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Lycée Jules Froment – Cours de français – E. Philippon - Année 2011-2012 Les figures de style (1) Présentation a) Etymologie Le mot style vient du latin stilus qui désignait chez les romains le poinçon servant à écrire. Dans l'antiquité, le maître gravait les lettres dans une planche de cire, et l'élève suivait les contours pour se faire la main. On peut dire que le style du maître respectait les normes (aujourd'hui, les futurs instituteurs vont encore à l'école « normale »). II y a également de grandes sortes de styles caractéristiques de certains milieux (style administratif, juridique, publicitaire, télégraphique). Pourtant, le style de quelqu'un, c'est surtout sa manière particulière de s'exprimer, de se comporter; c'est une sorte de signature. Dans notre façon de nous habiller, nous pouvons avoir un certain « style » reconnaissable. On dit d'un peintre, d'un écrivain qu'ils ont du style quand on reconnaît leur manière dans leur œuvre indépendamment de la signature. Ils s'écartent alors de la norme. Pourtant, en tant qu'ils peuvent être imités, ils deviennent eux-mêmes une norme. b) La norme et l’écart Les figures de style s'écartent de la norme habituelle du langage. « Normalement », nous devrions dire: « II pleut très fort». Si je dis « II pleut des cordes », j'emploie une figure de style (métaphore) qui est plus « parlante » que la norme. En effet, cette expression permet de frapper l'imagination, de rendre la violence de la pluie par l'image de la corde tendue. Dans un figure de style, il y a à la fois la valeur significative de la norme et quelque chose de plus (l'écart) à la fois liberté par rapport à la norme et merveille de l'invention. c) L’école de rhétorique. En Grèce antique, du temps de Socrate, les sophistes (Gorgias en particulier) ont répertorié et étudié ces figures des styles. Elles faisaient selon eux partie de l’art de persuader : la rhétorique. Cela fait donc 2500 ans que des professeurs apprennent les figures de styles à leurs élèves et ce n’est pas fini. (Au XIXème siècle, on appelait la première la « classe de rhétorique et la terminale la « classe de Le stylet à travers les âges Le stylet était dans l’antiquité une pointe à écrire souvent en bronze ou en os. Il permettait en particulier de graver dans des tablettes de cires. Sur ce tableau retrouvé à Pompéi on voit une jeune femme avec un stylet et une tablette de cire à côté de son mari qui porte un papyrus. Un gros plan nous permet de remarquer que l’extrémité non pointue du stylet avait la forme d’une petite sphère qui permettait d’effacer un peu comme nos crayons équipés d’une gomme. C’était également un petit couteau qu’on utilisait seulement d’estoc (par la pointe). Il reste à l’origine de notre mot « stylo » et c’est exactement le même nom

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Lyce Jules Froment Cours de franais E. Philippon - Anne 2011-2012Les figures de style (1)Le stylet travers les gesLe stylet tait dans lantiquit une pointe crire souvent en bronze ou en os. Il permettait en particulier de graver dans des tablettes de cires. Sur ce tableau retrouv Pompi on voit une jeune femme avec un stylet et une tablette de cire ct de son mari qui porte un papyrus.

Un gros plan nous permet de remarquer que lextrmit non pointue du stylet avait la forme dune petite sphre qui permettait deffacer un peu comme nos crayons quips dune gomme.

Ctait galement un petit couteau quon utilisait seulement destoc (par la pointe). Il reste lorigine de notre mot stylo et cest exactement le mme nom quon donne linstrument qui permet dcrire sur les tablettes numriques.

