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Il UIII .aJÇlldilC

FRONTlibertairedes luttes de classes33 rue des Vignoles75020

TEL:370 46 86·ABOIiIiEMEITS:

.,:c·~.·~,:?24no".. 60fr

souspl fenl.6 110"cie soutien . 120'"

5 EXEMPLAIRES \durant 24rr" •

li.PERMANENCE tous les jours

1 ..... ,

33 rue des vignoles 75020paris

écrire:région NORD .· (rnêrneadr~)

~~1~~~~Suisses- - - - - - - 13200. ARLES

imprimé par. édit.71 .

S.A.R.Laucapitalde 2000frsSiège:9rueAuguste Métivier

7502QDirecteur de 1~pub1icatlon:Beaugrand DépQt léga137126COrn.par. presse 51613 .

giscard-la-frime

_. --G1SCARD C'f.ST LA VIEILLE DROITE RIPO·

. LlNEE (CHABAN-DELMAS) .. .. .. ..

Giscard élu. Mort du gaull Lsme , Fin de la prédominance de la bourgeoisiena'ttona I.e à gérer les institutions étatiques ..La Fr-ance est rer..trée dansl'ère du cap i t ali sme libéral et international après 'une longue lutte com-mencée sous le règne de De Gaulle et qui avait connu sous Pompidou sesconflits les plus importants (exemple: la loi Royer contre les grandessurfaces )~ Nais, si le combat entre ces diverses teridances de la bour-geoisie revêt un caractère économique ( exemple: difficulté faite au PMEpar la restrictior. du crédit au profit des entrepr~ses multinationales)ce comèat est aussi d'ordre idéologique. Et ce dernier point n'est pasl'ur. des moindres. Giscard président ne sacrifie pas à la mode rétro et

'réforme et dépoussière à tout vent. Giscard la frime marque des points nenous y trompons pas. De s réformes importantes ( faites ou à faire ) commela majorité à 18 ans, la révision de l~ procédure de divorce, problème dela contraception et. de l'avortement, réforme de la condition péni tenciai-re permettent de ~uver provisoirement les institutions au moment où tou-tes les va+eurs'traditionnelles sont bafouées; il était temps de redonnerun bon coup de plumeau sur les institutions. L'important c'est que lepeuple ~ prenne pas :'habitude de se passer des lois ( 800.obo avorte-ments par a~ divorces arrangés par les avocats avec faus9~s lettresd'injures) ça ne peut plus dur-er , Si l'on commence à se foutre .éperdumentde la loi ça peut aller très loin. Giscard petit futé (on peut ~tre fami-lier avec Giscard, on peut même le traiter de "rac1ura de bidet" sous sonrègne, ça prouve que la pre sse est libre non ! ••• ) emploie toutes les ar-mes de la publicité et t out e a ~ petj_te·~.ormettes ( suppression desfiches d 'hôtéls, défilés rnil-:iUlres populaires République-Bastille) fontles choux gras des grands quotidiens et ont sans nul doute un impact im-portant sur l'opinion publique. ---.--

Sur les 49% de l'électorat de Mitterrand, combien ont vot é sur des moti-'~t;~ns de cet ordre?

Bien sar, bien.sar, il y a les déclarations du prince Pon~ de tirer àvue sur les détenus, qui au cours d'une mutinerie tenteraien~de s'enfuir( + de 60% des détenus sont en détention préventive, donc présumés inno-cente) il y a les 7 morts dans les prisons, la fusillade du Bd· Barbès,mais Ponia c'est aussi les opérations "coups de poing" *t .fi4j.cr~habilitédéfenseur de la pauvre dame qui rentre tard dans les banfieues peuplées

.d'étrangers et de jeune s voyous -(les· opérations "coupa de poing" ont sur.-tout permi d'arrêter.pas mal d'insoumis et de déserteurs).

-B8If1P,,1l&& ..LA SOUSCRIPTIONC' ESf PAS FINI !!!

C.C.p...front .~

libertaire33 907 40

afin de développer le courantcommuniste libertaire dansnotre région et de coordon-ner raction des groupescommunistes libertaires exis-tant .dans le sud-ouest 7 uneUnion Communiste Libertaires'est créée.

La SoUlte

pour tout contact:

CLAUDEb.p. 38

33036 Bordeaux

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Oui Oiscard c'est la carotte et Ponia le bâton, mais aujourd'hui est-ce-que la carotte n'est pas beaucoup plus visible que le bâton. Alors legouvernement n'est-il pas en train de couper très habilement la France endeux, les hônnêtes gens et les autres •••?

Car maintenant on peut avorter, on peut divorcer, on lit l'Huma dans lescasernes, on est libres quoi •••

Avortement et contraception, les femmes pourront choisir le nombre etle moment de procréer l'important c'est que la femme reste avant tout unemère. Divorce : maintenant on peut divorcer, on peut faire une erreur eton peut recommencer, l'important c'est de conserver la famille.

Armée, On lit l'Huma est-ce-que le rôle de l'armée est changé. Arrête-ra-elle de briser les grèves, par exemple?

Jiscard et :89 capitalistes su~estime~~-i1s la c~i3e O~ ~e~tent-ils dela f;{érer? le taux ho rai r-e aUf5IDentede 20% aLo rs a_·~e 1", -::':) .rvoâ r cl "aohatest de 14'< env'ir-on , Qu'est-ce à dire? Que le cap i t al i erae t i ranf les en-ae i gnem errts 4tf3 la crise de 29, acoé1ère la crise présente po ur-mieux lama i t :r'lser.En :<'ai. sant po r-t er Ld éo 10giquement la Cr': se économ ique sur le spays "nor: 2~jP.:'":-:.-§~-;l! o z sur des situations de fait "'Tise de l'énergie etde certaines :-natières prem::"ères exigences salarial¤: ie la classe ouvriè ..re etc •••) elle ionne à la crise des propo:::-tionsi~ 'su~ées pour mieux lamai triser et 1 'exploiter économiquement (concentrat: . du Capital, élimi-nation des secteurs les plus arriérés du capital etc,/. En s'alliant "lesporte-parole" de la classe ouvrière ( rendez-vous Mitte:::-rand-Gisca:::,ààl'E1ysée, coup de pouce à droite du PC s'alliant les "gaullistes cle Pro-grès" ~ les Assises du Socialisme qui, loin de constituer un front révo-l·..ltionnaire arrtLc ap i.ta} iste ne peuvent· au maximum que devenir les "force sde cogestion du capitalisme" et renforcer son pouvoir) en s'allian~ les"porte-paroles de la classe omrrière" elle tente de br-iser dans 190eufles conséquences politiques de la crise future.

'Le capitalisme doit tenir compte de la puissance du réformisme dont il 'asu tirer parti jusque là et s'aliéner la gauche pour protéger les acquisde la crise. C'est par rapport à cela que depuis plus de trois mois uncamarade inscrit au chomage a pu assister à un remaniement de la clientè-le de l'A.N.P.E (Agence Nationale Pour l'EmplOi). Ce ne so~t plus des ou-vriers qualifiés ou non qui fréquentent ses locaux, mais des manoeuvres(chômeurs "professionnels" ou immigrés) et surtout des cadres (ingénieurstechniciens, professeurs, maitrise eto •••) qui trouvent là des places demanoeuvres ou employés de bureaux. Et cela n'est pas un hasard le capita-lisme, oonscient de l'origine "des foroes d'opposition" au capitalisme(PC-PS - fraction qualifiée de la classe ouvrière) les préservent des dé-buts de la crise en tentant de se les aliéner. Le brassage sooial et leralliement d'une partie d,e la e'l.aasepetite bourgeoise à la cl.aaae prolé-tarienne dont parlait Marx en situation pré-révolutionnaire est en train.

de s'effectuer. Mais ne nous y trompons point : le jeu des alliances,l'utilisation de la puissance du -réformisme (encore fortement implanté enFrance et dans toute l'Europe) peut effectivement retarder l'échéance dela crise capitaliste et même contribuer à la résoudre.

Giscard peut toujours appliquer uV} :'louveaUmaquillage sur Je visagé ridéde la bo ur-geoi si e , tôt nu t ar« les lêzaJ'~}es r éappa r-ai tr-orrt encore plusimportantes.

NE RESTEZ B\S EI\MARGE ~ABONNEZ VOUS TANTQU'IL N'EST PASTROP TARD ET ~NE vouS \1ONTRERAPLUS DU OOIGT DANSLA RUE

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front

« )' autorité ne se partagepas •• elle s'incarne '»

En 1889 Michelin avait onze ouvrierset un atelier à Clermont-Ferrand.

En 1974 Michelin est devenu un trustmultinational. Il compte plus de 100000salariés et des usines sur tous lescontinents.

La naissance d'une multinationale,

La réussite de Michelin a plusieursraisons: une avance technologique bienconnue mais surtout 1 organisation d'unemachine oppressive bien huilée et lacolonisation de Clermont-Ferrand (28000salariés Michelin).

La naissance de l'industrie du caout-chouc à Clermont-Ferrand a corresponduavec la crise de l'agriculture régionalece qui permit le recrutement d'ouvrierssans spécialité. Michelin a supplanté sesrivaux pour s'être assuré un personnelstable et docile par un réseau d'œuvressociales qui confine à l'enréqlrnente-ment et par un parternalisme qui n'apas son semblable. Michelin pour com-mencer a logé ses ouvriers dans descités-jardins qui sont des villages dansla ville groupés autour des rues auxnoms évocateurs: rue de la Bonté, ruedu Courage, etc. Les enfants de cesouvriers sont nés à la maternité Miche-lin, ont été baptisés à l'église Miche-lin, ont été adm.s à la crèche Miche-lin, au' centre d'apprentlssaqe Miche-lin, à l'usine Michelin. Société d'appro-'visionnement Michelin, clinique Miche·~'lin, piscine Michelin, stade r· ;i.ch-elin,colonies de vacances Michelir ... Miche-lin, c'est un encadrement constant q-uece soit au niveau du travail, au niveaudu logement, au niveau des loisirs, Al'usine, on vous apprend "amour dutravail bien fait. l'horreur du gaspillage

'et si vous avez un problème, on vousdit d'aller voir votre chef.

Au début du siècle, les Michelin dis-pensaient des primes aux familles nom-breuses. Ils ont inventés la parttclpation ouvrière en 1898, créés l'aide auxfamilles en 1902. En 1916, ils ont insti-tués les congés payés, des allocationsaux familles, des retraites. Tout cela n'apas éte fait par philanthropie mais parintérêt. La « partlctpstlcn » était unmoyen de 's'attacber. des ouvriers qua-lifiés et de les mettre entre eux encornpéntlon. c'est-à-erre de les diviser :elle reposait uniquement sur la coted amour. La société d'approvisionnementoù les ouvrie:s allaient faire leurs cour-ses, était un moyen de récupérer à lacaisse la oaye du personnel et de lat s.: festif non :36iiS réaliser un profitsupplérnentalre.

Vêtus pareils, logés pareils, nourrispareils se forgeaient des individus .~~é-réotypés .. les horr.rnes Michelin Jo. Desouvriers peu G"':-:1batifs parce qu'assu-rés de ç ,_,...;.c.; en même temps que leuremploi, leur logement et 'de voir leursenfants mis à la porte de l'école.

1936, 1950, 1959, 1968 sont les seu-les années où les grèves aient prlsesun caractère général aux usines de.Clermont-Ferrand.

~Francois Michelin-

le numéro' trois mondial.

Si l'agglomération clermontoise est la'place forte de Mlcheltn, elle lui a se;-vie de tr ernpltn rom se créer un empire.Michelin compte des usines un peu par-tout dans le monde (Europe, Etats-Upls,Canada, Algérie, Nigeria) et des planta-tions dhévéa au Sud-Vietnam. En outreMichelin a comme filiale à Clermontl'entreprlse Bergougnan (1 500 saiarlés lcepu!s 1959. Michelin et .sa filiale Ber-9ou9nan détiennent ensernble un quartdu capital Kléber-Colornoes depuis '1966.Bergougnan et Kléber-Colombes sont lespremiers producteurs, de caoutchouc en

- France. La SOC!8te Citroën-Berliet est à54 % Michelin. Michelin détient 44 %de l'ç:~~:.-wciatj~n Citroën-Berllet. Aussine f2\j'.-ii pas s'étonner si la -fuslonCirroën-Peugëot-~-e réatlse, c'est Mte1le·lin qui en sera le grand bénéficiaire.D'autant pius que Michelin et Peugeot

viennent de créer la S.O.N.E.D.I.A1(Société nouvelle pour l'étude et ledéveloppement de i'Industne automo-bile) 95 % Michelin et 5 % Peugeot.Michelin vient égalernent de se renforcer en Angleterre en achetant le réseaude distribution Uniroyal. Mais Michelina un objectif : conquérir le marchéaméricain du pneu et c'est pour ce!aqu'il construit des usines aux Etats-Uniset qu'il y 'est le premier investisseurfrançais. La course 'est engagée entreGoodyear, Firestone, Michelin et Pirelli-Dunlop pour conquérir le marché mon-dial du pneu.

Prenons nos affaires en main.

Malgré l'extrême faiblesse syndicale,une nouvelle vaque ouvrière relève latête. D'ailleurs Michelin lui-même tentede pallier depuis '1968 à ce renouveau.La grève d'OPK en 1972 faillit tourneren grève générale mais l'heure était au

programme commun, les grèves. d'ate-lier comme à RX cette année sont làpour en témoigner. Face à la tactique

.des _dlrectlons syndicales C.F.D.T. et'C.G,T. qui tend à l'émoussement' de lacombativité des travailleurs ou à l'iso-'lernent des gr~ves d'atelier. 'seule l'unitédes travaille.urs peut '®duti"r face à unpatron comme Michelin. Il est néces-saire qu'un travail d'auto-organisations'opère dans chaque atelier pour que'les travailleurs puissent nrendre leurs'affaires en main, pour que collective-ment les travailleurs élaborent leursrevendications et les formes d'actionpour les faire aboutir. Ce travail d'auto-organisation incombe aussi bien auxdélégués syndicaux qu'aux, travailleursles plus combatifs.

OPK, un premier pas vers l'internationaledes luttes. .

Au mois de septembre 1972, l'atelierOPK, '!è seul atelier à Iabrfquer desnappes métalliques à Clermont-Ferrantpour- les cinq usines de la localité semet en grève. De ce fait cette grèved'atelier devient une grève-bouchon.Après plusieurs jours de contlit, la direc-tion essaye de briser la grève en ten-tànt 'de s'approvisionner dans ses usinesétrangères. Aussitôt la Fédé-Unle-Ch!mie C.F.D.T. alerte Levinson (secrétairegénéral de l'I.F.C.: Fédération inter-nationale .de la chimie) qui à son tourinforme, les syndicats allemands, ita-liens, 'hollandais, anglais, espagnols dela situation. Le résultat ne se fait pasattendre, les travailleurs Michelin àt'étranqer refusent de faire des heuressupplémentaires et plus aucun charge-ment ne passera la frontière en direc-tion 'de Clermont-Ferrand.

La riposte internationale a encore eulieu pendant la grève des cirnentertes(novembre-décembre 1973). Pour briserla lutte des cimentiers les entreprises

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----_. ~------,

MICHELIN

OANNE'CV

PERIGUEUX.

• SAINTES 0 LIMOGES ... 0o ANCOULEME CLERMONT -Fd

SAINT ,ETIENNE.• VIENNE

.LIBOURNE •

• OIIOÈAUX~

VILlENEUVE,SUR'lOT.

AGEN 0

MOtHAUBAN.

AUCH.

-l,O.'.~· /r.:_ ,t" ._

00 LYON

• BRIVE

• BERGERAC• AURILLAC • LE Puy 0 VALENCE

• CAHORSAUBENAS ••

MENDE. Mo...,rf-LlMAR

RODEZ.

• ALBI o AVIGNONNIMES.

TOULOUSEO.

"OIITMUtLo..

~A~"IOLEl'

IIA~.ALI'OII1'.

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ARCUEIl.

..'

françaises ont envoyé des camionschercher du ciment dans leurs filialesà l'étranger. Une nouvelle fois; la C.F,D,T.a alerté Levinson et l'I.F.s, ce qui a eupour résultat que les travailleurs belges,suisses, allemands, italiens et anglaisont refusé de charger les camions, lestrains et les bateaux de ciment à des-tination de la France.

Si les différentes interventions deLevinson et de I-'I.F.C. peuvent êtreconsidérées comme une avancée pourIÇl lutte des travailleurs, il faut aussise méfier car la lutte de classece. n'est pas des bureaux climatiséset des managers du syndicalisme:L'intervention des bureaucrates commeLevinson se situant sur un plan lntor-matif et diplomatique et non sur desinitiatives permettant de coordonnerplus efficacement les luttes au niveauinternational. Le rêve de ces Levinsonétant la cogestion entre syndicats etc atrons .

SI face à la mondialisation du capi-tal, la classe ouvrière doit développerla coordination d'un même secteur (chi-mie. métallurgie ...) ou d'une même entre-prise multinationale (Ford, Chrysler,Michelin ...) tant au niveau de l'infor-mation que de la lutte. elle doitaussi être vigilante car avec desLevinson, les bureaucrates deviennentinternationaux. Et toute bureaucratiequ'elle soit nationale ou lntematlonaleest un obstacle à la prise en main desluttes par les travailleurs. Dès aujour-d'hui, il est important que la classeouvrière fasse le nécessaire pour queles liaisons et les informations' natlo-nales et internationales ne soient plusle monopole des bureaucrates.

