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GROUPE DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT
CAMEROUN
PROJET D’APPUI A L’AMELIORATION DE L’EFFICACITE
DE LA DEPENSE PUBLIQUE (PAEDEP)
RAPPORT D’EVALUATION
OSGE/GECL
Octobre 2016
Publi
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Publi
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e
TABLE DES MATIÈRES
I – Orientation stratégique et justification......................................................................................... 1
1.1. Liens du projet avec la stratégie et les objectifs pays ................................................. 1
1.2. Justification de l’intervention de la Banque ................................................................ 1
1.3. Coordination de l’aide ................................................................................................. 5
II – Description du projet .................................................................................................................. 5
2.1 Composantes du projet ................................................................................................ 5
2.2 Solutions techniques retenues et solutions de substitution étudiées ........................... 7
2.3 Type de projet.............................................................................................................. 7
2.4 Coût du projet et dispositifs de financement ............................................................... 7
2.5 Zone et bénéficiaires visés par le projet ...................................................................... 9
2.6 Approche participative pour l’identification, la conception et la mise en œuvre ....... 9
2.7 Prise en considération de l’expérience du Groupe de la Banque et des leçons tirées
dans la conception du projet ................................................................................................ 10
2.8 Principaux indicateurs de performance. .................................................................... 11
III – Faisabilité du projet ................................................................................................................. 11
3.1 Performance économique et financière ..................................................................... 11
3.2 Impact environnemental et social .............................................................................. 12
IV – Exécution ................................................................................................................................ 14
4.1 Dispositions en matière d’exécution ......................................................................... 14
4.2 Suivi .......................................................................................................................... 15
4.3 Gouvernance.............................................................................................................. 16
4.4 Soutenabilité .............................................................................................................. 16
4.5 Gestion des risques .................................................................................................... 16
4.6 Développement des connaissances............................................................................ 17
V – Cadre juridique ......................................................................................................................... 17
5.1 Instrument légal ......................................................................................................... 17
5.2 Conditions associées à l’intervention de la Banque .................................................. 17
5.3 Conformité avec les politiques de la Banque ............................................................ 18
VI – Recommandation .................................................................................................................... 18
Appendice 1 : Indicateurs socio-économiques comparatifs du pays ................................................. I
Appendice 2 : Tableau du portefeuille actif de la BAD au 30 mars 2016 ....................................... II
Appendice 3 : Tableau résumé des interventions des bailleurs de fonds ........................................ III
Appendice 4 : Justification du niveau de la contrepartie Gouvernementale .................................... V
Appendice 5 : Carte de la zone du projet ..................................................................................... VIII
Tableau 2.1-1 : Composantes et coûts estimatifs du projet en MUC......................................... 6
Tableau 2.4-1 : Coût estimatif du projet par composantes ........................................................ 8
Tableau 2.4-2 : Coût estimatif du projet par source de financement ......................................... 8
Tableau 2.4-3 : Coût du projet par catégorie de dépenses ......................................................... 8
Tableau 2.4-4 : Calendrier des dépenses par composantes ........................................................ 9
i
Sigles et abréviations
AER Agence d'Electrification Rurale
ARMP Agence de régulation des marchés publics
ARSEL Agence de Régulation du Secteur de l'Electricité
BAD Banque Africaine de Développement
BIP Budget d’investissement public
BM Banque Mondiale
CNUCED Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement
CONSUPE Contrôle supérieur de l’Etat
CSFP Comité sectoriel finances publiques
DSCE Document de stratégie pour la croissance et l’emploi
DSP Document Stratégie Pays
DGEPIP Direction générale de l’économie et de la programmation des investissements publics
EDC Electricity Development Corporation
FAD Fonds Africain de Développement
FEICOM Fonds spécial, d'équipement et d’interventions intercommunales
FER Fonds d’entretien routier
FMI Fonds monétaire international
FR Fonds routier
IDEV Independent Development Evaluation
IDH Indice de Développement Humain
INTOSAI Organisation internationale des institutions supérieures de contrôle des finances publiques
MINEE Ministère de l’énergie et de l’eu
MINEPAT Ministère de l'Économie, de la Planification et de l'Aménagement du Territoire
MINMAP Ministère des marchés publics
MINTP Ministère des travaux publics
PAP Plan d’Actions Prioritaires
PEFA Public Expenditure and Financial Accountability / Revue des dépenses publiques et évaluation de
la responsabilité financière
PIB Produit Intérieur brut
PME Petite et Moyenne Entreprise
PMFP Plan de modernisation des finances publiques
PPBS Planification Programmation Budgétisation Suivi-évaluation
PTF Partenaires Techniques et Financiers
SONATREL Société nationale de transport de l’électricité
TIC Technologie de l’information et de la communication
UC Unité de Compte
Equivalences monétaires Juillet 2016
Unité monétaire = Franc CFA (XAF)
1 UC = 826,499 XAF
1 UC = 1,25999 Euros
1 UC = 1,39884 $ EU
Année fiscale [1er janvier – 31 décembre]
ii
Fiche de projet
Fiche du client
EMPRUNTEUR : République du Cameroun
ORGANE D’EXECUTION : Ministère de l’Economie, de la Planification et de
l’Aménagement du Territoire (MINEPAT) à travers la
Direction générale de l’économie et de la
programmation des investissements publics (DGEPIP)
Plan de financement
Source Montant (UC) Instrument
FAD 11.210.000 UC Prêt
BAD 14.200.000 EUR (11.269.931 UC) Prêt
Gouvernement 860.000.000 XAF (1.040.533 UC)
COÛT TOTAL 23.520.464 UC
Importantes informations financières BAD et FAD (Pays mixte)
Prêt BAD* Prêt FAD
Monnaie du prêt / don EUR UC
Type d’intérêts Flottant Fixe
Marge du taux d’intérêt*
0.80% + marge de
financement de la
Banque + Prime de
maturité**
1%
Commission de service Non applicable
0,75% par an sur le montant du
prêt décaissé non encore
remboursé
Commission
d’engagement
Graduelle de 0,25% à
0,75%.
0,5% sur le montant du prêt non
décaissé 120 jours après la
signature de l’Accord de prêt
Autres frais Non applicable Non applicable
Maturité 25 ans 30 ans
Différé d’amortissement 8 ans 5 ans
Echéances Semestriel Semestriel
TRF, VAN (scénario de
base) Sans objet Sans objet
TRE (scénario de base) Sans objet Sans objet
* PFT= Taux de base + Marge sur coût d'emprunt + Marge sur prêt + Prime de maturité
**Prime de maturité: Le PFT introduit une structure de prix en fonction de l'échéance moyenne pondérée du
prêt, permettant ainsi un allongement de l'échéance maximale et de la période de grâce. Par conséquent, pour les
prêts avec une échéance moyenne pondérée supérieure à l'échéance moyenne pondérée maximale du PMVA,
une Prime de maturité est rajoutée au Taux prêteur applicable comme suit:
Si Échéance moyenne pondérée <= 12,75 alors il n'y a pas de Prime de maturité à appliquer
Si 12,75< Échéance moyenne pondérée <= 15 alors Prime de maturité = 10 pdbs
Si 15< Échéance moyenne pondérée <= 17 alors Prime de maturité = 20 pdbs
iii
Durée – principales étapes (attendues)
Approbation de la note conceptuelle
Juin 2015
Evaluation du projet Août 2015
Réévaluation du projet Juillet 2016
Approbation du projet Novembre 2016
Entrée en vigueur Janvier 2017
Dernier décaissement 31 décembre 2020
Achèvement 30 mars 2021
Dernier remboursement / Prêt BAD Décembre 2040
Dernier remboursement / Prêt FAD Décembre 2045
iv
Résumé du projet
Aperçu général du
projet
Titre du Programme / Numéro: Projet d’appui à l’amélioration de l’efficacité de la dépense
publique (PAEDEP) / Code SAP : P-CM-KA0-009
Portée géographique: Territoire national
Délai global : 48 mois (Janvier 2017 – Décembre 2020)
Financement: prêt FAD 11.210.000 UC ; Prêt BAD : 14.200.000 EUROS ;
Contrepartie 1.040.533 UC
Instrument opérationnel: Appui Institutionnel
Secteur: Gouvernance économique
Résultats du projet
et bénéficiaires
directs
Les bénéficiaires directs des résultats du projet sont les administrations transversales impliquées
dans la planification, la budgétisation et la gestion des investissements publics, (MINEPAT ;
MINFI ; ARMP ; MINMAP), ainsi que les structures techniques en charge de la gestion des
infrastructures de transport et de l’énergie.
Le projet aura un impact positif sur la qualité des projets du Programme d’investissements
publics et donc sur le taux d’exécution du budget d’investissements publics. Les capacités
opérationnelles de ces structures seront renforcées en matière de planification stratégique,
préparation des projets et passation des marchés. En définitive, le projet aura un impact sur la
croissance économique, l’entretien routier, l’accès à l’électricité, grâce à l’amélioration de la
qualité de la dépense d’investissements publics en général et dans les deux secteurs
susmentionnés en particulier.
Tous les bénéficiaires ont contribué à la conception du projet et ils seront par ailleurs fortement
impliqués dans sa mise en œuvre.
Évaluation des
besoins et
justification
Le Cameroun est engagé depuis les cinq dernières années dans un vaste programme
d’investissements publics pour lever les principaux goulots d’étranglement qui pèsent sur le
secteur privé et la croissance économique. Le déficit en infrastructures de transport et d’énergie
constitue en effet les principales contraintes à la promotion du secteur privé et à la compétitivité
de l’économie. Le faible niveau de préparation des projets constitue l’un des principaux obstacles
à l’exécution du programme d’investissements publics.
La Banque a mené une étude sur la gestion des investissements publics et des revues de dépenses
dans les secteurs du transport et de l’énergie. Ces études ont fait ressortir les faiblesses
institutionnelles qui affectent la qualité de la dépense publique. Les besoins de renforcement des
capacités humaines et institutionnelles ont été évalués sur la base de ces études et des rencontres
avec les différentes structures.
Valeur ajoutée de la
Banque
La Banque a été au cours des cinq dernières années, chef de file du comité sectoriel finances
publiques au sein des partenaires techniques et financiers du pays. Depuis 2014, elle est chef de
file pour le secteur des infrastructures de transports. Les études menées par la Banque sur la
gestion des investissements publics, ainsi que les revues des dépenses ont renforcé les
connaissances de la Banque dans les domaines couverts par le projet, ce qui lui confère un
avantage comparatif pour mener le dialogue sur les réformes, en coordination avec les autres
PTF. L’une des innovations majeures du projet porte sur l’appui à la création d’un fonds de
maturation des projets et le financement d’études techniques de projets d’investissements
structurants inscrits dans le programme d’urgence du Gouvernement. Plusieurs départements au
sein de la Banque seront impliqués dans le suivi du projet, à savoir les départements de la
gouvernance, des transports, de l’énergie ainsi que le département régional Afrique centrale. Le
département en charge des questions fiduciaires apportera également son appui.
Gestion des
connaissances
Le projet prévoit la réalisation de plusieurs études, notamment une étude sur la privatisation de
la gestion de l’entretien routier, et la réalisation d’un ATLAS des énergies renouvelables. Ces
études contribueront à l’amélioration des connaissances de la Banque et de l’ensemble des
parties prenantes. Elles seront disséminées au sein de la Banque et au niveau national et serviront
de fondements à des réformes et à des investissements.
v
Calendrier d’exécution du Projet
Années
Activités / Mois J J A S O N D J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D J F M
Préalable au démarrage
Présentation au Conseil
Entrée en vigueur du Prêt FAD
Entrée en vigueur du Prêt BAD
Recrutement Coordonnateur et Experts UGP
Mise en place de UGP
Elab, Manuel des procédures
Mission de lancement du projet
Equipements et fournitures
Préparation des dossiers d'appel d'offres
Lancement des appels d'offres
Adjuduication et signature des contrats
Livraisons biens et installations
Services de Consultants
Ealboration TDR et des AMI
Constitution des Listes restreintes
Publication des demandes de propositions
Prestations des services de consultants
Assist tech
Mise en œuvre Etudes
Assist tech
Assist. Tech. ARMP
Assist Tech MINEPAT
Consultants nationaux
Formation
Formation locale
Formation sous-région
Vouages d'études
Gestion
dépenses de focntionnement
revue à mi-parcours
Suivi-évaluation 0
Réunion du CPP
Audit annuel des comptes
Audit final des comptes
2016 2017 2018 2019 2020 2021
vi
Cadre logique axé sur les résultats
Pays et titre du projet: Cameroun – Projet d’appui à l’amélioration de l’efficacité de la dépense publique (PAEDEP)
But du Projet : Contribuer à améliorer la gestion budgétaire et l’impact de la dépense publique dans les secteurs de l’énergie et des transports
CHAINE DES RESULTATS
INDICATEURS DE PERFORMANCE MOYEN DE
VERIFICATION RISQUES/MESURES
D’ATTENUATION
Indicateur
(y compris les ISC) Situation de référence Cible
Imp
act
Accélération de la
croissance
Taux de croissance du PIB
5,2% en moyenne pour la
période 2011-2015
5,5 % en moyenne pour la
période 2016-2020
Rapport de mise en
œuvre du DSCE
EF
FE
TS
Effet 1 Amélioration de
l’exécution des dépenses
d’investissements publics
Taux d’exécution du budget
d’investissement <50% en 2014 >70% en 2020
Rapport d’exécution
du BIP (MINEPAT)
Risque de ralentissement
dans la mise en œuvre des
réformes : faible incitation des autorités politiques à
adopter les réformes dans
les domaines couverts par
le projet
Mesure d’atténuation :
Poursuite du dialogue avec les autorités sur les
différentes réformes. La
circulaire sur les CDMT est
le signe de l’engagement
des autorités.
Effet 2 : Amélioration de
l’entretien du réseau routier
Taux d’exécution annuel
du budget du Fonds routier
consacré à l’entretien routier
41,9% en 2014
> 75% en 2020
Rapport annuel du
Fonds routier
Effet 3 : Amélioration de
l’accès à l’énergie
électrique
Taux de raccordement de
nouveaux abonnés en zone
rural au réseau électrique
35% en 2014
40% en 2020
Rapport sur la mise
en œuvre du Plan
directeur
d’électrification
rurale
Composante 1 : Appui à la maturation des projets d’investissement public et à la passation des marchés
PR
OD
UIT
S
1.1 Appui à l’amélioration
de la planification et suivi-
exécution des
investissements publics
1.1.1 Guide méthodologique
de maturation des projets d’investissements et de
préparation du BIP
Guide méthodologique
adopté en 2010 non maitrisé
par les Ministères sectoriels
car comportant des faiblesses au niveau
opérationnel (moins de
50% de projet du BIP sont
matures)
Guides méthodologiques
révisés et adaptés aux
besoins des Ministères sectoriels (Objectif : plus
de 75% de projets du BIP
matures à partir de 2017
Copie du nouveau
Guide adopté par la DGEPIP
Risque lié à la capacité de mise en œuvre des activités
du projet en raison des
dysfonctionnements au sein
des administrations en
rapport avec les
chevauchements des
attributions Moyen
Mesure d’atténuation : L’une des activités prévue
par le projet, porte sur la
clarification des rôles des
différents acteurs et la
révision des cadres
institutionnels. La mise en œuvre des conclusions des
études contribuera à
atténuer les risques de
dysfonctionnement des
administrations
bénéficiaires du projet.
