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COME BACH... Gérard Albisson ERES | Insistance 2005/1 - no 1pages 129 à 130
ISSN 1778-7807
Article disponible en ligne à l'adresse:
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------http://www.cairn.info/revue-insistance-2005-1-page-129.htm
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Pour citer cet article :
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Albisson Gérard, « Come bach... »,
Insistance, 2005/1 no 1, p. 129-130. DOI : 10.3917/insi.001.0129
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Gérard Albisson, membre de l’association de psy-chanalystes Errata (Inter-associatif européen depsychanalyse), est directeur de la revue Les carnetsde psychanalyse.
Les Beatles, les Rolling Stones. Je ne fus ni« l’un », ni « l’autre ». La cohabitation a plutôt étéfructueuse. Si l’orientation de ces deux groupes ren-voie à deux interprétations (cf. le texte de Frédéric deRivoyre), celles-ci ont conjointement montré leurslimites, à un moment donné.
Naturellement, le jazz et la musique (classique,diront certains) se sont révélés à moi. Pas à n’im-porte quel moment : la rencontre de John Coltrane,Jean-Sébastien Bach et Anton Webern. A LoveSupreme, L’Art de la Fugue et Fugue (Ricercare) n° 2…sur fond de séminaire de Jacques Lacan à laSorbonne (et Roland Barthes, au Collège de France).Frédéric de Rivoyre parle de nouage, mon nouage àmoi fut là.
La révélation du sinthome (séminaire de 1975-1976) s’harmonisait énigmatiquement à l’« après »de cette musique rock émancipatrice.
Avec la littérature, Samuel Beckett, James Joyce,Alexandre Soljenitsyne, la peinture, Bram Van Velde,la musique poursuivait et creusait ce que JacquesLacan me faisait approcher avec le nœud à quatre(Réel, Symbolique, Imaginaire, Sinthome).
Nulle autre œuvre musicale que L’Art de la Fuguene m’accompagna aussi intensément dans l’expé-rience de ma psychanalyse… et après.
L’Art de la Fugue, œuvre-sphynx (GillesCantagrel) est une métaphore, une anticipation, unepréfiguration du stade du miroir et/ou du schémaoptique dit du vase inversé. C’est fondé sur l’inver-sion du sujet. Ce qui est en haut passe en bas etvice-versa. Partir d’une forme, de lettres (B.A.C.H.dans la dernière fugue) et démultiplier le thème tou-jours en y revenant dans une complexité d’identifi-cations. Les fugues en miroir sont tout « simple-ment » vertigineuses, abyssales. Le miroir qui opé-rerait dans l’œuvre terminale de Bach traduirait l’in-fini du questionnement du sujet. De mêmequ’Angélus Silésius avec ses diptyques dans Le pèle-rin chérubinique peut soutenir une réflexion sur lafin de l’analyse, Jean-Sébastien Bach nous transmetque la note finale est impossible… il est mortavant… tout comme Glenn Gould dans son inter-prétation à l’orgue de cette même œuvre (il enregis-tra jusqu’au contrepoint 9). Signe ? Je n’ai jamaisécouté L’Art de la Fugue sans éprouver l’errance (ché-rubinique ?) de la quête : c’est une œuvre éprou-vante, épuisante.
La musique de Jean-Sébastien Bach « présup-pose la condition humaine » (Gödel, Escher, Bach,Mickael Hofstadter).
COME BACH…
Gérard Albisson
INSISTANCE N°1 129
128-130 Albisson** 17/01/06 17:53 Page 129
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130 INSISTANCE N°1
VOIX, SOUFFLE
L’Art de la Fugue, c’est comme un rêve avec l’inter-prétation. Cette œuvre d’un amour suprême (cf.Coltrane) déploie, métamorphose, transcende un sensinépuisable. Chaque construction relance la quête d’unfini (ou d’infini), on pourrait dire comme une méta-morphose du désir. L’Art de la Fugue frôle asymptoti-quement la jouissance. L’infini, le réel, l’infigurable, l’ir-représentable, l’indicible sont à la fois la charpente et lapoussée. Œuvre insaisissable et insoutenable. La trans-cription pour orchestre de la fugue n° 2 (Ricercare) deL’Offrande musicale de Bach par Webern pourrait êtreune tentative de « border » la jouissance, de déplacerune audition humainement supportable.
L’Art de la Fugue s’interrompt au moment où lethème du sujet initial allait réapparaître. Bach serait-il mort d’être « parvenu à l’auto-référence »(Hofstadter) ?
Brin d’une guirlande éternelle (sous-titre del’ouvrage Gödel, Escher, Bach) que je tiens près demoi en écho à L’Art de la Fugue : l’ombilic du rêve telque Freud en parle. Point où le rêve se rattache àl’Inconnu.
« Un quatrième thème eût pu jaillir, un cin-quième, un sixième et cela n’en finit jamais, paraî-tre reculer jusqu’aux bornes du monde, en dérou-lant une spirale infinie » (Hofstadter).
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