouvrit les rayons X. Les hpitaux crrent rapidement des services de radiologie. partir des travaux de Walter Reed, on dmontra en 1900 que la fivre jaune (Afrique et Amrique Tropicale) tait cause par un virus inocul par un moustique. En 1914 eut lieu la premire transplantation de corne par Elschwig Prague. Lcossais Alexander Flemming dcouvrit la pnicilline (une substance antibactrienne) en 1928 mais elle ne fut pas immdiatement utilise. En 1931, les Allemands Ernst Ruska et Max Knoll inventrent le premier microscope lectronique.

1.2 La MdecineLa Mdecine antique (Msopotamie, gypte puis Grce), plus ou moins influence par la divination et la magie, atteignit une sophistication (trpanation, soin des caries, nettoyage des plaies), qui se perdit malheureusement par la suite.Vers le IIe sicle avant J.-C., une importante cole de Mdecine fut cre Alexandrie. Au Moyen ge, vers la moiti du XIIIe sicle, une Facult de mdecine fut cre Montpellier puis une autre Paris (rserve aux hommes), dont les enseignements taient bass sur les thories dHippocrate. Le Hollandais Zacharias Janssen construisit le premier microscope en 1595. La quinine fut ramene du Prou vers lEurope en 1627 pour traiter le paludisme. En 1743, James Lind dcouvrit que le jus de citron constituait un trs bon remde contre le scorbut (une maladie frappant les navigateurs au long court qui ne consommaient plus assez de vitamine C). Le Britannique Edward Jenner ralisa la premire vaccination du monde moderne, par scarification, en 1796. Il vaccina un enfant de 8 ans contre la variole (vaccination que lon pratiquait en Chine depuis le IIe sicle aprs J.-C.)

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partir de 1942, la pnicilline fut fabrique de manire industrielle et utilise comme antibiotique durant la Seconde Guerre Mondiale. En 1944, on prouva que lhrdit entre parents dune mme famille rsultait de lADN. En 1952, grce au travail de psychiatres franais, on commena utiliser les tranquillisants, les neuroleptiques et les antidpresseurs en psychiatrie, plutt que la camisole de force, linsulinothrapie, les lobotomies et les lectrochocs. En 1959 eut lieu la premire transplantation russie de rein : le receveur vcu durant 20 ans sans traitement. En dcembre 1967, Christian Barnard effectua la premire transplantation cardiaque : le receveur vcu 18 jours aprs la transplantation. En 1981, le Sida fut identifi comme une nouvelle maladie infectieuse pidmique. Le premier bb prouvette naquit en 1978 en Grande-Bretagne et en 1982 en France. En 1983, Kary Mullis inventa la PCR, technique qui permet de rpliquer rapidement des fragments dADN (ce qui permet didentifier un criminel partir dun seul cheveu !). Le Human Genome Project fut lanc en 1990 pour identifier et inventorier tous les gnes humains.

2 Les Pionniers Comment avez-vous vu cela, Holmes ? Parce que je le cherchais. Les Hommes dansants, Sir Arthur Conan Doyle Lombroso et le criminel n (1836-1909) Cesare Lombroso dirigea lhpital psychiatrique de Pesaro dans les annes 1870. Ce mdecin italien faisait galement des recherches en anthropologie et en criminologie. En 1876, il publia LUomo delinquente . Lombroso avait mesur la taille et la forme des crnes de centaines de criminels et avait conclu quil existait une prdisposition au crime. Pour lui, certaines personnes (environ 40 %) naissaient avec un caractre antisocial biologiquement visible et lon pouvait donc reconnatre le criminel avant mme quil ait commis le moindre dlit ! Dun autre ct, Lombroso dfendait lide quil fallait traiter dcemment les criminels qui, pour lui, taient des malades ne pouvant dcider de leurs actions. La premire partie de sa thorie, bien quapprcie par certains (il est plus simple daccuser le voleur dtre un dgnr primitif que dessayer de comprendre quil vole pour se nourrir), a t combattue dans de nombreux pays. Le Franais Gabriel de Tarde a ainsi expliqu que la criminalit est avant tout sociale et que le crime est relatif son poque : Dans lancienne gypte, le plus grand des crimes tait de piller une tombe royale, puis de tuer un chat. Dans lantiquit grecque, le crime le plus abominable tait de laisser ses parents sans spulture. Au moyen ge, le crime impardonnable tait le sacrilge, puis la bestialit (relations sexuelles avec les animaux) et la sodomie, puis, beaucoup plus bas dans la hirarchie des crimes, le meurtre, puis le vol. Alexandre Lacassagne et la mdecine lgale (1843 - 1924) Le 4 novembre 1913 a lieu un terrible accident de chemin de fer, Melun, qui fait 39 morts. Parmi les victimes figure le clbre chirurgien Mathieu Jaboulay. Pour que lon puisse commencer le processus de succession, il faut obtenir la certitude que le professeur Jaboulay est bien mort, et donc identifier son corps.

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Mais les wagons en bois broys ont pris feu aprs la collision et les corps en morceaux ont t rassembls sans prcautions dans un hangar, et mlangs les uns aux autres. Le corps identifi par la famille comme tant celui de Mathieu Jaboulay na plus de visage ni de mains, ses vtements sont en lambeaux. Intervint alors le pre de lcole lyonnaise de criminologie, le professeur Alexandre Lacassagne. Lacassagne tudie tout dabord les os du cadavre: ils lui permettent de dduire la taille, lge et le sexe du dcd. Il a ensuite lide de contacter le chemisier, le bottier et le coiffeur de Jaboulay ( lpoque, le prt--porter nexistait pas) afin quils examinent un morceau de chemise, les restes dune chaussure et une partie du cuir chevelu. Grce ses lments, Jaboulay est enfin identifi. Alexandre Lacassagne tait professeur de mdecine lgale et de criminologie la facult de mdecine de Lyon. Il rejetait les thses de Cesare Lombroso, pensant quil tait idiot daffirmer quun criminel pouvait tre identifi grce des anomalies anatomiques. Il insistait au contraire sur le rle prpondrant de lenvironnement social sur le criminel, et a dailleurs prononc une phrase devenue clbre : Les socits ont les criminels quelles mritent . Il fonda en 1886les Archives dAnthropologie Criminelle. Cest l que lon tudiait tous les problmes mdico-lgaux: son enseignement, ses volutions techniques et lexpertise devant les tribunaux. Il cra galement un muse dhistoire de la mdecine qui servit longtemps de base lenseignement : les tudiants pouvaient y observer des pices anatomiques conserves telles les ttes de condamns guillotins et des mannequins anatomiques en bois. Une partie de la collection a depuis rejoint lcole Nationale de Police Scientifique de Saint-Cyr-au-Mont-dOr. Lacassagne fut enfin lorigine du premier institut mdico-lgal (et non plus une simple morgue municipale) de Lyon, qui, en plus daccueillir les dcds, possdait un laboratoire effectuant des recherches en toxicologie, anatomopathologie, virologie, bactriologie, biologie molculaire et anthropologie. Bertillon et lanthropomtrie judiciaire (1853-1914) Le 17 octobre 1902, des policiers se rassemblent dans la rue du Faubourg Saint Honor. Le propritaire des lieux les a prvenus de

la mort de son domestique, trangl dans le petit cabinet. Les hommes de lidentit judiciaire photographient la scne du crime. On distingue des traces de doigts sur la vitrine brise dun mdailler, dans lequel lagresseur a vol de largent. Les policiers emportent lclat de verre portant les empreintes et le confient au chef du service de lidentit judiciaire, cre en 1893, Alphonse Bertillon. Ce dernier y trouve quatre empreintes digitales quil photographie et agrandie puis, durant plusieurs jours, il les compare visuellement une une, chacune des milliers de fiches conserves par lidentit judiciaire. Et Bertillon finit par trouver le coupable ! Les empreintes digitales sont identiques celles dHenri Lon Scheffer, dit Georges lArtilleur , arrt le 9 mars 1902 pour vol et abus de confiance. Scheffer est arrt Marseille six jours plus tard et passe aux aveux. Le moyen dlucidation de cette affaire est une premire en France et a un retentissement considrable dans lopinion publique. Et pourtant, quelques temps auparavant, Bertillon lui-mme croyait peu cette technique de dactyloscopie et donnait la prfrence celle quil avait invente en 1880, lanthropomtrie , un systme copi dans le monde entier. Bertillon mesurait la largeur et la longueur du crne des criminels condamns, la dimension de leur oreille droite et la pointure de leur pied gauche (dont les tailles ne se modifient plus chez lHomme arriv lge adulte). Chaque fiche anthropomtrique tait classe dans un fichier central, lIdentit Judiciaire. Ce procd lui avait permis didentifier des rcidivistes qui, tel Jean Valjean, utilisaient plusieurs fausses identits. En 1888, Bertillon avait ajout des photographies signaltiques ainsi quun portrait parl : couleur des yeux, aspect du visage, taille du front, forme du nez, barbe ou moustache, cicatrice, etc. Son rpertoire comporta jusqu cinq millions de fiches ! Vers 1895, Bertillon ajoutait quatre empreintes digitales de la main droite ses fiches anthropomtriques. Dabord retissant, il finit par comprendre lincroyable utilit de la dactyloscopie et inventa mme la dactylotechnie (prlvement et comparaison des empreintes). La prfecture de police se dota elle-mme dun service dactyloscopique en 1903. Lindice matriel commena gagner ses lettres de noblesse au dtriment de laveu, considr jusque l comme la reine des preuves.