Risque fiduciaire : le
faible niveau de
Gouvernance dans le pays
pourrait affecter
l’utilisation efficiente des
ressources du projet.
Mesure d’atténuation : Un système de gestion
comptable et financière
sera mis en place pour
assurer une gestion des
ressources du projet
conforme aux règles et
procédures de la Banque.
1.1.2 Banque de projets au
MINEPAT
Absence d’une banque de
projet au MINEPAT en
2015
Banque de projet
opérationnelle en 2018
Rapport d’activités de
la DGEPIP
1.1.3 Fonds de maturation des
projets d’investissement
Absence de fonds de
maturation des projets en
2015
Fonds de maturation des
projets opérationnel en
2018
Rapport d’activités de
la DGEPIP
1.1.4 Nombre d’études
techniques, APD et APS réalisés dans les secteurs du
transport et de l’énergie avec le
fonds de maturation des projets
0 études en 2015
Au moins 6 études
complètes dans les transports et 5 études de
sites hydroélectriques
réalisées avant 2020
Copie des études validées par le
MINTP et le MINEE
1.1.5 Système de suivi
évaluation au du budget
d’investissements public (BIP)
Système de suivi-évaluation
inopérant en 2015
Système de suivi révisé
permettant d’élaborer un
rapport exhaustif sur la
mise en œuvre du BIP
Rapport d’activités de
la DGE
1.2 Appui à l’Amélioration
du système de passation des
marchés publics
1.2.1 Stratégie de renforcement des capacités dans le domaine
des marchés publics
Absence de stratégie en
2015
Stratégie disponible en
2017
Copie de la stratégie
adoptée par l’ARMP
1.2.2 Système d’information et
d’archivage des données et de
documents des marchés
publics
Absence d’un système
d’information et d’archivage
intégré
Système d’archivage
opérationnel en 2018
Rapport d’activités de
l’ARMP
1.2.3 Audits régulier des marchés publics (ARMP)
Audit irrégulier des marchés publics depuis 2010
Audits des marchés publics
2015 à 2019 réalisés dans les délais
Rapport d’activités de l’ARMP
Composante 2 Appui à la planification stratégique et à la gestion dans les secteurs du transport et de l’énergie
2.1 Appui à la planification
stratégique des
investissements en
infrastructures de transports
et à la gestion de l’entretien
routier
2.1.1 Stratégie de
développement des activités de
maturation des projets
d’infrastructures au MINTP
Absence de stratégie en vue de la maturation des projets
d’infrastructures, en
collaboration avec les autres
Ministères sectoriels en
2015
Stratégie élaborée et mise
en œuvre à partir de 2018
Rapport de la
Direction des études
du MINTP
2.1.2 Rapport d’étude-
diagnostic sur l’entretien routier en vue d’une réforme
dans le sous-secteur
Absence d’étude holistique
sur la problématique de
l’entretien routier (bilan de
la privatisation de l’entretien routier, entretien routier en
régie ; performance des
PME et du de processus de
leur contractualisation…)
Rapport d’étude disponible en 2018 assorti d’une
proposition de réforme
Rapport de la Direction des études
du MINTP
2.1.3 Base de données des
PME au MINTP en vue d’une
meilleure gestion des PME
intervenants dans l’entretien
routier
Absence d’une base de
données des PME en 2015
Base de données
opérationnelle en 2018
Rapport de la
Direction des études
du MINTP
vii
CHAINE DES RESULTATS
INDICATEURS DE PERFORMANCE MOYEN DE
VERIFICATION RISQUES/MESURES
D’ATTENUATION
Indicateur
(y compris les ISC) Situation de référence Cible
2.1.4 Nombre de PME dans le
secteur routier formées dans
les domaines ci-après : soumission aux appels
d’offres, gestion de contrat,
formation continue des agents
conducteurs et mécaniciens
Aucune formation en 2015
Au moins 50 PME formées par an à partir entre 2016
et 2020 dont 30% de PME
détenues par les femmes
Rapport d’activités du
MATGENIE
2.2 Appui à l’amélioration
du cadre de gestion et de de
régulation dans le secteur
de l’énergie
2.2.1 Rapport d’étude sur la
révision du cadre institutionnel
du MINEE afin de clarifier les
rôles et les responsabilités des
acteurs
Absence d’étude en 2015
Disponibilité d’une étude
assortie de propositions en
2018
Rapport de la
Direction de l’énergie
du MINEE
2.2.2 Plan National d'Efficacité Energétique et de son cadre
institutionnel
Absence d’un plan national d'efficacité énergétique à
jour en 2015
Disponibilité d’un plan à jour en 2018
Rapport de la Direction de l’énergie
du MINEE
Rapport de la
Direction des
énergies
renouvelables du
MINEE
2.2.3 Réalisation d’un ATLAS
sur les énergies renouvelables
Absence d’un ATLAS des
énergies renouvelables en
2015
Disponibilité d’un ATLAS
en 2019
2.2.4 Mise en place d’un cadre
de gestion du patrimoine et
d’audit des systèmes électriques (EDC).
Absence d’un cadre fiable
de gestion du patrimoine
électrique du pays en 2015
Disponibilité d’un système
en 2017
Rapport d’activités
d’EDC
2.2.5 Nombre d’agents d’EDC formés en matière d’ingénierie
financière/juridique et
techniques de montage de
projet en PPP dans le secteur
de l’énergie
Aucune formation réalisée
en 2015
Au moins 10 personnes
formées par an entre 2016
et 2020 dont 30% de
femmes
Rapport d’activités
d’EDC
AC
TIV
ITÉ
S C
LÉ
S
COMPOSANTES RESSOURCES
Composantes Devise M. Locale Total Pourcentage
1. Appui à la maturation des projets d’investissement public et à la
passation des marchés
4.370,8 3.144,2 7.515,1 32%
1.1 Appui à l’amélioration de la planification et suivi-exécution des
investissements publics
1.926,1 1.597,9 3.524,0 15%
1.2 Appui à l’Amélioration du système de passation des marchés publics 2.444,7 1.546,4 3.991,1 17%
2. Appui à la planification stratégique et à la gestion dans les secteurs du
transport et de l’énergie
9.775,1 2.890,6 12.665,7 54%
2.1 Appui à la planification stratégique des investissements en infrastructures
de transports et à la gestion de l’entretien routier
4.253,0 1.617,9 5.871,0 25%
2.2 Appui à l’amélioration du cadre de gestion et de régulation dans le secteur
de l’énergie
5.522,1 1.272,7 6.794,8 29%
Gestion du projet 225,4 2.043,8 2.269,2 10%
TOTAL COUT DE BASE 14.371,3 8.078,7 22.450,0 95%
Provisions pour aléas 718,6 351,9 1.070,5 5%
COUT TOTAL DU PROJET 15.089,9 8.430,6 23.520,5 100%
FAD 6.258,6 4.951,4 11.210,0 47,7%
BAD 8.831,3 2.438,7 11.269,9 47,9%
GOUV 0,0 1.040,5 1.040,5 4,4%
1
RAPPORT ET RECOMMANDATION DE LA DIRECTION DU GROUPE DE LA BANQUE AU CONSEIL
D’ADMINISTRATION CONCERNANT UN PROJET D’APPUI À L’AMELIORATION DE
L’EFFICACITE DE LA DEPENSE PUBLIQUE (PAEDEP) EN REPUBLIQUE DU CAMEROUN
La Direction soumet le présent rapport et sa recommandation concernant une proposition de
prêt du Fonds africain de développement (FAD) d’un montant de 11.210.000 Unités de Compte
(UC) et d’un prêt BAD de 14.200.000 Euros au Gouvernement de la République du Cameroun
pour le financement du Projet d’Appui à l’Amélioration de l’Efficacité de la Dépense Publique
(PAEDEP).
I Orientation stratégique et justification
1.1. Liens du projet avec la stratégie et les objectifs du pays
1.1.1. Les axes prioritaires du développement du pays ont été définis dans le Document de
stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE) qui couvre la période 2010-2020. Ils visent à :
(i) porter la croissance à 5,5% en moyenne annuelle au cours de la période 2010-2020 ; (ii)
ramener le sous-emploi de 75,8% à moins de 50% en 2020; et (iii) réduire le taux de pauvreté
monétaire de 39,9% en 2007 à 28,7% en 2020. Pour l’atteinte des objectifs susmentionnés, le
Gouvernement envisage de mettre en œuvre, de manière cohérente et intégrée, une stratégie à
trois axes, comprenant : (i) une stratégie de croissance, (ii) une stratégie d’emplois, et (iii) une
stratégie d’amélioration de la gouvernance et de la gestion stratégique de l’Etat. Le PAEDEP
s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du DSCE, à travers les objectifs fondamentaux
suivants de la stratégie de développement du pays : (i) relever progressivement de 20 à 30% (à
l’horizon 2020) la part de l’investissement public dans les dépenses totales de l’Etat ; (ii)
affecter massivement des ressources aux grands projets d’investissement public ; et (iii)
procéder à des allégements importants sur les procédures de passation des marchés.
1.1.2. De même, le projet est en phase avec deux des cinq priorités opérationnelles de la
Stratégie 2013-2022 de la Banque, notamment celles relatives au « développement des
infrastructures » et à la « gouvernance et responsabilité ». Il concourt également à l’atteinte de
deux objectifs parmi les cinq grandes priorités (High-Five) de la Banque, à savoir industrialiser
et éclairer l’Afrique. L’opération est enfin conforme aux deux Piliers du Document de Stratégie-
pays (DSP) de la Banque au Cameroun pour la période 2015-2019, qui visent à : (i) renforcer
les infrastructures pour une croissance inclusive et durable et, (ii) renforcer la gouvernance
sectorielle pour l’efficacité et la pérennité des investissements structurants. Le second pilier du
DSP vise à renforcer la gouvernance, singulièrement dans les secteurs des transports et de
l’énergie qui concentrent le plus d’investissements structurants du Gouvernement (plus de 27%
du budget d’investissement public en 2014), et qui sont également des domaines de
concentration des interventions de la Banque (78% du portefeuille actif). Enfin, les actions de
renforcement soutenues par le projet sont en adéquation avec le Pilier 1 « Gestion du secteur
public et gestion économique » et le Pilier II « gouvernance sectorielle » du Cadre stratégique
et du second Plan d’Action Gouvernance (PAG II) 2014-2018 de la Banque,
1.2. Justification de l’intervention de la Banque
1.2.1 Le Gouvernement est engagé depuis les cinq dernières années dans la mise en œuvre
d’un vaste programme d’investissements publics visant à combler le gap du pays en matière
d’infrastructures économiques. Le déficit en infrastructures structurantes et le renchérissement
des coûts des facteurs de production qu’il engendre constituent l’une des principales entraves
au développement du Cameroun. En 2014, le Gouvernement a élaboré un programme
d’urgence, doté d’importantes ressources financières et de mécanismes plus souples pour
accélérer la réalisation des projets structurants. La Banque a accordé en 2015 au pays une
garantie partielle de crédit pour l’aider à lever des fonds, afin de financer le programme
2
d’urgence. Toutefois, les taux d’exécution annuels des différents budgets d’investissements
publics (BIP) demeurent faibles et ne permettent pas une absorption optimale des ressources.
La faible qualité à l’entrée des projets et des goulots d’étranglement dans la chaine de la
dépense publique en sont les principaux obstacles. La faible durabilité de certains ouvrages
ainsi que l’inefficacité de la régulation dans les secteurs clés, notamment celui de l’énergie, ont
également été évoqués comme un des facteurs qui impactent négativement la réalisation des
infrastructures qui devraient contribuer au bien-être des populations. En accordant une garantie
partielle de crédit au Gouvernement, la Banque s’était engagée à accompagner le pays dans la
maturation des projets d’investissement du programme d’urgence.
1.2.2 Le présent projet constitue la première phase d’une série d’appuis à venir, en vue de
lever les principales contraintes institutionnelles et organisationnelles auxquelles le
Gouvernement camerounais fait face dans la gestion des finances publiques (GFP) et dans la
gouvernance des secteurs du transport et de l’énergie. Le projet vise, au niveau transversal, à
renforcer le cadre institutionnel ainsi que le processus de maturation, de programmation et de
mise en œuvre des investissements publics, tout en appuyant la modernisation ainsi que la
rationalisation du cadre fiduciaire pour accroitre durablement l’efficacité de la dépense
publique. Au plan sectoriel, il sera question d’améliorer la durabilité des investissements et le
cadre de régulation dans le transport et l’énergie.
1.2.3 Gestion des finances publiques (GFP) : Sur la base de la revue des dépenses publiques
et de la responsabilité financière (PEFA) réalisé en 2007, le Gouvernement a adopté le 26
décembre 2007, la Loi portant Régime Financier de l’Etat (LRFE), introduisant ainsi le concept
de gestion axée sur les résultats. Un plan de modernisation des finances publiques, adopté en
décembre 2009 et actualisé en 2012, a permis d’accomplir, au cours de ces cinq dernières
années, d’importants efforts de rationalisation de la gestion budgétaire au Cameroun. Il porte
notamment sur : (i) l’adoption d’une gestion budgétaire pluriannuelle avec l’adoption, entre
autres, du Cadre de Dépenses à Moyen Terme (CDMT) et du budget programme à partir de
2013 ; (ii) la création du Comité interministériel d’examen des programmes (CIEP) et ; (iii) la
mise en place des cellules Planification-Programmation-Budgétisation-Suivi-évaluation
(PPBS) dans les Ministères sectoriels. Malgré ces avancées encourageantes, le système de la
GFP continue de faire face à plusieurs défis.
