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Gestion de classe Comment conduire sa classe ? La bonne autorité Pour donner du sens aux apprentissages. Travailler les registres relationnels et la communication. Face à l'insolence, à la provocation ; L’échelle de la colère. Comment résoudre un conflit avec un élève ? A toutes ces questions, il n’y a pas de « recette miracle » mais des

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Gestion de classeComment conduire sa classe ? La bonne autorité Pour donner du sens aux apprentissages. Travailler les registres relationnels et la communication.Face à l'insolence, à la provocation ; L’échelle de la colère.Comment résoudre un conflit avec un élève ?A toutes ces questions, il n’y a pas de « recette miracle » mais des pièges à éviter et des conseils à suivre.

RomainCette situation peut arriver à tous

3 minutes suffiront[romain- Nora- Jacynthe]

• Il hésite à intervenir, il n’est pas sûr de lui- Reste les bras croisés trop longtemps. Ne se déplace pas.

• Il semble ne pas avoir envie de commencer son cours,

Comment conduire la classe avec les élèves d'aujourd'hui ?

• autoritas = capacité à faire grandir.• Sous l’Empire Romain, l’obéissance allait de

soi. On obéissait, par tradition, aux anciens.• L’idée se propage que les individus sont égaux

et qu’il n’y a pas de raison que certains obéissent à d’autres.

• Ce sentiment d’égalité est partagé par les jeunes, mais aussi par les adultes .

Comment gérer sa classe dans ces conditions ? Ce qu’il ne faut pas faire ;

• Renoncer aux exigences d’apprentissage ; faute professionnelle- Au détriment des plus faibles ou des plus positifs.

• penser que la perte d’autorité vient de soi ; « je n’ai pas d’autorité et je n’en aurai jamais » ; on peut toujours changer la nature de la relation.

• remplacer l’exercice de l’autorité par celle du pouvoir ; la force et la sanction est possible mais on ne peut pas forcer à penser.

• reconstruire une autorité sur la base de ses caractéristiques personnelles ; copinage/l’amitié (=l’enseignant copain)- maternage, en jouant sur l’affectivité (et c’est souvent le fait des femmes).

• L’affrontement personnel ne pas penser que c’est une attaque personnelle. Le problème se passe dans la relation.

Ce qu’il est possible de faire

• Etre vigilent à ce qui se passe = être conscient ; - Montrer qu’on est attentif à ce qui se passe. (pluie, fatigue, …)- Demander de faire des choses ni trop faciles ni trop difficiles. - Faire-faire des choses un peu plus difficiles que ce que les élèves savent faire,- Ne pas faire comme si on n’avait pas vu.

• Attitude ; pas Romain au début- micro détails

- déplacement, regard, souplesse dans les genoux. - Un excès de parole peut-être contre-productif.- Ne dites pas « je ne peux pas travailler à cause de vous » mais plutôt « je dois instaurer le calme pour vous » ; faites aussi en sorte d’en être convaincu- Ne pas menacer ou promettre une sanction injuste que vous ne sauriez tenir.

. Au service de la connaissance

1.Le but apparent = accomplir une tâche, réaliser un exercice.

2.Le but réel = il s’agit, à travers la tâche, de comprendre un savoir. On fait cet exercice pour accéder à un savoir.

3.Or certains élèves ne voient pas ce second objectif et sont potentiellement perturbateurs.

Quelle pédagogie ?

• Mettre les élèves en activité. (sinon ils en trouveront d’autres).

• Formuler les buts des activités de manière à ce que les élèves comprennent pourquoi ils doivent faire.

• Calibrer les activités pour qu’elles soient conformes aux capacités des élèves.

• Eviter les temps morts, ils conduisent aux bavardages.

Faut-il punir ? • La punition n’est pas à bannir, elle est parfois utile. • La punition doit être un message, elle dit quelque

chose à l’élève : « il existe une règle, elle est importante et tu dois la respecter ».

• La punition n’est pas une vengeance ni une menace. • Eviter la punition tarifée ; telle faute = telle punition-

Considérez le contexte.• Comment punir : hiérarchiser les événements et les

punitions- gérer l’urgence puis différer pour éviter le public- être raisonnable dans son exigence mais l’obtenir.

Où est l’enseignant ?

• L’enseignant est un intercesseur, il n’enseigne pas pour lui ni pour ses élèves mais il est au service de l’apprentissage.

• Vous devez vous placer dans cette relation :

élève savoir maître

LA PREMIERE RENCONTRE AVEC LA CLASSE• En début d’année, Les présentations :

Les élèves : Une fiche individuelle permet de commencer à les connaître. « trombinoscope » Administration ou P.P. Le professeur : Il indique son nom (éventuellement l'inscrit au tableau). La présentation doit être sobre. Inutile d'insister sur votre statut de stagiaire.

