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Gestion de la fréquentation dans le Ried de l’Ill
Communes de Baldenheim, Ebersheim, Ebersmunster, Mussig, Muttersholtz et Sélestat
Diagnostics biodiversité et fréquentation
Novembre 2012
Delphine Latron Eric Brunissen
Maison de la Nature du Ried / LPO Alsace – Diagnostic biodiversité et fréquentation dans le Ried de l’Ill – Novembre 2012
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Maison de la Nature du Ried / LPO Alsace – Diagnostic biodiversité et fréquentation dans le Ried de l’Ill – Novembre 2012
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Sommaire Introduction 4
A. Diagnostic de la biodiversité et des enjeux naturalistes 5
1. Zone d’étude 5 2. Les risques pour la faune et la flore induits par la fréquentation des rieds 6 3. Le dérangement de la faune 6 4. La faune exposée à la fréquentation du Ried 7
4.1. Analyse du niveau de sensibilité des principaux oiseaux
des milieux ouverts du Ried de l’Ill 7 4.2. Le Courlis cendré : une espèce parapluie pour la gestion
de la fréquentation 11 4.3. Les espèces hivernantes et de passage 12 4.4. Autres espèces animales exposées à la fréquentation des rieds 12 4.5. Les périodes de l’année les plus sensibles pour la faune 13
5. La flore 13 6. Les cartes des données naturalistes 17
6.1. Secteurs Ebersmunster / Ebersheim 17 6.2. Secteurs Muttersholtz Nord 17 6.3. Secteurs Mutersholtz / Baldenheim 18 6.4. Secteurs Mussig / Sélestat 18
B. Diagnostic de la fréquentation et des enjeux territoriaux 19
1. Méthodologie 19 1.1 Rencontres avec les acteurs du site 19 1.2. Observations de terrain 19 1.3. Inventaire des équipements du territoire 20
2. Analyse de la fréquentation et des enjeux territoriaux 21 2.1. Cartes de données 21 2.2. Analyse des nuisances liées à la fréquentation 24
C. Proposition de gestion de la fréquentation : zonage et recommandations 26
1. Proposition de zonage et recommandations associées 26 2. Cartes du zonage proposé 27 3. Mesures d’accompagnement dans les zones de tranquillité renforcée 29 4. Respect des recommandations : pistes de solutions. 32
4.1. Information et sensibilisation 33 4.2. Aménagements et gestion de la circulation 33 4.3. Création d’espaces fusibles 33 4.4. Outils règlementaires et surveillance 33
Conclusion 35
Références bibliographiques 36
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Introduction Au cœur du Grand Ried d’Alsace centrale, la zone inondable de l’Ill s’étend entre Colmar et Erstein. Le paysage, façonné par l’activité agricole, forme ici un ensemble de prairies humides bordées de haies et entrecoupées de petites forêts. L’omniprésence de l’eau favorise une mosaïque de petits milieux ainsi qu’une flore et une faune remarquables. Les vastes prairies extensives du Ried, classés pour certaines Natura 2000, constituent à la fois des milieux biologiquement riches et des lieux de production agricole. Malgré les efforts des collectivités et du monde agricole par la mise en place de contrats agro-environnementaux, visant à préserver le caractère extensif des prairies et à retarder les dates de fauche, la biodiversité du Ried est toujours en déclin. La population de courlis cendrés, l’oiseau symbole du Ried, ne cesse de régresser en Alsace. Les raisons sont probablement liées à l’augmentation très sensible de la fréquentation de ces milieux. Il semble aujourd’hui évident que le dérangement lié à certaines activités non maîtrisées (promenade avec chiens non tenus ou hors des chemins, quads, motos, fêtes nocturnes…) ou à une sur-fréquentation humaine impacte de façon importante la biodiversité du Ried et les activités agricoles. Dégradation des chemins ruraux et des prairies, pertes d’exploitation, vol de matériel, gêne à la circulation des machines, le milieu agricole pâtit également fortement de cette fréquentation diffuse non organisée. Face à ce constat, il s’agit de trouver des solutions pour gérer la fréquentation sur les espaces prairiaux en conciliant la préservation des milieux et leur découverte raisonnée et intégrée, facteur de développement pour le territoire. Six communes d’Alsace Centrale, à savoir Baldenheim, Ebersheim, Ebersmunster, Mussig, Muttersholtz et Sélestat, ont décidé de réagir avec le concours de la Région Alsace, de la Maison de la Nature de Muttersholtz et de la Ligue pour la Protection des Oiseaux d’Alsace. Ce document présente un diagnostic des enjeux naturalistes, agricoles et des nuisances liées à la fréquentation sur le site. Il propose un zonage des espaces et recommande la mise en place d’ilots de tranquillité pour concilier durablement la préservation de la biodiversité et les besoins socio-économiques en Alsace Centrale.
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A. Diagnostic de la biodiversité et des enjeux naturalistes
1 Zone d’étude
La zone concernée par cette étude englobe les rieds des communes de Baldenheim, Ebersheim, Ebersmunster, Muttersholtz, Mussig et Sélestat. La figure 1 nous présente la zone d’étude avec les limites des communes.
Figure 1 : Limites administratives de la zone d’étude (source : Géoportail).
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2 Les risques pour la faune et la flore induits par la fréquentation des rieds
Les risques pour la faune et la flore en lien avec la fréquentation des milieux naturels sont notamment :
Le dérangement : c’est l’impact le plus important dans le Ried. Il sera développé au chapitre suivant.
La destruction d’espèces : ces destructions peuvent être volontaires ou involontaires.
o Nids et jeunes animaux écrasés par des piétions, des chevaux ou des véhicules. Ce risque est bien réel : à titre d’exemple, le dernier nid connu en Alsace de la Bécassine des marais a été détruit par les roues d’un 4X4.
o Abandon de jeunes mammifères par leurs parents après avoir été touchés par l’homme. Cela arrive souvent pour les faons de chevreuil ou les levreaux, par exemple, du fait de l’odeur humaine laissée sur l’animal.
o Animaux tués ou blessés par des chiens. o Piétinement de la flore. o Cueillette, arrachage ou déterrage de plantes protégées. o Cueillette excessive de certaines plantes et champignons. o Déchets abandonnés ou perdus : fil de pêche perdu qui piège des oiseaux
d’eau, objets en plastique avalés par certains oiseaux qui les confondent avec de la nourriture, boîtes de sodas et bouteilles vides devenant des pièges pour de nombreux insectes et micromammifères (scarabées, abeilles sauvages, rongeurs), etc.