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La France adopta les empreintes digitales comme mthode privilgie didentification en 1920. Bertillon imposa galement un autre concept important : la fixation des constatations effectues sur les lieux du crime en prenant des notes mais aussi en les photographiant. Il inventa dailleurs des appareillages particuliers cet effet.

Locard, grand admirateur de Sherlock Holmes, tait un ami de Conan Doyle et les journalistes le surnommait le Sherlock Holmes franais .

Sherlock Holmes et le Dr WatsonSherlock Holmes est n en 1854. Il est grand, trs mince, fume la pipe, et possde une grande force. Il est cartsien et froid, cest une machine raisonner. Assez imbu de sa personne, mme sil nest pas tendre envers lui-mme, il peut se montrer mprisant avec ceux qui ne sont pas trs intelligents. Il est quasiment insensible au charme fminin et, bien que toujours courtois, il ne fait pas confiance aux femmes quil rencontre. Il adore la musique classique, sentrane au revolver dans sa chambre, fait des expriences scientifiques tranges, aime se dguiser et se drogue parfois la cocane. Il possde des connaissances en poison, en gologie et en anatomie. Holmes a une technique trs particulire : la recherche de la moindre particularit, il observe les lieux et les personnes, puis exploite ces indications de manire logique pour en dduire un comportement ou le droulement des faits. Lun de ses principes rside en cette certitude : il est difficile de se servir quotidiennement dun objet sans que la personnalit de son possesseur y laisse des indices . Le Signe des quatre. Il sintresse la mdecine lgale et ltude des traces (poussire, taches, boue) et des documents. Par contre, il nutilise jamais les empreintes digitales, son gnie de la dduction nen ayant sans doute nullement besoin. Le Dr John Watson est n au dbut des annes 1850. Il est beau garon (mari 2 fois), a un physique robuste (il pratique le rugby) et porte des moustaches. Il est docteur en mdecine et a t chirurgien dans lArme, aux Indes. Holmes et lui se sont rencontrs simplement parce que le dtective cherchait un colocataire, et ils sont devenus amis. Il la accompagn sur une enqute pour la premire fois en 1882. Watson, parfois un peu naf, admire lintelligence de son ami. Ils vivent au n 221 b, Baker Street, Londres.

Rappel historiqueLa carte didentit avec photographie na t rendue obligatoire en France que pour les trangers en 1914. Le 27 octobre 1940, le gouvernement de Vichy a impos tous les Franais de plus de 16 ans de possder une carte comportant son portrait et ses empreintes digitales. Elle fut effective partir de 1942. En 1955, un dcret supprima cette obligation. Elle ne rapparut que dans les annes 1980.

Fonctionnement des fiches dactyloscopiquesLe dessin de chaque doigt est dsign par un chiffre de 0 8 selon sa forme. Chaque criminel possde donc un matricule de 10 chiffres. Lorsque lon relve lempreinte dune main droite, il suffit ensuite de chercher les fiches des rcidivistes dont le matricule se termine par ces 5 chiffres, puis de comparer une seule des empreintes. Locard et la police scientifique (1877-1966) Paralllement aux mthodes de Bertillon, Edmond Locard introduisit la dactyloscopie (tude des empreintes digitales) Lyon. En janvier 1912, il y cra le premier laboratoire de police scientifique, qui offrit ses services en matire de balistique, toxicologie, identification des critures et scrtions corporelles et permit lidentification de nombreux criminels. Il labora galement la thorie de lchange : Tout auteur dinfraction laisse des traces sur le lieu de son forfait et emmne avec lui des lments de ce lieu . Edmond Locard est lauteur du Trait de Police Scientifique , ouvrage qui proposait une mthodologie en 7 volumes et sert mme lheure actuelle de base tous les laboratoires de police scientifique du monde. Il a t le premier smanciper des thories fumeuses de Lombroso pour dvelopper des techniques purement scientifiques.

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3 La police technique et scientifique moderneLa Police Judiciaire est ne la Belle poque, fonde par Georges Clmenceau (surnomm le Tigre ) en 1907. Il dota la France dune vritable police criminelle : 12 Brigades Mobiles (quipes de voitures et de side-car ds 1910), rapidement appeles les Brigades du Tigre . Chacune de ces units tait compose de 15 20 inspecteurs ayant une action nationale et non plus uniquement rgionale. Les enquteurs taient forms aux mthodes dinvestigations scientifiques prnes par Bertillon et Locard. Ils arrtrent, entre autres, la Bande Bonnot (des anarchistes dune violence gratuite qui cambriolrent des banques et turent 8 personnes de dcembre 1911 avril 1912, et utilisaient des voitures voles pour fuir) et le Barbe Bleue Henri Landru (un escroc et tueur en srie qui assassina 10 femmes qui il avait promis le mariage), en 1919. La police judiciaire franaise a progressivement mis en place un service de police scientifique, officialis par une loi du 27 novembre 1943. cette poque, le gouvernement de Vichy lavait charg dutiliser les mthodes scientifiques pour identifier les dlinquants . Lempreinte digitale est toujours la preuve reine (surtout en labsence de matriaux ADN) mais lutilisation de la dactyloscopie est longtemps reste fastidieuse car les comparaisons seffectuaient de manire manuelle. Linformatisation a heureusement tout chang. En France, elle a t trs tardive. Elle a t teste ds 1984, mais le dcret autorisant la constitution du Fichier Automatis des Empreintes Digitales (FAED) na t sign quen 1987. Et il nest oprationnel que depuis 1994.

villes franaises. La gendarmerie dispose quant elle dun laboratoire principal qui centralise les recherches. Au Royaume-Uni, les polices locales ou de province collaborent avec les laboratoires du Forensic Science Service. Aux tats-Unis, chaque tat, comt et parfois ville, possde son laboratoire danalyse criminelle, en plus des laboratoires fdraux. La Police Nationale Cre en 1985, la Police Technique et Scientifique (PTS) est installe cully, en banlieue lyonnaise, depuis 1996. Elle coordonne lactivit des laboratoires de police scientifique de Lille, Lyon, Marseille, Toulouse et Paris. Elle est au service de toutes les directions de la police nationale, mais aussi de la gendarmerie et des magistrats du parquet et de linstruction. Elle collabore avec lIRCGN, Interpol et Europol. La PTS est compose de six services : La Division Logistique oprationnelle Le Service central des laboratoires Le Service central didentit judiciaire Le Service central de documentation criminelle Le Service de linformatique et des traces technologiques Le Centre national de recherche, de documentation et de formation (CNRDF) Chacun des 5 laboratoires rgionaux comprend sept sections : balistique, biologie, documents - traces, incendies - explosions, physique - chimie - gologie, stupfiants, toxicologie. La Gendarmerie Nationale LInstitut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN, cr en 1987) est implant Rosny sous Bois (93) et emploie environ 200 personnes, dont une trentaine de civils . LIRCGN est divise en 3 divisions criminalistiques : La Division physique et chimie (environnement - incendies explosifs, toxicologie, balistique et microanalyse). La Division ingnierie et numrique (informatique lectronique, signal - image - parole, vhicules et documents). La Division identification humaine (biologie, empreintes digitales, anthropologie - thanatologie - odontologie, entomologie). LIRCGN ralise des examens techniques ou scientifiques la

3.1 StructuresIl existe deux ples principaux en France, celui de la police nationale et celui de la gendarmerie nationale. La police, outre sa direction principale, possde des laboratoires dans cinq grandes

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demande des Officiers de Police Judiciaire (OPJ, policiers comme gendarmes) et des magistrats. Il apporte galement un soutien pour le bon droulement des oprations de police technique en cas de crimes graves ou de catastrophes. Le travail des techniciens de ces laboratoires est bien loin de celui prsent dans les sries TV. Ils nenqutent absolument pas : cest le travail des OPJ. Ces derniers auditionnent les tmoins, les victimes et les malfaiteurs, recoupent les indices et les informations, tandis que la PTS et lIRCGN analysent et font parler les indices physiques. La police et la gendarmerie utilisent depuis 2003 le Fichier National Automatis des Empreintes Gntiques (FNAEG), qui regroupent les ADN de toutes les personnes mises en cause dans des affaires de crime sexuel, dassassinat, dacte terroriste, dagression, de trafic de stupfiants, de proxntisme, de vol ou dextorsion, mais galement les personnes disparues et les cadavres non identifis. Les autres bases de donnes employes sont : le Systme de Traitement de lInformation Criminelle (STIC) : consultations dantcdents, de procdures judiciaires, de listes dobjets vols et rapprochement entre infractions. le Fichier des Personnes recherches (FPR) : vads, mineur en fugue, alins disparus, personnes majeures disparues, criminel en fuite. le Fichier des Vhicules Vols (FVV). le Fichier des Traces Non Rsolues (TNR) : empreintes releves et non encore identifies. La police au Royaume-Uni Les polices sont soit locales, soit de province ( constabularies ), lexception de Londres, cas particulier. Cette ville possde plusieurs forces de polices : La Metropolitan Police (galement appele Scotland Yard), la City of London Police (officiant au centre de Londres, dans la City ) et la British Transport Police (trains et mtro). La Metropolitan Police existe depuis septembre 1829. Les meurtres commis par Jack lventreur en 1888 ont reprsent sa premire grande enqute criminelle. Malheureusement, elle na jamais dcouvert le coupable Elle a dmnag en 1967 sur Broadway, pour tre maintenant appele New Scotland Yard .