Prsentation

a) EtymologieLe mot style vient du latin stilus qui dsignait chez les romains le poinon servant crire. Dans l'antiquit, le matre gravait les lettres dans une planche de cire, et l'lve suivait les contours pour se faire la main. On peut dire que le style du matre respectait les normes (aujourd'hui, les futurs instituteurs vont encore l'cole normale ). II y a galement de grandes sortes de styles caractristiques de certains milieux (style administratif, juridique, publicitaire, tlgraphique). Pourtant, le style de quelqu'un, c'est surtout sa manire particulire de s'exprimer, de se comporter; c'est une sorte de signature. Dans notre faon de nous habiller, nous pouvons avoir un certain style reconnaissable. On dit d'un peintre, d'un crivain qu'ils ont du style quand on reconnat leur manire dans leur uvre indpendamment de la signature. Ils s'cartent alors de la norme. Pourtant, en tant qu'ils peuvent tre imits, ils deviennent eux-mmes une norme.b) La norme et lcartLes figures de style s'cartent de la norme habituelle du langage. Normalement , nous devrions dire: II pleut trs fort. Si je dis II pleut des cordes , j'emploie une figure de style (mtaphore) qui est plus parlante que la norme. En effet, cette expression permet de frapper l'imagination, de rendre la violence de la pluie par l'image de la corde tendue. Dans un figure de style, il y a la fois la valeur significative de la norme et quelque chose de plus (l'cart) la fois libert par rapport la norme et merveille de l'invention.c) Lcole de rhtorique.En Grce antique, du temps de Socrate, les sophistes (Gorgias en particulier) ont rpertori et tudi ces figures des styles. Elles faisaient selon eux partie de lart de persuader: la rhtorique. Cela fait donc 2500 ans que des professeurs apprennent les figures de styles leurs lves et ce nest pas fini. (Au XIXme sicle, on appelait la premire la classe de rhtorique et la terminale la classe de philosophie).

REMARQUES IMPORTANTESSavoir identifier une figure de style est dj quelque chose. Mais cest peu de chose si on ne sait pas leur donner un sens o le fond et la forme ne font plus quun. Dans ce qui suit, nous classons les plus clbres figures par types, cest--dire par grandes familles. Mais ces types ne sont quun indice pour linterprtation.Les figures de style ne sont pas rserves aux crivainsou orateurs; nous en utilisons tous les jours. Certaines expressions sont uses force dtre employes (noir comme du charbon, blanc comme un cachet daspirine). On parle alors de clichs. Mieux vaut viter de les employer. Ils figurent ici titre dexemples et dillustration.Les figures de style (2)I- Les figures danalogieLes bustes de Marianne sont des personnifications de la France qui nous portent aimer notre pays. Le bonnet rouge est aussi l pour nous rappeler que nous sommes en Rpublique.

On nimagine pas Marianne avec une couronne sur la tte ou le chapeau haut de forme de lOncle Sam, symbole de la richesse et de la prosprit amricaines.__________________________________

Les figures de style ont leur quivalence dans les arts plastiques et graphiques. En 1831, Grce Charles Philippon, on saperoit que Louis-Philippe est une poire (simple mtaphore, bien videmment)

Les figures danalogie tablissent un rapport, une ressemblance, une similitude entre deux choses quon aurait pu croire totalement diffrentes.

a) La comparaison

Elle fait apparaitre un lien entre deux lments grce un terme de comparaison (tel, comme, ainsi que, semblable , pire que) Ce qui est compar est appel le compar, ce quoi il est compar est appel le comparant. Clichs: fort comme un turc, belle comme le jour Mon verre sest bris comme un clat de rire (Apollinaire) Vous tes comme les roses du Bengale, Mariane, sans pine et sans parfum. (Alfred de Musset.) Quand le ciel bas et lourd pse comme un couvercle (Baudelaire).

b) La mtaphore

La mtaphore est une comparaison dont le terme de comparaison est absent. Elle suscite donc une plus grande intimit entre le comparant et le compar. (Cest une comparaison implicite.) Vous tes le phnix des htes de ces bois (Jean de La Fontaine) En parlant de la lune Cette faucille dor dans le champ des toiles (Victor Hugo) La scne est un gros gout qui montre tout (Louis Ferdinand Cline).

Une mtaphore qui se prolonge sur plusieurs phrases ou plusieurs vers est une mtaphore file: Ds lors, ce souvenir de Lon fut comme le centre de son ennui: il y ptillait (...) elle remuait dlicatement le foyer prs de s'teindre, (...) Cependant les flammes s'apaisrent, (...) L'amour, peu peu, s'teignit par l'absence, le regret s'touffa sous l'habitude" (Gustave Flaubert)

Une mtaphore lexicalise (cest-dire-devenue un mot ou une expression courante) est appele une catachrse. (Un pied de table, une aile davion, une tte de clou ou de vis).

Une allgorie est une suite de mtaphores qui donne vie des ides abstraites. Un livre entier peut tre allgorique.

c) La personnification

Donne un animal, une abstraction ou un objet les traits dun tre humain. Tu vas voir la baffe qui tattend! Sois sage, ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. // Tu rclamais le Soir; il descend; le voici.