• 2. Le fonctionnement de la classe :• Indiquer les grandes lignes des méthodes de travail : utilisation du

manuel, matériel nécessaire.• T.A.F. à la maison (périodicité, et estimation du temps nécessaire),

modalité et fréquence des évaluations, présentation pour les travaux écrits...

• Bien préciser les exigences en matière de discipline de groupe. Expliciter les règles à respecter : règle de prise de parole,...

une bonne gestion du tableau

• A gauche ; l’objet de séquence, ou la question qui restera tout au long du cours. On réservera cette partie gauche au plan du cours. Celui-ci peut-être inscrit en entier ou compléter au fur et à mesure.

• Le centre du tableau sera réservé aux explications, « brouillon », dates, mots, notions, page du manuel, … secondaire et peut être effacé au fur et à mesure.

• A droite ; les mots clés, les idées essentielles. Ce qui permet à l’élève de retrouver une partie mal comprise ou pas prise en note.

• Rationalisez son utilisation pour rester face à la classe.

Des situations d'apprentissage L'acquisition de connaissances et de compétences par les élèves nécessite

de mettre en œuvre des situations permettant l'apprentissage par l'activité des élèves.

• "Apprendre c'est s'approprier chaque parcelle du savoir » ; Il faut donc concevoir une stratégie d'apprentissage :

• - choisir des supports (manuel, dossier documentaire...) et des outils (rétroprojecteur, informatique, vidéo...) à partir desquels les élèves seront amenés à travailler.

• - déterminer les activités (quelles sont les tâches proposées aux élèves ?), les consignes (formulation des questions), les modalités de travail (individuel, collectif, oral, écrit...).

• - prévoir les moyens d'évaluer les acquisitions en cours et leur progression, prévoir de remédier aux difficultés rencontrées.

Des objectifs :Quelles sont les connaissances que l'élève devrait avoir acquises en fin d'heure (objectifs de savoir, de "contenu") ?Quelles sont les capacités qu'il aura dû mettre en œuvre (compétences,

savoir-faire) ?

• Ces objectifs doivent être déterminés en fonction du programme officiel. Il faut donc établir les objectifs de contenu et de savoir-faire nécessaires à la maîtrise de ces thèmes et concepts. Tenir compte des prérequis. Ces objectifs doivent être précis, adaptés à la classe, s'inscrire dans une progression, être reliés à l'évaluation et communiqués aux élèves.

LES ATTITUDES à adopter• Connaître les prénoms.• Être courtois. Être juste. Reconnaître ses

torts. • Être exigeant avec soi-même (ponctualité,

tenue, temps de correction, langage etc.).• Ne pas lever la voix sans raison, être ferme

mais jamais agressif.• Être organisé (rapports / listes élèves /

cahier bord / carnet punitions - oublis / montre).

• Justifier votre position ; « pour leur intérêt ».

Difficultés

Causes probables

Conseils

J'ai beau leur répéter dix fois la même chose, il y en a toujours qui ne savent pas ce qu'il faut faire ! »

Les élèves en concluent ; qu'il est inutile de vous écouter, puisque, de toute façon, vous allez répéter.

- demandez-leur de les interpréter : « Aristide, que dois-tu faire ? » La question ainsi posée empêche l'enfant de se contenter d'une écoute passive. - Permettez aux élèves de revenir aux consignes s'ils ont des doutes, par exemple en les écrivant au tableau.

Vous constatez que certains élèves font autre chose que ce que vous avez

demandéVous n'avez pas vérifié que les élèves avaient

compris les consignes. Ou vérification superficielle.Vous réexpliquez à un élève, pendant ce temps les

autres ne font rien.

Vérifiez systématiquement la compréhension des consignes. Ça fait perdre 5 minutes et gagner beaucoup de temps. Ne vous contentez pas de : « Est-ce que tout le monde a compris ? » Impliquer tous les élèves, de façon à ce qu'ils soient obligés de penser à ce que vous leur dites ; demandez à A d’expliquer à B, puis faites répéter à B.

Vos élèves ne parviennent pas à réaliser la tâche

demandéeVous empêchez les élèves de travailler en

leur parlant continuellement. Les consignes étaient incohérentes.

Laissez les élèves tranquilles .N'improvisez pas à la dernière minute.Écrivez ce que vous allez dire.Quand vous préparez la leçon, imaginez comment vous réagiriez si vous étiez un élève.

les élèves ne s'écoutent pas entre eux ;

Vous répétez systématiquement ce qu'ils disent.Vous vous mettez au centre du fonctionnement de la

classe, toute parole doit passer par vous. Vous refusez les échanges directs entre les élèves.