La Metropolitan Police propose une liste de personnes recherches (Scotland Yards Most Wanted), ainsi quun numro de tlphone gratuit (Crime Stopper) pour les personnes dsirant tmoigner anonymement. Le Forensic Science Laboratory (galement appel Metropolitan Laboratory) a t cr en avril 1935 dans les locaux de lcole de Police de Londres, puis transfr en banlieue, Lambeth. La police britannique possde divers outils pour lutter contre le crime : En 1995, la Metropolitan Police a commenc utiliser le Crime Report Information System (CRIS), une norme base de donnes dans laquelle sont dtaills (victimes, suspects, tmoins, indices, lieux, vhicules, etc.) tous les crimes graves (agressions, viols et meurtres) commis Londres et qui en 2004, comprend 8 millions dentres. La Base de donnes ADN nationale (la 1re au monde) existe depuis 1995 et contient les ADN de 2 millions dindividus inculps (et mme acquitts !), dans nimporte quelle enqute. Elle permet de rsoudre 40 000 affaires par an. Le NAFIS (National Automated Fingerprint Identification System, quivalent du FAED) a t cr en 1997. Depuis 2000 est utilis le Witness Albums Display System (WADS) qui permet une identification visuelle davoir lieu nimporte o. Grce au WADS, un tmoin peut identifier un suspect dans un commissariat ou mme chez lui, laide dun ordinateur portable. Merlin fournit des informations sur les personnes disparues et les agresseurs denfants. Le Criminal Intelligence System (CRIMINT) peut tre consult de nimporte quel ordinateur li au rseau intranet de la police. Il permet de rechercher des noms de personnes et des plaques dimmatriculation (mme partielles) de vhicule, et offre la possibilit de relier des crimes entre eux. Holmes , le Home Office Large/Major Inquiry System (Systme de renseignement grande chelle du ministre de lintrieur) est le nom donn au systme informatique central de la police. Le Forensic Science Service (FSS), la PTS anglaise, administre cinq laboratoires Birmingham, Chepstow, Chorley, Huntingdon et Wetherby ainsi que le Metropolitan Laboratory.

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La direction principale dIrlande du Nord dirige un laboratoire Belfast. En cosse, les laboratoires sont situs Aberdeen, Dundee, Edinburgh et Glasgow, et sont grs par les forces de polices locales. Les laboratoires et les enquteurs font souvent appel des consultants privs, surtout sils sont spcialiss dans un domaine bien particulier. Les law enforcment agencies aux tats-Unis Lexpression law enforcment agencies dsigne toutes les forces de police (de ville, de comt, dtat), les diverses agences fdrales, les bureaux des procureurs locaux, de comt et dtat, la police militaire et les services de scurit des grandes universits. De nos jours, lorganisation des laboratoires criminels amricains varie dtat en tat. Les laboratoires sont gnralement sous la juridiction du dpartement de police locale, dune agence fdrale ou dune agence lgale de ltat (bureau du shrif du comt, police de la route, etc.). Les laboratoires criminels oprent galement pour les bureaux des mdecins lgistes, les procureurs et les avocats commis doffice. Des laboratoires privs peuvent eux aussi raliser des examens lgaux la demande express des enquteurs. Les critres exigs pour tre officiellement dclar expert dans un domaine particulier des sciences forensiques sont dtermins par le juge avant le procs. Il dcide galement de la quantit du tmoignage que lexpert sera autoris donner durant le procs.

le crime organis (mafia mais aussi trafic de drogue, en collaboration avec la DEA) le terrorisme la cyber-criminalit les crimes contre les enfants (enlvement, agression sexuelle, exploitation sexuelle, enlvement parental) lagression ou le meurtre dun employ du gouvernement fdral Sil est contact par les polices locales ou les agences dtat, il peut galement apporter son aide dans une enqute (sur les meurtres dun tueur en srie, par exemple). Le FBI possde un laboratoire criminel, le Laboratorys Forensic Science Research and Training Center (FSRTC), qui offre ses services et techniques aux polices fdrales, dtat ou locale. Jusquen 1981, il a t localis dans le quartier gnral de Washington DC, avant de dmnager Quantico (Virginie). Le National Crime Information Center (NCIC), galement situ Quantico, permet de chercher des noms et des alias, des empreintes digitales (le bureau maintient une immense base de donnes nationale, lIAFIS Integrated Automated Fingerprint Identification System ), des personnes libres sur parole, des photographies de criminels (notamment : visages, tatouages, cicatrices) mais aussi de vhicules et de bateaux, des agresseurs sexuels librs et des prisonniers. Tout comme le NCIC, les Investigative Technologies Divisions (tudiant la cyber-criminalit et lutilisation de linformatique dans les sciences forensiques) sont localises Quantico. Le quartier gnral du FBI est situ dans le J. Edgar Hoover Building, Washington DC. Chaque tat possde un bureau local. DEA La Drug Enforcment Administration fait respecter les lois concernant la distribution et lutilisation illgales des narcotiques (hrone, opium, marijuana, cocane), les hallucinognes, et les narcotiques synthtiques comme les mtamphtamines et les barbituriques. Sa principale activit est dempcher et dendiguer le commerce de drogues, aux tats-Unis mais aussi en provenance de ltranger (particulirement dAmrique du Sud). Les agents travaillent sou-

3.2 Quelques agences fdrales amricainesFBI Cr en 1908, le Federal Bureau of Investigation enqute sur les violations des lois fdrales qui ne sont pas couvertes par les autres agences fdrales : les cambriolages de banque les enlvements la trahison la violation des droits civils (notamment les crimes raciaux) lextorsion et la fraude la corruption de fonctionnaire

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vent incognito, en utilisant une couverture et en se faisant passer pour des dealers ou des trafiquants. La DEA possde son propre laboratoire danalyses et de recherches, videmment spcialis dans ltude des drogues et des mdicaments. La direction administrative de la DEA est situe Washington DC. La DEA a t officiellement cre en 1973, partir du Bureau des Narcotiques du Ministre de la Justice (cre en 1968), luimme cr partir du Bureau des Narcotiques du Ministre du Trsor (cr en 1930). La premire loi anti-drogue a t vote aux tats-Unis en 1915. ATF Le Bureau of Alcohol,Tobacco, and Firearms enqute et fait respecter les lois concernant lalcool, le tabac, les armes feu et les explosifs. Il arrive souvent aux agents dutiliser des couvertures pour arrter des trafiquants darmes. Ses agents enqutent galement en cas dincendies criminels. Le quartier gnral de lATF est situ Washington DC. LATF possde cinq laboratoires Atlanta et San Francisco, ainsi quun norme laboratoire national situ Ammendale, dans le Maryland, depuis 2003. Ces laboratoires sont spcialiss dans la fabrication dengins explosifs et lidentification des traces dexplosifs, les incendies criminels, les armes feu et la balistique, la modification des alcools, du tabac, de la nourriture et des cosmtiques (sils sont coups, trafiqus, empoisonns, etc.), et les faux en criture. Depuis 1998, lATF utilise deux laboratoires mobiles qui se dplacent sur les lieux dattentat, dexplosion ou dincendie criminel. LATF a t officiellement cr en 1972 mais son anctre est apparu en 1919 avec la loi sur la Prohibition (la prohibition a disparu en 1933 mais une loi a t vote sur le contrle des armes feu en 1934).

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4 Les Sciences ForensiquesCet anglicisme barbare dsigne la fois les sciences lgales et la criminalistique, voir la criminologie. Nous allons ici tudier toutes ces sciences ddies au criminel, la victime et la scne de crime, aussi bien dans leurs interprtations (et utilisations) anglo-saxonnes que franaises. Les sciences forensiques peuvent tre utilises pour rsoudre toute une varit de crimes ou, du moins, pour aider les enquteurs. Elles tirent leur origine du principe de Locard , qui nest pas totalement fiable sil est utilis seul. Il existe un autre principe qui doit galement tre pris en compte lorsque lon examine des indices : le principe dindividualit , selon lequel deux objets ne sont jamais identiques. Si on peut distinguer deux objets lun de lautre, il est vident quils ne proviennent pas de la mme source. Au contraire, si on ne peut les distinguer, ils doivent tre examins plus en dtail afin de dterminer sils ont la mme origine. De nombreux assassins ont t condamns, par exemple, parce que les experts ont pu prouver que des fibres trouves sur leur victime correspondaient celles prleves sur la moquette de leur voiture. Le dtail qui semble compliquer un cas devient, pour peu quil soit considr et mani scientifiquement, celui qui permet au contraire de llucider le plus compltement . Le Chien des Baskerville, Sir Arthur Conan Doyle