3 Le dérangement de la faune
La fréquentation humaine excessive dans le Ried occasionne un dérangement de la faune (oiseaux, mammifères) présente à proximité. Ce dérangement anthropique est responsable de multiples impacts tels que l’augmentation de la dépense énergétique et du stress chez les animaux, une augmentation des échecs de reproduction, la prédation de la couvée ou de la nichée durant l’absence des adultes… L’intensité de ces impacts dépend de la fréquence des dérangements, de leur durée et de la sensibilité de l’espèce à la présence humaine.
Dans les rieds alsaciens, les dérangements observés ces dernières années, et les activités susceptibles de l’être, sont très variés :
Les loisirs motorisés : quads, motos, 4x4, rodéo automobile sauvage dans les prés. Et bientôt se rajoutera de nouveaux types de véhicules, déjà aperçus ça et là, tels que les gyropodes « Segway » tous-terrains, les vélos assistés électriquement, etc.
Les activités de randonnée : randonnée pédestre, équestre ou à vélo tout-terrain, parfois hors des chemins et sentiers, marches populaires à proximité de sites sensibles…
Les activités sportives diverses : course à pied, trail, course d’orientation, raid nature hors piste, chasse aux trésors…
Les activités liées à la chasse et la pêche au printemps : tir des animaux chassables au printemps (souvent classés nuisibles) effarouchant les espèces
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sensibles, dérangement par les allées et venues aux miradors ou aux sites de pêche, entraînement des chiens de chasse au printemps, pêche nocturne, travaux sur mirador en pleine zone sensible…
Les activités aériennes : aéromodélisme, cerfs-volants, kitesurf sur herbe, paramoteur, ULM, vols d’entraînement en hélicoptère…
Activités festives : rave party, fêtes nocturnes, soirées grillades, pique-niques…
Autres activités : cueillette de pissenlit, recherche de champignons en voiture sur les prés, travaux divers et coupes de bois au printemps, prospection avec détecteurs de métaux (activité illégale si pas d’autorisation des propriétaires et de la commune), camping ou caravaning sauvage…
Les loisirs nautiques : canoë, plongée en gravière et cours d’eau. Le niveau de dérangement de ces différents loisirs est plus ou moins fort selon le type d’activité, les périodes où ils sont pratiqués ou encore le comportement des pratiquants.
4 La faune exposée à la fréquentation du Ried
Dans le Ried de l’Ill toutes les espèces ne sont pas également vulnérables face aux risques liés à la fréquentation des espaces naturels. Les plus sensibles sont les oiseaux nichant au niveau du sol dans les prairies, les champs, les friches, au pied des haies et en bordure des chemins.
4.1 Analyse du niveau de sensibilité des principaux oiseaux des milieux ouverts du Ried de l’Ill
Le tableau 1 ci-après nous présente les principaux oiseaux du Ried nichant au niveau du sol et en milieu ouvert. Au contraire des oiseaux nichant en hauteur dans les arbres ou sur les rives inaccessibles des cours d’eau et plan d’eau, les oiseaux des prairies et des champs ne peuvent compter que sur le camouflage, la discrétion et la fuite en cas de danger. C’est pourquoi ils sont les plus exposés aux risques liés à la fréquentation humaine.
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Tableau 1 : Les principales espèces d’oiseaux nichant au sol ou proche du sol:
Nom commun
Nom scientifique
Statut de l’espèce en Alsace (liste
rouge en cours de
réactualisation en 2012)
Habitats
Vulnérabilité aux
dérangements et exposition aux risques
Commentaires
Espèces nidifuges1
Courlis cendré
Numenius aquata
En danger critique
d’extinction en Alsace
Prairies
Très vulnérable
Espèce très exposée car
nichant dans les prairies tôt en
saison
Espèce très farouche et
nichant avant la pousse de
l’herbe en avril
Vanneau huppé
Vanellus vanellus
En déclin
Principalement dans les cultures (maïs),
plus rarement en prairies et pâturage
extensif
Très Vulnérable
Espèce exposée notamment aux
chiens divaguant
Espèce au comportement
attirant l’attention et
nichant dès avril dans les champs
de maïs
Râle des genêts
Crex crex
En danger critique
d’extinction en Alsace
Prairies avec épaisseur de
végétation suffisante (jamais à
découvert)
Vulnérable
Exposition aux dérangements
moindre car nichant
tardivement
Espèce très rare au
comportement discret et
n’évoluant que dans un couvert
herbeux suffisamment
haut
Faisan de Colchide
Phasianus colchicus
Préoccupation mineure
Friches herbeuses, jachères, champs,
prairies
Moyennement vulnérable
Espèce sensible aux chiens
notamment le long des
chemins en bordures de
champs jusqu’à fin juillet
Perdrix grise
Perdix perdix En danger Champs (blé, trèfle,
jachères…) Moyennement
vulnérable Idem que le
Faisan
Caille de blés
Coturnix coturnix
En danger Prairies, champs (céréales à paille, légumineuses…)
Moyennement vulnérable
Espèce régulièrement présente au
comportement proche de celui
du Râle des genêts mais fréquentant
aussi les champs cultivés, avec un risque accru le long des chemins
ruraux (chiens).
1 Nidifuge : Se dit des oiseaux dont les jeunes sont couverts de duvet et aptes à quitter le nid une fois l'oeuf éclos. Ils
sont capables de se nourrir seuls ou avec l'aide de leurs parents.
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Espèces nidicoles2
Alouette des champs
Alauda arvensis
Quasi menacée Prairies, cultures,
friches Moyennement
vulnérable Densité en
baisse
Busard des roseaux
Circus aeruginosus
En danger critique
d’extinction en Alsace
Roselières, friches humides, caricaies
Très vulnérable
Espèce très rare qui niche
dans les roselières et
parfois dans les friches humides. Des passages
humains à proximité du nid
et des chiens non tenus en
laisse peuvent provoquer une destruction ou un abandon de
la couvée.
Tarier des prés
Saxicola rubetra
En danger Prairies, cariçaies, friches herbeuses
Moyennement vulnérable
Nid caché dans l’herbe haute ce
qui réduit le risque de
dérangement ou de destruction
Tarier pâtre Saxicola rubicola
Préoccupation mineure
Friches herbeuses, fossés herbeux,
broussailles, haies récemment recépée
Moyennement vulnérable
Nidification dans des espaces
peu fréquentés grâce aux
ronces, orties et une végétation
relativement haute.
