fables de la fontaine - petite analyse

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Les Fables de Jean de La Fontaine pages 196 à 211 du manuel Un héritage d’Ésope pages 198-199 du manuel Le corbeau et le renard Cette fable est la deuxième du Livre premier, après « La cigale et la fourmi ». Le corbeau n’ap- paraît pas très souvent dans les fables de La Fontaine, contrairement au renard. Tantôt son image est conforme à celle du Roman de Renart (le « rusé goupil »), tantôt il trouve plus malin que lui comme dans « Le renard et la cigogne ». Objectifs – Comparer les deux versions d’une même fable, chez Ésope et chez La Fontaine. – Dégager quelques caractéristiques de la fable chez La Fontaine : renforcement de l’anthropomor- phisme des personnages, versification, théâtralité. Une même histoire, des différences 1. Ésope La Fontaine Titre « Le corbeau et le renard » « Le corbeau et le renard » Récit en prose ou en vers récit en prose récit en vers Longueur des dialogues deux répliques relativement brèves deux répliques qui occupent chacune quatre vers Défaut princi- pal du corbeau « sot prétentieux » vaniteux Qualité princi- pale du renard rusé rusé 2. Certains mots ou expressions renforcent le sen- timent que, chez La Fontaine, les animaux sont les représentants des hommes. – « Maître corbeau » (v. 1), « Maître renard » (v. 3) : le vocable « Maître » suivi d’un nom propre s’employait au XVII e siècle pour des personnes qui possédaient une qualité ou un défaut à un degré éminent. Pour la classe de sixième, les programmes de 2008 prescrivent la lecture de quelques fable des livres I à VI. Le chapitre du manuel permet d’en découvrir sept : « Le corbeau et le renard », Livre premier (p. 198), « Le rat de ville et le rat des champs », Livre premier (p. 200), « Le lion et le rat – La colombe et la fourmi », Livre deuxième (p. 202), « Le villageois et le serpent », Livre sixième (p. 204), « La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf », Livre premier (p. 206), « Le loup et l’agneau », Livre premier (p. 209). Les élèves découvriront parallèlement deux fables d’Ésope : « Le corbeau et le renard » (p. 198), « La grenouille médecin et le renard » (p. 205). Objectifs du chapitre – Expliciter le rapport entre les fables de La Fontaine et celles d’Ésope. – Permettre aux élèves de saisir les caractéristiques des fables et leur valeur poétique. Bibliographie Les éditions des Fables • La Fontaine, Fables, édition critique de Jean-Pierre Collinet, Gallimard, « Folio Classique », 1991. • Fables de La Fontaine en planches de bande des- sinée : La Fontaine aux fables, Delcourt jeunesse, 2 tomes, 2002 et 2004. • Livres-CD pour lire et écouter les fables de La Fontaine : Jean de La Fontaine, Fables, Thierry Magnier, « Livre CD », 2003 ; Jean de La Fontaine, Fables, Frémeaux et Associés, 2003 ; Jean de La Fontaine, Le Magicien et le fabuliste, Autrement dit, 2006. Entrer dans les fables par l’image 1. L’invitation à la récitation vise à activer la connais- sance que les élèves ont acquise des Fables de La Fontaine à l’école primaire. Elle met l’accent sur la continuité des apprentissages et sur la réalité de la culture littéraire des élèves. 2. Les cigales dépensent sans compter, elles ne se soucient pas du lendemain ; les fourmis, prévoyan- tes, font des réserves. L’Œil et la Plume 6 e © Éditions Belin, 2009 12. Les Fables de Jean de la Fontaine 1

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Page 1: Fables de La Fontaine - Petite Analyse

Les Fables de Jean de La Fontainepages 196 à 211 du manuel

Un héritage d’Ésopepages 198-199 du manuel

Le corbeau et le renardCette fable est la deuxième du Livre premier, après « La cigale et la fourmi ». Le corbeau n’ap-paraît pas très souvent dans les fables de La Fontaine, contrairement au renard. Tantôt son image est conforme à celle du Roman de Renart (le « rusé goupil »), tantôt il trouve plus malin que lui comme dans « Le renard et la cigogne ».