de vhicules (tout noter), les vnements ( regarder, couter, sentir ), les indices potentiels, etc., qui pourront aider sa propre enqute et les analyses des techniciens forensiques. Personne ne doit fumer, mcher un chewing-gum, utiliser le tlphone ou les toilettes, manger ou boire, bouger quelque objet (mme et surtout les armes), ajuster le thermostat, ouvrir les portes ou les fentres qui ne ltaient pas, ou repositionner les objets. Les techniciens de scne de crime doivent : - Noter (si lenquteur ne la pas encore fait) si les lumires taient allumes ou non, les portes et fentres ouvertes, les odeurs, les liquides visibles, la mto, la temprature, lheure et les objets prsents. - Photographier (et/ou filmer) toutes les pices, tous les endroits et toutes les victimes de la scne de crime, faire des schmas si ncessaire et prendre des mesures. - Utiliser un quipement et des protections spciales, nettoyer ou jeter entre chaque pice, personne ou scne. - Collecter, prserver, inventorier, empaqueter sparment, puis transporter les indices jusquau laboratoire danalyses. Les prlvements dindices seffectuent du plus visible au moins visible et du moins destructeur au plus destructeur . Lorsque lon trouve des traces biologiques (sang, urine, cheveux, salive) et des empreintes digitales, il faut galement obtenir des prlvements de contrle auprs de la victime, des tmoins, du suspect, etc. On doit galement saisir les ordinateurs, les rpondeurs et les vidos des camras surveillance. Si la scne de crime rsulte dun incendie ou dune explosion, il faut galement chercher : des acclrateurs : essence (liquide ou en bidon), alcool brler, bois, chiffons, sodium, thanol, etc. des rsidus dexplosifs : dynamite (gomme ou plastique), Semtex (gomme orange), C4 (pte blanche), TNT (poudre claire), nitrate dammonium (engrais), poudre noire, etc. des fragments de la bombe : emballage, dtonateur, batterie, fils lectriques, fusible, clous, etc.

4.1 La scne de crimeTemps de prlvement : au moins 1h Fiabilit : 50 100 % Lun des aspects les plus importants pour scuriser une scne de crime est de la prserver en vitant autant que possible, la contamination et les dplacements. Lenquteur doit valuer la scne, limiter laccs aux seuls professionnels, mais aussi observer les mouvements de personnes et

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On classe dailleurs les feux en plusieurs classes selon le type de combustible les ayant provoqus : - Classe A : combustible solide comme le bois, le papier, le tissu - Classe B : combustible liquide comme lalcool, lessence, lther, les huiles - Classe C : combustible gazeux comme lactylne, le propane, le mthane - Classe D : combustibles spciaux comme le sodium, le potassium, le phosphore Le corps de la victime peut galement offrir des indices probants avant mme lautopsie : on prlve les taches de sang, de salive, de sueur, les empreintes digitales, les poils et cheveux, les fibres, les poussires, la boue, etc., et leurs supports (notamment les vtements). Les ongles, si la victime a griff son agresseur, gardent souvent des dbris de peau. On place galement sous scells les tissus, les liens ayant servi attacher, la terre des semelles, les dbris de phare de voiture rsultants du choc, etc.

(notamment avec de lacide) afin de faire disparatre les empreintes. Mais cette astuce peut tre djoue grce aux techniques modernes. Le doigt laisse toujours une marque, sans les sillons.

La rgle des concordancesPour tablir une correspondance entre une empreinte latente et une empreinte encre (celle trouve sur une scne de crime et celle prise directement du suspect), des caractristiques communes des sillons doivent tre trouves sur les deux empreintes. Aux Royaume-Uni, il en faut 16. En France, on en requiert 12. Aux tats-Unis on nen exige pas ! Si lon ne trouve ne serait-ce que 15 ou 11 points communs plutt que 16 ou 12, les empreintes sont dclares non concordantes . Aux tats-Unis, lexpert seul donne son avis que les jurs suivent ou non. Empreintes au sol Les pieds laissent eux aussi des traces intressantes: si les pieds sont nus, ils laissent une empreinte aussi unique que celle des doigts, alors que sils sont chausss, ils laissent derrire eux une empreinte de semelle identifiable et fixable (avec du pltre ou du silicone). La semelle de chaussure peut toutefois tre moins intressante pour les enquteurs puisque, de nos jours, elles sont produites en masse et sont souvent similaires. Les empreintes de pas peuvent galement indiquer la taille ou le poids de son propritaire. Si lempreinte est petite, lagresseur est de taille moyenne, cest peuttre une femme. Si lempreinte est fortement enfonce dans la boue ou la neige, on peut supposer que son propritaire est gros ou quil portait un objet lourd. Une empreinte de pas peut aussi indiquer si lagresseur a une dmarche distinctive (sil bote, par exemple), car la pression sur les diffrentes parties du pied est observable. Masquer ses empreintes La manire la plus simple de cacher ses doigts afin de ne pas laisser dempreintes est de porter des gants. Certaines matires, comme le cuir, laisse trs peu de traces. Il est alors trs difficile de trouver des indices. Mais des gants en laine laisseront par contre des traces, sur les objets ou la victime. Les fibres sont moins souvent utilises que les empreintes digitales ou lADN mais sont tout de

4.2 Lidentification humaineEmpreintes digitales Temps ncessaire au prlvement : de 5mn plusieurs heures Temps ncessaire lanalyse : quelques heures Fiabilit : 90 100 % Je constate que tous les boutons de la chemise blanche manquent. Elle me dit quelle les a coups sur la scne du crime et enferms dans un sac titre de preuve. Ils ont t descendus aux empreintes latentes o on les traitera dans un creuset de super-colle chauffe . Principal tmoin, Steve Martini Les empreintes digitales sont LA preuve lgale la plus souvent utilise. Toutes les empreintes sont diffrentes, mme chez les vrais jumeaux. Lempreinte de chaque doigt est unique. Non seulement elle est unique mais elle ne se modifie pas, de la cration du ftus jusqu la mort. Les empreintes peuvent tre altres, mais les cicatrices deviennent justement caractristiques lors de lanalyse des empreintes. On a essay de dfigurer des doigts dlibrment

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mme utiles. La raison pour laquelle on les utilise moins est que les fibres sont souvent issues de production de masse, et quil nexiste quune petite probabilit que deux fibres correspondantes proviennent de la mme source.

isolait une partie du visage aprs lautre ().Thoriquement, il permet de reprer et didentifier une empreinte digitale sur la peau, ce que la poudre empreintes ou les mthodes chimiques sont impuissantes raliser. Post Mortem, Patricia Cornwell La mdecine lgale est la plus ancienne des sciences forensiques. Tout comme les empreintes digitales, elle est facilement admise comme preuve lors dun procs. La pathologie est la branche de la mdecine associe ltude des changements structurels provoqus par les maladies et les blessures. La mdecine lgale ajoute simplement les mots non naturelles ou suspectes devant maladies et blessures . Il existe actuellement deux branches dans la pathologie : anatomique (les altrations du corps humain par une maladie, un choc) et clinique (lexamen en laboratoire dchantillon prlev sur le corps). La plupart des mdecins lgistes sont des experts dans les deux branches. De tels experts peuvent : estimer lheure du dcs tablir la cause de la mort distinguer un meurtre dun suicide dduire le type darme utilise dterminer si la blessure a eu lieu durant le meurtre ou si elle est plus ancienne aider rvler lidentit de la personne dcde Coroner amricain Aux tats-Unis, les diffrents tats emploient des coroners ou des mdecins lgistes. Le coroner est gnralement un officier civil lu et na mme pas besoin dtre mdecin, bien quil doive avoir un minimum dexprience dans le domaine. Les coroners peuvent tre tenus pour responsables en cas de ngligence. Pas les mdecins lgistes. Ceux-ci agissent pour des administrations centralises dans la capitale de ltat ou sont employs par les comts. Ils sont souvent investis de pouvoirs dinvestigation (ils engagent leurs propres enquteurs), et de pouvoirs quasiment judiciaires (ils peuvent demander que des enqutes soient menes et recueillir des tmoignages).

Prise dempreintesLes techniciens de scne de crime photographient et relvent des empreintes visibles (sanglantes, sur du verre, de la cire ou de la peinture frache, etc.). Mais ils cherchent galement les empreintes invisibles sur les objets qui pourraient avoir t touchs (armes, interrupteurs, documents, sacs plastique, cartons, canettes). Ils prennent galement les empreintes des victimes, tmoins et suspects (et si ncessaire des enquteurs), pour identification et comparaison. Les empreintes peuvent tre de bonne ou de mauvaise qualit, selon que les doigts ont t trop appuys, bougs ou juste poss. Les empreintes peuvent tre rvles de diffrentes manires : - On utilise des poudres sur les surfaces planes. Les empreintes sont ensuite fixes , souvent avec du scotch spcial, et colles chacune sur une carte en actate. - On utilise des produits chimiques (iode, ninhydrine ou nitrate dargent) sur les surfaces poreuses telles que le papier, le carton, les murs Les empreintes sont alors photographies. Des empreintes digitales invisibles peuvent galement tre rvles sur un vtement, du bois, du mtal ou mme la peau de la victime laide dune poudre fluorescente et dun laser, de vapeur diode, ou de vapeur de cyanoacrylate (une colle) et dun colorant fluorescent.