Bruyant des roseaux
Emberiza schoeniclus
Préoccupation mineure
Roselières, friches humides, cariçaies
Moyennement vulnérable
Espèce peu exposée au risque de
dérangement
Nidification dans des espaces généralement peu fréquentés
grâce une végétation
relativement haute.
Bruyant proyer
Emberiza calendra
Vulnérable Prairies, bordures
de haies Moyennement
vulnérable
Nidification discrète au pied
des haies.
Rousserole effarvatte
Acrocephalus scirpaceus
Préoccupation mineure
Roselières (Phragmitaies)
Peu vulnérable
Exposition faible
Niche dans les roselières.
Rousserole verderole
Acrocephalus palustris
Préoccupation mineure
Friches humides (orties, grandes graminées…)
Peu vulnérable
Exposition faible
Niche dans les friches humides
et roselières
2 Nidicole : Se dit de l'oisillon qui naît nu ou légèrement duvetés, aux yeux fermés ou ouverts, qui est incapable de
quitter le nid, et doit être nourri par ses parents jusqu'à son essor.
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Les espèces nicheuses disparues dans la zone d’étude, de passage ou exceptionnelles : Il s’agit d’espèces régulièrement présentes jusque dans les années soixante ou pouvant potentiellement s’installer ou se réinstaller.
Nom commun Nom
scientifique
Statut de l’espèce en
Alsace (liste rouge en
cours de réactualisation
2012-2013)
Habitats
Vulnérabilité aux
dérangements et exposition
au risque
Commentaires
Hibou des marais
Asia flammeus
Eteinte Prairies, cariçaies
Très vulnérable
Espèce très exposé car
nichant tôt en saison
Disparition dans les années 60-70
Barge à queue noire
Limosa limosa
Espèce nicheuse occasionnelle, non implantée
Alsace
Prairie
Très vulnérable
Espèce très exposé car
nichant dans les prairies tôt en
saison
Pas de nidification
ancienne connue dans la zone
d’étude ; observations anciennes et
récentes ailleurs en Alsace
Bergeronnette printanière
Motacilla flava
En danger
Prairies, champs
(pomme de terre, choux…)
Moyennement vulnérable
Exposition faible
Pas de nidification
récente dans la zone d’étude
Nidification
lorsque l’herbe est déjà
suffisamment haute ce qui
réduit le risque de dérangement et de destruction.
Bécassine des marais
Gallinago gallinago
Eteinte en Alsace Cariçaies,
prairies marécageuses
Vulnérable Disparition
récente d’Alsace
Busard cendré
Circus pygargus
En danger critique d’extinction en
Alsace
Prairies, cariçaies,
champs de blé Très vulnérable
Disparition de la zone d’étude
dans les années 70
Busard Saint-martin
Circus cyaneus
Eteinte en Alsace Friches
herbeuses ou ligneuses
Très vulnérable
Disparition de la zone d’étude
dans les années 70
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4.2 Le Courlis cendré : une espèce parapluie pour la gestion de la fréquentation.
Le Courlis cendré est l’espèce du Ried la plus sensible aux dérangements. Sa distance de fuite, qui représente la distance à partir de laquelle un élément menaçant les pousse à fuir, est très grande chez cette espèce. Parvenir à garantir sa tranquillité, en canalisant la fréquentation de ses sites de cantonnement et de nidification, c’est assurer en même temps la tranquillité de nombreuses autres espèces animales des prairies. On parle alors d’ « espèce parapluie » dont les besoins écologiques incluent ceux de nombreuses autres. Une autre raison de choisir le Courlis cendré comme espèce parapluie est le fait que son habitat (la prairie), est le milieu naturel le plus exposé aux risques liés à la fréquentation car facile d’accès. Par ailleurs le Courlis cendré est facilement reconnaissable de loin de part sa taille et la forme de son bec, de sorte que même les promeneurs non ornithologues peuvent rapidement apprendre à le reconnaître. C’est également une espèce symbole du Ried, sur laquelle on communique déjà beaucoup, et l’un des oiseaux les plus menacés d’Alsace notamment à cause du dérangement. En 2002, une étude de la LPO Alsace (L. Poirier 2002), réalisée dans le Ried de la Zembs, avait déjà mis en évidence le rôle majeur des dérangements sur la reproduction du courlis cendré. Enfin, les dérangements interagissent avec d’autres facteurs, ce qui amplifie l’impact négatif global sur les populations de courlis cendrés. En voici quelques exemples : Dérangements et surface de prairies :
La fréquentation humaine a tendance à se concentrer sur les derniers espaces de
prairies, plus accueillants que les zones de cultures. Plus la surface en prairie se réduit,
plus la fréquentation et les dérangements associés augmentent. De l’avis de nombreux
naturalistes, il apparaît également que les activités de plein air ont nettement augmentés
durant la dernières décennies.
Dérangements, hauteur de l’herbe et météorologie :
C’est au début du printemps (de fin mars à fin mai), lorsque l’herbe n’a pas encore
poussée, que les gens ont le plus tendance à pénétrer dans les prairies. De même une
météo sèche, chaude et ensoleillée augmente la fréquentation des prairies aux
printemps, surtout pendant les week-ends et jours fériés. Par ailleurs les parcelles de
prairie attirent à nouveau les visiteurs, juste après la fauche. Si celle-ci est précoce, elle
peut attirer une fréquentation humaine alors que la période de reproduction n’est pas
encore terminée.
Dérangements et prédation :
Lors des dérangements, les adultes de courlis prennent la fuite en laissant les oeufs sans
défense face aux prédateurs. Une Corneille noire par exemple, moins farouche et ayant
repéré le nid, peut en profiter pour manger les œufs. Une trace laissée dans l’herbe par
un promeneur, un cheval ou un véhicule, va souvent être suivie par les renards et les
mustélidés. Lorsque, par excès de curiosité, un promeneur s’avance jusqu’à un nid qu’il
aurait repéré suite à l’envol d’un courlis, il va conduire directement le renard sur le nid.
Après l’éclosion des poussins, les adultes sont cependant plus agressifs et insistants
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envers les prédateurs et même les promeneurs (L. Poirier, 2002). Un promeneur bien
intentionné et bien informé, passant sur un chemin et remarquant les cris plaintifs d’un
couple de courlis, comprendra qu’il lui faut rapidement quitter le lieu.