Les prolétaires n'ont pas depatrie

La classe ouvrière estinternationale

La révolution sera internationaleou ne sera pas.

Pourquoi ces hauts cris en ce quiconcerne les méthodes àppliquées àcertains journaux avides de saignantet de sensationnel? Après tout, l'ac-tualité à leurs portes sous forme debombe, ils l'ont bien cherché. Mainteset maintes fois le GARI et d'autresindividus ont envoyé des textes ou desdéclarations en suivant la méthode pré-conisée par André FrossardJ le résultat;la corbeille à papiers. Seuls les aca-1émiciens ou autres hommes politiquespeuvent compter sur les journaux pourdiffuser complètement et honnêtementleurs textes. Faute de rosette, il nenous reste qu'à trouver un moyen.

Le a.A.R_!,I.demande ~x _journ!l_u:t_decautionner la thèse d'André Frossarden publiant in extenso le texte quisiüt : . - - ," ".>:-

Si nous sommes par prin~ipe contreto~t Etat et contre tout Pouvoir, no~sn'avons pas la naïveté de croire à leurdestruction par la bombe; il ne s'agitpas de cela et les journaux le saventtrès bien. Il s'agissait pour no~s d'é-viter l'éxécution de nos camarades em-prisonnés en Espagne. Après l'assassi-nat de Puig Antich nous pouvions no~svenger en tuant un ressortissant espa-gnol : 1 à 1 • A cette méthode nous a--ons préféré celle de l'échange: lebanquier Suarez contre la vie et la li-berté pour nos camarades et autres pri-sonniers pOitiques ayan~ purgé les 3/41e leur peine; de l'argent afin de pou-voir subvenir aux besoins des prisonnierset des groupes. Si nous avons eu satis-faction sur certains points, e~ parti-

culier la vie sauve pour nos camaradeset de l'argent, malgré les promessesfaites, nos camarades n'ont pas étélibérés à la fin des deux mois fixés.

A la place, les polices espagnoles,françaises, anglaises et belges ont misleurs efforts en commun pour pratiquerune immense chasse aux sorcières à tra-vers toute l'Europe.

Les résultats obtenus: l'arrestationd'une vingtaine de personnes en Franceet en Espagne n'ayant que peu de res-ponsabt+ités pratiques dans cette affai-re.Les raisons de cette opération policiè-re il faut les trouver dans la fameusef'ormu le : "On ne cède pas au chantage,

._ -o~ '18 ::''::1e pas à la violenee-lL• !o'tisoùest ia violence? sinon en Espagne oùon assassine et torture sans vergegne 1Qui emploie le c~antage ? si ce n'estle .gouvernement. espagnol qui détient enota~ des cent~ines de prisonniers'

:omment peut-on ,s'insurger contre:'Al}e~aone fasciste, apprécier les ten-:a~ives de rapt de Beate Klarsfeld, etparallplement resserrer les lie!'lsavecl'Espagne franquiste, terre d'asile parexcellence des nazis, des collaborateursde l 'OAS, d 'Ordre ~Jouveal.let autres O~dre Noir italien. Comment les journauxpeuvent-ils s'étonner des méthodes em-ployées par le GART alors que celui-cia agi dans le but de libérer des prison-n i er s au nom d'engagements pris par lego uve r-nern ent espagnol lui-même.En arr1t~nt ~aintenant 4 militantsi sousle pr é t ext e q:l'ils appartiendraient aux';A:C, en les chargeant au maximum de tousLes attentats possibles et. irnaginatles,en l~s :aisa!'ltapparaître ~omme des ter-

roristes redoutables, comme l'ennemi nOlle gouvernement français tAche de répon-dre aux provocations du gouvernement es-pagnol, et de le satisfaire,tout en mon-trant à l'opinion publique françaisequ'il n'est pas seulement capable de"cé-der" aux demandes des "Japonais de La--Haye", ni de faire silence sur le bizar-re attentat du drugstore Saint-Gennain,mais aussi qu'~l sait pourchasser et dé-masquer les "criminels"!Quelle hypocrisie et quelle profondeso:.unission aux intér8ts économi'ques sousle masque de la démocratie !

Depuis l'explosion dans.un restaurant,de Madrid, reconnue, comme par hasard,par aucun mouvement révolutio·nna:j.re, l'Es-gne pu~~ et du~e e~~~ des ~8tes._La dic-tature menace la République l "Si vousn'enfe~ez pas les Basques et a~tres a-narchistes dans les meilleurs délais, .nous n'achèterons pas 'de Mirage ni de pro";'cédé SECAM et, en attendant, le passeportest obligatoire pour les ressortissantsfrançais se rendant. en Espagne". (On com:'prend facilement pourquoi les franquistesn'ont pas appliqué cette mesure au moisde Juillet ou d'Aoet).

Comme d'~abitude le gouvernement fran-çais cède au chantage, il fait mIme mieux,il se fait oomplice; et ce réformateur,cet avant-gardiste de Giscard d'Estaingressort la bonne vieille cour de Suretéde l'Etat, ce tribunal d'exception ~ui

dépend directement du pouvoir éxecutif,la seule cour où le procès d'intentionest ia règle. Giscard, Lecanuet, Poniaprennent 4 camarades "des GARI" en o-tage en leur reprochant de vouloir subs-tituer leur autorité à celle de l'état!

SUITE PAGE 18·S

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froot' lJertaire

lesL'artiole qui suit jette une lumière

sur une oatégorie peu nombreuse de tra-vailleurs, mais qui fait partie d'unensemble de plus en plus nombreux detravailleursl les hors-statuts.

Intérimaires, ~ataires, auxiliaires,oontraotuels, travailleurs en régie,travaill.urs saisonniers et frontaliers,.tO •••• 1 sous une multitude d'étiquet-tes, on trouve en réalit~ les m~mesoonditions d'emploi., et de travail;-instabilité, travail plus dur~ salaires

plus faibles dans la plupar~ nes oas,auoune des garanties acquises dans lesluttes par les t.ravailleurs.

tntreprise par entreprise, oes travail-leurs pourraient apparaitre oomme desmarginauxl mais si on voit oe que oa-ohent toutes ces étiquettes, si on faitle oompte, on voit que oe sont des oen-taine. de milliers (2 millions environ)de travailleurs qui sont dans une si-tuation similaire.

L'enjeu véritable qui oonoerne toutle mouvement ouvrier est la division,et oe ne sont pas des mots creux 1

ohaque j~ur da~s les entre~rises, nous

voyons apparaitre une nouvelle grillede salaires plus hiérarohisée, un nou-veau contrat de travail 1 ioi l'embau-ohe de travailleurs de nationalitésdifférentes fait qu'ils ne se oompren-nent pas( ce ~ui pose toute la politi-que d. l'immigration) ; là o'est l'in~tervention d'entreprises sous-traitan-tes qui oontribue à annuler les aoquis.

C'est dans le oadre de l'organisatinoapitaliste du travail que s'inscritla lutte des travailleurs sans droitset surexplOités ; il faut Aonc réfl~ohir'et se battre en oommun avec lestitulaires et fixes 1 ainsi nous cons-

franc français, il touche aujourd'hui160 F français pour 10 F suisses. C'est

. Chaque jour, 300 000 européens fran- ,ce qui explique le nombre toujours crois-chissent la frontière de leur pays pour" -,sant de frontalier.s. •aller travailler à l'étranger. . A l'heure où' l'économie française tra-

En France, 100 000 travailleurs pas- verse une crise grave, les pouvoirs pu-sent la douane chaque matin; 500 000 blies voient avec satisfaction l'exten-en Allemagne, 45 000 en Sui:•. e et 5 DaO sion du mouvement frontalier.vers la Belgique et le luxembourg. . En effet, le mouvement des [eunes

Nous nous contenterons d'étudier le vers l'étranger est un facteur très impor·mouvement des travailleurs français en tant de régulation du chomâge.Suisse, 'les patrons suisses font de plus en

les travailleurs frontaliers sont sou- plus appel à la main-d'œuvre frontaliëie.vent considérés, à tourt, comme des Du fait de la xénophobie grandissanteprivilégiés bénéficiant d'un salaire très de la 'population suisse (hit d'une rnlno-élevé et d'avantages de toutes sortes. rité il est vrai, mais possédant des

les frontaliers sont pour une très moyens de pression politique impor-grande majorité des jeunes qui ont ter- tants), des lois restrictives concernantminé leurs études et qui n'ont pu trou- l'immigration sont apparues.ver du travail en France, même avec les entreprises ne peuvent plus fairedes diplômes, Des femmes travatllent venir en masse les étrangers commeégalement en Suisse, la plupart du temps autrefois. De, plus, ·Ies étrangers ayantafin de compléter le salaire insuffisant toujours une nombreuse progéniture,du mari ou de permettre à leurs enfants cela nécessite de la part des pouvoirsde continuer leurs études. publics suisses une contribution flnan-

la Suisse a la même politique que la cière très importante: logements, écoles,France vis-à-vis de ses travailleurs étran- centres sportifs, etc.). Dans ces condi-gers : elle ne leur donne que tes emplois !!~~~; l'utilisation des frontaliers devientles plus sales' et les plus rebutants. ie remède-miracle, C'est ce qui expliquePour cette raison, les professionnels et les nombreuses offres d'emplois pour lales techniciens sont rares parmi les Suisse dans les [ourneaux locaux d'AI·frontaliers. 'sace, de Franche-Comté ou de l'Ain.

..e phénomène d'émigration ouvrière la main-d'œuvre frontalière est enes: dû principalement aux condltlons grande partie composée de jeunes qu:économiques de la France et de ses retournent en France dès qu'ils ontpays voisins, trouvé un emploi. Il y a ainsi un mou-

"ar sa politique d'inflation générali- vement de personnel important dans lessé.-!, le gouvernement et le patronat ont' entreprises employant des frontaliers.provoqué la chute du franc, les Alle. Ce qui évitent aux patrons de payermands et les Suisses au contraire ont l'ancienneté et de donner les (raresJraffermi leur monnaie, principalement en avantages d'entreprise.développant l'industrie des machines- la main-d'œuvre étant jeune devientoutils et de la mécanique de précision donc malléable, ce qui permet aux(horlogerie). la France accuse dans ces patrons de la sous-payer et de l'exploiterdeux domaines un retard considérable' encore plus.(même dans l'horlogerie où l'affaire UP --------.--,....--------a prouvé l'incapacité du patronat fran- Instabilité de l'emploi.çais :de faire face à la concurrenceétrangère) .' .. .

Au lendemain de la Deuxième Guerremondiale, les autocars des uslnes fran-çaises partaient chaque matin chercherleur contingent d'ouvriers allemands etsuisses. les choses ont bien changédepuis, Ce sont les bus allemands etsuisses qui' viennent maintenant enFrance, chaque jour, dans un rayon de30 km faire le plein de chair-à-usine.

En 1969, avant la dévaluation de lamonnaie françai.se, -19 frontalier obtenait lnstablllté de salaire,113 F français pour 100 F suisses. A lasuite des dévaluations successives du

La plupart du temps les frontaliersn'ont aucune garantie d'emploi. lacomplicité gouvernement-patronat estconstante. Sur le permis de travail, àl'endroit «pr~fession exercée », figuretoujours la mention: « ouvrier(e) auxi-liaire ". Le personnel frontalier n'étantpas officiellement titulaire, il est ainsifacile de le licencier (en cas de criseéconomique par exemple).

le salaire moyen d'une ouvrière est

de 6,50 F de l'heure. Soit 1 650 à 1 850 Ffrançais mensuellement. Seule la fai-blesse du franc français permet aux fron-taliers d'atteindre un niveau de salaireplus élevé qu'en Franc-e, Mais il suffitque Giscard fasse une déclaration déma-gogique à la télé pour que le franc fran-çais amorce une remontée spectaculalrq(bien .que brève) au cours des changes.Du jour au lendemain le travailleur peutainsi perdre 50 ou 100 F sur son salaire.Ce qui, en cette période de vie chère,porte un grave préjudice à sa famille.

Injustice fiscale.

le mouvement migratoire des travai!-leurs vers l'étranger rapporte à la France2 à 3 milliards de devises. le phéno-mène frontalier étant relativement récent,le fisc et sa bureaucratie ne se sont pasencore préoccupés de modifier l'imposi-tion de cette catégorie bien spéciale detravailleurs.

les frontal iers ne sont pas considéréscomme des salariés (par le ministère desFinances) mais comme des personnesbénéficiant de « revenus encaissés horsde France D. '(:;'est-à-dire que les fronta-liers doivent remplir. la même feuilled'impôts que les capitalistes françaisqui possèdent des actions en Suisse .le frontalier touche sa paye en argentsuisse puis va l'échanger à la banquecontre de l'argent français. le taux dechange varie d'un mois à l'autre. Pourla déclaration d'impôts (les revenusdevant être déclarés en francs français)le travailleur frontalier doit donc mul-"tiplier ce qu'il a gagné par le taux dechange moyen de J'année. Mais c'est le.flsc qui établit ce taux moyen, ce quiIyi permet de faire payer aux frontaliersPlus d'impôts qu'ils n'en doivent.

Pour l'année 1972 le taux de changemoyen pour l'année était de ~27,50 aucours officiel. le ministère des Financesdécida arbitrairement de fixer le taux à136, les travailleurs frontaliers furentainsi contraints de déclarer au fisc 8,5 %de plus que les revenus qu'ils avaientréellement touchés.-----_ .._---------------Discrimination sociale,

Un travailleur frontalier, qu'il soit ounon marié, qu'il ai ou non des enfantsne peut bénéficier d'un logement typeH.L.M. Ce qui contraint les familles defrontaliers à se tourner vers les. sociétésimmobilières, ce qui leur fait débour-ser 200 ou 300 F supplémentaires.

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.... _a

priviégiés ou' victines de la ~ _eXploitation capitaiste'?

,truisons lJunité oontre la division.Le silenoe qui est fqit sur le st~

tut des hors-statuts ne peut que ser-vir l.s int'r3ts~de8 patrons et de l'Etat qai les utilisent justement pourenrayer les luttes, pour emp30her lestravailleurs de s'unir, pour fai~ "a-valer" les nouvelles .oonditions de tra-vail, diminuer la séouritê de l'emploi,peser à la baisse sur les salaires, eto.Il est néoéssaire d'avoir les informa-tions les plus larges et les plus pr6-oises sur les oonditions de travail etd'em:ploi sur toutes les catégories detravailleurs sans statuts, de compren-

dre oOlllJllentet pourquoi les -patrons lesutilisent.

Mais oela n'est pas suff~sant., Desluttes sont menées, par et aveo deshors-statuts, avec d'une fayon généraleun minimum de soutien et de'popularisa-tion. Très souvent, les organisationspolitiques, les syndioats s'en désin-

'téressent. Apprendre de oes luttes, entirer les enseignements oommuns, pré-sente pour tous un intér3t oonsidérable.

Un premier regroupement s'est oonsti-tué avec les comités de luttes des ma!-

,tres-auxiliaires de l'enseignement, dusynd;ca:Ldes travailleurs intérimaires

CFDT et~ différents groupes n'intérl~maires (syndiqués/non-syndiqués) , d. di-vers auxiliaires des ministères(6quipe-ment, prinoipalement) pour ne oiter queles plus o'rganisés.

Il publie un bulletin iaprimé, "Lehors-la-loi", pour l'unité des tra -vailleurs.

Pour le journal et la ooordination,éorire l Jean .attiélin, 15 rue H6-géippe Xoreau, 75018-Paris.

Insécurité de la santé.

" n'existe pas en Suisse de Caisse deSécurité sociale.

Les travailleurs, pour être couvertsdevant la maladie doivent souscrire uneassurance-maladie à l'une des nom-breuses compagnies privées qui ran-çonnent les travailleurs en Suisse. Lestarifs y sont exorbitants et les avan-tages ridicules,

Tout d'abord, il iaut payer les feuillesde maladie: 20 F suisses. Un ouvrier quiavait eu la grippe dû attendre 4 moispour que l'assurance lui rembourse 45 %'de ce qu'il avait déboursé, Dans le meil-leur des cas, il faut patienter 2 à 3 mois'pour être remboursé. f

Aucune assurance ne prend en charg~les longues maladies et les maladies'incurables. Un ouvrier qui travaillait auxabattoirs de Genève fut victime de la'brucellose, (reconnue comme maladie

.professlonnelle en France), " ne reçutaucune aide financtère et fut mêmelicencié.

Un autre ouvrier qui travaillait àPorrentruy (Jura suisse) était cardiaque.Les médicaments, en cardiologie, sont'très coûteux, Son assurance ne lui rem-boursait absolument rien car les mala-dies cardiaques ne sont pas reconnuesen Suisse, " dut chercher du travail enFrance où la Sécurité sociale le prenaiten charge.

En cas d'accident du travail, le salairen'est remboursé qu'à 80 %.

La plupart des frontaliers ne bénéfi-cient pas des avantages d'entreprise etne peuvent donc prétendre à une pen-sion dans le cas d'une perte de facultésphysiques résultant d'un accident (mêmedu travail).