4.3 La mdecine lgaleTemps ncessaire : de 2h 4h Fiabilit : 80 100 % Le faisceau lumineux nexplorait que quelques centimtres carrs de peau la fois. De minuscules fibres silluminrent comme des fils de fer chauffs blanc. Je les prlevais avec ma pince. Le bombardement du laser

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Le corps, tmoin silencieuxDterminer lheure de la mort On peut dterminer lheure de la mort grce la temprature corporelle. Celle-ci est influence par lenvironnement dans lequel se trouve le corps. Il conserve une temprature centrale denviron 37C pendant 1 3 heures, puis la temprature chute denviron 1 degr par heure (lquilibre avec le milieu ambiant est atteint en 24 heures). Mais plusieurs facteurs peuvent fausser ces donnes : lhabillement, le poids de la victime, un tat fbrile, une hypothermie ou des conditions climatiques particulires. Si la temprature est leve l o le corps se trouve (le chauffage est mis en marche, le corps est laiss en plein soleil, etc.), la mort peut sembler plus rcente quelle ne lest en ralit. La dperdition thermique dun cadavre est au contraire bien plus rapide dans leau que dans lair. Lorsque le cur cesse de pomper le sang, il descend dans les membres infrieurs (par gravit). Les lividits cadavriques (rouges) apparaissent progressivement et se situent au niveau des rgions inclines. Elles pargnent les points de contact : pour un cadavre retrouv sur le dos, les lividits rsident dans le bas du dos et la partie latrale du tronc, et il ny a pas de lividits au niveau des paules, des fesses et des mollets. Elles apparaissent entre la 2e et la 4e heure. Jusqu 8-15 heures les lividits sont dites mobiles (elles peuvent tre dplaces par une pression forte sur la peau), au-del de ce dlai elles sont fixes. La rigidit cadavrique est un autre facteur indicatif. Elle affecte lensemble des muscles de lorganisme et dbute environ 3 heures aprs la mort. Son maximum se situe vers 12 heures. Elle commence aux muscles du cou, pour stendre au tronc, membres suprieurs puis membres infrieurs. Sa disparition se fait dans le mme ordre. La rigidit des jambes disparat entre la 24e et la 36e heure. Si elle est rompue avant la 12e heure (le corps est boug), elle peut se reconstituer. Le premier signe de putrfaction visible vers la 48e heure est la tache verte abdominale . La putrfaction se gnralise lensemble de labdomen, puis au thorax et finalement aux membres. Au cours du 1er mois, la putrfaction devient noire , la peau se dcolle et les ongles tombent. Entre le 2e et 6e mois, le corps commence se dshydrater progressivement. Aprs 6 mois, les parties molles disparaissent. Toutefois, dans un environnement trs sec, le corps peut ne pas se dcomposer et, au contraire, subir une momification. En rsum : - corps chaud, souple, sans lividit : la mort remonte moins de 6 heures - corps tide, rigide, lividits seffaant la pression : 6 15 heures - froid, rigide, lividits fixes : 15 36 heures - plus de rigidit, tache verte : plus de 36 heures - corps entirement putrfi vert : plus d1 semaine Lautopsie Le but est dabord didentifier la victime, puis de dterminer les circonstances de la mort (lheure et les causes). Le lgiste aide les enquteurs en prlevant des chantillons susceptibles dappartenir au meurtrier et laisss sur la victime. Le lgiste se doit de porter des gants, un masque, un tablier, des couvre-chaussures et des lunettes protectrices. Toutes les anomalies visibles sur la surface (contusions, ligatures, ponctions, plaies, etc.) sont notes et dcrites. Elles peuvent tre observes la loupe, avec une camra numrique, voire une lampe ultraviolet ou un laser pour les indices invisibles lil nu. Les organes sont prlevs et dcoups afin que soient ralises des analyses toxicologiques, pathologiques, limnologiques (liquides du corps), odontologiques et gntiques. Les prlvements peuvent tre conservs des mois au rfrigrateur.

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Mdecins lgistes franais En France, le futur mdecin lgiste doit obtenir un certificat dtudes spciales qui lui permet dtre inscrit sur la liste des experts de la cour de la rgion dont il dpend. Lautopsie est mise en uvre la demande dun juge dinstruction, du procureur de la Rpublique ou du prsident du tribunal. Un mdecin classique peut procder la leve du corps sur le lieu o il a t trouv et demander ce quune autopsie soit pratique si elle lui semble ncessaire, mais il ne peut pas la faire lui-mme. Autopsie Afin dtre capable de fournir des informations aux enquteurs, le mdecin lgiste doit procder une autopsie. Celle-ci permet dobserver et de faire un rapport, aussi tt que possible, sur les particularits anatomiques tant gnrales que prcises dun corps rcemment dcouvert. Aux tats-Unis, les autopsies sont gnralement pratiques dans un hpital local ou linstitut mdico-lgal du compt, mais certaines ont lieu dans des bureaux privs ou des salons funraires. En France, les autopsies sont pratiques dans un institut mdicolgal, plus rarement dans des hpitaux. Examen anatomique ou clinique ? Lexamen anatomique peut tre suffisant pour tablir la cause de la mort si le mdecin lgiste a accs dautres informations (les circonstances de la mort, le pass de la victime, des donnes psychiatriques, etc.). Un examen clinique ou microscopique des organes est souvent ncessaire pour renforcer les conclusions du lgiste, mais cet examen peut tre impossible si la famille sy oppose ou si le corps a t exhum car lembaumement altre les examens microscopiques des organes. Lexamen des organes est utile si lon suspecte que de lalcool, de la drogue ou du poison peut avoir caus la mort, mais aussi dans les cas de morts naturelles (maladies coronariennes, emphysme etc.). Linspection du contenu de lestomac peut offrir des informations sur la cause mais aussi le moment de la mort: si les aliments sont peu digrs, la personne est dcde peu aprs avoir mang. Le mdecin lgiste demande presque toujours un examen aux rayons X ds quune arme feu est implique (pour vrifier la

trajectoire de la balle). Les rayons X peuvent galement tre utiles pour les blessures par arme blanche et dans les cas de violences sur enfant. Lexamen clinique permet aussi de confirmer lge, la race, le sexe, la taille, le poids et la condition physique de la personne dcde, surtout si elle na pas t identifie.

4.4 Srologie et analyse de traces de sangTemps ncessaire au prlvement : de quelques minutes quelques heures Temps ncessaire lanalyse : 1h 3h Fiabilit : 80 100 % Lanalyse des proprits et des effets des srums (sang, sperme, salive, sueur et matires fcales) est appele srologie. Nous nous intresserons surtout au sang. Le sang est lindice que lon dcouvre le plus souvent sur les scnes de crimes violents tels que les meurtres, les agressions et les viols. Il peut tre trouv sous diffrentes formes : liquide frais , coagul, sch, en petites gouttes, en flaques ou en taches, ce qui implique diffrentes mthodes de prservation et de collecte. Taches indlbiles Le corps humain contient environ 5 litres de sang. Lorsquil est bless, il perd ou gicle du sang, et le comportement du sang ainsi projet nest modifi ni par la temprature, ni par lhumidit : il est uniforme. Mme si la scne du crime est nettoye de fond en comble, la plus petite trace de sang pourra trs souvent tre dtecte puis analyse. Lorsque lassassin nettoie lendroit de son crime, il ne peut pas atteindre les interstices des planches, larrire des radiateurs, etc. En faisant simplement couler de leau sur du carrelage, un enquteur a fait apparatre des traces de sang entre les carreaux du sol dune cuisine. Sa dcouverte a tellement surpris le tueur, qui croyait avoir tout nettoy, quil a tout avou. Premiers sangs Les diffrents types de sang furent nomms et standardiss en 1901 par Karl Landsteiner, qui les dsigna sous le nom de groupes

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A, B, O et AB. Les types A et O sont les plus communs, les AB tant les plus rares.

Du sang ou du vernis ?En 1901, deux garons de 6 et 8 ans furent assassins et dmembrs sur lle de Rugen, en Allemagne. Des morceaux de leurs corps furent retrouvs parpills sur un large primtre, dans un bois. Le mme jour, Ludwig Tessnow, un charpentier, avait t vu en train de leur parler. Tessnow nia les avoir jamais rencontrs mais une fouille de sa maison permit de dcouvrir des vtements couverts de taches suspectes. Tessnow affirma quelles provenaient de vernis bois quil utilisait tous les jours dans son travail. Incapables de prouver le contraire, la police le laissa en libert. Mais un enquteur se souvint dun crime similaire. Trois ans plus tt, Osnabruck, deux fillettes avaient t dcouvertes dans les bois, massacres de la mme manire que les deux garons de Rugen. Un homme avait t aperu prs des bois avec des taches sur ses vtements. Ctait Ludwig Tessnow. lpoque, il avait galement affirm que ces tches taient du vernis. Le procureur de Rugen apprit quun fermier avait expliqu quun homme ressemblant Tessnow avait travers son champ et quensuite, il avait dcouvert sept de ses agneaux gorgs. Leurs pattes avaient t coupes et dissmines dans le pturage. Tessnow fut arrt et le fermier le reconnu comme lhomme qui stait enfuit de son champ. Les enquteurs comprirent que Tessnow avait srement tu les enfants. Ils entendirent parler dun test rcemment dvelopp par un biologiste, Paul Uhlenhuth, qui pouvait distinguer le sang dautres substances, mais aussi diffrencier le sang humain du sang animal. Les vtements tachs de Tessnow furent confis Uhlenhuth qui y trouva du vernis mais aussi du sang humain et du sang dagneaux. Grce ces preuves,Tessnow fut inculp et dclar coupable. Par la suite, le Docteur Leon Lattes dveloppa en Italie un procd qui permettait dexaminer les taches de sang sur du tissu. Il avait trouv un moyen dutiliser une solution saline afin de rtablir le sang sch dans sa forme originale, liquide, et en 1932, il inventa galement un moyen de tester les anticorps dun sang sch.