Figure 2 : Le Courlis cendré niche dès le mois d’avril dans les prairies. Les poussins sont particulièrement vulnérables aux chiens (photos J-M Bronner).
4.3 Les espèces hivernantes et de passage
Le Ried est également un site d’hivernage et de halte migratoire important. Il est capital que les oiseaux puissent de reposer et se nourrir en toute tranquillité dans les prairies. Les menaces de dérangements sont toutefois un peu moins importantes en automne et en hiver car les inondations régulières limitent la fréquentation humaine. Parmi les espèces présentes durant les phases migratoires et en hiver ont trouve le Busard Saint-Martin Circus cyaneus, la Grue cendrée Grus grus et de nombreux anatidés et limicoles.
4.4 Autres espèces animales exposées à la fréquentation des rieds
Certains mammifères sont aussi exposés aux risques liés à la fréquentation. Les cas les plus fréquents sont les personnes qui touchent de jeunes lièvres ou des faons de chevreuil pour les caresser. Cela conduit à leur abandon par les parents du fait de l’odeur humaine laissée sur le jeune animal. Par ailleurs cela attire les prédateurs qui suivent les traces et les odeurs laissées par les promeneurs. Un autre moment délicat pour les mammifères est la période du rut, tel que le raire du daim dans l’Illwald, en octobre, durant laquelle les animaux doivent pouvoir se reproduire en toute quiétude.
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4.5 Les périodes de l’année les plus sensibles pour la faune
C’est au printemps, pendant la période de reproduction de nombreuses espèces, que les dérangements ont un impact négatif le plus fort. La période du 15 mars au 15 juillet correspond aux 4 mois où les promeneurs doivent être les plus vigilants. Toutefois, même en-dehors de cette période, il faut également éviter tout dérangement inutile afin que la faune puisse s’habituer à une présence humaine restant sur des parcours réguliers. Par ailleurs la période du raire du daim est également un moment qui mérite un surcroît de précaution lors des promenades dans l’Illwald.
Calendrier des périodes sensibles pour la faune du Ried : Jan Fév Mar Avr Mai Juin Juillet Août Sept Oct Nov Déc
Oiseaux nichant au sol
Ponte et
couvaison
Ponte, couvaison,
élevage des jeunes
Couvaison, élevage
des jeunes
Elevage des
jeunes
Chevreuil Mise bas des faons
Mise bas des faons
Rut Rut
Daim
Mise bas des
faons
Mise bas des faons
Mise bas des faons
Raire
5 La flore
La fréquentation du Ried expose la flore aux risques de piétinement, de cueillette de plantes protégées ou encore d’arrachages susceptibles de nuire aux espèces les plus fragiles. L’impact peut aussi être indirect par la dégradation de leurs habitats (érosion d’origine anthropique, tassement du sol, etc.). Le tableau n°2 présente les principales espèces remarquables de la zone d’étude. La vulnérabilité d’une espèce est liée à son niveau de rareté (un seul acte de malveillance pouvant détruire une station botanique), à l’accessibilité de la station, à sa résilience aux impacts négatifs (capacité à supporter la cueillette, résistance au piétinement) et à son attrait (beauté d’une plante attirant la convoitise des cueilleurs ou des jardiniers désirant transplanter des plantes sauvages dans leur jardin). Les plantes les plus exposées aux risques liés à la fréquentation sont les espèces des prairies, des lisières et des rives de cours d’eau, généralement proches des zones de passage. Parmi ces espèces menacées on trouve l’Oeillet superbe Dianthus superbus, la Violette élevée Viola elatior, la Véronique à longues feuilles Veronica longifolia et le Jonc fleuri Butomus umbellatus. Les espèces non protégées sont exposées aux mêmes risques. Si elles ne sont pas forcément menacées en Alsace elle peuvent se raréfier voire disparaître localement. C’est le cas par exemple de l’Oeillet armeria Dianthus armeria, présent en bord de route et souvent cueilli, ou le Jonc des tonneliers Schoenoplectus lacustris, qui est transplanté dans les bassins privés. La majorité des autres plantes présentes dans la zone d’étude ne présente cependant pas une exposition importante ou un attrait suffisant auprès des éventuels cueilleurs pour présenter une grande vulnérabilité. De plus beaucoup des stations botaniques se trouvent sur des sites éloignés des chemins ou ne sont connues que des initiés. Par contre les menaces sur ces espèces seront plus en lien avec la conservation de leurs habitats ou la gestion de ces derniers.
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L’impact des aménagements en lien avec la gestion de la fréquentation peut également présenter un risque. Par exemple le décapage des bas-côtés d'un chemin pour son élargissement a déjà fait disparaître des stations de plantes remarquables. Par ailleurs les aménagements d’éventuels sentiers devront être réfléchis de manière à ne provoquer aucun impact direct ou indirect sur la flore, les biotopes ou encore l’écoulement naturel des eaux.
Figure 3 : Butome ou Jonc fleuri (E. Brunissen).
Figure 4 : Inule britannique (E. Brunissen)
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Tableau 2 : liste des plantes remarquables de la zone d’étude du Ried de l’Ill.