Le cas s'est produit récemment oùune jeune ouvrière eu les' deux doigtsd'une main écrasée sous une presse (lamachine n'avait pas de sécurité). Ellene put obtenir aucune pension d'aucunesorte, '

Dans l'horlogerie, à la suite d'uneconvention entre patrons et • syndi-cats», ,les entreprises sont tenues deverser quelques subsides aux familles,

L'allocation de ménage (couple mariésans enfants) est de 50 F suisses.

L'allocation familiale est de 50 F suis-ses par enfant (à partir de 3 enfants, lefrontalier n'atteint pas le niveau de laFrance).

La prime de naissance est de 400 Fsuisses (le double en France).

. Les allocations logements, prénatales,femme au foyer n'existent pas.

'Pour la naissance de son enfant lepère a droit à .. , 1 jour de congé!, La prime de fin d'année varie suivantles entreprises, de 50 à 100 F suisses.Il n'est pas question de cadeaux pour les

. enfants à Noël.Les primes de salissures, vaca'nces

sont inconnu-es en Suisse. r

Le droit à la .retraite est fixé à 65 ans.Pour la retraite la cotisation est très éle-vée (plus de 4 %).

Théoriquement, le frontalier qui a tra-vaillé quelques années en Suisse peutrécupérer l'argent qu'il a cotisé, à 65ans. Mals en réalité, par le jeu de l'in-flation et d'une série de dérogationssavamment calculées. il ne toucheramême pas le quart de ce qu'il auraversé.

Le travailleur n'a droit qu'à 3 semai-nes de congés payés en Suisse, 4 semai- "nes pour les Jeunes de moins de 18 anset depuis cette' année seulement.

Les ptatlques des patrons en Suisse.

t'Importation aux Etats-Unis de cer-tains mouvements d'horlogerie de qua-lité est frappée d'une lourde taxe, Lesmaîtres de l 'horlogerie suisse ont réussià tourner/ la difficulté. Ils Importent danscé pays les mouvements en questionmais Ils les placent dans un boîtier quin'a aucune valeur (parfois le boîtier esten plastique). Ce qui a pour effet defaire perdre toute valeur à la montreet donc de faire chuter les taxes. Arri-vés à destination, les montres sontdémontées et les mouvements placéssur des boîtiers de qualité (les boîtiersayant servi à passer la douane 'sontjetés).

De nombreux Industriels de l'horloge-rie suisse possèdent des usines à Hong-kong ou Singapour. Usine est un biengrand mot 'car en réalité Il s'agit d'untoit de joncs recouvrant des machinesrécupérées au rabais dans des faillitesd'entreprises. Les ouvriers y touchent Idsalaire record de 30 cts de l'heure! Cequi, comparé aux usines de Suisse per-met de payer 20 ouvrières pour 'e prixd'une seule. ta qualité de la fabricationy est, bien sûr, exécrable mais,' qu'lm-de 15 à 18 % 1

Ce même, patron achète des ressortsà 25 F le cent et les revend à 45 F. '

Bien qu'il ne fabrique- pas lui-mêmeles pièces' il .tes revend maintenant 63 Fle cent, ··à cause de l'augmentation des

matières premières. Ce' qui lui fait unbénéfice net de 38 F pour 100 pièces.

. porte puisque l'on y fabrique les boîtiersdestinés à l'importation des mouvementsde qualité vers les Etats-Unis. ..

Autrefois, il était formellemerft inter-dit dans les chaînes de montage de mon.tres de chanter ou d'écouter des postesà transistors, Un rapport d'experts ayantdémontré que la musique rendait lesouvrières plus aptes à produire, la direc-tion fait maintenant diffuser de la musl-Que à longueur de journée dans leschaînes,

Dans une entreprise de mécanique deprécision des écriteaux ont ont été pla-cés dans les ateliers sur lesquels onpeut lire: ·11 est interdit de rire 1 », Lesouvriers ont un peu modifié l'usage desécriteaux; ils s'en servent comme ...crachoirs.

Récemment un chef d'entreprise donnal'ordre d'envoyer à chaque, client unelettre 'dans laquelle il annonçait uneaugmentation des prix de ses produitsde l'ordre de 40 à 60 %, • en raison duprix actuel des matières premières _, "oublia cependant de dire que les matiè-res premières n'avaient augmenté queIl achète et revend ainsi des millierset des milliers de pièces chaque mois.

De plus en plus les patrons suissesInstallent des usines à proximité immé-diate de la frontière française, Grâceà une propagande démagogique ils trou-vent ainsi facilement du personnelfrontalier.

Certains patrons n'hésitent pas à tenirdes permanences en France afin de recru-ter les jeunes Français victimes d'uneautre politique non 'moins démagogique;celle de l'école.

Avec la stabilité politique ancestralede la Suisse le mouvement des travail-leurs français vers la Suisse n'est pasprêt de diminuer. Au contraire, il ira ens'amplifiant. Avet; la mutation du capita-lisme est apparue une nouvelle classesociale: les frontaliers où comment êtreun ·immlgré da"s son propre pays.

Les frontaliers gagnent moins que lesSuisses èt n'ont pas le droit de bénéfi-cier des mêmes avantages qu'eux. Ilspayent plus d'Impôts que les Françaismais n'ont pas droit aux mêmes loge-ments Qu'eux.

Le mouvement frontalier est la sou-pape de sécurité du chômage pour laFrance et la poule au œufs d'or pourla Suisse,

Communistes Libertaires.Deux travailleurs frontaliers...,

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Ce que l'on aura retenu cette annee duLarzac, c'est d'abord 100000 personnessur le plateau, venues de toutes les ré-gio;~s manifester leur solidarité auxpaysans.

En 1973, le 9 mai, les paysans reqar-datent passer les 1 500 personnes quiétaient venues manifester pacifiquemententre fv1illau et La Cavallerie. Ils décla-rent aujourd'hui " nous n'avions pas dé-couvert la dimension politique du pro-b!ème. De fait, la lutte des paysans duLarzac est une lutte politique de dimen-sion nationale.

Que se..st-il passé sur le platecu cet été?

Si l'objectif principal des paysans duLarzac était uns rnar.ttestatlon de solida-rité massive, un déploiement de forcecapable de faire reculer" le pouvoir, onpeut dire qu'il a réussi.

La grande majorité des participantsétaient venus sur des mots d'ordre huma-nistes, contre l'armée ou parce qu'Ilsétaient en vaoances. Si le rassemblementéalt une manifestation polltique, il étaitoune certaine façon dépolitisé. Maisbeaucoup de paysans ou de travailleursétaient là parce qu'i!~ ont compris que laiutte qui se mène sur le plateau est unnouveau tournant de la lutte de classe,

Eïait·il posslbte de fairp. autrement en cequi concerne:

1. Les 103 paysans du Larzac?Il est toujours facile. après coup, cie

dire ce qu'il fallait faire, mais ce quisemble pius important est de cornorendr equelles ont été les raisons de c;r manquede clarté politique.

'D'abord ;-=:spaysa-is du Larzac. Ils sont103, certains gros propriétaires, d'autrespetits propriétaires et là commence ladifficulté. Il y a une minorité de paysansradicalisés qui savent que s'ils ne sebattent pas aujourd'hui contre le pouvoir,demain, ils seront écrasés. Le'j grandspropriétaries sont beaucoup plus « tolé-rants » ; certains rnërne prêts à négociers'ils n'étaient pas pris maintenant dansune dynamique politique qUli les dépasse.! l'est presque normal, devant ce manqued'unité et face aux contradictions inter-nes, les paysans aient suivi, cette année,les initiatives des non-violents. C'était unmoyen de faire une dérnonstr atlon demasse sans trop poser les problèmes po-! itiques : lutte contre l'armée et contrele capitalisme.

2. Ceux de la fête.La grande majorité était composée de

jeunes de moins de vingt-cinq ans, parceque pour eux, c'était un pied de nezaux crânes rasés, aux bedonnants, à toutce Q'ji syrnbollse le vieux monde. Par mil-liers, ils étaient venus tristement fairela fète, car dans' l'ensemble ils 'étaienttr istes. Même là où i ts étaient nombreux,ds Maient encoreune fos marqinaux. Sileur comportement apparaît comme a-po-litique, il n'en est pas moins vrai .queberucoup d'entre eux sont à la recherched'une expression politique. La lutte anti-militariste semblait être leur préoccupa-tion. Mais le comportement des militantsd'organisations politiques, dans leurs dé-bats, était le même eue celui que peuventavoir les-vieux partis: " Venez avec nous,nous sommes. les meilleurs. ", Ce n'estcertainement pas ce genre. de répons>qu'attendaient ceux « de la fête ».

~r\o\ to.\A \s G.j'\.~c.o\~s

~v c~ tô'cA.\e.MA~ ou F-.Jie\\¤AM.~vJ-~ \ r v;ttl...iw '" J,., LO.AM r ;.v:,u-0,;.'\)IL 1 f"0 r

.&..~~ t~~t-uv~ ~ J.M~"'0e/.J <nJ

~S~,,~ o>A.S qu" ".j- p""r bJ ok-t~lf \ (Ofl..;,,,,,,- ~'t "",,1ft u~..;.\s.~le_eor~r, "'-IN> ~J'M.\M.<j f v'et1lJe.MeJ-hok Dff..&.t;:"" ()..., f~J- r1 .9,).k~.",J, ~~rs ~ V\;()+~ tao~ d~J-( ~sf'L¤M?"-S •~J~r-¤AM e..J.- [( ~Jt\Me....rk ~ùJDV- 1"v-k tev..~~~<1_. ok.se."LJi~ DL> d( ~+~'\JcX,-o~ e}

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~..).ot c._b~~ fGS kavJ- ~G~ ~ f'\A;\;.,u.k

Unis contre la Franca du fric et desmilitai-es :

La lutte r.:nntre l'armée n'est plus unvain Inot.· Le nombre de partlctpants aux.forurns sur l'armée en était la preuve.Même si tous n'étaient pas d'accord (faut-il privilégier la lutte dans les ,casernes,l'objection, l'insoumtsston 1'), une choseest sûre: une bonne partie de la jeunessen'est plus prête à se faire, cocufter pourles ccpttaltstos en défilant fleur au rus.:La lutte contre l'armée n'est, plus sr.u!cment humaniste f.;é:trce qu'ou ne veut pastuer. C'est en train de devenir une étapedans la prise de conscience politique.« Les fusils on n'est pas contre, quandle peuple s'armera, nous prendrons lesar,-nes n. •

La lutte antimihtartste n'est plus unphénomène minoritaire. Ils étaient pré-sents par milliers voulant affirmer leurdéterminatlon. Et quand les vieux mill-tants polttiques vo y ai ent des plus [euue sse promener avec !Ir, tee-shirt portantimprimé: « Je suis insoumis -. ils nepouvaient douter que c& n'était ~s dei'f xhibttionnisrne mais du courage quiaff irrnart leur détermination,

Un tournant dans la lutte de classe.

Cet été, les luttes paysannes ont fait,:;:.:.-Ier d'elles. " Les paysans sont passésà laction directe». Doit-on pour autantI.~n conclure que les paysans deviennentrévolutionnaires? Ce qu'Il faut vo.r c'estque les barrages _/étaient généralementconstruits par les ;y'ros proprtétalres quiiTlanife8taient mats pobr un manque de

profit. Ii est vrai q'ue des actions ontégalement été menées' par des petitspropriétaires. Mais là, les raisons étaienttout à fait différer.tes. Ce qu'ils défen-daient c'était leur outil de travail, lemsurvie. Là où il y a un tournant dansla lutte des paysans c'est qu'aujourd'huiles terres sont concentrées entre les,mains de quelques gros propriétaires quiemploient des -qens qui, après avoir ven-du leur propriété familiale, il ne resteplus que leur torce de travail, se retrou-vant t-:"-j condition d'ouvriers. L'autreaspect est celui des petits proprlétaire s.oui rêvaient hier encore à s'enrichir mersaujourd 'hui endettés, se retrouvent enfait prisonniers des banques de prêts etdes gros proprtétaires. Ils n'ont plusqu 'une chose à faire, s'Ils ne veulent pascrever: lutter et rejoindre les luttes duprolétariat.

Les débats du forum « unité ouvriers-paysans» qui s'est tenu sur le plateau duLarzac était:::IIL révélateurs J'UIlt::: nouvelleconscience politique qui est en train denaître chez les ouvriers agricoles et lespetits paysans. Ils savent que les ouvriersse méfient d'eux mais ce qu'ils saventc'est que leurs luttes, si elles veulentvraiment être efficaces, doivent s'inscriredans un projet anticapitaliste et par cefait rejoindre les luttes ouvrières. « Lessyndicats nous ont vendu, les politiciensne pensent qu'à nos votes ... nous n'avons'que faire de ces gens».

L'esprit des UP est rentré dans la têtede certains paysans. Gageons que le pou-voi r aura à se casser les dents de cecôté si le mot d'ordre « ouvriers-paysans,même combat » devient une réalité.

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NOTE'S POUR UNE_ ANALYSE DU~CAPITALISME CONTEMPOR~IN

LES MULTINATIONALES FACE AUX ETATS

...Lesmultinationales face aux Etats,Le capitalisme a assuré sa suprérnatlo

à travers !a constitution des Etats-nations. Le but des révolutions bour-geoises, y compris les luttes de libé-ration nationale qui visent à la créatl.md'un Etat, est la constltutlon d'un mar-ché national surmantant les obstaclesqui entravent l'accumulation du capita!.

Au stade actuel de l'impérialisme, le':capital, s'étant débarrassé des empires'coloniaux reposant sur des bases natio-nales, assure son internationalisation.li s'ensuit la constitution de puissantesfirmes multinationales, 'se développantà l'origine sur la base des nations irnpé-rialistes les plus puissantes, mais débordant largement 'ce cadre. Tandis que lesEtats parviennent péniblement à attelndre un taux de croissance en moyennede 3 %, les taux de croissance desmultinationales dépasse 8 %. Dans lacourse à la puissance économique lesEtjlts (capitalistes privés ou capitalistesd'Etat) sont 'perdant à terme face '3UX

multinationales.Les Etats sont condamnés à limiter

leur croissance pour ne 'pas provoqrerd'explosions sociales: ils doivent liqui-der, face à la concurrence int arnatio-nale, les secteurs archaïques que sont'la paysannerie, l 'artisanat. ~3 petitcommerce, et dans une certaine mesureles P.M.E., pour prolétariser tette main-d'œuvre et la concentrer dans les gran-des villes, mais ne. peuvent le faire troporutalernent (1). Car ces secteurs for-ment la base électorale des partis bour-qeois. d'une part. et d'autre part la crois·sance urbaine incontrôlée multiplie lesrisques d'explosion sociale. Même s'ilsessayent cie les dépasser, les vieux ca-dies natior aux roe correspondant plus auxdimensiolJ.§. des grandes firmes (2), lesEtats sont t.,.=d r,és dans cette tentativepar l'Inéqa: oéveloppernent atteint par'es pays impérialistes: par exemple laconstitution d'un Etat européen ne peutse faire tant que ne sont pas réqle sles cas de l'Italie et de la France OlJsubsrstent d'Importants secteurs nonin.éqrés au procesus productif capita-iiste. (C'est pourquoi l'Europe verte estune occasion de crises permanentesconcernant l'intégration européenne.)

Au contraire les grandes firmes sélec-tionnent les secteurs où les taux deprofit sont les plus importants et secontentent de dominer les autres, sansles intégrer, quand elles en ont besoinpour leur propre production. Ainsi, à lalimite, il pourrait y avoir une « croissance zéro» (préconisée déjà par ce.-tains serviteurs du grand capital). oùles firmes les plus importantes connaî-traient des taux de croissance très é'e-vés, tandis que les secteurs archaïquesdu capitalisme seraient en pleine réqres-sion. Ouelques dizaines de firmes four-

. niront la moitié de la production mon-diale dans une quinzaine d'années aurythme actuel. Déjà en 1968, parmi les50 plus grandes entités économiquesdu monde il y avait 39 nations et déjà11 firmes multinationales, presque tou-tes d'origine américaine.

La puissance de Ct:S' firmes devienttelle qu'elles peuvent se subordonner

chacune un ou plusieurs appareils d'Etatsuivar.t les· circonstances. Ainsi ce n'estpas le gouvernement US, mais leconqlornérat I.T.T. qui a impulsé etréussi les première tentatives de coupd'Etat contre l'expérience chilienne parl'entremise de la C.I.A. En' 196'2 l.'ni le-ver, première firme mondiale d'oléaq.-neux, a imposé à elle saule aux sixEtats de la C.E.E. qu'il ;1'y Jit pas ~etaxe communautaire d'trnportation co-reer-nant les corps gras. On pourrait mul-tiplier les exemples

Les accords commerclaux entreEurope et Etats-Unis le montrent : le,

'~roits de douanes pour les produits eure--péens aux Etats-Unis sont très nette-ment supérieurs aux droits de douanedes produits américains importes enEurope, les firmes américaines imposantleurs propres' lois aux Etats (jusqu'aupoint où les' Etats se coalisent pourorganiser la résistance): Kennedy, puisNixon-Round.