Les figures de style (3)d) La prosopopeQuand le peintre Salvador Dali prte des pattes de libellules ses lphants; il joue bien sr sur le contraste de la lourdeur et de la lgret. Cela fonctionne donc comme un oxymore

Ren Magritte est un des peintres les plus littraires qui soient. Voici donc une antithse incarne:

Cette figure consiste faire parler un mort, une chose, une abstraction.

Je suis la pipe d'un auteur; // On voit, contempler ma mine, // DAbyssinienne ou de Cafrine, // Que mon matre est un grand fumeur (Charles Baudelaire)

II- Les figures dopposition

Au contraire des figures danalogies, les figures dopposition ne jouent pas sur les ressemblances mais sur les diffrences. Elles font ressortir les contrastes, les tensions qui dchirent les ides et les choses.

a) Loxymore (ou oxymoron)

Cest une figure qui consiste unir dans une mme expression deux termes de sens totalement opposs. Cette obscure clart qui tombe des toiles (Corneille) Le soleil noir de la mlancolie (Nerval) Un silence assourdissant (Camus)

b) Lantithse

Lantithse apparait dans une phrase ou dans un groupe de phrases quand les notions sy opposent. Etre ou ne pas tre, telle est la question (Shakespeare) [] un homme est l / qui vous aime, perdu dans la nuit qui le voile ; / qui souffre, ver de terre amoureux dune toile []. (Hugo) Ton bras est invaincu, mais non pas invincible (Corneille) Jembrasse mon rival, mais cest pour ltouffer (Racine)

c) Le Chiasme

Il consiste croiser les lments des lments dune phrase antithtiquepour accentuer leur opposition. Un roi chantait en bas, en haut mourait un Dieu. (Hugo) Ayant le feu pour pre, et pour mre la cendre. (Agrippa d'Aubign) Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger. (Molire) Celui qui s'lve sera abaiss, celui qui s'abaisse sera lev (Evangile selon Luc)

Les figures de style (4)d) Lantiphrase

Il ya dans lantiphrase un mlange dhumour, dironie et de dissimulation

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On parle du masque et de la plume pour dsigner de faon mtonymique le thtre et la plume

Elle consiste exprimer le contraire de ce que lon pense (cest la figure mme de lhypocrisie venimeuse, figure de lironie).

Je ne parlerai pas de sa stupidit! ministres intgres ! // Conseillers vertueux ! Voil votre faon // De servir, serviteurs qui pillez la maison! (Victor Hugo)

III- Les figures de substitution

Les figures de substitution remplacent un terme par un autre terme. Elles ne jouent pas seulement sur les mots mais galement sur les ides.

a) La mtonymie

Elle exprime un concept par un autre concept qui lui est uni par un lien ncessaire. Clichs: Boire un verre, manger son assiette (on dsigne le contenu par le contenant) LElyse, la Maison Blanche, la Couronne, etc. pour dsigner le pouvoir en place

b) La synecdoque

Cest un cas particulier de mtonymie avec un rapport dinclusion. On dsigne la partie pour le tout, le genre pour lespce, la matire pour lobjet. Elle est gnralisante (on procde alors une abstraction) ou particularisante (ce qui donne du pittoresque). Gnralisante: Le quadrupde est arriv (pour dire le chien, on remplace lespce par le genre) Particularisante: Quarante voiles sont arrives (pour quarante bateaux), on ne peut pas refuser du pain (pour refuser de la nourriture).

c) Priphrase

Elle utilise plusieurs termes pour dsigner ce quon pourrait nommer en un seul (on tourne autour du pot. Elle est souvent ironique. (La circonlocution est proche de la priphrase mais est l pour adoucir un discours, rendre les choses moins blessantes). Clichs: Le plancher des vaches = la terre. Le roi des animaux = le lion. Un mal qui rpand la terreur, // Mal que le Ciel en sa fureur // Inventa pour punir les crimes de la terre, // La Peste [puisqu'il faut l'appeler par son nom] (Jean de La Fontaine)Les figures de style (5)d) LantonomaseLa publicit usa abondamment de figures de style, tant dans les textes que dans les images. Nous avons ci-dessous une hyperbole parodique de la puissance. Remarquons que les effets secondaires de lacclration sur un passager (non attach!) sont parfois moins amusants.

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Avec la socit de consommation, notre poque illustre parfaitement la dmesure de laccumulation Le plasticien franais Arman sen est fait une spcialit.