Objectifs– Comparer les deux versions d’une même fable, chez Ésope et chez La Fontaine.– Dégager quelques caractéristiques de la fable chez La Fontaine : renforcement de l’anthropomor-phisme des personnages, versification, théâtralité.

Une même histoire, des différences

1. Ésope La Fontaine

Titre« Le corbeau et le renard »

« Le corbeau et le renard »

Récit en prose ou en vers

récit en prose récit en vers

Longueur des dialogues

deux répliques relativement brèves

deux répliques qui occupent chacune quatre vers

Défaut princi-pal du corbeau

« sot prétentieux »

vaniteux

Qualité princi-pale du renard

rusé rusé

2. Certains mots ou expressions renforcent le sen-timent que, chez La Fontaine, les animaux sont les représentants des hommes.– « Maître corbeau » (v. 1), « Maître renard » (v. 3) : le vocable « Maître » suivi d’un nom propre s’employait au XVIIe siècle pour des personnes qui possédaient une qualité ou un défaut à un degré éminent.

Pour la classe de sixième, les programmes de 2008 prescrivent la lecture de quelques fable des livres I à VI.Le chapitre du manuel permet d’en découvrir sept : « Le corbeau et le renard », Livre premier (p. 198), « Le rat de ville et le rat des champs », Livre premier (p. 200), « Le lion et le rat – La colombe et la fourmi », Livre deuxième (p. 202), « Le villageois et le serpent », Livre sixième (p. 204), « La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf », Livre premier (p. 206), « Le loup et l’agneau », Livre premier (p. 209).Les élèves découvriront parallèlement deux fables d’Ésope : « Le corbeau et le renard » (p. 198), « La grenouille médecin et le renard » (p. 205).

Objectifs du chapitre– Expliciter le rapport entre les fables de La Fontaine et celles d’Ésope.– Permettre aux élèves de saisir les caractéristiques des fables et leur valeur poétique.

BibliographieLes éditions des Fables• La Fontaine, Fables, édition critique de Jean-Pierre Collinet, Gallimard, « Folio Classique », 1991.• Fables de La Fontaine en planches de bande des-sinée : La Fontaine aux fables, Delcourt jeunesse, 2 tomes, 2002 et 2004.• Livres-CD pour lire et écouter les fables de La Fontaine : Jean de La Fontaine, Fables, Thierry Magnier, « Livre CD », 2003 ; Jean de La Fontaine, Fables, Frémeaux et Associés, 2003 ; Jean de La Fontaine, Le Magicien et le fabuliste, Autrement dit, 2006.

Entrer dans les fables par l’image1. L’invitation à la récitation vise à activer la connais-sance que les élèves ont acquise des Fables de La Fontaine à l’école primaire. Elle met l’accent sur la continuité des apprentissages et sur la réalité de la culture littéraire des élèves.

2. Les cigales dépensent sans compter, elles ne se soucient pas du lendemain ; les fourmis, prévoyan-tes, font des réserves.

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Conseil pour la mise en œuvre de l’activitéL’écriture pourra se faire par petits groupes (de deux ou trois élèves), l’évaluation se faisant d’abord à l’oral : les élèves lisent leur production à voix haute, sa qua-lité est aussitôt évaluée par le reste de la classe.Dans un second temps, on peut demander à la classe de choisir deux ou trois productions parmi toutes les propositions, en argumentant les choix.Ces productions peuvent être affichées dans la classe puis recopiées par les élèves dans leur classeur.

Voici les textes que Benjamin Rabier avait associés à ses images :Image 1. « Le Renard. – Bonjour, monsieur du Corbeau ! Si votre ramage ressemble à votre plu-mage, Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois. »Image 2. « Le corbeau prend le fromage dans sa patte et se met à chanter. »Image 3. « Le Renard. – Zut !… Il a lu La Fontaine !!! »

Les vers 13 à 18 peuvent faire l’objet d’une auto-dictée (apprentissage du texte par les élèves puis auto-récitation et écriture).