Ainsi il se pr:oduit un déplacement ducentre de gravité du pouvoir écono-mique, donc du pouvoir politique, decapitalismes plus ou moins nationauxau profit des multinatio.iales. et ce auniveau mondial. Les Etats dits « socialistes» sont partie ;;-Itégrante de ce phé-nomène. Un des principaux moyens dedévelopper le profit des grandes firmesest maintenant la conquête des mar-chés de ces pays (Flenault. Fiat.· ..). Lesfirmes alimentaires mettent en concur-rence l'agriculture des pays bureaucra-tiques d'Etat et des pays impérialistes.ce qui accélère sa régression dans cesderniers. Ainsi la Roumanie est dev«nue "un sous-traitant ·en concentré rietomate pour Unilever, tandis que l,même processus va se réal iser enPologne en ce qui concerne le la:rCe qui est remarquable dans cette hL'>-toire, c'est l'empressement des maria-gers-Qureaucrates de ces pays à.concluredes contrats d'exclusivité avec les pius·grandes firmes impérialistes, dans le butavoué d'accumuler des devises fortes,

même si c'est aux détriment de laconeornrnatlon de produits de premièrenécessité à l'intérieur (3). La Chlriepopulaire se prostititue d'ailleurs à unevitesse non égalée par ses devanciers -.Hernsrquons que certains partis cornrnu-nletes des pays occidentaux ont un lnté-rêt direct à l'Intenslflca'tcn des échan-ges avec les pays de l'Est. Ainsi, surtoute transaction agricole entre ceuxciet la France, l'homme r~'affaires et res-ponsable du P.C.F. Doumeng reçoit une

"quote-part qui retombe partiellementdans les caisses du parti.

Les firmes multinationales peuvent sepermettre de mettre les Etats en concur-rence entre eux pour s'assurer la meil-leure rentabilité du capital, montrantpar là-même que la réalité du pouvoirn'est déjà plus, et sera de moins e:1moins au niveau des appareils d'Etatet des capltaltstes « nationaux» (ceux-citentent d'ailieurs d'opérer leur Interna-tionalisation à travers leur structureétatique qui favorise investissements àl'étranger et tnvestlssements étrangersen compensation: c'est là un des prin-cipaux objectifs du Vie Pian). Ceci es.un argument supplémentaire de l'ina-nité des solutions du « socialisme» étu-

. tique, telles qu'elles s'expriment en par-ticulier à travers les thèses du « capi-

. talisme monopoliste d'Etat ". Plus quejamais la prise de l'Etat bourgeois envue de son uti lisation est une impassedu point de vue révolutionnaire.

Mais si l'évolution des Etats est enretard par rapport à celle des multlnatlonales. cela ne veut pas dire qu'ellesvont jouer le jeu de la dissolution deces structures archaïques, mais qu'ellesvont jouer le jeu de leur adaptation,quitte à impulser la création de superEtats continentaux ou de sous-Etatsn~gionaux, tant au niveau d'un appareilrépressif irremplaçable, qu'au niveau dela prospection et de l'aménagement desgisements de profit qu'ils assurent àtravers leurs appareils de contrôle del'espace (aménagement du territoire).

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Le capital, comme' l'explique RosaLuxembourg, doit pour s'accumuler et sereproduire d é t r u ire les structuresarchaïques qui. endiquent son essert.

Le glas du libre-échangisme sonné par': la grande récesston de 187~-1895 marque

une concentration et centralisation formi-dable du capital. Cette tendance se tra-duit par la liquidation de l'entreprise etconcurrentielle au sein du cadre national,au profit des nouvelles structures plusadaptées au développement des forcesproductives: trust, cartels, holdings, Laconstitution de grands monopoles limitelaconcurrence dans une même branche:une ou deux grandes entreprises assurentà elles seules l'approvisionnement dumarché,

Le crédit devient plus mobile: ce n'estplus l'entrepreneur qui procède à l'auto-financement de son entreprise, mais unsystème d'investissements plus souple etplus complexe réalisé par l'intermédiairede banques ou de groupes financiers,

Le besoin d'adapter la production auxprogrès techniques provoquent la créationde grandes unités de production, qui ré,clament de plus importantes capacitésd'investissement, Ainsi se développent denouveaux instruments financiers: ban-ques, actionnariats, et des groupes finan-ciers plus importants: les sociétés ano-nymes,

La création de grands monopoles, outrele fait qu'elle accélère la disparition de

i'entreprise familiaie, modifie les rapportsexistants entre les P.M.E, qui subsistentet les monopoles constitués.

Les P,M,E, n'ont ni les moyens techni-ques ni les capacités de production pourconcurrencer les entreprises monopolis-tiques ,au niveau des produits ffnis.

.Mals l'équilibre des grandes entre-prises risquant d'être compromis par lesfluctuations du marché si elles produisentde façon verticale (de la matière première

.à la vente des produits finis). les mono,1>oles se limitent simplement à la dernière

phase du processus et laissent à de pe-: gouvernement condamné car il représentetites .entreprises satellites le soin de ..l'expression d'une économie archaïque.s'occuper des différentes phases de', la 1 Pour s'assurer d'une paix societe du-production partielle (pièces détachées, rable, les capitalistes doivent intégrer detransports ...). En Italie, par exemple, la ~Iu~ en plus de travailleurs. Et c'est bienftrméautomoblle FIAT contrôlait en 190î, la la tendance actuelle du patronat fran-~ .150· petites et moyennes entreprises. -, çais. ,En 1'9-27,'Ie chiffre sera porté à 11 990./; Mis à part les mesures spectaèulairesGrâce à ce développement horizontal, les qui ne coûtent rien (vote à 18 ans, .ré-monopoles contrôlent mieux le marché. forme des prisons (très restreinte d'ail,

De plus, ce sont les P.M.E. qui pâtissent leurs, etc.). GISCARD,a donné le ton dansles premières et les plus durement 'des ~ so~ récent discours sur les ondes, envicissitudes de la demande, ,expli~uant que les travailleurs doivent

Actuellement, en effet, la pol ifique gou-' 's'associer aux mesures prises par le gou-vernementale en matière d'économie et vernement afin d'enrayer la crise' et enen particulier en ce qui concerne' lès souhaitant que dans l'avenir, una.coopé-P.M.E., est très claire, par une série de 'ration, plus étroite s'établisse entre les

,mesures, elle entraîne la mort de quantité travailleurs et les patrons. .(- de P.M.E.; incapables par le blocage du Ce phénomène de rentabilisation des

marché et la conjoncture économique travailleurs en les assr etant aux objec-actuelle à se restructurer, elles doivent 'tifs du patron a pour but dans la périodedisparaître, seules quelques-unes d'entre économique actuelle de maintenir' et deelles survivront. renforcer l'exploitation des travailleurs,

Cette politique a pour consequence le en leur faisant croire que leurs intérêtsdéveloppement des dépôts d~ bilan et des sont les mêmes que ceux des patrons.llcenclernents collectifs, amorcés déjà L'article « Une entreprise peut-elle éli-avant les vacances, le développement du - miner tous les conflits sociaux? -. paruchômage et d'une nouvelle forme d'explol- - dans LES INFORMATIONS du t " juillettation: les prêts de main-d'œuvre et l'in- 1974, illustre bien cette volonté. Cettérim. . article a été réalisé à la suite d'une

L'adaptation capit= , tE:; aux forces pro- interview réalisé par ce journal auprès duductives développé..- sc heurtent êUX directeur général de FAIVELET à Saint-

cadres archaïques sur ir soue!s reposent Ouen.les bourgeoisies nattonale sv , La contra, Cette entreprise' fabrique des portesdiction fondamentale sexcr.rne donc à automatiques qui équipent notamment le

"'échelle internationale cernrne contradic- métro de Mexico et de Montréal., tion entre i'!NRA-STRUCTURE ECONOMI- La devise de cette entrepriset: "La

OUE TENDANT A S'INTERNATIONALISER politique sociale peut être la pierre angu-ET LA SUPERSTRUCTURE ETATIOUE DE- laire de la prospérité économique" « auMEURANT NATIONALE. véritable chef d'entreprise, aujourd'hui,

La condition unique pour !a restructu- est celui qui est capable de rassemblerration du capital: assurer coûte que des. hommes autour d'objectifs précis»coûte la paix sociale.' _ (sic.), déclare J.-P: BALLERIN, P.-D.G. de

Deux voies se présentent: I'lntéqra- Faiveley.tion encore plus évidente des syndicats ,« Il. faut renverser la vapeur: ne pasct des partis de la classe ouvrière à viser en priorité le profit: mais d'abordl'appareil étatique (méthode scandinave) l'épanouissement des hommes ".ou la dictature technlco-rntlttalre. Voilà l'objectif: « Faire comprendre au

De toute façoh, le modèle actuel de personnel. du cadre supérieur au ma-la « démocratie libérale» est un type de nceuvre balayeur, que son intérêt passe

trois stades

d

capitalisme

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•rDE LA ,

par celui de l'entreprise », en un mot«affaiblir par la concertation la co.ue s-tation ».

Pour J.-P. BALLERIN, des succès signi-ficatifs: "Moins de 5.% d'absentéisme.turn-over quasi nul et en Mai 68 lesouvriers de Faiveley sont les derniers àse mettre en grève à Saint-Ouen. Sur leplan économique « en douze ans. unchiffre d'affaires qui a quintuplé deseffectifs qui ont trillé et une réputationinternationale pour tout ce qui concernel'appareillage électrique sur matériel-roulan] ''''

En 1968, la direction de Falveley déci-de de créer une nouvelle' unité de pro-duction pres, de Tours à Saint-Pierre-dea-Corps. Dès le début, trois axes princi-paux en matière de politique sociale.cc D'abord déblayer le terrain des' reven-dications, traditionnelles; ,ensuite déve~lopper . l'autonomie du personnel en dé-centralisant les responsabilités et enfincréer de nouveaux rapports sociaux fon-dés sur le dialogue et la concertation,

Sur le plan sécurité matérielle:« 1 200 minimum pour quarante heuresde travail, un éventail de salaires qul,non comprise la direction, va de 1 à 7maximum et surtout l'échelle mobile dessalaires. "

Au départ, une augmentation' de 3 %a été accordée à tous les salariés, etdepuis chaque fois que l'indice des prixfranchit ce 'cap, les rémunérations sontautomatiquement réajustées; à celas'ajoute une augmentation du pouvoird'achat qui est discutée' au début dechaque année avec les représentants dupersonnel en fonction de la conjonc-ture ".

En ce qui concerne l'emploi, Faiveleypratlque systématiquement une politiquede sous-traitance fi pour nous c'est unesécurité. Lorsque les commandes bais-sent, nos ateliers peuvent récupérer letravail confié habituellement à I'exté-rieur ». cc Pas de licenciements sam,offre préalable de reclassement".

Sur le plan du travail « Faiveley a'adopté le système des horaires flexi-bles -. ensuite autonomie dans le tra-vail «on ne peut pas demander à desouvriers de s'intéresser à leur entrepriselorsqu'on leur fait visser des boulons O'Jpolir des pièces à longueur de jour-née ". Ce qui se caractérise par desateliers mobiles où les cadres ne sontPiUS que des « animateurs ".

Les agènts de maîtrise " ne sont pluslà pour commander mais pour faire par-ticiper les équipes, les conseiller".

« L'esprit maison se t: aduit aussi tousles matins par une poignée de- main dudirecteur à tout re personnel l. Dans cette entreprise, il n'y a pasd'organisation de travailleurs cc les tra-

. vailleurs sont démobilisés ", explique ur.animateur.

Pour la direction la grève « n'est quel'expression d'un malentendu! A partird'un moment où des côtés on s'efforceau rnaxlrnum et avec, honnêteté de ré-soudre les points de divergence. il n'ya aucune ralson de recourir à la grève' ..Ori voit ainsi que déjà des entreprisesont réussit à réduire toute combativitépar l'intégration des travailleurs.

On peut se poser des questions quandon voit les objectifs des syndicats quine sont plus en fait que des organesde valorisation de la force de travail etqui ne remettent pas en cause l'exploi-tation .capitaliste. ,

Quant à la gauche, son choix est clair.Prendre coûte que coûte le pouvoir.d'une façon téqale, il s'entend. Onassiste ainsi au paradoxe suivant: Gis-card par un verbiage de gauche et desréformes qui ne' coûtent rien double lagauche sur la gauche. Et le Partj Socia-l iste de se 1 ivrer à des tr.actations decouloir vis-à-vis d'anciens hauts-fonction-naires gaullistes et atnsl, vouloir dépas-ser Giscard sur sa droite ne faisantqu'imiter le PC.

Le PC cherche: du fait qu'il n'a puaccéder au pouvoir, à- étayer son électo-rat. sur des bases antlmonopollstlques,

d'une part le secteur archaïque en voied'élimination: petits commerçants,. pe-tits patrons, etc.,~""'d'autre part, les clas- ,ses moyennes bourgeoises issues direc-tement du capitalisme: cadres, etc.

La restructuration de la gauche et no-tamrnent la tentative de création d'ungrand parti social-démocrate à l'alleman-de risque de jouer de mauvais tours aux'travailleurs. En effet, pour les réformis-tes, l'autogestion n'est pour eux qu'urmot d'ordre démagogique et opportu-niste, mais qu'ils savent ancrer danslesprit des travailleurs. L'autogestionn'~st pour eux qu'Une' forrnule dé- ~gui sée qui ne vise en fait' qu'à-instaurer la cogestion. L'attitude du PS(XVe congrès CJD) et notamment l'O,P.A,lancée sur les jeunes dlrlqeants d'entre-prise est révélatrice à bien~ des égards.

En accédant au pouvoir el en conqué-rant le pouvoir politique àlors que lepouvoir économique restera aux mainsde la bourgeoisie leur principal objectifsera .d'lnstaurer un « capitalisme au vi-sage humain». La domination qu'ils ontsur les organisations syndicales, vérita-ble rouage de transmission des états-majors de gauche, fait qu'ils assurerontla paix sociale nécessaire à la consolida-tion de leur pouvoir mais .surtout iri.iis-pensable aux capitalistes pour assurerla" restructuration du capital. '

Il apparaît ainsi que la solution la plusdurable et la plus sûre offerte aux capl-.talistes est I'accétlon au pouvoirL'fela gauche. Ce serait sans compterla combativité des travailleurs et lesacquis du mouvement ouvrier. Une autreperspective pour les révolutionnaires:

. permettre le regroupement et donner lesmoyens d'expression à la gauche ouvriè-re qui se manifeste de plus en plus dansles luttes sur l'axe fondamental de démo-cratie directe « prenons nos affaires en

.malns »,

, Le rôle des révolutionnaires est donc. maintenant de faciliter ce regroupement

sur des bases antlcapttallstes et antl-hiérarchiques claires afin que cette forces'affirme comme la principale force pou-.vant s'affronter à la bourgeoisie et auxréformistes.

Il ne s'agit pas de créer' un nouveau'parti ou un nouveau' synd'cat mais unmouvement qui pourrait en~raînt"'r la clas-se. ouvrière sans se cou~ d'elle versson émancipation totale.

fascisme et sociale-démocratie:deux aspects' du capital

l'~utoges tion sociale _passepar 1autogestion des luttes

Tout le pOUVOir aux travailleurs

_sources:- Expression Nouvelle-:-. d es contradictions du mode de pro-

duction capitaliste G.R.A.- Les Informations du 1/7/1974~ Libération

----,---- - - .__ ._--_.- . ..._.-..:._~,_ ._-... , __ .~_ ••............... • ·_ •• ~,i

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ru~ u1sposé sur la terre,et Jéhovah divisa le mondeentre COCA-COLA Inc., Anaconda,Ford Motors et autres entités ala Compagnie Fruitière Inc.se réserva le plus juteux,la côte centrale de ma terre,les doux flancs de l'Amérique."

PULO KERUDA, "La Unites Fruit CO" _

SUITE DE LA PAGE 9

les ,multinationales face aux Etats.,

La surimposition de nouvelles structures -étatlques à celles existant actuellement,ne pourra que mieux les servir encore,Jans la mesure où elles pourront jouersur les contradictions .entrs différentsniveaux de bureaucratie ft de bour-geoisie ..

De ce fait l'idéologie natlonallste,pièce essentielle de l'idéologie boüf-geoise, qui permet de fausser la visiondu monde des masses exploitées detelle manières qu'elles s'engouffrent dansdes impasses, est toujours d'utilitéessentielle au grand capital. Certes laréaction nationale française contre l'lm-pérlallsme US est dans l'impasse du faitmême de l'internationalisation du capi-tal. Mais :~ont dans l'Impasse égalementles natlorallsmes européen-s et réqlo-naux que favorisent une internationali-sation affaiblissant le rôle des Etats-nation, Que dire en effet des mouve-ments bretons ou occitans, qui sous desétiquettes socialistes et même révolu-tionnaires, réclamant pour une futurebureaucratie "un .minimum de structures étatiques» sinon qu'ils entrentparfaitement dans les plans du capita-lisme mondial?

t'apprehension de l'évolution du capi-. talisme montre plus que lunals que ladestruction de tous les t:+ats, est àl'ordre du jour. Mais cette appréhen-

, sion nous apprend aussi qu'il ne suffit'pas de répéter pieusement les principesrévolutionnaires, fussent-ils les bons!.Pour affronter le capitalisme il faut quenous SOyOflS conscients des moyens parlesquels il essaye de prendre de l'avancede man.ère à contrer la lutte de classes.