Ne répétez pas ce que disent les élèves. C'est plus difficile à faire qu'à dire. Il faut du temps pour que ça devienne efficace.Réfléchissez au rôle que vous vous attribuez, au statut que vous accordez aux élèves.Donnez de l’importance à la parole de vos élèves.

Il y a trop de bruit dans la classeVous criez

Vous parlez avec la même voix à un seul élève ou à toute la classe.

Vous parlez continuellement

Modulez votre voix : parlez suffisamment fort quand vous vous adressez à toute la classe, à voix basse pour un petit groupe, en chuchotant pour un seul élève.Les élèves calqueront leur comportement sur le vôtre.Le calme aussi se communique.Enregistrez-vous ; À l'écoute, vous comprendrez ce qu'il faut modifier

Les élèves s'ennuient ou chahutent 

Ils n'ont rien à faire. Les leçons sont trop longues.

L'activité n'a pas un sens clair pour eux.- Les élèves ne travaillent pas au même rythme ; Prévoyez une autre activité (individuelle, en autonomie) pour ceux qui terminent vite.- Faites moins de choses et que les élèves en fassent plus. Par exemple, en sciences, il est préférable qu'ils agissent plutôt qu'ils vous regardent faire.- Variez les activités (moments oraux, expérimentation, dessin, travail écrit...) et les modalités (travail individuel, travail en petits groupes, travail collectif...)- Dites aux élèves pourquoi ils vont faire le travail.

PRÉVENIR ET GÉRER LES ÉVÉNEMENTS

Face à l'insolence, à la provocation

• Rester calme, le but est souvent de voir si l'enseignant « craque »

• Utiliser un ton sec mais pas agressif pour répondre (pardon ?)

• Ne pas laisser s'installer un climat d'insolence et de provocations au sein de la classe.

• Réagir en fonction des intentions de l'élève et préférer une mise à distance de l'affectif en se référant aux règles de la classe (je n'exige pas que la casquette soit ôtée, c'est le règlement intérieur qui l'exige. Bien faire mon travail passe par faire respecter ce règlement)

• Dans le cadre d'un conflit gérer ses propres émotions pour ne pas accentuer l'escalade. Ne pas prendre les choses pour soi mais pour ce que nous représentons (autorité, gouvernement, société etc.)

• Temporiser ; Demander à un élève de venir à la fin du cours pour s'expliquer.

Si l'élève ne se contrôle plus :

• éviter une proximité physique, cela augmente les tensions.

• Ne jamais s’engager dans un crescendo et se garder une porte de sortie- ne pas mettre au défi.

• Temporiser (l'élève face au groupe est très différent de l'élève isolé).

• proposer un temps et un lieu (surveillé) pour retrouver son calme et reprendre les activités.

• L'hostilité marquée et l'arrogance répétitive d'un élève peuvent exprimer un conflit non résolu avec l'enseignant, prévoir une rencontre type résolution de problème

• Certains manques de respect sont liés à des positions de caïdats. Ne restez pas seuls.

Pour résoudre un conflit avec un élève

Se rencontrer : choisir avec l'élève un moment de rencontre pour faire le point.

• Prendre un témoin, le copain, un délégué, …• savoir justifier son attitude.• Poser des questions ouvertes plutôt que

de venir avec les réponses. Pourquoi en es-tu arrivé là ? »

• Les deux parties doivent s'efforcer de comprendre la logique de l'autre (écoute, réciproque, découvrir le ressenti de l'élève)

• rester ferme sur ses positions mais les expliciter ; L’élève doit sortir de cet entretien acceptant la sanction.

Comment gérer cet entretien ?

l'échelle de la colère

• on peut, aujourd'hui comme hier, obtenir le silence dans une classe de collège ou de lycée. Encore faut-il LE VOULOIR.

• Mais il ne suffit pas de le vouloir, il faut LE DEMANDER.• Il ne suffit pas toujours de le demander, il faut se donner les

moyens de L'OBTENIR. • C'est exigeant et ... souvent fatigant, mais c'est possible !

Il existe une gradation dans les attitudes

Communication Action

la communication non verbale • Il est souvent possible

de se faire comprendre d'un élève par un simple regard, une mimique, un froncement de sourcil, un geste discret de la main, un mouvement de tête.

lui seul a perçu le signal, l'avertissement, et la classe n'a pas été perturbée. Mais l'élève a vu qu'on l'avait vu, et qu'on n'est pas décidé à laisser passer...

l'observation verbale

nominative• il faut nommer

l'élève, l'interpeller par son nom,

Il est inutile (et dangereux !) de dire :"Taisez-vous !" en apostrophant toute la classe avec agacement. Il vaut mieux attendre et repérer le(s) foyer(s) de bavardage, et nommer l'élève vraiment concerné, en le rappelant à l'ordre. Cela suppose bien entendu que l'on connaisse les noms...