Les caractéristiques de la fable pages 200-201 du manuel

Le rat de ville et le rat des champsCette fable est la neuvième du Livre premier des Fables. Son découpage en strophes est rare dans le recueil.Le rat des champs qui préfère se tenir à l’écart du bruit de la ville, de ses fastes et de ses inco-hérences, est représentatif de la pensée de La Fontaine qui n’a cessé de prôner une conduite de repliement sur soi.

Objectifs– Amener les élèves à saisir les caractéristiques nar-ratives des fables de La Fontaine : un récit divertis-sant qui, souvent, comporte un retournement de situation.

– « Monsieur du Corbeau » : au XVIIe siècle, le titre de « Monsieur » était donné aux personnes de condi-tion élevée. L’usage de la particule « de » et l’attri-bution de la majuscule au nom « Corbeau » anoblit l’animal.– « Mon bon monsieur » : il s’agit d’une expression familière entre personnes de même condition (le nom ne comporte plus de majuscule). L’expression est ironique, notamment parce que l’adjectif « bon » peut être interprété de plusieurs manières.

3. Activité de vocabulaire. Synonymes de « pré-tentieux » : vaniteux, présomptueux. Synonymes de « flatteur » : encenseur, enjôleur, flagorneur.

4. La fable d’Ésope est sans doute la plus facile à lire, notamment parce qu’elle est traduite dans une langue standard, sans effet stylistique, comme c’est d’ailleurs le cas chez Ésope. Des indications tem-porelles marquent nettement les étapes du récit (« alors », l. 4 ; « commence à le », l. 4 ; « Aussitôt », l. 11). D’autre part, la moralité, placée à la fin de la fable, est simple et claire.La fable de La Fontaine, écrite dans la langue du XVIIe siècle, est plus difficile, sinon à lire, du moins à comprendre. Chez La Fontaine, la fable se présente comme une petite saynète en trois mouvements : entrée en scène des personnages et première répli-que du renard, exécution du chant par le corbeau, vol du fromage et leçon du renard. La Fontaine a choisi de supprimer les indications temporelles (sauf « À ces mots », v. 10) afin de donner de la vivacité à sa fable. La moralité, formulée par le renard, est plus complexe.

La leçon des deux fables5. Chez Ésope, la moralité est la suivante : « La vanité cause la perte des sots ». Chez La Fontaine la mora-lité est la suivante : « Ceux qui acceptent les flatteries sont à la merci de ceux qui les flattent ».

6. Pour cette réponse, on demandera aux élèves d’apporter au moins un argument.

Objectifs– Amener les élèves à saisir le changement de scé-nario dans les images de Benjamin Rabier.– Les amener à imaginer un dénouement différent, favorable au corbeau.– Leur permettre de mieux comprendre, grâce à l’écriture, le lien entre récit et moralité.

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marchent debout. Le rat de gauche semble regarder le lecteur avec malice.

9. Activité de vocabulaire. Mot qui désigne le rat de ville : le « citadin » (v. 19) ; mot qui désigne le rat des champs : le « rustique » (v. 21).– Étymologie de « citadin » : civitas (la cité). Mots de la famille de « citadin » : cité, citadelle, citoyen, citoyenneté.– Étymologie de « rustique » : rus (la campagne). Mots de la famille de « rustique » : rural, ruralité, déruralisation, rusticité, rustre, rustaud.

10. C’est le rat des champs qui tire la leçon de l’his-toire et fait figure de sage. Selon lui, la vie citadine et luxueuse (« vos festins de roi », v. 24) comporte un désagrément principal : l’insécurité. Mieux vaut vivre plus modestement, à la campagne, mais sans crainte (« fi du plaisir / Que la crainte peut corrom-pre », v. 27-28).

ObjectifAmener les élèves à évaluer l’histoire avec leurs propres valeurs.

Conseils pour la mise en œuvre de l’activitéL’activité d’écriture, individuelle, peut être précédée d’un échange oral sur le sens de l’histoire et le com-portement des deux personnages. Elle peut être prolongée par un échange oral au cours duquel chacun défendra son point de vue sur les valeurs du rat des champs.

Les trois premières strophes de la fable peuvent donner lieu à une dictée de contrôle en insistant sur les formes du passé simple.

Étude de la gravure de Gustave Doré, page 200 du manuel.Voir la fiche d’exploitation sur le site compagnon www.belin-français-college.com

– Les amener à dégager les particularités d’une illustration de la fable.