1.2.4 En effet, le cadre juridique demeure incomplet, ce qui ne facilite pas le suivi et le
contrôle de l’exécution budgétaire. Au niveau de la planification stratégique, la lisibilité du
budget programme demeure insuffisante, en l’absence de stratégies sectorielles et de Plans
d’actions prioritaires (PAP) adossés au DSCE. Au plan de la programmation et de la
budgétisation, près de la moitié des projets d’investissement publics ne remplissent pas les
conditions ainsi que les critères de maturité et de préparation technique. Dans ce contexte, le
cycle des projets n’est pas maitrisé, entraînant la sous-consommation du BIP. Les très faibles
ressources budgétaires consacrées par les différents ministères sectoriels aux études de projets
et la faible capacité de leurs Directions des études à préparer en interne des projets sont les
principales contraintes qui entravent la disponibilité de projets de qualité dans le BIP. Au niveau
de l’exécution de la dépense, seule la déconcentration du pouvoir d’ordonnancement constitue
un acquis important. Le circuit de la dépense reste marqué par : (i) sa longueur et sa complexité
ainsi que le recours excessif aux procédures exceptionnelles ; et (ii) la pratique de la sur-
régulation budgétaire, se traduisant par un faible taux de consommation des crédits. La réforme
du système des marchés publics introduite en 2012 par la création d’un Ministère en charge des
marchés publics est également une source d’inefficacité et nécessite une clarification des
responsabilités et le renforcement des capacités des acteurs. Enfin, le système d’information de
la GFP, constitué de multiples applicatifs souvent cloisonnés, contribue à fragiliser la gestion
budgétaire intégrée. La Caisse Autonome d’Amortissement (CAA), qui assure la gestion de la
dette publique, en particulier des décaissements relatifs aux projets d’investissements financés
3
par les PTF, est confrontée à l’obsolescence du logiciel principal (CSDRMS) utilisé par ses
services et son manque d’intégration avec les autres outils de gestion. Selon l’Indice Mo
Ibrahim, le Cameroun a régressé en matière de gestion publique, passant d’un score de 49,9%
en 2008 à 45,9 en 2014. Le pays demeure toutefois au-dessus de la moyenne en Afrique centrale
(40,9%).
1.2.5 Afin de faire face à ses faiblesses, le Gouvernement a décidé de renforcer les
compétences au niveau national en matière de planification et programmation budgétaire, ainsi
que dans la préparation/évaluation des projets et la gestion des emprunts/décaissements. Il
envisage également la mise en place d’un fonds de maturation des projets qui aura pour vocation
de financer les études en vue d’alimenter le BIP, de projets de qualité. Au niveau des marchés
publics, le Gouvernement a constitué en 2015 une équipe d’experts nationaux afin de réviser le
code des marchés publics.
1.2.6 Après concertation avec les autres partenaires techniques et financiers membres du
Comité sectoriel finances publiques (CSFP), la Banque a décidé de concentrer ses appuis dans
le cadre du présent projet, sur les axes ci-après du plan de modernisation des finances
publiques : (i) amélioration de la planification, programmation et budgétisation des dépenses
d’investissements ; (ii) amélioration du système de passation des marchés et ; (iii) renforcement
du dispositif de suivi-évaluation. Les autres PTF membres du CSFP apporteront des appuis au
Gouvernement pour améliorer les systèmes d’informations dans la gestion des ressources
fiscales, dans la comptabilité publique ainsi que les systèmes de contrôle. Dans le cadre d’une
seconde phase du présent projet, la Banque pourra étendre ses interventions dans d’autres
domaines des dépenses publiques, qui n’auront pas été suffisamment couverts par les autres
PTF.
1.2.7 Secteur des Transports : Le sous-secteur des transports routiers représente environ 25%
des investissements publics. Même si les dépenses budgétaires dans ce secteur ont augmenté en
valeur absolue au cours des dernières années, leur exécution est restée en deçà des
performances assignées par les autorités. Plus de 90% des projets initiés ne se terminent pas
dans les délais prévus. La lourdeur des engagements, la lenteur du processus de passation des
marchés et la longueur du circuit de paiement des dépenses sont les principaux éléments
d’explication. Dans ces conditions, la dépense publique routière n’a encore qu’une très faible
incidence sur la compétitivité de l’économie. Les coûts de transports baissent assez lentement,
contrairement à ce qui est observé en Afrique subsaharienne, malgré une demande en
progression de plus de 15% par an.
1.2.8 En matière d’entretien routier, contrairement à de nombreux pays en Afrique
subsaharienne, la gestion du réseau classé n’a pas encore été confiée à une agence routière
spécialisée. Selon le décret No : 2013/334 du 13 septembre 2013, portant organisation du
ministère des Travaux publics (MINTP), la gestion du réseau routier relève de la Direction
générale des travaux d’infrastructures. Le Fonds Routier (FR), créé en 1998 et opérationnel
depuis le 1er janvier 1999 a pour mission de (i) mobiliser le financement, (ii) sécuriser les
ressources affectées à l’entretien des routes classées prioritaires ainsi que des voiries urbaines
et, (iii) assurer le paiement des prestations aux entreprises. Cet Établissement Public
Administratif de type particulier est placé sous la tutelle technique du Ministère des Travaux
Publics et sous la tutelle financière du Ministère des Finances (MINFI). De sa création jusqu’en
2011, le FR a opéré sous la forme d’un fonds routier de première génération. L’application en
2011, du principe de l’unité de caisse dans le cadre de la loi portant régime financier de l’État,
a induit une perte d’autonomie du FR, essentielle à son statut et à son fonctionnement optimal.
Cette nouvelle donne a eu parfois pour conséquence, des retards importants de paiement, une
dégradation de la situation financière des prestataires et de la crédibilité du FR vis-à-vis des
Banques commerciales. Elle a ainsi constitué une menace pour la mise en œuvre efficace du
programme d’entretien routier et pour la durabilité des infrastructures routières. Le
4
Gouvernement étudie les modalités de la migration du FR vers un fonds routier de deuxième
génération. Dans le cadre du dialogue avec les PTF, à l’issue de la session du Conseil national
de la route (CONAROUTE) de mai 2015, le gouvernement examine la proposition de mettre
en place un plan dans ce sens.
1.2.9 Par ailleurs, en ce qui concerne les PME intervenant dans le sous-secteur, outre les
difficultés financières évoquées ci-avant, elles font face à des contraintes techniques, liées
essentiellement aux problèmes d’accès aux matériels d’entretien routier et à la faible
qualification du personnel en charge de la gestion et de l’entretien de ce matériel. Le projet vise
à améliorer la gouvernance dans le secteur des transports aussi bien en matière de planification,
suivi-évaluation, que dans la gestion de l’entretien routier. Le projet contribuera à la mise en
place d’une base de données sur les PME et au renforcement de leurs capacités, en partenariat
avec les centres de formations du MATGENIE1.
1.2.10 Secteur Energie : Le secteur de l’énergie représente environ 12% des investissements
publics au Cameroun. Il fait l’objet d’un investissement conséquent et représente, avec le
secteur des transports, 78% des engagements de la Banque au Cameroun en 2014. La revue
des dépenses publiques du secteur de l’énergie, réalisée en 2014, avec l’appui de la Banque, a
permis d’identifier plusieurs insuffisances entravant l’efficacité des investissements du secteur.
Il s’agit notamment : (i) de l’inadaptation des outils de planification et d’aide à la décision ; (ii)
des insuffisances institutionnelles et réglementaires liées, d’une part, à l’absence de certains
textes d’application consécutive à la loi de 2011 sur l’électricité et, d’autre part, au besoin de
clarification des rôles, des attributions et des responsabilités des principaux acteurs du sous-
secteur de l’électricité ; et (iii) de l’inadaptation des capacités institutionnelles des principaux
acteurs du secteur, notamment : le Ministère de l’Energie et de l’Eau (MINEE), l’Agence de
Régulation du Secteur de l’Electricité (ARSEL), la Société Nationale de Transport de
l’Electricité (SONATREL), Electricity Development Corporation (EDC) et l’Agence
d’Electrification Rurale (AER).
1.2.11 Sur le plan des outils de planification et d’aide à la décision, bien que le MINEE ait
élaboré un Document de stratégie sectorielle en 2011, on observe que le sous-secteur électrique
ne dispose d’aucun Plan directeur à jour. Le dispositif légal, institutionnel et réglementaire a
fait l’objet d’un certain nombre de réformes. Il s’agit notamment de l’entrée en vigueur de la
Loi sur l’électricité en 2011 et la mise en place de nombreux acteurs en charge de la gestion du
patrimoine (EDC), de la gestion du réseau de transport de l’électricité (SONATREL), du
développement de l’électrification rurale (AER) ; du développement des énergies
renouvelables, et de la régulation (ARSEL).
1.2.12 Par ailleurs, ce dispositif institutionnel, reste confronté à des contraintes qui sont liées à
l’interférence entre les différents acteurs, d’une part, aux insuffisances du cadre juridique et à
la non opérationnalité du gestionnaire des réseaux de transport, d’autre part. Une clarification
des rôles, des attributions et des responsabilités des principaux acteurs du sous-secteur de
l’électricité s’avère nécessaire pour optimiser les actions et investissements réalisés. L’ARSEL,
quant à elle, a besoin d’un renforcement des capacités et des outils d’aide dans le domaine de
la protection des consommateurs, de la régulation et du contrôle de la qualité de service du
renforcement des systèmes d’information. L’appui spécifique au sous-secteur de l’électricité à
travers le présent projet, vise ainsi à aider le pays à relever les défis susmentionnés en dotant
les acteurs des capacités d’études d’outils de planification et d’aide à la décision.
1 Le Parc national de matériel et de Génie Civil (MATGENIE) est un Etablissement public à caractère industriel
et commercial (EPIC) qui a pour mission : (i) assurer l’acquisition, la maintenance, le renouvellement et la location
du matériel utilisé par les services administratifs et les collectivités publiques, et destinés à la construction et à
l’entretien du réseau routier national ; (ii) assurer les même prestations, mais à titre onéreux au secteur privé ; (iii)
former dans le domaine d’entretien et de conduite des matériels des travaux publics pour les personnels du secteur
public et des PME.
5
1.3. Coordination de l’aide
1.3.1 La coordination de l’aide et la coopération avec les bailleurs de fonds relève du
Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (MINEPAT).
La Direction de l’Intégration Régionale (DIR) du MINEPAT est le point focal de la Banque.
En conformité avec le principe d’alignement de la Déclaration de Paris, les PTF, s’efforcent de
s’assurer que leurs interventions sont alignées sur le DSCE et concourent à la réalisation de ses
priorités. La Banque est membre actif du Comité multipartenaire (CMP), ce qui lui permet de
prendre part aux groupes de travail thématiques qui servent de plateforme d’échanges et de
coordination des activités des partenaires au développement dans le pays. Après avoir été Chef
de File du Comité Sectoriel Finances Publiques (CSFP) entre 2009 et 2014, la Banque a pris la
tête du Comité Sectoriel Transport en décembre 2014. Les interventions de la Banque dans le
domaine des finances publiques sont préparées en concertation avec les autres membres du
CSFP, notamment la Banque mondiale, le FMI, l’Union européenne, la France et la GIZ.
L’Appendice 3 présente les domaines de concentration de chaque PTF et le positionnement de
chacun dans les différents axes de la réforme des finances publiques.
1.3.2 Dans le domaine des infrastructures de transport et de l’énergie, la quasi-totalité des
projets sont cofinancés avec les autres partenaires au développement (Banque mondiale,
Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA), Agence Française de développement
et la Banque de développement des Etats de l’Afrique Centrale). Une nouvelle plateforme de
dialogue avec le MINEPAT a été mis en place au début de l’année 2016 sur les questions
relatives à la passation des marchés publics, les exonérations / indemnisations et les modalités
en vue de l’utilisation de l’instrument appui budgétaire au Cameroun. L’annexe 5 présente le
positionnement des différents PTF au Cameroun. Pendant les missions d’identification, de
préparation et d’évaluation du projet, l’équipe de la Banque a eu des échanges avec ces
principaux PTF. Ces discussions ont permis d’harmoniser les vues concernant notamment, les
composantes du projet et le financement de l’entretien routier. Tous ces partenaires ont reconnu
l’importance et la pertinence du présent projet qui est en parfaite cohérence avec les
interventions des autres partenaires.
II Description du projet
2.1 Composantes du projet
2.1.1 L’objectif général du projet est de contribuer à améliorer la gestion budgétaire et
renforcer l’impact de la dépense publique dans les secteurs de l’énergie et des transports. De
manière spécifique, le projet vise à réaliser les extrants ci-après : Amélioration de la
planification et la programmation des investissements publics en général et en particulier dans
les secteurs de l’énergie et des transports ; amélioration de la maturation et de la budgétisation
des investissements publics ; amélioration du système de contrôle et d’audit des marchés
publics ; amélioration du système de suivi-évaluation des investissements publics ;
amélioration de la gestion de l’entretien routier ; amélioration de la régulation et du contrôle de
la qualité dans le secteur de l’énergie.
2.1.2 Le projet se décline en trois (03) composantes : (i) Appui à la maturation des projets
d’investissement public et à la passation des marchés ; (ii) Appui à la planification stratégique
et à la régulation dans les secteurs du transport et de l’énergie ; et (iii) Gestion du projet. Le
tableau ci-dessous présente le résumé des composantes et sous-composantes du projet ainsi que
les principales activités qui seront menées.