Elle consiste remplacer un nom propre par un nom commun ou inversement. Il y a de jeunes Nron qui touffent dans des limites trop troites (Charles Baudelaire). Un Harpagon (pour dsigner un avare), un Dom Juan (pour dsigner un sducteur), un Tartuffe pour dsigner un hypocrite.

IV- Les figures dinsistance

Les figures dinsistance renforcent le contenu de ce qui est dit soit par le choix du vocabulaire (hyperbole) soit par la construction des phrases (anaphores, accumulation), soit par les deux cumuls (gradation).

a) Lhyperbole

Cest une exagration volontaire de la pense (souvent parodique). On utilise des mots excessifs, voire grandiloquents. Clichs: Ca me tue! Je suis mort de faim! Le pauvre diable navait pas une goutte de sang dans les veines (Erckmann-Charrian) Cest un roc, cest un pic, cest un cap// Que dis-je, cest un cap! Cest une pninsule! (Edmond Rostand) Dans ses yeux, ya tant dsoleil // Que quand elle me regarde, je bronze. // Dans son sourire, ya la mer // Et quand elle me parle, je plonge (Renaud Schan)

b) Laccumulation

Cest une numration qui cre un effet de profusion: Adieu, vaux, vaches, cochons. (Jean de La Fontaine) Si le viol, le poison, le poignard, l'incendie, // N'ont pas encore brod de leurs plaisants dessins // Le canevas banal de nos piteux destins, // C'est que notre me, hlas! n'est pas assez hardie. (Charles Baudelaire)

c) Lanaphore

Elle consiste rpter un mme mot au dbut de la phrase ou dun vers. Patience, patience, // Patience dans l'azur ! // Chaque atome de silence // Est la chance d'un fruit mr ! Paul Valry Rome, l'unique objet de mon ressentiment ! // Rome, qui vient ton bras d'immoler mon amant ! // Rome qui t'a vu natre, et que ton cur adore ! // Rome enfin que je hais parce qu'elle t'honore ! Corneille.

Les figures de style (6)Il y a des paralllismes en peinture comme en littrature. Le peintre suisse Ferdinand Holder sen tait fait une spcialit. On remarque que la symtrie cre quelque chose de plus que la simple addition, comme une vision de linfini

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Si les Dalton de Morris devaient reprsenter une figure de style, ce serait une figure dinsistance et en particulier une gradation. En effet, ils vont du plus petit au plus grand, du plus malin au plus bte, du mchant au moins teigneux.

d) Le paralllisme.

Il fait se succder plusieurs phrases ou vers sur le mme modle (se double souvent dune anaphore). Il n'avait pas de fange dans l'eau de son moulin. // Il n'avait pas d'enfer dans le feu de sa forge. (Hugo) Chanteronsnous l'espoir, la tristesse ou la joie ? // Tremperonsnous de sang les bataillons d'acier ? // Suspendronsnous l'amant sur l'chelle de soie ? // Jetteronsnous au vent l'cume du coursier ? (Alfred de Musset)

e) La gradation

Cest une accumulation o les mots sont classs par ordres croissants ou dcroissants dintensit. C'en est fait, je n'en puis plus; je me meurs, je suis mort, je suis enterr (Molire) Va, cours, vole, et nous venge. (Corneille)

V- Les figures dattnuation

Au contraire de ce qui se passe dans les figures dinsistance, dans les figures dattnuations, les mots sont en de de la ralit: on dit moins que ce qui est.

a) La litote

Il sagit de dire le minimum pour faire entendre le maximum.

Ce nest pas mal du tout (pour dire: cest trs bien). Va, je ne te hais point (Corneille: pour dire je taime toujours).

b) LEuphmisme

Cest la mme chose quune litote. Mais la vrit sous entendue est dsagrable.

Je suis un peu envelopp (Oblix pour dire: je suis gros) Elle a vcu , Myrto, la jeune Tarentine... (Andr Chnier pour dire: elle est morte)

c) Les figures sonores

Elles ajoutent au sens par le son.

Les figures de style (7)Les onomatopes sont trs prsentes dans la bande dessine. Voici comment Franquin reprsente un sifflement pleins poumons

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Pour le pote Arthur Rimbaud, toutes les voyelles nont pas la mme valeur. A chaque voyelle correspond mme une couleur!