Un récit, une histoire distrayante1. Un jour, le rat de ville invita le rat des champs à dîner. Alors qu’ils étaient à table, les deux amis entendirent un bruit et s’enfuirent. Le rat des champs en conclut que la campagne était plus calme et pré-féra inviter le rat de ville chez lui.

2. Le début du récit est au passé simple ; le vers 7, par contre, est au présent car il constitue un com-mentaire du narrateur.

Un renversement de situation3. En invitant le rat des champs, le rat de ville vou-lait sans doute lui faire plaisir mais aussi, peut-être, l’éblouir par son train de vie.Expressions qui indiquent la qualité de son invita-tion : « D’une façon fort civile » (v. 3) ; « Sur un tapis de Turquie » (v. 5) ; « Le régal fut fort honnête, / Rien ne manquait au festin ; » (v. 9-10).

4. L’événement qui vient déranger le repas des deux amis : « Ils entendirent du bruit » (v. 14). On pourra faire remarquer aux élèves que cet « événement » n’est pas inquiétant en lui-même : s’il fait détaler le rat de ville, c’est que la peur fait partie de son mode de vie. Le rat des champs refuse d’être soumis à ce genre de situation.

5. Au vers 15, le présent de narration se substitue au passé simple pour donner au lecteur le plaisir de vivre l’événement « en direct ».

6. La conséquence de cet événement est la fuite des deux convives, d’abord celle du rat de ville (habitué à avoir peur) puis celle du rat des champs (obligé de suivre son hôte).

Des animaux qui ressemblent à des hommes7. Certains éléments rapprochent le monde des ani-maux de celui des hommes.– Dans le récit : l’invitation à dîner (v. 2) ; la civilité (v. 3) ; la mention du couvert mis (v. 6) ; le pronom indéfini « quelqu’un » (v. 11) ; l’expression « Son camarade » (v. 16).– Dans le dialogue : l’ensemble du discours du rat des champs est celui d’un sage capable d’analyser immédiatement la situation et d’en tirer la morale.

8. Lecture de l’image. Les deux rats conservent leur nature de rats (tête, moustaches, queue et pattes) mais sont habillés comme des hommes et

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bons termes avec tout le monde et rendre service car on peut avoir besoin de tel ou tel, même plus petit ou plus faible que soi, alors qu’on se trouve en mauvaise posture.La seconde moralité « Patience et longueur de temps / Font plus que force ni que rage. » signifie que, lorsqu’on est dans une situation difficile, il vaut mieux se montrer patient et accepter d’arri-ver au but lentement plutôt que de se fâcher, de s’énerver et de chercher à accélérer artificiellement le cours des choses.La seconde fable, La Colombe et la Fourmi, illustre la première moralité.

5. Lecture de l’image. Grandville traduit le lien entre les deux fables en réunissant les quatre ani-maux dans son illustration, le lion et le rat en arrière-plan, dans la partie gauche du dessin, la colombe et la fourmi au premier plan, dans la partie droite du dessin. On peut faire remarquer que Grandville a choisi d’illustrer la deuxième partie de la première fable et la première partie de la deuxième (le villa-geois est visible à l’arrière plan).

Objectifs– Faire mémoriser l’une des deux fables.– Faire travailler, par la diction, le rythme des vers.

Conseil pour la mise en œuvre de l’activitéLa diction gagnera à être préparée préalablement en classe entière par un travail du rythme des vers : on insistera notamment sur la prononciation des « e » internes et liaisons orales.

Des textes poétiques pages 204-205 du manuel

Le villageois et le serpentChez La Fontaine, les fables qui mettent en scène des humains, des objets ou des végétaux sont rares. Parmi les fables que les élèves peuvent connaître, on citera : « La mort et le malheureux », « La mort et le bûcheron », « Le vieillard et l’âne », « Le chêne et le roseau », « Le pot de terre et le pot de fer ».