6
Tableau 2.1-1 : Composantes et coûts estimatifs du projet en Millions d’UC
Composantes Description des composantes
Composante 1 - Appui à la maturation des projets d’investissement public et à la passation des marchés 7,51 MUC
Appui à la maturation des
projets et suivi-évaluation
de l’exécution des
investissements publics
3,52 MUC
Révision des guides méthodologiques et du cadre de maturation des projets d’investissement ;
Formations en matière d’élaboration de projets, d’évaluations ex-ante des impacts économiques et financières des projets ;
Mise en place d’une banque de projets à la DGEPIP, doté de fonctionnalités de suivi de la maturation
des projets Etude et mise en place d’un fonds de maturation des projets
Dotation initiale en vue de rendre fonctionnel le fonds de maturation des projets ;
Maturation des projets dans les secteurs des transports et de l’énergie : Etudes APD et APS pour les projets routiers du programme d'urgences ; études complètes de 5-10 sites hydroélectriques;
Mise en place des outils et d’un système de suivi-évaluation du BIP
Assistance technique à la CAA pour la traduction en français du logiciel de gestion de la dette (CSDRMS) et la formation des agents
Appui à l’Amélioration du
système de passation des
marchés publics
3,99 MUC
Elaboration d’une stratégie de renforcement des capacités dans le domaine des marchés publics à
l’ARMP et appui à sa mise en œuvre (modalités de création d’un Centre de formation à l’ARMP ; édition et diffusion des recueils de textes et dossiers types sur les marchés publics) ;
Mise en place d’un système d’informations et d’archivage des données et documents sur les marchés
publics à l’ARMP et au MINMAP ; Evaluation de la performance des missions des observateurs indépendants et assistance à l’optimisation
des audits des marchés publics réalisés par l’ARMP ; Appui à l’ARMP en vue de la réalisation régulière des audits des marchés publics (assistance technique
et financement des audits au moins pour les années 2015 à 2017)
Renforcement des capacités des agents de l’ARMP/MINMAP et des acteurs intervenants dans la passation et le contrôle des marchés publics
Composante 2 - Appui à la planification stratégique et à la régulation dans les secteurs du transport et de l’énergie 12,66 M UC
Appui à la planification
stratégique et à la
régulation dans le secteur
des transports
5,87 MUC
Cadre institutionnel :
(i) Elaboration d’une stratégie de développement des activités de la Direction Générale des études
techniques dans le processus de maturation des projets d’infrastructures et appui à la mise en œuvre ; (ii) Etude-diagnostic du cadre de l’entretien routier en vue d’une réforme dans le sous-secteur (bilan
de la privatisation de l’entretien routier, évaluation de la performance du Fonds routier ; de l’entretien
routier en régie ; de la performance des PME et du de processus de leur contractualisation ; de la performance dans la planification et la programmation de l’entretien routier ; proposition de
réformes) ;
Outils et systèmes de gestions
(i) Acquisition d’une application de Cartographie Interactive des Projets d’Infrastructures ;
(ii) Mise à jour de l’application de gestion des projets et de la programmation budgétaire
(STRATEGIC) ; (iii) Elaboration d’une base de données des PME au MINTP en vue d’une meilleure gestion des PME
intervenants dans l’entretien routier
Formations
(i) Formations en GAR ; planification et élaboration de CDMP/budgets programmes ; suivi-
évaluation
(ii) Renforcement des capacités des acteurs pour la gestion d’entretien des routes par niveaux de service (GENIS)
(ii) Renforcement des capacités des PME intervenants dans l’entretien routier (formations en
soumission aux appels d’offres, gestion de contrat, mécanique et entretien du matériel technique dans les centres de formations de MATGENIE)
Appui
à la planification
stratégique et à la
régulation dans le secteur
de l’énergie
6,79 MUC
Cadre institutionnel : Appui à la révision du cadre institutionnel du MINEE afin de clarifier les rôles et les responsabilités des acteurs : MINEE; ARSEL; AER; FEICOM; SONATREL, EDC (étude et
proposition d’un nouveau cadre institutionnel)
Planification stratégique : Réalisation du plan directeur du sous-secteur de l’électricité ; Mise à jour du Plan National d'Efficacité Energétique et de son cadre institutionnel (MINEE) ; Renforcement des
capacités en matière de planification, maturation des projets, élaboration de CDMT et suivi-évaluation
au profit du MINEE, ARSEL, SONATREL, EDC, AER (Formations et assistances techniques auprès structures) ;
Outils et systèmes de gestions : (i) Mise en place à EDC d'un système de gestion du patrimoine et audit des systèmes électriques (Assistance techniques et formations) ;
(ii) Mise en place à ARSEL d’un système moderne de régulation de l’électricité couvrant les domaines
ci-après :(i) protection des consommateurs et régulation de la qualité de service ; (ii) mécanismes de contrôle des concessionnaires dans l’exécution de leurs missions de service public et incidences
tarifaires ; (iii) renforcement des systèmes d’information. (études techniques ; acquisitions
d’équipements techniques ; logiciels ; formations) (iii) Réalisation d’un ATLAS des énergies renouvelables au Cameroun (études ; assistances
techniques ; enquêtes de terrain ; édition de l’ATLAS ; formations en développement des énergies
7
Composantes Description des composantes
renouvelables) ; (iv) Etude de modélisation du réseau de transport de l’électricité et Acquisition de
logiciels spécialisés pour la planification et la modélisation des ouvrages de transport de l’électricité, assorti d’une formation des personnels à leur utilisation ;
Formations techniques des acteurs dans les domaines ci-après : outils de production électriques
pour zones rurales et non connectées au réseau national ; normes de qualité dans l’évaluation de l’efficacité énergétique ; ingénierie financière/juridique et techniques de montage de projet en PPP
dans le secteur de l’énergie)
Composante 3 Gestion du Projet 2,26 MUC
TOTAL COUT DE BASE 22,45 M UC
2.1.3 Les annexes techniques C et B2 décrivent les activités et les coûts détaillés par
composantes ainsi qu’une liste exhaustive des biens et services qui seront acquis dans le cadre
du projet.
2.2 Solutions techniques retenues et solutions de substitution étudiées
2.2.1 Pendant la préparation et l'évaluation du projet, la Banque a exploré plusieurs options
concernant les domaines d'intervention, le nombre d’institutions ou de bénéficiaires à appuyer
et la nature du renforcement des capacités. L’une des options consistait, en ce qui concerne la
question majeure de la maturation des projets, à ne financer que la mise en place du cadre
institutionnel et le renforcement des capacités des différents acteurs. Cette option a été rejetée
en raison de son impact limité. Il a été retenu d’intégrer dans le projet, en plus du renforcement
des capacités, la création d’un fonds de maturation des projets et la réalisation d’un certain
nombre d’études techniques pour alimenter le Programme d’urgence en projets matures. La
mise en place du fonds de maturation des projets se fera à travers un processus participatif avec
l’appui d’une assistance technique financée par le Projet. Le fonds sera alimenté dans un
premier temps par les fonds de contrepartie nationale et par une dotation prévue par le Projet.
Les mécanismes de fonctionnement et le cadre fiduciaire de gestion du fonds auront été jugés
satisfaisants par la Banque et les autres PTFs, le fonds est destiné à recevoir à termes, des
ressources des autres PTFs et du budget national pour assurer sa pérennité.
2.3 Type de projet
2.3.1 Le PAEDEP est un projet d’appui institutionnel financé par un prêt FAD et un prêt
BAD. Le Cameroun ne remplit pas encore les critères pour les opérations d’appui
programmatiques, qui constituent le meilleur cadre de conduite des réformes. Le dialogue est
en cours avec le Gouvernement et les autres PTF pour faire bénéficier le pays de ce type
d’instrument. Dans l’attente, l’appui institutionnel reste le meilleur instrument pour améliorer
la gouvernance dans la gestion des finances publiques et dans les secteurs économiques clés :
Energie et transport. Par ce type d’appui, la Banque entend par ailleurs consolider les
renforcements des capacités déjà apportés à travers les projets d’investissements dans les
secteurs de l’énergie et du transport.
2.4 Coût du projet et dispositifs de financement
2.4.1 Le coût total du projet, hors taxes et hors droits de douane, est estimé à 23,52 millions
d’UC (soit environ 19,43 milliards de FCFA2), dont 15,08 millions d’UC en devises (64%) et
8,43 millions d’UC en monnaie locale (36%). Ces coûts comprennent une provision de 2% pour
imprévus physiques et une provision pour hausse des prix de 3% pour les dépenses en devises
que pour celles en monnaie locale. La participation du FAD au financement du projet est de
11,21 millions d’UC. Elle couvre le financement des équipements, les formations et assistances
techniques, ainsi qu’une partie des coûts de fonctionnement du projet. Le financement BAD
2 Au taux de change en vigueur au moment de l’évaluation en juillet 2016 (1 UC = 826,499 F CFA)
8
s’élève à 14,2 millions d’euros (environ 11,26 millions d’UC) et sert à couvrir principalement
les coûts des équipements et des études de faisabilités de projets dans l’énergie ainsi que le
transport. Quant à la contrepartie du Gouvernement, elle s’élève à 1,04 million d’UC (soit 4,4%
du coût total du projet3) et contribue essentiellement au financement d’une dotation initiale pour
le fonds de maturation des projets, et au fonctionnement du projet. Les tableaux ci-après
donnent plus de détails sur le coût global du projet par composante, catégories de dépenses et
sources de financement. Le tableau des coûts détaillés est présenté en annexe technique.
Tableau 2.4-1 : Coût estimatif du projet par composantes
Composantes/Sous-composantes Coûts en milliards FCFA Coûts en millions d'UC %
Total Devise M. Loc Total Devise M. Loc Total
1. Appui à la maturation des projets
d’investissement public et à la passation des
marchés
3.612,5 2.598,7 6.211,2 4.370,8 3.144,2 7.515,1 32%
1.1 Appui à l’amélioration de la planification et
suivi-exécution des investissements publics 1.592,0 1.320,6 2.912,6 1.926,1 1.597,9 3.524,0 15%
1.2 Appui à l’Amélioration du système de passation des marchés publics
2.020,5 1.278,1 3.298,6 2.444,7 1.546,4 3.991,1 17%
2. Appui à la planification stratégique et à la
gestion dans les secteurs du transport et de
l’énergie
8.079,1 2.389,1 10.468,2 9.775,1 2.890,6 12.665,7 54%
2.1 Appui à la planification stratégique des investissements en infrastructures de transports et
à la gestion de l’entretien routier
3.515,1 1.337,2 4.852,3 4.253,0 1.617,9 5.871,0 25%
2.2 Appui à l’amélioration du cadre de gestion et de de régulation dans le secteur de l’énergie
4.564,0 1.051,9 5.615,9 5.522,1 1.272,7 6.794,8 29%
Gestion du projet 186,3 1.689,2 1.875,5 225,4 2.043,8 2.269,2 10%
TOTAL COUT DE BASE 11.877,9 6.677,0 18.554,9 14.371,3 8.078,7 22.450,0 95%
FAD 4.926,4 3.897,4 8.823,9 5.960,6 4.715,6 10.676,2 48%
BAD 6.951,5 1.919,6 8.871,0 8.410,7 2.322,5 10.733,3 48%
GOUV 0,0 860,0 860,000 0,0 1.040,5 1.040,533 5%
Provision pour aléas physique (2%) 237,6 116,3 353,9 287,4 140,8 428,2 2%
provision pour hausse des prix (3%) 356,3 174,5 530,8 431,1 211,1 642,3 3%
COUT TOTAL DU PROJET 12.471,8 6.967,9 19.439,6 15.089,9 8.430,6 23.520,5 100%
Tableau 2.4-2 : Coût estimatif du projet par source de financement (en milliers d’UC)
Source de financement Côut en
devise
Coût en
monnaie
locale
Coût total
en UC
%
FAD 6.258,63 4.951,37 11.210,00 48%
BAD 8.831,26 2.438,67 11.269,93 48%
Gouvernement 0,00 1.040,53 1.040,53 4%
Coût total 15.089,89 8.430,57 23.520,46 100%
Tableau 2.4-3 : Coût du projet par catégorie de dépenses (en milliers d’UC)
Catégorie de dépenses Coût en
devise (UC)
Coût en
monnaie
locale
Coût total
en UC % en
A. Biens 2.044,1 546,4 2.590,4 11%
B. Services 11.937,7 4.572,5 16.510,2 71%
Assistance Technique 10.476,6 3.217,4 13.694,0 59%
Formations 1.461,1 1.355,1 2.816,2 12%
C. Fonctionnement 33,9 1.984,6 2.018,4 9%
D. Divers (fonds de maturation) 355,7 636,4 992,1 4%
Total du coût de base 14.371,3 7.739,9 22.111,2 95%
Provision pour aléas physique 287,4 140,8 428,2 2%
provision pour hausse des prix 431,1 211,1 642,3 3%
Coût total du Projet 15.089,9 8.091,8 23.181,7 100%
3 L’appendice 3 présente la justification du niveau relativement faible de la contribution du Gouvernement
9
Tableau 2.4-4 : Calendrier des dépenses par composantes (en milliers d’UC)
Composantes/Sous-composantes 2017 2018 2019 2020 Total
1. Appui à la maturation des projets d’investissement public et
à la passation des marchés 549,6 3.136,5 2.452,3 1.376,7 7.515,1
1.1 Appui à l’amélioration de la planification et suivi-exécution des
investissements publics 157,3 1.397,0 1.247,5 722,3 3.524,0
1.2 Appui à l’Amélioration du système de passation des marchés
publics 392,3 1.739,5 1.204,9 654,4 3.991,1
2. Appui à la planification stratégique et à la gestion dans les
secteurs du transport et de l’énergie 1.766,2 4.887,7 3.296,4 2.715,5 12.665,7
2.1 Appui à la planification stratégique des investissements en
infrastructures de transports et à la gestion de l’entretien routier 677,9 1.775,9 1.679,5 1.737,6 5.871,0
2.2 Appui à l’amélioration du cadre de gestion et de de régulation dans le secteur de l’énergie
1.088,3 3.111,9 1.616,8 977,8 6.794,8
Gestion du projet 721,8 515,8 515,8 515,8 2.269,2
TOTAL COUT DE BASE 3.037,5 8.540,0 6.264,5 4.607,9 22.450,0
2.5 Zone et bénéficiaires visés par le projet
2.5.1 La zone d’influence du projet est l’ensemble du territoire national du Cameroun. Les
bénéficiaires directs du projet sont : le Ministère de l'Économie, de la Planification et de
l'Aménagement du Territoire (MINEPAT), le Ministère des Finances (MINFI), le Ministère des
Marchés publics (MINMAP), le Ministère des Travaux publics (MINTP), le Ministère de
l’Energie et de l’Eau (MINEE), l’Agence de Régulation des Marchés publics (ARMP),
l’Agence de Régulation du Secteur de l'Electricité (ARSEL), la Société Nationale de Transport
de l’Electricité (SONATREL), la Caisse Autonome d’Amortissement (CAA), le Fonds
d’Entretien Routier (FER), l’Agence d’Electrification rurale (AER), Electricity Development
Corporation (EDC) et le Parc national de matériel du génie civil (MATGENIE). Les
bénéficiaires indirects sont les agences contractantes du système national de passation de
marchés publics, les Cellules PPBS et les chargés de programmation-budgétisation dans les
ministères sectoriels, les entités de production et de distribution d’électricité, les entreprises
privées, plus particulièrement celles opérant dans les domaines des travaux publics, de
l’entretien routier et de l’énergie. Les bénéficiaires finaux du projet sont les populations du
pays, en particulier les femmes et les jeunes dont les préoccupations seront mieux prises en
compte à travers une gestion budgétaire plus efficace alignée sur les stratégies sectorielles,
donnant la priorité à la création d’emplois et tenant dûment compte des questions d’équité, de
genre et de croissance inclusive.