En 1940, Karl Landsteiner dcouvrit le facteur rhsus du sang. Il lappela Rh+, si lantigne tait prsent dans les globules rouges et Rh-, sil ne ltait pas. En 1949, des scientifiques britanniques conclurent que les noyaux des cellules sanguines des femmes contenaient des structures chromosomiques qui les diffrenciaient de celles des hommes, permettant ainsi de connatre le sexe de la personne dont on analysait le sang. Avec ou sang ? Lorsquune substance sombre est dcouverte sur une scne de crime, on doit dabord dterminer si cest bien du sang. Il existe diffrents tests qui diffrencient le sang dautres substances, mais si dautres produits sont prsents sur la scne de crime, les examens peuvent tre fausss. Pour cette raison, ces tests sont oprs avec beaucoup de prcautions. Un rsultat positif nest considr que comme une indication qui doit tre confirme par dautres examens. viter la contamination Avant de faire quoi que ce soit, lenquteur de scne de crime doit prendre des prcautions pour viter daltrer le sang mais aussi dtre contamin par des agents biologiques contenus dans ce sang. Il doit porter des gants en latex, un masque chirurgical et une combinaison complte, ainsi que des lunettes protectrices, et faire trs attention ds que lon suspecte des maladies telles que le VIH ou lhpatite. Il faut viter de poser les mains sur les endroits cachs o lon pourrait dcouvrir du sang non nettoy . Les chantillons de sang doivent tre tiquets les uns aprs les autres pour que lon sache o ils ont t prlevs, sur quelle surface, de quelle personne, de quelle manire, etc. Tous les chantillons secs et les vtements tachs doivent tre emballs dans des sacs. Il faut veiller dtruire les formulaires et rapports clabousss de sang et se laver les mains. Examens de la scne du crime Sur une scne de crime, on effectue des examens dans le but de dcouvrir des traces de sang. Le premier test consiste simplement utiliser une lampe puissante que lon balaye sur toutes les surfaces de la scne de crime. Cela peut rvler des traces invisibles lil nu.

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Si lon ne voit rien, mais quil existe une raison de suspecter que du sang est prsent, lendroit est asperg dun produit chimique appel luminol qui ragit au sang en quelques secondes, en devenant fluorescent dans lobscurit (la scne de crime doit donc tre plonge dans le noir). Lintensit de lclat du luminol augmente proportionnellement avec la quantit de sang prsente. Le luminol fonctionne mme avec du sang ancien ou des taches dilues, et peut mme illuminer des traces de frottement l o le sang a t nettoy. Toutefois, il existe deux problmes avec ce test : le luminol peut dtruire les proprits du sang dont les enquteurs auront besoin pour leurs examens (son utilisation est donc limite la dmonstration de la prsence de sang invisible), et le luminol ragit galement avec des composs de cuivre, de fer ou de cobalt et le permanganate de potassium (un dsinfectant). Le test de couleur Kastle-Meyer utilise un mlange de purgatif et deau oxygne sur un filtre en papier, qui, lorsque la plus petite quantit de sang est prsente, devient rose. Mais elle devient galement rose en prsence de pommes de terre, et doit donc tre utilise avec prcautions, surtout dans une cuisine ! Parfois, des tests micro-cristallins sont galement effectus : ils ajoutent un produit chimique au sang pour quil forme des cristaux avec les drivs dhmoglobine. Lorsque les enquteurs sont srs que du sang est prsent, ils utilisent un test de prcipitine (une sorte danticorps) afin de dterminer si le sang est dorigine humaine ou animale. Ensuite, les analyses peuvent indiquer le groupe sanguin et le sexe de la personne qui a saign.

ADN et sang De nos jours, les analyses dADN ont remplac les tests denzymes et de protines. Un profil gntique cr partir dun chantillon de sang est bien plus prcis quun profil uniquement sanguin. Les formes du sang Le sang trouv sur une scne de crime peut offrir aux enquteurs bien plus que le sexe, le groupe sanguin ou le profil gntique. Lexamen de la manire dont le sang atterrit sur une surface a donn naissance une spcialit forensique, lanalyse de la forme du sang . Celle-ci joue un rle important dans la reconstitution de scnes de crimes. Les diffrents types de taches de sang indiquent comment le sang a t projet hors du corps travers plusieurs facteurs : les types de blessures lordre dans lequel ces blessures ont t reues qui appartient le sang prsent le type darme qui a caus les blessures si la victime bougeait ou tait allonge lorsque les blessures ont t infliges si la victime a t bouge aprs que les blessures aient t infliges quelle distance les gouttes de sang ont parcouru avant de frapper la surface sur laquelle elles ont t trouves. Le sang peut tomber goutte goutte, gicler dune artre, suinter dune large blessure ou tre projet sur les murs par une arme releve pour assener un autre coup. Les claboussures de sang peuvent tre classifies en six types distincts : des gouttes sur une surface horizontale des gicles provenant de sang projet en lair et frappant une surface un angle prcis des marres de sang autour du corps, qui peuvent montrer sil a ou non t tran sur le sol des jaillissements artriels ou veineux des traces laisses par les mouvements dune personne qui saigne des pistes sanglantes, en forme de taches lorsquun corps est tran ou en gouttes lorsquil est port (mais aussi lorsquune personne blesse senfuit en laissant du sang sur son passage)

Les scrteurs En 1925, une autre dcouverte importante a t faite. Prs de 80 % de la population humaine est scrteur , ce qui signifie que les types spcifiques dantignes, de protines, danticorps et denzymes caractristiques de leur sang peuvent tre trouvs dans dautres tissus et fluides du corps. Les enquteurs peuvent apprendre le groupe sanguin dun scrteur en examina de la salive, des larmes, de la peau, de lurine ou du sperme. Dans une affaire de viol, le nombre de suspects potentiels peut tre restreint par de simples analyses sanguines.

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Les formes du sang peuvent aider les enquteurs comprendre les positions de la victime et de lagresseur, la manire dont ils ont interagi et se sont battus sur la scne du crime. En sachant ce qui est arriv et comment, les enquteurs peuvent se concentrer et trouver des empreintes digitales, des traces de pas, des cheveux, des fibres et dautres indices. La reconstitution de la scne du crime aide aussi les enquteurs dterminer qui, des tmoins et du ou des suspects, ment ou dit la vrit. Reconstituer les vnements La classification des formes des traces de sang aide reconstituer le droulement des vnements. Des traces en forme dclaboussure donnent la nature de la force et la position de la victime lorsquelle a t abattue ou poignarde.

Dautres traces rvlent la position et la taille de lagresseur, sil tait gaucher ou droitier, ou la taille de lobjet utilis pour tuer. Si une victime est abattue bout portant, on pourra trouver son sang dans le canon de larme. Un jaillissement artriel peut donner la position, le mouvement et la gravit de la blessure, alors que les ombres (labsence de sang l o on sattendrait en trouver) suggrent un mouvement ou une suppression dun objet ou une modification de la scne du crime. On peut considrer quelques rgles gnrales : La pointe dune goutte indique la direction do elle vient. Pour pouvoir interprter correctement des taches de sang, on doit considrer la texture des matriaux sur lesquels elles se sont dposes : une tache aura des bords bien lisses sur du bois ou du verre mais elle sera toile sur une tapisserie paisse.

Laffaire Caren CampanoPlusieurs techniques danalyses ont t utilises dans laffaire Caren Campano, Oklahoma City, afin doffrir assez de preuves pour arrter le suspect. Caren avait disparu mais il ne semblait pas y avoir quoi que ce soit de suspect chez elle, au premier abord. Son poux, Chris, admit quils staient violemment disputs avant quelle ne disparaisse le 1er juillet 1992. Selon lui, elle avait tout simplement dcid de le quitter. Pour prouver sa bonne foi, Chris Campano proposa aux enquteurs dentrer chez eux pour vrifier que tout tait normal. Une tache brune sur la moquette de la chambre coucher intrigua les policiers, qui pensrent immdiatement du sang. Ils utilisrent plusieurs techniques pour dcouvrir de quoi il retournait : Un test micro-crystalin : lorsque le btonnet toucha la tche brune, il indiqua la prsence de sang. Au laboratoire, on dtermina que ctait bien du sang humain. Du luminol : la maison paraissait immacule mais lorsque le produit chimique fut asperg sur les murs, il illumina tant dendroits que les policiers comprirent rapidement quun bain de sang y avait eu lieu. Les enquteurs trouvrent des claboussures sur les murs, les portes et mme le plafond. Une longue trane de sang tait visible travers la maison et sur les marches descalier menant au dehors. En examinant les diffrentes traces et claboussures, les enquteurs dterminrent que la victime avait reu plusieurs coups la tte, qui lui avaient srement t fatals. Une dtermination de la quantit de sang partir de la recration des traces : sur un mme tapis, les enquteurs versrent la quantit de sang qui aurait t ncessaire pour crer des traces de sang de la mme taille que celles dcouvertes chez les Campano. Ils estimrent ensuite quune personne de la taille de Caren Campano aurait perdu au moins 40 % de son sang. Elle naurait pas survcu. Des analyses dADN : les parents de Caren taient dcds et on ne possdait pas dchantillons de son ADN. Les enquteurs prlevrent des chantillons de sang de tous les membres de sa famille. Une partie du profil gntique dress avec le sang dcouvert chez les Campano correspondait la mme partie chez tous les membres de la famille de Caren : ctait bien celui de la jeune femme. La police possdait assez de preuves pour arrter Chris Campano et linculper de meurtre. Finalement, un an aprs sa disparition, les enquteurs localisrent le corps de Caren, qui tait devenu un squelette. Les radios dentaires du squelette et de Caren correspondaient. Son crne prsentait de nombreuses fractures, confirmant la thorie que les enquteurs avaient cre grce lanalyse des traces de sang. Chris Campano fut reconnu coupable du meurtre de son pouse.