Une histoire pour instruire

pages 202-203 du manuel

Le lion et le rat – La colombe et la fourmiCes deux fables, présentées ensemble par La Fontaine, sont les onzième et douzième du Livre deuxième.Le lion, le rat et la fourmi sont fréquents chez La Fontaine. Il est intéressant de voir comment l’auteur joue avec l’inversion des rôles dans cha-cune des deux fables, le faible devenant soudain celui qui détient le pouvoir de vie ou de mort.

Objectifs– Montrer aux élèves l’importance de la visée morale des fables.– Faire apprécier l’intérêt de la mise en parallèle des deux fables par le fabuliste.

Deux histoires proches1. Chacune des deux fables présente un animal fort ou plus grand (le lion, la colombe) et un animal faible ou plus petit (le rat, la fourmi). Les deux fables sont construites exactement sur le même schéma narra-tif : dans Le Lion et le Rat, le rat, d’abord en danger, est sauvé par le lion qu’il sauve à son tour ; dans La Colombe et la Fourmi : la fourmi, d’abord en danger, est sauvée par la colombe qu’elle sauve à son tour.

2. Activité de vocabulaire. Pour le lion, La Fontaine utilise lui-même une périphrase, « le roi des animaux » (v. 7). On pourrait également proposer « le maître de la jungle » ou « le fauve à la crinière ».Périphrases pour le rat : « le rôdeur des égouts » ou « le rongeur des champs ».Périphrases pour la fourmi : « l’ouvrière laborieuse » ou « l’insecte industrieux ».

Une histoire pour instruire3. Les deux moralités de la première fable se trou-vent aux vers 1-2 puis 17-18. Elles sont l’une et l’autre formulées au présent de vérité générale.

4. La première moralité « Il faut autant qu’on peut obliger tout le monde : / On a souvent besoin d’un plus petit que soi. » signifie qu’il vaut mieux être en

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10. L’accumulation des participes passés presque synonymes des vers 5 et 6 crée un effet d’insistance sur l’état pitoyable du serpent et prépare le lecteur à condamner son ingratitude.

11. Au vers 19, la sentence « Tu mourras » est mise en valeur par le rejet.

ObjectifAmener les élèves à éprouver, par l’écriture, le pas-sage de la prose à la forme poétique.

Conseils pour la mise en œuvre de l’activitéL’activité gagnera à se faire par groupes de deux ou trois comme le demande la consigne.On insistera sur le fait qu’il ne s’agit pas simplement de réécrire la fable d’Ésope avec des retours à la ligne mais de s’attacher à trouver un rythme poéti-que et de chercher des rimes, voire de créer un effet par un rejet, une allitération ou une assonance.L’activité d’écriture peut se clore par un temps de lecture des productions en insistant sur leur dimen-sion poétique (mise en valeur du mètre, par exem-ple par une lecture nettement rythmée).

On pourra effectuer une dictée préparée de la fable d’Ésope après avoir préalablement analysé les formes verbales simples et composées.

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Lecture d’images

De l’illustration à la mise en scène

pages 206-207 du manuel

Dans le programme d’Histoire des arts, l’art du jardin fait partie du domaine « Arts du visuel » et s’inscrit dans la thématique « Arts, ruptures, conti-nuités » (pages 3 et 10 du BOEN n° 32 du 28 août 2008, téléchargeable sur le site du ministère).

BibliographieIl existe une édition de 253 fables illustrées par les plus grands illustrateurs du XVIIe siècle au XXe siècle : Fables de Jean de La Fontaine, Le Chêne, 2006.

ObjectifFaire prendre conscience aux élèves que les fables sont des œuvres poétiques.

L’histoire et la moralité1. Le premier vers nous apprend que La Fontaine a emprunté le sujet de la fable à Ésope. Il n’est pas rare qu’il exprime sa dette envers le fabuliste grec.L’histoire, d’abord racontée au passé simple (« Aperçut », v. 5) est ensuite racontée au présent (vers 8 à 22). Le passé simple revient au vers 24. Le présent de narration donne de la vivacité au récit et favorise les formules impliquant directement le lecteur (« Il vous prend sa cognée », v. 20).