Par exemple, comment riposter auxgestionnaires des multinationales quidétiennent de plus en plus la réalité dupouvoir impérialiste alors que la poli:tique d'un I.B.M. est d'éliminer de ses

'rangs le prolétariat (au sens strict). quise .retrouve concentré chez des sous-,t'raitants dont les patrons ne sont - quedes' paravènts? Le problème se compll- 'quant lorsque le prolétariat exploité indi-rectement 1 par les firmes est concentrédans des régions, des pays, où celles-ci.ne sont même pas implantéee!

Nous ne pouvons faire l'éccnom!s detelles analyses. Sinon ce serait un moyende déserter la lutte concrète que nousdevons mener.

11) Par 'exemple, appel à la moder-nisation 'agricole par crédits, remembre-ments, aides aux productions rentables(spécialisation ...l. élimination des pluspetits et des plus âgés (I.V,D ..... ï : mais,aussi subventions pour maintiensd'exptoitetions, politique du minimumgaranti des prix à la..production, rachatsdes produits (et destructions massives ..,)pour éviter des changements trop brus-ques, etç,'.: Autre exemple: moderntsettons if1'i.1w.-

trlelles; commerciales,' -mais euss aidesaux P.M.E" loi réectionneire Boyer. ..

"(2) Comme en ce moment Giscardd'Estaing tente de le faire en veulentrelancer la construction ilolitique del'Europe.

(31 (La Pologne et la Chine exportentde la viande de porc vers la C,E.E, pen-dant que les autochtones manquent deytende, et que les paysans européensempêchent le débarquement de cesmarchandises pour éviter l'effondrementdes cours!)

• 12

pourquoi lesdoc;urnentsrouge et noir ?

Le renouveau- des luttes ouvrièresayant amené une réactua1isani~n despr-ob Lème s fondrugentaux de la cLa sse ou-vrière :

~ autonomie de la classe et son pen-dant : l'auto-organisation.-

- prpblème de. l'avant-garde.- rapport entre organisation spécifi-

que et organisation de ma sse de' laclasse.

'- iutogestion (ou Gestion Directe).

etc •G 0

L'O.RoA. qai se situe dams ce courant'fondamental pour l'auto-organisation dela classe vers le Communisme Libertaireressent la nécessité de contribuer A celarge débat au sein de la classe ou-vrière en apportant du matériel de con-frontation, de recherche, d'informationsur les expériences passées et pré-sentes, dans le but d'aider à la clari-fication •

~éià parus:

GUERRE DE CLASSE EN ESPAGNEDE C 'BERNER 1 3Frs

MARXISME ETANARCHISMEDE D·GUERIN, 2Frs

ABREGE DU CAPITAL,TOME 1DE C·CAFI-ERO 7Frs

LES COMMANDES

TO~V1E 2 : A PARAI TR,E,

FRONT LIBERTAIRE

?3 RUE DES VIGNOLES

PARIS

POUR

ECRIRE A:

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Ce texte a été réalisé par un groupeinformel de camarades déeerteurs ouinsoumis portugais. Ils ce sont réunispour manifester leur oppos rion auxpositions du P.C. ~t du P.S. qui récla-ment la rentrée dans l'armée, etdes maos qui demendent J'intégrationdans l'armée pour ensuite déserter avantle départ en Afrique, Ce texte sera dis-trioué eu Portuqel mais' nous souhaitonségalement le faire conneitre générale-ment car il s'oppose à une situation quin'est pas strictement portugaise. Nousvous dcmsndons donc de diffuser ce'texte, de la publier, OL! de le publier,ou de le rendre par d'autres moyens leplus connu possible,

Pour tous exemplaires supplémentaireset pour toute correspondance, écrire à :ESCARTIN B. P. 41,92190 MEUDON.

TRAVAILLEURS 1

,

SOLDATS ET MARINSPOUR QUE NOS POSITIONS SOIENT

BIEN CLAIRES ET POUR QU'AINSI NOUS, ··NOUS DISSOCIONS DE CE OUI SEMBLE

SE GÉNERALISER :Nous, déserteurs et réfractalres des

i~orces armées de l'Etat portugais, tra-vallleurs salariés, nous' affirmons ce quisuit comme étant notre conviction:

- Notre désertion ~~ refus d'incor-poration ont un contenu essentielle-

, ht~J~t cnticspiteliste. La co~séquence decet acte, qui dans certains cas nous amême transformés en trav&U.eur~;~nous~ amenés à dépasser notrë'-cas ' indivi-duel: le refus des ~orces armées pourarriver à une critique de la société tellequ'elle est organisée: S-fJ." l'explcltatlondu travail salarié.

- Vivant parasitairement de l'exploi-tation des classes travallleuses. l'arméeest, en toutes les sociétés sans excep-tion, une machine c( trituratrice li d'hom-mes et a comme fcnction le malnttende l'ordre social existant et la défensede la classe dirigeante de chaque payset de ses intérêts nationaux dans laconfrontation avec ceux des classes diri-qeantes des autres ra;::::. i.'errnée est-I'Institutton où les jeunes ouvriers sour-trent de la première domtnation orqa-nisée et implacable de la Classe di: l'geante. Ceci est vrai dans les pays decapitalisme (ou socialisme) d'Etat :U:R.S,S., Chine, Cuba, Nord-Vietnam,Albanie, etc.

- Dans le monde actuel, divisé endeux blocs capltallstes (occidental et

~'EtatJ apparemment antagoniques, aucunpays ne peut se développer indépen-darnrnent mais seulement' sous lé.contrôle d'un de ces blocs. Tout le déve-loppement implique ainsi -l'organisationde la société en classes, basée sur letravail salarié d'une majorité de la popu-lation au profit d'une minorité. Dans cesens, l'indépendance nationale ne constl-tue pas une étape progressiste pourl'émancipation des travailleurs mais seu-lement la continuation de leur exploi-tation sous une forme profitable pourle capital. D'ores et déjà, l'organisa-tion des mouvements nationalistes esttributaire de ces limites et se, reposesur les vicieux schémas de division

sociale du travail, de pouvoir et de déci-sion. les Forces armées de ces mou'vernents sont" aussi oppressives que lesportugaises, vivant en grande partie del'exproprtatlon de la misérable produc-tion agricole des paysans locaux et dA

' .. l'aide» des pays de capitalisme d'Etat,lequel n'est que la cristallisation del'exploitation des travailleurs de caspays. Du point de vue des classes tra-vai lieuses, les ressemblances entre cesdeux sont plus grandes que lesdifférences.

- Dans les colonies portugaises, lesorganisations nationalistes expnrnentle projet d'une petite et moyenne bour-geoisie locale qui aspire à l'indépen-dance comme cadre polluque et socialde sa domination économique. Aprèsl'indépendance, la tâche de ces organi-sations est celle de gérer, er de déve-lopper !'accumulation de l'exploitation

avec « l'aide» d'un des deux blocs capi-talistes mondiaux. La possibilité plus oumoins proche d'un « transfert de pou-voir» des mains des colonialistes à cetles des organisations nationalistes fait,dès maintenant, apparaître des luttesintestines au sein de ces organisations,jetant cfans la confusion tous ceux quivoyaient en elles <, l'intransigeancerévolutionnaire n.

- Dans cette situation-là, la révoltedes populations rurales contre la misèreprogressive et la destruction des condi-tions de production traditionnelles, toutcomme celle des, travailleurs surexploi-tés des zones urbaines, ne peuvent êtrerésolues avec une indépendance. Lesorganisations nationalistes, une fois aupouvoir, n'auront à offrir que l'appel(auquel suivra la répression) à des« sacrifices li pour la construction de la

SUITE "'AGE i 4

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IIUlIi ~re_· ~ ___

Dans la logique de tout ça, nous,déserteurs et. réfractaires, dlsons:

- NQUS refusons tout ou quelconqueincorporation ou réincorporation. Nousconsidérons illusoire l'attitude qui.consiste à p'enser qu'il est possible d'al-ler aujourd hui aux Forces armées pourles miner. La machine militaire écra-sera toutes les tentatives en ce sens.Elle acceptera seulement l'intégration auprojet réformiste du Mouvement desforces armées.

C'étalt dans cette perspective quenotre « crime a été pardonné v : pour ~ - •• -que nous puissions aller « aider à lareconstruction nationale ». Nous refusonsune tette cc aide », laquelle n'est quel'acceptation de la société telle qu'elleest. Nous répondons: cc Nous n'avonspas de devoir envers une société qui'ne nous donr e pas d'autre droit sinoncelui de l'accepter comme elle est,»En tant que travailleurs, cela v été notreposition dans les pays où Il')US noussommes exilés; elle sera la même auPortugal. Etant obligés de nous vendrepour vivre, nous n'avons aucune raisonde donner une préférence à un patronplutôt qu'à une autre, tant pour la cou-leur de son drapeau que pour la languequ'il parle. ,

:_ Nous refusions d'être complice' de'la colonisation, nous refusons meinte-nant d'être compilees de la dé.ioioniee-tion, sous n'importe quelle forme: ser-vice civi l, coopération dans les coloniesaprès i'Indépendance. etc. Dans ce sens,nous disons à tous ceux qui se trou-

SUITE DE LA PAGE 13

.patrie bien aimée! Que- de similitudesavec ~a tactique de la gauche portugaiseau pouvoir!

- Cela ne signifie' pas que J'espritde révolte contre les colonialistes(blancs mais dans certaines circons-tances métis ou créoles ou asiatiques)de larges couches des peuples africainsde ces territoires, ne soit pas digne de '1 <iJ

notre plus grand respect. Cet esprit-là,les mouvements nationalistes peuventplus ou moins bien l'exprimer dans lalutte contre la domination portugaise. Et,de toute façon, des expressions derévolte radicale - comme celle de mars1961 au nord de i 'Angola avec sonextrême violence - ont eu le sens' dela reconquête d'une dignité essentielleécrasée brutalement par une oppressionet une exploitation séculaire,

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vent dans les Forces armées, dans lescolonies, et ceux qui demandent plusou moins ouvertement que «ce soientmaintenant les déserteurs et réfractairesqui viennent ici se battre à leur tour ",qu'une telle attitude sadique r évèle qu'ils'reconnaissent, en ayant accepté laguerre, avoir été utilisés par le système,En ce qui nous concerne, nous continue,rons d'assumer notre position.

- Nous refusons le service militairetel qu'il sera réorganisé après la fin dela guerre, en une armée de guerre civile. 'orientée vers la répression de la classeouvrière et le maintien de l'ordre socialintervenant dans les grèves et cond.non-nant 'les jeunes ouvriers à se soumettreJ !.=! hiérarchie, aux structures du pouvoiret à la discipline aveugle et avlliss cue.

- La fonction 'naturellement' i -!-;;(es-sive de l'armée a déjà commencé à serévéler ouvertement: contre les prl son.niers du Limoeiro (une des prisons deLisbonne), les qrévistes des Postes etde l'usine Sooonata.

- Nous n;appuyons pas et nous nesommes solidaires d'aucune orqenisetionnationaliste qui se dit représentante despeuples opprimés dont l'exploitationcontinuera après l'Indépendance sous unenouvelle domination de classe. D'oreset déjà, notre sympathie va vers les'révoltés des prisons de Luanda et deLourenço Marques. vers les grévistesdu port de Lour=vco Marques et d'autresrégions urbaines.

Dans J'immédiat, nous affi rmons notresolidarité:

- A tous actes de subversion réellecontre la machine militaire au Portugal,qui vont au-delà tl~1 simple appuis aunouveau gouvernement. C'est le cas del'agitation dans les casernes, du refusdes honneurs militaires, et autres formesde discipline, du refus colectif desmarins du bateau « Pero Escobar» (dansle port militaire de. Lisbonne) à prendrela mer, et de la décision de certainesqarnisons de la Guinée d'abandonnerleurs postes, etc. '

Seuls de tels actes peuvent mener àla fin immédiate de' la guerre et à uneconvergence avec les classes travail-leuses en lutte, rendant impossible l'uti-lisation des Forces armées contre lemouvement de classe.

- A toutes les actions qui visent l'in-soumission totale,' le droit de refus depâ[ticiper aux Forces armées au Portu-gm, comme dans d'autres oays. où untel mouvement se développe.

- A toutes les actions visant la libé-ration immédiate de tous les prison-niers de guerre, qu'ils soient dans lesprisons portugaises ou dans celles duPAIGC, FRELlMO, etc.

- A toutes les actions visant la créa-tion du droit de discussion politiqueréelle. et d'organisation à la base dessoldats et des marins, dans toutes lesforces armées du monde, au Portugalcomme en RUSSI;;, en France comme enChlne. dans celles du MPLA comme cel-les du FRELIMO. Nous sommes doncsolidaires des tentatives faites par leséléments plus radicaux du Mouvementdes forces armées, comme nous le som-mes des marins français prisonniers àToulon à cause de leur action dans cesens.

Oue tous ces actes soient parties inté-grante de la lutte des travailleurs' dumonde pour leur émancipation totale,par l'abolition des Etats et des nationset de l'exploitation du salariat. Ou 'unenouvelle société soit construite parl'action autonome des producteurs. sur, 'les ruines de la vieille où l'adrnlnls-tration des hommes, considérés commedes objets, soit remplacée par l'adminis-tration des objets par les hommes, enfinmaîtres de leur vie et de leurs actes.Simples déserteurs des Forces armées.nous sommes aujourd'hui DESERTEURSD'UN ORDRE SOCIAL contre lequel nousluttons quotidiennement. Tout le restedemeure en deça de notre acte initialet de ses conséquences.

JU!N 1974.« Collectif Déserteurs

de l'Ordre Social Régnant " .

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mauritanie : imperlalïsmeesclavage , et racisme

'La Mauritanie revient au premier plande l'actualité avec la remise à l'ordredu jour de la' question du Sahara

.espagnol.- Elle convoite, conjointement avec-fe-Maroc, ce territoire riche en phosphates(principalement),

Mais qu'elle est la nature du régimemauritanien? Quel impérialisme, quelcapitalisme joue avec cette lutte de libé-ration nationale?

le gouvernement mauritanien d'OuldOaddah a déchaîné les réactions popu-laires par sa politique. Il n'a pratique-ment rien fait depuis quinze ans pouraméliorer. les . conditions de travailarchaïques des cultivateurs et des éle-veurs qui forment 80 % .de la popula-tion, laissant celle-clsans défense contre

'la sécheresse, qui sévit depuis quatreans, d'une manière chronique.

Mais il 'a endetté l'Etat maurita-nien et frappé le peuple d'impôtsde plus en plus lourds pour financerd'énormes investissements répondantaux seuls intérêts de l'impérialisme(exemple: l'usine de déminéralisationd'eau de mer que la France a «expéri -.menté ,. sur' le dos du 'peuplemauritanien).