Nom commun Nom scientifique Protection Statut Liste Rouge 2003
Observations dans la zone d’étude
Oeuillet superbe Dianthus superbus Nationale Rare Prairies
Gratiole Gratiola officinalis Nationale En déclin Prairies humides
Pulicaire vulgaire Pulicaria vulgaris Nationale En danger Prairies inondables
Violette élevée Viola elatior Nationale Vulnérable Prairies, bordures de
chemins
Ail anguleux Allium angulosum Régionale Vunérable Prairie
Butome à ombelle Butomus umbellatus
Régionale Vulnérable Mégaphorbiaies et fossés
de la zone inondable
Calamagrostis blanchâtre
Calamagrostis canescens
Régionale Rare Aulnaies, roselières
Laîche faux souchet Carex pseudocyperus
Régionale Rare Berges, friches humides
Cerfeuil tubéreux Chaerophyllum bulbosum
Régionale Rare Friches, berges
Orchis incarnat Dactylorhiza incarnata
Régionale Rare Prairies humides
Inule des fleuves Inula britannica Régionale Rare Cariçaies
Léersie, Faux Riz Leersia oryzoides Régionale En danger Berges
Potamot coloré Potamogeton coloratus
Régionale Vulnérable Présent dans quelques ruisseaux phréatiques
Euphorbe des marais Euphorbia palustris
Régionale Localisé Mégaphorbiaies de la zone
inondable
Orges faux-seigle Hordeum secalinum
Régionale Vulnérable Prairies humides
Gesse des marais Lathyrus palustris Régionale En déclin Prairies humides, cariçaies
Limoselle aquatique Limosella aquatica Régionale En danger Berges exondés
Ludwigie des marais Ludwigia palustris Régionale En danger Berges exondés
Oenanthe à feuilles de peucédan
Oenanthe peucedanifolia
Régionale En déclin Prairies humides, cariçaies
Ornithogale des Pyrénées
Ornithogalum pyrenaicum
Régionale Rare Forêt
Grande valériane Valeriana officinalis
Régionale Localisé
Prairies humides, friches humides
NB : Plusieurs sous-espèces
Scorzonère peu élevée
Scorzonera humilis
Régionale En déclin Prairies humides
Séneçon des marais Senecio paludosus
Régionale Rare Prairies humides
Staphylier penné Staphylea pinnata Régionale Vulnérable Arbuste
Stellaire des marais Stellaria palustris Régionale En déclin Mégaphorbiaies de la zone
inondable
Fougère des marais Thelypteris palustris
Régionale Vulnérable Aulnaies, forêts marécageuses
Véronique à longues feuilles
Véronica longifolia Régionale En danger Prairies
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Violette à feuilles de pêcher
Viola persicifolia Régionale En déclin Prairies humides
Chou noir Brassica nigra - Localisé Milieux exondés, friches
Buphtalme à feuilles de saule, oeuil de boeuf
Bulphthalmum salicifolium
- Vulnérable Prairie maigre
Cuscute d'Europe Cuscuta europea - Rare Mégaphorbiaies, friches
Prêle rameuse Equisetum ramosissimum
- Localisé Prairie sèche
Menthe Pouliot Mentha pulegium - En danger Mégaphorbiaies de la zone
inondable
Oenanthe fistuleuse Oenanthe fistulosa - En déclin -
Orme lisse Ulmus laevis - Localisé Arbre présent dans les forêts et dans les haies
Séneçon aquatique (ou erratique)
Senecio aquaticus = S. erraticus
- Rare Prairies humides
Quelques plantes disparues dans la zone d’étude
Ail parfumé Allium suaveolens Régionale En danger Prairies humides
(encore présent à Onnenheim)
Gentiane pneumonanthe
Gentiana pneumonanthe
Régionale En danger Prairies humides
Sources : données LPO Alsace, www.atlasflorealsace.com, www.selestat.fr
Figure 5 : Gratiole officinale (E. Brunissen) Figure 6 : Oeillet superbe (E. Brunissen)
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6 Les cartes des données naturalistes
6.1 Secteurs Ebersmunster/ Ebersheim
Figure 7 : Données naturalistes – Secteur Ebersmunster / Ebersheim
6.2 Secteurs Muttersholtz Nord
Figure 8 : Données naturalistes – Secteur Muttersholtz Nord
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6.3 Secteurs Muttersholtz / Baldenheim
Figure 9 : Données naturalistes – Secteur Muttersholtz / Baldenheim
6.4 Secteurs Mussig / Sélestat
Figure 10 : Données naturalistes – Secteur Mussig / Sélestat
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B. Diagnostic de la fréquentation et des enjeux territoriaux
1 Méthodologie
1.1 Rencontres avec les acteurs du site
Au printemps 2012, la Maison de la Nature s’est entretenue individuellement avec chacune des communes afin d’identifier sur leurs territoires respectifs la nature de la fréquentation et les nuisances associées. Des représentants du monde agricole et des gestionnaires des milieux naturels étaient le plus souvent présents lors de ces rencontres qui ont permis d’identifier assez rapidement les secteurs sensibles. Ces rencontres ont permis également de cartographier les initiatives et expérimentations locales comme la pose de barrières, de panneaux règlementaires ou d’information.
1.2 Observations de terrain
A partir de mars 2012, la Maison de la Nature a procédé à des observations de la fréquentation sur le terrain. Des tournées régulières, assumées par des bénévoles et des salariés ont été organisées pour observer le type de fréquentation et recenser les nuisances éventuelles. Près de 80 observations de nuisances ont pu être recensées, localisées et constituent une première base de données.
Figure 11 : Base de données des nuisances liées à la fréquentation dans le Ried de l’Ill
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Lorsque cela était possible, la Maison de la Nature a rencontré les personnes à l’origine des nuisances. Elle les a sensibilisés à la fragilité du site au travers d’un flyer réalisé pour l’occasion.
Figure 12 : Flyer distribué aux visiteurs – été 2012
1.3 Inventaire des équipements du territoire
La Maison de la Nature à procédé à un recensement des équipements sur le territoire, par un travail de terrain et d’analyse de documents existants (plan départemental des espaces, sites et itinéraires relatifs aux sports de nature du CG 67, brochures touristiques…). Elle a recensé sur le site la présence de parking, d’observatoires, de zones de pique nique, d’itinéraires balisés, de lieux de pratique sportive ou de découverte de l’environnement, de panneaux d’information sur le site
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2 Analyse de la fréquentation et des enjeux territoriaux
2.1. Cartes de données
Figure 13 Carte des itinéraires de découvertes
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Figure 14 Carte des lieux d’accueil et de pratique
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Figure 15 Carte des nuisances et axes de pénétration
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2.2 Analyse des nuisances liées à la fréquentation
Impact sur l’activité agricole Le dérangement lié à certaines activités non maîtrisées ou à une sur-fréquentation humaine impacte de façon importante la biodiversité du Ried mais aussi les activités agricoles. Les exploitants agricoles locaux pâtissent fortement de cette fréquentation diffuse non organisée. Ils témoignent de la dégradation des chemins ruraux et prairies, de pertes d’exploitation, de vol de matériel, de gêne à la circulation des machines. La présence de déchets métalliques dans l’herbe (canettes de boissons) semble également être à l’origine de la mort de certains bovins. Pour les agriculteurs du secteur, les périodes les plus sensibles sont le printemps, quand se développent les prairies, la période des fauches, et dans une moindre mesure l’été lors de la pousse du regain.