2. Le retournement de situation se situe aux vers 13-14 : « L’animal engourdi sent à peine le chaud, / Que l’âme lui revient avecque la colère. ». La partie 1 de la fable (v. 1 à 12) pourrait s’intituler : « Le sauvetage du serpent » ou « Le villageois au secours du serpent » ; la partie 2 (v. 13 ou 15 à 24) : « La mise à mort du serpent » ou « Ingratitude et mise à mort ».

3. L’expression « Contre son bienfaiteur, son sauveur et son père » (v. 17) montre que La Fontaine est du côté du villageois contre le serpent.

4. Lecture de l’image. Dans la gravure, l’agression du serpent et le geste de défense du villageois sont apparents mais sans qu’un jugement de valeur soit perceptible.

5. Activité de vocabulaire. Le nom « générosité » pourrait résumer la première partie de la fable, le nom « ingratitude » la seconde.

La forme poétique6. On pourra demander aux élèves de nommer le mètre de chaque vers de la fable en insistant sur la valeur des « e » internes et des liaisons orales.

7. On pourra demander aux élèves de nommer chaque nouvelle rime et introduire éventuellement la notion de rime féminine / masculine.

8. Les quatre vers de la moralité (v. 25-28) sont liés par des rimes embrassées.

9. Au vers 15, l’allitération en [s] (2 occurrences) associée à l’assonance en [i] (3 occurrences) ainsi que la place centrale dans l’hémistiche du mot « siffle » (ce verbe étant lui-même mimétique en raison de l’association des deux constrictives [f] et [l]) contri-buent à mettre en relief le sifflement du serpent.

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noir et blanc, sont ensuite peintes avec de la goua-che ou de l’aquarelle, sans masquer les traits noirs.

Précisions lexicalesColorer : donner une certaine teinte avec de la peinture (synonymes : teindre, teinter).Colorier : appliquer de la couleur sur une surface, souvent du papier.Coloriser (terme technique) : mettre en couleur un film ou une gravure originellement en noir et blanc.La couleur est particulièrement importante dans la mise en scène de Robert Wilson car, à l’inverse de la fable, les humains représentent les animaux. Le vert du costume du comédien qui incarne la grenouille signale son identité.

7. François Chauveau profite de la fable pour repré-senter une scène campagnarde, c’est pourquoi le décor est particulièrement fouillé. Seul Robert Wilson choisit un décor neutre, préoccupé avant tout de représenter les travers de l’humanité.Dans l’image de Charles Bennet, le décor de la cam-pagne est à peine esquissé et peut faire songer à du papier peint.

8. Les deux représentations de Charles Bennet et de Robert Wilson peuvent être rapprochées : deux personnages en scène, animaux habillés en humains ou humains déguisés en animaux, décors réduits à l’essentiel, importance des costumes.

9. À la fin de la saynète, le ballon éclate, représen-tant la « crevaison » de la grenouille.

Lexique page 208 du manuel

Les mots de la justice et de l’injustice1. 1. a. ; 2. b. ; 3. c. ; 4. b. ; 5. a. ; 6. c.

2. Le nom qui correspond au deuxième sens de l’ad-jectif « juste » (« qui convient bien ») est « justesse ».

3. Un paon vint se plaindre à Junon : elle lui avait donné un chant désagréable. Il trouvait cela inique par rapport au rossignol à la belle voix ; il voulait que la déesse répare cette injustice. Junon trouva que la plainte était irrecevable car, si le paon n’était pas doté d’une belle voix, il avait de belles plumes. Elle le menaça de le punir en lui ôtant son plumage. Le paon dut se soumettre à ce jugement.

ObjectifFaire découvrir la diversité des interprétations visuelles d’une fable par-delà la permanence du sujet (analyser les « ruptures » et les « continuités »).

Une fable imagée1. L’image « qui n’était pas grosse en tout comme un œuf » (v. 3) décrit la petitesse de la grenouille. Sa vanité, son désir d’égaler l’autre, mais aussi sa capa-cité de langage, l’assimilent à un être humain.

2. Le caractère humain de la grenouille est visible dans l’illustration de Charles Bennet (image 2), à tra-vers les costumes et les attitudes (la position debout notamment). On fera bien remarquer aux élèves que l’image 4 est une photographie d’un moment joué et pas une illustration.