Faute de puits, de barrages d'irriga-tion, 70 % des troupeaux ont été déci-més et le mil ne pousse plus, La famine,la soif, la misère aggravée par l'impôtet l'inflation, le chômage, ont provoquél'exode rural massif et la proliférationdes bidonvilles autour des centres. Lessalaires des ouvriers (330 FF dans lesmines de fer de Miferma) doivent nour-rir de plus en plus de bouches ..,

Même s'il se garde' bien d'apparaîtreen première ligne, c'est l'impérialismefrançais, chef de file de l'impérialismedans cette zone, qui cherche à traversla politique du gouvernement Oaddah àmaintenir ce pays ouvert au pillage età l'exploitation internationale:

- c'est lui qui, en 1958, a mis enplace à la tête de son ancienne colonieun président dévoué aux intérêts del'impérialisme français: Moktar OuldOaddah;

- c'est lui qui tire principalementprofit de l'exploitation du minerai de ferpar la société MIFERMA, affiliée à Usl-nor et Rothschild entre autres, plus puis-sante que l'Etat mauritanien lui-même;

- c'est lui qui cherche à conserverce mar ...hé privilégié pour ses produitset la place prépondérante occupée parses commerçants et ses banquiers;

- c'est lui qui a fourni en armes etformé l'armée et la police mauritanienne,qui a encadré et « conseillé» tout l'appa-reil d'Etat mauritanien:

- c'est lui qui dispose d'un¤! basemilitaire à Dakar avec plus de 2000 sol-dats prêts à intervenir -directement,comme il l'a fait pendant des annéesau Tchad:

- c'est toute sa politique impérialistequi, à travers le gouvernement Oaddah,a créé la misère' et le chômage dans cepays: et c'est encore lui qui emploie àbas salaire le main-d'œuvre ainsi libé-rée dans ses propres usines en France(où les travailleurs immigrés maurita-niens se comptent par milliers),

~ais les causes du malaise et de larévolte permanent qui sévit sur l'ensern-ble du territoire de ce pays sont plusprofondes, En effet les différentes mani-festations et répressions qui. se 'sont

succédées depuis cinq ans ne visent passeulement à réprimer les mineurs defer de Zouerate mais à maintenir aupouvoir un régime qui perpétue, par sesstructures et sa politique, une domina-tion de classe quasiféodale. La Mauri-tanie est un Etat qui a été, créé detoute pièce par la colonisation fran-çaise au début du siècle (territoire mili-taire en 1904, colonie en 1920), à lasuite d'une longue et. pénible guerrecoloniale, Une fois vaincue la résistancedes tribus de l'Adrar et des confinsmarocains, le pouvoir colonial s'est biengardé de --RJmettre en' cause les struc-tures féodales de celles-ci. L'actuel pou-voir de Ou Id Daddah repose sur lesmêmes, forces: les chefs de tribus sont

, désormais les notables (préfets, dépu-tés, ministres, otfic iers, responsables duParti Populaire Mauritanien, partiunique; ou des syndicats, eux aussiuniques), La République islamique a lns-tltutlonallsé les divisions tribales, les arenforcées. Une osmose complète a étéétabli entre le système ancestral et larépublique moderne. A ce titre, la Mau-ritanie est dàaileurs le pays du mondeoù le système a été poussé le plus àfond, La perpétuation d'un tel type derégime amène nécessairement une crisesociale. En effet la tribu "maure» estelle-même un microscome social danslequel la lutte des classes s'exprimeprofondément. Les oppositions sont mul-tiples car' la tribu comporte une majo-rité d'individus qui sont des dépendants:esclaves. gardiens de troupeaux, musi-

,ciens, artisans ... L'oligarchie qui dirigela tribu étant étroitement liée à lahiérarchie étatique, la répression n'enest que plus dure. Mais l'opposition prin-clpale, celle qui semble insoluble dansdans le cadre actuel de l'Etat maurita-nien est celle qu'engendre l'esclavageraciste= qui règne dans le Sud du pays,.La vallée du Sénégal constitue une.exception géographique vis-à-vis de l'im-mensité désertique de ce pays. Danscette zone vivent essentiellement desSarakollés et des Toukouleurs de racenoire. Pour la plupart ils sont séden-taires et vivent des maigres ressourcesque peuvent procurer l'artisanat, l'agri-culture (réduit à son niveau le plus baspar un sécheresse de cinq annéesconsécutives) et un petit nomadisme.La communauté noire de cette régionest en état permanent de dépendancevis-à-vis des «maures» nomades duNord. La coutume de cet esclavagismeremonterait au conquêtes berbères desXe-Xie siècles. La colonisation françaisea accentué l'état de fait en utilisantces structures contraignantes - gagesde J'attachement des chefs de tribu,

Elle consiste essentiellement par desprélèvements sur les bénéfices ou salai-res d'appoints que les travailleurs ouagriculteurs noirs doivent remettre àleurs CI propriétaires ». On ne' peut pasà proprement parler de prélèvementrégulier puisqu'il n'existe que 22000salariés à l'année en Mauritanie dontl'Immense majorité est d'ailleurs- dans

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POlOGN:

NOUVELLES INTERNATIONALES

Après les révoltes de la Baltique endécembre 19'70, la lutte de classe conti-nue en Pologne régulièrement sous desformes qui ne peuvent être évidemmentaussi publicitaires.

Après les grèves perlées dans lesusines textiles de Lodz. ce sont lesdockers qui aujourd'hui inaugurent uneforme de luttes très anciennes, En effet,le qouvernement polonais a décidé d'aug-menter les impôts sur les revenus desdockers (1). Ceux-ci, avec les mineurset marins sont les ouvriers les mieuxpayés et ils formaient les couches lesplus cajolées par le régime, comme le laclasse ouvrière li, celle qui dirige, "lapure et dure».

En Pologne, l'Etat étant aussi le patron

il s'agit bien évidemment d'une diminu-tion déguisée du salaire,

Comme les arrêts collectifs de travailsont passibles de peines de prison, lestravailleurs ne sont pas en grève, maistravaillent lentement, .. lentement .., Tantet si bien que des dizaines et desdizaines de bateaux sont bloqués dansles ports comme Gdynia,

Sans négociations, sans scontactsdirects, les travailleurs et les directeurssavent quel est l'enjeu de cette grève.

Le gouvernement a décidé d'envoyerdes soldats pour faire le travail desdockers.

(1) Et en particulier sur les primesqui en constituent une grande partie,

(Août 1974,)

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-------_._ .... -- -Insoumlss IonINSOUMISSION ... INSOUMISSION ...

Un mouvement en constant développe-ment:

Selon des statistiques parues dans leJOURNAL OFFICIEL du 28 juin, le nombredes objecteurs de conscience aurait ten-dance à diminuer depuis 1971.

Par contre, aucun commentaire n'estfait par rapport au nombre très importantde 14 654 personnes figurant sur les listesdes insoumis recherchés à la date du 31janvier 1974. Sans compter les 284 insou-mis incarcérés au t " avril 1974. Nous nereparlerons pas non plus des insoumisayant déjà purgés leurs peines, parmiceux-ci des insoumis renommés: Putte-mans, Chaoelle, Jambois, Bayon, Hérail etHerzog, rnalheureusement poursuivi de-puis sa sortie de taule pour le délit dedésertion! ?~t's pouvons constater grâce à cesch:\ res, rnalgré les radotages de certainsgro puscules gauchistes sur C¤ problèmeque l'insoumission n'est pas du tout unphénomène marginalisé au sens où l'en-tendent certains léninistes,

Il s'agit de prendre conscience de l'am-pleur que le mouvement d'insoumissionest en train de prendre au sein de largesfractions de la jeunesse ouvrière. Carparmi le nombre important d'insoumis,nous trouvons une majorité de jeunes tra-vailleurs. Malheureusement, le fait qu'ilssoient pour la plupart isolés en ayantaucun contact avec des groupes d'insou-mis les obligent à rester dans l'anonymatet de fait à s'exposer quotidiennement àh répression militaire.

Même si au départ les motivations poli-tiques de la plupart des insoumis ne sontpas exprimées clairement, leur refus derentrer dans le moule que leur préparela société et la présence de jeunesouvriers parmi eux prouvent qu'il s'agitlà d'un problème de classe ..

Le pouvoir ter-te de briser l'expressionpublique de ce mouvement qui, même s'ilmanque encore de cohésion, s'est rendupopulaire auprès de nombreuses. person-nes. En arrêtant les insoumis un à un,en les isolant et en diversifiant de ma-nière arbitraire les sanctions, en inculpantpour « appel à la désertion e,t à I'insou-mission ", pour « incitation de militaires àla désobéissance ». de nombreux camara-des. le pouvoir voulu pendant lonqternpsfreiner le developpement du mouvementde contestation contre l'armée.

Aujourd'hui en promulgant un décretd'amnistie pour ies objecteurs. les déser-teurs et les insoumis, il tente de fairecroire à la libéralf sation dans ce domaine,Mais des faits précis survenus ces der-niers jours nous montrent le véritableaspect de ce semblant de libéralisation.

Un décret d'amnistie, pour quoi faire?, fj, Lyon, clans ie courant juillet alors que

le projet de loi d'amnistie présidentielleavait été adopté le 20 juin, 35 insoumisaprès leur .arrestation furent contraintsde revêtir I'unlforrne au camp de Satho-nay.

Nous devons tirer plusieurs constata-tions de ces événements, tout en remar-quant Que les opérations coup de pointde Poniatowski portaient leurs fruits encette période ..

Il semble que la plupart des réfrac-taires qui furent arrêtés au mols de juilletsont des insoumis ayant crus naïvementcomme une partie de l'opinion publiqueà la libéralisation de Giscard. Car !I étaitfacile pour les autorités mititaires aumoment de l'arrestation d'un insoumisisolé de lui donner le choix entre l'amnis-tie qu'elles conçoivent comme l'accepta-tion de rejoindre la caserne (le délit d'in-soumission tombant sous le coup del'amnistie) et menace de l'emprisonne-ment, allant jusqu'à la forteresse pourcertains de nos camarades.

La démarche de ces camarades n'estpas moins compréhensible car après plu-sieurs années passées dans la clandesti-nité, certains ne pouvant plus survivredans l'incertitude de leur aveni r furentamenés à accepter l'encasernement d'unan.

Le danger d'une telle démarche est- lefait que tous les insoumis n'étant pasclairement déterminés soien: amenés àaccepter de porter l'uniforme et ainsid'Isoler leurs camarades les plus comba-tifs au sein du mouvement d'insoumis-slon.

Ou'adviendra-t-il alors du mouvementd'insoumission constitué à l 'heure actuel-le par près de 15 000 réfractaires! ?

L'expression dt' ce rnouverne.it débor-dant largement le cadre restreint pt faci-lement rê.éupé·ré de I'antimilitar s.ne, seraamoindri du fait que les peinr s dernprt-

. sonnement risquent d'être ph.s élevéesdurant l'année 1975.

Ce mouvement étant trsope par unerépression brutale, cela laissera alorslibre cours aux Soufflet et autres pour-fendeurs de complots contre nos insti-tutions pour rehausser dans le CŒur des

1 citoyens le prestige de l'armée et de.son service national.

Cela laissera toute liberté de manœu-vres aux MassLI et aux Bigeard de notrepatrie pour mettre au pas toute unefraction de la jeunesse la plus radica-lisée. Afin de eecruter les 275 000 enqa-gés volontaires, soient OC) 000 nouveauxengagés par 81) nécessai re à la créationd'une armée de métier accentuant 12fascisation de n,tre régi rn =.Des ~erspectives sont nt cessaires pourla survie de notre- mouvcrnent :

Oe futurs appr ies seront à long termeconcernés par de telles mesures.

Les insourr .s encore en liberté doi-vent prendre conscience de la néces >

sité de ne pas s'isoler et des problèmesqui se poseront à eux dans quelquesmols.

Les Individus enqaqé s dans le combatantlcapitaliste doivent se rnobihs er pourdénoncer !es menées des représentantsdu capital, ct développer l'Informationcn direction des travailleurs, des appelés, des déserteurs et des objecteurs.

Les- dangers d'une réforme orlu service.militaire .:

L'appel des 100 soutenu par la gaucheet les gauchistes en s'appuyant sur lasrevendications immédiates de certainsappelés, ne peut qu'inciter le pouvoirafin de f~ire taire l'expression des sol-dats sur leurs problèmes globaux, àréformer le service militaire en faisantcroire à la démocratisation de l'armée(voir les améliorations limitées à l'en-casernement prévues en cette rentrée

par 113 'minls t e re de la Déff:l)se nationale}.En fait. en restant à des revendica-

tions de type réformiste, la gauche etlextrème-qauche du capital ne cherche..tpas allier les différents secteurs de luttecontre tarrnée. mais à pr'vlléqler ceretains, tel le contingent, futur ossatureselon eux de l'armée du peuple. Et ~fait, i s marqlnallsent les autres secteur,de lut e comme l'insoumission, l'obiec-rion Je conscience politique, la déser-tion. ceux-ci ne pouvant faire partie delem stratégie polltlquc .. Cette stratégieétant développé> .ians le front de lutteenttmlütartste pour certains. ce qui IWpeut être qu'une erreur grossière. Cardans les périodes de guerre, de dicta-ture et de durcissement des appareilsd'Etat, I\~~w.)rise du militarisme s'étendvisiblement jusque dans la vie quotidlenne : la nécesetté de la destructionde l'appareil militaire s'Impcse et lapratique révolutionnaire dépasse la sim-;:!~ opposition au militarisme.

Pour tes organisations de gauche et. d'extrême-gauche, il n'est pas' question

c'e chercher le rapprochement entre !8, lutte menée par les réfractaires et cellemenée par les appelés, de peur de voi r»eux-cl déborder la lutte antimilitariste,Les rétractalres ayant déjà avancés despositions politiques antagoniques à touteréforme de l'armée au service du capitalet ceci parce que leur combat au-de l,àde l'antimilitarisme débouc le sur ur elutte antlautorltalre globale Qui cornpren.'la disparition de la société de classeset j'avènement du communisme intéqra'.Que faire pour soutenir les insoumis?

Le plus souvent jusqu'à présent, lescomités de soutien quand ils ont existén'ont eu que la possibilité de dévelop-per des luttes pour :a libération d'unou plusieurs insoumis, pour l'expressionde leurs tdées, Mais dans la plllpart-véel

(

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, IIUlIi .aftïI WII "

cas, l'insoumis appàraissait comme unpersonnage exceptionnel: héros, margi-nai aU cœur, devenu martyr après sonincarcération. Ce type de soutien nechangeant en rien la vie quotidienne dechacun des insoumis encore en liberté,ne peut aider ceux-ci à créer un réelrapport de force.

La constitution de collectifs de sou-tien, regroupant dans les localités oùdes insoumis vivent dans la clandestt-.nité: mis à part ceux-ci des personnesvoulant prendre des risques pour la sur-vie du mouvement d'insoumission, peutêtre favorable à notre combat. Les mem-bres du collectif étant non insoumis pour-ront ainsi poser des problèmes plus glo-baux, ce qui permettra de déboucher

.sur une lutte politique autonome quidépassera largement le cadre de l'antl-militarisme et la création d'un réseau'concernant le travail et l'hébergement.

Ainsi les insoumis refusant de deve- •.•.• • ~ <I.e J~. .nir des martyrs au compte des grou- ~-!.~ •. ~ '"" _: :;~.;_,3, ,,2'~'4W\..,,;,. 1, profanation d un meournent aux morts a lapuscules d'extrême gauche, aimant trop ~ l'" ~.>.,:;:':~-,~~',~::::',:~,-" ... -'.' .z::. t gloire des vl,ctlmes Innocentes des·Ie soleil et la jouissance en gé_néral. . '1 . ,. ~ -~;:.~ ~ guerres Imperialistes qUI ne profitèrentpour:ont ?emeurer libres sans risquer . anlel Pinas " J.qu'au capital et aux marchands de canons

INSOUMISSION

l'appel des· centtre traités comme des "boys", tout jus-te bons à vider les poubelles et à ma-nier le balai.

Evénement d'une grande portée, dontle caractère exemplaire inspirera sansnul doute d'autres actions du m3me gen-re. Le "ras-le-bol" des bidasses a dé-,

De toute évidence, l'appel des Centa été à l'origine, de la'part de sesinitiateurs une opération spectaculai-re, quelque peu réformiste et récupéra-trice. Elle était grévée d'un doubleinconvénient s d'abord, rendre plus dif-ficile la formation ou le maintien decomités clandestins de soldats en liai-son avec les antimilitaristes civils,car l'identité des signataires étaitainsi livrée à la Sécurité Militaire;ensuite, réduire le mouvement de con-testation des bidasses à une simple é-numératoin de revendications immédiatesne mettant pas en cause le principe mê-me de l'armée. Par contre, le seul taitde donner à l'antimilitarisme un con-tenu accessible à la masse des appelésrut l'e ffet non négligeable de faire 'Fnfin "bou·~r" les casernes, de créerj de l'une à l'autre un lien de conta-~on et de solid~rité, et l~ sanctionsqui ne tardèrent pas à pleuvoir sur les

, plus militants des signataires ont ac-cru la combativité d'une partie du con- ---t~ngent L'a l d C t "t. sOrmais franohi les murs opaques des• • ppe es en n e a~t pas ,positif qu'à condition d'~tre dépassé. oasernes et n y ~estera plus cloisonné.Et, de fait il a ét-é ....vUe dé a é ' Bien so.r, à. 1 origine de cette explo-

, p ss • B~n il y a eu au 1ge RA, la signature,La preuve a été fournie par les gars PIT 180 appelés, de l'appel des Cent et

du 19ème régiment d'artillerie de Dra- les punitions consécutives; mais le razguié~an, qui, le mardi 10 septembre, de marée a deferlé beaucoup plus l.inprofitant de l'absence de gradés à l'heu_que n. l'avaient prévu les timides etre de la sieste,_ après avoir soigneuse- les !'cupérateurs. Et les graves sanc-ment préparé leur coup, se rassemblèrent tions dont sont aujourd'hui menacés 9dans la cour de la caserne et sortirent des manifestants ne peuvent qu'accéle-en cortège pour parcourir la petite vil- rer l'escalade de la solidarité et dele pendant deux heures, tant8t se d.n- la colère.nant le bras, tantôt le poing levé _ C'est ce qui explique que, prises àcrian't des slogans, fraternisant a;ec l'improviste, les organisations de "gâ-des civils, s'immobilisant dans .un "sit- che" de Draguignan aient été contraintes,in", demandant audienoe au préfet, fai- pour ne pas se laisser déborder, de con-sant accourir sur la place publique leurs snetir à s'intégrer, les tout premierscrevures affolées pour parlementer avec jours qui suivirent, dans l'ensemble deeux, et, pour finir, rege.gnan~ en bloc la protestation, civile. Mais ce ne futleur caserne. ~ '" que l'espace d'un matin. Dès le 18 sep-

tembre, rappelées à l'ordre par leursdirections parisienn'es, elles refusèrentde participer à un meeting antï-milita-ristè et publièr~~t une déclaration(Var-Matin - République du-m3me jour) où el-les affirmaient "hautement la néoéssi-

Parmi cescmanifestants en uniforme,on a pu remarquer la présence d'un oer-tain nombre d'appelés antillais, éooeu-rés par les brimades raoistes des ga_lonnés'et ne pouvant plus supporter d'8-

L'Insoumission est notre affaire à tOUS:

Ce que nous pouvons faire:- écrire aux détenus;- nCi;':Ssignaler mutuellement les vic-

times de la répression militaire, les lieuxd'incarcération;

- nous signaler 'les lieux d'héberge-ment ou les emplois dlsponlbles et pou-vant convenir aux insoumis.