2.6 Approche participative pour l’identification, la conception et la mise en œuvre
2.6.1 Lors de la préparation, il a été procédé à une large consultation des acteurs du secteur
public, du secteur privé, de la société civile camerounaise et des partenaires techniques et
financiers représentés au Cameroun. Les consultations se sont faites à travers des rencontres
entre l’équipe de la Banque et les responsables des structures. La plupart des structures ont
adressé à la Banque des requêtes détaillées sous forme de fiche-projet, qui ont servi de base de
discussions au cours de l’évaluation du projet. Cette approche, ainsi que l’exploitation des
études diagnostiques sur la gestion des finances publiques (PEFA, Plan de modernisation des
finances publiques) et l’étude sur l’efficacité de la dépenses publique, a permis à l’équipe
d’évaluation de mieux appréhender les contraintes et les défis auxquels font face les structures
bénéficiaires du projet et prendre en considération leurs besoins réels dans la formulation des
composantes du projet. La plupart des sous-composantes du projet prévoient des activités de
renforcement de capacités des acteurs non étatiques (société civile et secteur privé), notamment
au niveau du système de passation de passation des marchés publics (formation, sensibilisation
sur les thèmes de la transparence) et sur l’élaboration d’une base de données des PME en vue
d’une meilleure gestion des PME intervenants dans l’entretien routier, etc.
10
2.7 Prise en considération de l’expérience du Groupe de la Banque et des leçons tirées dans
la conception du projet
2.7.1. Dans le domaine de la gouvernance, la seule opération de la Banque en cours, porte sur
le Projet d’appui à la modernisation du cadastre et au climat des affaires (PAMOCCA) approuvé
en novembre 20104. Ce projet, qui était concentré dans quatre villes du pays, a bénéficié d’un
appui additionnel en 2013 afin d’étendre le champ de ses activités dans plusieurs autres régions
du pays. Le taux d’engagement des ressources FAD du projet est estimé à environ 80%, avec
un taux de décaissement de 33%. La longueur excessive du processus de passation des marchés
en général, et en particulier pour les deux plus grands contrats d’assistances techniques du
projet, est la cause principale du faible taux de décaissement. Grâce au renforcement du suivi
et à l’intensification du dialogue avec la principale autorité contractante du pays, le Ministère
en charge des marchés publics (MINMAP), ces deux contrats, ainsi que la quasi-totalité des
marchés ont à présent été signés, et les activités ont démarré. En dehors du PAMOCCA, la
Banque a financé par le passé, plusieurs opérations qui ont été clôturées. La dernière opération
est relative à un projet d’appui à des réformes en matière gouvernance (PARG) exécuté au cours
de la période 2006-2012. Ce projet visait les objectifs ci-après : (i) l’amélioration de l’efficacité
l’administration publique et du système judiciaire ; (ii) l’amélioration de la gestion des finances
publiques (renforcement des capacités des structures en charge du contrôle budgétaire interne
et externe, et du système de passation des marchés publiques) ; et (iii) l’intensification de la
lutte contre la corruption. Le PARG a donné des résultats mitigés, avec un taux d’exécution
d’environ 35%, après trois années de prorogation. Le rapport d’achèvement
(ADF/BD/IF/2012/220) réalisé en novembre 2012 a attribué la note globale de 2/4 sur la
réalisation des activités. Selon le rapport, la faible appropriation du projet au niveau national,
l’étendue trop large des domaines couverts et les faibles capacités de la Cellule d’exécution du
projet ont été les principaux facteurs qui ont entravé l’atteinte des résultats.
2.7.2. Ces faibles résultats ont été corroborés par l’évaluation réalisée par IDEV en 2014 sur
la mise en œuvre de la stratégie et du programme de la Banque au Cameroun au cours de la
période 2004-2013. Outre les défaillances susmentionnées, le rapport IDEV a relevé la faible
appropriation des autorités politiques, des réformes à mettre en œuvre, et du côté de la Banque,
une insuffisance de la prise en compte dans la conception des opérations, des capacités réelles
d’absorption du pays. Le rapport a recommandé une meilleure orientation du dialogue politique
à travers des travaux analytiques ciblés et une bonne concertation avec les autres PTF et la
société civile, afin de susciter une demande de gouvernance interne forte. Ces recommandations
ont été prises en compte dans la préparation de la présente opération. En effet, la Banque, en
concertation avec les autres PTF, a intensifié le dialogue avec les autorités sur les différents
problèmes de développements couverts par le projet. Il s’agit entre autres de la question de la
maturation des projets d’investissements, de la réforme du système de passation des marchés,
de la question de l’efficacité de l’entretien routier, de la régulation et du renforcement des
capacités des acteurs dans le secteur de l’électricité. Ce dialogue, qui est mené dans le cadre du
Comité multipartenaire (CMP), repose sur des études-diagnostics menées par la Banque et les
autres PTF, à savoir l’étude sur l’efficacité de la dépense publique et la revue des dépenses dans
les secteurs de l’énergie et des transports. Le projet repose sur un fort engagement des autorités
à mettre en œuvre des réformes dans les différents secteurs couverts, à savoir : (i) la réforme
des finances publiques ; (ii) la révision du code des marchés publics ; (iii) la réforme du Fonds
routier et de la gestion de l’entretien routier ; et (iv) l’amélioration de la régulation dans le sous-
secteur de l’électricité. Le projet entend ainsi accompagner Gouvernement dans la mise en
œuvre de ces réformes clés.
4 L’appendice 2 présente une analyse de la performance du portefeuille de la Banque au Cameroun.
11
2.7.3. Afin d’accélérer la mise en œuvre du projet, il a été retenu de désigner des points focaux
dans chaque structures bénéficiaires, avec pour mission de coordonner la préparation des termes
de références et autres spécifications techniques des études à menées ou équipements à acquérir.
Au cours du processus de préparation du projet, plusieurs structures bénéficiaires ont préparé
des termes de références préliminaires, qui ont été transmis à la Banque. Cela permettra un
démarrage des acquisitions dès la mise en vigueur des prêts.
2.8 Principaux indicateurs de performance.
2.8.1. Les principaux indicateurs de performance identifiés pour mesurer les résultats attendus
à l’achèvement du présent projet figurent dans le cadre logique axé sur les résultats. Ce sont
essentiellement :
Impact du projet : taux de croissance du PIB maintenu à niveau moyen de 5,5% entre
2016 et 2020.
Effets du projet : (i) taux d’exécution du budget d’investissement au moins égal à 70%
en 2020 contre moins de 50% en 2014; (ii) Le taux d’exécution du budget d’entretien
routier d’au moins 75% en 2020 contre 41,9 en 2014 ; et (iii) Taux de raccordement de
nouveaux abonnés en zone rural au réseau électrique 40% en 2020 contre 35% en 2014.
Produits de la composante 1 : (i) tous les plans d’actions prioritaires sectoriels élaborés
avant la fin de 2017 ; (ii) banque de projet opérationnelle à la DGEPIP en 2017 ; (ii)
fonds de maturation des projets opérationnel en 2018 ; (iii) au moins six études
complètes de projets routiers et 5 études complètes de sites hydroélectriques réalisés
entre 2016 et 2016 ; (iv) Rapports sur le suivi-évaluation du BIP exhaustif à partir de
2018 ; (v) audit des marchés publics réalisés dans les délais entre 2016 et 2020 ; et (vi)
systèmes d’informations et d’archivages sur les marchés publics opérationnels en 2018.
Produits de la composante 2 : (i) Migration du fonds d’entretien routier vers un fonds
de seconde génération ; (ii) mise en place d’une base de données des PME dans
l’entretien routier et formation des PME ; ; (iv) plan directeur du secteur de l’électricité
réalisé en 2017 ; (v) ATLAS des énergies renouvelables réalisés avant 2019 ; et (vi)
systèmes modernes de régulation et de gestion du patrimoine dans le domaines de
l’électricité mis en place en 2018.
2.8.2. Les progrès vers l’atteinte des résultats seront mesurés à des intervalles réguliers, à
travers divers moyens, notamment : des missions de supervision régulières de la Banque, la
présentation de rapports d'avancement trimestriels, l'étude de certains extrants tels que les
rapports d'audit et les procès-verbaux des réunions des points focaux sous la houlette des
Experts sectoriels, qui constitueront également un important outil de coordination les structures
bénéficiaires et Agence d’exécution. Des preuves objectivement vérifiables de progrès sur les
cibles les plus élevées seront obtenues des rapports, et des rencontres de suivi trimestriel du
portefeuille organisées par CMFO avec les unités d’exécution des projets de la Banque au
Cameroun.
III Faisabilité du projet
3.1 Performance économique et financière
3.1.1. Le présent projet ne génère pas de revenus directs, qui permettraient d’établir une
rentabilité financière. L’appréciation de la performance du projet s’appuie donc sur les effets
directs et indirects de ses réalisations au niveau économique et social, à moyen et long termes.
Au titre de l’impact du projet sur la performance économiques, il convient de souligner que la
mise en œuvre du PAEDEP permettra au Cameroun de disposer d’une capacité accrue et
d’outils de gestion modernes, tant au plan transversal que sectoriel de gestion des
investissements publics. En effet, le projet devrait entraîner une amélioration durable de la
12
qualité de la gestion économique et financière de l’Etat, en particulier, l’efficacité du circuit de
la dépense ainsi que l’amélioration de la qualité et de la pertinence des projets d’investissements
publics.
3.1.2. En outre, la capacité renforcée en matière d’élaboration des CDMT permettra d’avoir
non seulement une vision globale à moyen terme du budget mais également une allocation
optimale des ressources aux secteurs prioritaires. Par ailleurs, le renforcement du circuit de la
dépense, à travers une meilleure maturation et suivi des projets devra avoir un impact positif
sur l’atteinte des objectifs de développement du DSCE. En effet, une utilisation plus rationnelle
des ressources affectées aux investissements concourt à une meilleure efficience de la gestion
macro-économique et sectorielle, avec pour conséquence, une efficacité accrue des
programmes économiques et sociaux visant à lutter contre la pauvreté. L’assainissement de la
gestion qui s’ensuivra constitue un atout pour le gouvernement dans son dialogue avec les PTF,
qui seront plus enclins à soutenir des programmes économiques mieux élaborés et en ligne avec
les priorités nationales. En définitive, l’on s’attend à une consolidation de la croissance
économique grâce à un meilleur effet d’entrainement des investissements publics.
3.2 Impact environnemental et social
Impact sur l’environnement et le changement climatique
3.2.1 Les activités du Projet n’ont pas d’effets négatifs sur l’environnement. Il est classé dans
la catégorie 3, du point de vue environnemental. Il est prévu que le projet finance des études
d’impact environnemental des projets dans les secteurs du transport et de l’énergie. Par ailleurs,
les activités du projet orientées vers le renforcement des capacités humaines et institutionnelles
n’ont pas d’impacts négatifs sur le processus de changement climatique.
Aspect sociaux et du genre
3.2.2 Impact social : Le projet a pour objectif d'accroître la capacité du gouvernement à
mener des réformes et à gérer les ressources publiques de façon efficiente et efficace.
Ainsi, il renforcera et mettra à profit l'incidence du budget national sur la prestation de
services et l’amélioration du niveau d'exécution du budget d’investissement dans les secteurs
prioritaires, conformément aux axes stratégiques de la DSCE. Une gestion saine des finances
publiques est nécessaire pour assurer la compatibilité de la planification budgétaire avec la
stabilité macroéconomique et l'existence d'une base solide pour la fourniture de services de
haute qualité au public. Le projet produira également des externalités positives à travers
l’acquisition des biens et services auprès des petites et moyennes entreprises (PME) locales,
entraînant ainsi un regain d’activités de ces unités. De même, l’utilisation d’un nombre
significatif de superviseurs, enquêteurs et agents de saisie locaux devrait renforcer le revenu et
stimuler la consommation intérieure. L’amélioration de la situation des PME et des opérateurs
du sous-secteur électricité devrait, par ricochet, profiter au budget de l’Etat par le biais de la
TVA et des impôts auxquels ces agents économiques sont assujettis. La mise en œuvre du Projet
aura ainsi des impacts économiques et sociaux positifs.
3.2.3 Impact sur le genre : Sur une population estimée à 22,8 millions d’habitants au
Cameroun en 2014, 50,6% sont des femmes. Elles sont relativement représentées au plan
politique dans les institutions comme le Sénat (21%), l’Assemblée nationale (31,1%), au
Gouvernement (14,5%). En dépit de ces efforts, la situation des femmes et des jeunes n’est moins
guère favorable. Au plan économique, les femmes mènent l’essentiel de leurs activités dans le
secteur informel. En effet, 3/4 de la main d’œuvre agricole sont des femmes et ne représentent
que 20% des travailleurs du secteur d’emploi formel. Les contraintes à l’émancipation des
femmes au Cameroun sont nombreuses ; outre leur faible accès aux actifs productifs (moins de
4% des femmes sont propriétaires fonciers et 25% d’entre elles contre 60% d’hommes ont accès
au crédit au Cameroun) alors qu’elles prédominent le secteur économique surtout informel et en
tant que chef d’entreprise (30%). L’indice d’inégalités de genre résultant des inégalités dans trois
13
dimensions du développement humain (santé de la reproduction, autonomisation et marché de
travail) est défavorable de 0.628 en 2012 (1 étant le point d’inégalité total).
3.2.4 Les secteurs de transport et d’énergie sont des secteurs dans lesquels la problématique
du genre est d’actualité. L’absence d’infrastructures de transport et d’énergie a un impact
important sur la promotion et l’autonomisation des femmes. Dans une situation de contrainte
comme l’absence des routes et des pistes rurales, les femmes comme les jeunes et
particulièrement les enfants éprouvent des difficultés d’acheminement des produits agricoles, à
la limite transportent leurs colis sur leurs propres têtes. Cette situation ne facilite pas l’accès aux
services de santé et des questions de prise en charge adéquate faute d’approvisionnement des
produits pharmaceutiques. Concernant l’énergie, le manque d’électrification des ménages ruraux
conduit non seulement à des problèmes de déforestation de la biomasse disponible pour des
besoins d’énergie mais également les femmes et les jeunes sont les premiers qui doivent
approvisionner les ménages par le transport des bois d’énergie.
3.2.5 L’engagement du Cameroun à assurer le respect effectif des droits de la femme, l’ont
conduit à ratifier tant au plan international que régional, la plupart des instruments de promotion
et de protection des droits humains fondamentaux, notamment ceux spécifiques aux droits de la
femme. Le gouvernement a adopté, en 2014, la Politique Nationale Genre, élaborée avec l’appui
du Système des nations Unies, avec pour principaux axes stratégique : (i) la promotion de
l’égalité de chances et à l’opportunité entre les femmes et les hommes dans les domaines
économique et de l’emploi ; (ii) le renforcement de la participation et la représentation des
femmes dans la vie publique et la prise de décision ; et (iii) le renforcement du cadre
institutionnel. Le Plan d’Action multisectoriel de mise en œuvre de cette politique est en cours
d’élaboration et devrait être opérationnel en 2016. Au plan de la Gestion des finances publiques,
la Loi de Finances prescrit l’intégration du genre dans les budgets et programmes. Cependant,
les dispositions prévues dans la loi, visant à permettre une prise en compte effective des
questions de genre dans la gestion budgétaire, n’est pas encore effective par manque de moyens
financiers pour former les acteurs et conduire les actions de sensibilisation nécessaires pour une
meilleure appropriation de ces préoccupations dans la mise en œuvre de la stratégie de réformes
des finances publiques.