La grenouille et le bœuf3. L’image qui présente la différence de taille la plus nette et la plus conforme à la réalité est celle de François Chauveau (image 1).

4. La grenouille incarne l’envie (« Envieuse », v. 4). Dans l’illustration de François Chauveau (image 1), il est difficile de retrouver ce défaut de la grenouille : elle est toute petite et observe d’en bas le grand bœuf indifférent. Dans l’illustration de Charles Bennet (image 2), le désir d’égaler le bœuf est manifeste dans la cambrure du corps et le port de la tête qui montrent que la grenouille cherche à se grandir et à défier celui qu’elle envie. Dans l’illus-tration de Gustave Doré (image 3), l’organisation de la scène (avant-plan / arrière-plan) donne l’impres-sion que la grenouille est presque aussi grosse que le bœuf. Dans la mise en scène de Robert Wilson (image 4), la vanité de la grenouille est représentée par le geste du bras levé et par la cambrure du corps vers le haut.

5. Le bœuf semble indifférent aux états d’âme de la grenouille dans l’image 1 (il détourne la tête), dans l’image 3 (il continue de boire tranquillement), dans l’image 4 (il lit son journal). Il semble manifes-ter sa désapprobation en fronçant les sourcils dans l’image 2.

Une fable, plusieurs techniques6. L’illustration de François Chauveau est une gravure en noir et blanc, celle de Gustave Doré est colorisée, certaines parties de la gravure, d’abord travaillées en

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Conseils pour la mise en œuvre de l’activitéL’image est une illustration de couverture de cahier scolaire de la fin du XIXe siècle. La présence de ce type d’image sur ce type de support atteste de l’im-portance des fables de la Fontaine dans la tradition scolaire.Les personnages sont à la fois des animaux (leur tête est celle d’un animal) et des hommes : posi-tion debout, port de vêtements, gestes humains. On peut situer la scène au moment de l’échange entre les deux personnages, les bras croisés du loup indiquant qu’il adresse des reproches à l’agneau.La consigne demande aux élèves d’exprimer leur impression personnelle non pas sur l’image mais sur l’interprétation qu’elle donne de la fable : on pourra, dans un premier temps, en classe entière, aider les élèves à dégager cette interprétation. L’image montre un loup très grand, habillé en gen-tilhomme, et dominant de toute sa taille un petit agneau qui tient à la main la toute petite écuelle dans laquelle il vient de boire. La menace est maté-rialisée par la langue rouge qui sort de la gueule du loup. L’illustrateur insiste sur l’inégalité entre les deux personnages, sur la légèreté de la faute et sur le fait que l’agneau est promis à la mort dès lors que le loup l’a abordé.À partir du travail collectif de lecture d’image, l’ac-tivité peut être proposée à deux ou trois élèves seu-lement qui viendront donner à leurs camarades leur point de vue sur l’interprétation mise en avant par l’illustrateur. Après leur présentation, le reste de la classe sera invité à réagir.

Participer à un débat sur une moralité

ObjectifFaire travailler les compétences nécessaires pour entrer dans un débat serein : avoir un avis, maî-triser des arguments et des exemples pour le défendre, respecter l’avis de l’autre, attendre son tour de parole, s’exprimer calmement en utili-sant toutes les ressources du langage.

Conseils pour la mise en œuvre de l’activitéL’activité pourra être menée avec six groupes, chacun des points de vue (a, b, c) étant défendu par deux groupes.La recherche des arguments et des exemples pourra se faire dans les groupes. Un rapporteur défendra ensuite le point de vue du groupe, les autres élèves venant comme appuis et comme régulateurs.

Les mots de la pitié et de la cruauté4. Le mot qui a un sens voisin est « compassion ».

5. 1. pitoyable 2. impitoyable 3. apitoyé 4. piteux

6. Un cheval eut une querelle avec un cerf. Comme il ne pouvait le rattraper, il implora un homme qui passait par là d’être charitable et de l’aider. L’homme monta sur le dos du cheval et l’éperonna jusqu’à ce qu’ils rattrapent le cerf qu’il tua. Le cheval, recon-naissant, remercia son bienfaiteur avant de repartir dans son séjour sauvage. Mais l’homme, considé-rant qu’il lui était redevable, lui refusa la liberté. Le cheval eut beau supplier, l’homme n’eut aucune indulgence et obligea celui qu’il considérait comme un ingrat à devenir cheval de trait.