- Rappel des consignes

- Utiliser la voix

• Une remarque verbale ne doit pas être agressive.

On peut aussi interrompre brutalement sa phrase : la classe comprend que quelque chose ne va pas.Et on reprend.Mais ces deux "procédés" montrent vite leurs limites, surtout si on en abuse.

Montrez que vous êtes impliqué.

• Parler plutôt à la première personne : "Je n'arrive pas à me concentrer !" ; "Je suis en train d'expliquer quelque chose de difficile, j'ai besoin de votre attention "

Malek, je suis gêné (e) par ton comportement...". Peu d'élèves résistent à cela...

Evitez ; « tu m’agaces », « tu es bavard »

Faire sortir le carnet decorrespondance.

• Quand un élève a déjà été "averti" plusieurs fois, il est souvent efficace de s'approcher de lui, tout en continuant le cours et de lui demander discrètement mais fermement de sortir son "carnet de correspondance et de le déposer sur sa table.

• Il sait que la prochaine remarque laissera des traces.

Les élèves ont horreur de cela...

Attention de ne pas faire pire que mieux

Action

faire changer de place.

convoquer à la fin du cours etdialoguer. • L’occasion d’un dialogue

Et aucune sanction ne tombe, tout simplement parce qu'on s'est calmé, qu'on n'a pas prononcé le verdict sur le coup de l'énervement, qu'on a redonné ses chances à l'élève.

En cas de récidive, évidemment, on punit.

condamné à l'incertitude.Topaze

pousser un "coup de gueule", un cri-coup de tonnerre

• Ne jamais crier, sauf une ou deux fois dans l'année !!

tellement inhabituel que la classe en est toute surprise et se remet le plus souvent au travail.

La voix et le regard sont les deux outils du professeur devant un groupe . IL faut apprendre à lesutiliser.

Il est évident qu'il ne faut pas en abuser et que la voix ne doit pas monter dans les aigus, sous peine de provoquer un effet ridicule...Entraînez-vous avant

Ne jamais vous mettre réellement en colère

discuter avec les collèguesOn se rend compte alors qu'on n'est pas le seul à avoir des difficultés avec tel élève, telle classe- P.P. en sait peut-être plus sur cet élève.

convoquer chez le Responsable de niveauCertaines action doivent laisser une trace

Mettre en retenue. la "douche froide", une atteinte à la liberté et à la vie privée de l'élève.Précaution- Parcimonie- Travail noté.

convoquer les parentsmettre les parents devant leurs propres responsabilités.

renvoyer un élève du cours.Le faire accompagner- S’il refuse, ne JAMAIS utiliser la force- L’accompagner vous-même à la fin du cours-ATTENTION : S'en remettre à l'autorité supérieure peut évidemment être dangereux pour sa propre autorité. Mais il y a des cas où cette démarche doit être accomplie. Chacun jugera. (voir rapport diapo suivante.

NE PAS RESTER SEUL

Exemple de rapports pouvant marquer le coup

• Monsieur le Proviseur,• Madame la Proviseure-adjointe,• Madame la Conseillère Principale d’Education,

• J’avais constaté une dégradation sensible de l’ambiance de travail en classe de terminale L/ES à la fin l’année que j’avais mis sur le compte de la fatigue de fin de trimestre. Le début de l’année, malgré une amélioration générale n’est pas satisfaisant pour certains élèves :

• Nom Prénom; le 17 janvier a quitté la classe dès le début de la séquence pour manifester son mécontentement à propos d’une note d’évaluation que je restituais. Malgré mon interdiction de sortir et mon insistance à écouter la correction que je m’apprêter à faire, Prénom est sorti de la salle sans permission.

• A sa décharge, je vous informe qu’il est revenu en fin de séance pour s’excuser.

• Pour cette raison je ne demande pas de sanction autre qu’une remontrance verbale de votre part à moins que vous n’en jugiez autrement.

• Nom Prénom ; Bavardages et déconcentration répétés en classe. Fréquents déplacements pendant le cours (chaque cours). Contestations démesurées lorsque je lui demande de rester assis et refus d’ d’obéissance. Un refus d’obéissance obstiné alors que j’exigeais un changement de place pour l’aider à se concentrer (le 17 en 3ème période). Il a fini par céder mais bien trop tard.

• Un sérieux rappel à l’ordre et signalement aux parents, pour le moins, me semble s’imposer.

Pas de recettes miracles

• A vous d'expérimenter ces quelques outils du professeur, mais rien ne remplacera votre propre expérience ; à vous aussi d'inventer votre propre style ! L'important, c'est que les élèves puissent travailler, grandir et progresser, grâce à vous.

Et Romain au fait ! Comment va-t-il ?