P.S, -- il ne s'agit pas pour nous d'ap-peler à l'insoumission, Mais de bien met-tre en évidence ce à quoi elle corres-pond sur les plans pratique et théorlque.

Collectif !NSOUMISSION de Lyon,Adresse provisoire:

H,L. - Boîte postale 543 R,P.69221 LYON Cédex 1.

ARlVEE

té pour la nation d'organiser sa défen-se et de compter sur le patriotisme desoitoyens" et où elles dénonçaient tou-t~s initiatives de "caraotère anti-mi-litariste" qualifiées "d'actions inoon-sidérées pouvant donner prise à des pro-vocations." Il est à noter qu'il n'a étéfait mention de cette volte-face, pour-tant oonnue d'eux, dans aucun des jour-naUtlCde l'erlr3me-gauohe antimilitar-1stequi ont voulu sans doute perpétrer lemiragè~d 'une "unanimité" dans la confu-'sion.

1 MArne s lence sur ce pont au meetingorganisé A Paris, A la Mutualit~, le 1erOctobre. Assistance plut8t clairsem~.(1500 pr~sents) et qui d'ailleurs s. vi-da aux trois quarts, bien avant la ~l&-ture. Qielques soldats libérés firententendre, certes, des témoignages un peusimplistes, mais marqués de l'expéri.noevécue. C'est tout juste 'si le.moroeaud'~loquenoe, fabriqué d'avanoe dans lesbureaux du ~R et fort bien lu par unex-bidasse, "sauva" cette assez tristesoirée. Maia ce ne furent ni Claude Bour-det, qui présidait bonasement, ni le gen-til J.J. De F~lic., ohargé de l'inter.4vention finale, qui purent réohauff.r lasalle ni élever le débat au niveau d'uneoontestation globale de l'armée.

Si elle a .u, pour origine directe,l'appel d.s C.nt, la manif en uniforme,de'Draguignan, en rem.ttant en oausedans l'aotion l.s prinoipes d'autorité,et de hi'rarohie, a donn6 une dimensi.nA la 1u~te anti-silitariste. Et la bour-geoi.ie, la pres •• , les ohefs militaires,l'ont re ••enti. 00... t.l1 •• Dommage quev.n",t A la suit., 1. meeting du 1er Oc-tobr. ait donn'é l'illpression, au moinsà. Paris, d'un fl60his ••••nt, d'un 6tio-lesent de l'anti-militarisae civil •••

Cepèndant, au d.là. de oes oonstationsquel~ues peu aa~r.s, un deTOir s'imposeA tous les ooamunistes libertaires 1

apporter notre aotive solidarité aux 9.mprisonnés de Draguignan bouol's auo"P de Canjuers (Var) 1 les'soldatsPELETIER, VIRE, TOVRUS, JULES, RODRI";OUEZ, RAVET, CAUSSE, OARNERO et un neu-

~,"-rr n",.-r- .~

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fioot

l'idéologie réactionnairedans le

mouvement écologiqueContestation de la science officielle.

Le 'mouvement écologique s'est déve-loppé vers les années 60 d'une contes-tation dans le milieu scientifique desU.S,A. (New Scientlsts l et d'Europe. Denombreux savants lançaient des crisd'alarme face à la pollution des océanset la disparition de beaucoup d'espècesanimales et végétales, à la _ pollutionatmosphérique dans les rnégalopolis, àla destruction des équilibres naturels,à l'accumulation des résidus chimiquesde synthèse dans l'alimentation (pesti-cides. engrais, conservants, colorants ...) ;aux dangers de la militarisation et dela nucléarl..atlon. etc. Une contestationde la srrenee officielle apparut dema~iè!"~ humaniste (l'homme méchantcontre la nature bonne, posslbtiitc dedisparition de l'espèce humaine ...) sansla relier au mode de production et derépartition capitaliste et à sa crise dereproduction.

Contestation de la méthode scientifique.

Le mouvement prenant de l'ampleuralla jusqu'à contester la val idlté de laméthode scinetifique, méthode dialec-tique de confrontation de la' théorie àl'expérience ou à la pratique. Ce mou-vement prit alors un caracère de masse.Une presse nombreuse naquit. alliant lacontestation de la science à l'engoue-ment pour les civilisations extra-terres-tres ou disparues (Atlantide). les «-scien-ces» 'occultes (astrologie. transmissionde pensée ...) ainsi que les civilisationsorientales et leur technique d'extase(yoga, zen, drogue ...) (cf. revue Planète,les livres des éditions Laffont, la série.. Aventure mystérieuse" dans la collee-.tion J'AI LU ...). Le mouvement' " under-ground" (sous-terrain) ou marqinal enfut un véhicule. Une conception mys-tique de !a connaissance se répandit.prônant la supériorité de l'intuition vécuesur la raison "froide)J, et donnait plusd'assise à ce mouvement (ct. article rl~Fournier dans Charlie Hebdo ...). Uneopposition intellectuelle entre la syn-thèse et l'analyse enrobait le tout: l'in-tuition senslble et vécue faisait la syn-thèse immédiate des faits observésaboutissant, par l'économie d'analyse,à une connaissance globale capabled'agir sur la réalité, alors que la rai-son n'en faiaalt que l'analyse. le decou-~-age et le rar.qernent, n'aboutissant qu'aune connaissance parcellisée' incapabled'agir avec maîtrise sur la réalité. C(.~type de raisonnement niait la réalité d,~.a méthode scientifique qUI associe de.nanière complémentaire et non opposl-ti'mnelle analyse et- synthèse, raison e'intuition,

Un autre raisonnement tendait à prou-ver i 'échec de la raison par l'échec dela société technologique. Dans ur. pre:mier temps, la technologie est constdé-rée comme la cause de la crise écolo-gique et dans un second temps, .la rai-son en devient la cause première. Celarenforçait la théorie mystique de la supé-riorité de l'intuition sur le raisonnementet niait la véritable: la crise d'accumu-lation du capital.

La mystique de l'irrationnel

Ces bases étant posr es en principe(donc lrréverstbles), il est facile de sombrer dans la mystique de l 'i rrationnel.De la constatation des diverses pollu-tions, de l'épuisement des res iources.on passait facilement à la the or!e decatastrophe finale, de la fi", '1 mondeen l'an 2000. Et pour aider B dic1! rer lemorceau, on donne des chiffres at uni-'tés de mesure comme caution e cienti-fique. Les articles de Fournier alternaientainsi en exposés philosophiques contrela méthode scientifique et en énumé-rations des faits bruts, de chiffres sansexplication .claire, sans analyse, laissantà l'intuition le soin de la synthèse deces données. Ainsi le lecteur. pris dansla tourmente des faits, des chiffres, de sunités .scientifiques, aboutit à l'intuitionque le danger augmente, qu'Il va êtreaqression et au réflexe primaire de 1:3peur nécessitant sa compensation; lasécurité de la protection ou de la dorni-nation (mère, père ou chef). Ainsi la nou-velle idéologie de la hiérarchie domi-nant-dominé. dirigeant-exécutant, maître-esc-lave, réapparaît dans le mouvementécologique .

Des SOlutions tascrste et réformisteà la crise écologique du capital

Mis en condition. il est facile d'accep-ter les décisions des chefs prises fi110tr8"~- pour lutter' contre la poll.r-tion ou l'épuls- 'lent des ressources:,limitation arbltraue dA la démographie,dtmtnu+on de la consommation, pG:~~iqued'euthanasie, d'élimination des faibles(eugénie), tels que le proposaient dessavants arnér icains ou le MouvementEcologique Unifié de G. Krassovski. L~fascisme scientifique et technocratiqueest de nouveau justifie par la lutte éco-logique. Ainsi dans une période où lecapi lai lsrne est en crise de reproduction(baisse du taux de profit) dû, d'une part,à l'élévation de la compccttion organiquedu capital (nouvelles techniques pourexploiter les ressources devenues raresave cl es anciennes techniques, techniqueantpollution. technique pius sophistiqueepour produire de l'énerqie . .J et. d'autre

IJHrt, à la caturattcn dL: marché mondialsolvable, provoquant d'un côté le stoc-kage de certaines marchandises (auto-mobiles __.) et la non-réalisation de la plus-value et de l'autre la pénurie d'autresmarchandises (pétrole, sucre, ..l. les solo-tions draconniennes sont à l'ordre dujour des Etats capitalistes: limitationde la population surtout dans les paysen développement (cf. Conférence mon-diale sur la Population - Bucarest - août1974). rationnement de la consommationdans les pays développés, à côté dessr-luttons rétormrstês Illbérallsatlon de'la contraception)... Le capitalisme inca-pable de réaliser ies besoins de l'espèce'humaine (rationalisation obligatoire dutravail pour extraire la plus-value, plani-fication forcée de la misère pour réali-ser la plus-value, guerres pour relancer.a production, destruction écologique ...L:le passnqe au communisme basé surl'abondance, la libre activité et la libreassociation est -à l'ordre du jour parnécessité. La lutte écologique sera fas-ciste ou réformiste si elle ne s'inscritpas dans le projet prolétarlen deconstruction d'une société communistebasée sur les besoins et les désirs e:non sur ie profit et si à l'heure actuelleelle np. rejoint pas le mouvement ouvrieret ne se bat pas pour l'auto-organisa-tion de la classe ouvrière contre lecapital, pour l'abolition du. salariat etde l'Etat. Rapidement elle risque de .n~devenir qu'un soutien ~u capit.~~ pnv.eou d'Etat, si ce n est déjà fa, tactuellement. -»

1 SUITE DE LA PAGE 5.qan

11 est vrai qre l'état f r an ça i s :aitautorité en mati"Tt:: rie co Lï a oo r-a t i o »ave c les rép;imes "a sc i s t.e s , e r: pa+t i c-.lier qua--:~ i~ s'a,nt de ventes :'annes.:1 est dirrici1e dt ~énombrer leS'rela-t r o-vs e t a= t i o n s eOTlm'mes r-éa L'i s ée s "n-t:'. :PS p ]l;,~:- frallçai.ses, p'yrt'l,:«<is,"',-&"r",~rJ'los, ospacm01 e s et 0n er passe.5':"1 ..;'é~c:it ~'prrrê~~~e- r,e r:-enrt-:l 1.9 Cr).!-

"'1.-t ·~;'J..tl_).", f\.il po ,..,...p'.''''l. .......')l~ ''''''r~~t-~0:- ~ : ... ,~ ~~ ~ .....:.~;,...I ~ 1. t{ .1 .. S 4. (.) l':; ~..a" •

Le -o uve r-oeme n t .('l-ano;ais ;ét~t,r;"ma i nt e nar-t -1of'; "rr l so nn i e r-s p('itjq_,,~-'Ien ot a ze s , comme 1'1 t o u jo z r s "ait;réP,irr.e ie Pr-arico ; no us ~aunra-t-i l i(app LLque r d.an s ce t t e 3.)~·-:J.i:;antg :..~.,-c rat i e , 18 systr.r.", :e 13. +c i : ;:_'" J, .:change }JO',T }eu::- Jnératicn, (,0].,." <":IJ;

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1 c i s t e s ?

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'ecologie ClarificationSuite à 'l~article "Energetique""'pa-

ru dans lé n034 de Ft, portant un pas-sage comp~mettant les AT ("Cette id&-ologie pa~éiste est souvent fascisteet effectivement des groupes d'extreme-droite font les sous-marins daas desregroupements écologiques du type "A-mis' de la Terre" avec la Nouvelle Ao-tion Française et l'équipe de feu Fburnier avec les"intellectuels " d'OrdreNouveau), nous avons reçu des lettresdes AT de Paris, d'Aquitaine et d'Es-caudain (Nordh ceci mérite une expTi-oation.

QUI SONT L~S AT ?- Ils sont nés à Paris

en 1971. Ils font paraHre Leur- jour-nal ilLeCourrier de la Baleine" en 72.Ils sont en relation avec des groupesanalogues aux USA, au Canada, en aB eten Suède àvec lesquels ils partioipentau projet "Jonah" de défense des balei-nes en voie d"erlinction par la chasseintensive( USA,URSS,Japon ). Le ~2 A-vril -';72,ils organisent la fameuse ma-nif en vélo contre la pollution automobile rassemblant des oentaines de mil-liers' de parisiens sans distinction deolasses et de toutes idéologies. Le 10Juin 72, ils organisent l'oocupationdes berges de la Seine contre la cons....truction de la voie Express à laquellepartioipent les royalistes de la NAFsans inquiêter les AT. A partir de 73~e oréent en provinoe des groupes surdes baIes anti-pollution, proteotionde la nature mais noues politiquement;

-,les groupes sont autonomes'. Ilenombreuxlibe~aires y militent; en Mai 73, ils

sur les de la terre0001, anti-sexe, ••• en gros anti-plai-sirt cf Royer, défenseur des patitscommer9ants). Et un groupe comme lesAT, politiquement flou, malgré l'idéo-logie autogestionnaire toute réoente,n'est pas exempt de toute infiltrationde. droite ou d'extrême-droite. Il nesuffit pas d'être écologiste, de se di-re autogestionnaire pour prétendre êtrerévolutionnaire, encore faut-il savoiranalyser la société exist,ante, ses con-tradictions, ses récupérations et savoirquel projet est défend~t la défense desclasses précapitalistes et une vélléi-té de retour à une société précap~talis-te sous le couvert d'autogestion, ba-sée sur l'artisànat et l'agriculture

'biolOgique, société qui a montré sonéohec !

Un capitalisme amélioré (recyolagedes déchets, reduction de la pollutionsous toutes ses fo~es ••••• ), d'état ounon, qui ne peut se reproduire que decrises en guerrres et en reconstructions1

Ou le projet communiste d'abolitiondu salariat, de la production marchandeet de l'Etat? '

Pour être révolutionnaire, non seule-ment le mouvement écologique devra re-joindre le mouvement ouvrier, mais ildevra faire sien le projet de dest~~,-tion des rapports de p~o!uction baséssur la valeur l'éChange, sous peine dene faire que du réformisme (l'ult~agauche. écologique de "Su~vivre" l'avaitpourtant compris en voyant dans les co-mités de défense écologiques uniquementdes moyens de pression pour réformer lecapital, non pour le détruire).'

.. - -_._._--_. --- --~;._ ..~ ~

MALRlTANE.SUITE DE LA PAGE 15

raamlnistration ou l'armée. Une pratiquecourante s'apparentant à cet état dedomination est l'obligation pour tous les-NoirS (et pour certains Maures pau-vres ou dépendants) de payer 'des « pour-bolres-» ou ristournes pour tous les actesde leur vie courante. De même à l 'occasion des fêtes, les chefs maures pré-lèvent une partie des denrées allrnen-

'taires pour leur propre usage .. La légis-lation en vigueur n'intervient pas dansla limitation de ses pratiques. Orcomment appeler cette forme d'exploi-tation directe qui consiste à toucher lesproduits d'un travail sans être capita-liste soi-même, sinon une forme dedépendance ·à caractère esclavagiste.

Cet état de surexploitatron se doubled'un racisme politique à l'éqard descadres noirs qui sortent des écoles pri-maires ou des collèges, "

Les populations noires du Sud, par-,leur caractère plus sédentaires, ont étéplus scolarisées, notamment depuis l'in-dépendance. L'Etat mauritanien pour évi-ter l'accession à des postes de respon-sabilité de ceux qu'il considère commedes dépendants pratique une racismeforcené à leur égard. Le nombre de fonc-tionnaires, militaires, etc., 'issus descommunautés du Sud (un tiers de lapopulation) est ridiculement faible (unseul préfet noir !). La crise politico-éco-ncrnique que vit à l'heure actuelle laMauritanie est en grande partie liéé- aufait que les responsables politiques ouautres sont en général les potentats detriuus, illettrés et incapables. La jeu-nesse noire du Sud est à la pointe ducombat dans un pays qu'elle accuse àjuste titre d'être esclavagiste et raciste.

.amiss'engagent dans la campagne pour un MO-RATOrRE NUCLEAIRE (arr3t de la construction des centrales nucl~aires jusqu'àoe que l.s recherches aboutissent à las~curit~ en matière nucléaire) et orga-nisent à cet effet un rassemblement f~l-klorique le 8 Mai 73 sur le Champ deMars refusant d. d~noncer l'industrienucléaire COmm. no~veau profit, capita-liste. Brioe Lalonde, leur président va'protester contre les essais nucl~airesfrançais ~ bord d'un voilier aux abords

,de )(ururoa en comAagnie du général D..la Bollardi~r •• En 1974, ils adhèrent,au Ct!! (PSU, JIB, CIC) oà ils s'affir

'-•• nt pour 1. a8cialis •• autogestionnair•• Âux 'l.otions présidentielles de74, ila fo t campagne pour DUMONT bienque cont.st' par oertains groupes(Es-oaudain) traitant Paris d. groupe dePDG). . ..