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,Je dirai quelque jour vos naissances latentes :A, noir corset velu des mouches clatantesQui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d'ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes,Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombelles ;I, pourpres, sang crach, rire des lvres bellesDans la colre ou les ivresses pnitentes ;

U, cycles, vibrements divins des mers virides,Paix des ptis sems d'animaux, paix des ridesQue l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprme Clairon plein des strideurs tranges,Silences traverss des Mondes et des Anges ;- O l'Omga, rayon violet de Ses Yeux !

d) Lallitration

Cest la rptition dune mme consonne (ou plutt son consonantique) lintrieur dun mme groupe de mot. Elles permettent soit des harmonies imitatives (imitation de sons naturels dans les mots employs) soit des harmonies suggestives connotations douces ou dures selon lobjet dont on parle.

Haine, frisson, horreur, labeur dur et forc (Charles Baudelaire, allitration en r, harmonie suggestive) Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos ttes (Jean Racine, allitration en s, harmonie imitative) Oh! quel farouche bruit font dans le crpuscule / Les chnes qu'on abat pour le bcher d'Hercule (Victor Hugo, allitration imitative en k, b, p)

b) Lassonance

Cest la rptition dune mme voyelle (ou plutt son vocalique) lintrieur dun mme groupe de mot.

Mtro, boulot, dodo (assonance en o) Tout m'afflige et me nuit et conspire me nuire (Racine, assonance en i). Je le vis, je rougis, je plis sa vue) (Racine, assonance en i). Oh ! qui verra deux fois ta grce et ta tendresse, // Ange doux et plaintif qui parle en soupirant ? (Alfred de Vigny, assonance en an)

a) Lonomatope

Elle imite les bruits de la vie pour donner limpression de la ralit.

Plouf! dans leau! (Composition personnelle) Tic tac tic tac / Ta Katie ta quitt / Tic tac tic tac / Ta Katie ta quitt / tic tac tic tac (Bobby Lapointe)

VI- Les figures de construction

Elles font violence la norme du langage, soit en omettant des mots, soit en prenant des licences avec la grammaire.

a) Anacoluthe

Rupture volontaire de construction (parfois la limite de lincorrection grammaticale). Elle cre gnralement un effet de surprise et montre une violence faite la logique ordinaire. Le nez de Cloptre, sil et t plus court, la face du monde en et t change. (Pascal)

Les figures de style (8)On pourrait reprsenter lanacoluthe par lAcrobate de Picasso. Il y a de toute vidence une rupture par rapport lart de la reprsentation ordinaire comme il y a dans la figure de style une rupture par rapport aux rgles normales de la grammaire et de la syntaxe. Mais cette cart est motiv de par son objet dont il traduit les tensions.

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Certaines ellipses ngligent le dtail pour aller droit lessentiel. Mais il arrive quil y ait plus dans ce qui manque que dans ce qui est prsent. Cest le cas aussi dans ce tableau de Magritte:

Vous voulez que ce Dieu vous comble de bienfaits // Et ne laimer jamais ? (Racine) Exil sur le sol au milieu des hues, // Ses ailes de gant l'empchent de marcher.) (Baudelaire)

b) Le Zeugma

Il consiste mettre sur le mme plan grammatical deux mots qui sentendent en un sens trs diffrent.

Il prit la mouche et ses affaires Sous le pont Mirabeau coule la Seine // Et nos amours (Guillaume Apollinaire)

c) Lellipse

Cest lomission volontaire de certains mots qui restent sous entendus.

Pris ou non, excut ou non, peu importait. (Malraux) Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut-tre hier, je ne sais pas. J'ai reu un tlgramme de l'asile: Mre dcde. Enterrement demain. Sentiments distingus. (Albert Camus)

d) Lasyndte

Cest la suppression volontaire de liaisons entre des mots ou groupes de mots. (Cest donc une forme particulire dellipse).

Le roi est mort, vive le roi! Du temps o jtais tout petit; je nai pas t dorlot, tapot, baisot; jai t beaucoup fouett. (Jules Valles)

e) Lantanaclase

Cest la reprise dun mme mot avec une acception diffrente. (Elle est lorigine du jeu de mot)

Le cur a ses raisons que la raison ne connat point (Blaise Pascal) Tu es Pierre et sur cette pierre, je btirai mon Eglise (Jsus selon Saint Matthieu) "Il y a assez de richesses dans le monde pour tout le monde." (David Alis) "Il faudrait pouvoir accder au savoir sans le savoir." (David Alis)