3.2.6 La Banque apporte déjà son appui dans les projets d’infrastructures, notamment dans le
domaine des transports. Les projets de transport financés par la Banque au Cameroun comportent
des activités visant à promouvoir l’autonomisation économique des femmes à travers des
programmes de formation, de vulgarisation des techniques, de facilitation d’accès au foncier et
aux systèmes financiers pour lever les goulets d’étranglement à l’amélioration de leurs revenus.
Nous pouvons citer entre autres : (i) la distribution de kits agricoles, (ii) la construction des unités
polyvalentes de transformation et de commercialisation des produits locaux, (iii) la construction
des hangars de marchés et aires de séchage le long de la route, et (iv) le renforcement des
capacités financières et managériales des femmes à travers la mise en place d’un fonds d’appui
aux activités génératrices de revenus.
3.2.7 Le présent projet contribuera à lever ces contraintes dans la prise en compte effective des
questions de genre dans la gestion budgétaire. L’appui se fera à travers des assistances
techniques et renforcement de capacités dans la budgétisation sexo-spécifique et l'intégration des
questions de genre dans la chaines PPBS (Planification Programmation Budgétisation et Suivi-
Evaluation) de chaque ministère qui sont chargées de l’élaboration des PAP (Plan d’Actions
Prioritaires), CDMT (Cadre de Dépenses à Moyen Terme), RAP (Rapport Annuel de
Performances), PPA (Projet de Performances Annuelles). Par ailleurs, le PAEDEP veillera à ce
que la formation offerte soit ouverte à toutes les femmes de niveau intermédiaire et supérieur
des institutions bénéficiaires. Ainsi au moins 30% des PME gérées par les femmes dans le
domaine des transports bénéficieront des formations qui seront offertes.
14
Dans le domaine de l’énergie, également, au moins 30% du personnel féminin EDC seront
formées en matière d’ingénierie financière/juridique.
IV Exécution
4.1 Dispositions en matière d’exécution
4.1.1 Dispositions institutionnelles : La mise en œuvre des activités du projet concernera
plusieurs structures bénéficiaires (SB) réparties notamment entre les ministères en charge du
Plan, des Marchés publics, des Finances, des Travaux publics, du Transport et de l’Energie.
Aussi, au regard du caractère multisectoriel du projet, la coordination des activités sera assurée
par le MINEPAT, qui a la responsabilité de la préparation et du suivi des investissements
publics au Cameroun. La Direction Générale de l’Economie et de la Programmation des
Investissements Publics (DGEPIP) au sein du MINEPAT a été retenue pour être l’organe
d’exécution du projet. En effet, cette Direction assure la coordination de la préparation des
CDMT, du budget d’investissement public et le suivi de sa mise en œuvre, en rapport avec les
ministères sectoriels et le Ministère des finances. L'évaluation des capacités de gestion
financière au sein du MINEPAT, la vaste répartition des activités qui seront exécutées dans le
cadre du projet, et la multitude des intervenants qui seront impliqués dans sa mise en œuvre,
ont conduit à préconiser (i) la mise en place d’une Unité de Gestion du Projet (UGP) au sein de
la DGEPIP, et (ii) le recrutement de trois (3) Experts sectoriels pour la coordination technique
des activités relatives aux finances publiques, au secteur de l’énergie, et à celui des
infrastructures. Des points focaux désignés par les structures bénéficiaires seront coordonnés
par les Experts sectoriels et serviront d’interfaces entre l’UGP et les bénéficiaires. L’UGP sera
responsable de la coordination globale et de la gestion financière du projet. Son personnel clé
comprendra : un Coordonnateur, un Responsable Administratif et Financier (RAF), un
Responsable en Passation de Marchés (RPM), un Comptable, un Responsable en suivi-
évaluation et trois Experts sectoriels, tous recrutés sur une base compétitive. Un comité de
pilotage du projet composé des représentants des structures impliquées dans la mise en œuvre
du projet sera chargé de la validation et du suivi des orientations stratégiques du projet. Le
secrétariat technique du Comité de pilotage sera assuré par le Directeur général de l’économie.
L’annexe technique B.3 donne le détail du dispositif institutionnel du projet.
4.1.2 Passation des marchés : La responsabilité de la gestion de la passation de marchés du
projet incombera à l’Unité de Gestion du Projet qui disposera en son sein, d’un spécialiste en
passation de marchés expérimenté. Au regard des conclusions de l’évaluation du cadre des
marchés publics, les règles d’acquisition applicables dans le cadre de l’exécution de ce projet
seront, à la lumière des risques identifiés et des mesures d’atténuation convenues, (i) la Politique
de passation des marchés pour les opérations financées par le Groupe de la Banque approuvée
le 14 octobre 2015 sur la base des dossiers d’appel d’offres types appropriés de la Banque et
(ii) la législation nationale sur les marchés publics, (notamment le décret n° 2004/275 du 24
septembre 2004 portant code des marchés publics et autres textes subséquents), en utilisant les
documents types d'appel d'offres du pays ainsi qu’aux dispositions énoncées dans la convention
de financement. Les dispositions de passation des marchés sont détaillées à l’Annexe technique
B.5 et à travers le plan de passations des marchés (PPM). Ce plan sera régulièrement actualisé
pendant la phase d’exécution du projet.
4.1.3 Gestion financière : L’UGP sera responsable de la coordination globale et de la gestion
financière du projet. Son personnel de gestion financière comprendra : un Coordonnateur, un
Responsable Administratif et Financier (RAF), un Responsable en Passation de Marchés
(RPM), un Responsable en suivi-évaluation et un Comptable, tous recrutés sur une base
compétitive. Les dispositions et arrangements/conditions de la gestion financière, de
décaissement et d’audit du projet sont détaillés dans l’annexe technique B.4.
15
4.1.4 Décaissements : Les décaissements au titre du projet se feront conformément aux
dispositions du manuel des décaissements en vigueur à la Banque. Les méthodes de
décaissement proposées pour le projet sont : (a) la méthode du compte spécial (pour les
dépenses de fonctionnement et la gestion des conventions) ; (b) la méthode de paiement direct
pour le paiement des contrats de services et de biens ; et (c) la méthode de remboursement en
cas de préfinancement par la contrepartie nationale des dépenses imputables à la Banque et
préalablement autorisées par la Banque. Toutefois, les décaissements des fonds de contrepartie
s’effectueront annuellement, en une seule tranche, à la suite de la promulgation de la Loi des
finances et de la disponibilité des mémoires de dépenses. Au Cameroun, l’ouverture du compte
spécial est sous la responsabilité de la CAA. Cette dernière ouvrira les comptes spéciaux ci-
après au nom du PAEDEP, en monnaie locale (XAF), auprès d’une banque commerciale qui
sera jugée acceptable pour la Banque : (i) un compte spécial pour recevoir les ressources BAD ;
(ii) un compte spécial pour recevoir les ressources FAD et ; (iii) un compte spécial destiné au
ressources de contrepartie du l’État du Cameroun.
4.1.5 Audit : Au regard d’une part : (i) des ressources humaines et financières limitées de la
Chambre des Comptes de la Cour Suprême du Cameroun ; (ii) des retards enregistrés par cette
institution dans la vérification des comptes publics et (iii) eu-égard aux contraintes de délais de
transmission à la Banque des rapports d’audit externe de projets , il est préconisé de recourir,
au plus tard six (6) mois après l’entrée en vigueur du projet, au recrutement sur une base
compétitive et suivant les termes de références approuvés par la Banque, d’une firme d’audit
privée acceptable par la Banque. L’audit couvrira toutes les activités du projet financées à
travers les ressources BAD, FAD et les fonds de contrepartie. Le rapport d’audit accompagné
de la Lettre à la Direction sera transmis annuellement à la Banque au plus tard six mois après
la clôture de l’exercice concerné.
4.1.6 Le risque global de gestion financière a été jugé substantiel du fait que les dispositions
de gestion financière seront mises en place à travers et durant la création d’une nouvelle UGP,
et la non disponibilité à ce stade du projet des modalités de gestion et de fonctionnement du
fonds de maturation des projets qui ne seront disponibles qu’à la suite de l’étude qui sera menée
au cours de l’exécution du projet. Les principaux risques identifiés, ainsi que leurs mesures
d’atténuation, ont été récapitulés dans le tableau des risques fiduciaires figurant dans l’annexe
technique B.4.
4.2 Suivi
4.2.1 La réalisation physique du projet est prévue sur une période de 48 mois, de janvier 2017
à décembre 2020. L’UGP mettra en place un système de suivi-évaluation renforcé par un
logiciel. Le Responsable en suivi-évaluation au sein de l’UGP assistera le Coordonnateur du
projet dans les activités de suivi-évaluation. Il sera responsable du suivi en temps réel de
l’exécution du projet en s’appuyant sur les indicateurs du cadre logique et les points focaux des
différentes structures bénéficiaires. Le système de suivi-évaluation intégrera les indicateurs de
performance, les données collectées sur la situation de références ainsi que la mesure des
progrès du projet vers l’atteinte des cibles intermédiaires et des impacts. Le système de suivi
prendra également en compte le suivi des contrats de performance du Coordonnateur et des
Experts de l’UGP afin de déterminer le niveau d’atteinte de leurs indicateurs lors du
renouvellement de ces contrats.
4.2.2 Dès la mise en vigueur des Accords de Prêt, une mission de lancement sera organisée
en vue de former les responsables de l’UGP aux procédures de la Banque. Les missions de
supervision seront organisées au moins deux fois par an. Des rapports d’activités trimestriels et
annuels seront également élaborés et transmis à la Banque.
16
4.3 Gouvernance
4.3.1 L’exécution du projet pourrait être affectée par des risques liés à des problèmes de
gouvernance (fraude, corruption, mauvaise utilisation des fonds, dépenses inéligibles, etc.)
principalement au niveau du processus de passation et d’exécution des marchés et de la gestion
financière, la sélection des personnes devant bénéficier des formations. Ces risques seront
atténués par la mise en place, à travers le manuel de gestion du projet, d’un mécanisme de
contrôle des activités d’acquisitions définissant les rôles et les responsabilités des différents
acteurs, l'élaboration d'un plan détaillé de passation des marchés cohérent avec le calendrier
d’exécution du projet et orienté résultats, ainsi que des règles et des processus de sélection et
d’appel d’offres adaptés à l’objectif visé. Pour ce qui concerne la gouvernance financière du
projet, l’organe d’exécution tiendra des comptes séparés pour le projet, ce qui permettra
d’identifier les dépenses par composante, par catégorie et par source de financement. Les
comptes du projet seront audités annuellement par un cabinet recruté à cet effet. Les rapports
financiers et les rapports d’audit seront soumis à la Banque dans les six mois suivant la clôture
de la période comptable. Le suivi et la supervision régulière du projet notamment à travers le
bureau de la Banque au Cameroun permettront de renforcer la vérification de la gouvernance
et de la performance du projet.
4.4 Soutenabilité
4.4.1 Le premier facteur de soutenabilité du projet réside dans la volonté du Gouvernement
de relever les défis liés à la nécessité d’une amélioration continue du cadre institutionnel et
réglementaire de programmation et de mise en œuvre du programmes d’investissements publics
afin de garantir l’accélération du processus de maturation des projets publics ainsi que la
pérennisation de leurs impacts et effets bénéfiques sur le bien-être de la population. En effet,
en 2013 le Gouvernement a instauré les budgets programmes et rendu obligatoire en 2014, la
préparation des CDMT par tous les Ministères. Il s’est également engagé dans une réforme
profonde du système de passation et de contrôle des marchés publics. Dans le domaine des
transports et de l’énergie, le Gouvernement est de plus en plus préoccupé par la question de
l’entretien routier et à la régulation dans le secteur de l’électricité. S’agissant en particulier de
l’entretien routier, il a mis en place un comité en vue d’examiner la migration du fonds routier
actuel, vers un fonds de seconde génération. Le second facteur de soutenabilité repose sur le
dispositif qui sera mis en place dans le cadre du PAEDEP pour un transfert effectif et durable
des connaissances et des compétences, à travers l’assistance technique et la formation. Il s’agit
entre autres de la formation de haut niveau des formateurs et le recours privilégié au
développement des capacités locales de formation. Le projet va développer à terme une capacité
locale de formation en matière de planification, programmation, budgétisation et suivi
évaluation (PPBS) des programmes et politiques d’investissements par la réalisation de
partenariat avec les structures nationales de recherches et de formation.
4.4.2 Enfin, le fonds de maturation des projets qui sera mis en place comportera un
mécanisme de financement pour assurer sa pérennité, en vue d’alimenter le budget
d’investissements de projets de qualité.
4.5 Gestion des risques
Risques Importance Mesures d'atténuation
Risque de ralentissement dans
les réformes : faible incitation
des autorités politiques à
poursuivre les réformes dans
les domaines couverts par le
projet.
Faible
Le projet intervient à une étape assez avancée dans le dialogue avec les
autorités sur les différentes réformes. L’adoption d’une circulaire sur les
CDMT par le Premier Ministre et le Comité mis en place pour examiner
le Fonds routier sont des signes de l’engagement des autorités. Le
dialogue sera maintenu dans le cadre du CMP, avec l’implication des
autres PTF sur la mise en œuvre du Programme de modernisation des
finances publiques, la réforme des marchés publics et la réforme du FR
ainsi que de l’entretien routier.
17
Risques Importance Mesures d'atténuation
Risque lié à la capacité de mise
en œuvre des activités du projet
en raison des
dysfonctionnements au sein
des administrations en rapport
avec les chevauchements des
attributions
Moyen
L’une des activités prévue par le projet, porte sur la clarification des rôles
des différents acteurs et la révision des cadres institutionnels. La mise en
œuvre des conclusions des études contribuera à atténuer les risques de
dysfonctionnement des administrations bénéficiaires du projet.
Risque fiduciaire : le faible
niveau de Gouvernance dans le
pays pourrait affecter
l’utilisation efficiente des
ressources du projet,
notamment en ce qui concerne
le fonds de maturation des
projets.