Si l'infiltration de l'extrême-droi-te' conce rne le groupe de Paris (présence _n 72 d'un ex-militant de la NAF,participation de la NAF à la manif dela voie sur berge), cela n'implique pasla gén~ralisation à tous les groupes.Cependant le mouvement ~cologique ré-sultant d'une triple composante t scientifiques oontestataires, jeunesse mar-ginaIisée de la "société de consomma-tion"(une des phases de la reprodu~-tion du capital), classes pr~oapitali-tes en voie d'élimination(commerçants,artisans, paysans), du fait de son o-rigine, véhicule des id~ologies de tousbords. On y 'rencontre également des r~acltionnaires pranant l'id~ologie de lanation pure et restrictions de toutessortes(~égé~ariens,anti-tabac, anti-al-

Les grèves et manife'stations de lycéenssont nombreuses, y cornprts dans. lesoasls les .plus reculé~KHfa,' Aaïùn..').

La Mauritanie vit une crise de struc-tures grave, qu'accentue la mainmise ducapitalisme occidental sur ses ressour-ces minières. l.'éctatement ' des struc-tures tribales est la seule solution que';euvent adopter les révolutionnaires~uritaniens. et c'est à cela que visentles mouvements qui éclatent continuel-lement dans ce pays. Il faut dire pou:compléter le tableau que ce combat sedéroule dans l'indifférence générale desrévolutionnaires européens. On peutmême dire que le régime tribale mau-rltanien risque de se survivre encorede longues années grâce à l'aide ... de laChine populaire. Ce pays, en effet, contri-bue, bien plus que 'Ie~ occidentaux, àla survie du régime par une aide mas-sive (riziculture, bâtiment public et rou-tes. antennes médicales ...). L'oligarchiéen place ne s'y trompe d'ailleurs paset accueille bien volontiers ces « ccopé-rants ». Ils lui servent à masquer lacrise permanente tout autant qu'à' luiassurer une caution' " révolutionnaire ".A quel 'jeu joue donc la Chine? Lerégime de Mohtar Ould Daddah est foncièrement réactionnaire, des jeunes forces révolutionnaires se mettent enplace: non e devoir est de leur apporternotre aide, au titre de JJnt~rnationalismeprolétarien par l'infOrmation généraliséesur la ré~rp:.sion et les pratlqnes du9nllvirnement mauritanien, la luttecontre, ses tenants politiques et écono-miques en Europe. et le soutien auxtravailleurs et étudiants mauritaniens '~nFrance.

~-~------,

l,~E·SUITE. DE LA PAGE 17

vi~e dont l'identité n'est pas o~ue.La .ère d. Ravet était prééent. à. la,tr~bune de la Mutualitê et a fait liré,un énergique. message, prenant ainsi e-xeliple sur Mme RATHUILLE, mère d'un mortdu tunnel de Chésy, qui, s'est engag'.oourageusement dans la bataille contrel'arm' ••

Cette sôlidarit~, nous le devons &-galeaent aux ohasseurs alpins du 22eB.C.A. de Nioe, dont l'un, J.P. WURTZ';a 'té sanotionné pour avoir hissé, le15 !ont, au so_et du .'10 des couleurs,un tissu rouge, et un aut re, J. FOURNEt,n'a pas hésité le 11 sept ••bre, lende-.ain de Draguigan, pour prot.ster oon-tre la répression qui frappe les signa-taires de l'app.l des Cent, à haranguers.s oaaarades au cours de la c'r_oni_du sal~t aux coùleure 1 il a 't' depUis,inoaro'ré à la prison des Baumettes, lMarse.ni., avant d'Itre livr' à, la 'jus-tioe milïtaire. Un autre .ilitaire du22. B.C.A., le caporal-chet SALLES, adn purger 60 jours d'arrlts de rigueUr,au oaap d.. Cadrat, pr~8 de Nice. .

,Le 22 sept••br., l 1 'oooasion d: 'un.journ~ de "port.s'ouvertea", au cen-tr. d'instruotion d. l'arae blind" lqarpiagne (Bouoh.s-du-Rhon.), une o.n-ta1ne d. je:ts, T.nus d. Xars.i1l •• 10d'.A.ix,ont p '1or' dans 1. o..p, di.tri-bu' d•• tract r'cl ..ald la lib'rat.ion·d•• soldats d.\Drapipan et d.1110.:' •• -pri.onn'.. 1

1 Quelle's que so\~~nt les réserves que

jnous inspirent cert,ains paragraphes ré-cupérateurs à.e l'appel des Cent, nous 'nous" associons, bien entendu, aux mi'lj-'tants antimilitaristes qui exigent du

'\" colonel-ministre Soufflet la levée im-médiate de toutes les sanctions.

~ ,-'

Page 20: FRONT -la-frime€¦ · front « )' autorité ne se partage pas •• elle s'incarne En 1889 Michelin avait onze ouvriers et un atelier à Clermont-Ferrand. En 1974 Michelin est

'·':"ra;:·~~ï:{;i·,~~rt~;n';"':-'iè-;(tr~v~üieursde Eaignol et Fa~jon luttent avant mê-me que ~8S emplois soient effective-ment supprlm.éa,-,fa1sant une analyse dela viabilité de l'en~reprise non seu-le~ent à court terme mais aussi à longterme. _..

Ils refusent de_travailler tant quel,a Direction conservera son projet,considérant que le transfert de l'unedes productions de l'usine (p1asti-dé-:cor) remet à plus long terme en ques-tion la viabilité de l'entreprise, (laproduction restante 1 crayon de bois,ris9,_ua~nLde s' é_!__e_!!1~..!),do_,_nc._!.a~ écu-rité de leur emploi. Pour cela, ils seréfèrent à l'exemple d'autres entreprises qui, .po ur- des raisons semblables,ont fermé leurs portes, licenciant denombreux travailleurs(Usine de Desvresfabrication de plumes).

Ils reme)tent en question les pleins

BAIGf\JOL & FARJON A SAMERproduction -) seu l capable de garantirl'emploi de tous les travailleurs del'usine.

Il.s refusent de se laisser séduire',par les menaonge s nela Dfreètio'ricpro=- .bléea-générales, s'organîsent-pâr-eûx-mêmes (comit' de grève, comité de sou-tien composés des ouvriers de l'usine)et prennent en main la popularisationde leur conflit ( journal de lutte ci-joint, tracts, articles, déplacementsdans d'autres villes, collectes ••• ).

Ils situent leur lutte parmi toutescelles menées actuellement par lestravailleurs contre les lice~ciementset fermetures d'usines et en font l'af'faire de tous les travailleurs.

O.R.A. BOuf,OGNEjMER

pouvoirs de la Direction sur la marchede l'entreprise et s'opposent aux pro-jets patronaux de transfert d'une par-tie de la production.

. Face aux notions patronales aë rentabilité et de pro~:h-t, face aux projetsde la Direction, ils opposent leur prop~e ,:p!ojet .( conserver les 2 types de

messes - de p-ro-ducHôri -accrue pour'lecrayon ), dévoilant ses. .corrt r-addct.Lonset op~osent au chantage du sous-préfetun refus catégorique et unanime (celui,-ci a proposé aux grévistes de repren-dre le travail en échange du paiementintégral de leurs journées de grève etd'une prime de 1000 F par ouvrier).

Ils assument oollectivement leurlut.te,pre_!lnentles décisions en assem-

depuis le 24Pourquoi ?

nous 5OI111nes .en

Dans l~ courant de l'année 1970 etau début de l'année 1971, un NOUVElARTICLE est entr~ sur(le m.~ché desinstruments à écri~es.

Celui':'ci mT MIS AU, POINT A L'USINEDE S~fER, Ets BAIGNOL & FARJON.

En ce temps là, Mr Ra;ylnond FARJON,Pr~sident Direct_eur Général, fit cetted~claration aux membres du Gomité Cen-tral d'Entreprise 1

"A B011LOGNE,nou8 aVO!\8 un articlequi devrait nous assurer l'aT.-de la pointe fi,ne.POUR SAMER, IL NOUS FAUT DU SANGNEUF CA.~ LE CRAYJN ns COT.JLETTR

sous EOIS COURT DE LUI M~E A SAEELLE MORT.Nous avons mis au point un arti-cle r'volutionnaire qui devraitprendre aa place. Nous sommesa~tuellement les seuls exploi-tant., oar le brevet noue appar-tient. Le PLASTIDECOR devraitavoir un avenir brillant.AUSSI EST-IL !tESERVE POTJH SAMER."

Ral.ur'. par cette arri~at1on, lesd'l.IU'. cl. SAMtR 8 '.TI IIOl1tr.tourné8~annoncer 1& 'bonn. nouvel'" " leu1'8 ca-mArad •••

Toujou:n •• t-i 1 quo avons ~J

notre 8t'tlotif tot'" pa,,&u'-de J " 2~4f,n 1971 .. 294 l noa jours ".

Malheureu8n8nt la mise en rO!'llle, ~':plaltid'cor avait" .sé, 11 Y a troisan. un problème, A savoir s'il rallaitextruder ou injecter la pdte. né~\ e~oe tempe là, nous aurions 1û réa~r,oar ai l'extruaion pouvait se ~ai~e ~SAMER, l'injection devait se :ai~e ~ROULOaNE.

La'décision fut prise unilatérale-ment, et sa~ aucune concertation iuComité dlEtablissement, de :ai~e in-jecter la'pllte à Bpulogne.

Notre conf'Lance fut endo rm i e pe nd an ';trois ans, les différentes opé~at~0r.5se déroulant oo~me suit 1

1°\ ..iélanges à SAJ>IER2°) Transpo--:-tà Roulogne pO..11' l'injection. -3°) Retour à. Samer pour la marque,le conditionnement et l'expéditionLea quinze kilomètres séparant 1es

deux usines, n'offrent pas de difficulté majeure, rien ne laissait prévoirla décision actuelle de la direction.

SlTUAllON ACTLELlEA 1 a vue de r.,' or:-a-p'hi.C1~li> 0:1 r·")m1"' r-o nt

u l s émon t q'll! JE! p'l n s t Ld éco r a """d."r~.lui. tout l'aven;r qu'no "st, 'l" t rolLde prétend ru, , 'r.~i.s .qu·:! 1.· C!'i.':Oî'A ~..

couleur Houa [j'YI S r i squ : pli ,. 1,' ;n(·t;,1

occasion d'en sub i r 1;:>~ '":(J(,sérpJ";J----';'

En I~rfct, 1.! est P(:,' p~:,'~:,'r~" Ilê":

deux articles 'l.vant r~X':Jc;f_,f"r!!e:lt, 1("i ::!~-mes app l j ca t i on s ,,1. qui ~i(l!!t 'i,··~tjr'';::;aux même s 'Js·_l''''"!d,volp.T!L lC1ir' f':<f1Î~r!i)()~.

aller en paral1~lp.t,po f!rayon je (:()Il-I,~·:"· '~()'.:~ :,)i.: ;j.'liJ ....!~.

JIn coût d.; f,,1-.r·ic:-d_in" ;_!" ,~l,·, "~'t rOUVf: d éjà IJ~ hii[1j:i cap ;e V.. i 1-::,.

l faut ~ga]f-)ment d i r-e que la ~"Jlli.-ci té Fait e en faveur du. plastidécor va'ii.T'cr.t!~JJentà l '(>~(;O!lLf-t> rj",q ;':t,p,.,;;t,

Lorsque l'on li.t (:e1a, O"J Pst. "'J

droit de se poser des questions P.t no·-t amme rrt Lo r sque , comme c'esL le G<!.3 ~~

FAIGNOL &: FARJON à SA,vER, les ::e1)Ya~-t Lcles sont f'a'brLqu é s pa'r la mêmE: llsi-ne, on peut se d ernarid e r- si, -;:Jour"a i r»vivre l'un, on ne veut pas assassin~rl'autre. Pour- la pe t i te histoire, rap-pelons no us 'lue c'est 1.:: ST':'LO Ql1 AC~ASSE LA nmŒ.

RESERVE-T-mr T,E l,m·'..:; sovrA:T CRAYOn !'lQ"3 "BOIS ?

Aussi est-il logique 'lue les deuxarticles soient fabri'lué3 dans la m~meétablissement, ceci pour éviter biendes surprises 4ui se~aient tragi~uespour tous.

L'avenir de l'usine de SMf:ER estconiitionné sur le fait 'lue le crayonsous bois, étant arrivé à l'age adultevoit grandir à ses c8tés le p'le s t i.d é-

cor 'lui a de grandes cbanc es d'ÉHrc1 'e~fant prodigue de no t.r-e éta'.:lisse-ment.

'!:":l::'! o l a s ti d éco r ';'~3~. 'Ar; '''!1!, I:;~-:-

!.;Ol.F~ nu i P!!:R!,'::::' i'C !;':'S f

\! AI SC::;S ~ 2 CC'TL:~'+rps ~~~ --,(J" -,,,

':C"!".l1 C':"".TqA!'!"l' ES'~ ~RO!3 j;'-~-.!~; --.. 'r--:

R[~:1'R b, Ct;LT::. D':'-~~ r,RAY,~'~ -oc ~:-"~

L'~;t;:l: L' l .~sr q~,!.~~:T'r I~' :~Al ,":('RIAGE."

......... ·r "~,-\., \.,', -

HISTORIQUE du· CONFLIT

Connaissance du plan de la Directio~à savoir l •TRANSFERT DE LA "'1NI'r:O~r ~'._'PLASTIDECOR DE SArŒR A BOIJLOGl8.

Réactiot1 rapide :'u pe rson neL -FU l';,-;nontre imméJ.ia.teme:lt ~I)l; C':';'OST~IC~'J..UNE TELL}!:OPERATION.

Cette r'action subit trcig phasespr-Lnc f.paLe s :

Tout nous pousse à èire que le plande la Direction va à l'encontre'èesintérhs des travailleuJ's de SAlvlER.

1° t~'mp~ ..... DISPARITION D'UNE TRE~,"T'AT'i r; ;~, F:t~l'L\Îl A COURT TERME.

2° Lemps •••• Mettre en jeu l'ave..:-1 f' Illl!f!I(t '(~ ] 'étarllissement.

10) EAISSE JJb; PRODUCTION.Seule réaction de la Direction

" baisse du taux horaire ".2.) BLOCAGE MCJ!ENTANE nu CAlvi{Cl~ DE;L'USINE DE BOULOGNE PREvt! EN IIJ'JESEULEJOURNEE EN GUISE D'AVERT1SSEMEK'l'.30) GREVE ET OCCUPATION DES LOCAl'X.

La façon même- ct 'aétir de la Directionne faj t que l'en f'or-cer- nos convictions.

Si ce qui se -passe actuellement à

SA?4EP. co nco r-ne r.il·ectement les travai)'l eu rn d(' i'A1'mOL & FARJO~;,cP qui "ris..!que ,~'a'."river '-lans Ie s années quivi o n ne nt conce ruer-a l'enserr.rle è.e lapo pu l a t t o r- Sarn é r î e nne ,

FAl'':'-II. E7RE -:'ëX::, l'CR SAVe: R CLQUI AD'viE;:1;RA "JE S.fJ,:2R S:::::CAI':,OL-;:S-FARAIT ?

Etant directement ou indirectementconcerné dan s le C0r!:J it il seraitjuste que C::AC:'-:: r:::!'?::: :'J..SSLA El''!'EPOUR LE y,; AIl,':': E~ ::E i :Z!,'?::"C:: :>A);S~;C--TRE VILH .,

Il ne fat:t pa s que CE- 50: t uniq_ue-ment les tra..-ailleurs :l" EAIœ,CL à SA-1l,ER qu i paye rit les :rais de l'opéra-tion et CEACT; :JOIT ET?::::Cm~SCIENT LELA GRAVITE ::E LA SI'TUATIO:r. Toute aidemorale et firJancière sera un atout deplus V6TS la \~CTO:RE.

éV'o/llfj",.., dt! F~t}R1(4Tip." iHj ,~"y(l",~\)S bOü ~r:vu P(lG7'9~ct>"ft

Suite à la deuxième phase, la Direc-tion n'a rien trouvé de mieux 'lue defaire irltervenir un huissier.

Refusant toujours de discut~r desCONSEQUENCES nB SA DECISION, la Diree-tion traine les délégués devant les

l,tribunaux., La Direction fut obligée, par le ju-

~,'gement rendu,de remettre les documents.~,/, conce rnarrt le transfe'rt du PLASTIDECOR

1 Malheureusement, ceux-ci N'ETAIENT1 PAS CCJfPLETS ET CONTENAIENT DES AFFIR-

C~4 Il / MATIONS ERRONEES.~~ " .Prétextant que les documents en. 1 question étaient officiels , la DIREC-

TION REFUSE TOUJOURS d'en discuter le~ , contenu.

. s,~cJ. Après étude , il nous est maintenant~ possible de démontrer et de prouver

f que le plan de RECLASSmENrr N'A AUCU1-IE1 BASE SOLJ;DE ET QUE RIE!r N'EST FAIT

\ POUR4GARANTIR L'EMPLOI. 'G~-S-"5 ,i ~,. ,ft is 40 :M <h 7-''; ~. ~S La Directi~n_v~ut à tout prix.rester

ma1tre des dec~s~ons et nous fa1re 'en-o •• dosser les cone équence s sociales d"

]~~\.\ON se s erreurs

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Toute aide financière pe irt être ve r s éeau ccmpte SOLI~ARITEUl. C F'Tl1'-Cptebancaire : oc4E j te,

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