Les mots de la force et du pouvoir7. Mots qui appartiennent au champ lexical de la force : influent, puissant, fort, important.Mots qui appartiennent au champ lexical de la faiblesse : fragile, frêle, faible, chétif, fluet, impuis-sant.

8. Mots désignant des personnes considérées comme fortes et appartenant au langage familier : costaud, balaise, malabar, armoire à glace.

9. 1. Merci de baisser la puissance de votre poste de radio.2. Nul ne connaît le pouvoir de destruction de ces engins de guerre.3. Le pouvoir des fées est parfois maléfique.4. Cet athlète a prouvé sa puissance physique en remportant plusieurs médailles aux Jeux olympi-ques.5. J’admire le pouvoir de concentration dont il est capable.

Expression orale page 209 du manuel

Présenter un point de vue sur une image

Objectifs– Amener les élèves à lire une image en cherchant quelle interprétation elle donne d’un texte.– Les amener à donner un point de vue personnel sur cette interprétation.

L’Œil et la Plume 6e © Éditions Belin, 2009 12. Les Fables de Jean de La Fontaine • 7

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Page 8: Fables de La Fontaine - Petite Analyse

Un âne accompagnait un cheval peu courtois,Celui-ci ne portant que son simple harnois,Et le pauvre baudet si chargé qu’il succombe.Il pria le cheval de l’aider quelque peu ;Autrement il mourrait devant qu’être à la ville.« La prière, dit-il, n’en est pas incivile :Moitié de ce fardeau ne vous sera que jeu. »Le cheval refusa, fi t une pétarade ;Tant qu’il vit sous le faix mourir son camarade,Et reconnut qu’il avait tort.Du baudet, en cette aventure,On lui fi t porter la voiture,Et la peau par-dessus encor.

Jean de La Fontaine, Fables, « Le cheval et l’âne », Livre sixième, seizième fable, 1668.

ObjectifÉvaluer la connaissance que les élèves ont acquise du genre de la fable.

Conseils pour la mise en œuvre de l’activitéCette séance d’évaluation peut être précédée d’un rappel ou d’une séance sur les formes de l’impératif présent.La recherche des ingrédients indispensables pour écrire une fable (étape 1) est individuelle.L’étape 2 est une mise en commun des résultats de la recherche qui précède. On pourra faire la liste des ingrédients au tableau en les notant en vrac : il s’agit ici d’obtenir une liste exhaustive.Le travail de numérotation des étapes peut être indi-viduel.Pendant la phase d’écriture, on demandera aux élèves d’avoir sous les yeux les tableaux de conju-gaison de l’impératif présent (étape 3).L’écriture d’une fable complète (étapes 5 et 6) peut être réservée aux élèves volontaires et menée en groupes.

Éventuellement, ce débat peut donner lieu à un temps d’écriture ultérieur, chaque élève choisissant librement un des points de vue et utilisant les argu-ments et les exemples qui ont été présentés pour le défendre.

Réciter une fable

Objectifs– Faire mémoriser une fable.– Faire travailler la diction expressive

Conseils pour la mise en œuvre de l’activitéLe travail de lecture et de repérage des passages de récit et de dialogue, des mots-clés, du caractère des personnages et de leur situation peut être fait en groupes ou en classe entière.On peut demander aux élèves d’expliciter deux cri-tères de réussite en s’appuyant sur la consigne et sur la méthode : différenciation des trois voix du texte ; fluidité de la récitation. Des élèves peuvent être désignés comme évaluateurs.

Évaluation page 211 du manuel

Invention d’une recette pour écrire une fable à la manière de Jean de La Fontaine

L’image de cette page est tirée d’un site Internet qui proposait un concours d’illustrations de fables de La Fontaine en utilisant des moyens techniques informatiques.« Le cheval et l’âne » se situe dans le Livre sixième du premier recueil des Fables.

En ce monde il se faut l’un l’autre secourir.Si ton voisin vient à mourir,C’est sur toi que le fardeau tombe.

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