Moyen
Un système de gestion comptable et financière sera mis en place pour
assurer une gestion des ressources du projet conforme aux règles et
procédures de la Banque. S’agissant du fonds de maturation des projets,
une étude sera réalisée sur les modalités de sa création, ainsi que les
mécanismes de sa gestion technique, administrative et financière. La
Banque et les autres PTF contribueront à enrichir les termes de références
de l’étude afin que les aspects fiduciaires soient pris en compte. dans le
cadre du présent projet, les études de projets éligibles, seront financées à
travers des paiements directs.
4.6 Développement des connaissances
Les types de connaissances qui devraient émerger de la mise en œuvre du projet comprennent
notamment : (i) la révision du modèle de prévision macroéconomique ; (ii) la réalisation d’un
ATLAS des énergies renouvelables au Cameroun ; (iii) les bonnes pratiques en matière de mise
en œuvre de la chaîne PPBS tant au niveau transversal que sectoriel (transport et énergie) ; (iv)
l’étude en vue de la mise en place des systèmes de régulations et de gestion du patrimoine dans
le sous-secteur de l’électricité. Les études seront diffusées au sein de l’administration et des
acteurs non étatiques à travers la dissémination des documents produits, des manuels de
procédures et des sessions de formations qui seront organisées dans le cadre du projet. Ces
connaissances seront acquises à travers les processus impliquant la production des rapports
suivants : les rapports des assistants techniques, les rapports d’activités élaborés par les
bénéficiaires et l’agence d’exécution, les rapports de supervision et le rapport d’achèvement du
projet. Les connaissances et leçons apprises seront disséminées à l’intérieur de la Banque et au
Cameroun à travers des séminaires et les rapports d’IDEV.
V Cadre juridique
5.1 Instrument légal
Pour le financement du Projet d’appui à l’amélioration de l’efficacité de la dépense publique,
les deux instruments suivants seront utilisés:
- Un Accord de prêt sur les ressources du FAD d’un montant n’excédant pas 11,21
millions d’UC sera signé entre le FAD et la République du Cameroun ;
- Un Accord de prêt sur les ressources BAD d’un montant n’excédant pas 14,2 millions
d’Euros sera signé entre le Groupe de la Banque et la République du Cameroun.
5.2 Conditions associées à l’intervention de la Banque
L’entrée en vigueur de chaque Accord de prêt est subordonnée à la satisfaction, par
l’Emprunteur, des conditions prévues à la section 12.01 des Conditions générales applicables
aux Accords de prêt et de garantie de la Banque Africaine de développement.
Conditions préalables à l’examen du rapport d’évaluation aux Conseils :
L’examen du rapport d’évaluation aux Conseils sera subordonné à la satisfaction par
l’Emprunteur des conditions suivantes :
(i) Adoption des textes portant création du Comité de pilotage du projet et de la Cellule
d’exécution du projet
18
(ii) Recrutement du Coordonnateur de l’UGP, du Responsable en gestion financière et du
Responsable en passation des marchés. L’expérience et les qualifications du
Coordonnateur et des Experts devront être jugées acceptables pour la Banque.
Etat de mise en œuvre des conditions préalables : (i) Le projet de texte portant création du
Comité de pilotage et de la Cellule d’exécution du projet a été examiné par la Banque. La
version finale du texte a été portée à la signature du MINEPAT ; (ii) Le recrutement des
membres de l’unité de gestion du projet est au stade de l’évaluation des candidatures. Le rapport
d’évaluation sera soumis à la Banque avant la fin du mois d’octobre 2016.
Conditions préalables au premier décaissement des deux prêts :
Le premier décaissement des ressources du prêt FAD et du prêt BAD sera subordonné à la
satisfaction par l’Emprunteur de la condition suivante :
Fournir la preuve de l’ouverture de deux comptes bancaires pour recevoir les ressources
du prêt FAD et du prêt BAD ; et
Fournir à la Banque la preuve de l’ouverture d’un compte bancaire spécial en Francs
CFA au nom du Projet, dans une banque commerciale acceptable pour la Banque,
exclusivement destiné à recevoir les fonds de contrepartie pour le fonctionnement.
5.3 Conformité avec les politiques de la Banque
Ce projet est conforme à toutes les politiques applicables de la Banque.
VI Recommandation
La direction recommande que les Conseils d’administration approuvent la proposition
d’octroyer à la République du Cameroun, un prêt FAD d’un montant de 11,21 millions d’UC
et un prêt BAD d’un montant de 14,2 millions d’Euros pour financer le Projet d’appui à
l’amélioration de l’efficacité de la dépense publique selon les conditions énoncées dans le
présent rapport.
I
Appendice 1 : Indicateurs socio-économiques comparatifs du pays
Année Cameroun Afrique
Pays en
Dévelop-
pement
Pays
Déve-
loppés
Indicateurs de Base Superficie ('000 Km²) 2014 475 30.067 80.386 53.939Population totale (millions) 2014 22,8 1.136,9 6,0 1,3Population urbaine (% of Total) 2014 53,8 39,9 47,6 78,7Densité de la population (au Km²) 2014 48,0 37,8 73,3 24,3Revenu national brut (RNB) par Habitant ($ EU) 2013 1 290 2 310 4 168 39 812Participation de la Population Active - Total (% ) 2014 70,4 66,1 67,7 72,3Participation de la Population Active - Femmes (% ) 2014 45,7 42,8 52,9 65,1Valeur de l'Indice sexospécifique de dévelop. humain 2007-2013 0,872 0,801 0,506 0,792Indice de développement humain (rang sur 187 pays) 2013 152 ... ... ...Population vivant en dessous de 1,25 $ par Jour (% ) 2008-2013 27,6 39,6 17,0 ...
Indicateurs Démographiques
Taux d'accroissement de la population totale (% ) 2014 2,5 2,5 1,3 0,4Taux d'accroissement de la population urbaine (% ) 2014 3,6 3,4 2,5 0,7Population âgée de moins de 15 ans (% ) 2014 42,8 40,8 28,2 17,0Population âée de 65 ans et plus (% ) 2014 3,2 3,5 6,3 16,3Taux de dépendance (% ) 2014 77,5 62,4 54,3 50,4Rapport de Masculinité (hommes pour 100 femmes) 2014 100,0 100,4 107,7 105,4Population féminine de 15 à 49 ans (% ) 2014 23,8 24,0 26,0 23,0Espérance de vie à la naissance - ensemble (ans) 2014 55,5 59,6 69,2 79,3Espérance de vie à la naissance - femmes (ans) 2014 56,7 60,7 71,2 82,3Taux brut de natalité (pour 1000) 2014 36,8 34,4 20,9 11,4Taux brut de mortalité (pour 1000) 2014 11,5 10,2 7,7 9,2Taux de mortalité infantile (pour 1000) 2013 60,8 56,7 36,8 5,1Taux de mortalité des moins de 5 ans (pour 1000) 2013 94,5 84,0 50,2 6,1Indice synthétique de fécondité (par femme) 2014 4,7 4,6 2,6 1,7Taux de mortalité maternelle (pour 100000) 2013 590,0 411,5 230,0 17,0Femmes utilisant des méthodes contraceptives (% ) 2014 28,3 34,9 62,0 ...
Indicateurs de Santé et de Nutrition
Nombre de médecins (pour 100000 habitants) 2004-2012 7,7 46,9 118,1 308,0Nombre d'infirmières (pour 100000 habitants) 2004-2012 43,8 133,4 202,9 857,4Naissances assistées par un personnel de santé qualifié (% ) 2009-2012 63,6 50,6 67,7 ...Accès à l'eau salubre (% de la population) 2012 74,1 67,2 87,2 99,2Espérance de vie en bonne santé à la naissance (années) 2012 48,0 51,3 57 69Accès aux services sanitaires (% de la population) 2012 45,2 38,8 56,9 96,2Pourcent. d'adultes de 15-49 ans vivant avec le VIH/SIDA 2013 4,3 3,7 1,2 ...Incidence de la tuberculose (pour 100000) 2013 235,0 246,0 149,0 22,0Enfants vaccinés contre la tuberculose (% ) 2013 82,0 84,3 90,0 ...Enfants vaccinés contre la rougeole (% ) 2013 83,0 76,0 82,7 93,9Insuffisance pondérale des moins de 5 ans (% ) 2005-2013 15,1 20,9 17,0 0,9Apport journalier en calorie par habitant 2011 2 586 2 618 2 335 3 503Dépenses publiques de santé (en % du PIB) 2013 1,8 2,7 3,1 7,3
Indicateurs d'Education
Taux brut de scolarisation au (% )
Primaire - Total 2011-2014 110,6 106,3 109,4 101,3 Primaire - Filles 2011-2014 103,2 102,6 107,6 101,1 Secondaire - Total 2011-2014 50,4 54,3 69,0 100,2 Secondaire - Filles 2011-2014 46,4 51,4 67,7 99,9Personnel enseignant féminin au primaire (% du total) 2012-2014 51,2 45,1 58,1 81,6Alphabétisme des adultes - Total (% ) 2006-2012 71,3 61,9 80,4 99,2Alphabétisme des adultes - Hommes (% ) 2006-2012 78,3 70,2 85,9 99,3Alphabétisme des adultes - Femmes (% ) 2006-2012 64,8 53,5 75,2 99,0Dépenses d'éducation en % du PIB 2009-2012 3,0 5,3 4,3 5,5
Indicateurs d'Environnement
Terres arables (en % de la superficie totale) 2012 13,1 8,8 11,8 9,2Terres agricoles (% superficie des terres) 2012 0,2 43,4 43,4 28,9Forêts (en % pourcentage de la superficie totale) 2012 41,2 22,1 28,3 34,9Emissions du CO2 par habitant (tonnes métriques) 2012 0,3 1,1 3,0 11,6
Source : Base des données du Département des Statistiques de la BAD; dernière mise à jour: April 2016
Banque Mondiale WDI; ONUSIDA; UNSD; OMS, UNICEF, PNUD, Rapports nationaux.
Notes: n.a. Non Applicable ; … : Données non disponibles.
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Taux de mortalité infantile
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Taux de croissance démographique (%)
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Espérancee de vie à la naissance (ans)
Cameroon Africa
II
Appendice 2 : Analyse du portefeuille actif de la BAD au 30 juin 2016
Le portefeuille actif de la Banque au Cameroun à la date du 30 juin 2016 comprend 20 projets totalisant des
engagements de 723,479 millions UC (environ 1,012 milliards USD), avec une forte composante régionale
(29,4%). Ce montant est réparti comme suit : 602,977 M UC (843,468 millions USD) pour le secteur public (10
projets nationaux et 6 projets régionaux) et 120,501 M UC (168,561 millions USD) pour le secteur privé (4
projets). Le portefeuille du Fonds pour les forêts du bassin du Congo (FFBC) au Cameroun comprend 2 projets
en cours d’exécution jusqu’au 31/12/2016, à savoir le projet UICN et le projet de l’Ecole de Faune de Garoua.
Le portefeuille de projets publics est réparti entre les secteurs
suivants : le transport et les TIC (68%), l’eau et l’assainissement
(12%), l’énergie (13%), l’agriculture et l’environnement (5%),
la gouvernance (2%).
La performance du portefeuille du secteur public national est
jugée satisfaisante avec une note de 2,36 en 2014 sur une échelle
de 3 et une tendance haussière. Lors des quatre dernières revues,
cette note était de 2,06 (en 2011), 2,15 (en 2012) et 2,30 (en
2013). Les actions entreprises par la Banque et par
l’Emprunteur se sont traduites par une hausse constante de la
valeur de cet indicateur depuis 2009 (voir graphique ci-contre).
Du côté de la Banque, les actions entreprises concernent
notamment le dialogue de haut niveau avec les autorités
nationales, le renforcement des capacités des cellules d’exécution des projets et un suivi très rapproché des
dossiers en instance de traitement à la Banque. Celles menées par l’Emprunteur ont trait essentiellement à
l’organisation régulière de rencontres trimestrielles de suivi des projets.
Notation des projets nationaux actifs du secteur public sur les revues 2011-2014
Projets
Confor
mité
conditi
ons
Performance
acquisitions
Performance.
financière
Activités et
réalisations
Etat
avancement
Impact sur
développement
Evaluation
globale Notation du risque
Secteur multi-secteur
PAMOCCA 2,50 2,00 2,00 2,00 2,09 2,00 2,10 NON PP / NON PPP
Secteur Eau et Assainissement
PAEPA –MSU 2,00 1,50 2,40 2,00 2,00 2,00 1,98 NON PP / NON PPP
PAEPA –MRU 2.66 2,50 2,20 2,25 2,36 3,00 2,50 NON PP / NON PPP
Secteur Energie
PRERETD 2,33 2,50 2,60 2,00 2,36 2,00 2,30 NON PP / NON PPP
LOM PANGAR 3,00 2,00 2,00 2,00 2,00 3,00 2,33 NON PP / NON PPP
Secteur transport
NUMBA-BACHUO 3,00 3,00 2,75 2,00 2,55 3,00 255 NON PP / NON PPP
ETUDE BATCHENGA 3,00 2,00 2,75 2,00 2,55 3,00 2,55 NON PP / NON PPP
Secteur Agriculture
GRASSFIELD II n/a n/a n/a n/a n/a n/a n/a
Moyenne revue 2014 2,64 2,21 2,39 2,07 2,29 2,57 2,36
COMPARAISON AVEC LES REVUES ANTERIEURES
Moyenne revue 2013 2,49 1,92 2,50 2,00 2,25 2.35 2,30
Moyenne revue 2012 2,15 2,15 2,14 1,93 1,92 2,38 2,15
Moyenne revue 2011 2,19 2,03 1,92 1,81 1,79 2,33 2,06
LEGENDE PP = projet à problème PPP = Projet potentiellement à problème;
Non PP = Projet sans problème Non PPP = Projet non potentiellement à problème
Performance excellente (2,2 - 3,0)
Performance moyenne (1,6 - 2,1)
Performance faible (0 - 1,5)
Source : SAP-PS et rapport de la revue du portefeuille de 2012. Ce tableau ne prend pas en compte le projet d’appui à l’IRAD financé par le FSN et
2,042,06
2,15
2,30
2,36
1,80
1,90
2,00
2,10
2,20
2,30
2,40
Revue 2009 Revue 2011 Revue 2012 Revue 2013 Revue 2014
Figure 3 : Notation de la performance du portefeuille entre 2009 et 2014
III
Appendice 3 : Tableau résumé des interventions des bailleurs de fonds
Matrice des
Bailleurs au
Cameroun
2014
UE ** ** ** ** ** ** ** ** ** ** ** ** ** ** 4
Allemagne ** ** ** ** ** ** ** ** 4
Belgique
Danemark
Espagne
France-AFD
France-SCAC
Italie
Luxembourg
Royaume Uni ** ** ** ** ** ** ** ** ** ** 7
Autres Bilatéraux
Canada
Etats-Unis
Japon ** ** ** ** ** ** ** ** ** ** 6
Suisse
Multilatéraux
AIEA
BAD ** ** ** ** ** ** ** ** ** ** ** ** ** ** ** ** ** ** 5
Banque
mondiale ** ** ** ** ** ** ** ** ** ** ** ** ** ** ** ** ** ** ** ** ** ** **7
BDEAC
CEA
FAO
FENU
FIDA ** ** ** 1
FMI ** ** ** ** ** 1
FNUAP
OCHA/CERF
OMS ** ** ** ** 1
ONUSIDA
PAM
PNUD ** ** ** ** ** ** ** ** ** ** ** ** 5
UNESCO
UNICEF
UNIFEM
PTF actifs 2 2 3 4 3 2 4 5 5 3 5 4 4 4 3 4 1 2 4 2 4 2 8 7 6 5 3 1 1 4 0
VIA
BIL
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Domaines d’intervention des partenaires au développement au Cameroun en 2014 E
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SECTEUR EDUCATION SECTEUR SANTE SECTEUR GOUVERNANCE SECTEUR INFRASTRUCTURES SECTEUR INDUSTRIES ET SERVICES SECTEUR RURAL SECTEUR SOCIAL
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Source : Rapport provisoire mapping / Division du travail
** = PTF actif CF = Chef de file
IV
Positionnement des PTF dans les différents axes de la réforme des finances publiques
Axes d'interventions de la réforme des finances
publiques
PTF
BAD
(*) BM FMI UE
GIZ/
KFW
FRAN
CE
axes thématiques
Planification-programmation-budgétisation X X X
Exécution du budget en recettes X
Financements extérieurs X
Exécution du budget en dépenses X X X
Comptabilité publique X X X X
Gestion de la trésorerie et de la dette X X
Structures de contrôle interne et externe X X
axes transversaux
Systèmes informatiques X X X X X
Gestion des ressources humaines et de la masse salariale X X
Cadre institutionnel et organisationnel de la gestion des
finances publiques et du renforcement des capacités de
pilotage et de communication sur la réforme.