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Plus la taille des gouttelettes est petite, plus lnergie requise pour les produire est grande : Lorsque des taches de sang ont toutes moins d1mm de diamtre, elles ont t produites par un impact vitesse leve; srement un coup de feu. Lorsque des taches de sang ont diversement 1 mm ou plus de diamtre, elles ont t produites par un impact vitesse moyenne, comme un coup de couteau ou de barre de fer. Lorsque le sang est projet vers le haut avec assez de force pour toucher le plafond, en une masse compacte, cest trs souvent le rsultat dun coup de feu tir vers le haut: plus souvent un suicide quun homicide. Pour une blessure par balle, le sang se dirige : - depuis une plaie dentre : dans la direction oppose la balle - depuis une plaie de sortie : en direction de la balle.

respond un chantillon prlev sur une scne de crime, la probabilit est trs leve quil soit le coupable. Profil gntique Le profil gntique est reconnu comme un outil puissant pour rsoudre les crimes. Toutefois, son utilisation nest pas aussi incontestable quelle le parat. Il existe de nombreux problmes avec ce genre de preuve et sa valeur dans un tribunal est souvent douteuse. La cration dun profil gntique est un procd relativement nouveau car il na t dvelopp qu partir de 1985. Aprs cette dcouverte, on a rapidement ralis quel point elle pouvait tre utile en tant que preuve lgale, et durant plusieurs annes, elle a t considre comme infaillible. Mais on a pu montrer par la suite que ce ntait pas le cas : dans certains procs, laccusation comme la dfense ont dcid que la preuve ADN ntait pas suffisamment fiable pour savoir sil existait ou non une correspondance. On est arriv cette conclusion non pas parce que la preuve ADN tait mauvaise, mais parce que le procd par laquelle elle avait t cre tait, lui, incorrect. Plusieurs erreurs avaient t commises par les techniciens des laboratoires, lors de lexamen et de linterprtation de lADN ; elle ntait donc plus fiable. Afin de crer un profil gntique, il est ncessaire quun chantillon dADN suffisant ait t recueilli. Un lment biologique prlev sur la scne dun crime peut fournir cet ADN, tant quil nest pas srieusement dgrad et que lon en trouve en quantit suffisante. Des conditions nfastes, telles quune chaleur intense, peuvent avoir des effets nocifs sur les chantillons. Aprs que lon ait collect ces chantillons sur la scne du crime, il faut en prlever un du suspect, afin que les deux profils gntiques soient compars. La comparaison ne sarrte pas obligatoirement l. Il est aussi utile de recueillir un chantillon de la victime pour que lon soit sr que lADN suspect ne provienne pas de la victime. Dautres chantillons doivent tre prlevs sur dautres suspects afin de les exclure ou de les incriminer. Des chantillons dautres victimes de crimes similaires, peuvent galement tre recueillis et compars. Crer un profil de cette manire devrait montrer si un chantillon correspond ou pas, et ainsi lier laccus la scne du crime.

4.5 LADNTous les tres vivants possdent de lADN. Cest ce qui nous permet de nous distinguer comme humain plutt que comme animal ou plante , mais aussi entre chaque humain car lapparence physique de chaque individu correspond son identit gntique. Nous possdons tous des squences dADN spcifiques que lon pourrait comparer des empreintes digitales gntiques . O trouver des traces dADN Temps de prlvement : 10mn une demi-heure Fiabilit : 0 100 % selon lchantillon LADN peut tre trouve dans toutes les cellules humaines, plus particulirement (et facilement) dans le sang, les cheveux, la peau, la salive et le sperme, lments qui sont souvent laisss sur une scne de crime par un criminel. Ils sont galement laisss sur le corps du tueur par la victime, par le contact physique. Un scientifique peut analyser ces lments et produire un profil gntique. Le profil gntique de chaque personne est unique (sauf dans le cas de vrais jumeaux): si un chantillon dADN prlev sur un suspect cor-

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Cration dun profil gntique Temps de cration dun profil : de 16h 3 semaines Fiabilit : 20 99,99 % La cration dun profil gntique est extrmement complexe et doit passer par de nombreuses tapes techniques diffrentes. Si un problme apparat nimporte quelle tape du procd, le profil gntique peut tre invalid. Cela peut concerner la qualit, la quantit ou la puret de lADN prlev. Si lchantillon dADN a t entrepos dans des conditions dfavorables durant ne serait-ce que 24 heures, lchantillon peut tre dgrad et ne plus pouvoir subir de tests. Les conditions dfavorables sont surtout lhumidit et la chaleur. Toutefois, si lchantillon est constitu de sang ou de sperme, il va se conserver plus longtemps et restera fiable durant plusieurs semaines aprs avoir t mis en dpt. Si la qualit de lADN est dgrade de quelque manire que ce soit lors de lexamen, les bandes ne vont pas apparatre avec prcision mais seront souilles. Par consquent, lorsquun profil gntique est soumis comme preuve devant un tribunal, lexamen prouvant quil na pas t dgrad durant lexamen devrait galement tre prsent. La quantit dADN doit galement tre suffisante. Il est trs difficile de crer un profil gntique si lchantillon est minuscule. De plus, si lchantillon dADN est trop maigre, il peut tre entirement utilis par laccusation, enlevant la dfense la capacit de procder ses propres tests ! La puret de lADN peut tre un problme dans le procd tout entier. Lchantillon ne doit pas tre contamin . Par exemple, ce qui est considr comme un chantillon pur, obtenu dune tache de sang sur une scne de crime, peut se rvler tre un mlange du sang de la victime et de son agresseur. Des impurets constitues dADN bactrienne peuvent galement tre rcoltes sur la scne du crime ou mme au laboratoire. Si cela a lieu, la squence dADN obtenue inclura les informations ajoutes par lADN bactrienne, faussant le profil gntique. Malgr tout, il existe bien entendu beaucoup daffaires qui ont t couronnes de succs grce des preuves ADN. Certains chantillons ont mme t recueillis des annes auparavant et,

grce lvolution des techniques, ont pu tre analyss de nos jours, et offrir une preuve irrfutable de la culpabilit dun suspect ou de linnocence dun condamn.

4.6 Lodontologie lgaleTemps ncessaire lanalyse : plusieurs heures Fiabilit : 50 % (morsures) 100 % (dentition) Lodontologie est ltude des dents humaines. Elle est particulirement utile pour larchologie et les sciences forensiques : les dents, grce lmail, sont llment le plus rsistant du corps humain et la partie que lon retrouve le plus souvent. Elles rsistent la putrfaction et la carbonisation: la dent rsiste jusqu 800 degrs et ne fond qu 1 200 degrs. Los rsiste jusqu 500 degrs. Les dents offrent de nombreuses informations, notamment sur lge de la victime mais aussi sur son tat de sant et sa pathologie. Ds 1898, Oscar Amodo en faisait part dans son ouvrage Lart dentaire en mdecine lgale . En utilisant une radiographie ou un moulage dentaire, on peut le comparer au dossier dun dentiste et identifier une personne. Des progrs en biotechnologie permettent depuis peu de crer un profil ADN partir des dents. De bonnes dents Le dveloppement et lapparition des dents durant lenfance sont les mmes chez tous les tres humains. Lorsque la formation de la dent est complte, elle ne se modifie plus, except les dommages physiques ou chimiques. On peut dterminer lge dun squelette grce ses dents.Vingt dents primaires (galement appeles dents de lait ) se forment avant mme la naissance, entre la 14e et la 16e semaine de grossesse et pousse en dehors des gencives partir de 9 mois et jusqu lge de 6 ans. La dentition secondaire (les dents permanentes) est forme de 32 dents et pousse de 6 18 ans. On sait galement, depuis peu, que la teinte de la racine des dents se modifie avec lge. De plus, certaines caractristiques dentaires sont uniques chaque individu. Chaque personne a une structure dentaire diffrente. Cela fait malheureusement peu de temps que les dentistes demandent une radio complte de la mchoire : celle-ci peut servir identifier une victime. Mais on