Saisonnalité et type de nuisance L’essentiel des nuisances liées à la fréquentation s’observe des premiers beaux jours de printemps jusqu’au milieu de l’été. A cette période en effet, la biodiversité et l’activité agricole sont sensibles à la pénétration humaine à travers les prairies. Les premiers week-ends de printemps apparaissent les promeneurs locaux, les villageois qui promènent leur chien (pas toujours en laisse), les cueilleurs de pissenlits et les quads. Les nuisances les plus sonores, visibles et impactantes pour les prairies sont celles des quads et des motos (ornières, dérangement de la faune, danger pour les autres promeneurs, volume sonore…). La digue constitue pour ces véhicules un axe de pénétration dans le Ried, qu’ils quittent pour traverser les prairies. Il est à noté qu’aucune nuisance liée aux loisirs motorisés n’a été recensée ou signalée sur le territoire de la réserve Naturelle de l’Illwald, où une réglementation affichée s’applique. Ce territoire connaît cependant des actions régulières de vandalisme (destruction de barrière…). Les promenades de chiens se concentrent en périphérie des villages tout au long de l’année, mais plus fortement au printemps et en été. Si le propriétaire du chien reste bien souvent sur les chemins, l’animal lui, déambule à travers les prairies et espaces cultivés. Concernant les nuisances liées aux chiens, il est à mentionner celles occasionnées par les locataires de chasse qui viennent ici dès le printemps entrainer leurs chiens sur les prairies du Ried. Au dérangement des chiens s’ajoute, les concernant, celui du stationnement et de la circulation de nombreuses voitures, camionnette et camping car à travers les prairies. En bordure de cours d’eau, on observe de façon localisée des stationnements de voiture, associés parfois à des petits campements provisoires (tentes, tonnelles). Il s’agit le plus souvent de pêcheurs qui se stationnent au plus près de leurs lieux de pratique, ou de locaux désireux de passer un moment convivial en bord de cours d’eau (baignade). Ces activités occasionnent des flux de véhicules réguliers et parfois importants sur les chemins agricoles. On observe ce même type de nuisance liée à la circulation et au stationnement des véhicules, dans une moindre mesure cependant, dans les prairies. En cause, des naturalistes désireux d’observer au plus près les espèces, des locaux qui pratiquent le cerf volant, pique-niquent, ou cueillent des plantes, mais aussi des touristes qui stationnent pour la nuit en bordure de ce paysage agréable. Autour des villages, sauf réglementation affichée, de nombreux véhicules circulent sur les chemins de terre.
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L’ensemble du site est régulièrement survolé par des ULM qui le plus souvent décollent de la base de Kogenheim. Ponctuellement quelques montgolfières survolent ou se posent pendant l’été dans les prairies. D’autre part, des points de fixation de la fréquentation s’observent nettement à certains endroits du site, au niveau des parkings aménagés, des entrées de la Réserve Naturelle, des démarrages de sentiers balisés ou le long de la route entre Muttersholtz et Ebersheim. Enfin, de façon ponctuelle et pas toujours connue, quelques fêtes se déroulent les soirs d’été aux abords des prairies du Ried, occasionnant parfois des dégradations directes sur le milieu (feu, déchets, dérangement du bétail, ornières, stationnement…). Origine et connaissances du public L’essentiel des personnes qui occasionnent ces nuisances sont des locaux, à l’exception parfois les locataires de chasse. La grande majorité de ces personnes est liée au territoire. Elles savent qu’elles se trouvent dans le Ried mais n’ont qu’une faible connaissance de la richesse, de la valeur patrimoniale et de la fragilité du site. De même peu d’entre elles perçoivent la vocation agricole des prairies et la notion de propriété. Pour quelques unes, les prairies ne sont « que de l’herbe ». Hormis sur le territoire de la réserve Naturelle, les gens n’imaginent pas qu’une réglementation puisse s’appliquer sur les prairies du Ried. D’autre part, lorsqu’on les sensibilise aux conséquences de leurs comportements, bien souvent ils font remarquer qu’ils n’étaient pas au courant (aucun panneau d’information sur certaines portions du site) et que d’autres font comme eux (problème d’exemplarité). On note également une réelle demande sociale d’espaces de loisirs, un besoin de disposer de lieu de promenade, de pique nique ou de stationnement propres et agréables. Ci-dessous quelques propos entendus lors des rencontres sur le terrain :
« Je connais bien le maire » « J’habite / je viens ici depuis des années » « Je paye pour la chasse » « C’est marqué nulle part qu’on n’a pas le droit » « C’est plus court en passant par là » « Si il n’y a plus d’endroit pour s’amuser ! » « Mon chien, il m’écoute quand je l’appelle »
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C. Proposition de gestion de la fréquentation : zonage et recommandations
1. Proposition de zonage et recommandations associées
Du croisement des diagnostics précédents, nous proposons la mise en place d’un zonage de l’espace, associé à des recommandations visant à préserver la biodiversité du site et le confort de travail des agriculteurs. A partir du diagnostic naturaliste, les zones sensibles ont notamment été désignées sur la base :
des observations récentes des espèces d’oiseaux les plus vulnérables (Courlis cendré, Râle des genêts, Tarier des prés et Busard des roseaux),
Du potentiel du site avec l’espoir d’attirer dans ces zones les oiseaux dérangés ailleurs.
Il est ainsi proposé l’établissement de zones rouges et les recommandations suivantes : Dans les zones rouges du 1er février au 1er juillet : Une zone rouge est une zone de tranquillité absolue, à éviter ou à contourner par les promeneurs. L’accès y sera interdit au printemps du 1er février au 1er juillet, sauf pour les ayants droits tels que les agriculteurs. Des ornithologues autorisés pourront, en revanche, venir faire des études avifaunistiques selon des protocoles bien établis, en restant notamment le plus possible en marge de la zone. Les agriculteurs seront invités à signaler rapidement à la LPO les nids de Courlis cendrés éventuellement observés et à pratiquer le plus souvent possible des fauches centrifuges. Au zonage fixe, d’une année à l’autre peuvent se rajouter des zones rouges mobiles, qui s’adapteront par exemple à la découverte de couples d’oiseaux nicheurs dans des secteurs jusqu’alors en dehors d’une zone rouge. Ponctuellement, dans certains secteurs très localisés, la période d’interdiction peut être prolongée au-delà du 15 juillet en fonction de la biologie des espèces présentes (busard des roseaux, râle des genêts…). Dans les zones rouges à partir du 1er juillet et sur tous les autres espaces tout au long de l’année : En dehors de la période de reproduction, la faune du Ried est moins vulnérable aux dérangements. De plus en été, la présence d’insectes piqueurs (taons, moustiques) et les températures élevées, à tendance à limiter le nombre des visiteurs et leur durée de présence. Afin de ne pas multiplier les recommandations et de rendre lisible le zonage, dans les zones rouges à partir du 1er juillet et sur tous les autres espaces tout au long de l’année, les promeneurs sont priés de rester attentifs à la faune pour ne pas la déranger et à respecter la flore. Ils sont invités à rester sur les chemins, à tenir leur chien en laisse, à éviter de pénétrer dans les prairies, et à respecter les règlementations existantes. Dans les zones cultivées, il s’agit également de préserver les vanneaux huppés, les alouettes, les faisans, les perdrix ou encore les jeunes lièvres, très sensibles à la prédation des chiens.