X X
(*) La position de la Banque est en rapport avec le projet d’appui à l’amélioration de l’efficacité de la dépense publique
V
Appendice 4 : Justification du niveau de la contrepartie Gouvernementale
1. Le projet d’appui à l’amélioration de l’efficacité de la dépense publique, d’un montant total
estimé à 23,52 millions d’UC sera financé par le Groupe de la Banque et la contrepartie nationale. Le
Groupe de la Banque intervient à travers un prêt FAD de 11,21 millions d’UC et un prêt BAD de 14,2
millions d’Euros, soit au total 22,48 millions UC représentant 95,6% du coût du projet dans le pays.
La contrepartie nationale a été estimée à 1,03 million d’UC soit 4,4% du coût total du projet. Ce
montant de contrepartie représente le niveau actuel que le pays peut octroyer sans compromettre la
mise en œuvre du projet.
2. Le niveau de la contrepartie du Gouvernement au financement de la Banque est inférieur à
10 % du financement FAD et 50% du financement BAD, tel que requis par la politique des dépenses
éligibles. Conformément à la disposition de la Section 4.2.2 de la Politique relative aux dépenses
éligibles au financement du Groupe de la Banque (Version révisée du 19 mars 2008), qui stipule que
les financements de la Banque sur les Guichet BAD et FAD peuvent aller au-delà des seuils de 50%
et 90, le niveau de la contrepartie gouvernementale a été déterminé sur la base des quatre critères ci-
dessous :
l’engagement du pays à mettre en œuvre son programme de développement global ;
le financement alloué par le pays aux secteurs ciblés par l’aide de la Banque ;
la situation budgétaire et le niveau d’endettement du pays ;
la limite supérieure sur le partage des coûts et les orientations spécifiées dans les paramètres de
financement pays.
Engagement du pays à mettre en œuvre son programme de développement global
3. Tirant les leçons de la mise en œuvre de sa stratégie de réduction de la pauvreté après
l’atteinte du point d’achèvement de l’Initiative PPTE en 2006, le Gouvernement a formulé en 2010
une Vision de développement à l’horizon 2035. Cette Vision à long terme du pays, ambitionne de faire
du Cameroun un pays émergent, démocratique et uni dans sa diversité. De manière spécifique, la
Vision 2035 constitue le cadre de référence pour (i) réduire substantiellement le seuil de pauvreté, (ii)
atteindre le stade de pays à revenu intermédiaire, (iii) devenir un nouveau pays industrialisé, et (iv)
consolider le processus démocratique et l’unité nationale.
4. Ces objectifs spécifiques ont inspiré les orientations du Document de stratégie pour la
croissance et l’emploi (DSCE) pour la période 2010-2020, qui couvre les dix premières années de la
Vision 2035. La problématique majeure de la mise en œuvre du DSCE est centrée autour de
l’accélération de la croissance, la création d’emplois formels et la réduction de la pauvreté. En
conséquence, il est envisagé de (i) porter la croissance à 5,5% en moyenne annuelle durant la période
2010-20; (ii) ramener le sous-emploi de 75,8% à moins de 50% en 2020; et (iii) réduire le taux de
pauvreté de 39,9% en 2007 à 28,7% en 2020.
5. Pour atteindre ces objectifs, le Gouvernement a fait le choix de mettre en œuvre de manière
cohérente et intégrée, avec l’appui des Partenaires techniques et financiers (PTF) y compris la Banque,
une stratégie à trois axes. Celle-ci comprend : (a) une stratégie de croissance, (b) une stratégie
d’amélioration de la gouvernance et de la gestion stratégique de l’Etat, et (c) une stratégie d’emplois.
6. La présentation de cette opération aux Conseils intervient dans un contexte particulier
marqué par la graduation du Cameroun au guichet BAD en tant que Pays mixte. En effet, au regard
de ses performances macroéconomiques récentes, le Cameroun a bénéficié d’une graduation au cours
de l’année 2014 aux guichets non-concessionnels, respectivement de la Banque mondiale et du Groupe
de la BAD. Cette double graduation marque la confiance des institutions multilatérales et permet au
pays de bénéficier à la fois des ressources des guichets concessionnel et non-concessionnel du Groupe
de la BAD. Elle devrait permettre au pays de financer son développement, en particulier son ambitieux
programme infrastructurel de manière moins onéreuse. La nouvelle ambition du pays est de passer du
statut de « Pays mixte » à « Pays BAD ».
7. En matière de gouvernance, notamment la gestion des finances publiques, le Gouvernement
VI
a entrepris de profondes réformes depuis 2007 qui l’ont conduit à l’adoption de budgets programmes
à partir de 2013. Une plan de modernisation des finances publiques, préparé conjointement avec les
PTF a déterminé les axes prioritaires de la réformes. Le pour les années à venir, le Gouvernement
entend améliorer la préparation du budget d’investissement public et sa mise en œuvre, renforcer la
maturation des projets d’investissements, réviser le code des marchés publics et dématérialiser
progressivement la passation des marchés, améliorer la régulation du secteur de l’énergie et
promouvoir les énergies renouvelables ; enfin renforcer l’entretien des infrastructures de transport.
8. Le présent projet repose sur un fort engagement du Gouvernement à mettre en œuvre les
différentes réformes pour améliorer l’impact de la dépense publique en général et des investissements
publics en particulier, sur le bien-être des populations. Le Gouvernement contribue à la mise en œuvre
du projet essentiellement en finançant le fonds de maturation des projets, en guise d’appropriation du
projet et dans une démarche de pérennisation des résultats visés. Il intervient également dans les coûts
de gestion du projet.
Financement alloué par le pays au secteur ciblé par l’aide de la Banque :
9. Le sous-secteur des transports routiers représente environ 25% des investissements publics
et celui de l’énergie représente 12%. Depuis les 5 dernières années, la Banque a consenti d’énormes
ressources au financement des infrastructures de transport et d’énergie au Cameroun. Dans le domaine
des transports, l’ensemble de ces interventions représentent un total de 265 millions d’UC portant sur
le bitumage de 503 km avec une contribution du Gouvernement estimée à 67 millions d’UC, soit
25,80% de l’investissement réalisé au cours de cette période. Dans le domaine de l’énergie, les
financements de la Banque s’élèvent à 165 millions d’UC dont 54% à l’endroit du secteur privé. Ces
données confirment l’importance accordée par le gouvernement aux secteurs des transports et de
l’énergie, et conforte le besoin d’assurer la durabilité des investissements réalisés dans ces secteurs.
Situation budgétaire et le niveau d’endettement du pays :
10. La politique budgétaire a conservé un caractère modérément expansionniste en phase avec
la poursuite des grands projets d’infrastructures. La loi de finances 2016, à l’instar de celles de 2014
et 2013, a été élaborée et mise en œuvre selon la méthode des budgets-programmes5. Le déficit
budgétaire est estimé à 5.3% du PIB en 2015 contre 3,9% en 2014. Le déficit des transactions
courantes reste structurel et oscille entre 14 et 15% du PIB, reflétant la baisse prononcé des cours du
pétrole. Pour ce qui est de la politique monétaire, elle a visé de son côté à stabiliser les prix et le taux
de change effectif réel, en évitant tout effet d’éviction de l’investissement privé par les dépenses
publiques. L’inflation reste cependant en deçà du seuil de convergence fixé à 3 % en zone CEMAC.
Tableau 1 : Indicateurs macro-économiques du Cameroun
2011 2012 2013 2014 2015 Prèv.
2016
Croissance du PIB réel 4,1% 4,6% 5,6% 5,9 5,9% 4,9%
Inflation (moyenne annuelle) 2,9% 2,4% 2,1% 1,9% 2,70 2,2%
Solde budgétaire global, hors
dons en % PIB -3,1% -2,0% -4,3% -5,0% -6,1 -8,2%
Dette publique en % du PIB 13,2% 15,4% 18,7% 28,0% 33,5% 38,0%
Solde extérieur courant en %
PIB -3,0% -3,6% -3,9% -4,4% -5,8% -5,7%
Sources : Perspectives économiques régionales : Afrique subsaharienne (FMI), 2016.
11. Les ratios d’endettement sont en deçà des seuils communautaires depuis l'annulation de la
dette dans le cadre de l'Initiative PPTE en 2006. Cependant, l’accélération de l’endettement du pays
au cours des trois dernières années dans un contexte de chute structurelle des cours du pétrole fait
peser de plus en plus un risque de surendettement. Selon les estimations du FMI6, la dette publique est
passée de 18,7% du PIB en 2013 à 28,0% du PIB en 2014, puis à 33,5% en 2015. La dette publique
5 Conformément à la directive Cemac no 01/11-Ueac-190-CM-22 relative aux lois de finances, qui institue le passage de budget de moyens au budget de programmes. 6 Rapport sur les Perspectives économiques régionales 2016: Afrique subsaharienne
VII
devrait, d’après ces projections, atteindre plus de 41,3% du PIB en 2017, soit plus du double de son
niveau à fin 2013, tandis que le service de la dette devrait aussi doubler à moyen terme. Compte tenu
de cette tendance défavorable et dans un contexte de réduction des recettes d’exportations liée à la
baisse substantielle des cours du pétrole depuis 2014, le risque de surendettement extérieur du
Cameroun est passé progressivement de «faible » à « moyen » puis à « élevé» depuis 20157.
12. Le présent projet, en contribuant à améliorer l’efficacité et l’efficience de la dépense
publique, met en œuvre la recommandation du FMI, dans sa consultation au titre de l’Article IV de
l’année 2015, qui requiert une gestion plus prudente de la dette publique et une amélioration de la
rentabilité des dépenses publiques. En outre, le projet va ainsi permettre au Gouvernement de mieux
planifier et rationaliser ses choix budgétaires et plus particulièrement, ses investissements publics.
La limite supérieure sur le partage des coûts et les orientations spécifiées dans les paramètres de
financement pays
13. Les paramètres de financement du pays (PFP) concernant le partage des coûts mettent en
exergue l’engagement ainsi que l’appropriation du pays s’agissant des activités financées par la
Banque dans le cadre du projet. Ces paramètres offrent également la flexibilité dans la détermination
du pourcentage de la contrepartie nationale. La Banque a examiné le niveau d’engagement et
d’appropriation sur la base de critères incluant (i) la contribution des activités du projet à la réalisation
des objectifs de développement du pays déclinés dans le Document de stratégie pour la croissance et
l’emploi (DSCE) couvrant la période 2010-2020, (ii) l’alignement et le lien avec les piliers
stratégiques du Document de stratégie pays (DSP) de la Banque pour le Cameroun approuvé en juillet
2015, pour la période 2015-2020, ainsi que l’inscription du projet au budget de l’Etat financé par la
Banque et les autres partenaires techniques et financiers. Les PFP précisent que le pourcentage du total
des coûts financés par la Banque sera évalué au cas par cas, sur la base du contexte et des
considérations spécifiques au projet, la démonstration de l’engagement et de l’appropriation du
Gouvernement dans la mise en œuvre des projets, du niveau des cofinancements avec les autres PTF
ainsi que la situation budgétaire du pays. Il convient de noter que les paramètres s’alignent sur PFP de
la Banque mondiale au Cameroun élaborés en 2005 alors que le pays était uniquement éligible aux
ressources concessionnelles. Ces PFP indiquaient que le financement de la Banque mondiale pouvait
atteindre 100% du coût total du projet (toutes taxes comprises), en dépit du fait que des co-
financements pouvaient être obtenus pour certains projets, notamment dans le secteur des transports.
Ces paramètres n’ont pas changé malgré la graduation du Cameroun au statut de « Pays Mixte »
IBRD/IDA en Avril 2014 à la Banque mondiale et BAD/FAD en juillet 2014 à la Banque.
14. En conclusion, sur la base de ce qui précède, et à la demande du Gouvernement, il est
proposé de fixer la contrepartie nationale à 4,4% du coût total hors taxes du projet. La
contribution du Gouvernement camerounais (1,04 million d’UC), servira ainsi à financer le fonds de
maturation des projets d’investissement et une partie des coûts de gestion du projet.
7 Une nouvelle analyse de viabilité de la dette camerounaise sera conduite conjointement par le FMI et la Banque mondiale en octobre
2016, dans le cadre de la consultation au titre de l’Article IV.
VIII
Appendice 5 : Carte de la zone du projet
Cette carte a été fournie par le personnel de la Banque africaine de développement exclusivement à l’usage des lecteurs du rapport auquel elle est jointe. Les dénominations utilisées et les frontières figurant sur cette carte n’impliquent de la part du Groupe de la BAD et de ses membres aucun jugement concernant le
statut légal d’un territoire ni aucune approbation ou acceptation de ses frontières.