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peut galement tablir lidentit dune personne grce au travail du dentiste effectu sur des dents (amalgames, couronnes, prothses, etc.). Lorsque le dentiste perce un trou dans une dent pour ter une carie, le trou est diffrent de tous les autres. Ainsi, si lon possde une radio dentaire dune personne disparue et que lon ne retrouve quune seule dent travaille dun squelette, on peut tout de mme comparer cette seule dent la radio et identifier la personne. En plus de lge, les dents permettent destimer : le sexe: les racines, la taille de la mchoire et la forme du palais son diffrente chez la femme et chez lhomme, les habitudes de vie: ltat des dents et des gencives, le tartre et les dpts tabagiques, la restauration dentaire et la prsence de prothse. Si une personne possde une prothse onreuse, on pourra penser quelle devait avoir un bon train de vie plutt qutre SDF, par exemple.

morsure. La peau peut tre dforme par la morsure ou les dents peuvent glisser. On distingue deux genres de morsures : la morsure sadique qui est inflige lentement et qui prsente une marque de succion au centre avec une abrasion qui ressemble une brlure. une morsure dattaque par lagresseur, ou de dfense par la victime, qui ne laisse pas de trace nette et est plus difficile identifier. Lagresseur peut laisser de la salive, et donc son ADN, sur la morsure. Dun autre ct, si lon pense que la victime a pu mordre son agresseur, il est utile de prendre des photographies, voire mme un moulage, de ses dents, si on veut les comparer aux blessures dun suspect. Les marques sur la peau peuvent indiquer la musculature de la mchoire de lagresseur, son tat mental et sa coordination. On peut dterminer par le type de saignement de la peau si la victime tait vivante ou morte lorsque la morsure a eu lieu. Psychologie de la morsure Mais la morsure peut galement aider dresser un profil psychologique de lagresseur. En effet, les morsures indiquent une vie fantasmatique sophistique qui sest dveloppe depuis des annes. La morsure est souvent prsente dans les agressions sexuelles violentes, que ce soit un viol ou un meurtre. Cest une manire de contrler et de dominer sa victime. Lagresseur veut dvorer sa victime au sens propre comme au sens figur, par tous les moyens possibles. Et la morsure est lun des moyens pour y parvenir. Lagresseur dtruit sa victime avec toutes les armes quil possde. a na rien voir avec le cannibalisme, cest une question de pouvoir. En conclusion Les marques de morsures sont parfois trs difficiles trouver sur un corps et lon a tendance les prendre pour des gratignures. Il semble que les mthodes et limportance de lodontologie forensique doivent tre dcrites en dtails aux jurs mais aussi la population en gnrale, car cest elle qui forme les jurys.

Une morsure mne la chaise lectrique !Lodontologie ne sert pas uniquement identifier une victime, elle peut galement permettre de confondre un accus. Le tueur en srie Ted Bundy en a fait lexprience. Lors de lun de ses derniers meurtres, dans le dortoir dune universit, il a mordu la fesse dune de ses victimes, Lisa Levy. Cette marque de morsure a t releve et lorsque Bundy a t arrt, on a photographi ses dents. La trace de morsure et lalignement des dents de Bundy correspondaient parfaitement, reliant ainsi Bundy ce meurtre et la chaise lectrique. Marques de dents et morsures Il existe entre 30 et 76 facteurs de comparaisons considrer, notamment les stries, les sillons, les dentelures, les cavits et les abrasions. De nos jours, on utilise souvent un ordinateur et des photographies pour procder ces comparaisons. On peut galement tudier des marques de dents sur de la nourriture si lagresseur a mordu dans un aliment, chez la victime, et la abandonn l. Les marques dposes sur les aliments laissent des impressions en 3 dimensions, qui sont plus intressantes que les marques de morsure releves sur la peau : mme si elle a t pntre, la peau peut ne garder que des ecchymoses, dune

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Mais il faut galement noter que les marques de morsures ne sont pas toutes des preuves de valeur. Dans certaines affaires, comme celle de Ted Bundy, lanalyse de la marque de morsure a t trs importante, mais cest plutt rare. Une marque de morsure doit tre nette et plusieurs experts doivent prsenter le mme avis indpendamment, avant quune cour de justice ne puisse considrer cette preuve comme importante.

4.7 Lart forensiqueLart forensique est une spcialit un peu particulire qui consiste principalement dessiner ou recrer par ordinateur le visage dun squelette, dun suspect ou dun enfant disparu. Les artistes pratiquant lun des domaines de lart forensique doivent souvent avoir des connaissances annexes. Ils doivent par exemple savoir comment les anthropologues travaillent avec les os pour estimer la taille, le poids, le sexe et la race dun squelette. Cela afin de ne pas concevoir, partir dun squelette, le portrait dune femme blanche et mince si ce squelette appartient en fait un homme noir et enrob. Ils doivent galement avoir quelques connaissances en psychologie afin dimaginer quelles modifications doivent tre accomplies pour vieillir une photographie : telle personne aurait-elle eu recours la chirurgie esthtique ou aurait-elle tenu garder le mme visage ? Sils travaillent partir de crnes, ils doivent tre familiers des changements post-mortem. Si on leur demande de dessiner des dents pour utiliser des reprsentations visuelles au tribunal, ils doivent avoir des connaissances en odontologie, etc. Lart forensique ne se limite pas aux portraits et la reconstruction des visages en 3 dimensions. Un artiste forensique peut galement dessiner des dmonstrations visuelles de techniques denqutes, reprsenter une scne de crime avec des mesures prcises, raliser des dessins mdicaux partir des autopsies, nettoyer ou amliorer des vidos, etc. Le portrait robot Temps ncessaire : au moins 1h Fiabilit : 30 90 % Cest dans les annes 1950 que la cration de portrait-robot partir de tmoignages devint une procdure standard aux tats-Unis.

Des kits didentification commencrent apparatre. Le premier incluait une pile de feuilles sur lesquelles figuraient diffrents types de caractristiques faciales dessines la main. Un tmoin pouvait choisir entre diffrentes sortes de nez, de lunettes, de lvres, de cheveux, etc., qui se superposaient les uns aux autres afin dobtenir un visage complet. Ensuite, les kits utilisrent des photographies plutt que des dessins. Les feuilles furent numrotes et codes afin que ces numros puissent tre envoys dautres dpartements de police possdant un kit didentification et quun portrait robot puisse rapidement tre cr dans dautres juridictions. Au Canada, les policiers utilisaient seulement sept masques faciaux qui taient censs reprsenter toutes les variations du visage humain. De nos jours, on utilise un programme prsentant aux tmoins un visage basique qui correspond leur description gnrale et non plus des morceaux de visage spars. Puis, les tmoins dsignent les parties qui ne sont pas ressemblantes, et lartiste peut faire les ajustements adquats partir de la base de donnes. Il peut bouger, colorer, agrandir, rapetisser, redessiner, effacer nimporte quelle partie. Une fois termin, le portrait peut-tre envoy aux autres services de police par internet. Le portrait au service de lidentification post-mortem Temps ncessaire : au moins 1 jour Fiabilit : 75 90 % Les artistes forensiques peuvent galement dessiner les visages de personnes dcdes. Lorsque certains corps sont retrouvs, ils sont parfois en trs mauvais tat et le visage de la victime est dform par la putrfaction. Il ne reste parfois mme quun crne. Afin dtablir lidentit de la victime, il faut recrer son visage. partir de photos prises la morgue, lartiste dessine un portrait le plus ressemblant, mais le plus objectif possible. Ce dessin est diffus dans les mdias, avec lespoir que quelquun reconnatra le portrait. Mais il peut galement tre propos la famille dune personne disparue qui ne pourrait lidentifier si le corps est dcompos. Si la famille se fait connatre, on peut alors procder des comparaisons ADN ou chercher les radios dentaires.

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Contrairement au visage des corps qui portent le masque fig de la mort, les dessins des artistes forensiques tentent de prsenter une expression, une animation, une vitalit, que la victime na plus. Il faut redonner la vie un visage, un dfi difficile relever. Il lest encore plus lorsque le visage nexiste plus du tout et quil ne reste quun crne. Lartiste dessine au-dessus dune photo du crne, appliquant la mme mthode de mesure des profondeurs que pour la sculpture forensique (voir plus bas). L encore, il ou elle peut ajouter une expression son dessin, chose bien plus complique raliser avec une sculpture en glaise. De plus, un crne en trs mauvais tat peut ne pas tre utilisable pour la sculpture forensique.

Harvey GlatmanLe kit didentification a aid lapprhension du tueur en srie Harvey Glatman. Dans les annes 1950, Los Angeles, il se faisait passer pour un photographe et emmenait dans le dsert des jeunes femmes qui espraient devenir mannequins et quil assassinait. La colocataire de sa premire victime le dcrivit la police avec assez de dtails pour quun policier, utilisant le kit, puisse en dresser un portrait satisfaisant. La quatrime femme laquelle Glatman sattaqua parvint retourner son arme contre lui. Il fut arrt pour une simple agression, mais il ressemblait tant au portrait-robot que les policiers finirent par linterroger sur les meurtres et, il avoua. La sculpture forensique Temps ncessaire : de quelques heures plusieurs jours Fiabilit : 75 85 % La personne ayant cr la premire reconstruction faciale correcte est un anatomiste allemand, W His, qui a publi ses rsultats en 1895. Il avait acquis un crne dont on disait quil tait celui de