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2. Cartes du zonage proposé
Figure 16: Proposition pour des zones de tranquillité renforcée (zones rouges) autour
d’Ebersmunster et d’Ebersheim (photo IGN).
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Figure 17 : Proposition pour des zones de tranquillité renforcées (zones rouges) dans le
Ried à l’Ouest de Muttersholtz et de Baldenheim (photo IGN).
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Figure 18: Proposition pour des zones de tranquillité renforcées (zones rouges) entre
Sélestat et Mussig (photo IGN).
3. Mesures d’accompagnement dans les zones de tranquillité renforcée.
Reconquérir la tranquillité des prairies du Ried, et particulièrement dans des zones prioritaires, est une étape essentielle pour espérer le maintien des derniers courlis cendrés. Il reste cependant important de conserver aux oiseaux l’habitat le plus favorable possible. Cela implique une gestion adéquate des prairies et du paysage. La gestion des prairies favorable au Courlis cendré : La gestion idéale pour le Courlis cendré est la fauche au 1er juillet, sans fertilisation. L’herbe n’est alors pas trop dense et les jeunes ont le temps d’atteindre le stade adulte avant la fenaison. Grâce aux agriculteurs qui souscrivent des MAEt « 1er juillet », on trouve déjà un certains nombre de parcelles favorables aux courlis. Cependant il serait positif pour les courlis d’avoir un maximum de MAEt « 1er juillet » dans les zones de tranquillité renforcée. Pour la prochaine campagne de contractualisation des MAEt il serait intéressant d’étudier les possibilités pour concentrer les bonnes mesures aux meilleurs endroits pour les courlis (mais sans négliger les autres espèces).
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Pour les parcelles fauchées avant le 1er juillet, on peut contribuer à réduire le risque pour les courlis par deux mesures, particulièrement dans les zones où l’on soupçonne de la nidification de courlis :
Faucher le plus tard possible au mois de juin :
Les dernières éclosions de courlis ont lieu au plus tard vers le 1er juin. Après cette date les jeunes se déplacent avec les adultes et peuvent quitter une zone en train d’être fauchée. Plus la fauche sera retardée au courant du mois de juin, plus les jeunes seront vigoureux et auront de chances de survie face aux multiples dangers. De plus ils auront tendances à rejoindre les parcelles les moins denses qui correspondent généralement aux parcelles en fauche tardive. Pour se déplacer ils peuvent également utiliser des parcelles déjà fauchées ou des champs de maïs, mais en restant à proximité de prairies non fauchées pour s’abriter en cas de danger.
Réduire les risques lors de la fauche :
La LPO recommande la fauche centrifuge c’est à dire du centre vers l’extérieur de la parcelle avec des bandes refuges sur les côtés, le tout avec une vitesse raisonnable afin que les jeunes oiseaux aient le temps de fuir. Toutefois, quelle que soit la manière de faucher, l’agriculteur est invité à rester vigilant au cours de l’opération, sur la présence éventuelle de courlis adultes en train d’alarmer ce qui indiquerait la présence de jeunes. Dans ce cas il est recommandé de faucher d’abord à l’autre extrémité de la parcelle, voir même si possible sur une autre parcelle, pour laisser aux courlis le temps de s’éloigner.
La gestion du paysage favorable au Courlis cendré Les courlis n’apprécient pas les espaces avec une densité trop forte d’arbres et de haies. C’est pourquoi il peut être utile par endroit de rouvrir le paysage qui se serait fermé depuis les années cinquante. Il s’agirait d’une réouverture raisonnée avec maintien de suffisamment de buissons pour les espèces des haies comme la Pie-grièche écorcheur, sans toucher non plus aux éléments arborés les plus remarquables ou intéressants pour la biodiversité. La gestion des prairies favorable au Tarier des prés : Le Tarier des prés est une espèce nidicole qui niche en mai. Le pic d’éclosion a lieu entre le 5 et le 10 juin. Les jeunes restent tout d’abord au nid, mais se dispersent toutefois avant de savoir vraiment voler pour réduire le risque de prédation sur toute la couvée. Les jeunes sont en capacité de voler vers le début du mois de juillet.
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Là où la présence de Tarier des prés est avérée il est donc conseillé d’attendre début juillet pour faucher. Les MAEt en fauche tardive lui offre les meilleures conditions de vie.
Figure 20 : Courlis cendré (Jean-Marc Bronner) Figure 19 : Tarier des près (N. Buhrel).
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La gestion des prairies favorable au Râle des genêts : Le Râle des genêts est l’espèce la plus exigeante. La ponte a lieu à partir de la mi-mai avec un premier pic d’éclosion durant la première quinzaine de juin. Mais d’autres éclosions se poursuivent jusqu’en août. Les jeunes sont en capacité de voler après la mi-juillet pour les pontes les plus précoces.
Figure 21 : Râle des genêts (photo V. Heuacker).
Dans les zones où l’on aura relevé la présence de Râle des genêts, grâce à l’écoute des chants des mâles en début de nuit, en mai, il est possible d’adopter des mesures pour épargner un maximum de poussins. La première mesure consiste à retarder au minimum de 15 jours la fauche des parcelles qui sont en fauche au 1er juillet. Les parcelles avec fauche au 1er septembre sont encore de meilleurs refuges pour cette espèce. Là où une fauche aussi tardive n’est pas possible, on peut attendre le 15 juin en adoptant la fauche centrifuge à allure modérée avec des bandes refuges sur les côtés. L’autre option consiste à placer au centre de chaque parcelle une zone refuge d’au moins 10 m de large. Cette zone permettra aux Râles des genêts d’y trouver refuge lors de la fauche de l’extérieur vers l’intérieur. Elle pourra être fauchée après le 15 juillet, ou avec la fauche du regain. Le suivi de l’avifaune des prairies et l’information des agriculteurs : Un suivi des courlis cendrés, des tariers des prés et des râles des genêts peut permettre de repérer à l’avance les zones de nidification afin d’en avertir les agriculteurs concernés pour qu’ils puissent redoubler de vigilance. Si la LPO Alsace suit déjà l’avifaune du Ried Centre-Alsace, il reste nécessaire d’impliquer plus de personnes locales afin d’améliorer la localisation des nicheurs tout en analysant les éventuels points à améliorer.
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4. Respect des recommandations : pistes de solutions.
Afin de faire respecter les recommandations énoncées, différentes modes d’actions sont à envisager et à expérimenter de façon complémentaire avec les acteurs du site.
4.1. Information et sensibilisation Il sera utile de renforcer l’information concernant le site et les recommandations à destination du public. Un code de bonne conduite dans les prairies du Ried pourra servir de base à la réalisation de documents de sensibilisation. Sorties de découverte avec les acteurs du site Afin de faire connaître la spécificité du milieu à la population locale, des sorties de découverte pourront être organisées sur le site, avec l’ensemble des acteurs concernés (naturalistes, agriculteurs, élus, pêcheurs, garde chasse…). La création d’une culture commune permettra une approche collective des solutions à trouver pour préserver le site et ses activités. Panneaux d’information A l’exception d’un panneau sur le sentier de la goutte d’eau à Ebersheim, il n’existe pas de panneau d’information rappelant par exemple la vocation agricole des prairies du site. La sensibilisation du public par des panneaux d’information est un élément indispensable car elle permettra non seulement d’agir sur le plan local (là où sont positionnés les panneaux) mais permettra également aux personnes sensibilisées de ne pas reproduire la même erreur sur les autres sites qu’ils fréquenteront. Ces panneaux devront fournir des informations sur les zones autorisées ou interdites d’accès, en expliquant les tenants et les aboutissants des problèmes de conservation de la biodiversité des prairies du Ried. Il est en effet important d’expliquer au public l’impact de chacune des actions sur le milieu naturel afin qu’il n’ait pas une sensation d’interdiction sans justification valable.
Figure 22 : Exemple de panneau réalisé par les bénévoles de l’Association Nature Ried de Westhouse. Les traces de quads et de cavaliers en plein milieu de la prairie indique
l’absence de prise en compte des recommandations par certains visiteurs (photo E. Brunissen).
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Brochures de communication Dans le même esprit que les panneaux, des documents papiers pourront être réalisés et remis en mains propres, sur le terrain, aux visiteurs afin de les sensibiliser aux conséquences de leurs pratiques (ex: dégâts du chien en liberté). Diffusion de l’information dans les journaux communaux et dans la presse locale Chaque année, dès le mois de mars, il serait utile de rappeler aux citoyens la fragilité de la faune pendant la période de reproduction et la valeur agricole des prairies. Des articles réguliers dans la presse régionale et les courriers municipaux contribueront à créer une culture commune en matière de respect de la tranquillité de ces espaces au printemps. Maraudage La présence sur le terrain pour sensibiliser et informer permettra de réduire les nuisances. Elle est à organiser avec l’ensemble des acteurs du site (animateurs, élus, agriculteurs, professionnels, bénévoles…).
4.2. Aménagements et gestion de la circulation Certains secteurs des espaces naturels seront interdits à toute fréquentation durant les périodes sensibles. Certains aménagements faciliteront le respect de cette recommandation
Pose de barrières,
Suppression de ponts ou ponts amovibles lors des périodes sensibles,
Réseau de chemins en pate d’oie découchant sur des culs de sac pour limiter les passages dans les zones sensibles,
Amélioration de la praticabilité des chemins dans les zones non sensibles et la réduire dans les zones sensibles,
« Camouflage » de certaines zones sensibles et détourner l’attention des promeneurs (exemple : cacher de la vue une parcelle remarquable pour sa flore),
Installation de haies basses d’enclosures, clôtures barbelées ou petits fossés pour dissuader physiquement la pénétration dans certaines parcelles.
Aménagement de parking officiels et de points d’observation
4.3. Création d’espaces fusibles Afin de soulager les zones les plus sensibles, il pourra être judicieux d’attirer la fréquentation sur des sites, non moins esthétiques mais moins fragiles. Sur ces espaces « fusibles », la tolérance aux pratiques anthropiques sera plus importante mais dans le respect de certaines règles de base.
4.4. Outils règlementaires et surveillance Des dispositions règlementaires pourront permettre le respect des recommandations préconisées. Il reviendra aux communes et acteurs du site de décider de leur mise en place et de leur respect. Un travail de recherche sur les outils règlementaires à disposition des communes sera réalisé. Pour la surveillance du site, des espaces ruraux et naturels, différentes pistes existent et seront à explorer parmi lesquelles
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Il existe différentes options pour surveiller, parmi lesquelles :
Le maraudage (personnes qui vont à la rencontre des promeneurs pour les sensibiliser)
Des gardes champêtres, une brigade verte ou des éco-gardes assermentés,
Des agents de l’ONF,
Les agents de l’ONCFS et de l’ONEMA,
Des agents d’une société de surveillance privée en effectif variable entre la semaine et les week-ends et jours fériés, uniquement durant le printemps.
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Conclusion Avec d’un côté une forte densité de population (224 hab/km2 en Alsace, 400 hab/km2 dans la Plaine rhénane) et de l’autre des espaces naturels plus restreints et fragmentés que par le passé, la gestion de la fréquentation de la nature devient un enjeu majeur pour la conservation de la biodiversité en Alsace. L’expérience à venir sur les communes de Baldenheim, Ebersheim, Ebersmunster, Mussig, Muttersholtz et Sélestat, sera précieuse pour tenter de concilier la demande sociale en nature et les besoins des espèces animales et végétales. Le suivi de l’évolution des populations des oiseaux des prairies, et particulièrement des courlis cendrés, ainsi que le confort de travail des agriculteurs de la zone participera à l’évaluation des opérations menées.
Figure 23 : Prairie à tumuli de Mussig (E. Brunissen).
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